undefined cover
undefined cover
Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK cover
Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK cover
First Print - Podcast comics de référence

Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK

Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK

59min |14/11/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK cover
Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK cover
First Print - Podcast comics de référence

Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK

Comment sont classés les comics sur le marché VF ? Entretien avec GfK

59min |14/11/2024
Play

Description

Depuis plusieurs années que nous allons régulièrement interroger les dynamiques du marché des comics en France, et notamment avec l'ami Xavier Guilbert (qui sera tout prochainement de retour sur le podcast), nous parlons régulièrement avec les professionnels du milieu de la "classification des comics" en France. Avec souvent deux choses qui reviennent souvent : certains albums de comics sensu stricto (venus des Etats-Unis) sont rangés dans d'autres catégories sur le marché VF (comme Garfield en jeunesse, par exemple), tandis que parfois des albums de création originale française sont rangés en comics - avec l'exemple de certains titres du Label 619, pour ne citer qu'eux. Deux interrogations qui renvoient souvent à la façon dont le marché VF de la BD est analysé, puisque les chiffres - et les catégories - proviennent d'une même source, le panéliste GfK. Nous sommes donc partis interroger directement les personnes concernées dans ce nouvel épisode de notre format SuperFriends !


Rencontre avec Magali et Laurent de GfK 

Note : cette émission a été enregistrée au printemps 2024, et c'est pour ça que le rapport du FIBD est souvent évoqué. Pour l'article d'analyse de ce rapport qui a servi de base à cette discussion, se reporter à l'article suivant


Magali Saint-Laurent et Laurent Pringuet de GfK ont accepté de me recevoir pour discuter en long et en large de leur travail au sein du paneliste, avant que nous ne discutions en profondeur de la façon dont les albums de BD sont classés sur le marché français, en accord ou parfois non avec les demandes des éditeurs, et ce que tout ça peut impliquer sur la façon dont peut être lue l'analyse du marché de la bande dessinée en France - ou celui des comics en ce qui nous concerne. Nous remercions chaleureusement Magali et Laurent de leur temps pour cette discussion, à notre sens très importante, et qui permettra sûrement d'éclaircir pas mal de choses auprès des lectrices et lecteurs qui s'intéressent au marché VF. 

Si ce travail vous plaît, il est crucial de le faire savoir. Vous pouvez en premier lieu partager l'émission - car il n'y en a pas eu d'autre de ce registre à notre humble avis - et faire découvrir le podcast par la même occasion. Vous pouvez commenter le sujet, par ici ou sur nos réseaux sociaux. Enfin, vous pouvez contribuer à notre Tipeee afin que l'on puisse poursuivre nos efforts pour le décryptage de la culture comics, dans de multiples formats. Très bonne écoute, et à bientôt pour le prochain podcast !


Soutenez First Print - Podcast Comics de Référence sur Tipeee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, vous écoutez First Print, votre podcast comics préféré pour une nouvelle émission au format Super Friends. C'est le podcast dans lequel on va à la rencontre des personnes qui font vivre la culture comics par leur travail. Vous le savez, dans le cadre de ces émissions, on aime beaucoup aller interroger les dynamiques du marché du comics. Et lors des nombreuses discussions, par exemple, qu'on a déjà pu avoir avec Xavier Guibert, on revient souvent sur le paneliste GFK, sur lequel on... On s'appuie sur les chiffres qu'il donne pour avoir ces analyses de marché. Mais peut-être que parmi celles et ceux qui nous écoutent, il y en a qui se posent la question, mais au fait, c'est quoi GFK ? Comment ça fonctionne ? Quel est ce paneliste ? Et comment fonctionne aussi la segmentation du marché ? Pour répondre à ces questions, on va aller justement à la rencontre directement de GFK. Et ça, ça me fait super plaisir de vous proposer cette émission, puisque nous avons avec nous Magali Saint-Laurent. Bonjour Magali.

  • Speaker #1

    Bonjour Arnaud.

  • Speaker #0

    Et nous avons également Laurent qui est avec nous. Alors, je n'ai pas retenu votre nom de famille, pardon. Mais Laurent, également de GFK. Bonjour, Laurent.

  • Speaker #2

    Bonjour, je suis Laurent Pringuel. Bonjour à nous.

  • Speaker #0

    Donc, déjà, je voudrais vous remercier d'avoir accepté cette invitation, puisqu'on parle beaucoup de vous, on parle beaucoup de votre travail. Moi, c'est une ressource qui est essentielle. Alors, je n'ai pas accès à tous les chiffres qui arrivent chaque semaine, mais c'est vrai que notamment lors du FIBD... Vous me laissez à chaque fois utiliser la fameuse présentation qui permet de donner les grandes dynamiques du marché à un moment donné. Donc, je voulais juste vous remercier déjà d'avoir accepté de discuter avec nous pour expliquer notamment à nos auditeurs et nos auditrices un petit peu comment ça fonctionne. Et peut-être que ma première question, juste avant, c'est quand même juste est-ce que vous pouvez vous présenter un petit peu Magali, je commence par vous, juste nous dire qu'est-ce que vous faites chez GFK.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Arnaud. Moi, c'est un plaisir de vous recevoir. Moi, je suis... Depuis six ans chez GFK et je suis en charge du marketing et de la communication pour l'entité France.

  • Speaker #2

    Et Laurent ? Et moi, je suis également depuis plus de six ans chez GFK et je suis consultant sur le panel livre, donc sur le marché du livre, la BD, mais également d'autres marchés également.

  • Speaker #0

    Alors, la première question, la plus simple, la plus évidente, c'est comment est-ce qu'on définit GFK concrètement ? Qu'est-ce que c'est et quel est son rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, comme vous l'avez dit Arnaud, effectivement... Le jargon veut dire que GFK est un paneliste. En fait, ce que ça veut dire en langage commun, c'est que nous sommes un acteur qui récupère toutes les données issues des tickets de caisse des distributeurs, qu'ils soient en magasin ou en ligne. Et notre métier, c'est de venir analyser cette donnée. Qu'est-ce qui est acheté ? Où ? Quand ? A quel prix ? Avec quelle spécification technique ? Il y a un énorme travail de codification puisque chez GFK, la moitié des équipes sont vouées justement à venir analyser, corriger, réagencer cette donnée pour ensuite venir l'analyser, la faire vivre tout simplement et ensuite la proposer sous forme d'analyse à la fois aux distributeurs qui en ont besoin pour vérifier leur performance, mais également aux... aux fabricants, éditeurs sur le marché de l'édition, qui vont pouvoir ainsi savoir quelles sont les top ventes de la semaine, quelle est la dynamique d'un type de livre, savoir également quel type de format, est-ce que c'est plutôt le fond ancien, est-ce que c'est la nouveauté qui va donner de la dynamique au marché. Et donc, c'est une activité extrêmement riche et passionnante, je dois le dire. de suivre la dynamique de ces marchés à travers de la donnée qui est factuelle.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le point le plus important. C'est quand on parle de sortie casque, ça traduit vraiment des ventes réelles qui ont lieu. Donc, on va rester vraiment sur le marché du livre à chaque fois, mais on n'est pas sur ce qu'on appelle la mise en place, c'est-à-dire le nombre d'exemplaires qui sont mis à disposition dans les librairies pour les lecteurs, ou encore même du tirage qui est le nombre d'exemplaires vendus.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on va être aussi, je pense que c'est important de préciser par rapport aux ventes réelles, justement, que l'on va faire des estimations de vente. Donc, sur certains circuits, sur certaines enseignes, sur certaines librairies, sur certains magasins, on va avoir l'intégralité de leur vente, des ventes d'un circuit.

  • Speaker #1

    On a plus de 8500 points de vente en France partenaire. Et quand je dis point de vente, en fait, c'est de l'enseigne. Donc, il y a des très, très grands acteurs, mais il y a aussi des librairies indépendantes. D'ailleurs, on a 1100 libraires indépendants qui nous envoient, alors au format fichier Excel ou au format flux informatisé, leurs données de vente.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et dans un certain nombre de cas, notamment sur les librairies, il est plus compliqué d'avoir l'intégralité des données de vente des librairies. Par contre... on a des moyens statistiques de mettre en place ce qu'on appelle une extrapolation, qui nous permet d'estimer, à partir d'un échantillon représentatif de magasins, l'intégralité de ce qu'on appelle l'univers des librairies, donc l'ensemble des magasins qui vendent du livre.

  • Speaker #1

    Ce qui fait qu'effectivement, en France, GFK va représenter l'intégralité de ce qui est acheté en France métropolitaine. typiquement sont exclus à la fois de notre analyse de flux et d'extrapolation. Tout ce qui est vente directe, l'éditeur qui vend lui-même auprès des établissements scolaires par exemple, ou qui vend en direct lors de salons, sont également exclus en fait tout le livre d'occasion, qui ne fait pas partie des circuits, puisque nous suivons exclusivement les ventes de livres neufs.

  • Speaker #2

    Et non numériques.

  • Speaker #1

    Et sont exclus également les formats numériques.

  • Speaker #0

    Et alors, quand vous dites vente directe, ça s'inclut aussi, je crois, la vente qui peut se faire, par exemple, si je vais sur le site d'un éditeur en question, qui a sa propre boutique en ligne, est-ce que si je commande des bouquins directement chez eux ?

  • Speaker #2

    Si c'est inclus dans le flux, si la librairie fait partie du panel.

  • Speaker #0

    D'accord, si l'éditeur...

  • Speaker #1

    Si nous avons un accord avec cet éditeur...

  • Speaker #2

    Vente directe, c'est plutôt notamment sur le scolaire, les livres scolaires, les manuels scolaires, tout ce qui passe par les collectivités, ce genre de choses. Et que... qui ne passe pas par des magasins, si vous voulez. On est vraiment les ventes directement aux consommateurs.

  • Speaker #0

    J'aimerais un peu revenir aussi même sur cette notion d'extrapolation, c'est-à-dire effectivement, comme vous l'avez dit, avec 1100 librairies indépendantes dans votre panel, dans votre panel distributeur, ça veut dire qu'effectivement, il n'y a plus que 1100 librairies en France et donc en fait, vous faites Une sorte de moyenne, en fait ? Vous estimez que, par exemple, l'ensemble des livres vendus dans ces 1100 librairies peut ensuite être extrapolé par je ne sais quel calcul, peut être extrapolé à ce qui se fait dans l'ensemble des parcours ? C'est-à-dire que, par exemple, on va dire que si un livre a des très bons achifs de vente, ça n'empêche pas que peut-être que dans une librairie à Montpellier, le livre ne soit pas vendu du tout, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a plusieurs choses qui entrent en compte de manière précise, parce qu'effectivement, on va essayer de faire en sorte qu'une certaine catégorie de librairie représente sa propre catégorie. Par exemple, les librairies BD vont représenter les librairies BD, pas les Jiber, pas d'autres librairies qui représentent des choses totalement différentes.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des particularités géographiques.

  • Speaker #2

    Il y a des particularités géographiques qui sont importantes, qui sont prises en compte. Des particularités de notion de chiffre d'affaires, c'est-à-dire des grosses librairies vont représenter d'autres grosses librairies. Parce qu'effectivement, on peut avoir sinon des librairies qui en représenteraient d'autres, mais qui ont vendu plus de titres. Et il va y avoir des grandes différences à la semaine, puisqu'on est vraiment sur des données recensées de manière hebdomadaire. On peut avoir de grandes différences entre les librairies. C'est important d'être très précis par rapport à ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en fait, c'est un millefeuille d'extrapolation, puisque l'objectif, alors on parle des 1100 libraires indépendants, mais c'est 8500 points de vente et enseignes, sites internet, pure player.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous appelez pure player ?

  • Speaker #1

    Ce sont des acteurs qui vendent exclusivement sur internet et qui n'ont pas de magasin physique. Dans le jargon, on va appeler Click & Mortar un acteur qui a à la fois un magasin et un e-shop. Donc l'objectif de nos experts en data science chez GFK, mais comme dans tous les autres panélistes, c'est de venir représenter la granularité de ce marché. Donc on va avoir une approche pour les grands spécialistes qui est différente des petits spécialistes. Et Laurent prenait l'exemple effectivement des librairies BD. On a également des librairies spécialisées poésie et pièces de théâtre que l'on prendra en compte dans notre extrapolation différemment d'une très grande librairie d'une ville de 50 000 habitants. qui a une zone de chalandise très importante et qui, du coup, a aussi une représentativité sur son territoire et dans les genres qu'elle va diffuser, différente. Donc, il y a à la fois, quand je parlais de millefeuille, c'est qu'il y a à la fois une vision de taille du point de vente, du genre qu'elle va mettre en place, enfin, proposer à la vente. Et puis, il y a également sa position sur le territoire. qui va refléter aussi certains usages. Il y a des auteurs qui sont plus régionaux ou qui ont des ancrages plus forts. Et ça aussi, ça doit se refléter dans les données et dans l'extrapolation que nous restituons.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que des enseignes qui sont très implantées dans le nord de la France ne vont pas, dans votre calcul, ne vont pas être assimilées à d'autres grandes enseignes qui ne seraient pas rondes dans le sud. Si je me permets de... Je vais refaire un peu parfois de... la reformulation et vous me dites si je comprends bien et comme ça j'imagine que nos éditeurs comprendront aussi mais en fait c'est pas simplement on additionne tous les chiffres des 1000 points de vente et on fait la moyenne non non c'est, il y a une catégorie de points de vente on va dire les librairies du Grand Est avec dans un rayon dans des villages de 500 habitants, les librairies du Grand Est dans des villes de 5000 habitants Et à chacune va être attribué alors peut-être un facteur pour extrapoler ensuite sur la moyenne nationale.

  • Speaker #1

    C'est la magie de notre métier. C'est d'être à la fois expert de la data avec une très grosse couche de data science et de technique et à la fois d'être sur des univers de passionnés. La littérature et la BD et le comics, par essence, sont des... C'est une matière à étudier qui est extrêmement vivante, dynamique, créative. Et d'avoir l'alliance des deux, entre cet aspect extrêmement technique, peut-être un peu froid, mais qui exige cette méthodologie, et en même temps d'avoir toute la vivacité et la créativité de ce milieu, c'est ce qui fait le sel de notre métier.

  • Speaker #2

    Finalement, on a un peu un double métier chez GFK. D'un côté, la partie qu'a expliqué Magali sur... toute la donnée, donc le côté peut-être un peu froid, mais très précis, très carré, où on se doit de donner des estimations, ça reste des estimations, mais les plus précises possibles pour les différents acteurs du marché, pour les différents segments du marché. Et d'un autre côté, en tant que consultant, on va essayer pour les différents acteurs, pour nos clients, ou dans le cadre d'interventions comme à Angoulême, on va essayer d'interpréter ces données et d'essayer d'être le plus... précis, le plus neutre possible aussi, de manière à donner l'interprétation la plus juste et la plus nuancée possible.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu aussi les différents, on va dire, pas acteurs, mais on sait qu'il y a différents types de points de vente qui existent et que vous prenez en compte. Est-ce que vous pourriez juste me dire grosso modo quelles sont les différentes catégories ?

  • Speaker #2

    Alors, on a... quatre grandes catégories de circuits de distribution ce qu'on appelle la gsa c'est à dire les hypermarchés les supermarchés on a ce qu'on appelle des gss culturel donc là on va être vraiment dans les anciennes multimédia de représenter des fenêtres des cultures et c'est et on va avoir les librairies qui sont divisés en deux grandes catégories ce qu'on appelle les librairies de niveau 1 donc les grandes librairies Et un quatrième circuit.

  • Speaker #1

    Qui ont une superficie et un chiffre d'affaires minimum.

  • Speaker #2

    Effectivement. Oui, c'est vraiment lié au chiffre d'affaires. Effectivement. Quand je parle de grands librairies, il y a vraiment des caractéristiques techniques précises derrière. Mais pour simplifier, effectivement, on est vraiment dans les grandes librairies. En termes de chiffre d'affaires et de superficie. Et ensuite, on va avoir un circuit qui regroupe les plus... petites librairies spécialisées aussi dont notamment les librairies bd et internet notamment donc pour des raisons plus de confidentialité de données mais on a quatre grands circuits analysés

  • Speaker #0

    nos clients dans les différentes interventions par donc on va faire c'est vrai que dans dans l'imaginaire un petit peu que je me représentais on associait souvent effectivement le fait d'avoir des délais que les librairies de niveau 1 c'est des librairies généralistes et les librairies de niveau 2 donc spécialisés et donc là dedans les librairies spécialisées bd mais si je comprends bien vu que ce c'est en tant que deux caractéristiques plus technique et plus froide de temps de chiffre de vente si on avait une librairie bd qui faisait je ne sais pas quel est le chiffre, mais 10 millions de chiffres d'affaires l'année, elle serait, elle, rangée en librairie de catégorie 1. Tout à fait.

  • Speaker #2

    Ça pourrait être le cas, oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #2

    Mais généralement, c'est vrai que les spécialisés vont être vraiment dans ce fameux quatrième circuit qui regroupe aussi d'autres circuits de vente.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose d'assez particulier d'avoir quand même Internet qui est mis avec les librairies de niveau 2. C'est quelque chose de neuf ou pas ? Est-ce que vous, vous trouvez ça… cohérent ou est-ce que ça empêche quand même d'avoir des formes de lisibilité ? Parce que, c'est moi qui le dirais, mais on sait que dans certains acteurs Internet, il y en a qui ont des volumes de vente qui sont peut-être plus conséquents que des libraires spécialisés, justement.

  • Speaker #1

    En fait, ça dépend de la maturité des marchés sur le digital. Très concrètement, quand on a cette analyse GSA, GSS, donc Grande Surface Spécialisée, cela comprend les ventes. magasins et e-shop de ces enseignes. Et donc, il n'y a quelque part que les PurePlayer qui sont isolés dans un circuit à part en parallèle avec sur le marché de l'édition, les librairies de niveau 2. D'autres circuits, en fait, chez GFK sont traités de la même manière, d'autres univers, pardon, sont traités de la même manière, parce que Internet reste, dans la plupart des cas, un canal minoritaire. En tout cas, le PurePlayer C'est un canal minoritaire. Quand on englobe ensuite toutes les ventes réalisées online, quelle que soit la typologie du vendeur, là, effectivement, le digital prend une certaine part. Mais encore une fois, ça dépend vraiment des marchés. De notre côté, c'est aussi un équilibre que nous devons tenir vis-à-vis de nos partenaires distributeurs pour avoir aussi une lisibilité sur le long terme. de leur performance au circuit. Pour l'instant, c'est comme cela que l'on le traite. Néanmoins, quand les éditeurs, les distributeurs veulent en savoir plus, on a d'autres manières de venir appréhender le canal digital, qu'il soit via un acteur traditionnel ou un pure player. Dans ce cas-là, on fait parler les données consommateurs, qui sont sur du déclaratif. On vient interroger les consommateurs. tous les mois sur leurs achats de biens culturels. Et dans le cadre de cette interrogation, on leur demande sur quel canal, parce que c'est en magasin ou sur Internet, et près de quel acteur enseigne, grand public ou spécialiste, qu'il a réalisé son achat. Et en fait, par cette vision déclarative, consommateur, on va pouvoir venir... affiner la vision et la dynamique du circuit online.

  • Speaker #0

    D'accord, mais donc si je comprends bien, en fait, le site d'une GSS est intégré dans le circuit GSS. Exactement. Et pas sur la partie Internet. Donc ça, je pense que c'est intéressant à préciser. Donc voilà, tous les achats, c'est moi qui le dirais, mais qui sont sur le site de la FNAC ou de Leclerc, en fait, seront dans cette partie dédiée à la FNAC et à Leclerc.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    OK. C'est bien à savoir aussi. Concrètement, comment ça se passe une semaine chez GFK ? On sait qu'il y a les sorties de casques qui arrivent chaque semaine. C'est vraiment de sortir toutes les semaines tous les chiffres de vente, d'intégrer toutes les nouveautés et ensuite de traduire avec cette estimation ce qui s'est vendu chaque semaine.

  • Speaker #2

    En fait, on va recevoir en début de semaine un certain nombre de flux qui sont automatisés de la part de tous les clients. tous nos partenaires qui nous envoient les données, toutes les enseignes ou vraiment les partenaires qui nous envoient les données de librairie, qui vont être compilées, qui vont être reçues, qui vont être vérifiées, transformées dans des fichiers qu'on va intégrer dans notre base pour constituer la base des ventes de la semaine et qui vont être ajoutées à l'historique qui, du coup, date de 2003. Le panel de livres de GFK date de 2003.

  • Speaker #1

    C'est un rythme effréné puisqu'en fait, on va recevoir le lundi dans la journée les flux des ventes du lundi au dimanche précédent. Et les premières analyses sont restituées le mardi à 18h. En France, il s'est vendu plus de 350 millions de livres l'année dernière. Vous imaginez la volumétrie que cela veut dire, le traité, chaque semaine ?

  • Speaker #2

    Et la particularité du marché du livre, c'est qu'il y a effectivement beaucoup de nouveautés, plusieurs milliers par semaine.

  • Speaker #0

    Je ne m'intéresse qu'aux comics ou à la BD de façon générale, où il y a déjà un volume de nouveautés qui est monstrueux. Si on prend le livre en général, bon ben ouais...

  • Speaker #2

    Vous n'imaginez pas le nombre de lignes qui ne vendent que quelques ventes par semaine. Et finalement, ça ajoute énormément de choses. Peut-être qu'ils vont décoller plus tard, mais c'est vrai qu'on a beaucoup de titres qui vendent très peu de ventes. Il faut aussi les intégrer, il faut aussi les vérifier, vérifier s'ils sont bien codifiés de la même manière que les autres. Et donc, c'est vrai que c'est un travail qui va prendre du temps.

  • Speaker #1

    S'il n'y a pas d'erreur de prix ?

  • Speaker #2

    C'est ça, il y a des vérifications qui sont faites par rapport au prix, à est-ce qu'ils sont bien codifiés dans tel ou tel segment, je pense qu'on va y revenir. Et vraiment d'un point de vue technique, beaucoup de vérifications à faire.

  • Speaker #1

    Et en fait, en termes d'organisation, on a nos deux équipes à la fois techniques et analystes qui travaillent en parallèle, puisque donc on reçoit les flux consolidés du lundi au dimanche le lundi. Premier volet d'analyse qui est restitué aux éditeurs et aux distributeurs le mardi 18h. C'est le fameux First Weekly. Il y a un deuxième jeu d'analyse qui sera livré le jeudi, qui est le Weekly Consolidé. Et d'autres acteurs vont nous envoyer les données en mensuel. Pour avoir une vision complète du marché qui est couvert chez GFK, les données mensuelles sont généralement disponibles à partir du 10-12 du mois suivant. Donc, il y a un travail, je vais dire, en continu, à la fois sur la partie technique et sur la partie analyse de nos équipes.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien, juste pour gérer ? Alors, peut-être juste sur la partie bantin dessinée ? Vous êtes tout seul pour faire ?

  • Speaker #2

    Dans la partie, on va dire, plus data réception, on est une équipe de trois ou quatre personnes, suivant les moments. Et dans la partie consultant sur le livre, je parle uniquement du livre. Sur le livre, on est trois consultants, plus notre manager. C'est un commercial, j'oubliais, qui est important, qui travaille avec nous pour démarcher les clients et pour la partie contractuelle qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, pour avoir accès aux chiffres, il faut que le partenaire commercial soit en accord avec vous.

  • Speaker #2

    En fait, il y a deux actions commerciales qui sont importantes. part, finalement, l'action commerciale vis-à-vis des partenaires distributeurs qui nous fournissent la donnée et d'autre part, pour les clients qui vont acheter la donnée puisque sans client, on n'a pas de moyens de soutenir la production du panel. Donc, c'est important pour nous.

  • Speaker #0

    C'était aussi deux questions subsédies. C'était, en fait, d'un point de vue de fonctionnement, donc les éditeurs j'imagine souscrivent à un service payant, en fait, pour soutenir. poursuivent les collectes, en fait, parce que vous collectez les données des points de vente, donc en fait, il faut souscrire. Et après, l'autre question, c'est qui a accès à ces données-là aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, à la fois les distributeurs, les éditeurs, les institutionnels et les médias. Et ça, en fait, à différents niveaux, puisque les distributeurs et les éditeurs, par leur implication financière et technique, ont accès à une toute ou partie de notre donnée. Vous pouvez souscrire à un rapport trimestriel qui correspond à votre besoin. D'autres éditeurs vont demander à avoir les données le mardi, le jeudi et tous les mois avec une vision consolidée et argumentée de la part de nos analystes. Il y a certains auteurs qui nous assujettent également la donnée pour venir suivre leur vente.

  • Speaker #0

    On peut prendre juste à voir le suivi d'un EAN.

  • Speaker #1

    D'un EAN ou de... de ce qui est produit par une personne, quel que soit l'éditeur, ça aussi c'est important. Nous avons également des institutionnels qui achètent la donnée, les ministères, l'union, des syndicats. Et puis, alors, vis-à-vis des médias, c'est une relation qui est autre, puisque là, en fait, chez GFK, on considère que ça fait aussi partie de la bonne santé d'un marché, d'avoir une vision la plus transparente possible de la dynamique. d'un univers, en l'occurrence celui de la bande dessinée et du comics. Et pour le coup, avec les médias, on est sur une relation de partenariat.

  • Speaker #0

    Après, vous, le partenariat particulièrement sur la BD, il me semble que c'est avec Livre Hebdo que vous avez particulièrement une relation ? Oui,

  • Speaker #2

    sur la BD, c'est vraiment sur tous les segments pour Livre Hebdo.

  • Speaker #1

    Livre Hebdo n'est pas le seul, puisqu'on travaille également avec DBD, avec Le Point, avec vous-même, avec Le Monde qui nous demande régulièrement également de la donnée. En fait, qui demande, généralement, on trouve une manière de répondre à l'enquête, aux besoins de l'enquête.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça veut dire que si je venais chez vous en milieu d'année pour avoir des chiffres, des données, vous serez d'accord, pas forcément ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est bien aussi de le savoir, que je l'apprenne moi-même. Alors, l'autre question, maintenant, pour aller un peu sur ce spécialisé, on a fait le point un peu général sur JFK, maintenant, la bande dessinée, comment ça fonctionne, la segmentation surtout ? Je pense que c'est vraiment... le sujet qui m'intéresse le plus, qui était aussi le point de départ de cette émission, c'est de savoir aussi comment se définit la segmentation du marché, notamment dans les catégories de bandes dessinées, parce qu'autant le manga, j'imagine que c'est très identifié, puisqu'il y a un format qui est très propre. On a, nous, observé dans le comics de plus en plus de diversités de formats, et il y a même des BD américaines qui sortent depuis des années, sans jamais avoir été estampillées. dans un segment comics. Je pense notamment à des comics strips jeunesse comme Garfield, Calvin et Hobbes, ce genre de choses-là. Il y a parfois des romans graphiques qui sortent chez des éditeurs de BD franco-régis, que ce soit Ganimar, Monsieur Toussaint de l'Ouverture, qui seront dans un segment roman graphique. Avant de t'aller sur ce point particulier, peut-être juste comment ça marche la segmentation ? Qui décide ? Est-ce que c'est l'éditeur qui vous demande ? Est-ce que c'est vous qui analysez le bouquin et lui donnez un... Un segment quand... Voilà.

  • Speaker #2

    Finalement, je pourrais dire un petit peu tout à la fois. Mais on va avoir... On va avoir... Ce qui est important, c'est que nous, finalement, on est vraiment sur la réception de la donnée, comme on a discuté, et on ne peut pas... On ne va pas recevoir tous les livres un par un, par exemple, parce que comme on l'a vu tout à l'heure, on avait plusieurs milliers de nouveautés par semaine. Et même sur la BD, on va avoir beaucoup, beaucoup de nouveautés. Par contre, on va avoir des partenariats, notamment avec des dictionnaires. Donc nous, on récupère auprès de partenaires, de sociétés avec qui on travaille. De la même manière qu'on récupère la donnée, on va récupérer des dictionnaires qui vont nous dire pour tel EN, pour tel titre, un certain nombre d'informations. Donc on va avoir le code-barre, l'EN, on va avoir le titre, l'éditeur. la collection, donc tout un certain nombre de formats, tout un certain nombre d'informations que l'on va récupérer, que l'on va intégrer chaque semaine dans notre base. Et le dictionnaire principal sur lequel on s'appuie, c'est le dictionnaire d'Electre, qui est associé à Livre Hebdo, dont on a discuté tout à l'heure d'ailleurs. Et ce sont eux finalement les experts qui vont nous dire par exemple tel ouvrage c'est de la BD de genre sur de l'humour par exemple ou sur une thématique plus historique, tel ouvrage c'est du comics, tel ouvrage c'est du manga, du shonen, etc. Et c'est ça que l'on va récupérer dans notre base et on va essayer de compiler ces informations-là. Ensuite, on a quand même un travail de vérification qui est important parce que On peut avoir des incohérences entre les sources, on peut avoir des séries qui ne sont pas forcément très bien uniformisées. C'est vrai qu'on ne s'en rend pas forcément compte quand on va consulter la fiche d'un ouvrage sur tel ou tel site, mais on va vraiment avoir des différences entre les différentes sources. Et nous, il est vraiment important qu'on garde cette cohérence-là par rapport aux ouvrages en eux-mêmes. et par rapport à l'historique que l'on va avoir dans notre base. C'est-à-dire que si on a un certain nombre d'ouvrages d'un auteur qui ont été catégorisés comme du comics, par exemple, il est important que, à moins qu'il ait changé de style, bien sûr, mais il est important qu'on le codifie de la même manière.

  • Speaker #1

    Et puis tout à l'heure, Laurent disait qu'il y avait aussi une part de... j'allais dire input, excusez, c'est pas le mot, c'est de l'anglais, mais de remarques qui viennent également des acteurs du marché. Puisque avoir un dictionnaire, c'est fondamental pour avoir cette lisibilité et cette forme d'objectivité. de pourquoi GFK classe un ouvrage dans telle et telle catégorie. Mais bien sûr, il y a aussi un dialogue qui se fait avec les acteurs du marché pour faire évoluer cette nomenclature. Et effectivement, on reçoit régulièrement de la part à la fois des distributeurs et des éditeurs des sollicitations pour venir.

  • Speaker #0

    affiner le classement. On ne répond pas à la positive partout. L'objectif, en fait, c'est de venir se nourrir des remarques et des suggestions de la part des acteurs du marché. Et je sais qu'il y a certains segments que l'on a fait évoluer récemment, alors en jeunesse. Là, je pensais aussi à la romance que...

  • Speaker #1

    Avec la new romance et la large romance. C'est un genre très unique,

  • Speaker #0

    en fait, aujourd'hui. Et qui... pour un libraire, pour un éditeur, même pour un lecteur, en fait, correspond à une nouvelle case. Donc, oui, nous avons fait évoluer en ajoutant ce critère, mais sans casser l'historique du dictionnaire électre, parce qu'encore une fois, il faut qu'il y ait un élément central, pérenne et lisible dans le temps. Et ça, en fait, c'est une exigence du métier de panéliste. d'être ce garant pour avoir cette vision à long terme qui est extrêmement importante pour venir consolider des visions à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans. Et je parle dans le passé, mais c'est aussi valable, c'est surtout valable pour les analyses futures. Donc on va enrichir, ajouter des couches, faire évoluer certaines ou resegmenter. une case qui était unique et que l'on va séparer en deux. Mais ce qui est important aussi de dire peut-être à vos auditeurs, c'est que cette décision n'est pas anodine. C'est-à-dire que quand on fait évoluer la nomenclature, en tout cas chez GFK, on s'astreint à retravailler l'historique. On parlait de milliers de nouveautés par semaine. Vous imaginez le travail que c'est ? En plus de devoir restituer les analyses chaque semaine de ce qui est vendu actuellement, on s'oblige à retraiter les historiques pour que toute chose reste comparable à ailleurs. Donc les évolutions de nomenclature existent. On en discute entre nous avec les éditeurs, mais c'est quelque chose de fastidieux et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pour qu'un bouquin soit dans votre segment comics, en fait c'est... Premièrement parce que c'est l'éditeur qui a mis cette information sur Electre et qui est donc en fait vous qui récupérez l'information. Vous n'êtes pas en train de... Il n'y a pas un bureau, vous êtes quatre et vous regardez toutes les nouveautés. Déjà, vous ne pouvez pas parce qu'il y en a trop. Mais vous vous dites comics, pas comics, BD, pas BD, manga, pas manga.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on va vraiment avoir un certain nombre... On va avoir certains titres pour lesquels on n'a pas d'informations. Donc là, pour le coup, on est vraiment obligé d'aller regarder, ou en tout cas pour lesquelles l'information ne nous est pas parvenue. Donc on va essayer de creuser cette information-là. Et dans certains cas, on peut être d'accord, parce que notre segmentation est faite d'une certaine manière, avec le dictionnaire ou avec l'éditeur. Si l'éditeur nous dit directement, on aimerait que ce titre soit classifié dans tel ou tel segment. Donc on a très souvent des... des avis, un avis à donner. On doit très souvent trancher sur certains titres. Parfois, effectivement, on va se retrouver à quatre. On va se dire dans quel ouvrage tu classerais tel ou tel titre ou tel ou tel type d'ouvrage. C'est vrai que c'est parfois assez fastidieux, mais c'est quand même très intéressant et très passionnant aussi. C'est l'intérêt de notre métier. C'est pour ça qu'on fait ce métier-là aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez une idée un petit peu de l'impact ensuite que ça peut avoir, cette segmentation, en tout cas le fait de mettre une BD dans telle ou telle case, par rapport à comment il se retrouve après dans les librairies ?

  • Speaker #2

    Alors par rapport à la manière dont il va être dans la librairie, ce n'est pas ce qu'on décide nous qui va inciter un libraire ou la FNAC ou autre à le classer différemment. Ils vont avoir leur propre manière de voir les choses. plus lié au contenu de l'ouvrage et à la manière un peu éditoriale, parce que c'est l'information qu'on va récupérer comme ça, plus proche de ce que pensent les éditeurs peut-être, que la manière dont il va être en rayon. Mais on essaie justement d'un peu manier les deux, d'être un petit peu entre les deux. Dans certains cas, on peut se dire l'information que nous a donné l'éditeur ne correspond pas à notre segmentation, ne correspond pas pas ce qu'on voit en rayon, on peut ne pas être d'accord avec ça et trancher au profit de ce qu'on voit en rayon.

  • Speaker #0

    Après, peut-être que ça va paraître un peu pour la provoque, mais il ne faut pas donner plus de pouvoir à GFK que ce qu'il n'en a. Notre métier, c'est d'analyser les tendances de marché. et en aucun cas de faire la pluie et le beau temps d'un marché. On est là pour, encore une fois, révéler toute la dynamique et la créativité d'un univers. Et dans le monde de l'édition, on est particulièrement servi. En revanche, ce n'est pas comme le rôle de GFK de dicter la manière de faire à un libraire, à un éditeur, à un auteur. Qu'ils viennent... s'inspirer des tendances d'un marché pour orienter sa création ou ses collections, pour être en résonance avec ce que les Français et les Françaises achètent et aiment actuellement. Ça, c'est un fait et c'est, on va dire, plutôt logique. Mais en aucune mesure, l'objectif de GFK, c'est de venir codifier et uniformiser une manière de faire et... d'autant plus sur un marché ultra créatif comme le marché de la BD et du comics, où on est avant tout sur une histoire d'hommes et de femmes qui aiment ce genre et qui vont avoir des coups de cœur, qui les mettent en avant et qui décident de mettre en avant une cover plutôt qu'une autre parce qu'elle a un impact graphique extraordinaire dans sa devanture, au-delà de là où le titre est codifié dans la nomenclature GFK.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport au segment comics, il me semble qu'il n'y a que deux catégories, c'est super-héros et hors super-héros. C'est quoi l'origine ?

  • Speaker #2

    Alors, l'origine exacte, ça date du début du panel. Je crois qu'au tout début, effectivement, il n'y avait même pas cette distinction-là. Si je me rappelle bien, c'était vraiment avant que j'arrive, on avait vraiment comics tout court. Et au bout d'un moment, il avait été décidé de séparer entre super-héros et hors super-héros parce que justement, il commençait à y avoir... cette montée du genre super-héros. Mais ça reste des demandes que l'on peut avoir sur certains segments, justement, d'affiner les choses. Et c'est là, dans ce que Magali a déjà pu dire auparavant, mais ça va être un travail auprès des différents acteurs de voir si on prend le temps d'affiner la segmentation ou pas, voir est-ce que ça en vaut le coup ou pas, est-ce qu'on voit de nouvelles tendances émerger. qui me permettent de faire évoluer la segmentation. Ce n'est pas forcément évident et peut-être qu'un jour, ça arrivera sur les comics aussi ou sur d'autres segments de la bande dessinée. C'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'après, dans les dynamiques que j'ai observées, c'est d'avoir pas mal de changements de format qui ne poussent pas forcément à créer une nouvelle catégorie dans la segmentation, mais simplement à ranger un album qui serait techniquement, parce qu'il vient des États-Unis, du comics, mal poussé ailleurs parce que... Alors, j'ai des exemples. très précis, notamment avec le grand format Urban que Urban Comics a lancé maintenant il y a deux ou trois ans, où un titre comme Le Dernier des Dieux ira dans de la fantaisie, parce que ça a vraiment une tête de dragon et de nain et gobelin, et un décorum ira à côté de grandes BD de SF, justement. Mais ça, je crois quand même que dans le segment, ça restera quand même catégorisé comme comics suivent-sus. hors super héros et c'est là en fait qu'il y a vraiment la scission qui se fait entre la décision la segmentation de JFK et la décision après des livreurs sur lesquels vous n'avez pas forcément d'impact Oui tout à fait,

  • Speaker #2

    on peut vraiment avoir une différence un livreur peut tout à fait décider d'organiser son rayon de la manière qu'il souhaite s'il souhaite ne pas créer de rayon comique, il peut tout à fait le faire et dispatcher ses différents ouvrages comme il le généralement ils vont un livreur va quand même essayer d'être cohérent par rapport à ce qui se fait ailleurs aussi et par rapport à ce que veulent ces acheteurs, ces clients, mais il ne va pas s'inspirer de JFK par rapport à ça. Par contre, nous, c'est vrai qu'on va quand même essayer de représenter ce qui se fait dans... de représenter au mieux le marché. Donc, ça peut être par rapport à ce que font les éditeurs ou par rapport à ce que font les différents libraires, mais il va y avoir des nuances un petit peu partout, un petit peu chez chaque enseigne, chez chaque libraire. On ne va pas présenter les choses exactement de la même manière. De la même manière, chez nos clients éditeurs, ça va être un petit peu pareil. On peut avoir des segments ou des collections qui sont vraiment présentées de manière différente.

  • Speaker #0

    C'est dans ce sens-là où justement, vous parlez de la notion de format. C'est un critère d'analyse qui est arrivé assez récemment au CGFK. On parle du roman graphique, qui lui, est un format à part entière. Alors, le plus hybride possible. Oui,

  • Speaker #1

    on peut y mettre tellement de choses dedans.

  • Speaker #0

    Vous imaginez la problématique que ça représente pour des analystes ? Ça doit rentrer dans une case, mais toujours est-il que c'est pour les analystes GFK, mais surtout pour nos clients et partenaires qui regardent nos analyses, ça permet effectivement d'exprimer une autre variété. Il y a le format poche, le format classique, le format romans graphiques et le format collector. donner en fait une granularité, une finesse d'analyse autre que le genre et le traitement graphique.

  • Speaker #1

    Comment vous les distinguez justement ? Plus entre le collector, comment vous réussissez vraiment à l'identifier ? C'est parce que l'éditeur l'intitule comme ça ?

  • Speaker #2

    Souvent, on a de l'information par rapport à ça dans le titre, mais pas toujours. Ça peut être par rapport au fait qu'on voit justement arriver... deux versions différentes d'un ouvrage. Par exemple, pour la bande dessinée, c'est assez parlant. On peut voir la version un peu standard et une version plus chère, plus collector. Donc on va le voir au niveau du format, on va le voir au niveau du prix. C'est souvent ça, c'est souvent le prix. Mais souvent, ça reste quand même assez compliqué à suivre et on peut avoir des trous par rapport à ça. Généralement, quand on veut l'analyser, on est obligé de le faire un peu manuellement. en tant que consultant, pour le coup, on se dit ok, on va analyser le collecteur, on va regarder la base, on va regarder plutôt dans les plus grosses ventes, mais de manière la plus exhaustive possible, suivant le temps que l'on a pour le faire. Et on va essayer de voir les titres qui, dans un segment précis, qui sont des collecteurs et essayer de les identifier et d'en tirer les différentes évolutions des volumes de vente.

  • Speaker #0

    Donc c'est le côté artisanat de la chose, où on parle des millions de flux en automatique et avec toute la data science qui est inhérente à notre métier. Mais il y a aussi toute cette partie artisanale à la main, où on vient recodifier de manière très récurrente pour enrichir cette connaissance. Alors on parle du collector en comics, mais vous voyez, chaque année j'ai les demandes sur les livres de profession politique. Dès qu'il y a une échéance électorale, cette notion de profession, de foi politique, n'existe pas dans les nomenclatures du dictionnaire électrique. C'est de la codification manuelle que l'on vient mettre par-dessus. On parlait de New Romance tout à l'heure.

  • Speaker #2

    La New Romance, c'est un très bon exemple.

  • Speaker #0

    C'est de la codification manuelle parce que ça ne correspond à aucune case automatique. Donc, il y a une part d'artisanat que l'on fait évoluer, qui peut être perfectible.

  • Speaker #2

    On est automatisé de plus en plus. Ça commence souvent par un périmètre un peu manuel. C'est vraiment le cas pour la New Romance. Un travail avec les éditeurs aussi qui disent Pour nous, c'est plutôt ça, c'est plutôt ça. Et au fur et à mesure, on a identifié des collections, des séries, un certain nombre de choses. Et on va finalement finir par l'automatiser et l'intégrer de plus en plus, non seulement dans nos analyses, mais aussi dans les chiffres que l'on donne aux gens.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose un petit peu à s'admirer qui a été fait notamment avec le Young Adult ? Est-ce que c'est un truc qui n'existait pas et que vous avez aussi, j'imagine, alors peut-être rigolé manuellement ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose parce que le problème du Young Adult, c'est qu'il est vraiment entre le roman adolescent et... Et de manière générale, la littérature, notamment l'imaginaire, la littérature d'imaginaire, tout ce qui est fantasy fantastique, il y a beaucoup de young adult en littérature.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on peut dire que c'est du bricolage, mais ça reste du bricolage extrêmement professionnel. Parce qu'effectivement, on a une vraie obligation de transparence. C'est toute la difficulté du métier. C'est qu'à la fois, on doit être... Souvent, quand on parle de la donnée GFK, je dis que ça doit être la donnée la plus lisible de l'extérieur. sans avoir les codes de lecture. Et c'est donc toute la particularité de notre métier, c'est qu'on doit donner une vision qui est immédiatement compréhensible par n'importe quel kidam.

  • Speaker #2

    Et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas faire n'importe quoi avec la segmentation aussi. C'est-à-dire que dans les segments que l'on essaie de mettre en place et qui peuvent paraître rigides parfois, en fait, on va essayer de faire en sorte que ce soit le plus précis possible. automatiquement, donc via les dictionnaires dont on a parlé, de manière à ce qu'on ait le moins de modifications manuelles à faire dont on parlait, à part dans des analyses que l'on peut faire pour certaines présentations ou pour certaines interventions. Mais dans notre segmentation de base, on va vraiment essayer de mettre en place quelque chose d'automatique, parce que plus il y a d'interventions manuelles, finalement, plus il y a des risques d'oubli ou d'erreur. Ça, c'est quelque chose que l'on cherche à éviter le plus possible. Parce que notre métier réclame de la précision et de la justesse tout en étant le plus objectif possible.

  • Speaker #1

    Donc il faut laisser une part aussi à l'automatisation, mais une automatisation à laquelle on aura fait confiance.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça. Mais d'un point de vue GFK, c'est de l'automatisation parce qu'on récupère de l'information de sources plus expertes que nous sur la partie analyse de la codification, si vous voulez. Donc en l'occurrence, Electra. qui nous permet de codifier des milliers de titres chaque semaine et nous après ça on va faire des vérifications pour voir si tout semble bien codifié s'il n'y a pas des oublis quelque part c'est une énorme aide pour nous aussi d'avoir des flux comme ça qui sont automatisés,

  • Speaker #1

    en tout cas semi-automatisés et puis avec le nombre de nouveautés à l'année de toute façon ce ne serait pas humain Ou alors, il faudrait que vous soyez 25 pour faire ça. Et j'entends que ce n'est pas possible non plus. Magali, vous disiez avant qu'il ne faut pas donner plus de pouvoir à JFK et que JFK ne fait pas l'appui et le beau temps. Néanmoins, on peut quand même dire que, notamment quand vous faites les synthèses, les analyses, ce sont des choses qui vont être très suivies. Et dans la façon de présenter les choses, parfois, il y a des messages aussi que vous allez envoyer sur lesquels, je ne sais pas s'il faut faire attention, mais... vous êtes conscient quand même qu'il y aura un impact après dans la perception des acteurs du marché.

  • Speaker #0

    Oui, et vous imaginez bien que l'exercice 2023 a requis beaucoup de précautions, puisqu'effectivement, 2023 pour le marché de la BD comme du comics passe après des historiques extrêmement forts. Donc, GFK annonce des chiffres négatifs. Néanmoins, on n'est pas du tout sur un effondrement du marché. Et c'est effectivement toute la... toute la difficulté d'exercice et de rester objectif, comme le disait Laurent tout à l'heure, tout en énonçant des faits et en prenant en compte l'impact de nos messages auprès du grand public et des professionnels du secteur. Je pense qu'on peut parler de la conférence que nous avons fait au FIBD justement cette année, où le grand souci était de présenter des chiffres globalement négatifs. tout segment confondu sur le marché de la BD et du comics, sans revenir, en tout cas c'était moins mon souci, sans être dans la rengaine perpétuelle avant pandémie, pré-pandémie, qui en fait ne correspond plus au standard du marché du livre aussi, et puis pour être plus, j'allais dire, subjective. Ça fait trois ans maintenant qu'on se compare à avant pandémie. Il faut sortir aussi de cette logique-là et prendre les nouveaux référentiels du marché. Et le double challenge, je veux dire, de la conférence que nous organisons à l'occasion du Festival international de la BD, c'est que nous avons 20 minutes pour résumer un marché extrêmement dynamique. Et en 20 minutes, en fait, on doit faire des choix. Donc effectivement... On a par exemple eu à cœur de ne pas enfoncer des portes ouvertes avec le manga en disant que non, il n'y avait pas qu'un effet passe-culture, que le manga était sur une dynamique extraordinaire et qu'effectivement on a un repli du marché cette année qui peut s'expliquer en partie par la diversification du passe-culture qui permet d'acheter d'autres biens culturels que le manga. Et puis quelque part, une fois qu'on a constitué sa collection de manga... quelque part il y a aussi une logique à un monde fini on n'est pas en expansion permanente sur les dynamiques de recrutement qui peuvent pas être exponentielles non plus exactement on peut pas faire plus de 10 tous les ans à partir du moment où il y a tout le monde qui a été recruté faut que les autres lecteurs grandissent pour être recrutés aussi et puis pour revenir sur la dynamique du comics effectivement en fait euh... Vous avez réagi, puis d'autres acteurs du marché ont réagi au message qui ont pu paraître alarmiste sur la baisse du marché comics, mais que l'on a expliqué par un impact très fort des opérations petit prix, qui constituaient, de mémoire, près de la moitié des ventes de l'année précédente, et qui, par leur arrêt cette année, n'a pas joué ce rôle de moteur. Alors là, nous sommes ensemble autour d'une table, on en discute, on prend le temps de la nuance. C'est vrai qu'en 20 minutes, quand on a un impératif de faire passer beaucoup de messages, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Surtout que certains, et c'est sans jeter la pierre à personne, mais si on prend juste les slides telles qu'elles sont ensuite présentées pour qui n'a pas forcément aussi assez... Pour le coup, c'est la première année où je n'ai pas pu assister à la conférence. Je suis toujours au MID pour y assister parce que pour moi, c'est le point fort. Parce que c'est ma marotte un petit peu. Mais je veux dire que si on n'y assiste pas et qu'on a juste les slides et qu'ils sont après repris tels quels... on peut s'arrêter sur le prix moyen du comics a augmenté de 28%. C'est aussi, il y a une baisse de 37% des volumes de vente. Et on peut juste s'arrêter à là et se dire les comics prennent 40% de vente dans la tête et en plus, ils augmentent de quasiment un tiers de leur présence alors que c'est des moyennes. Et que dans les faits, il y a plein de choses et de détails à creuser, notamment sur cette dynamique du marché du comics qui, en fait... de 2020 à 2023 a changé tout tout parce qu'il y a ces collections de petits prix qui sont arrivés qui ont explosé qui ont pris vraiment ben voilà jusqu'à 40% des ventes l'année dernière et qui d'un coup paf disparaissent aussi et j'ai bien vu que pour vous c'est extrêmement compliqué aussi surtout qu'on parle d'un marché qui malgré tout ce qu'on peut en dire est minoritaire sur le total de l'offre et que vous ne pouvez pas y passer 15 minutes sur les 20 non mais c'est aussi pour ça que du coup dans la présentation on a tenu à apporter aussi un autre épreuve

  • Speaker #0

    le clairage sur le prix. On a effectivement voulu apporter la précision qu'il y avait cet impact des opérations petit prix, qui sont des prix de vente à moins de 5, moins de 6 euros à l'ouvrage, pour venir donner les clés de lecture de ce moins 37%, qui peut être très brutal en première lecture. Et puis il y a un autre phénomène qu'on a trouvé intéressant, alors émergent, mais intéressant, c'est justement ce format, ce changement de format sur le marché des comics. avec le développement d'une offre collector. Après, ça ne fait que six ans que je suis chez GFK, mais j'ai toujours évolué dans le marché des études et du chiffre en régie pub ou en start-up. Ce que j'ai retenu de mon expérience professionnelle, c'est qu'on peut faire dire ce qu'on veut à un chiffre. Donc, c'est là où GFK doit être dans son rôle de garant de la lecture de l'information. pour à la fois donner le contexte, la perspective de ce chiffre. Parce qu'on peut le prendre dans tous les sens et lui faire dire n'importe quoi.

  • Speaker #2

    En fait, on peut dire notamment cette année, quand vous regardez le marché de la BD de manière générale, il est en décroissance, notamment à cause du manga. Donc déjà, vous l'analysez avec ou sans manga, l'essentiel du recul. de la bande dessinée c'est du manga mais vous prenez un segment de la même manière que le comics vous prenez le segment de la bande dessinée jeunesse par exemple c'est pour revenir à la qualification c'est là où on a tout ce qui est BD patrimonial et notamment les grosses sorties de la fin d'année Astérix et Gaston Lagap il y a le fond que ça fait plus 30% mais si on les enlève eux exactement si vous prenez ce chiffre là c'est un segment qui augmente de plus 7% environ mais si vous enlevez ces deux titres vous êtes en recul donc en fait Si votre but est de montrer que la bande dessinée jeunesse, en l'occurrence, est en hausse, vous allez prendre le chiffre brut de base. Si vous voulez dire qu'à part quelques phénomènes, l'arbre qui masque la forêt, le marché est en recul, vous allez prendre le second chiffre. Et en fait, dans les deux cas, ça va être beaucoup plus complexe que ça parce qu'il va y avoir des phénomènes qui vont faire que... vraiment explicatifs, qui vont montrer que... Le marché est en recul ou en hausse selon le chiffre que l'on prend.

  • Speaker #0

    Et surtout, en fait, ce qui est toujours délicat dans notre exercice de commentaire, c'est qu'on donne une dynamique de vente. Et ce qui est compliqué à quelquefois apercevoir, c'est qu'en plus, on le fait sur un marché qui est dominé par la créativité. Et je pense que c'est ce qui est aussi quelquefois... difficile à entendre, c'est qu'on a l'impression qu'on vient juger un travail créatif, ce qui n'est pas du tout notre volonté ni notre rôle. Et je pense que ça peut aussi illustrer ou refléter quelques frustrations qu'il y a quand il y a des communiqués de presse de notre part sur le marché de l'édition, parce qu'on est sur un objet éminemment émotionnel. et que personne n'a envie de venir égratigner un objet qui nous a fait vivre des émotions fortes.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que c'est vraiment le fait que... Vous commentez sur des données très froides, simplement déchirantes. C'est-à-dire qu'on pourrait dire que même si on se limitait qu'à une seule BD, que cette BD-là n'a fait que 500 exemplaires, ça ne veut pas dire, en tout cas de la part de JFK, que la BD n'est pas bonne. Ça veut juste dire, par contre, clairement... elle n'a pas fait plus que 500 exemplaires.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas parce qu'une bande dessinée ou un titre n'a fait que 500 exemplaires que ce n'est pas une réussite. C'est vrai qu'on a tendance à... En plus, oui,

  • Speaker #1

    pour un propriétaire, s'il a tiré un mille exemplaires, pratiquement, il a vendu un excellent percheur d'oeufs.

  • Speaker #2

    Exactement. Ça dépend de l'éditeur, ça dépend de la mise en place qu'il a voulu faire, du nombre d'ouvrages qu'il a mis en place en magasin. Mais ça, c'est vrai que c'est la logique presque commerciale de l'éditeur que l'on va pouvoir voir et des magasins. Et il y a tout un autre pan. qui a à voir aussi, c'est l'expérience consommateur, c'est l'expérience de la personne qui a acheté son ouvrage et qui l'a apprécié, même s'il n'a fait que 5 ventes finalement.

  • Speaker #1

    Alors qu'on n'a que 20 minutes pour vraiment essayer de dresser toutes les tendances d'un marché, vraiment, ça se passe quand vous faites une grande réunion en disant bon, on a tous ces éléments à prendre, j'imagine que ça doit être le fruit de longues discussions aussi.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est des longues discussions et Moi, j'ai la chance de travailler dans ce milieu. Je suis six ans que je ne m'ennuie pas, que je suis émerveillée tous les jours par le degré d'expertise des gens avec qui je travaille. Ils sont capables de venir expliquer le double chiffre après la virgule avec des dizaines d'années d'historique. Donc, c'est vraiment fabuleux. Et en même temps, dans ce cadre-là, c'est moi qui ai le stylo rouge, qui viens faire le rôle un peu... de censeur, mais de...

  • Speaker #1

    D'aiguilleur.

  • Speaker #0

    D'aiguilleur, oui, ou d'angle éditorial. Ce n'est pas vraiment mon rôle non plus parce qu'on doit rester dans une lecture objective du marché. Donc, en fait, je dois m'assurer que l'on couvre toutes les familles, que l'on donne les éléments que l'on appelle les causales pour venir dire pourquoi ça fait plus ou moins et qu'est-ce qui va expliquer le plus ou le moins au-delà d'une lecture. binaire des données et puis en fait il y a la problématique temps c'est fait qu'effectivement en 20 minutes il faut choisir ses messages et on en délivre déjà beaucoup en 20 minutes après c'est aussi toute la richesse de l'exercice c'est que l'objectif c'est de laisser aussi des portes ouvertes et c'est de générer les conversations on pourra prendre toujours le comics c'est ce qu'on a voulu laisser des portes d'ouverture, ne pas mettre en avant que des messages négatifs et donner en fait à réflexion sur d'autres formats. Le webtoon fait partie de ce genre d'ouverture. Ce sont des sujets qui ne sont pas encore 100% audités par GFK, mais que l'on suit et sur lequel on peut donner une forme d'avis en tant qu'observateur du marché. Et puis ce qui est très satisfaisant, c'est qu'aujourd'hui ça déclenche des conversations pour venir. analyser, triturer, comprendre, ouvrir le débat. Et en fait, c'est toute la richesse de l'exercice.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, je crois que pour moi, c'est bon. Et j'espère que pour les personnes qui nous ont écoutées, en tout cas, ils comprennent mieux comment marche GFK, quelles sont ses impératifs et ses dynamiques de fonctionnement. Et moi, personnellement, je suis très content d'avoir eu cet échange avec vous, parce que je pense qu'il y a aussi des choses qui étaient... pas forcément trop ultra clair pour moi et que maintenant j'ai mis en tête. Donc merci beaucoup, Laurent et Magali, d'avoir pris le temps de cette discussion.

  • Speaker #0

    Merci. Merci Arnaud.

  • Speaker #1

    Et je vous rappelle que si vous appréciez ces podcasts et tout le travail qui est fourni derrière, il faut le faire savoir, tout simplement, ça ne mange pas de pain, mais vous pouvez partager l'émission sur vos réseaux sociaux, on parlait autour de vous puisqu'on continuera bien entendu avec le podcast d'explorer le marché de la BD du comics particulièrement et s'il vous reste quelque chose après avoir fait vos achats en librairie n'hésitez pas à nous soutenir sur notre page Tipeee je vous remercie de nous avoir écouté et je vous dis à très bientôt pour le prochain podcast salut

Description

Depuis plusieurs années que nous allons régulièrement interroger les dynamiques du marché des comics en France, et notamment avec l'ami Xavier Guilbert (qui sera tout prochainement de retour sur le podcast), nous parlons régulièrement avec les professionnels du milieu de la "classification des comics" en France. Avec souvent deux choses qui reviennent souvent : certains albums de comics sensu stricto (venus des Etats-Unis) sont rangés dans d'autres catégories sur le marché VF (comme Garfield en jeunesse, par exemple), tandis que parfois des albums de création originale française sont rangés en comics - avec l'exemple de certains titres du Label 619, pour ne citer qu'eux. Deux interrogations qui renvoient souvent à la façon dont le marché VF de la BD est analysé, puisque les chiffres - et les catégories - proviennent d'une même source, le panéliste GfK. Nous sommes donc partis interroger directement les personnes concernées dans ce nouvel épisode de notre format SuperFriends !


Rencontre avec Magali et Laurent de GfK 

Note : cette émission a été enregistrée au printemps 2024, et c'est pour ça que le rapport du FIBD est souvent évoqué. Pour l'article d'analyse de ce rapport qui a servi de base à cette discussion, se reporter à l'article suivant


Magali Saint-Laurent et Laurent Pringuet de GfK ont accepté de me recevoir pour discuter en long et en large de leur travail au sein du paneliste, avant que nous ne discutions en profondeur de la façon dont les albums de BD sont classés sur le marché français, en accord ou parfois non avec les demandes des éditeurs, et ce que tout ça peut impliquer sur la façon dont peut être lue l'analyse du marché de la bande dessinée en France - ou celui des comics en ce qui nous concerne. Nous remercions chaleureusement Magali et Laurent de leur temps pour cette discussion, à notre sens très importante, et qui permettra sûrement d'éclaircir pas mal de choses auprès des lectrices et lecteurs qui s'intéressent au marché VF. 

Si ce travail vous plaît, il est crucial de le faire savoir. Vous pouvez en premier lieu partager l'émission - car il n'y en a pas eu d'autre de ce registre à notre humble avis - et faire découvrir le podcast par la même occasion. Vous pouvez commenter le sujet, par ici ou sur nos réseaux sociaux. Enfin, vous pouvez contribuer à notre Tipeee afin que l'on puisse poursuivre nos efforts pour le décryptage de la culture comics, dans de multiples formats. Très bonne écoute, et à bientôt pour le prochain podcast !


Soutenez First Print - Podcast Comics de Référence sur Tipeee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, vous écoutez First Print, votre podcast comics préféré pour une nouvelle émission au format Super Friends. C'est le podcast dans lequel on va à la rencontre des personnes qui font vivre la culture comics par leur travail. Vous le savez, dans le cadre de ces émissions, on aime beaucoup aller interroger les dynamiques du marché du comics. Et lors des nombreuses discussions, par exemple, qu'on a déjà pu avoir avec Xavier Guibert, on revient souvent sur le paneliste GFK, sur lequel on... On s'appuie sur les chiffres qu'il donne pour avoir ces analyses de marché. Mais peut-être que parmi celles et ceux qui nous écoutent, il y en a qui se posent la question, mais au fait, c'est quoi GFK ? Comment ça fonctionne ? Quel est ce paneliste ? Et comment fonctionne aussi la segmentation du marché ? Pour répondre à ces questions, on va aller justement à la rencontre directement de GFK. Et ça, ça me fait super plaisir de vous proposer cette émission, puisque nous avons avec nous Magali Saint-Laurent. Bonjour Magali.

  • Speaker #1

    Bonjour Arnaud.

  • Speaker #0

    Et nous avons également Laurent qui est avec nous. Alors, je n'ai pas retenu votre nom de famille, pardon. Mais Laurent, également de GFK. Bonjour, Laurent.

  • Speaker #2

    Bonjour, je suis Laurent Pringuel. Bonjour à nous.

  • Speaker #0

    Donc, déjà, je voudrais vous remercier d'avoir accepté cette invitation, puisqu'on parle beaucoup de vous, on parle beaucoup de votre travail. Moi, c'est une ressource qui est essentielle. Alors, je n'ai pas accès à tous les chiffres qui arrivent chaque semaine, mais c'est vrai que notamment lors du FIBD... Vous me laissez à chaque fois utiliser la fameuse présentation qui permet de donner les grandes dynamiques du marché à un moment donné. Donc, je voulais juste vous remercier déjà d'avoir accepté de discuter avec nous pour expliquer notamment à nos auditeurs et nos auditrices un petit peu comment ça fonctionne. Et peut-être que ma première question, juste avant, c'est quand même juste est-ce que vous pouvez vous présenter un petit peu Magali, je commence par vous, juste nous dire qu'est-ce que vous faites chez GFK.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Arnaud. Moi, c'est un plaisir de vous recevoir. Moi, je suis... Depuis six ans chez GFK et je suis en charge du marketing et de la communication pour l'entité France.

  • Speaker #2

    Et Laurent ? Et moi, je suis également depuis plus de six ans chez GFK et je suis consultant sur le panel livre, donc sur le marché du livre, la BD, mais également d'autres marchés également.

  • Speaker #0

    Alors, la première question, la plus simple, la plus évidente, c'est comment est-ce qu'on définit GFK concrètement ? Qu'est-ce que c'est et quel est son rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, comme vous l'avez dit Arnaud, effectivement... Le jargon veut dire que GFK est un paneliste. En fait, ce que ça veut dire en langage commun, c'est que nous sommes un acteur qui récupère toutes les données issues des tickets de caisse des distributeurs, qu'ils soient en magasin ou en ligne. Et notre métier, c'est de venir analyser cette donnée. Qu'est-ce qui est acheté ? Où ? Quand ? A quel prix ? Avec quelle spécification technique ? Il y a un énorme travail de codification puisque chez GFK, la moitié des équipes sont vouées justement à venir analyser, corriger, réagencer cette donnée pour ensuite venir l'analyser, la faire vivre tout simplement et ensuite la proposer sous forme d'analyse à la fois aux distributeurs qui en ont besoin pour vérifier leur performance, mais également aux... aux fabricants, éditeurs sur le marché de l'édition, qui vont pouvoir ainsi savoir quelles sont les top ventes de la semaine, quelle est la dynamique d'un type de livre, savoir également quel type de format, est-ce que c'est plutôt le fond ancien, est-ce que c'est la nouveauté qui va donner de la dynamique au marché. Et donc, c'est une activité extrêmement riche et passionnante, je dois le dire. de suivre la dynamique de ces marchés à travers de la donnée qui est factuelle.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le point le plus important. C'est quand on parle de sortie casque, ça traduit vraiment des ventes réelles qui ont lieu. Donc, on va rester vraiment sur le marché du livre à chaque fois, mais on n'est pas sur ce qu'on appelle la mise en place, c'est-à-dire le nombre d'exemplaires qui sont mis à disposition dans les librairies pour les lecteurs, ou encore même du tirage qui est le nombre d'exemplaires vendus.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on va être aussi, je pense que c'est important de préciser par rapport aux ventes réelles, justement, que l'on va faire des estimations de vente. Donc, sur certains circuits, sur certaines enseignes, sur certaines librairies, sur certains magasins, on va avoir l'intégralité de leur vente, des ventes d'un circuit.

  • Speaker #1

    On a plus de 8500 points de vente en France partenaire. Et quand je dis point de vente, en fait, c'est de l'enseigne. Donc, il y a des très, très grands acteurs, mais il y a aussi des librairies indépendantes. D'ailleurs, on a 1100 libraires indépendants qui nous envoient, alors au format fichier Excel ou au format flux informatisé, leurs données de vente.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et dans un certain nombre de cas, notamment sur les librairies, il est plus compliqué d'avoir l'intégralité des données de vente des librairies. Par contre... on a des moyens statistiques de mettre en place ce qu'on appelle une extrapolation, qui nous permet d'estimer, à partir d'un échantillon représentatif de magasins, l'intégralité de ce qu'on appelle l'univers des librairies, donc l'ensemble des magasins qui vendent du livre.

  • Speaker #1

    Ce qui fait qu'effectivement, en France, GFK va représenter l'intégralité de ce qui est acheté en France métropolitaine. typiquement sont exclus à la fois de notre analyse de flux et d'extrapolation. Tout ce qui est vente directe, l'éditeur qui vend lui-même auprès des établissements scolaires par exemple, ou qui vend en direct lors de salons, sont également exclus en fait tout le livre d'occasion, qui ne fait pas partie des circuits, puisque nous suivons exclusivement les ventes de livres neufs.

  • Speaker #2

    Et non numériques.

  • Speaker #1

    Et sont exclus également les formats numériques.

  • Speaker #0

    Et alors, quand vous dites vente directe, ça s'inclut aussi, je crois, la vente qui peut se faire, par exemple, si je vais sur le site d'un éditeur en question, qui a sa propre boutique en ligne, est-ce que si je commande des bouquins directement chez eux ?

  • Speaker #2

    Si c'est inclus dans le flux, si la librairie fait partie du panel.

  • Speaker #0

    D'accord, si l'éditeur...

  • Speaker #1

    Si nous avons un accord avec cet éditeur...

  • Speaker #2

    Vente directe, c'est plutôt notamment sur le scolaire, les livres scolaires, les manuels scolaires, tout ce qui passe par les collectivités, ce genre de choses. Et que... qui ne passe pas par des magasins, si vous voulez. On est vraiment les ventes directement aux consommateurs.

  • Speaker #0

    J'aimerais un peu revenir aussi même sur cette notion d'extrapolation, c'est-à-dire effectivement, comme vous l'avez dit, avec 1100 librairies indépendantes dans votre panel, dans votre panel distributeur, ça veut dire qu'effectivement, il n'y a plus que 1100 librairies en France et donc en fait, vous faites Une sorte de moyenne, en fait ? Vous estimez que, par exemple, l'ensemble des livres vendus dans ces 1100 librairies peut ensuite être extrapolé par je ne sais quel calcul, peut être extrapolé à ce qui se fait dans l'ensemble des parcours ? C'est-à-dire que, par exemple, on va dire que si un livre a des très bons achifs de vente, ça n'empêche pas que peut-être que dans une librairie à Montpellier, le livre ne soit pas vendu du tout, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a plusieurs choses qui entrent en compte de manière précise, parce qu'effectivement, on va essayer de faire en sorte qu'une certaine catégorie de librairie représente sa propre catégorie. Par exemple, les librairies BD vont représenter les librairies BD, pas les Jiber, pas d'autres librairies qui représentent des choses totalement différentes.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des particularités géographiques.

  • Speaker #2

    Il y a des particularités géographiques qui sont importantes, qui sont prises en compte. Des particularités de notion de chiffre d'affaires, c'est-à-dire des grosses librairies vont représenter d'autres grosses librairies. Parce qu'effectivement, on peut avoir sinon des librairies qui en représenteraient d'autres, mais qui ont vendu plus de titres. Et il va y avoir des grandes différences à la semaine, puisqu'on est vraiment sur des données recensées de manière hebdomadaire. On peut avoir de grandes différences entre les librairies. C'est important d'être très précis par rapport à ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en fait, c'est un millefeuille d'extrapolation, puisque l'objectif, alors on parle des 1100 libraires indépendants, mais c'est 8500 points de vente et enseignes, sites internet, pure player.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous appelez pure player ?

  • Speaker #1

    Ce sont des acteurs qui vendent exclusivement sur internet et qui n'ont pas de magasin physique. Dans le jargon, on va appeler Click & Mortar un acteur qui a à la fois un magasin et un e-shop. Donc l'objectif de nos experts en data science chez GFK, mais comme dans tous les autres panélistes, c'est de venir représenter la granularité de ce marché. Donc on va avoir une approche pour les grands spécialistes qui est différente des petits spécialistes. Et Laurent prenait l'exemple effectivement des librairies BD. On a également des librairies spécialisées poésie et pièces de théâtre que l'on prendra en compte dans notre extrapolation différemment d'une très grande librairie d'une ville de 50 000 habitants. qui a une zone de chalandise très importante et qui, du coup, a aussi une représentativité sur son territoire et dans les genres qu'elle va diffuser, différente. Donc, il y a à la fois, quand je parlais de millefeuille, c'est qu'il y a à la fois une vision de taille du point de vente, du genre qu'elle va mettre en place, enfin, proposer à la vente. Et puis, il y a également sa position sur le territoire. qui va refléter aussi certains usages. Il y a des auteurs qui sont plus régionaux ou qui ont des ancrages plus forts. Et ça aussi, ça doit se refléter dans les données et dans l'extrapolation que nous restituons.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que des enseignes qui sont très implantées dans le nord de la France ne vont pas, dans votre calcul, ne vont pas être assimilées à d'autres grandes enseignes qui ne seraient pas rondes dans le sud. Si je me permets de... Je vais refaire un peu parfois de... la reformulation et vous me dites si je comprends bien et comme ça j'imagine que nos éditeurs comprendront aussi mais en fait c'est pas simplement on additionne tous les chiffres des 1000 points de vente et on fait la moyenne non non c'est, il y a une catégorie de points de vente on va dire les librairies du Grand Est avec dans un rayon dans des villages de 500 habitants, les librairies du Grand Est dans des villes de 5000 habitants Et à chacune va être attribué alors peut-être un facteur pour extrapoler ensuite sur la moyenne nationale.

  • Speaker #1

    C'est la magie de notre métier. C'est d'être à la fois expert de la data avec une très grosse couche de data science et de technique et à la fois d'être sur des univers de passionnés. La littérature et la BD et le comics, par essence, sont des... C'est une matière à étudier qui est extrêmement vivante, dynamique, créative. Et d'avoir l'alliance des deux, entre cet aspect extrêmement technique, peut-être un peu froid, mais qui exige cette méthodologie, et en même temps d'avoir toute la vivacité et la créativité de ce milieu, c'est ce qui fait le sel de notre métier.

  • Speaker #2

    Finalement, on a un peu un double métier chez GFK. D'un côté, la partie qu'a expliqué Magali sur... toute la donnée, donc le côté peut-être un peu froid, mais très précis, très carré, où on se doit de donner des estimations, ça reste des estimations, mais les plus précises possibles pour les différents acteurs du marché, pour les différents segments du marché. Et d'un autre côté, en tant que consultant, on va essayer pour les différents acteurs, pour nos clients, ou dans le cadre d'interventions comme à Angoulême, on va essayer d'interpréter ces données et d'essayer d'être le plus... précis, le plus neutre possible aussi, de manière à donner l'interprétation la plus juste et la plus nuancée possible.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu aussi les différents, on va dire, pas acteurs, mais on sait qu'il y a différents types de points de vente qui existent et que vous prenez en compte. Est-ce que vous pourriez juste me dire grosso modo quelles sont les différentes catégories ?

  • Speaker #2

    Alors, on a... quatre grandes catégories de circuits de distribution ce qu'on appelle la gsa c'est à dire les hypermarchés les supermarchés on a ce qu'on appelle des gss culturel donc là on va être vraiment dans les anciennes multimédia de représenter des fenêtres des cultures et c'est et on va avoir les librairies qui sont divisés en deux grandes catégories ce qu'on appelle les librairies de niveau 1 donc les grandes librairies Et un quatrième circuit.

  • Speaker #1

    Qui ont une superficie et un chiffre d'affaires minimum.

  • Speaker #2

    Effectivement. Oui, c'est vraiment lié au chiffre d'affaires. Effectivement. Quand je parle de grands librairies, il y a vraiment des caractéristiques techniques précises derrière. Mais pour simplifier, effectivement, on est vraiment dans les grandes librairies. En termes de chiffre d'affaires et de superficie. Et ensuite, on va avoir un circuit qui regroupe les plus... petites librairies spécialisées aussi dont notamment les librairies bd et internet notamment donc pour des raisons plus de confidentialité de données mais on a quatre grands circuits analysés

  • Speaker #0

    nos clients dans les différentes interventions par donc on va faire c'est vrai que dans dans l'imaginaire un petit peu que je me représentais on associait souvent effectivement le fait d'avoir des délais que les librairies de niveau 1 c'est des librairies généralistes et les librairies de niveau 2 donc spécialisés et donc là dedans les librairies spécialisées bd mais si je comprends bien vu que ce c'est en tant que deux caractéristiques plus technique et plus froide de temps de chiffre de vente si on avait une librairie bd qui faisait je ne sais pas quel est le chiffre, mais 10 millions de chiffres d'affaires l'année, elle serait, elle, rangée en librairie de catégorie 1. Tout à fait.

  • Speaker #2

    Ça pourrait être le cas, oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #2

    Mais généralement, c'est vrai que les spécialisés vont être vraiment dans ce fameux quatrième circuit qui regroupe aussi d'autres circuits de vente.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose d'assez particulier d'avoir quand même Internet qui est mis avec les librairies de niveau 2. C'est quelque chose de neuf ou pas ? Est-ce que vous, vous trouvez ça… cohérent ou est-ce que ça empêche quand même d'avoir des formes de lisibilité ? Parce que, c'est moi qui le dirais, mais on sait que dans certains acteurs Internet, il y en a qui ont des volumes de vente qui sont peut-être plus conséquents que des libraires spécialisés, justement.

  • Speaker #1

    En fait, ça dépend de la maturité des marchés sur le digital. Très concrètement, quand on a cette analyse GSA, GSS, donc Grande Surface Spécialisée, cela comprend les ventes. magasins et e-shop de ces enseignes. Et donc, il n'y a quelque part que les PurePlayer qui sont isolés dans un circuit à part en parallèle avec sur le marché de l'édition, les librairies de niveau 2. D'autres circuits, en fait, chez GFK sont traités de la même manière, d'autres univers, pardon, sont traités de la même manière, parce que Internet reste, dans la plupart des cas, un canal minoritaire. En tout cas, le PurePlayer C'est un canal minoritaire. Quand on englobe ensuite toutes les ventes réalisées online, quelle que soit la typologie du vendeur, là, effectivement, le digital prend une certaine part. Mais encore une fois, ça dépend vraiment des marchés. De notre côté, c'est aussi un équilibre que nous devons tenir vis-à-vis de nos partenaires distributeurs pour avoir aussi une lisibilité sur le long terme. de leur performance au circuit. Pour l'instant, c'est comme cela que l'on le traite. Néanmoins, quand les éditeurs, les distributeurs veulent en savoir plus, on a d'autres manières de venir appréhender le canal digital, qu'il soit via un acteur traditionnel ou un pure player. Dans ce cas-là, on fait parler les données consommateurs, qui sont sur du déclaratif. On vient interroger les consommateurs. tous les mois sur leurs achats de biens culturels. Et dans le cadre de cette interrogation, on leur demande sur quel canal, parce que c'est en magasin ou sur Internet, et près de quel acteur enseigne, grand public ou spécialiste, qu'il a réalisé son achat. Et en fait, par cette vision déclarative, consommateur, on va pouvoir venir... affiner la vision et la dynamique du circuit online.

  • Speaker #0

    D'accord, mais donc si je comprends bien, en fait, le site d'une GSS est intégré dans le circuit GSS. Exactement. Et pas sur la partie Internet. Donc ça, je pense que c'est intéressant à préciser. Donc voilà, tous les achats, c'est moi qui le dirais, mais qui sont sur le site de la FNAC ou de Leclerc, en fait, seront dans cette partie dédiée à la FNAC et à Leclerc.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    OK. C'est bien à savoir aussi. Concrètement, comment ça se passe une semaine chez GFK ? On sait qu'il y a les sorties de casques qui arrivent chaque semaine. C'est vraiment de sortir toutes les semaines tous les chiffres de vente, d'intégrer toutes les nouveautés et ensuite de traduire avec cette estimation ce qui s'est vendu chaque semaine.

  • Speaker #2

    En fait, on va recevoir en début de semaine un certain nombre de flux qui sont automatisés de la part de tous les clients. tous nos partenaires qui nous envoient les données, toutes les enseignes ou vraiment les partenaires qui nous envoient les données de librairie, qui vont être compilées, qui vont être reçues, qui vont être vérifiées, transformées dans des fichiers qu'on va intégrer dans notre base pour constituer la base des ventes de la semaine et qui vont être ajoutées à l'historique qui, du coup, date de 2003. Le panel de livres de GFK date de 2003.

  • Speaker #1

    C'est un rythme effréné puisqu'en fait, on va recevoir le lundi dans la journée les flux des ventes du lundi au dimanche précédent. Et les premières analyses sont restituées le mardi à 18h. En France, il s'est vendu plus de 350 millions de livres l'année dernière. Vous imaginez la volumétrie que cela veut dire, le traité, chaque semaine ?

  • Speaker #2

    Et la particularité du marché du livre, c'est qu'il y a effectivement beaucoup de nouveautés, plusieurs milliers par semaine.

  • Speaker #0

    Je ne m'intéresse qu'aux comics ou à la BD de façon générale, où il y a déjà un volume de nouveautés qui est monstrueux. Si on prend le livre en général, bon ben ouais...

  • Speaker #2

    Vous n'imaginez pas le nombre de lignes qui ne vendent que quelques ventes par semaine. Et finalement, ça ajoute énormément de choses. Peut-être qu'ils vont décoller plus tard, mais c'est vrai qu'on a beaucoup de titres qui vendent très peu de ventes. Il faut aussi les intégrer, il faut aussi les vérifier, vérifier s'ils sont bien codifiés de la même manière que les autres. Et donc, c'est vrai que c'est un travail qui va prendre du temps.

  • Speaker #1

    S'il n'y a pas d'erreur de prix ?

  • Speaker #2

    C'est ça, il y a des vérifications qui sont faites par rapport au prix, à est-ce qu'ils sont bien codifiés dans tel ou tel segment, je pense qu'on va y revenir. Et vraiment d'un point de vue technique, beaucoup de vérifications à faire.

  • Speaker #1

    Et en fait, en termes d'organisation, on a nos deux équipes à la fois techniques et analystes qui travaillent en parallèle, puisque donc on reçoit les flux consolidés du lundi au dimanche le lundi. Premier volet d'analyse qui est restitué aux éditeurs et aux distributeurs le mardi 18h. C'est le fameux First Weekly. Il y a un deuxième jeu d'analyse qui sera livré le jeudi, qui est le Weekly Consolidé. Et d'autres acteurs vont nous envoyer les données en mensuel. Pour avoir une vision complète du marché qui est couvert chez GFK, les données mensuelles sont généralement disponibles à partir du 10-12 du mois suivant. Donc, il y a un travail, je vais dire, en continu, à la fois sur la partie technique et sur la partie analyse de nos équipes.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien, juste pour gérer ? Alors, peut-être juste sur la partie bantin dessinée ? Vous êtes tout seul pour faire ?

  • Speaker #2

    Dans la partie, on va dire, plus data réception, on est une équipe de trois ou quatre personnes, suivant les moments. Et dans la partie consultant sur le livre, je parle uniquement du livre. Sur le livre, on est trois consultants, plus notre manager. C'est un commercial, j'oubliais, qui est important, qui travaille avec nous pour démarcher les clients et pour la partie contractuelle qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, pour avoir accès aux chiffres, il faut que le partenaire commercial soit en accord avec vous.

  • Speaker #2

    En fait, il y a deux actions commerciales qui sont importantes. part, finalement, l'action commerciale vis-à-vis des partenaires distributeurs qui nous fournissent la donnée et d'autre part, pour les clients qui vont acheter la donnée puisque sans client, on n'a pas de moyens de soutenir la production du panel. Donc, c'est important pour nous.

  • Speaker #0

    C'était aussi deux questions subsédies. C'était, en fait, d'un point de vue de fonctionnement, donc les éditeurs j'imagine souscrivent à un service payant, en fait, pour soutenir. poursuivent les collectes, en fait, parce que vous collectez les données des points de vente, donc en fait, il faut souscrire. Et après, l'autre question, c'est qui a accès à ces données-là aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, à la fois les distributeurs, les éditeurs, les institutionnels et les médias. Et ça, en fait, à différents niveaux, puisque les distributeurs et les éditeurs, par leur implication financière et technique, ont accès à une toute ou partie de notre donnée. Vous pouvez souscrire à un rapport trimestriel qui correspond à votre besoin. D'autres éditeurs vont demander à avoir les données le mardi, le jeudi et tous les mois avec une vision consolidée et argumentée de la part de nos analystes. Il y a certains auteurs qui nous assujettent également la donnée pour venir suivre leur vente.

  • Speaker #0

    On peut prendre juste à voir le suivi d'un EAN.

  • Speaker #1

    D'un EAN ou de... de ce qui est produit par une personne, quel que soit l'éditeur, ça aussi c'est important. Nous avons également des institutionnels qui achètent la donnée, les ministères, l'union, des syndicats. Et puis, alors, vis-à-vis des médias, c'est une relation qui est autre, puisque là, en fait, chez GFK, on considère que ça fait aussi partie de la bonne santé d'un marché, d'avoir une vision la plus transparente possible de la dynamique. d'un univers, en l'occurrence celui de la bande dessinée et du comics. Et pour le coup, avec les médias, on est sur une relation de partenariat.

  • Speaker #0

    Après, vous, le partenariat particulièrement sur la BD, il me semble que c'est avec Livre Hebdo que vous avez particulièrement une relation ? Oui,

  • Speaker #2

    sur la BD, c'est vraiment sur tous les segments pour Livre Hebdo.

  • Speaker #1

    Livre Hebdo n'est pas le seul, puisqu'on travaille également avec DBD, avec Le Point, avec vous-même, avec Le Monde qui nous demande régulièrement également de la donnée. En fait, qui demande, généralement, on trouve une manière de répondre à l'enquête, aux besoins de l'enquête.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça veut dire que si je venais chez vous en milieu d'année pour avoir des chiffres, des données, vous serez d'accord, pas forcément ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est bien aussi de le savoir, que je l'apprenne moi-même. Alors, l'autre question, maintenant, pour aller un peu sur ce spécialisé, on a fait le point un peu général sur JFK, maintenant, la bande dessinée, comment ça fonctionne, la segmentation surtout ? Je pense que c'est vraiment... le sujet qui m'intéresse le plus, qui était aussi le point de départ de cette émission, c'est de savoir aussi comment se définit la segmentation du marché, notamment dans les catégories de bandes dessinées, parce qu'autant le manga, j'imagine que c'est très identifié, puisqu'il y a un format qui est très propre. On a, nous, observé dans le comics de plus en plus de diversités de formats, et il y a même des BD américaines qui sortent depuis des années, sans jamais avoir été estampillées. dans un segment comics. Je pense notamment à des comics strips jeunesse comme Garfield, Calvin et Hobbes, ce genre de choses-là. Il y a parfois des romans graphiques qui sortent chez des éditeurs de BD franco-régis, que ce soit Ganimar, Monsieur Toussaint de l'Ouverture, qui seront dans un segment roman graphique. Avant de t'aller sur ce point particulier, peut-être juste comment ça marche la segmentation ? Qui décide ? Est-ce que c'est l'éditeur qui vous demande ? Est-ce que c'est vous qui analysez le bouquin et lui donnez un... Un segment quand... Voilà.

  • Speaker #2

    Finalement, je pourrais dire un petit peu tout à la fois. Mais on va avoir... On va avoir... Ce qui est important, c'est que nous, finalement, on est vraiment sur la réception de la donnée, comme on a discuté, et on ne peut pas... On ne va pas recevoir tous les livres un par un, par exemple, parce que comme on l'a vu tout à l'heure, on avait plusieurs milliers de nouveautés par semaine. Et même sur la BD, on va avoir beaucoup, beaucoup de nouveautés. Par contre, on va avoir des partenariats, notamment avec des dictionnaires. Donc nous, on récupère auprès de partenaires, de sociétés avec qui on travaille. De la même manière qu'on récupère la donnée, on va récupérer des dictionnaires qui vont nous dire pour tel EN, pour tel titre, un certain nombre d'informations. Donc on va avoir le code-barre, l'EN, on va avoir le titre, l'éditeur. la collection, donc tout un certain nombre de formats, tout un certain nombre d'informations que l'on va récupérer, que l'on va intégrer chaque semaine dans notre base. Et le dictionnaire principal sur lequel on s'appuie, c'est le dictionnaire d'Electre, qui est associé à Livre Hebdo, dont on a discuté tout à l'heure d'ailleurs. Et ce sont eux finalement les experts qui vont nous dire par exemple tel ouvrage c'est de la BD de genre sur de l'humour par exemple ou sur une thématique plus historique, tel ouvrage c'est du comics, tel ouvrage c'est du manga, du shonen, etc. Et c'est ça que l'on va récupérer dans notre base et on va essayer de compiler ces informations-là. Ensuite, on a quand même un travail de vérification qui est important parce que On peut avoir des incohérences entre les sources, on peut avoir des séries qui ne sont pas forcément très bien uniformisées. C'est vrai qu'on ne s'en rend pas forcément compte quand on va consulter la fiche d'un ouvrage sur tel ou tel site, mais on va vraiment avoir des différences entre les différentes sources. Et nous, il est vraiment important qu'on garde cette cohérence-là par rapport aux ouvrages en eux-mêmes. et par rapport à l'historique que l'on va avoir dans notre base. C'est-à-dire que si on a un certain nombre d'ouvrages d'un auteur qui ont été catégorisés comme du comics, par exemple, il est important que, à moins qu'il ait changé de style, bien sûr, mais il est important qu'on le codifie de la même manière.

  • Speaker #1

    Et puis tout à l'heure, Laurent disait qu'il y avait aussi une part de... j'allais dire input, excusez, c'est pas le mot, c'est de l'anglais, mais de remarques qui viennent également des acteurs du marché. Puisque avoir un dictionnaire, c'est fondamental pour avoir cette lisibilité et cette forme d'objectivité. de pourquoi GFK classe un ouvrage dans telle et telle catégorie. Mais bien sûr, il y a aussi un dialogue qui se fait avec les acteurs du marché pour faire évoluer cette nomenclature. Et effectivement, on reçoit régulièrement de la part à la fois des distributeurs et des éditeurs des sollicitations pour venir.

  • Speaker #0

    affiner le classement. On ne répond pas à la positive partout. L'objectif, en fait, c'est de venir se nourrir des remarques et des suggestions de la part des acteurs du marché. Et je sais qu'il y a certains segments que l'on a fait évoluer récemment, alors en jeunesse. Là, je pensais aussi à la romance que...

  • Speaker #1

    Avec la new romance et la large romance. C'est un genre très unique,

  • Speaker #0

    en fait, aujourd'hui. Et qui... pour un libraire, pour un éditeur, même pour un lecteur, en fait, correspond à une nouvelle case. Donc, oui, nous avons fait évoluer en ajoutant ce critère, mais sans casser l'historique du dictionnaire électre, parce qu'encore une fois, il faut qu'il y ait un élément central, pérenne et lisible dans le temps. Et ça, en fait, c'est une exigence du métier de panéliste. d'être ce garant pour avoir cette vision à long terme qui est extrêmement importante pour venir consolider des visions à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans. Et je parle dans le passé, mais c'est aussi valable, c'est surtout valable pour les analyses futures. Donc on va enrichir, ajouter des couches, faire évoluer certaines ou resegmenter. une case qui était unique et que l'on va séparer en deux. Mais ce qui est important aussi de dire peut-être à vos auditeurs, c'est que cette décision n'est pas anodine. C'est-à-dire que quand on fait évoluer la nomenclature, en tout cas chez GFK, on s'astreint à retravailler l'historique. On parlait de milliers de nouveautés par semaine. Vous imaginez le travail que c'est ? En plus de devoir restituer les analyses chaque semaine de ce qui est vendu actuellement, on s'oblige à retraiter les historiques pour que toute chose reste comparable à ailleurs. Donc les évolutions de nomenclature existent. On en discute entre nous avec les éditeurs, mais c'est quelque chose de fastidieux et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pour qu'un bouquin soit dans votre segment comics, en fait c'est... Premièrement parce que c'est l'éditeur qui a mis cette information sur Electre et qui est donc en fait vous qui récupérez l'information. Vous n'êtes pas en train de... Il n'y a pas un bureau, vous êtes quatre et vous regardez toutes les nouveautés. Déjà, vous ne pouvez pas parce qu'il y en a trop. Mais vous vous dites comics, pas comics, BD, pas BD, manga, pas manga.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on va vraiment avoir un certain nombre... On va avoir certains titres pour lesquels on n'a pas d'informations. Donc là, pour le coup, on est vraiment obligé d'aller regarder, ou en tout cas pour lesquelles l'information ne nous est pas parvenue. Donc on va essayer de creuser cette information-là. Et dans certains cas, on peut être d'accord, parce que notre segmentation est faite d'une certaine manière, avec le dictionnaire ou avec l'éditeur. Si l'éditeur nous dit directement, on aimerait que ce titre soit classifié dans tel ou tel segment. Donc on a très souvent des... des avis, un avis à donner. On doit très souvent trancher sur certains titres. Parfois, effectivement, on va se retrouver à quatre. On va se dire dans quel ouvrage tu classerais tel ou tel titre ou tel ou tel type d'ouvrage. C'est vrai que c'est parfois assez fastidieux, mais c'est quand même très intéressant et très passionnant aussi. C'est l'intérêt de notre métier. C'est pour ça qu'on fait ce métier-là aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez une idée un petit peu de l'impact ensuite que ça peut avoir, cette segmentation, en tout cas le fait de mettre une BD dans telle ou telle case, par rapport à comment il se retrouve après dans les librairies ?

  • Speaker #2

    Alors par rapport à la manière dont il va être dans la librairie, ce n'est pas ce qu'on décide nous qui va inciter un libraire ou la FNAC ou autre à le classer différemment. Ils vont avoir leur propre manière de voir les choses. plus lié au contenu de l'ouvrage et à la manière un peu éditoriale, parce que c'est l'information qu'on va récupérer comme ça, plus proche de ce que pensent les éditeurs peut-être, que la manière dont il va être en rayon. Mais on essaie justement d'un peu manier les deux, d'être un petit peu entre les deux. Dans certains cas, on peut se dire l'information que nous a donné l'éditeur ne correspond pas à notre segmentation, ne correspond pas pas ce qu'on voit en rayon, on peut ne pas être d'accord avec ça et trancher au profit de ce qu'on voit en rayon.

  • Speaker #0

    Après, peut-être que ça va paraître un peu pour la provoque, mais il ne faut pas donner plus de pouvoir à GFK que ce qu'il n'en a. Notre métier, c'est d'analyser les tendances de marché. et en aucun cas de faire la pluie et le beau temps d'un marché. On est là pour, encore une fois, révéler toute la dynamique et la créativité d'un univers. Et dans le monde de l'édition, on est particulièrement servi. En revanche, ce n'est pas comme le rôle de GFK de dicter la manière de faire à un libraire, à un éditeur, à un auteur. Qu'ils viennent... s'inspirer des tendances d'un marché pour orienter sa création ou ses collections, pour être en résonance avec ce que les Français et les Françaises achètent et aiment actuellement. Ça, c'est un fait et c'est, on va dire, plutôt logique. Mais en aucune mesure, l'objectif de GFK, c'est de venir codifier et uniformiser une manière de faire et... d'autant plus sur un marché ultra créatif comme le marché de la BD et du comics, où on est avant tout sur une histoire d'hommes et de femmes qui aiment ce genre et qui vont avoir des coups de cœur, qui les mettent en avant et qui décident de mettre en avant une cover plutôt qu'une autre parce qu'elle a un impact graphique extraordinaire dans sa devanture, au-delà de là où le titre est codifié dans la nomenclature GFK.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport au segment comics, il me semble qu'il n'y a que deux catégories, c'est super-héros et hors super-héros. C'est quoi l'origine ?

  • Speaker #2

    Alors, l'origine exacte, ça date du début du panel. Je crois qu'au tout début, effectivement, il n'y avait même pas cette distinction-là. Si je me rappelle bien, c'était vraiment avant que j'arrive, on avait vraiment comics tout court. Et au bout d'un moment, il avait été décidé de séparer entre super-héros et hors super-héros parce que justement, il commençait à y avoir... cette montée du genre super-héros. Mais ça reste des demandes que l'on peut avoir sur certains segments, justement, d'affiner les choses. Et c'est là, dans ce que Magali a déjà pu dire auparavant, mais ça va être un travail auprès des différents acteurs de voir si on prend le temps d'affiner la segmentation ou pas, voir est-ce que ça en vaut le coup ou pas, est-ce qu'on voit de nouvelles tendances émerger. qui me permettent de faire évoluer la segmentation. Ce n'est pas forcément évident et peut-être qu'un jour, ça arrivera sur les comics aussi ou sur d'autres segments de la bande dessinée. C'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'après, dans les dynamiques que j'ai observées, c'est d'avoir pas mal de changements de format qui ne poussent pas forcément à créer une nouvelle catégorie dans la segmentation, mais simplement à ranger un album qui serait techniquement, parce qu'il vient des États-Unis, du comics, mal poussé ailleurs parce que... Alors, j'ai des exemples. très précis, notamment avec le grand format Urban que Urban Comics a lancé maintenant il y a deux ou trois ans, où un titre comme Le Dernier des Dieux ira dans de la fantaisie, parce que ça a vraiment une tête de dragon et de nain et gobelin, et un décorum ira à côté de grandes BD de SF, justement. Mais ça, je crois quand même que dans le segment, ça restera quand même catégorisé comme comics suivent-sus. hors super héros et c'est là en fait qu'il y a vraiment la scission qui se fait entre la décision la segmentation de JFK et la décision après des livreurs sur lesquels vous n'avez pas forcément d'impact Oui tout à fait,

  • Speaker #2

    on peut vraiment avoir une différence un livreur peut tout à fait décider d'organiser son rayon de la manière qu'il souhaite s'il souhaite ne pas créer de rayon comique, il peut tout à fait le faire et dispatcher ses différents ouvrages comme il le généralement ils vont un livreur va quand même essayer d'être cohérent par rapport à ce qui se fait ailleurs aussi et par rapport à ce que veulent ces acheteurs, ces clients, mais il ne va pas s'inspirer de JFK par rapport à ça. Par contre, nous, c'est vrai qu'on va quand même essayer de représenter ce qui se fait dans... de représenter au mieux le marché. Donc, ça peut être par rapport à ce que font les éditeurs ou par rapport à ce que font les différents libraires, mais il va y avoir des nuances un petit peu partout, un petit peu chez chaque enseigne, chez chaque libraire. On ne va pas présenter les choses exactement de la même manière. De la même manière, chez nos clients éditeurs, ça va être un petit peu pareil. On peut avoir des segments ou des collections qui sont vraiment présentées de manière différente.

  • Speaker #0

    C'est dans ce sens-là où justement, vous parlez de la notion de format. C'est un critère d'analyse qui est arrivé assez récemment au CGFK. On parle du roman graphique, qui lui, est un format à part entière. Alors, le plus hybride possible. Oui,

  • Speaker #1

    on peut y mettre tellement de choses dedans.

  • Speaker #0

    Vous imaginez la problématique que ça représente pour des analystes ? Ça doit rentrer dans une case, mais toujours est-il que c'est pour les analystes GFK, mais surtout pour nos clients et partenaires qui regardent nos analyses, ça permet effectivement d'exprimer une autre variété. Il y a le format poche, le format classique, le format romans graphiques et le format collector. donner en fait une granularité, une finesse d'analyse autre que le genre et le traitement graphique.

  • Speaker #1

    Comment vous les distinguez justement ? Plus entre le collector, comment vous réussissez vraiment à l'identifier ? C'est parce que l'éditeur l'intitule comme ça ?

  • Speaker #2

    Souvent, on a de l'information par rapport à ça dans le titre, mais pas toujours. Ça peut être par rapport au fait qu'on voit justement arriver... deux versions différentes d'un ouvrage. Par exemple, pour la bande dessinée, c'est assez parlant. On peut voir la version un peu standard et une version plus chère, plus collector. Donc on va le voir au niveau du format, on va le voir au niveau du prix. C'est souvent ça, c'est souvent le prix. Mais souvent, ça reste quand même assez compliqué à suivre et on peut avoir des trous par rapport à ça. Généralement, quand on veut l'analyser, on est obligé de le faire un peu manuellement. en tant que consultant, pour le coup, on se dit ok, on va analyser le collecteur, on va regarder la base, on va regarder plutôt dans les plus grosses ventes, mais de manière la plus exhaustive possible, suivant le temps que l'on a pour le faire. Et on va essayer de voir les titres qui, dans un segment précis, qui sont des collecteurs et essayer de les identifier et d'en tirer les différentes évolutions des volumes de vente.

  • Speaker #0

    Donc c'est le côté artisanat de la chose, où on parle des millions de flux en automatique et avec toute la data science qui est inhérente à notre métier. Mais il y a aussi toute cette partie artisanale à la main, où on vient recodifier de manière très récurrente pour enrichir cette connaissance. Alors on parle du collector en comics, mais vous voyez, chaque année j'ai les demandes sur les livres de profession politique. Dès qu'il y a une échéance électorale, cette notion de profession, de foi politique, n'existe pas dans les nomenclatures du dictionnaire électrique. C'est de la codification manuelle que l'on vient mettre par-dessus. On parlait de New Romance tout à l'heure.

  • Speaker #2

    La New Romance, c'est un très bon exemple.

  • Speaker #0

    C'est de la codification manuelle parce que ça ne correspond à aucune case automatique. Donc, il y a une part d'artisanat que l'on fait évoluer, qui peut être perfectible.

  • Speaker #2

    On est automatisé de plus en plus. Ça commence souvent par un périmètre un peu manuel. C'est vraiment le cas pour la New Romance. Un travail avec les éditeurs aussi qui disent Pour nous, c'est plutôt ça, c'est plutôt ça. Et au fur et à mesure, on a identifié des collections, des séries, un certain nombre de choses. Et on va finalement finir par l'automatiser et l'intégrer de plus en plus, non seulement dans nos analyses, mais aussi dans les chiffres que l'on donne aux gens.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose un petit peu à s'admirer qui a été fait notamment avec le Young Adult ? Est-ce que c'est un truc qui n'existait pas et que vous avez aussi, j'imagine, alors peut-être rigolé manuellement ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose parce que le problème du Young Adult, c'est qu'il est vraiment entre le roman adolescent et... Et de manière générale, la littérature, notamment l'imaginaire, la littérature d'imaginaire, tout ce qui est fantasy fantastique, il y a beaucoup de young adult en littérature.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on peut dire que c'est du bricolage, mais ça reste du bricolage extrêmement professionnel. Parce qu'effectivement, on a une vraie obligation de transparence. C'est toute la difficulté du métier. C'est qu'à la fois, on doit être... Souvent, quand on parle de la donnée GFK, je dis que ça doit être la donnée la plus lisible de l'extérieur. sans avoir les codes de lecture. Et c'est donc toute la particularité de notre métier, c'est qu'on doit donner une vision qui est immédiatement compréhensible par n'importe quel kidam.

  • Speaker #2

    Et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas faire n'importe quoi avec la segmentation aussi. C'est-à-dire que dans les segments que l'on essaie de mettre en place et qui peuvent paraître rigides parfois, en fait, on va essayer de faire en sorte que ce soit le plus précis possible. automatiquement, donc via les dictionnaires dont on a parlé, de manière à ce qu'on ait le moins de modifications manuelles à faire dont on parlait, à part dans des analyses que l'on peut faire pour certaines présentations ou pour certaines interventions. Mais dans notre segmentation de base, on va vraiment essayer de mettre en place quelque chose d'automatique, parce que plus il y a d'interventions manuelles, finalement, plus il y a des risques d'oubli ou d'erreur. Ça, c'est quelque chose que l'on cherche à éviter le plus possible. Parce que notre métier réclame de la précision et de la justesse tout en étant le plus objectif possible.

  • Speaker #1

    Donc il faut laisser une part aussi à l'automatisation, mais une automatisation à laquelle on aura fait confiance.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça. Mais d'un point de vue GFK, c'est de l'automatisation parce qu'on récupère de l'information de sources plus expertes que nous sur la partie analyse de la codification, si vous voulez. Donc en l'occurrence, Electra. qui nous permet de codifier des milliers de titres chaque semaine et nous après ça on va faire des vérifications pour voir si tout semble bien codifié s'il n'y a pas des oublis quelque part c'est une énorme aide pour nous aussi d'avoir des flux comme ça qui sont automatisés,

  • Speaker #1

    en tout cas semi-automatisés et puis avec le nombre de nouveautés à l'année de toute façon ce ne serait pas humain Ou alors, il faudrait que vous soyez 25 pour faire ça. Et j'entends que ce n'est pas possible non plus. Magali, vous disiez avant qu'il ne faut pas donner plus de pouvoir à JFK et que JFK ne fait pas l'appui et le beau temps. Néanmoins, on peut quand même dire que, notamment quand vous faites les synthèses, les analyses, ce sont des choses qui vont être très suivies. Et dans la façon de présenter les choses, parfois, il y a des messages aussi que vous allez envoyer sur lesquels, je ne sais pas s'il faut faire attention, mais... vous êtes conscient quand même qu'il y aura un impact après dans la perception des acteurs du marché.

  • Speaker #0

    Oui, et vous imaginez bien que l'exercice 2023 a requis beaucoup de précautions, puisqu'effectivement, 2023 pour le marché de la BD comme du comics passe après des historiques extrêmement forts. Donc, GFK annonce des chiffres négatifs. Néanmoins, on n'est pas du tout sur un effondrement du marché. Et c'est effectivement toute la... toute la difficulté d'exercice et de rester objectif, comme le disait Laurent tout à l'heure, tout en énonçant des faits et en prenant en compte l'impact de nos messages auprès du grand public et des professionnels du secteur. Je pense qu'on peut parler de la conférence que nous avons fait au FIBD justement cette année, où le grand souci était de présenter des chiffres globalement négatifs. tout segment confondu sur le marché de la BD et du comics, sans revenir, en tout cas c'était moins mon souci, sans être dans la rengaine perpétuelle avant pandémie, pré-pandémie, qui en fait ne correspond plus au standard du marché du livre aussi, et puis pour être plus, j'allais dire, subjective. Ça fait trois ans maintenant qu'on se compare à avant pandémie. Il faut sortir aussi de cette logique-là et prendre les nouveaux référentiels du marché. Et le double challenge, je veux dire, de la conférence que nous organisons à l'occasion du Festival international de la BD, c'est que nous avons 20 minutes pour résumer un marché extrêmement dynamique. Et en 20 minutes, en fait, on doit faire des choix. Donc effectivement... On a par exemple eu à cœur de ne pas enfoncer des portes ouvertes avec le manga en disant que non, il n'y avait pas qu'un effet passe-culture, que le manga était sur une dynamique extraordinaire et qu'effectivement on a un repli du marché cette année qui peut s'expliquer en partie par la diversification du passe-culture qui permet d'acheter d'autres biens culturels que le manga. Et puis quelque part, une fois qu'on a constitué sa collection de manga... quelque part il y a aussi une logique à un monde fini on n'est pas en expansion permanente sur les dynamiques de recrutement qui peuvent pas être exponentielles non plus exactement on peut pas faire plus de 10 tous les ans à partir du moment où il y a tout le monde qui a été recruté faut que les autres lecteurs grandissent pour être recrutés aussi et puis pour revenir sur la dynamique du comics effectivement en fait euh... Vous avez réagi, puis d'autres acteurs du marché ont réagi au message qui ont pu paraître alarmiste sur la baisse du marché comics, mais que l'on a expliqué par un impact très fort des opérations petit prix, qui constituaient, de mémoire, près de la moitié des ventes de l'année précédente, et qui, par leur arrêt cette année, n'a pas joué ce rôle de moteur. Alors là, nous sommes ensemble autour d'une table, on en discute, on prend le temps de la nuance. C'est vrai qu'en 20 minutes, quand on a un impératif de faire passer beaucoup de messages, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Surtout que certains, et c'est sans jeter la pierre à personne, mais si on prend juste les slides telles qu'elles sont ensuite présentées pour qui n'a pas forcément aussi assez... Pour le coup, c'est la première année où je n'ai pas pu assister à la conférence. Je suis toujours au MID pour y assister parce que pour moi, c'est le point fort. Parce que c'est ma marotte un petit peu. Mais je veux dire que si on n'y assiste pas et qu'on a juste les slides et qu'ils sont après repris tels quels... on peut s'arrêter sur le prix moyen du comics a augmenté de 28%. C'est aussi, il y a une baisse de 37% des volumes de vente. Et on peut juste s'arrêter à là et se dire les comics prennent 40% de vente dans la tête et en plus, ils augmentent de quasiment un tiers de leur présence alors que c'est des moyennes. Et que dans les faits, il y a plein de choses et de détails à creuser, notamment sur cette dynamique du marché du comics qui, en fait... de 2020 à 2023 a changé tout tout parce qu'il y a ces collections de petits prix qui sont arrivés qui ont explosé qui ont pris vraiment ben voilà jusqu'à 40% des ventes l'année dernière et qui d'un coup paf disparaissent aussi et j'ai bien vu que pour vous c'est extrêmement compliqué aussi surtout qu'on parle d'un marché qui malgré tout ce qu'on peut en dire est minoritaire sur le total de l'offre et que vous ne pouvez pas y passer 15 minutes sur les 20 non mais c'est aussi pour ça que du coup dans la présentation on a tenu à apporter aussi un autre épreuve

  • Speaker #0

    le clairage sur le prix. On a effectivement voulu apporter la précision qu'il y avait cet impact des opérations petit prix, qui sont des prix de vente à moins de 5, moins de 6 euros à l'ouvrage, pour venir donner les clés de lecture de ce moins 37%, qui peut être très brutal en première lecture. Et puis il y a un autre phénomène qu'on a trouvé intéressant, alors émergent, mais intéressant, c'est justement ce format, ce changement de format sur le marché des comics. avec le développement d'une offre collector. Après, ça ne fait que six ans que je suis chez GFK, mais j'ai toujours évolué dans le marché des études et du chiffre en régie pub ou en start-up. Ce que j'ai retenu de mon expérience professionnelle, c'est qu'on peut faire dire ce qu'on veut à un chiffre. Donc, c'est là où GFK doit être dans son rôle de garant de la lecture de l'information. pour à la fois donner le contexte, la perspective de ce chiffre. Parce qu'on peut le prendre dans tous les sens et lui faire dire n'importe quoi.

  • Speaker #2

    En fait, on peut dire notamment cette année, quand vous regardez le marché de la BD de manière générale, il est en décroissance, notamment à cause du manga. Donc déjà, vous l'analysez avec ou sans manga, l'essentiel du recul. de la bande dessinée c'est du manga mais vous prenez un segment de la même manière que le comics vous prenez le segment de la bande dessinée jeunesse par exemple c'est pour revenir à la qualification c'est là où on a tout ce qui est BD patrimonial et notamment les grosses sorties de la fin d'année Astérix et Gaston Lagap il y a le fond que ça fait plus 30% mais si on les enlève eux exactement si vous prenez ce chiffre là c'est un segment qui augmente de plus 7% environ mais si vous enlevez ces deux titres vous êtes en recul donc en fait Si votre but est de montrer que la bande dessinée jeunesse, en l'occurrence, est en hausse, vous allez prendre le chiffre brut de base. Si vous voulez dire qu'à part quelques phénomènes, l'arbre qui masque la forêt, le marché est en recul, vous allez prendre le second chiffre. Et en fait, dans les deux cas, ça va être beaucoup plus complexe que ça parce qu'il va y avoir des phénomènes qui vont faire que... vraiment explicatifs, qui vont montrer que... Le marché est en recul ou en hausse selon le chiffre que l'on prend.

  • Speaker #0

    Et surtout, en fait, ce qui est toujours délicat dans notre exercice de commentaire, c'est qu'on donne une dynamique de vente. Et ce qui est compliqué à quelquefois apercevoir, c'est qu'en plus, on le fait sur un marché qui est dominé par la créativité. Et je pense que c'est ce qui est aussi quelquefois... difficile à entendre, c'est qu'on a l'impression qu'on vient juger un travail créatif, ce qui n'est pas du tout notre volonté ni notre rôle. Et je pense que ça peut aussi illustrer ou refléter quelques frustrations qu'il y a quand il y a des communiqués de presse de notre part sur le marché de l'édition, parce qu'on est sur un objet éminemment émotionnel. et que personne n'a envie de venir égratigner un objet qui nous a fait vivre des émotions fortes.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que c'est vraiment le fait que... Vous commentez sur des données très froides, simplement déchirantes. C'est-à-dire qu'on pourrait dire que même si on se limitait qu'à une seule BD, que cette BD-là n'a fait que 500 exemplaires, ça ne veut pas dire, en tout cas de la part de JFK, que la BD n'est pas bonne. Ça veut juste dire, par contre, clairement... elle n'a pas fait plus que 500 exemplaires.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas parce qu'une bande dessinée ou un titre n'a fait que 500 exemplaires que ce n'est pas une réussite. C'est vrai qu'on a tendance à... En plus, oui,

  • Speaker #1

    pour un propriétaire, s'il a tiré un mille exemplaires, pratiquement, il a vendu un excellent percheur d'oeufs.

  • Speaker #2

    Exactement. Ça dépend de l'éditeur, ça dépend de la mise en place qu'il a voulu faire, du nombre d'ouvrages qu'il a mis en place en magasin. Mais ça, c'est vrai que c'est la logique presque commerciale de l'éditeur que l'on va pouvoir voir et des magasins. Et il y a tout un autre pan. qui a à voir aussi, c'est l'expérience consommateur, c'est l'expérience de la personne qui a acheté son ouvrage et qui l'a apprécié, même s'il n'a fait que 5 ventes finalement.

  • Speaker #1

    Alors qu'on n'a que 20 minutes pour vraiment essayer de dresser toutes les tendances d'un marché, vraiment, ça se passe quand vous faites une grande réunion en disant bon, on a tous ces éléments à prendre, j'imagine que ça doit être le fruit de longues discussions aussi.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est des longues discussions et Moi, j'ai la chance de travailler dans ce milieu. Je suis six ans que je ne m'ennuie pas, que je suis émerveillée tous les jours par le degré d'expertise des gens avec qui je travaille. Ils sont capables de venir expliquer le double chiffre après la virgule avec des dizaines d'années d'historique. Donc, c'est vraiment fabuleux. Et en même temps, dans ce cadre-là, c'est moi qui ai le stylo rouge, qui viens faire le rôle un peu... de censeur, mais de...

  • Speaker #1

    D'aiguilleur.

  • Speaker #0

    D'aiguilleur, oui, ou d'angle éditorial. Ce n'est pas vraiment mon rôle non plus parce qu'on doit rester dans une lecture objective du marché. Donc, en fait, je dois m'assurer que l'on couvre toutes les familles, que l'on donne les éléments que l'on appelle les causales pour venir dire pourquoi ça fait plus ou moins et qu'est-ce qui va expliquer le plus ou le moins au-delà d'une lecture. binaire des données et puis en fait il y a la problématique temps c'est fait qu'effectivement en 20 minutes il faut choisir ses messages et on en délivre déjà beaucoup en 20 minutes après c'est aussi toute la richesse de l'exercice c'est que l'objectif c'est de laisser aussi des portes ouvertes et c'est de générer les conversations on pourra prendre toujours le comics c'est ce qu'on a voulu laisser des portes d'ouverture, ne pas mettre en avant que des messages négatifs et donner en fait à réflexion sur d'autres formats. Le webtoon fait partie de ce genre d'ouverture. Ce sont des sujets qui ne sont pas encore 100% audités par GFK, mais que l'on suit et sur lequel on peut donner une forme d'avis en tant qu'observateur du marché. Et puis ce qui est très satisfaisant, c'est qu'aujourd'hui ça déclenche des conversations pour venir. analyser, triturer, comprendre, ouvrir le débat. Et en fait, c'est toute la richesse de l'exercice.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, je crois que pour moi, c'est bon. Et j'espère que pour les personnes qui nous ont écoutées, en tout cas, ils comprennent mieux comment marche GFK, quelles sont ses impératifs et ses dynamiques de fonctionnement. Et moi, personnellement, je suis très content d'avoir eu cet échange avec vous, parce que je pense qu'il y a aussi des choses qui étaient... pas forcément trop ultra clair pour moi et que maintenant j'ai mis en tête. Donc merci beaucoup, Laurent et Magali, d'avoir pris le temps de cette discussion.

  • Speaker #0

    Merci. Merci Arnaud.

  • Speaker #1

    Et je vous rappelle que si vous appréciez ces podcasts et tout le travail qui est fourni derrière, il faut le faire savoir, tout simplement, ça ne mange pas de pain, mais vous pouvez partager l'émission sur vos réseaux sociaux, on parlait autour de vous puisqu'on continuera bien entendu avec le podcast d'explorer le marché de la BD du comics particulièrement et s'il vous reste quelque chose après avoir fait vos achats en librairie n'hésitez pas à nous soutenir sur notre page Tipeee je vous remercie de nous avoir écouté et je vous dis à très bientôt pour le prochain podcast salut

Share

Embed

You may also like

Description

Depuis plusieurs années que nous allons régulièrement interroger les dynamiques du marché des comics en France, et notamment avec l'ami Xavier Guilbert (qui sera tout prochainement de retour sur le podcast), nous parlons régulièrement avec les professionnels du milieu de la "classification des comics" en France. Avec souvent deux choses qui reviennent souvent : certains albums de comics sensu stricto (venus des Etats-Unis) sont rangés dans d'autres catégories sur le marché VF (comme Garfield en jeunesse, par exemple), tandis que parfois des albums de création originale française sont rangés en comics - avec l'exemple de certains titres du Label 619, pour ne citer qu'eux. Deux interrogations qui renvoient souvent à la façon dont le marché VF de la BD est analysé, puisque les chiffres - et les catégories - proviennent d'une même source, le panéliste GfK. Nous sommes donc partis interroger directement les personnes concernées dans ce nouvel épisode de notre format SuperFriends !


Rencontre avec Magali et Laurent de GfK 

Note : cette émission a été enregistrée au printemps 2024, et c'est pour ça que le rapport du FIBD est souvent évoqué. Pour l'article d'analyse de ce rapport qui a servi de base à cette discussion, se reporter à l'article suivant


Magali Saint-Laurent et Laurent Pringuet de GfK ont accepté de me recevoir pour discuter en long et en large de leur travail au sein du paneliste, avant que nous ne discutions en profondeur de la façon dont les albums de BD sont classés sur le marché français, en accord ou parfois non avec les demandes des éditeurs, et ce que tout ça peut impliquer sur la façon dont peut être lue l'analyse du marché de la bande dessinée en France - ou celui des comics en ce qui nous concerne. Nous remercions chaleureusement Magali et Laurent de leur temps pour cette discussion, à notre sens très importante, et qui permettra sûrement d'éclaircir pas mal de choses auprès des lectrices et lecteurs qui s'intéressent au marché VF. 

Si ce travail vous plaît, il est crucial de le faire savoir. Vous pouvez en premier lieu partager l'émission - car il n'y en a pas eu d'autre de ce registre à notre humble avis - et faire découvrir le podcast par la même occasion. Vous pouvez commenter le sujet, par ici ou sur nos réseaux sociaux. Enfin, vous pouvez contribuer à notre Tipeee afin que l'on puisse poursuivre nos efforts pour le décryptage de la culture comics, dans de multiples formats. Très bonne écoute, et à bientôt pour le prochain podcast !


Soutenez First Print - Podcast Comics de Référence sur Tipeee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, vous écoutez First Print, votre podcast comics préféré pour une nouvelle émission au format Super Friends. C'est le podcast dans lequel on va à la rencontre des personnes qui font vivre la culture comics par leur travail. Vous le savez, dans le cadre de ces émissions, on aime beaucoup aller interroger les dynamiques du marché du comics. Et lors des nombreuses discussions, par exemple, qu'on a déjà pu avoir avec Xavier Guibert, on revient souvent sur le paneliste GFK, sur lequel on... On s'appuie sur les chiffres qu'il donne pour avoir ces analyses de marché. Mais peut-être que parmi celles et ceux qui nous écoutent, il y en a qui se posent la question, mais au fait, c'est quoi GFK ? Comment ça fonctionne ? Quel est ce paneliste ? Et comment fonctionne aussi la segmentation du marché ? Pour répondre à ces questions, on va aller justement à la rencontre directement de GFK. Et ça, ça me fait super plaisir de vous proposer cette émission, puisque nous avons avec nous Magali Saint-Laurent. Bonjour Magali.

  • Speaker #1

    Bonjour Arnaud.

  • Speaker #0

    Et nous avons également Laurent qui est avec nous. Alors, je n'ai pas retenu votre nom de famille, pardon. Mais Laurent, également de GFK. Bonjour, Laurent.

  • Speaker #2

    Bonjour, je suis Laurent Pringuel. Bonjour à nous.

  • Speaker #0

    Donc, déjà, je voudrais vous remercier d'avoir accepté cette invitation, puisqu'on parle beaucoup de vous, on parle beaucoup de votre travail. Moi, c'est une ressource qui est essentielle. Alors, je n'ai pas accès à tous les chiffres qui arrivent chaque semaine, mais c'est vrai que notamment lors du FIBD... Vous me laissez à chaque fois utiliser la fameuse présentation qui permet de donner les grandes dynamiques du marché à un moment donné. Donc, je voulais juste vous remercier déjà d'avoir accepté de discuter avec nous pour expliquer notamment à nos auditeurs et nos auditrices un petit peu comment ça fonctionne. Et peut-être que ma première question, juste avant, c'est quand même juste est-ce que vous pouvez vous présenter un petit peu Magali, je commence par vous, juste nous dire qu'est-ce que vous faites chez GFK.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Arnaud. Moi, c'est un plaisir de vous recevoir. Moi, je suis... Depuis six ans chez GFK et je suis en charge du marketing et de la communication pour l'entité France.

  • Speaker #2

    Et Laurent ? Et moi, je suis également depuis plus de six ans chez GFK et je suis consultant sur le panel livre, donc sur le marché du livre, la BD, mais également d'autres marchés également.

  • Speaker #0

    Alors, la première question, la plus simple, la plus évidente, c'est comment est-ce qu'on définit GFK concrètement ? Qu'est-ce que c'est et quel est son rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, comme vous l'avez dit Arnaud, effectivement... Le jargon veut dire que GFK est un paneliste. En fait, ce que ça veut dire en langage commun, c'est que nous sommes un acteur qui récupère toutes les données issues des tickets de caisse des distributeurs, qu'ils soient en magasin ou en ligne. Et notre métier, c'est de venir analyser cette donnée. Qu'est-ce qui est acheté ? Où ? Quand ? A quel prix ? Avec quelle spécification technique ? Il y a un énorme travail de codification puisque chez GFK, la moitié des équipes sont vouées justement à venir analyser, corriger, réagencer cette donnée pour ensuite venir l'analyser, la faire vivre tout simplement et ensuite la proposer sous forme d'analyse à la fois aux distributeurs qui en ont besoin pour vérifier leur performance, mais également aux... aux fabricants, éditeurs sur le marché de l'édition, qui vont pouvoir ainsi savoir quelles sont les top ventes de la semaine, quelle est la dynamique d'un type de livre, savoir également quel type de format, est-ce que c'est plutôt le fond ancien, est-ce que c'est la nouveauté qui va donner de la dynamique au marché. Et donc, c'est une activité extrêmement riche et passionnante, je dois le dire. de suivre la dynamique de ces marchés à travers de la donnée qui est factuelle.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le point le plus important. C'est quand on parle de sortie casque, ça traduit vraiment des ventes réelles qui ont lieu. Donc, on va rester vraiment sur le marché du livre à chaque fois, mais on n'est pas sur ce qu'on appelle la mise en place, c'est-à-dire le nombre d'exemplaires qui sont mis à disposition dans les librairies pour les lecteurs, ou encore même du tirage qui est le nombre d'exemplaires vendus.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on va être aussi, je pense que c'est important de préciser par rapport aux ventes réelles, justement, que l'on va faire des estimations de vente. Donc, sur certains circuits, sur certaines enseignes, sur certaines librairies, sur certains magasins, on va avoir l'intégralité de leur vente, des ventes d'un circuit.

  • Speaker #1

    On a plus de 8500 points de vente en France partenaire. Et quand je dis point de vente, en fait, c'est de l'enseigne. Donc, il y a des très, très grands acteurs, mais il y a aussi des librairies indépendantes. D'ailleurs, on a 1100 libraires indépendants qui nous envoient, alors au format fichier Excel ou au format flux informatisé, leurs données de vente.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et dans un certain nombre de cas, notamment sur les librairies, il est plus compliqué d'avoir l'intégralité des données de vente des librairies. Par contre... on a des moyens statistiques de mettre en place ce qu'on appelle une extrapolation, qui nous permet d'estimer, à partir d'un échantillon représentatif de magasins, l'intégralité de ce qu'on appelle l'univers des librairies, donc l'ensemble des magasins qui vendent du livre.

  • Speaker #1

    Ce qui fait qu'effectivement, en France, GFK va représenter l'intégralité de ce qui est acheté en France métropolitaine. typiquement sont exclus à la fois de notre analyse de flux et d'extrapolation. Tout ce qui est vente directe, l'éditeur qui vend lui-même auprès des établissements scolaires par exemple, ou qui vend en direct lors de salons, sont également exclus en fait tout le livre d'occasion, qui ne fait pas partie des circuits, puisque nous suivons exclusivement les ventes de livres neufs.

  • Speaker #2

    Et non numériques.

  • Speaker #1

    Et sont exclus également les formats numériques.

  • Speaker #0

    Et alors, quand vous dites vente directe, ça s'inclut aussi, je crois, la vente qui peut se faire, par exemple, si je vais sur le site d'un éditeur en question, qui a sa propre boutique en ligne, est-ce que si je commande des bouquins directement chez eux ?

  • Speaker #2

    Si c'est inclus dans le flux, si la librairie fait partie du panel.

  • Speaker #0

    D'accord, si l'éditeur...

  • Speaker #1

    Si nous avons un accord avec cet éditeur...

  • Speaker #2

    Vente directe, c'est plutôt notamment sur le scolaire, les livres scolaires, les manuels scolaires, tout ce qui passe par les collectivités, ce genre de choses. Et que... qui ne passe pas par des magasins, si vous voulez. On est vraiment les ventes directement aux consommateurs.

  • Speaker #0

    J'aimerais un peu revenir aussi même sur cette notion d'extrapolation, c'est-à-dire effectivement, comme vous l'avez dit, avec 1100 librairies indépendantes dans votre panel, dans votre panel distributeur, ça veut dire qu'effectivement, il n'y a plus que 1100 librairies en France et donc en fait, vous faites Une sorte de moyenne, en fait ? Vous estimez que, par exemple, l'ensemble des livres vendus dans ces 1100 librairies peut ensuite être extrapolé par je ne sais quel calcul, peut être extrapolé à ce qui se fait dans l'ensemble des parcours ? C'est-à-dire que, par exemple, on va dire que si un livre a des très bons achifs de vente, ça n'empêche pas que peut-être que dans une librairie à Montpellier, le livre ne soit pas vendu du tout, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a plusieurs choses qui entrent en compte de manière précise, parce qu'effectivement, on va essayer de faire en sorte qu'une certaine catégorie de librairie représente sa propre catégorie. Par exemple, les librairies BD vont représenter les librairies BD, pas les Jiber, pas d'autres librairies qui représentent des choses totalement différentes.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des particularités géographiques.

  • Speaker #2

    Il y a des particularités géographiques qui sont importantes, qui sont prises en compte. Des particularités de notion de chiffre d'affaires, c'est-à-dire des grosses librairies vont représenter d'autres grosses librairies. Parce qu'effectivement, on peut avoir sinon des librairies qui en représenteraient d'autres, mais qui ont vendu plus de titres. Et il va y avoir des grandes différences à la semaine, puisqu'on est vraiment sur des données recensées de manière hebdomadaire. On peut avoir de grandes différences entre les librairies. C'est important d'être très précis par rapport à ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en fait, c'est un millefeuille d'extrapolation, puisque l'objectif, alors on parle des 1100 libraires indépendants, mais c'est 8500 points de vente et enseignes, sites internet, pure player.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous appelez pure player ?

  • Speaker #1

    Ce sont des acteurs qui vendent exclusivement sur internet et qui n'ont pas de magasin physique. Dans le jargon, on va appeler Click & Mortar un acteur qui a à la fois un magasin et un e-shop. Donc l'objectif de nos experts en data science chez GFK, mais comme dans tous les autres panélistes, c'est de venir représenter la granularité de ce marché. Donc on va avoir une approche pour les grands spécialistes qui est différente des petits spécialistes. Et Laurent prenait l'exemple effectivement des librairies BD. On a également des librairies spécialisées poésie et pièces de théâtre que l'on prendra en compte dans notre extrapolation différemment d'une très grande librairie d'une ville de 50 000 habitants. qui a une zone de chalandise très importante et qui, du coup, a aussi une représentativité sur son territoire et dans les genres qu'elle va diffuser, différente. Donc, il y a à la fois, quand je parlais de millefeuille, c'est qu'il y a à la fois une vision de taille du point de vente, du genre qu'elle va mettre en place, enfin, proposer à la vente. Et puis, il y a également sa position sur le territoire. qui va refléter aussi certains usages. Il y a des auteurs qui sont plus régionaux ou qui ont des ancrages plus forts. Et ça aussi, ça doit se refléter dans les données et dans l'extrapolation que nous restituons.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que des enseignes qui sont très implantées dans le nord de la France ne vont pas, dans votre calcul, ne vont pas être assimilées à d'autres grandes enseignes qui ne seraient pas rondes dans le sud. Si je me permets de... Je vais refaire un peu parfois de... la reformulation et vous me dites si je comprends bien et comme ça j'imagine que nos éditeurs comprendront aussi mais en fait c'est pas simplement on additionne tous les chiffres des 1000 points de vente et on fait la moyenne non non c'est, il y a une catégorie de points de vente on va dire les librairies du Grand Est avec dans un rayon dans des villages de 500 habitants, les librairies du Grand Est dans des villes de 5000 habitants Et à chacune va être attribué alors peut-être un facteur pour extrapoler ensuite sur la moyenne nationale.

  • Speaker #1

    C'est la magie de notre métier. C'est d'être à la fois expert de la data avec une très grosse couche de data science et de technique et à la fois d'être sur des univers de passionnés. La littérature et la BD et le comics, par essence, sont des... C'est une matière à étudier qui est extrêmement vivante, dynamique, créative. Et d'avoir l'alliance des deux, entre cet aspect extrêmement technique, peut-être un peu froid, mais qui exige cette méthodologie, et en même temps d'avoir toute la vivacité et la créativité de ce milieu, c'est ce qui fait le sel de notre métier.

  • Speaker #2

    Finalement, on a un peu un double métier chez GFK. D'un côté, la partie qu'a expliqué Magali sur... toute la donnée, donc le côté peut-être un peu froid, mais très précis, très carré, où on se doit de donner des estimations, ça reste des estimations, mais les plus précises possibles pour les différents acteurs du marché, pour les différents segments du marché. Et d'un autre côté, en tant que consultant, on va essayer pour les différents acteurs, pour nos clients, ou dans le cadre d'interventions comme à Angoulême, on va essayer d'interpréter ces données et d'essayer d'être le plus... précis, le plus neutre possible aussi, de manière à donner l'interprétation la plus juste et la plus nuancée possible.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu aussi les différents, on va dire, pas acteurs, mais on sait qu'il y a différents types de points de vente qui existent et que vous prenez en compte. Est-ce que vous pourriez juste me dire grosso modo quelles sont les différentes catégories ?

  • Speaker #2

    Alors, on a... quatre grandes catégories de circuits de distribution ce qu'on appelle la gsa c'est à dire les hypermarchés les supermarchés on a ce qu'on appelle des gss culturel donc là on va être vraiment dans les anciennes multimédia de représenter des fenêtres des cultures et c'est et on va avoir les librairies qui sont divisés en deux grandes catégories ce qu'on appelle les librairies de niveau 1 donc les grandes librairies Et un quatrième circuit.

  • Speaker #1

    Qui ont une superficie et un chiffre d'affaires minimum.

  • Speaker #2

    Effectivement. Oui, c'est vraiment lié au chiffre d'affaires. Effectivement. Quand je parle de grands librairies, il y a vraiment des caractéristiques techniques précises derrière. Mais pour simplifier, effectivement, on est vraiment dans les grandes librairies. En termes de chiffre d'affaires et de superficie. Et ensuite, on va avoir un circuit qui regroupe les plus... petites librairies spécialisées aussi dont notamment les librairies bd et internet notamment donc pour des raisons plus de confidentialité de données mais on a quatre grands circuits analysés

  • Speaker #0

    nos clients dans les différentes interventions par donc on va faire c'est vrai que dans dans l'imaginaire un petit peu que je me représentais on associait souvent effectivement le fait d'avoir des délais que les librairies de niveau 1 c'est des librairies généralistes et les librairies de niveau 2 donc spécialisés et donc là dedans les librairies spécialisées bd mais si je comprends bien vu que ce c'est en tant que deux caractéristiques plus technique et plus froide de temps de chiffre de vente si on avait une librairie bd qui faisait je ne sais pas quel est le chiffre, mais 10 millions de chiffres d'affaires l'année, elle serait, elle, rangée en librairie de catégorie 1. Tout à fait.

  • Speaker #2

    Ça pourrait être le cas, oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #2

    Mais généralement, c'est vrai que les spécialisés vont être vraiment dans ce fameux quatrième circuit qui regroupe aussi d'autres circuits de vente.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose d'assez particulier d'avoir quand même Internet qui est mis avec les librairies de niveau 2. C'est quelque chose de neuf ou pas ? Est-ce que vous, vous trouvez ça… cohérent ou est-ce que ça empêche quand même d'avoir des formes de lisibilité ? Parce que, c'est moi qui le dirais, mais on sait que dans certains acteurs Internet, il y en a qui ont des volumes de vente qui sont peut-être plus conséquents que des libraires spécialisés, justement.

  • Speaker #1

    En fait, ça dépend de la maturité des marchés sur le digital. Très concrètement, quand on a cette analyse GSA, GSS, donc Grande Surface Spécialisée, cela comprend les ventes. magasins et e-shop de ces enseignes. Et donc, il n'y a quelque part que les PurePlayer qui sont isolés dans un circuit à part en parallèle avec sur le marché de l'édition, les librairies de niveau 2. D'autres circuits, en fait, chez GFK sont traités de la même manière, d'autres univers, pardon, sont traités de la même manière, parce que Internet reste, dans la plupart des cas, un canal minoritaire. En tout cas, le PurePlayer C'est un canal minoritaire. Quand on englobe ensuite toutes les ventes réalisées online, quelle que soit la typologie du vendeur, là, effectivement, le digital prend une certaine part. Mais encore une fois, ça dépend vraiment des marchés. De notre côté, c'est aussi un équilibre que nous devons tenir vis-à-vis de nos partenaires distributeurs pour avoir aussi une lisibilité sur le long terme. de leur performance au circuit. Pour l'instant, c'est comme cela que l'on le traite. Néanmoins, quand les éditeurs, les distributeurs veulent en savoir plus, on a d'autres manières de venir appréhender le canal digital, qu'il soit via un acteur traditionnel ou un pure player. Dans ce cas-là, on fait parler les données consommateurs, qui sont sur du déclaratif. On vient interroger les consommateurs. tous les mois sur leurs achats de biens culturels. Et dans le cadre de cette interrogation, on leur demande sur quel canal, parce que c'est en magasin ou sur Internet, et près de quel acteur enseigne, grand public ou spécialiste, qu'il a réalisé son achat. Et en fait, par cette vision déclarative, consommateur, on va pouvoir venir... affiner la vision et la dynamique du circuit online.

  • Speaker #0

    D'accord, mais donc si je comprends bien, en fait, le site d'une GSS est intégré dans le circuit GSS. Exactement. Et pas sur la partie Internet. Donc ça, je pense que c'est intéressant à préciser. Donc voilà, tous les achats, c'est moi qui le dirais, mais qui sont sur le site de la FNAC ou de Leclerc, en fait, seront dans cette partie dédiée à la FNAC et à Leclerc.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    OK. C'est bien à savoir aussi. Concrètement, comment ça se passe une semaine chez GFK ? On sait qu'il y a les sorties de casques qui arrivent chaque semaine. C'est vraiment de sortir toutes les semaines tous les chiffres de vente, d'intégrer toutes les nouveautés et ensuite de traduire avec cette estimation ce qui s'est vendu chaque semaine.

  • Speaker #2

    En fait, on va recevoir en début de semaine un certain nombre de flux qui sont automatisés de la part de tous les clients. tous nos partenaires qui nous envoient les données, toutes les enseignes ou vraiment les partenaires qui nous envoient les données de librairie, qui vont être compilées, qui vont être reçues, qui vont être vérifiées, transformées dans des fichiers qu'on va intégrer dans notre base pour constituer la base des ventes de la semaine et qui vont être ajoutées à l'historique qui, du coup, date de 2003. Le panel de livres de GFK date de 2003.

  • Speaker #1

    C'est un rythme effréné puisqu'en fait, on va recevoir le lundi dans la journée les flux des ventes du lundi au dimanche précédent. Et les premières analyses sont restituées le mardi à 18h. En France, il s'est vendu plus de 350 millions de livres l'année dernière. Vous imaginez la volumétrie que cela veut dire, le traité, chaque semaine ?

  • Speaker #2

    Et la particularité du marché du livre, c'est qu'il y a effectivement beaucoup de nouveautés, plusieurs milliers par semaine.

  • Speaker #0

    Je ne m'intéresse qu'aux comics ou à la BD de façon générale, où il y a déjà un volume de nouveautés qui est monstrueux. Si on prend le livre en général, bon ben ouais...

  • Speaker #2

    Vous n'imaginez pas le nombre de lignes qui ne vendent que quelques ventes par semaine. Et finalement, ça ajoute énormément de choses. Peut-être qu'ils vont décoller plus tard, mais c'est vrai qu'on a beaucoup de titres qui vendent très peu de ventes. Il faut aussi les intégrer, il faut aussi les vérifier, vérifier s'ils sont bien codifiés de la même manière que les autres. Et donc, c'est vrai que c'est un travail qui va prendre du temps.

  • Speaker #1

    S'il n'y a pas d'erreur de prix ?

  • Speaker #2

    C'est ça, il y a des vérifications qui sont faites par rapport au prix, à est-ce qu'ils sont bien codifiés dans tel ou tel segment, je pense qu'on va y revenir. Et vraiment d'un point de vue technique, beaucoup de vérifications à faire.

  • Speaker #1

    Et en fait, en termes d'organisation, on a nos deux équipes à la fois techniques et analystes qui travaillent en parallèle, puisque donc on reçoit les flux consolidés du lundi au dimanche le lundi. Premier volet d'analyse qui est restitué aux éditeurs et aux distributeurs le mardi 18h. C'est le fameux First Weekly. Il y a un deuxième jeu d'analyse qui sera livré le jeudi, qui est le Weekly Consolidé. Et d'autres acteurs vont nous envoyer les données en mensuel. Pour avoir une vision complète du marché qui est couvert chez GFK, les données mensuelles sont généralement disponibles à partir du 10-12 du mois suivant. Donc, il y a un travail, je vais dire, en continu, à la fois sur la partie technique et sur la partie analyse de nos équipes.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien, juste pour gérer ? Alors, peut-être juste sur la partie bantin dessinée ? Vous êtes tout seul pour faire ?

  • Speaker #2

    Dans la partie, on va dire, plus data réception, on est une équipe de trois ou quatre personnes, suivant les moments. Et dans la partie consultant sur le livre, je parle uniquement du livre. Sur le livre, on est trois consultants, plus notre manager. C'est un commercial, j'oubliais, qui est important, qui travaille avec nous pour démarcher les clients et pour la partie contractuelle qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, pour avoir accès aux chiffres, il faut que le partenaire commercial soit en accord avec vous.

  • Speaker #2

    En fait, il y a deux actions commerciales qui sont importantes. part, finalement, l'action commerciale vis-à-vis des partenaires distributeurs qui nous fournissent la donnée et d'autre part, pour les clients qui vont acheter la donnée puisque sans client, on n'a pas de moyens de soutenir la production du panel. Donc, c'est important pour nous.

  • Speaker #0

    C'était aussi deux questions subsédies. C'était, en fait, d'un point de vue de fonctionnement, donc les éditeurs j'imagine souscrivent à un service payant, en fait, pour soutenir. poursuivent les collectes, en fait, parce que vous collectez les données des points de vente, donc en fait, il faut souscrire. Et après, l'autre question, c'est qui a accès à ces données-là aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, à la fois les distributeurs, les éditeurs, les institutionnels et les médias. Et ça, en fait, à différents niveaux, puisque les distributeurs et les éditeurs, par leur implication financière et technique, ont accès à une toute ou partie de notre donnée. Vous pouvez souscrire à un rapport trimestriel qui correspond à votre besoin. D'autres éditeurs vont demander à avoir les données le mardi, le jeudi et tous les mois avec une vision consolidée et argumentée de la part de nos analystes. Il y a certains auteurs qui nous assujettent également la donnée pour venir suivre leur vente.

  • Speaker #0

    On peut prendre juste à voir le suivi d'un EAN.

  • Speaker #1

    D'un EAN ou de... de ce qui est produit par une personne, quel que soit l'éditeur, ça aussi c'est important. Nous avons également des institutionnels qui achètent la donnée, les ministères, l'union, des syndicats. Et puis, alors, vis-à-vis des médias, c'est une relation qui est autre, puisque là, en fait, chez GFK, on considère que ça fait aussi partie de la bonne santé d'un marché, d'avoir une vision la plus transparente possible de la dynamique. d'un univers, en l'occurrence celui de la bande dessinée et du comics. Et pour le coup, avec les médias, on est sur une relation de partenariat.

  • Speaker #0

    Après, vous, le partenariat particulièrement sur la BD, il me semble que c'est avec Livre Hebdo que vous avez particulièrement une relation ? Oui,

  • Speaker #2

    sur la BD, c'est vraiment sur tous les segments pour Livre Hebdo.

  • Speaker #1

    Livre Hebdo n'est pas le seul, puisqu'on travaille également avec DBD, avec Le Point, avec vous-même, avec Le Monde qui nous demande régulièrement également de la donnée. En fait, qui demande, généralement, on trouve une manière de répondre à l'enquête, aux besoins de l'enquête.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça veut dire que si je venais chez vous en milieu d'année pour avoir des chiffres, des données, vous serez d'accord, pas forcément ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est bien aussi de le savoir, que je l'apprenne moi-même. Alors, l'autre question, maintenant, pour aller un peu sur ce spécialisé, on a fait le point un peu général sur JFK, maintenant, la bande dessinée, comment ça fonctionne, la segmentation surtout ? Je pense que c'est vraiment... le sujet qui m'intéresse le plus, qui était aussi le point de départ de cette émission, c'est de savoir aussi comment se définit la segmentation du marché, notamment dans les catégories de bandes dessinées, parce qu'autant le manga, j'imagine que c'est très identifié, puisqu'il y a un format qui est très propre. On a, nous, observé dans le comics de plus en plus de diversités de formats, et il y a même des BD américaines qui sortent depuis des années, sans jamais avoir été estampillées. dans un segment comics. Je pense notamment à des comics strips jeunesse comme Garfield, Calvin et Hobbes, ce genre de choses-là. Il y a parfois des romans graphiques qui sortent chez des éditeurs de BD franco-régis, que ce soit Ganimar, Monsieur Toussaint de l'Ouverture, qui seront dans un segment roman graphique. Avant de t'aller sur ce point particulier, peut-être juste comment ça marche la segmentation ? Qui décide ? Est-ce que c'est l'éditeur qui vous demande ? Est-ce que c'est vous qui analysez le bouquin et lui donnez un... Un segment quand... Voilà.

  • Speaker #2

    Finalement, je pourrais dire un petit peu tout à la fois. Mais on va avoir... On va avoir... Ce qui est important, c'est que nous, finalement, on est vraiment sur la réception de la donnée, comme on a discuté, et on ne peut pas... On ne va pas recevoir tous les livres un par un, par exemple, parce que comme on l'a vu tout à l'heure, on avait plusieurs milliers de nouveautés par semaine. Et même sur la BD, on va avoir beaucoup, beaucoup de nouveautés. Par contre, on va avoir des partenariats, notamment avec des dictionnaires. Donc nous, on récupère auprès de partenaires, de sociétés avec qui on travaille. De la même manière qu'on récupère la donnée, on va récupérer des dictionnaires qui vont nous dire pour tel EN, pour tel titre, un certain nombre d'informations. Donc on va avoir le code-barre, l'EN, on va avoir le titre, l'éditeur. la collection, donc tout un certain nombre de formats, tout un certain nombre d'informations que l'on va récupérer, que l'on va intégrer chaque semaine dans notre base. Et le dictionnaire principal sur lequel on s'appuie, c'est le dictionnaire d'Electre, qui est associé à Livre Hebdo, dont on a discuté tout à l'heure d'ailleurs. Et ce sont eux finalement les experts qui vont nous dire par exemple tel ouvrage c'est de la BD de genre sur de l'humour par exemple ou sur une thématique plus historique, tel ouvrage c'est du comics, tel ouvrage c'est du manga, du shonen, etc. Et c'est ça que l'on va récupérer dans notre base et on va essayer de compiler ces informations-là. Ensuite, on a quand même un travail de vérification qui est important parce que On peut avoir des incohérences entre les sources, on peut avoir des séries qui ne sont pas forcément très bien uniformisées. C'est vrai qu'on ne s'en rend pas forcément compte quand on va consulter la fiche d'un ouvrage sur tel ou tel site, mais on va vraiment avoir des différences entre les différentes sources. Et nous, il est vraiment important qu'on garde cette cohérence-là par rapport aux ouvrages en eux-mêmes. et par rapport à l'historique que l'on va avoir dans notre base. C'est-à-dire que si on a un certain nombre d'ouvrages d'un auteur qui ont été catégorisés comme du comics, par exemple, il est important que, à moins qu'il ait changé de style, bien sûr, mais il est important qu'on le codifie de la même manière.

  • Speaker #1

    Et puis tout à l'heure, Laurent disait qu'il y avait aussi une part de... j'allais dire input, excusez, c'est pas le mot, c'est de l'anglais, mais de remarques qui viennent également des acteurs du marché. Puisque avoir un dictionnaire, c'est fondamental pour avoir cette lisibilité et cette forme d'objectivité. de pourquoi GFK classe un ouvrage dans telle et telle catégorie. Mais bien sûr, il y a aussi un dialogue qui se fait avec les acteurs du marché pour faire évoluer cette nomenclature. Et effectivement, on reçoit régulièrement de la part à la fois des distributeurs et des éditeurs des sollicitations pour venir.

  • Speaker #0

    affiner le classement. On ne répond pas à la positive partout. L'objectif, en fait, c'est de venir se nourrir des remarques et des suggestions de la part des acteurs du marché. Et je sais qu'il y a certains segments que l'on a fait évoluer récemment, alors en jeunesse. Là, je pensais aussi à la romance que...

  • Speaker #1

    Avec la new romance et la large romance. C'est un genre très unique,

  • Speaker #0

    en fait, aujourd'hui. Et qui... pour un libraire, pour un éditeur, même pour un lecteur, en fait, correspond à une nouvelle case. Donc, oui, nous avons fait évoluer en ajoutant ce critère, mais sans casser l'historique du dictionnaire électre, parce qu'encore une fois, il faut qu'il y ait un élément central, pérenne et lisible dans le temps. Et ça, en fait, c'est une exigence du métier de panéliste. d'être ce garant pour avoir cette vision à long terme qui est extrêmement importante pour venir consolider des visions à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans. Et je parle dans le passé, mais c'est aussi valable, c'est surtout valable pour les analyses futures. Donc on va enrichir, ajouter des couches, faire évoluer certaines ou resegmenter. une case qui était unique et que l'on va séparer en deux. Mais ce qui est important aussi de dire peut-être à vos auditeurs, c'est que cette décision n'est pas anodine. C'est-à-dire que quand on fait évoluer la nomenclature, en tout cas chez GFK, on s'astreint à retravailler l'historique. On parlait de milliers de nouveautés par semaine. Vous imaginez le travail que c'est ? En plus de devoir restituer les analyses chaque semaine de ce qui est vendu actuellement, on s'oblige à retraiter les historiques pour que toute chose reste comparable à ailleurs. Donc les évolutions de nomenclature existent. On en discute entre nous avec les éditeurs, mais c'est quelque chose de fastidieux et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pour qu'un bouquin soit dans votre segment comics, en fait c'est... Premièrement parce que c'est l'éditeur qui a mis cette information sur Electre et qui est donc en fait vous qui récupérez l'information. Vous n'êtes pas en train de... Il n'y a pas un bureau, vous êtes quatre et vous regardez toutes les nouveautés. Déjà, vous ne pouvez pas parce qu'il y en a trop. Mais vous vous dites comics, pas comics, BD, pas BD, manga, pas manga.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on va vraiment avoir un certain nombre... On va avoir certains titres pour lesquels on n'a pas d'informations. Donc là, pour le coup, on est vraiment obligé d'aller regarder, ou en tout cas pour lesquelles l'information ne nous est pas parvenue. Donc on va essayer de creuser cette information-là. Et dans certains cas, on peut être d'accord, parce que notre segmentation est faite d'une certaine manière, avec le dictionnaire ou avec l'éditeur. Si l'éditeur nous dit directement, on aimerait que ce titre soit classifié dans tel ou tel segment. Donc on a très souvent des... des avis, un avis à donner. On doit très souvent trancher sur certains titres. Parfois, effectivement, on va se retrouver à quatre. On va se dire dans quel ouvrage tu classerais tel ou tel titre ou tel ou tel type d'ouvrage. C'est vrai que c'est parfois assez fastidieux, mais c'est quand même très intéressant et très passionnant aussi. C'est l'intérêt de notre métier. C'est pour ça qu'on fait ce métier-là aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez une idée un petit peu de l'impact ensuite que ça peut avoir, cette segmentation, en tout cas le fait de mettre une BD dans telle ou telle case, par rapport à comment il se retrouve après dans les librairies ?

  • Speaker #2

    Alors par rapport à la manière dont il va être dans la librairie, ce n'est pas ce qu'on décide nous qui va inciter un libraire ou la FNAC ou autre à le classer différemment. Ils vont avoir leur propre manière de voir les choses. plus lié au contenu de l'ouvrage et à la manière un peu éditoriale, parce que c'est l'information qu'on va récupérer comme ça, plus proche de ce que pensent les éditeurs peut-être, que la manière dont il va être en rayon. Mais on essaie justement d'un peu manier les deux, d'être un petit peu entre les deux. Dans certains cas, on peut se dire l'information que nous a donné l'éditeur ne correspond pas à notre segmentation, ne correspond pas pas ce qu'on voit en rayon, on peut ne pas être d'accord avec ça et trancher au profit de ce qu'on voit en rayon.

  • Speaker #0

    Après, peut-être que ça va paraître un peu pour la provoque, mais il ne faut pas donner plus de pouvoir à GFK que ce qu'il n'en a. Notre métier, c'est d'analyser les tendances de marché. et en aucun cas de faire la pluie et le beau temps d'un marché. On est là pour, encore une fois, révéler toute la dynamique et la créativité d'un univers. Et dans le monde de l'édition, on est particulièrement servi. En revanche, ce n'est pas comme le rôle de GFK de dicter la manière de faire à un libraire, à un éditeur, à un auteur. Qu'ils viennent... s'inspirer des tendances d'un marché pour orienter sa création ou ses collections, pour être en résonance avec ce que les Français et les Françaises achètent et aiment actuellement. Ça, c'est un fait et c'est, on va dire, plutôt logique. Mais en aucune mesure, l'objectif de GFK, c'est de venir codifier et uniformiser une manière de faire et... d'autant plus sur un marché ultra créatif comme le marché de la BD et du comics, où on est avant tout sur une histoire d'hommes et de femmes qui aiment ce genre et qui vont avoir des coups de cœur, qui les mettent en avant et qui décident de mettre en avant une cover plutôt qu'une autre parce qu'elle a un impact graphique extraordinaire dans sa devanture, au-delà de là où le titre est codifié dans la nomenclature GFK.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport au segment comics, il me semble qu'il n'y a que deux catégories, c'est super-héros et hors super-héros. C'est quoi l'origine ?

  • Speaker #2

    Alors, l'origine exacte, ça date du début du panel. Je crois qu'au tout début, effectivement, il n'y avait même pas cette distinction-là. Si je me rappelle bien, c'était vraiment avant que j'arrive, on avait vraiment comics tout court. Et au bout d'un moment, il avait été décidé de séparer entre super-héros et hors super-héros parce que justement, il commençait à y avoir... cette montée du genre super-héros. Mais ça reste des demandes que l'on peut avoir sur certains segments, justement, d'affiner les choses. Et c'est là, dans ce que Magali a déjà pu dire auparavant, mais ça va être un travail auprès des différents acteurs de voir si on prend le temps d'affiner la segmentation ou pas, voir est-ce que ça en vaut le coup ou pas, est-ce qu'on voit de nouvelles tendances émerger. qui me permettent de faire évoluer la segmentation. Ce n'est pas forcément évident et peut-être qu'un jour, ça arrivera sur les comics aussi ou sur d'autres segments de la bande dessinée. C'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'après, dans les dynamiques que j'ai observées, c'est d'avoir pas mal de changements de format qui ne poussent pas forcément à créer une nouvelle catégorie dans la segmentation, mais simplement à ranger un album qui serait techniquement, parce qu'il vient des États-Unis, du comics, mal poussé ailleurs parce que... Alors, j'ai des exemples. très précis, notamment avec le grand format Urban que Urban Comics a lancé maintenant il y a deux ou trois ans, où un titre comme Le Dernier des Dieux ira dans de la fantaisie, parce que ça a vraiment une tête de dragon et de nain et gobelin, et un décorum ira à côté de grandes BD de SF, justement. Mais ça, je crois quand même que dans le segment, ça restera quand même catégorisé comme comics suivent-sus. hors super héros et c'est là en fait qu'il y a vraiment la scission qui se fait entre la décision la segmentation de JFK et la décision après des livreurs sur lesquels vous n'avez pas forcément d'impact Oui tout à fait,

  • Speaker #2

    on peut vraiment avoir une différence un livreur peut tout à fait décider d'organiser son rayon de la manière qu'il souhaite s'il souhaite ne pas créer de rayon comique, il peut tout à fait le faire et dispatcher ses différents ouvrages comme il le généralement ils vont un livreur va quand même essayer d'être cohérent par rapport à ce qui se fait ailleurs aussi et par rapport à ce que veulent ces acheteurs, ces clients, mais il ne va pas s'inspirer de JFK par rapport à ça. Par contre, nous, c'est vrai qu'on va quand même essayer de représenter ce qui se fait dans... de représenter au mieux le marché. Donc, ça peut être par rapport à ce que font les éditeurs ou par rapport à ce que font les différents libraires, mais il va y avoir des nuances un petit peu partout, un petit peu chez chaque enseigne, chez chaque libraire. On ne va pas présenter les choses exactement de la même manière. De la même manière, chez nos clients éditeurs, ça va être un petit peu pareil. On peut avoir des segments ou des collections qui sont vraiment présentées de manière différente.

  • Speaker #0

    C'est dans ce sens-là où justement, vous parlez de la notion de format. C'est un critère d'analyse qui est arrivé assez récemment au CGFK. On parle du roman graphique, qui lui, est un format à part entière. Alors, le plus hybride possible. Oui,

  • Speaker #1

    on peut y mettre tellement de choses dedans.

  • Speaker #0

    Vous imaginez la problématique que ça représente pour des analystes ? Ça doit rentrer dans une case, mais toujours est-il que c'est pour les analystes GFK, mais surtout pour nos clients et partenaires qui regardent nos analyses, ça permet effectivement d'exprimer une autre variété. Il y a le format poche, le format classique, le format romans graphiques et le format collector. donner en fait une granularité, une finesse d'analyse autre que le genre et le traitement graphique.

  • Speaker #1

    Comment vous les distinguez justement ? Plus entre le collector, comment vous réussissez vraiment à l'identifier ? C'est parce que l'éditeur l'intitule comme ça ?

  • Speaker #2

    Souvent, on a de l'information par rapport à ça dans le titre, mais pas toujours. Ça peut être par rapport au fait qu'on voit justement arriver... deux versions différentes d'un ouvrage. Par exemple, pour la bande dessinée, c'est assez parlant. On peut voir la version un peu standard et une version plus chère, plus collector. Donc on va le voir au niveau du format, on va le voir au niveau du prix. C'est souvent ça, c'est souvent le prix. Mais souvent, ça reste quand même assez compliqué à suivre et on peut avoir des trous par rapport à ça. Généralement, quand on veut l'analyser, on est obligé de le faire un peu manuellement. en tant que consultant, pour le coup, on se dit ok, on va analyser le collecteur, on va regarder la base, on va regarder plutôt dans les plus grosses ventes, mais de manière la plus exhaustive possible, suivant le temps que l'on a pour le faire. Et on va essayer de voir les titres qui, dans un segment précis, qui sont des collecteurs et essayer de les identifier et d'en tirer les différentes évolutions des volumes de vente.

  • Speaker #0

    Donc c'est le côté artisanat de la chose, où on parle des millions de flux en automatique et avec toute la data science qui est inhérente à notre métier. Mais il y a aussi toute cette partie artisanale à la main, où on vient recodifier de manière très récurrente pour enrichir cette connaissance. Alors on parle du collector en comics, mais vous voyez, chaque année j'ai les demandes sur les livres de profession politique. Dès qu'il y a une échéance électorale, cette notion de profession, de foi politique, n'existe pas dans les nomenclatures du dictionnaire électrique. C'est de la codification manuelle que l'on vient mettre par-dessus. On parlait de New Romance tout à l'heure.

  • Speaker #2

    La New Romance, c'est un très bon exemple.

  • Speaker #0

    C'est de la codification manuelle parce que ça ne correspond à aucune case automatique. Donc, il y a une part d'artisanat que l'on fait évoluer, qui peut être perfectible.

  • Speaker #2

    On est automatisé de plus en plus. Ça commence souvent par un périmètre un peu manuel. C'est vraiment le cas pour la New Romance. Un travail avec les éditeurs aussi qui disent Pour nous, c'est plutôt ça, c'est plutôt ça. Et au fur et à mesure, on a identifié des collections, des séries, un certain nombre de choses. Et on va finalement finir par l'automatiser et l'intégrer de plus en plus, non seulement dans nos analyses, mais aussi dans les chiffres que l'on donne aux gens.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose un petit peu à s'admirer qui a été fait notamment avec le Young Adult ? Est-ce que c'est un truc qui n'existait pas et que vous avez aussi, j'imagine, alors peut-être rigolé manuellement ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose parce que le problème du Young Adult, c'est qu'il est vraiment entre le roman adolescent et... Et de manière générale, la littérature, notamment l'imaginaire, la littérature d'imaginaire, tout ce qui est fantasy fantastique, il y a beaucoup de young adult en littérature.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on peut dire que c'est du bricolage, mais ça reste du bricolage extrêmement professionnel. Parce qu'effectivement, on a une vraie obligation de transparence. C'est toute la difficulté du métier. C'est qu'à la fois, on doit être... Souvent, quand on parle de la donnée GFK, je dis que ça doit être la donnée la plus lisible de l'extérieur. sans avoir les codes de lecture. Et c'est donc toute la particularité de notre métier, c'est qu'on doit donner une vision qui est immédiatement compréhensible par n'importe quel kidam.

  • Speaker #2

    Et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas faire n'importe quoi avec la segmentation aussi. C'est-à-dire que dans les segments que l'on essaie de mettre en place et qui peuvent paraître rigides parfois, en fait, on va essayer de faire en sorte que ce soit le plus précis possible. automatiquement, donc via les dictionnaires dont on a parlé, de manière à ce qu'on ait le moins de modifications manuelles à faire dont on parlait, à part dans des analyses que l'on peut faire pour certaines présentations ou pour certaines interventions. Mais dans notre segmentation de base, on va vraiment essayer de mettre en place quelque chose d'automatique, parce que plus il y a d'interventions manuelles, finalement, plus il y a des risques d'oubli ou d'erreur. Ça, c'est quelque chose que l'on cherche à éviter le plus possible. Parce que notre métier réclame de la précision et de la justesse tout en étant le plus objectif possible.

  • Speaker #1

    Donc il faut laisser une part aussi à l'automatisation, mais une automatisation à laquelle on aura fait confiance.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça. Mais d'un point de vue GFK, c'est de l'automatisation parce qu'on récupère de l'information de sources plus expertes que nous sur la partie analyse de la codification, si vous voulez. Donc en l'occurrence, Electra. qui nous permet de codifier des milliers de titres chaque semaine et nous après ça on va faire des vérifications pour voir si tout semble bien codifié s'il n'y a pas des oublis quelque part c'est une énorme aide pour nous aussi d'avoir des flux comme ça qui sont automatisés,

  • Speaker #1

    en tout cas semi-automatisés et puis avec le nombre de nouveautés à l'année de toute façon ce ne serait pas humain Ou alors, il faudrait que vous soyez 25 pour faire ça. Et j'entends que ce n'est pas possible non plus. Magali, vous disiez avant qu'il ne faut pas donner plus de pouvoir à JFK et que JFK ne fait pas l'appui et le beau temps. Néanmoins, on peut quand même dire que, notamment quand vous faites les synthèses, les analyses, ce sont des choses qui vont être très suivies. Et dans la façon de présenter les choses, parfois, il y a des messages aussi que vous allez envoyer sur lesquels, je ne sais pas s'il faut faire attention, mais... vous êtes conscient quand même qu'il y aura un impact après dans la perception des acteurs du marché.

  • Speaker #0

    Oui, et vous imaginez bien que l'exercice 2023 a requis beaucoup de précautions, puisqu'effectivement, 2023 pour le marché de la BD comme du comics passe après des historiques extrêmement forts. Donc, GFK annonce des chiffres négatifs. Néanmoins, on n'est pas du tout sur un effondrement du marché. Et c'est effectivement toute la... toute la difficulté d'exercice et de rester objectif, comme le disait Laurent tout à l'heure, tout en énonçant des faits et en prenant en compte l'impact de nos messages auprès du grand public et des professionnels du secteur. Je pense qu'on peut parler de la conférence que nous avons fait au FIBD justement cette année, où le grand souci était de présenter des chiffres globalement négatifs. tout segment confondu sur le marché de la BD et du comics, sans revenir, en tout cas c'était moins mon souci, sans être dans la rengaine perpétuelle avant pandémie, pré-pandémie, qui en fait ne correspond plus au standard du marché du livre aussi, et puis pour être plus, j'allais dire, subjective. Ça fait trois ans maintenant qu'on se compare à avant pandémie. Il faut sortir aussi de cette logique-là et prendre les nouveaux référentiels du marché. Et le double challenge, je veux dire, de la conférence que nous organisons à l'occasion du Festival international de la BD, c'est que nous avons 20 minutes pour résumer un marché extrêmement dynamique. Et en 20 minutes, en fait, on doit faire des choix. Donc effectivement... On a par exemple eu à cœur de ne pas enfoncer des portes ouvertes avec le manga en disant que non, il n'y avait pas qu'un effet passe-culture, que le manga était sur une dynamique extraordinaire et qu'effectivement on a un repli du marché cette année qui peut s'expliquer en partie par la diversification du passe-culture qui permet d'acheter d'autres biens culturels que le manga. Et puis quelque part, une fois qu'on a constitué sa collection de manga... quelque part il y a aussi une logique à un monde fini on n'est pas en expansion permanente sur les dynamiques de recrutement qui peuvent pas être exponentielles non plus exactement on peut pas faire plus de 10 tous les ans à partir du moment où il y a tout le monde qui a été recruté faut que les autres lecteurs grandissent pour être recrutés aussi et puis pour revenir sur la dynamique du comics effectivement en fait euh... Vous avez réagi, puis d'autres acteurs du marché ont réagi au message qui ont pu paraître alarmiste sur la baisse du marché comics, mais que l'on a expliqué par un impact très fort des opérations petit prix, qui constituaient, de mémoire, près de la moitié des ventes de l'année précédente, et qui, par leur arrêt cette année, n'a pas joué ce rôle de moteur. Alors là, nous sommes ensemble autour d'une table, on en discute, on prend le temps de la nuance. C'est vrai qu'en 20 minutes, quand on a un impératif de faire passer beaucoup de messages, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Surtout que certains, et c'est sans jeter la pierre à personne, mais si on prend juste les slides telles qu'elles sont ensuite présentées pour qui n'a pas forcément aussi assez... Pour le coup, c'est la première année où je n'ai pas pu assister à la conférence. Je suis toujours au MID pour y assister parce que pour moi, c'est le point fort. Parce que c'est ma marotte un petit peu. Mais je veux dire que si on n'y assiste pas et qu'on a juste les slides et qu'ils sont après repris tels quels... on peut s'arrêter sur le prix moyen du comics a augmenté de 28%. C'est aussi, il y a une baisse de 37% des volumes de vente. Et on peut juste s'arrêter à là et se dire les comics prennent 40% de vente dans la tête et en plus, ils augmentent de quasiment un tiers de leur présence alors que c'est des moyennes. Et que dans les faits, il y a plein de choses et de détails à creuser, notamment sur cette dynamique du marché du comics qui, en fait... de 2020 à 2023 a changé tout tout parce qu'il y a ces collections de petits prix qui sont arrivés qui ont explosé qui ont pris vraiment ben voilà jusqu'à 40% des ventes l'année dernière et qui d'un coup paf disparaissent aussi et j'ai bien vu que pour vous c'est extrêmement compliqué aussi surtout qu'on parle d'un marché qui malgré tout ce qu'on peut en dire est minoritaire sur le total de l'offre et que vous ne pouvez pas y passer 15 minutes sur les 20 non mais c'est aussi pour ça que du coup dans la présentation on a tenu à apporter aussi un autre épreuve

  • Speaker #0

    le clairage sur le prix. On a effectivement voulu apporter la précision qu'il y avait cet impact des opérations petit prix, qui sont des prix de vente à moins de 5, moins de 6 euros à l'ouvrage, pour venir donner les clés de lecture de ce moins 37%, qui peut être très brutal en première lecture. Et puis il y a un autre phénomène qu'on a trouvé intéressant, alors émergent, mais intéressant, c'est justement ce format, ce changement de format sur le marché des comics. avec le développement d'une offre collector. Après, ça ne fait que six ans que je suis chez GFK, mais j'ai toujours évolué dans le marché des études et du chiffre en régie pub ou en start-up. Ce que j'ai retenu de mon expérience professionnelle, c'est qu'on peut faire dire ce qu'on veut à un chiffre. Donc, c'est là où GFK doit être dans son rôle de garant de la lecture de l'information. pour à la fois donner le contexte, la perspective de ce chiffre. Parce qu'on peut le prendre dans tous les sens et lui faire dire n'importe quoi.

  • Speaker #2

    En fait, on peut dire notamment cette année, quand vous regardez le marché de la BD de manière générale, il est en décroissance, notamment à cause du manga. Donc déjà, vous l'analysez avec ou sans manga, l'essentiel du recul. de la bande dessinée c'est du manga mais vous prenez un segment de la même manière que le comics vous prenez le segment de la bande dessinée jeunesse par exemple c'est pour revenir à la qualification c'est là où on a tout ce qui est BD patrimonial et notamment les grosses sorties de la fin d'année Astérix et Gaston Lagap il y a le fond que ça fait plus 30% mais si on les enlève eux exactement si vous prenez ce chiffre là c'est un segment qui augmente de plus 7% environ mais si vous enlevez ces deux titres vous êtes en recul donc en fait Si votre but est de montrer que la bande dessinée jeunesse, en l'occurrence, est en hausse, vous allez prendre le chiffre brut de base. Si vous voulez dire qu'à part quelques phénomènes, l'arbre qui masque la forêt, le marché est en recul, vous allez prendre le second chiffre. Et en fait, dans les deux cas, ça va être beaucoup plus complexe que ça parce qu'il va y avoir des phénomènes qui vont faire que... vraiment explicatifs, qui vont montrer que... Le marché est en recul ou en hausse selon le chiffre que l'on prend.

  • Speaker #0

    Et surtout, en fait, ce qui est toujours délicat dans notre exercice de commentaire, c'est qu'on donne une dynamique de vente. Et ce qui est compliqué à quelquefois apercevoir, c'est qu'en plus, on le fait sur un marché qui est dominé par la créativité. Et je pense que c'est ce qui est aussi quelquefois... difficile à entendre, c'est qu'on a l'impression qu'on vient juger un travail créatif, ce qui n'est pas du tout notre volonté ni notre rôle. Et je pense que ça peut aussi illustrer ou refléter quelques frustrations qu'il y a quand il y a des communiqués de presse de notre part sur le marché de l'édition, parce qu'on est sur un objet éminemment émotionnel. et que personne n'a envie de venir égratigner un objet qui nous a fait vivre des émotions fortes.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que c'est vraiment le fait que... Vous commentez sur des données très froides, simplement déchirantes. C'est-à-dire qu'on pourrait dire que même si on se limitait qu'à une seule BD, que cette BD-là n'a fait que 500 exemplaires, ça ne veut pas dire, en tout cas de la part de JFK, que la BD n'est pas bonne. Ça veut juste dire, par contre, clairement... elle n'a pas fait plus que 500 exemplaires.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas parce qu'une bande dessinée ou un titre n'a fait que 500 exemplaires que ce n'est pas une réussite. C'est vrai qu'on a tendance à... En plus, oui,

  • Speaker #1

    pour un propriétaire, s'il a tiré un mille exemplaires, pratiquement, il a vendu un excellent percheur d'oeufs.

  • Speaker #2

    Exactement. Ça dépend de l'éditeur, ça dépend de la mise en place qu'il a voulu faire, du nombre d'ouvrages qu'il a mis en place en magasin. Mais ça, c'est vrai que c'est la logique presque commerciale de l'éditeur que l'on va pouvoir voir et des magasins. Et il y a tout un autre pan. qui a à voir aussi, c'est l'expérience consommateur, c'est l'expérience de la personne qui a acheté son ouvrage et qui l'a apprécié, même s'il n'a fait que 5 ventes finalement.

  • Speaker #1

    Alors qu'on n'a que 20 minutes pour vraiment essayer de dresser toutes les tendances d'un marché, vraiment, ça se passe quand vous faites une grande réunion en disant bon, on a tous ces éléments à prendre, j'imagine que ça doit être le fruit de longues discussions aussi.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est des longues discussions et Moi, j'ai la chance de travailler dans ce milieu. Je suis six ans que je ne m'ennuie pas, que je suis émerveillée tous les jours par le degré d'expertise des gens avec qui je travaille. Ils sont capables de venir expliquer le double chiffre après la virgule avec des dizaines d'années d'historique. Donc, c'est vraiment fabuleux. Et en même temps, dans ce cadre-là, c'est moi qui ai le stylo rouge, qui viens faire le rôle un peu... de censeur, mais de...

  • Speaker #1

    D'aiguilleur.

  • Speaker #0

    D'aiguilleur, oui, ou d'angle éditorial. Ce n'est pas vraiment mon rôle non plus parce qu'on doit rester dans une lecture objective du marché. Donc, en fait, je dois m'assurer que l'on couvre toutes les familles, que l'on donne les éléments que l'on appelle les causales pour venir dire pourquoi ça fait plus ou moins et qu'est-ce qui va expliquer le plus ou le moins au-delà d'une lecture. binaire des données et puis en fait il y a la problématique temps c'est fait qu'effectivement en 20 minutes il faut choisir ses messages et on en délivre déjà beaucoup en 20 minutes après c'est aussi toute la richesse de l'exercice c'est que l'objectif c'est de laisser aussi des portes ouvertes et c'est de générer les conversations on pourra prendre toujours le comics c'est ce qu'on a voulu laisser des portes d'ouverture, ne pas mettre en avant que des messages négatifs et donner en fait à réflexion sur d'autres formats. Le webtoon fait partie de ce genre d'ouverture. Ce sont des sujets qui ne sont pas encore 100% audités par GFK, mais que l'on suit et sur lequel on peut donner une forme d'avis en tant qu'observateur du marché. Et puis ce qui est très satisfaisant, c'est qu'aujourd'hui ça déclenche des conversations pour venir. analyser, triturer, comprendre, ouvrir le débat. Et en fait, c'est toute la richesse de l'exercice.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, je crois que pour moi, c'est bon. Et j'espère que pour les personnes qui nous ont écoutées, en tout cas, ils comprennent mieux comment marche GFK, quelles sont ses impératifs et ses dynamiques de fonctionnement. Et moi, personnellement, je suis très content d'avoir eu cet échange avec vous, parce que je pense qu'il y a aussi des choses qui étaient... pas forcément trop ultra clair pour moi et que maintenant j'ai mis en tête. Donc merci beaucoup, Laurent et Magali, d'avoir pris le temps de cette discussion.

  • Speaker #0

    Merci. Merci Arnaud.

  • Speaker #1

    Et je vous rappelle que si vous appréciez ces podcasts et tout le travail qui est fourni derrière, il faut le faire savoir, tout simplement, ça ne mange pas de pain, mais vous pouvez partager l'émission sur vos réseaux sociaux, on parlait autour de vous puisqu'on continuera bien entendu avec le podcast d'explorer le marché de la BD du comics particulièrement et s'il vous reste quelque chose après avoir fait vos achats en librairie n'hésitez pas à nous soutenir sur notre page Tipeee je vous remercie de nous avoir écouté et je vous dis à très bientôt pour le prochain podcast salut

Description

Depuis plusieurs années que nous allons régulièrement interroger les dynamiques du marché des comics en France, et notamment avec l'ami Xavier Guilbert (qui sera tout prochainement de retour sur le podcast), nous parlons régulièrement avec les professionnels du milieu de la "classification des comics" en France. Avec souvent deux choses qui reviennent souvent : certains albums de comics sensu stricto (venus des Etats-Unis) sont rangés dans d'autres catégories sur le marché VF (comme Garfield en jeunesse, par exemple), tandis que parfois des albums de création originale française sont rangés en comics - avec l'exemple de certains titres du Label 619, pour ne citer qu'eux. Deux interrogations qui renvoient souvent à la façon dont le marché VF de la BD est analysé, puisque les chiffres - et les catégories - proviennent d'une même source, le panéliste GfK. Nous sommes donc partis interroger directement les personnes concernées dans ce nouvel épisode de notre format SuperFriends !


Rencontre avec Magali et Laurent de GfK 

Note : cette émission a été enregistrée au printemps 2024, et c'est pour ça que le rapport du FIBD est souvent évoqué. Pour l'article d'analyse de ce rapport qui a servi de base à cette discussion, se reporter à l'article suivant


Magali Saint-Laurent et Laurent Pringuet de GfK ont accepté de me recevoir pour discuter en long et en large de leur travail au sein du paneliste, avant que nous ne discutions en profondeur de la façon dont les albums de BD sont classés sur le marché français, en accord ou parfois non avec les demandes des éditeurs, et ce que tout ça peut impliquer sur la façon dont peut être lue l'analyse du marché de la bande dessinée en France - ou celui des comics en ce qui nous concerne. Nous remercions chaleureusement Magali et Laurent de leur temps pour cette discussion, à notre sens très importante, et qui permettra sûrement d'éclaircir pas mal de choses auprès des lectrices et lecteurs qui s'intéressent au marché VF. 

Si ce travail vous plaît, il est crucial de le faire savoir. Vous pouvez en premier lieu partager l'émission - car il n'y en a pas eu d'autre de ce registre à notre humble avis - et faire découvrir le podcast par la même occasion. Vous pouvez commenter le sujet, par ici ou sur nos réseaux sociaux. Enfin, vous pouvez contribuer à notre Tipeee afin que l'on puisse poursuivre nos efforts pour le décryptage de la culture comics, dans de multiples formats. Très bonne écoute, et à bientôt pour le prochain podcast !


Soutenez First Print - Podcast Comics de Référence sur Tipeee


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous, vous écoutez First Print, votre podcast comics préféré pour une nouvelle émission au format Super Friends. C'est le podcast dans lequel on va à la rencontre des personnes qui font vivre la culture comics par leur travail. Vous le savez, dans le cadre de ces émissions, on aime beaucoup aller interroger les dynamiques du marché du comics. Et lors des nombreuses discussions, par exemple, qu'on a déjà pu avoir avec Xavier Guibert, on revient souvent sur le paneliste GFK, sur lequel on... On s'appuie sur les chiffres qu'il donne pour avoir ces analyses de marché. Mais peut-être que parmi celles et ceux qui nous écoutent, il y en a qui se posent la question, mais au fait, c'est quoi GFK ? Comment ça fonctionne ? Quel est ce paneliste ? Et comment fonctionne aussi la segmentation du marché ? Pour répondre à ces questions, on va aller justement à la rencontre directement de GFK. Et ça, ça me fait super plaisir de vous proposer cette émission, puisque nous avons avec nous Magali Saint-Laurent. Bonjour Magali.

  • Speaker #1

    Bonjour Arnaud.

  • Speaker #0

    Et nous avons également Laurent qui est avec nous. Alors, je n'ai pas retenu votre nom de famille, pardon. Mais Laurent, également de GFK. Bonjour, Laurent.

  • Speaker #2

    Bonjour, je suis Laurent Pringuel. Bonjour à nous.

  • Speaker #0

    Donc, déjà, je voudrais vous remercier d'avoir accepté cette invitation, puisqu'on parle beaucoup de vous, on parle beaucoup de votre travail. Moi, c'est une ressource qui est essentielle. Alors, je n'ai pas accès à tous les chiffres qui arrivent chaque semaine, mais c'est vrai que notamment lors du FIBD... Vous me laissez à chaque fois utiliser la fameuse présentation qui permet de donner les grandes dynamiques du marché à un moment donné. Donc, je voulais juste vous remercier déjà d'avoir accepté de discuter avec nous pour expliquer notamment à nos auditeurs et nos auditrices un petit peu comment ça fonctionne. Et peut-être que ma première question, juste avant, c'est quand même juste est-ce que vous pouvez vous présenter un petit peu Magali, je commence par vous, juste nous dire qu'est-ce que vous faites chez GFK.

  • Speaker #1

    Très bien, merci Arnaud. Moi, c'est un plaisir de vous recevoir. Moi, je suis... Depuis six ans chez GFK et je suis en charge du marketing et de la communication pour l'entité France.

  • Speaker #2

    Et Laurent ? Et moi, je suis également depuis plus de six ans chez GFK et je suis consultant sur le panel livre, donc sur le marché du livre, la BD, mais également d'autres marchés également.

  • Speaker #0

    Alors, la première question, la plus simple, la plus évidente, c'est comment est-ce qu'on définit GFK concrètement ? Qu'est-ce que c'est et quel est son rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, comme vous l'avez dit Arnaud, effectivement... Le jargon veut dire que GFK est un paneliste. En fait, ce que ça veut dire en langage commun, c'est que nous sommes un acteur qui récupère toutes les données issues des tickets de caisse des distributeurs, qu'ils soient en magasin ou en ligne. Et notre métier, c'est de venir analyser cette donnée. Qu'est-ce qui est acheté ? Où ? Quand ? A quel prix ? Avec quelle spécification technique ? Il y a un énorme travail de codification puisque chez GFK, la moitié des équipes sont vouées justement à venir analyser, corriger, réagencer cette donnée pour ensuite venir l'analyser, la faire vivre tout simplement et ensuite la proposer sous forme d'analyse à la fois aux distributeurs qui en ont besoin pour vérifier leur performance, mais également aux... aux fabricants, éditeurs sur le marché de l'édition, qui vont pouvoir ainsi savoir quelles sont les top ventes de la semaine, quelle est la dynamique d'un type de livre, savoir également quel type de format, est-ce que c'est plutôt le fond ancien, est-ce que c'est la nouveauté qui va donner de la dynamique au marché. Et donc, c'est une activité extrêmement riche et passionnante, je dois le dire. de suivre la dynamique de ces marchés à travers de la donnée qui est factuelle.

  • Speaker #0

    C'est vraiment le point le plus important. C'est quand on parle de sortie casque, ça traduit vraiment des ventes réelles qui ont lieu. Donc, on va rester vraiment sur le marché du livre à chaque fois, mais on n'est pas sur ce qu'on appelle la mise en place, c'est-à-dire le nombre d'exemplaires qui sont mis à disposition dans les librairies pour les lecteurs, ou encore même du tirage qui est le nombre d'exemplaires vendus.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on va être aussi, je pense que c'est important de préciser par rapport aux ventes réelles, justement, que l'on va faire des estimations de vente. Donc, sur certains circuits, sur certaines enseignes, sur certaines librairies, sur certains magasins, on va avoir l'intégralité de leur vente, des ventes d'un circuit.

  • Speaker #1

    On a plus de 8500 points de vente en France partenaire. Et quand je dis point de vente, en fait, c'est de l'enseigne. Donc, il y a des très, très grands acteurs, mais il y a aussi des librairies indépendantes. D'ailleurs, on a 1100 libraires indépendants qui nous envoient, alors au format fichier Excel ou au format flux informatisé, leurs données de vente.

  • Speaker #2

    C'est ça. Et dans un certain nombre de cas, notamment sur les librairies, il est plus compliqué d'avoir l'intégralité des données de vente des librairies. Par contre... on a des moyens statistiques de mettre en place ce qu'on appelle une extrapolation, qui nous permet d'estimer, à partir d'un échantillon représentatif de magasins, l'intégralité de ce qu'on appelle l'univers des librairies, donc l'ensemble des magasins qui vendent du livre.

  • Speaker #1

    Ce qui fait qu'effectivement, en France, GFK va représenter l'intégralité de ce qui est acheté en France métropolitaine. typiquement sont exclus à la fois de notre analyse de flux et d'extrapolation. Tout ce qui est vente directe, l'éditeur qui vend lui-même auprès des établissements scolaires par exemple, ou qui vend en direct lors de salons, sont également exclus en fait tout le livre d'occasion, qui ne fait pas partie des circuits, puisque nous suivons exclusivement les ventes de livres neufs.

  • Speaker #2

    Et non numériques.

  • Speaker #1

    Et sont exclus également les formats numériques.

  • Speaker #0

    Et alors, quand vous dites vente directe, ça s'inclut aussi, je crois, la vente qui peut se faire, par exemple, si je vais sur le site d'un éditeur en question, qui a sa propre boutique en ligne, est-ce que si je commande des bouquins directement chez eux ?

  • Speaker #2

    Si c'est inclus dans le flux, si la librairie fait partie du panel.

  • Speaker #0

    D'accord, si l'éditeur...

  • Speaker #1

    Si nous avons un accord avec cet éditeur...

  • Speaker #2

    Vente directe, c'est plutôt notamment sur le scolaire, les livres scolaires, les manuels scolaires, tout ce qui passe par les collectivités, ce genre de choses. Et que... qui ne passe pas par des magasins, si vous voulez. On est vraiment les ventes directement aux consommateurs.

  • Speaker #0

    J'aimerais un peu revenir aussi même sur cette notion d'extrapolation, c'est-à-dire effectivement, comme vous l'avez dit, avec 1100 librairies indépendantes dans votre panel, dans votre panel distributeur, ça veut dire qu'effectivement, il n'y a plus que 1100 librairies en France et donc en fait, vous faites Une sorte de moyenne, en fait ? Vous estimez que, par exemple, l'ensemble des livres vendus dans ces 1100 librairies peut ensuite être extrapolé par je ne sais quel calcul, peut être extrapolé à ce qui se fait dans l'ensemble des parcours ? C'est-à-dire que, par exemple, on va dire que si un livre a des très bons achifs de vente, ça n'empêche pas que peut-être que dans une librairie à Montpellier, le livre ne soit pas vendu du tout, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a plusieurs choses qui entrent en compte de manière précise, parce qu'effectivement, on va essayer de faire en sorte qu'une certaine catégorie de librairie représente sa propre catégorie. Par exemple, les librairies BD vont représenter les librairies BD, pas les Jiber, pas d'autres librairies qui représentent des choses totalement différentes.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des particularités géographiques.

  • Speaker #2

    Il y a des particularités géographiques qui sont importantes, qui sont prises en compte. Des particularités de notion de chiffre d'affaires, c'est-à-dire des grosses librairies vont représenter d'autres grosses librairies. Parce qu'effectivement, on peut avoir sinon des librairies qui en représenteraient d'autres, mais qui ont vendu plus de titres. Et il va y avoir des grandes différences à la semaine, puisqu'on est vraiment sur des données recensées de manière hebdomadaire. On peut avoir de grandes différences entre les librairies. C'est important d'être très précis par rapport à ça.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en fait, c'est un millefeuille d'extrapolation, puisque l'objectif, alors on parle des 1100 libraires indépendants, mais c'est 8500 points de vente et enseignes, sites internet, pure player.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que vous appelez pure player ?

  • Speaker #1

    Ce sont des acteurs qui vendent exclusivement sur internet et qui n'ont pas de magasin physique. Dans le jargon, on va appeler Click & Mortar un acteur qui a à la fois un magasin et un e-shop. Donc l'objectif de nos experts en data science chez GFK, mais comme dans tous les autres panélistes, c'est de venir représenter la granularité de ce marché. Donc on va avoir une approche pour les grands spécialistes qui est différente des petits spécialistes. Et Laurent prenait l'exemple effectivement des librairies BD. On a également des librairies spécialisées poésie et pièces de théâtre que l'on prendra en compte dans notre extrapolation différemment d'une très grande librairie d'une ville de 50 000 habitants. qui a une zone de chalandise très importante et qui, du coup, a aussi une représentativité sur son territoire et dans les genres qu'elle va diffuser, différente. Donc, il y a à la fois, quand je parlais de millefeuille, c'est qu'il y a à la fois une vision de taille du point de vente, du genre qu'elle va mettre en place, enfin, proposer à la vente. Et puis, il y a également sa position sur le territoire. qui va refléter aussi certains usages. Il y a des auteurs qui sont plus régionaux ou qui ont des ancrages plus forts. Et ça aussi, ça doit se refléter dans les données et dans l'extrapolation que nous restituons.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire que des enseignes qui sont très implantées dans le nord de la France ne vont pas, dans votre calcul, ne vont pas être assimilées à d'autres grandes enseignes qui ne seraient pas rondes dans le sud. Si je me permets de... Je vais refaire un peu parfois de... la reformulation et vous me dites si je comprends bien et comme ça j'imagine que nos éditeurs comprendront aussi mais en fait c'est pas simplement on additionne tous les chiffres des 1000 points de vente et on fait la moyenne non non c'est, il y a une catégorie de points de vente on va dire les librairies du Grand Est avec dans un rayon dans des villages de 500 habitants, les librairies du Grand Est dans des villes de 5000 habitants Et à chacune va être attribué alors peut-être un facteur pour extrapoler ensuite sur la moyenne nationale.

  • Speaker #1

    C'est la magie de notre métier. C'est d'être à la fois expert de la data avec une très grosse couche de data science et de technique et à la fois d'être sur des univers de passionnés. La littérature et la BD et le comics, par essence, sont des... C'est une matière à étudier qui est extrêmement vivante, dynamique, créative. Et d'avoir l'alliance des deux, entre cet aspect extrêmement technique, peut-être un peu froid, mais qui exige cette méthodologie, et en même temps d'avoir toute la vivacité et la créativité de ce milieu, c'est ce qui fait le sel de notre métier.

  • Speaker #2

    Finalement, on a un peu un double métier chez GFK. D'un côté, la partie qu'a expliqué Magali sur... toute la donnée, donc le côté peut-être un peu froid, mais très précis, très carré, où on se doit de donner des estimations, ça reste des estimations, mais les plus précises possibles pour les différents acteurs du marché, pour les différents segments du marché. Et d'un autre côté, en tant que consultant, on va essayer pour les différents acteurs, pour nos clients, ou dans le cadre d'interventions comme à Angoulême, on va essayer d'interpréter ces données et d'essayer d'être le plus... précis, le plus neutre possible aussi, de manière à donner l'interprétation la plus juste et la plus nuancée possible.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu aussi les différents, on va dire, pas acteurs, mais on sait qu'il y a différents types de points de vente qui existent et que vous prenez en compte. Est-ce que vous pourriez juste me dire grosso modo quelles sont les différentes catégories ?

  • Speaker #2

    Alors, on a... quatre grandes catégories de circuits de distribution ce qu'on appelle la gsa c'est à dire les hypermarchés les supermarchés on a ce qu'on appelle des gss culturel donc là on va être vraiment dans les anciennes multimédia de représenter des fenêtres des cultures et c'est et on va avoir les librairies qui sont divisés en deux grandes catégories ce qu'on appelle les librairies de niveau 1 donc les grandes librairies Et un quatrième circuit.

  • Speaker #1

    Qui ont une superficie et un chiffre d'affaires minimum.

  • Speaker #2

    Effectivement. Oui, c'est vraiment lié au chiffre d'affaires. Effectivement. Quand je parle de grands librairies, il y a vraiment des caractéristiques techniques précises derrière. Mais pour simplifier, effectivement, on est vraiment dans les grandes librairies. En termes de chiffre d'affaires et de superficie. Et ensuite, on va avoir un circuit qui regroupe les plus... petites librairies spécialisées aussi dont notamment les librairies bd et internet notamment donc pour des raisons plus de confidentialité de données mais on a quatre grands circuits analysés

  • Speaker #0

    nos clients dans les différentes interventions par donc on va faire c'est vrai que dans dans l'imaginaire un petit peu que je me représentais on associait souvent effectivement le fait d'avoir des délais que les librairies de niveau 1 c'est des librairies généralistes et les librairies de niveau 2 donc spécialisés et donc là dedans les librairies spécialisées bd mais si je comprends bien vu que ce c'est en tant que deux caractéristiques plus technique et plus froide de temps de chiffre de vente si on avait une librairie bd qui faisait je ne sais pas quel est le chiffre, mais 10 millions de chiffres d'affaires l'année, elle serait, elle, rangée en librairie de catégorie 1. Tout à fait.

  • Speaker #2

    Ça pourrait être le cas, oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #2

    Mais généralement, c'est vrai que les spécialisés vont être vraiment dans ce fameux quatrième circuit qui regroupe aussi d'autres circuits de vente.

  • Speaker #0

    Et c'est quelque chose d'assez particulier d'avoir quand même Internet qui est mis avec les librairies de niveau 2. C'est quelque chose de neuf ou pas ? Est-ce que vous, vous trouvez ça… cohérent ou est-ce que ça empêche quand même d'avoir des formes de lisibilité ? Parce que, c'est moi qui le dirais, mais on sait que dans certains acteurs Internet, il y en a qui ont des volumes de vente qui sont peut-être plus conséquents que des libraires spécialisés, justement.

  • Speaker #1

    En fait, ça dépend de la maturité des marchés sur le digital. Très concrètement, quand on a cette analyse GSA, GSS, donc Grande Surface Spécialisée, cela comprend les ventes. magasins et e-shop de ces enseignes. Et donc, il n'y a quelque part que les PurePlayer qui sont isolés dans un circuit à part en parallèle avec sur le marché de l'édition, les librairies de niveau 2. D'autres circuits, en fait, chez GFK sont traités de la même manière, d'autres univers, pardon, sont traités de la même manière, parce que Internet reste, dans la plupart des cas, un canal minoritaire. En tout cas, le PurePlayer C'est un canal minoritaire. Quand on englobe ensuite toutes les ventes réalisées online, quelle que soit la typologie du vendeur, là, effectivement, le digital prend une certaine part. Mais encore une fois, ça dépend vraiment des marchés. De notre côté, c'est aussi un équilibre que nous devons tenir vis-à-vis de nos partenaires distributeurs pour avoir aussi une lisibilité sur le long terme. de leur performance au circuit. Pour l'instant, c'est comme cela que l'on le traite. Néanmoins, quand les éditeurs, les distributeurs veulent en savoir plus, on a d'autres manières de venir appréhender le canal digital, qu'il soit via un acteur traditionnel ou un pure player. Dans ce cas-là, on fait parler les données consommateurs, qui sont sur du déclaratif. On vient interroger les consommateurs. tous les mois sur leurs achats de biens culturels. Et dans le cadre de cette interrogation, on leur demande sur quel canal, parce que c'est en magasin ou sur Internet, et près de quel acteur enseigne, grand public ou spécialiste, qu'il a réalisé son achat. Et en fait, par cette vision déclarative, consommateur, on va pouvoir venir... affiner la vision et la dynamique du circuit online.

  • Speaker #0

    D'accord, mais donc si je comprends bien, en fait, le site d'une GSS est intégré dans le circuit GSS. Exactement. Et pas sur la partie Internet. Donc ça, je pense que c'est intéressant à préciser. Donc voilà, tous les achats, c'est moi qui le dirais, mais qui sont sur le site de la FNAC ou de Leclerc, en fait, seront dans cette partie dédiée à la FNAC et à Leclerc.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    OK. C'est bien à savoir aussi. Concrètement, comment ça se passe une semaine chez GFK ? On sait qu'il y a les sorties de casques qui arrivent chaque semaine. C'est vraiment de sortir toutes les semaines tous les chiffres de vente, d'intégrer toutes les nouveautés et ensuite de traduire avec cette estimation ce qui s'est vendu chaque semaine.

  • Speaker #2

    En fait, on va recevoir en début de semaine un certain nombre de flux qui sont automatisés de la part de tous les clients. tous nos partenaires qui nous envoient les données, toutes les enseignes ou vraiment les partenaires qui nous envoient les données de librairie, qui vont être compilées, qui vont être reçues, qui vont être vérifiées, transformées dans des fichiers qu'on va intégrer dans notre base pour constituer la base des ventes de la semaine et qui vont être ajoutées à l'historique qui, du coup, date de 2003. Le panel de livres de GFK date de 2003.

  • Speaker #1

    C'est un rythme effréné puisqu'en fait, on va recevoir le lundi dans la journée les flux des ventes du lundi au dimanche précédent. Et les premières analyses sont restituées le mardi à 18h. En France, il s'est vendu plus de 350 millions de livres l'année dernière. Vous imaginez la volumétrie que cela veut dire, le traité, chaque semaine ?

  • Speaker #2

    Et la particularité du marché du livre, c'est qu'il y a effectivement beaucoup de nouveautés, plusieurs milliers par semaine.

  • Speaker #0

    Je ne m'intéresse qu'aux comics ou à la BD de façon générale, où il y a déjà un volume de nouveautés qui est monstrueux. Si on prend le livre en général, bon ben ouais...

  • Speaker #2

    Vous n'imaginez pas le nombre de lignes qui ne vendent que quelques ventes par semaine. Et finalement, ça ajoute énormément de choses. Peut-être qu'ils vont décoller plus tard, mais c'est vrai qu'on a beaucoup de titres qui vendent très peu de ventes. Il faut aussi les intégrer, il faut aussi les vérifier, vérifier s'ils sont bien codifiés de la même manière que les autres. Et donc, c'est vrai que c'est un travail qui va prendre du temps.

  • Speaker #1

    S'il n'y a pas d'erreur de prix ?

  • Speaker #2

    C'est ça, il y a des vérifications qui sont faites par rapport au prix, à est-ce qu'ils sont bien codifiés dans tel ou tel segment, je pense qu'on va y revenir. Et vraiment d'un point de vue technique, beaucoup de vérifications à faire.

  • Speaker #1

    Et en fait, en termes d'organisation, on a nos deux équipes à la fois techniques et analystes qui travaillent en parallèle, puisque donc on reçoit les flux consolidés du lundi au dimanche le lundi. Premier volet d'analyse qui est restitué aux éditeurs et aux distributeurs le mardi 18h. C'est le fameux First Weekly. Il y a un deuxième jeu d'analyse qui sera livré le jeudi, qui est le Weekly Consolidé. Et d'autres acteurs vont nous envoyer les données en mensuel. Pour avoir une vision complète du marché qui est couvert chez GFK, les données mensuelles sont généralement disponibles à partir du 10-12 du mois suivant. Donc, il y a un travail, je vais dire, en continu, à la fois sur la partie technique et sur la partie analyse de nos équipes.

  • Speaker #0

    Vous êtes combien, juste pour gérer ? Alors, peut-être juste sur la partie bantin dessinée ? Vous êtes tout seul pour faire ?

  • Speaker #2

    Dans la partie, on va dire, plus data réception, on est une équipe de trois ou quatre personnes, suivant les moments. Et dans la partie consultant sur le livre, je parle uniquement du livre. Sur le livre, on est trois consultants, plus notre manager. C'est un commercial, j'oubliais, qui est important, qui travaille avec nous pour démarcher les clients et pour la partie contractuelle qui est importante.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, pour avoir accès aux chiffres, il faut que le partenaire commercial soit en accord avec vous.

  • Speaker #2

    En fait, il y a deux actions commerciales qui sont importantes. part, finalement, l'action commerciale vis-à-vis des partenaires distributeurs qui nous fournissent la donnée et d'autre part, pour les clients qui vont acheter la donnée puisque sans client, on n'a pas de moyens de soutenir la production du panel. Donc, c'est important pour nous.

  • Speaker #0

    C'était aussi deux questions subsédies. C'était, en fait, d'un point de vue de fonctionnement, donc les éditeurs j'imagine souscrivent à un service payant, en fait, pour soutenir. poursuivent les collectes, en fait, parce que vous collectez les données des points de vente, donc en fait, il faut souscrire. Et après, l'autre question, c'est qui a accès à ces données-là aussi ?

  • Speaker #1

    En fait, à la fois les distributeurs, les éditeurs, les institutionnels et les médias. Et ça, en fait, à différents niveaux, puisque les distributeurs et les éditeurs, par leur implication financière et technique, ont accès à une toute ou partie de notre donnée. Vous pouvez souscrire à un rapport trimestriel qui correspond à votre besoin. D'autres éditeurs vont demander à avoir les données le mardi, le jeudi et tous les mois avec une vision consolidée et argumentée de la part de nos analystes. Il y a certains auteurs qui nous assujettent également la donnée pour venir suivre leur vente.

  • Speaker #0

    On peut prendre juste à voir le suivi d'un EAN.

  • Speaker #1

    D'un EAN ou de... de ce qui est produit par une personne, quel que soit l'éditeur, ça aussi c'est important. Nous avons également des institutionnels qui achètent la donnée, les ministères, l'union, des syndicats. Et puis, alors, vis-à-vis des médias, c'est une relation qui est autre, puisque là, en fait, chez GFK, on considère que ça fait aussi partie de la bonne santé d'un marché, d'avoir une vision la plus transparente possible de la dynamique. d'un univers, en l'occurrence celui de la bande dessinée et du comics. Et pour le coup, avec les médias, on est sur une relation de partenariat.

  • Speaker #0

    Après, vous, le partenariat particulièrement sur la BD, il me semble que c'est avec Livre Hebdo que vous avez particulièrement une relation ? Oui,

  • Speaker #2

    sur la BD, c'est vraiment sur tous les segments pour Livre Hebdo.

  • Speaker #1

    Livre Hebdo n'est pas le seul, puisqu'on travaille également avec DBD, avec Le Point, avec vous-même, avec Le Monde qui nous demande régulièrement également de la donnée. En fait, qui demande, généralement, on trouve une manière de répondre à l'enquête, aux besoins de l'enquête.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Ça veut dire que si je venais chez vous en milieu d'année pour avoir des chiffres, des données, vous serez d'accord, pas forcément ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    D'accord, c'est bien aussi de le savoir, que je l'apprenne moi-même. Alors, l'autre question, maintenant, pour aller un peu sur ce spécialisé, on a fait le point un peu général sur JFK, maintenant, la bande dessinée, comment ça fonctionne, la segmentation surtout ? Je pense que c'est vraiment... le sujet qui m'intéresse le plus, qui était aussi le point de départ de cette émission, c'est de savoir aussi comment se définit la segmentation du marché, notamment dans les catégories de bandes dessinées, parce qu'autant le manga, j'imagine que c'est très identifié, puisqu'il y a un format qui est très propre. On a, nous, observé dans le comics de plus en plus de diversités de formats, et il y a même des BD américaines qui sortent depuis des années, sans jamais avoir été estampillées. dans un segment comics. Je pense notamment à des comics strips jeunesse comme Garfield, Calvin et Hobbes, ce genre de choses-là. Il y a parfois des romans graphiques qui sortent chez des éditeurs de BD franco-régis, que ce soit Ganimar, Monsieur Toussaint de l'Ouverture, qui seront dans un segment roman graphique. Avant de t'aller sur ce point particulier, peut-être juste comment ça marche la segmentation ? Qui décide ? Est-ce que c'est l'éditeur qui vous demande ? Est-ce que c'est vous qui analysez le bouquin et lui donnez un... Un segment quand... Voilà.

  • Speaker #2

    Finalement, je pourrais dire un petit peu tout à la fois. Mais on va avoir... On va avoir... Ce qui est important, c'est que nous, finalement, on est vraiment sur la réception de la donnée, comme on a discuté, et on ne peut pas... On ne va pas recevoir tous les livres un par un, par exemple, parce que comme on l'a vu tout à l'heure, on avait plusieurs milliers de nouveautés par semaine. Et même sur la BD, on va avoir beaucoup, beaucoup de nouveautés. Par contre, on va avoir des partenariats, notamment avec des dictionnaires. Donc nous, on récupère auprès de partenaires, de sociétés avec qui on travaille. De la même manière qu'on récupère la donnée, on va récupérer des dictionnaires qui vont nous dire pour tel EN, pour tel titre, un certain nombre d'informations. Donc on va avoir le code-barre, l'EN, on va avoir le titre, l'éditeur. la collection, donc tout un certain nombre de formats, tout un certain nombre d'informations que l'on va récupérer, que l'on va intégrer chaque semaine dans notre base. Et le dictionnaire principal sur lequel on s'appuie, c'est le dictionnaire d'Electre, qui est associé à Livre Hebdo, dont on a discuté tout à l'heure d'ailleurs. Et ce sont eux finalement les experts qui vont nous dire par exemple tel ouvrage c'est de la BD de genre sur de l'humour par exemple ou sur une thématique plus historique, tel ouvrage c'est du comics, tel ouvrage c'est du manga, du shonen, etc. Et c'est ça que l'on va récupérer dans notre base et on va essayer de compiler ces informations-là. Ensuite, on a quand même un travail de vérification qui est important parce que On peut avoir des incohérences entre les sources, on peut avoir des séries qui ne sont pas forcément très bien uniformisées. C'est vrai qu'on ne s'en rend pas forcément compte quand on va consulter la fiche d'un ouvrage sur tel ou tel site, mais on va vraiment avoir des différences entre les différentes sources. Et nous, il est vraiment important qu'on garde cette cohérence-là par rapport aux ouvrages en eux-mêmes. et par rapport à l'historique que l'on va avoir dans notre base. C'est-à-dire que si on a un certain nombre d'ouvrages d'un auteur qui ont été catégorisés comme du comics, par exemple, il est important que, à moins qu'il ait changé de style, bien sûr, mais il est important qu'on le codifie de la même manière.

  • Speaker #1

    Et puis tout à l'heure, Laurent disait qu'il y avait aussi une part de... j'allais dire input, excusez, c'est pas le mot, c'est de l'anglais, mais de remarques qui viennent également des acteurs du marché. Puisque avoir un dictionnaire, c'est fondamental pour avoir cette lisibilité et cette forme d'objectivité. de pourquoi GFK classe un ouvrage dans telle et telle catégorie. Mais bien sûr, il y a aussi un dialogue qui se fait avec les acteurs du marché pour faire évoluer cette nomenclature. Et effectivement, on reçoit régulièrement de la part à la fois des distributeurs et des éditeurs des sollicitations pour venir.

  • Speaker #0

    affiner le classement. On ne répond pas à la positive partout. L'objectif, en fait, c'est de venir se nourrir des remarques et des suggestions de la part des acteurs du marché. Et je sais qu'il y a certains segments que l'on a fait évoluer récemment, alors en jeunesse. Là, je pensais aussi à la romance que...

  • Speaker #1

    Avec la new romance et la large romance. C'est un genre très unique,

  • Speaker #0

    en fait, aujourd'hui. Et qui... pour un libraire, pour un éditeur, même pour un lecteur, en fait, correspond à une nouvelle case. Donc, oui, nous avons fait évoluer en ajoutant ce critère, mais sans casser l'historique du dictionnaire électre, parce qu'encore une fois, il faut qu'il y ait un élément central, pérenne et lisible dans le temps. Et ça, en fait, c'est une exigence du métier de panéliste. d'être ce garant pour avoir cette vision à long terme qui est extrêmement importante pour venir consolider des visions à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans. Et je parle dans le passé, mais c'est aussi valable, c'est surtout valable pour les analyses futures. Donc on va enrichir, ajouter des couches, faire évoluer certaines ou resegmenter. une case qui était unique et que l'on va séparer en deux. Mais ce qui est important aussi de dire peut-être à vos auditeurs, c'est que cette décision n'est pas anodine. C'est-à-dire que quand on fait évoluer la nomenclature, en tout cas chez GFK, on s'astreint à retravailler l'historique. On parlait de milliers de nouveautés par semaine. Vous imaginez le travail que c'est ? En plus de devoir restituer les analyses chaque semaine de ce qui est vendu actuellement, on s'oblige à retraiter les historiques pour que toute chose reste comparable à ailleurs. Donc les évolutions de nomenclature existent. On en discute entre nous avec les éditeurs, mais c'est quelque chose de fastidieux et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que pour qu'un bouquin soit dans votre segment comics, en fait c'est... Premièrement parce que c'est l'éditeur qui a mis cette information sur Electre et qui est donc en fait vous qui récupérez l'information. Vous n'êtes pas en train de... Il n'y a pas un bureau, vous êtes quatre et vous regardez toutes les nouveautés. Déjà, vous ne pouvez pas parce qu'il y en a trop. Mais vous vous dites comics, pas comics, BD, pas BD, manga, pas manga.

  • Speaker #2

    Alors, effectivement, on va vraiment avoir un certain nombre... On va avoir certains titres pour lesquels on n'a pas d'informations. Donc là, pour le coup, on est vraiment obligé d'aller regarder, ou en tout cas pour lesquelles l'information ne nous est pas parvenue. Donc on va essayer de creuser cette information-là. Et dans certains cas, on peut être d'accord, parce que notre segmentation est faite d'une certaine manière, avec le dictionnaire ou avec l'éditeur. Si l'éditeur nous dit directement, on aimerait que ce titre soit classifié dans tel ou tel segment. Donc on a très souvent des... des avis, un avis à donner. On doit très souvent trancher sur certains titres. Parfois, effectivement, on va se retrouver à quatre. On va se dire dans quel ouvrage tu classerais tel ou tel titre ou tel ou tel type d'ouvrage. C'est vrai que c'est parfois assez fastidieux, mais c'est quand même très intéressant et très passionnant aussi. C'est l'intérêt de notre métier. C'est pour ça qu'on fait ce métier-là aussi.

  • Speaker #1

    Est-ce que vous avez une idée un petit peu de l'impact ensuite que ça peut avoir, cette segmentation, en tout cas le fait de mettre une BD dans telle ou telle case, par rapport à comment il se retrouve après dans les librairies ?

  • Speaker #2

    Alors par rapport à la manière dont il va être dans la librairie, ce n'est pas ce qu'on décide nous qui va inciter un libraire ou la FNAC ou autre à le classer différemment. Ils vont avoir leur propre manière de voir les choses. plus lié au contenu de l'ouvrage et à la manière un peu éditoriale, parce que c'est l'information qu'on va récupérer comme ça, plus proche de ce que pensent les éditeurs peut-être, que la manière dont il va être en rayon. Mais on essaie justement d'un peu manier les deux, d'être un petit peu entre les deux. Dans certains cas, on peut se dire l'information que nous a donné l'éditeur ne correspond pas à notre segmentation, ne correspond pas pas ce qu'on voit en rayon, on peut ne pas être d'accord avec ça et trancher au profit de ce qu'on voit en rayon.

  • Speaker #0

    Après, peut-être que ça va paraître un peu pour la provoque, mais il ne faut pas donner plus de pouvoir à GFK que ce qu'il n'en a. Notre métier, c'est d'analyser les tendances de marché. et en aucun cas de faire la pluie et le beau temps d'un marché. On est là pour, encore une fois, révéler toute la dynamique et la créativité d'un univers. Et dans le monde de l'édition, on est particulièrement servi. En revanche, ce n'est pas comme le rôle de GFK de dicter la manière de faire à un libraire, à un éditeur, à un auteur. Qu'ils viennent... s'inspirer des tendances d'un marché pour orienter sa création ou ses collections, pour être en résonance avec ce que les Français et les Françaises achètent et aiment actuellement. Ça, c'est un fait et c'est, on va dire, plutôt logique. Mais en aucune mesure, l'objectif de GFK, c'est de venir codifier et uniformiser une manière de faire et... d'autant plus sur un marché ultra créatif comme le marché de la BD et du comics, où on est avant tout sur une histoire d'hommes et de femmes qui aiment ce genre et qui vont avoir des coups de cœur, qui les mettent en avant et qui décident de mettre en avant une cover plutôt qu'une autre parce qu'elle a un impact graphique extraordinaire dans sa devanture, au-delà de là où le titre est codifié dans la nomenclature GFK.

  • Speaker #1

    D'accord. Et par rapport au segment comics, il me semble qu'il n'y a que deux catégories, c'est super-héros et hors super-héros. C'est quoi l'origine ?

  • Speaker #2

    Alors, l'origine exacte, ça date du début du panel. Je crois qu'au tout début, effectivement, il n'y avait même pas cette distinction-là. Si je me rappelle bien, c'était vraiment avant que j'arrive, on avait vraiment comics tout court. Et au bout d'un moment, il avait été décidé de séparer entre super-héros et hors super-héros parce que justement, il commençait à y avoir... cette montée du genre super-héros. Mais ça reste des demandes que l'on peut avoir sur certains segments, justement, d'affiner les choses. Et c'est là, dans ce que Magali a déjà pu dire auparavant, mais ça va être un travail auprès des différents acteurs de voir si on prend le temps d'affiner la segmentation ou pas, voir est-ce que ça en vaut le coup ou pas, est-ce qu'on voit de nouvelles tendances émerger. qui me permettent de faire évoluer la segmentation. Ce n'est pas forcément évident et peut-être qu'un jour, ça arrivera sur les comics aussi ou sur d'autres segments de la bande dessinée. C'est tout à fait possible.

  • Speaker #1

    C'est parce qu'après, dans les dynamiques que j'ai observées, c'est d'avoir pas mal de changements de format qui ne poussent pas forcément à créer une nouvelle catégorie dans la segmentation, mais simplement à ranger un album qui serait techniquement, parce qu'il vient des États-Unis, du comics, mal poussé ailleurs parce que... Alors, j'ai des exemples. très précis, notamment avec le grand format Urban que Urban Comics a lancé maintenant il y a deux ou trois ans, où un titre comme Le Dernier des Dieux ira dans de la fantaisie, parce que ça a vraiment une tête de dragon et de nain et gobelin, et un décorum ira à côté de grandes BD de SF, justement. Mais ça, je crois quand même que dans le segment, ça restera quand même catégorisé comme comics suivent-sus. hors super héros et c'est là en fait qu'il y a vraiment la scission qui se fait entre la décision la segmentation de JFK et la décision après des livreurs sur lesquels vous n'avez pas forcément d'impact Oui tout à fait,

  • Speaker #2

    on peut vraiment avoir une différence un livreur peut tout à fait décider d'organiser son rayon de la manière qu'il souhaite s'il souhaite ne pas créer de rayon comique, il peut tout à fait le faire et dispatcher ses différents ouvrages comme il le généralement ils vont un livreur va quand même essayer d'être cohérent par rapport à ce qui se fait ailleurs aussi et par rapport à ce que veulent ces acheteurs, ces clients, mais il ne va pas s'inspirer de JFK par rapport à ça. Par contre, nous, c'est vrai qu'on va quand même essayer de représenter ce qui se fait dans... de représenter au mieux le marché. Donc, ça peut être par rapport à ce que font les éditeurs ou par rapport à ce que font les différents libraires, mais il va y avoir des nuances un petit peu partout, un petit peu chez chaque enseigne, chez chaque libraire. On ne va pas présenter les choses exactement de la même manière. De la même manière, chez nos clients éditeurs, ça va être un petit peu pareil. On peut avoir des segments ou des collections qui sont vraiment présentées de manière différente.

  • Speaker #0

    C'est dans ce sens-là où justement, vous parlez de la notion de format. C'est un critère d'analyse qui est arrivé assez récemment au CGFK. On parle du roman graphique, qui lui, est un format à part entière. Alors, le plus hybride possible. Oui,

  • Speaker #1

    on peut y mettre tellement de choses dedans.

  • Speaker #0

    Vous imaginez la problématique que ça représente pour des analystes ? Ça doit rentrer dans une case, mais toujours est-il que c'est pour les analystes GFK, mais surtout pour nos clients et partenaires qui regardent nos analyses, ça permet effectivement d'exprimer une autre variété. Il y a le format poche, le format classique, le format romans graphiques et le format collector. donner en fait une granularité, une finesse d'analyse autre que le genre et le traitement graphique.

  • Speaker #1

    Comment vous les distinguez justement ? Plus entre le collector, comment vous réussissez vraiment à l'identifier ? C'est parce que l'éditeur l'intitule comme ça ?

  • Speaker #2

    Souvent, on a de l'information par rapport à ça dans le titre, mais pas toujours. Ça peut être par rapport au fait qu'on voit justement arriver... deux versions différentes d'un ouvrage. Par exemple, pour la bande dessinée, c'est assez parlant. On peut voir la version un peu standard et une version plus chère, plus collector. Donc on va le voir au niveau du format, on va le voir au niveau du prix. C'est souvent ça, c'est souvent le prix. Mais souvent, ça reste quand même assez compliqué à suivre et on peut avoir des trous par rapport à ça. Généralement, quand on veut l'analyser, on est obligé de le faire un peu manuellement. en tant que consultant, pour le coup, on se dit ok, on va analyser le collecteur, on va regarder la base, on va regarder plutôt dans les plus grosses ventes, mais de manière la plus exhaustive possible, suivant le temps que l'on a pour le faire. Et on va essayer de voir les titres qui, dans un segment précis, qui sont des collecteurs et essayer de les identifier et d'en tirer les différentes évolutions des volumes de vente.

  • Speaker #0

    Donc c'est le côté artisanat de la chose, où on parle des millions de flux en automatique et avec toute la data science qui est inhérente à notre métier. Mais il y a aussi toute cette partie artisanale à la main, où on vient recodifier de manière très récurrente pour enrichir cette connaissance. Alors on parle du collector en comics, mais vous voyez, chaque année j'ai les demandes sur les livres de profession politique. Dès qu'il y a une échéance électorale, cette notion de profession, de foi politique, n'existe pas dans les nomenclatures du dictionnaire électrique. C'est de la codification manuelle que l'on vient mettre par-dessus. On parlait de New Romance tout à l'heure.

  • Speaker #2

    La New Romance, c'est un très bon exemple.

  • Speaker #0

    C'est de la codification manuelle parce que ça ne correspond à aucune case automatique. Donc, il y a une part d'artisanat que l'on fait évoluer, qui peut être perfectible.

  • Speaker #2

    On est automatisé de plus en plus. Ça commence souvent par un périmètre un peu manuel. C'est vraiment le cas pour la New Romance. Un travail avec les éditeurs aussi qui disent Pour nous, c'est plutôt ça, c'est plutôt ça. Et au fur et à mesure, on a identifié des collections, des séries, un certain nombre de choses. Et on va finalement finir par l'automatiser et l'intégrer de plus en plus, non seulement dans nos analyses, mais aussi dans les chiffres que l'on donne aux gens.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose un petit peu à s'admirer qui a été fait notamment avec le Young Adult ? Est-ce que c'est un truc qui n'existait pas et que vous avez aussi, j'imagine, alors peut-être rigolé manuellement ?

  • Speaker #2

    C'est la même chose parce que le problème du Young Adult, c'est qu'il est vraiment entre le roman adolescent et... Et de manière générale, la littérature, notamment l'imaginaire, la littérature d'imaginaire, tout ce qui est fantasy fantastique, il y a beaucoup de young adult en littérature.

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on peut dire que c'est du bricolage, mais ça reste du bricolage extrêmement professionnel. Parce qu'effectivement, on a une vraie obligation de transparence. C'est toute la difficulté du métier. C'est qu'à la fois, on doit être... Souvent, quand on parle de la donnée GFK, je dis que ça doit être la donnée la plus lisible de l'extérieur. sans avoir les codes de lecture. Et c'est donc toute la particularité de notre métier, c'est qu'on doit donner une vision qui est immédiatement compréhensible par n'importe quel kidam.

  • Speaker #2

    Et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas faire n'importe quoi avec la segmentation aussi. C'est-à-dire que dans les segments que l'on essaie de mettre en place et qui peuvent paraître rigides parfois, en fait, on va essayer de faire en sorte que ce soit le plus précis possible. automatiquement, donc via les dictionnaires dont on a parlé, de manière à ce qu'on ait le moins de modifications manuelles à faire dont on parlait, à part dans des analyses que l'on peut faire pour certaines présentations ou pour certaines interventions. Mais dans notre segmentation de base, on va vraiment essayer de mettre en place quelque chose d'automatique, parce que plus il y a d'interventions manuelles, finalement, plus il y a des risques d'oubli ou d'erreur. Ça, c'est quelque chose que l'on cherche à éviter le plus possible. Parce que notre métier réclame de la précision et de la justesse tout en étant le plus objectif possible.

  • Speaker #1

    Donc il faut laisser une part aussi à l'automatisation, mais une automatisation à laquelle on aura fait confiance.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est ça. Mais d'un point de vue GFK, c'est de l'automatisation parce qu'on récupère de l'information de sources plus expertes que nous sur la partie analyse de la codification, si vous voulez. Donc en l'occurrence, Electra. qui nous permet de codifier des milliers de titres chaque semaine et nous après ça on va faire des vérifications pour voir si tout semble bien codifié s'il n'y a pas des oublis quelque part c'est une énorme aide pour nous aussi d'avoir des flux comme ça qui sont automatisés,

  • Speaker #1

    en tout cas semi-automatisés et puis avec le nombre de nouveautés à l'année de toute façon ce ne serait pas humain Ou alors, il faudrait que vous soyez 25 pour faire ça. Et j'entends que ce n'est pas possible non plus. Magali, vous disiez avant qu'il ne faut pas donner plus de pouvoir à JFK et que JFK ne fait pas l'appui et le beau temps. Néanmoins, on peut quand même dire que, notamment quand vous faites les synthèses, les analyses, ce sont des choses qui vont être très suivies. Et dans la façon de présenter les choses, parfois, il y a des messages aussi que vous allez envoyer sur lesquels, je ne sais pas s'il faut faire attention, mais... vous êtes conscient quand même qu'il y aura un impact après dans la perception des acteurs du marché.

  • Speaker #0

    Oui, et vous imaginez bien que l'exercice 2023 a requis beaucoup de précautions, puisqu'effectivement, 2023 pour le marché de la BD comme du comics passe après des historiques extrêmement forts. Donc, GFK annonce des chiffres négatifs. Néanmoins, on n'est pas du tout sur un effondrement du marché. Et c'est effectivement toute la... toute la difficulté d'exercice et de rester objectif, comme le disait Laurent tout à l'heure, tout en énonçant des faits et en prenant en compte l'impact de nos messages auprès du grand public et des professionnels du secteur. Je pense qu'on peut parler de la conférence que nous avons fait au FIBD justement cette année, où le grand souci était de présenter des chiffres globalement négatifs. tout segment confondu sur le marché de la BD et du comics, sans revenir, en tout cas c'était moins mon souci, sans être dans la rengaine perpétuelle avant pandémie, pré-pandémie, qui en fait ne correspond plus au standard du marché du livre aussi, et puis pour être plus, j'allais dire, subjective. Ça fait trois ans maintenant qu'on se compare à avant pandémie. Il faut sortir aussi de cette logique-là et prendre les nouveaux référentiels du marché. Et le double challenge, je veux dire, de la conférence que nous organisons à l'occasion du Festival international de la BD, c'est que nous avons 20 minutes pour résumer un marché extrêmement dynamique. Et en 20 minutes, en fait, on doit faire des choix. Donc effectivement... On a par exemple eu à cœur de ne pas enfoncer des portes ouvertes avec le manga en disant que non, il n'y avait pas qu'un effet passe-culture, que le manga était sur une dynamique extraordinaire et qu'effectivement on a un repli du marché cette année qui peut s'expliquer en partie par la diversification du passe-culture qui permet d'acheter d'autres biens culturels que le manga. Et puis quelque part, une fois qu'on a constitué sa collection de manga... quelque part il y a aussi une logique à un monde fini on n'est pas en expansion permanente sur les dynamiques de recrutement qui peuvent pas être exponentielles non plus exactement on peut pas faire plus de 10 tous les ans à partir du moment où il y a tout le monde qui a été recruté faut que les autres lecteurs grandissent pour être recrutés aussi et puis pour revenir sur la dynamique du comics effectivement en fait euh... Vous avez réagi, puis d'autres acteurs du marché ont réagi au message qui ont pu paraître alarmiste sur la baisse du marché comics, mais que l'on a expliqué par un impact très fort des opérations petit prix, qui constituaient, de mémoire, près de la moitié des ventes de l'année précédente, et qui, par leur arrêt cette année, n'a pas joué ce rôle de moteur. Alors là, nous sommes ensemble autour d'une table, on en discute, on prend le temps de la nuance. C'est vrai qu'en 20 minutes, quand on a un impératif de faire passer beaucoup de messages, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Surtout que certains, et c'est sans jeter la pierre à personne, mais si on prend juste les slides telles qu'elles sont ensuite présentées pour qui n'a pas forcément aussi assez... Pour le coup, c'est la première année où je n'ai pas pu assister à la conférence. Je suis toujours au MID pour y assister parce que pour moi, c'est le point fort. Parce que c'est ma marotte un petit peu. Mais je veux dire que si on n'y assiste pas et qu'on a juste les slides et qu'ils sont après repris tels quels... on peut s'arrêter sur le prix moyen du comics a augmenté de 28%. C'est aussi, il y a une baisse de 37% des volumes de vente. Et on peut juste s'arrêter à là et se dire les comics prennent 40% de vente dans la tête et en plus, ils augmentent de quasiment un tiers de leur présence alors que c'est des moyennes. Et que dans les faits, il y a plein de choses et de détails à creuser, notamment sur cette dynamique du marché du comics qui, en fait... de 2020 à 2023 a changé tout tout parce qu'il y a ces collections de petits prix qui sont arrivés qui ont explosé qui ont pris vraiment ben voilà jusqu'à 40% des ventes l'année dernière et qui d'un coup paf disparaissent aussi et j'ai bien vu que pour vous c'est extrêmement compliqué aussi surtout qu'on parle d'un marché qui malgré tout ce qu'on peut en dire est minoritaire sur le total de l'offre et que vous ne pouvez pas y passer 15 minutes sur les 20 non mais c'est aussi pour ça que du coup dans la présentation on a tenu à apporter aussi un autre épreuve

  • Speaker #0

    le clairage sur le prix. On a effectivement voulu apporter la précision qu'il y avait cet impact des opérations petit prix, qui sont des prix de vente à moins de 5, moins de 6 euros à l'ouvrage, pour venir donner les clés de lecture de ce moins 37%, qui peut être très brutal en première lecture. Et puis il y a un autre phénomène qu'on a trouvé intéressant, alors émergent, mais intéressant, c'est justement ce format, ce changement de format sur le marché des comics. avec le développement d'une offre collector. Après, ça ne fait que six ans que je suis chez GFK, mais j'ai toujours évolué dans le marché des études et du chiffre en régie pub ou en start-up. Ce que j'ai retenu de mon expérience professionnelle, c'est qu'on peut faire dire ce qu'on veut à un chiffre. Donc, c'est là où GFK doit être dans son rôle de garant de la lecture de l'information. pour à la fois donner le contexte, la perspective de ce chiffre. Parce qu'on peut le prendre dans tous les sens et lui faire dire n'importe quoi.

  • Speaker #2

    En fait, on peut dire notamment cette année, quand vous regardez le marché de la BD de manière générale, il est en décroissance, notamment à cause du manga. Donc déjà, vous l'analysez avec ou sans manga, l'essentiel du recul. de la bande dessinée c'est du manga mais vous prenez un segment de la même manière que le comics vous prenez le segment de la bande dessinée jeunesse par exemple c'est pour revenir à la qualification c'est là où on a tout ce qui est BD patrimonial et notamment les grosses sorties de la fin d'année Astérix et Gaston Lagap il y a le fond que ça fait plus 30% mais si on les enlève eux exactement si vous prenez ce chiffre là c'est un segment qui augmente de plus 7% environ mais si vous enlevez ces deux titres vous êtes en recul donc en fait Si votre but est de montrer que la bande dessinée jeunesse, en l'occurrence, est en hausse, vous allez prendre le chiffre brut de base. Si vous voulez dire qu'à part quelques phénomènes, l'arbre qui masque la forêt, le marché est en recul, vous allez prendre le second chiffre. Et en fait, dans les deux cas, ça va être beaucoup plus complexe que ça parce qu'il va y avoir des phénomènes qui vont faire que... vraiment explicatifs, qui vont montrer que... Le marché est en recul ou en hausse selon le chiffre que l'on prend.

  • Speaker #0

    Et surtout, en fait, ce qui est toujours délicat dans notre exercice de commentaire, c'est qu'on donne une dynamique de vente. Et ce qui est compliqué à quelquefois apercevoir, c'est qu'en plus, on le fait sur un marché qui est dominé par la créativité. Et je pense que c'est ce qui est aussi quelquefois... difficile à entendre, c'est qu'on a l'impression qu'on vient juger un travail créatif, ce qui n'est pas du tout notre volonté ni notre rôle. Et je pense que ça peut aussi illustrer ou refléter quelques frustrations qu'il y a quand il y a des communiqués de presse de notre part sur le marché de l'édition, parce qu'on est sur un objet éminemment émotionnel. et que personne n'a envie de venir égratigner un objet qui nous a fait vivre des émotions fortes.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que c'est vraiment le fait que... Vous commentez sur des données très froides, simplement déchirantes. C'est-à-dire qu'on pourrait dire que même si on se limitait qu'à une seule BD, que cette BD-là n'a fait que 500 exemplaires, ça ne veut pas dire, en tout cas de la part de JFK, que la BD n'est pas bonne. Ça veut juste dire, par contre, clairement... elle n'a pas fait plus que 500 exemplaires.

  • Speaker #2

    Et ce n'est pas parce qu'une bande dessinée ou un titre n'a fait que 500 exemplaires que ce n'est pas une réussite. C'est vrai qu'on a tendance à... En plus, oui,

  • Speaker #1

    pour un propriétaire, s'il a tiré un mille exemplaires, pratiquement, il a vendu un excellent percheur d'oeufs.

  • Speaker #2

    Exactement. Ça dépend de l'éditeur, ça dépend de la mise en place qu'il a voulu faire, du nombre d'ouvrages qu'il a mis en place en magasin. Mais ça, c'est vrai que c'est la logique presque commerciale de l'éditeur que l'on va pouvoir voir et des magasins. Et il y a tout un autre pan. qui a à voir aussi, c'est l'expérience consommateur, c'est l'expérience de la personne qui a acheté son ouvrage et qui l'a apprécié, même s'il n'a fait que 5 ventes finalement.

  • Speaker #1

    Alors qu'on n'a que 20 minutes pour vraiment essayer de dresser toutes les tendances d'un marché, vraiment, ça se passe quand vous faites une grande réunion en disant bon, on a tous ces éléments à prendre, j'imagine que ça doit être le fruit de longues discussions aussi.

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est des longues discussions et Moi, j'ai la chance de travailler dans ce milieu. Je suis six ans que je ne m'ennuie pas, que je suis émerveillée tous les jours par le degré d'expertise des gens avec qui je travaille. Ils sont capables de venir expliquer le double chiffre après la virgule avec des dizaines d'années d'historique. Donc, c'est vraiment fabuleux. Et en même temps, dans ce cadre-là, c'est moi qui ai le stylo rouge, qui viens faire le rôle un peu... de censeur, mais de...

  • Speaker #1

    D'aiguilleur.

  • Speaker #0

    D'aiguilleur, oui, ou d'angle éditorial. Ce n'est pas vraiment mon rôle non plus parce qu'on doit rester dans une lecture objective du marché. Donc, en fait, je dois m'assurer que l'on couvre toutes les familles, que l'on donne les éléments que l'on appelle les causales pour venir dire pourquoi ça fait plus ou moins et qu'est-ce qui va expliquer le plus ou le moins au-delà d'une lecture. binaire des données et puis en fait il y a la problématique temps c'est fait qu'effectivement en 20 minutes il faut choisir ses messages et on en délivre déjà beaucoup en 20 minutes après c'est aussi toute la richesse de l'exercice c'est que l'objectif c'est de laisser aussi des portes ouvertes et c'est de générer les conversations on pourra prendre toujours le comics c'est ce qu'on a voulu laisser des portes d'ouverture, ne pas mettre en avant que des messages négatifs et donner en fait à réflexion sur d'autres formats. Le webtoon fait partie de ce genre d'ouverture. Ce sont des sujets qui ne sont pas encore 100% audités par GFK, mais que l'on suit et sur lequel on peut donner une forme d'avis en tant qu'observateur du marché. Et puis ce qui est très satisfaisant, c'est qu'aujourd'hui ça déclenche des conversations pour venir. analyser, triturer, comprendre, ouvrir le débat. Et en fait, c'est toute la richesse de l'exercice.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, je crois que pour moi, c'est bon. Et j'espère que pour les personnes qui nous ont écoutées, en tout cas, ils comprennent mieux comment marche GFK, quelles sont ses impératifs et ses dynamiques de fonctionnement. Et moi, personnellement, je suis très content d'avoir eu cet échange avec vous, parce que je pense qu'il y a aussi des choses qui étaient... pas forcément trop ultra clair pour moi et que maintenant j'ai mis en tête. Donc merci beaucoup, Laurent et Magali, d'avoir pris le temps de cette discussion.

  • Speaker #0

    Merci. Merci Arnaud.

  • Speaker #1

    Et je vous rappelle que si vous appréciez ces podcasts et tout le travail qui est fourni derrière, il faut le faire savoir, tout simplement, ça ne mange pas de pain, mais vous pouvez partager l'émission sur vos réseaux sociaux, on parlait autour de vous puisqu'on continuera bien entendu avec le podcast d'explorer le marché de la BD du comics particulièrement et s'il vous reste quelque chose après avoir fait vos achats en librairie n'hésitez pas à nous soutenir sur notre page Tipeee je vous remercie de nous avoir écouté et je vous dis à très bientôt pour le prochain podcast salut

Share

Embed

You may also like