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BDSM, fidélité et liberté sexuelle : deux femmes questionnent le couple et la souveraineté du corps. cover
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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

BDSM, fidélité et liberté sexuelle : deux femmes questionnent le couple et la souveraineté du corps.

BDSM, fidélité et liberté sexuelle : deux femmes questionnent le couple et la souveraineté du corps.

1h02 |26/05/2024
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Description

BDSM, fidélité et souveraineté sexuelle… Et si on remettait tout à plat pour s’autoriser à aimer et désirer autrement ?

Dans cet épisode inédit de Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, on explore la sexualité sous l’angle de la liberté, du corps, du plaisir, et de la conscience. Au micro de Sara et Angélica, deux invitées engagées et puissantes : Carlotta, directrice artistique du club BDSM parisien "Cris et Chuchotements", et Sabine, créatrice du compte "Fidélité mes fesses" et militante pour la souveraineté sexuelle.

À travers leurs récits, elles abordent la sexualité comme un espace d’exploration, de déconstruction et de connaissance de soi. Elles bousculent les normes du couple traditionnel, interrogent la jalousie, le besoin de contrôle, et nous invitent à revoir ce que signifient fidélité, consentement et liberté sexuelle.

Carlotta partage son parcours dans l’univers du BDSM, qu’elle décrit comme un art de vivre, une philosophie sensuelle, parfois artistique, toujours fondée sur des règles claires de respect et de communication. Elle nous parle de domination sans sexualité, de lectures érotiques, de performances corporelles et de la manière dont ces pratiques peuvent être libératrices.

Sabine, elle, défend la souveraineté sexuelle : l’idée qu’on ne doit jamais perdre la maîtrise de son propre corps, même dans une relation amoureuse. Elle interroge les schémas d’appropriation du corps de l’autre dans le couple, la peur de la liberté, et propose un modèle inspiré de l’amitié, dans lequel chacun·e reste libre et respecté·e.

Cet épisode s’adresse à toutes celles qui souhaitent vivre leur sexualité de façon plus libre, plus consciente, plus alignée avec leurs désirs profonds. Une conversation forte, audacieuse, pleine de nuances et de vérités qui dérangent… et libèrent.

🔥 Que vous soyez en couple, célibataire, polyamoureuse, curieuse, ou simplement en quête d’authenticité dans vos relations, cet épisode vous invite à embrasser votre désir, votre liberté, et votre flamme intérieure.

🎧 Flammes des Années 80, c’est le podcast qui accompagne les femmes dans leur développement personnel, leur bien-être et leur liberté d’être.

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🎙️ Flammes des Années 80 – Le podcast qui allume la femme.
Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, donc nous sommes toujours au mois de mai et on parle toujours de sexe. Et on a la chance aujourd'hui de recevoir Sabine et Carlotta, qui ont pas mal de choses à nous raconter, j'ai l'impression. Est-ce que vous voulez vous présenter ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Eh bien du coup, je m'appelle Carlotta, je suis la directrice du club Crier Chuchotement. C'est un club BDSM qui est à Paris depuis 27 ans.

  • Speaker #0

    Ah ouais, 27 ans ? Oui !

  • Speaker #1

    Ça fait combien de temps que tu es directrice là-bas ?

  • Speaker #3

    Ça fait deux ans et demi. Deux ans et demi déjà.

  • Speaker #0

    Ça ne fait pas 27 ans quoi. Non !

  • Speaker #3

    Mais on va dire que c'est comme une institution dans le domaine.

  • Speaker #0

    Et toi Sabine ?

  • Speaker #2

    Et moi je m'appelle Sabine et je suis la créatrice du compte Instagram qui s'appelle Fidélité mes fesses, où je parle de... de sexualité, de désir, d'amour, de couple, de souveraineté sur les corps et de féminisme aussi. C'est un couple qui se veut féministe.

  • Speaker #0

    Tout un programme. Et comment vous en êtes arrivée à vouloir exploiter cette partie-là qui fait partie un peu de la sexualité ? Parce qu'en club BDSM, on n'arrive pas comme ça à devenir directrice artistique. D'où ça vient cette envie ?

  • Speaker #3

    Moi, ça s'est fait vraiment par un... coup de chance quand même, un coup du destin, c'est qu'ils avaient besoin d'une personne pour faire un remplacement au bar et je travaille dans la nuit depuis que j'ai 17 ans. Et donc, j'étais travailler au bar et j'ai bien vu que j'avais des choses à vivre là-bas. J'ai vraiment senti fort qu'il y avait un truc qu'il fallait que je fasse dans ce lieu-là. Le lieu m'a tellement marquée que du coup, j'ai parlé avec le patron, puis comme il cherchait quelqu'un pour être directrice, je lui ai dit, vas-y, Ausha. Tu ne vas pas le regretter. Et donc, on a une super belle amitié, moi et le patron. On s'entend vraiment bien ensemble. On est une super belle équipe. Et c'est comme ça que j'ai commencé à bosser là-bas. Puis, plus le temps passe, plus j'ai de responsabilités, plus je prends d'initiatives, on va dire. Et ils me laissent la place pour explorer plein de choses, plein de thématiques de soirée, toutes sortes de...

  • Speaker #0

    Donc, qu'est-ce que tu fais ? Tu choisis les thèmes ? Explique-nous en quoi ça consiste.

  • Speaker #3

    Déjà... Je peux créer des thèmes de soirée avec toutes les idées qui vont me passer par la tête, mais aussi je vais un peu orchestrer les soirées qui sont organisées par taux de gens. On a des soirées dominatrices à tous les mois, et à chaque mois on trouve des dominatrices différentes qui vont aborder des sujets différents, qui vont faire des petites performances pendant les soirées. C'est vraiment beau parce que c'est tellement vaste le BDSM, c'est tellement varié tout ce qui peut se passer au club. Et on peut même faire des choses artistiques, des expositions de peintres qui vont faire des trucs un peu BDSM, ou avoir des gens qui viennent faire des signatures de livres, avoir des lectures érotiques. On a quelqu'un qui organise des soirées lecture érotique. Donc, c'est très, très beau parce que ça mêle l'art et le sexe. Et donc, ça donne encore plus de possibilités.

  • Speaker #1

    Tu fais notamment des soirées féline.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer ça ?

  • Speaker #3

    Ça, c'était la première soirée que j'ai organisée au club. C'était une soirée. que pour les femmes et une soirée qui est BDSM. Ce qui est beau, c'est que je me suis rendu compte, là ça fait deux ans que je fais la soirée, que les femmes, quand elles viennent à la soirée Féline, elles viennent pour le côté BDSM, mais elles viennent aussi pour le fait d'être entre elles et de pouvoir se rencontrer, se parler et que tout soit possible. Mais rien n'est forcé, rien n'est obligatoire. Ça veut dire qu'il y a beaucoup de femmes, elles viennent, elles se mettent leur plus belle tenue, elles s'habillent hyper sexy et elles viennent dans une ambiance très décontractée. où il n'y a pas de pression. Donc, c'est magique de pouvoir être là où on est et de faire... Tout est possible, en fait. Toutes les portes sont ouvertes, mais il n'y a pas d'obligation. Donc, ça, c'est chouette, ça.

  • Speaker #0

    Et si tu peux nous expliquer, parce qu'on a déjà fait une émission un peu sur le BDSM, c'est quoi pour toi le BDSM ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #3

    Le BDSM, ça va être tout ce qui est... Les lettres, déjà, BDSM, ça va être bondage, donc tout ce qui est le fait d'être attaché, les cordes, ça peut être avec des menottes, ça peut être avec... Les gens, ils font du BDSM, des fois, sans le savoir, chez eux, c'est la domination, la soumission, et le sadomasochisme. Donc, c'est vrai que quand on parle de BDSM, on pense à un truc, on pense tout de suite à Paul Fiction avec la boule dans la bouche. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ou 50 nuances de gré, ça, c'est un peu démocratiser le truc.

  • Speaker #3

    Souvent, les gens pensent qu'au club, c'est vraiment n'importe quoi. C'est sauvage, les gens se tabassent. C'est hard, tout le monde est complètement drogué. Mais en fait, c'est tout le contraire. C'est ça qui est beau. C'est qu'en fait, au club, les gens sont vraiment connectés les uns avec les autres. Parce que comme, possiblement, il peut y avoir des choses assez intenses qui se passent, il faut être complètement conscient de tout. de ce qui se passe. Sinon, il pourrait y avoir des conséquences. Donc, pour que ça se passe bien, il faut être connecté, il faut être alerte des réactions de l'autre. Et il y a beaucoup, beaucoup d'échanges qui se font entre les gens avant même de commencer à pratiquer. C'est ça qui est beau. C'est qu'au final, ça regroupe des gens qui ont une recherche sexuelle qui est plus poussée que pour moi dans un club libertin où c'est purement sexuel. Là, il y a un truc très psychologique, cérébral, avec toutes sortes de différentes... conditions. Les gens, ils peuvent venir, être complètement habillés, puis toute la soirée, ils vont être habillés, puis ils vont dominer, ils vont être habillés. Tu n'es pas obligé de te mettre à poil ou obligé de faire certaines activités. Tout est possible, en fait. Tous les paramètres sont là.

  • Speaker #1

    Et ça doit être, du coup, pour laisser entrer les gens, parce que j'imagine que ça doit être assez filtré. C'est quoi ? Tu as un vidéo où c'est vraiment que des gens que vous connaissez ? C'est une sorte de club où tu as tes habitués ? C'est des recommandations ?

  • Speaker #3

    En fait, tout le monde peut venir, mais c'est cher. Donc déjà, ça filtre de fou. Parce que les gens qui ne savent pas pourquoi ils viennent mettre les pieds, puis qui veulent faire du bordel ou je ne sais pas, qui sont bourrés, ils ne rentrent pas. Il faut payer pour rentrer. Donc déjà, les prix ne sont pas catastrophiques, mais le fait qu'il y ait un prix d'entrée, ce n'est pas comme dans le bar du coin où tu fais juste venir pour boire une bière. Des fois, les gens, ils passent devant, ils sont bourrés, ils veulent rentrer, mais c'est impossible. C'est juste impensable. Alors que n'importe qui qui a le bon dress code, ça veut dire qu'il vient bien en noir. et qui est prête à mettre le prix d'entrée, peut rentrer. Ce n'est pas fermer aux gens. C'est juste que, déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, on n'est pas sur une rue passante. On est à côté d'un commissariat. Déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, il faut que tu saches un peu où tu mets tes pieds. Et personne ne fait le con parce qu'il y a le commissariat à 50 mètres. Il faudrait vraiment être inconscient. Ça,

  • Speaker #1

    c'est pratique.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Ça te parle Sabine, ce qu'elle dit sur justement le consentement, puis aussi le besoin de se différencier, d'être dans sa propre vérité par rapport à sa sexualité ?

  • Speaker #2

    Ouais, complètement. Alors après, moi, sur mon compte Instagram, j'ai vraiment des réflexions très philosophiques et intellectuelles. Je ne suis pas du tout dans le concret comme ça, en tout cas pas encore. après c'est des milieux qui m'intéressent beaucoup et je pense que Tôt ou tard, je sauterai le pas. Enfin, voilà, c'est des choses qui m'intéressent beaucoup. En fait, ce que j'aime bien dans ces lieux et dans le discours que tu as par rapport à ce genre de sexualité ou à ces découvertes, c'est qu'en fait, ça encourage à s'explorer, en fait, s'explorer. On pourrait l'écrire de deux manières. Et c'est aussi un peu ce que je dis sur mon compte, c'est-à-dire que moi... comment j'en suis venue à créer ce compte, c'est que moi j'ai eu l'impression d'être beaucoup entravée dans ma sexualité, dans ma vie, parce que j'ai quasiment tout le temps été en couple. J'ai rencontré mon amoureux actuel quand j'avais 17 ans, j'en ai 36, donc il y a presque 20 ans. Et voilà, on a toujours eu un schéma très classique, monogame, où il était absolument hors de question d'aller faire du sexe à droite, à gauche, etc. Et en fait, moi ça m'a beaucoup entravée physiquement et puis psychologiquement et j'ai vraiment senti un gros malaise par rapport à ça. Pendant des années. Et en fait, petit à petit, la vie a fait que mon chemin a croisé des blogs, des articles, des podcasts qui parlaient de couples libres, de polyamour, de libertinage, etc. Après, moi, j'avais aussi une image très négative, justement, pas du polyamour, parce que ça, c'est un peu joli, c'est mignon, mais du libertinage. Enfin voilà, on croit vraiment que... Il y a la sexualité de couple monogame et puis n'importe quoi. Le gros délire où c'est dégueulasse, où tout le monde s'enfile dans les coins. Vraiment des trucs un peu... Un peu glauques. Et en fait, je me suis dit qu'il y a peut-être un juste milieu dans tout ça et qu'en fait, je peux peut-être très bien avoir mon histoire d'amour et puis vivre à côté des choses parce qu'en fait, ce n'est pas parce que je suis en couple que je ne peux pas avoir une vie. et une sexualité hors du couple. Et ça a beaucoup travaillé dans ma tête pendant des années. Après, j'ai eu une période un peu de célibat parce que je me suis séparée avec cet homme avec qui je suis de nouveau, où j'ai vécu un peu ce que j'avais à vivre. Et puis, on s'est remis ensemble. Mais on est reparti dans un schéma assez classique, comme si j'avais un peu tout oublié de ces réflexions-là. Et très vite, c'est revenu me travailler. Et voilà. Et donc, on en a parlé ensemble. On a cheminé un peu intellectuellement sur tout ça. et en fait à un moment j'avais eu tellement de réflexions dans la tête, j'avais lu tellement de choses, il y avait eu tellement de cheminement intérieur que je me suis dit, il faut que je partage ça, j'ai besoin de... Et j'avais l'impression qu'en fait, après j'ai aussi croisé la route du féminisme, entre guillemets. Et je me disais, en fait, personne ne parle de ça. Je trouvais que c'était trop binaire, en fait, et qu'il n'y avait personne qui disait, mais en fait, on est tous des corps différents, avec des besoins différents à différents moments de notre vie, et on a le droit d'explorer des choses différentes selon nos besoins. Et le couple n'a pas à être une entrave à ça. Et entraver ça, c'est... Enfin, je vais utiliser un terme un peu fort, mais c'est presque criminel, en fait. On n'a pas le droit d'interdire aux gens de disposer librement de leur corps. Et c'est devenu vraiment quelque chose de très profond en moi, enfin de très important. Et voilà, et donc du coup, c'est pour ça que j'ai eu envie d'ouvrir ce compte Instagram, il y a deux ans à peu près. Et voilà, et depuis, je partage plein de réflexions autour de ça, parce qu'en fait, quand on ouvre cette porte-là, on se rend compte que c'est un vaste champ. Et il y a souvent des choses qui me viennent, aussi par rapport aux réflexions qu'on me fait, aux retours qu'on me fait. Et en même temps,

  • Speaker #0

    ça fonctionne bien, puisque ça fait combien de... 20 ans quasiment que vous êtes ensemble. Donc il y a aussi... Peut-être que ce n'est pas le secret de la longévité du couple, de pouvoir justement, à un moment donné, explorer sa sexualité ou d'autres choses pour avoir toujours son partenaire. J'ai regardé depuis quelques mois, je suis aussi ton compte, et c'est vrai que ça ouvre l'esprit. Tu parles beaucoup aussi de l'honnêteté, que c'est extrêmement honnête, parce que le nombre de personnes qui vont aller voir ailleurs, mais que l'autre personne ne le sait pas et c'est caché, c'est peut-être même ça qui est excitant. Dans un sens, quand tu n'as plus cette barrière, est-ce que ça n'enlève pas aussi un peu d'excitation de se dire « Ah, je ne vais pas aller voir ailleurs, j'ai le droit. » Du coup, ça m'intéresse un peu moins. Je pense que c'est assez sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a beaucoup de couples qui se séparent à cause du fait qu'un couple, ça doit être exclusif. Parce que du coup, on n'a pas le droit d'aller voir ailleurs. Donc, on va mettre fin à une relation pour en entamer une autre. Alors qu'en fait, peut-être que cette relation, elle n'était pas finie. Peut-être qu'elle devait continuer. Peut-être que... Enfin voilà, on a des principes qui cadrent tout ça, qui sont... pas du tout alignés avec nos vies intérieures, et nos vies extérieures, parce qu'on fait des rencontres. En tout cas, moi, je pense qu'effectivement, pour qu'un couple dure, en tout cas, même s'il ne dure pas, parce qu'à la limite, la durée, bon, mais pour qu'un couple soit sain, je pense que chacun doit avoir une autonomie dans laquelle il peut faire ce qu'il veut, et je ne vois pas pourquoi le sexe ne ferait pas partie de ça, en fait. On est tout à fait d'accord pour dire qu'on a le droit d'aller danser en boîte avec ses copines, qu'on a le droit de partir un week-end avec ses copains. qu'on a le droit de manger ce qu'on veut, de s'habiller comme on veut, etc. Pourquoi le sexe, ce serait un truc à part ? En fait, ça, c'est ma grande question. Pourquoi c'est traité comme une activité à part ? Et pour l'instant, personne ne m'a donné une réponse que je trouve juste, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une réponse juste ?

  • Speaker #3

    Ce que je trouve, c'est qu'il y a vraiment un côté très d'appropriation, puis de sacré autour du sexe, surtout les gens qui ne sont pas dans les milieux BDSM ou liberté. ou sexe positif. Ils ont ce côté où est-ce que vraiment, c'est genre, t'es ma propriété, personne d'autre qui peut profiter de ça. Et c'est vrai qu'avec le BDSM, on peut déconstruire les interactions sexuelles. Est-ce que se faire masser les pieds par quelqu'un, c'est sexuel ? Pour la plupart des gens, non. Mais pour la personne qui te masse, peut-être que oui. Peut-être que pour cette personne-là, c'est genre le cœur de sa sexualité. Puis la sexualité, ça fait tellement de choses. Qu'est-ce qui concrètement est là ? acte sexuel, c'est que la pénétration ? Ou est-ce que, genre, voilà, je ne sais pas, je trouve que c'est assez dur de... Genre, tu vois. Ou est-ce qu'écrire des messages avec quelqu'un, envoyer des photos, tu sais, c'est qu'aujourd'hui, il y a tellement de manières de vivre de la sexualité sur plein de différents paramètres. C'est hyper compliqué de contrôler tout ça. Il y en a certains qui vont dire que même juste liker une photo sur Instagram d'une autre personne, c'est mal. Mais on ne peut pas faire arrêter les autres gens d'exister.

  • Speaker #2

    Absolument. C'est clair. Et comme la limite est tellement difficile à tracer, moi, je suis pour qu'il n'y ait pas de limite. Sur quoi on se base ? Sur quelle base on part pour dire que ça, c'est ma limite ? Après, les gens vont dire que la limite, c'est ce qui me fait mal. Mais dans ce cas-là, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si tu veux coucher avec moi et que je te rejette, je dois me forcer parce que sinon, ça va te faire mal ? On ne peut pas baser une loi du couple ou n'importe quelle loi sur juste le ressenti de la personne. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et puis je te rejoins sur quelque chose aussi, c'est par rapport au cadre, moi, de ce que j'ai compris pendant ces émissions du sexe, c'est que c'était hyper important de mettre le cadre et aussi l'émission qu'on avait sur le polyamour, c'est que tu peux tout faire avec ton partenaire tant que tu mets le cadre et tant que justement tu prends aussi en considération le fait de... c'est commun, en fait. Oui. C'est ça.

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Pour moi, l'histoire du commun, c'est très intéressant parce qu'on part du principe que quand tu es en couple, la sexualité, ça devient un truc en commun. Sauf qu'on reste deux corps distincts et on peut très bien avoir deux sexualités distinctes et il n'y a pas à ce que ça fonctionne ensemble. Et d'ailleurs, ça crée énormément de problèmes que ce soit un principe que ça fonctionne ensemble. Il y a plein de membres de couple dont la sexualité n'est pas raccord. Souvent, ça allait au début de relation parce qu'on est tout feu tout flamme, etc. Souvent, il y a des décalages qui s'installent. Sauf qu'en fait, on est un peu codépendants sexuellement parce qu'on a le droit de coucher qu'à l'intérieur du couple. C'est un espace commun. On n'a pas le droit d'avoir d'espace autonome à côté. Et du coup, ça crée des gros problèmes. C'est un peu à cause de ça qu'il y a des viols conjugaux, qu'il y a énormément de frustration. Ça arrive dans énormément de couples, ce genre de petits problèmes qui peuvent prendre énormément de place.

  • Speaker #3

    C'est hyper. complexe parce que d'un côté, c'est sûr qu'il faut apprendre à travailler sur son propre sentiment de possessivité et de jalousie. Parce que c'est surtout ça qu'il faut déconstruire pour accepter que l'autre aille des relations ou des vies en parallèle. C'est sur soi qu'il faut travailler le plus. C'est clair.

  • Speaker #0

    Ou juste des expériences.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #0

    Si on vient dans ton bar et qu'on a une expérience, ça ne veut pas dire que toute notre vie va s'arrêter à côté dans notre couple.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est clair. Puis il y a plein de gens qui viennent au club, qu'il y avait des histoires avec leur femme, ils partageaient ça. Puis à un moment, un des deux ne veut plus. Mais l'autre, il en a tellement besoin que du coup, tu te dis genre, ok, c'est fini. Tu ne peux plus aller au club, c'est fini. Maintenant, on ne fait plus de BDSM, par exemple. Il y a des gens, c'est hyper dur pour eux d'accepter qu'ils vont fermer cette porte-là, alors qu'eux, ils ont peut-être encore envie. Ça se peut très bien aussi qu'un des deux aille un chemin qui est différent de l'autre. Et c'est tellement triste de tout détruire, juste parce que sur un point, ça ne s'accorde plus.

  • Speaker #1

    C'est souvent du coup qu'effectivement, dans les couples communs comme ça, où tu partages tout, s'il y en a un qui décide d'arrêter un truc, l'autre s'est acté qu'il doit arrêter aussi le truc. Et ça, c'est quand même assez simple, parce que comme tu disais, c'est deux corps différents. Et là, tu as l'impression qu'à un moment donné, quand tu es un couple, tu ne fais plus qu'un. Et en fait, tu n'as plus ton libre-arbitre, tu n'as plus ta propre liberté,

  • Speaker #2

    en fait. Oui, et ça ne s'applique que au sexe. Parce que je veux dire, si un couple fait, je ne sais pas, de l'équitation ensemble pendant dix ans, et qu'à un moment, il y en a un, je ne sais pas, il fait une chute ou n'importe quoi, ou juste ça le lasse et puis il n'a plus envie de faire ça, et il ne va pas dire à l'autre ah ben non toi aussi t'arrêtes parce que moi j'arrête donc c'est mort enfin tu vois ça c'est... Ce serait bizarre, en fait. Tout le monde dirait, mais attends, c'est pas ton problème, il peut très bien continuer. Mais par contre, sur le sexe, ah ouais, là, tout le monde dit, ah oui, oui, je comprends.

  • Speaker #3

    Mais puis, ça peut aller super loin. Et sur le sexe, il y a des gens, carrément, ils ne veulent pas que leur chéri regarde du porno ou je ne sais pas quoi. On veut tellement contrôler l'autre dans des détails qu'on n'est même pas avec lui, on ne sait même pas ce qui se passe, même pas avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Mais même la masturbation, bien entendu. Attends, mais ça veut dire que tu ne m'aimes pas, tu t'es masturbée. Non, mais on est dans un... Sinon, quand tu pousses le truc et quand... incroyable en fait.

  • Speaker #3

    On se permet tout en fait. C'est ça qui est terrible. En fait, qui donne la loi de qu'est-ce qui est correct, qu'est-ce qui n'est pas correct ? Chacun fait à...

  • Speaker #2

    On ressent le si personnel et du coup, effectivement, dans ce cas-là, c'est la porte ouverte à tout.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois du coup que c'est peut-être parce que toi qui cherches un peu aussi, qui t'interroges là-dessus, est-ce que tu crois que c'est dû, par exemple, dans d'autres pays, à la polygamie, des choses comme ça ? Est-ce que tu crois que c'est parce qu'on est descendant du christianisme, par exemple, et donc c'est un truc assez... En fait, les religions, elles nous ont vraiment mis ce carcan-là. Et je ne sais pas, on est resté coincé dedans et on a du mal à arrêter ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça viendrait de là, quoi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, moi, je pense que c'est... En fait, si on remonte, si on fait un petit peu d'histoire... En fait, on avait des mœurs assez libérées jusqu'au Moyen-Âge, jusqu'à la Renaissance, en fait, pendant le Moyen-Âge. En tout cas, en Occident, on va dire en France, en Europe, pour cadrer un peu les choses. On avait des mœurs assez libérées au Moyen-Âge, etc. Et en fait, à la Renaissance, c'est vraiment... Enfin, c'est une des... Il y a toujours plusieurs... C'est toujours multifactoriel, mais disons... En fait, quand on a commencé à amasser du capital, il y a eu vraiment une grosse problématique autour de l'héritage. Il fallait vraiment savoir que... Donc, c'est les bourgeois qui amassaient du capital. Il fallait qu'ils sachent que les enfants à qui ils léguaient leur patrimoine, leur capital, étaient leurs enfants biologiques. Et donc, il y a toute une... pensée, un système autour du contrôle de la fécondité du corps des femmes qui s'est mis en place. Et là-dessus, les religions se sont évidemment emparées du truc. Ça a continué comme ça. Ça date plutôt de la Renaissance et puis ça s'est paré de tout le discours romantique qu'on connaît aujourd'hui. Hollywood y a saupoudré un petit peu de paillettes. Tout ça s'est paré de... Je pense que la... C'est vraiment venu de là, à la base. Alors, on pourrait dire, oui, il y a d'autres interprétations, mais en tout cas, c'est une des interprétations possibles. Je ne sais même pas si c'est tant la religion ou si c'est plus... Pour moi, c'est plutôt des contraintes presque un peu matérielles, en fait, qui ont fait naître ça. Et la religion a rajouté un discours moral, voilà. Et après, Hollywood, les séries américaines ont rajouté un discours paillette, voilà. Mais je pense qu'à la base, c'est plus un truc du patriarcat et de la transmission, des transmissions matérielles, en fait. que ce n'est. Et en fait, aujourd'hui, on est tellement dans un discours à la fois moral et à la fois romantico-paillette sur le sujet qu'on a du mal à s'en extraire. C'est vraiment devenu une culture. Et c'est très, très difficile de penser les choses autrement. C'est vraiment très difficile. Même le féminisme a du mal. Même les femmes féministes qui remettent en question radicalement le couple, l'amour et tout, c'est dur d'avoir un discours aussi subversif.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça va dans les deux sens. Si on veut la liberté pour nous, il faut l'accepter pour l'autre aussi. Donc, il faut déjà accepter que l'autre va peut-être avoir des envies, des besoins ou va peut-être faire des choses de son côté. et moi je pense que le... pour moi, de mon point de vue, c'est que personnel, mais quand il y a une certaine sorte de respect, quand tu donnes l'impression quand même à l'autre qu'elle a vraiment une importance pour toi, ça ne veut pas dire se retourner sur tout le monde dans la rue. Je pense qu'il faut savoir aussi donner la vraie valeur à la personne qui partage ta vie. Puis je pense qu'il y a des gens, ils ont vraiment de la difficulté à donner une vraie attention à la personne qui partage leur vie et ça va créer aussi énormément de jalousie. Tu as des mecs, Donc... tu vas être en couple avec eux, ils vont draguer toutes les serveuses qu'ils vont croiser, puis ils vont faire peut-être consciemment créer de la jalousie dans leur couple, en donnant l'impression que le gazon est toujours plus vert ailleurs. Puis je pense qu'il y a quand même un vrai lien avec ça. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait. Oui, eux, ils nous saoulent. Oui, c'est ça. C'est unique le gay. Mais oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver à des femmes aussi. Absolument. Mais ça peut être dans l'autre sens. Tu peux avoir des femmes, ça peut être aussi dans les deux sens, ce côté aussi par rapport à s'approprier une personne. Mais ça, ce n'est pas de l'amour au final. C'est de l'appropriation. Ce n'est pas du tout de l'amour véritable, comme on peut l'entendre entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais en fait, moi, ce que je pense en plus, c'est que ces mauvaises attitudes, ces comportements irrespectueux, sont aussi dus au fait que, en fait, c'est bon, je suis en couple, j'ai ma meuf. Donc, en fait, on s'en fout un peu de comment je la traite parce qu'elle est à moi, elle m'appartient. En fait, c'est trop sécurisant tout ça. Si justement, on savait que l'autre ne nous appartient pas vraiment, qu'à tout moment, on sait qu'à tout moment, il peut se barrer, Je pense que si on avait vraiment conscience que l'autre est un corps à part qui ne nous appartient pas, on le respecterait beaucoup plus. Je pense qu'il y aurait beaucoup plus de respect parce qu'on aurait conscience que l'autre est une personne. Et je trouve que le couple nous enlève ça aussi. L'autre, c'est devenu mon objet. Et ça, c'est hyper problématique. Et je pense qu'il y a plein de comportements irrespectueux dans les couples, qui viennent des hommes comme des femmes, qui sont aussi dus à ce truc-là. C'est bon, je l'ai sous moi, je l'ai verrouillé. Du coup, je peux un peu faire ce que je veux.

  • Speaker #1

    Du coup, il n'y a pas d'entretien de la relation puisqu'elle est acquise.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis sur l'objet, parce qu'en BDSM, on peut décider de devenir une table, une chaise, mais d'une façon assez décidée et pour un plaisir. Et c'est ça qui est marrant, parce qu'on peut décider, mais quand on le décide, ce n'est pas du tout la même chose que quand on va le subir. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #2

    Oui, puis c'est temporaire.

  • Speaker #3

    Déjà, le fait de s'objectiver, ce qui est super intéressant, c'est que l'autre personne avec qui tu interagis, ça l'intéresse. Si tu fais la table, puis la personne s'en fout. que tu sois une table. Ça n'a pas de sens, en fait. C'est que tout est par rapport au lien cérébral que tu as avec la personne, par exemple, qui te domine. Tu vois, moi, par exemple, si je demande à quelqu'un de faire ma table, ben la personne, je vais demander à quelqu'un que ça lui plaît, déjà. Parce que je sais que ça ne sera pas le même genre de table que si la personne, ça la fait chier. Parce que tu as toutes sortes de soumis. Et il y a des gens, par exemple, être un objet, ça va vraiment les faire kiffer. Parce que tu vas jouer avec le fait qu'ils sont un objet. c'est sexuel ou c'est pas sexuel, mais ils vont aimer être ton objet, t'obéir et te servir à ce moment-là, tu vois, comme un objet. Mais tu y portes attention à l'objet. C'est pas juste un objet que tu oublies dans un coin puis que t'en as rien à foutre, sinon ça n'a pas de sens. Ben, je crois, en tout cas. Si tu oublies l'objet, ça fait partie du jeu. Mais ça fait partie du jeu, donc c'est vraiment très fort cérébralement, voilà. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des objets insolites ?

  • Speaker #3

    Ben, par exemple, par rapport au... club, on n'a pas énormément d'événements autour des objets. Mais moi, je trouve ça cool de transformer les gens en objets. Comme par exemple, on a eu une soirée où il y avait une femme chandelier, où elle s'était fait coudre des pompiers de chandelier dessus, puis elle tenait des bougies. Donc ça, c'était un très, très beau moment. C'est une dominatrice qui avait créé cette soirée chez nous. Et donc, ça, c'était dingue. souvent, on va avoir la chaise, on va avoir la table, on va avoir des trucs comme ça. Il y a des gens qui sont spécialisés pour transformer les gens en objets. Donc, ça peut prendre des proportions. Non, mais c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est incroyable.

  • Speaker #3

    Maison Chardon, d'ailleurs, elle aime beaucoup ça. Oui,

  • Speaker #0

    elle nous a parlé un petit peu de cette table. Qu'est-ce qu'elle nous a raconté d'autre sur les objets ? On a parlé beaucoup de table, en fait.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est vrai que c'est la table qui revient.

  • Speaker #3

    Oui, c'est le plus facile. C'est le premier truc qui nous vient à l'idée. C'est plus facile à tenir aussi. La table, ça ne demande pas trop de... de défaut physique, parce que l'objet humain, il faut qu'il puisse tenir sa posture.

  • Speaker #1

    Et on parlait de religion tout à l'heure. C'est quoi le délire christique avec le BDSM ? Parce qu'il y a un vrai lien quand même.

  • Speaker #3

    J'ai envie de dire que c'est quand même eux qui ont inventé le truc. Parce que, je veux dire, ils se fouettent eux-mêmes. Le sadomasochisme, c'est quand même clairement... Toute l'éconographie BDSM, elle vient de là-bas, parce que c'est quand même... Je me fais mal parce que j'aime Dieu, donc je vais me faire mal parce que j'ai péché. C'est quand même... Voilà, ils l'ont inventé, le truc. Toi, nous, après, on ne fait que le reproduire au club. On s'inspire de ceux qui ont fait le truc avant. Parce que même quand tu regardes Dieu sur la croix, c'est quand même tout un délire extrêmement BDSM. Nous, on ne plante pas des clous dans les mains des gens, mais on peut mettre des aiguilles. Non, mais la religion chrétienne, elle est... extrêmement à BDSM. Puis c'est la soumission à un dieu, puis le fait de s'empêcher d'avoir du sexe, la chasteté, la ceinture de chasteté. Il y a plein de gens qui viennent au club avec des cages de chasteté, des hommes qui viennent avec des cages de chasteté et puis il y a tout ce délire de dire « t'as pas le droit de te toucher tant que je te donne pas la permission d'avoir la clé de la cage de quelqu'un » ou même il y a des gens, ils se touchent jamais puis ils enlèvent jamais leur cage pendant des mois. quoi c'est C'est vraiment énormément en lien, je trouve, avec la religion chrétienne. Et ça doit être pour ça aussi que c'est beaucoup plus répandu dans des pays où il y a cette religion-là. Le BDSM n'est pas partout dans tous les pays.

  • Speaker #2

    C'est plus un bouddhiste.

  • Speaker #3

    Après, en Asie, ils font du shibari. En Asie, je ne veux pas non plus m'avancer, je ne connais pas trop le sujet. Mais évidemment qu'au Japon, ça vient d'abord le shibari. tout le délire avec la croix, avec les martinets. Je pense que c'est quand même plus...

  • Speaker #0

    Il est peut-être un peu transgénérationnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, par rapport à vos sexualités, comment vous les vivez ? Toi, tu nous as un petit peu expliqué, mais est-ce que tu peux développer par rapport à toutes les idées que tu as ? En pratique, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #2

    Pas grand-chose. Non, non, en vrai, moi, c'est aussi pour ça que je pense que je suis un peu un cas bizarre. parce qu'en gros, moi, j'ai un compte qui parle de sexualité libre, d'autonomie, de souveraineté sur son corps, etc., que chacun doit pouvoir faire. Mais en vrai, je pense que les gens, au premier abord, ils doivent me prendre pour un peu une dévergondée ou quelqu'un qui a une sexualité très prolifique, très libérée. Mais en fait, pas du tout. Moi, je suis en couple depuis des années et je suis plutôt monogame, en fait. C'est juste que je me laisse la liberté d'autre chose et il m'arrive d'avoir des petites aventures. Enfin, là, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais... Voilà, là, ces dernières années, j'ai plutôt vécu des micro-trucs, des petits flirts, où des fois, il n'y avait même rien qui se passait, que des grandes histoires. Je ne suis jamais trop allée en club. Je ne suis pas très sexuelle comme fille, je n'ai pas de sextoy, je ne suis jamais allée en club libertin, je suis un peu vanille. Après, j'adore vivre dans un corps libre, en fait, et je sais que tôt ou tard, je pense que j'essaierai des choses.

  • Speaker #0

    mais ça m'intéresse l'idée me suffit ça m'intéresse,

  • Speaker #2

    après c'est pareil je me laisse porter par la vie, je me dis à un moment il y aura une occasion qui se présentera et peut-être qu'à un moment j'aurai aussi une aventure plus poussée avec une autre personne à côté de mon couple etc mais c'est vrai que globalement après j'ai pas du tout une vie très olé olé quoi

  • Speaker #1

    Et quand t'as amené ça à ton copain, ça a été facile pour lui de le recevoir ? Ça a créé une évidence ?

  • Speaker #2

    Non, non, ça a été un très très long chemin. C'était un très très long chemin. Ça a commencé il y a plusieurs années, on vivait à l'étranger. Et lui, en fait, c'est quelqu'un qui était plutôt assez jaloux. Et bon, pareil, nous, on a grandi dans des familles un peu catholiques, justement. Enfin, voilà, c'était pas... Enfin, c'était un peu genre, tu rencontres la personne tôt, tu te maries, tu fais des gosses.

  • Speaker #0

    On a quand même des familles assez ouvertes, mais disons qu'on était un peu dans ce schéma-là. Jusqu'à nos peut-être 25 ans, jamais on n'aurait pensé qu'on pouvait vraiment vivre autrement. Ou alors, il fallait qu'on se sépare. Et quand j'ai commencé à amener le sujet du couple libre, ça a été compliqué. En même temps, ça a été assez libérateur. Parce qu'en fait, c'est comme si j'amenais une vérité sur moi au sein de notre couple. Et qu'ils se disaient, finalement, je sais bien qu'elle est comme ça et je ne peux rien y faire. Donc, j'ai qu'à l'accepter. Bon, et puis ça a été un peu compliqué, mais assez fluide finalement. Après, on a été séparés géographiquement, donc on a un peu fait nos vies chacun de notre côté. Et là, de nouveau, quand on a de nouveau habité dans le même pays et que j'ai remis le sujet sur le tapis, ça a de nouveau été un peu compliqué. C'est toujours un peu un va-et-vient. Ça progresse, mais c'est pas...

  • Speaker #1

    C'est par étapes, quoi. Si jamais, aujourd'hui, les gens nous écoutent et se disent « Ah, ça me trotte dans la tête » , ça va être un processus. C'est pas en deux secondes.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais c'est clair. Sur mon compte, j'avais demandé à des gens de me dire un peu pour eux combien de temps ça prenait un peu d'installer ça, quoi. Et ce qui revenait, c'était de la part de thérapeutes, notamment, c'était que ça prenait plusieurs années, quoi. Trois ans, à peu près, en moyenne. et voilà moi mon compagnon actuel il n'est pas ultra serein à l'idée que je fasse euh ma vie. Et d'ailleurs, je ne pense pas que je lui raconterai tout ce que je fais. Enfin, voilà, il arrive. Si je lui ai une histoire à côté, je peux très bien la garder pour moi aussi. Enfin, voilà. Tout ça, c'est en construction. C'est un cheminement. Ça prend du temps. Et ça prend beaucoup de discussions. Ça prend beaucoup de soins. Il faut mettre du soin dans tout ça, parce que sinon, il faut mettre de la patience. De l'amour. De l'amour, oui, évidemment. C'est clair. D'autant que lui, il ressent beaucoup moins ce besoin-là. Lui, il est beaucoup plus monogame dans son cœur, on va dire. Alors que moi, je me sens quand même assez polyamoureuse. Je sais très bien que ça résonne beaucoup plus avec ce que je vis intérieurement. Ça ne s'est pas imposé comme une évidence. C'est toujours en construction, toujours en cheminement, mais ça va dans le bon sens. Donc,

  • Speaker #2

    ça va.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, Carlotta ?

  • Speaker #2

    Moi, par rapport au BDSM, ça m'intéressait depuis... Depuis que j'ai commencé à travailler dans la nuit, depuis que j'ai eu environ 18-19 ans, je travaillais déjà dans des soirées à Montréal qui étaient très fétichistes et tout ça. Et ça m'a toujours interpellée. Mais depuis que je travaille au club, ça a vraiment pris une grande place dans ma vie. Je veux dire que maintenant, ça fait vraiment partie de ma vie privée et ma vie sociale. C'est moi, je veux dire, c'est quelque chose qui fait partie de mon quotidien. et beaucoup de mes interactions avec eux. les gens autour de moi, j'ai beaucoup d'amis que j'ai rencontrés au club. Voilà, c'est comme une autre dimension qui est rentrée dans ma vie. Parce que je peux avoir des interactions BDSM sans nécessairement avoir des vies sexuelles avec les gens. Ça peut être juste certaines formes de domination. Et donc, pour moi, ça marche. Parce que ce n'est pas comme si j'étais polyamoureuse ou comme si j'avais plein de partenaires sexuels. C'est autre chose, c'est d'autres sortes d'interactions.

  • Speaker #0

    Qui sont indéfinissables, en fait. C'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait...

  • Speaker #2

    Des liens, quoi.

  • Speaker #0

    Ça ne rentre pas dans les cadres culturels et sociétaux de la société. Du coup, ça brouille les pistes.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est cool, parce que chacun a leur propre recherche et limite. Par exemple, la maison Chardon, ça lui arrive souvent quand on va en soirée ensemble, qu'elle m'attache en soirée. Elle, elle est vraiment dans un couple monogame. On ne fait pas de sexualité ensemble. Il n'y a rien de sexuel qui se passe. C'est vraiment BDSM. Mais c'est hyper intense parce que le chibari, c'est super intense. C'est des sensations vraiment fortes. Ça te fait vraiment partir loin dans ta tête. Donc, on a ce lien-là entre nous. Et c'est super beau ce que ça nous fait vivre. Mais je ne pourrais pas mettre ça dans une case polyamour. Chacun, on a ce truc-là entre nous qui fonctionne. Avec une autre personne. Ça va être encore autre chose. Ça va être complètement des interactions différentes. Comme moi, au club, j'ai mon soumis. C'est ma soumise. C'est une travestie. Et donc, elle vient au club. Elle s'habille en femme. Elle s'appelle Anna. Et donc, elle vient travailler pour moi au club pour être ma soumise à tous les soirs où je travaille. Puis, on fait du BDSM ensemble. Je la domine des fois à la fin de la soirée, des fois pendant la soirée, comme j'ai envie. Et c'est vraiment beau comme relation, mais ce n'est pas comme une relation polyamour. C'est un autre. formes de liens.

  • Speaker #3

    Ça ne dégénère jamais sur une histoire, cette arrivée du coup où il y a de l'amour vraiment cérébral qui rentre là-dedans, où tu sois un peu perturbée.

  • Speaker #2

    Ça peut être perturbant, mais ce qui est beau, c'est qu'avec les personnes qui sont autour de moi, le cadre nous convient parfaitement. C'est dans le sens que c'est des gens avec qui j'aurais... je ne me serais pas mis en couple, mais que du coup, l'histoire, comment elle se construit, on aime, les limites nous conviennent, ça nous plaît. Puis surtout, avec Maison Chardon, par exemple, c'est du chibari, c'est elle qui me domine, mais avec, par exemple, Anna, c'est moi qui domine, et donc comme moi, je domine Anna, j'aime, elle aussi, elle apprécie que je lui mette des limites, puisqu'on a des limites, ça crée une sorte de... Je ne sais pas, c'est beau aussi, c'est ça qu'on peut apprécier dans le... dans le BDSM, on peut vraiment apprécier le fait qu'on n'a pas accès à tout. C'est la personne qui domine, qui va nous ouvrir peut-être les portes, ou pas, mais il faut respecter ce truc, ce cadre, en fait.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça me fait penser un peu à être acteur, en fait. Quand tu vas dans un film, tu as deux mois de tournage, c'est ton mec, c'est ta nouvelle famille, c'est tes enfants. Oui. Et après, ça arrive qu'il y ait des histoires d'amour, mais des fois, tu crées des liens qui sont différents. Et puis, si tu tournes régulièrement, tu peux avoir plein d'enfants. Moi, j'ai plein d'enfants de fixe. Jamais mes enfants. Mais tu crées ce lien. Et c'est ça, je trouve que c'est assez marrant. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à ce parallèle, de vivre des choses un peu hors réalité, qui font partie de ta vie, parce que c'est quand même toi qui les vis. Mais ce n'est pas non plus... C'est comme une bulle. C'est autre chose. Ça fait partie de... Je ne sais pas si c'est un bon exemple.

  • Speaker #2

    Ça peut ressembler à ça. Puis ça aussi, un lien comme avec l'amitié. Par exemple, on a des amis avec qui on va parler de certains sujets. On n'a pas tous les mêmes relations avec tous nos amis. Moi, c'est comme si du coup, il y avait encore un paramètre en plus. Ou est-ce que tu as un ami qui te masse les pieds ? Tu n'as pas d'amis qui... Que des fois, tu lui mets des fessées. Mais tu ne couches pas avec. Ça ne me viendra pas à l'idée. Parce que le côté sexualité plus classique, c'est... encore une autre sphère que je partage pas au club.

  • Speaker #0

    Et en même temps, justement, je rebondis sur l'amitié parce qu'en gros, il y a beaucoup de gens qui me posent la question « Ouais, mais comment vous faites ? Quelles sont les règles que vous établissez avec vos amants ? » Et moi, je leur dis « Mais en fait, on a un référentiel très simple de comment traiter les gens correctement, c'est juste l'amitié. En fait, il faut juste traiter les amants, les amoureux, les partenaires sexuels comme on traiterait nos amis. C'est-à-dire, il n'y a pas à se prendre la tête sur il faut donner un temps égal, enfin voilà, on On ne se pose pas toutes ces questions-là dans l'amitié. Les choses sont fluides, elles se passent naturellement. Et moi, je leur dis, voilà, pour moi, mes amants, si j'en avais, actuellement, je n'en ai pas, mais pour moi, c'est juste des amis avec qui on couche ensemble, avec qui on peut avoir des sentiments plus forts, en tout cas d'un autre ordre que les sentiments purement amicaux. Mais sinon, il faut les traiter pareil. Il n'y a pas de... Et voilà, et pour moi, en fait, il y a aussi beaucoup de choses. En fait, dans le polyamour ou le couple libre, etc., on essaye de recalquer les règles du couple, c'est-à-dire on essaye de trouver des trucs... cadré, très normé, il faut placer des règles, des limites, il faut discuter et tout. Et moi, j'ai envie de dire mais en fait, oubliez tout ça, juste passez dans un autre paradigme. Et en plus, on a des modèles, c'est l'amitié. En fait, appliquez l'amitié à vos amours et en fait, il n'y a plus besoin de réfléchir à rien parce qu'on sait déjà comment ça marche. Et je trouve que quand on place les choses comme ça, les choses deviennent beaucoup plus... On voit beaucoup plus ce que ça pourrait donner, en fait, si on s'autorisait à vivre nos amours comme on vit nos amitiés, en fait. Et ça n'empêche pas d'être en couple, parce qu'on peut très bien avoir aussi une place spéciale pour un meilleur ami, une meilleure amie, qui peut être un peu au-dessus des autres, avec qui peut-être on fait une coloc, peut-être même on fonde une famille, ça arrive. Et voilà, le couple n'a pas à être exclu de ça, on peut très bien vivre ses amours comme ses amitiés tout en étant en couple, parce que cette personne-là, il s'avère qu'elle a une place plus spéciale, on cohabite avec elle, peut-être on fait famille, etc. Et voilà, pour moi, il y a vraiment un paradigme à changer. Je voulais rebondir sur ça par rapport à ce que tu dis sur ce qu'on fait. Je ne vois pas pourquoi le sexe devrait... Pour moi, les partenaires sexuels peuvent être comme des amis avec une forme de sexualité ou une autre.

  • Speaker #2

    Oui. C'est clair que, comme dans l'amitié, je trouve qu'il y a beaucoup d'amour. Moi, les gens qui sont mes amis, je les aime. Je veux qu'ils soient heureux. Je les accepte avec toutes nos différences, puis avec leurs facettes. C'est ça qui est cool. C'est beau de pouvoir avoir plein de gens qu'on aime autour de soi, puis de pouvoir interagir avec eux, avec qui, sur différents tableaux.

  • Speaker #0

    Oui, puis vivre des parts de soi qui sont différentes en fonction des gens avec qui on est vie.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'un homme ou une femme, un amoureux ou une amoureuse, on demande beaucoup. Ça doit prendre toutes les... ça doit faire tout. Tu dois cocher toutes les cases comme on en a envie, quand on en a envie. C'est un peu une mission impossible. J'ai l'impression des fois de se dire, on va savoir durer pendant 20 ans et on va devoir évoluer ensemble. C'est-à-dire tout ce qu'on aime quand on veut. C'est compliqué, quoi. Je trouve que c'est des solutions qui ont l'air chouettes.

  • Speaker #2

    Moi, je pars déjà du principe que la personne, je lui donne la liberté que je veux qu'on me donne. Donc, je ne vais pas faire chier l'autre, mais il ne faut vraiment pas qu'il me fasse chier. C'est sûr. C'est sûr que si on est très insupportable dans le truc où on veut tout contrôler, on ne peut pas s'attendre à ce que l'autre nous donne la liberté après de faire ce qu'on veut. Il faut au moins donner ce qu'on veut recevoir. Au revoir.

  • Speaker #1

    Et tu caractérisais bien tout à l'heure en disant que du coup, ta vie sexuelle qui est complètement à part, est-ce que ça l'influence ? Est-ce que le fait que justement, tu aies ces expériences BDSM de plus en plus, tu as senti une différence dans ta sexualité « intime » ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Moi, c'est clair que ça influence ma sexualité parce qu'on va dire que du sexe vraiment… Je ne sais pas comment on peut définir le sexe vraiment classique. Je trouve que bon, tout le monde s'amuse à sa manière. Mais moi, il faut qu'il y ait une dimension, on va dire, un peu cérébrale. Je vais en avoir besoin et je vais le mettre en place. Je n'arriverai pas à être satisfaite si c'est juste du sexe. Il faut qu'il y ait un truc un peu... Un jeu de... Ce n'est pas compliqué, ça ne demande pas nécessairement des accessoires ou quoi que ce soit, mais c'est mental. Il faut que cérébralement, il y ait une espèce de jeu de pouvoir ou quelque chose qui touche à mon cerveau.

  • Speaker #1

    Oui, qui te stimule.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est comme ça que ça le dit. Cérébralement aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Le BDSM, c'est extrêmement cérébral. On a bien compris.

  • Speaker #2

    Je le dis beaucoup parce qu'on voit tout de suite l'aspect... Les gens pensent tout de suite, mettons, au fouet, au martinet. Il y a ce côté sensoriel où il te fait mettre des coups de fouet, des coups de martinet. Mais le côté cérébral, pour moi, c'est ce qui donne une profondeur à tout ça. Parce que si... tu te fais mettre des coups de martinet par quelqu'un qui, on va dire, ta maîtresse ou ton maître ou peu importe, ton envie de recevoir va être différente, puis ta sensation, ton ressenti va tellement être différent que c'est pour moi même pas la même activité. Je veux dire, on peut ne pas tant aimer la douleur, mais avoir des super beaux moments à se faire mettre des coups de martinet par la personne à qui on est le soumis ou la soumise. Donc, l'aspect cérébral, il joue énormément. Puis, je pense que dans le sexe, le cérébral a tellement une grande place. Il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #3

    Et comment tu rencontres un soumis ou une soumise ? Comment ça se fait, cette relation ? Parce que c'est...

  • Speaker #2

    C'est assez marrant parce qu'au club, ça peut se faire super naturellement. En fait, les gens vont venir, ils vont se parler, ils vont se rencontrer. La semaine dernière, j'animais un événement sur les dominatrices. Du coup, il y a des gens comme ça, on leur parle, on fait une petite séance d'impact avec du martinet ou avec le cravage. tout ça. Puis après, on va voir si la... Moi, je vois s'il y a une... Un lien qui se fait, même par rapport à la personne, si elle se laisse aller ou pas. Est-ce qu'il y a un feeling entre vous, comme quand tu embrasses quelqu'un ? Tu t'embrasses quelqu'un, tu ne peux rien ressentir, ça peut être nul ou juste pas la bonne personne pour toi. Ou tu peux embrasser quelqu'un et faire genre, wow, il s'est passé un truc. C'est un peu pareil avec le BDSM. Genre, est-ce que quand tu interagis avec l'autre, est-ce qu'il se passe quelque chose ? Est-ce que tu ressens un échange d'énergie ou pas ? Puis après, tu vois si vous avez aussi des... vous êtes tombés crochus dans les choses qui vous intéressent à explorer. Parce qu'il y a plein de manières d'explorer le BDSM. Il y a des gens qui vont vouloir des trucs... Ils vont vraiment vouloir avoir de la douleur, ils vont vraiment être masochistes. Mais si toi, ça ne t'intéresse pas d'être dans cet aspect-là, tu vas peut-être trouver des gens qui vont plus vouloir un côté sensuel ou de la contrainte à être attaché, mais ils ne veulent pas nécessairement avoir mal. C'est que c'est tous les paramètres. C'est ça qui est beau, c'est que tout est possible, en fait. Tu as des gens qui vont être soumis, qui ne veulent pas avoir mal du tout. bisez Il y a plein de choses à faire avec quelqu'un qui ne veut pas avoir mal.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça,

  • Speaker #3

    parce qu'on a appris la dernière fois qu'insoumis n'était pas forcément majeur.

  • Speaker #2

    Ouais,

  • Speaker #3

    ouais. Pour moi, c'est vrai que la différence, elle ne se faisait pas.

  • Speaker #2

    Ouais, ce qui est beau, c'est qu'il y en a qui adorent le service. Genre, moi, j'adore ça. Il y a des gens, leur plaisir, c'est de te servir. Tu leur dis, vas-y, fais-moi un café maintenant, ramène-moi le café, fais-moi ci, fais-moi ça, je fais n'importe quoi. Puis tu sens que leur plaisir de servir, il est... C'est justement, c'est presque sexuel, dans le sens qu'être au service de sa maîtresse, de sa domina, c'est déjà une joie en soi. T'as pas besoin de les taper pour qu'ils soient heureux. C'est beau, mais après, justement, tu peux lui demander de faire le meuble. Maintenant, fais la table pour le café.

  • Speaker #0

    Pour le café,

  • Speaker #3

    tu l'as ramené.

  • Speaker #2

    Ouais, ça peut être hyper sensuel, comme ça peut être très aussi sadique et hard. laisser des grosses marques et il peut y avoir du sang et tout, ça peut être vraiment très intense en termes de sensations comme ça peut être vraiment tout doux.

  • Speaker #3

    Et en parlant de rencontres, Sabine, par exemple, quand tu rencontres d'autres hommes et que toi, tu expliques ta situation, genre, eux, c'est plutôt bien pris ou ils comprennent nos concepts parce que peut-être que comme c'est pas... ton mec principal, peut-être que ça les dérange moins, ils comprennent un peu mieux le... Le concept, il accepte mieux, du moins ?

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que globalement, là, moi, maintenant, ma façon d'expliquer les choses... Enfin, en fait, je pense que je suis beaucoup plus assumée aujourd'hui, assurée. Donc, quand j'en parle, de toute façon, je parle de moi. Je ne parle pas forcément de mon compte au premier venu. Mais voilà, je leur dis que moi, je suis quelqu'un d'indépendant, que pour moi, dans mon couple, ça se passe comme ça et que je ne peux pas faire autrement. Et je suis très vulnérable et honnête dans... Et pour l'instant, je n'ai jamais eu de gens... Alors après, tu as toujours un peu des gens qui disent « Mais comment ça marche ? » Oui, tu as toujours quelques... Ce n'est pas mal reçu, mais tu as toujours des gens qui s'interrogent, qui te posent des fois des questions un peu bizarres. « Ah oui, mais des fois, tu retrouves ton mec, alors que tu viens de te faire troncher par un autre. » « Non, ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe. » C'était un peu des clichés comme ça. Après, c'est plus complexe. Ça peut être très bien reçu comme ça dans la discussion. Puis des fois, tu rentres dans une relation, peut-être un peu de séduction ou de flirt, etc., voir un peu plus. Et en fait, il y a quand même des... réticences qui se mettent en place parce qu'on a tellement baigné dans un truc pas comme ça que, enfin là j'ai eu une petite aventure récemment avec un mec et au début il était super open sur le polyamour, machin, trop cool et tout, il trouvait ça super et tout. On a commencé à avoir une petite histoire très vraiment, très très rapide mais assez vite j'ai senti qu'en fait il y avait un truc qui bloquait et en fait ça a eu du mal à sortir et je l'ai vraiment titillé pour que, et en fait au bout d'un moment il a... Il a fini par sortir, et c'est sorti assez violemment, où j'ai compris que ça le frustrait énormément de ne pas pouvoir se projeter dans une relation un peu de couple, peut-être avec moi. En plus, on s'était vus très peu de fois, donc ça a démarré tout juste. Et tout de suite, le mec m'a dit, je ne veux pas d'une relation comme ça, clandestine, où je me contente des miettes. Alors qu'on n'avait rien construit, donc j'avais envie de dire, mais ça vient d'où ces reproches ? Il n'y a rien pour l'instant, donc je ne vois pas du tout. mais il avait projeté tout ça en fait il avait projeté qu'il allait être mon Mon petit... Oui, voilà, mon bouche-trou. De temps en temps, j'allais l'appeler parce que mon mec n'était pas là. J'ai trouvé ça vraiment dommage, d'autant qu'il avait l'air super open sur le truc au début. Donc, des fois, c'est compliqué. C'est quelque chose qu'on sait après, quand on commence à évoluer dans ces formes relationnelles, qu'on s'expose à beaucoup de déceptions. Mais des fois, les déceptions ne viennent pas des gens qu'on s'attendait. Parce qu'à l'inverse, tu peux rencontrer des gens qui... Sur le coup, son couple monogame, on l'a très fermé sur ça. Et puis, en fait, quand on commence à en parler, finalement, ils sont là, ah ouais, c'est intéressant. Et puis, voilà, moi, ça m'est arrivé d'avoir des aventures avec des mecs qui avaient des copines et qui étaient monogames, monogames. Et puis, en fait, finalement, quand ils le vivaient, ils se disaient, ouais, en fait, c'est cool et ça fait du bien, quoi. Et j'étais là, bah oui, ça fait du bien. Ouais, bah ouais, ça fait du bien. C'est exactement ce que je dis. Ça fait du bien, c'est important. c'est existentiel en fait de ces choses-là Alors que dans le discours, ils auraient été les premiers à me dire « ouais, non, mais moi, je suis fidèle et tout » , quand ils le vivaient intérieurement, là, ils se disent « il y avait autre chose qui s'ouvrait » . Et ça, c'est beau aussi à voir.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu sens aussi que quand tu vis des histoires à côté, ça t'inspire dans ta sexualité avec ton mec ? Est-ce que ça peut te redonner une sorte d'énergie sexuelle ?

  • Speaker #0

    Oui, ça entretient clairement ma libido, un mot qui s'éteint complètement quand je suis bridée. enfin voilà Et ouais, c'est clair que quand ça se concrétise, pas tous les quatre matins, mais quand ça se concrétise, je sens bien que j'ai un regain de vitalité, de libido. Ouais, complètement. Et en général, ça ramène dans le couple de l'énergie, de la joie et de l'amour.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est super important d'entretenir ça, la flamme, justement. Oui, parce que je pense qu'un des problèmes, justement, quand tu es dans un couple hyper cadré. et très hermétique, c'est qu'à un moment, tu peux te faire chier avec l'autre, puis si tu n'as pas d'inspiration qui vient de l'extérieur, puis que les deux, vous vous enlisez, puis que vous avez finalement toujours les mêmes positions, toujours le même petit rituel, avec les mêmes trucs qui se passent au même moment. Honnêtement, c'est dur de rester excité. Je ne vois pas comment les gens font.

  • Speaker #0

    Moi non plus, je ne vois pas. Je ne comprends pas.

  • Speaker #2

    Alors que tu peux avoir même des discussions avec d'autres personnes, ou même un flirt, mais sans qu'il soit nécessairement concrétisé. Juste le fait de ressentir... Le désir de quelqu'un d'autre peut te donner toi le désir en toi, puis après, tu vas le projeter, même le ramener dans ton énergie.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça hyper dommage que quand un couple, quand la flamme s'éteint, tout ce qu'on propose au couple, c'est des choses à l'intérieur du couple. Mais tu as envie de dire, il y avait une métaphore que j'avais lue sur un blog que j'aimais bien, c'était qu'un couple sans sexualité, enfin après, on peut être un couple sexuel, il n'y a aucun problème, mais disons que... Quand les deux personnes sont... C'est comme un moteur sans huile. Et que ce n'est pas honteux d'aller emprunter de l'huile à l'extérieur pour remettre un peu d'huile dans le moteur. Parce que sinon, ça frotte, ça frictionne et ça ne va pas. Et je trouve ça dommage qu'on dise qu'un couple... Pour ranimer la flamme, il faut acheter de la lingerie, il faut écouter des podcasts. Mais tout à l'intérieur. On ne peut jamais ranimer la flamme avec peut-être d'autres expériences à l'extérieur. Tout doit rester, comme tu dis, hermétiquement bien fermé. et C'est tellement dommage. On se coupe de tellement de bonheur. Pourquoi ? Parce qu'on est jaloux. Tout ce qu'on peut vivre à côté, c'est tellement de belles émotions. Après, ça peut être douloureux aussi, mais il y a tellement de bonheur à trouver là-dedans que s'arrêter à juste... On est jaloux et se couper de tout ça, mais c'est tellement dommage.

  • Speaker #2

    Il y a plein de choses que des fois, dans ton couple, tu ne pourras jamais avoir. Parce que les gens sont d'une façon. On ne peut pas être tout et son contraire. On ne peut pas être tout à la fois. puis t'as des... des gens avec qui ils vont t'offrir un truc mais si tu as des besoins qui sont tellement variés et différents, tu vas juste toujours être butée à avoir pas ce que tu veux parce que personne ne sent qu'elle ne te remplit pas, qu'elle ne te satisfait pas puis elle se sent mal puis au final, c'est encore moins excitant. C'est bien, je veux dire. C'est ça qui est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais non, mais c'est hyper compliqué. Alors moi, ça m'énerve aussi quand je lis des trucs genre il faut parler de vos besoins et tout mais j'ai envie de dire mais moi, mon besoin, c'est d'être embrassée par quelqu'un de nouveau. Aïe, qu'est-ce que tu veux dire ça ? Il ne peut pas changer. Mon besoin, c'est d'avoir une diversité de corps, de toucher une nouvelle peau, parce que c'est nouveau, parce que c'est génial, un premier baiser. Mais qu'est-ce qu'il y a de meilleur que ça dans la vie ? Qu'est-ce que je vais dire à mon mec ? Je lui donne un premier baiser. Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? Il ne peut pas me donner un premier baiser. C'est fini. On est à notre douze-millième baiser. C'est terminé. Donc oui, il faut communiquer vos besoins. Mais si il met besoin, il ne peut pas parce qu'il ne peut pas. Il ne pourra jamais être quelqu'un différents, il ne peut pas avoir un autre corps que le corps qu'il a, il ne peut pas avoir une autre peau. Et donc, tu as envie de dire, tout le monde reconnaît qu'un premier baiser, c'est génial. Donc, pourquoi on devrait s'en couper ? À partir du moment où on est en couple, c'est terminé pour le restant de nos jours. Mais quel dommage ! On ne peut pas tout trouver à l'intérieur du couple. Il y a des choses qu'on ne peut pas ou qu'on ne peut plus, qu'on ne pourra plus. On ne pourra plus jamais vivre avec quelqu'un avec qui on est en couple depuis 5 ans, 10 ans. La passion des débuts, ce n'est pas possible. On la connaît par cœur, cette personne, c'est fini. Et c'est OK que ce soit fini. Mais pourquoi s'interdire de vivre avec quelqu'un d'autre ? Ou alors, S'autoriser à le vivre, mais en passant par l'opération désastreuse d'une rupture. C'est dommage, en fait.

  • Speaker #2

    C'est dommage de tout détruire parce qu'il y a un truc qui ne fonctionne plus. Et c'est vrai qu'on a envie que ce soit la passion du début pour toujours, mais c'est clairement pas possible. Ça peut être magnifique, ça peut être une belle passion, mais pour ça, il faut vraiment travailler dessus. Il ne faut pas être paresseux. Il faut vraiment se donner les moyens. Oui, c'est clair.

  • Speaker #1

    Toi, t'es polyamoureuse aussi dans ton...

  • Speaker #2

    Non. Ça te donne envie, du coup,

  • Speaker #0

    tu prends des...

  • Speaker #2

    C'est en fait le truc que moi, je ne peux pas imaginer dans le polyamour. C'est tout l'aspect mettre vraiment les cartes sur table. Ça ne fait pas partie de ma personnalité. Je suis incapable de faire ça. Je pourrais... En fait, moi déjà, j'accepte qu'il y ait une part d'ombre. Vraiment. Genre, je ne suis pas jalouse. Genre, je veux dire, je veux laisser mes partenaires avoir leur vie. Mais je n'ai pas envie qu'on mette... tout à plat. En fait, j'ai pas envie qu'on met tout à plat, puis qu'on se donne des règles, puis qu'on se dise ça tu peux, ça tu peux pas, ça tu peux, ça tu peux pas. Donc, ce côté polyamour, je trouve que c'est chouette quand les gens en parlent. Mais quand ça devient un truc avec une vraie discussion, avec une vraie... comme un contrat, quoi. Comme un espèce de truc où il faut expliquer. Puis, j'ai entendu des blogs, justement, sur ça. Puis, je voyais comment les autres le vivaient. Puis, je me suis dit, aïe, je crois pas que c'est ça pour moi. Le BDSM, j'ai la possibilité d'avoir plein de relations où les gens n'ont pas le droit d'être jaloux les uns des autres. Non, mais je veux dire qu'on n'est pas sur un système de jalousie, de possessivité. Pareil, moi, je donne la liberté aux gens avec qui je joue de faire ce qu'ils veulent. Mais il y a ce truc où je me sens vraiment nourrie. Je peux faire ce que je veux dans le terrain de jeu du BDSM. Je peux rencontrer des nouvelles personnes quand je veux. Je peux avoir quand même des sensations nouvelles, puis des réinteractions nouvelles. Donc, ça me permet de me sentir satisfaite, on va dire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve aussi que le polyamour, tel qu'on en parle beaucoup dans des blogs ou des podcasts, ça reprend les codes de l'amour en couple monogame. Et ça les étend à plus de personnes. Mais sinon, c'est la même chose. Il faut être fidèle les uns aux autres. Il faut que tout le monde soit d'accord. que tu rencontres une nouvelle personne. Il n'y a pas de liberté, en fait, finalement. Tu as la liberté d'être en oppression avec plus de personnes qu'une. C'est tout. Mais pour moi, effectivement, je trouve ça dommage. C'est pour ça que moi, à chaque fois que je parle de polyamore, je prends énormément de pincettes.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est plutôt du couple libre ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est du couple libre. En fait, moi, mon concept central, vraiment, que je mets souvent sur la table, c'est la souveraineté sexuelle. Pour moi, c'est rester souverain sur son corps. Ou l'autonomie sexuelle. Mais j'aime bien le terme de souveraineté, je trouve que c'est plus fort encore. C'est rester souverain sur son corps, quoi qu'il arrive. Et tu as toujours la possibilité. Alors après, il y a des espaces communs dans le couple, donc tu n'es pas forcé de ramener quelqu'un chez toi dans le lit conjugal.

  • Speaker #2

    Tu peux avoir des aides comme ça.

  • Speaker #0

    Ou présenter à tes gamins ton nouvel amant sans que ton mec soit au courant. Mais dans ton espace de liberté qui doit exister. tu as le droit de faire ce que tu veux. Et effectivement, tu n'as pas à rendre de comptes. Et si tu veux garder ton gérard d'un secret, tu as le droit. L'autre n'a pas à venir te réclamer des comptes sur ce que tu as fait. Je suis assez d'accord sur... On n'a pas à tout mettre carte sur table.

  • Speaker #2

    Moi, ça brise. De mon point de vue, si, mettons, j'ai mon copain qui me raconterait qu'il a embrassé une nana la veille et qu'il rentrait avec elle. Honnêtement, moi, ça ne va pas m'exciter. Ça ne va pas me faire genre « Oh, raconte-moi les détails. » Je ne sais pas mon... Mon univers érotique. S'il y a des choses qui se passent comme ça, je préfère pas le savoir. Puis comme je suis pas jalouse, même si quelqu'un me raconte « Oui, j'ai vu ton mec embrasser une fille » , je vais être comme « Ouais, d'accord. » Ok, d'accord. Mais bon, j'ai pas besoin qu'on me raconte tout pour me sentir au cœur du sujet.

  • Speaker #0

    C'est une façon de refaire rentrer le contrôle par la petite porte, pour moi, de faire ça. Mais il faut lâcher prise, en fait, sur ces choses-là. Il faut lâcher prise sur le fait que l'autre, il s'appartient, quoi. C'est un corps souverain. Et il faut bien l'accepter, en fait, pour vivre des relations saines, je pense.

  • Speaker #1

    C'est ce que vous disiez tout à l'heure, et c'est ça qui est vachement intéressant. C'est juste ton rapport de toi à toi. C'est ce que tu disais aussi. Comment est-ce que tu t'aimes suffisamment pour te nourrir suffisamment pour qu'au final, tu n'aies pas besoin que quelqu'un vienne, entre guillemets, te nourrir et que toi, tu te nourris tellement seul que t'es libre, t'as besoin. Tu partages des interactions et en fait, t'es bien quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    Puis aussi, je veux dire, si la personne, quand t'es avec elle, tu sens que t'es vraiment importante pour elle à ce moment-là, qu'elle donne tout son attention, moi, c'est ça qui compte le plus pour moi. Genre, il y a des gens avec qui tu vas être, justement, je parlais tout à l'heure, mais le fait d'être avec certaines personnes qui te donnent l'impression toujours que le gazon est plus vers ailleurs, ça, ça ne m'intéresse vraiment pas. C'est ce genre de personnes-là que je fuis, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu fais avec quelqu'un, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Ouais, si la personne est capable de te donner cette sensation bête. son soleil à ce moment-là, voilà, j'ai pas besoin de savoir ce qu'il fait quand je suis pas là, quoi. Je m'en fous.

  • Speaker #3

    On est purement aussi dans l'instant présent, de ce que tu vis sur l'instant présent avec l'autre personne, c'est ça qui est sacré, c'est ça que tu construis sur le moment. Après, ce qui se passe ailleurs, ça appartient à chaque individu de ce qu'il va en faire,

  • Speaker #2

    quoi. des fois les gens ils sont fidèles mais ils se font chier quand ils sont ensemble bravo bisexuelle de merde mais fidèle il fait chier pendant 20 ans c'est clair c'est clair génial donc on arrive à la fin de l'émission sur cette note positive

  • Speaker #1

    Est-ce que vous voulez dire un mot pour la fin ? Qu'est-ce que vous avez envie de rajouter ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais une petite question par rapport au BDSM. Parce qu'en fait, ça m'intéresse aussi. Parce que je pense que c'est un très bon moyen, justement, de neutraliser la jalousie. Enfin, le BDSM ou le... Enfin, voilà, toutes ces expériences un peu particulières. Enfin, comment dire ? Très subversives, en fait, par rapport à la sexualité un peu classique que la plupart des gens vivent, je pense. Je pense que ça peut vraiment, en fait, modifier des choses dans la tête, vraiment qui font que t'arrives à... à mieux maîtriser ta jalousie. Et je voulais savoir si tu avais un truc à dire. C'est pas vraiment un mot de la fin, c'est plus une question, du coup. Je me suis fait attirer quand tu parlais. Et du coup, je voulais savoir si ça te parle, du coup...

  • Speaker #2

    Ben, moi, personnellement, j'ai déconstruit mon sentiment de jalousie par rapport au fait... Pour moi, c'était plutôt par rapport au fait que je sais qu'on peut jamais savoir ce que les gens font à l'extérieur du moment que t'es avec eux. Puis que d'un côté... pour ne pas être déçue, je me dis de toute façon, dis-toi que les gens sont, voilà, ils sont comme ils sont puis personne n'est parfait. Puis avec le BDSM, tu peux donner des limites. Si le problème, c'est vraiment le côté génital, le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un d'autre, tu peux avoir plein d'autres interactions qui sont possibles sans nécessairement avoir le côté pénétration. Souvent ça, le truc le plus évident à la tête quand on pense à tromper, c'est souvent ça. Mais...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas exactement comment, toi, ça pourrait t'aider par rapport au fait de gérer le concept de jalousie, mais tu peux peut-être prendre cette sensation de jalousie puis en faire autre chose avec un côté cérébral. Parce que la jalousie, c'est une émotion qui peut être transformée, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, être transformée, être sublimée par des jeux comme ça. Parce qu'en fait, être jaloux de quelqu'un et vouloir le contrôler, c'est vouloir le dominer. Et en fait, en jouant ça, parce qu'au final, le BDSM, c'est un peu du... Du jeu aussi. Du coup, ça te met dans une posture de recul, en fait, par rapport à ton émotion. Et je pense qu'il y a moyen de la transformer vers autre chose. Et bref, c'est un domaine qui m'intéresse. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens aussi qui me disent ça, qui me disent « Mais comment on fait ? On est trop jaloux. » Et je pense qu'il y a des techniques. Ça se dompte, la jalousie, les émotions. On peut faire des thérapies, mais je pense que ça, ça peut être aussi une forme thérapeutique. J'ai une amie qui fait du BDSM et elle m'a beaucoup parlé de l'aspect thérapeutique de tout ça, qu'elle pense qu'elle avait aidé dans ses complexes et ses traumatismes, etc. à dépasser tout ça. Et donc, je pense aussi à dépasser la jalousie. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça peut faire découvrir ton corps dans son intégralité. Moi, je n'ai rien contre le sexe classique, j'adore ça, mais au lieu de juste axer sur une partie, ce qui est beau, c'est que ça... Est-ce que, je ne sais pas moi, griffer le dos de quelqu'un, est-ce qu'elle s'est trompée ? C'est qu'au final, tu peux avoir des moments hyper intenses où tu regardes la personne, tu ne la vois plus pareil après, mais tu n'as pas couché avec elle.

  • Speaker #2

    Peut-être que la jalousie, c'est nourri par la frustration beaucoup. Et du coup, si tu la transformes, justement, comme tu disais, si en fait tu nourris ce sentiment par autre chose, donc tu n'es plus frustrée. Donc en fait, elle n'a plus lieu d'exister parce que tu l'as acceptée. Et en plus, tu l'as transmuté dans quelque chose.

  • Speaker #0

    En tout cas, je souhaite aux gens de travailler là-dessus parce que ça fait tellement mal gratuitement, la jalousie. C'est même pas du mal qu'on a envie d'avoir.

  • Speaker #3

    On va tous venir faire un petit stage de BNF. Et

  • Speaker #2

    Karl-Fab va nous initier à tout ça.

  • Speaker #3

    On va se faire une soirée.

  • Speaker #0

    Ouais, il faut.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu as un petit mot pour la fin, toi, que tu voulais rajouter ?

  • Speaker #0

    Ben moi, je dirais aux gens qui vous écoutent justement que ça vaut la peine de s'explorer quand on en ressent l'envie. Parce que je pense que quand on le fait tard, avec des envies qu'on a depuis longtemps, on se dit « Merde, j'aurais dû y aller plus tôt. » J'aurais dû franchir le cap, j'aurais dû pas avoir peur. Parce que la peur qu'on peut avoir de ne pas venir au club, c'est juste de se dire « Je vais peut-être pas aimer ça. » Au pire, si on n'aime pas ça, on ne revient pas. Mais si on aime ça...

  • Speaker #3

    Et puis on peut juste regarder, on n'est pas obligé de faire quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Jamais. Si on obligeait les gens, ça serait criminel. Viens te faire fouetter sur la croix. C'est obligé. C'est un ordre.

  • Speaker #3

    Bon, bien sûr, c'est bonne parole. On va vous dire à la semaine prochaine. Et revenez, sinon, vous envoie Carlotta. Voilà.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

  • Speaker #3

    En tout cas, merci de nous avoir partagé toutes ces... Je sais pas le mot.

  • Speaker #0

    C'est une belle parole. La bonne parole. merci d'avoir partagé tout ça avec nous c'était d'avoir prêché la bonne femme oui telle les catholiques putain on a le matériel comme à l'époque bon

  • Speaker #3

    bah nous on vous dit à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures oui merci merci flamme des années 80 le podcast qui allume la femme

Description

BDSM, fidélité et souveraineté sexuelle… Et si on remettait tout à plat pour s’autoriser à aimer et désirer autrement ?

Dans cet épisode inédit de Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, on explore la sexualité sous l’angle de la liberté, du corps, du plaisir, et de la conscience. Au micro de Sara et Angélica, deux invitées engagées et puissantes : Carlotta, directrice artistique du club BDSM parisien "Cris et Chuchotements", et Sabine, créatrice du compte "Fidélité mes fesses" et militante pour la souveraineté sexuelle.

À travers leurs récits, elles abordent la sexualité comme un espace d’exploration, de déconstruction et de connaissance de soi. Elles bousculent les normes du couple traditionnel, interrogent la jalousie, le besoin de contrôle, et nous invitent à revoir ce que signifient fidélité, consentement et liberté sexuelle.

Carlotta partage son parcours dans l’univers du BDSM, qu’elle décrit comme un art de vivre, une philosophie sensuelle, parfois artistique, toujours fondée sur des règles claires de respect et de communication. Elle nous parle de domination sans sexualité, de lectures érotiques, de performances corporelles et de la manière dont ces pratiques peuvent être libératrices.

Sabine, elle, défend la souveraineté sexuelle : l’idée qu’on ne doit jamais perdre la maîtrise de son propre corps, même dans une relation amoureuse. Elle interroge les schémas d’appropriation du corps de l’autre dans le couple, la peur de la liberté, et propose un modèle inspiré de l’amitié, dans lequel chacun·e reste libre et respecté·e.

Cet épisode s’adresse à toutes celles qui souhaitent vivre leur sexualité de façon plus libre, plus consciente, plus alignée avec leurs désirs profonds. Une conversation forte, audacieuse, pleine de nuances et de vérités qui dérangent… et libèrent.

🔥 Que vous soyez en couple, célibataire, polyamoureuse, curieuse, ou simplement en quête d’authenticité dans vos relations, cet épisode vous invite à embrasser votre désir, votre liberté, et votre flamme intérieure.

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Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, donc nous sommes toujours au mois de mai et on parle toujours de sexe. Et on a la chance aujourd'hui de recevoir Sabine et Carlotta, qui ont pas mal de choses à nous raconter, j'ai l'impression. Est-ce que vous voulez vous présenter ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Eh bien du coup, je m'appelle Carlotta, je suis la directrice du club Crier Chuchotement. C'est un club BDSM qui est à Paris depuis 27 ans.

  • Speaker #0

    Ah ouais, 27 ans ? Oui !

  • Speaker #1

    Ça fait combien de temps que tu es directrice là-bas ?

  • Speaker #3

    Ça fait deux ans et demi. Deux ans et demi déjà.

  • Speaker #0

    Ça ne fait pas 27 ans quoi. Non !

  • Speaker #3

    Mais on va dire que c'est comme une institution dans le domaine.

  • Speaker #0

    Et toi Sabine ?

  • Speaker #2

    Et moi je m'appelle Sabine et je suis la créatrice du compte Instagram qui s'appelle Fidélité mes fesses, où je parle de... de sexualité, de désir, d'amour, de couple, de souveraineté sur les corps et de féminisme aussi. C'est un couple qui se veut féministe.

  • Speaker #0

    Tout un programme. Et comment vous en êtes arrivée à vouloir exploiter cette partie-là qui fait partie un peu de la sexualité ? Parce qu'en club BDSM, on n'arrive pas comme ça à devenir directrice artistique. D'où ça vient cette envie ?

  • Speaker #3

    Moi, ça s'est fait vraiment par un... coup de chance quand même, un coup du destin, c'est qu'ils avaient besoin d'une personne pour faire un remplacement au bar et je travaille dans la nuit depuis que j'ai 17 ans. Et donc, j'étais travailler au bar et j'ai bien vu que j'avais des choses à vivre là-bas. J'ai vraiment senti fort qu'il y avait un truc qu'il fallait que je fasse dans ce lieu-là. Le lieu m'a tellement marquée que du coup, j'ai parlé avec le patron, puis comme il cherchait quelqu'un pour être directrice, je lui ai dit, vas-y, Ausha. Tu ne vas pas le regretter. Et donc, on a une super belle amitié, moi et le patron. On s'entend vraiment bien ensemble. On est une super belle équipe. Et c'est comme ça que j'ai commencé à bosser là-bas. Puis, plus le temps passe, plus j'ai de responsabilités, plus je prends d'initiatives, on va dire. Et ils me laissent la place pour explorer plein de choses, plein de thématiques de soirée, toutes sortes de...

  • Speaker #0

    Donc, qu'est-ce que tu fais ? Tu choisis les thèmes ? Explique-nous en quoi ça consiste.

  • Speaker #3

    Déjà... Je peux créer des thèmes de soirée avec toutes les idées qui vont me passer par la tête, mais aussi je vais un peu orchestrer les soirées qui sont organisées par taux de gens. On a des soirées dominatrices à tous les mois, et à chaque mois on trouve des dominatrices différentes qui vont aborder des sujets différents, qui vont faire des petites performances pendant les soirées. C'est vraiment beau parce que c'est tellement vaste le BDSM, c'est tellement varié tout ce qui peut se passer au club. Et on peut même faire des choses artistiques, des expositions de peintres qui vont faire des trucs un peu BDSM, ou avoir des gens qui viennent faire des signatures de livres, avoir des lectures érotiques. On a quelqu'un qui organise des soirées lecture érotique. Donc, c'est très, très beau parce que ça mêle l'art et le sexe. Et donc, ça donne encore plus de possibilités.

  • Speaker #1

    Tu fais notamment des soirées féline.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer ça ?

  • Speaker #3

    Ça, c'était la première soirée que j'ai organisée au club. C'était une soirée. que pour les femmes et une soirée qui est BDSM. Ce qui est beau, c'est que je me suis rendu compte, là ça fait deux ans que je fais la soirée, que les femmes, quand elles viennent à la soirée Féline, elles viennent pour le côté BDSM, mais elles viennent aussi pour le fait d'être entre elles et de pouvoir se rencontrer, se parler et que tout soit possible. Mais rien n'est forcé, rien n'est obligatoire. Ça veut dire qu'il y a beaucoup de femmes, elles viennent, elles se mettent leur plus belle tenue, elles s'habillent hyper sexy et elles viennent dans une ambiance très décontractée. où il n'y a pas de pression. Donc, c'est magique de pouvoir être là où on est et de faire... Tout est possible, en fait. Toutes les portes sont ouvertes, mais il n'y a pas d'obligation. Donc, ça, c'est chouette, ça.

  • Speaker #0

    Et si tu peux nous expliquer, parce qu'on a déjà fait une émission un peu sur le BDSM, c'est quoi pour toi le BDSM ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #3

    Le BDSM, ça va être tout ce qui est... Les lettres, déjà, BDSM, ça va être bondage, donc tout ce qui est le fait d'être attaché, les cordes, ça peut être avec des menottes, ça peut être avec... Les gens, ils font du BDSM, des fois, sans le savoir, chez eux, c'est la domination, la soumission, et le sadomasochisme. Donc, c'est vrai que quand on parle de BDSM, on pense à un truc, on pense tout de suite à Paul Fiction avec la boule dans la bouche. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ou 50 nuances de gré, ça, c'est un peu démocratiser le truc.

  • Speaker #3

    Souvent, les gens pensent qu'au club, c'est vraiment n'importe quoi. C'est sauvage, les gens se tabassent. C'est hard, tout le monde est complètement drogué. Mais en fait, c'est tout le contraire. C'est ça qui est beau. C'est qu'en fait, au club, les gens sont vraiment connectés les uns avec les autres. Parce que comme, possiblement, il peut y avoir des choses assez intenses qui se passent, il faut être complètement conscient de tout. de ce qui se passe. Sinon, il pourrait y avoir des conséquences. Donc, pour que ça se passe bien, il faut être connecté, il faut être alerte des réactions de l'autre. Et il y a beaucoup, beaucoup d'échanges qui se font entre les gens avant même de commencer à pratiquer. C'est ça qui est beau. C'est qu'au final, ça regroupe des gens qui ont une recherche sexuelle qui est plus poussée que pour moi dans un club libertin où c'est purement sexuel. Là, il y a un truc très psychologique, cérébral, avec toutes sortes de différentes... conditions. Les gens, ils peuvent venir, être complètement habillés, puis toute la soirée, ils vont être habillés, puis ils vont dominer, ils vont être habillés. Tu n'es pas obligé de te mettre à poil ou obligé de faire certaines activités. Tout est possible, en fait. Tous les paramètres sont là.

  • Speaker #1

    Et ça doit être, du coup, pour laisser entrer les gens, parce que j'imagine que ça doit être assez filtré. C'est quoi ? Tu as un vidéo où c'est vraiment que des gens que vous connaissez ? C'est une sorte de club où tu as tes habitués ? C'est des recommandations ?

  • Speaker #3

    En fait, tout le monde peut venir, mais c'est cher. Donc déjà, ça filtre de fou. Parce que les gens qui ne savent pas pourquoi ils viennent mettre les pieds, puis qui veulent faire du bordel ou je ne sais pas, qui sont bourrés, ils ne rentrent pas. Il faut payer pour rentrer. Donc déjà, les prix ne sont pas catastrophiques, mais le fait qu'il y ait un prix d'entrée, ce n'est pas comme dans le bar du coin où tu fais juste venir pour boire une bière. Des fois, les gens, ils passent devant, ils sont bourrés, ils veulent rentrer, mais c'est impossible. C'est juste impensable. Alors que n'importe qui qui a le bon dress code, ça veut dire qu'il vient bien en noir. et qui est prête à mettre le prix d'entrée, peut rentrer. Ce n'est pas fermer aux gens. C'est juste que, déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, on n'est pas sur une rue passante. On est à côté d'un commissariat. Déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, il faut que tu saches un peu où tu mets tes pieds. Et personne ne fait le con parce qu'il y a le commissariat à 50 mètres. Il faudrait vraiment être inconscient. Ça,

  • Speaker #1

    c'est pratique.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Ça te parle Sabine, ce qu'elle dit sur justement le consentement, puis aussi le besoin de se différencier, d'être dans sa propre vérité par rapport à sa sexualité ?

  • Speaker #2

    Ouais, complètement. Alors après, moi, sur mon compte Instagram, j'ai vraiment des réflexions très philosophiques et intellectuelles. Je ne suis pas du tout dans le concret comme ça, en tout cas pas encore. après c'est des milieux qui m'intéressent beaucoup et je pense que Tôt ou tard, je sauterai le pas. Enfin, voilà, c'est des choses qui m'intéressent beaucoup. En fait, ce que j'aime bien dans ces lieux et dans le discours que tu as par rapport à ce genre de sexualité ou à ces découvertes, c'est qu'en fait, ça encourage à s'explorer, en fait, s'explorer. On pourrait l'écrire de deux manières. Et c'est aussi un peu ce que je dis sur mon compte, c'est-à-dire que moi... comment j'en suis venue à créer ce compte, c'est que moi j'ai eu l'impression d'être beaucoup entravée dans ma sexualité, dans ma vie, parce que j'ai quasiment tout le temps été en couple. J'ai rencontré mon amoureux actuel quand j'avais 17 ans, j'en ai 36, donc il y a presque 20 ans. Et voilà, on a toujours eu un schéma très classique, monogame, où il était absolument hors de question d'aller faire du sexe à droite, à gauche, etc. Et en fait, moi ça m'a beaucoup entravée physiquement et puis psychologiquement et j'ai vraiment senti un gros malaise par rapport à ça. Pendant des années. Et en fait, petit à petit, la vie a fait que mon chemin a croisé des blogs, des articles, des podcasts qui parlaient de couples libres, de polyamour, de libertinage, etc. Après, moi, j'avais aussi une image très négative, justement, pas du polyamour, parce que ça, c'est un peu joli, c'est mignon, mais du libertinage. Enfin voilà, on croit vraiment que... Il y a la sexualité de couple monogame et puis n'importe quoi. Le gros délire où c'est dégueulasse, où tout le monde s'enfile dans les coins. Vraiment des trucs un peu... Un peu glauques. Et en fait, je me suis dit qu'il y a peut-être un juste milieu dans tout ça et qu'en fait, je peux peut-être très bien avoir mon histoire d'amour et puis vivre à côté des choses parce qu'en fait, ce n'est pas parce que je suis en couple que je ne peux pas avoir une vie. et une sexualité hors du couple. Et ça a beaucoup travaillé dans ma tête pendant des années. Après, j'ai eu une période un peu de célibat parce que je me suis séparée avec cet homme avec qui je suis de nouveau, où j'ai vécu un peu ce que j'avais à vivre. Et puis, on s'est remis ensemble. Mais on est reparti dans un schéma assez classique, comme si j'avais un peu tout oublié de ces réflexions-là. Et très vite, c'est revenu me travailler. Et voilà. Et donc, on en a parlé ensemble. On a cheminé un peu intellectuellement sur tout ça. et en fait à un moment j'avais eu tellement de réflexions dans la tête, j'avais lu tellement de choses, il y avait eu tellement de cheminement intérieur que je me suis dit, il faut que je partage ça, j'ai besoin de... Et j'avais l'impression qu'en fait, après j'ai aussi croisé la route du féminisme, entre guillemets. Et je me disais, en fait, personne ne parle de ça. Je trouvais que c'était trop binaire, en fait, et qu'il n'y avait personne qui disait, mais en fait, on est tous des corps différents, avec des besoins différents à différents moments de notre vie, et on a le droit d'explorer des choses différentes selon nos besoins. Et le couple n'a pas à être une entrave à ça. Et entraver ça, c'est... Enfin, je vais utiliser un terme un peu fort, mais c'est presque criminel, en fait. On n'a pas le droit d'interdire aux gens de disposer librement de leur corps. Et c'est devenu vraiment quelque chose de très profond en moi, enfin de très important. Et voilà, et donc du coup, c'est pour ça que j'ai eu envie d'ouvrir ce compte Instagram, il y a deux ans à peu près. Et voilà, et depuis, je partage plein de réflexions autour de ça, parce qu'en fait, quand on ouvre cette porte-là, on se rend compte que c'est un vaste champ. Et il y a souvent des choses qui me viennent, aussi par rapport aux réflexions qu'on me fait, aux retours qu'on me fait. Et en même temps,

  • Speaker #0

    ça fonctionne bien, puisque ça fait combien de... 20 ans quasiment que vous êtes ensemble. Donc il y a aussi... Peut-être que ce n'est pas le secret de la longévité du couple, de pouvoir justement, à un moment donné, explorer sa sexualité ou d'autres choses pour avoir toujours son partenaire. J'ai regardé depuis quelques mois, je suis aussi ton compte, et c'est vrai que ça ouvre l'esprit. Tu parles beaucoup aussi de l'honnêteté, que c'est extrêmement honnête, parce que le nombre de personnes qui vont aller voir ailleurs, mais que l'autre personne ne le sait pas et c'est caché, c'est peut-être même ça qui est excitant. Dans un sens, quand tu n'as plus cette barrière, est-ce que ça n'enlève pas aussi un peu d'excitation de se dire « Ah, je ne vais pas aller voir ailleurs, j'ai le droit. » Du coup, ça m'intéresse un peu moins. Je pense que c'est assez sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a beaucoup de couples qui se séparent à cause du fait qu'un couple, ça doit être exclusif. Parce que du coup, on n'a pas le droit d'aller voir ailleurs. Donc, on va mettre fin à une relation pour en entamer une autre. Alors qu'en fait, peut-être que cette relation, elle n'était pas finie. Peut-être qu'elle devait continuer. Peut-être que... Enfin voilà, on a des principes qui cadrent tout ça, qui sont... pas du tout alignés avec nos vies intérieures, et nos vies extérieures, parce qu'on fait des rencontres. En tout cas, moi, je pense qu'effectivement, pour qu'un couple dure, en tout cas, même s'il ne dure pas, parce qu'à la limite, la durée, bon, mais pour qu'un couple soit sain, je pense que chacun doit avoir une autonomie dans laquelle il peut faire ce qu'il veut, et je ne vois pas pourquoi le sexe ne ferait pas partie de ça, en fait. On est tout à fait d'accord pour dire qu'on a le droit d'aller danser en boîte avec ses copines, qu'on a le droit de partir un week-end avec ses copains. qu'on a le droit de manger ce qu'on veut, de s'habiller comme on veut, etc. Pourquoi le sexe, ce serait un truc à part ? En fait, ça, c'est ma grande question. Pourquoi c'est traité comme une activité à part ? Et pour l'instant, personne ne m'a donné une réponse que je trouve juste, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une réponse juste ?

  • Speaker #3

    Ce que je trouve, c'est qu'il y a vraiment un côté très d'appropriation, puis de sacré autour du sexe, surtout les gens qui ne sont pas dans les milieux BDSM ou liberté. ou sexe positif. Ils ont ce côté où est-ce que vraiment, c'est genre, t'es ma propriété, personne d'autre qui peut profiter de ça. Et c'est vrai qu'avec le BDSM, on peut déconstruire les interactions sexuelles. Est-ce que se faire masser les pieds par quelqu'un, c'est sexuel ? Pour la plupart des gens, non. Mais pour la personne qui te masse, peut-être que oui. Peut-être que pour cette personne-là, c'est genre le cœur de sa sexualité. Puis la sexualité, ça fait tellement de choses. Qu'est-ce qui concrètement est là ? acte sexuel, c'est que la pénétration ? Ou est-ce que, genre, voilà, je ne sais pas, je trouve que c'est assez dur de... Genre, tu vois. Ou est-ce qu'écrire des messages avec quelqu'un, envoyer des photos, tu sais, c'est qu'aujourd'hui, il y a tellement de manières de vivre de la sexualité sur plein de différents paramètres. C'est hyper compliqué de contrôler tout ça. Il y en a certains qui vont dire que même juste liker une photo sur Instagram d'une autre personne, c'est mal. Mais on ne peut pas faire arrêter les autres gens d'exister.

  • Speaker #2

    Absolument. C'est clair. Et comme la limite est tellement difficile à tracer, moi, je suis pour qu'il n'y ait pas de limite. Sur quoi on se base ? Sur quelle base on part pour dire que ça, c'est ma limite ? Après, les gens vont dire que la limite, c'est ce qui me fait mal. Mais dans ce cas-là, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si tu veux coucher avec moi et que je te rejette, je dois me forcer parce que sinon, ça va te faire mal ? On ne peut pas baser une loi du couple ou n'importe quelle loi sur juste le ressenti de la personne. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et puis je te rejoins sur quelque chose aussi, c'est par rapport au cadre, moi, de ce que j'ai compris pendant ces émissions du sexe, c'est que c'était hyper important de mettre le cadre et aussi l'émission qu'on avait sur le polyamour, c'est que tu peux tout faire avec ton partenaire tant que tu mets le cadre et tant que justement tu prends aussi en considération le fait de... c'est commun, en fait. Oui. C'est ça.

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Pour moi, l'histoire du commun, c'est très intéressant parce qu'on part du principe que quand tu es en couple, la sexualité, ça devient un truc en commun. Sauf qu'on reste deux corps distincts et on peut très bien avoir deux sexualités distinctes et il n'y a pas à ce que ça fonctionne ensemble. Et d'ailleurs, ça crée énormément de problèmes que ce soit un principe que ça fonctionne ensemble. Il y a plein de membres de couple dont la sexualité n'est pas raccord. Souvent, ça allait au début de relation parce qu'on est tout feu tout flamme, etc. Souvent, il y a des décalages qui s'installent. Sauf qu'en fait, on est un peu codépendants sexuellement parce qu'on a le droit de coucher qu'à l'intérieur du couple. C'est un espace commun. On n'a pas le droit d'avoir d'espace autonome à côté. Et du coup, ça crée des gros problèmes. C'est un peu à cause de ça qu'il y a des viols conjugaux, qu'il y a énormément de frustration. Ça arrive dans énormément de couples, ce genre de petits problèmes qui peuvent prendre énormément de place.

  • Speaker #3

    C'est hyper. complexe parce que d'un côté, c'est sûr qu'il faut apprendre à travailler sur son propre sentiment de possessivité et de jalousie. Parce que c'est surtout ça qu'il faut déconstruire pour accepter que l'autre aille des relations ou des vies en parallèle. C'est sur soi qu'il faut travailler le plus. C'est clair.

  • Speaker #0

    Ou juste des expériences.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #0

    Si on vient dans ton bar et qu'on a une expérience, ça ne veut pas dire que toute notre vie va s'arrêter à côté dans notre couple.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est clair. Puis il y a plein de gens qui viennent au club, qu'il y avait des histoires avec leur femme, ils partageaient ça. Puis à un moment, un des deux ne veut plus. Mais l'autre, il en a tellement besoin que du coup, tu te dis genre, ok, c'est fini. Tu ne peux plus aller au club, c'est fini. Maintenant, on ne fait plus de BDSM, par exemple. Il y a des gens, c'est hyper dur pour eux d'accepter qu'ils vont fermer cette porte-là, alors qu'eux, ils ont peut-être encore envie. Ça se peut très bien aussi qu'un des deux aille un chemin qui est différent de l'autre. Et c'est tellement triste de tout détruire, juste parce que sur un point, ça ne s'accorde plus.

  • Speaker #1

    C'est souvent du coup qu'effectivement, dans les couples communs comme ça, où tu partages tout, s'il y en a un qui décide d'arrêter un truc, l'autre s'est acté qu'il doit arrêter aussi le truc. Et ça, c'est quand même assez simple, parce que comme tu disais, c'est deux corps différents. Et là, tu as l'impression qu'à un moment donné, quand tu es un couple, tu ne fais plus qu'un. Et en fait, tu n'as plus ton libre-arbitre, tu n'as plus ta propre liberté,

  • Speaker #2

    en fait. Oui, et ça ne s'applique que au sexe. Parce que je veux dire, si un couple fait, je ne sais pas, de l'équitation ensemble pendant dix ans, et qu'à un moment, il y en a un, je ne sais pas, il fait une chute ou n'importe quoi, ou juste ça le lasse et puis il n'a plus envie de faire ça, et il ne va pas dire à l'autre ah ben non toi aussi t'arrêtes parce que moi j'arrête donc c'est mort enfin tu vois ça c'est... Ce serait bizarre, en fait. Tout le monde dirait, mais attends, c'est pas ton problème, il peut très bien continuer. Mais par contre, sur le sexe, ah ouais, là, tout le monde dit, ah oui, oui, je comprends.

  • Speaker #3

    Mais puis, ça peut aller super loin. Et sur le sexe, il y a des gens, carrément, ils ne veulent pas que leur chéri regarde du porno ou je ne sais pas quoi. On veut tellement contrôler l'autre dans des détails qu'on n'est même pas avec lui, on ne sait même pas ce qui se passe, même pas avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Mais même la masturbation, bien entendu. Attends, mais ça veut dire que tu ne m'aimes pas, tu t'es masturbée. Non, mais on est dans un... Sinon, quand tu pousses le truc et quand... incroyable en fait.

  • Speaker #3

    On se permet tout en fait. C'est ça qui est terrible. En fait, qui donne la loi de qu'est-ce qui est correct, qu'est-ce qui n'est pas correct ? Chacun fait à...

  • Speaker #2

    On ressent le si personnel et du coup, effectivement, dans ce cas-là, c'est la porte ouverte à tout.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois du coup que c'est peut-être parce que toi qui cherches un peu aussi, qui t'interroges là-dessus, est-ce que tu crois que c'est dû, par exemple, dans d'autres pays, à la polygamie, des choses comme ça ? Est-ce que tu crois que c'est parce qu'on est descendant du christianisme, par exemple, et donc c'est un truc assez... En fait, les religions, elles nous ont vraiment mis ce carcan-là. Et je ne sais pas, on est resté coincé dedans et on a du mal à arrêter ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça viendrait de là, quoi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, moi, je pense que c'est... En fait, si on remonte, si on fait un petit peu d'histoire... En fait, on avait des mœurs assez libérées jusqu'au Moyen-Âge, jusqu'à la Renaissance, en fait, pendant le Moyen-Âge. En tout cas, en Occident, on va dire en France, en Europe, pour cadrer un peu les choses. On avait des mœurs assez libérées au Moyen-Âge, etc. Et en fait, à la Renaissance, c'est vraiment... Enfin, c'est une des... Il y a toujours plusieurs... C'est toujours multifactoriel, mais disons... En fait, quand on a commencé à amasser du capital, il y a eu vraiment une grosse problématique autour de l'héritage. Il fallait vraiment savoir que... Donc, c'est les bourgeois qui amassaient du capital. Il fallait qu'ils sachent que les enfants à qui ils léguaient leur patrimoine, leur capital, étaient leurs enfants biologiques. Et donc, il y a toute une... pensée, un système autour du contrôle de la fécondité du corps des femmes qui s'est mis en place. Et là-dessus, les religions se sont évidemment emparées du truc. Ça a continué comme ça. Ça date plutôt de la Renaissance et puis ça s'est paré de tout le discours romantique qu'on connaît aujourd'hui. Hollywood y a saupoudré un petit peu de paillettes. Tout ça s'est paré de... Je pense que la... C'est vraiment venu de là, à la base. Alors, on pourrait dire, oui, il y a d'autres interprétations, mais en tout cas, c'est une des interprétations possibles. Je ne sais même pas si c'est tant la religion ou si c'est plus... Pour moi, c'est plutôt des contraintes presque un peu matérielles, en fait, qui ont fait naître ça. Et la religion a rajouté un discours moral, voilà. Et après, Hollywood, les séries américaines ont rajouté un discours paillette, voilà. Mais je pense qu'à la base, c'est plus un truc du patriarcat et de la transmission, des transmissions matérielles, en fait. que ce n'est. Et en fait, aujourd'hui, on est tellement dans un discours à la fois moral et à la fois romantico-paillette sur le sujet qu'on a du mal à s'en extraire. C'est vraiment devenu une culture. Et c'est très, très difficile de penser les choses autrement. C'est vraiment très difficile. Même le féminisme a du mal. Même les femmes féministes qui remettent en question radicalement le couple, l'amour et tout, c'est dur d'avoir un discours aussi subversif.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça va dans les deux sens. Si on veut la liberté pour nous, il faut l'accepter pour l'autre aussi. Donc, il faut déjà accepter que l'autre va peut-être avoir des envies, des besoins ou va peut-être faire des choses de son côté. et moi je pense que le... pour moi, de mon point de vue, c'est que personnel, mais quand il y a une certaine sorte de respect, quand tu donnes l'impression quand même à l'autre qu'elle a vraiment une importance pour toi, ça ne veut pas dire se retourner sur tout le monde dans la rue. Je pense qu'il faut savoir aussi donner la vraie valeur à la personne qui partage ta vie. Puis je pense qu'il y a des gens, ils ont vraiment de la difficulté à donner une vraie attention à la personne qui partage leur vie et ça va créer aussi énormément de jalousie. Tu as des mecs, Donc... tu vas être en couple avec eux, ils vont draguer toutes les serveuses qu'ils vont croiser, puis ils vont faire peut-être consciemment créer de la jalousie dans leur couple, en donnant l'impression que le gazon est toujours plus vert ailleurs. Puis je pense qu'il y a quand même un vrai lien avec ça. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait. Oui, eux, ils nous saoulent. Oui, c'est ça. C'est unique le gay. Mais oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver à des femmes aussi. Absolument. Mais ça peut être dans l'autre sens. Tu peux avoir des femmes, ça peut être aussi dans les deux sens, ce côté aussi par rapport à s'approprier une personne. Mais ça, ce n'est pas de l'amour au final. C'est de l'appropriation. Ce n'est pas du tout de l'amour véritable, comme on peut l'entendre entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais en fait, moi, ce que je pense en plus, c'est que ces mauvaises attitudes, ces comportements irrespectueux, sont aussi dus au fait que, en fait, c'est bon, je suis en couple, j'ai ma meuf. Donc, en fait, on s'en fout un peu de comment je la traite parce qu'elle est à moi, elle m'appartient. En fait, c'est trop sécurisant tout ça. Si justement, on savait que l'autre ne nous appartient pas vraiment, qu'à tout moment, on sait qu'à tout moment, il peut se barrer, Je pense que si on avait vraiment conscience que l'autre est un corps à part qui ne nous appartient pas, on le respecterait beaucoup plus. Je pense qu'il y aurait beaucoup plus de respect parce qu'on aurait conscience que l'autre est une personne. Et je trouve que le couple nous enlève ça aussi. L'autre, c'est devenu mon objet. Et ça, c'est hyper problématique. Et je pense qu'il y a plein de comportements irrespectueux dans les couples, qui viennent des hommes comme des femmes, qui sont aussi dus à ce truc-là. C'est bon, je l'ai sous moi, je l'ai verrouillé. Du coup, je peux un peu faire ce que je veux.

  • Speaker #1

    Du coup, il n'y a pas d'entretien de la relation puisqu'elle est acquise.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis sur l'objet, parce qu'en BDSM, on peut décider de devenir une table, une chaise, mais d'une façon assez décidée et pour un plaisir. Et c'est ça qui est marrant, parce qu'on peut décider, mais quand on le décide, ce n'est pas du tout la même chose que quand on va le subir. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #2

    Oui, puis c'est temporaire.

  • Speaker #3

    Déjà, le fait de s'objectiver, ce qui est super intéressant, c'est que l'autre personne avec qui tu interagis, ça l'intéresse. Si tu fais la table, puis la personne s'en fout. que tu sois une table. Ça n'a pas de sens, en fait. C'est que tout est par rapport au lien cérébral que tu as avec la personne, par exemple, qui te domine. Tu vois, moi, par exemple, si je demande à quelqu'un de faire ma table, ben la personne, je vais demander à quelqu'un que ça lui plaît, déjà. Parce que je sais que ça ne sera pas le même genre de table que si la personne, ça la fait chier. Parce que tu as toutes sortes de soumis. Et il y a des gens, par exemple, être un objet, ça va vraiment les faire kiffer. Parce que tu vas jouer avec le fait qu'ils sont un objet. c'est sexuel ou c'est pas sexuel, mais ils vont aimer être ton objet, t'obéir et te servir à ce moment-là, tu vois, comme un objet. Mais tu y portes attention à l'objet. C'est pas juste un objet que tu oublies dans un coin puis que t'en as rien à foutre, sinon ça n'a pas de sens. Ben, je crois, en tout cas. Si tu oublies l'objet, ça fait partie du jeu. Mais ça fait partie du jeu, donc c'est vraiment très fort cérébralement, voilà. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des objets insolites ?

  • Speaker #3

    Ben, par exemple, par rapport au... club, on n'a pas énormément d'événements autour des objets. Mais moi, je trouve ça cool de transformer les gens en objets. Comme par exemple, on a eu une soirée où il y avait une femme chandelier, où elle s'était fait coudre des pompiers de chandelier dessus, puis elle tenait des bougies. Donc ça, c'était un très, très beau moment. C'est une dominatrice qui avait créé cette soirée chez nous. Et donc, ça, c'était dingue. souvent, on va avoir la chaise, on va avoir la table, on va avoir des trucs comme ça. Il y a des gens qui sont spécialisés pour transformer les gens en objets. Donc, ça peut prendre des proportions. Non, mais c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est incroyable.

  • Speaker #3

    Maison Chardon, d'ailleurs, elle aime beaucoup ça. Oui,

  • Speaker #0

    elle nous a parlé un petit peu de cette table. Qu'est-ce qu'elle nous a raconté d'autre sur les objets ? On a parlé beaucoup de table, en fait.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est vrai que c'est la table qui revient.

  • Speaker #3

    Oui, c'est le plus facile. C'est le premier truc qui nous vient à l'idée. C'est plus facile à tenir aussi. La table, ça ne demande pas trop de... de défaut physique, parce que l'objet humain, il faut qu'il puisse tenir sa posture.

  • Speaker #1

    Et on parlait de religion tout à l'heure. C'est quoi le délire christique avec le BDSM ? Parce qu'il y a un vrai lien quand même.

  • Speaker #3

    J'ai envie de dire que c'est quand même eux qui ont inventé le truc. Parce que, je veux dire, ils se fouettent eux-mêmes. Le sadomasochisme, c'est quand même clairement... Toute l'éconographie BDSM, elle vient de là-bas, parce que c'est quand même... Je me fais mal parce que j'aime Dieu, donc je vais me faire mal parce que j'ai péché. C'est quand même... Voilà, ils l'ont inventé, le truc. Toi, nous, après, on ne fait que le reproduire au club. On s'inspire de ceux qui ont fait le truc avant. Parce que même quand tu regardes Dieu sur la croix, c'est quand même tout un délire extrêmement BDSM. Nous, on ne plante pas des clous dans les mains des gens, mais on peut mettre des aiguilles. Non, mais la religion chrétienne, elle est... extrêmement à BDSM. Puis c'est la soumission à un dieu, puis le fait de s'empêcher d'avoir du sexe, la chasteté, la ceinture de chasteté. Il y a plein de gens qui viennent au club avec des cages de chasteté, des hommes qui viennent avec des cages de chasteté et puis il y a tout ce délire de dire « t'as pas le droit de te toucher tant que je te donne pas la permission d'avoir la clé de la cage de quelqu'un » ou même il y a des gens, ils se touchent jamais puis ils enlèvent jamais leur cage pendant des mois. quoi c'est C'est vraiment énormément en lien, je trouve, avec la religion chrétienne. Et ça doit être pour ça aussi que c'est beaucoup plus répandu dans des pays où il y a cette religion-là. Le BDSM n'est pas partout dans tous les pays.

  • Speaker #2

    C'est plus un bouddhiste.

  • Speaker #3

    Après, en Asie, ils font du shibari. En Asie, je ne veux pas non plus m'avancer, je ne connais pas trop le sujet. Mais évidemment qu'au Japon, ça vient d'abord le shibari. tout le délire avec la croix, avec les martinets. Je pense que c'est quand même plus...

  • Speaker #0

    Il est peut-être un peu transgénérationnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, par rapport à vos sexualités, comment vous les vivez ? Toi, tu nous as un petit peu expliqué, mais est-ce que tu peux développer par rapport à toutes les idées que tu as ? En pratique, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #2

    Pas grand-chose. Non, non, en vrai, moi, c'est aussi pour ça que je pense que je suis un peu un cas bizarre. parce qu'en gros, moi, j'ai un compte qui parle de sexualité libre, d'autonomie, de souveraineté sur son corps, etc., que chacun doit pouvoir faire. Mais en vrai, je pense que les gens, au premier abord, ils doivent me prendre pour un peu une dévergondée ou quelqu'un qui a une sexualité très prolifique, très libérée. Mais en fait, pas du tout. Moi, je suis en couple depuis des années et je suis plutôt monogame, en fait. C'est juste que je me laisse la liberté d'autre chose et il m'arrive d'avoir des petites aventures. Enfin, là, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais... Voilà, là, ces dernières années, j'ai plutôt vécu des micro-trucs, des petits flirts, où des fois, il n'y avait même rien qui se passait, que des grandes histoires. Je ne suis jamais trop allée en club. Je ne suis pas très sexuelle comme fille, je n'ai pas de sextoy, je ne suis jamais allée en club libertin, je suis un peu vanille. Après, j'adore vivre dans un corps libre, en fait, et je sais que tôt ou tard, je pense que j'essaierai des choses.

  • Speaker #0

    mais ça m'intéresse l'idée me suffit ça m'intéresse,

  • Speaker #2

    après c'est pareil je me laisse porter par la vie, je me dis à un moment il y aura une occasion qui se présentera et peut-être qu'à un moment j'aurai aussi une aventure plus poussée avec une autre personne à côté de mon couple etc mais c'est vrai que globalement après j'ai pas du tout une vie très olé olé quoi

  • Speaker #1

    Et quand t'as amené ça à ton copain, ça a été facile pour lui de le recevoir ? Ça a créé une évidence ?

  • Speaker #2

    Non, non, ça a été un très très long chemin. C'était un très très long chemin. Ça a commencé il y a plusieurs années, on vivait à l'étranger. Et lui, en fait, c'est quelqu'un qui était plutôt assez jaloux. Et bon, pareil, nous, on a grandi dans des familles un peu catholiques, justement. Enfin, voilà, c'était pas... Enfin, c'était un peu genre, tu rencontres la personne tôt, tu te maries, tu fais des gosses.

  • Speaker #0

    On a quand même des familles assez ouvertes, mais disons qu'on était un peu dans ce schéma-là. Jusqu'à nos peut-être 25 ans, jamais on n'aurait pensé qu'on pouvait vraiment vivre autrement. Ou alors, il fallait qu'on se sépare. Et quand j'ai commencé à amener le sujet du couple libre, ça a été compliqué. En même temps, ça a été assez libérateur. Parce qu'en fait, c'est comme si j'amenais une vérité sur moi au sein de notre couple. Et qu'ils se disaient, finalement, je sais bien qu'elle est comme ça et je ne peux rien y faire. Donc, j'ai qu'à l'accepter. Bon, et puis ça a été un peu compliqué, mais assez fluide finalement. Après, on a été séparés géographiquement, donc on a un peu fait nos vies chacun de notre côté. Et là, de nouveau, quand on a de nouveau habité dans le même pays et que j'ai remis le sujet sur le tapis, ça a de nouveau été un peu compliqué. C'est toujours un peu un va-et-vient. Ça progresse, mais c'est pas...

  • Speaker #1

    C'est par étapes, quoi. Si jamais, aujourd'hui, les gens nous écoutent et se disent « Ah, ça me trotte dans la tête » , ça va être un processus. C'est pas en deux secondes.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais c'est clair. Sur mon compte, j'avais demandé à des gens de me dire un peu pour eux combien de temps ça prenait un peu d'installer ça, quoi. Et ce qui revenait, c'était de la part de thérapeutes, notamment, c'était que ça prenait plusieurs années, quoi. Trois ans, à peu près, en moyenne. et voilà moi mon compagnon actuel il n'est pas ultra serein à l'idée que je fasse euh ma vie. Et d'ailleurs, je ne pense pas que je lui raconterai tout ce que je fais. Enfin, voilà, il arrive. Si je lui ai une histoire à côté, je peux très bien la garder pour moi aussi. Enfin, voilà. Tout ça, c'est en construction. C'est un cheminement. Ça prend du temps. Et ça prend beaucoup de discussions. Ça prend beaucoup de soins. Il faut mettre du soin dans tout ça, parce que sinon, il faut mettre de la patience. De l'amour. De l'amour, oui, évidemment. C'est clair. D'autant que lui, il ressent beaucoup moins ce besoin-là. Lui, il est beaucoup plus monogame dans son cœur, on va dire. Alors que moi, je me sens quand même assez polyamoureuse. Je sais très bien que ça résonne beaucoup plus avec ce que je vis intérieurement. Ça ne s'est pas imposé comme une évidence. C'est toujours en construction, toujours en cheminement, mais ça va dans le bon sens. Donc,

  • Speaker #2

    ça va.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, Carlotta ?

  • Speaker #2

    Moi, par rapport au BDSM, ça m'intéressait depuis... Depuis que j'ai commencé à travailler dans la nuit, depuis que j'ai eu environ 18-19 ans, je travaillais déjà dans des soirées à Montréal qui étaient très fétichistes et tout ça. Et ça m'a toujours interpellée. Mais depuis que je travaille au club, ça a vraiment pris une grande place dans ma vie. Je veux dire que maintenant, ça fait vraiment partie de ma vie privée et ma vie sociale. C'est moi, je veux dire, c'est quelque chose qui fait partie de mon quotidien. et beaucoup de mes interactions avec eux. les gens autour de moi, j'ai beaucoup d'amis que j'ai rencontrés au club. Voilà, c'est comme une autre dimension qui est rentrée dans ma vie. Parce que je peux avoir des interactions BDSM sans nécessairement avoir des vies sexuelles avec les gens. Ça peut être juste certaines formes de domination. Et donc, pour moi, ça marche. Parce que ce n'est pas comme si j'étais polyamoureuse ou comme si j'avais plein de partenaires sexuels. C'est autre chose, c'est d'autres sortes d'interactions.

  • Speaker #0

    Qui sont indéfinissables, en fait. C'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait...

  • Speaker #2

    Des liens, quoi.

  • Speaker #0

    Ça ne rentre pas dans les cadres culturels et sociétaux de la société. Du coup, ça brouille les pistes.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est cool, parce que chacun a leur propre recherche et limite. Par exemple, la maison Chardon, ça lui arrive souvent quand on va en soirée ensemble, qu'elle m'attache en soirée. Elle, elle est vraiment dans un couple monogame. On ne fait pas de sexualité ensemble. Il n'y a rien de sexuel qui se passe. C'est vraiment BDSM. Mais c'est hyper intense parce que le chibari, c'est super intense. C'est des sensations vraiment fortes. Ça te fait vraiment partir loin dans ta tête. Donc, on a ce lien-là entre nous. Et c'est super beau ce que ça nous fait vivre. Mais je ne pourrais pas mettre ça dans une case polyamour. Chacun, on a ce truc-là entre nous qui fonctionne. Avec une autre personne. Ça va être encore autre chose. Ça va être complètement des interactions différentes. Comme moi, au club, j'ai mon soumis. C'est ma soumise. C'est une travestie. Et donc, elle vient au club. Elle s'habille en femme. Elle s'appelle Anna. Et donc, elle vient travailler pour moi au club pour être ma soumise à tous les soirs où je travaille. Puis, on fait du BDSM ensemble. Je la domine des fois à la fin de la soirée, des fois pendant la soirée, comme j'ai envie. Et c'est vraiment beau comme relation, mais ce n'est pas comme une relation polyamour. C'est un autre. formes de liens.

  • Speaker #3

    Ça ne dégénère jamais sur une histoire, cette arrivée du coup où il y a de l'amour vraiment cérébral qui rentre là-dedans, où tu sois un peu perturbée.

  • Speaker #2

    Ça peut être perturbant, mais ce qui est beau, c'est qu'avec les personnes qui sont autour de moi, le cadre nous convient parfaitement. C'est dans le sens que c'est des gens avec qui j'aurais... je ne me serais pas mis en couple, mais que du coup, l'histoire, comment elle se construit, on aime, les limites nous conviennent, ça nous plaît. Puis surtout, avec Maison Chardon, par exemple, c'est du chibari, c'est elle qui me domine, mais avec, par exemple, Anna, c'est moi qui domine, et donc comme moi, je domine Anna, j'aime, elle aussi, elle apprécie que je lui mette des limites, puisqu'on a des limites, ça crée une sorte de... Je ne sais pas, c'est beau aussi, c'est ça qu'on peut apprécier dans le... dans le BDSM, on peut vraiment apprécier le fait qu'on n'a pas accès à tout. C'est la personne qui domine, qui va nous ouvrir peut-être les portes, ou pas, mais il faut respecter ce truc, ce cadre, en fait.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça me fait penser un peu à être acteur, en fait. Quand tu vas dans un film, tu as deux mois de tournage, c'est ton mec, c'est ta nouvelle famille, c'est tes enfants. Oui. Et après, ça arrive qu'il y ait des histoires d'amour, mais des fois, tu crées des liens qui sont différents. Et puis, si tu tournes régulièrement, tu peux avoir plein d'enfants. Moi, j'ai plein d'enfants de fixe. Jamais mes enfants. Mais tu crées ce lien. Et c'est ça, je trouve que c'est assez marrant. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à ce parallèle, de vivre des choses un peu hors réalité, qui font partie de ta vie, parce que c'est quand même toi qui les vis. Mais ce n'est pas non plus... C'est comme une bulle. C'est autre chose. Ça fait partie de... Je ne sais pas si c'est un bon exemple.

  • Speaker #2

    Ça peut ressembler à ça. Puis ça aussi, un lien comme avec l'amitié. Par exemple, on a des amis avec qui on va parler de certains sujets. On n'a pas tous les mêmes relations avec tous nos amis. Moi, c'est comme si du coup, il y avait encore un paramètre en plus. Ou est-ce que tu as un ami qui te masse les pieds ? Tu n'as pas d'amis qui... Que des fois, tu lui mets des fessées. Mais tu ne couches pas avec. Ça ne me viendra pas à l'idée. Parce que le côté sexualité plus classique, c'est... encore une autre sphère que je partage pas au club.

  • Speaker #0

    Et en même temps, justement, je rebondis sur l'amitié parce qu'en gros, il y a beaucoup de gens qui me posent la question « Ouais, mais comment vous faites ? Quelles sont les règles que vous établissez avec vos amants ? » Et moi, je leur dis « Mais en fait, on a un référentiel très simple de comment traiter les gens correctement, c'est juste l'amitié. En fait, il faut juste traiter les amants, les amoureux, les partenaires sexuels comme on traiterait nos amis. C'est-à-dire, il n'y a pas à se prendre la tête sur il faut donner un temps égal, enfin voilà, on On ne se pose pas toutes ces questions-là dans l'amitié. Les choses sont fluides, elles se passent naturellement. Et moi, je leur dis, voilà, pour moi, mes amants, si j'en avais, actuellement, je n'en ai pas, mais pour moi, c'est juste des amis avec qui on couche ensemble, avec qui on peut avoir des sentiments plus forts, en tout cas d'un autre ordre que les sentiments purement amicaux. Mais sinon, il faut les traiter pareil. Il n'y a pas de... Et voilà, et pour moi, en fait, il y a aussi beaucoup de choses. En fait, dans le polyamour ou le couple libre, etc., on essaye de recalquer les règles du couple, c'est-à-dire on essaye de trouver des trucs... cadré, très normé, il faut placer des règles, des limites, il faut discuter et tout. Et moi, j'ai envie de dire mais en fait, oubliez tout ça, juste passez dans un autre paradigme. Et en plus, on a des modèles, c'est l'amitié. En fait, appliquez l'amitié à vos amours et en fait, il n'y a plus besoin de réfléchir à rien parce qu'on sait déjà comment ça marche. Et je trouve que quand on place les choses comme ça, les choses deviennent beaucoup plus... On voit beaucoup plus ce que ça pourrait donner, en fait, si on s'autorisait à vivre nos amours comme on vit nos amitiés, en fait. Et ça n'empêche pas d'être en couple, parce qu'on peut très bien avoir aussi une place spéciale pour un meilleur ami, une meilleure amie, qui peut être un peu au-dessus des autres, avec qui peut-être on fait une coloc, peut-être même on fonde une famille, ça arrive. Et voilà, le couple n'a pas à être exclu de ça, on peut très bien vivre ses amours comme ses amitiés tout en étant en couple, parce que cette personne-là, il s'avère qu'elle a une place plus spéciale, on cohabite avec elle, peut-être on fait famille, etc. Et voilà, pour moi, il y a vraiment un paradigme à changer. Je voulais rebondir sur ça par rapport à ce que tu dis sur ce qu'on fait. Je ne vois pas pourquoi le sexe devrait... Pour moi, les partenaires sexuels peuvent être comme des amis avec une forme de sexualité ou une autre.

  • Speaker #2

    Oui. C'est clair que, comme dans l'amitié, je trouve qu'il y a beaucoup d'amour. Moi, les gens qui sont mes amis, je les aime. Je veux qu'ils soient heureux. Je les accepte avec toutes nos différences, puis avec leurs facettes. C'est ça qui est cool. C'est beau de pouvoir avoir plein de gens qu'on aime autour de soi, puis de pouvoir interagir avec eux, avec qui, sur différents tableaux.

  • Speaker #0

    Oui, puis vivre des parts de soi qui sont différentes en fonction des gens avec qui on est vie.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'un homme ou une femme, un amoureux ou une amoureuse, on demande beaucoup. Ça doit prendre toutes les... ça doit faire tout. Tu dois cocher toutes les cases comme on en a envie, quand on en a envie. C'est un peu une mission impossible. J'ai l'impression des fois de se dire, on va savoir durer pendant 20 ans et on va devoir évoluer ensemble. C'est-à-dire tout ce qu'on aime quand on veut. C'est compliqué, quoi. Je trouve que c'est des solutions qui ont l'air chouettes.

  • Speaker #2

    Moi, je pars déjà du principe que la personne, je lui donne la liberté que je veux qu'on me donne. Donc, je ne vais pas faire chier l'autre, mais il ne faut vraiment pas qu'il me fasse chier. C'est sûr. C'est sûr que si on est très insupportable dans le truc où on veut tout contrôler, on ne peut pas s'attendre à ce que l'autre nous donne la liberté après de faire ce qu'on veut. Il faut au moins donner ce qu'on veut recevoir. Au revoir.

  • Speaker #1

    Et tu caractérisais bien tout à l'heure en disant que du coup, ta vie sexuelle qui est complètement à part, est-ce que ça l'influence ? Est-ce que le fait que justement, tu aies ces expériences BDSM de plus en plus, tu as senti une différence dans ta sexualité « intime » ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Moi, c'est clair que ça influence ma sexualité parce qu'on va dire que du sexe vraiment… Je ne sais pas comment on peut définir le sexe vraiment classique. Je trouve que bon, tout le monde s'amuse à sa manière. Mais moi, il faut qu'il y ait une dimension, on va dire, un peu cérébrale. Je vais en avoir besoin et je vais le mettre en place. Je n'arriverai pas à être satisfaite si c'est juste du sexe. Il faut qu'il y ait un truc un peu... Un jeu de... Ce n'est pas compliqué, ça ne demande pas nécessairement des accessoires ou quoi que ce soit, mais c'est mental. Il faut que cérébralement, il y ait une espèce de jeu de pouvoir ou quelque chose qui touche à mon cerveau.

  • Speaker #1

    Oui, qui te stimule.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est comme ça que ça le dit. Cérébralement aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Le BDSM, c'est extrêmement cérébral. On a bien compris.

  • Speaker #2

    Je le dis beaucoup parce qu'on voit tout de suite l'aspect... Les gens pensent tout de suite, mettons, au fouet, au martinet. Il y a ce côté sensoriel où il te fait mettre des coups de fouet, des coups de martinet. Mais le côté cérébral, pour moi, c'est ce qui donne une profondeur à tout ça. Parce que si... tu te fais mettre des coups de martinet par quelqu'un qui, on va dire, ta maîtresse ou ton maître ou peu importe, ton envie de recevoir va être différente, puis ta sensation, ton ressenti va tellement être différent que c'est pour moi même pas la même activité. Je veux dire, on peut ne pas tant aimer la douleur, mais avoir des super beaux moments à se faire mettre des coups de martinet par la personne à qui on est le soumis ou la soumise. Donc, l'aspect cérébral, il joue énormément. Puis, je pense que dans le sexe, le cérébral a tellement une grande place. Il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #3

    Et comment tu rencontres un soumis ou une soumise ? Comment ça se fait, cette relation ? Parce que c'est...

  • Speaker #2

    C'est assez marrant parce qu'au club, ça peut se faire super naturellement. En fait, les gens vont venir, ils vont se parler, ils vont se rencontrer. La semaine dernière, j'animais un événement sur les dominatrices. Du coup, il y a des gens comme ça, on leur parle, on fait une petite séance d'impact avec du martinet ou avec le cravage. tout ça. Puis après, on va voir si la... Moi, je vois s'il y a une... Un lien qui se fait, même par rapport à la personne, si elle se laisse aller ou pas. Est-ce qu'il y a un feeling entre vous, comme quand tu embrasses quelqu'un ? Tu t'embrasses quelqu'un, tu ne peux rien ressentir, ça peut être nul ou juste pas la bonne personne pour toi. Ou tu peux embrasser quelqu'un et faire genre, wow, il s'est passé un truc. C'est un peu pareil avec le BDSM. Genre, est-ce que quand tu interagis avec l'autre, est-ce qu'il se passe quelque chose ? Est-ce que tu ressens un échange d'énergie ou pas ? Puis après, tu vois si vous avez aussi des... vous êtes tombés crochus dans les choses qui vous intéressent à explorer. Parce qu'il y a plein de manières d'explorer le BDSM. Il y a des gens qui vont vouloir des trucs... Ils vont vraiment vouloir avoir de la douleur, ils vont vraiment être masochistes. Mais si toi, ça ne t'intéresse pas d'être dans cet aspect-là, tu vas peut-être trouver des gens qui vont plus vouloir un côté sensuel ou de la contrainte à être attaché, mais ils ne veulent pas nécessairement avoir mal. C'est que c'est tous les paramètres. C'est ça qui est beau, c'est que tout est possible, en fait. Tu as des gens qui vont être soumis, qui ne veulent pas avoir mal du tout. bisez Il y a plein de choses à faire avec quelqu'un qui ne veut pas avoir mal.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça,

  • Speaker #3

    parce qu'on a appris la dernière fois qu'insoumis n'était pas forcément majeur.

  • Speaker #2

    Ouais,

  • Speaker #3

    ouais. Pour moi, c'est vrai que la différence, elle ne se faisait pas.

  • Speaker #2

    Ouais, ce qui est beau, c'est qu'il y en a qui adorent le service. Genre, moi, j'adore ça. Il y a des gens, leur plaisir, c'est de te servir. Tu leur dis, vas-y, fais-moi un café maintenant, ramène-moi le café, fais-moi ci, fais-moi ça, je fais n'importe quoi. Puis tu sens que leur plaisir de servir, il est... C'est justement, c'est presque sexuel, dans le sens qu'être au service de sa maîtresse, de sa domina, c'est déjà une joie en soi. T'as pas besoin de les taper pour qu'ils soient heureux. C'est beau, mais après, justement, tu peux lui demander de faire le meuble. Maintenant, fais la table pour le café.

  • Speaker #0

    Pour le café,

  • Speaker #3

    tu l'as ramené.

  • Speaker #2

    Ouais, ça peut être hyper sensuel, comme ça peut être très aussi sadique et hard. laisser des grosses marques et il peut y avoir du sang et tout, ça peut être vraiment très intense en termes de sensations comme ça peut être vraiment tout doux.

  • Speaker #3

    Et en parlant de rencontres, Sabine, par exemple, quand tu rencontres d'autres hommes et que toi, tu expliques ta situation, genre, eux, c'est plutôt bien pris ou ils comprennent nos concepts parce que peut-être que comme c'est pas... ton mec principal, peut-être que ça les dérange moins, ils comprennent un peu mieux le... Le concept, il accepte mieux, du moins ?

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que globalement, là, moi, maintenant, ma façon d'expliquer les choses... Enfin, en fait, je pense que je suis beaucoup plus assumée aujourd'hui, assurée. Donc, quand j'en parle, de toute façon, je parle de moi. Je ne parle pas forcément de mon compte au premier venu. Mais voilà, je leur dis que moi, je suis quelqu'un d'indépendant, que pour moi, dans mon couple, ça se passe comme ça et que je ne peux pas faire autrement. Et je suis très vulnérable et honnête dans... Et pour l'instant, je n'ai jamais eu de gens... Alors après, tu as toujours un peu des gens qui disent « Mais comment ça marche ? » Oui, tu as toujours quelques... Ce n'est pas mal reçu, mais tu as toujours des gens qui s'interrogent, qui te posent des fois des questions un peu bizarres. « Ah oui, mais des fois, tu retrouves ton mec, alors que tu viens de te faire troncher par un autre. » « Non, ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe. » C'était un peu des clichés comme ça. Après, c'est plus complexe. Ça peut être très bien reçu comme ça dans la discussion. Puis des fois, tu rentres dans une relation, peut-être un peu de séduction ou de flirt, etc., voir un peu plus. Et en fait, il y a quand même des... réticences qui se mettent en place parce qu'on a tellement baigné dans un truc pas comme ça que, enfin là j'ai eu une petite aventure récemment avec un mec et au début il était super open sur le polyamour, machin, trop cool et tout, il trouvait ça super et tout. On a commencé à avoir une petite histoire très vraiment, très très rapide mais assez vite j'ai senti qu'en fait il y avait un truc qui bloquait et en fait ça a eu du mal à sortir et je l'ai vraiment titillé pour que, et en fait au bout d'un moment il a... Il a fini par sortir, et c'est sorti assez violemment, où j'ai compris que ça le frustrait énormément de ne pas pouvoir se projeter dans une relation un peu de couple, peut-être avec moi. En plus, on s'était vus très peu de fois, donc ça a démarré tout juste. Et tout de suite, le mec m'a dit, je ne veux pas d'une relation comme ça, clandestine, où je me contente des miettes. Alors qu'on n'avait rien construit, donc j'avais envie de dire, mais ça vient d'où ces reproches ? Il n'y a rien pour l'instant, donc je ne vois pas du tout. mais il avait projeté tout ça en fait il avait projeté qu'il allait être mon Mon petit... Oui, voilà, mon bouche-trou. De temps en temps, j'allais l'appeler parce que mon mec n'était pas là. J'ai trouvé ça vraiment dommage, d'autant qu'il avait l'air super open sur le truc au début. Donc, des fois, c'est compliqué. C'est quelque chose qu'on sait après, quand on commence à évoluer dans ces formes relationnelles, qu'on s'expose à beaucoup de déceptions. Mais des fois, les déceptions ne viennent pas des gens qu'on s'attendait. Parce qu'à l'inverse, tu peux rencontrer des gens qui... Sur le coup, son couple monogame, on l'a très fermé sur ça. Et puis, en fait, quand on commence à en parler, finalement, ils sont là, ah ouais, c'est intéressant. Et puis, voilà, moi, ça m'est arrivé d'avoir des aventures avec des mecs qui avaient des copines et qui étaient monogames, monogames. Et puis, en fait, finalement, quand ils le vivaient, ils se disaient, ouais, en fait, c'est cool et ça fait du bien, quoi. Et j'étais là, bah oui, ça fait du bien. Ouais, bah ouais, ça fait du bien. C'est exactement ce que je dis. Ça fait du bien, c'est important. c'est existentiel en fait de ces choses-là Alors que dans le discours, ils auraient été les premiers à me dire « ouais, non, mais moi, je suis fidèle et tout » , quand ils le vivaient intérieurement, là, ils se disent « il y avait autre chose qui s'ouvrait » . Et ça, c'est beau aussi à voir.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu sens aussi que quand tu vis des histoires à côté, ça t'inspire dans ta sexualité avec ton mec ? Est-ce que ça peut te redonner une sorte d'énergie sexuelle ?

  • Speaker #0

    Oui, ça entretient clairement ma libido, un mot qui s'éteint complètement quand je suis bridée. enfin voilà Et ouais, c'est clair que quand ça se concrétise, pas tous les quatre matins, mais quand ça se concrétise, je sens bien que j'ai un regain de vitalité, de libido. Ouais, complètement. Et en général, ça ramène dans le couple de l'énergie, de la joie et de l'amour.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est super important d'entretenir ça, la flamme, justement. Oui, parce que je pense qu'un des problèmes, justement, quand tu es dans un couple hyper cadré. et très hermétique, c'est qu'à un moment, tu peux te faire chier avec l'autre, puis si tu n'as pas d'inspiration qui vient de l'extérieur, puis que les deux, vous vous enlisez, puis que vous avez finalement toujours les mêmes positions, toujours le même petit rituel, avec les mêmes trucs qui se passent au même moment. Honnêtement, c'est dur de rester excité. Je ne vois pas comment les gens font.

  • Speaker #0

    Moi non plus, je ne vois pas. Je ne comprends pas.

  • Speaker #2

    Alors que tu peux avoir même des discussions avec d'autres personnes, ou même un flirt, mais sans qu'il soit nécessairement concrétisé. Juste le fait de ressentir... Le désir de quelqu'un d'autre peut te donner toi le désir en toi, puis après, tu vas le projeter, même le ramener dans ton énergie.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça hyper dommage que quand un couple, quand la flamme s'éteint, tout ce qu'on propose au couple, c'est des choses à l'intérieur du couple. Mais tu as envie de dire, il y avait une métaphore que j'avais lue sur un blog que j'aimais bien, c'était qu'un couple sans sexualité, enfin après, on peut être un couple sexuel, il n'y a aucun problème, mais disons que... Quand les deux personnes sont... C'est comme un moteur sans huile. Et que ce n'est pas honteux d'aller emprunter de l'huile à l'extérieur pour remettre un peu d'huile dans le moteur. Parce que sinon, ça frotte, ça frictionne et ça ne va pas. Et je trouve ça dommage qu'on dise qu'un couple... Pour ranimer la flamme, il faut acheter de la lingerie, il faut écouter des podcasts. Mais tout à l'intérieur. On ne peut jamais ranimer la flamme avec peut-être d'autres expériences à l'extérieur. Tout doit rester, comme tu dis, hermétiquement bien fermé. et C'est tellement dommage. On se coupe de tellement de bonheur. Pourquoi ? Parce qu'on est jaloux. Tout ce qu'on peut vivre à côté, c'est tellement de belles émotions. Après, ça peut être douloureux aussi, mais il y a tellement de bonheur à trouver là-dedans que s'arrêter à juste... On est jaloux et se couper de tout ça, mais c'est tellement dommage.

  • Speaker #2

    Il y a plein de choses que des fois, dans ton couple, tu ne pourras jamais avoir. Parce que les gens sont d'une façon. On ne peut pas être tout et son contraire. On ne peut pas être tout à la fois. puis t'as des... des gens avec qui ils vont t'offrir un truc mais si tu as des besoins qui sont tellement variés et différents, tu vas juste toujours être butée à avoir pas ce que tu veux parce que personne ne sent qu'elle ne te remplit pas, qu'elle ne te satisfait pas puis elle se sent mal puis au final, c'est encore moins excitant. C'est bien, je veux dire. C'est ça qui est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais non, mais c'est hyper compliqué. Alors moi, ça m'énerve aussi quand je lis des trucs genre il faut parler de vos besoins et tout mais j'ai envie de dire mais moi, mon besoin, c'est d'être embrassée par quelqu'un de nouveau. Aïe, qu'est-ce que tu veux dire ça ? Il ne peut pas changer. Mon besoin, c'est d'avoir une diversité de corps, de toucher une nouvelle peau, parce que c'est nouveau, parce que c'est génial, un premier baiser. Mais qu'est-ce qu'il y a de meilleur que ça dans la vie ? Qu'est-ce que je vais dire à mon mec ? Je lui donne un premier baiser. Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? Il ne peut pas me donner un premier baiser. C'est fini. On est à notre douze-millième baiser. C'est terminé. Donc oui, il faut communiquer vos besoins. Mais si il met besoin, il ne peut pas parce qu'il ne peut pas. Il ne pourra jamais être quelqu'un différents, il ne peut pas avoir un autre corps que le corps qu'il a, il ne peut pas avoir une autre peau. Et donc, tu as envie de dire, tout le monde reconnaît qu'un premier baiser, c'est génial. Donc, pourquoi on devrait s'en couper ? À partir du moment où on est en couple, c'est terminé pour le restant de nos jours. Mais quel dommage ! On ne peut pas tout trouver à l'intérieur du couple. Il y a des choses qu'on ne peut pas ou qu'on ne peut plus, qu'on ne pourra plus. On ne pourra plus jamais vivre avec quelqu'un avec qui on est en couple depuis 5 ans, 10 ans. La passion des débuts, ce n'est pas possible. On la connaît par cœur, cette personne, c'est fini. Et c'est OK que ce soit fini. Mais pourquoi s'interdire de vivre avec quelqu'un d'autre ? Ou alors, S'autoriser à le vivre, mais en passant par l'opération désastreuse d'une rupture. C'est dommage, en fait.

  • Speaker #2

    C'est dommage de tout détruire parce qu'il y a un truc qui ne fonctionne plus. Et c'est vrai qu'on a envie que ce soit la passion du début pour toujours, mais c'est clairement pas possible. Ça peut être magnifique, ça peut être une belle passion, mais pour ça, il faut vraiment travailler dessus. Il ne faut pas être paresseux. Il faut vraiment se donner les moyens. Oui, c'est clair.

  • Speaker #1

    Toi, t'es polyamoureuse aussi dans ton...

  • Speaker #2

    Non. Ça te donne envie, du coup,

  • Speaker #0

    tu prends des...

  • Speaker #2

    C'est en fait le truc que moi, je ne peux pas imaginer dans le polyamour. C'est tout l'aspect mettre vraiment les cartes sur table. Ça ne fait pas partie de ma personnalité. Je suis incapable de faire ça. Je pourrais... En fait, moi déjà, j'accepte qu'il y ait une part d'ombre. Vraiment. Genre, je ne suis pas jalouse. Genre, je veux dire, je veux laisser mes partenaires avoir leur vie. Mais je n'ai pas envie qu'on mette... tout à plat. En fait, j'ai pas envie qu'on met tout à plat, puis qu'on se donne des règles, puis qu'on se dise ça tu peux, ça tu peux pas, ça tu peux, ça tu peux pas. Donc, ce côté polyamour, je trouve que c'est chouette quand les gens en parlent. Mais quand ça devient un truc avec une vraie discussion, avec une vraie... comme un contrat, quoi. Comme un espèce de truc où il faut expliquer. Puis, j'ai entendu des blogs, justement, sur ça. Puis, je voyais comment les autres le vivaient. Puis, je me suis dit, aïe, je crois pas que c'est ça pour moi. Le BDSM, j'ai la possibilité d'avoir plein de relations où les gens n'ont pas le droit d'être jaloux les uns des autres. Non, mais je veux dire qu'on n'est pas sur un système de jalousie, de possessivité. Pareil, moi, je donne la liberté aux gens avec qui je joue de faire ce qu'ils veulent. Mais il y a ce truc où je me sens vraiment nourrie. Je peux faire ce que je veux dans le terrain de jeu du BDSM. Je peux rencontrer des nouvelles personnes quand je veux. Je peux avoir quand même des sensations nouvelles, puis des réinteractions nouvelles. Donc, ça me permet de me sentir satisfaite, on va dire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve aussi que le polyamour, tel qu'on en parle beaucoup dans des blogs ou des podcasts, ça reprend les codes de l'amour en couple monogame. Et ça les étend à plus de personnes. Mais sinon, c'est la même chose. Il faut être fidèle les uns aux autres. Il faut que tout le monde soit d'accord. que tu rencontres une nouvelle personne. Il n'y a pas de liberté, en fait, finalement. Tu as la liberté d'être en oppression avec plus de personnes qu'une. C'est tout. Mais pour moi, effectivement, je trouve ça dommage. C'est pour ça que moi, à chaque fois que je parle de polyamore, je prends énormément de pincettes.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est plutôt du couple libre ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est du couple libre. En fait, moi, mon concept central, vraiment, que je mets souvent sur la table, c'est la souveraineté sexuelle. Pour moi, c'est rester souverain sur son corps. Ou l'autonomie sexuelle. Mais j'aime bien le terme de souveraineté, je trouve que c'est plus fort encore. C'est rester souverain sur son corps, quoi qu'il arrive. Et tu as toujours la possibilité. Alors après, il y a des espaces communs dans le couple, donc tu n'es pas forcé de ramener quelqu'un chez toi dans le lit conjugal.

  • Speaker #2

    Tu peux avoir des aides comme ça.

  • Speaker #0

    Ou présenter à tes gamins ton nouvel amant sans que ton mec soit au courant. Mais dans ton espace de liberté qui doit exister. tu as le droit de faire ce que tu veux. Et effectivement, tu n'as pas à rendre de comptes. Et si tu veux garder ton gérard d'un secret, tu as le droit. L'autre n'a pas à venir te réclamer des comptes sur ce que tu as fait. Je suis assez d'accord sur... On n'a pas à tout mettre carte sur table.

  • Speaker #2

    Moi, ça brise. De mon point de vue, si, mettons, j'ai mon copain qui me raconterait qu'il a embrassé une nana la veille et qu'il rentrait avec elle. Honnêtement, moi, ça ne va pas m'exciter. Ça ne va pas me faire genre « Oh, raconte-moi les détails. » Je ne sais pas mon... Mon univers érotique. S'il y a des choses qui se passent comme ça, je préfère pas le savoir. Puis comme je suis pas jalouse, même si quelqu'un me raconte « Oui, j'ai vu ton mec embrasser une fille » , je vais être comme « Ouais, d'accord. » Ok, d'accord. Mais bon, j'ai pas besoin qu'on me raconte tout pour me sentir au cœur du sujet.

  • Speaker #0

    C'est une façon de refaire rentrer le contrôle par la petite porte, pour moi, de faire ça. Mais il faut lâcher prise, en fait, sur ces choses-là. Il faut lâcher prise sur le fait que l'autre, il s'appartient, quoi. C'est un corps souverain. Et il faut bien l'accepter, en fait, pour vivre des relations saines, je pense.

  • Speaker #1

    C'est ce que vous disiez tout à l'heure, et c'est ça qui est vachement intéressant. C'est juste ton rapport de toi à toi. C'est ce que tu disais aussi. Comment est-ce que tu t'aimes suffisamment pour te nourrir suffisamment pour qu'au final, tu n'aies pas besoin que quelqu'un vienne, entre guillemets, te nourrir et que toi, tu te nourris tellement seul que t'es libre, t'as besoin. Tu partages des interactions et en fait, t'es bien quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    Puis aussi, je veux dire, si la personne, quand t'es avec elle, tu sens que t'es vraiment importante pour elle à ce moment-là, qu'elle donne tout son attention, moi, c'est ça qui compte le plus pour moi. Genre, il y a des gens avec qui tu vas être, justement, je parlais tout à l'heure, mais le fait d'être avec certaines personnes qui te donnent l'impression toujours que le gazon est plus vers ailleurs, ça, ça ne m'intéresse vraiment pas. C'est ce genre de personnes-là que je fuis, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu fais avec quelqu'un, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Ouais, si la personne est capable de te donner cette sensation bête. son soleil à ce moment-là, voilà, j'ai pas besoin de savoir ce qu'il fait quand je suis pas là, quoi. Je m'en fous.

  • Speaker #3

    On est purement aussi dans l'instant présent, de ce que tu vis sur l'instant présent avec l'autre personne, c'est ça qui est sacré, c'est ça que tu construis sur le moment. Après, ce qui se passe ailleurs, ça appartient à chaque individu de ce qu'il va en faire,

  • Speaker #2

    quoi. des fois les gens ils sont fidèles mais ils se font chier quand ils sont ensemble bravo bisexuelle de merde mais fidèle il fait chier pendant 20 ans c'est clair c'est clair génial donc on arrive à la fin de l'émission sur cette note positive

  • Speaker #1

    Est-ce que vous voulez dire un mot pour la fin ? Qu'est-ce que vous avez envie de rajouter ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais une petite question par rapport au BDSM. Parce qu'en fait, ça m'intéresse aussi. Parce que je pense que c'est un très bon moyen, justement, de neutraliser la jalousie. Enfin, le BDSM ou le... Enfin, voilà, toutes ces expériences un peu particulières. Enfin, comment dire ? Très subversives, en fait, par rapport à la sexualité un peu classique que la plupart des gens vivent, je pense. Je pense que ça peut vraiment, en fait, modifier des choses dans la tête, vraiment qui font que t'arrives à... à mieux maîtriser ta jalousie. Et je voulais savoir si tu avais un truc à dire. C'est pas vraiment un mot de la fin, c'est plus une question, du coup. Je me suis fait attirer quand tu parlais. Et du coup, je voulais savoir si ça te parle, du coup...

  • Speaker #2

    Ben, moi, personnellement, j'ai déconstruit mon sentiment de jalousie par rapport au fait... Pour moi, c'était plutôt par rapport au fait que je sais qu'on peut jamais savoir ce que les gens font à l'extérieur du moment que t'es avec eux. Puis que d'un côté... pour ne pas être déçue, je me dis de toute façon, dis-toi que les gens sont, voilà, ils sont comme ils sont puis personne n'est parfait. Puis avec le BDSM, tu peux donner des limites. Si le problème, c'est vraiment le côté génital, le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un d'autre, tu peux avoir plein d'autres interactions qui sont possibles sans nécessairement avoir le côté pénétration. Souvent ça, le truc le plus évident à la tête quand on pense à tromper, c'est souvent ça. Mais...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas exactement comment, toi, ça pourrait t'aider par rapport au fait de gérer le concept de jalousie, mais tu peux peut-être prendre cette sensation de jalousie puis en faire autre chose avec un côté cérébral. Parce que la jalousie, c'est une émotion qui peut être transformée, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, être transformée, être sublimée par des jeux comme ça. Parce qu'en fait, être jaloux de quelqu'un et vouloir le contrôler, c'est vouloir le dominer. Et en fait, en jouant ça, parce qu'au final, le BDSM, c'est un peu du... Du jeu aussi. Du coup, ça te met dans une posture de recul, en fait, par rapport à ton émotion. Et je pense qu'il y a moyen de la transformer vers autre chose. Et bref, c'est un domaine qui m'intéresse. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens aussi qui me disent ça, qui me disent « Mais comment on fait ? On est trop jaloux. » Et je pense qu'il y a des techniques. Ça se dompte, la jalousie, les émotions. On peut faire des thérapies, mais je pense que ça, ça peut être aussi une forme thérapeutique. J'ai une amie qui fait du BDSM et elle m'a beaucoup parlé de l'aspect thérapeutique de tout ça, qu'elle pense qu'elle avait aidé dans ses complexes et ses traumatismes, etc. à dépasser tout ça. Et donc, je pense aussi à dépasser la jalousie. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça peut faire découvrir ton corps dans son intégralité. Moi, je n'ai rien contre le sexe classique, j'adore ça, mais au lieu de juste axer sur une partie, ce qui est beau, c'est que ça... Est-ce que, je ne sais pas moi, griffer le dos de quelqu'un, est-ce qu'elle s'est trompée ? C'est qu'au final, tu peux avoir des moments hyper intenses où tu regardes la personne, tu ne la vois plus pareil après, mais tu n'as pas couché avec elle.

  • Speaker #2

    Peut-être que la jalousie, c'est nourri par la frustration beaucoup. Et du coup, si tu la transformes, justement, comme tu disais, si en fait tu nourris ce sentiment par autre chose, donc tu n'es plus frustrée. Donc en fait, elle n'a plus lieu d'exister parce que tu l'as acceptée. Et en plus, tu l'as transmuté dans quelque chose.

  • Speaker #0

    En tout cas, je souhaite aux gens de travailler là-dessus parce que ça fait tellement mal gratuitement, la jalousie. C'est même pas du mal qu'on a envie d'avoir.

  • Speaker #3

    On va tous venir faire un petit stage de BNF. Et

  • Speaker #2

    Karl-Fab va nous initier à tout ça.

  • Speaker #3

    On va se faire une soirée.

  • Speaker #0

    Ouais, il faut.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu as un petit mot pour la fin, toi, que tu voulais rajouter ?

  • Speaker #0

    Ben moi, je dirais aux gens qui vous écoutent justement que ça vaut la peine de s'explorer quand on en ressent l'envie. Parce que je pense que quand on le fait tard, avec des envies qu'on a depuis longtemps, on se dit « Merde, j'aurais dû y aller plus tôt. » J'aurais dû franchir le cap, j'aurais dû pas avoir peur. Parce que la peur qu'on peut avoir de ne pas venir au club, c'est juste de se dire « Je vais peut-être pas aimer ça. » Au pire, si on n'aime pas ça, on ne revient pas. Mais si on aime ça...

  • Speaker #3

    Et puis on peut juste regarder, on n'est pas obligé de faire quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Jamais. Si on obligeait les gens, ça serait criminel. Viens te faire fouetter sur la croix. C'est obligé. C'est un ordre.

  • Speaker #3

    Bon, bien sûr, c'est bonne parole. On va vous dire à la semaine prochaine. Et revenez, sinon, vous envoie Carlotta. Voilà.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

  • Speaker #3

    En tout cas, merci de nous avoir partagé toutes ces... Je sais pas le mot.

  • Speaker #0

    C'est une belle parole. La bonne parole. merci d'avoir partagé tout ça avec nous c'était d'avoir prêché la bonne femme oui telle les catholiques putain on a le matériel comme à l'époque bon

  • Speaker #3

    bah nous on vous dit à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures oui merci merci flamme des années 80 le podcast qui allume la femme

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Description

BDSM, fidélité et souveraineté sexuelle… Et si on remettait tout à plat pour s’autoriser à aimer et désirer autrement ?

Dans cet épisode inédit de Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, on explore la sexualité sous l’angle de la liberté, du corps, du plaisir, et de la conscience. Au micro de Sara et Angélica, deux invitées engagées et puissantes : Carlotta, directrice artistique du club BDSM parisien "Cris et Chuchotements", et Sabine, créatrice du compte "Fidélité mes fesses" et militante pour la souveraineté sexuelle.

À travers leurs récits, elles abordent la sexualité comme un espace d’exploration, de déconstruction et de connaissance de soi. Elles bousculent les normes du couple traditionnel, interrogent la jalousie, le besoin de contrôle, et nous invitent à revoir ce que signifient fidélité, consentement et liberté sexuelle.

Carlotta partage son parcours dans l’univers du BDSM, qu’elle décrit comme un art de vivre, une philosophie sensuelle, parfois artistique, toujours fondée sur des règles claires de respect et de communication. Elle nous parle de domination sans sexualité, de lectures érotiques, de performances corporelles et de la manière dont ces pratiques peuvent être libératrices.

Sabine, elle, défend la souveraineté sexuelle : l’idée qu’on ne doit jamais perdre la maîtrise de son propre corps, même dans une relation amoureuse. Elle interroge les schémas d’appropriation du corps de l’autre dans le couple, la peur de la liberté, et propose un modèle inspiré de l’amitié, dans lequel chacun·e reste libre et respecté·e.

Cet épisode s’adresse à toutes celles qui souhaitent vivre leur sexualité de façon plus libre, plus consciente, plus alignée avec leurs désirs profonds. Une conversation forte, audacieuse, pleine de nuances et de vérités qui dérangent… et libèrent.

🔥 Que vous soyez en couple, célibataire, polyamoureuse, curieuse, ou simplement en quête d’authenticité dans vos relations, cet épisode vous invite à embrasser votre désir, votre liberté, et votre flamme intérieure.

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Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, donc nous sommes toujours au mois de mai et on parle toujours de sexe. Et on a la chance aujourd'hui de recevoir Sabine et Carlotta, qui ont pas mal de choses à nous raconter, j'ai l'impression. Est-ce que vous voulez vous présenter ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Eh bien du coup, je m'appelle Carlotta, je suis la directrice du club Crier Chuchotement. C'est un club BDSM qui est à Paris depuis 27 ans.

  • Speaker #0

    Ah ouais, 27 ans ? Oui !

  • Speaker #1

    Ça fait combien de temps que tu es directrice là-bas ?

  • Speaker #3

    Ça fait deux ans et demi. Deux ans et demi déjà.

  • Speaker #0

    Ça ne fait pas 27 ans quoi. Non !

  • Speaker #3

    Mais on va dire que c'est comme une institution dans le domaine.

  • Speaker #0

    Et toi Sabine ?

  • Speaker #2

    Et moi je m'appelle Sabine et je suis la créatrice du compte Instagram qui s'appelle Fidélité mes fesses, où je parle de... de sexualité, de désir, d'amour, de couple, de souveraineté sur les corps et de féminisme aussi. C'est un couple qui se veut féministe.

  • Speaker #0

    Tout un programme. Et comment vous en êtes arrivée à vouloir exploiter cette partie-là qui fait partie un peu de la sexualité ? Parce qu'en club BDSM, on n'arrive pas comme ça à devenir directrice artistique. D'où ça vient cette envie ?

  • Speaker #3

    Moi, ça s'est fait vraiment par un... coup de chance quand même, un coup du destin, c'est qu'ils avaient besoin d'une personne pour faire un remplacement au bar et je travaille dans la nuit depuis que j'ai 17 ans. Et donc, j'étais travailler au bar et j'ai bien vu que j'avais des choses à vivre là-bas. J'ai vraiment senti fort qu'il y avait un truc qu'il fallait que je fasse dans ce lieu-là. Le lieu m'a tellement marquée que du coup, j'ai parlé avec le patron, puis comme il cherchait quelqu'un pour être directrice, je lui ai dit, vas-y, Ausha. Tu ne vas pas le regretter. Et donc, on a une super belle amitié, moi et le patron. On s'entend vraiment bien ensemble. On est une super belle équipe. Et c'est comme ça que j'ai commencé à bosser là-bas. Puis, plus le temps passe, plus j'ai de responsabilités, plus je prends d'initiatives, on va dire. Et ils me laissent la place pour explorer plein de choses, plein de thématiques de soirée, toutes sortes de...

  • Speaker #0

    Donc, qu'est-ce que tu fais ? Tu choisis les thèmes ? Explique-nous en quoi ça consiste.

  • Speaker #3

    Déjà... Je peux créer des thèmes de soirée avec toutes les idées qui vont me passer par la tête, mais aussi je vais un peu orchestrer les soirées qui sont organisées par taux de gens. On a des soirées dominatrices à tous les mois, et à chaque mois on trouve des dominatrices différentes qui vont aborder des sujets différents, qui vont faire des petites performances pendant les soirées. C'est vraiment beau parce que c'est tellement vaste le BDSM, c'est tellement varié tout ce qui peut se passer au club. Et on peut même faire des choses artistiques, des expositions de peintres qui vont faire des trucs un peu BDSM, ou avoir des gens qui viennent faire des signatures de livres, avoir des lectures érotiques. On a quelqu'un qui organise des soirées lecture érotique. Donc, c'est très, très beau parce que ça mêle l'art et le sexe. Et donc, ça donne encore plus de possibilités.

  • Speaker #1

    Tu fais notamment des soirées féline.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer ça ?

  • Speaker #3

    Ça, c'était la première soirée que j'ai organisée au club. C'était une soirée. que pour les femmes et une soirée qui est BDSM. Ce qui est beau, c'est que je me suis rendu compte, là ça fait deux ans que je fais la soirée, que les femmes, quand elles viennent à la soirée Féline, elles viennent pour le côté BDSM, mais elles viennent aussi pour le fait d'être entre elles et de pouvoir se rencontrer, se parler et que tout soit possible. Mais rien n'est forcé, rien n'est obligatoire. Ça veut dire qu'il y a beaucoup de femmes, elles viennent, elles se mettent leur plus belle tenue, elles s'habillent hyper sexy et elles viennent dans une ambiance très décontractée. où il n'y a pas de pression. Donc, c'est magique de pouvoir être là où on est et de faire... Tout est possible, en fait. Toutes les portes sont ouvertes, mais il n'y a pas d'obligation. Donc, ça, c'est chouette, ça.

  • Speaker #0

    Et si tu peux nous expliquer, parce qu'on a déjà fait une émission un peu sur le BDSM, c'est quoi pour toi le BDSM ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #3

    Le BDSM, ça va être tout ce qui est... Les lettres, déjà, BDSM, ça va être bondage, donc tout ce qui est le fait d'être attaché, les cordes, ça peut être avec des menottes, ça peut être avec... Les gens, ils font du BDSM, des fois, sans le savoir, chez eux, c'est la domination, la soumission, et le sadomasochisme. Donc, c'est vrai que quand on parle de BDSM, on pense à un truc, on pense tout de suite à Paul Fiction avec la boule dans la bouche. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ou 50 nuances de gré, ça, c'est un peu démocratiser le truc.

  • Speaker #3

    Souvent, les gens pensent qu'au club, c'est vraiment n'importe quoi. C'est sauvage, les gens se tabassent. C'est hard, tout le monde est complètement drogué. Mais en fait, c'est tout le contraire. C'est ça qui est beau. C'est qu'en fait, au club, les gens sont vraiment connectés les uns avec les autres. Parce que comme, possiblement, il peut y avoir des choses assez intenses qui se passent, il faut être complètement conscient de tout. de ce qui se passe. Sinon, il pourrait y avoir des conséquences. Donc, pour que ça se passe bien, il faut être connecté, il faut être alerte des réactions de l'autre. Et il y a beaucoup, beaucoup d'échanges qui se font entre les gens avant même de commencer à pratiquer. C'est ça qui est beau. C'est qu'au final, ça regroupe des gens qui ont une recherche sexuelle qui est plus poussée que pour moi dans un club libertin où c'est purement sexuel. Là, il y a un truc très psychologique, cérébral, avec toutes sortes de différentes... conditions. Les gens, ils peuvent venir, être complètement habillés, puis toute la soirée, ils vont être habillés, puis ils vont dominer, ils vont être habillés. Tu n'es pas obligé de te mettre à poil ou obligé de faire certaines activités. Tout est possible, en fait. Tous les paramètres sont là.

  • Speaker #1

    Et ça doit être, du coup, pour laisser entrer les gens, parce que j'imagine que ça doit être assez filtré. C'est quoi ? Tu as un vidéo où c'est vraiment que des gens que vous connaissez ? C'est une sorte de club où tu as tes habitués ? C'est des recommandations ?

  • Speaker #3

    En fait, tout le monde peut venir, mais c'est cher. Donc déjà, ça filtre de fou. Parce que les gens qui ne savent pas pourquoi ils viennent mettre les pieds, puis qui veulent faire du bordel ou je ne sais pas, qui sont bourrés, ils ne rentrent pas. Il faut payer pour rentrer. Donc déjà, les prix ne sont pas catastrophiques, mais le fait qu'il y ait un prix d'entrée, ce n'est pas comme dans le bar du coin où tu fais juste venir pour boire une bière. Des fois, les gens, ils passent devant, ils sont bourrés, ils veulent rentrer, mais c'est impossible. C'est juste impensable. Alors que n'importe qui qui a le bon dress code, ça veut dire qu'il vient bien en noir. et qui est prête à mettre le prix d'entrée, peut rentrer. Ce n'est pas fermer aux gens. C'est juste que, déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, on n'est pas sur une rue passante. On est à côté d'un commissariat. Déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, il faut que tu saches un peu où tu mets tes pieds. Et personne ne fait le con parce qu'il y a le commissariat à 50 mètres. Il faudrait vraiment être inconscient. Ça,

  • Speaker #1

    c'est pratique.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Ça te parle Sabine, ce qu'elle dit sur justement le consentement, puis aussi le besoin de se différencier, d'être dans sa propre vérité par rapport à sa sexualité ?

  • Speaker #2

    Ouais, complètement. Alors après, moi, sur mon compte Instagram, j'ai vraiment des réflexions très philosophiques et intellectuelles. Je ne suis pas du tout dans le concret comme ça, en tout cas pas encore. après c'est des milieux qui m'intéressent beaucoup et je pense que Tôt ou tard, je sauterai le pas. Enfin, voilà, c'est des choses qui m'intéressent beaucoup. En fait, ce que j'aime bien dans ces lieux et dans le discours que tu as par rapport à ce genre de sexualité ou à ces découvertes, c'est qu'en fait, ça encourage à s'explorer, en fait, s'explorer. On pourrait l'écrire de deux manières. Et c'est aussi un peu ce que je dis sur mon compte, c'est-à-dire que moi... comment j'en suis venue à créer ce compte, c'est que moi j'ai eu l'impression d'être beaucoup entravée dans ma sexualité, dans ma vie, parce que j'ai quasiment tout le temps été en couple. J'ai rencontré mon amoureux actuel quand j'avais 17 ans, j'en ai 36, donc il y a presque 20 ans. Et voilà, on a toujours eu un schéma très classique, monogame, où il était absolument hors de question d'aller faire du sexe à droite, à gauche, etc. Et en fait, moi ça m'a beaucoup entravée physiquement et puis psychologiquement et j'ai vraiment senti un gros malaise par rapport à ça. Pendant des années. Et en fait, petit à petit, la vie a fait que mon chemin a croisé des blogs, des articles, des podcasts qui parlaient de couples libres, de polyamour, de libertinage, etc. Après, moi, j'avais aussi une image très négative, justement, pas du polyamour, parce que ça, c'est un peu joli, c'est mignon, mais du libertinage. Enfin voilà, on croit vraiment que... Il y a la sexualité de couple monogame et puis n'importe quoi. Le gros délire où c'est dégueulasse, où tout le monde s'enfile dans les coins. Vraiment des trucs un peu... Un peu glauques. Et en fait, je me suis dit qu'il y a peut-être un juste milieu dans tout ça et qu'en fait, je peux peut-être très bien avoir mon histoire d'amour et puis vivre à côté des choses parce qu'en fait, ce n'est pas parce que je suis en couple que je ne peux pas avoir une vie. et une sexualité hors du couple. Et ça a beaucoup travaillé dans ma tête pendant des années. Après, j'ai eu une période un peu de célibat parce que je me suis séparée avec cet homme avec qui je suis de nouveau, où j'ai vécu un peu ce que j'avais à vivre. Et puis, on s'est remis ensemble. Mais on est reparti dans un schéma assez classique, comme si j'avais un peu tout oublié de ces réflexions-là. Et très vite, c'est revenu me travailler. Et voilà. Et donc, on en a parlé ensemble. On a cheminé un peu intellectuellement sur tout ça. et en fait à un moment j'avais eu tellement de réflexions dans la tête, j'avais lu tellement de choses, il y avait eu tellement de cheminement intérieur que je me suis dit, il faut que je partage ça, j'ai besoin de... Et j'avais l'impression qu'en fait, après j'ai aussi croisé la route du féminisme, entre guillemets. Et je me disais, en fait, personne ne parle de ça. Je trouvais que c'était trop binaire, en fait, et qu'il n'y avait personne qui disait, mais en fait, on est tous des corps différents, avec des besoins différents à différents moments de notre vie, et on a le droit d'explorer des choses différentes selon nos besoins. Et le couple n'a pas à être une entrave à ça. Et entraver ça, c'est... Enfin, je vais utiliser un terme un peu fort, mais c'est presque criminel, en fait. On n'a pas le droit d'interdire aux gens de disposer librement de leur corps. Et c'est devenu vraiment quelque chose de très profond en moi, enfin de très important. Et voilà, et donc du coup, c'est pour ça que j'ai eu envie d'ouvrir ce compte Instagram, il y a deux ans à peu près. Et voilà, et depuis, je partage plein de réflexions autour de ça, parce qu'en fait, quand on ouvre cette porte-là, on se rend compte que c'est un vaste champ. Et il y a souvent des choses qui me viennent, aussi par rapport aux réflexions qu'on me fait, aux retours qu'on me fait. Et en même temps,

  • Speaker #0

    ça fonctionne bien, puisque ça fait combien de... 20 ans quasiment que vous êtes ensemble. Donc il y a aussi... Peut-être que ce n'est pas le secret de la longévité du couple, de pouvoir justement, à un moment donné, explorer sa sexualité ou d'autres choses pour avoir toujours son partenaire. J'ai regardé depuis quelques mois, je suis aussi ton compte, et c'est vrai que ça ouvre l'esprit. Tu parles beaucoup aussi de l'honnêteté, que c'est extrêmement honnête, parce que le nombre de personnes qui vont aller voir ailleurs, mais que l'autre personne ne le sait pas et c'est caché, c'est peut-être même ça qui est excitant. Dans un sens, quand tu n'as plus cette barrière, est-ce que ça n'enlève pas aussi un peu d'excitation de se dire « Ah, je ne vais pas aller voir ailleurs, j'ai le droit. » Du coup, ça m'intéresse un peu moins. Je pense que c'est assez sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a beaucoup de couples qui se séparent à cause du fait qu'un couple, ça doit être exclusif. Parce que du coup, on n'a pas le droit d'aller voir ailleurs. Donc, on va mettre fin à une relation pour en entamer une autre. Alors qu'en fait, peut-être que cette relation, elle n'était pas finie. Peut-être qu'elle devait continuer. Peut-être que... Enfin voilà, on a des principes qui cadrent tout ça, qui sont... pas du tout alignés avec nos vies intérieures, et nos vies extérieures, parce qu'on fait des rencontres. En tout cas, moi, je pense qu'effectivement, pour qu'un couple dure, en tout cas, même s'il ne dure pas, parce qu'à la limite, la durée, bon, mais pour qu'un couple soit sain, je pense que chacun doit avoir une autonomie dans laquelle il peut faire ce qu'il veut, et je ne vois pas pourquoi le sexe ne ferait pas partie de ça, en fait. On est tout à fait d'accord pour dire qu'on a le droit d'aller danser en boîte avec ses copines, qu'on a le droit de partir un week-end avec ses copains. qu'on a le droit de manger ce qu'on veut, de s'habiller comme on veut, etc. Pourquoi le sexe, ce serait un truc à part ? En fait, ça, c'est ma grande question. Pourquoi c'est traité comme une activité à part ? Et pour l'instant, personne ne m'a donné une réponse que je trouve juste, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une réponse juste ?

  • Speaker #3

    Ce que je trouve, c'est qu'il y a vraiment un côté très d'appropriation, puis de sacré autour du sexe, surtout les gens qui ne sont pas dans les milieux BDSM ou liberté. ou sexe positif. Ils ont ce côté où est-ce que vraiment, c'est genre, t'es ma propriété, personne d'autre qui peut profiter de ça. Et c'est vrai qu'avec le BDSM, on peut déconstruire les interactions sexuelles. Est-ce que se faire masser les pieds par quelqu'un, c'est sexuel ? Pour la plupart des gens, non. Mais pour la personne qui te masse, peut-être que oui. Peut-être que pour cette personne-là, c'est genre le cœur de sa sexualité. Puis la sexualité, ça fait tellement de choses. Qu'est-ce qui concrètement est là ? acte sexuel, c'est que la pénétration ? Ou est-ce que, genre, voilà, je ne sais pas, je trouve que c'est assez dur de... Genre, tu vois. Ou est-ce qu'écrire des messages avec quelqu'un, envoyer des photos, tu sais, c'est qu'aujourd'hui, il y a tellement de manières de vivre de la sexualité sur plein de différents paramètres. C'est hyper compliqué de contrôler tout ça. Il y en a certains qui vont dire que même juste liker une photo sur Instagram d'une autre personne, c'est mal. Mais on ne peut pas faire arrêter les autres gens d'exister.

  • Speaker #2

    Absolument. C'est clair. Et comme la limite est tellement difficile à tracer, moi, je suis pour qu'il n'y ait pas de limite. Sur quoi on se base ? Sur quelle base on part pour dire que ça, c'est ma limite ? Après, les gens vont dire que la limite, c'est ce qui me fait mal. Mais dans ce cas-là, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si tu veux coucher avec moi et que je te rejette, je dois me forcer parce que sinon, ça va te faire mal ? On ne peut pas baser une loi du couple ou n'importe quelle loi sur juste le ressenti de la personne. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et puis je te rejoins sur quelque chose aussi, c'est par rapport au cadre, moi, de ce que j'ai compris pendant ces émissions du sexe, c'est que c'était hyper important de mettre le cadre et aussi l'émission qu'on avait sur le polyamour, c'est que tu peux tout faire avec ton partenaire tant que tu mets le cadre et tant que justement tu prends aussi en considération le fait de... c'est commun, en fait. Oui. C'est ça.

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Pour moi, l'histoire du commun, c'est très intéressant parce qu'on part du principe que quand tu es en couple, la sexualité, ça devient un truc en commun. Sauf qu'on reste deux corps distincts et on peut très bien avoir deux sexualités distinctes et il n'y a pas à ce que ça fonctionne ensemble. Et d'ailleurs, ça crée énormément de problèmes que ce soit un principe que ça fonctionne ensemble. Il y a plein de membres de couple dont la sexualité n'est pas raccord. Souvent, ça allait au début de relation parce qu'on est tout feu tout flamme, etc. Souvent, il y a des décalages qui s'installent. Sauf qu'en fait, on est un peu codépendants sexuellement parce qu'on a le droit de coucher qu'à l'intérieur du couple. C'est un espace commun. On n'a pas le droit d'avoir d'espace autonome à côté. Et du coup, ça crée des gros problèmes. C'est un peu à cause de ça qu'il y a des viols conjugaux, qu'il y a énormément de frustration. Ça arrive dans énormément de couples, ce genre de petits problèmes qui peuvent prendre énormément de place.

  • Speaker #3

    C'est hyper. complexe parce que d'un côté, c'est sûr qu'il faut apprendre à travailler sur son propre sentiment de possessivité et de jalousie. Parce que c'est surtout ça qu'il faut déconstruire pour accepter que l'autre aille des relations ou des vies en parallèle. C'est sur soi qu'il faut travailler le plus. C'est clair.

  • Speaker #0

    Ou juste des expériences.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #0

    Si on vient dans ton bar et qu'on a une expérience, ça ne veut pas dire que toute notre vie va s'arrêter à côté dans notre couple.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est clair. Puis il y a plein de gens qui viennent au club, qu'il y avait des histoires avec leur femme, ils partageaient ça. Puis à un moment, un des deux ne veut plus. Mais l'autre, il en a tellement besoin que du coup, tu te dis genre, ok, c'est fini. Tu ne peux plus aller au club, c'est fini. Maintenant, on ne fait plus de BDSM, par exemple. Il y a des gens, c'est hyper dur pour eux d'accepter qu'ils vont fermer cette porte-là, alors qu'eux, ils ont peut-être encore envie. Ça se peut très bien aussi qu'un des deux aille un chemin qui est différent de l'autre. Et c'est tellement triste de tout détruire, juste parce que sur un point, ça ne s'accorde plus.

  • Speaker #1

    C'est souvent du coup qu'effectivement, dans les couples communs comme ça, où tu partages tout, s'il y en a un qui décide d'arrêter un truc, l'autre s'est acté qu'il doit arrêter aussi le truc. Et ça, c'est quand même assez simple, parce que comme tu disais, c'est deux corps différents. Et là, tu as l'impression qu'à un moment donné, quand tu es un couple, tu ne fais plus qu'un. Et en fait, tu n'as plus ton libre-arbitre, tu n'as plus ta propre liberté,

  • Speaker #2

    en fait. Oui, et ça ne s'applique que au sexe. Parce que je veux dire, si un couple fait, je ne sais pas, de l'équitation ensemble pendant dix ans, et qu'à un moment, il y en a un, je ne sais pas, il fait une chute ou n'importe quoi, ou juste ça le lasse et puis il n'a plus envie de faire ça, et il ne va pas dire à l'autre ah ben non toi aussi t'arrêtes parce que moi j'arrête donc c'est mort enfin tu vois ça c'est... Ce serait bizarre, en fait. Tout le monde dirait, mais attends, c'est pas ton problème, il peut très bien continuer. Mais par contre, sur le sexe, ah ouais, là, tout le monde dit, ah oui, oui, je comprends.

  • Speaker #3

    Mais puis, ça peut aller super loin. Et sur le sexe, il y a des gens, carrément, ils ne veulent pas que leur chéri regarde du porno ou je ne sais pas quoi. On veut tellement contrôler l'autre dans des détails qu'on n'est même pas avec lui, on ne sait même pas ce qui se passe, même pas avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Mais même la masturbation, bien entendu. Attends, mais ça veut dire que tu ne m'aimes pas, tu t'es masturbée. Non, mais on est dans un... Sinon, quand tu pousses le truc et quand... incroyable en fait.

  • Speaker #3

    On se permet tout en fait. C'est ça qui est terrible. En fait, qui donne la loi de qu'est-ce qui est correct, qu'est-ce qui n'est pas correct ? Chacun fait à...

  • Speaker #2

    On ressent le si personnel et du coup, effectivement, dans ce cas-là, c'est la porte ouverte à tout.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois du coup que c'est peut-être parce que toi qui cherches un peu aussi, qui t'interroges là-dessus, est-ce que tu crois que c'est dû, par exemple, dans d'autres pays, à la polygamie, des choses comme ça ? Est-ce que tu crois que c'est parce qu'on est descendant du christianisme, par exemple, et donc c'est un truc assez... En fait, les religions, elles nous ont vraiment mis ce carcan-là. Et je ne sais pas, on est resté coincé dedans et on a du mal à arrêter ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça viendrait de là, quoi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, moi, je pense que c'est... En fait, si on remonte, si on fait un petit peu d'histoire... En fait, on avait des mœurs assez libérées jusqu'au Moyen-Âge, jusqu'à la Renaissance, en fait, pendant le Moyen-Âge. En tout cas, en Occident, on va dire en France, en Europe, pour cadrer un peu les choses. On avait des mœurs assez libérées au Moyen-Âge, etc. Et en fait, à la Renaissance, c'est vraiment... Enfin, c'est une des... Il y a toujours plusieurs... C'est toujours multifactoriel, mais disons... En fait, quand on a commencé à amasser du capital, il y a eu vraiment une grosse problématique autour de l'héritage. Il fallait vraiment savoir que... Donc, c'est les bourgeois qui amassaient du capital. Il fallait qu'ils sachent que les enfants à qui ils léguaient leur patrimoine, leur capital, étaient leurs enfants biologiques. Et donc, il y a toute une... pensée, un système autour du contrôle de la fécondité du corps des femmes qui s'est mis en place. Et là-dessus, les religions se sont évidemment emparées du truc. Ça a continué comme ça. Ça date plutôt de la Renaissance et puis ça s'est paré de tout le discours romantique qu'on connaît aujourd'hui. Hollywood y a saupoudré un petit peu de paillettes. Tout ça s'est paré de... Je pense que la... C'est vraiment venu de là, à la base. Alors, on pourrait dire, oui, il y a d'autres interprétations, mais en tout cas, c'est une des interprétations possibles. Je ne sais même pas si c'est tant la religion ou si c'est plus... Pour moi, c'est plutôt des contraintes presque un peu matérielles, en fait, qui ont fait naître ça. Et la religion a rajouté un discours moral, voilà. Et après, Hollywood, les séries américaines ont rajouté un discours paillette, voilà. Mais je pense qu'à la base, c'est plus un truc du patriarcat et de la transmission, des transmissions matérielles, en fait. que ce n'est. Et en fait, aujourd'hui, on est tellement dans un discours à la fois moral et à la fois romantico-paillette sur le sujet qu'on a du mal à s'en extraire. C'est vraiment devenu une culture. Et c'est très, très difficile de penser les choses autrement. C'est vraiment très difficile. Même le féminisme a du mal. Même les femmes féministes qui remettent en question radicalement le couple, l'amour et tout, c'est dur d'avoir un discours aussi subversif.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça va dans les deux sens. Si on veut la liberté pour nous, il faut l'accepter pour l'autre aussi. Donc, il faut déjà accepter que l'autre va peut-être avoir des envies, des besoins ou va peut-être faire des choses de son côté. et moi je pense que le... pour moi, de mon point de vue, c'est que personnel, mais quand il y a une certaine sorte de respect, quand tu donnes l'impression quand même à l'autre qu'elle a vraiment une importance pour toi, ça ne veut pas dire se retourner sur tout le monde dans la rue. Je pense qu'il faut savoir aussi donner la vraie valeur à la personne qui partage ta vie. Puis je pense qu'il y a des gens, ils ont vraiment de la difficulté à donner une vraie attention à la personne qui partage leur vie et ça va créer aussi énormément de jalousie. Tu as des mecs, Donc... tu vas être en couple avec eux, ils vont draguer toutes les serveuses qu'ils vont croiser, puis ils vont faire peut-être consciemment créer de la jalousie dans leur couple, en donnant l'impression que le gazon est toujours plus vert ailleurs. Puis je pense qu'il y a quand même un vrai lien avec ça. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait. Oui, eux, ils nous saoulent. Oui, c'est ça. C'est unique le gay. Mais oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver à des femmes aussi. Absolument. Mais ça peut être dans l'autre sens. Tu peux avoir des femmes, ça peut être aussi dans les deux sens, ce côté aussi par rapport à s'approprier une personne. Mais ça, ce n'est pas de l'amour au final. C'est de l'appropriation. Ce n'est pas du tout de l'amour véritable, comme on peut l'entendre entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais en fait, moi, ce que je pense en plus, c'est que ces mauvaises attitudes, ces comportements irrespectueux, sont aussi dus au fait que, en fait, c'est bon, je suis en couple, j'ai ma meuf. Donc, en fait, on s'en fout un peu de comment je la traite parce qu'elle est à moi, elle m'appartient. En fait, c'est trop sécurisant tout ça. Si justement, on savait que l'autre ne nous appartient pas vraiment, qu'à tout moment, on sait qu'à tout moment, il peut se barrer, Je pense que si on avait vraiment conscience que l'autre est un corps à part qui ne nous appartient pas, on le respecterait beaucoup plus. Je pense qu'il y aurait beaucoup plus de respect parce qu'on aurait conscience que l'autre est une personne. Et je trouve que le couple nous enlève ça aussi. L'autre, c'est devenu mon objet. Et ça, c'est hyper problématique. Et je pense qu'il y a plein de comportements irrespectueux dans les couples, qui viennent des hommes comme des femmes, qui sont aussi dus à ce truc-là. C'est bon, je l'ai sous moi, je l'ai verrouillé. Du coup, je peux un peu faire ce que je veux.

  • Speaker #1

    Du coup, il n'y a pas d'entretien de la relation puisqu'elle est acquise.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis sur l'objet, parce qu'en BDSM, on peut décider de devenir une table, une chaise, mais d'une façon assez décidée et pour un plaisir. Et c'est ça qui est marrant, parce qu'on peut décider, mais quand on le décide, ce n'est pas du tout la même chose que quand on va le subir. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #2

    Oui, puis c'est temporaire.

  • Speaker #3

    Déjà, le fait de s'objectiver, ce qui est super intéressant, c'est que l'autre personne avec qui tu interagis, ça l'intéresse. Si tu fais la table, puis la personne s'en fout. que tu sois une table. Ça n'a pas de sens, en fait. C'est que tout est par rapport au lien cérébral que tu as avec la personne, par exemple, qui te domine. Tu vois, moi, par exemple, si je demande à quelqu'un de faire ma table, ben la personne, je vais demander à quelqu'un que ça lui plaît, déjà. Parce que je sais que ça ne sera pas le même genre de table que si la personne, ça la fait chier. Parce que tu as toutes sortes de soumis. Et il y a des gens, par exemple, être un objet, ça va vraiment les faire kiffer. Parce que tu vas jouer avec le fait qu'ils sont un objet. c'est sexuel ou c'est pas sexuel, mais ils vont aimer être ton objet, t'obéir et te servir à ce moment-là, tu vois, comme un objet. Mais tu y portes attention à l'objet. C'est pas juste un objet que tu oublies dans un coin puis que t'en as rien à foutre, sinon ça n'a pas de sens. Ben, je crois, en tout cas. Si tu oublies l'objet, ça fait partie du jeu. Mais ça fait partie du jeu, donc c'est vraiment très fort cérébralement, voilà. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des objets insolites ?

  • Speaker #3

    Ben, par exemple, par rapport au... club, on n'a pas énormément d'événements autour des objets. Mais moi, je trouve ça cool de transformer les gens en objets. Comme par exemple, on a eu une soirée où il y avait une femme chandelier, où elle s'était fait coudre des pompiers de chandelier dessus, puis elle tenait des bougies. Donc ça, c'était un très, très beau moment. C'est une dominatrice qui avait créé cette soirée chez nous. Et donc, ça, c'était dingue. souvent, on va avoir la chaise, on va avoir la table, on va avoir des trucs comme ça. Il y a des gens qui sont spécialisés pour transformer les gens en objets. Donc, ça peut prendre des proportions. Non, mais c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est incroyable.

  • Speaker #3

    Maison Chardon, d'ailleurs, elle aime beaucoup ça. Oui,

  • Speaker #0

    elle nous a parlé un petit peu de cette table. Qu'est-ce qu'elle nous a raconté d'autre sur les objets ? On a parlé beaucoup de table, en fait.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est vrai que c'est la table qui revient.

  • Speaker #3

    Oui, c'est le plus facile. C'est le premier truc qui nous vient à l'idée. C'est plus facile à tenir aussi. La table, ça ne demande pas trop de... de défaut physique, parce que l'objet humain, il faut qu'il puisse tenir sa posture.

  • Speaker #1

    Et on parlait de religion tout à l'heure. C'est quoi le délire christique avec le BDSM ? Parce qu'il y a un vrai lien quand même.

  • Speaker #3

    J'ai envie de dire que c'est quand même eux qui ont inventé le truc. Parce que, je veux dire, ils se fouettent eux-mêmes. Le sadomasochisme, c'est quand même clairement... Toute l'éconographie BDSM, elle vient de là-bas, parce que c'est quand même... Je me fais mal parce que j'aime Dieu, donc je vais me faire mal parce que j'ai péché. C'est quand même... Voilà, ils l'ont inventé, le truc. Toi, nous, après, on ne fait que le reproduire au club. On s'inspire de ceux qui ont fait le truc avant. Parce que même quand tu regardes Dieu sur la croix, c'est quand même tout un délire extrêmement BDSM. Nous, on ne plante pas des clous dans les mains des gens, mais on peut mettre des aiguilles. Non, mais la religion chrétienne, elle est... extrêmement à BDSM. Puis c'est la soumission à un dieu, puis le fait de s'empêcher d'avoir du sexe, la chasteté, la ceinture de chasteté. Il y a plein de gens qui viennent au club avec des cages de chasteté, des hommes qui viennent avec des cages de chasteté et puis il y a tout ce délire de dire « t'as pas le droit de te toucher tant que je te donne pas la permission d'avoir la clé de la cage de quelqu'un » ou même il y a des gens, ils se touchent jamais puis ils enlèvent jamais leur cage pendant des mois. quoi c'est C'est vraiment énormément en lien, je trouve, avec la religion chrétienne. Et ça doit être pour ça aussi que c'est beaucoup plus répandu dans des pays où il y a cette religion-là. Le BDSM n'est pas partout dans tous les pays.

  • Speaker #2

    C'est plus un bouddhiste.

  • Speaker #3

    Après, en Asie, ils font du shibari. En Asie, je ne veux pas non plus m'avancer, je ne connais pas trop le sujet. Mais évidemment qu'au Japon, ça vient d'abord le shibari. tout le délire avec la croix, avec les martinets. Je pense que c'est quand même plus...

  • Speaker #0

    Il est peut-être un peu transgénérationnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, par rapport à vos sexualités, comment vous les vivez ? Toi, tu nous as un petit peu expliqué, mais est-ce que tu peux développer par rapport à toutes les idées que tu as ? En pratique, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #2

    Pas grand-chose. Non, non, en vrai, moi, c'est aussi pour ça que je pense que je suis un peu un cas bizarre. parce qu'en gros, moi, j'ai un compte qui parle de sexualité libre, d'autonomie, de souveraineté sur son corps, etc., que chacun doit pouvoir faire. Mais en vrai, je pense que les gens, au premier abord, ils doivent me prendre pour un peu une dévergondée ou quelqu'un qui a une sexualité très prolifique, très libérée. Mais en fait, pas du tout. Moi, je suis en couple depuis des années et je suis plutôt monogame, en fait. C'est juste que je me laisse la liberté d'autre chose et il m'arrive d'avoir des petites aventures. Enfin, là, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais... Voilà, là, ces dernières années, j'ai plutôt vécu des micro-trucs, des petits flirts, où des fois, il n'y avait même rien qui se passait, que des grandes histoires. Je ne suis jamais trop allée en club. Je ne suis pas très sexuelle comme fille, je n'ai pas de sextoy, je ne suis jamais allée en club libertin, je suis un peu vanille. Après, j'adore vivre dans un corps libre, en fait, et je sais que tôt ou tard, je pense que j'essaierai des choses.

  • Speaker #0

    mais ça m'intéresse l'idée me suffit ça m'intéresse,

  • Speaker #2

    après c'est pareil je me laisse porter par la vie, je me dis à un moment il y aura une occasion qui se présentera et peut-être qu'à un moment j'aurai aussi une aventure plus poussée avec une autre personne à côté de mon couple etc mais c'est vrai que globalement après j'ai pas du tout une vie très olé olé quoi

  • Speaker #1

    Et quand t'as amené ça à ton copain, ça a été facile pour lui de le recevoir ? Ça a créé une évidence ?

  • Speaker #2

    Non, non, ça a été un très très long chemin. C'était un très très long chemin. Ça a commencé il y a plusieurs années, on vivait à l'étranger. Et lui, en fait, c'est quelqu'un qui était plutôt assez jaloux. Et bon, pareil, nous, on a grandi dans des familles un peu catholiques, justement. Enfin, voilà, c'était pas... Enfin, c'était un peu genre, tu rencontres la personne tôt, tu te maries, tu fais des gosses.

  • Speaker #0

    On a quand même des familles assez ouvertes, mais disons qu'on était un peu dans ce schéma-là. Jusqu'à nos peut-être 25 ans, jamais on n'aurait pensé qu'on pouvait vraiment vivre autrement. Ou alors, il fallait qu'on se sépare. Et quand j'ai commencé à amener le sujet du couple libre, ça a été compliqué. En même temps, ça a été assez libérateur. Parce qu'en fait, c'est comme si j'amenais une vérité sur moi au sein de notre couple. Et qu'ils se disaient, finalement, je sais bien qu'elle est comme ça et je ne peux rien y faire. Donc, j'ai qu'à l'accepter. Bon, et puis ça a été un peu compliqué, mais assez fluide finalement. Après, on a été séparés géographiquement, donc on a un peu fait nos vies chacun de notre côté. Et là, de nouveau, quand on a de nouveau habité dans le même pays et que j'ai remis le sujet sur le tapis, ça a de nouveau été un peu compliqué. C'est toujours un peu un va-et-vient. Ça progresse, mais c'est pas...

  • Speaker #1

    C'est par étapes, quoi. Si jamais, aujourd'hui, les gens nous écoutent et se disent « Ah, ça me trotte dans la tête » , ça va être un processus. C'est pas en deux secondes.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais c'est clair. Sur mon compte, j'avais demandé à des gens de me dire un peu pour eux combien de temps ça prenait un peu d'installer ça, quoi. Et ce qui revenait, c'était de la part de thérapeutes, notamment, c'était que ça prenait plusieurs années, quoi. Trois ans, à peu près, en moyenne. et voilà moi mon compagnon actuel il n'est pas ultra serein à l'idée que je fasse euh ma vie. Et d'ailleurs, je ne pense pas que je lui raconterai tout ce que je fais. Enfin, voilà, il arrive. Si je lui ai une histoire à côté, je peux très bien la garder pour moi aussi. Enfin, voilà. Tout ça, c'est en construction. C'est un cheminement. Ça prend du temps. Et ça prend beaucoup de discussions. Ça prend beaucoup de soins. Il faut mettre du soin dans tout ça, parce que sinon, il faut mettre de la patience. De l'amour. De l'amour, oui, évidemment. C'est clair. D'autant que lui, il ressent beaucoup moins ce besoin-là. Lui, il est beaucoup plus monogame dans son cœur, on va dire. Alors que moi, je me sens quand même assez polyamoureuse. Je sais très bien que ça résonne beaucoup plus avec ce que je vis intérieurement. Ça ne s'est pas imposé comme une évidence. C'est toujours en construction, toujours en cheminement, mais ça va dans le bon sens. Donc,

  • Speaker #2

    ça va.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, Carlotta ?

  • Speaker #2

    Moi, par rapport au BDSM, ça m'intéressait depuis... Depuis que j'ai commencé à travailler dans la nuit, depuis que j'ai eu environ 18-19 ans, je travaillais déjà dans des soirées à Montréal qui étaient très fétichistes et tout ça. Et ça m'a toujours interpellée. Mais depuis que je travaille au club, ça a vraiment pris une grande place dans ma vie. Je veux dire que maintenant, ça fait vraiment partie de ma vie privée et ma vie sociale. C'est moi, je veux dire, c'est quelque chose qui fait partie de mon quotidien. et beaucoup de mes interactions avec eux. les gens autour de moi, j'ai beaucoup d'amis que j'ai rencontrés au club. Voilà, c'est comme une autre dimension qui est rentrée dans ma vie. Parce que je peux avoir des interactions BDSM sans nécessairement avoir des vies sexuelles avec les gens. Ça peut être juste certaines formes de domination. Et donc, pour moi, ça marche. Parce que ce n'est pas comme si j'étais polyamoureuse ou comme si j'avais plein de partenaires sexuels. C'est autre chose, c'est d'autres sortes d'interactions.

  • Speaker #0

    Qui sont indéfinissables, en fait. C'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait...

  • Speaker #2

    Des liens, quoi.

  • Speaker #0

    Ça ne rentre pas dans les cadres culturels et sociétaux de la société. Du coup, ça brouille les pistes.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est cool, parce que chacun a leur propre recherche et limite. Par exemple, la maison Chardon, ça lui arrive souvent quand on va en soirée ensemble, qu'elle m'attache en soirée. Elle, elle est vraiment dans un couple monogame. On ne fait pas de sexualité ensemble. Il n'y a rien de sexuel qui se passe. C'est vraiment BDSM. Mais c'est hyper intense parce que le chibari, c'est super intense. C'est des sensations vraiment fortes. Ça te fait vraiment partir loin dans ta tête. Donc, on a ce lien-là entre nous. Et c'est super beau ce que ça nous fait vivre. Mais je ne pourrais pas mettre ça dans une case polyamour. Chacun, on a ce truc-là entre nous qui fonctionne. Avec une autre personne. Ça va être encore autre chose. Ça va être complètement des interactions différentes. Comme moi, au club, j'ai mon soumis. C'est ma soumise. C'est une travestie. Et donc, elle vient au club. Elle s'habille en femme. Elle s'appelle Anna. Et donc, elle vient travailler pour moi au club pour être ma soumise à tous les soirs où je travaille. Puis, on fait du BDSM ensemble. Je la domine des fois à la fin de la soirée, des fois pendant la soirée, comme j'ai envie. Et c'est vraiment beau comme relation, mais ce n'est pas comme une relation polyamour. C'est un autre. formes de liens.

  • Speaker #3

    Ça ne dégénère jamais sur une histoire, cette arrivée du coup où il y a de l'amour vraiment cérébral qui rentre là-dedans, où tu sois un peu perturbée.

  • Speaker #2

    Ça peut être perturbant, mais ce qui est beau, c'est qu'avec les personnes qui sont autour de moi, le cadre nous convient parfaitement. C'est dans le sens que c'est des gens avec qui j'aurais... je ne me serais pas mis en couple, mais que du coup, l'histoire, comment elle se construit, on aime, les limites nous conviennent, ça nous plaît. Puis surtout, avec Maison Chardon, par exemple, c'est du chibari, c'est elle qui me domine, mais avec, par exemple, Anna, c'est moi qui domine, et donc comme moi, je domine Anna, j'aime, elle aussi, elle apprécie que je lui mette des limites, puisqu'on a des limites, ça crée une sorte de... Je ne sais pas, c'est beau aussi, c'est ça qu'on peut apprécier dans le... dans le BDSM, on peut vraiment apprécier le fait qu'on n'a pas accès à tout. C'est la personne qui domine, qui va nous ouvrir peut-être les portes, ou pas, mais il faut respecter ce truc, ce cadre, en fait.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça me fait penser un peu à être acteur, en fait. Quand tu vas dans un film, tu as deux mois de tournage, c'est ton mec, c'est ta nouvelle famille, c'est tes enfants. Oui. Et après, ça arrive qu'il y ait des histoires d'amour, mais des fois, tu crées des liens qui sont différents. Et puis, si tu tournes régulièrement, tu peux avoir plein d'enfants. Moi, j'ai plein d'enfants de fixe. Jamais mes enfants. Mais tu crées ce lien. Et c'est ça, je trouve que c'est assez marrant. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à ce parallèle, de vivre des choses un peu hors réalité, qui font partie de ta vie, parce que c'est quand même toi qui les vis. Mais ce n'est pas non plus... C'est comme une bulle. C'est autre chose. Ça fait partie de... Je ne sais pas si c'est un bon exemple.

  • Speaker #2

    Ça peut ressembler à ça. Puis ça aussi, un lien comme avec l'amitié. Par exemple, on a des amis avec qui on va parler de certains sujets. On n'a pas tous les mêmes relations avec tous nos amis. Moi, c'est comme si du coup, il y avait encore un paramètre en plus. Ou est-ce que tu as un ami qui te masse les pieds ? Tu n'as pas d'amis qui... Que des fois, tu lui mets des fessées. Mais tu ne couches pas avec. Ça ne me viendra pas à l'idée. Parce que le côté sexualité plus classique, c'est... encore une autre sphère que je partage pas au club.

  • Speaker #0

    Et en même temps, justement, je rebondis sur l'amitié parce qu'en gros, il y a beaucoup de gens qui me posent la question « Ouais, mais comment vous faites ? Quelles sont les règles que vous établissez avec vos amants ? » Et moi, je leur dis « Mais en fait, on a un référentiel très simple de comment traiter les gens correctement, c'est juste l'amitié. En fait, il faut juste traiter les amants, les amoureux, les partenaires sexuels comme on traiterait nos amis. C'est-à-dire, il n'y a pas à se prendre la tête sur il faut donner un temps égal, enfin voilà, on On ne se pose pas toutes ces questions-là dans l'amitié. Les choses sont fluides, elles se passent naturellement. Et moi, je leur dis, voilà, pour moi, mes amants, si j'en avais, actuellement, je n'en ai pas, mais pour moi, c'est juste des amis avec qui on couche ensemble, avec qui on peut avoir des sentiments plus forts, en tout cas d'un autre ordre que les sentiments purement amicaux. Mais sinon, il faut les traiter pareil. Il n'y a pas de... Et voilà, et pour moi, en fait, il y a aussi beaucoup de choses. En fait, dans le polyamour ou le couple libre, etc., on essaye de recalquer les règles du couple, c'est-à-dire on essaye de trouver des trucs... cadré, très normé, il faut placer des règles, des limites, il faut discuter et tout. Et moi, j'ai envie de dire mais en fait, oubliez tout ça, juste passez dans un autre paradigme. Et en plus, on a des modèles, c'est l'amitié. En fait, appliquez l'amitié à vos amours et en fait, il n'y a plus besoin de réfléchir à rien parce qu'on sait déjà comment ça marche. Et je trouve que quand on place les choses comme ça, les choses deviennent beaucoup plus... On voit beaucoup plus ce que ça pourrait donner, en fait, si on s'autorisait à vivre nos amours comme on vit nos amitiés, en fait. Et ça n'empêche pas d'être en couple, parce qu'on peut très bien avoir aussi une place spéciale pour un meilleur ami, une meilleure amie, qui peut être un peu au-dessus des autres, avec qui peut-être on fait une coloc, peut-être même on fonde une famille, ça arrive. Et voilà, le couple n'a pas à être exclu de ça, on peut très bien vivre ses amours comme ses amitiés tout en étant en couple, parce que cette personne-là, il s'avère qu'elle a une place plus spéciale, on cohabite avec elle, peut-être on fait famille, etc. Et voilà, pour moi, il y a vraiment un paradigme à changer. Je voulais rebondir sur ça par rapport à ce que tu dis sur ce qu'on fait. Je ne vois pas pourquoi le sexe devrait... Pour moi, les partenaires sexuels peuvent être comme des amis avec une forme de sexualité ou une autre.

  • Speaker #2

    Oui. C'est clair que, comme dans l'amitié, je trouve qu'il y a beaucoup d'amour. Moi, les gens qui sont mes amis, je les aime. Je veux qu'ils soient heureux. Je les accepte avec toutes nos différences, puis avec leurs facettes. C'est ça qui est cool. C'est beau de pouvoir avoir plein de gens qu'on aime autour de soi, puis de pouvoir interagir avec eux, avec qui, sur différents tableaux.

  • Speaker #0

    Oui, puis vivre des parts de soi qui sont différentes en fonction des gens avec qui on est vie.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'un homme ou une femme, un amoureux ou une amoureuse, on demande beaucoup. Ça doit prendre toutes les... ça doit faire tout. Tu dois cocher toutes les cases comme on en a envie, quand on en a envie. C'est un peu une mission impossible. J'ai l'impression des fois de se dire, on va savoir durer pendant 20 ans et on va devoir évoluer ensemble. C'est-à-dire tout ce qu'on aime quand on veut. C'est compliqué, quoi. Je trouve que c'est des solutions qui ont l'air chouettes.

  • Speaker #2

    Moi, je pars déjà du principe que la personne, je lui donne la liberté que je veux qu'on me donne. Donc, je ne vais pas faire chier l'autre, mais il ne faut vraiment pas qu'il me fasse chier. C'est sûr. C'est sûr que si on est très insupportable dans le truc où on veut tout contrôler, on ne peut pas s'attendre à ce que l'autre nous donne la liberté après de faire ce qu'on veut. Il faut au moins donner ce qu'on veut recevoir. Au revoir.

  • Speaker #1

    Et tu caractérisais bien tout à l'heure en disant que du coup, ta vie sexuelle qui est complètement à part, est-ce que ça l'influence ? Est-ce que le fait que justement, tu aies ces expériences BDSM de plus en plus, tu as senti une différence dans ta sexualité « intime » ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Moi, c'est clair que ça influence ma sexualité parce qu'on va dire que du sexe vraiment… Je ne sais pas comment on peut définir le sexe vraiment classique. Je trouve que bon, tout le monde s'amuse à sa manière. Mais moi, il faut qu'il y ait une dimension, on va dire, un peu cérébrale. Je vais en avoir besoin et je vais le mettre en place. Je n'arriverai pas à être satisfaite si c'est juste du sexe. Il faut qu'il y ait un truc un peu... Un jeu de... Ce n'est pas compliqué, ça ne demande pas nécessairement des accessoires ou quoi que ce soit, mais c'est mental. Il faut que cérébralement, il y ait une espèce de jeu de pouvoir ou quelque chose qui touche à mon cerveau.

  • Speaker #1

    Oui, qui te stimule.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est comme ça que ça le dit. Cérébralement aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Le BDSM, c'est extrêmement cérébral. On a bien compris.

  • Speaker #2

    Je le dis beaucoup parce qu'on voit tout de suite l'aspect... Les gens pensent tout de suite, mettons, au fouet, au martinet. Il y a ce côté sensoriel où il te fait mettre des coups de fouet, des coups de martinet. Mais le côté cérébral, pour moi, c'est ce qui donne une profondeur à tout ça. Parce que si... tu te fais mettre des coups de martinet par quelqu'un qui, on va dire, ta maîtresse ou ton maître ou peu importe, ton envie de recevoir va être différente, puis ta sensation, ton ressenti va tellement être différent que c'est pour moi même pas la même activité. Je veux dire, on peut ne pas tant aimer la douleur, mais avoir des super beaux moments à se faire mettre des coups de martinet par la personne à qui on est le soumis ou la soumise. Donc, l'aspect cérébral, il joue énormément. Puis, je pense que dans le sexe, le cérébral a tellement une grande place. Il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #3

    Et comment tu rencontres un soumis ou une soumise ? Comment ça se fait, cette relation ? Parce que c'est...

  • Speaker #2

    C'est assez marrant parce qu'au club, ça peut se faire super naturellement. En fait, les gens vont venir, ils vont se parler, ils vont se rencontrer. La semaine dernière, j'animais un événement sur les dominatrices. Du coup, il y a des gens comme ça, on leur parle, on fait une petite séance d'impact avec du martinet ou avec le cravage. tout ça. Puis après, on va voir si la... Moi, je vois s'il y a une... Un lien qui se fait, même par rapport à la personne, si elle se laisse aller ou pas. Est-ce qu'il y a un feeling entre vous, comme quand tu embrasses quelqu'un ? Tu t'embrasses quelqu'un, tu ne peux rien ressentir, ça peut être nul ou juste pas la bonne personne pour toi. Ou tu peux embrasser quelqu'un et faire genre, wow, il s'est passé un truc. C'est un peu pareil avec le BDSM. Genre, est-ce que quand tu interagis avec l'autre, est-ce qu'il se passe quelque chose ? Est-ce que tu ressens un échange d'énergie ou pas ? Puis après, tu vois si vous avez aussi des... vous êtes tombés crochus dans les choses qui vous intéressent à explorer. Parce qu'il y a plein de manières d'explorer le BDSM. Il y a des gens qui vont vouloir des trucs... Ils vont vraiment vouloir avoir de la douleur, ils vont vraiment être masochistes. Mais si toi, ça ne t'intéresse pas d'être dans cet aspect-là, tu vas peut-être trouver des gens qui vont plus vouloir un côté sensuel ou de la contrainte à être attaché, mais ils ne veulent pas nécessairement avoir mal. C'est que c'est tous les paramètres. C'est ça qui est beau, c'est que tout est possible, en fait. Tu as des gens qui vont être soumis, qui ne veulent pas avoir mal du tout. bisez Il y a plein de choses à faire avec quelqu'un qui ne veut pas avoir mal.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça,

  • Speaker #3

    parce qu'on a appris la dernière fois qu'insoumis n'était pas forcément majeur.

  • Speaker #2

    Ouais,

  • Speaker #3

    ouais. Pour moi, c'est vrai que la différence, elle ne se faisait pas.

  • Speaker #2

    Ouais, ce qui est beau, c'est qu'il y en a qui adorent le service. Genre, moi, j'adore ça. Il y a des gens, leur plaisir, c'est de te servir. Tu leur dis, vas-y, fais-moi un café maintenant, ramène-moi le café, fais-moi ci, fais-moi ça, je fais n'importe quoi. Puis tu sens que leur plaisir de servir, il est... C'est justement, c'est presque sexuel, dans le sens qu'être au service de sa maîtresse, de sa domina, c'est déjà une joie en soi. T'as pas besoin de les taper pour qu'ils soient heureux. C'est beau, mais après, justement, tu peux lui demander de faire le meuble. Maintenant, fais la table pour le café.

  • Speaker #0

    Pour le café,

  • Speaker #3

    tu l'as ramené.

  • Speaker #2

    Ouais, ça peut être hyper sensuel, comme ça peut être très aussi sadique et hard. laisser des grosses marques et il peut y avoir du sang et tout, ça peut être vraiment très intense en termes de sensations comme ça peut être vraiment tout doux.

  • Speaker #3

    Et en parlant de rencontres, Sabine, par exemple, quand tu rencontres d'autres hommes et que toi, tu expliques ta situation, genre, eux, c'est plutôt bien pris ou ils comprennent nos concepts parce que peut-être que comme c'est pas... ton mec principal, peut-être que ça les dérange moins, ils comprennent un peu mieux le... Le concept, il accepte mieux, du moins ?

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que globalement, là, moi, maintenant, ma façon d'expliquer les choses... Enfin, en fait, je pense que je suis beaucoup plus assumée aujourd'hui, assurée. Donc, quand j'en parle, de toute façon, je parle de moi. Je ne parle pas forcément de mon compte au premier venu. Mais voilà, je leur dis que moi, je suis quelqu'un d'indépendant, que pour moi, dans mon couple, ça se passe comme ça et que je ne peux pas faire autrement. Et je suis très vulnérable et honnête dans... Et pour l'instant, je n'ai jamais eu de gens... Alors après, tu as toujours un peu des gens qui disent « Mais comment ça marche ? » Oui, tu as toujours quelques... Ce n'est pas mal reçu, mais tu as toujours des gens qui s'interrogent, qui te posent des fois des questions un peu bizarres. « Ah oui, mais des fois, tu retrouves ton mec, alors que tu viens de te faire troncher par un autre. » « Non, ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe. » C'était un peu des clichés comme ça. Après, c'est plus complexe. Ça peut être très bien reçu comme ça dans la discussion. Puis des fois, tu rentres dans une relation, peut-être un peu de séduction ou de flirt, etc., voir un peu plus. Et en fait, il y a quand même des... réticences qui se mettent en place parce qu'on a tellement baigné dans un truc pas comme ça que, enfin là j'ai eu une petite aventure récemment avec un mec et au début il était super open sur le polyamour, machin, trop cool et tout, il trouvait ça super et tout. On a commencé à avoir une petite histoire très vraiment, très très rapide mais assez vite j'ai senti qu'en fait il y avait un truc qui bloquait et en fait ça a eu du mal à sortir et je l'ai vraiment titillé pour que, et en fait au bout d'un moment il a... Il a fini par sortir, et c'est sorti assez violemment, où j'ai compris que ça le frustrait énormément de ne pas pouvoir se projeter dans une relation un peu de couple, peut-être avec moi. En plus, on s'était vus très peu de fois, donc ça a démarré tout juste. Et tout de suite, le mec m'a dit, je ne veux pas d'une relation comme ça, clandestine, où je me contente des miettes. Alors qu'on n'avait rien construit, donc j'avais envie de dire, mais ça vient d'où ces reproches ? Il n'y a rien pour l'instant, donc je ne vois pas du tout. mais il avait projeté tout ça en fait il avait projeté qu'il allait être mon Mon petit... Oui, voilà, mon bouche-trou. De temps en temps, j'allais l'appeler parce que mon mec n'était pas là. J'ai trouvé ça vraiment dommage, d'autant qu'il avait l'air super open sur le truc au début. Donc, des fois, c'est compliqué. C'est quelque chose qu'on sait après, quand on commence à évoluer dans ces formes relationnelles, qu'on s'expose à beaucoup de déceptions. Mais des fois, les déceptions ne viennent pas des gens qu'on s'attendait. Parce qu'à l'inverse, tu peux rencontrer des gens qui... Sur le coup, son couple monogame, on l'a très fermé sur ça. Et puis, en fait, quand on commence à en parler, finalement, ils sont là, ah ouais, c'est intéressant. Et puis, voilà, moi, ça m'est arrivé d'avoir des aventures avec des mecs qui avaient des copines et qui étaient monogames, monogames. Et puis, en fait, finalement, quand ils le vivaient, ils se disaient, ouais, en fait, c'est cool et ça fait du bien, quoi. Et j'étais là, bah oui, ça fait du bien. Ouais, bah ouais, ça fait du bien. C'est exactement ce que je dis. Ça fait du bien, c'est important. c'est existentiel en fait de ces choses-là Alors que dans le discours, ils auraient été les premiers à me dire « ouais, non, mais moi, je suis fidèle et tout » , quand ils le vivaient intérieurement, là, ils se disent « il y avait autre chose qui s'ouvrait » . Et ça, c'est beau aussi à voir.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu sens aussi que quand tu vis des histoires à côté, ça t'inspire dans ta sexualité avec ton mec ? Est-ce que ça peut te redonner une sorte d'énergie sexuelle ?

  • Speaker #0

    Oui, ça entretient clairement ma libido, un mot qui s'éteint complètement quand je suis bridée. enfin voilà Et ouais, c'est clair que quand ça se concrétise, pas tous les quatre matins, mais quand ça se concrétise, je sens bien que j'ai un regain de vitalité, de libido. Ouais, complètement. Et en général, ça ramène dans le couple de l'énergie, de la joie et de l'amour.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est super important d'entretenir ça, la flamme, justement. Oui, parce que je pense qu'un des problèmes, justement, quand tu es dans un couple hyper cadré. et très hermétique, c'est qu'à un moment, tu peux te faire chier avec l'autre, puis si tu n'as pas d'inspiration qui vient de l'extérieur, puis que les deux, vous vous enlisez, puis que vous avez finalement toujours les mêmes positions, toujours le même petit rituel, avec les mêmes trucs qui se passent au même moment. Honnêtement, c'est dur de rester excité. Je ne vois pas comment les gens font.

  • Speaker #0

    Moi non plus, je ne vois pas. Je ne comprends pas.

  • Speaker #2

    Alors que tu peux avoir même des discussions avec d'autres personnes, ou même un flirt, mais sans qu'il soit nécessairement concrétisé. Juste le fait de ressentir... Le désir de quelqu'un d'autre peut te donner toi le désir en toi, puis après, tu vas le projeter, même le ramener dans ton énergie.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça hyper dommage que quand un couple, quand la flamme s'éteint, tout ce qu'on propose au couple, c'est des choses à l'intérieur du couple. Mais tu as envie de dire, il y avait une métaphore que j'avais lue sur un blog que j'aimais bien, c'était qu'un couple sans sexualité, enfin après, on peut être un couple sexuel, il n'y a aucun problème, mais disons que... Quand les deux personnes sont... C'est comme un moteur sans huile. Et que ce n'est pas honteux d'aller emprunter de l'huile à l'extérieur pour remettre un peu d'huile dans le moteur. Parce que sinon, ça frotte, ça frictionne et ça ne va pas. Et je trouve ça dommage qu'on dise qu'un couple... Pour ranimer la flamme, il faut acheter de la lingerie, il faut écouter des podcasts. Mais tout à l'intérieur. On ne peut jamais ranimer la flamme avec peut-être d'autres expériences à l'extérieur. Tout doit rester, comme tu dis, hermétiquement bien fermé. et C'est tellement dommage. On se coupe de tellement de bonheur. Pourquoi ? Parce qu'on est jaloux. Tout ce qu'on peut vivre à côté, c'est tellement de belles émotions. Après, ça peut être douloureux aussi, mais il y a tellement de bonheur à trouver là-dedans que s'arrêter à juste... On est jaloux et se couper de tout ça, mais c'est tellement dommage.

  • Speaker #2

    Il y a plein de choses que des fois, dans ton couple, tu ne pourras jamais avoir. Parce que les gens sont d'une façon. On ne peut pas être tout et son contraire. On ne peut pas être tout à la fois. puis t'as des... des gens avec qui ils vont t'offrir un truc mais si tu as des besoins qui sont tellement variés et différents, tu vas juste toujours être butée à avoir pas ce que tu veux parce que personne ne sent qu'elle ne te remplit pas, qu'elle ne te satisfait pas puis elle se sent mal puis au final, c'est encore moins excitant. C'est bien, je veux dire. C'est ça qui est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais non, mais c'est hyper compliqué. Alors moi, ça m'énerve aussi quand je lis des trucs genre il faut parler de vos besoins et tout mais j'ai envie de dire mais moi, mon besoin, c'est d'être embrassée par quelqu'un de nouveau. Aïe, qu'est-ce que tu veux dire ça ? Il ne peut pas changer. Mon besoin, c'est d'avoir une diversité de corps, de toucher une nouvelle peau, parce que c'est nouveau, parce que c'est génial, un premier baiser. Mais qu'est-ce qu'il y a de meilleur que ça dans la vie ? Qu'est-ce que je vais dire à mon mec ? Je lui donne un premier baiser. Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? Il ne peut pas me donner un premier baiser. C'est fini. On est à notre douze-millième baiser. C'est terminé. Donc oui, il faut communiquer vos besoins. Mais si il met besoin, il ne peut pas parce qu'il ne peut pas. Il ne pourra jamais être quelqu'un différents, il ne peut pas avoir un autre corps que le corps qu'il a, il ne peut pas avoir une autre peau. Et donc, tu as envie de dire, tout le monde reconnaît qu'un premier baiser, c'est génial. Donc, pourquoi on devrait s'en couper ? À partir du moment où on est en couple, c'est terminé pour le restant de nos jours. Mais quel dommage ! On ne peut pas tout trouver à l'intérieur du couple. Il y a des choses qu'on ne peut pas ou qu'on ne peut plus, qu'on ne pourra plus. On ne pourra plus jamais vivre avec quelqu'un avec qui on est en couple depuis 5 ans, 10 ans. La passion des débuts, ce n'est pas possible. On la connaît par cœur, cette personne, c'est fini. Et c'est OK que ce soit fini. Mais pourquoi s'interdire de vivre avec quelqu'un d'autre ? Ou alors, S'autoriser à le vivre, mais en passant par l'opération désastreuse d'une rupture. C'est dommage, en fait.

  • Speaker #2

    C'est dommage de tout détruire parce qu'il y a un truc qui ne fonctionne plus. Et c'est vrai qu'on a envie que ce soit la passion du début pour toujours, mais c'est clairement pas possible. Ça peut être magnifique, ça peut être une belle passion, mais pour ça, il faut vraiment travailler dessus. Il ne faut pas être paresseux. Il faut vraiment se donner les moyens. Oui, c'est clair.

  • Speaker #1

    Toi, t'es polyamoureuse aussi dans ton...

  • Speaker #2

    Non. Ça te donne envie, du coup,

  • Speaker #0

    tu prends des...

  • Speaker #2

    C'est en fait le truc que moi, je ne peux pas imaginer dans le polyamour. C'est tout l'aspect mettre vraiment les cartes sur table. Ça ne fait pas partie de ma personnalité. Je suis incapable de faire ça. Je pourrais... En fait, moi déjà, j'accepte qu'il y ait une part d'ombre. Vraiment. Genre, je ne suis pas jalouse. Genre, je veux dire, je veux laisser mes partenaires avoir leur vie. Mais je n'ai pas envie qu'on mette... tout à plat. En fait, j'ai pas envie qu'on met tout à plat, puis qu'on se donne des règles, puis qu'on se dise ça tu peux, ça tu peux pas, ça tu peux, ça tu peux pas. Donc, ce côté polyamour, je trouve que c'est chouette quand les gens en parlent. Mais quand ça devient un truc avec une vraie discussion, avec une vraie... comme un contrat, quoi. Comme un espèce de truc où il faut expliquer. Puis, j'ai entendu des blogs, justement, sur ça. Puis, je voyais comment les autres le vivaient. Puis, je me suis dit, aïe, je crois pas que c'est ça pour moi. Le BDSM, j'ai la possibilité d'avoir plein de relations où les gens n'ont pas le droit d'être jaloux les uns des autres. Non, mais je veux dire qu'on n'est pas sur un système de jalousie, de possessivité. Pareil, moi, je donne la liberté aux gens avec qui je joue de faire ce qu'ils veulent. Mais il y a ce truc où je me sens vraiment nourrie. Je peux faire ce que je veux dans le terrain de jeu du BDSM. Je peux rencontrer des nouvelles personnes quand je veux. Je peux avoir quand même des sensations nouvelles, puis des réinteractions nouvelles. Donc, ça me permet de me sentir satisfaite, on va dire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve aussi que le polyamour, tel qu'on en parle beaucoup dans des blogs ou des podcasts, ça reprend les codes de l'amour en couple monogame. Et ça les étend à plus de personnes. Mais sinon, c'est la même chose. Il faut être fidèle les uns aux autres. Il faut que tout le monde soit d'accord. que tu rencontres une nouvelle personne. Il n'y a pas de liberté, en fait, finalement. Tu as la liberté d'être en oppression avec plus de personnes qu'une. C'est tout. Mais pour moi, effectivement, je trouve ça dommage. C'est pour ça que moi, à chaque fois que je parle de polyamore, je prends énormément de pincettes.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est plutôt du couple libre ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est du couple libre. En fait, moi, mon concept central, vraiment, que je mets souvent sur la table, c'est la souveraineté sexuelle. Pour moi, c'est rester souverain sur son corps. Ou l'autonomie sexuelle. Mais j'aime bien le terme de souveraineté, je trouve que c'est plus fort encore. C'est rester souverain sur son corps, quoi qu'il arrive. Et tu as toujours la possibilité. Alors après, il y a des espaces communs dans le couple, donc tu n'es pas forcé de ramener quelqu'un chez toi dans le lit conjugal.

  • Speaker #2

    Tu peux avoir des aides comme ça.

  • Speaker #0

    Ou présenter à tes gamins ton nouvel amant sans que ton mec soit au courant. Mais dans ton espace de liberté qui doit exister. tu as le droit de faire ce que tu veux. Et effectivement, tu n'as pas à rendre de comptes. Et si tu veux garder ton gérard d'un secret, tu as le droit. L'autre n'a pas à venir te réclamer des comptes sur ce que tu as fait. Je suis assez d'accord sur... On n'a pas à tout mettre carte sur table.

  • Speaker #2

    Moi, ça brise. De mon point de vue, si, mettons, j'ai mon copain qui me raconterait qu'il a embrassé une nana la veille et qu'il rentrait avec elle. Honnêtement, moi, ça ne va pas m'exciter. Ça ne va pas me faire genre « Oh, raconte-moi les détails. » Je ne sais pas mon... Mon univers érotique. S'il y a des choses qui se passent comme ça, je préfère pas le savoir. Puis comme je suis pas jalouse, même si quelqu'un me raconte « Oui, j'ai vu ton mec embrasser une fille » , je vais être comme « Ouais, d'accord. » Ok, d'accord. Mais bon, j'ai pas besoin qu'on me raconte tout pour me sentir au cœur du sujet.

  • Speaker #0

    C'est une façon de refaire rentrer le contrôle par la petite porte, pour moi, de faire ça. Mais il faut lâcher prise, en fait, sur ces choses-là. Il faut lâcher prise sur le fait que l'autre, il s'appartient, quoi. C'est un corps souverain. Et il faut bien l'accepter, en fait, pour vivre des relations saines, je pense.

  • Speaker #1

    C'est ce que vous disiez tout à l'heure, et c'est ça qui est vachement intéressant. C'est juste ton rapport de toi à toi. C'est ce que tu disais aussi. Comment est-ce que tu t'aimes suffisamment pour te nourrir suffisamment pour qu'au final, tu n'aies pas besoin que quelqu'un vienne, entre guillemets, te nourrir et que toi, tu te nourris tellement seul que t'es libre, t'as besoin. Tu partages des interactions et en fait, t'es bien quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    Puis aussi, je veux dire, si la personne, quand t'es avec elle, tu sens que t'es vraiment importante pour elle à ce moment-là, qu'elle donne tout son attention, moi, c'est ça qui compte le plus pour moi. Genre, il y a des gens avec qui tu vas être, justement, je parlais tout à l'heure, mais le fait d'être avec certaines personnes qui te donnent l'impression toujours que le gazon est plus vers ailleurs, ça, ça ne m'intéresse vraiment pas. C'est ce genre de personnes-là que je fuis, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu fais avec quelqu'un, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Ouais, si la personne est capable de te donner cette sensation bête. son soleil à ce moment-là, voilà, j'ai pas besoin de savoir ce qu'il fait quand je suis pas là, quoi. Je m'en fous.

  • Speaker #3

    On est purement aussi dans l'instant présent, de ce que tu vis sur l'instant présent avec l'autre personne, c'est ça qui est sacré, c'est ça que tu construis sur le moment. Après, ce qui se passe ailleurs, ça appartient à chaque individu de ce qu'il va en faire,

  • Speaker #2

    quoi. des fois les gens ils sont fidèles mais ils se font chier quand ils sont ensemble bravo bisexuelle de merde mais fidèle il fait chier pendant 20 ans c'est clair c'est clair génial donc on arrive à la fin de l'émission sur cette note positive

  • Speaker #1

    Est-ce que vous voulez dire un mot pour la fin ? Qu'est-ce que vous avez envie de rajouter ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais une petite question par rapport au BDSM. Parce qu'en fait, ça m'intéresse aussi. Parce que je pense que c'est un très bon moyen, justement, de neutraliser la jalousie. Enfin, le BDSM ou le... Enfin, voilà, toutes ces expériences un peu particulières. Enfin, comment dire ? Très subversives, en fait, par rapport à la sexualité un peu classique que la plupart des gens vivent, je pense. Je pense que ça peut vraiment, en fait, modifier des choses dans la tête, vraiment qui font que t'arrives à... à mieux maîtriser ta jalousie. Et je voulais savoir si tu avais un truc à dire. C'est pas vraiment un mot de la fin, c'est plus une question, du coup. Je me suis fait attirer quand tu parlais. Et du coup, je voulais savoir si ça te parle, du coup...

  • Speaker #2

    Ben, moi, personnellement, j'ai déconstruit mon sentiment de jalousie par rapport au fait... Pour moi, c'était plutôt par rapport au fait que je sais qu'on peut jamais savoir ce que les gens font à l'extérieur du moment que t'es avec eux. Puis que d'un côté... pour ne pas être déçue, je me dis de toute façon, dis-toi que les gens sont, voilà, ils sont comme ils sont puis personne n'est parfait. Puis avec le BDSM, tu peux donner des limites. Si le problème, c'est vraiment le côté génital, le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un d'autre, tu peux avoir plein d'autres interactions qui sont possibles sans nécessairement avoir le côté pénétration. Souvent ça, le truc le plus évident à la tête quand on pense à tromper, c'est souvent ça. Mais...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas exactement comment, toi, ça pourrait t'aider par rapport au fait de gérer le concept de jalousie, mais tu peux peut-être prendre cette sensation de jalousie puis en faire autre chose avec un côté cérébral. Parce que la jalousie, c'est une émotion qui peut être transformée, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, être transformée, être sublimée par des jeux comme ça. Parce qu'en fait, être jaloux de quelqu'un et vouloir le contrôler, c'est vouloir le dominer. Et en fait, en jouant ça, parce qu'au final, le BDSM, c'est un peu du... Du jeu aussi. Du coup, ça te met dans une posture de recul, en fait, par rapport à ton émotion. Et je pense qu'il y a moyen de la transformer vers autre chose. Et bref, c'est un domaine qui m'intéresse. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens aussi qui me disent ça, qui me disent « Mais comment on fait ? On est trop jaloux. » Et je pense qu'il y a des techniques. Ça se dompte, la jalousie, les émotions. On peut faire des thérapies, mais je pense que ça, ça peut être aussi une forme thérapeutique. J'ai une amie qui fait du BDSM et elle m'a beaucoup parlé de l'aspect thérapeutique de tout ça, qu'elle pense qu'elle avait aidé dans ses complexes et ses traumatismes, etc. à dépasser tout ça. Et donc, je pense aussi à dépasser la jalousie. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça peut faire découvrir ton corps dans son intégralité. Moi, je n'ai rien contre le sexe classique, j'adore ça, mais au lieu de juste axer sur une partie, ce qui est beau, c'est que ça... Est-ce que, je ne sais pas moi, griffer le dos de quelqu'un, est-ce qu'elle s'est trompée ? C'est qu'au final, tu peux avoir des moments hyper intenses où tu regardes la personne, tu ne la vois plus pareil après, mais tu n'as pas couché avec elle.

  • Speaker #2

    Peut-être que la jalousie, c'est nourri par la frustration beaucoup. Et du coup, si tu la transformes, justement, comme tu disais, si en fait tu nourris ce sentiment par autre chose, donc tu n'es plus frustrée. Donc en fait, elle n'a plus lieu d'exister parce que tu l'as acceptée. Et en plus, tu l'as transmuté dans quelque chose.

  • Speaker #0

    En tout cas, je souhaite aux gens de travailler là-dessus parce que ça fait tellement mal gratuitement, la jalousie. C'est même pas du mal qu'on a envie d'avoir.

  • Speaker #3

    On va tous venir faire un petit stage de BNF. Et

  • Speaker #2

    Karl-Fab va nous initier à tout ça.

  • Speaker #3

    On va se faire une soirée.

  • Speaker #0

    Ouais, il faut.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu as un petit mot pour la fin, toi, que tu voulais rajouter ?

  • Speaker #0

    Ben moi, je dirais aux gens qui vous écoutent justement que ça vaut la peine de s'explorer quand on en ressent l'envie. Parce que je pense que quand on le fait tard, avec des envies qu'on a depuis longtemps, on se dit « Merde, j'aurais dû y aller plus tôt. » J'aurais dû franchir le cap, j'aurais dû pas avoir peur. Parce que la peur qu'on peut avoir de ne pas venir au club, c'est juste de se dire « Je vais peut-être pas aimer ça. » Au pire, si on n'aime pas ça, on ne revient pas. Mais si on aime ça...

  • Speaker #3

    Et puis on peut juste regarder, on n'est pas obligé de faire quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Jamais. Si on obligeait les gens, ça serait criminel. Viens te faire fouetter sur la croix. C'est obligé. C'est un ordre.

  • Speaker #3

    Bon, bien sûr, c'est bonne parole. On va vous dire à la semaine prochaine. Et revenez, sinon, vous envoie Carlotta. Voilà.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

  • Speaker #3

    En tout cas, merci de nous avoir partagé toutes ces... Je sais pas le mot.

  • Speaker #0

    C'est une belle parole. La bonne parole. merci d'avoir partagé tout ça avec nous c'était d'avoir prêché la bonne femme oui telle les catholiques putain on a le matériel comme à l'époque bon

  • Speaker #3

    bah nous on vous dit à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures oui merci merci flamme des années 80 le podcast qui allume la femme

Description

BDSM, fidélité et souveraineté sexuelle… Et si on remettait tout à plat pour s’autoriser à aimer et désirer autrement ?

Dans cet épisode inédit de Flammes des années 80, le podcast qui allume la femme, on explore la sexualité sous l’angle de la liberté, du corps, du plaisir, et de la conscience. Au micro de Sara et Angélica, deux invitées engagées et puissantes : Carlotta, directrice artistique du club BDSM parisien "Cris et Chuchotements", et Sabine, créatrice du compte "Fidélité mes fesses" et militante pour la souveraineté sexuelle.

À travers leurs récits, elles abordent la sexualité comme un espace d’exploration, de déconstruction et de connaissance de soi. Elles bousculent les normes du couple traditionnel, interrogent la jalousie, le besoin de contrôle, et nous invitent à revoir ce que signifient fidélité, consentement et liberté sexuelle.

Carlotta partage son parcours dans l’univers du BDSM, qu’elle décrit comme un art de vivre, une philosophie sensuelle, parfois artistique, toujours fondée sur des règles claires de respect et de communication. Elle nous parle de domination sans sexualité, de lectures érotiques, de performances corporelles et de la manière dont ces pratiques peuvent être libératrices.

Sabine, elle, défend la souveraineté sexuelle : l’idée qu’on ne doit jamais perdre la maîtrise de son propre corps, même dans une relation amoureuse. Elle interroge les schémas d’appropriation du corps de l’autre dans le couple, la peur de la liberté, et propose un modèle inspiré de l’amitié, dans lequel chacun·e reste libre et respecté·e.

Cet épisode s’adresse à toutes celles qui souhaitent vivre leur sexualité de façon plus libre, plus consciente, plus alignée avec leurs désirs profonds. Une conversation forte, audacieuse, pleine de nuances et de vérités qui dérangent… et libèrent.

🔥 Que vous soyez en couple, célibataire, polyamoureuse, curieuse, ou simplement en quête d’authenticité dans vos relations, cet épisode vous invite à embrasser votre désir, votre liberté, et votre flamme intérieure.

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Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80.

  • Speaker #1

    Le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, donc nous sommes toujours au mois de mai et on parle toujours de sexe. Et on a la chance aujourd'hui de recevoir Sabine et Carlotta, qui ont pas mal de choses à nous raconter, j'ai l'impression. Est-ce que vous voulez vous présenter ?

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    Eh bien du coup, je m'appelle Carlotta, je suis la directrice du club Crier Chuchotement. C'est un club BDSM qui est à Paris depuis 27 ans.

  • Speaker #0

    Ah ouais, 27 ans ? Oui !

  • Speaker #1

    Ça fait combien de temps que tu es directrice là-bas ?

  • Speaker #3

    Ça fait deux ans et demi. Deux ans et demi déjà.

  • Speaker #0

    Ça ne fait pas 27 ans quoi. Non !

  • Speaker #3

    Mais on va dire que c'est comme une institution dans le domaine.

  • Speaker #0

    Et toi Sabine ?

  • Speaker #2

    Et moi je m'appelle Sabine et je suis la créatrice du compte Instagram qui s'appelle Fidélité mes fesses, où je parle de... de sexualité, de désir, d'amour, de couple, de souveraineté sur les corps et de féminisme aussi. C'est un couple qui se veut féministe.

  • Speaker #0

    Tout un programme. Et comment vous en êtes arrivée à vouloir exploiter cette partie-là qui fait partie un peu de la sexualité ? Parce qu'en club BDSM, on n'arrive pas comme ça à devenir directrice artistique. D'où ça vient cette envie ?

  • Speaker #3

    Moi, ça s'est fait vraiment par un... coup de chance quand même, un coup du destin, c'est qu'ils avaient besoin d'une personne pour faire un remplacement au bar et je travaille dans la nuit depuis que j'ai 17 ans. Et donc, j'étais travailler au bar et j'ai bien vu que j'avais des choses à vivre là-bas. J'ai vraiment senti fort qu'il y avait un truc qu'il fallait que je fasse dans ce lieu-là. Le lieu m'a tellement marquée que du coup, j'ai parlé avec le patron, puis comme il cherchait quelqu'un pour être directrice, je lui ai dit, vas-y, Ausha. Tu ne vas pas le regretter. Et donc, on a une super belle amitié, moi et le patron. On s'entend vraiment bien ensemble. On est une super belle équipe. Et c'est comme ça que j'ai commencé à bosser là-bas. Puis, plus le temps passe, plus j'ai de responsabilités, plus je prends d'initiatives, on va dire. Et ils me laissent la place pour explorer plein de choses, plein de thématiques de soirée, toutes sortes de...

  • Speaker #0

    Donc, qu'est-ce que tu fais ? Tu choisis les thèmes ? Explique-nous en quoi ça consiste.

  • Speaker #3

    Déjà... Je peux créer des thèmes de soirée avec toutes les idées qui vont me passer par la tête, mais aussi je vais un peu orchestrer les soirées qui sont organisées par taux de gens. On a des soirées dominatrices à tous les mois, et à chaque mois on trouve des dominatrices différentes qui vont aborder des sujets différents, qui vont faire des petites performances pendant les soirées. C'est vraiment beau parce que c'est tellement vaste le BDSM, c'est tellement varié tout ce qui peut se passer au club. Et on peut même faire des choses artistiques, des expositions de peintres qui vont faire des trucs un peu BDSM, ou avoir des gens qui viennent faire des signatures de livres, avoir des lectures érotiques. On a quelqu'un qui organise des soirées lecture érotique. Donc, c'est très, très beau parce que ça mêle l'art et le sexe. Et donc, ça donne encore plus de possibilités.

  • Speaker #1

    Tu fais notamment des soirées féline.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu peux nous expliquer ça ?

  • Speaker #3

    Ça, c'était la première soirée que j'ai organisée au club. C'était une soirée. que pour les femmes et une soirée qui est BDSM. Ce qui est beau, c'est que je me suis rendu compte, là ça fait deux ans que je fais la soirée, que les femmes, quand elles viennent à la soirée Féline, elles viennent pour le côté BDSM, mais elles viennent aussi pour le fait d'être entre elles et de pouvoir se rencontrer, se parler et que tout soit possible. Mais rien n'est forcé, rien n'est obligatoire. Ça veut dire qu'il y a beaucoup de femmes, elles viennent, elles se mettent leur plus belle tenue, elles s'habillent hyper sexy et elles viennent dans une ambiance très décontractée. où il n'y a pas de pression. Donc, c'est magique de pouvoir être là où on est et de faire... Tout est possible, en fait. Toutes les portes sont ouvertes, mais il n'y a pas d'obligation. Donc, ça, c'est chouette, ça.

  • Speaker #0

    Et si tu peux nous expliquer, parce qu'on a déjà fait une émission un peu sur le BDSM, c'est quoi pour toi le BDSM ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #3

    Le BDSM, ça va être tout ce qui est... Les lettres, déjà, BDSM, ça va être bondage, donc tout ce qui est le fait d'être attaché, les cordes, ça peut être avec des menottes, ça peut être avec... Les gens, ils font du BDSM, des fois, sans le savoir, chez eux, c'est la domination, la soumission, et le sadomasochisme. Donc, c'est vrai que quand on parle de BDSM, on pense à un truc, on pense tout de suite à Paul Fiction avec la boule dans la bouche. C'est vrai.

  • Speaker #1

    Ou 50 nuances de gré, ça, c'est un peu démocratiser le truc.

  • Speaker #3

    Souvent, les gens pensent qu'au club, c'est vraiment n'importe quoi. C'est sauvage, les gens se tabassent. C'est hard, tout le monde est complètement drogué. Mais en fait, c'est tout le contraire. C'est ça qui est beau. C'est qu'en fait, au club, les gens sont vraiment connectés les uns avec les autres. Parce que comme, possiblement, il peut y avoir des choses assez intenses qui se passent, il faut être complètement conscient de tout. de ce qui se passe. Sinon, il pourrait y avoir des conséquences. Donc, pour que ça se passe bien, il faut être connecté, il faut être alerte des réactions de l'autre. Et il y a beaucoup, beaucoup d'échanges qui se font entre les gens avant même de commencer à pratiquer. C'est ça qui est beau. C'est qu'au final, ça regroupe des gens qui ont une recherche sexuelle qui est plus poussée que pour moi dans un club libertin où c'est purement sexuel. Là, il y a un truc très psychologique, cérébral, avec toutes sortes de différentes... conditions. Les gens, ils peuvent venir, être complètement habillés, puis toute la soirée, ils vont être habillés, puis ils vont dominer, ils vont être habillés. Tu n'es pas obligé de te mettre à poil ou obligé de faire certaines activités. Tout est possible, en fait. Tous les paramètres sont là.

  • Speaker #1

    Et ça doit être, du coup, pour laisser entrer les gens, parce que j'imagine que ça doit être assez filtré. C'est quoi ? Tu as un vidéo où c'est vraiment que des gens que vous connaissez ? C'est une sorte de club où tu as tes habitués ? C'est des recommandations ?

  • Speaker #3

    En fait, tout le monde peut venir, mais c'est cher. Donc déjà, ça filtre de fou. Parce que les gens qui ne savent pas pourquoi ils viennent mettre les pieds, puis qui veulent faire du bordel ou je ne sais pas, qui sont bourrés, ils ne rentrent pas. Il faut payer pour rentrer. Donc déjà, les prix ne sont pas catastrophiques, mais le fait qu'il y ait un prix d'entrée, ce n'est pas comme dans le bar du coin où tu fais juste venir pour boire une bière. Des fois, les gens, ils passent devant, ils sont bourrés, ils veulent rentrer, mais c'est impossible. C'est juste impensable. Alors que n'importe qui qui a le bon dress code, ça veut dire qu'il vient bien en noir. et qui est prête à mettre le prix d'entrée, peut rentrer. Ce n'est pas fermer aux gens. C'est juste que, déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, on n'est pas sur une rue passante. On est à côté d'un commissariat. Déjà, pour faire la démarche de venir jusqu'à chez nous, il faut que tu saches un peu où tu mets tes pieds. Et personne ne fait le con parce qu'il y a le commissariat à 50 mètres. Il faudrait vraiment être inconscient. Ça,

  • Speaker #1

    c'est pratique.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est ça qui est beau.

  • Speaker #0

    Ça te parle Sabine, ce qu'elle dit sur justement le consentement, puis aussi le besoin de se différencier, d'être dans sa propre vérité par rapport à sa sexualité ?

  • Speaker #2

    Ouais, complètement. Alors après, moi, sur mon compte Instagram, j'ai vraiment des réflexions très philosophiques et intellectuelles. Je ne suis pas du tout dans le concret comme ça, en tout cas pas encore. après c'est des milieux qui m'intéressent beaucoup et je pense que Tôt ou tard, je sauterai le pas. Enfin, voilà, c'est des choses qui m'intéressent beaucoup. En fait, ce que j'aime bien dans ces lieux et dans le discours que tu as par rapport à ce genre de sexualité ou à ces découvertes, c'est qu'en fait, ça encourage à s'explorer, en fait, s'explorer. On pourrait l'écrire de deux manières. Et c'est aussi un peu ce que je dis sur mon compte, c'est-à-dire que moi... comment j'en suis venue à créer ce compte, c'est que moi j'ai eu l'impression d'être beaucoup entravée dans ma sexualité, dans ma vie, parce que j'ai quasiment tout le temps été en couple. J'ai rencontré mon amoureux actuel quand j'avais 17 ans, j'en ai 36, donc il y a presque 20 ans. Et voilà, on a toujours eu un schéma très classique, monogame, où il était absolument hors de question d'aller faire du sexe à droite, à gauche, etc. Et en fait, moi ça m'a beaucoup entravée physiquement et puis psychologiquement et j'ai vraiment senti un gros malaise par rapport à ça. Pendant des années. Et en fait, petit à petit, la vie a fait que mon chemin a croisé des blogs, des articles, des podcasts qui parlaient de couples libres, de polyamour, de libertinage, etc. Après, moi, j'avais aussi une image très négative, justement, pas du polyamour, parce que ça, c'est un peu joli, c'est mignon, mais du libertinage. Enfin voilà, on croit vraiment que... Il y a la sexualité de couple monogame et puis n'importe quoi. Le gros délire où c'est dégueulasse, où tout le monde s'enfile dans les coins. Vraiment des trucs un peu... Un peu glauques. Et en fait, je me suis dit qu'il y a peut-être un juste milieu dans tout ça et qu'en fait, je peux peut-être très bien avoir mon histoire d'amour et puis vivre à côté des choses parce qu'en fait, ce n'est pas parce que je suis en couple que je ne peux pas avoir une vie. et une sexualité hors du couple. Et ça a beaucoup travaillé dans ma tête pendant des années. Après, j'ai eu une période un peu de célibat parce que je me suis séparée avec cet homme avec qui je suis de nouveau, où j'ai vécu un peu ce que j'avais à vivre. Et puis, on s'est remis ensemble. Mais on est reparti dans un schéma assez classique, comme si j'avais un peu tout oublié de ces réflexions-là. Et très vite, c'est revenu me travailler. Et voilà. Et donc, on en a parlé ensemble. On a cheminé un peu intellectuellement sur tout ça. et en fait à un moment j'avais eu tellement de réflexions dans la tête, j'avais lu tellement de choses, il y avait eu tellement de cheminement intérieur que je me suis dit, il faut que je partage ça, j'ai besoin de... Et j'avais l'impression qu'en fait, après j'ai aussi croisé la route du féminisme, entre guillemets. Et je me disais, en fait, personne ne parle de ça. Je trouvais que c'était trop binaire, en fait, et qu'il n'y avait personne qui disait, mais en fait, on est tous des corps différents, avec des besoins différents à différents moments de notre vie, et on a le droit d'explorer des choses différentes selon nos besoins. Et le couple n'a pas à être une entrave à ça. Et entraver ça, c'est... Enfin, je vais utiliser un terme un peu fort, mais c'est presque criminel, en fait. On n'a pas le droit d'interdire aux gens de disposer librement de leur corps. Et c'est devenu vraiment quelque chose de très profond en moi, enfin de très important. Et voilà, et donc du coup, c'est pour ça que j'ai eu envie d'ouvrir ce compte Instagram, il y a deux ans à peu près. Et voilà, et depuis, je partage plein de réflexions autour de ça, parce qu'en fait, quand on ouvre cette porte-là, on se rend compte que c'est un vaste champ. Et il y a souvent des choses qui me viennent, aussi par rapport aux réflexions qu'on me fait, aux retours qu'on me fait. Et en même temps,

  • Speaker #0

    ça fonctionne bien, puisque ça fait combien de... 20 ans quasiment que vous êtes ensemble. Donc il y a aussi... Peut-être que ce n'est pas le secret de la longévité du couple, de pouvoir justement, à un moment donné, explorer sa sexualité ou d'autres choses pour avoir toujours son partenaire. J'ai regardé depuis quelques mois, je suis aussi ton compte, et c'est vrai que ça ouvre l'esprit. Tu parles beaucoup aussi de l'honnêteté, que c'est extrêmement honnête, parce que le nombre de personnes qui vont aller voir ailleurs, mais que l'autre personne ne le sait pas et c'est caché, c'est peut-être même ça qui est excitant. Dans un sens, quand tu n'as plus cette barrière, est-ce que ça n'enlève pas aussi un peu d'excitation de se dire « Ah, je ne vais pas aller voir ailleurs, j'ai le droit. » Du coup, ça m'intéresse un peu moins. Je pense que c'est assez sûr.

  • Speaker #2

    Moi, je pense qu'il y a beaucoup de couples qui se séparent à cause du fait qu'un couple, ça doit être exclusif. Parce que du coup, on n'a pas le droit d'aller voir ailleurs. Donc, on va mettre fin à une relation pour en entamer une autre. Alors qu'en fait, peut-être que cette relation, elle n'était pas finie. Peut-être qu'elle devait continuer. Peut-être que... Enfin voilà, on a des principes qui cadrent tout ça, qui sont... pas du tout alignés avec nos vies intérieures, et nos vies extérieures, parce qu'on fait des rencontres. En tout cas, moi, je pense qu'effectivement, pour qu'un couple dure, en tout cas, même s'il ne dure pas, parce qu'à la limite, la durée, bon, mais pour qu'un couple soit sain, je pense que chacun doit avoir une autonomie dans laquelle il peut faire ce qu'il veut, et je ne vois pas pourquoi le sexe ne ferait pas partie de ça, en fait. On est tout à fait d'accord pour dire qu'on a le droit d'aller danser en boîte avec ses copines, qu'on a le droit de partir un week-end avec ses copains. qu'on a le droit de manger ce qu'on veut, de s'habiller comme on veut, etc. Pourquoi le sexe, ce serait un truc à part ? En fait, ça, c'est ma grande question. Pourquoi c'est traité comme une activité à part ? Et pour l'instant, personne ne m'a donné une réponse que je trouve juste, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as une réponse juste ?

  • Speaker #3

    Ce que je trouve, c'est qu'il y a vraiment un côté très d'appropriation, puis de sacré autour du sexe, surtout les gens qui ne sont pas dans les milieux BDSM ou liberté. ou sexe positif. Ils ont ce côté où est-ce que vraiment, c'est genre, t'es ma propriété, personne d'autre qui peut profiter de ça. Et c'est vrai qu'avec le BDSM, on peut déconstruire les interactions sexuelles. Est-ce que se faire masser les pieds par quelqu'un, c'est sexuel ? Pour la plupart des gens, non. Mais pour la personne qui te masse, peut-être que oui. Peut-être que pour cette personne-là, c'est genre le cœur de sa sexualité. Puis la sexualité, ça fait tellement de choses. Qu'est-ce qui concrètement est là ? acte sexuel, c'est que la pénétration ? Ou est-ce que, genre, voilà, je ne sais pas, je trouve que c'est assez dur de... Genre, tu vois. Ou est-ce qu'écrire des messages avec quelqu'un, envoyer des photos, tu sais, c'est qu'aujourd'hui, il y a tellement de manières de vivre de la sexualité sur plein de différents paramètres. C'est hyper compliqué de contrôler tout ça. Il y en a certains qui vont dire que même juste liker une photo sur Instagram d'une autre personne, c'est mal. Mais on ne peut pas faire arrêter les autres gens d'exister.

  • Speaker #2

    Absolument. C'est clair. Et comme la limite est tellement difficile à tracer, moi, je suis pour qu'il n'y ait pas de limite. Sur quoi on se base ? Sur quelle base on part pour dire que ça, c'est ma limite ? Après, les gens vont dire que la limite, c'est ce qui me fait mal. Mais dans ce cas-là, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si tu veux coucher avec moi et que je te rejette, je dois me forcer parce que sinon, ça va te faire mal ? On ne peut pas baser une loi du couple ou n'importe quelle loi sur juste le ressenti de la personne. Sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et puis je te rejoins sur quelque chose aussi, c'est par rapport au cadre, moi, de ce que j'ai compris pendant ces émissions du sexe, c'est que c'était hyper important de mettre le cadre et aussi l'émission qu'on avait sur le polyamour, c'est que tu peux tout faire avec ton partenaire tant que tu mets le cadre et tant que justement tu prends aussi en considération le fait de... c'est commun, en fait. Oui. C'est ça.

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Pour moi, l'histoire du commun, c'est très intéressant parce qu'on part du principe que quand tu es en couple, la sexualité, ça devient un truc en commun. Sauf qu'on reste deux corps distincts et on peut très bien avoir deux sexualités distinctes et il n'y a pas à ce que ça fonctionne ensemble. Et d'ailleurs, ça crée énormément de problèmes que ce soit un principe que ça fonctionne ensemble. Il y a plein de membres de couple dont la sexualité n'est pas raccord. Souvent, ça allait au début de relation parce qu'on est tout feu tout flamme, etc. Souvent, il y a des décalages qui s'installent. Sauf qu'en fait, on est un peu codépendants sexuellement parce qu'on a le droit de coucher qu'à l'intérieur du couple. C'est un espace commun. On n'a pas le droit d'avoir d'espace autonome à côté. Et du coup, ça crée des gros problèmes. C'est un peu à cause de ça qu'il y a des viols conjugaux, qu'il y a énormément de frustration. Ça arrive dans énormément de couples, ce genre de petits problèmes qui peuvent prendre énormément de place.

  • Speaker #3

    C'est hyper. complexe parce que d'un côté, c'est sûr qu'il faut apprendre à travailler sur son propre sentiment de possessivité et de jalousie. Parce que c'est surtout ça qu'il faut déconstruire pour accepter que l'autre aille des relations ou des vies en parallèle. C'est sur soi qu'il faut travailler le plus. C'est clair.

  • Speaker #0

    Ou juste des expériences.

  • Speaker #3

    Oui.

  • Speaker #0

    Si on vient dans ton bar et qu'on a une expérience, ça ne veut pas dire que toute notre vie va s'arrêter à côté dans notre couple.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #3

    c'est clair. Puis il y a plein de gens qui viennent au club, qu'il y avait des histoires avec leur femme, ils partageaient ça. Puis à un moment, un des deux ne veut plus. Mais l'autre, il en a tellement besoin que du coup, tu te dis genre, ok, c'est fini. Tu ne peux plus aller au club, c'est fini. Maintenant, on ne fait plus de BDSM, par exemple. Il y a des gens, c'est hyper dur pour eux d'accepter qu'ils vont fermer cette porte-là, alors qu'eux, ils ont peut-être encore envie. Ça se peut très bien aussi qu'un des deux aille un chemin qui est différent de l'autre. Et c'est tellement triste de tout détruire, juste parce que sur un point, ça ne s'accorde plus.

  • Speaker #1

    C'est souvent du coup qu'effectivement, dans les couples communs comme ça, où tu partages tout, s'il y en a un qui décide d'arrêter un truc, l'autre s'est acté qu'il doit arrêter aussi le truc. Et ça, c'est quand même assez simple, parce que comme tu disais, c'est deux corps différents. Et là, tu as l'impression qu'à un moment donné, quand tu es un couple, tu ne fais plus qu'un. Et en fait, tu n'as plus ton libre-arbitre, tu n'as plus ta propre liberté,

  • Speaker #2

    en fait. Oui, et ça ne s'applique que au sexe. Parce que je veux dire, si un couple fait, je ne sais pas, de l'équitation ensemble pendant dix ans, et qu'à un moment, il y en a un, je ne sais pas, il fait une chute ou n'importe quoi, ou juste ça le lasse et puis il n'a plus envie de faire ça, et il ne va pas dire à l'autre ah ben non toi aussi t'arrêtes parce que moi j'arrête donc c'est mort enfin tu vois ça c'est... Ce serait bizarre, en fait. Tout le monde dirait, mais attends, c'est pas ton problème, il peut très bien continuer. Mais par contre, sur le sexe, ah ouais, là, tout le monde dit, ah oui, oui, je comprends.

  • Speaker #3

    Mais puis, ça peut aller super loin. Et sur le sexe, il y a des gens, carrément, ils ne veulent pas que leur chéri regarde du porno ou je ne sais pas quoi. On veut tellement contrôler l'autre dans des détails qu'on n'est même pas avec lui, on ne sait même pas ce qui se passe, même pas avec d'autres personnes.

  • Speaker #0

    Mais même la masturbation, bien entendu. Attends, mais ça veut dire que tu ne m'aimes pas, tu t'es masturbée. Non, mais on est dans un... Sinon, quand tu pousses le truc et quand... incroyable en fait.

  • Speaker #3

    On se permet tout en fait. C'est ça qui est terrible. En fait, qui donne la loi de qu'est-ce qui est correct, qu'est-ce qui n'est pas correct ? Chacun fait à...

  • Speaker #2

    On ressent le si personnel et du coup, effectivement, dans ce cas-là, c'est la porte ouverte à tout.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu crois du coup que c'est peut-être parce que toi qui cherches un peu aussi, qui t'interroges là-dessus, est-ce que tu crois que c'est dû, par exemple, dans d'autres pays, à la polygamie, des choses comme ça ? Est-ce que tu crois que c'est parce qu'on est descendant du christianisme, par exemple, et donc c'est un truc assez... En fait, les religions, elles nous ont vraiment mis ce carcan-là. Et je ne sais pas, on est resté coincé dedans et on a du mal à arrêter ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça viendrait de là, quoi ?

  • Speaker #2

    Oui, oui, moi, je pense que c'est... En fait, si on remonte, si on fait un petit peu d'histoire... En fait, on avait des mœurs assez libérées jusqu'au Moyen-Âge, jusqu'à la Renaissance, en fait, pendant le Moyen-Âge. En tout cas, en Occident, on va dire en France, en Europe, pour cadrer un peu les choses. On avait des mœurs assez libérées au Moyen-Âge, etc. Et en fait, à la Renaissance, c'est vraiment... Enfin, c'est une des... Il y a toujours plusieurs... C'est toujours multifactoriel, mais disons... En fait, quand on a commencé à amasser du capital, il y a eu vraiment une grosse problématique autour de l'héritage. Il fallait vraiment savoir que... Donc, c'est les bourgeois qui amassaient du capital. Il fallait qu'ils sachent que les enfants à qui ils léguaient leur patrimoine, leur capital, étaient leurs enfants biologiques. Et donc, il y a toute une... pensée, un système autour du contrôle de la fécondité du corps des femmes qui s'est mis en place. Et là-dessus, les religions se sont évidemment emparées du truc. Ça a continué comme ça. Ça date plutôt de la Renaissance et puis ça s'est paré de tout le discours romantique qu'on connaît aujourd'hui. Hollywood y a saupoudré un petit peu de paillettes. Tout ça s'est paré de... Je pense que la... C'est vraiment venu de là, à la base. Alors, on pourrait dire, oui, il y a d'autres interprétations, mais en tout cas, c'est une des interprétations possibles. Je ne sais même pas si c'est tant la religion ou si c'est plus... Pour moi, c'est plutôt des contraintes presque un peu matérielles, en fait, qui ont fait naître ça. Et la religion a rajouté un discours moral, voilà. Et après, Hollywood, les séries américaines ont rajouté un discours paillette, voilà. Mais je pense qu'à la base, c'est plus un truc du patriarcat et de la transmission, des transmissions matérielles, en fait. que ce n'est. Et en fait, aujourd'hui, on est tellement dans un discours à la fois moral et à la fois romantico-paillette sur le sujet qu'on a du mal à s'en extraire. C'est vraiment devenu une culture. Et c'est très, très difficile de penser les choses autrement. C'est vraiment très difficile. Même le féminisme a du mal. Même les femmes féministes qui remettent en question radicalement le couple, l'amour et tout, c'est dur d'avoir un discours aussi subversif.

  • Speaker #3

    Oui, parce que ça va dans les deux sens. Si on veut la liberté pour nous, il faut l'accepter pour l'autre aussi. Donc, il faut déjà accepter que l'autre va peut-être avoir des envies, des besoins ou va peut-être faire des choses de son côté. et moi je pense que le... pour moi, de mon point de vue, c'est que personnel, mais quand il y a une certaine sorte de respect, quand tu donnes l'impression quand même à l'autre qu'elle a vraiment une importance pour toi, ça ne veut pas dire se retourner sur tout le monde dans la rue. Je pense qu'il faut savoir aussi donner la vraie valeur à la personne qui partage ta vie. Puis je pense qu'il y a des gens, ils ont vraiment de la difficulté à donner une vraie attention à la personne qui partage leur vie et ça va créer aussi énormément de jalousie. Tu as des mecs, Donc... tu vas être en couple avec eux, ils vont draguer toutes les serveuses qu'ils vont croiser, puis ils vont faire peut-être consciemment créer de la jalousie dans leur couple, en donnant l'impression que le gazon est toujours plus vert ailleurs. Puis je pense qu'il y a quand même un vrai lien avec ça. Oui,

  • Speaker #2

    tout à fait. Oui, eux, ils nous saoulent. Oui, c'est ça. C'est unique le gay. Mais oui, c'est clair.

  • Speaker #0

    Ça peut arriver à des femmes aussi. Absolument. Mais ça peut être dans l'autre sens. Tu peux avoir des femmes, ça peut être aussi dans les deux sens, ce côté aussi par rapport à s'approprier une personne. Mais ça, ce n'est pas de l'amour au final. C'est de l'appropriation. Ce n'est pas du tout de l'amour véritable, comme on peut l'entendre entre guillemets.

  • Speaker #2

    Mais en fait, moi, ce que je pense en plus, c'est que ces mauvaises attitudes, ces comportements irrespectueux, sont aussi dus au fait que, en fait, c'est bon, je suis en couple, j'ai ma meuf. Donc, en fait, on s'en fout un peu de comment je la traite parce qu'elle est à moi, elle m'appartient. En fait, c'est trop sécurisant tout ça. Si justement, on savait que l'autre ne nous appartient pas vraiment, qu'à tout moment, on sait qu'à tout moment, il peut se barrer, Je pense que si on avait vraiment conscience que l'autre est un corps à part qui ne nous appartient pas, on le respecterait beaucoup plus. Je pense qu'il y aurait beaucoup plus de respect parce qu'on aurait conscience que l'autre est une personne. Et je trouve que le couple nous enlève ça aussi. L'autre, c'est devenu mon objet. Et ça, c'est hyper problématique. Et je pense qu'il y a plein de comportements irrespectueux dans les couples, qui viennent des hommes comme des femmes, qui sont aussi dus à ce truc-là. C'est bon, je l'ai sous moi, je l'ai verrouillé. Du coup, je peux un peu faire ce que je veux.

  • Speaker #1

    Du coup, il n'y a pas d'entretien de la relation puisqu'elle est acquise.

  • Speaker #2

    Oui, voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est intéressant ce que tu dis sur l'objet, parce qu'en BDSM, on peut décider de devenir une table, une chaise, mais d'une façon assez décidée et pour un plaisir. Et c'est ça qui est marrant, parce qu'on peut décider, mais quand on le décide, ce n'est pas du tout la même chose que quand on va le subir. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #2

    Oui, puis c'est temporaire.

  • Speaker #3

    Déjà, le fait de s'objectiver, ce qui est super intéressant, c'est que l'autre personne avec qui tu interagis, ça l'intéresse. Si tu fais la table, puis la personne s'en fout. que tu sois une table. Ça n'a pas de sens, en fait. C'est que tout est par rapport au lien cérébral que tu as avec la personne, par exemple, qui te domine. Tu vois, moi, par exemple, si je demande à quelqu'un de faire ma table, ben la personne, je vais demander à quelqu'un que ça lui plaît, déjà. Parce que je sais que ça ne sera pas le même genre de table que si la personne, ça la fait chier. Parce que tu as toutes sortes de soumis. Et il y a des gens, par exemple, être un objet, ça va vraiment les faire kiffer. Parce que tu vas jouer avec le fait qu'ils sont un objet. c'est sexuel ou c'est pas sexuel, mais ils vont aimer être ton objet, t'obéir et te servir à ce moment-là, tu vois, comme un objet. Mais tu y portes attention à l'objet. C'est pas juste un objet que tu oublies dans un coin puis que t'en as rien à foutre, sinon ça n'a pas de sens. Ben, je crois, en tout cas. Si tu oublies l'objet, ça fait partie du jeu. Mais ça fait partie du jeu, donc c'est vraiment très fort cérébralement, voilà. C'est ça qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des objets insolites ?

  • Speaker #3

    Ben, par exemple, par rapport au... club, on n'a pas énormément d'événements autour des objets. Mais moi, je trouve ça cool de transformer les gens en objets. Comme par exemple, on a eu une soirée où il y avait une femme chandelier, où elle s'était fait coudre des pompiers de chandelier dessus, puis elle tenait des bougies. Donc ça, c'était un très, très beau moment. C'est une dominatrice qui avait créé cette soirée chez nous. Et donc, ça, c'était dingue. souvent, on va avoir la chaise, on va avoir la table, on va avoir des trucs comme ça. Il y a des gens qui sont spécialisés pour transformer les gens en objets. Donc, ça peut prendre des proportions. Non, mais c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, c'est incroyable.

  • Speaker #3

    Maison Chardon, d'ailleurs, elle aime beaucoup ça. Oui,

  • Speaker #0

    elle nous a parlé un petit peu de cette table. Qu'est-ce qu'elle nous a raconté d'autre sur les objets ? On a parlé beaucoup de table, en fait.

  • Speaker #1

    Souvent, c'est vrai que c'est la table qui revient.

  • Speaker #3

    Oui, c'est le plus facile. C'est le premier truc qui nous vient à l'idée. C'est plus facile à tenir aussi. La table, ça ne demande pas trop de... de défaut physique, parce que l'objet humain, il faut qu'il puisse tenir sa posture.

  • Speaker #1

    Et on parlait de religion tout à l'heure. C'est quoi le délire christique avec le BDSM ? Parce qu'il y a un vrai lien quand même.

  • Speaker #3

    J'ai envie de dire que c'est quand même eux qui ont inventé le truc. Parce que, je veux dire, ils se fouettent eux-mêmes. Le sadomasochisme, c'est quand même clairement... Toute l'éconographie BDSM, elle vient de là-bas, parce que c'est quand même... Je me fais mal parce que j'aime Dieu, donc je vais me faire mal parce que j'ai péché. C'est quand même... Voilà, ils l'ont inventé, le truc. Toi, nous, après, on ne fait que le reproduire au club. On s'inspire de ceux qui ont fait le truc avant. Parce que même quand tu regardes Dieu sur la croix, c'est quand même tout un délire extrêmement BDSM. Nous, on ne plante pas des clous dans les mains des gens, mais on peut mettre des aiguilles. Non, mais la religion chrétienne, elle est... extrêmement à BDSM. Puis c'est la soumission à un dieu, puis le fait de s'empêcher d'avoir du sexe, la chasteté, la ceinture de chasteté. Il y a plein de gens qui viennent au club avec des cages de chasteté, des hommes qui viennent avec des cages de chasteté et puis il y a tout ce délire de dire « t'as pas le droit de te toucher tant que je te donne pas la permission d'avoir la clé de la cage de quelqu'un » ou même il y a des gens, ils se touchent jamais puis ils enlèvent jamais leur cage pendant des mois. quoi c'est C'est vraiment énormément en lien, je trouve, avec la religion chrétienne. Et ça doit être pour ça aussi que c'est beaucoup plus répandu dans des pays où il y a cette religion-là. Le BDSM n'est pas partout dans tous les pays.

  • Speaker #2

    C'est plus un bouddhiste.

  • Speaker #3

    Après, en Asie, ils font du shibari. En Asie, je ne veux pas non plus m'avancer, je ne connais pas trop le sujet. Mais évidemment qu'au Japon, ça vient d'abord le shibari. tout le délire avec la croix, avec les martinets. Je pense que c'est quand même plus...

  • Speaker #0

    Il est peut-être un peu transgénérationnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr.

  • Speaker #3

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est clair.

  • Speaker #0

    Et du coup, vous, par rapport à vos sexualités, comment vous les vivez ? Toi, tu nous as un petit peu expliqué, mais est-ce que tu peux développer par rapport à toutes les idées que tu as ? En pratique, qu'est-ce qui se passe ?

  • Speaker #2

    Pas grand-chose. Non, non, en vrai, moi, c'est aussi pour ça que je pense que je suis un peu un cas bizarre. parce qu'en gros, moi, j'ai un compte qui parle de sexualité libre, d'autonomie, de souveraineté sur son corps, etc., que chacun doit pouvoir faire. Mais en vrai, je pense que les gens, au premier abord, ils doivent me prendre pour un peu une dévergondée ou quelqu'un qui a une sexualité très prolifique, très libérée. Mais en fait, pas du tout. Moi, je suis en couple depuis des années et je suis plutôt monogame, en fait. C'est juste que je me laisse la liberté d'autre chose et il m'arrive d'avoir des petites aventures. Enfin, là, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais... Voilà, là, ces dernières années, j'ai plutôt vécu des micro-trucs, des petits flirts, où des fois, il n'y avait même rien qui se passait, que des grandes histoires. Je ne suis jamais trop allée en club. Je ne suis pas très sexuelle comme fille, je n'ai pas de sextoy, je ne suis jamais allée en club libertin, je suis un peu vanille. Après, j'adore vivre dans un corps libre, en fait, et je sais que tôt ou tard, je pense que j'essaierai des choses.

  • Speaker #0

    mais ça m'intéresse l'idée me suffit ça m'intéresse,

  • Speaker #2

    après c'est pareil je me laisse porter par la vie, je me dis à un moment il y aura une occasion qui se présentera et peut-être qu'à un moment j'aurai aussi une aventure plus poussée avec une autre personne à côté de mon couple etc mais c'est vrai que globalement après j'ai pas du tout une vie très olé olé quoi

  • Speaker #1

    Et quand t'as amené ça à ton copain, ça a été facile pour lui de le recevoir ? Ça a créé une évidence ?

  • Speaker #2

    Non, non, ça a été un très très long chemin. C'était un très très long chemin. Ça a commencé il y a plusieurs années, on vivait à l'étranger. Et lui, en fait, c'est quelqu'un qui était plutôt assez jaloux. Et bon, pareil, nous, on a grandi dans des familles un peu catholiques, justement. Enfin, voilà, c'était pas... Enfin, c'était un peu genre, tu rencontres la personne tôt, tu te maries, tu fais des gosses.

  • Speaker #0

    On a quand même des familles assez ouvertes, mais disons qu'on était un peu dans ce schéma-là. Jusqu'à nos peut-être 25 ans, jamais on n'aurait pensé qu'on pouvait vraiment vivre autrement. Ou alors, il fallait qu'on se sépare. Et quand j'ai commencé à amener le sujet du couple libre, ça a été compliqué. En même temps, ça a été assez libérateur. Parce qu'en fait, c'est comme si j'amenais une vérité sur moi au sein de notre couple. Et qu'ils se disaient, finalement, je sais bien qu'elle est comme ça et je ne peux rien y faire. Donc, j'ai qu'à l'accepter. Bon, et puis ça a été un peu compliqué, mais assez fluide finalement. Après, on a été séparés géographiquement, donc on a un peu fait nos vies chacun de notre côté. Et là, de nouveau, quand on a de nouveau habité dans le même pays et que j'ai remis le sujet sur le tapis, ça a de nouveau été un peu compliqué. C'est toujours un peu un va-et-vient. Ça progresse, mais c'est pas...

  • Speaker #1

    C'est par étapes, quoi. Si jamais, aujourd'hui, les gens nous écoutent et se disent « Ah, ça me trotte dans la tête » , ça va être un processus. C'est pas en deux secondes.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais c'est clair. Sur mon compte, j'avais demandé à des gens de me dire un peu pour eux combien de temps ça prenait un peu d'installer ça, quoi. Et ce qui revenait, c'était de la part de thérapeutes, notamment, c'était que ça prenait plusieurs années, quoi. Trois ans, à peu près, en moyenne. et voilà moi mon compagnon actuel il n'est pas ultra serein à l'idée que je fasse euh ma vie. Et d'ailleurs, je ne pense pas que je lui raconterai tout ce que je fais. Enfin, voilà, il arrive. Si je lui ai une histoire à côté, je peux très bien la garder pour moi aussi. Enfin, voilà. Tout ça, c'est en construction. C'est un cheminement. Ça prend du temps. Et ça prend beaucoup de discussions. Ça prend beaucoup de soins. Il faut mettre du soin dans tout ça, parce que sinon, il faut mettre de la patience. De l'amour. De l'amour, oui, évidemment. C'est clair. D'autant que lui, il ressent beaucoup moins ce besoin-là. Lui, il est beaucoup plus monogame dans son cœur, on va dire. Alors que moi, je me sens quand même assez polyamoureuse. Je sais très bien que ça résonne beaucoup plus avec ce que je vis intérieurement. Ça ne s'est pas imposé comme une évidence. C'est toujours en construction, toujours en cheminement, mais ça va dans le bon sens. Donc,

  • Speaker #2

    ça va.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, Carlotta ?

  • Speaker #2

    Moi, par rapport au BDSM, ça m'intéressait depuis... Depuis que j'ai commencé à travailler dans la nuit, depuis que j'ai eu environ 18-19 ans, je travaillais déjà dans des soirées à Montréal qui étaient très fétichistes et tout ça. Et ça m'a toujours interpellée. Mais depuis que je travaille au club, ça a vraiment pris une grande place dans ma vie. Je veux dire que maintenant, ça fait vraiment partie de ma vie privée et ma vie sociale. C'est moi, je veux dire, c'est quelque chose qui fait partie de mon quotidien. et beaucoup de mes interactions avec eux. les gens autour de moi, j'ai beaucoup d'amis que j'ai rencontrés au club. Voilà, c'est comme une autre dimension qui est rentrée dans ma vie. Parce que je peux avoir des interactions BDSM sans nécessairement avoir des vies sexuelles avec les gens. Ça peut être juste certaines formes de domination. Et donc, pour moi, ça marche. Parce que ce n'est pas comme si j'étais polyamoureuse ou comme si j'avais plein de partenaires sexuels. C'est autre chose, c'est d'autres sortes d'interactions.

  • Speaker #0

    Qui sont indéfinissables, en fait. C'est ça qui est intéressant, c'est qu'en fait...

  • Speaker #2

    Des liens, quoi.

  • Speaker #0

    Ça ne rentre pas dans les cadres culturels et sociétaux de la société. Du coup, ça brouille les pistes.

  • Speaker #2

    Ouais, c'est cool, parce que chacun a leur propre recherche et limite. Par exemple, la maison Chardon, ça lui arrive souvent quand on va en soirée ensemble, qu'elle m'attache en soirée. Elle, elle est vraiment dans un couple monogame. On ne fait pas de sexualité ensemble. Il n'y a rien de sexuel qui se passe. C'est vraiment BDSM. Mais c'est hyper intense parce que le chibari, c'est super intense. C'est des sensations vraiment fortes. Ça te fait vraiment partir loin dans ta tête. Donc, on a ce lien-là entre nous. Et c'est super beau ce que ça nous fait vivre. Mais je ne pourrais pas mettre ça dans une case polyamour. Chacun, on a ce truc-là entre nous qui fonctionne. Avec une autre personne. Ça va être encore autre chose. Ça va être complètement des interactions différentes. Comme moi, au club, j'ai mon soumis. C'est ma soumise. C'est une travestie. Et donc, elle vient au club. Elle s'habille en femme. Elle s'appelle Anna. Et donc, elle vient travailler pour moi au club pour être ma soumise à tous les soirs où je travaille. Puis, on fait du BDSM ensemble. Je la domine des fois à la fin de la soirée, des fois pendant la soirée, comme j'ai envie. Et c'est vraiment beau comme relation, mais ce n'est pas comme une relation polyamour. C'est un autre. formes de liens.

  • Speaker #3

    Ça ne dégénère jamais sur une histoire, cette arrivée du coup où il y a de l'amour vraiment cérébral qui rentre là-dedans, où tu sois un peu perturbée.

  • Speaker #2

    Ça peut être perturbant, mais ce qui est beau, c'est qu'avec les personnes qui sont autour de moi, le cadre nous convient parfaitement. C'est dans le sens que c'est des gens avec qui j'aurais... je ne me serais pas mis en couple, mais que du coup, l'histoire, comment elle se construit, on aime, les limites nous conviennent, ça nous plaît. Puis surtout, avec Maison Chardon, par exemple, c'est du chibari, c'est elle qui me domine, mais avec, par exemple, Anna, c'est moi qui domine, et donc comme moi, je domine Anna, j'aime, elle aussi, elle apprécie que je lui mette des limites, puisqu'on a des limites, ça crée une sorte de... Je ne sais pas, c'est beau aussi, c'est ça qu'on peut apprécier dans le... dans le BDSM, on peut vraiment apprécier le fait qu'on n'a pas accès à tout. C'est la personne qui domine, qui va nous ouvrir peut-être les portes, ou pas, mais il faut respecter ce truc, ce cadre, en fait.

  • Speaker #1

    C'est marrant, ça me fait penser un peu à être acteur, en fait. Quand tu vas dans un film, tu as deux mois de tournage, c'est ton mec, c'est ta nouvelle famille, c'est tes enfants. Oui. Et après, ça arrive qu'il y ait des histoires d'amour, mais des fois, tu crées des liens qui sont différents. Et puis, si tu tournes régulièrement, tu peux avoir plein d'enfants. Moi, j'ai plein d'enfants de fixe. Jamais mes enfants. Mais tu crées ce lien. Et c'est ça, je trouve que c'est assez marrant. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser à ce parallèle, de vivre des choses un peu hors réalité, qui font partie de ta vie, parce que c'est quand même toi qui les vis. Mais ce n'est pas non plus... C'est comme une bulle. C'est autre chose. Ça fait partie de... Je ne sais pas si c'est un bon exemple.

  • Speaker #2

    Ça peut ressembler à ça. Puis ça aussi, un lien comme avec l'amitié. Par exemple, on a des amis avec qui on va parler de certains sujets. On n'a pas tous les mêmes relations avec tous nos amis. Moi, c'est comme si du coup, il y avait encore un paramètre en plus. Ou est-ce que tu as un ami qui te masse les pieds ? Tu n'as pas d'amis qui... Que des fois, tu lui mets des fessées. Mais tu ne couches pas avec. Ça ne me viendra pas à l'idée. Parce que le côté sexualité plus classique, c'est... encore une autre sphère que je partage pas au club.

  • Speaker #0

    Et en même temps, justement, je rebondis sur l'amitié parce qu'en gros, il y a beaucoup de gens qui me posent la question « Ouais, mais comment vous faites ? Quelles sont les règles que vous établissez avec vos amants ? » Et moi, je leur dis « Mais en fait, on a un référentiel très simple de comment traiter les gens correctement, c'est juste l'amitié. En fait, il faut juste traiter les amants, les amoureux, les partenaires sexuels comme on traiterait nos amis. C'est-à-dire, il n'y a pas à se prendre la tête sur il faut donner un temps égal, enfin voilà, on On ne se pose pas toutes ces questions-là dans l'amitié. Les choses sont fluides, elles se passent naturellement. Et moi, je leur dis, voilà, pour moi, mes amants, si j'en avais, actuellement, je n'en ai pas, mais pour moi, c'est juste des amis avec qui on couche ensemble, avec qui on peut avoir des sentiments plus forts, en tout cas d'un autre ordre que les sentiments purement amicaux. Mais sinon, il faut les traiter pareil. Il n'y a pas de... Et voilà, et pour moi, en fait, il y a aussi beaucoup de choses. En fait, dans le polyamour ou le couple libre, etc., on essaye de recalquer les règles du couple, c'est-à-dire on essaye de trouver des trucs... cadré, très normé, il faut placer des règles, des limites, il faut discuter et tout. Et moi, j'ai envie de dire mais en fait, oubliez tout ça, juste passez dans un autre paradigme. Et en plus, on a des modèles, c'est l'amitié. En fait, appliquez l'amitié à vos amours et en fait, il n'y a plus besoin de réfléchir à rien parce qu'on sait déjà comment ça marche. Et je trouve que quand on place les choses comme ça, les choses deviennent beaucoup plus... On voit beaucoup plus ce que ça pourrait donner, en fait, si on s'autorisait à vivre nos amours comme on vit nos amitiés, en fait. Et ça n'empêche pas d'être en couple, parce qu'on peut très bien avoir aussi une place spéciale pour un meilleur ami, une meilleure amie, qui peut être un peu au-dessus des autres, avec qui peut-être on fait une coloc, peut-être même on fonde une famille, ça arrive. Et voilà, le couple n'a pas à être exclu de ça, on peut très bien vivre ses amours comme ses amitiés tout en étant en couple, parce que cette personne-là, il s'avère qu'elle a une place plus spéciale, on cohabite avec elle, peut-être on fait famille, etc. Et voilà, pour moi, il y a vraiment un paradigme à changer. Je voulais rebondir sur ça par rapport à ce que tu dis sur ce qu'on fait. Je ne vois pas pourquoi le sexe devrait... Pour moi, les partenaires sexuels peuvent être comme des amis avec une forme de sexualité ou une autre.

  • Speaker #2

    Oui. C'est clair que, comme dans l'amitié, je trouve qu'il y a beaucoup d'amour. Moi, les gens qui sont mes amis, je les aime. Je veux qu'ils soient heureux. Je les accepte avec toutes nos différences, puis avec leurs facettes. C'est ça qui est cool. C'est beau de pouvoir avoir plein de gens qu'on aime autour de soi, puis de pouvoir interagir avec eux, avec qui, sur différents tableaux.

  • Speaker #0

    Oui, puis vivre des parts de soi qui sont différentes en fonction des gens avec qui on est vie.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'un homme ou une femme, un amoureux ou une amoureuse, on demande beaucoup. Ça doit prendre toutes les... ça doit faire tout. Tu dois cocher toutes les cases comme on en a envie, quand on en a envie. C'est un peu une mission impossible. J'ai l'impression des fois de se dire, on va savoir durer pendant 20 ans et on va devoir évoluer ensemble. C'est-à-dire tout ce qu'on aime quand on veut. C'est compliqué, quoi. Je trouve que c'est des solutions qui ont l'air chouettes.

  • Speaker #2

    Moi, je pars déjà du principe que la personne, je lui donne la liberté que je veux qu'on me donne. Donc, je ne vais pas faire chier l'autre, mais il ne faut vraiment pas qu'il me fasse chier. C'est sûr. C'est sûr que si on est très insupportable dans le truc où on veut tout contrôler, on ne peut pas s'attendre à ce que l'autre nous donne la liberté après de faire ce qu'on veut. Il faut au moins donner ce qu'on veut recevoir. Au revoir.

  • Speaker #1

    Et tu caractérisais bien tout à l'heure en disant que du coup, ta vie sexuelle qui est complètement à part, est-ce que ça l'influence ? Est-ce que le fait que justement, tu aies ces expériences BDSM de plus en plus, tu as senti une différence dans ta sexualité « intime » ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est clair. Moi, c'est clair que ça influence ma sexualité parce qu'on va dire que du sexe vraiment… Je ne sais pas comment on peut définir le sexe vraiment classique. Je trouve que bon, tout le monde s'amuse à sa manière. Mais moi, il faut qu'il y ait une dimension, on va dire, un peu cérébrale. Je vais en avoir besoin et je vais le mettre en place. Je n'arriverai pas à être satisfaite si c'est juste du sexe. Il faut qu'il y ait un truc un peu... Un jeu de... Ce n'est pas compliqué, ça ne demande pas nécessairement des accessoires ou quoi que ce soit, mais c'est mental. Il faut que cérébralement, il y ait une espèce de jeu de pouvoir ou quelque chose qui touche à mon cerveau.

  • Speaker #1

    Oui, qui te stimule.

  • Speaker #2

    Oui.

  • Speaker #3

    C'est comme ça que ça le dit. Cérébralement aussi.

  • Speaker #1

    C'est ça. Le BDSM, c'est extrêmement cérébral. On a bien compris.

  • Speaker #2

    Je le dis beaucoup parce qu'on voit tout de suite l'aspect... Les gens pensent tout de suite, mettons, au fouet, au martinet. Il y a ce côté sensoriel où il te fait mettre des coups de fouet, des coups de martinet. Mais le côté cérébral, pour moi, c'est ce qui donne une profondeur à tout ça. Parce que si... tu te fais mettre des coups de martinet par quelqu'un qui, on va dire, ta maîtresse ou ton maître ou peu importe, ton envie de recevoir va être différente, puis ta sensation, ton ressenti va tellement être différent que c'est pour moi même pas la même activité. Je veux dire, on peut ne pas tant aimer la douleur, mais avoir des super beaux moments à se faire mettre des coups de martinet par la personne à qui on est le soumis ou la soumise. Donc, l'aspect cérébral, il joue énormément. Puis, je pense que dans le sexe, le cérébral a tellement une grande place. Il ne faut pas l'oublier.

  • Speaker #3

    Et comment tu rencontres un soumis ou une soumise ? Comment ça se fait, cette relation ? Parce que c'est...

  • Speaker #2

    C'est assez marrant parce qu'au club, ça peut se faire super naturellement. En fait, les gens vont venir, ils vont se parler, ils vont se rencontrer. La semaine dernière, j'animais un événement sur les dominatrices. Du coup, il y a des gens comme ça, on leur parle, on fait une petite séance d'impact avec du martinet ou avec le cravage. tout ça. Puis après, on va voir si la... Moi, je vois s'il y a une... Un lien qui se fait, même par rapport à la personne, si elle se laisse aller ou pas. Est-ce qu'il y a un feeling entre vous, comme quand tu embrasses quelqu'un ? Tu t'embrasses quelqu'un, tu ne peux rien ressentir, ça peut être nul ou juste pas la bonne personne pour toi. Ou tu peux embrasser quelqu'un et faire genre, wow, il s'est passé un truc. C'est un peu pareil avec le BDSM. Genre, est-ce que quand tu interagis avec l'autre, est-ce qu'il se passe quelque chose ? Est-ce que tu ressens un échange d'énergie ou pas ? Puis après, tu vois si vous avez aussi des... vous êtes tombés crochus dans les choses qui vous intéressent à explorer. Parce qu'il y a plein de manières d'explorer le BDSM. Il y a des gens qui vont vouloir des trucs... Ils vont vraiment vouloir avoir de la douleur, ils vont vraiment être masochistes. Mais si toi, ça ne t'intéresse pas d'être dans cet aspect-là, tu vas peut-être trouver des gens qui vont plus vouloir un côté sensuel ou de la contrainte à être attaché, mais ils ne veulent pas nécessairement avoir mal. C'est que c'est tous les paramètres. C'est ça qui est beau, c'est que tout est possible, en fait. Tu as des gens qui vont être soumis, qui ne veulent pas avoir mal du tout. bisez Il y a plein de choses à faire avec quelqu'un qui ne veut pas avoir mal.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça,

  • Speaker #3

    parce qu'on a appris la dernière fois qu'insoumis n'était pas forcément majeur.

  • Speaker #2

    Ouais,

  • Speaker #3

    ouais. Pour moi, c'est vrai que la différence, elle ne se faisait pas.

  • Speaker #2

    Ouais, ce qui est beau, c'est qu'il y en a qui adorent le service. Genre, moi, j'adore ça. Il y a des gens, leur plaisir, c'est de te servir. Tu leur dis, vas-y, fais-moi un café maintenant, ramène-moi le café, fais-moi ci, fais-moi ça, je fais n'importe quoi. Puis tu sens que leur plaisir de servir, il est... C'est justement, c'est presque sexuel, dans le sens qu'être au service de sa maîtresse, de sa domina, c'est déjà une joie en soi. T'as pas besoin de les taper pour qu'ils soient heureux. C'est beau, mais après, justement, tu peux lui demander de faire le meuble. Maintenant, fais la table pour le café.

  • Speaker #0

    Pour le café,

  • Speaker #3

    tu l'as ramené.

  • Speaker #2

    Ouais, ça peut être hyper sensuel, comme ça peut être très aussi sadique et hard. laisser des grosses marques et il peut y avoir du sang et tout, ça peut être vraiment très intense en termes de sensations comme ça peut être vraiment tout doux.

  • Speaker #3

    Et en parlant de rencontres, Sabine, par exemple, quand tu rencontres d'autres hommes et que toi, tu expliques ta situation, genre, eux, c'est plutôt bien pris ou ils comprennent nos concepts parce que peut-être que comme c'est pas... ton mec principal, peut-être que ça les dérange moins, ils comprennent un peu mieux le... Le concept, il accepte mieux, du moins ?

  • Speaker #0

    Oui, je trouve que globalement, là, moi, maintenant, ma façon d'expliquer les choses... Enfin, en fait, je pense que je suis beaucoup plus assumée aujourd'hui, assurée. Donc, quand j'en parle, de toute façon, je parle de moi. Je ne parle pas forcément de mon compte au premier venu. Mais voilà, je leur dis que moi, je suis quelqu'un d'indépendant, que pour moi, dans mon couple, ça se passe comme ça et que je ne peux pas faire autrement. Et je suis très vulnérable et honnête dans... Et pour l'instant, je n'ai jamais eu de gens... Alors après, tu as toujours un peu des gens qui disent « Mais comment ça marche ? » Oui, tu as toujours quelques... Ce n'est pas mal reçu, mais tu as toujours des gens qui s'interrogent, qui te posent des fois des questions un peu bizarres. « Ah oui, mais des fois, tu retrouves ton mec, alors que tu viens de te faire troncher par un autre. » « Non, ce n'est pas exactement comme ça que ça se passe. » C'était un peu des clichés comme ça. Après, c'est plus complexe. Ça peut être très bien reçu comme ça dans la discussion. Puis des fois, tu rentres dans une relation, peut-être un peu de séduction ou de flirt, etc., voir un peu plus. Et en fait, il y a quand même des... réticences qui se mettent en place parce qu'on a tellement baigné dans un truc pas comme ça que, enfin là j'ai eu une petite aventure récemment avec un mec et au début il était super open sur le polyamour, machin, trop cool et tout, il trouvait ça super et tout. On a commencé à avoir une petite histoire très vraiment, très très rapide mais assez vite j'ai senti qu'en fait il y avait un truc qui bloquait et en fait ça a eu du mal à sortir et je l'ai vraiment titillé pour que, et en fait au bout d'un moment il a... Il a fini par sortir, et c'est sorti assez violemment, où j'ai compris que ça le frustrait énormément de ne pas pouvoir se projeter dans une relation un peu de couple, peut-être avec moi. En plus, on s'était vus très peu de fois, donc ça a démarré tout juste. Et tout de suite, le mec m'a dit, je ne veux pas d'une relation comme ça, clandestine, où je me contente des miettes. Alors qu'on n'avait rien construit, donc j'avais envie de dire, mais ça vient d'où ces reproches ? Il n'y a rien pour l'instant, donc je ne vois pas du tout. mais il avait projeté tout ça en fait il avait projeté qu'il allait être mon Mon petit... Oui, voilà, mon bouche-trou. De temps en temps, j'allais l'appeler parce que mon mec n'était pas là. J'ai trouvé ça vraiment dommage, d'autant qu'il avait l'air super open sur le truc au début. Donc, des fois, c'est compliqué. C'est quelque chose qu'on sait après, quand on commence à évoluer dans ces formes relationnelles, qu'on s'expose à beaucoup de déceptions. Mais des fois, les déceptions ne viennent pas des gens qu'on s'attendait. Parce qu'à l'inverse, tu peux rencontrer des gens qui... Sur le coup, son couple monogame, on l'a très fermé sur ça. Et puis, en fait, quand on commence à en parler, finalement, ils sont là, ah ouais, c'est intéressant. Et puis, voilà, moi, ça m'est arrivé d'avoir des aventures avec des mecs qui avaient des copines et qui étaient monogames, monogames. Et puis, en fait, finalement, quand ils le vivaient, ils se disaient, ouais, en fait, c'est cool et ça fait du bien, quoi. Et j'étais là, bah oui, ça fait du bien. Ouais, bah ouais, ça fait du bien. C'est exactement ce que je dis. Ça fait du bien, c'est important. c'est existentiel en fait de ces choses-là Alors que dans le discours, ils auraient été les premiers à me dire « ouais, non, mais moi, je suis fidèle et tout » , quand ils le vivaient intérieurement, là, ils se disent « il y avait autre chose qui s'ouvrait » . Et ça, c'est beau aussi à voir.

  • Speaker #2

    Est-ce que tu sens aussi que quand tu vis des histoires à côté, ça t'inspire dans ta sexualité avec ton mec ? Est-ce que ça peut te redonner une sorte d'énergie sexuelle ?

  • Speaker #0

    Oui, ça entretient clairement ma libido, un mot qui s'éteint complètement quand je suis bridée. enfin voilà Et ouais, c'est clair que quand ça se concrétise, pas tous les quatre matins, mais quand ça se concrétise, je sens bien que j'ai un regain de vitalité, de libido. Ouais, complètement. Et en général, ça ramène dans le couple de l'énergie, de la joie et de l'amour.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est super important d'entretenir ça, la flamme, justement. Oui, parce que je pense qu'un des problèmes, justement, quand tu es dans un couple hyper cadré. et très hermétique, c'est qu'à un moment, tu peux te faire chier avec l'autre, puis si tu n'as pas d'inspiration qui vient de l'extérieur, puis que les deux, vous vous enlisez, puis que vous avez finalement toujours les mêmes positions, toujours le même petit rituel, avec les mêmes trucs qui se passent au même moment. Honnêtement, c'est dur de rester excité. Je ne vois pas comment les gens font.

  • Speaker #0

    Moi non plus, je ne vois pas. Je ne comprends pas.

  • Speaker #2

    Alors que tu peux avoir même des discussions avec d'autres personnes, ou même un flirt, mais sans qu'il soit nécessairement concrétisé. Juste le fait de ressentir... Le désir de quelqu'un d'autre peut te donner toi le désir en toi, puis après, tu vas le projeter, même le ramener dans ton énergie.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça hyper dommage que quand un couple, quand la flamme s'éteint, tout ce qu'on propose au couple, c'est des choses à l'intérieur du couple. Mais tu as envie de dire, il y avait une métaphore que j'avais lue sur un blog que j'aimais bien, c'était qu'un couple sans sexualité, enfin après, on peut être un couple sexuel, il n'y a aucun problème, mais disons que... Quand les deux personnes sont... C'est comme un moteur sans huile. Et que ce n'est pas honteux d'aller emprunter de l'huile à l'extérieur pour remettre un peu d'huile dans le moteur. Parce que sinon, ça frotte, ça frictionne et ça ne va pas. Et je trouve ça dommage qu'on dise qu'un couple... Pour ranimer la flamme, il faut acheter de la lingerie, il faut écouter des podcasts. Mais tout à l'intérieur. On ne peut jamais ranimer la flamme avec peut-être d'autres expériences à l'extérieur. Tout doit rester, comme tu dis, hermétiquement bien fermé. et C'est tellement dommage. On se coupe de tellement de bonheur. Pourquoi ? Parce qu'on est jaloux. Tout ce qu'on peut vivre à côté, c'est tellement de belles émotions. Après, ça peut être douloureux aussi, mais il y a tellement de bonheur à trouver là-dedans que s'arrêter à juste... On est jaloux et se couper de tout ça, mais c'est tellement dommage.

  • Speaker #2

    Il y a plein de choses que des fois, dans ton couple, tu ne pourras jamais avoir. Parce que les gens sont d'une façon. On ne peut pas être tout et son contraire. On ne peut pas être tout à la fois. puis t'as des... des gens avec qui ils vont t'offrir un truc mais si tu as des besoins qui sont tellement variés et différents, tu vas juste toujours être butée à avoir pas ce que tu veux parce que personne ne sent qu'elle ne te remplit pas, qu'elle ne te satisfait pas puis elle se sent mal puis au final, c'est encore moins excitant. C'est bien, je veux dire. C'est ça qui est compliqué.

  • Speaker #0

    Mais non, mais c'est hyper compliqué. Alors moi, ça m'énerve aussi quand je lis des trucs genre il faut parler de vos besoins et tout mais j'ai envie de dire mais moi, mon besoin, c'est d'être embrassée par quelqu'un de nouveau. Aïe, qu'est-ce que tu veux dire ça ? Il ne peut pas changer. Mon besoin, c'est d'avoir une diversité de corps, de toucher une nouvelle peau, parce que c'est nouveau, parce que c'est génial, un premier baiser. Mais qu'est-ce qu'il y a de meilleur que ça dans la vie ? Qu'est-ce que je vais dire à mon mec ? Je lui donne un premier baiser. Qu'est-ce que tu veux qu'il fasse ? Il ne peut pas me donner un premier baiser. C'est fini. On est à notre douze-millième baiser. C'est terminé. Donc oui, il faut communiquer vos besoins. Mais si il met besoin, il ne peut pas parce qu'il ne peut pas. Il ne pourra jamais être quelqu'un différents, il ne peut pas avoir un autre corps que le corps qu'il a, il ne peut pas avoir une autre peau. Et donc, tu as envie de dire, tout le monde reconnaît qu'un premier baiser, c'est génial. Donc, pourquoi on devrait s'en couper ? À partir du moment où on est en couple, c'est terminé pour le restant de nos jours. Mais quel dommage ! On ne peut pas tout trouver à l'intérieur du couple. Il y a des choses qu'on ne peut pas ou qu'on ne peut plus, qu'on ne pourra plus. On ne pourra plus jamais vivre avec quelqu'un avec qui on est en couple depuis 5 ans, 10 ans. La passion des débuts, ce n'est pas possible. On la connaît par cœur, cette personne, c'est fini. Et c'est OK que ce soit fini. Mais pourquoi s'interdire de vivre avec quelqu'un d'autre ? Ou alors, S'autoriser à le vivre, mais en passant par l'opération désastreuse d'une rupture. C'est dommage, en fait.

  • Speaker #2

    C'est dommage de tout détruire parce qu'il y a un truc qui ne fonctionne plus. Et c'est vrai qu'on a envie que ce soit la passion du début pour toujours, mais c'est clairement pas possible. Ça peut être magnifique, ça peut être une belle passion, mais pour ça, il faut vraiment travailler dessus. Il ne faut pas être paresseux. Il faut vraiment se donner les moyens. Oui, c'est clair.

  • Speaker #1

    Toi, t'es polyamoureuse aussi dans ton...

  • Speaker #2

    Non. Ça te donne envie, du coup,

  • Speaker #0

    tu prends des...

  • Speaker #2

    C'est en fait le truc que moi, je ne peux pas imaginer dans le polyamour. C'est tout l'aspect mettre vraiment les cartes sur table. Ça ne fait pas partie de ma personnalité. Je suis incapable de faire ça. Je pourrais... En fait, moi déjà, j'accepte qu'il y ait une part d'ombre. Vraiment. Genre, je ne suis pas jalouse. Genre, je veux dire, je veux laisser mes partenaires avoir leur vie. Mais je n'ai pas envie qu'on mette... tout à plat. En fait, j'ai pas envie qu'on met tout à plat, puis qu'on se donne des règles, puis qu'on se dise ça tu peux, ça tu peux pas, ça tu peux, ça tu peux pas. Donc, ce côté polyamour, je trouve que c'est chouette quand les gens en parlent. Mais quand ça devient un truc avec une vraie discussion, avec une vraie... comme un contrat, quoi. Comme un espèce de truc où il faut expliquer. Puis, j'ai entendu des blogs, justement, sur ça. Puis, je voyais comment les autres le vivaient. Puis, je me suis dit, aïe, je crois pas que c'est ça pour moi. Le BDSM, j'ai la possibilité d'avoir plein de relations où les gens n'ont pas le droit d'être jaloux les uns des autres. Non, mais je veux dire qu'on n'est pas sur un système de jalousie, de possessivité. Pareil, moi, je donne la liberté aux gens avec qui je joue de faire ce qu'ils veulent. Mais il y a ce truc où je me sens vraiment nourrie. Je peux faire ce que je veux dans le terrain de jeu du BDSM. Je peux rencontrer des nouvelles personnes quand je veux. Je peux avoir quand même des sensations nouvelles, puis des réinteractions nouvelles. Donc, ça me permet de me sentir satisfaite, on va dire.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve aussi que le polyamour, tel qu'on en parle beaucoup dans des blogs ou des podcasts, ça reprend les codes de l'amour en couple monogame. Et ça les étend à plus de personnes. Mais sinon, c'est la même chose. Il faut être fidèle les uns aux autres. Il faut que tout le monde soit d'accord. que tu rencontres une nouvelle personne. Il n'y a pas de liberté, en fait, finalement. Tu as la liberté d'être en oppression avec plus de personnes qu'une. C'est tout. Mais pour moi, effectivement, je trouve ça dommage. C'est pour ça que moi, à chaque fois que je parle de polyamore, je prends énormément de pincettes.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est plutôt du couple libre ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est du couple libre. En fait, moi, mon concept central, vraiment, que je mets souvent sur la table, c'est la souveraineté sexuelle. Pour moi, c'est rester souverain sur son corps. Ou l'autonomie sexuelle. Mais j'aime bien le terme de souveraineté, je trouve que c'est plus fort encore. C'est rester souverain sur son corps, quoi qu'il arrive. Et tu as toujours la possibilité. Alors après, il y a des espaces communs dans le couple, donc tu n'es pas forcé de ramener quelqu'un chez toi dans le lit conjugal.

  • Speaker #2

    Tu peux avoir des aides comme ça.

  • Speaker #0

    Ou présenter à tes gamins ton nouvel amant sans que ton mec soit au courant. Mais dans ton espace de liberté qui doit exister. tu as le droit de faire ce que tu veux. Et effectivement, tu n'as pas à rendre de comptes. Et si tu veux garder ton gérard d'un secret, tu as le droit. L'autre n'a pas à venir te réclamer des comptes sur ce que tu as fait. Je suis assez d'accord sur... On n'a pas à tout mettre carte sur table.

  • Speaker #2

    Moi, ça brise. De mon point de vue, si, mettons, j'ai mon copain qui me raconterait qu'il a embrassé une nana la veille et qu'il rentrait avec elle. Honnêtement, moi, ça ne va pas m'exciter. Ça ne va pas me faire genre « Oh, raconte-moi les détails. » Je ne sais pas mon... Mon univers érotique. S'il y a des choses qui se passent comme ça, je préfère pas le savoir. Puis comme je suis pas jalouse, même si quelqu'un me raconte « Oui, j'ai vu ton mec embrasser une fille » , je vais être comme « Ouais, d'accord. » Ok, d'accord. Mais bon, j'ai pas besoin qu'on me raconte tout pour me sentir au cœur du sujet.

  • Speaker #0

    C'est une façon de refaire rentrer le contrôle par la petite porte, pour moi, de faire ça. Mais il faut lâcher prise, en fait, sur ces choses-là. Il faut lâcher prise sur le fait que l'autre, il s'appartient, quoi. C'est un corps souverain. Et il faut bien l'accepter, en fait, pour vivre des relations saines, je pense.

  • Speaker #1

    C'est ce que vous disiez tout à l'heure, et c'est ça qui est vachement intéressant. C'est juste ton rapport de toi à toi. C'est ce que tu disais aussi. Comment est-ce que tu t'aimes suffisamment pour te nourrir suffisamment pour qu'au final, tu n'aies pas besoin que quelqu'un vienne, entre guillemets, te nourrir et que toi, tu te nourris tellement seul que t'es libre, t'as besoin. Tu partages des interactions et en fait, t'es bien quoi qu'il arrive.

  • Speaker #2

    Puis aussi, je veux dire, si la personne, quand t'es avec elle, tu sens que t'es vraiment importante pour elle à ce moment-là, qu'elle donne tout son attention, moi, c'est ça qui compte le plus pour moi. Genre, il y a des gens avec qui tu vas être, justement, je parlais tout à l'heure, mais le fait d'être avec certaines personnes qui te donnent l'impression toujours que le gazon est plus vers ailleurs, ça, ça ne m'intéresse vraiment pas. C'est ce genre de personnes-là que je fuis, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu fais avec quelqu'un, d'ailleurs.

  • Speaker #2

    Ouais, si la personne est capable de te donner cette sensation bête. son soleil à ce moment-là, voilà, j'ai pas besoin de savoir ce qu'il fait quand je suis pas là, quoi. Je m'en fous.

  • Speaker #3

    On est purement aussi dans l'instant présent, de ce que tu vis sur l'instant présent avec l'autre personne, c'est ça qui est sacré, c'est ça que tu construis sur le moment. Après, ce qui se passe ailleurs, ça appartient à chaque individu de ce qu'il va en faire,

  • Speaker #2

    quoi. des fois les gens ils sont fidèles mais ils se font chier quand ils sont ensemble bravo bisexuelle de merde mais fidèle il fait chier pendant 20 ans c'est clair c'est clair génial donc on arrive à la fin de l'émission sur cette note positive

  • Speaker #1

    Est-ce que vous voulez dire un mot pour la fin ? Qu'est-ce que vous avez envie de rajouter ?

  • Speaker #0

    Moi, j'avais une petite question par rapport au BDSM. Parce qu'en fait, ça m'intéresse aussi. Parce que je pense que c'est un très bon moyen, justement, de neutraliser la jalousie. Enfin, le BDSM ou le... Enfin, voilà, toutes ces expériences un peu particulières. Enfin, comment dire ? Très subversives, en fait, par rapport à la sexualité un peu classique que la plupart des gens vivent, je pense. Je pense que ça peut vraiment, en fait, modifier des choses dans la tête, vraiment qui font que t'arrives à... à mieux maîtriser ta jalousie. Et je voulais savoir si tu avais un truc à dire. C'est pas vraiment un mot de la fin, c'est plus une question, du coup. Je me suis fait attirer quand tu parlais. Et du coup, je voulais savoir si ça te parle, du coup...

  • Speaker #2

    Ben, moi, personnellement, j'ai déconstruit mon sentiment de jalousie par rapport au fait... Pour moi, c'était plutôt par rapport au fait que je sais qu'on peut jamais savoir ce que les gens font à l'extérieur du moment que t'es avec eux. Puis que d'un côté... pour ne pas être déçue, je me dis de toute façon, dis-toi que les gens sont, voilà, ils sont comme ils sont puis personne n'est parfait. Puis avec le BDSM, tu peux donner des limites. Si le problème, c'est vraiment le côté génital, le fait d'avoir des rapports sexuels avec quelqu'un d'autre, tu peux avoir plein d'autres interactions qui sont possibles sans nécessairement avoir le côté pénétration. Souvent ça, le truc le plus évident à la tête quand on pense à tromper, c'est souvent ça. Mais...

  • Speaker #0

    Je ne sais pas exactement comment, toi, ça pourrait t'aider par rapport au fait de gérer le concept de jalousie, mais tu peux peut-être prendre cette sensation de jalousie puis en faire autre chose avec un côté cérébral. Parce que la jalousie, c'est une émotion qui peut être transformée, je trouve.

  • Speaker #1

    Oui, être transformée, être sublimée par des jeux comme ça. Parce qu'en fait, être jaloux de quelqu'un et vouloir le contrôler, c'est vouloir le dominer. Et en fait, en jouant ça, parce qu'au final, le BDSM, c'est un peu du... Du jeu aussi. Du coup, ça te met dans une posture de recul, en fait, par rapport à ton émotion. Et je pense qu'il y a moyen de la transformer vers autre chose. Et bref, c'est un domaine qui m'intéresse. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens aussi qui me disent ça, qui me disent « Mais comment on fait ? On est trop jaloux. » Et je pense qu'il y a des techniques. Ça se dompte, la jalousie, les émotions. On peut faire des thérapies, mais je pense que ça, ça peut être aussi une forme thérapeutique. J'ai une amie qui fait du BDSM et elle m'a beaucoup parlé de l'aspect thérapeutique de tout ça, qu'elle pense qu'elle avait aidé dans ses complexes et ses traumatismes, etc. à dépasser tout ça. Et donc, je pense aussi à dépasser la jalousie. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que ça peut faire découvrir ton corps dans son intégralité. Moi, je n'ai rien contre le sexe classique, j'adore ça, mais au lieu de juste axer sur une partie, ce qui est beau, c'est que ça... Est-ce que, je ne sais pas moi, griffer le dos de quelqu'un, est-ce qu'elle s'est trompée ? C'est qu'au final, tu peux avoir des moments hyper intenses où tu regardes la personne, tu ne la vois plus pareil après, mais tu n'as pas couché avec elle.

  • Speaker #2

    Peut-être que la jalousie, c'est nourri par la frustration beaucoup. Et du coup, si tu la transformes, justement, comme tu disais, si en fait tu nourris ce sentiment par autre chose, donc tu n'es plus frustrée. Donc en fait, elle n'a plus lieu d'exister parce que tu l'as acceptée. Et en plus, tu l'as transmuté dans quelque chose.

  • Speaker #0

    En tout cas, je souhaite aux gens de travailler là-dessus parce que ça fait tellement mal gratuitement, la jalousie. C'est même pas du mal qu'on a envie d'avoir.

  • Speaker #3

    On va tous venir faire un petit stage de BNF. Et

  • Speaker #2

    Karl-Fab va nous initier à tout ça.

  • Speaker #3

    On va se faire une soirée.

  • Speaker #0

    Ouais, il faut.

  • Speaker #3

    Est-ce que tu as un petit mot pour la fin, toi, que tu voulais rajouter ?

  • Speaker #0

    Ben moi, je dirais aux gens qui vous écoutent justement que ça vaut la peine de s'explorer quand on en ressent l'envie. Parce que je pense que quand on le fait tard, avec des envies qu'on a depuis longtemps, on se dit « Merde, j'aurais dû y aller plus tôt. » J'aurais dû franchir le cap, j'aurais dû pas avoir peur. Parce que la peur qu'on peut avoir de ne pas venir au club, c'est juste de se dire « Je vais peut-être pas aimer ça. » Au pire, si on n'aime pas ça, on ne revient pas. Mais si on aime ça...

  • Speaker #3

    Et puis on peut juste regarder, on n'est pas obligé de faire quoi que ce soit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. Jamais. Si on obligeait les gens, ça serait criminel. Viens te faire fouetter sur la croix. C'est obligé. C'est un ordre.

  • Speaker #3

    Bon, bien sûr, c'est bonne parole. On va vous dire à la semaine prochaine. Et revenez, sinon, vous envoie Carlotta. Voilà.

  • Speaker #0

    À la prochaine.

  • Speaker #3

    En tout cas, merci de nous avoir partagé toutes ces... Je sais pas le mot.

  • Speaker #0

    C'est une belle parole. La bonne parole. merci d'avoir partagé tout ça avec nous c'était d'avoir prêché la bonne femme oui telle les catholiques putain on a le matériel comme à l'époque bon

  • Speaker #3

    bah nous on vous dit à la semaine prochaine pour de nouvelles aventures oui merci merci flamme des années 80 le podcast qui allume la femme

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