- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Bonjour, alors je suis très heureuse aujourd'hui de recevoir Laura. Et on va parler, dans ce sujet qui me tient à cœur, on va parler justement du corps, de la danse, et comment est-ce qu'on peut se libérer par le corps. Parce que c'est vrai que nous, dans Flamme des années 80, on parle beaucoup aussi de tout ce qui est psyché, âme, etc. Mais le corps, c'est quand même, on a fait quelques émissions là-dessus, mais c'est quand même un outil fabuleux. Est-ce que tu veux te présenter Laura et nous parler un peu de ton travail par rapport à la danse au corps et à la libération somatique si j'ai bien compris ?
- Speaker #1
Bonjour, je vais me présenter. Je m'appelle Laura, j'ai bientôt 37 ans et j'ai un parcours de vie assez drôle parce que je n'étais pas du tout dans l'accompagnement ni dans tout ça pendant la majorité de ma vie. Et c'est vers 30 ans que j'ai eu un switch. J'ai commencé à voyager principalement en Asie, en Inde. Et je me suis rendue compte qu'il me manquait une clé essentielle au puzzle. Moi qui ai fait des années, des années, des années de thérapie, principalement psy, je me rendais compte qu'il y avait toujours quelque chose qui me manquait et que je n'arrivais pas à appliquer tout ce que j'apprenais. j'avais l'impression d'être divisée en deux. Et d'ailleurs, c'est ce que me disaient tous les énergéticiens que je voyais. Ils me disaient, Laura, t'es coupée en deux énergétiquement, il manque un bout en bas. Je n'étais pas ancrée, je n'étais pas dans mon corps, mais je ne savais absolument pas comment faire. Et en fait, c'est tout naturellement, en pratiquant depuis toute petite la danse de tout type, que je me suis rendu compte que quand je dansais, c'était le seul moment où je me sentais vraiment dans mon corps, où je me sentais vraiment en communion et où mon corps n'était plus un endroit hostile qui m'envoyait que des choses désagréables, que des symptômes, que des inconforts, mais ça devenait un lieu de plaisir et un lieu spirituel. Donc c'est tout naturellement qu'après ça, après ce switch à 30 ans, j'ai commencé à... à me former, à lire plein de livres, à faire des séminaires, des workshops, etc. J'ai fait plein, plein de choses pour essayer de mieux comprendre tout ça.
- Speaker #0
Et du coup, ça a été quoi ton premier déclic ? Parce que comme tu dansais depuis toute petite, ton déclic corporel qui a fait le lien entre justement, je comprends beaucoup de choses, je me suis coupée en deux, pourtant je fais de la danse depuis toute petite. Là, je me sens bien. Est-ce qu'il y a eu un moment où ça a fait genre clic ?
- Speaker #1
Ouais, il y a un moment où ça a fait clic. Et rien à voir avec la danse, mais c'est quand même corporel. J'ai fait un cours d'apnée. Et mon instructeur me donnait des techniques pour calmer mon corps. Il me disait, quand tu sens que tu n'as plus d'oxygène, tu parles à ton corps et tu lui dis, c'est bon, ne t'inquiète pas, tu as de l'oxygène, blablabla. Et il me disait que c'était une technique que tout le monde utilisait et ça marchait sur tout le monde. Et j'étais la seule du groupe sur qui ça ne marchait pas. Et donc, quand je suis revenue de ce cours, j'étais bien frustrée parce que du coup, je n'ai pas réussi à me calmer. Et donc, j'étais vraiment la plus nulle du groupe. Et je me suis posé la question, mais pourquoi je n'arrive pas à parler à mon corps ? Et c'est là où j'ai eu un clic et où je me suis dit, mais en fait, je dois être complètement déconnectée de mon corps. Il y a quelque chose qui ne va pas.
- Speaker #0
C'est intéressant dans ce que tu dis parce que justement, quand moi, j'imagine dans mon inconscient, mais comme dans l'inconscient de beaucoup de gens, Tous les gens qui font de la danse depuis qu'ils sont petits, ils sont très connectés au corps. Mais en fait, toi, tu es un peu le contre-exemple pour dire non, pas forcément. Parce qu'on peut voir plein de gens qui dansent, mais qui ne sont pas vraiment connectés. C'est ça qui est intéressant.
- Speaker #1
Et c'est tout à fait vrai. En vérité, ce n'est pas parce qu'on fait du sport, de la danse. J'ai accompagné personnellement des femmes qui faisaient des tas de sports, des marathons, des choses incroyables, mais qui n'étaient quand même pas connectées à leur corps. En fait, il y a une grosse différence entre le faire bouger et être en vraie communication avec lui. C'est vraiment deux choses complètement différentes. Et moi aussi, j'étais complètement abasourdie de me rendre compte que malgré le fait que je dansais depuis toujours et plusieurs heures par semaine jusqu'à 20 heures par semaine, je me rendais compte qu'en fait, le reste du temps, je n'étais pas connectée. Je n'étais pas connectée du tout à mon corps. Il y avait une scission entre ma tête et mon corps. Et donc, je ne pouvais pas naturellement parler à mon corps. Pour le calmer, ça ne marchait pas. Et d'ailleurs, c'est un peu le nœud des gens qui ont de l'anxiété. C'est qu'on essaye toujours de mentaliser et de régler par la tête cette anxiété, alors que vu qu'il n'y a pas de communication entre notre tête et notre corps, ce n'est pas possible de la régler par la tête.
- Speaker #0
Du coup, j'ai une question par rapport à ce qu'on appelle la sagesse du corps, mais la sagesse aussi dans le terme que le corps sait en fait. Le corps ressent, le corps... Qu'est-ce que tu penses du fait que le corps ressent avant que ça arrive à notre tête ? Quand on est très connecté, on peut entendre les signaux du corps. Et est-ce que tu peux nous décrire un petit peu ce que c'est ? Comment ça peut être quand on a un blocage ? On essaie un peu de rentrer avec l'émission à l'intérieur de notre corps. Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Oui. Alors, effectivement, le corps sent avant la tête, puisque biologiquement, on est fabriqué comme ça. Notre système nerveux, il est à... 98%, j'invente des chiffres, mais il est en énorme partie, il est dans notre corps, il n'est pas dans notre tête. Les connexions arrivent à notre cervelet, évidemment, mais nous, tout notre corps, le système nerveux, il est dans notre corps. Donc notre corps, c'est notre premier territoire de réception. C'est d'ailleurs la première chose qui existe avant notre cerveau, quand on se développe en tant que fœtus. Donc notre corps, il reçoit avant... que l'information au cerveau, c'est une autoroute, ça passe par le corps, ça va au cerveau, et le cerveau renvoie à l'envers pour actionner quelque chose. Par exemple, mon corps capte un danger, il va envoyer l'information au cerveau, on est en danger, le cerveau va renvoyer une information pour qu'on se mette en mouvement, de fuite, de lutte, etc.
- Speaker #0
C'est marrant, ça me fait penser à... On a fait une émission, justement, sur la sexualité, avec Gabrielle. Et on avait une émission sur le désir. Et c'est vrai que pour les gens, c'est peut-être plus facile de se connecter à ça parce qu'on a tous eu à un moment donné notre corps qui nous surprend ou on rougit ou on a un gros signal alors qu'en fait, on ne veut pas du tout montrer avec notre tête que cette personne nous plaît et en fait, on est trop mal. Et là, ça se mélange un petit peu. C'est la façon la plus simple, j'ai l'impression, pour que les gens voient un peu. Genre, ah oui, là, je vois. Parce que sinon, des fois, on ne ressent rien en fait. Les gens, ils ont du mal à se dire. Parce qu'après, quand on est vraiment à l'écoute de son corps, on peut ressentir aussi ses intuitions, on peut ressentir si c'est bon pour nous, on peut ressentir la personne, enfin, on peut sentir plein de choses. Mais on s'est un peu coupé dans notre société. Toi qui as beaucoup voyagé, qui voyages beaucoup, peut-être que nous étant de la société où on est aujourd'hui occidentale très sur la tête, on est moins dans ces perceptions-là.
- Speaker #1
Totalement, et c'est aussi pour ça que c'est compliqué à comprendre pour plein de gens ce truc de... Euh... Notre corps, il fait partie de nous à 3000%. On n'est pas du tout séparés. La tête et le corps ne sont pas séparés. C'est vraiment notre société, c'est notre mode de fonctionnement occidental qui a séparé la tête du corps. Et c'est principalement lié aux religions qu'on a établies dans nos sociétés parce qu'on est dans des religions qui te parlent de l'élévation, qui te parlent d'aller vers le haut, vers le paradis, etc. sans parler d'ancrage, sans parler de ce qui se passe dans la terre. Donc du coup, on s'est beaucoup coupé de ça. Et c'est devenu aussi la chair et le corps, du coup, c'est devenu un terrain de péché, un terrain de... Bon, je ne vais pas rentrer dans le truc religieux, mais ça explique aussi pourquoi nous, on vit comme ça, notre corps et notre tête séparés, alors qu'en Orient, ce n'est pas du tout le cas.
- Speaker #0
Et en plus, quand on dit ça, ce n'est pas forcément qu'on a tous une religion spécifique, mais c'est dans l'inconscient collectif. En fait, on porte ce qu'on est aujourd'hui, mais on porte aussi tout cet inconscient collectif depuis des millénaires qui nous fait croire ça. Donc, c'est dur de s'en détacher, même si on est athée, même si on n'a pas de religion. On porte ce poids-là quand même. Je fais cette petite précision pour que les gens soient plus... Et du coup, par rapport aux signes, qu'est-ce qu'on peut ignorer le plus souvent ? Est-ce qu'il y a les signes subtils du corps ? Là, j'ai parlé du désir, mais est-ce qu'il y a des choses qu'on peut complètement ignorer comme par rapport au danger, par rapport à d'autres situations ? Est-ce que tu as des situations spécifiques à nous expliquer qu'on n'entend pas notre corps à des moments donnés ?
- Speaker #1
Alors oui, totalement. Et c'est très, très, très, très courant. Et je pense que tout le monde va se reconnaître là-dedans. C'est souvent dans le fait de... De faire passer les besoins des autres avant les nôtres.
- Speaker #0
Alors ça, moi, tous mes coachés peuvent l'entendre. Je vous enverrai l'émission.
- Speaker #1
On a, par exemple, alors je vais donner un exemple concret, sans donner de nom, évidemment. J'avais une patiente qui ne s'entendait pas très bien avec ses beaux-parents. Sauf que pour éviter les conflits, pour éviter de rentrer dans des discussions avec son conjoint, pour éviter de passer pour... la relou de service qui dit toujours non, etc., elle disait toujours oui quand elle devait aller chez ses beaux-parents. Et à chaque fois, elle était malade. Donc ça pouvait être très subtil, ça pouvait être un petit mal de tête, « Ah tiens, j'ai mal à cette dent-là » , un tout petit truc vraiment. Et elle ne faisait jamais le lien. Elle ne se disait jamais « c'est mon corps qui me dit non en fait » . Mais moi, à chaque fois que je l'avais au téléphone en séance, je lui disais « Mais est-ce que tu te rends compte qu'à chaque fois que tu dis oui, alors qu'au fond tu veux dire non, ton corps, il te bloque ? » Alors il ne va pas forcément le faire de manière spectaculaire. Pas toujours, des fois oui. Pas toujours, souvent c'est un tout petit truc. Et on ne fait pas les liens parce qu'on croit aux coïncidences. Mais le corps, la coïncidence, il ne sait pas ce que c'est. Le corps, il va juste répondre à une situation. Si pour lui la situation, elle est dangereuse, même si c'est un mot fort, au final c'est ce que lui il comprend. Le corps, il ne va pas comprendre envie par envie. Le corps, il va comprendre danger ou sécurité. c'est si je me force à faire quelque chose... ou je ne suis absolument pas contente de le faire, lui, il va interpréter ça comme un danger. Et donc, il va envoyer une protection. Donc, il va t'envoyer une petite douleur, un petit pincement au cœur, ou peut-être carrément un virus, ou quelque chose qui te cloue au lit carrément, pour te dire, là, en fait, ce n'était pas ça que tu devais faire, ou tu ne devais pas y aller, ou tu ne t'es pas écoutée. Mais souvent, vraiment, ça, c'est des choses qu'on laisse de côté complètement, parce qu'on se force dans une situation où, socialement, on doit faire un effort. Donc, je dois, donc mon corps, je ne l'écoute pas. Et donc, on oublie de faire le lien et de voir qu'en fait, peut-être que ce mal de tête ou ce nez bouché ou n'importe quel petit symptôme qui s'est manifesté, en fait, c'est une coïncidence, j'ai pris froid, je n'avais pas mon écharpe ou je ne sais pas quoi, alors qu'en fait, c'est le corps qui parle.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant et je pense que c'est un exemple qu'on peut tous se reconnaître à un moment donné, parce que si on s'écoutait vraiment, il y a plein de moments aussi après où on peut... Je suis complètement d'accord avec toi à 2000%, je suis un peu l'avocat du diable, mais quand on a envie d'aller travailler, enfin quand on n'a pas envie d'aller travailler et qu'à un moment donné on devient malade, c'est aussi tous les signes d'un burn-out aussi. Car à un moment donné, on reste cloué au lit parce qu'on ne s'est pas assez écouté et qu'on s'est dépassé. Ça peut être aussi des signes en fait, dans tout ce qui est burn-out ou travailler. Tout ce qui est burn-out qui peut être aussi important à avoir parce que le corps ne ment pas. Et donc du coup, j'aimerais savoir, maintenant qu'on sait tout ça, qu'on a un peu éclairé le sujet, en quoi la danse, les mouvements, peuvent libérer justement ces émotions qui sont anciennes, parfois inconscientes ou conscientes. En tout cas, comment est-ce qu'on peut enlever cette anxiété qu'on peut appeler comme ça ou ces émotions bloquées ?
- Speaker #1
Alors, aujourd'hui, c'est vachement la mode de parler de mouvements somatiques, de libération somatique, de danse somatique, etc.
- Speaker #0
C'est quoi, du coup, pour rappeler qu'est-ce que c'est un mouvement somatique ou une danse somatique ? Parce que somatique, à un moment donné, même moi, des fois, je suis là, je ne sais pas trop compris.
- Speaker #1
Somatique, ça ne veut rien dire en fait dans le contexte parce que somatique, ça veut dire corps. Donc, en gros, c'est juste mouvement corps, danse corps, ça ne veut rien dire somatique. Somatique, ça veut juste dire que ça passe par le corps. Mais... A priori, le mouvement, ça passera forcément par le corps. Donc, c'est un peu la mode. C'est des trucs qui se sont répandus dernièrement avec tout ce qu'on a appris sur le système nerveux, etc. Mais l'avantage de cette mode, c'est qu'on a eu aussi la chance d'avoir des études qui ont été réalisées sur la danse et sur l'effet qu'elle a sur notre corps, sur notre cerveau et sur certaines pathologies psychiatriques. Je ne vais pas rentrer là-dedans parce que c'est un autre sujet. La danse, ça active plein de zones de notre cerveau. Ça mobilise énormément notre système nerveux. Ça mobilise toutes les branches du système nerveux. Donc, quand on fait certains types de danse, évidemment, ça ne comprend pas forcément toutes les danses. Mais un système nerveux qui est figé ou qui a été trop sensibilisé, par son vécu, il aura tendance à être rigide. Donc on manque de fluidité, on manque de tolérance, on réagit très vite, on est stressé très vite. Le moment entre l'événement et la réaction est très très très court. Et ça, c'est souvent un signe d'une rigidité du système nerveux. Danser et bouger, de façon générale. ça va apporter de l'élasticité au système nerveux et donc au cerveau aussi. Il y a aussi plein de choses techniques et scientifiques derrière. On a des récepteurs sous nos pieds. qui sont essentielles. D'ailleurs, le fait de marcher avec des chaussures, ça nous coupe énormément de notre ancrage et de notre réalité. C'est pour ça que beaucoup de gens disent qu'il faut marcher pieds nus, il faut marcher pieds nus. Oui, mais il faut surtout bouger pieds nus, parce que marcher, ça ne suffit pas. Tous les récepteurs, tout ce qui a été créé autour de la réflexologie plantaire, c'est parce que sous nos pieds, il y a énormément de choses qui touchent à tout notre corps. Donc, le fait de bouger nos pieds, Le fait d'être... connecté à la terre avec nos pieds en dansant, ça va toucher à plein de choses dans notre corps, tous nos organes. Et du coup, pour revenir à la question, je suis partie un peu loin.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant parce que ça nous montre en fait comment, parce que bouger, tout le monde dit oui, il faut bouger, il faut faire ça, mais là, c'est beaucoup plus précis. Donc, merci pour cette petite diversion qui est très bien faite.
- Speaker #1
Mais du coup, pour répondre plus précisément à ta question, comment la danse peut libérer Merci. ce qui est coincé en nous, tout simplement parce que, alors, ça c'est la, là je vais vous parler un peu science, mais je vais le faire très simplement, les émotions, elles ne sont pas coincées dans le corps, ça n'existe pas d'avoir une émotion coincée, c'est la réponse à l'émotion qui est coincée. Donc, par exemple, tu vis un trauma, je ne sais pas, tu te fais agresser dans le métro, Tu te fais voler ton sac. Tu te fais voler ton sac dans le métro. Ta réponse biologique, ça aurait été peut-être de retenir le sac ou courir après le mec qui t'a volé ton sac. Avoir une réponse physique. Te mettre en mouvement. Ton système nerveux, il est là pour ça. Il est là pour te faire réagir. Sauf que sur le moment, tu t'es figé. Parce que c'est ta réponse de survie peut-être. Parce que voilà, pour plein de raisons, tu t'es figé. Donc ce mouvement qui aurait dû être... extériorisé par ton corps, il n'a pas été extériorisé, donc il reste coincé. Et ce mouvement qui reste coincé, une fois, deux fois, trois fois, dix fois, vingt fois, un jour, il va créer peut-être des rhumatismes, il va peut-être créer des rigidités, il va créer des kystes, il peut créer plein de choses dans ton corps. Un jour, peut-être, c'est pas pour tout le monde pareil, mais le fait d'avoir bloqué un mouvement naturel, biologique, Merci. essentielle à ta survie va créer des rigidités, créer des tensions. Je pense notamment aux tensions. C'est très courant, les tensions dans les homoplates et dans les cervicales, c'est souvent lié à ça. En tout cas, par rapport aux femmes que moi j'accompagne. Et le fait de recréer un mouvement naturel avec une guidance particulière, avec une musique particulière, de se mettre dans un état modifié aussi parfois pour recréer ce mouvement. Et laisser sortir ce qui doit sortir, ça va libérer. Alors, ça ne libérera jamais 100%. Parce que quand ça se fait 20 ans plus tard, évidemment, il y a des conséquences. Mais on va libérer une partie de ça. Et très souvent, la remarque que les femmes font quand elles vivent ça, c'est « Waouh ! » Elles n'ont pas compris en fait ce qui se passait. C'est vraiment... Il y a un truc qui est sorti, je ne sais pas, on n'arrive pas à l'identifier toujours, parce que ça peut être quelque chose de complètement insignifiant, tout petit, dont on ne se rappelle pas. Mais il fallait que ça sorte. Et c'est pour ça qu'on peut voir souvent des images de trance, de danse, etc., qui font presque flipper, tellement ça peut être intense, parce que le corps a besoin d'extérioriser.
- Speaker #0
On a fait une émission de la thérapie avec les fascias. Tu sais ce que c'est, j'imagine les fascias comme... Moi, je vous invite à l'écouter aussi. C'est un bon complément. Et justement, nous, on a un peu préparé l'émission toutes les deux. Et je sais, comme Sylvie, avec qui on a fait l'émission, tu as aussi beaucoup de femmes qui ont subi des abus, des violences. Et en général, tout ça, même si ce n'est pas forcément physique, ça se loge dans le corps à un moment donné. C'est important de le préciser. Parce que souvent, là, j'ai fait une conférence sur l'emprise et la manipulation. Et ça fait partie d'une des clés de la réparation. Donc peut-être de venir te voir ou de se mettre en mouvement, c'est vachement important. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui se passent dans ces moments-là. Mais dans la réparation, c'est vraiment important d'aller voir le corps. Et je pense qu'on ne le répétera jamais assez. Donc je faisais cette petite parenthèse. Si tu peux développer un petit peu par rapport à ça.
- Speaker #1
Oui, totalement. Moi, je suis personnellement concernée par beaucoup de... Enfin, moi, j'ai vécu beaucoup de traumatismes. Et la danse, c'est ce qui m'a permis de traverser la vie, clairement. Je pense que sans la danse, je me serais suicidée très jeune. Parce que j'ai vécu des choses très difficiles très tôt. Et le fait de danser et de me sentir... comment dire, de me sentir entière au moment où je danse, ça m'a permis aussi de prendre confiance en moi, d'accepter des choses, de sortir de la culpabilité, de sortir de la honte. Ça a des effets incroyables. Et c'est ce que je veux transmettre aujourd'hui. Et c'est pour ça que j'essaye de vraiment créer des protocoles. colles autour de mouvements que je sais être bon pour le corps que ça soit au niveau scientifique mais aussi au niveau de l'expérience, de ce que j'ai pu constater, de ce que j'ai pu expérimenter sur moi sur d'autres parce que évidemment danser et la danse libre par exemple c'est très bon, c'est très très bon pour ça mais c'est pas facile pour tout le monde se laisser aller ça peut être très difficile pour un système nerveux qui est au contraire en survie Donc parfois on a besoin d'avoir aussi quelque chose de plus guidé sans que ça soit trop rigide. Donc moi j'ai essayé vraiment de créer cet espace où il y a c'est guidé mais c'est aussi libre. Le but c'est pas de nous mettre dans une case, le but c'est pas de nous conformer à une technique, on n'est pas dans la performance. Le but c'est vraiment de laisser l'espace au corps d'exprimer ce qu'il a envie d'exprimer et de le laisser parler parce qu'au final je me suis aussi rendu compte qu'on ne laisse jamais vraiment. la parole au corps. Même quand on croit le faire, c'est pas vraiment ça. Il y a toujours une contrainte, il y a toujours une consigne, il y a toujours quelque chose qui cadre trop et il y a surtout trop de mentalisation. On interprète, on essaie de décoder, on juge et du coup le corps, il n'a jamais vraiment sa place.
- Speaker #0
Et tu proposes des choses à distance aussi, c'est parce que comme là on est dans un podcast, c'est pas que pour les Brésiliens. Tu proposes vraiment, parce que toi, tu n'habites pas à Paris en plus, mais on peut justement te contacter et tu fais des séances en groupe, en individuel. Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors, en individuel, en groupe. Là, je viens de finir. Ce matin, j'avais un événement de groupe pour transformer la peur en puissance. Donc, c'est Athènes. J'ai créé ma propre méthode qui s'appelle Birth Dance. Donc, la méthode pour accoucher de soi. qui est en plusieurs piliers donc c'est beaucoup de séances mais on peut aussi choisir de faire qu'un pilier c'est très malléable donc oui on est individuel en groupe moi je vis en Italie mais cette année en 2026 j'ai pour projet d'organiser des retraites, des workshops donc je ne suis pas du tout fixe je suis nomade donc voilà, c'est aussi son avantage
- Speaker #0
Tu nous tiendras au courant, on mettra les dates quand tu auras des dates de retraite. Et puis même, je mettrai les informations si les gens ont envie justement. Et je trouve qu'à la fois, des fois, on se dit en visio, c'est un peu compliqué parce que finalement, j'aime bien rencontrer des gens et tout. Mais je pense que pour se sentir en sécurité chez soi, sans personne, juste avec un écran, c'est peut-être même plus simple. Moi, est-ce que je me trompe ?
- Speaker #1
Ouais, tu as tout à fait raison. Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que quand j'ai commencé à accompagner des femmes il y a quelques années déjà, j'avais cette peur. Je me disais, à distance, ça ne va pas être pareil, ça ne va pas le faire, ça ne va pas marcher, ça ne sera pas bien efficacité. Et en fait, je me suis rendue compte que les résultats à distance étaient parfois plus grands qu'en présentiel parce qu'il y avait ce confort justement de son salon, dans son ambiance, avec son petit ensemble, son cocon. Et au final, quand on fait des choses en groupe, en visio, il y a toujours... Il y a toujours une dynamique géniale qui se crée, malgré les écrans, malgré... Ça crée des liens différents et il y a quand même des gens qui restent en contact. Honnêtement, je pense qu'à distance, ça ne change rien.
- Speaker #0
Surtout, je pense qu'on se sent aussi moins... Regardez si on n'est pas très à l'aise dans son corps ou si on ne se sent pas d'être une grande danseuse et qu'on se dit... Moi, je sais que je n'ai jamais été très souple. Et donc, depuis les cours de danse, parce que moi, je suis actrice, donc j'en ai pris un paquet. Et à chaque fois, c'était l'horreur parce que les nanas étaient hyper souples et elles me regardaient et je ne me sentais pas bien. Et ce n'était pas agréable. Alors qu'en fait, au final, je danse bien. Mais toujours ce rapport au regard de l'autre. Moi, je sais qu'on avait vachement souffert par rapport au corps. Alors qu'en fait, chacun, il n'y a pas une façon qui est mieux que l'autre de s'exprimer. Moi j'aimerais bien, je crois que je vais faire en visio moi si jamais je le fais.
- Speaker #1
Ce qui est cool avec la visio, là j'ai fait, par exemple, il y a quelques jours, j'avais une séance avec trois femmes qui se connaissent, qui sont amies, mais elles ont décidé de faire ça ensemble. Ce qui est très bien, ce qui est très cool avec la visio, c'est qu'on peut couper la caméra. Donc en fait, moi je donne une guidance, je leur dis voilà là vous avez 5 minutes pour exprimer cette chose-là, en général je fais des guidances rigolotes pour détendre l'atmosphère, et par contre elles font ce qu'elles veulent, si elles veulent laisser la caméra, couper la caméra, tourner la vidéo, elles font vraiment ce qu'elles veulent, et c'est ça l'avantage. Après c'est sûr que le présentiel ça a d'autres avantages, en fait chaque chose est bonne à prendre et ça dépend aussi peut-être de où on en est sur notre chemin. Si c'est le tout début, qu'on n'est pas du tout à l'aise, peut-être que le distanciel c'est vachement plus simple. Si on a déjà fait ce genre de choses et qu'on veut juste vivre une expérience transformatrice, alors peut-être qu'un workshop, une retraite dans un espace plus intime et face à face, c'est aussi intéressant.
- Speaker #0
J'ai l'impression que c'est aussi une façon de s'approprier ou de se réapproprier son intuition, puisque la danse, c'est très intuitif. En fait, on dit qu'on ne sait pas danser, mais tout le monde sait bouger. C'est quand on vient dans la tête, on se dit non, je ne sais pas faire les bons mouvements comme il faut, dans le bon rythme, dans ce qu'on nous impose. Mais ce rapport à l'intuition, je pense qu'il est vachement important, non ?
- Speaker #1
Oui, alors ça, c'est un sujet, je pourrais en parler trois heures, donc je vais essayer de faire concis. C'est un sujet vraiment très intéressant que tu soulèves parce que moi, par exemple, je n'ai pas de formation de danse. Je ne suis pas prof, je n'ai pas suivi de cursus de danse particulier. J'ai juste dansé toute ma vie, j'ai pris des cours, etc. Et de ce que j'ai vu tout le temps, c'est qu'en fait, on est dans la performance. Et ça devient la performance de la guérison, en fait. Ah, je dois faire ça parfaitement. « Ah, mais si je ne fais pas ce mouvement exactement comme ça, ça ne va pas marcher. » Alors qu'en fait, c'est rigolo parce que ce n'est jamais le mouvement exact qu'on cherche, mais c'est vraiment l'activation que ce mouvement va avoir. Qu'est-ce que ce mouvement va apporter ? Est-ce que si je tourne mon épaule à droite plutôt qu'à gauche, est-ce que ça va changer quelque chose concrètement ? Ou est-ce que c'est juste le fait de bouger mon épaule dans ce contexte-là qui va faire la chose ? Et du coup, c'est... exactement ce que tu dis, c'est le fait de revenir à l'instinctif parce qu'on danse depuis la nuit des temps. Nos arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère, elles dansaient pour célébrer, pour faire le deuil, pour prier. Ça faisait partie de notre culture à 3000% et peu importe de quelle culture on vient dans le monde, toutes les cultures avaient la danse comme base. La danse, le chant, la prière, les rituels, ça faisait partie de notre vie. Et il a fallu très peu de générations pour qu'on oublie ça. Et maintenant, on est dans le... Ah, il faut que ce soit parfait. Alors que, en fait, c'est parfait comme ça sort, en fait. Vraiment. C'est pas pour être esthétique. C'est pas une chose d'esthétique à la base, c'est une chose d'expression. Et d'ailleurs, c'est un... Je finirai sur ça. C'est quelque chose que je dis souvent et que je pense. très profondément. La technique, par exemple, moi j'adore la danse, donc je regarde forcément des danseurs pros. La technique, c'est magnifique. Par contre, on peut avoir beaucoup de technique et transmettre rien du tout. Alors qu'on peut ne pas avoir de technique et transmettre une émotion folle. Donc, c'est pas vraiment important, en fait, de savoir ou de ne pas savoir. Ça veut rien dire savoir danser ou pas savoir danser. À partir du moment où on bouge, on sait danser. il n'y a pas de petit juge qui nous regarde derrière et qui nous dit « tu ne sais pas danser » . C'est juste nous qui mentalisons encore une fois et qui nous comparons. Alors que moi, pour avoir vécu par exemple en Indonésie, il y a beaucoup de danse et beaucoup de danse technique aussi dans leur culture. Mais il y a aussi beaucoup de danse très libre. Et il n'y en a pas un qui se dit « je ne sais pas danser » . Ben non, parce que ça fait partie de la façon dont ils expriment leur foi, leur spiritualité. Voilà.
- Speaker #0
Et justement, est-ce que tu penses qu'en dansant, comme tu le dis, sans que ce soit forcément technique, au contraire, est-ce que ça éveille une forme de conscience ou d'énergie différente ? Parce que moi, je leur fais faire à mes coachés souvent de bouger, ne serait-ce que de bouger un petit peu et de sentir en fait que notre énergie change en fait. On le voit bien quand on fait du sport, mais surtout quand on danse, il y a un espèce de... Déjà, il y a de la joie qui arrive parce qu'on se connecte forcément à la joie de bouger, de danser et ça nous crée forcément une émotion et on change. Est-ce qu'on change un peu de niveau de conscience ou d'énergie, je pense ? Comment tu pourrais répondre à cette question ?
- Speaker #1
Oui, totalement. En fait, j'ai observé, et c'est comme ça que j'ai aussi créé ma méthode, j'ai observé que certains mouvements, certaines fréquences de mouvements, certaines intensités de mouvements vont complètement changer l'état d'âme dans lequel on est. Alors, ça ne va pas miraculeusement faire disparaître tous nos soucis, ça c'est sûr. Mais par contre, il y a un switch qui se passe. Je peux donner un exemple. J'avais une personne en séance. C'était dans un workshop, donc il y avait plusieurs personnes. Et on a fait un mouvement de relâchement. Donc vraiment, on était dans le relâchement de la colère, de tout ce qui stagne en fait. Et en l'espace de quelques minutes, son visage a changé. Il a vraiment changé. Et elle me l'a dit, elle m'a dit, Laura, avant la séance, je me sentais gonflée. Parce qu'elle avait trop bu la veille. Et elle se sentait hyper gonflée, en hangover et tout ça. Gueule de bois totale. Et ce mouvement-là a sûrement touché à une autre énergie qu'elle avait en elle, qui n'avait rien à voir avec le fait qu'elle ait bu. Mais du coup, elle m'a dit, je me vois là sur l'écran, j'ai complètement dégonflé en trois minutes. Donc, on est au-delà des lois de la physique, si tu veux. Là, on n'est même plus dans... Ce n'est pas possible scientifiquement, concrètement. C'est juste la perception qu'elle avait d'elle qui a changé parce qu'elle a eu un switch d'énergie, d'émotion, juste avec le mouvement juste, dans le moment juste.
- Speaker #0
Ça donne trop envie. Moi, j'ai trop envie. Je vais m'inscrire. Et on va bientôt finir parce qu'on arrive presque à la fin de l'émission. Je te fais une petite question et après, je te laisserai quand même le mot de la fin. Mais j'aimerais bien, est-ce que tu as un message que tu aimerais transmettre aux femmes, justement ? Et je pense qu'il y en a beaucoup qui se sentent surtout à cette fin d'année. Le mois de décembre, ce n'est pas le mois... Enfin, novembre, c'était atroce, mais décembre, c'est Noël et tout. mais on se sent quand même un peu en bout de course de l'année, qu'on se sent un peu éteinte des fois dans notre corps. Qu'est-ce que tu pourrais leur transmettre comme message ?
- Speaker #1
J'aimerais transmettre comme message que 2025, je pense qu'il a secoué tout le monde. On a eu une année vraiment difficile pour plein de raisons, à plein de niveaux et à des degrés différents sûrement. Mais il n'est jamais trop tard pour se connecter à soi et que ça ne passe pas par des grands gestes. une main sur le cœur, debout, les pieds à largeur des hanches et laisser le corps se balancer de droite à gauche, avant, arrière, c'est un moment pour notre corps. Et que si on veut être vraiment connecté à son corps, il faut savoir que c'est une autoroute à double sens. C'est-à-dire que nous, on n'a pas confiance en lui parce qu'il nous fait du mal, il nous envoie des symptômes. il ne guérit pas quand on veut qu'il guérisse, etc. Mais lui aussi, il n'a pas confiance en nous parce qu'on n'a fait que le juger toute notre vie. Donc c'est une autoroute à double sens et prendre des tout petits moments pour créer cette relation de confiance, c'est la même chose que dans une relation avec une personne, créer des petits moments répétés, même une minute par-ci, par-là, entre les fêtes, entre les deux repas de Noël, prendre ces cinq minutes pour rester... et laisser son corps s'exprimer tout seul, c'est le début d'une histoire d'amour.
- Speaker #0
Ah, c'était beau, merci, ça fait vachement de bien, et ça donne envie à tout le monde de bouger, parce que je pense qu'on ne bouge pas assez dans notre société, et même quand on est très actif et qu'on fait beaucoup de choses, on a moins de place, justement, pour cette liberté. Enfin, je reformule, on ne prend pas assez de place pour cette liberté, et c'est primordial, donc merci pour ce rappel. Pour finir cette année 2025 en beauté, faites un petit check, bougez, bougez, contactez Laura pour... tout nettoyer avant le début de cette année qui arrive dans quelques semaines. Je suis toute contente, moi, de la finir cette année. En tout cas, merci beaucoup, Laura. Et puis, j'espère à très bientôt.
- Speaker #1
Merci, à très bientôt.
- Speaker #0
Et moi, je vous dis à la semaine prochaine. Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.