- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Moi, c'est Sarah.
- Speaker #1
Et moi, c'est Angélica.
- Speaker #0
On parle toujours de la maternité et aujourd'hui, on a la chance de recevoir Vianette, qui elle a adopté un enfant, et Marion, qui a congé ses ovocytes. Donc, elles ont plein de choses à nous raconter. Vianette,
- Speaker #1
tu peux te présenter ?
- Speaker #2
Alors, je m'appelle Vianette, je suis colombienne, j'habite en France depuis 30... 200 maintenant. Et j'ai adopté un petit bout de chou en 2019 qui a aujourd'hui 5 ans et demi en Colombie.
- Speaker #3
Et moi c'est Marion, j'ai 36 ans et moi je suis ici aujourd'hui pour discuter de la congélation des ovocytes et c'est un sujet qui me tient à cœur parce que je pense qu'on devrait en entendre parler déjà beaucoup plus tôt que moi en tout cas.
- Speaker #0
Super ! Je rebondis sur ce que tu viens de dire. Pour quelles raisons est-ce que tu as voulu congeler tes ovocytes ? Comment ça t'est venu ? Et pourquoi tu dis que justement tu n'en as pas entendu parler assez tôt ?
- Speaker #3
Je pense qu'il y a un vrai décalage aujourd'hui entre l'âge auquel on est prêt à congeler ses ovocytes et l'âge auquel on devrait réeffectivement le faire. Parce qu'en effet, plus on attend moins de l'ovocité, bon. Et en revanche, à 25 ans ou à 30 ans, on n'est pas toujours dans cette démarche de penser à congeler ses oocytes et ça arrive quand même plus tardivement. Et aujourd'hui, je pense que c'est bien de sensibiliser les jeunes filles assez tôt pour qu'elles aient aussi cette démarche rapidement. Et moi, je n'en avais jamais entendu parler dans mon entourage jusqu'à ce qu'on découvre que j'avais le papillomavirus. Et donc, c'était en début d'année dernière, en effet, suite à un examen gynécologique, on détecte le papillomavirus.
- Speaker #0
Donc un frottis.
- Speaker #3
Un frottis, exactement. Et mon gynécologue m'envoie chez une consoeur pour faire des examens complémentaires. Donc moi, je pars dans ce cabinet ayant en tête que j'avais le papillomavirus, mais sans savoir son niveau de gravité, la souche. Je pense qu'on pourra y revenir un peu plus tard, mais voilà. Maîtriser encore tout ça, c'était assez flou pour moi. Et je me retrouve dans ce cabinet. Et en fait, il s'avère que finalement, on me rassure en me disant que ce n'est pas très grave, que tant qu'il est contrôlé, c'est sous contrôle. Et je ressors du cabinet avec une ordonnance pour faire congé mes ovocytes. Puisqu'à ce moment-là, la gynécologue me dit, mais vous avez 35 ans, oui. Vous avez un petit copain, non. Vous avez envie d'avoir des enfants, peut-être. congélation des ovocytes. Donc moi, je sors.
- Speaker #1
Donc c'est la gynécologue qui t'en parle et qui te fait une ordonnance pour ça.
- Speaker #3
Absolument.
- Speaker #0
Mais sans te demander...
- Speaker #3
Sans me demander mon avis, mais en me disant faites congeler vos ovocytes.
- Speaker #2
C'est une possibilité.
- Speaker #3
Et moi, je n'avais jamais entendu parler dans mon entourage. Donc je découvre un peu le truc et je rappelle que je venais quand même pour le papillomavirus. Donc j'étais un peu... Je ne comprenais plus trop. j'ai pris cette ordonnance, je l'ai posée en me disant, je ne la range pas complètement dans un classeur un peu caché, je la garde un petit peu à vue mais je ne sais pas ce que j'en fais pour l'instant. Et c'est comme ça que je suis un peu rentrée dans cette démarche où le truc a commencé un peu à trotter dans ma tête et il s'est passé six mois après ce premier rendez-vous où je décide finalement de rencontrer ce médecin à l'hôpital qui m'était donc conseillée sur l'ordonnance. Donc là, on est en novembre l'année dernière. Et donc, je sors de cet examen, de ce rendez-vous avec ce médecin, avec une batterie d'examens à faire. Et ça me prend un peu de temps. Bon, bref, je finis par faire les examens et je me pointe en février. Deuxième rendez-vous à l'hôpital avec les résultats de tous les examens. Et là, le médecin lit mes examens. Elle me regarde à peine. Elle prend son dictaphone et elle dit OK, Marion, en urgence, ponction en urgence au mois d'avril. Quoi ? Comment ça ? Ah non mais les résultats sont hyper mauvais, vous avez une réserve ovarienne hyper faible, et en plus vous êtes un profil qui réagit très mal à la stimulation. Donc un, le potentiel de choper des ovocytes il est faible, et en plus même si on stimule, vous n'allez pas réagir.
- Speaker #0
Est-ce qu'on peut juste, au cas où, justement parce que là maintenant tu sais ce que c'est, mais une réserve ovarienne il y a peut-être pas mal de femmes ou d'hommes qui écoutent, qui ne savent pas forcément ce que c'est.
- Speaker #3
Oui, on peut en discuter, mais en fait, on naît avec un stock d'ovocytes à la naissance. Plus on grandit, plus ce stock se réduit. Et donc, on en a moins et en plus de moins bonne qualité. Et donc, ils sont générés à travers des follicules que l'on a dans chaque ovaire. Et donc, chaque follicule génère des ovocytes. Et donc, moi, j'ai une réserve ovarienne. Donc, je génère très peu d'ovocytes. Et donc, je sors de ce truc un peu paniqué, complet, en me disant « Waouh ! » T'as des mesures... J'avais le papillomavirus, je fais ce truc un peu, je voulais un truc rapide, pas très compliqué, sans trop de contraintes. Puis en fait, je me retrouve à me dire, en fait, je ne vais pas bien. J'ai un problème. Et puis, du coup, je suis lancée dans le process. Et ce qu'il faut savoir, c'est que c'est quand même assez lourd. C'est lourd parce que c'est un traitement hormonal. Donc la première étape, c'est d'abord de mettre les ovaires au repos. Et l'ambiguïté du traitement, c'est que c'est censé mettre les ovaires au repos, mais en même temps, ça peut développer des kits ovarien qui vont diffuser beaucoup d'hormones. Donc pour faire la deuxième partie du traitement, qui elle est liée à la stimulation, il faut que les ovaires soient au maximum au repos. Mais comme le traitement initial peut générer des kits ovarien qui peuvent générer des hormones, il est compliqué. de donner un bon traitement pour la stimulation derrière ovarienne. Bref, donc moi, sur ce premier traitement que j'ai fait, ça s'est bien passé. Mais donc du coup, traitement hormonal, dégonflement du ventre quand même, on se sent un peu énorme pendant toute cette phase de traitement. Et puis les sautes d'humeur. Donc moi, j'ai fait un peu la fleur de peau pendant tout le traitement. J'ai en effet une sensibilité un peu à... cru.
- Speaker #1
Est-ce que tu avais des douleurs comme quand tu as tes règles ou c'était des douleurs encore plus ?
- Speaker #3
Non, moi, c'était vraiment des ballonnements ou des difficultés pour même pour marcher. Je me sentais énorme, même non fermée, mes pantalons. Enfin, voilà, c'était... Ouais, vraiment l'abdomen dégonflement. Et puis, donc ça, c'est le premier. Un traitement lourd, il faut être hyper dispo parce qu'en fait, c'est des échographies et des prises de sang quasiment tous les deux jours pendant le traitement.
- Speaker #0
Ça dure combien de temps le traitement ?
- Speaker #3
La première partie, sur la mise au repos des ovaires, si tout se passe bien, s'il n'y a pas de kyste ovarien, c'est à peu près 7-10 jours. Et ensuite, c'est à nouveau 7-10 jours pour stimuler les ovaires. Et en fait, ça peut être lourd parce qu'il faut être dispo. Donc ça, c'était les petites contraintes. Et puis ensuite, la ponction. Et la ponction, c'est sous anesthésie. Alors, moins général ? Pas forcément. Moi, je l'ai fait dans un hôpital qui pratique encore l'anesthésie générale, mais aujourd'hui, beaucoup font local.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et tu n'as pas eu mal ?
- Speaker #3
Alors, pour le coup, non. En fait, ça dure vraiment 15 minutes. Et donc, c'est une toute petite anesthésie. Et non, je n'ai pas eu de douleur du tout. Donc, le médecin m'avait quand même dit, on essaye de le faire. Mais vu les résultats que vous avez, j'ai du mal à maîtriser les résultats de ce qu'on va réussir à conserver. Et puis, en fait, ils m'en ont prélevé six. Et sur les six, ils n'ont conservé que les plus matures pour pouvoir les congeler. Donc, ils m'en ont congelé cinq. Et on m'a donné l'opportunité de le refaire. Parce qu'en France, on peut le faire jusqu'à la veille de tes 37 ans.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Parce que, du coup, tu as le droit de congeler tes ovocytes jusqu'à 37 ans. Tu peux le faire après et c'est plus remboursé ou tu ne peux pas le faire après 37 ans ?
- Speaker #3
En France, non.
- Speaker #1
En France, non. Tu es obligée jusqu'à tes 37 ans.
- Speaker #3
La veille de tes 37 ans. Oui, exactement.
- Speaker #0
Sinon, il faut aller dans un pays étranger.
- Speaker #2
En Espagne, beaucoup. Tu peux aller jusqu'à 42. Un peu plus. Mon ami qui l'a congé, il laisse la congéler. C'est pas loin de 45, je crois. Et en Belgique aussi, la date. l'âge, elle est plus...
- Speaker #0
Et après, ça coûte de l'argent, par contre, c'est à peu près 2000 euros ou plus, comme ça.
- Speaker #2
Je ne connais pas le tarif, mais en tout cas, ça coûte... Oui, en plus, le voyage, en dehors de tous les actes médicaux, c'est le voyage... Et puis,
- Speaker #1
tu dois faire les allers-retours, comme tu disais, être là tous les deux jours pour les traitements et tout, effectivement,
- Speaker #0
pour un peu l'étranger. Quand tu es à l'étranger, tu peux faire tout ça à distance, c'est juste pour la ponction qu'elle doit partir dans le pays en général. Enfin, ça c'est...
- Speaker #3
Oui ! Tu peux faire les prises de sang en France. Oui, exactement. Mais alors oui, pour le coup, en France, moi, je sais que c'est complètement pris en charge. Donc, ça ne m'a rien coûté. Tout ce qui me coûte aujourd'hui, c'est la préservation de mes ovocytes. Donc, c'est 30 ou 35 euros par an, je crois. Donc voilà, mais sinon, on a fait tout le traitement.
- Speaker #1
Pour qu'ils te les gardent au frais.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #2
absolument.
- Speaker #3
Exactement.
- Speaker #0
Tu disais un truc tout à l'heure qui était assez intéressant avant qu'on commence l'émission. C'est que toi, justement, tu as une congélation d'ovocytes parce que tu as eu un problème de santé. Oui. Et sinon, une congélation d'ovocytes pour une femme qui a moins de 37 ans et qui est célibataire ou qui est en couple, ça, ce n'est pas le problème. Comment ça s'appelle ?
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #3
c'est la congélation sociale. Donc, en effet, on te donne un petit peu de temps face à la pression de l'horloge biologique. Donc, c'est la congélation sociale.
- Speaker #2
C'est très intéressant. alors c'est le nom congélation sociale ben voilà tout est dit et toi Vianette parce que du coup vous avez un point commun donc après ce que tu viens de découvrir oui ben en fait c'est réjoint c'est que moi aussi j'ai eu le papillomavirus donc ça fait maintenant c'est en 2010 le frottis qui a révélé une anomalie donc ça fait maintenant 100 donc les choses ont beaucoup changé des pieds j'en ai eu j'ai rencontré pas mal de Deux femmes qui ont eu aussi, là sur ces trois dernières années, des papillomavirus et je suis ravie de constater qu'il y a beaucoup de choses qui ont changé. Classique, frottis, anomalies, on est référé auprès d'un gynécologue spécialiste dans le papillomavirus qui a pratiqué une... conisation, je ne sais pas si tu as une conisation également, qui pratique une conisation et après...
- Speaker #0
Tu peux nous dire ce que c'est une conisation ?
- Speaker #2
La conisation, le papillomavirus, il s'installe avant tout, le danger du papillomavirus, c'est que ça peut développer avant tout le cancer du col de l'utérus. Le col de l'utérus, c'est, on va dire de façon un peu barbare, c'est le petit bouchon qui va venir finir l'utérus, c'est le bouchon entre le vagin et l'utérus. C'est un petit canal ... qui est très charnue, qui est pleine des petites membranes et très près des ganglions sur les côtés. Et en fait, il a une léction qui va... En fait, le papillomavirus, c'est les papillomavirus aussi qui vont donner l'herpès de la bouche, qui vont donner les verrues. Il y en a au moins 250 sortes de papillomavirus, dont la plupart, heureusement, sont bénis. Et il y a environ une dizaine, je crois, une dizaine de papillomavirus qui sont à haut risque oncogène.
- Speaker #0
Donc, juste pour rassurer des jeunes femmes qui, peut-être, viennent d'avoir le papillomavirus, comme tu l'as dit, il y a quand même pas mal de différentes souches et c'est assez rare. Mais ça arrive quand même, la preuve.
- Speaker #2
En fait, des dernières chiffres dont j'ai entendu, ça va faire quelques temps. Et il y a en fait presque 9 hommes sur 10 qui vont être porteurs du papillomavirus dans leur vie. Donc, nous, en tant que partenaires, on est en contact. avec le virus au moins une fois dans notre vie, si on a une vie intime, sexuelle, normale. Juste pour préciser que c'est l'homme qui est porteur sain et qui va nous transmettre, et nous on va le transmettre à notre tour, c'est une IST, c'est une infection sexuellement transmissible. Et donc, sauf que sur les cendres, pour l'instant, on soupçonne qu'il peut avoir de cancer de la gorge, de la langue, etc., parce que c'est les verrues, voilà, ça reste encore... beaucoup d'études qui sont là-dessus, sur les femmes, ça va s'installer au niveau de col de l'utérus et ça va faire, on va dire, quand on le regarde dans un écran, ça fait un petit beru, sauf que ça va se développer en cancer. Et qu'on sait, le corps, souvent, il fait le travail tout seul. On passe par le virus et le virus, on l'élimine et ça passe comme l'un des virus auxquels on est confronté dans la vie. Et quand on a les sous, qui sont la 16, en tout cas moi dans mon cas je tirais double le taux, j'ai eu la 16 et la 18, donc c'est les plus oncogènes alors qu'on ne voyait pas les lesions. Après on fait tout, moi je faisais tout, ce serait des colposcopies, c'est-à-dire ce que mon échographie mais sauf que c'est une petite caméra dans laquelle on voit le col de l'utérus. Il n'y avait pas de lesions sauf que mon HPV continuait à grimper. Donc à cette époque-là, on ne faisait pas pour pour savoir quelle est la souche d'HPV. On le fait, c'est pas du tout au début. Maintenant, on le fait dès le départ. Dès le départ, il a un problème d'hépopitomavirus, directement fait pour savoir quelle est la souche. Dix ans auparavant, j'ai attendu deux ans pour savoir quelle était la souche.
- Speaker #0
Et quelles ont été les conséquences, justement, d'avoir attendu deux ans ?
- Speaker #2
Je pense que...
- Speaker #0
Et ils t'ont pas proposé aussi, comme je rebondis, ils t'ont pas proposé de congélation, d'ovocytes,
- Speaker #2
ni de... Après, je sais qu'à l'époque... Moi, déjà vers les 33 ans, j'avais posé une fois la question à ma gynécologue parce qu'il y avait un petit prospectus sur le bureau.
- Speaker #3
Tu en avais déjà entendu parler ?
- Speaker #2
Oui. Après, je n'ai jamais eu une vie particulière d'avoir d'enfants, etc. J'avais une vie sagesse, peut-être pas en avoir, même déjà d'adopter. Et j'ai toujours eu des amis autour de moi dont l'envie de maternité était quelque chose qui était très... physique, c'était irrationnel. Donc, je m'intéressais, tous ces sujets-là ont discuté, j'étais déjà autour de 33-34 ans, c'est ça, on commence à parler de plus en plus de temps qui passe. Et du coup, j'avais parlé à une aginécologue, à l'époque, elle m'avait dit ça change, heureusement, elle m'avait dit quelque chose, de toute façon, dans votre âge, ça y est, c'est trop tard. Et puis, de toute façon, en France, c'est trop compliqué, il faut... pas dans l'âge, il faut avoir au moins des 30 ans. Elle m'avait un peu pour congeler. Elle m'a un peu balayée comme ça, de façon un peu maladroite, mais je pense que ça se faisait comme ça à l'époque. Je voyais un très bon spécialiste. Moi, on me disait, normalement, ça va descendre. Vous venez, j'étais tous les trimestres, tous les mois et demi, deux mois, il fallait qu'il y aille. Je faisais mes examens, je voyais bien à la caméra, parce que du coup, je me connais très bien, c'est un profil de moi que j'ai appris à connaître. loin de là qu'il n'y avait rien. Il n'y avait rien. Après, c'était un chiffre. C'était un chiffre et ce n'était pas 10 millions. Ça monte 80, 90. Et puis, les spécialistes en question ne rentraient pas trop dans les détails. Moi, je n'avais pas. On n'était pas dans une démarche d'enfants avec mon compagnon.
- Speaker #1
Du coup, je rebondis. Est-ce que ton compagnon en a proposé de le traiter ?
- Speaker #2
Alors, ça se fait bien après. Moi, j'ai posé la question très vite. Qu'est-ce qui se passe moi à mon père ? Et puis si lui, il est porteur, etc. Et là, la réponse, elle a été, en fait, c'est... En fait, c'est déjà 4-5 ans que je suis avec mon compagnon. Il fallait à moins de revenir au préservatif de façon régulière et d'oublier tout ce qui est relation, donc oral, etc. On rentrait dans quelque chose qui était très complexe. Et puis, j'avais fait des choix des vies qui étaient... J'ai eu une vie sexuelle très épanouie depuis très jeune. J'ai eu de multiples partenaires, etc. Donc, je me disais, voilà, pour moi, c'était un peu... Voilà, dans le lot, je ne pouvais pas... Je ne me suis jamais dit, tiens, c'est mon mec, tiens, c'est un tel. Je ne sais pas, je n'ai pas cherché des coupables. Je pense que... Je ne sais pas, ça m'a...
- Speaker #1
C'est pas une question de coupable, mais c'est vrai qu'au bout d'un moment, ça peut être le serpent qui se mord la queue. Si toi, tu te traites,
- Speaker #2
que l'autre ne se traite pas. En tout cas, à l'époque, il n'y avait pas de traitement pour un homme. Tu t'es porté autour d'un virus. C'est un virus qui n'était... Le vaccin, on commençait timidement à en parler encore.
- Speaker #0
Ce qui est génial, on en profite pour parler du vaccin. Justement, à partir de tous les ados, pré-ados même, à partir de 11 ans jusqu'à 14, avant d'avoir des rapports sexuels,
- Speaker #2
pour les filles, et les garçons aussi maintenant c'est une chance qu'ils peuvent se faire vacciner le papillomavirus il a un temps en tout cas à l'époque sous-médicine il a un temps d'incovation environ tu peux rester pendant 10-15 ans porteur sain en fait donc ça aurait pu être le premier comme le dernier comme celle-là c'est tellement voilà et c'est pour ça qu'on demande aux jeunes de le faire avant de tout rapport sexuel parce que il suffit d'un c'est comme toutes les IST MST il suffit d'un C'est vrai,
- Speaker #3
mais rien que le mot, tu parles de porteur sain, alors qu'il n'est pas sain du tout,
- Speaker #2
parce qu'il est porteur bordel. Si, c'est comme aujourd'hui, il y a des porteurs du VIH qui, avec un traitement, ne le transmettent pas. Donc, c'est des porteurs sains, ils ne sont pas développés à la maladie. Donc, en fait, les cendres ne développent pas la maladie. Donc, tant mieux pour eux. En tout cas, ils ne développent pas, a priori, de l'insert à ce niveau-là, mais en tout cas, ils peuvent la transmettre. et Du coup, voilà. Ce qui aurait changé, pour répondre à ta question tout à l'heure, c'est que si on m'avait parlé de souches d'HPV, etc., et que j'avais su que 16, 18 et autres étaient à haut risque oncogène, j'aurais fait un temps d'arrêt plus net pour me dire, OK, d'accord, la maternité, la parentalité, puisque j'étais en couple bleu, la question se pose. Je pense que la question serait posée de façon un petit peu plus... On aurait fait un temps d'arrêt. Je ne suis pas sûre que j'aurais essayé avant d'avoir un enfant. Je ne suis pas sûre que ça aurait changé quelque chose dans mon timing de vie. Mais j'ai eu l'impression, quand j'ai eu les choix à faire après, que j'ai eu le sentiment de choisir un peu plus. Le fait de ne pas avoir accès à ça, c'est-à-dire que quand on m'a proposé au bout des 200 de faire cet examen, quand je reçois des chiffres dans un papier, et à ce moment-là, par le plus, le plus gros d'Assa, on avait décidé avec mon compagnon d'essayer de faire un enfant. On était dans les débuts, les prémices d'Essa. Je te le dis, je vais en parler avec Sarah, c'était plus un choix de conviction que de... C'est pas des convictions, c'était plus des ressources. C'était, voilà, 36 ans, 37 ans, ça fait longtemps qu'on est ensemble, on a envie de rester... Voilà, ça c'est... Il n'y avait pas... On n'était pas complètement convaincus. Mais bon, je ne sais pas, la vie, elle prend dans ces périodes-là. Et juste à ce moment-là, on me dit, le document, mon docteur, il me dit, en fait, là, il faut arrêter. Si vous essayez d'être enceinte, il faut arrêter. Parce que, vu les souches que vous savez, et vu le taux de l'UT à l'époque à 900 et quelques, ce qui montait des façons, j'ai commencé à 100, l'UT à 900 en deux ans, on peut imaginer qu'il a peut-être un cancer quelque part.
- Speaker #1
Donc tu passes à, j'ai potentiellement envie de faire un enfant, c'est OK.
- Speaker #2
Voilà. Et on m'a fait une connexion à 100 auparavant.
- Speaker #1
Un cancer.
- Speaker #2
Je n'ai pas eu peur de ne pas avoir d'enfant. Voilà, sur le moment, en fait, j'ai été rentrer à Gustavussee. On m'a fait une nouvelle condensation large, c'est-à-dire qu'ils vont couper beaucoup, beaucoup, beaucoup plus. En essayant, je pense, en fait, si on a parlé de congélation de recites, c'est parce que la première chose qui sort, je vois tous mes amis, en tout cas les gens qui ont connu, qui ont eu de l'HPV, c'est que la première inquiétude qu'on tient à l'HPV et une possibilité de cancer, c'est de préserver la fertilité. Et c'est pour ça que la première question qui vient, c'est est-ce que tu veux, tu as eu, tu n'en as pas, tu veux avoir des enfants ? Parce qu'en fait, l'utérus, c'est quelque chose qu'on peut retirer. Mais si on retire, il n'y a plus d'enfants. Donc, c'est pour ça qu'on va directement très vite, tu rentres pour un HPV et tu sors avec des sexes. Ça m'a l'air de... Pourquoi j'allais te sauver aussi ? Même si ça peut être maladroit, c'est très bien parce qu'il y a quelque chose qui est quand même dans une forme de... En dehors de nos vraies dures, à quelque chose de réproducteur. Je pense qu'il y a aujourd'hui une vraie inquiétude. Voilà, d'accord, cette jeune femme, elle a un HPV. Dans sa vie de femme, il peut être important d'avoir un enfant. On va tout faire pour le conserver, un maximum. Le choix d'avoir ou pas un enfant.
- Speaker #1
Et moi, je rebondis parce que du coup, j'ai eu un HPV qui a été traité à l'azote et pareil, on m'a retiré. Voilà. Et en fait, on m'a jamais, alors que j'étais en couple depuis trois ans, on m'a jamais posé la question des enfants. En fait, là, je vous entends et je suis en mode, ah oui, d'accord, normalement, mon médecin ou mon gynécologue aurait dû me dire, attendez, vous voulez des enfants ? Parce que potentiellement, moi, tout a été retiré et là, je fais des examens tous les ans et c'est OK. Mais en vrai, il aurait dû me poser la question en amont que même moi, je puisse y réfléchir. en fait. Donc du coup, finalement, toi Marion, t'as eu un super médecin, même si c'était brutal. Mais c'est vrai, comme dit Vianette, le fait qu'elle te propose... Ça veut dire que déjà, elle te fait réfléchir potentiellement à la situation, même si c'est brutal.
- Speaker #0
Mais à l'époque, il y avait aussi peut-être que c'était avant que la loi passe sur la congélation des temps. Donc maintenant, c'est quelque chose qui vient plus à l'esprit, qui est plus médiatisé, qu'on connaît plus.
- Speaker #1
Mais au moins, quand on te pose la question, quand on te dit attention, potentiellement avec un papillomavirus, on peut avoir des possibilités de ne pas avoir d'enfant. Si c'est quelque chose que vous envisagez, peut-être parlez-en avec votre compagnon ou réfléchissez-y en fait.
- Speaker #3
C'est ce que tu disais, papillomavirus, fertilité en fait. C'était forcément super vite. Et aujourd'hui, ça s'est quand même hyper démocratisé, la congélation des ovocytes, puisque les hôpitaux sont surbookés pour faire des ponctions. Et pas juste la five, mais juste la ponction. C'est surbooké pour avoir un rendez-vous. Donc ça s'est énormément démocratisé.
- Speaker #2
Et au cas d'examen, on est sûr de me dire que j'avais ou je n'avais pas quelque chose. Ça arrive. Le corps, la nature est complexe. Les femmes nous sont magiques. Et dans notre magie, on ne peut pas tout comprendre. Il y a encore heureux. Et là, on m'a dit, je me suis retrouvée face à l'oncologue à Boussar, Russie. Et là, on m'a mis face à un choix. On m'a dit, voilà. Aujourd'hui, vous devez choisir. Soit vous faites opérer, on fait une hystérectomie, c'est-à-dire qu'on retire l'utérus, donc vous ne pourrez plus porter l'enfant. on va analyser. Il se peut, en fait, qu'on retire l'utérus et qu'il s'avère que vous n'avez rien et qu'il vous s'est dit que c'est ça pour rien. Ou il se peut qu'effectivement, il y avait quelque chose et voilà. Si vous faites le choix de ne pas vous opérer, il se peut qu'il vous s'est dit un enfant et que tout se passe très bien, mais il se peut que si vous tombez enceinte avec les hormones et s'il y a effectivement quelque chose, ça se développe et que ça met en danger votre vie et puis voilà, c'est très con. C'est vraiment pas souhaitable d'avoir un cancer si on peut éviter quand on est enceinte. Et là, on me demande de choisir. Je suis sortie de là dans une colère. Je crois que c'était un souvenir que j'ai. Je crois que je l'ai insultée. On lui dit que c'était un taré. Je dis que ça ne va pas. On ne demande pas à une femme à l'âge de 37 ans, 38 ans, je ne peux pas.
- Speaker #1
D'enlever son col au cas où.
- Speaker #2
Je ne suis pas armée pour. Aujourd'hui, à l'auricule, je les remercie profondément. Parce que ces choix-là, il faut qu'ils viennent de soi, en fait. Il faut les questions. Heureusement, je suis libre de disposer de mon corps et de faire des choix avec toutes les conséquences que ça importe. Et malgré le fait que je sois une fille, une femme, dans une construction plutôt indépendante, féministe, livre et absolument pas attaché, absolument une maternité, quoi qu'il en coûte. Je suis sortie de là en dehors de la colère d'avoir à prendre cette décision. Et ce qui s'est révélé de moi, c'est quelque chose à lequel je ne m'attendais absolument pas. Tout ce qui sortait de moi, c'était que je voulais donner un enfant à mon mari, à mon compagnon. Je voulais lui donner un enfant, il fallait que mon corps puisse lui donner un enfant. Je me suis réduite moi-même face à ce choix-là à un côté extrêmement fonctionnel. Je pense que toutes les injonctions que je croyais avoir laissées derrière quelque part, pas du tout, tout est raide monté à la surface. Et je ne rêvais pas d'aller t'aider. Forcément, il y avait plein de choses que je pense que je n'aurais pas fait.
- Speaker #1
Du coup, sur le moment, si tu ne t'enfantais pas, tu n'étais pas vraiment femme d'un homme.
- Speaker #2
Et puis, c'est comme si ça allait me valider quelque chose de mon corps, en fait. C'est comme si ce corps-là, avec lequel je peux avoir des rapports très complexes à différents moments de ma vie, le fait, un jour, comme ça, au loin, le fait d'être enceinte, il y avait un truc, en fait, qui allait être validé par sa fonction, clairement. C'était fonctionnel. C'est-à-dire que ce n'était même pas... Moi, j'ai des amis qui sont une ouvie profonde de porter un bébé, mais je tombe bien qu'elle, c'est vraiment... Moi, je n'avais pas ce truc-là d'intérieur. Il fallait que mon corps serve à ça. Et pour ça, j'étais prête. Je me suis renseignée aux États-Unis. À l'époque, il y avait des traitements. On pouvait vous faire retirer presque la totalité du col et vous laisser allonger avec les jambes en l'air pendant neuf mois, enceinte. C'était vraiment vous prendre par les pieds et attendre que ça se passe. Et j'étais prête, alors que je suis quelqu'un qui est soumis et qui va plier facilement à des choses, même quand ça peut m'arranger. Et là, j'étais prête à quoi qu'il en coûte. Je ne sais pas si c'était lié au fait que je n'ai pas eu le choix et que c'est arrivé très vite. Je pense que les institutions sociales de la maternité m'ont rattrapée. Au bout du compte, en arrivant près de la quarantaine, ça m'a quand même rattrapée. Mais j'étais prête à mettre en danger ma vie, j'étais prête à m'amourer, à développer un cancer pour avoir un enfant. Et du coup,
- Speaker #0
qui t'a résonné ?
- Speaker #2
Déjà, mon compagnon, qui m'a dit, mais je ne t'étoche plus. Mais je lui disais, mais si, t'inquiète, tu vois, je suis une femme forte, t'inquiète pas, tu vois, je vais faire du sport, je vais faire de la méditation, je vais faire de la gym, je vais boumber. Ça, tous les jours, ça va passer, on va faire un enfant. Et mon compagnon, il m'a dit, mais en fait, si là tu n'es pas capable de te choisir toi moi je te choisis toi et il en est hors de question qu'on fasse un enfant dans ces conditions et je lui dis mais tu te rends compte si on opère tu n'auras pas d'enfant c'est à dire que je me dis c'est pas moi je n'aurais pas je n'étais même pas encore dans ce chemin là il me dit mais ça c'est mon problème à moi c'est toi qui es malade occupe toi de toi de ce que tu veux toi et moi c'est un autre chemin tu ne... Voilà. et en fait voilà lui, ma belle-mère qui m'a téléphoné pour me gronder clairement en tant que femme malgré tout le bonheur d'être maman qu'elle avait connu etc mais aussi les complexités que ça comporte et moi la première chose que je lui ai dit c'est mais tu te rends compte tu ne seras jamais grand-mère tu n'auras jamais un petit enfant qui ressemblera à ton fils je crois que chaque fois qu'on en parle, on en parle maintenant elle me dit mais tu n'as pas compris ce que tu m'ai dit tu pourrais mourir d'un cancer
- Speaker #0
Tu me parles de... Tu sais, ce n'est pas une machine. Je ne veux pas te donner... Tu ne veux pas des pièces et puis ça sort. Et en fait, mon entourage était très important. Je me suis fait opérer le 31 mars 2013. C'était un moment très compliqué. Je pleurais. C'était, voilà, j'arrive. Et je vais rejoindre un peu ton histoire, Marion. À un moment, j'arrive chez ces médecins qui m'ont été conseillés par mon médecin spécialiste. Et je l'arrive en disant, voilà, j'ai un HPV, on m'a dit qu'il faut que je retire mon utérus, mais je ne peux pas avoir d'enfant. C'était tellement bruyant qu'il m'a dit, voilà, tu rentres ici, le cancer c'est mon problème ou l'HPV c'est mon problème, toi, tu vas t'occuper d'être heureuse. Qu'est-ce qu'il faut pour que tu sois heureuse ? Et en fait, je ne m'étais même pas posé la question. Je ne sais pas ce que ça veut dire pour moi, je suis dit, tu t'es perdue.
- Speaker #1
Mais du coup, ça t'a vachement interrogée sur ta maternité, alors que tu pensais en avoir un peu plus de temps. Et du coup, je rebondis sur Marion parce que là, en fait, toi, tu viens de faire congeler tes ovocytes. Donc, ton rapport à la maternité, est-ce qu'il s'est accéléré parce que tu n'as que 36 ans et donc, du coup, tu es célibataire ? Comment est-ce que tu vis aujourd'hui cette nouvelle donnée ? Comment ça grandit en toi de la façon ? Ça a été peut-être un peu violent pour Vianette et en même temps, ça a été... Sur deux ans, donc, sans forcément se poser les questions. Mais toi, ça a été vraiment en trois mois, t'es passée de quelque chose, une donnée qui n'était pas du tout à comment tu vis, en fait.
- Speaker #2
Ouais, alors, moi, j'ai toujours eu un désir d'enfant. Depuis, voilà, très longtemps. Je pense que c'est en moi, pour le coup. Mais il faut être super préparé aussi parce que la conservation de tes oocytes, c'est pas une assurance vie, en fait. Et on ne te le garantit pas que... parce que tu as congelé tes ovocytes, tu auras un enfant. Il n'y a pas de solution miracle. Et en plus, on n'a pas encore beaucoup de recul, mais là, j'en ai cinq de côté. Globalement, pour réussir à optimiser tes chances d'en avoir, il en faut entre 10 et 20 pour avoir, à partir de 35 ans, 30% de chance. Donc, il faut être super préparé et je pense que les médecins ont aussi leur rôle à jouer de hum... D'alerter sur l'après. Ok, génial, on t'en a mis cinq de côté.
- Speaker #3
Mais ça ne veut pas dire que tu...
- Speaker #2
Mais non, et ça peut créer énormément de déceptions. Donc, moi, j'ai l'impression de gagner un peu de temps sur mon projet de vie de demain, qui aujourd'hui n'est toujours pas du tout l'actualité de maternité. Mais en tout cas, je le sais que j'en ai envie, mais pas maintenant. Donc, j'ai l'impression de sauver un peu de temps, de me dire, j'ai mis les chances de mon côté. Je l'ai fait, mais voilà, c'est pas encore une fois, pas de solution miracle et pas de garantie.
- Speaker #0
Mais je pense que ça rejoint, moi j'ai 48 ans, j'ai une majorité des copines autour de moi qui n'ont pas fait d'enfant. C'est parce qu'on est dans des grandes villes, on travaille, la vie, et c'est bien une chose que j'entends comme un nominateur commun, que ça a été un vrai choix. plus ou moins un choix séqué. Toutes, elles me disent, en tout cas, on va dire, 3 sur 5 qui me disent. En fait, jusqu'à... Je pensais que j'avais le temps. En fait, on n'a jamais formalisé, on n'a jamais formalisé clairement au début de la trentaine. C'est au moment où on a encore un petit peu de temps pour se préparer aux choses. Ça paraissait, en fait, j'en aurais. C'était là-bas, c'était possé, c'était... Et en fait, c'est quand ça arrive, une échéance, que ce soit parce que tu as le papillomavirus, parce que tu arrives à un âge où...
- Speaker #1
Tu fais un examen.
- Speaker #0
Voilà. C'est quand vraiment ton récence s'est rétrécie, que là, on s'est dit, c'est dommage que je n'ai pas eu toutes les données avant, en fait. On a toujours dit qu'il fallait faire des symphones plutôt jaunes, etc. Mais j'ai l'impression que sur ces 20 dernières années, ça s'est un peu perdu comme ça, en cinq nuages, parce qu'on a voulu faire l'autruche d'un côté, et puis la société s'est arrangée aussi un peu. La société a certainement de nous laisser dans cinq vagues. Bon, ce n'est pas grave. Oui, t'en auras. En fait, on se réveille aujourd'hui à des femmes connues qui ont des grossesses à 46-47 ans. qui prennent la parole et qui disent j'ai trop attendu et je pensais que j'avais le temps et en fait ça a été beaucoup plus compliqué que je ne l'espérais et ça reste comme une surprise qui est dessus. D'un coup en fait, ah zut ! Et c'est pas parce qu'on est... Il y a des gens qui pourraient dire, ah oui, ça va, c'est évident. Non, en fait, je pense qu'il y a un système qui nous... qui a mis un peu les séchéances avec... Je ne sais pas, ça s'est un peu brouillé. Ils sont brouillés à l'épice. Ça s'est brouillé à l'épice.
- Speaker #1
Après, je rebondis là-dessus, mais parce que c'est vraiment propre à chacune. Moi, j'ai rencontré beaucoup de femmes et du coup, des femmes qui ont été ménopausées à 20 ans. Et j'ai rencontré des femmes qui sont tombées enceintes à 48. Donc, en fait, il y a aussi cette magie qui peut s'opérer soit sur le tard. Cette magie qui n'est pas du tout magique quand ça ne s'opère pas. Merci. Moi, il commande Estia. Mais après, c'est aussi un choix et c'est aussi une vision de la vie. Donc, je pense qu'il y a plein de choses qui sont possibles. Et après, je te rejoins, c'est que moi, j'ai 41 ans, je n'ai pas d'enfant. Et déjà, je n'ai pas l'impression d'avoir 41 ans, puisque c'est comme les vieux qui se disent « non, j'en fais pas trop vite » . Et donc, la maternité, c'est la chose qui nous fait un peu écho de 35 à 45. C'est vraiment ça qu'on essaye de... On en parle dans d'autres émissions, justement. Et d'ailleurs,
- Speaker #3
on a une émission où on a des mères de plus de 40 ans. Et du coup aussi des femmes qui s'attendaient, notamment une femme qui s'attendait vraiment à galérer, qui a arrêté la pilule et qui est tombée directe enceinte. Et on touche du bois, mais la grossesse se passe parfaitement bien. Voilà,
- Speaker #1
c'est des chemins de vie très différents en fait.
- Speaker #3
Après, effectivement, scientifiquement parlant, plus on est jeune,
- Speaker #1
plus on a une rétère.
- Speaker #2
Et je disais que les femmes qui ont congelé leurs ovocytes, Finalement, Elles ont un enfant, mais naturellement. Celles qui ont eu un enfant, elles l'ont eu naturellement et sans avoir à l'utiliser.
- Speaker #1
C'est des vieux chiffres que j'ai, mais à l'époque, je faisais beaucoup de recherches, ce n'était pas encore autorisé en France. Et c'était 4% des femmes qui avaient congelé leurs ovocytes qui les utilisaient. Donc, c'était vraiment extrêmement minime.
- Speaker #0
Même pour l'adoption, ça arrive parce que, bon, parfois ça ne marche pas et on ne sait pas pourquoi ça ne marche pas. Il y a Doudoudou. couples qui ont fait un parcours de 7 ans de filles, etc., sans avoir une stérilité prouvée. Ils posent le dossier pour adoption, etc. D'ailleurs, dans le film Poupille, il y a une scène où on voit le couple qui vient de le proposer, donc, apparentement. Et là, en fait, la femme, elle vient de tomber enceinte. Et en fait, ça arrive aussi, je pense, qu'il y a des choses qui, c'est la magie, et puis voilà, il y a des choses qui, c'est l'hiver, qui se déstressent au moins.
- Speaker #3
psychologique. Moi, je connais beaucoup de gens qui ont fait des parcours de PMA, qui ne réussissaient pas. Et le jour où ils se sont dit, c'est pas grave, on n'aura pas d'enfant. La femme est tombée enceinte, en fait. Il y a cette espèce de magie du lâcher-prise aussi,
- Speaker #0
parfois.
- Speaker #1
Des fois, ça n'arrive pas aussi.
- Speaker #0
Des fois, ça n'arrive pas.
- Speaker #2
Non, non, évidemment.
- Speaker #0
Il y a plein de gens qui mettent des PMA.
- Speaker #3
Mais effectivement, de toute façon, c'est du cas par cas. Moi, j'ai ma soeur qui a fait une chimio, qui a eu un cancer du sein, qui a fait une chimio et qui a fait une castration chimique derrière pour éviter du coup, justement, d'avoir un cancer de l'utérus, des ovaires, tout ça et tout. Et en fait, elle a mal supporté la castration chimique. Et donc, elle a arrêté, mais elle était en processus de castration chimique. Elle est tombée enceinte à l'âge de 38 ans, ce qui n'était quasi pas possible déjà après une grosse chimio et puis encore moins après une castration chimique. Donc, c'est vraiment...
- Speaker #1
C'est tellement... On s'est laissé faire aussi.
- Speaker #0
On n'a jamais entendu autant les femmes libérer la parole pour dire... je ne veux pas d'enfants, ou j'en ai fait, et en fait, je me rends compte que si c'était un référent, je n'en ferais pas.
- Speaker #1
Il y en a de plus en plus de femmes qui osent dire ça,
- Speaker #0
mais...
- Speaker #1
Et...
- Speaker #0
Et je pense que du coup, toutes ces paroles qui s'élivèrent, ça fait que les plus jeunes, même si c'est quelque chose qui arrivera dix ou quinze ans après, ils commencent à construire leur projet de...
- Speaker #1
Ça change un peu l'inconscient collectif.
- Speaker #0
Ça change l'inconscient collectif, et je trouve que c'est assez positif, parce que... Je pense que ce qui est le plus douloureux dans ces moments-là, quand je t'entends des marions, et qu'on ne parle pas de ce que tu as vécu, c'est qu'à un moment, tu t'es rétrou dans un ouragan qui t'importe quelque part, entre un médecin, un autre, etc. Avec 10 000 questions qui t'assagient avec des peurs et qui, en fait, on n'a pas le temps du recul. Il y a trop de choses qui arrivent à un moment et on est un peu balotté. préparer, parce que ça ne peut pas se préparer en un mois, deux mois, trois mois. C'est un chemin d'une vie pour nous amener à être les parents ou pas, en tout cas pour nous épanouir. Et je pense que c'est quelque chose qui commence, qui change aujourd'hui. On se subit moins et après voilà, avec toutes les questions de violences obstétriques, etc. Aussi les médecins, ils sont beaucoup plus regardants et beaucoup plus... plus d'empathie par rapport à toutes les manipulations gynécologiques, etc. Donc moi, tout ça, c'est très positif.
- Speaker #1
Et toi qui es justement un peu plus jeune, donc tu es face à une autre génération d'hommes. Est-ce que tu es célibataire, mais est-ce que tu penses que ça pourrait rassurer ton futur partenaire de savoir que tu as congelé ? Ou est-ce que tu t'es posé la question ?
- Speaker #2
Je ne sais pas si ça le rassure, mais en tout cas euh... Moi, ça me donne une certaine... Je suis mature, en fait. On n'en est pas là. Ce n'est pas si je rencontre quelqu'un demain. J'ai fait ce petit bonhomme de chemin toute seule. Et si un jour, on en vient à avoir envie d'un enfant, ce sera très bien. En tout cas, je suis un peu fière. Parce que ça m'a responsabilisée. Parce qu'en effet... Je savais que j'en voulais, je ne savais pas à ce moment-là que je n'avais pas de bons résultats. Et en fait, j'ai plutôt tendance à faire l'autruche, moi, sur tout ce genre de trucs. Et là, on se confronte à une réalité en se disant, en fait, tu n'as peut-être pas trop le choix. Parce que si un jour tu veux des enfants, il va falloir que tu te prennes en main. Donc voilà, peut-être que ça rassure le mec, peut-être.
- Speaker #1
Mais tes amis, par exemple, est-ce que tu en as parlé beaucoup autour de toi ? Est-ce que tes communes étaient au courant, par exemple, de la congélation d'ovocytes ? Est-ce que tu as motivé des femmes alpha ou pas du tout ?
- Speaker #2
Contrairement à toi, Vianette, moi, autour de moi, mon premier cercle d'amis, en tout cas, ils sont plutôt mariés depuis 5-7 ans. S'ils ne sont pas mariés, ils ont déjà des enfants et le deuxième enfant est déjà presque là. Donc moi, j'ai plutôt un entourage de couple avec des familles de... Un ou deux enfants. Donc, oui, alors déjà, j'avais cette envie. Donc là, encore plus, tu vois les copains qui le sont. Et moi, j'en ai parlé assez ouvertement autour de moi. Je n'avais pas trop de tabou là-dessus. Et je pense qu'il faut continuer d'en parler parce que c'était mon mot tout à l'heure d'introduction où il y a un vrai décalage entre le moment, l'âge que tu as quand tu penses à congeler et l'âge où il faudrait effectivement que tu les congèles. Et je suis persuadée qu'entre 28 et 30 ans, c'est pas trop mal pour y songer. Donc ouais, je pense qu'il faut en parler.
- Speaker #1
Et parce que même par rapport à, je rebondis, mais comme tu dis que c'était quand même assez douloureux, que c'était pénible. Après, tu récupères peut-être plus quand tu as 20 ou 25 ans. Mais qu'en même temps, je l'essaye de faire un peu pas l'avocat du diable, mais qu'en même temps, on les utilise pas forcément. Mais que c'est juste pour rassurer et qu'à 20, 25 ans, t'as moins besoin d'être rassuré. Il y a tout un truc dans la tête comme ça, comme un choix de maths qui s'établit. Et que du coup, quand tu as 20 ou 25 ans, on te dit finalement, si tu ne vas pas forcément les utiliser, si tu regardes deux, trois chiffres, ce n'est pas ta problématique. C'est une vraie interrogation. Donc, même d'en parler et on se dit, non, le papillomavirus avec 3%, ça ne sera pas moi. Il y a aussi tout ça qui fait en sorte que ce n'est pas forcément... Oui,
- Speaker #2
et puis tu en parles. les hôpitaux sont sous l'eau. Enfin, en tout cas, c'est sûr que il n'y a plus beaucoup de places pour y aller. Donc, en plus, tu prends des places à des couples qui veulent faire des fives. Donc, il y a aussi une espèce de concurrence qui peut se créer parce que si moi, en tant que célibataire, je veux faire une fonction, je vais au même endroit qu'un couple qui va faire une five. Donc, potentiellement, je peux prendre la place de quelqu'un alors que je fais... Bon, ce n'était pas mon cas, mais je peux faire une congélation dite sociale seulement. Et prendre la place d'un couple qui a envie de faire une vive. Donc, en effet, c'est vrai. Il y a un vrai sujet aujourd'hui dans la priorisation. Pourquoi toi, tu es plus importante que moi à congéter tes obocytes alors que tu as 25 ans, que tout va bien, on ne t'a rien décelé.
- Speaker #1
Ce n'est pas anodin pour ton corps non plus parce que tu as quand même des hormones. C'est quand même le même type de traitement. Donc,
- Speaker #2
oui, il y a tout.
- Speaker #3
Et moi, j'avais une question. Est-ce qu'il y a un âge limite pour les utiliser ?
- Speaker #2
Oui. Alors, de mémoire. Tu peux te faire ponctionner jusqu'à la veille de tes 37. Non, on peut te les congeler jusqu'à la veille de tes 37. Tu peux te faire ponctionner jusqu'à la veille de tes 42 ans pour une injection aussitôt. Donc en fait, après 37 ans, on ne peut plus te les congeler. Jusqu'à 42, on peut te les prélever pour une injection immédiate. Et moi, je peux réutiliser les ovocytes congelés jusqu'à la veille de mes 45.
- Speaker #0
D'accord,
- Speaker #2
je crois que c'est ça.
- Speaker #1
C'est compliqué.
- Speaker #0
En fait, si tu veux,
- Speaker #3
il y a un vrai calendrier.
- Speaker #0
Si tu veux, toi, un peu... Mais voilà, c'est comme ça. C'est qu'on parle d'échéance. En fait, nous sommes entourés de parler de notre corps, de notre vie. La vie est quelque chose quand même qui ne nous est réduite pas à une dizaine d'années, entre 35 et, on va dire, 45. on rentre, quand on est autour de 35 ans, on rentre dans un petit tunnel où tout est échéance. Échéance, échéance, échéance. Après, les 45, c'est ménopause, donc c'est une échéance. Et pour que tu aies un divorce au milieu, c'est encore une échéance. Et alors qu'en fait... Je trouve que c'est la question qui répond le dessus à tout ça, c'est en fait mon corps ne peut pas être une échéance, en fait je ne peux pas porter mes choix, bien sûr il y a des responsabilités, je pense que si on n'a pas des enfants à 70 ans, c'est pas pour rien. Moi je bois, j'ai un petit bout de chou qui a aujourd'hui 5 ans et demi, j'ai 48 ans, j'ai intérêt à aller à la salle de sport, aller courir, etc. Parce que sinon, je ne peux pas, voilà, je reste. que tu as adopté au cas où les gens qui j'ai adopté oui qui j'ai adopté qui j'ai adopté il avait un an et demi quand on s'est adopté en 2019 et même si tout ça ça a un sens je trouve vraiment et c'est vraiment quelque chose qui me tient à coeur c'est que je trouve ça très rétable qu'il y ait notre manque de préparation à ces étapes des vies qui sont tellement importantes comme la parentalité la ménopause et puis plein d'autres, certainement, on ne nous prépare pas suffisamment à l'avance pour que tout ça se retrouve dans un tunnel qui est trop petit et qu'on soit juste en train de parler de notre corps comme une échéance. Et puis,
- Speaker #3
dans un sens un peu négatif, parce que nous, on avait une invitée qui disait, justement, que pour elle, la ménopause, c'était un nouveau printemps. Donc, elle voyait ça comme un nouveau printemps et c'était hyper joli, en fait, parce que, du coup, ça désacralisait le tout. tout le sort qu'on jette.
- Speaker #1
On va faire une émission sur la ménopause au mois de mars. C'est vrai.
- Speaker #0
Je pense que c'est comme toutes les étapes de la vie, sauf que celle de la maternité, elle arrive d'un coup, on y entre, on prépare la vie, les études, le boulot, etc. Et tout ça, 35 ans, vite, qu'est-ce qui se passe ? Où je vais, je fais, je n'en fais pas. C'est que ça se prépare. Je pense que la ménopause ou la parentalité, si on a préparé avec du temps, même si ce n'était pas, il ne faut pas en faire une obsession. C'est compliqué, mais si ça se travaille avec du temps, le moment où ça arrive de faire un choix face à une maladie, ou un compagnon, ou pas de compagnon, ou une excrédité de possibilités, les choses s'éposent avec un peu moins de violence envers nous-mêmes. Parce que ce que j'ai l'impression, c'est qu'à ces moments-là, il y a beaucoup de choses qui ont retourné contre soi. Mon corps ne fonctionne pas, mais pourquoi moi ? Oui,
- Speaker #1
tu as pu ressentir de la culpabilité, justement. Toi aussi, j'imagine. Quand tu apprends que tu n'as pas pu au ma virus, si tu as eu une vie sexuelle, il y a toujours quelque chose qui se dit...
- Speaker #2
Oui, c'est ça, il y a une perte de responsabilité. Les habitants sont un peu, oui, c'est certain.
- Speaker #0
Je ne parlerai pas de responsabilité, mais en tout cas, oui, j'ai eu une fraction des secondes où je me suis dit, ah ben voilà.
- Speaker #3
Tu payes, en fait.
- Speaker #0
Tu payes ta liberté.
- Speaker #3
Il y a toujours ce truc aussi. Nous, on paye d'avoir profité. On paye d'avoir été libre. Ça se paye. C'est un peu rentré dans les...
- Speaker #1
Même ce que tu me disais quand on a préparé, ou même par rapport à l'avortement que tu as fait à 20 ans. Tu te dis, voilà.
- Speaker #0
J'étais hyper sereine. Moi, ça s'est passé très bien. J'étais très consciente quand j'ai avorté. Mon compagnon voulait le garder. Je ne voulais pas. C'était un choix très... place.
- Speaker #1
Tu avais 20 ans,
- Speaker #0
21 ans. Je n'étais pas prête. Je n'ai jamais regretté. Je suis allée jusqu'au bout de cette démarche en pleine conscience, en parlant à ces petites choses qui poussaient déjà en moi, etc. Et là, tout à coup, je me suis dit, voilà, tu vois, c'est le bon Dieu qui t'a puni. Je m'entendais dire des choses et en même temps, je me disais, mais je ne me reconnaissais pas. Mais d'où ça sort en fait ? Je ne suis pas comme ça, mais déjà...
- Speaker #1
T'as eu ça du coup ?
- Speaker #2
Non, je ne crois pas. Parce que moi, je pense qu'on n'a pas du tout vécu, on a les mêmes choses. Donc peut-être que... Moi, ça glisse un peu. Je ne suis pas très fataliste. Donc du coup, OK, t'as une merde, les résultats ne sont pas bons, on va prendre le taureau par les cornes. Alors en effet, il y a eu cette possibilité. Ça a un peu résonné, ça a mis du temps. temps quand même à ce que je fasse la démarche d'y aller. J'ai pris plusieurs mois avant de me lancer dans le truc, mais non, je...
- Speaker #1
Mais tant mieux,
- Speaker #0
moi je suis... Bien sûr, bien sûr. Après voilà, moi ça a été clairement l'idée qui m'est passée. Après très vite, je me suis dit, mais ça c'est pas moi en fait, je ne veux pas m'aider à ça. Sorte de moi, mamie, sors de moi. Mamie,
- Speaker #1
sors de moi. Et comme il ne nous reste pas énormément de temps, est-ce que tu peux... Parce que quand même... l'adoption. Donc, à un moment donné, du coup, tu t'es dit comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Je me suis fait opérer en 2013. Après, j'ai fait une prédation d'avoir fait un grand point dans ma vie pour savoir ce que je voulais. Voilà, tout ça nous laisse passer, on change, toutes les aventures de la vie nous changent. Et après un petit chemin de 300 à peu près, 3-4 ans, on a pris la décision avec mon compagnon de voir c'était quoi le chemin de l'adoption. Et on s'est eu beaucoup de chance parce qu'en général c'est beaucoup plus lent. Nous, ça a duré presque 300 ans. Le dossier d'adoption, on l'a déposé en 2008. même pas, 2017, début 2017, et nous nous sommes adoptés en décembre 2019, ce qui est très court, mais nous nous avons adoptés en Colombie, parce qu'en étant colombienne, tu peux adopter en Colombie, et les délais sont un peu plus courts, parce que Colombie, l'adoption étant quelque chose qui est en place depuis plus de 70 ans, avec les problèmes politiques, etc., la guerre civile et autres. Et il y a un système d'accompagnement à l'adoption, que ce soit des adoptés comme des adoptants, qui est très solide, qui est très en place.
- Speaker #3
Mais tu ne peux adopter en Colombie que si...
- Speaker #0
Aujourd'hui, jusqu'à faire une quinzaine d'années, la Colombie, c'était le pays où les Français, parmi d'autres, allaient le plus adopter. On appelle ça une greffe, un petit bébé. Une greffe, c'est voilà, il faut qu'on se trouve, il faut que ça marche. Il faut que ça marche. Et c'était là, culturellement, la préparation des enfants. Il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et en fait, il y avait beaucoup de parents qui se sont tournés vers la Colombie, mais à un moment, il y avait une liste d'attente des neuf ans. Donc, il y avait des mamans, des familles qui avaient passé un parcours de sept ans d'in vitro, etc. Des PMA, pardon. Et après, ils rentraient en 7 ans, 8 ans d'attente. Ce n'est pas possible.
- Speaker #1
17 ans de brevins, c'est un peu trop.
- Speaker #0
Tu arrives, tu sais déjà, tu arrives usé après, le PMA, et après, même si ça a été très bienveillant, je rencontre des gens formidables, qui nous ont accompagnés, etc. Après, ça n'implique que quand tu arrives un peu usé et qu'ils ont bien regardé chez toi, tu ne le prends pas de la même façon que s'ils étaient un petit peu plus détendus. Et donc, du coup, ils se sont décidés d'arrêter les adoptions à l'international. Sauf pour les fratéries et les enfants aux besoins spécifiques. Et du coup, les étrangers n'ont plus la possibilité pour l'instant. On essaye déjà de réduire la liste d'attente, etc. Et puis aussi, la qualification trimale et l'étude qu'on fait sur les enfants pour qu'ils soient adoptables, c'est complexifié. Parce que ce n'est pas parce qu'un enfant n'a pas de parents présents qu'il est adoptable. Il y a plein de choses qui ont tourné compte. Il faut que l'enfant... Il y a plein de choses. Il ne faut pas qu'il n'y ait personne de la famille qui veuille venir l'intégrer à sa famille, que ce soit un oncle lointain ou autre. Toutes ces recherches, ça prend beaucoup de temps. Ça ralentit le système. Pour l'instant, il s'essaye de réduire la liste d'attente avant de réouvrir certainement un nouvel international. Ce qu'il faut savoir, et ce qui est très rassurant, c'est que tous les pays qui ont signé l'accord de l'AE sont le même process pour l'adoption. On entend souvent parler « c'est difficile, c'est long » , etc. Moi, je ne peux que dire que ce n'est pas rien de donner des parents à un enfant, parce qu'on ne donne pas un enfant à une famille, on donne des parents à un enfant. C'est dans cet ordre-là que ça se passe. Et que c'est quelque chose qui nécessite beaucoup de questions et beaucoup d'acheminements. Moi, je ne suis pas la même personne avant mon parcours d'adoption qu'après. J'ai appris à découvrir plein de choses sur la parentalité, la maman que je voulais être, les parents que nous souhaitions être, pour être le plus honnête possible dans ce choix-là. Merci,
- Speaker #2
c'est super. Ça me touche beaucoup parce que moi, du coup, il y a une question toujours par rapport à mes nouveaux sites quand même. C'est qu'en fait, après mes 45 ans, je ne pourrais plus les utiliser. Tu as deux options. soit tu les donnes à la science soit t'en fais don à une autre maman et en fait c'est une vraie question et moi philosophiquement c'est compliqué je crois qu'instinctivement mais c'est un peu à chaud mais de manière hyper égoïste je pense que si j'ai réussi à avoir un enfant j'aurais beaucoup moins de difficultés à faire don de mes ovocytes que si j'en ai pas eu et que après je crois que la loi a changé depuis Merci. Peu ?
- Speaker #1
Elle changerait encore quand on arrivera en France.
- Speaker #0
Donc, Thomas, pas trop l'être. C'est possible.
- Speaker #2
Que si l'enfant qui est à l'origine, qui a ton ovocyte, à ses 18 ans, il peut faire le choix, il peut rechercher. Ah oui ? Oui.
- Speaker #1
Comme les donneurs de sperme.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
Mais tu dois choisir. En tout cas, pour le sperme, c'est donneur fermé ou ouvert ?
- Speaker #2
Oui, mais là, je ne sais pas. Je ne sais pas encore bien quelle est.
- Speaker #1
Mais c'est un vrai questionnement.
- Speaker #0
Moi, la question s'est posée, par exemple, étant donné qu'on m'a dit que j'avais plein de sovocytes. Moi, en tant que crénologue, à l'époque, je me dis, parce que c'était clair que je ne voulais pas faire un chemin des mamans porteuses, etc. Donc, moi, la question s'est posée si je ne voulais pas donner mes sovocytes. Et franchement, si ce n'est pas parce qu'il y avait tout le trentenement hormonal qui va avec, qui est quand même lourd. Moi, ça ne m'aurait pas dérangée du tout. Moi, voilà, ça s'est arrêté. Je me dis, bah oui, en fait, même encore, quand je vais faire, parce que je suis tous les sons et qu'à chaque fois, je n'ai plus mes règles. Donc, du coup, la seule façon de savoir si je rentre au ménopause ou pas, c'est de savoir. Donc, on fait le test de réserve variée. OK. Et à chaque fois, on me dit, ça ne descend pas beaucoup, tant mieux. Et à chaque fois, je me dis, peut-être que je... Mais du coup, c'est vrai que c'est une question qui se pose, qui est assez jolie de se dire.
- Speaker #1
Oui, c'est marrant parce qu'il y a des femmes qui sont vachement dans ce besoin-là et qui, à mon avis, en plus, quand tu fais un don d'ovocytes, c'est très contrôlé aussi. Donc, donner la vie d'une autre manière et en même temps, ça échappe un peu. Donc, c'est vrai que c'est une question qui est... Et moi, je comprends les deux points de vue, en fait. À la fois, je me dirais, ben non, je n'ai pas forcément envie ou oui, en étant adulte.
- Speaker #2
Dans le partage, oui.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est une question.
- Speaker #3
En même temps, tu as l'impression d'avoir un enfant quelque part. Si ça a marché que tu ne connais pas, c'est...
- Speaker #1
Après, c'est ton enfant, mais quand tu portes ton enfant, il y a aussi beaucoup de choses qui te donnent quand même énormément. Après, c'est juste...
- Speaker #3
Oui, mais après, j'ai l'impression qu'il y a tout ton ADN quand même et toute ta lignée qui descend un peu en lui. Moi, je suis très branchée sur le transgénérationnel. Du coup, j'ai l'impression qu'il va aussi prendre beaucoup de choses de moi à travers ça. C'est un vrai débat.
- Speaker #0
C'est un autre podcast. C'est spécial,
- Speaker #3
ça.
- Speaker #0
Ça vaut lui énormément. J'ai une amie Ok. qui a eu... Elle est née d'un don d'esperme. Et elle a su très tardivement, après la trentaine, elle a su que son papa n'était pas son papa. Et du coup, elle s'est beaucoup renseignée sur comment savoir s'en rire, etc. Et en fait, ce que j'ai compris, c'est que là, sur ces cinq, six dernières années, la loi évolue énormément sur l'accès aux données, que ça soit dans toutes les possibilités, parce qu'il y a eu tant d'espermes, tant d'ovocytes. En tout cas, la loi, il se pose énormément de questions en ce moment sur quels sont les droits que nous savons en tant qu'êtres vivants de savoir d'où nous venons, ce qui nous constitue, etc. Que ce soit pour les adopter, que ce soit pour les... Quelle que soit la forme qu'on peut tuer. Et ça, c'est... Je pense que... Ça va évoluer très vite. Je pense que dans trois ans, si on a la même discussion, je pense que les choses seront déjà énormément bougées, énormément avancées.
- Speaker #1
C'est marrant parce qu'il y a vraiment énormément de choses à dire sur la maternité et sur ces femmes maintenant qui se développent de plus en plus. Donc, je ne sais pas jusqu'où on ira. En tout cas, c'est important de ne pas se perdre dans tout ça et de rester connectée à soi et de faire ses propres choix sans penser, comme tu l'as dit justement, que rien n'est forcément acquis, même si quand on gèle. Même dans une forme d'adoption, j'imagine peut-être qu'il y a des gens qui adoptent et qui finalement vont arrêter au bout d'un moment parce que le parcours devient un peu long.
- Speaker #0
Oui, il y a des personnes qui arrêtent au milieu. Parfois, on te dit, on fait un agrément. L'agrément, c'est neuf mois. C'est un peu un permis. C'est comme une grossesse. Ces neuf mois, c'est le permis d'adopter. Mais ça ne donne pas un enfant. C'est juste le droit de déposer le dossier dans un pays ou là où tu veux aller adopter. Et pendant ces neuf mois, on peut te dire, vous n'êtes pas prête. Vous n'êtes pas prête. Ils le font aussi avec beaucoup de bienveillance. Ça peut être très violent et je peux tout à fait le comprendre. Mais si vous allez jusqu'au bout de l'agrément et on ne vous le donne pas, vous le refuse, après, je vois qu'il faut attendre 300 pour pouvoir déposer le dossier. Donc, on préfère vous dire avant. Vous n'êtes pas prête. Peut-être qu'il faut mieux que vous s'arrêtiez là, etc. Tout ça, c'est l'accompagnement. Après, moi, tout ça, ce qui me fait penser, c'est que... Quelle que soit la façon que nous nous avançons, selon ce qui se pose à nous, à la trentaine, à la quarantaine, à la vingtaine, en fonction de notre histoire de vie, il y a une chose qui m'a appris, en tout cas, qui... que j'ai intégré la dernière année, que ce soit par l'adoption, par rencontrer un petit bout de chou avec lequel, même s'il n'y a pas de lien biologique, et de toute évidence, c'est un lien des vies, nous devions nous rencontrer, c'est que ça ne ne me définit pas. J'aurais pu et j'en suis, je veux dire persuadée, mais je ne suis persuadée rien, mais en tout cas j'ai une intime conviction que même si c'est quelque chose de merveilleux d'être maman. C'est merveilleux, c'est un amour absolument incroyable et toutes ces choses belles qu'on peut entendre. Et fatigantes aussi. Mais j'aurais pu ne pas avoir d'enfants. J'aurais pu ne pas avoir de compagnons. J'aurais pu, et j'en suis sûre, en tout cas, je veux y croire, que j'aurais été autrement incroyablement heureuse et incroyablement épanouie. Qu'il n'y a pas une façon d'être heureuse. Et je trouve ça... Voilà, je pense que dans ces moments de vie, quand notre récence est réduite, parce qu'on est dans cette histoire des maternités, c'est comme si notre bonheur s'est raccroché à ça. Alors que c'est une option comme une autre. Mais je travaille beaucoup au quotidien sur ces sentiments-là pour essayer aussi de libérer mon petit garçon qui ne sorte pas de porter le poids du bonheur de sa maman, parce que mon bonheur, ça m'appartient à moi, il n'a pas à le porter. Ou à mon compagnon, ce n'est pas parce qu'il est avec moi que ça reste des choix en fait. Il faut avoir toujours le choix. Ce qui devient dur, difficile, c'est quand on a l'impression qu'on a une seule voie pour le bonheur. Je pense que les femmes, nous avons suffisamment de ressources pour avoir plein de façons différentes d'être vivantes.
- Speaker #1
Oui, que ça passe par la maternité ou pas.
- Speaker #0
Et quelle qu'elle soit la forme de parentalité.
- Speaker #2
Ça passe par son propre chemin. Et comment est-ce qu'on est, nous, avec soi ? Et comment est-ce qu'on s'accepte ? On se réinvente avec toutes les difficultés.
- Speaker #0
Et ce qui se révèle de nous. Tu n'es pas la même aujourd'hui qu'il y a 200 ans auparavant.
- Speaker #3
Tu t'es posée la même question. Non, mais c'est certain. Et tant que c'est des choix qui nous appartiennent et qui sont faits, avec toute notre propre conviction, eh bien, oui, tout à fait. C'est notre voie du bonheur, quoi.
- Speaker #0
Et puis, tu te sens aujourd'hui plus puissante parce que tu as fait des choix. Aujourd'hui, c'est le fait d'avoir choisi. C'est ça que je trouve bon. Je te souhaite d'avoir ta petite famille ou ta grande famille, mais qu'elle te soit aujourd'hui. Ce que je trouve très beau, c'est cette puissance dont elle nous partage. C'est cette puissance de ce choix qu'elle a fait qui la rend active. dans sa vie de femme.
- Speaker #1
Mais on a rencontré deux femmes puissantes aujourd'hui. Donc, merci beaucoup. Vraiment, c'était vraiment super. J'espère que on a appris des choses. En tout cas, nous, on a appris plein de choses.
- Speaker #3
C'était très chouette. Merci à vous.
- Speaker #2
Et finir sur la puissance de nos choix, eh bien, c'est puissant.
- Speaker #1
Voilà. Voilà. À la semaine prochaine.
- Speaker #0
À la semaine prochaine.
- Speaker #3
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Flamme des années 80.
- Speaker #2
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
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