- Speaker #0
Flamme des années 80.
- Speaker #1
Le podcast qui allume la femme.
- Speaker #0
Bonjour, alors je suis très heureuse de vous retrouver pour cette rentrée. Donc j'espère que ça se passe bien, que ça s'est bien passé. En tout cas, moi j'ai une invitée assez exceptionnelle aujourd'hui. Farah, qui est une femme multiple, on va dire ça comme ça.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Très intéressante.
- Speaker #1
C'est gentil.
- Speaker #0
Et qui va vous donner des conseils justement pour la rentrée parce qu'elle est médecin, mais pas que. Et donc du coup, pour ce qui est charge mentale, stress. Donc, est-ce que tu veux te présenter Farah ?
- Speaker #1
Bien sûr, je m'appelle Farah, j'ai 29 ans, je suis mauricienne et iranienne. Je suis née à Paris où j'ai grandi et j'ai fait mes études de médecine. Études que j'ai finies à La Réunion, ce qui m'a ouvert d'autres opportunités et d'autres horizons. d'autres aspects que j'ai découvert moi-même et que j'ai développé et qui me remplissent au quotidien aujourd'hui.
- Speaker #0
Tu nous avais un petit teasing là. On a trop envie de savoir, mais qu'est-ce que c'est ? Bon, moi je sais évidemment, mais pour te présenter, après on ira dans le détail, dans tout ce qui est médecine et tout ça. Mais du coup, tu sais quoi tes autres casquettes ?
- Speaker #1
Alors, la casquette, j'ai été comédienne en découvrant ce milieu-là des plateaux, ce qui m'a beaucoup inspirée et qui m'a permis de me mettre progressivement dans la réalisation. qui est un de mes rêves, dans lequel j'aimerais m'épanouir d'ici quelques années. J'ai eu la chance également d'être chroniqueuse sur des débats de santé, sur des émissions, qui m'a beaucoup moi-même apporté dans mon quotidien et sur les thèmes médicaux, sur les renseignements qu'on peut avoir sur différentes maladies, et qui m'a permis d'enrichir mes connaissances et mes relations avec mes patients.
- Speaker #0
Génial, mais quand tu dis que tu étais comédienne, tu es toujours comédienne, et en plus tu réalises. Et tu as des projets en cours de réel.
- Speaker #1
Exactement, je me mets dans les projets qui ont du sens pour moi, dans lesquels j'ai envie de m'investir et qui me touchent très personnellement. J'écris sur des sujets qui, je pense, sont à la fois intimes, mais aussi universels et qui peuvent inspirer. En général, je mets une note d'espoir dans tout ce que j'écris, parce que j'y tiens et parce que pour moi, c'est l'essence même d'un rêve. Et j'espère que ça parlera à beaucoup de femmes.
- Speaker #0
Super, on est au bon endroit si on veut parler des femmes. Et surtout, il y a toujours un rapport avec la médecine aussi dans ton travail. Oui,
- Speaker #1
toujours. Dans n'importe quel projet dans lequel je me mets, il y a du médical et j'y tiens. Parce que c'est du milieu dans lequel je viens, c'est celui dans lequel je vis au quotidien. Et c'est celui qui m'apporte et qui me... Enfin, je veux dire, c'est ma vocation. Et ça, je ne veux pas le lâcher. Je le répète à chaque fois, en fait.
- Speaker #0
Mais c'est génial, c'est un bon message de rentrée, justement, parce que moi, je reçois beaucoup de messages, parce que comme je fais beaucoup de choses, en me disant « Ah, mais tu fais plein de trucs, c'est génial de voir des nouveaux modèles, de femmes qui font plein de choses » , bon, là, j'ai invité Farah, du coup,
- Speaker #1
à côté. Je dis
- Speaker #0
« Je ne suis pas rien, je dis que non, il n'y a pas de… »
- Speaker #1
Mais pas du tout, en vrai, on en a envie.
- Speaker #0
médecin, réalisatrice, comédienne, ancienne chroniqueuse. Donc voilà, le message à faire passer aujourd'hui, c'est juste qu'en fait, on peut tous être ce qu'on a envie d'être et de mélanger les casquettes. Tant que ça a du sens pour nous, après ça aura forcément du sens pour les autres. On a envie de se dire, si ça n'a pas de sens pour les autres, tant pis pour eux.
- Speaker #1
Je suis tout à fait d'accord avec toi et je pense qu'il faut réellement écouter la flamme qu'on a en nous et qui nous anime. C'est très important également de prendre soin de soi. Moi, c'est ce qui me permet de se sentir bien. C'est vraiment l'intégration au sein de ton milieu familial, social, socio-professionnel. C'est hyper important. Et moi, aujourd'hui, ce qui me permet de faire plein de choses, Et d'attirer un petit peu plein de gens, c'est le fait d'aller bien, de me sentir bien et d'être alignée avec mes valeurs. Et ça, je pense que c'est réellement quelque chose que j'aimerais partager et que j'aimerais que tout le monde entende aujourd'hui. Alors, génial.
- Speaker #0
Donc, qu'est-ce que tu fais ? En plus, c'est la vie d'un médecin, donc c'est vachement précieux. Donc alors, qu'est-ce que tu pourrais nous donner comme conseil pour la rentrée en ce qui concerne la santé, à la fois physique et mentale ? Parce que c'est un sujet qui t'intéresse beaucoup.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr. n'oubliez pas de faire vos dépistages annuels Très important, je précise à chaque fois que je fais une consultation, au moins une prise de sang par an pour vérifier comment va votre rein, comment va votre foie, comment va votre glycémie, comment va votre cholestérol. C'est la rentrée, c'est le moment de prendre des résolutions. Également, j'aimerais insister pour les femmes, pensez à votre frottier. Vraiment, c'est hyper important, votre consultation gynécologique. Aux hommes qui ont plus de 50 ans, pensez à aller chez le cardiologue au moins une fois par an.
- Speaker #0
Que pour les plus de 50 ans.
- Speaker #1
c'est un facteur de risque mais si un homme par exemple a eu dans son entourage son papa qui a fait un infarctus du myocarde un AVC ou s'il y a eu une mort subite dans la famille ça va être plus tôt mais c'est important d'en parler avec son médecin voilà soyons prévenants
- Speaker #0
et du coup je me pose une question par rapport au frottis parce que je sais que ça a vachement changé dernièrement et que maintenant avant on te faisait tout le temps quand t'allais chez la sage-femme ou chez le gynéco tous les ans fallait faire son frottis maintenant c'est différent
- Speaker #1
pour les femmes entre 25 ans et 29 ans on va faire un premier frottis à 25 ans puis un deuxième à un an d'intervalle, donc un an après, et si ensuite il est normal, on en refait un tous les trois ans. Alors qu'à partir de 30 ans, ça change, on va avoir ce qu'on appelle un test HPV, qui va être réalisé trois ans après le dernier examen dont le résultat est normal, et ensuite on le fera tous les cinq ans si le résultat du test est négatif, jusqu'à l'âge de 65 ans.
- Speaker #0
Mais c'est quoi un HPV ?
- Speaker #1
Un test HPV, c'est un test qu'on réalise au laboratoire. pour vérifier s'il y a la présence de l'HPV, qui est exactement le virus responsable du cancer du code de l'hytérose.
- Speaker #0
Merci pour ces éclaircissements. Est-ce que je dois faire mon livre ? Non, non.
- Speaker #1
J'espère que c'est clair. De toute façon, n'hésitez jamais, si vous avez des questions, à en parler à vos praticiens. On change de température à cette rentrée-là. Pensez à tous ceux qui font des inflammations au niveau des voies aériennes, c'est-à-dire, je parle des rhinites saisonnières. à bien prendre vos précautions parce que mine de rien, ça fait mal aux yeux, ça fait mal à la gorge, on éternue toute la journée. Pour les asthmatiques, ça peut enflammer tout ce qui est voie pulmonaire. Donc n'oubliez pas, faites attention au changement de température. Et enfin, votre santé mentale, car oui, après les vacances, c'est toujours dur de s'y remettre. Prenez soin de vous. Vraiment, moi, je prends le temps de le dire tous les jours. Prenez soin de votre mental.
- Speaker #0
Alors, comment est-ce qu'on peut faire un conseil de médecin pour prendre soin de son entourage ?
- Speaker #1
Alors, moi, je dirais que c'est important d'avoir un bon équilibre dans sa vie personnelle et également professionnelle. Et c'est important de faire les choses qu'on aime. Je ne le répéterai jamais assez, c'est important l'activité physique. Mais ça ne veut pas dire de faire une activité physique très, très ou trop sportive. Rien que d'aller marcher, d'aller prendre l'air, d'aller respirer tous les jours. C'est à la portée de chacun et ça fait énormément de bien.
- Speaker #0
Super. Et est-ce que tu conseilles, parce que là, nous, on est un peu dans... Dans Flamme des années 80, on est assez pro-méditation, tout ce qui peut être cohérence cardiaque, tout ça. Est-ce que c'est prouvé aussi ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Moi-même, j'ai été sur les applications comme petit bambou qui font de la cohérence cardiaque et que j'ai appliquées moi-même avec des patients et qui fonctionnent. La méditation, moi-même, j'en fais dans ma vie personnelle et ça aide, vraiment ça aide. Je pense qu'il faut aussi, des fois, il suffit d'y croire pour que les choses se débloquent toutes seules et qu'on avance. Je pense que l'idée réellement d'avancer, ça nous permet de voir les choses différemment.
- Speaker #0
Et aussi, je me permets, on n'a pas parlé du dépistage du cancer du sein ?
- Speaker #1
Exactement, exactement. Toutes les femmes de plus de 50 ans, pensez à y aller. Mammographie annuelle, je sais que certaines sont assez réticentes parce qu'il y a la peur d'avoir quelque chose. Néanmoins, nous, on est là pour vous aider, vous accompagner. S'il y a une anomalie, de vous mettre dans la boucle avec les bons praticiens, les bons suivis spécifiques. Donc. Donc pensez-y. Et pour toutes celles qui ont des antécédents familiaux, n'hésitez pas surtout à le signaler dans votre consultation annuelle parce qu'on prend le temps de discuter, on prend le temps de vous rassurer. Et je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup de femmes qui sont très stressées. Je prends les femmes, mais il y a également les hommes chez qui on découvre des cancers du sein, même si c'est très rare. Il y a quand même cette minorité-là que moi, j'ai rencontrée moi-même dans mon parcours et qui m'a vraiment touchée. Donc on est à votre écoute. N'hésitez pas et on fera tout le nécessaire.
- Speaker #0
Et donc les hommes, ils peuvent aller faire des dépistages du cancer du sein ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Bien sûr, bien sûr.
- Speaker #0
C'est vrai qu'on n'en entend pas du tout parler.
- Speaker #1
Non, non, non. Ça peut être un très beau sujet. Peut-être d'écrire là-dessus.
- Speaker #0
Je vais y réfléchir. Mais par contre, tu disais, c'est aussi comme le frottis, c'est des questions. J'en profite, mais je pense que je ne suis pas la seule à me les poser. Bien sûr. Parce que si je me les pose, je vais dire qu'il y a d'autres personnes qui doivent se les poser aussi. On dit que la mammographie et justement l'échographie, c'est à partir de 50 ans.
- Speaker #1
Alors, c'est pareil. C'est 50 ans, par exemple, chez toi, si tu n'as pas d'antécédents familiaux. Si par exemple ta maman ou ta tante ou autre parenté a eu un cancer du sein, ce sera plus tôt. Et on fera une maman plus une échographie.
- Speaker #0
Après, il faut toujours être bien à l'écoute. Et en même temps, moi, je... Enfin, là, c'est parce que de mon expérience personnelle, ma meilleure amie a eu un cancer du sein l'année dernière à 43 ans. Oui, et elle l'a fait. justement la visite de contrôle. C'est pour ça que je veux absolument qu'on parle de la mammographie et du contrôle. Parce que moi, justement, comme moi je dessins un peu à risque, entre guillemets, je vais faire des échographies. Et là, c'est ma première mammographie à 42 ans, quoi. Donc 41 ans. Et du coup, ça lui a mis la puce à l'oreille. Et ensuite, elle a écouté l'émission que j'avais faite l'année dernière avec Maëva, qui est radiologue sur le cancer du sein. Et du coup, elle y est allée. Mais quand elle est allée pour un contrôle, en fait, on a découvert qu'elle avait un cancer du sein. Donc si elle n'y était pas allée et qu'elle avait attendu ces 50 ans, ça aurait été trop tard. Exactement,
- Speaker #1
c'est pour ça que j'insiste sur les dépistages. Ou même quand certains patients viennent me voir pour des renouvellements d'ordonnances, je ne fais pas que prescrire des médicaments. On n'est pas au marché quand on vient me voir. On prend le temps et on vous met dans la boucle avec les spécialistes selon votre pathologie, selon votre âge, on fait un check-up sur les vaccins. C'est hyper important en fait. Vous, vous ne le réalisez pas, nous on le fait parce qu'on sait à quel point ça peut sauver des vies.
- Speaker #0
Mais ça c'est certain, mais du coup vous faites comment quand on est une femme, parce qu'on nous dit à partir de 50 ans, mais si on n'a pas trop de problèmes, est-ce qu'on va quand même se faire une écho ou une mammo ?
- Speaker #1
Je suis toujours à l'écoute, je pense que ça dépend réellement du praticien sur lequel vous tombez. Moi quand une femme vient me voir, des fois même à 25 ans, elle me dit j'ai une sensation de boule, je sais que ça va traverser l'esprit de cette patiente, je ne vais pas prendre de risque. En fait je vais lui dire je te mets la mammographie et l'échographie et dans la boucle avec un gynécologue, comme ça t'es rassurée et en fait tout le monde souffle un coup et ça nous permet d'avancer. Et je pense que ça ne coûte rien. En mineur de dents, c'est un petit peu d'écoute et des fois, ça peut faire réellement du bien. Les patients qui viennent te voir parce qu'ils ont des palpitations où tu vas te dire, c'est anxieux. Non, pas forcément. En fait, les palpitations, ça peut être la découverte d'un trouble du rythme à n'importe quel âge. Donc moi, je mets dans la boucle systématiquement avec un cardiologue. Je prends le temps de faire l'électrocardiogramme. Si c'est une douleur dans la poitrine, même à 25 ans, j'envoie aux urgences. Alors que dans les trois quarts du temps, il se passe pas grand chose et effectivement Très souvent, chez les jeunes, c'est de l'anxiété. Mais je trouve que c'est trop facile et qu'on peut passer réellement à côté de quelque chose. Moi, aux urgences, j'ai eu vraiment des surprises où je me suis dit, mais à coup sûr, c'est rien et je me suis fait avoir et ça t'apprend. Et du coup, avec le temps, tu dis, OK, je l'ai fait l'erreur. Maintenant, je ne la fais plus jamais et ça peut réellement sauver des vies par la suite.
- Speaker #0
Et puis en plus, je trouve qu'actuellement, on fait une parenthèse par rapport à ça. C'est de plus en plus dur de trouver un médecin. Non mais c'est vrai, moi pour mon père, à Nice, j'ai vraiment eu du mal à trouver un médecin traitant parce que c'est pas forcément évident de trouver un médecin traitant. Je trouve que ça fait un peu peur même de trouver un dermatologue, de trouver des spécialistes, ça devient très dur.
- Speaker #1
C'est très difficile, mais les conditions des médecins sont réellement pas simples aussi, je le sais. Je vois beaucoup, beaucoup de médecins dans mon entourage qui sont en dépression, ça on n'en parle pas assez. C'est pour ça que j'aimerais réellement écrire sur ce sujet-là. Souvent, on ne se rend pas compte qu'un médecin, c'est également un humain, c'est également quelqu'un qui peut avoir des problèmes, c'est quelqu'un qui peut avoir des insécurités. Ça existe, c'est un rapport d'humain à humain. Et malheureusement, comment donner toute son attention à un patient pendant une consultation si le médecin n'est pas bien lui-même ? Donc je pense que ça va être difficile pour les prochaines années à venir, parce que Paris devient un désert médical. Je prends l'exemple de Paris, c'est l'exemple également des campagnes, c'est l'exemple également d'autres grosses villes. Aux urgences, c'est pareil, les gros CHU commencent à fermer. Sincèrement, moi, je suis inquiète pour l'avenir de la médecine. Et je trouve ça tellement triste parce que moi, j'ai mis 12 ans de ma vie là-dedans. Je sais que beaucoup ont investi. C'est énormément de sacrifices. C'est un certain coût. C'est un sacrifice de la vie sociale. On met, entre parenthèses, énormément de choses. On voit tous ces amis évoluer. C'est des chamboulements qui, vraiment, ne sont pas évidents à assumer. Et moi, en tant que femme, notamment par mes origines, ça a été très difficile d'aller jusqu'au bout. alors ça a été vraiment un plaisir. combat. Aujourd'hui, j'en suis très fière. C'est pour ça que j'aimerais également inspirer les jeunes. Je prends mes origines à moi, mais évidemment, j'élargis à toutes les femmes qui se disent que c'est pas possible parce que moi, j'y suis arrivée. Et parfois, je le répète, la petite flamme en soi qui nous donne envie de nous battre, elle est jusqu'au bout de nos rêves. Je pense qu'il faut l'écouter. Voilà.
- Speaker #0
C'était trop beau.
- Speaker #1
C'était très spontané. C'était très spontané.
- Speaker #0
C'est super. Et en plus, en tant que médecin, ce que tu fais aussi, ou ce que tu as déjà, enfin ce que tu as... fait, c'est que tu as fait beaucoup d'humanitaire aussi. C'est hyper intéressant parce que c'est vrai que moi j'aimerais bien que tu nous expliques un peu comment cette idée de partir dans l'humanitaire, tu l'as fait pendant tes études, quand tu avais fini, comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Alors moi j'ai commencé vers la fin de mes études quand je savais que ma thèse était bien encadrée, que j'avais été jusqu'au bout des choses primordiales, obligatoires en termes de cours, en termes de travaux à rendre. Je savais qu'il manquait quelque chose que je n'avais pas forcément dans mon quotidien. J'avais vraiment ce problème de places à trouver où je ne me sentais pas forcément utile tous les jours. Et un jour, j'ai un ami qui était parti avec Armada, l'association de Madagascar où en fait, on va avoir quatre itinéraires dans les quatre coins de Madagascar avec une équipe de 20 à chaque fois pour chaque itinéraire. On va se rendre de dispensaire en dispensaire et prendre en charge les populations assez isolées qui n'ont pas accès aux soins médicaux mais vraiment, des fois, on peut avoir des patients qui ont marché trois jours. pour venir voir un médecin. Et on se rend compte, je pense, à ce moment-là, de notre valeur et de notre utilité. L'humanitaire, c'est très axé sur l'humain. C'est ce que moi, je recherche dans mon quotidien. C'est très empathique. On découvre des histoires de vie qui sont bouleversantes. Et surtout, on revient, on souffle un coup en se disant qu'on a réellement de la chance.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr. Là, on s'est un peu blindes sur la médecine. Mais bon, quand on voit un peu comment ça peut se passer dans d'autres pays, c'est sûr que ça fait réfléchir.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, exactement. Et j'en ai fait sept et j'ai très envie de continuer à en faire parce que dans chaque pays, à chaque pays sa tradition, à chaque pays ses coutumes. Et c'est très inspirant. Je me suis dit, mais même un jour, j'aimerais faire un documentaire sur ce que je fais. J'aimerais beaucoup montrer les droits de la femme, les devoirs d'une femme, les interdits d'une femme, que ce soit à Madagascar, comme au Sénégal, comme en Afrique du Sud, comme en Tanzanie, comme j'ai eu la chance de pouvoir le faire, ou aux Philippines. J'ai été très inspirée par... Tout est rend compte que j'ai pu faire et ça m'a beaucoup appris également sur ma pratique. Parce qu'en fait, on n'a pas accès aux soins comme nous, on aurait la chance d'aller faire une prise de sang ou d'aller aux urgences pour faire un scanner. Non, en fait, en humanitaire, on se débrouille avec ce qu'on a à l'instant T et on retourne à la médecine d'avant. En fait, on est très attentif à ce qui se passe, à l'interrogatoire, on fait des choses très détaillées, très poussées et surtout, on se fie à son instinct.
- Speaker #0
Ah ouais, c'est super intéressant.
- Speaker #1
C'est chouette,
- Speaker #0
oui. Et quand tu parles des femmes dans ces différents pays, tu sens vraiment qu'il y a une différence entre l'homme et la femme, évidemment, et surtout entre les différentes cultures ?
- Speaker #1
Bien sûr, il y a énormément d'inégalités. Je me souviens d'une patiente qui avait eu 12 ans et qui avait été victime d'inceste, qui avait été malheureusement enceinte à la suite de ça, et l'avortement est interdit dans ces pays-là. peu importe les circonstances. Ça m'avait bouleversée parce que je me suis dit mais comment on peut réellement entendre des discours comme ça ? Et puis ensuite, en me renseignant, parce que j'ai voulu vraiment me battre pour elle, je me suis dit mais est-ce qu'on peut faire quelque chose ? Parce que dans ces certaines associations, on peut faire des évacuations. On peut prendre en charge les patients dans des hôpitaux, c'est à la portée et à la charge de l'association. Et nous, ensuite, on retrouve les patients en fin de mission pour voir ce qu'ils sont devenus, et notamment les prises en charge qu'il y a eu à l'hôpital. Et ça m'a bouleversée parce que c'est culturel, c'est de coutume, on ne porte pas plainte dans la famille, contre quelqu'un de sa famille, c'est très tabou, on n'en parle pas, c'est la honte. Et ça m'a vraiment, vraiment bouleversée. Donc oui, dans ces pays-là, toutes les coutumes et les traditions sont à respecter. parce que c'est comme ça. Mais en même temps, on a réellement envie de se battre pour certains. Et voilà. J'ai adressé cette jeune patiente à une sage-femme du village et j'ai été très, très heureuse de pouvoir l'accompagner sur ce parcours-là et je croise les doigts pour elle.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Ça doit être difficile quand on reste. Combien de temps on reste en général dans une nation ?
- Speaker #1
Deux semaines. Moi, j'ai choisi, j'ai pris vraiment le parti de commencer par faire des missions de deux semaines pour ensuite y aller progressivement. pour pas que ce soit trop brutal.
- Speaker #0
Parce que c'est comme quand moi, je sais, c'est pas du tout de l'humain de dire que je suis partie plein de fois en voyage de semaine, et puis un jour j'ai fait vraiment un voyage de 7 semaines. Et c'est pas trop la même chose. Non,
- Speaker #1
c'est pas du tout la même chose. Et surtout,
- Speaker #0
à un moment donné, on est loin de chez nous, et moi, à un moment donné, j'étais au Cambodge, et j'ai senti ce moment où je pouvais basculer dans l'humanitaire. où j'ai vu tellement de misère. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. C'est se confronter à la misère. Voilà,
- Speaker #0
et c'est vraiment une espèce de bascule à un moment donné de te dire, mais comme tu le vois en deux semaines ou quand tu pars quelque part, tu te dis, ah là, vraiment les pauvres, on a vraiment de la chance et tu reviens. Mais quand tu t'es installée et que ça fait plus d'un mois et au bout de six semaines, j'ai vraiment senti ce point de bascule où je me suis dit, mais là, je peux décider de rester là en fait parce que je serai Cette bascule de vie ou de mort, en fait. Et je pense que ça doit être très difficile quand tu fais de l'humanitaire. Et quand tu rentres là-dedans, je pense que tu peux ne faire que ça. Parce qu'en fait, ça te... Oui. Ça te hape,
- Speaker #1
en fait. Exactement, exactement. Moi, j'envisage de faire par la suite des missions plus longues. Mais le jour où je serai prête. Le jour où j'aurai eu la maturité pour pouvoir le faire. Le recul, l'expérience. Et j'ai conscience que pour le moment, c'est pas maintenant. Et c'est OK. Ça arrivera avec le temps.
- Speaker #0
Oui, parce qu'après, c'est toute une part des choses à faire entre notre propre vie et ce qu'on a. et puis euh peut-être prendre la cape de la sauveuse, entre guillemets, et se lancer dans un truc pour sauver. Sauf qu'en fait, c'est sans fin, parce qu'on peut aider certaines personnes, accompagner, mais on ne pourra jamais sauver un pays. Non,
- Speaker #1
parce que tu dois te fier. Il y a certains pays, moi je me souviens, j'avais été marquée par le Sénégal, ils n'aiment pas se soigner avec les médicaments. Mais parce qu'en fait, on ne revient pas systématiquement toutes les semaines. Donc en fait, le jour où ils n'en ont plus, comment est-ce qu'ils font ? Donc c'est un cercle vicieux. Ils aiment beaucoup se soigner avec les plantes. Et moi, Et franchement, je prends vraiment le temps, même au quotidien, de me rendre compte à quel point, ne serait-ce que la menthe poivrée, l'eucalyptus ou le ravine sara peuvent servir dans certaines rhinopharyngites, rhumes. Et ça, j'y prends vraiment, j'y suis à l'écoute. Et dans ces pays-là, on se soigne vraiment avec les plantes et c'est tout à fait respectable. Je pense qu'il faut réellement s'adapter à l'instant où on est. Et c'est pour ça que même je vis en local dans ces pays-là, parce que c'est comme ça qu'on avance. C'est comme ça qu'on apprend.
- Speaker #0
Ça donne trop envie. J'ai envie d'avoir ta vie. Non mais c'est vachement inspirant. Et en tant que comédienne, tu as déjà joué certains rôles. Oui,
- Speaker #1
j'ai accepté à chaque fois des rôles qui me tenaient à cœur. Je prends vraiment le temps de discuter avec le réal ou même le direcast du scénario en question. J'ai accepté de jouer le rôle d'une femme qui était touchée par le cancer du sein et qui avait énormément de difficultés avec le regard des autres. J'ai vraiment eu... Un coup de cœur pour ce scénario qui a eu le deuxième prix du Festival du Chimo féminin à La Réunion. On avait participé et ça m'avait réellement touchée parce que ça a parlé à beaucoup de gens. J'ai accepté de jouer pour Canal Plus Réunion un court-métrage où je jouais le rôle d'une femme malvoyante qui se battait pour le torbal, le sport adapté pour les malvoyants. Et pareil, il y avait vraiment une idée de se battre, un message d'espoir qui m'a tenue à cœur. Donc c'est plein de petites... de petites thème comme ça qui me touche et où je vais me dire, ok, j'ai un message à faire passer, je vais y aller. Voilà.
- Speaker #0
C'est trop pratique pour faire les débats après. C'est genre, non, on n'a pas besoin d'inviter un docteur.
- Speaker #1
Oui, voilà.
- Speaker #0
Et là, tu écris, donc là, c'est vraiment ton rêve. Oui. Tu continues à faire toutes ces casquettes-là et tu écris. Et là, c'est quelque chose, c'est un processus que tu as commencé il y a un petit moment.
- Speaker #1
Exactement. Oui, oui. J'avais commencé moi-même à me mettre dans la réalisation. pour le festival du film au féminin en 2020-2021, ou un peu plus tard, je ne sais plus. Mais où j'avais envie de raconter une histoire, je l'ai appelée le silence des mots, M-A-U-X, mais en parlant également des mots, M-O-T-S, un transgénérationnel en partant d'une grand-mère à une petite fille, sur des sujets parfois tabous, notamment à La Réunion. Je prends l'exemple de La Réunion, je sais que c'est le cas dans beaucoup de pays. sur des violences intrafamiliales. Je sais que ça a beaucoup touché le public. On a eu la mention spéciale du jury. Et quand je l'ai reçu, je me suis dit « Ok, en fait, je vois à quel point je peux toucher les gens, mais des sujets, j'en ai plein à aborder. » Et du coup, ça m'a confortée dans l'idée de continuer là-dedans. J'ai appris par moi-même. J'ai fait les Nikon Film Festival. J'ai fait mon premier cours de 14 minutes qui s'appelle « Pardon en deux mots » . et qui me tenaient à cœur, qui parlaient de l'éducation, du pardon, des liens familiaux. Et tout ça, je vois à quel point ça a touché les gens. On a eu huit prix pour celui-là. Et maintenant, je vois même que j'ai attiré certaines productions, voire certains réalisateurs, pour travailler avec eux sur mes prochains projets.
- Speaker #0
C'est génial. En plus, quand on parle, ça a vraiment un sens. Parce qu'il y a vraiment ce sens, entre guillemets, d'avoir étudié pendant douze ans la médecine, d'être allée faire de l'humanitaire et de vraiment raconter les choses, genre incarner à la fois dans tes personnages. où tu es actrice et dans tes personnages où tu écris et où tu réalises, c'est très incarné. Donc en fait, là, on ne se pose pas la question, on ne se dit pas « Ah, mais la fille, elle essaye de faire plein de trucs, comment ça se fait ? » Je trouve que dans ces parcours pluriels, souvent, c'est très incarné parce que ça met du temps, en fait, aussi. Bien sûr. Ça met du temps, là, de faire une émission pour parler de toutes tes casquettes. Je pense que tu n'en as pas fait beaucoup encore. Tu vois ce que je veux dire ? C'est ça qui est intéressant de pouvoir vraiment se mettre... Est-ce que pour toi, ça a été compliqué de se mettre dans la lumière ?
- Speaker #1
Ça a été très dur. Moi, j'ai vécu un internat qui n'a pas été facile parce que je savais que je faisais beaucoup de choses, que ça pouvait déranger, que les gens d'un point de vue extérieur se disaient « Mais comment est-ce qu'elle peut faire autant de choses et avoir cette lumière en elle ? » Et puis, moi, j'ai eu des réflexions à l'hôpital où on me disait « Mais tu brilles trop, c'est agaçant ! » ou « Ce que tu dégages, c'est chiant ! » Et alors qu'on est juste soi-même, on sait pourquoi on le fait. Et je pense... Et ça, pareil, j'aborderai ce sujet-là dans un de mes thèmes un jour dans lequel j'aimerais écrire. Peu importe la lumière de quelqu'un, je pense qu'il ne faut jamais juger la personne qui est en face de nous. Même si c'est très dur à faire et qu'on le fait tous un peu inconsciemment, on ne connaît pas le parcours de cette personne. Moi, personne ne sait ce par quoi je suis passée pour faire ces études-là, ce qui m'emmène à écrire et à réaliser aujourd'hui. Et je pense que si c'était vraiment à refaire, je ferais tout de la même façon, sincèrement.
- Speaker #0
C'est marrant parce que j'en parlais avec mes coachés la semaine dernière sur les gens lumineux. Et moi, je me rappelle que quand j'étais petite, il y avait la... Je ne sais pas si je dis tout ça, mais j'avais 16 ans et il y avait cette femme que je trouvais extrêmement lumineuse. Et je la trouvais vraiment très lumineuse.
- Speaker #1
Je me disais,
- Speaker #0
c'est incroyable. Je la trouvais particulière par rapport aux autres. Mais en fait, elle avait une histoire de vie qui était assez atroce. Et elle avait perdu un enfant, chose la plus dure qu'on puisse imaginer. Et en fait, elle avait transcendé. Et c'est ce que je racontais à mes coachés. Elle avait transcendé ça. Et donc moi, je pense, ça c'est ma croyance, mais toutes tes croyances, que les gens les plus lumineux, c'est qu'ils ont choisi la lumière au moment où ils auraient pu choisir l'obscurité.
- Speaker #1
Oui, exactement, j'allais y venir. Donc sincèrement, ça ne se juge pas en fait. Et je trouve, moi je me suis pris énormément de réflexions. Et puis en fait, je me suis dit, écoute, écoute cette flamme que tu as en toi, écoute le feu que tu as dans ton bide et va jusqu'au bout. Et je pense que tu es d'autant plus fière, parce que les obstacles que tu as au sein de tes épreuves, ça te motive deux fois plus. À la fin, tu dis, j'ai vraiment trimé, mais ça en valait la peine. Et je n'aurais peut-être pas eu la même satisfaction si je n'avais peut-être pas eu autant de galères.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. En fait, c'est sûr. Puis, je pense que ce n'est même pas tant les galères, c'est aussi vraiment des épreuves, mais c'est surtout aussi, sans que ce soit de l'extérieur, c'est aussi de soi à soi. C'est des choses internes qui se passent.
- Speaker #1
Je pense qu'il y a un vrai travail à faire sur la résiliation, sur la résilience et sur la prise de recul. et ça c'est propre à chacun en fait. Mais ce n'est pas toujours facile. C'est pour ça que je parle vraiment de la santé mentale et de l'idée de prendre soin de soi. Moi, il y a plein de fois où j'aurais pu couler et je me suis relevé et je me suis dit « Ok, non, je n'ai pas envie de donner raison à ces gens-là. Non, là, j'ai envie de m'écouter à l'instant T. » Et j'ai fait en sorte que ça aille mieux, mais ça aurait pu se passer complètement à l'inverse. et c'est pas dit que demain j'ai pas de nouveaux obstacles qui vont me faire très mal mais c'est à moi d'avoir les outils pour avancer et pour m'écouter et je pense que chacun peut le faire.
- Speaker #0
Oui, surtout qu'aujourd'hui, on est beaucoup plus ouvert à tout ce qui est thérapie, tout ce qui est psychologie. Il y a beaucoup de manières différentes. Il y a le travail du corps et aussi, on peut travailler avec des coachs. On peut travailler vraiment. Il y a un panel. Il y a 15 ans, c'était quand même plus compliqué.
- Speaker #1
Exactement. Les gens sont de plus en plus ouverts. Moi-même, en tant que médecin, pour recommander certaines psychothérapies à certains patients, j'ai été testée à l'hôpital. J'avais fait un stage en addictologie et j'avais demandé Merci. à suivre les psychologues, à assister à certaines séances de TCC pour savoir comment est-ce qu'on pouvait se sentir et pour savoir si je pouvais le recommander par la suite. Et je trouve ça primordial à l'heure actuelle, même utile et vraiment nécessaire pour pouvoir donner des conseils par la suite aux gens qui nous entourent, même si on n'a pas les secrets pour tout.
- Speaker #0
Ça, c'est sûr. Mais par contre, il me semble qu'il y a une nouvelle loi qui est passée il n'y a pas si longtemps. Si on peut venir te voir, par exemple, en tant que spécialiste généraliste. Il se dit, j'aimerais bien aller voir un psychologue ou un thérapeute. Alors, comment ça se passe ? Je n'ai pas trop d'argent. Alors,
- Speaker #1
qu'est-ce que je peux faire ? Moi, je trouve ça très important. Je prends le temps à chaque fois. Là, vraiment, je lance un clin d'œil peut-être aux patients qui m'écouteront parce que je prends le temps vraiment d'en parler à chaque fois. Mon soutien psy, c'est vraiment un dispositif mis en place pour le gouvernement, pour ceux qui n'ont pas forcément les moyens d'aller chez un psychologue parce que quand même, une séance chez un psychologue peut coûter cher pour certaines personnes et ça se respecte. Et avec mon soutien psy, on remplit en tant que médecin Deux cadres sur une feuille qu'on vous remet, où en fait, on met le motif d'adressage vers un psychologue, le retentissement sur votre vie professionnelle et personnelle. Et ensuite, ça vous permet d'avoir huit séances remboursées par l'assurance maladie. Attention ! Ce soutien psy ne s'adresse pas à tous les psychologues, mais à certains qui l'appliquent uniquement sur une liste que vous pouvez trouver sur internet, mon soutienpsy.gouv.
- Speaker #0
Génial, et par rapport aux revenus, il faut avoir des revenus à peu près...
- Speaker #1
Non, sincèrement, ce n'est pas une question de revenus, c'est vraiment selon le motif de l'adressage du médecin. Et moi, je l'ai appliqué pour même des syndromes d'anxiété, autant que des syndromes un peu plus... on va dire conséquents ou un peu plus forts chez certains patients. Attention, un psychologue n'est pas un psychiatre. C'est deux choses complètement différentes. Donc, on peut faire les deux. Moi, souvent même, je recommande les deux parce que c'est deux pratiques qui vont ensemble mais qui ne se substituent pas l'une à l'autre. Donc, vigilance là-dessus. Et on peut tout à fait avoir cet accès-là au soutien psy. Et c'est vraiment une chance. C'est vraiment un cadeau. Moi, le peu de patients qui sont revenus me voir en me disant... ça me sauve dans mon quotidien, ça m'a permis de me dire, ok, ça m'a coûté un papier et ça m'a pris deux minutes et ça peut peut-être aider. Après, le problème, bien sûr, c'est le temps d'attente, mais ça, c'est devenu comme ça pour tellement... Ne serait-ce même d'aller voir un médecin, donc il faut être patient. C'est plus dur, c'est plus dur de prendre ce mal en patience.
- Speaker #0
Oui, mais en général, quand on prend un rendez-vous psy, oui, on peut attendre longtemps, mais par contre, le soutien psy, ça se débloque assez rapidement.
- Speaker #1
Ça dépend. Ça dépend des communes. Justement, il faut se déplacer. Moi, je dis aux patients, déplacez-vous, quitte à peut-être mettre du temps dans les transports, mais au moins, vous prenez le temps de prendre soin de vous et de votre santé mentale.
- Speaker #0
Et est-ce que la différence entre un psychologue et un psychiatre, est-ce que tu peux nous la expliquer ?
- Speaker #1
C'est hyper dépendant de l'intensité du syndrome. qui parfois va être léger, parfois va être sévère. Je pense qu'il y a le côté médecine, médical, qu'on va sentir chez un psychiatre, qu'on ne va pas forcément ressentir chez un psychologue. Le psychologue va nous aider à parler ou à aborder des choses qu'un psychiatre ne va pas faire, et inversement. Je pense que c'est totalement différent. Ça dépend vraiment de la pathologie en question.
- Speaker #0
Non mais c'est intéressant parce que souvent des gens ils ne savent pas trop en fait. Non,
- Speaker #1
ils savent pas trop. En général c'est nous qui orientons et même moi ça m'arrive souvent de prescrire les deux. Parce que je trouve que ça va ensemble en fait. Ça ne se substitue pas.
- Speaker #0
Ouais ça je trouve ça hyper intéressant.
- Speaker #1
Mais je précise vraiment qu'un psychiatre est un médecin. Donc a des connaissances en termes de médicaments et de prise en charge qu'un psychologue n'aura pas forcément.
- Speaker #0
Et toi, tu peux prescrire des antidépresseurs, par exemple ?
- Speaker #1
Moi, je ne le fais pas parce que je considère que ce n'est pas ma spécialité. On débrouille tout le bilan pré-prescription, c'est-à-dire les prises de sang, parce qu'il faut faire attention quand on prescrit un antidépresseur au bilan hépatique, à la thyroïde. Donc, tout ça, c'est nous qui le faisons. Et ensuite, c'est le psychiatre que je considère vraiment… C'est sa spécialité, ça se respecte, en fait. Donc, il le fait lui-même. Et surtout, il faut faire une réévaluation à quatre semaines. Il y a une quinzaine de jours avant que ça fasse effet. Il faut qu'il y ait un suivi. Il faut faire attention aux effets rebonds. Il y a vraiment une prise en charge. Puis ça dépend s'il y a des idées suicidaires, s'il y a nécessité d'hospitalisation, les antécédents, l'entourage. Il y a énormément de facteurs à prendre en compte. Souvent, j'adresse au psychiatre directement. Super !
- Speaker #0
On a trop envie d'avoir Farah comme médecin. Je vais changer de médecin. Je suis une médecin-physique. Je peux aller voir Farah. Et sinon, les projets, on se remonte sur des projets de réalisation et d'écriture. tu peux nous en dire un petit peu plus ?
- Speaker #1
alors je suis très bien entourée d'ailleurs je voudrais remercier vraiment les gens qui m'accompagnent parce que j'ai vraiment j'ai de la chance j'ai vraiment les bonnes personnes au bon moment avec des âmes pures et qui me parlent et ça je pense qu'on réalise pas c'est la chance qu'on a parfois et je suis accompagnée par du coup plusieurs scénaristes différents sur différents projets on a écrit moi j'ai été derrière après l'écriture donc je dirais plutôt la scénariste a écrit un court métrage Merci. pour moi qui s'appelle le rêve de Tia, qui est une jeune mauricienne qui a été confrontée aux difficultés à la fois personnelles, sociales, familiales, de sa place en tant que femme mauricienne et qui avait qu'un seul rêve, c'était d'être pilote d'avion. J'ai vraiment pris le parti de parler de ça parce que moi-même, j'avais commencé certains cours du LM, c'était mon rêve de gosse. Bon, j'ai pas été jusqu'au bout mais ça n'a peut-être pas dit que c'est fini. Et cette Tia, il va lui arriver plein de difficultés, mais elle va toujours avoir l'idée de se battre jusqu'au bout pour devenir pilote. Et ensuite, je vous laisserai voir le film pour que vous vous fassiez votre idée et pour voir à quel point certains combats peuvent mener à certains rêves. Là, tu réalises ? Je réalise, oui. Tu ne joues pas dedans ? Non, je réalise et ça me tient réellement à cœur. Je pense qu'on ne parle pas assez des femmes mauriciennes réalisatrices. J'en ai eu un exemple dans le documentaire, j'en ai très peu dans la fiction. Il y a beaucoup d'auteurs mauriciennes avec qui j'aimerais travailler. D'ailleurs, je vais même aller faire le festival du film à Mauricie, il a bien lieu cette année, parce que je trouve que c'est une chance de pouvoir s'allier avec les femmes de mon pays, sur différents sujets, sur différents projets, et que je serais trop fière que les gens le voient et le perçoivent, et voient nos projets et l'essence même de nos projets, ce qu'on a envie de raconter.
- Speaker #0
Et justement, tu me donnes envie de parler de l'actualité, puisque tu as une petite actualité en ce moment, par rapport à tes origines et par rapport en tant que femme, si tu as un message à faire passer ou qu'est-ce que tu as à dire sur les choses, toi, aujourd'hui ?
- Speaker #1
Ça me touche parce que je sais qu'il y a beaucoup de femmes que je connaisse qui vont se reconnaître dans ce podcast si jamais elles l'écoutent, qui n'ont pas forcément eu la force de se battre comme moi je l'ai eu, qui se sont confrontées vraiment à certains préjugés de la société dans laquelle on a grandi ensemble. Je sais que ça a mis un frein à la vie de rêve qu'elles imaginaient. Je sais qu'elles n'ont pas forcément choisi leur avenir. Elles ont toute mon empathie, mais vraiment, moi, ce que je décris à travers les films, et je l'ai fait vraiment pour ça, c'est l'idée et l'envie de se battre parce qu'on peut avoir une vie, mais de rêve, mais vraiment de rêve dans tous les sens du terme. et je pense que quand on l'a eu et quand on a eu vraiment cet accomplissement de soi et encore moi j'ai à peine 30 ans donc je sais qu'il y a plein de choses que j'ai pas vécues je pense qu'on peut juste être source d'inspiration pour les plus jeunes qui nous écoutent et se dire que c'est possible, c'est très dur. Vraiment, ce n'est pas simple. L'image de la femme, que ce soit à Maurice, que ce soit en Iran, c'est très, très, très dur et très compliqué, mais que ça nécessite beaucoup de combats internes. Et je sais qu'on n'est pas réellement aidé par les facteurs extérieurs, mais parfois, quand on va jusqu'au bout de ses propres combats, on aboutit à réellement quelque chose de beau. Et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui avec toi en interview et que je pose les mots dessus. parce que ça en vaut la peine.
- Speaker #0
Et du coup, tu as d'autres projets aussi ?
- Speaker #1
Oui, exactement. On est sur une série avec un producteur pour l'appel à Projet Canal Plus Réunion, où en fait, on va mettre en lumière à travers une fiction les différentes cultures et traditions médicinales de la Réunion. Et ça me tenait à cœur de le faire parce que s'adapter à certaines coutumes qui peuvent parfois paraître étranges pour certains et qui parfois sont réellement vitales et nécessaires au quotidien de certaines personnes, je trouvais ça intéressant. de pouvoir en discuter en étant très ouvert sur les sujets et de respecter les traditions de certains peuples à La Réunion. Donc, on l'a fait sur six épisodes que j'espère pouvoir vous présenter bientôt.
- Speaker #0
Génial. Et ça aussi, tu vas le réaliser.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et enfin,
- Speaker #1
un moyen-métrage qu'on a écrit. Celui-là est un peu plus différent des autres parce qu'on n'a pas l'habitude de voir des moyens-métrages. Mais on n'avait pas envie d'en faire un cours et non plus un lot. Et on réécrit, en fait, on écrit une histoire sur une jeune femme qui sort de prison, donc qui doit se confronter à la dure réalité, tant à la fois personnelle, familiale, professionnelle. Et cette jeune femme avait une fille qu'elle n'a pas vue parce qu'elle était en prison et le combat de sa sortie va être de retrouver sa fille. et toutes les difficultés qui vont... qui vont à la BAC.
- Speaker #0
Il n'y a pas trop de médecine du côté de celui-là ?
- Speaker #1
Si, bien sûr. J'ai abordé le syndrome d'alcoolisation foetale, dont on ne parle pas assez, parce que c'est un moyen métrage qui se passera à La Réunion.
- Speaker #0
Tu peux me récapituler, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Le syndrome d'alcoolisation foetale, ça touche énormément de personnes. C'est des femmes qui vont boire pendant les grossesses pour des raisons X. Et moi, j'ai abordé le thème des violences conjugales. et qui va toucher malheureusement certains nouveau-nés avec différentes conséquences, notamment des développements psychomoteurs difficiles et retardés, des retards mentaux, des troubles du comportement et différentes conséquences sur le plan du corps que j'aborde dans ce moyen-métrage.
- Speaker #0
Ah, je me disais aussi !
- Speaker #1
Voilà les différents projets !
- Speaker #0
C'était une super interview, j'ai adoré ! Merci. Merci de ta belle énergie et le salut. C'était vraiment très agréable. Ça nous fait commencer l'année avec vraiment des bonnes résolutions, je pense. Cette envie de... Moi, je vous dis, allez-y cette année, vous allez briller le plus possible et ne pas se limiter surtout et faire vraiment suivre vos rêves. Allez-y. Alors, tu veux rajouter un petit mot de la fin ?
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Certains rêves peuvent devenir réalité. Alors, écoutez-vous, écoutez cette flamme que vous avez en vous et ne lâchez jamais.
- Speaker #0
Bon bah franchement, moi cette année, je pense que ça va... ça va être des potes cette année scolaire 2025-2026 on est parti en tout cas merci Farah c'était absolument trop chouette de t'avoir et puis on te réinvitera peut-être pour parler de tous ces films qui seront sortis avec grand plaisir bon et moi je vous dis à la semaine prochaine flamme
- Speaker #1
des années 80 le podcast qui allume la femme