Speaker #0Salut à toi et bienvenue dans Fondation. Fin septembre, c'était les Journées européennes du patrimoine. A cette occasion, ont été organisées la toute première édition des Journées de l'architecture luxembourgeoise. Un événement produit par le Luxembourg Center of Architecture, autrement dit le LUCA, l'Ordre des architectes et l'Institut national pour le patrimoine architectural. L'objectif de ces journées est de découvrir et célébrer l'architecture et l'environnement bâti. sous toutes ses formes grâce à des visites, des portes ouvertes de bureaux et aussi des événements. Cette première édition, elle était placée sous le thème « Travailler avec l'existant et construire durable » . Autrement dit, comment valoriser le cadre bâti, optimiser les ressources déjà présentes et inventer des espaces de vie plus respectueux de l'environnement. J'ai donc profité de cette occasion pour proposer une expérience un peu singulière, ce que j'ai appelé un confessionnal d'architecture. Mon idée ? c'était de créer un espace pour donner la parole à toutes et tous, enfants, habitants, curieux, mais aussi professionnels, autour d'une succession de questions qui tournent autour du sujet essentiel, comment imaginer des lieux et des villes plus respectueux de l'environnement. Donc pendant plusieurs jours, au Lucas, des voix se sont succédées dans la cabine, prêtées par l'occasion par Étienne Duval de YoStudio. Encore merci Étienne ! Dans cet épisode, je vous présente donc ces différents témoignages regroupés selon les questions que j'ai posées. Ensuite, nous tenterons de voir ce qu'ils révèlent de nos aspirations collectives. À tes yeux, qu'est-ce qu'un bâtiment durable ? Un bâtiment durable, comme son nom l'indique, il est conçu, puis fabriqué pour durer, quel que soit son usage, je dirais, parce qu'on peut durer aussi. dans le sens où le bâtiment peut changer d'usage, peut avoir de nouvelles fonctions, un nouveau rôle à jouer. Puis évidemment, après, il doit être conçu et construit avec des matériaux qui sont vertueux, qui n'ont pas trop d'impact sur l'environnement, que ce soit sur l'environnement duquel les matières premières ont été issues. Et puis après, lors de la transformation, des mêmes matériaux, leur acheminement. donc c'est un tout, c'est quelque chose de global c'est assez énorme je pense si on veut prendre vraiment tout en compte un bâtiment qu'on n'a pas besoin de rénover dans un laps de temps trop court, un bâtiment qui protégera l'environnement et qui permettra de préserver nos ressources je pense qu'on est un peu à entrer dans une société qui est pour la construction comme pour le reste c'est à dire consommer de plus en plus gaspiller énormément utiliser énormément de de matières premières et de ressources, alors que ce n'est pas utile. Un bâtiment durable, pour moi, ça veut dire un bâtiment qui déjà s'intègre dans l'environnement. Donc il y a un aspect visuel, mais il y a aussi le footprint. Donc c'est un bâtiment qui ne consomme pas beaucoup d'énergie, qui est neutre de manière climatique. Un bâtiment qui est construit à partir de matériaux durables, avec des éléments comme des ruches d'abeilles sur le toit, des éléments qui permettent aux environnements dans lesquels le bâtiment se trouve toujours d'agarder leur espace de vie. Un bâtiment durable, c'est un bâtiment à mon avis qui correspond aux exigences des occupants, Donc ils font un peu compte de la manière dont ils font les choses. dont on vit pour ce moment-là. Et donc, il subsistera au moins quelques générations. Pas des trucs en asbest qu'il faut arracher 25 ans après qu'on les a construits. Pour moi, un bâtiment durable, c'est déjà un bâtiment qui a des matériaux respectueux pour l'environnement. Et si ce n'est pas le cas, du coup, peut-être avoir une maison légaux. Donc, une maison qui peut être construite. démoni et peut-être reconstruit. Je sais, je crois. Je crois que c'est un bâtiment qui, sur le bâtiment, c'est des forêts. C'est bien pour la nature et pour nous aussi. Pour moi, c'est comme le recyclage, utiliser les matériaux que nous avons dans la terre pour reconstruire ce que nous avons. Nous essayons de ne pas utiliser les matériaux nouveaux pour construire des choses nouvelles. Oui, c'est pareil. Construire avec ce qui existe implique les ressources existantes. Donc, en utilisant de manière plus créative les ressources que nous avons. Oui, je sais que ce n'est pas toujours possible, mais j'assume que c'est impliqué par le mot « existant » . Le développement durable suit les matériaux qui existent déjà et avec ce type de focus, essayer de le garder le plus longtemps possible et de le réparer aussi. C'est pour moi comme penser dans ce sens de la durabilité. Nous avons beaucoup et nous devons nous en prendre soin de cela parce que si nous ne le faisons pas, Vous savez, c'est pour cette raison que nous avons une taille différente dans le monde, que nous avons déjà construit des bâtiments du passé. Et oui, je pense que nous avons beaucoup à faire. Dans ses réponses, la durabilité prend plusieurs formes. Pour certains, c'est une question de matériaux, d'énergie ou d'impact environnemental. Pour d'autres, c'est la capacité du bâtiment à évoluer. Adurer ou créer du lien. Derrière tous ces mots, on sent une même envie. Construire autrement en respectant ce qui existe déjà. Y a-t-il assez de bâtiments ou espaces durables dans ta ville actuellement ? Non, nous habitons un petit village à l'ouest du pays. Je pense qu'il n'y a pas assez de ces bâtiments. On constate surtout aussi au niveau des jardins où il n'y a quand même encore pas beaucoup de diversité. On a l'impression aussi souvent que les gens optent pour les solutions les plus faciles qui font le moins de travail. Surtout au niveau des jardins, on voit quand même qu'il y a encore beaucoup d'espaces qui ne sont pas naturels. naturel, les maisons... aussi sont souvent toutes les mêmes. Je pense qu'il manque encore un peu d'innovation et de créativité pour les rendre plus durables. J'aurais tendance à être un petit peu pessimiste. Il y a beaucoup de bâtiments qui sont emblématiques, voire iconiques. Je ne sais pas, je me dis que dans l'avenir, est-ce que dans 20 ans, on les regardera encore avec un œil un peu émerveillé, en disant « Oh, quelle prouesse technique, c'est magnifique, c'est formidable » . J'ai un peu peur que dans un certain temps, on se dise « Bon » . Qu'est-ce qu'on va faire de ce truc ? Parce que ça a été conçu dans un but ultra précis. On ne peut pas forcément les réaménager, les modifier, les faire évoluer. Ce n'est pas que ça n'existe pas, mais ça ne saute pas aux yeux. Après, voilà, l'impossible nul n'est tenu. Je pense qu'en Europe, il y a plus d'emphases sur l'écologie, comparé aux États-Unis et la Chine, par exemple. Moi, je n'en vois pas très souvent parce que là où j'habite, il n'y a pas beaucoup de bâtiments. Je pense qu'il y a quand même beaucoup qui a été fait à l'échelle du Luxembourg pour rendre la ville plus respectueuse dans l'environnement, en tout cas mieux intégrée, notamment un peu le concept de la ville éponge. Beaucoup dressent un constat lucide. La ville durable est encore loin. On reconnaît des efforts, quelques projets exemplaires, mais encore trop isolés. Les participants expriment une sorte de frustration, celle d'un urbanisme qui avance vite, parfois sans vision. Alors que les ressources et les idées, elles, sont bien là. Si tu pouvais changer une chose dans ta ville pour la rendre plus respectueuse de l'environnement, qu'est-ce que ce serait ? Je pense que je continuerais à enlever les voitures de la ville, pour inciter de plus en plus les gens à la parcourir, pas forcément à pied, parce que la ville est quand même un peu grande. pour rejoindre les limites extrêmes, ce n'est pas évident. Mais convaincre tous les gens qui la pratiquent systématiquement dans leur véhicule, il y a plein de solutions qui existent. Les transports en commun, ce n'est pas mal du tout. Et je pense qu'à partir de là, les gens ont un autre regard sur la ville. Des toitures vertes et peut-être des panneaux solaires ou ce genre de trucs pour commencer, pour déjà faire un commencement, on va dire. Il faut créer des endroits conviviales où les gens... peuvent se rassembler et peuvent avoir plaisir de la vie. Donc plus de place avec du verre. Davantage réutiliser l'existant, ne pas détruire pour reconstruire. Je pense que personnellement, je rajouterais davantage d'espaces communs où la population, les gens, les citoyens pourraient se rencontrer davantage. Je pense que dans... Notre monde où le changement climatique est vraiment un problème, où les températures grimpent de plus en plus, il y a vraiment le risque où l'isolement des gens devient un risque, vraiment un risque pour la santé. S'il y a des villes qui ont beaucoup d'infrastructures et d'espaces où vraiment les gens peuvent se rencontrer, peuvent nouer des relations, faire connaissance, Alors ? Je pense que ce risque de l'isolation est effectivement isolation qui peut conduire à la mort de personnes âgées, de personnes vulnérables et un peu diminuer. chercher davantage à recycler les matériaux. C'est vraiment réutiliser l'existant, réaménager. Un bâtiment qui avait une utilisation, lui en donner une autre. Évidemment, informer aussi, informer et instruire les gens, faire passer l'information, parce que je pense qu'on manque aussi énormément d'informations sur le sujet. Tout ce qui est récupération des eaux, par exemple, de pluie, pour la réutilisation des cultures sur des toitures ou même dans les sanitaires. ou le nettoyage des façades, c'est une bonne démarche. Peut-être que ça pourrait être généralisé à plus grande échelle avec des bassins géants, disons nationaux ou communaux, qui pourraient être réutilisés pour des installations sanitaires indépendantes pour chaque domicile. Ce serait un des gros travaux, mais potentiellement, à la clé, beaucoup de gains écologiques. On peut bien sûr être plus créatif et essayer de le faire mieux, et le faire plus efficacement. C'est les défis du futur. Oui, j'y suis d'accord. Je pense que l'Europe emphasise plus l'importance des espaces verts et de ne pas s'accrocher à la nature. Je viens de l'UK et, en arrière, on a ce qu'on appelle les « green belts » dans les villes. Et les « green belts » signifient que vous ne pouvez pas aller au-delà d'un certain point. Donc, je pense que, dans ce sens... l'Europe, l'Union Européenne et tous ces espaces sont beaucoup plus conscients de l'importance de ne pas encrocher sur d'autres espaces. Bien, de mon point de vue, les gens doivent savoir. Et en fait, c'est ce que j'ai de mon studio, c'est ce que je sais, c'est que les gens ne sont vraiment pas conscients de ce qu'ils peuvent faire, ce qu'ils doivent faire, comment protéger l'architecture du territoire. Ce que les gens veulent, c'est une ville plus vivante, plus verte et plus respirable. Moins de voitures, plus d'arbres, plus d'espaces partagés. Derrière la diversité des réponses, une même aspiration. Remettre la nature et l'humain au cœur de la ville. Est-ce que tu te sens concerné par les décisions prises autour du cadre bâti ? Sinon, que souhaiterais-tu voir changer ? Je pense que malheureusement, ce n'est pas une priorité pour les gens, car aujourd'hui, on devient un peu tous égoïstes. Et encore une fois, dans tous les domaines, au-delà de l'architecture, on pense d'abord à son bien-être, à son confort personnel, au détriment finalement de l'intérêt général. Donc je pense qu'en sensibilisant et en informant, on pourrait davantage impliquer les gens. Je pense que beaucoup de gens ne savent pas non plus tout ce qu'il est capable de faire. Il faut faire prendre conscience aux gens qu'on n'a qu'une planète et qu'il y a plein de choses à faire et que chacun doit apporter sa contribution. Il pourrait y avoir peut-être un petit peu plus de concertation citoyenne, vraiment dans les premières phases des différents projets, pour que les gens puissent s'investir réellement. Parce que je pense que souvent, on y est. peu mis devant le fait accompli. C'est vrai qu'après, parfois, on essaye d'ajuster le tir. On va le faire, mais on va peut-être essayer de faire un petit peu plus comme ci, ou un petit peu plus comme ça, pour que les gens puissent s'approprier leur environnement. Comme ça, juste en tant qu'individu lambda, j'ai l'impression que c'est plutôt du top-down. Se réunir, constituer des groupes de réflexion, des groupes d'action. Après la réflexion, c'est bien gentil, il ne faut pas s'arrêter là. À partir du moment où il y a un groupe qui est constitué, je pense que Quel que soit le processus, plus ou moins démocratique ou non, on a nécessairement plus de poids. C'est là qu'on peut faire peser les choses. Non, à l'heure actuelle, non. Je sais qu'il y a quand même de plus en plus de volonté, je dirais, de co-construire aussi avec les citoyens, via des ateliers, via des workshops, via tous ces outils de co-construction. Mais pour le moment, je ne vois pas de créneau ou de moyens pour m'investir, effectivement. Merci. Je pense qu'il faudrait peut-être encore plus de sensibilisation, plus d'informations, aussi pas de manière top-down, genre voilà, il faut maintenant faire comme ça, il ne faut pas faire comme ça. Donc, il faudrait vraiment essayer de mettre en relation les différents acteurs sur le terrain. Je pense effectivement, c'est au niveau déjà des communes, je pense que ce serait bien de commencer. Parce que là, c'est souvent local, c'est un cadre plus restreint, les gens se connaissent éventuellement. Alors là, j'avoue que non, que même en tant qu'architecte et travaillant ici, je n'ai pas l'impression que la population ou que l'humain est intégré dans ces décisions. Non. Peut-être s'adresser plus au public en général, de faire peut-être des sondages. Voilà, intégrer en fait un peu plus, le faire plus accessible, on va dire, parce que ça reste des thèmes dont les gens peut-être ont peur, où ils se disent « oh, mais je n'ai pas du tout l'intelligence, on va dire, ou les connaissances pour faire ça » . Donc peut-être se rapprocher un petit peu du public en général et leur expliquer aussi. Disons plutôt que j'essaie d'exprimer mon opinion dans la commune où j'habite. Non, je pense que le grand public, il regarde, il écoute ce qu'il dit à son banquier et c'est ce qui le concerne d'un premier lieu. Mais voilà, c'est un peu triste d'ailleurs, mais je pense que c'est un peu la réalité de l'architecture actuelle. C'est la crise du logement qu'on connaît tous et c'est un peu ce qui guide, je pense, Monsieur Tout-le-Monde en termes d'architecture. C'est une bonne question. Je pense que je vis en Allemagne, donc je pense que en Allemagne, je ne sais pas, je ne pense pas que les partis vertes en font assez pour ça. et je ne pense pas qu'il faut... Ce n'est pas politique, ce serait un effort commun de tous les membres. Je pense que nous pourrions faire mieux, mais je vois les efforts. Je pense qu'il faut au moins entendre plus de gens, plus d'idées, peut-être même un effort universitaire pour construire un espace pour l'énergie verte, pour les scientifiques ? évoluer en rééduisant avec des matériaux existants, je pense que ça serait intéressant. Mais oui, je pense que nous pouvons définitivement améliorer. Oui, je pense le même. Il y a tellement d'énergie renouvelable qui peut être utilisée, tu sais, juste pour la maison. Je veux dire, par exemple, j'ai des amis qui ont un projet en République tchèque sur des projets où vous avez des chambres entières avec de l'énergie renouvelable. Et ils peuvent construire des chambres entières en utilisant, tu sais, l'énergie solaire et l'énergie d'air. complètement durables ? Absolument pas. Les gens ne sont absolument pas conscients de ce que nous faisons, de ce que nous planifions de faire. D'un point de vue de ma perspective, ils ne sont pas si impliqués dans ce processus. C'est pourquoi ce genre d'informations que vous partagez et que vous dites en l'air, fait de la chose plus brillante le sujet que nous devons vraiment étudier. Je veux encore changer les forêts, les bâtiments, et ça tout, oui. La plupart des voix expriment une forme d'impuissance. Beaucoup se sentent concernés, mais rarement écoutés. Ce qu'il manque, c'est la transparence, la pédagogie, la place donnée au dialogue. Les gens veulent comprendre, être informés, participer, pas seulement subir les décisions. Quel rôle les habitants pourraient avoir pour participer aux transformations durables de la ville ? Le but reste quand même encore un compromis, mais au moins arriver à quelque chose de plus cohérent, de plus durable, de plus pérenne, et de plus vivable et agréable pour tous les gens qui pratiquent l'environnement urbain. Je pense qu'il faut s'intéresser à tout ce qui existe. Donc à mon avis, il faut vraiment construire en bas, impliquer vraiment les gens de manière active. La communication avec les communes, parce que je pense, à mon avis, les communes sont vraiment un intermédiaire entre le ministère, on va dire, et la population. Donc, peut-être faire plus des appels ou des ateliers ou des conférences, oui, de se rapprocher, en fait. Je pense au festival, du coup, qui aura bientôt, où, en fait, il y a une carte participative qui va être faite, où les gens, les enfants, les adultes, en fait, vont pouvoir... contribuer au développement de leur ville. Peut-être que ça serait intéressant pour chaque commune de faire ce genre d'atelier, peut-être. Donc, de vraiment approcher plus le public, pas avoir peur de demander les avis aussi aux non-professionnels. De pas essayer de trouver des solutions, en fait, qu'avec les professionnels et entre eux, mais aussi vraiment intégrer, en fait, les opinions de la population. Je pense que pour avoir un avenir plus respectueux, que ce soit ça. Après, pas la solution de tout, mais Ça peut être un bon chemin, je pense. Eh bien, grâce au Lucas, par exemple. Je pense qu'une institution comme la nôtre, c'est le bon exemple pour essayer de faire se rencontrer les professionnels de la construction, de l'urbanisme, le grand public, les architectes, afin de présenter des projets, montrer ce qu'on peut faire, sensibiliser. Il doit y être un point de rencontre, un point d'échange pour faire découvrir et partager toutes ces idées novatrices dans le domaine. Peut-être qu'effectivement, c'est la démarche de Lucas de rendre accessible l'architecture au grand public, en la vulgarisant ou en attaquant ou en démystifiant certains domaines qui peuvent paraître abstraits parfois. Ça permet justement aux gens de s'approprier un peu cette thématique et de se familiariser avec ce sujet. Encore une fois, il y a quand même beaucoup d'initiatives qui sont prises et qui fonctionnent, notamment des séances publiques d'information et d'échanges qui sont... organisés, donc c'est une bonne chose, je pense. Après, il y a des systèmes peut-être plus collaboratifs où les gens sont peut-être plus intégrés dans les projets. Moi, je ne pense pas qu'on pourrait motiver beaucoup de gens qui pourraient changer parce que de toute façon, il faudrait se mettre ensemble, il faudrait créer une association ou je ne sais pas quoi. Et là, je pense que j'aurais des problèmes pour rassembler tous les gens nécessaires pour avoir une opinion publique qui est écoutée par les politiciens. Je m'entraîne, mon studio fait des projets d'architecture et de produits qui suivent les règles de la gestion de la durabilité. Et parce que de ça, je fais mon travail de partager mon connaissance, surtout en premier, pour leur donner des conseils et qu'ils seront beaucoup plus curieux de ce qu'il s'agit. Et ça, on peut le faire en équipe ou plus fort pour plus de gens. Donc, on devrait faire de plus en plus de réunions comme celle-ci, ici à Lucca. Ce qu'il faut, c'est leur offrir un cadre pour les exprimer et la confiance pour croire qu'ils peuvent agir. Que souhaiterais-tu dire ou proposer aux professionnels de l'architecture, voire les politiques, pour que les constructions de demain soient plus respectueuses de l'environnement et plus proches des habitants ? Non, je n'ose pas parce que je ne connais pas assez bien la matière. Là, je fais confiance aux spécialistes et j'espère qu'il y a des spécialistes qui prennent aussi en considération. Les vues des gens, donc un peu la mentalité des gens, les besoins des gens. Il faut ouvrir un petit peu les yeux sur les initiatives qu'on peut voir pas forcément très loin de chez soi. Il y a des choses qui existent ici, il y a des choses qui existent dans les pays juste à côté. On a quand même la chance d'avoir pas mal de frontières avec d'autres pays. Essayer de prendre ce qui est original, intéressant, vertueux. pas très loin de chez nous et puis essayer de le transposer ici. Donc je pense qu'il faudrait qu'ils soient peut-être un peu plus curieux des fois. Il faut que des institutions comme la nôtre et comme d'autres organisent rencontres, forums, workshops même avec participation du public qui partagent leurs visions, leurs idées. Voir des choses de plus grande ampleur comme House Europe, afin de mobiliser et de faire remonter ça au niveau politique. Parce que je pense que de toute façon, c'est quand même toujours le politique qui va décider et qui va permettre qu'on va faire ou ne pas faire telle ou telle chose. Pour mon humble expérience, je pense que du côté des architectes urbanistes, il y a une nouvelle génération qui arrive. et qui, je pense, elle est beaucoup plus sensible à toutes ces questions de réutilisation, de rénovation, de préservation, sans critiquer évidemment le travail d'illustres anciens architectes, mais où à l'époque on ne regardait pas le béton de la même manière. Après, les politiques, sans rentrer dans des considérations, il y a énormément de lobby aujourd'hui aussi derrière, industriel. Donc effectivement, je pense qu'il va falloir beaucoup d'énergie et d'initiatives pour mobiliser la... La population est pour tenter de les faire un peu plier et faire changer les choses. Pour juste faire une parenthèse, il me semble quand même très important aussi qu'il y a cette volonté au niveau du gouvernement déjà de faire plus dans ce domaine. Je pense que ce serait une très bonne idée effectivement de créer de nouveau cet échange et de créer en fait un réseau dans ce domaine éventuellement. Ils sensibilisent. Je pense que souvent, c'est aussi faute de connaissances de ce qui existe. C'est un peu plus communautaire peut-être, avec une sorte de co-living, pas commercial, mais une co-living sur la durée où des familles, des ensembles de familles peuvent se mettre ensemble et décider ensemble d'un lieu de vie et pas comme si c'était une maison individuelle par exemple. Ça pourrait être une manière justement de... de rapprocher les gens de l'architecture, de les rendre un peu plus décideurs des lieux où ils veulent vivre, et moins, je ne vais pas dire victimes, mais moins dépendants de choix qu'ils n'ont pas. Comme vous le savez, nous pouvons utiliser des possibilités régulières, comme la radio ou la télévision, qui montrent, d'habitude, toutes les informations qui sont assez importantes, et ils disent aussi beaucoup sur les choses écologiques, et ainsi de suite, So they will be... Et ils sont bien sûr intéressés par ce matériau. Mais nous devons juste être liés beaucoup plus. Et puis, vous savez, je pense que faire des exhibitions pendant les routes de la ville, comme avoir des murals avec des choses cool, comme le design graphique. Et grâce à ça, nous pouvons montrer que nous pouvons demander plus d'informations sur la stabilité des bâtiments. Merci. En tant que chercheur, je dirais que si vous voulez avoir un emphasis sur quelque chose, vous devez vous incentiviser, vous devez donner de l'argent, vous devez avoir des grâces, vous devez dire aux gens que si vous êtes un nouveau ingénieur et que vous voulez faire de la recherche ou que vous voulez construire des choses, évidemment vous n'avez pas le money pour le faire ou vous n'avez pas l'infrastructure pour le faire, donc le gouvernement ou même l'Europe en tant que collectif. On pourrait venir et dire qu'on a du fonds pour ça, venir et appliquer et faire que les gens soient conscients que c'est une possibilité. Je pense qu'il y a quelque chose en Europe, mais ce n'est pas dans la sphère publique. Je ne le vois pas partout. Je pense que l'awareness et le fonds sont les deux choses plus évidentes qui doivent être améliorées. Je pense qu'il doit s'agir du fonds et de la politique du gouvernement. Parce que c'est tout bon et dandy pour l'architecte ou l'ingénieur. Ils veulent construire ces maisons, mais s'ils n'ont pas les ressources, le pouvoir ou l'autorisation, ils ne pourront pas le faire. En même temps qu'ils ont des idées créatives, des espaces et des choses. Je pense que c'est aussi une responsabilité sociale corporate. Parce que si vous regardez le monde corporate, beaucoup de bâtiments qu'ils construisent aujourd'hui, avec leurs architectes et leurs ingénieurs, en honneur sur les... C'est une grosse bulle, et dans la bulle, ils habitent les... Oui, nous, et une bulle s'appelle New York, Washington... Oui, toutes les villes sont des... Les messages sont clairs et forts. Écoutez-nous, réutilisez ce qui existe. Les habitants appellent à une architecture plus humble, plus humaine, qui tient compte du quotidien et des émotions. Une architecture du lien avec celle de la permanence. Ce confessionnel d'architecture a donné la parole à celles et ceux qu'on entend trop rarement quand il s'agit de construire la ville. À travers ces voies, un message commun s'est dessiné, l'envie d'une architecture plus humaine, plus adaptable et plus consciente de son impact. Beaucoup ont parlé de la nécessité de réutiliser l'existant, de réhabiliter plutôt que de démolir, et d'oser le réemploi des matériaux pour redonner une seconde vie à ce qui est déjà là. D'autres ont insisté sur l'importance des espaces partagés, des lieux de rencontre qui tissent du lien social et permettent de lutter contre l'isolement. La question de la concertation revient aussi en force. Beaucoup souhaitent être associés aux décisions, comprendre les projets avant qu'ils ne sortent de terre et contribuer à la réflexion dès les premières étapes. Certains ont évoqué la place du politique, des communes et des institutions comme l'UQA qui jouent un rôle clé pour rapprocher le public des professionnels et ainsi ouvrir les discussions sur le futur du bâti. Il y a également la parole d'un enfant, pleine de poésie et d'imagination, des toits transformés en forêt, Des îles flottantes, des bulles dans les airs. Derrière cette forme de naïveté apparente, apparaît quelque chose d'essentiel. La liberté de rêver la ville autrement. Ce qui ressort de toutes ces voies, c'est une volonté collective d'agir, de participer et repenser nos manières de construire et d'habiter. Parce qu'au fond, bâtir durablement, c'est d'abord bâtir ensemble, avec nos histoires, nos émotions, nos valeurs et notre désir de transmission. Merci ! à toutes celles et ceux qui ont prêté leur voix. Merci également au Lucas et toute son équipe pour son accueil durant ces quelques jours. Et enfin à Étienne pour son quartier maton transformé en confessionnal qui a permis de donner de l'intimité aux gens afin de pouvoir partager leur vision lors de ces journées de l'architecture. Et bien sûr, merci à toi qui écoute de continuer à réfléchir, questionner et à rêver l'architecture autrement. À bientôt dans un prochain épisode de Fondation.