Speaker #1Alors, un architecte, un architecte d'intérieur, un décorateur. Une limite souvent assez floue par le particulier, même si son nom l'indique, on va refaire un petit récap ensemble. Je m'appelle Véronique, je suis architecte d'intérieur, tout moins, c'est comme ça que je me présente aujourd'hui. Mais ça n'a pas toujours été aussi clair. Je vais être brève. Depuis mes 11 ans et des travaux dans la maison familiale, je rêve d'être architecte, pour avoir une vie de business girl occupée, une voiture de ouf, et être tous les jours super sapée en talons. Vous voyez l'image. Alors, c'est un secret bien gardé, mais en fait, les archives, ils ne sont pas vraiment comme ça. Pour le bien occuper, oui, mais pour le reste, je rappelle, j'avais 11 ans, soyez indulgents avec ma vision. Quand ce fut le moment, j'ai commencé mes études supérieures en architecture. Puis en cours de route, j'ai fait une passerelle vers l'architecture d'intérieur. Après avoir obtenu mon bachelier en architecture d'intérieur, je suis retournée finir mon master en architecture. J'ai fait mes stages, je me suis inscrite à l'Ordre, j'étais dans le droit chemin. Ou pas. Car franchement... Beaucoup d'administratifs. J'étais dans un petit bureau qui faisait des maisons clés sur porte. Bref, pas l'extase comme je m'imaginais à mes 11 ans. Un truc manquait. Besoin de concret, d'occuper mes deux mains. Je me lance dans les cours du soir en ébénisterie. Je change de bureau. Un bureau dans lequel ils faisaient de super projets, pensés jusqu'au mobilier sur mesure. Et là, ça fait écho avec mes cours du soir. Je vois sur le site de l'Ordre une annonce pour être chef de projet dans une menuiserie de mobilier sur mesure. Je fonce. Je suis Pris, et je commence une super aventure de 6 ans. Me voilà dans l'univers de l'intérieur. J'ai adoré. Il y avait un contact incroyable avec toute l'équipe. Et puis, un changement de boss. Ça ne passe pas. Ai-je précisé que j'avais toujours eu du mal avec l'autorité ? Après encore quelques essais dans des boîtes, il est temps. Je me lance à mon compte dans l'architecture d'intérieur. C'est vraiment depuis 3-4 ans que je me passionne pour les couleurs, l'éclairage et l'agencement d'espace sur notre ressenti. car je me rends compte de l'impact de ces facteurs sur notre bien-être. Je vais d'ailleurs suivre une formation sur les neurosciences et l'architecture. A partir de là, je quitte définitivement le monde de l'architecture et me dirige à l'architecture d'intérieur. Tout ça pour vous dire que oui, étant donné mon papillonnement, j'ai une bonne idée des limites de l'un et des autres. Pour rentrer dans le vif du sujet, en très gros résumé, je dirais que l'on fait appel à un architecte quand c'est une obligation au vu des règlements d'urbanisme, quand il y a une construction neuve, un projet d'extension ou un projet structuré. Bien que l'architecte d'intérieur peut intervenir aussi au niveau de la structure. C'est d'ailleurs une croissance que beaucoup de particuliers ont de se tourner vers un archi-d'extrême. On fera appel à un architecte d'intérieur pour des questions liées à la conception d'espace intérieur, celles-ci pouvant englober des modifications structurelles à l'intérieur du bâtiment. Et on fera appel à la décoration qui touche le domaine de la personnalisation et de l'ambiance. Si on tient compte de ça, on se rend vite compte que chacun est complémentaire de l'autre et que pour un projet pensé aux petits oignons, il faudrait faire appel à ces trois métiers de l'habitat de concert. Alors, si on rentrait dans le détail, dans le déroulé d'une mission et dans les assurances auxquelles ils doivent répondre, il y a beaucoup de similitudes entre l'architecte et l'architecte d'intérieur. La très grande différence va se situer au niveau de l'objet de la demande, sur quoi l'un et l'autre va plancher, et le fait que l'architecture est une profession protégée. Il faut s'inscrire à l'ordre pour pouvoir exercer en son nom, et que la loi exige un architecte pour construire. Or, l'architecture d'intérieur n'est ni protégée ni obligatoire.
Speaker #1La décoration se démarque beaucoup plus de ces deux autres métiers. Je vais commencer par l'architecte et l'architecte d'intérieur. Souvent questionné par les gens comme architecte d'extérieur, je vais dire oui, celui-là. Le rôle de l'architecte est d'accompagner le client dans la construction de son bâtiment, afin qu'il réponde aux programmes établis par le client, aux règlements urbanistiques, il s'intègre dans son environnement bâti et qu'il soit construit dans les règles d'or. On n'a pas très envie qu'il s'effondre. Quand est-ce qu'il est obligatoire, aux yeux de la loi, à faire appel à un architecte ? Je vais faire une brève incartade vers la Belgique, puisque je sais que Yankoso... a déjà abordé la question des permis et autorisations pour la France et le Luxembourg. En Belgique, le recours à un architecte obligatoire pour l'établissement ou des plans et le contrôle de l'exécution des travaux pour lesquels les lois, arrêtés et règlements imposent une demande préalable d'autorisation de bâtir, le permis d'humanisme. A noter que les permis ne concernent pas que les travaux de construction ou liés à la modification de la structure. Cela concerne aussi des changements d'affectation, l'imperméabilisation du sol et des modifications de superficie, etc. Rentre dans les compétences de l'architecture d'intérieur, la structure, donc non, ce n'est pas réservé à l'archi, les cloisons, la charpente, l'électricité, l'échauffage, la plomberie, la menuiserie d'intérieur et les revêtements de sol et mur. Quelles sont les obligations auxquelles architecte doit et architecte d'intérieur doit répondre ? L'architecte doit répondre de son bâtiment quant à sa solidité, sa stabilité et son étanchéité, qui sont les points soumis à la garantie décennale. L'architecte d'intérieur doit aussi répondre de la garantie décennale. Il y est soumis en sa qualité de professionnel de la construction. La mission de l'architecte et d'architecte d'intérieur ne s'arrête clairement pas à faire un kripoutchi sur un bout de serviette. dans le développement d'une mission. Il n'y a pas de grande différence entre l'architecte et l'architecte d'intérieur, si ce n'est que l'architecte doit en plus s'occuper de la rentrée du permis d'urbanisme, qui est un travail quand même assez conséquent et réparbatif pour ceux qui ne sont pas fans de l'admis. Un projet se déroule pour les deux de la manière suivante. Prise de contact, qui consiste à prendre connaissance de la demande, prendre contact avec le client et prendre connaissance des lieux. Ensuite, la conception, la demande de permis donc uniquement. pour les architectes, la soumission qui consiste à la préparation du dossier pour la transmission aux entreprises et enfin l'exécution, le chantier et son suivi. Tant l'archi que l'archi d'intérieur peuvent être appelés pour des missions complètes, mais également pour des missions de type conseil, des rendez-vous spécifiques ou répondre à une problématique précise du client, ce qui est plus courant pour les architectes d'intérieur que pour les archis. Comme le disait Iancoso, très souvent le particulier ne feront appel aux archis que par obligation. On oublie parfois que nous avons le rôle de vous accompagner. La différence se situe dans ce que va traiter l'un et l'autre, l'objet de l'étude. Dans la prise de contact, la différence va être que l'archi, plus souvent que l'archi d'intérieur, ne connaît pas forcément l'habitant au final. Il peut être approché par des promoteurs pour construire un immeuble à appartement par exemple. L'archi peut être confronté à une page blanche, j'entends par là d'être face à un terrain sans aucune construction. Durant cette phase, l'archi ou l'archi d'intérieur font le relevé du bâtiment ou par exemple du terrain pour l'archi. La conception. Les deux répondent à une demande, mais c'est ici que les différences prennent de l'ampleur. L'architecte Prends compte le programme défini par le client, combien de chambres, de salles d'eau ou autres demandes selon le type de bâtiment, musée, hôpital. De manière générale, dans ce podcast, je parlerai plutôt des habitations, maisons, appartements, bien que j'ai aussi un peu travaillé dans le secteur du bureau. Vous l'avez caché celle-là. La grande particularité de l'architecte, c'est lui qui a la charge de l'enveloppe du bâtiment et a l'exclusivité sur cette partie. Mais qu'est-ce que ça signifie, travailler sur l'enveloppe ? Ça signifie... prendre en compte de nombreux facteurs. L'enveloppe, c'est la frontière entre l'extérieur et l'intérieur. Ça implique de réfléchir aux ouvertures et à la manière dont la lumière va rentrer dans le bâtiment. Mais également de gérer les agressions extérieures, comme par exemple l'eau levant. Il va falloir travailler sur l'étanchéité de cette enveloppe. Généralement, on n'est pas très fan lorsqu'il pleut à l'intérieur. L'enveloppe, c'est aussi le rapport entre l'espace public et l'espace privé. L'architecte doit voir son bâtiment comme faisant partie d'un tout. Il s'intègre entre ses voisins, dans la rue et dans le quartier. Il doit gérer son intégration dans son environnement bâti. Par exemple, il va devoir répondre à des règlements de type alignement des corniches, hauteur de toiture par rapport à ses voisins. Tout ceci est repris dans les différents règlements. Les façades. Ces matériaux, ces ouvertures, ces hauteurs, ces volumes sont induits par la fonction interne du bâtiment, mais aussi par cette frontière avec l'extérieur et les règlements liés. Ces règles concernent également l'intérieur du bâtiment, la superficie minimum des différentes pièces à vivre. Et oui, on n'a pas le choix. Une chambre doit répondre à un minimum de mètres carrés pour être considérée comme une chambre aux yeux de la loi. En tout cas, là, je parle pour les règles belges. Après l'enveloppe du bâtiment, la grande différence avec l'architecte d'intérieur va être dans la façon dont les espaces intérieurs sont pensés. Et clairement, ce n'est pas le même métier. Déjà dans la manière dont c'est abordé durant les études. Je me dis que ça devrait changer d'ailleurs. Je pense que je vais me proposer pour enseigner un module dessiné sur l'espace intérieur dans les écoles d'archi. Donc en archi, les espaces intérieurs sont pensés de manière rationnelle. Les espaces sont délimités et articulés entre eux. Les surfaces sont calculées pour répondre à minima aux règlements urbanistiques. Il y a moins de recherches sur comment les habitants vont vivre dans l'espace, comment ils vont placer le mobilier. Celui-ci dessine souvent rapidement pour montrer que dans la superficie rentre le mobilier traditionnel. Par exemple, pour une chambre d'enfant, on va placer un bureau, une garde-robe et un lit. Mais il n'y a pas de réelles recherches, d'autant que passer sur l'implantation du mobilier, l'interaction, la circulation entre les différents éléments. et surtout l'impact sur le ressenti des personnes. Déjà parce que parfois les bâtiments sont commandés par des investisseurs et donc l'architecte ne sait pas communiquer avec le futur habitant. Bien sûr, il s'agit d'une généralité et il y en a toujours qui pousseront un peu plus loin et d'autres un peu moins loin. À l'échelle de l'occupant, cette frontière entre l'extérieur et l'intérieur est aussi un sujet d'étude. Est-ce qu'on va privilégier un bâtiment ouvert vers l'espace public ? Ou plutôt se fermer de l'espace public ? La rue typiquement, et s'ouvrir vers le jardin. Est-ce que tu es plutôt de la team, banc sur le trottoir au premier rayon de soleil pour prendre l'apéro avec les voisins ? Ou bien tu préfères vivre le plus séparé possible du monde extérieur et limiter les interactions ? Ceci va donner les indications pour traiter les ouvertures, fenêtres, baies, portes, dans la façade, qui sont induites par ce rapport à l'extérieur, public ou non. et par la fonction des pièces qui sont derrière les ouvertures, de même donc que les différents règlements. Puisqu'effectivement, l'ouverture des baies est induite par la superficie. Il y a une superficie minimum à respecter des fenêtres en fonction de la pièce concernée. L'architecte doit aussi traiter les matériaux de cette enveloppe. Ici aussi, les fameux règlements autorisent ou interdisent certains matériaux en fonction de la commune où on habite. Ensuite, en fonction de la demande du client et de l'intention architecturale, un matériau sera plutôt choisi plutôt qu'un autre. L'architecte, évidemment, doit aussi traiter les matériaux de cette enveloppe. Ici aussi, ces fameux règlements autorisent ou interdisent certains matériaux. Et donc, en fonction de la demande du client et de l'intention architecturale, un matériau sera choisi plutôt qu'un autre. L'architecte d'intérieur n'a pas de règlement à suivre, il est donc plus libre. Mais il doit composer avec un bâtiment déjà construit, qui a de nombreuses contraintes. Donc, si l'architecte a la contrainte des règlements, l'architecte d'intérieur, lui, a la contrainte du bâtiment existant. Alors, attention qu'ici, tu pourrais être tenté de te dire « je rentre un permis qui répond aux surfaces minimums, et ensuite, avec un archi d'intérieur, je revois les espaces, et tant pis si une pièce est plus petite » . Mais en fait, non. Car lorsque vous voudriez revendre votre bien, Si les pièces ne répondent pas au règlement, vous ne pourrez pas les indiquer comme pièces à vivre dans votre annonce immobilière et donc, ton bien, perdre la valeur. Que ce soit l'architecte ou l'architecte d'intérieur, les deux doivent penser également les plans techniques, les plans d'électricité, de plomberie, liés au projet imaginé. Mais parfois, il y a un double emploi par rapport à ces plans techniques. Je te fais un petit exemple. Si je prends l'exemple du plan électricité, Un archi classique va mettre un point lumineux au milieu de la pièce, une prise sur chaque mur au niveau des angles. J'avoue, je caricature un peu. Et au moment où le client veut emménager, il finit souvent avec des multiprises, des câbles à tirer. Alors que tout ça pourrait être pensé en amont. L'architecte d'intérieur dessine en détail, avec précision, où va aller chaque meuble, quelle ambiance, quel usage, pour quelles pièces. Et très souvent, l'architecte d'intérieur se voit devoir repenser un plan électrique pensé par l'architecte. Résultat, dessiner de la poussière des retouches peintures. C'est un peu faire deux fois le travail. Alors si tu en as la possibilité, lorsque tu construis du neuf, ou une nouvelle extension, pense à faire appel à un architecte d'intérieur avant que les travaux ne commencent, afin d'optimiser les techniques et d'économiser des travaux. Dans la pratique, la mission de l'architecte d'intérieur diffère principalement durant la phase de conception, par son approche et son questionnement tourné vers l'intérieur du bâtiment et les habitudes de vie de ses habitants. J'aime parler de mode d'habiter. L'architecte d'intérieur va prendre en compte plusieurs facteurs pour penser son espace. Le premier facteur va être l'humain. L'architecte d'intérieur est plus souvent en contact avec le client final. Il va prendre le temps de connaître les habitants et leurs habitudes de vie, définir leurs besoins en termes d'organisation et aussi d'esthétique. C'est une phase qui demande de l'échange avec le client, de rentrer dans son univers. Deuxième facteur, les contraintes du bâti, la localisation, l'orientation, car la lumière a un impact très important à l'intérieur, mais aussi les contraintes techniques et celles liées à l'enveloppe du bâtiment, en gros à ce qu'on lui donne. Le troisième facteur va être la temporalité. Est-ce un projet pour 3 ans, 10 ans, 20 ans ? Le projet ne va pas être pensé de la même manière. C'est une grosse différence avec l'architecte qui lui pense forcément à un bâtiment pour du long terme. Pour répondre à ces trois facteurs, l'architecte d'intérieur va travailler sur plusieurs axes. L'organisation spatiale, il peut prévoir d'abattre des cloisons, agrandir des baies. La circulation, c'est l'essentiel d'un projet. L'organisation en termes de rangement, tout ce dont l'habitant a besoin. l'éclairage, les matériaux, les couleurs et le mobilier sur mesure. Ces différents axes de réflexion sont beaucoup moins étudiés par les architectes, qui vont plus répondre en termes de superficie, alors que l'architecte d'intérieur va penser les espaces spécifiquement pour répondre au mode d'habiter, et donc va reprendre de manière beaucoup plus large et précise tous les éléments qui vont influencer le mode de vie des habitants. Comme par exemple l'influence des couleurs, ou le fait d'avoir une porte dans le dos, Une zone de passage derrière le lit va avoir un impact négatif sur le soleil. Avoir son bureau contre un mur va limiter tes objectifs et va t'empêcher de voir grand. De plus, c'est aussi mauvais pour les yeux. Une autre différence va être l'approche par mood board du projet, un peu moins utilisée par les archives. Les mood boards sont utilisés pour exprimer ce qu'on comprend des attentes esthétiques et d'ambiance du client. Être sûr qu'on répond bien à leurs aspirations. L'architecte d'intérieur peut aller jusqu'à dessiner le mobilier sur mesure, choisir les poignées de porte. C'est un travail qui demande énormément de temps pour trouver ce qui va plaire au client. Il faut parfois aller avec le client dans les showrooms pour choisir. Cela dépend de l'architecte d'intérieur et des clients. Ce travail de recherche et d'accompagnement est plus spécifique au métier d'architecte d'intérieur. La seconde phase va être le permis d'urbanisme, donc en Belgique appelé aussi permis de construire en France. Le permis d'urbanisme est assez contraignant. Et de nombreuses heures sont consacrées à cette paperasse, entre les plans à fournir, les documents administratifs à remplir et s'assurer de répondre aux fameux règlements. Des heures, je te dis. Donc, partie uniquement pour l'architecte. Ensuite vient la phase de soumission. Cette phase consiste à lister et quantifier l'entièreté des travaux qui devront être réalisés par l'entrepreneur. On appelle ça un maîtris, qui s'accompagne du cahier de charge, qui lui explique la bonne façon de faire. Cette phase concerne autant l'archi que l'archi d'intérieur. Cependant, les postes repris, évidemment, seront différents, mais le principe reste le même, bien que le cahier de charges soit un peu moins utilisé en archi d'intérieur. Ce sont ces documents que l'on transmet aux entreprises afin qu'elles puissent remettre prix. Entre nous, ce n'est pas toujours mon étape préférée, mais elle est essentielle. Avoir un même document de base pour toutes les entreprises permet de pouvoir comparer les devis sur une même base. Cela permet aussi... de s'assurer que tout est compris puisqu'il reprend aussi des travaux qui ne sont pas visibles directement sur les plans. Un maîtriser permet d'avoir une bonne maîtrise de ton budget et de limiter les surprises en cours de chantier. Bon, même si, soyons réalistes, il y a toujours des suppléments. Savais-tu que l'on estime en moyenne les suppléments entre 8 et 12% du prix global des travaux ? Vient la phase de chantier. Cette phase est sensiblement barrée. Pour l'architecte ou pour l'architecte d'intérieur, la grande différence va être le type de travaux et les clauses et contrats avec l'entreprise. En architecture, une bonne partie des travaux concernés sont la toiture et les façades, et donc un impact avec l'extérieur. Les clauses de retard reprennent donc des conditions spécifiques liées aux aléas de la météo. Mais sinon, le déroulé est le même. Le maître d'ouvrage, signant direct avec l'entrepreneur, l'architecte ou l'architecte d'intérieur, ont alors un rôle de conseil auprès du client, un rôle de vérification et de coordination des travaux et de contrôle du budget. Ils assurent le suivi du chantier via des réunions hebdomadaires et des comptes rendus, qui permettent d'acter les décisions prises sur chantier. C'est un peu la mémoire du chantier. Bien sûr, les travaux et les points d'attention ne sont pas les mêmes en archi ou en archi d'intérieur. En architecture d'intérieur, nous avons moins de grosses œuvres, donc très rarement des soucis d'étanchéité. Mais nous sommes en charge des finitions, des éléments plus visibles. Certains doivent être calibrés parfois à 2-3 mm près. Cela demande beaucoup de minutie. Cela me fait penser qu'on n'a pas encore abordé la question du planning. Pour les deux Que ce soit l'architecte ou l'architecte d'intérieur, il assure aussi un rôle de coordination pendant le suivi de l'exécution. Il s'assure par là que chaque corps de métier puisse travailler au bon moment et ne pas gêner les autres. Il vérifie le planning transmis par l'entrepreneur et lors des réunions hebdomadaires, s'assure qu'on est bien dans les temps. Bon, là aussi, vous le savez, les travaux ne finissent jamais dans les temps. Par contre, je ne connais pas la statistique. Passons maintenant au décorateur. La décoration est un métier de l'habitat qui touche au plus près le client. Le décorateur doit parfaitement cerner ses goûts, comprendre ce qui va apporter du bien-être à son client. C'est la touche finale, la personnalisation du bien pour ses occupants et ses besoins intrinsèques. Le décorateur va s'occuper de la décoration et la disposition du mobilier mobile, et moins de la conception d'espace, dans le sens où le décorateur ne peut pas toucher à la structure du bâtiment. Il n'est d'ailleurs pas soumis à la garantie décennale, mais il peut par exemple rajouter une cloison. La décoration prend en compte les matières, les couleurs, les formes, les textures et les tailles des éléments entre eux, afin de trouver une harmonie qui corresponde au client et ainsi créer une scénographie. Mais pas que. Ces différents éléments, couleurs, textures, matières, etc., influencent notre bien-être, notre ressenti, notre perception de l'espace. Bien penser ces éléments permet d'apporter des réponses ou soutenir un besoin particulier de l'habitant, tel qu'un besoin d'apaisement, un besoin dans la communication, un besoin de motivation ou de s'échapper. On connaît par exemple l'influence des couleurs. La décoration touche le mobilier, le lit, le canapé, table, chaise, jusqu'aux objets de décoration les plus petits, allant d'une œuvre d'art, tableau, sculpture, jusqu'aux vases et même parfois des livres ou encore la vaisselle. Cela dépend de la mission et du souhait du client. Le décorateur peut également... apporter une cohérence à travers sa vision, repenser leurs vêtements des sols, des murs et des textiles comme les tentures, le choix des tissus pour les chaises ou les canapés, et vraiment travailler sur une cohérence à travers les pièces de votre bien. C'est un métier qui se fait en relation avec le client, qui prend du temps pour trouver l'objet qui correspond pour tel client. C'est très précis et en même temps le choix est tellement vaste. le décorateur aussi à travailler avec des mood boards ou des visuels afin que le client puisse se projeter dans son projet. Selon le type de mission, accompagnement ou mission clé en main, on trouvera aussi des outils shopping list afin de guider le client. Alors, après cette longue tirade, le mot d'affin. Ces descriptions sont des généralités, mais sont aussi mon point de vue. Les limites sont extensibles, la liste n'est pas exhaustive. Dans la plupart de ces cas, l'extension se fait du plus large au plus spécifique. Des archives vont pousser leurs prestations jusqu'à l'architecture d'intérieur, tandis que des architectes d'intérieur vont, dans leurs prestations, aller jusqu'à choisir le mobilier mobile. Certains décorateurs étendent leur domaine d'expertise et on les appelle alors plus facilement designers d'intérieur, qui est un peu un mix entre architectes d'intérieur et décorateurs, mais qui ne peuvent toutefois pas toucher à la structure et ne sont pas soumis à la garantie décennale. Je voudrais surtout insister sur le fait qu'il s'agit de métiers complémentaires et qui ont pour objectif d'accompagner le client, toi, dans la réalisation de ton projet. Alors il ne faut pas hésiter à consulter pour bénéficier de l'expertise de chacun pour avoir un chez toi au top.
Speaker #0Pour conclure cet épisode, et comme l'a bien résumé Véronique, on a donc fait un tour de ces trois métiers. Ils sont très différents, mais pourtant... extrêmement complémentaires. Et bien sûr, tout ce qu'elle a partagé ici, c'est surtout son point de vue, son expérience personnelle. Ce qu'il faut retenir, je pense, c'est que les missions peuvent vraiment changer selon le type de projet. Si tu bosses avec un promoteur, c'est souvent plus cadré, plus standardisé. On va te demander X prises, Y points lumineux et basta. C'est un peu plus compliqué d'anticiper les besoins des futurs occupants. Mais dès qu'on parle de maison individuelle ou de rénovation pour un particulier, là c'est une autre histoire. C'est beaucoup plus sur mesure. Certains archis vont jusqu'à choisir les matériaux avec leurs clients, comme le ferait un archi d'intérieur. Il y en a même qui se spécialisent là-dedans, dans des rénovations très détaillées. C'est le cas de Cactus Architecture. Elle est inscrite à l'Ordre en tant qu'architecte, mais elle fait beaucoup de missions d'archi d'intérieur. Bref, la frontière entre archi et archi d'intérieur est vraiment mince. Techniquement, un architecte peut faire les deux, selon ses envies et ses compétences. Petit point sur les retards de chantier. Oui, ça arrive. C'est vrai que c'est pas simple de tout gérer quand on a plein d'intervenants, mais certains s'en sortent très bien. C'est le cas de Léa Credidio de l'Atelier Infini, qui garantit zéro retard. Oui, oui, une garantie. Zéro retard. Comme quoi, c'est possible. Alors si tu m'écoutes et que tu es un particulier avec un projet en tête, en fonction de ce que tu veux faire, tu peux t'adresser à différents professionnels. Renseigne-toi bien, pose des questions et demande jusqu'où ils peuvent t'accompagner. Chaque projet est unique, chaque pro aussi. Et si tu es un pro, un archi peut-être en début de parcours ou en train de te chercher. Retiens bien une chose, tu as le choix. Tu peux bosser dans une grosse boîte, sur des projets institutionnels, en équipe. Ou tu peux te tourner vers une structure plus petite, peut-être plus spécialisée. Tu peux aussi te former, te réorienter, te mettre à ton compte. Bref, suivre ce qui te fait kiffer. Véronique est un super exemple pour ça. Elle est passée de l'école d'archi, puis est allée vers l'archi d'intérieur et même les bénisteries. Elle a suivi ses envies, tout simplement. Il y a plein de façons d'exercer ce métier. L'important, c'est de trouver ce qui te fait vibrer. Alors, à toi de jouer ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Avec Véronique, on espère qu'il t'a plu. Si tu veux la retrouver ou lui poser une question, toutes ses infos sont, comme d'habitude, en description de l'épisode. N'hésite pas à lui faire part de tes retours, elle se fera un plaisir de te répondre. Quant à nous, on se retrouve dans 15 jours pour un nouvel épisode de Véronique, toujours. Alors, reste bien à l'écoute. Si cet épisode t'a inspiré, pense à laisser une note, un petit commentaire ou à le partager autour de toi. Parce que c'est grâce à toi... que ce podcast peut toucher plus de monde et continuer à se faire connaître. Et puis, si tu as des idées de thèmes ou de suggestions d'invités, écris-moi, promis je suis sympa et toujours partante pour échanger. Encore merci pour ton écoute et à très vite dans un prochain épisode de Fondation.