Speaker #1Hello, hello, j'espère que vous allez bien, que vous avez passé une bonne soirée, une bonne journée, que vous êtes prêts et prêtes à m'écouter pour cet épisode spécial. J'avais hâte de vous le faire, j'ai attendu la dernière minute parce que c'était ma cerise sur le gâteau. On va parler du kit de survie ou du kit d'amour. Je suis sûre ou peut-être que vous avez déjà en tête des films catastrophes, des blockbusters américains, des... C'est passé par les bunkers de la guerre froide ou peut-être des survivalistes, ces sortes de complotistes. Mais je vous assure, je ne vais pas parler de boîtes de conserve rouillées ou de grenades découpillées. Le kit de survie, c'est bien plus que ça et on va parler d'un kit de survie du quotidien. Un kit pour quand on coupe l'eau sans prévenir, un kit pour les jours de pluie dans la tête et un kit d'amour peut-être. On pourrait croire que c'est un gadget de parano, un rêve de complotiste. Mais au-delà du bunker d'Israël, de l'Allemagne nazie, les abris entiers atomiques suédois, pensons anticipation, lucidité, organisation. D'ailleurs, la Suède a sorti en novembre 2024 une réédition de son manuel de survie en cas de crise ou de guerre. Et il est là, il est là l'état de fait, la différence entre certains pays et la France. La France, on attend toujours la catastrophe. pour travailler sur un sujet, pour pouvoir développer une méthode. Pensons autrement. Et ce qui m'amène aussi à l'épisode d'aujourd'hui, c'est pourquoi est-ce qu'on ne sortirait pas notre propre guide de survie sans attendre que l'État nous y invite. Le guide de survie, ce n'est pas la peur, c'est la paix. Je vais vous dire un truc. La semaine dernière, on m'a coupé l'eau dans mon immeuble. J'avais des packs d'eau. Pas de souci. Ma voisine, non, a été déjà fatiguée et il y avait des travaux d'urgence dans son appartement. Ça fait plusieurs mois que ça dure et donc là, on est venu, les ouvriers sont venus à la rescousse. Je l'ai accompagnée faire des courses, elle était très fatiguée, elle n'en pouvait plus de cette situation. Et en même temps, on a acheté des packs d'eau. C'est de ça qu'il s'agit, c'est la solidarité spontanée. Le kit de survie, bien sûr, une lampe torche. débile, mais c'est pas que ça, c'est une solidarité humaine. On n'a pas besoin de s'imaginer dans le film 28 jours plus tard de Danny Boyle, donc pour ceux qui connaissent pas, c'est un jeune landonien qui était dans le coma, il se réveille tout d'un coup et il découvre sa ville désertée parce qu'il y a eu un virus. C'est pas ça. Le kit, c'est ne pas céder à la panique et reprendre un peu le contrôle, mais je pense qu'on peut pas le faire seul. C'est vraiment de l'anticipation avant tout. Ouplons l'aspect humain avec la conception architecturale. Dans de nombreux PLU, parfois, en fonction de l'implantation de la maison ou de l'immeuble, il n'est pas toujours évident de mettre une fenêtre de toit pour s'échapper du rez-de-chaussée si inondation. Mais par contre, on peut en parler auprès de sa municipalité. On peut aussi en parler auprès d'une association, vous regrouper, voir ce qu'ils pourraient faire pour aménager le PLU, parce que j'ai parlé des fenêtres de toit, mais il y a plein d'autres aspects. Et l'idée, c'est d'être ensemble pour changer une loi, une idée, une façon de penser. Vous pouvez aussi avoir une corde de secours rangée, soit dans le placard, et moi je vous conseille de mettre juste à côté de la fenêtre, ça ne prend pas plus d'espace. Des extincteurs. Parce qu'on se dit, on n'y pense pas vraiment à l'incendie à l'intérieur de la maison. Au niveau des ERP, établissements recevant du public, c'est quelque chose d'obligatoire, mais dans une maison individuelle, on ne va pas forcément y penser. Et je vais poursuivre avec le fameux Kajibi qui est délaissé, est oublié, n'est plus vraiment redessiné dans les nouvelles constructions. Donc soyons clairs, nos logements ne sont plus vraiment pensés pour survivre en termes de résilience, ni même pour vivre confortablement. Il faut les réaménager, on achète des meubles, etc. pour les rendre cosy. Mais normalement, au-delà du meuble, au-delà de la décoration, le logement, il devrait être... Il devrait être pensé pour nous sans superflu. On pense loft, on oublie lieu de refuge. On pense design et on oublie réserve d'eau. Ayons une posture, une philosophie du soin. Prenons soin les uns des autres. En ce moment, on se trouve dans un monde où la solitude est une vraie pandémie. Le lien social est un outil de survie, l'oublions pas. Contemps pas uniquement sur la technique. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de cette histoire. C'est une octogénaire normande qui est partie en Côte d'Ivoire après pas mal d'échanges avec son brouteur. Elle s'est doutée avant de partir que ce n'était pas vraiment Brad Pitt. Elle a fini par partir. Actuellement, elle est rentrée en France. Ça ne fait pas très longtemps. Mais ça, c'est un cas réel de solitude. La solitude des anciens. Quand l'amour n'est pas quelque part, n'y est plus, on reste chez soi de manière seule, dans la solitude ambiante. Personne ne vient nous voir et dès qu'il se présente, on y court. Je ne suis pas là pour indiquer si c'est bien ou mal, c'est juste une constatation. Alors, au-delà de tout l'aspect 6 litres d'eau, nourriture, bougies, trousse de secours et copie de... de pièce d'identité, c'est important. Mais j'aimerais aussi qu'il y ait un rapprochement entre les êtres avant la catastrophe. Pensez à ceux qui ne peuvent plus se déplacer pour quelque raison que ce soit. Vieillesse, handicap, jeûne, maladie, etc. Pensons à nos anciens, pensons à nous. À toutes les tranches d'âge, il peut arriver une situation de handicap. Pensez aussi aux situations de handicap mental. Il n'est pas question d'être vaillant ou non vaillant. On va tous subir ou on a tous subi un moment de faiblesse. Et dans ce moment de faiblesse, on a envie d'avoir quelqu'un pour le tendre la main. Et c'est dans cet état d'esprit que je viens avec cet épisode sur le fait d'avoir une pensée critique, avoir du discernement, comprendre son environnement ou qu'est-ce qui se joue, quand, pourquoi, comment. On est happé par tellement d'informations qu'on les happe. On n'a plus vraiment envie de les creuser. Ayons un plan de secours pour sa maison, pour sa vie, pour ses proches, pour ses voisins, pour ses collègues de travail. Mon kit de survie, on pourrait aussi l'appeler le kit d'amour. Alors à la fin, ce n'est pas la fin du monde qu'on prépare. C'est le début de quelque chose, d'un chez-soi plus sûr, du lien renforcé avec les autres, d'un monde où on anticipe. Ce n'est pas céder à la peur, mais honorer plutôt la vie. Ce serait dommage de ne pas honorer la vie. Il y en a tellement qui sont partis et finalement, on a cet héritage et on peut honorer notre vie. Donc faisons-le avec conscience et avec action. À suivre très vite le guide que je suis en train de réaliser. Je n'hésiterai pas à vous le renvoyer prochainement pour rendre cette démarche concrète, simple. Sans paniquer, sans peur, c'est juste accueillir ce qui peut arriver, ce qui arrivera et se dire, on a un côté résilience qui va s'ouvrir tout de suite. C'est ce que j'avais envie de transmettre aujourd'hui avec cet épisode spécial sur le kit de survie ou guide d'amour. J'étais très contente de participer à cette saison avec Solène, d'avoir eu l'opportunité de vous transmettre ma vision de l'architecture. Comment je la vois, comment je la sens, comment j'ai envie de la partager. Et j'espère que vous avez été nombreux et nombreuses à accueillir cette manière de voir, cette manière de penser avec bonheur et avec joie. Je vous dis à très vite pour d'autres aventures. Et ciao, ciao, c'était Yankoso.