Speaker #1Hello, hello, c'est Yankosso, ravie de vous retrouver pour une nouvelle chronique. Cette fois-ci, on parle d'architecture écologique, mais je vais être honnête avec vous, ça a été une vraie tannée pour faire cet épisode. Solène m'a relancée plusieurs fois. J'ai tâtonné par-ci, par-là, mais je ne savais pas comment amener la chose. Pourtant, c'est quelque chose qui... qui m'intéresse beaucoup, je me documente dessus, je lis, je regarde des émissions, j'en parle avec des confrères et des consœurs. Mais là, présentement, qu'est-ce que je vais vous dire quand je vais vous parler d'architecture écologique ? Parce qu'on pense souvent de maisons en bois, de panneaux solaires, des toits végétalisés. Mais moi, je me suis dit, est-ce que ça suffit vraiment ? Et en plus, la conception de cette chronique est arrivée... Dans les mêmes temps que les incendies à Los Angeles, les certaines inondations en France, les cyclones, je pense à Mayotte. Après, j'ai aussi pensé aux records de chaleur en Inde. Et je me suis dit, à chaque fois, ce sont des bâtiments qui s'effondrent, qui deviennent obsolètes, inutilisables, des maisons détruites, des quartiers parfois qui sont rayés de la carte. Alors, est-ce qu'on peut... peut faire quelque chose ? Est-ce que l'architecture même écologique peut faire quelque chose, peut empêcher ça ? C'était vraiment mon point. Tout en sachant que je me suis dit, je ne vais pas leur faire les cinq piliers, les cinq clés, les dix points. C'est assez commun, c'est ce qu'on voit et on a besoin de plus. Alors, entre vous et moi, je vais essayer de vous baragouiner peut-être quelque chose, mais c'est quelque chose que je... pense vraiment mais le mot baragouiner peut-être qu'il est pas juste mais sachez que cette chronique a été vraiment difficile à amener et à aborder donc je vais vous faire un petit fil en espérant que vous allez me suivre et j'attendrai avec impatience vos retours quand on parle d'architecture écologique on parle de cohérence avec son environnement Ça, c'est la première des choses. Et c'est ce que j'ai appris aussi à l'école d'ailleurs. J'avais un prof, c'était le seul qui parlait d'architecture écologique. Et tous les autres profs qui parlaient de béton le regardaient un peu du coin de l'œil, mais il sort d'où celui-là ? Alors que j'ai adoré suivre son cours. Donc moi, déjà, c'était en deuxième année d'école d'architecture. J'avais vraiment aimé la manière d'aborder l'environnement. Et c'était... le seul qui le faisait à l'école d'architecture. Donc, architecture écologique, c'est travailler avec des matériaux locaux et durables, à présent, parce que pendant longtemps, ce n'était pas vraiment le cas. En sachant que durant les années 60, 70, c'est une école de pensée qui existait. Ce n'est pas nouveau, mais avec le changement climatique, on le pense davantage et on agit davantage. C'est aussi concevoir des bâtiments adaptés au climat. On peut penser au vent, au soleil, à l'eau. Quand je dis penser au vent, au soleil, à l'eau, c'est surtout, on va partir tout simplement. On a une maison. On devrait tous être capables de se dire, le terrain, il est au nord, au sud ou à l'est. Je vais faire l'ouest, comme ça, vous savez que je connais les quatre. On devrait savoir s'il y a un point d'eau, s'il y a... Le terrain est inondable. S'il y a déjà eu des intempéries, des arrêtés pour catastrophe naturelle, on devrait connaître ces choses-là. Je me rends compte qu'en côtoyant certaines personnes, notamment des clients, ils ne le savent pas. Donc l'architecture écologique, c'est aussi réfléchir à l'impact sur le territoire, c'est-à-dire qu'on ne vient pas se poser là comme ça, comme on a fait dans les années 70-80. Et là, je pense aux grands ensembles, aux cités qui ont été parquées, là, posées, sans... Avec une réflexion politique, bien sûr, mais sans réel impact positif, je vais dire, et avec la conscience de se dire qu'est-ce que ça va devenir d'ici 20... 30, 50 ans, un siècle plus tard, qu'est-ce que ce sera ? Parce que quand on vient poser un élément sur le sol, il y a forcément un impact pour les vivants, pour les non-vivants, pour ce qu'on voit et pour ce qu'on ne voit pas. et je vais poursuivre en disant que l'architecture écologique c'est surtout intégrer la nature au lieu de la repousser ça c'est un petit peu moi qui dis ça j'aime pas trop les plantes à l'intérieur mais il s'agit pas vraiment de ça c'est à dire que on vient on vient on construit des villes et lorsqu'il ya des animaux qui viennent ça je pense surtout au canada vous avez sûrement dû voir des vidéos d'ours qui viennent ça c'était surtout durant le co vide qui sont venus à la à la pêche à la nourriture Et on se dit, mais qu'est-ce qu'ils font là ? Ou même quand on est en voiture et qu'on passe dans une forêt, mais qu'est-ce qu'on fait là ? Mais pour être sincère, c'est pas eux qu'est-ce qu'ils font là, c'est qu'est-ce que nous on fait là ? Parce que finalement, on est dans un territoire qu'on a créé, on est venu prendre de l'espace, peut-être là où il ne fallait pas. Je pense que c'est basique et qu'on l'oublie. Et je vais revenir à un personnage de série que j'aimais beaucoup dans les années 90. C'est Nuage dansant. Docteur Queen, femme médecin. Oui, je suis toujours dans mes séries des années 80-90, je lâche pas la fin. Il disait souvent... Notre mère la terre, notre père le ciel. Quand il y avait une catastrophe, un incendie, quand les gens n'arrivaient pas à faire le lien avec la nature, parce que... Ses ancêtres et lui avaient épousé la nature, travaillé avec la nature. Je dirais même vogué avec la nature en fonction des saisons. Quand il y avait des grandes tempêtes de neige, ils partaient. Après, ils revenaient. Ça, on a oublié. Donc, je dirais intégrer la nature au lieu de la repousser. C'est bien beau d'avoir des plantes à la maison ou dans son appart. Mais si c'est pour à chaque fois repousser la nature, est-ce qu'on peut faire une architecture écologique ? Avec ça, est-ce qu'on ne devrait pas juste revenir finalement aux fondamentaux ? Lorsque je questionne mes clients ou d'autres personnes, on me dit souvent, ou même dans les journaux, on veut moins de voitures en ville. Et ça, c'est une réplique de Citadin. Parce que quand on vit à la campagne, quand on vit dans des endroits reculés comme Angers, on doit prendre la voiture. La voiture pour tout. Parce que c'est vrai, on a tendance à dire que c'est plutôt à une échelle de la maison. Mais dans l'architecture écologique, il y a aussi l'urbanisme. L'un ne va pas sans l'autre. Peut-être redéfinir ce mot finalement. finalement. Et une ville écologique, c'est aussi une ville qui s'adapte aux catastrophes naturelles, pour revenir à ce que j'ai dit en intro, réduire les îlots de chaleur en intégrant plus de végétation, parce que finalement... Mettons beaucoup de béton au fur et à mesure. Ça ne permet pas de laisser la terre respirer. Aussi, mieux gérer l'eau pour éviter les inondations. Le point, réduire les étoiles de chaleur, le béton, c'est corrélé avec éviter les inondations. Parce qu'imaginez-vous, on vient, on s'intègre à un site, on le replie de béton, donc on fait une dalle. Ce qui fait qu'en dessous, ça ne respire plus. Et lorsque l'eau arrive, bam, elle est totalement... Elle glisse. Elle glisse vers un chemin parce que l'eau, elle est indomptable. Elle glisse vers un chemin et finalement, tous les îlots, tous les quartiers sont faits de la même manière. Ce qui fait qu'elles vont toutes aller dans un endroit ou dans un autre avec une seule issue ou deux. Et là, les inondations vont se créer davantage. Une vague d'eau de plus en plus conséquente, étant donné qu'elles ne peuvent plus aller se déverser en bas, dans le sol. Vous voyez un peu ce que je veux dire. Et surtout, on doit prendre en compte les modes de vie de chacun. La ville n'est pas mieux que la campagne et vice versa. Il ne s'agit pas d'opposer les deux. On pourrait travailler ensemble, mais il y a encore trop d'inégalités selon les territoires. Inégalités financières, inégalités de regard, inégalités d'architecture. Il y a beaucoup d'inégalités. Donc, retravailler un petit peu cet aspect-là, peut-être aussi en retravaillant l'architecture écologique avec un côté urbanisme, c'est intégrer le tout. L'un ne va vraiment pas sans l'autre. Et on ne peut pas imposer les mêmes solutions partout. Parce que je pense qu'on ne règle rien de cette manière. Je poursuis avec les droits à la nature. Oui, oui, vous avez bien entendu des droits à la nature. Ça fait écho à une conférence qui s'est déroulée à l'Académie du climat. Et le titre c'est... Table ronde engagée sur les droits à la nature. Faut-il reconnaître la nature comme un sujet de droit ? Au départ, quand j'ai vu ça, je me suis dit « Oh, qu'est-ce que c'est que ça encore ? » Et finalement, en creusant après, je me suis dit « Mais oui, c'est vrai ! » Il faut instaurer un équilibre, ça manque. Si la nature avait des droits et qu'on la traitait différemment, d'égal à égal, en équilibre, et non pas de se dire « On est au-dessus » . de la nature, on est au-dessus des animaux même si l'homme est un animal, mais on ne se considère pas comme tel. S'il y avait un jeu d'équilibre, est-ce que ce problème d'architecture écologique qui n'est pas respecté, même qui est difficile à définir, on n'arriverait pas mieux à... à le faire ça c'est un point qui m'a sauté aux yeux après avoir vu cette conférence et même juste avec le titre je me suis dit mais oui c'est peut-être ça c'est donner des droits à la nature puisque on n'y arrive pas. D'ailleurs, pas plus tard qu'il y a quelques jours, la 69, qui est une autoroute qui était presque terminée, a été déboutée. Donc finalement, le projet, il est stoppé. L'état... fait un appel, mais pour l'instant, le projet est stoppé. Donc, quand je parle aussi d'architecture écologique, c'est ça, de quel droit on impose des choses en sachant qu'en France, dans les pays occidentaux, la construction a atteint un summum tel que... Pensons aussi à la rénovation. Pensez à la rénovation, au faire avec ce qui existe, faire avec ce qui est là, avec le déjà là. Et ça, c'est quelque chose. qu'on a du mal encore parce que pour l'inconscient où je dirais même parce que il ya aussi la politique qui se joue là c'est que quand c'est nouveau c'est waouh alors que quand c'est rénové bof, c'est là. Oui, ok, mais tout le monde peut le faire. Mais non, tout le monde ne peut pas le faire. Donc aujourd'hui, il y a aussi des objectifs sur la loi climat, des objectifs carbone pour 2030, des réductions de béton. Mais tout ça, ça reste très technocratique, toutes ces lois. Et on oublie l'essentiel. L'architecture écologique, ce n'est pas juste une question de matériaux ou de normes. C'est un équilibre à retrouver entre l'humain et son environnement. On a tout un écosystème, c'est un côté systémique, on est tous liés. Et bien sûr, parce que j'aime bien ce rappel, je vais faire un petit clin d'œil pour la fin à Nuages dans le sang, encore une fois. Et comme lui, je vais dire, notre mère la terre, notre père le ciel. Alors oui, parce que c'est bientôt l'heure de se quitter. Peut-être que cette chronique est plus une réflexion qu'une réponse. C'est pas peut-être, c'est sûr, parce que j'ai pas toutes les réponses. Et comme vous, je suis en train de tâtonner parce que tout arrive là en même temps. Tout arrive en même temps, on n'arrive pas, donc je vous parle même pas de... Vous savez déjà, la politique, etc. C'est... Ah, c'est compliqué, mais... Se mettre ensemble et réfléchir sur une solution et se dire que les choses sont là, il y a vraiment des choses qui sont présentes. Et se dire tout le temps on va réinventer pour réinventer finalement c'est rien du tout, ça n'apporte pas de solution concrète. Donc, comme je vous ai dit, moi, je n'ai pas de solution miracle, mais j'aime bien réfléchir et je me suis permise de réfléchir avec vous. Donc, j'espère que cette chronique vous aura apporté matière. On est dans un moment de basculement et il faut sortir des cases, oublier les chiffres, repenser notre façon d'habiter. Ça va être dur, ça va être difficile parce qu'il va y avoir des contraintes. Et surtout, arrêtez de repousser la nature parce qu'elle reviendra toujours. Et quand elle revient, ça fait mal. Et voici, j'ai terminé. Merci d'avoir été avec moi. Je vous dis à très bientôt pour une nouvelle chronique. Et d'ici là, prenez soin de votre espace. C'était Yankosso.