- Speaker #0
Salut à toi et bienvenue dans cet épisode hors série. Aujourd'hui, je te parle de ma journée à Pont-à-Mousson, en Meurthe-et-Moiselle, où j'ai eu la chance de participer à un événement un peu à part qui a eu lieu le 5 juin dernier. Un événement qui sent bon la terre crue, la chaux et le bon sens. Bâtir des deux mains. C'est le deuxième rendez-vous organisé par le collectif Biosourcés Grand Est, dont l'objectif est clair. Valoriser les matériaux biosourcés dans la construction et la rénovation. Et surtout, mettre les mains à la pâte, littéralement. Parce qu'ici, on parle de bâtir, mais pas à coups de béton et d'acier. On parle de bâtir avec du bois, de la paille, de la terre et de la chaux, et beaucoup de cœur. L'idée ? Rassembler les produits bâtis, les collectivités et les curieux, autour de démonstrations, conférences et tables rondes, pour échanger sur une autre manière de construire. Une manière plus respectueuse, que ce soit du bâti ancien, de l'environnement et des gens. Alors moi, bonne curieuse, je me suis rapprochée du collectif pour leur proposer de tendre mon micro aux personnes présentes ce jour-là. Mais avant de te partager leur voix, j'aimerais revenir sur un moment fort de la journée, la conférence d'ouverture animée par Monique Serrault. Alors déjà, Monique Serrault, c'est un personnage. Elle est à la fois spécialiste du bâti ancien, passionnée de terre crue, de chaux, et elle a un parcours complètement inattendu. C'est une ancienne prof d'histoire géo et psychologue clinicienne. Rien que ça ! Depuis 2008, elle organise des chantiers participatifs un peu partout en France pour transmettre son savoir et sa passion. Et franchement, elle ne marche pas ses mots. Son message est clair. Le bâti ancien, qu'on trouve dans nos villages et nos campagnes, ce ne sont pas des ruines à raser. Non, ce sont des trésors d'architecture vernaculaire. fait avec les ressources du coin et qui tiennent toujours depuis quoi ? 200 ? 300 ? Parfois 400 ans ? Alors pourquoi les raser pour construire du neuf ? Ce qu'elle dénonce, c'est le gâchis généralisé des rénovations au ciment, qui étouffe littéralement ses maisons. L'humidité remonte, les murs craquent et les habitants grelottent l'hiver. Elle, ce qu'elle propose, c'est de respecter la respiration naturelle des matériaux et d'utiliser ce qu'on a toujours utilisé, la chaude, la terre, la p... la paille, le bois. Pendant sa conférence, elle explique super bien les particularités du bâti ancien, sa gestion de l'humidité et son inertie thermique. En gros, ça veut dire que la maison garde la fraîcheur l'été et la chaleur l'hiver. C'est plutôt pratique, non ? Elle parle aussi des erreurs fréquentes, comme poser du ciment sur un mur empisé ou mal isoler une façade noire. Bref, c'est une vraie leçon d'humilité et aussi un Un appel à revenir à des matériaux simples. efficace, écologique et surtout adaptée à chaque région. Et au passage, elle tord le cou à pas mal d'idées reçues. Après cette belle mise en bouche avec Monique Serrault, je suis allée me promener du côté des stands et des démonstrations. Il y avait plein de choses à voir, à toucher, à sentir, et surtout, plein de gens passionnants à rencontrer. J'ai aussi assisté aux tables rondes qui ont rythmé la journée. Et entre chaque, j'ai dégainé mon micro pour aller discuter avec des profils très variés. Maître d'œuvre, élu, représentant des filières biosourcées, du CAE, de l'Ordre des architectes. Mon objectif était super simple, leur poser trois questions. Les mêmes, à toutes et tous, pour croiser les regards et faire ressortir la richesse de leurs réponses. Ma première question était, quand je vous dis matériaux biosourcés ? Quel est le premier mot ou la première image qui vous vient et pourquoi ?
- Speaker #1
La terre.
- Speaker #2
C'est la terre.
- Speaker #0
Et pourquoi la terre ?
- Speaker #2
Parce que c'est le bio-sourcier, donc c'est naturel. Tout ce qui est naturel, c'est la première chose, c'est la terre. Donc c'est à partir de là, ça veut dire que c'est la source la plus naturelle qui peut exister. Donc même les autres choses qui existent, elles existent dans la terre. Donc réellement, c'est la mer.
- Speaker #3
Le bois parce que j'ai travaillé ça depuis le début de mes études.
- Speaker #4
La paille. La paille, la paille, la paille parce qu'il y en a partout. Partout, je pense dans beaucoup de pays industrialisés, c'est un produit où il n'y a pas de tension, contrairement au bois. Beaucoup de tension sur le bois, beaucoup de concurrence. Et aujourd'hui nos forêts ne sont pas en bon état. La paille est un bon isolant, la paille est support d'enduit, ça permet de bâtir, des fois c'est même porteur.
- Speaker #3
Pour moi, ce sera le bois. Alors parce que j'ai eu à travailler dans le cadre de la filière bois et donc pour moi le bois effectivement, comme on est en Grand Est, la forêt couvre une superficie très importante du territoire du Grand Est, donc c'est une ressource locale très importante. Voilà pourquoi le bois.
- Speaker #5
Pour moi, le premier, je n'ai pas un matériau biosuccès privilégié. Moi, c'est la terre. Je ne suis pas un spécialiste en la matière. Je venais juste pour découvrir qu'en tant que professionnel. Laine de bois. Laine de bois tout de suite parce que j'en utilise beaucoup, quasiment plus que ça en isolant et parce que je travaille beaucoup dans la réhabilitation du patrimoine. Beaucoup de bâtiments en pain de bois, donc tous les matériaux industriels type laine de verre, laine de roche, etc. sont proscrits de toute manière.
- Speaker #4
Je dirais la paille, parce que c'est ce qu'on a, je pense, sur la région là, en Meurthe-et-Moselle. Je pense que c'est vraiment, avec toute l'agriculture qu'il y a, je pense que c'est vraiment quelque chose qu'il faudrait pousser. Je pense que c'est vraiment une ressource locale à valoriser, donc je dirais ça.
- Speaker #6
Le bois.
- Speaker #0
Et pourquoi ?
- Speaker #6
Parce qu'on travaille le bois, alors j'avoue c'est déjà orienté, mais parce que ça pousse tout autour de nous, il y en a partout.
- Speaker #7
La paille, parce que ça se marie très bien avec la construction bois et ça stocke du carbone.
- Speaker #0
La terre, parce que c'est nouveau,
- Speaker #3
mais c'est ancien.
- Speaker #0
Génial.
- Speaker #1
La paille. Pourquoi ? Alors moi c'est mon matériau de prédilection, c'est celui qui m'a fait aller en architecture. et après qui m'a fait aller dans l'artisanat. C'est de la mise en œuvre de bottes de paille que je faisais auparavant. C'est un matériau qui a son sens en termes porteur, d'isolation. C'est un matériau qui provient de l'agriculture, qu'on retrouve depuis notre enfance. C'est un matériau qui a pleinement sa place dans la construction, que ce soit en rénovation aussi.
- Speaker #7
Le premier, le tout premier à laquelle j'ai pensé, c'est la paille. Parce que, ouais, je pense que les premières maisons, on va dire, bio-sourcées que j'ai connues, c'était les maisons à colombages, donc remplies d'archetorchis et tout ça, donc la paille. Et le deuxième, ce serait la terre, parce que c'est le deuxième que j'ai vraiment, on va dire, étudié, ou sur lequel je me suis vraiment renseigné. Et donc, sur lequel j'ai plus de connaissances et qui me vient le plus vite à l'esprit, comme ça, juste derrière la paille, qui est le petit historique que j'ai.
- Speaker #6
Le chanvre, le chanvre en particulier parce que j'ai eu l'occasion de travailler avec la SDEA et l'Eurométropole sur une structuration de filière à Strasbourg, en Alsace. Et dans ce cadre-là, c'était assez intéressant parce qu'ils aimeraient développer davantage le chanvre et ils nous ont emmenés pendant deux jours dans une sortie, il y avait des maires, il y avait des agriculteurs pour découvrir une filière chanvre qui était sur trois. Et donc j'ai découvert tous les bienfaits de cette petite... Plante qui se valorise en entier, totalement. Une partie pour le bâtiment, mais également pour faire des huiles, pour la graine. C'est une plante incroyable. Donc voilà, le chanvre.
- Speaker #0
Juste pour ceux qui ne comprennent pas, S-D-E-A.
- Speaker #6
Syndicat départemental des eaux et de l'assainissement.
- Speaker #0
On voit bien que chacun a sa matière de prédilection. Puis j'ai posé la seconde question. Qu'est-ce qui doit changer aujourd'hui pour que les matériaux biosourcés deviennent la norme de demain ?
- Speaker #3
Je pense que c'est une question aussi des réglementations un peu, qui parfois met des contraintes pour utiliser des matériaux naturels. Après peut-être faire connaissance aussi, et l'économie, s'il y a une différence économique entre les prix des produits traditionnels et les prix des matériaux naturels, parfois la réponse est vite fait par rapport au prix.
- Speaker #2
Maintenant il faut changer, ça veut dire que d'abord ça part dans les mentalités. Il faut d'abord changer la mentalité des gens, comment ils voient les choses. Maintenant, s'il y a des choses, par exemple, si on parle des matériaux utilisés, il faut bien valoriser le biosource, il faut bien valoriser la matière première. Donc ça, avec des séminaires comme ça, avec des études et tout ça, on peut changer. C'est-à-dire, la première chose, c'est la mentalité de la clientèle des gens. Donc, les diriger vers cette richesse naturelle qu'on en possède. Après, bien sûr, c'est la construction, la base de la construction et les normes de la construction. On doit toujours retourner à la source ancestrale. Donc les gens d'avant, comment ils construisaient et tout ça, faire comprendre aux gens que bien avant nous, bien les gens, ils ont compris des choses bien avant nous. Donc voilà, c'est vraiment... Oui,
- Speaker #3
je pense que ça va être déjà à l'enseignement, ça évolue. Parce que c'était au début de l'enseignement quelque chose de très peu, on va dire, décrit. Madame Rosa Muller qui était notre enseignante à l'époque était un peu une personne qu'on a décrite comme un peu en dehors des clous et qui maintenant finalement c'est des choses courantes et qu'on voit qui se développent. On a longtemps eu dans le biosourcé pour moi le bois ça brûle ou des choses comme ça et on en revient ce qui est plutôt bien. En France on est encore dans les trois petits cochons on va dire. C'est vraiment une mentalité courante en France qui dès qu'on se balade à l'étranger c'est plus du tout le cas. où on va dire que ce qui tient c'est vraiment ce qui en fait tout. Du coup la paille commence à se développer. C'est des choses que je viens de découvrir ici, la paille, que je ne connais pas. Donc c'est des choses qui évoluent et c'est plutôt bien. Et après ça va être aussi bien les architectes mais aussi les particuliers ou les professionnels. On voit des personnes, on a eu tout à l'heure, qui étaient bien, qui faisaient l'extérieur, etc. Et puis après on va avoir un Un plat trié qui va finir tout et qui finalement on voit que si les choses ne sont pas faites de A à Z, tout ce qu'on aura fait est mis à plat. Donc il faut qu'on soit tous ensemble et puis ça va être bien.
- Speaker #4
Faire payer le prix de l'essence un peu plus cher.
- Speaker #0
Ça permettrait de faire du local, c'est ça ?
- Speaker #4
Ça permettrait de mettre la vraie valeur des produits manufacturés. Si on fait payer l'énergie à son juste prix, les produits manufacturés sont un... inachetables, invendables.
- Speaker #3
Alors effectivement, pour que le bio sur site devienne la norme, il y a un gros travail de sensibilisation et de formation de tous les architectes, tous ceux qui sont maîtres d'œuvres, mais aussi les maîtres d'ouvrages. Donc le volet peut-être sensibilisation en premier lieu.
- Speaker #5
Déjà, c'est avec le gouvernement qu'il faut voir ça. Ce n'est pas de notre sort à nous, je pense. Il faudrait déjà essayer de trouver des subventions, des choses comme ça, pour que les gens puissent... avoir accès à ce genre de matériaux. Parce que c'est un petit peu plus cher quand même, a priori. Donc il faudrait déjà trouver au niveau des prix, je pense, un équilibre par rapport aux matériaux existants qui sont moins écologiques.
- Speaker #0
Faciliter l'accès à l'information,
- Speaker #1
c'est déjà la première chose,
- Speaker #3
je pense.
- Speaker #5
Premier réflexe, arrêtons de subventionner des projets avec des matériaux issus de la pétrochimie. Je pense que c'est la base, une fois qu'on aura enlevé les subventions là-dessus, je pense que ça va fortement encourager les matériaux biosourcés.
- Speaker #4
Je pense que ce qu'il faut, c'est... Je pense qu'il faut qu'on oeuvre tout, c'est de multiplier de plus en plus des projets, pour que juste on ancre dans... dans l'inconscience collective, qu'au final il y a d'autres formes de construction qui sont possibles, autre que juste l'agglo et puis l'ITE, l'Aisne de Verre. Et puis qu'on se rende compte qu'au final c'est vraiment plus viable et il y a des qualités, qu'on commence à vraiment avoir l'habitude de ces bâtiments-là, je pense que ça ferait du bien.
- Speaker #6
Déjà, rendre accessible et que le public s'y intéresse. Et puis pousser effectivement les recherches sur ces normalisations pour que ce soit accepté.
- Speaker #7
Mettre au bûcher les majors.
- Speaker #0
Inviter tout le monde dans une maison bois,
- Speaker #3
isolée en paille et avec un revêtement de terre en plein été, en pleine canicule.
- Speaker #1
La sensibilisation, tout simplement. Hier, ce qu'on a fait, c'est une journée entière dédiée aux étudiants. On vient en formation initiale. On leur présente les matériaux, on leur présente leurs vertus, on leur propose des solutions et on les rassure sur certaines craintes qui émergent naturellement de personnes qui n'ont jamais aperçu ces matériaux et qui ne les ont jamais connus dans leur formation. Et placer des petites graines à cette échelle-là, c'est potentiellement faire des artisans de main qui pourront construire l'avenir et mettre en place le biosourcé. Le géosourcé est faiblement transformé.
- Speaker #7
Il y a tendance à dire une politique publique, peut-être, pour sensibiliser les gens au matériau biosourcé. Expliquer pourquoi c'est si intéressant et si important de les mettre en place. Parce qu'au final, c'est beaucoup une question de savoir. on en parlait juste avant mais de sensibiliser les gens alors que ce soit le grand public ou même les maîtresses d'ouvrage les BET, enfin voilà,
- Speaker #6
sensibiliser les gens les architectes aussi à ce matériau là donc plutôt politique publique et sensibilisation pour compréhension alors ça c'est très intéressant si je le savais je le ferais tout de suite déjà ce type d'événement Merci. Le but de Bâtir de Demain, c'est d'abord de... J'aime pas trop le mot massifier, mais d'essayer ne serait-ce que de créer... Que tout le monde puisse avoir une sensibilisation. Certains savent, ils connaissent, notamment le bois, c'est le premier qu'on cite en général. Le but, c'est que les gens connaissent, c'est une chose, mais qu'ils puissent aussi le comprendre pour pouvoir le prescrire. Donc, pour moi, de toute façon, ça doit venir des maîtres d'ouvrage. Ça doit venir... Alors, c'est une filière qui est forcément circulaire. Il faut qu'il y ait... des producteurs de ces matériaux qui puissent suffisamment fournir les entreprises pour qu'ensuite on puisse le prescrire et que ça puisse passer en chantier. Donc tout doit travailler en commun. Mais pour ça, il faut qu'il y ait une volonté politique et il faut que ce soit les maîtres d'ouvrage qui se décident lors des appels d'offres, lors de la rédaction d'appels d'offres, de dire « il y a une filière locale, je veux la valoriser » et de demander un matériau ou un pourcentage ou même intégralement matériaux biosourcés sur la construction d'un bâtiment. Ça doit venir des politiques publiques au moment des appels d'offres.
- Speaker #0
Ce qui m'a frappée, c'est la diversité des réponses. Certaines très concrètes, d'autres plus politiques ou culturelles. Mais toutes, d'une façon ou d'une autre, montrent qu'on avance dans la même direction. Et que ce mouvement, il est déjà en marche. Il suffit de le suivre, ou mieux, d'y contribuer. Enfin, j'ai posé ma dernière question. Que diriez-vous à quelqu'un qui hésite encore à utiliser des matériaux biosourcés ?
- Speaker #3
de se renseigner un peu plus sur les bénéfices,
- Speaker #0
parce que je pense que dès qu'on connaît les bénéfices de ces matériaux,
- Speaker #3
on va vite s'intéresser à l'utiliser, à voir comment l'appliquer.
- Speaker #2
Effectivement, c'est ce que ça veut dire. Je relance encore le point. C'est que pour convaincre les gens, c'est-à-dire d'abord, il faut d'abord, nous-mêmes, moi personnellement, il faut d'abord que je me ressource, encore, c'est-à-dire avoir des idées, c'est-à-dire faire comprendre aux gens. Comme je viens de le dire, bien avant, avec la technologie qui s'en suit, les gens ont compris que la source, le bien-être, est fondé sur la terre, est fondé sur la ressource en elle-même. Donc il faut faire comprendre aux gens que même si on utilise... Parce qu'il y a des gens qui pensent qu'en utilisant de la terre, en utilisant de la chaude, ce qui s'en suit, par exemple, de la chanvre et tout ça, on dit que c'est ancien. Donc ça veut dire que ça ne convenait pas avec notre vécu maintenant, d'aujourd'hui. Apparemment non. Ça veut dire qu'on regarde l'isolation, si on regarde l'isolation thermique, si on regarde, ça répond à 100% à nos questions d'aujourd'hui, à nos habitudes d'aujourd'hui, même si c'est 2025. Mais réellement, on peut y retourner et dire aux gens, voilà comment vivaient nos ancêtres, comment ils ont compris la chose. Donc à partir de là, on peut à peu près... faire avancer les choses, on peut faire comprendre aux gens que ce qu'on dit vraiment est réel sur le terrain. Après, on fait des démonstrations de réalisation, bien sûr. Après, ça revient dans le terme technique, que chacun doit expliquer aux gens, qu'il y a des techniques réellement qui sont d'aujourd'hui et qui sont respectées bien avant nous. Elles sont respectées et qui donnent le même... Si on parle de la résistance, par exemple, si on parle de lambda... Avant, ils ne connaissaient pas ça, tout ça. Mais réellement, ça existait bien avant. Parce que les matières utilisées, on a fait des études d'aujourd'hui, on a fait des études, eux, ils ne savent pas qu'un lambda, ils ne savent pas qu'il y a une résistance. Mais si on regarde la matière qu'on a étudiée pour découvrir ces formules-là, Ça existait bien avant. Sauf qu'avec la technologie, ils n'avaient pas cette technologie-là, tout simplement. Mais le savoir-vivre est lent. Voilà, donc on peut à peu près convaincre les gens de cette manière-là, peut-être. Je ne sais pas, j'essaye. En ce qui me concerne, j'essaye.
- Speaker #3
Je dis vas-y, fonce, parce que tous ceux qui l'ont fait appel à ça sont très contents maintenant. Donc l'idée, c'est de se dire que tout ce qu'on fait maintenant, c'est tout ce qu'on n'aura pas à faire après.
- Speaker #4
Il faut laisser sa curiosité nous guider. Je me suis senti toujours beaucoup plus curieux de ce genre de technique que des restes. Et le bâtiment a toujours fait partie de mon ADN. Et je pense que c'est juste ça. Après, il y a plein de philosophies derrière. Mais d'abord, la curiosité et l'histoire. En fait, la petite histoire du bâtiment qu'on connaît comme étant quelque chose de conventionnel. Elle est hyper récente. Elle a... 60 ans, même pas, après-guerre. Donc en fait le biosourcé c'est jamais ni plus ni moins qu'une reprise de la continuité. Ouais ouais, c'est se re... reprendre les matériaux qu'on avait l'habitude de bosser et surtout c'est l'occasion de bien réfléchir à comment je peux bâtir. Combien de mètres carrés ? Est-ce que j'ai besoin d'autant ? Le biosourcé, c'est d'abord ça, parce que clairement, il y a un vrai coût, mais il y a aussi une démarche qui va derrière.
- Speaker #3
Alors, oser le biosourcé, d'abord parce que c'est bon pour la planète, parce qu'on va répondre justement aux objectifs de 2 tonnes d'émissions de CO2, si on utilise aussi ça dans la construction, quand on va pouvoir le faire. Et puis, peut-être en termes de coûts aussi, ça permet aussi de maîtriser des coûts. Voilà les deux principaux arguments.
- Speaker #5
Allez-y, allez-y, n'hésitez pas. Non, non, comment les... Déjà participer à ce type de forum, déjà, pour avoir plus d'impôts. Et effectivement, le problème c'est que les matériaux non biosourcés sont vendus en grande majorité dans les magasins. Donc ils vont au plus simple pour acheter. Donc ils sont automatiquement orientés vers les matériaux non biosourcés. Il faut quand même un peu plus se battre pour faire du biosourcé. C'est ça. un petit peu plus compliqué, mais je pense que ça va arriver, ça va se développer, au fur et à mesure.
- Speaker #1
Faciliter toujours l'accès à l'information et sensibiliser, pour moi,
- Speaker #6
c'est la base du truc,
- Speaker #1
parce que tant que tu ne sensibilises pas, le gouvernement ne fera rien bouger.
- Speaker #0
Si les gens ne veulent pas le faire, ça ne bougera pas au-dessus.
- Speaker #5
Là, dernièrement, les derniers projets que j'ai pu avoir, je leur ai fait la démonstration que ça ne coûtait pas plus cher. Déjà, tout est une histoire d'argent. Clairement, on est toujours là-dessus. Si on leur promet le mieux pour le même prix, et le problème du biosourcé, une fois qu'on leur a expliqué l'intérêt, notamment écologique, mais aussi l'intérêt que ça peut apporter en qualité d'environnement à l'intérieur d'un lieu, ça, c'est que du ressenti. Et quand on a la chance de pouvoir faire visiter un lieu, une maison au saturbois, laine de bois... Et c'est que du ressenti. Ce sentiment, le confort thermique, etc. C'est difficilement explicable. Et on ne peut pas l'appréhender tant qu'on ne l'a pas vécu. Et ça, c'est vraiment l'idéal, c'est de pouvoir faire expérimenter quelqu'un, expérimenter un lieu qui a été traité comme ça.
- Speaker #4
Eh bien, qu'ils ont tout à y gagner. Je pense qu'en fait, on ne se rend pas compte, mais... Mais aujourd'hui, investir dans des modes de construction vraiment classiques, qui viennent de l'industrie, au final, on se rend compte que c'est des choses qui sont assez limitées dans le temps. Ce n'est pas très efficient, en tout cas sur le long terme. Alors qu'au final, revenir sur des choses qui sont là depuis déjà des centaines d'années, qui marchent toujours aussi bien, je trouve que juste qu'ils comprennent bien que c'est de l'argent Trois fois mieux investi sur le long terme que d'investir dans un truc qui sera un petit peu moins cher, certes, sur le moment, mais au final qui ne tiendra pas la route au bout d'un moment.
- Speaker #6
Il faut leur faire toucher la matière et venir faire un essai dans cette maison en plein été.
- Speaker #7
Leur faire rencontrer des gens motivés, sérieux et plein d'entrain. qui ont envie de faire des beaux projets avec eux.
- Speaker #0
Leur faire tester et patouiller dans la terre comme aujourd'hui.
- Speaker #1
Que c'est un milieu très bienveillant, que c'est un milieu aussi qui a plein d'avenir, où il y a de plus en plus de propositions en termes de travail. C'est aussi selon son métier quelque chose qui est plus sain à appliquer, quand on est artisan notamment. Et voilà, venez, venez. Elles sont dures les questions.
- Speaker #7
Ça dépendrait forcément de la personne. Le premier qui me vient en tête, ce serait le côté social du biosourcé. Social par local et faire travailler les gens qui sont régionalement implantés pour faire du biosourcé. Donc la première chose que je dirais, ce serait peut-être un peu ça. Mais ça dépend vraiment de ton interlocuteur je pense. Il y a la question aussi, parce que c'est très dans l'air du temps, de la pollution et de tout ce que peut générer des matériaux industrialisés, je pense aux isolants plastiques ou ce genre de choses, tout ce que ça peut dégager, pas forcément si ça brûle ou quoi, mais de manière générale quand tu les mets en œuvre, tout ce que tu respires et tout ça. qu'un matériau bio surcé, on l'a vu tout à l'heure, un terre-chambre en soi, il ne dégage rien de plastique. C'est plus sain pour la santé. Oui, donc quelque chose de plus sain pour la santé. Parce que ce serait un argument, mais qui serait plus personnel. Le social, il y a des gens qui s'en foutent, alors que leur santé, généralement, c'est quand même un truc que chacun fait un peu attention à ça.
- Speaker #6
Bonne question. Alors pourquoi ils n'oseraient pas ? Parce qu'il faut découvrir quelque chose qu'ils ne connaissent pas. De refaire bâtir des deux mains quand ils reviendront, parce que pour oser, il faut d'abord tester. Ça, je le comprends, parce que tant qu'on n'a pas testé, on ne peut pas savoir si c'est bien ou si ce n'est pas bien. De se former, de tester, de venir discuter avec le collectif biosourcé pour qu'ils puissent leur expliquer leur approche, les bénéfices d'utiliser du biosourcé. Et oui, ça demande un petit peu de s'ouvrir à d'autres horizons, mais ça vaut le coup de le faire.
- Speaker #0
La réponse est unanime. Il n'y a plus qu'à se jeter à l'eau. Les matériaux sont là, les savoir-faire aussi. Il faut juste oser franchir le pas. Se former, se renseigner, aller à la rencontre d'associations comme le collectif Biosourcés. C'est une super première étape. Et franchement, tu verras, ça donne envie de s'y mettre. Ce que je retiens de cette journée, c'est à quel point ces rencontres m'ont fait réfléchir. À mes choix persos, et pros aussi, et à la manière dont je veux construire ou rénover demain. Toutes ces voix, toutes ces visions m'ont ouvert de nouvelles pistes. Elles m'ont donné envie d'intégrer davantage les matériaux biosourcés dans mes réflexions. Et clairement, en travaillant à Luxembourg, je peux te dire qu'il y a tout à faire. Alors non ? On ne va pas remplacer tout le béton par de la terre crue dès demain matin. Mais chaque pas compte, chaque engagement, même petit, participe à ce changement de fond. Et c'est ce qui rend cette démarche à la fois réaliste et précieuse. Un immense merci au collectif Biosourcé Grand Est, à Envirobat, et tout particulièrement à Laurent, Maureen et Solène, mon homonyme, pour leur accueil chaleureux. Merci aussi à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de partager leur vision au micro. J'espère que ce format immersif et interactif t'a plu. Si toi aussi tu veux partager ta vision des matériaux biosourcés, imaginer un monde où ils sont devenus la norme, fais créer un espace Slack pour qu'on puisse échanger. J'adorerais qu'on puisse construire ensemble et avec beaucoup d'enthousiasme le monde de demain. Toutes les infos sont dans la description de l'épisode. Et puis bien sûr, si cet épisode t'a inspiré, n'hésite pas à laisser une note ou un commentaire sur ta plateforme d'écoute préférée ou à le partager autour de toi. Parce que c'est grâce à toi que le podcast peut toucher plus de monde et continuer à faire vivre ces sujets essentiels. Si tu as des idées de thèmes à aborder ou des suggestions de personnes à interviewer, écris-moi. Promis, je suis sympa et toujours partante pour échanger. Merci pour ton écoute et à très vite dans un prochain épisode de Fondation.