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Entrepreneuriat et mobilité internationale : Anna Casal partage ses conseils pour les Français dans le monde cover
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FrancaisDansLeMonde.fr présente "10 minutes, le podcast des Français dans le monde"

Entrepreneuriat et mobilité internationale : Anna Casal partage ses conseils pour les Français dans le monde

Entrepreneuriat et mobilité internationale : Anna Casal partage ses conseils pour les Français dans le monde

12min |06/01/2025
Play
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12min |06/01/2025
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Description

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Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à l'étranger ? Dans cet épisode captivant de "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde", Gauthier Seys reçoit Anna Casal, une chef d'entreprise qui a su naviguer avec succès dans le monde complexe de l'entrepreneuriat international depuis 2015. Anna partage son parcours inspirant et les défis qu'elle a dû surmonter pour fonder son entreprise, tout en offrant des conseils précieux aux expatriés qui envisagent de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

Dans un contexte de mobilité internationale, où de nombreux Français choisissent de s'expatrier ou de retourner en France, il est essentiel de comprendre les opportunités et les écueils de la création d'entreprise. Anna met en lumière l'importance de croire en son projet tout en restant ouverte aux conseils d'autres professionnels. Elle aborde également le concept de "solopreneur", une approche flexible qui permet de travailler de manière autonome tout en s'entourant d'une équipe compétente. Grâce à son expérience, elle nous éclaire sur les aspects pratiques de la création d'entreprise, notamment les prévisions financières et la structuration juridique, des éléments cruciaux pour réussir dans un nouveau pays.

Au fil de la discussion, Gauthier et Anna explorent les différences entre les systèmes fiscaux dans divers pays, ainsi que les aides disponibles pour les nouveaux entrepreneurs. Ces informations sont particulièrement utiles pour les Français vivant à l'étranger, qu'ils soient en retraite à l'étranger ou en train d'étudier à l'étranger. Anna met également en garde contre les pièges à éviter lorsqu'on s'installe dans un nouveau pays, insistant sur l'importance de ne pas perdre de vue la réalité du marché local.

Si vous êtes un expatrié ou si vous envisagez de vous lancer dans l'entrepreneuriat à l'étranger, cet épisode est fait pour vous ! Découvrez des ressources pour expatriés, des conseils sur la vie d'expatriée et des interviews passionnantes avec des Français de l'étranger. Rejoignez-nous sur "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde" pour une discussion enrichissante qui pourrait bien changer votre vision de l'entrepreneuriat à l'international.

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https://www.linkedin.com/in/anna-casal/

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Podcast n°2361 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anna Casal. On parle de la création d'entreprises. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.

  • Anna Casal

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    décider de devenir chef d'entreprise, c'est toute une aventure. Est-ce que c'est fait pour tout le monde ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a des techniques ? Je pense qu'Anna va nous éclairer. Anna Casal est mon invitée, chef d'entreprise depuis 2015, à la tête de Maya et Mercure. On l'a connue, Anna, dans le cadre du partenariat avec Mazet, direction donc Madrid, en Espagne, pour cette interview. Bonjour Anna !

  • Anna Casal

    Bonjour Gauthier !

  • Gauthier Seys

    Content de te retrouver. D'ailleurs, tu es passée il y a quelques semaines à l'antenne. Je vous invite à écouter le parcours de Anna. C'est le podcast 2300. Tu m'as dit qu'on avait fait plein de retours sur ce podcast. Les gens t'en ont parlé autour de toi.

  • Anna Casal

    Oui, il y a plein de gens que je connaissais déjà et qui n'avaient pas d'idée sur mon parcours, qui ne connaissaient pas tous les détails. Ils ont été étonnés de voir que j'avais beaucoup voyagé dans ma vie et que j'avais eu plusieurs vies.

  • Gauthier Seys

    Plusieurs vies, une à Paris, une à New York, une à Madrid. Tout ça avec l'entrepreneuriat. D'ailleurs, tu dis que c'est plus que de l'entrepreneuriat, c'est une version entrepreneur en solo.

  • Anna Casal

    C'est le terme de solopreneur que j'aime beaucoup. Parce qu'il définit une structure assez légère d'une personne qui entreprend seule, mais qui sait aussi s'entourer d'une équipe. Il y a plein de formats différents. Je pense que c'est l'avenir de l'entreprise. Il se trouve là pour beaucoup d'entre nous.

  • Gauthier Seys

    Alors déjà, est-ce que tout le monde peut créer sa boîte ? Est-ce que tout le monde a le mindset, le cerveau prêt à affronter les joies de l'entrepreneuriat ?

  • Anna Casal

    Alors, j'ai eu la chance d'écrire un livre sur ce sujet-là qui s'appelle Le Grand Plongeon, dans lequel il a interviewé une cinquantaine d'entrepreneurs qui m'ont raconté leur histoire. Ça allait de la petite entreprise à la grosse boîte. Je pense notamment à Frédéric Mazzella de Blablacar. Bref, ce que j'en ai tiré de tous ces enseignements et de ma propre expérience, c'est que pour être entrepreneur, il faut avoir la foi en son projet, ne pas douter et à la fois savoir écouter les conseils des uns et des autres. Donc, parfois, c'est un chemin de croix. C'est très, très difficile. On est seul face au... Face aux difficultés, face aux clients qui partent, face parfois à la conjoncture économique qui n'est pas forcément positive. Mais d'un autre côté, ça fournit une liberté extraordinaire. Alors, si vous êtes attaché à la liberté, que vous avez envie de ne pas avoir d'attache, soyez entrepreneur.

  • Gauthier Seys

    Alors, à l'inverse, si on a un doute, si on se dit oui, mais si ça ne marche pas, comment je vais faire, etc. Si on a trop de doutes, il ne faut pas y aller.

  • Anna Casal

    Je pense qu'il faut croire en son projet. quoi rend sa capacité personnelle à répondre à un réel besoin du marché ? Et si on doute ? En fait, le doute, on l'a toujours. Je pense qu'il nous habite tous et que c'est face aux épreuves qu'on traverse, c'est un apprentissage. Et face aux épreuves, on doute de moins en moins. Et on a de plus en plus confiance en soi pour surmonter les épreuves. Donc forcément, il ne faut pas être sûr à 100%, mais il faut vraiment croire en la solution qu'on apporte.

  • Gauthier Seys

    Très bien. Alors, une fois qu'on y croit, il faut quand même… valider un certain nombre de points, le marché, comment on va gagner de l'argent, combien ça va coûter. C'est un petit état des lieux à faire. Les banquiers nous demandent toujours des prévisions à trois ans. Ça m'a toujours fait halluciner cette histoire. Comment tu préconises de planter le décor de son entreprise ?

  • Anna Casal

    Les prévisions à trois ans, c'est, je pense, assez impossible. Il y a des start-upers qui sont très confiants, qui peuvent faire des superbes projections. Je crois que les statistiques montrent que les femmes entrepreneurs sont plutôt pessimistes. Pour revenir concrètement à notre sujet, avant toute chose, il faut monter son projet, évidemment, pouvoir essayer d'anticiper un peu quel est son marché, ce que l'on adresse, et les revenus dans l'année qui viennent, ainsi que les dépenses qu'on va générer, pour déjà planter le décor et ensuite pouvoir faire des démarches administratives qui sont différentes dans chacun des pays.

  • Gauthier Seys

    Alors justement, l'administratif, grand sujet. Quand on a décidé de se lancer, ensuite il faut faire le choix de la structure. Et là, il existe. Selon qu'on soit en France ou quelque part dans le monde, selon qu'on soit seul ou plusieurs dans le projet, mille et une versions différentes. Comment on peut s'en sortir dans cette jungle ?

  • Anna Casal

    Je pense que pour gagner du temps et pour enclencher le projet, il ne faut pas chercher à décortiquer la législation de chaque pays. Ça, c'est l'enseignement que j'ai eu aussi bien en France qu'aux États-Unis ou en Espagne. Accompagnez-vous, allez voir un conseil, un professionnel, un fiscaliste et un comptable qui, eux, pourront vous indiquer à moindre coût quelle est la structure la plus adaptée. Et franchement, ça varie vraiment d'un pays à l'autre. Et j'ai envie de dire, ça varie aussi dans le temps, c'est-à-dire qu'une structure, elle sera adéquate la première année, puis peut-être qu'il faudra évoluer ensuite. Donc, sachez vous entourer de professionnels de qualité.

  • Gauthier Seys

    À Paris, par exemple, tu avais une SASU, donc une entreprise. À New York, tu étais freelance. Aujourd'hui, en Espagne, tu es autonoma, comme on dit. C'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France.

  • Anna Casal

    C'est un peu l'équivalent, mais il y a beaucoup moins de charges. Ça, c'est vraiment le point différent. Et en Espagne, beaucoup de gens sont auto-entrepreneurs, autonomos. C'est très répandu puisque l'État soutient vraiment ce statut-là, l'encourage, à la différence de l'auto-entrepreneuriat en France où il y a beaucoup de contraintes et j'ai dû opter pour la SASU.

  • Gauthier Seys

    C'est ça, les deux formats ont le même nom, mais ils n'ont pas les mêmes conséquences.

  • Anna Casal

    Absolument. Quand on est en France, il y a des limites à ne pas dépasser en termes de chiffre d'affaires quand on est auto-entrepreneur. Il y a aussi des histoires de TVA. En Espagne, la TVA s'applique tout de suite. Mais en revanche, vous n'avez pas de plafond. Donc, tous vos revenus, vous les payez. En fait, vous payez vos impôts à la fin de l'année comme un impôt sur le revenu. Ce n'est pas imposé avant.

  • Gauthier Seys

    Tu me disais que c'est plus subtil que ça puisqu'en Espagne, d'une région à l'autre, ça peut aussi varier.

  • Anna Casal

    Oui, alors les charges, les frais varient d'une... D'une région à l'autre, on a par exemple à Madrid des aides pour payer la sécurité sociale la première année, ce qui n'est pas le cas dans d'autres régions espagnoles. Donc, je vous conseille vraiment d'aller voir un spécialiste du sujet et même un spécialiste de la région dans laquelle vous êtes. L'idéal, c'est de se rapprocher d'un entrepreneur qui fait à peu près le même travail que le vôtre, qui a un peu le même format de business, et puis de lui demander comment il s'est fait accompagner. Il y a des réseaux qui sont super pour ça, partout dans le monde, d'entrepreneurs français. Je pense à Mazet, notamment, à French Founders. Il y a plusieurs... Sachez taper à ces portes-là en premier.

  • Gauthier Seys

    Pourquoi on ne mettrait pas son siège social dans un endroit avantageux, style à Dubaï, par exemple, où il n'y a pas d'impôts ? C'est une solution, ça, Anna ?

  • Anna Casal

    Il faut absolument habiter le lieu où on en exerce. Oui, il y a des solutions comme ça de défiscalisation. Maintenant, vous êtes toujours à temps de vous faire rattraper par les impôts de plusieurs pays. Ça peut être très compliqué. Parfois, il y a des malentendus et vous êtes doublement imposé. Et ça met des mois et des mois, j'ai le cas autour de moi, d'une entrepreneur qui s'est fait avoir comme ça parce qu'elle n'avait pas bien ficelé son coût et elle s'est retrouvée à payer des impôts en Espagne. et en France. Pour recouvrer le montant, c'est très, très long et compliqué. Et là, pour le coup, ça coûte très cher en conseil juridique.

  • Gauthier Seys

    Tu parlais en Espagne, par exemple, de la principauté d'Andorre, où il y a quand même de gros avantages. Mais attention, parce que les services fiscaux utilisent les outils modernes aujourd'hui pour checker qu'on n'est pas truands.

  • Anna Casal

    Absolument. Les billets d'avion que vous avez pris, vos trajets en voiture, quand vous passez les douanes, tout ça est largement observé par les services fiscaux. Et le jour d'un redressement fiscal, ça peut faire très très mal lorsqu'on repère la supercherie.

  • Gauthier Seys

    Alors on est sur la radio des Français dans le monde. Un auditeur se dit tiens, je vais créer. Mais quelques mois plus tard, il déménage. Il va dans un autre endroit dans le monde. Toi, tu préconises fermer, réouvrir.

  • Anna Casal

    Oui, c'est ce que j'ai fait jusque-là et ça a bien fonctionné. Je trouve qu'il vaut mieux s'adapter à chaque fois à la législation et ne pas faire des gros montages. Mes clients, franchement, ont toujours été très compréhensifs avec ça et n'ont pas vu de problème, voire même étaient contents quand je suis partie en Espagne, par exemple, parce que je ne facture plus la TVA puisque je suis en intracommunautaire. Donc, ça n'a jamais posé de souci et je trouve que c'est la meilleure façon de s'implanter vraiment dans le pays. Moi, je suis mariée à un… diplomate, donc je sais que ma structure doit être légère, elle doit être transportable de pays en pays. Mais après, c'est mon cas particulier. Encore une fois, je pense que chacun doit trouver sa propre solution.

  • Gauthier Seys

    En l'occurrence, vous disiez que fermer et rouvrir, c'est l'occasion aussi de peut-être profiter de nouvelles aides qui existent dans les pays quand on arrive.

  • Anna Casal

    Absolument. Dans tous les pays où je suis allée, il y a souvent des aides aux primo-entrepreneurs, si je peux dire ainsi. Donc, Il faut aussi creuser là-dedans et voir ce que ça peut vous avoir porté selon la structure que vous choisissez. Mais il y a souvent des aides.

  • Gauthier Seys

    Et un dernier petit warning pour les Français qui vont s'installer aux USA. Tu as connu l'aventure américaine. Alors les USA, ce n'est pas le même mindset du tout sur l'entrepreneuriat qu'en France. En France, dès qu'on a créé quelque chose, on se croit étant Bill Gates. Alors que des Bill Gates aux États-Unis, ça court les rues.

  • Anna Casal

    Absolument. C'est un entrepreneur français qui avait levé plusieurs dizaines de millions d'euros, qui était parti ouvrir sa filiale aux États-Unis et qui me dit en France, j'étais Superman. Aujourd'hui, je suis au pays des Superman. Donc, je suis Monsieur No Body et j'ai compris ça au bout d'un certain temps. Après avoir vu que finalement, je n'impressionnais personne et que j'étais sur la cible de prestataire qui avait vu cette vanité qui caractérise certains entrepreneurs arrivant aux États-Unis. Voilà, il m'avait dit qu'il fallait faire attention et qu'en fait, dès qu'on arrive dans un nouveau pays, il faut recommencer à zéro, même si on n'ouvre pas une nouvelle structure et que c'est juste l'ouverture d'une filiale. Surtout, pensez qu'il ne faut pas arriver en terrain conquis. On est tout nouveau et il faut explorer.

  • Gauthier Seys

    Alors, si je résume, si j'ai bien compris, Anna, il faut savoir s'entourer.

  • Anna Casal

    Absolument. Et ça, c'est un conseil que je donne à tous les entrepreneurs. C'est vrai pour la fiscalité, la comptabilité, mais c'est aussi vrai pour tout le reste. Les gens avec qui je travaille, je travaille avec un collectif, par exemple, il a été sélectionné, trié sur le volet et c'est le meilleur conseil à donner. Et s'entourer aussi, quand on part à l'étranger, d'amis qui formeront un cercle pour vous soutenir, car la vie d'un entrepreneur, ce n'est jamais facile.

  • Gauthier Seys

    Merci pour tous ces conseils et je souhaite bon vent à tous les futurs créateurs d'entreprises qui ont écouté ce podcast. Plaisir de te retrouver.

  • Anna Casal

    Merci Gauthier.

Chapters

  • Introduction et présentation du sujet de l'entrepreneuriat

    00:01

  • Le parcours d'Anna Casal et le concept de solopreneur

    00:22

  • Les qualités nécessaires pour devenir entrepreneur

    01:48

  • Les étapes administratives et légales de la création d'entreprise

    04:04

  • Les conseils pour réussir à l'international et éviter les pièges fiscaux

    07:42

  • Conclusion et conseils pour les futurs entrepreneurs

    11:15

Description

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Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à l'étranger ? Dans cet épisode captivant de "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde", Gauthier Seys reçoit Anna Casal, une chef d'entreprise qui a su naviguer avec succès dans le monde complexe de l'entrepreneuriat international depuis 2015. Anna partage son parcours inspirant et les défis qu'elle a dû surmonter pour fonder son entreprise, tout en offrant des conseils précieux aux expatriés qui envisagent de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

Dans un contexte de mobilité internationale, où de nombreux Français choisissent de s'expatrier ou de retourner en France, il est essentiel de comprendre les opportunités et les écueils de la création d'entreprise. Anna met en lumière l'importance de croire en son projet tout en restant ouverte aux conseils d'autres professionnels. Elle aborde également le concept de "solopreneur", une approche flexible qui permet de travailler de manière autonome tout en s'entourant d'une équipe compétente. Grâce à son expérience, elle nous éclaire sur les aspects pratiques de la création d'entreprise, notamment les prévisions financières et la structuration juridique, des éléments cruciaux pour réussir dans un nouveau pays.

Au fil de la discussion, Gauthier et Anna explorent les différences entre les systèmes fiscaux dans divers pays, ainsi que les aides disponibles pour les nouveaux entrepreneurs. Ces informations sont particulièrement utiles pour les Français vivant à l'étranger, qu'ils soient en retraite à l'étranger ou en train d'étudier à l'étranger. Anna met également en garde contre les pièges à éviter lorsqu'on s'installe dans un nouveau pays, insistant sur l'importance de ne pas perdre de vue la réalité du marché local.

Si vous êtes un expatrié ou si vous envisagez de vous lancer dans l'entrepreneuriat à l'étranger, cet épisode est fait pour vous ! Découvrez des ressources pour expatriés, des conseils sur la vie d'expatriée et des interviews passionnantes avec des Français de l'étranger. Rejoignez-nous sur "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde" pour une discussion enrichissante qui pourrait bien changer votre vision de l'entrepreneuriat à l'international.

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https://www.linkedin.com/in/anna-casal/

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Podcast n°2361 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anna Casal. On parle de la création d'entreprises. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.

  • Anna Casal

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    décider de devenir chef d'entreprise, c'est toute une aventure. Est-ce que c'est fait pour tout le monde ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a des techniques ? Je pense qu'Anna va nous éclairer. Anna Casal est mon invitée, chef d'entreprise depuis 2015, à la tête de Maya et Mercure. On l'a connue, Anna, dans le cadre du partenariat avec Mazet, direction donc Madrid, en Espagne, pour cette interview. Bonjour Anna !

  • Anna Casal

    Bonjour Gauthier !

  • Gauthier Seys

    Content de te retrouver. D'ailleurs, tu es passée il y a quelques semaines à l'antenne. Je vous invite à écouter le parcours de Anna. C'est le podcast 2300. Tu m'as dit qu'on avait fait plein de retours sur ce podcast. Les gens t'en ont parlé autour de toi.

  • Anna Casal

    Oui, il y a plein de gens que je connaissais déjà et qui n'avaient pas d'idée sur mon parcours, qui ne connaissaient pas tous les détails. Ils ont été étonnés de voir que j'avais beaucoup voyagé dans ma vie et que j'avais eu plusieurs vies.

  • Gauthier Seys

    Plusieurs vies, une à Paris, une à New York, une à Madrid. Tout ça avec l'entrepreneuriat. D'ailleurs, tu dis que c'est plus que de l'entrepreneuriat, c'est une version entrepreneur en solo.

  • Anna Casal

    C'est le terme de solopreneur que j'aime beaucoup. Parce qu'il définit une structure assez légère d'une personne qui entreprend seule, mais qui sait aussi s'entourer d'une équipe. Il y a plein de formats différents. Je pense que c'est l'avenir de l'entreprise. Il se trouve là pour beaucoup d'entre nous.

  • Gauthier Seys

    Alors déjà, est-ce que tout le monde peut créer sa boîte ? Est-ce que tout le monde a le mindset, le cerveau prêt à affronter les joies de l'entrepreneuriat ?

  • Anna Casal

    Alors, j'ai eu la chance d'écrire un livre sur ce sujet-là qui s'appelle Le Grand Plongeon, dans lequel il a interviewé une cinquantaine d'entrepreneurs qui m'ont raconté leur histoire. Ça allait de la petite entreprise à la grosse boîte. Je pense notamment à Frédéric Mazzella de Blablacar. Bref, ce que j'en ai tiré de tous ces enseignements et de ma propre expérience, c'est que pour être entrepreneur, il faut avoir la foi en son projet, ne pas douter et à la fois savoir écouter les conseils des uns et des autres. Donc, parfois, c'est un chemin de croix. C'est très, très difficile. On est seul face au... Face aux difficultés, face aux clients qui partent, face parfois à la conjoncture économique qui n'est pas forcément positive. Mais d'un autre côté, ça fournit une liberté extraordinaire. Alors, si vous êtes attaché à la liberté, que vous avez envie de ne pas avoir d'attache, soyez entrepreneur.

  • Gauthier Seys

    Alors, à l'inverse, si on a un doute, si on se dit oui, mais si ça ne marche pas, comment je vais faire, etc. Si on a trop de doutes, il ne faut pas y aller.

  • Anna Casal

    Je pense qu'il faut croire en son projet. quoi rend sa capacité personnelle à répondre à un réel besoin du marché ? Et si on doute ? En fait, le doute, on l'a toujours. Je pense qu'il nous habite tous et que c'est face aux épreuves qu'on traverse, c'est un apprentissage. Et face aux épreuves, on doute de moins en moins. Et on a de plus en plus confiance en soi pour surmonter les épreuves. Donc forcément, il ne faut pas être sûr à 100%, mais il faut vraiment croire en la solution qu'on apporte.

  • Gauthier Seys

    Très bien. Alors, une fois qu'on y croit, il faut quand même… valider un certain nombre de points, le marché, comment on va gagner de l'argent, combien ça va coûter. C'est un petit état des lieux à faire. Les banquiers nous demandent toujours des prévisions à trois ans. Ça m'a toujours fait halluciner cette histoire. Comment tu préconises de planter le décor de son entreprise ?

  • Anna Casal

    Les prévisions à trois ans, c'est, je pense, assez impossible. Il y a des start-upers qui sont très confiants, qui peuvent faire des superbes projections. Je crois que les statistiques montrent que les femmes entrepreneurs sont plutôt pessimistes. Pour revenir concrètement à notre sujet, avant toute chose, il faut monter son projet, évidemment, pouvoir essayer d'anticiper un peu quel est son marché, ce que l'on adresse, et les revenus dans l'année qui viennent, ainsi que les dépenses qu'on va générer, pour déjà planter le décor et ensuite pouvoir faire des démarches administratives qui sont différentes dans chacun des pays.

  • Gauthier Seys

    Alors justement, l'administratif, grand sujet. Quand on a décidé de se lancer, ensuite il faut faire le choix de la structure. Et là, il existe. Selon qu'on soit en France ou quelque part dans le monde, selon qu'on soit seul ou plusieurs dans le projet, mille et une versions différentes. Comment on peut s'en sortir dans cette jungle ?

  • Anna Casal

    Je pense que pour gagner du temps et pour enclencher le projet, il ne faut pas chercher à décortiquer la législation de chaque pays. Ça, c'est l'enseignement que j'ai eu aussi bien en France qu'aux États-Unis ou en Espagne. Accompagnez-vous, allez voir un conseil, un professionnel, un fiscaliste et un comptable qui, eux, pourront vous indiquer à moindre coût quelle est la structure la plus adaptée. Et franchement, ça varie vraiment d'un pays à l'autre. Et j'ai envie de dire, ça varie aussi dans le temps, c'est-à-dire qu'une structure, elle sera adéquate la première année, puis peut-être qu'il faudra évoluer ensuite. Donc, sachez vous entourer de professionnels de qualité.

  • Gauthier Seys

    À Paris, par exemple, tu avais une SASU, donc une entreprise. À New York, tu étais freelance. Aujourd'hui, en Espagne, tu es autonoma, comme on dit. C'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France.

  • Anna Casal

    C'est un peu l'équivalent, mais il y a beaucoup moins de charges. Ça, c'est vraiment le point différent. Et en Espagne, beaucoup de gens sont auto-entrepreneurs, autonomos. C'est très répandu puisque l'État soutient vraiment ce statut-là, l'encourage, à la différence de l'auto-entrepreneuriat en France où il y a beaucoup de contraintes et j'ai dû opter pour la SASU.

  • Gauthier Seys

    C'est ça, les deux formats ont le même nom, mais ils n'ont pas les mêmes conséquences.

  • Anna Casal

    Absolument. Quand on est en France, il y a des limites à ne pas dépasser en termes de chiffre d'affaires quand on est auto-entrepreneur. Il y a aussi des histoires de TVA. En Espagne, la TVA s'applique tout de suite. Mais en revanche, vous n'avez pas de plafond. Donc, tous vos revenus, vous les payez. En fait, vous payez vos impôts à la fin de l'année comme un impôt sur le revenu. Ce n'est pas imposé avant.

  • Gauthier Seys

    Tu me disais que c'est plus subtil que ça puisqu'en Espagne, d'une région à l'autre, ça peut aussi varier.

  • Anna Casal

    Oui, alors les charges, les frais varient d'une... D'une région à l'autre, on a par exemple à Madrid des aides pour payer la sécurité sociale la première année, ce qui n'est pas le cas dans d'autres régions espagnoles. Donc, je vous conseille vraiment d'aller voir un spécialiste du sujet et même un spécialiste de la région dans laquelle vous êtes. L'idéal, c'est de se rapprocher d'un entrepreneur qui fait à peu près le même travail que le vôtre, qui a un peu le même format de business, et puis de lui demander comment il s'est fait accompagner. Il y a des réseaux qui sont super pour ça, partout dans le monde, d'entrepreneurs français. Je pense à Mazet, notamment, à French Founders. Il y a plusieurs... Sachez taper à ces portes-là en premier.

  • Gauthier Seys

    Pourquoi on ne mettrait pas son siège social dans un endroit avantageux, style à Dubaï, par exemple, où il n'y a pas d'impôts ? C'est une solution, ça, Anna ?

  • Anna Casal

    Il faut absolument habiter le lieu où on en exerce. Oui, il y a des solutions comme ça de défiscalisation. Maintenant, vous êtes toujours à temps de vous faire rattraper par les impôts de plusieurs pays. Ça peut être très compliqué. Parfois, il y a des malentendus et vous êtes doublement imposé. Et ça met des mois et des mois, j'ai le cas autour de moi, d'une entrepreneur qui s'est fait avoir comme ça parce qu'elle n'avait pas bien ficelé son coût et elle s'est retrouvée à payer des impôts en Espagne. et en France. Pour recouvrer le montant, c'est très, très long et compliqué. Et là, pour le coup, ça coûte très cher en conseil juridique.

  • Gauthier Seys

    Tu parlais en Espagne, par exemple, de la principauté d'Andorre, où il y a quand même de gros avantages. Mais attention, parce que les services fiscaux utilisent les outils modernes aujourd'hui pour checker qu'on n'est pas truands.

  • Anna Casal

    Absolument. Les billets d'avion que vous avez pris, vos trajets en voiture, quand vous passez les douanes, tout ça est largement observé par les services fiscaux. Et le jour d'un redressement fiscal, ça peut faire très très mal lorsqu'on repère la supercherie.

  • Gauthier Seys

    Alors on est sur la radio des Français dans le monde. Un auditeur se dit tiens, je vais créer. Mais quelques mois plus tard, il déménage. Il va dans un autre endroit dans le monde. Toi, tu préconises fermer, réouvrir.

  • Anna Casal

    Oui, c'est ce que j'ai fait jusque-là et ça a bien fonctionné. Je trouve qu'il vaut mieux s'adapter à chaque fois à la législation et ne pas faire des gros montages. Mes clients, franchement, ont toujours été très compréhensifs avec ça et n'ont pas vu de problème, voire même étaient contents quand je suis partie en Espagne, par exemple, parce que je ne facture plus la TVA puisque je suis en intracommunautaire. Donc, ça n'a jamais posé de souci et je trouve que c'est la meilleure façon de s'implanter vraiment dans le pays. Moi, je suis mariée à un… diplomate, donc je sais que ma structure doit être légère, elle doit être transportable de pays en pays. Mais après, c'est mon cas particulier. Encore une fois, je pense que chacun doit trouver sa propre solution.

  • Gauthier Seys

    En l'occurrence, vous disiez que fermer et rouvrir, c'est l'occasion aussi de peut-être profiter de nouvelles aides qui existent dans les pays quand on arrive.

  • Anna Casal

    Absolument. Dans tous les pays où je suis allée, il y a souvent des aides aux primo-entrepreneurs, si je peux dire ainsi. Donc, Il faut aussi creuser là-dedans et voir ce que ça peut vous avoir porté selon la structure que vous choisissez. Mais il y a souvent des aides.

  • Gauthier Seys

    Et un dernier petit warning pour les Français qui vont s'installer aux USA. Tu as connu l'aventure américaine. Alors les USA, ce n'est pas le même mindset du tout sur l'entrepreneuriat qu'en France. En France, dès qu'on a créé quelque chose, on se croit étant Bill Gates. Alors que des Bill Gates aux États-Unis, ça court les rues.

  • Anna Casal

    Absolument. C'est un entrepreneur français qui avait levé plusieurs dizaines de millions d'euros, qui était parti ouvrir sa filiale aux États-Unis et qui me dit en France, j'étais Superman. Aujourd'hui, je suis au pays des Superman. Donc, je suis Monsieur No Body et j'ai compris ça au bout d'un certain temps. Après avoir vu que finalement, je n'impressionnais personne et que j'étais sur la cible de prestataire qui avait vu cette vanité qui caractérise certains entrepreneurs arrivant aux États-Unis. Voilà, il m'avait dit qu'il fallait faire attention et qu'en fait, dès qu'on arrive dans un nouveau pays, il faut recommencer à zéro, même si on n'ouvre pas une nouvelle structure et que c'est juste l'ouverture d'une filiale. Surtout, pensez qu'il ne faut pas arriver en terrain conquis. On est tout nouveau et il faut explorer.

  • Gauthier Seys

    Alors, si je résume, si j'ai bien compris, Anna, il faut savoir s'entourer.

  • Anna Casal

    Absolument. Et ça, c'est un conseil que je donne à tous les entrepreneurs. C'est vrai pour la fiscalité, la comptabilité, mais c'est aussi vrai pour tout le reste. Les gens avec qui je travaille, je travaille avec un collectif, par exemple, il a été sélectionné, trié sur le volet et c'est le meilleur conseil à donner. Et s'entourer aussi, quand on part à l'étranger, d'amis qui formeront un cercle pour vous soutenir, car la vie d'un entrepreneur, ce n'est jamais facile.

  • Gauthier Seys

    Merci pour tous ces conseils et je souhaite bon vent à tous les futurs créateurs d'entreprises qui ont écouté ce podcast. Plaisir de te retrouver.

  • Anna Casal

    Merci Gauthier.

Chapters

  • Introduction et présentation du sujet de l'entrepreneuriat

    00:01

  • Le parcours d'Anna Casal et le concept de solopreneur

    00:22

  • Les qualités nécessaires pour devenir entrepreneur

    01:48

  • Les étapes administratives et légales de la création d'entreprise

    04:04

  • Les conseils pour réussir à l'international et éviter les pièges fiscaux

    07:42

  • Conclusion et conseils pour les futurs entrepreneurs

    11:15

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Description

.

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à l'étranger ? Dans cet épisode captivant de "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde", Gauthier Seys reçoit Anna Casal, une chef d'entreprise qui a su naviguer avec succès dans le monde complexe de l'entrepreneuriat international depuis 2015. Anna partage son parcours inspirant et les défis qu'elle a dû surmonter pour fonder son entreprise, tout en offrant des conseils précieux aux expatriés qui envisagent de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

Dans un contexte de mobilité internationale, où de nombreux Français choisissent de s'expatrier ou de retourner en France, il est essentiel de comprendre les opportunités et les écueils de la création d'entreprise. Anna met en lumière l'importance de croire en son projet tout en restant ouverte aux conseils d'autres professionnels. Elle aborde également le concept de "solopreneur", une approche flexible qui permet de travailler de manière autonome tout en s'entourant d'une équipe compétente. Grâce à son expérience, elle nous éclaire sur les aspects pratiques de la création d'entreprise, notamment les prévisions financières et la structuration juridique, des éléments cruciaux pour réussir dans un nouveau pays.

Au fil de la discussion, Gauthier et Anna explorent les différences entre les systèmes fiscaux dans divers pays, ainsi que les aides disponibles pour les nouveaux entrepreneurs. Ces informations sont particulièrement utiles pour les Français vivant à l'étranger, qu'ils soient en retraite à l'étranger ou en train d'étudier à l'étranger. Anna met également en garde contre les pièges à éviter lorsqu'on s'installe dans un nouveau pays, insistant sur l'importance de ne pas perdre de vue la réalité du marché local.

Si vous êtes un expatrié ou si vous envisagez de vous lancer dans l'entrepreneuriat à l'étranger, cet épisode est fait pour vous ! Découvrez des ressources pour expatriés, des conseils sur la vie d'expatriée et des interviews passionnantes avec des Français de l'étranger. Rejoignez-nous sur "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde" pour une discussion enrichissante qui pourrait bien changer votre vision de l'entrepreneuriat à l'international.

.

https://www.linkedin.com/in/anna-casal/

.

Podcast n°2361 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Gauthier Seys

    Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anna Casal. On parle de la création d'entreprises. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.

  • Anna Casal

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    décider de devenir chef d'entreprise, c'est toute une aventure. Est-ce que c'est fait pour tout le monde ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a des techniques ? Je pense qu'Anna va nous éclairer. Anna Casal est mon invitée, chef d'entreprise depuis 2015, à la tête de Maya et Mercure. On l'a connue, Anna, dans le cadre du partenariat avec Mazet, direction donc Madrid, en Espagne, pour cette interview. Bonjour Anna !

  • Anna Casal

    Bonjour Gauthier !

  • Gauthier Seys

    Content de te retrouver. D'ailleurs, tu es passée il y a quelques semaines à l'antenne. Je vous invite à écouter le parcours de Anna. C'est le podcast 2300. Tu m'as dit qu'on avait fait plein de retours sur ce podcast. Les gens t'en ont parlé autour de toi.

  • Anna Casal

    Oui, il y a plein de gens que je connaissais déjà et qui n'avaient pas d'idée sur mon parcours, qui ne connaissaient pas tous les détails. Ils ont été étonnés de voir que j'avais beaucoup voyagé dans ma vie et que j'avais eu plusieurs vies.

  • Gauthier Seys

    Plusieurs vies, une à Paris, une à New York, une à Madrid. Tout ça avec l'entrepreneuriat. D'ailleurs, tu dis que c'est plus que de l'entrepreneuriat, c'est une version entrepreneur en solo.

  • Anna Casal

    C'est le terme de solopreneur que j'aime beaucoup. Parce qu'il définit une structure assez légère d'une personne qui entreprend seule, mais qui sait aussi s'entourer d'une équipe. Il y a plein de formats différents. Je pense que c'est l'avenir de l'entreprise. Il se trouve là pour beaucoup d'entre nous.

  • Gauthier Seys

    Alors déjà, est-ce que tout le monde peut créer sa boîte ? Est-ce que tout le monde a le mindset, le cerveau prêt à affronter les joies de l'entrepreneuriat ?

  • Anna Casal

    Alors, j'ai eu la chance d'écrire un livre sur ce sujet-là qui s'appelle Le Grand Plongeon, dans lequel il a interviewé une cinquantaine d'entrepreneurs qui m'ont raconté leur histoire. Ça allait de la petite entreprise à la grosse boîte. Je pense notamment à Frédéric Mazzella de Blablacar. Bref, ce que j'en ai tiré de tous ces enseignements et de ma propre expérience, c'est que pour être entrepreneur, il faut avoir la foi en son projet, ne pas douter et à la fois savoir écouter les conseils des uns et des autres. Donc, parfois, c'est un chemin de croix. C'est très, très difficile. On est seul face au... Face aux difficultés, face aux clients qui partent, face parfois à la conjoncture économique qui n'est pas forcément positive. Mais d'un autre côté, ça fournit une liberté extraordinaire. Alors, si vous êtes attaché à la liberté, que vous avez envie de ne pas avoir d'attache, soyez entrepreneur.

  • Gauthier Seys

    Alors, à l'inverse, si on a un doute, si on se dit oui, mais si ça ne marche pas, comment je vais faire, etc. Si on a trop de doutes, il ne faut pas y aller.

  • Anna Casal

    Je pense qu'il faut croire en son projet. quoi rend sa capacité personnelle à répondre à un réel besoin du marché ? Et si on doute ? En fait, le doute, on l'a toujours. Je pense qu'il nous habite tous et que c'est face aux épreuves qu'on traverse, c'est un apprentissage. Et face aux épreuves, on doute de moins en moins. Et on a de plus en plus confiance en soi pour surmonter les épreuves. Donc forcément, il ne faut pas être sûr à 100%, mais il faut vraiment croire en la solution qu'on apporte.

  • Gauthier Seys

    Très bien. Alors, une fois qu'on y croit, il faut quand même… valider un certain nombre de points, le marché, comment on va gagner de l'argent, combien ça va coûter. C'est un petit état des lieux à faire. Les banquiers nous demandent toujours des prévisions à trois ans. Ça m'a toujours fait halluciner cette histoire. Comment tu préconises de planter le décor de son entreprise ?

  • Anna Casal

    Les prévisions à trois ans, c'est, je pense, assez impossible. Il y a des start-upers qui sont très confiants, qui peuvent faire des superbes projections. Je crois que les statistiques montrent que les femmes entrepreneurs sont plutôt pessimistes. Pour revenir concrètement à notre sujet, avant toute chose, il faut monter son projet, évidemment, pouvoir essayer d'anticiper un peu quel est son marché, ce que l'on adresse, et les revenus dans l'année qui viennent, ainsi que les dépenses qu'on va générer, pour déjà planter le décor et ensuite pouvoir faire des démarches administratives qui sont différentes dans chacun des pays.

  • Gauthier Seys

    Alors justement, l'administratif, grand sujet. Quand on a décidé de se lancer, ensuite il faut faire le choix de la structure. Et là, il existe. Selon qu'on soit en France ou quelque part dans le monde, selon qu'on soit seul ou plusieurs dans le projet, mille et une versions différentes. Comment on peut s'en sortir dans cette jungle ?

  • Anna Casal

    Je pense que pour gagner du temps et pour enclencher le projet, il ne faut pas chercher à décortiquer la législation de chaque pays. Ça, c'est l'enseignement que j'ai eu aussi bien en France qu'aux États-Unis ou en Espagne. Accompagnez-vous, allez voir un conseil, un professionnel, un fiscaliste et un comptable qui, eux, pourront vous indiquer à moindre coût quelle est la structure la plus adaptée. Et franchement, ça varie vraiment d'un pays à l'autre. Et j'ai envie de dire, ça varie aussi dans le temps, c'est-à-dire qu'une structure, elle sera adéquate la première année, puis peut-être qu'il faudra évoluer ensuite. Donc, sachez vous entourer de professionnels de qualité.

  • Gauthier Seys

    À Paris, par exemple, tu avais une SASU, donc une entreprise. À New York, tu étais freelance. Aujourd'hui, en Espagne, tu es autonoma, comme on dit. C'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France.

  • Anna Casal

    C'est un peu l'équivalent, mais il y a beaucoup moins de charges. Ça, c'est vraiment le point différent. Et en Espagne, beaucoup de gens sont auto-entrepreneurs, autonomos. C'est très répandu puisque l'État soutient vraiment ce statut-là, l'encourage, à la différence de l'auto-entrepreneuriat en France où il y a beaucoup de contraintes et j'ai dû opter pour la SASU.

  • Gauthier Seys

    C'est ça, les deux formats ont le même nom, mais ils n'ont pas les mêmes conséquences.

  • Anna Casal

    Absolument. Quand on est en France, il y a des limites à ne pas dépasser en termes de chiffre d'affaires quand on est auto-entrepreneur. Il y a aussi des histoires de TVA. En Espagne, la TVA s'applique tout de suite. Mais en revanche, vous n'avez pas de plafond. Donc, tous vos revenus, vous les payez. En fait, vous payez vos impôts à la fin de l'année comme un impôt sur le revenu. Ce n'est pas imposé avant.

  • Gauthier Seys

    Tu me disais que c'est plus subtil que ça puisqu'en Espagne, d'une région à l'autre, ça peut aussi varier.

  • Anna Casal

    Oui, alors les charges, les frais varient d'une... D'une région à l'autre, on a par exemple à Madrid des aides pour payer la sécurité sociale la première année, ce qui n'est pas le cas dans d'autres régions espagnoles. Donc, je vous conseille vraiment d'aller voir un spécialiste du sujet et même un spécialiste de la région dans laquelle vous êtes. L'idéal, c'est de se rapprocher d'un entrepreneur qui fait à peu près le même travail que le vôtre, qui a un peu le même format de business, et puis de lui demander comment il s'est fait accompagner. Il y a des réseaux qui sont super pour ça, partout dans le monde, d'entrepreneurs français. Je pense à Mazet, notamment, à French Founders. Il y a plusieurs... Sachez taper à ces portes-là en premier.

  • Gauthier Seys

    Pourquoi on ne mettrait pas son siège social dans un endroit avantageux, style à Dubaï, par exemple, où il n'y a pas d'impôts ? C'est une solution, ça, Anna ?

  • Anna Casal

    Il faut absolument habiter le lieu où on en exerce. Oui, il y a des solutions comme ça de défiscalisation. Maintenant, vous êtes toujours à temps de vous faire rattraper par les impôts de plusieurs pays. Ça peut être très compliqué. Parfois, il y a des malentendus et vous êtes doublement imposé. Et ça met des mois et des mois, j'ai le cas autour de moi, d'une entrepreneur qui s'est fait avoir comme ça parce qu'elle n'avait pas bien ficelé son coût et elle s'est retrouvée à payer des impôts en Espagne. et en France. Pour recouvrer le montant, c'est très, très long et compliqué. Et là, pour le coup, ça coûte très cher en conseil juridique.

  • Gauthier Seys

    Tu parlais en Espagne, par exemple, de la principauté d'Andorre, où il y a quand même de gros avantages. Mais attention, parce que les services fiscaux utilisent les outils modernes aujourd'hui pour checker qu'on n'est pas truands.

  • Anna Casal

    Absolument. Les billets d'avion que vous avez pris, vos trajets en voiture, quand vous passez les douanes, tout ça est largement observé par les services fiscaux. Et le jour d'un redressement fiscal, ça peut faire très très mal lorsqu'on repère la supercherie.

  • Gauthier Seys

    Alors on est sur la radio des Français dans le monde. Un auditeur se dit tiens, je vais créer. Mais quelques mois plus tard, il déménage. Il va dans un autre endroit dans le monde. Toi, tu préconises fermer, réouvrir.

  • Anna Casal

    Oui, c'est ce que j'ai fait jusque-là et ça a bien fonctionné. Je trouve qu'il vaut mieux s'adapter à chaque fois à la législation et ne pas faire des gros montages. Mes clients, franchement, ont toujours été très compréhensifs avec ça et n'ont pas vu de problème, voire même étaient contents quand je suis partie en Espagne, par exemple, parce que je ne facture plus la TVA puisque je suis en intracommunautaire. Donc, ça n'a jamais posé de souci et je trouve que c'est la meilleure façon de s'implanter vraiment dans le pays. Moi, je suis mariée à un… diplomate, donc je sais que ma structure doit être légère, elle doit être transportable de pays en pays. Mais après, c'est mon cas particulier. Encore une fois, je pense que chacun doit trouver sa propre solution.

  • Gauthier Seys

    En l'occurrence, vous disiez que fermer et rouvrir, c'est l'occasion aussi de peut-être profiter de nouvelles aides qui existent dans les pays quand on arrive.

  • Anna Casal

    Absolument. Dans tous les pays où je suis allée, il y a souvent des aides aux primo-entrepreneurs, si je peux dire ainsi. Donc, Il faut aussi creuser là-dedans et voir ce que ça peut vous avoir porté selon la structure que vous choisissez. Mais il y a souvent des aides.

  • Gauthier Seys

    Et un dernier petit warning pour les Français qui vont s'installer aux USA. Tu as connu l'aventure américaine. Alors les USA, ce n'est pas le même mindset du tout sur l'entrepreneuriat qu'en France. En France, dès qu'on a créé quelque chose, on se croit étant Bill Gates. Alors que des Bill Gates aux États-Unis, ça court les rues.

  • Anna Casal

    Absolument. C'est un entrepreneur français qui avait levé plusieurs dizaines de millions d'euros, qui était parti ouvrir sa filiale aux États-Unis et qui me dit en France, j'étais Superman. Aujourd'hui, je suis au pays des Superman. Donc, je suis Monsieur No Body et j'ai compris ça au bout d'un certain temps. Après avoir vu que finalement, je n'impressionnais personne et que j'étais sur la cible de prestataire qui avait vu cette vanité qui caractérise certains entrepreneurs arrivant aux États-Unis. Voilà, il m'avait dit qu'il fallait faire attention et qu'en fait, dès qu'on arrive dans un nouveau pays, il faut recommencer à zéro, même si on n'ouvre pas une nouvelle structure et que c'est juste l'ouverture d'une filiale. Surtout, pensez qu'il ne faut pas arriver en terrain conquis. On est tout nouveau et il faut explorer.

  • Gauthier Seys

    Alors, si je résume, si j'ai bien compris, Anna, il faut savoir s'entourer.

  • Anna Casal

    Absolument. Et ça, c'est un conseil que je donne à tous les entrepreneurs. C'est vrai pour la fiscalité, la comptabilité, mais c'est aussi vrai pour tout le reste. Les gens avec qui je travaille, je travaille avec un collectif, par exemple, il a été sélectionné, trié sur le volet et c'est le meilleur conseil à donner. Et s'entourer aussi, quand on part à l'étranger, d'amis qui formeront un cercle pour vous soutenir, car la vie d'un entrepreneur, ce n'est jamais facile.

  • Gauthier Seys

    Merci pour tous ces conseils et je souhaite bon vent à tous les futurs créateurs d'entreprises qui ont écouté ce podcast. Plaisir de te retrouver.

  • Anna Casal

    Merci Gauthier.

Chapters

  • Introduction et présentation du sujet de l'entrepreneuriat

    00:01

  • Le parcours d'Anna Casal et le concept de solopreneur

    00:22

  • Les qualités nécessaires pour devenir entrepreneur

    01:48

  • Les étapes administratives et légales de la création d'entreprise

    04:04

  • Les conseils pour réussir à l'international et éviter les pièges fiscaux

    07:42

  • Conclusion et conseils pour les futurs entrepreneurs

    11:15

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.

Êtes-vous prêt à découvrir les secrets de l'entrepreneuriat à l'étranger ? Dans cet épisode captivant de "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde", Gauthier Seys reçoit Anna Casal, une chef d'entreprise qui a su naviguer avec succès dans le monde complexe de l'entrepreneuriat international depuis 2015. Anna partage son parcours inspirant et les défis qu'elle a dû surmonter pour fonder son entreprise, tout en offrant des conseils précieux aux expatriés qui envisagent de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale.

Dans un contexte de mobilité internationale, où de nombreux Français choisissent de s'expatrier ou de retourner en France, il est essentiel de comprendre les opportunités et les écueils de la création d'entreprise. Anna met en lumière l'importance de croire en son projet tout en restant ouverte aux conseils d'autres professionnels. Elle aborde également le concept de "solopreneur", une approche flexible qui permet de travailler de manière autonome tout en s'entourant d'une équipe compétente. Grâce à son expérience, elle nous éclaire sur les aspects pratiques de la création d'entreprise, notamment les prévisions financières et la structuration juridique, des éléments cruciaux pour réussir dans un nouveau pays.

Au fil de la discussion, Gauthier et Anna explorent les différences entre les systèmes fiscaux dans divers pays, ainsi que les aides disponibles pour les nouveaux entrepreneurs. Ces informations sont particulièrement utiles pour les Français vivant à l'étranger, qu'ils soient en retraite à l'étranger ou en train d'étudier à l'étranger. Anna met également en garde contre les pièges à éviter lorsqu'on s'installe dans un nouveau pays, insistant sur l'importance de ne pas perdre de vue la réalité du marché local.

Si vous êtes un expatrié ou si vous envisagez de vous lancer dans l'entrepreneuriat à l'étranger, cet épisode est fait pour vous ! Découvrez des ressources pour expatriés, des conseils sur la vie d'expatriée et des interviews passionnantes avec des Français de l'étranger. Rejoignez-nous sur "10 minutes, le podcast des Français dans le Monde" pour une discussion enrichissante qui pourrait bien changer votre vision de l'entrepreneuriat à l'international.

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https://www.linkedin.com/in/anna-casal/

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Podcast n°2361 (janvier 2025) produit par Francaisdanslemonde.fr: Radios & podcasts pour les Francophones qui se préparent ou qui vivent la mobilité internationale. Appli mobile gratuite disponible pour Android & Apple, recherchez FRANCAIS DANS LE MONDE.

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  • Gauthier Seys

    Vous allez plonger au cœur d'une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gauthier Seyss et j'ai le plaisir de passer 10 minutes avec Anna Casal. On parle de la création d'entreprises. 10 minutes, le podcast des Français dans le Monde.

  • Anna Casal

    françaisdanslemonde.fr

  • Gauthier Seys

    décider de devenir chef d'entreprise, c'est toute une aventure. Est-ce que c'est fait pour tout le monde ? Est-ce que c'est difficile ? Est-ce qu'il y a des techniques ? Je pense qu'Anna va nous éclairer. Anna Casal est mon invitée, chef d'entreprise depuis 2015, à la tête de Maya et Mercure. On l'a connue, Anna, dans le cadre du partenariat avec Mazet, direction donc Madrid, en Espagne, pour cette interview. Bonjour Anna !

  • Anna Casal

    Bonjour Gauthier !

  • Gauthier Seys

    Content de te retrouver. D'ailleurs, tu es passée il y a quelques semaines à l'antenne. Je vous invite à écouter le parcours de Anna. C'est le podcast 2300. Tu m'as dit qu'on avait fait plein de retours sur ce podcast. Les gens t'en ont parlé autour de toi.

  • Anna Casal

    Oui, il y a plein de gens que je connaissais déjà et qui n'avaient pas d'idée sur mon parcours, qui ne connaissaient pas tous les détails. Ils ont été étonnés de voir que j'avais beaucoup voyagé dans ma vie et que j'avais eu plusieurs vies.

  • Gauthier Seys

    Plusieurs vies, une à Paris, une à New York, une à Madrid. Tout ça avec l'entrepreneuriat. D'ailleurs, tu dis que c'est plus que de l'entrepreneuriat, c'est une version entrepreneur en solo.

  • Anna Casal

    C'est le terme de solopreneur que j'aime beaucoup. Parce qu'il définit une structure assez légère d'une personne qui entreprend seule, mais qui sait aussi s'entourer d'une équipe. Il y a plein de formats différents. Je pense que c'est l'avenir de l'entreprise. Il se trouve là pour beaucoup d'entre nous.

  • Gauthier Seys

    Alors déjà, est-ce que tout le monde peut créer sa boîte ? Est-ce que tout le monde a le mindset, le cerveau prêt à affronter les joies de l'entrepreneuriat ?

  • Anna Casal

    Alors, j'ai eu la chance d'écrire un livre sur ce sujet-là qui s'appelle Le Grand Plongeon, dans lequel il a interviewé une cinquantaine d'entrepreneurs qui m'ont raconté leur histoire. Ça allait de la petite entreprise à la grosse boîte. Je pense notamment à Frédéric Mazzella de Blablacar. Bref, ce que j'en ai tiré de tous ces enseignements et de ma propre expérience, c'est que pour être entrepreneur, il faut avoir la foi en son projet, ne pas douter et à la fois savoir écouter les conseils des uns et des autres. Donc, parfois, c'est un chemin de croix. C'est très, très difficile. On est seul face au... Face aux difficultés, face aux clients qui partent, face parfois à la conjoncture économique qui n'est pas forcément positive. Mais d'un autre côté, ça fournit une liberté extraordinaire. Alors, si vous êtes attaché à la liberté, que vous avez envie de ne pas avoir d'attache, soyez entrepreneur.

  • Gauthier Seys

    Alors, à l'inverse, si on a un doute, si on se dit oui, mais si ça ne marche pas, comment je vais faire, etc. Si on a trop de doutes, il ne faut pas y aller.

  • Anna Casal

    Je pense qu'il faut croire en son projet. quoi rend sa capacité personnelle à répondre à un réel besoin du marché ? Et si on doute ? En fait, le doute, on l'a toujours. Je pense qu'il nous habite tous et que c'est face aux épreuves qu'on traverse, c'est un apprentissage. Et face aux épreuves, on doute de moins en moins. Et on a de plus en plus confiance en soi pour surmonter les épreuves. Donc forcément, il ne faut pas être sûr à 100%, mais il faut vraiment croire en la solution qu'on apporte.

  • Gauthier Seys

    Très bien. Alors, une fois qu'on y croit, il faut quand même… valider un certain nombre de points, le marché, comment on va gagner de l'argent, combien ça va coûter. C'est un petit état des lieux à faire. Les banquiers nous demandent toujours des prévisions à trois ans. Ça m'a toujours fait halluciner cette histoire. Comment tu préconises de planter le décor de son entreprise ?

  • Anna Casal

    Les prévisions à trois ans, c'est, je pense, assez impossible. Il y a des start-upers qui sont très confiants, qui peuvent faire des superbes projections. Je crois que les statistiques montrent que les femmes entrepreneurs sont plutôt pessimistes. Pour revenir concrètement à notre sujet, avant toute chose, il faut monter son projet, évidemment, pouvoir essayer d'anticiper un peu quel est son marché, ce que l'on adresse, et les revenus dans l'année qui viennent, ainsi que les dépenses qu'on va générer, pour déjà planter le décor et ensuite pouvoir faire des démarches administratives qui sont différentes dans chacun des pays.

  • Gauthier Seys

    Alors justement, l'administratif, grand sujet. Quand on a décidé de se lancer, ensuite il faut faire le choix de la structure. Et là, il existe. Selon qu'on soit en France ou quelque part dans le monde, selon qu'on soit seul ou plusieurs dans le projet, mille et une versions différentes. Comment on peut s'en sortir dans cette jungle ?

  • Anna Casal

    Je pense que pour gagner du temps et pour enclencher le projet, il ne faut pas chercher à décortiquer la législation de chaque pays. Ça, c'est l'enseignement que j'ai eu aussi bien en France qu'aux États-Unis ou en Espagne. Accompagnez-vous, allez voir un conseil, un professionnel, un fiscaliste et un comptable qui, eux, pourront vous indiquer à moindre coût quelle est la structure la plus adaptée. Et franchement, ça varie vraiment d'un pays à l'autre. Et j'ai envie de dire, ça varie aussi dans le temps, c'est-à-dire qu'une structure, elle sera adéquate la première année, puis peut-être qu'il faudra évoluer ensuite. Donc, sachez vous entourer de professionnels de qualité.

  • Gauthier Seys

    À Paris, par exemple, tu avais une SASU, donc une entreprise. À New York, tu étais freelance. Aujourd'hui, en Espagne, tu es autonoma, comme on dit. C'est un peu l'équivalent d'auto-entrepreneur en France.

  • Anna Casal

    C'est un peu l'équivalent, mais il y a beaucoup moins de charges. Ça, c'est vraiment le point différent. Et en Espagne, beaucoup de gens sont auto-entrepreneurs, autonomos. C'est très répandu puisque l'État soutient vraiment ce statut-là, l'encourage, à la différence de l'auto-entrepreneuriat en France où il y a beaucoup de contraintes et j'ai dû opter pour la SASU.

  • Gauthier Seys

    C'est ça, les deux formats ont le même nom, mais ils n'ont pas les mêmes conséquences.

  • Anna Casal

    Absolument. Quand on est en France, il y a des limites à ne pas dépasser en termes de chiffre d'affaires quand on est auto-entrepreneur. Il y a aussi des histoires de TVA. En Espagne, la TVA s'applique tout de suite. Mais en revanche, vous n'avez pas de plafond. Donc, tous vos revenus, vous les payez. En fait, vous payez vos impôts à la fin de l'année comme un impôt sur le revenu. Ce n'est pas imposé avant.

  • Gauthier Seys

    Tu me disais que c'est plus subtil que ça puisqu'en Espagne, d'une région à l'autre, ça peut aussi varier.

  • Anna Casal

    Oui, alors les charges, les frais varient d'une... D'une région à l'autre, on a par exemple à Madrid des aides pour payer la sécurité sociale la première année, ce qui n'est pas le cas dans d'autres régions espagnoles. Donc, je vous conseille vraiment d'aller voir un spécialiste du sujet et même un spécialiste de la région dans laquelle vous êtes. L'idéal, c'est de se rapprocher d'un entrepreneur qui fait à peu près le même travail que le vôtre, qui a un peu le même format de business, et puis de lui demander comment il s'est fait accompagner. Il y a des réseaux qui sont super pour ça, partout dans le monde, d'entrepreneurs français. Je pense à Mazet, notamment, à French Founders. Il y a plusieurs... Sachez taper à ces portes-là en premier.

  • Gauthier Seys

    Pourquoi on ne mettrait pas son siège social dans un endroit avantageux, style à Dubaï, par exemple, où il n'y a pas d'impôts ? C'est une solution, ça, Anna ?

  • Anna Casal

    Il faut absolument habiter le lieu où on en exerce. Oui, il y a des solutions comme ça de défiscalisation. Maintenant, vous êtes toujours à temps de vous faire rattraper par les impôts de plusieurs pays. Ça peut être très compliqué. Parfois, il y a des malentendus et vous êtes doublement imposé. Et ça met des mois et des mois, j'ai le cas autour de moi, d'une entrepreneur qui s'est fait avoir comme ça parce qu'elle n'avait pas bien ficelé son coût et elle s'est retrouvée à payer des impôts en Espagne. et en France. Pour recouvrer le montant, c'est très, très long et compliqué. Et là, pour le coup, ça coûte très cher en conseil juridique.

  • Gauthier Seys

    Tu parlais en Espagne, par exemple, de la principauté d'Andorre, où il y a quand même de gros avantages. Mais attention, parce que les services fiscaux utilisent les outils modernes aujourd'hui pour checker qu'on n'est pas truands.

  • Anna Casal

    Absolument. Les billets d'avion que vous avez pris, vos trajets en voiture, quand vous passez les douanes, tout ça est largement observé par les services fiscaux. Et le jour d'un redressement fiscal, ça peut faire très très mal lorsqu'on repère la supercherie.

  • Gauthier Seys

    Alors on est sur la radio des Français dans le monde. Un auditeur se dit tiens, je vais créer. Mais quelques mois plus tard, il déménage. Il va dans un autre endroit dans le monde. Toi, tu préconises fermer, réouvrir.

  • Anna Casal

    Oui, c'est ce que j'ai fait jusque-là et ça a bien fonctionné. Je trouve qu'il vaut mieux s'adapter à chaque fois à la législation et ne pas faire des gros montages. Mes clients, franchement, ont toujours été très compréhensifs avec ça et n'ont pas vu de problème, voire même étaient contents quand je suis partie en Espagne, par exemple, parce que je ne facture plus la TVA puisque je suis en intracommunautaire. Donc, ça n'a jamais posé de souci et je trouve que c'est la meilleure façon de s'implanter vraiment dans le pays. Moi, je suis mariée à un… diplomate, donc je sais que ma structure doit être légère, elle doit être transportable de pays en pays. Mais après, c'est mon cas particulier. Encore une fois, je pense que chacun doit trouver sa propre solution.

  • Gauthier Seys

    En l'occurrence, vous disiez que fermer et rouvrir, c'est l'occasion aussi de peut-être profiter de nouvelles aides qui existent dans les pays quand on arrive.

  • Anna Casal

    Absolument. Dans tous les pays où je suis allée, il y a souvent des aides aux primo-entrepreneurs, si je peux dire ainsi. Donc, Il faut aussi creuser là-dedans et voir ce que ça peut vous avoir porté selon la structure que vous choisissez. Mais il y a souvent des aides.

  • Gauthier Seys

    Et un dernier petit warning pour les Français qui vont s'installer aux USA. Tu as connu l'aventure américaine. Alors les USA, ce n'est pas le même mindset du tout sur l'entrepreneuriat qu'en France. En France, dès qu'on a créé quelque chose, on se croit étant Bill Gates. Alors que des Bill Gates aux États-Unis, ça court les rues.

  • Anna Casal

    Absolument. C'est un entrepreneur français qui avait levé plusieurs dizaines de millions d'euros, qui était parti ouvrir sa filiale aux États-Unis et qui me dit en France, j'étais Superman. Aujourd'hui, je suis au pays des Superman. Donc, je suis Monsieur No Body et j'ai compris ça au bout d'un certain temps. Après avoir vu que finalement, je n'impressionnais personne et que j'étais sur la cible de prestataire qui avait vu cette vanité qui caractérise certains entrepreneurs arrivant aux États-Unis. Voilà, il m'avait dit qu'il fallait faire attention et qu'en fait, dès qu'on arrive dans un nouveau pays, il faut recommencer à zéro, même si on n'ouvre pas une nouvelle structure et que c'est juste l'ouverture d'une filiale. Surtout, pensez qu'il ne faut pas arriver en terrain conquis. On est tout nouveau et il faut explorer.

  • Gauthier Seys

    Alors, si je résume, si j'ai bien compris, Anna, il faut savoir s'entourer.

  • Anna Casal

    Absolument. Et ça, c'est un conseil que je donne à tous les entrepreneurs. C'est vrai pour la fiscalité, la comptabilité, mais c'est aussi vrai pour tout le reste. Les gens avec qui je travaille, je travaille avec un collectif, par exemple, il a été sélectionné, trié sur le volet et c'est le meilleur conseil à donner. Et s'entourer aussi, quand on part à l'étranger, d'amis qui formeront un cercle pour vous soutenir, car la vie d'un entrepreneur, ce n'est jamais facile.

  • Gauthier Seys

    Merci pour tous ces conseils et je souhaite bon vent à tous les futurs créateurs d'entreprises qui ont écouté ce podcast. Plaisir de te retrouver.

  • Anna Casal

    Merci Gauthier.

Chapters

  • Introduction et présentation du sujet de l'entrepreneuriat

    00:01

  • Le parcours d'Anna Casal et le concept de solopreneur

    00:22

  • Les qualités nécessaires pour devenir entrepreneur

    01:48

  • Les étapes administratives et légales de la création d'entreprise

    04:04

  • Les conseils pour réussir à l'international et éviter les pièges fiscaux

    07:42

  • Conclusion et conseils pour les futurs entrepreneurs

    11:15

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