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Gabrielle Durana présente la plus grande école FLAM en Californie cover
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Gabrielle Durana présente la plus grande école FLAM en Californie

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12min |13/09/2025
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12min |13/09/2025
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Description

Quel est le rôle de l'éducation dans l'intégration culturelle des enfants issus de l'immigration ?

Dans cet épisode de "10 minutes, le podcast des Français dans le monde", Gauthier Seys nous invite à réfléchir sur l'importance de l'éducation dans le maintien des cultures et des langues au sein des communautés expatriées. Il s'entretient avec Gabrielle Durana, fondatrice d'une école FLAM en Californie, qui partage son parcours personnel et professionnel. Comment l'éducation peut-elle faciliter l'intégration tout en préservant l'identité culturelle? Cette question essentielle est au cœur de cet échange enrichissant.


Gabrielle Durana est une figure inspirante de la communauté française expatriée aux États-Unis. Née en Argentine et arrivée en France à l'âge de six ans, elle a surmonté de nombreux défis linguistiques et culturels. Après des études en économie et une carrière dans l'enseignement, elle a finalement trouvé sa voie en créant une association dédiée à l'éducation bilingue dans la baie de San Francisco. Son expérience personnelle de l'immigration et son amour pour la diversité culturelle l'ont poussée à offrir aux enfants expatriés une chance de maintenir leur langue et leur culture d'origine.

L'épisode explore en profondeur le projet éducatif de Gabrielle, qui consiste à offrir une éducation bilingue accessible aux familles françaises et francophiles vivant aux États-Unis. Confrontée au coût prohibitif des écoles françaises à l'étranger, elle a fondé une école FLAM qui propose un enseignement ludique et adapté aux besoins variés des enfants expatriés. L'approche pédagogique de l'association repose sur le jeu, les projets et une compréhension socio-émotionnelle, visant à renforcer l'identité culturelle et la motivation intrinsèque des enfants. En surmontant les défis posés par la pandémie et en s'adaptant aux besoins des familles, Gabriel a réussi à créer un environnement où la langue et la culture françaises peuvent prospérer, même loin de leur terre d'origine.

http://www.efba.us

.
Podcast n°2155 (Avril 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia d’aide à la mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts "Expat" en installant l'application mobile gratuite.
.

Chapitrage du podcast :
0:00:01-Bienvenue à notre Podcast avec Gabrielle Durana

0:00:28-Rencontre avec Gabrielle: Souvenirs de San Francisco
0:00:47-L'arrivée de Gabrielle en France et l'apprentissage du français
0:01:18-La création de l'association pour les enfants d'immigrés
0:03:33-Découverte de San Francisco et installation définitive
0:04:19-Le défi de l'accès aux lycées français en Californie
0:04:55-L'association pour aider les enfants à maintenir le français
0:05:33-L'impact de la pandémie sur l'éducation
0:06:33-La pédagogie ludique et par projet pour l'apprentissage du français
0:08:52-Développement de matériels éducatifs pour le français
0:10:00-La boucle bouclée: anciens élèves devenant enseignants
0:11:10-L'impact de San Francisco sur Gabrielle et conclusion


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je pousse la porte de la plus grande école flamme du monde. On va donc sous ce beau soleil californien retrouver notre invitée. Bonjour Gabrielle.

  • Speaker #1

    Bonjour Gauthier.

  • Speaker #0

    Content de faire ta connaissance dans le cadre du partenariat avec Flamme Monde, je poursuis mes petites balades. Je peux dire que les USA c'est un bon souvenir San Francisco et le coup de cœur que j'ai eu moi, je crois savoir que tu l'as eu toi.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis venue en vacances en l'an 2000 et je suis tombée amoureuse de la ville et j'ai voulu y retourner plein de fois en vacances et après je me suis installée en 2004.

  • Speaker #0

    Alors on va remonter un tout petit peu encore dans le temps. Tu es née en Argentine, fille de réfugié. Tu es arrivée en France à l'âge de 6 ans. Tu ne parlais pas bien le français. D'ailleurs, si je te chante pommes de rennet et pommes d'apis tu me jettes ce que tu as à portée de main à la figure.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand je suis arrivée en France, le seul mot que je connaissais, c'était bonjour, parce que j'avais un t-shirt qui disait bonjour dans toutes les langues. Mais effectivement, je ne parlais pas le français et la maîtresse n'a pas été particulièrement douce pour m'accueillir. Et donc, j'avais été punie parce que je ne chantais pas cette chanson. Et je ne la chantais pas avec les autres enfants, évidemment, parce que je ne la connaissais pas et je ne parlais pas le français. Mais bon, heureusement, j'ai réussi à surmonter le trauma. Merci. en français et plus tard je crée une association pour que les enfants d'immigrés dans la baie de San Francisco ne vivent pas le même sort de traumatisme de traumatisme et tu leur fais pas chanter pomme de rainette du coup aujourd'hui Alors, ce n'est pas moi qui le fais chanter, c'était la maîtresse. Mais effectivement, c'est une tradition française, donc on la chante aussi.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu fais des études d'économie, un long cursus d'économie, école normale supérieure. Tu essayes de rentrer à l'ENA. Bon, ça ne marche pas. Tu te retrouves à travailler dans l'enseignement. Alors, tu as adoré les élèves, mais tu n'aimais pas tellement l'éducation nationale. Tu peux le dire, tu es un peu loin de notre mammouth de l'éducation, donc on ne t'en voudra pas.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parle sur mon expérience compliquée à l'éducation nationale, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On va dire que sans doute les choses ne se sont pas arrangées avec le temps.

  • Speaker #1

    En fait, c'était un système très déshumanisant, on va dire, dans lequel les enseignants étaient en souffrance professionnelle. Et forcément, je pense que ça transpire dans la relation aux élèves. En tous les cas, les élèves, eux, ne méritent que le meilleur. Et en fait, j'ai adoré enseigner aux élèves.

  • Speaker #0

    On va retenir ça, on va retenir le positif. Un jour, tu rencontres un Américain à Paris, tiens dis donc ça pourrait faire un joli nom de film. Et ça te permet de découvrir San Francisco lorsque l'avion se pose et que tu découvres la ville. Coup de cœur, c'est une société multiculturelle, il y a de l'innovation, une magnifique nature et un temps qui est plutôt délicieux. Coup de cœur au point que tu vas t'y installer au bout de quelques années, tu t'y installes définitivement en 2004. C'est avec un autre américain que tu vas d'ailleurs finalement vivre. Américain d'origine du Bangladesh. Toi, t'aimes bien quand il y a du multiculturel, c'est ton truc.

  • Speaker #1

    Quand on grandit en France dans les années 80, c'est un air qu'on a à respirer. Et quand on le retrouve ailleurs, on le reconnaît et on l'apprécie.

  • Speaker #0

    Alors, tu constates quelque chose, que l'accès au lycée français est quasiment impossible pour beaucoup de familles, car très cher. Tu donnais l'exemple qu'un salaire médian était autour de 90 000 dollars. Une place dans un lycée français, 40 000 dollars. On comprend vite les chiffres. C'est très très cher, il faut donc trouver des solutions alternatives et tu décides de lancer cette association en avril 2009. Tu te dis que si tu crées ça, tu vas aider beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit qu'on ne pouvait pas juste compter sur la discipline des parents pour transmettre la langue. Il y a de la recherche qui a été faite sur quelles sont les conditions d'un bilinguisme heureux, notamment par les Canadiens. Et en fait, il faut une école. Il faut une communauté, il faut des médias et une vie culturelle, c'est un peu les trois éléments. Et donc sans école, en fait, il allait y avoir beaucoup d'enfants qui allaient perdre le français simplement parce que leurs parents n'étaient pas super riches. et m'en toucher.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, on peut dire que la réussite est au rendez-vous, je le disais en intro, c'est la plus grande flamme monde, la plus grande école flamme du monde, avec 400 élèves de 4 à 18 ans. Il y en avait 900 avant la pandémie, il y a eu un petit break. Il faut dire que l'école aux USA pendant la période Covid, ça a été un traumatisme en fait.

  • Speaker #1

    Les écoles sont restées fermées pendant très longtemps, presque deux ans. Il y a une étude de Harvard qui dit que la première année de la fermeture des écoles, les enfants ont perdu à peu près 90% des connaissances qu'ils auraient dû acquérir dans cette année scolaire-là, et la deuxième année, 40%. Donc, il y a eu une perte de deux ans pratiquement d'enseignement. Et donc, les familles européennes, beaucoup sont reparties. pour aller télétravailler depuis l'Europe en donnant accès à leurs enfants à l'école en présentiel qui était priorisée en Europe et ce qui était évidemment bien plus bénéfique aux enfants.

  • Speaker #0

    L'association prend le relais à la fin des classes dans les écoles publiques qui vous accueillent principalement. Vous êtes aujourd'hui basée dans 6 villes avec 9 permanents et une quinzaine de professeurs. Vous ne chômez pas, il y a beaucoup d'activités proposées, déjà les classes, il y a les centres aérés, il y a les activités culturelles, tu as développé toute une série de services pour les enfants.

  • Speaker #1

    J'ai essayé d'imaginer ce qui permettrait que les enfants acquièrent à la fois la langue, la culture générale et la fierté d'une culture française et francophone. Et donc il fallait, sur un modèle à temps partiel, il fallait quand même que ce ne soit pas juste scolaire, parce qu'autrement ce serait très ennuyeux.

  • Speaker #0

    Quelle est la pédagogie retenue pour ce maintien du français pour les enfants qui vivent aux États-Unis ?

  • Speaker #1

    C'est une pédagogie ludique. Quand on vient de France, on pense souvent que la pédagogie ludique, c'est pour les enfants qui sont limités intellectuellement, alors qu'en réalité, le jeu est au cœur de la nature des enfants. Donc, si en fait, on s'est enseigné par le jeu, les enfants vont se mobiliser. Surtout que là, c'est des cours après l'école, donc les enfants sont fatigués. Donc, c'est une pédagogie par le jeu. C'est une pédagogie... projets. Donc, on va chercher ce qui intéresse les enfants et on va construire en fait des... On va mobiliser tout un tas de choses qui sont dans le programme, mais on va les enseigner par des thèmes qui intéressent les enfants. Et l'autre aspect aussi qui est très important, c'est qu'on utilise une approche socio-émotionnelle. Donc, on enseigne l'empathie, on travaille beaucoup les émotions, ce qui permet que les enfants s'ouvrent et soient plus réceptifs.

  • Speaker #0

    Tu as dit vouloir répondre aux besoins des familles françaises qui vivent aux USA. Quels sont ces besoins ?

  • Speaker #1

    Les besoins sont très différents selon les projets de ces familles. On peut avoir des familles qui sont là de manière temporaire, on peut avoir des familles qui sont ici de manière durable, on peut avoir des familles qui sont franco-françaises ou des couples mixtes. On a des familles francophiles aussi. Donc, il faut avoir, disons, différentes offres pour différents besoins. Ce qui est certain, c'est que nous, on a vraiment une approche où on va travailler la motivation intrinsèque des enfants et pas juste faire du gavage des oies pour qu'ils puissent passer les évaluations du CNED. Parce que ça, c'est avoir des résultats à court terme, mais à moyen terme, on ne travaille pas l'identité française et la motivation profonde des enfants de demeurer français et européen. ou francophones et européens. Donc, c'est très, très important que les enfants aiment ce qu'ils font avec nous et pas juste qu'ils aiment et qu'ils apprennent. Mais pas juste qu'on les force à faire ces choses, parce qu'autrement, en fait, on ne tiendra pas la longueur. Pour qu'un enfant devienne bilingue, ça prend 15 ans. Donc, il faut qu'il reste dans notre dispositif pendant de nombreuses années. Et donc, il faut qu'ils y trouvent leur tonte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand il n'y a pas d'école, vous avez pensé au cahier d'activité. Ça s'appelle la collection. Virgule, c'est pour pouvoir continuer à exercer et entretenir un peu le français à la maison ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas exactement ça. Ce qui se passait, c'est qu'il n'existait pas de méthode pour les enfants de langue maternelle française non scolarisée au lycée français à temps partiel. Et donc, en fait, on a développé cette méthode. anciennement avec de la réserve parlementaire, comme quoi il y a des choses positives qui ont été faites avec la réserve parlementaire, et on l'utilise dans notre propre structure, et on l'a mise au service en téléchargement gratuit de toutes les autres associations et des parents isolés dans le monde. Et si on avait de nouveau de l'argent, on développerait des cahiers de vacances, on développerait une méthode de lecture, mais malheureusement, le type de subvention staff qui a remplacé la réserve parlementaire n'est pas adapté à des projets comme les nôtres, parce qu'en fait, ce sont des projets multi-annuels et des projets qui ne sont pas juste centrés sur notre région, mais qui ont en fait une portée mondiale.

  • Speaker #0

    En tout cas, depuis la création en avril 2009, tu dois être quand même assez fière, toi, petite Française basée aux USA, d'avoir accueilli autant d'enfants et de les avoir accompagnés dans cet apprentissage du français.

  • Speaker #1

    Le moment magique, en fait, c'est quand les anciens élèves reviennent enseigner chez EFBA.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    en sortant des jeunes diplômés de l'université, ils viennent enseigner à des petits francophones, alors qu'eux-mêmes étaient des anciens petits francophones. Ça, effectivement, la boucle est bouclée et c'est très émouvant. Après, en fait, le travail des enseignants, c'est un travail de passeur culturel et donc c'est la loi de la vie, en fait, d'offrir aux enfants et qu'après, ils deviennent des adultes.

  • Speaker #0

    Un tout dernier petit mot plus personnel sur l'Argentine qui traverse... À nouveau une drôle de période, il faut dire qu'ils sont relativement habitués. Tu suis ça avec attention, il y a de la famille encore là-bas ?

  • Speaker #1

    J'ai de la famille, oui, ça me bouleverse, c'est sûr. Je ne pensais pas que le ventre de la bête immonde était encore fécond, mais visiblement il l'est.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir répondu. En tout cas, tu es quand même dans une belle région du monde. Quand on pense un peu à cette baie magnifique. L'ambiance, j'avais dit que c'était ma dernière question, mais tu vois, je t'en pose encore une. J'étais venu en 95 et j'ai découvert San Francisco en 95. L'ambiance très particulière de San Francisco reste aujourd'hui encore très particulière, même si l'Amérique est en train d'évoluer pas mal.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est le plus fascinant à San Francisco, c'est ce mélange de gens qui viennent d'ailleurs et qui sont différents et qui essayent d'inventer des choses. Il y a une grande tolérance et ouverture d'esprit. Cette ville m'a rendue une meilleure personne que quand je suis arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un magnifique final. Gabrielle, merci et à bientôt.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de penser.

Description

Quel est le rôle de l'éducation dans l'intégration culturelle des enfants issus de l'immigration ?

Dans cet épisode de "10 minutes, le podcast des Français dans le monde", Gauthier Seys nous invite à réfléchir sur l'importance de l'éducation dans le maintien des cultures et des langues au sein des communautés expatriées. Il s'entretient avec Gabrielle Durana, fondatrice d'une école FLAM en Californie, qui partage son parcours personnel et professionnel. Comment l'éducation peut-elle faciliter l'intégration tout en préservant l'identité culturelle? Cette question essentielle est au cœur de cet échange enrichissant.


Gabrielle Durana est une figure inspirante de la communauté française expatriée aux États-Unis. Née en Argentine et arrivée en France à l'âge de six ans, elle a surmonté de nombreux défis linguistiques et culturels. Après des études en économie et une carrière dans l'enseignement, elle a finalement trouvé sa voie en créant une association dédiée à l'éducation bilingue dans la baie de San Francisco. Son expérience personnelle de l'immigration et son amour pour la diversité culturelle l'ont poussée à offrir aux enfants expatriés une chance de maintenir leur langue et leur culture d'origine.

L'épisode explore en profondeur le projet éducatif de Gabrielle, qui consiste à offrir une éducation bilingue accessible aux familles françaises et francophiles vivant aux États-Unis. Confrontée au coût prohibitif des écoles françaises à l'étranger, elle a fondé une école FLAM qui propose un enseignement ludique et adapté aux besoins variés des enfants expatriés. L'approche pédagogique de l'association repose sur le jeu, les projets et une compréhension socio-émotionnelle, visant à renforcer l'identité culturelle et la motivation intrinsèque des enfants. En surmontant les défis posés par la pandémie et en s'adaptant aux besoins des familles, Gabriel a réussi à créer un environnement où la langue et la culture françaises peuvent prospérer, même loin de leur terre d'origine.

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Podcast n°2155 (Avril 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia d’aide à la mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts "Expat" en installant l'application mobile gratuite.
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Chapitrage du podcast :
0:00:01-Bienvenue à notre Podcast avec Gabrielle Durana

0:00:28-Rencontre avec Gabrielle: Souvenirs de San Francisco
0:00:47-L'arrivée de Gabrielle en France et l'apprentissage du français
0:01:18-La création de l'association pour les enfants d'immigrés
0:03:33-Découverte de San Francisco et installation définitive
0:04:19-Le défi de l'accès aux lycées français en Californie
0:04:55-L'association pour aider les enfants à maintenir le français
0:05:33-L'impact de la pandémie sur l'éducation
0:06:33-La pédagogie ludique et par projet pour l'apprentissage du français
0:08:52-Développement de matériels éducatifs pour le français
0:10:00-La boucle bouclée: anciens élèves devenant enseignants
0:11:10-L'impact de San Francisco sur Gabrielle et conclusion


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je pousse la porte de la plus grande école flamme du monde. On va donc sous ce beau soleil californien retrouver notre invitée. Bonjour Gabrielle.

  • Speaker #1

    Bonjour Gauthier.

  • Speaker #0

    Content de faire ta connaissance dans le cadre du partenariat avec Flamme Monde, je poursuis mes petites balades. Je peux dire que les USA c'est un bon souvenir San Francisco et le coup de cœur que j'ai eu moi, je crois savoir que tu l'as eu toi.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis venue en vacances en l'an 2000 et je suis tombée amoureuse de la ville et j'ai voulu y retourner plein de fois en vacances et après je me suis installée en 2004.

  • Speaker #0

    Alors on va remonter un tout petit peu encore dans le temps. Tu es née en Argentine, fille de réfugié. Tu es arrivée en France à l'âge de 6 ans. Tu ne parlais pas bien le français. D'ailleurs, si je te chante pommes de rennet et pommes d'apis tu me jettes ce que tu as à portée de main à la figure.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand je suis arrivée en France, le seul mot que je connaissais, c'était bonjour, parce que j'avais un t-shirt qui disait bonjour dans toutes les langues. Mais effectivement, je ne parlais pas le français et la maîtresse n'a pas été particulièrement douce pour m'accueillir. Et donc, j'avais été punie parce que je ne chantais pas cette chanson. Et je ne la chantais pas avec les autres enfants, évidemment, parce que je ne la connaissais pas et je ne parlais pas le français. Mais bon, heureusement, j'ai réussi à surmonter le trauma. Merci. en français et plus tard je crée une association pour que les enfants d'immigrés dans la baie de San Francisco ne vivent pas le même sort de traumatisme de traumatisme et tu leur fais pas chanter pomme de rainette du coup aujourd'hui Alors, ce n'est pas moi qui le fais chanter, c'était la maîtresse. Mais effectivement, c'est une tradition française, donc on la chante aussi.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu fais des études d'économie, un long cursus d'économie, école normale supérieure. Tu essayes de rentrer à l'ENA. Bon, ça ne marche pas. Tu te retrouves à travailler dans l'enseignement. Alors, tu as adoré les élèves, mais tu n'aimais pas tellement l'éducation nationale. Tu peux le dire, tu es un peu loin de notre mammouth de l'éducation, donc on ne t'en voudra pas.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parle sur mon expérience compliquée à l'éducation nationale, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On va dire que sans doute les choses ne se sont pas arrangées avec le temps.

  • Speaker #1

    En fait, c'était un système très déshumanisant, on va dire, dans lequel les enseignants étaient en souffrance professionnelle. Et forcément, je pense que ça transpire dans la relation aux élèves. En tous les cas, les élèves, eux, ne méritent que le meilleur. Et en fait, j'ai adoré enseigner aux élèves.

  • Speaker #0

    On va retenir ça, on va retenir le positif. Un jour, tu rencontres un Américain à Paris, tiens dis donc ça pourrait faire un joli nom de film. Et ça te permet de découvrir San Francisco lorsque l'avion se pose et que tu découvres la ville. Coup de cœur, c'est une société multiculturelle, il y a de l'innovation, une magnifique nature et un temps qui est plutôt délicieux. Coup de cœur au point que tu vas t'y installer au bout de quelques années, tu t'y installes définitivement en 2004. C'est avec un autre américain que tu vas d'ailleurs finalement vivre. Américain d'origine du Bangladesh. Toi, t'aimes bien quand il y a du multiculturel, c'est ton truc.

  • Speaker #1

    Quand on grandit en France dans les années 80, c'est un air qu'on a à respirer. Et quand on le retrouve ailleurs, on le reconnaît et on l'apprécie.

  • Speaker #0

    Alors, tu constates quelque chose, que l'accès au lycée français est quasiment impossible pour beaucoup de familles, car très cher. Tu donnais l'exemple qu'un salaire médian était autour de 90 000 dollars. Une place dans un lycée français, 40 000 dollars. On comprend vite les chiffres. C'est très très cher, il faut donc trouver des solutions alternatives et tu décides de lancer cette association en avril 2009. Tu te dis que si tu crées ça, tu vas aider beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit qu'on ne pouvait pas juste compter sur la discipline des parents pour transmettre la langue. Il y a de la recherche qui a été faite sur quelles sont les conditions d'un bilinguisme heureux, notamment par les Canadiens. Et en fait, il faut une école. Il faut une communauté, il faut des médias et une vie culturelle, c'est un peu les trois éléments. Et donc sans école, en fait, il allait y avoir beaucoup d'enfants qui allaient perdre le français simplement parce que leurs parents n'étaient pas super riches. et m'en toucher.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, on peut dire que la réussite est au rendez-vous, je le disais en intro, c'est la plus grande flamme monde, la plus grande école flamme du monde, avec 400 élèves de 4 à 18 ans. Il y en avait 900 avant la pandémie, il y a eu un petit break. Il faut dire que l'école aux USA pendant la période Covid, ça a été un traumatisme en fait.

  • Speaker #1

    Les écoles sont restées fermées pendant très longtemps, presque deux ans. Il y a une étude de Harvard qui dit que la première année de la fermeture des écoles, les enfants ont perdu à peu près 90% des connaissances qu'ils auraient dû acquérir dans cette année scolaire-là, et la deuxième année, 40%. Donc, il y a eu une perte de deux ans pratiquement d'enseignement. Et donc, les familles européennes, beaucoup sont reparties. pour aller télétravailler depuis l'Europe en donnant accès à leurs enfants à l'école en présentiel qui était priorisée en Europe et ce qui était évidemment bien plus bénéfique aux enfants.

  • Speaker #0

    L'association prend le relais à la fin des classes dans les écoles publiques qui vous accueillent principalement. Vous êtes aujourd'hui basée dans 6 villes avec 9 permanents et une quinzaine de professeurs. Vous ne chômez pas, il y a beaucoup d'activités proposées, déjà les classes, il y a les centres aérés, il y a les activités culturelles, tu as développé toute une série de services pour les enfants.

  • Speaker #1

    J'ai essayé d'imaginer ce qui permettrait que les enfants acquièrent à la fois la langue, la culture générale et la fierté d'une culture française et francophone. Et donc il fallait, sur un modèle à temps partiel, il fallait quand même que ce ne soit pas juste scolaire, parce qu'autrement ce serait très ennuyeux.

  • Speaker #0

    Quelle est la pédagogie retenue pour ce maintien du français pour les enfants qui vivent aux États-Unis ?

  • Speaker #1

    C'est une pédagogie ludique. Quand on vient de France, on pense souvent que la pédagogie ludique, c'est pour les enfants qui sont limités intellectuellement, alors qu'en réalité, le jeu est au cœur de la nature des enfants. Donc, si en fait, on s'est enseigné par le jeu, les enfants vont se mobiliser. Surtout que là, c'est des cours après l'école, donc les enfants sont fatigués. Donc, c'est une pédagogie par le jeu. C'est une pédagogie... projets. Donc, on va chercher ce qui intéresse les enfants et on va construire en fait des... On va mobiliser tout un tas de choses qui sont dans le programme, mais on va les enseigner par des thèmes qui intéressent les enfants. Et l'autre aspect aussi qui est très important, c'est qu'on utilise une approche socio-émotionnelle. Donc, on enseigne l'empathie, on travaille beaucoup les émotions, ce qui permet que les enfants s'ouvrent et soient plus réceptifs.

  • Speaker #0

    Tu as dit vouloir répondre aux besoins des familles françaises qui vivent aux USA. Quels sont ces besoins ?

  • Speaker #1

    Les besoins sont très différents selon les projets de ces familles. On peut avoir des familles qui sont là de manière temporaire, on peut avoir des familles qui sont ici de manière durable, on peut avoir des familles qui sont franco-françaises ou des couples mixtes. On a des familles francophiles aussi. Donc, il faut avoir, disons, différentes offres pour différents besoins. Ce qui est certain, c'est que nous, on a vraiment une approche où on va travailler la motivation intrinsèque des enfants et pas juste faire du gavage des oies pour qu'ils puissent passer les évaluations du CNED. Parce que ça, c'est avoir des résultats à court terme, mais à moyen terme, on ne travaille pas l'identité française et la motivation profonde des enfants de demeurer français et européen. ou francophones et européens. Donc, c'est très, très important que les enfants aiment ce qu'ils font avec nous et pas juste qu'ils aiment et qu'ils apprennent. Mais pas juste qu'on les force à faire ces choses, parce qu'autrement, en fait, on ne tiendra pas la longueur. Pour qu'un enfant devienne bilingue, ça prend 15 ans. Donc, il faut qu'il reste dans notre dispositif pendant de nombreuses années. Et donc, il faut qu'ils y trouvent leur tonte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand il n'y a pas d'école, vous avez pensé au cahier d'activité. Ça s'appelle la collection. Virgule, c'est pour pouvoir continuer à exercer et entretenir un peu le français à la maison ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas exactement ça. Ce qui se passait, c'est qu'il n'existait pas de méthode pour les enfants de langue maternelle française non scolarisée au lycée français à temps partiel. Et donc, en fait, on a développé cette méthode. anciennement avec de la réserve parlementaire, comme quoi il y a des choses positives qui ont été faites avec la réserve parlementaire, et on l'utilise dans notre propre structure, et on l'a mise au service en téléchargement gratuit de toutes les autres associations et des parents isolés dans le monde. Et si on avait de nouveau de l'argent, on développerait des cahiers de vacances, on développerait une méthode de lecture, mais malheureusement, le type de subvention staff qui a remplacé la réserve parlementaire n'est pas adapté à des projets comme les nôtres, parce qu'en fait, ce sont des projets multi-annuels et des projets qui ne sont pas juste centrés sur notre région, mais qui ont en fait une portée mondiale.

  • Speaker #0

    En tout cas, depuis la création en avril 2009, tu dois être quand même assez fière, toi, petite Française basée aux USA, d'avoir accueilli autant d'enfants et de les avoir accompagnés dans cet apprentissage du français.

  • Speaker #1

    Le moment magique, en fait, c'est quand les anciens élèves reviennent enseigner chez EFBA.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    en sortant des jeunes diplômés de l'université, ils viennent enseigner à des petits francophones, alors qu'eux-mêmes étaient des anciens petits francophones. Ça, effectivement, la boucle est bouclée et c'est très émouvant. Après, en fait, le travail des enseignants, c'est un travail de passeur culturel et donc c'est la loi de la vie, en fait, d'offrir aux enfants et qu'après, ils deviennent des adultes.

  • Speaker #0

    Un tout dernier petit mot plus personnel sur l'Argentine qui traverse... À nouveau une drôle de période, il faut dire qu'ils sont relativement habitués. Tu suis ça avec attention, il y a de la famille encore là-bas ?

  • Speaker #1

    J'ai de la famille, oui, ça me bouleverse, c'est sûr. Je ne pensais pas que le ventre de la bête immonde était encore fécond, mais visiblement il l'est.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir répondu. En tout cas, tu es quand même dans une belle région du monde. Quand on pense un peu à cette baie magnifique. L'ambiance, j'avais dit que c'était ma dernière question, mais tu vois, je t'en pose encore une. J'étais venu en 95 et j'ai découvert San Francisco en 95. L'ambiance très particulière de San Francisco reste aujourd'hui encore très particulière, même si l'Amérique est en train d'évoluer pas mal.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est le plus fascinant à San Francisco, c'est ce mélange de gens qui viennent d'ailleurs et qui sont différents et qui essayent d'inventer des choses. Il y a une grande tolérance et ouverture d'esprit. Cette ville m'a rendue une meilleure personne que quand je suis arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un magnifique final. Gabrielle, merci et à bientôt.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de penser.

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Description

Quel est le rôle de l'éducation dans l'intégration culturelle des enfants issus de l'immigration ?

Dans cet épisode de "10 minutes, le podcast des Français dans le monde", Gauthier Seys nous invite à réfléchir sur l'importance de l'éducation dans le maintien des cultures et des langues au sein des communautés expatriées. Il s'entretient avec Gabrielle Durana, fondatrice d'une école FLAM en Californie, qui partage son parcours personnel et professionnel. Comment l'éducation peut-elle faciliter l'intégration tout en préservant l'identité culturelle? Cette question essentielle est au cœur de cet échange enrichissant.


Gabrielle Durana est une figure inspirante de la communauté française expatriée aux États-Unis. Née en Argentine et arrivée en France à l'âge de six ans, elle a surmonté de nombreux défis linguistiques et culturels. Après des études en économie et une carrière dans l'enseignement, elle a finalement trouvé sa voie en créant une association dédiée à l'éducation bilingue dans la baie de San Francisco. Son expérience personnelle de l'immigration et son amour pour la diversité culturelle l'ont poussée à offrir aux enfants expatriés une chance de maintenir leur langue et leur culture d'origine.

L'épisode explore en profondeur le projet éducatif de Gabrielle, qui consiste à offrir une éducation bilingue accessible aux familles françaises et francophiles vivant aux États-Unis. Confrontée au coût prohibitif des écoles françaises à l'étranger, elle a fondé une école FLAM qui propose un enseignement ludique et adapté aux besoins variés des enfants expatriés. L'approche pédagogique de l'association repose sur le jeu, les projets et une compréhension socio-émotionnelle, visant à renforcer l'identité culturelle et la motivation intrinsèque des enfants. En surmontant les défis posés par la pandémie et en s'adaptant aux besoins des familles, Gabriel a réussi à créer un environnement où la langue et la culture françaises peuvent prospérer, même loin de leur terre d'origine.

http://www.efba.us

.
Podcast n°2155 (Avril 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia d’aide à la mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts "Expat" en installant l'application mobile gratuite.
.

Chapitrage du podcast :
0:00:01-Bienvenue à notre Podcast avec Gabrielle Durana

0:00:28-Rencontre avec Gabrielle: Souvenirs de San Francisco
0:00:47-L'arrivée de Gabrielle en France et l'apprentissage du français
0:01:18-La création de l'association pour les enfants d'immigrés
0:03:33-Découverte de San Francisco et installation définitive
0:04:19-Le défi de l'accès aux lycées français en Californie
0:04:55-L'association pour aider les enfants à maintenir le français
0:05:33-L'impact de la pandémie sur l'éducation
0:06:33-La pédagogie ludique et par projet pour l'apprentissage du français
0:08:52-Développement de matériels éducatifs pour le français
0:10:00-La boucle bouclée: anciens élèves devenant enseignants
0:11:10-L'impact de San Francisco sur Gabrielle et conclusion


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je pousse la porte de la plus grande école flamme du monde. On va donc sous ce beau soleil californien retrouver notre invitée. Bonjour Gabrielle.

  • Speaker #1

    Bonjour Gauthier.

  • Speaker #0

    Content de faire ta connaissance dans le cadre du partenariat avec Flamme Monde, je poursuis mes petites balades. Je peux dire que les USA c'est un bon souvenir San Francisco et le coup de cœur que j'ai eu moi, je crois savoir que tu l'as eu toi.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis venue en vacances en l'an 2000 et je suis tombée amoureuse de la ville et j'ai voulu y retourner plein de fois en vacances et après je me suis installée en 2004.

  • Speaker #0

    Alors on va remonter un tout petit peu encore dans le temps. Tu es née en Argentine, fille de réfugié. Tu es arrivée en France à l'âge de 6 ans. Tu ne parlais pas bien le français. D'ailleurs, si je te chante pommes de rennet et pommes d'apis tu me jettes ce que tu as à portée de main à la figure.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand je suis arrivée en France, le seul mot que je connaissais, c'était bonjour, parce que j'avais un t-shirt qui disait bonjour dans toutes les langues. Mais effectivement, je ne parlais pas le français et la maîtresse n'a pas été particulièrement douce pour m'accueillir. Et donc, j'avais été punie parce que je ne chantais pas cette chanson. Et je ne la chantais pas avec les autres enfants, évidemment, parce que je ne la connaissais pas et je ne parlais pas le français. Mais bon, heureusement, j'ai réussi à surmonter le trauma. Merci. en français et plus tard je crée une association pour que les enfants d'immigrés dans la baie de San Francisco ne vivent pas le même sort de traumatisme de traumatisme et tu leur fais pas chanter pomme de rainette du coup aujourd'hui Alors, ce n'est pas moi qui le fais chanter, c'était la maîtresse. Mais effectivement, c'est une tradition française, donc on la chante aussi.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu fais des études d'économie, un long cursus d'économie, école normale supérieure. Tu essayes de rentrer à l'ENA. Bon, ça ne marche pas. Tu te retrouves à travailler dans l'enseignement. Alors, tu as adoré les élèves, mais tu n'aimais pas tellement l'éducation nationale. Tu peux le dire, tu es un peu loin de notre mammouth de l'éducation, donc on ne t'en voudra pas.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parle sur mon expérience compliquée à l'éducation nationale, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On va dire que sans doute les choses ne se sont pas arrangées avec le temps.

  • Speaker #1

    En fait, c'était un système très déshumanisant, on va dire, dans lequel les enseignants étaient en souffrance professionnelle. Et forcément, je pense que ça transpire dans la relation aux élèves. En tous les cas, les élèves, eux, ne méritent que le meilleur. Et en fait, j'ai adoré enseigner aux élèves.

  • Speaker #0

    On va retenir ça, on va retenir le positif. Un jour, tu rencontres un Américain à Paris, tiens dis donc ça pourrait faire un joli nom de film. Et ça te permet de découvrir San Francisco lorsque l'avion se pose et que tu découvres la ville. Coup de cœur, c'est une société multiculturelle, il y a de l'innovation, une magnifique nature et un temps qui est plutôt délicieux. Coup de cœur au point que tu vas t'y installer au bout de quelques années, tu t'y installes définitivement en 2004. C'est avec un autre américain que tu vas d'ailleurs finalement vivre. Américain d'origine du Bangladesh. Toi, t'aimes bien quand il y a du multiculturel, c'est ton truc.

  • Speaker #1

    Quand on grandit en France dans les années 80, c'est un air qu'on a à respirer. Et quand on le retrouve ailleurs, on le reconnaît et on l'apprécie.

  • Speaker #0

    Alors, tu constates quelque chose, que l'accès au lycée français est quasiment impossible pour beaucoup de familles, car très cher. Tu donnais l'exemple qu'un salaire médian était autour de 90 000 dollars. Une place dans un lycée français, 40 000 dollars. On comprend vite les chiffres. C'est très très cher, il faut donc trouver des solutions alternatives et tu décides de lancer cette association en avril 2009. Tu te dis que si tu crées ça, tu vas aider beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit qu'on ne pouvait pas juste compter sur la discipline des parents pour transmettre la langue. Il y a de la recherche qui a été faite sur quelles sont les conditions d'un bilinguisme heureux, notamment par les Canadiens. Et en fait, il faut une école. Il faut une communauté, il faut des médias et une vie culturelle, c'est un peu les trois éléments. Et donc sans école, en fait, il allait y avoir beaucoup d'enfants qui allaient perdre le français simplement parce que leurs parents n'étaient pas super riches. et m'en toucher.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, on peut dire que la réussite est au rendez-vous, je le disais en intro, c'est la plus grande flamme monde, la plus grande école flamme du monde, avec 400 élèves de 4 à 18 ans. Il y en avait 900 avant la pandémie, il y a eu un petit break. Il faut dire que l'école aux USA pendant la période Covid, ça a été un traumatisme en fait.

  • Speaker #1

    Les écoles sont restées fermées pendant très longtemps, presque deux ans. Il y a une étude de Harvard qui dit que la première année de la fermeture des écoles, les enfants ont perdu à peu près 90% des connaissances qu'ils auraient dû acquérir dans cette année scolaire-là, et la deuxième année, 40%. Donc, il y a eu une perte de deux ans pratiquement d'enseignement. Et donc, les familles européennes, beaucoup sont reparties. pour aller télétravailler depuis l'Europe en donnant accès à leurs enfants à l'école en présentiel qui était priorisée en Europe et ce qui était évidemment bien plus bénéfique aux enfants.

  • Speaker #0

    L'association prend le relais à la fin des classes dans les écoles publiques qui vous accueillent principalement. Vous êtes aujourd'hui basée dans 6 villes avec 9 permanents et une quinzaine de professeurs. Vous ne chômez pas, il y a beaucoup d'activités proposées, déjà les classes, il y a les centres aérés, il y a les activités culturelles, tu as développé toute une série de services pour les enfants.

  • Speaker #1

    J'ai essayé d'imaginer ce qui permettrait que les enfants acquièrent à la fois la langue, la culture générale et la fierté d'une culture française et francophone. Et donc il fallait, sur un modèle à temps partiel, il fallait quand même que ce ne soit pas juste scolaire, parce qu'autrement ce serait très ennuyeux.

  • Speaker #0

    Quelle est la pédagogie retenue pour ce maintien du français pour les enfants qui vivent aux États-Unis ?

  • Speaker #1

    C'est une pédagogie ludique. Quand on vient de France, on pense souvent que la pédagogie ludique, c'est pour les enfants qui sont limités intellectuellement, alors qu'en réalité, le jeu est au cœur de la nature des enfants. Donc, si en fait, on s'est enseigné par le jeu, les enfants vont se mobiliser. Surtout que là, c'est des cours après l'école, donc les enfants sont fatigués. Donc, c'est une pédagogie par le jeu. C'est une pédagogie... projets. Donc, on va chercher ce qui intéresse les enfants et on va construire en fait des... On va mobiliser tout un tas de choses qui sont dans le programme, mais on va les enseigner par des thèmes qui intéressent les enfants. Et l'autre aspect aussi qui est très important, c'est qu'on utilise une approche socio-émotionnelle. Donc, on enseigne l'empathie, on travaille beaucoup les émotions, ce qui permet que les enfants s'ouvrent et soient plus réceptifs.

  • Speaker #0

    Tu as dit vouloir répondre aux besoins des familles françaises qui vivent aux USA. Quels sont ces besoins ?

  • Speaker #1

    Les besoins sont très différents selon les projets de ces familles. On peut avoir des familles qui sont là de manière temporaire, on peut avoir des familles qui sont ici de manière durable, on peut avoir des familles qui sont franco-françaises ou des couples mixtes. On a des familles francophiles aussi. Donc, il faut avoir, disons, différentes offres pour différents besoins. Ce qui est certain, c'est que nous, on a vraiment une approche où on va travailler la motivation intrinsèque des enfants et pas juste faire du gavage des oies pour qu'ils puissent passer les évaluations du CNED. Parce que ça, c'est avoir des résultats à court terme, mais à moyen terme, on ne travaille pas l'identité française et la motivation profonde des enfants de demeurer français et européen. ou francophones et européens. Donc, c'est très, très important que les enfants aiment ce qu'ils font avec nous et pas juste qu'ils aiment et qu'ils apprennent. Mais pas juste qu'on les force à faire ces choses, parce qu'autrement, en fait, on ne tiendra pas la longueur. Pour qu'un enfant devienne bilingue, ça prend 15 ans. Donc, il faut qu'il reste dans notre dispositif pendant de nombreuses années. Et donc, il faut qu'ils y trouvent leur tonte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand il n'y a pas d'école, vous avez pensé au cahier d'activité. Ça s'appelle la collection. Virgule, c'est pour pouvoir continuer à exercer et entretenir un peu le français à la maison ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas exactement ça. Ce qui se passait, c'est qu'il n'existait pas de méthode pour les enfants de langue maternelle française non scolarisée au lycée français à temps partiel. Et donc, en fait, on a développé cette méthode. anciennement avec de la réserve parlementaire, comme quoi il y a des choses positives qui ont été faites avec la réserve parlementaire, et on l'utilise dans notre propre structure, et on l'a mise au service en téléchargement gratuit de toutes les autres associations et des parents isolés dans le monde. Et si on avait de nouveau de l'argent, on développerait des cahiers de vacances, on développerait une méthode de lecture, mais malheureusement, le type de subvention staff qui a remplacé la réserve parlementaire n'est pas adapté à des projets comme les nôtres, parce qu'en fait, ce sont des projets multi-annuels et des projets qui ne sont pas juste centrés sur notre région, mais qui ont en fait une portée mondiale.

  • Speaker #0

    En tout cas, depuis la création en avril 2009, tu dois être quand même assez fière, toi, petite Française basée aux USA, d'avoir accueilli autant d'enfants et de les avoir accompagnés dans cet apprentissage du français.

  • Speaker #1

    Le moment magique, en fait, c'est quand les anciens élèves reviennent enseigner chez EFBA.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    en sortant des jeunes diplômés de l'université, ils viennent enseigner à des petits francophones, alors qu'eux-mêmes étaient des anciens petits francophones. Ça, effectivement, la boucle est bouclée et c'est très émouvant. Après, en fait, le travail des enseignants, c'est un travail de passeur culturel et donc c'est la loi de la vie, en fait, d'offrir aux enfants et qu'après, ils deviennent des adultes.

  • Speaker #0

    Un tout dernier petit mot plus personnel sur l'Argentine qui traverse... À nouveau une drôle de période, il faut dire qu'ils sont relativement habitués. Tu suis ça avec attention, il y a de la famille encore là-bas ?

  • Speaker #1

    J'ai de la famille, oui, ça me bouleverse, c'est sûr. Je ne pensais pas que le ventre de la bête immonde était encore fécond, mais visiblement il l'est.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir répondu. En tout cas, tu es quand même dans une belle région du monde. Quand on pense un peu à cette baie magnifique. L'ambiance, j'avais dit que c'était ma dernière question, mais tu vois, je t'en pose encore une. J'étais venu en 95 et j'ai découvert San Francisco en 95. L'ambiance très particulière de San Francisco reste aujourd'hui encore très particulière, même si l'Amérique est en train d'évoluer pas mal.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est le plus fascinant à San Francisco, c'est ce mélange de gens qui viennent d'ailleurs et qui sont différents et qui essayent d'inventer des choses. Il y a une grande tolérance et ouverture d'esprit. Cette ville m'a rendue une meilleure personne que quand je suis arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un magnifique final. Gabrielle, merci et à bientôt.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de penser.

Description

Quel est le rôle de l'éducation dans l'intégration culturelle des enfants issus de l'immigration ?

Dans cet épisode de "10 minutes, le podcast des Français dans le monde", Gauthier Seys nous invite à réfléchir sur l'importance de l'éducation dans le maintien des cultures et des langues au sein des communautés expatriées. Il s'entretient avec Gabrielle Durana, fondatrice d'une école FLAM en Californie, qui partage son parcours personnel et professionnel. Comment l'éducation peut-elle faciliter l'intégration tout en préservant l'identité culturelle? Cette question essentielle est au cœur de cet échange enrichissant.


Gabrielle Durana est une figure inspirante de la communauté française expatriée aux États-Unis. Née en Argentine et arrivée en France à l'âge de six ans, elle a surmonté de nombreux défis linguistiques et culturels. Après des études en économie et une carrière dans l'enseignement, elle a finalement trouvé sa voie en créant une association dédiée à l'éducation bilingue dans la baie de San Francisco. Son expérience personnelle de l'immigration et son amour pour la diversité culturelle l'ont poussée à offrir aux enfants expatriés une chance de maintenir leur langue et leur culture d'origine.

L'épisode explore en profondeur le projet éducatif de Gabrielle, qui consiste à offrir une éducation bilingue accessible aux familles françaises et francophiles vivant aux États-Unis. Confrontée au coût prohibitif des écoles françaises à l'étranger, elle a fondé une école FLAM qui propose un enseignement ludique et adapté aux besoins variés des enfants expatriés. L'approche pédagogique de l'association repose sur le jeu, les projets et une compréhension socio-émotionnelle, visant à renforcer l'identité culturelle et la motivation intrinsèque des enfants. En surmontant les défis posés par la pandémie et en s'adaptant aux besoins des familles, Gabriel a réussi à créer un environnement où la langue et la culture françaises peuvent prospérer, même loin de leur terre d'origine.

http://www.efba.us

.
Podcast n°2155 (Avril 2024) produit par www.FrancaisDansLeMonde.fr, 1ère plateforme multimédia d’aide à la mobilité internationale. Ecoutez nos radios et nos podcasts "Expat" en installant l'application mobile gratuite.
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Chapitrage du podcast :
0:00:01-Bienvenue à notre Podcast avec Gabrielle Durana

0:00:28-Rencontre avec Gabrielle: Souvenirs de San Francisco
0:00:47-L'arrivée de Gabrielle en France et l'apprentissage du français
0:01:18-La création de l'association pour les enfants d'immigrés
0:03:33-Découverte de San Francisco et installation définitive
0:04:19-Le défi de l'accès aux lycées français en Californie
0:04:55-L'association pour aider les enfants à maintenir le français
0:05:33-L'impact de la pandémie sur l'éducation
0:06:33-La pédagogie ludique et par projet pour l'apprentissage du français
0:08:52-Développement de matériels éducatifs pour le français
0:10:00-La boucle bouclée: anciens élèves devenant enseignants
0:11:10-L'impact de San Francisco sur Gabrielle et conclusion


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et je pousse la porte de la plus grande école flamme du monde. On va donc sous ce beau soleil californien retrouver notre invitée. Bonjour Gabrielle.

  • Speaker #1

    Bonjour Gauthier.

  • Speaker #0

    Content de faire ta connaissance dans le cadre du partenariat avec Flamme Monde, je poursuis mes petites balades. Je peux dire que les USA c'est un bon souvenir San Francisco et le coup de cœur que j'ai eu moi, je crois savoir que tu l'as eu toi.

  • Speaker #1

    Oui. Je suis venue en vacances en l'an 2000 et je suis tombée amoureuse de la ville et j'ai voulu y retourner plein de fois en vacances et après je me suis installée en 2004.

  • Speaker #0

    Alors on va remonter un tout petit peu encore dans le temps. Tu es née en Argentine, fille de réfugié. Tu es arrivée en France à l'âge de 6 ans. Tu ne parlais pas bien le français. D'ailleurs, si je te chante pommes de rennet et pommes d'apis tu me jettes ce que tu as à portée de main à la figure.

  • Speaker #1

    Alors, en fait, quand je suis arrivée en France, le seul mot que je connaissais, c'était bonjour, parce que j'avais un t-shirt qui disait bonjour dans toutes les langues. Mais effectivement, je ne parlais pas le français et la maîtresse n'a pas été particulièrement douce pour m'accueillir. Et donc, j'avais été punie parce que je ne chantais pas cette chanson. Et je ne la chantais pas avec les autres enfants, évidemment, parce que je ne la connaissais pas et je ne parlais pas le français. Mais bon, heureusement, j'ai réussi à surmonter le trauma. Merci. en français et plus tard je crée une association pour que les enfants d'immigrés dans la baie de San Francisco ne vivent pas le même sort de traumatisme de traumatisme et tu leur fais pas chanter pomme de rainette du coup aujourd'hui Alors, ce n'est pas moi qui le fais chanter, c'était la maîtresse. Mais effectivement, c'est une tradition française, donc on la chante aussi.

  • Speaker #0

    Très bien. Tu fais des études d'économie, un long cursus d'économie, école normale supérieure. Tu essayes de rentrer à l'ENA. Bon, ça ne marche pas. Tu te retrouves à travailler dans l'enseignement. Alors, tu as adoré les élèves, mais tu n'aimais pas tellement l'éducation nationale. Tu peux le dire, tu es un peu loin de notre mammouth de l'éducation, donc on ne t'en voudra pas.

  • Speaker #1

    Tu veux que je parle sur mon expérience compliquée à l'éducation nationale, c'est ça ?

  • Speaker #0

    On va dire que sans doute les choses ne se sont pas arrangées avec le temps.

  • Speaker #1

    En fait, c'était un système très déshumanisant, on va dire, dans lequel les enseignants étaient en souffrance professionnelle. Et forcément, je pense que ça transpire dans la relation aux élèves. En tous les cas, les élèves, eux, ne méritent que le meilleur. Et en fait, j'ai adoré enseigner aux élèves.

  • Speaker #0

    On va retenir ça, on va retenir le positif. Un jour, tu rencontres un Américain à Paris, tiens dis donc ça pourrait faire un joli nom de film. Et ça te permet de découvrir San Francisco lorsque l'avion se pose et que tu découvres la ville. Coup de cœur, c'est une société multiculturelle, il y a de l'innovation, une magnifique nature et un temps qui est plutôt délicieux. Coup de cœur au point que tu vas t'y installer au bout de quelques années, tu t'y installes définitivement en 2004. C'est avec un autre américain que tu vas d'ailleurs finalement vivre. Américain d'origine du Bangladesh. Toi, t'aimes bien quand il y a du multiculturel, c'est ton truc.

  • Speaker #1

    Quand on grandit en France dans les années 80, c'est un air qu'on a à respirer. Et quand on le retrouve ailleurs, on le reconnaît et on l'apprécie.

  • Speaker #0

    Alors, tu constates quelque chose, que l'accès au lycée français est quasiment impossible pour beaucoup de familles, car très cher. Tu donnais l'exemple qu'un salaire médian était autour de 90 000 dollars. Une place dans un lycée français, 40 000 dollars. On comprend vite les chiffres. C'est très très cher, il faut donc trouver des solutions alternatives et tu décides de lancer cette association en avril 2009. Tu te dis que si tu crées ça, tu vas aider beaucoup de gens.

  • Speaker #1

    En fait, je me suis dit qu'on ne pouvait pas juste compter sur la discipline des parents pour transmettre la langue. Il y a de la recherche qui a été faite sur quelles sont les conditions d'un bilinguisme heureux, notamment par les Canadiens. Et en fait, il faut une école. Il faut une communauté, il faut des médias et une vie culturelle, c'est un peu les trois éléments. Et donc sans école, en fait, il allait y avoir beaucoup d'enfants qui allaient perdre le français simplement parce que leurs parents n'étaient pas super riches. et m'en toucher.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, on peut dire que la réussite est au rendez-vous, je le disais en intro, c'est la plus grande flamme monde, la plus grande école flamme du monde, avec 400 élèves de 4 à 18 ans. Il y en avait 900 avant la pandémie, il y a eu un petit break. Il faut dire que l'école aux USA pendant la période Covid, ça a été un traumatisme en fait.

  • Speaker #1

    Les écoles sont restées fermées pendant très longtemps, presque deux ans. Il y a une étude de Harvard qui dit que la première année de la fermeture des écoles, les enfants ont perdu à peu près 90% des connaissances qu'ils auraient dû acquérir dans cette année scolaire-là, et la deuxième année, 40%. Donc, il y a eu une perte de deux ans pratiquement d'enseignement. Et donc, les familles européennes, beaucoup sont reparties. pour aller télétravailler depuis l'Europe en donnant accès à leurs enfants à l'école en présentiel qui était priorisée en Europe et ce qui était évidemment bien plus bénéfique aux enfants.

  • Speaker #0

    L'association prend le relais à la fin des classes dans les écoles publiques qui vous accueillent principalement. Vous êtes aujourd'hui basée dans 6 villes avec 9 permanents et une quinzaine de professeurs. Vous ne chômez pas, il y a beaucoup d'activités proposées, déjà les classes, il y a les centres aérés, il y a les activités culturelles, tu as développé toute une série de services pour les enfants.

  • Speaker #1

    J'ai essayé d'imaginer ce qui permettrait que les enfants acquièrent à la fois la langue, la culture générale et la fierté d'une culture française et francophone. Et donc il fallait, sur un modèle à temps partiel, il fallait quand même que ce ne soit pas juste scolaire, parce qu'autrement ce serait très ennuyeux.

  • Speaker #0

    Quelle est la pédagogie retenue pour ce maintien du français pour les enfants qui vivent aux États-Unis ?

  • Speaker #1

    C'est une pédagogie ludique. Quand on vient de France, on pense souvent que la pédagogie ludique, c'est pour les enfants qui sont limités intellectuellement, alors qu'en réalité, le jeu est au cœur de la nature des enfants. Donc, si en fait, on s'est enseigné par le jeu, les enfants vont se mobiliser. Surtout que là, c'est des cours après l'école, donc les enfants sont fatigués. Donc, c'est une pédagogie par le jeu. C'est une pédagogie... projets. Donc, on va chercher ce qui intéresse les enfants et on va construire en fait des... On va mobiliser tout un tas de choses qui sont dans le programme, mais on va les enseigner par des thèmes qui intéressent les enfants. Et l'autre aspect aussi qui est très important, c'est qu'on utilise une approche socio-émotionnelle. Donc, on enseigne l'empathie, on travaille beaucoup les émotions, ce qui permet que les enfants s'ouvrent et soient plus réceptifs.

  • Speaker #0

    Tu as dit vouloir répondre aux besoins des familles françaises qui vivent aux USA. Quels sont ces besoins ?

  • Speaker #1

    Les besoins sont très différents selon les projets de ces familles. On peut avoir des familles qui sont là de manière temporaire, on peut avoir des familles qui sont ici de manière durable, on peut avoir des familles qui sont franco-françaises ou des couples mixtes. On a des familles francophiles aussi. Donc, il faut avoir, disons, différentes offres pour différents besoins. Ce qui est certain, c'est que nous, on a vraiment une approche où on va travailler la motivation intrinsèque des enfants et pas juste faire du gavage des oies pour qu'ils puissent passer les évaluations du CNED. Parce que ça, c'est avoir des résultats à court terme, mais à moyen terme, on ne travaille pas l'identité française et la motivation profonde des enfants de demeurer français et européen. ou francophones et européens. Donc, c'est très, très important que les enfants aiment ce qu'ils font avec nous et pas juste qu'ils aiment et qu'ils apprennent. Mais pas juste qu'on les force à faire ces choses, parce qu'autrement, en fait, on ne tiendra pas la longueur. Pour qu'un enfant devienne bilingue, ça prend 15 ans. Donc, il faut qu'il reste dans notre dispositif pendant de nombreuses années. Et donc, il faut qu'ils y trouvent leur tonte.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand il n'y a pas d'école, vous avez pensé au cahier d'activité. Ça s'appelle la collection. Virgule, c'est pour pouvoir continuer à exercer et entretenir un peu le français à la maison ?

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas exactement ça. Ce qui se passait, c'est qu'il n'existait pas de méthode pour les enfants de langue maternelle française non scolarisée au lycée français à temps partiel. Et donc, en fait, on a développé cette méthode. anciennement avec de la réserve parlementaire, comme quoi il y a des choses positives qui ont été faites avec la réserve parlementaire, et on l'utilise dans notre propre structure, et on l'a mise au service en téléchargement gratuit de toutes les autres associations et des parents isolés dans le monde. Et si on avait de nouveau de l'argent, on développerait des cahiers de vacances, on développerait une méthode de lecture, mais malheureusement, le type de subvention staff qui a remplacé la réserve parlementaire n'est pas adapté à des projets comme les nôtres, parce qu'en fait, ce sont des projets multi-annuels et des projets qui ne sont pas juste centrés sur notre région, mais qui ont en fait une portée mondiale.

  • Speaker #0

    En tout cas, depuis la création en avril 2009, tu dois être quand même assez fière, toi, petite Française basée aux USA, d'avoir accueilli autant d'enfants et de les avoir accompagnés dans cet apprentissage du français.

  • Speaker #1

    Le moment magique, en fait, c'est quand les anciens élèves reviennent enseigner chez EFBA.

  • Speaker #0

    J'imagine.

  • Speaker #1

    en sortant des jeunes diplômés de l'université, ils viennent enseigner à des petits francophones, alors qu'eux-mêmes étaient des anciens petits francophones. Ça, effectivement, la boucle est bouclée et c'est très émouvant. Après, en fait, le travail des enseignants, c'est un travail de passeur culturel et donc c'est la loi de la vie, en fait, d'offrir aux enfants et qu'après, ils deviennent des adultes.

  • Speaker #0

    Un tout dernier petit mot plus personnel sur l'Argentine qui traverse... À nouveau une drôle de période, il faut dire qu'ils sont relativement habitués. Tu suis ça avec attention, il y a de la famille encore là-bas ?

  • Speaker #1

    J'ai de la famille, oui, ça me bouleverse, c'est sûr. Je ne pensais pas que le ventre de la bête immonde était encore fécond, mais visiblement il l'est.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir répondu. En tout cas, tu es quand même dans une belle région du monde. Quand on pense un peu à cette baie magnifique. L'ambiance, j'avais dit que c'était ma dernière question, mais tu vois, je t'en pose encore une. J'étais venu en 95 et j'ai découvert San Francisco en 95. L'ambiance très particulière de San Francisco reste aujourd'hui encore très particulière, même si l'Amérique est en train d'évoluer pas mal.

  • Speaker #1

    En fait, ce qui est le plus fascinant à San Francisco, c'est ce mélange de gens qui viennent d'ailleurs et qui sont différents et qui essayent d'inventer des choses. Il y a une grande tolérance et ouverture d'esprit. Cette ville m'a rendue une meilleure personne que quand je suis arrivée.

  • Speaker #0

    C'est un magnifique final. Gabrielle, merci et à bientôt.

  • Speaker #1

    C'est vraiment de penser.

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