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Dans ce nouvel épisode, La Radio des Français dans le monde revient sur un chiffre qui glace : 130 ans. C’est le temps qu’il faudrait, selon l’ONU, pour que les femmes atteignent enfin la parité avec les hommes dans les sphères politiques à l’échelle mondiale.
Les données sont extraites du rapport 2025 sur la féminisation du pouvoir publié par Oxfam France, croisé avec les statistiques les plus récentes de l’ONU Femmes. En 2024, seulement 11,9 % des chefs d’État dans le monde sont des femmes, et 8,3 % des chefs de gouvernement. Dans les gouvernements, 22,9 % des ministres sont des femmes, et parmi les 193 États membres de l’ONU, seuls 14 ont atteint la parité ministérielle.
La représentation législative reste tout aussi déséquilibrée : 27,2 % des parlementaires dans le monde sont des femmes — une progression lente si l’on considère qu’elles étaient 22,4 % en 2015.
Et la France ? Si elle s’est dotée de lois paritaires ambitieuses depuis les années 2000, elle ne fait pas figure de modèle. En 2025, seulement 28 % des postes de pouvoir (exécutifs, législatifs, territoriaux confondus) sont occupés par des femmes. La France n’a jamais eu de présidente de la République. Depuis 1958, seuls 3,8 % des gouvernements ont été dirigés par une femme. À l’Assemblée nationale, la part des femmes est en baisse depuis les législatives de 2024 : 36 %, contre 39 % en 2017. Le Sénat ne fait guère mieux avec 37,4 % de sénatrices, et aucun groupe politique n’atteint la parité.
À l’échelle locale, la sous-représentation est encore plus flagrante : 20,8 % des maires, 21,8 % des présidents de départements, et 29,4 % des présidents de région sont des femmes. Seules quelques régions comme l’Occitanie ou des territoires ultramarins (La Réunion, Guyane) font figure d’exception.
Le rapport d’Oxfam met aussi en évidence un phénomène structurel : les femmes sont souvent cantonnées à des portefeuilles dits “sociaux” (santé, éducation, égalité) tandis que les ministères régaliens — défense, intérieur, économie — restent dominés par les hommes. Même quand la parité est atteinte en apparence, le cœur du pouvoir reste souvent masculin.
À ces freins institutionnels s’ajoutent des obstacles culturels et sécuritaires : accès inégal aux financements électoraux, charges domestiques, manque de soutien dans les partis, mais aussi violences politiques.
Mais des avancées existent. Le Rwanda détient le taux le plus élevé de femmes parlementaires au monde : 61 %. Le Mexique, grâce à une loi contraignante sur la parité, est parvenu à atteindre 50 % de femmes à la Chambre des députés. D’autres pays nordiques comme la Suède, la Norvège ou la Finlande dépassent les 45 % de représentation fémininedans leurs parlements.
Pour Oxfam, il ne s’agit pas d’une question d’image, mais de démocratie. Tant que les femmes resteront minoritaires dans les lieux de pouvoir, les politiques publiques risquent de reproduire des angles morts, en ignorant des réalités sociales majeures. L’organisation appelle à des lois plus contraignantes, un suivi rigoureux, et une transformation des pratiques politiques pour rendre l’accès au pouvoir réellement égal.
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