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#55  Luciana Chbeir : La nouvelle championne du Liban d’apnée en profondeur – Championnat du monde AIDA 2025 : 36ᵉ sur 47 en CWT. cover
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Freediving Family - Le podcast 100% apnée

#55 Luciana Chbeir : La nouvelle championne du Liban d’apnée en profondeur – Championnat du monde AIDA 2025 : 36ᵉ sur 47 en CWT.

#55 Luciana Chbeir : La nouvelle championne du Liban d’apnée en profondeur – Championnat du monde AIDA 2025 : 36ᵉ sur 47 en CWT.

39min |23/11/2025|

99

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#55 Luciana Chbeir : La nouvelle championne du Liban d’apnée en profondeur – Championnat du monde AIDA 2025 : 36ᵉ sur 47 en CWT.

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39min |23/11/2025|

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Description

Découvrez Luciana Chbeir, la nouvelle championne d’apnée en profondeur du Liban.
Elle découvre par hasard l’apnée à Nice, au sein du mythique club du CIPA, et deux ans plus tard, elle se classe 37ᵉ au championnat du monde AIDA en poids constant.
Entre la France et le Liban, et à travers ses nombreux voyages, elle nous raconte ses aventures iodées. Une histoire inspirante pour toute personne en quête de réaliser ses rêves et ses idées les plus folles.


Episode en collaboration avec :

Blue-Addiction | Dealer de sensations


Rejoignez la Famille, soutenez à partir de 1€ le podcast sur Tipee : https://fr.tipeee.com/freediving-family-le-podcast-100-apnee

Un podcast animé par Julien Moreau - www.julienmoreau.org


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur la Freediving Family, le podcast 100% apnée, 100% francophone. La Freediving Family, ce sont des interviews pour explorer les motivations, les peurs, les déclics et découvrir les parcours inspirants de nos femmes et nos hommes dauphins. Je suis Julien Moreau, membre de l'équipe de France d'apnée AIDA 2024 ainsi qu'AIDA Master Instructeur. Mais je suis avant tout comme vous, un amoureux de l'océan et de la communauté apnée. Depuis 2021, je parcours le monde de Bora Bora au Blue Hole égyptien. Sur ma route, je tends le micro aux freedivers vivant leurs rêves de grand bleu. Installez-vous confortablement et bonne écoute à vous. Mais avant, n'oubliez pas de vous abonner à la Freediving Family, le podcast 100% apnée. Salut, salut, la FF, ici Juju. Aujourd'hui, nous partons de l'autre côté de la Méditerranée, plein Est, au pays du Cèdre, au pays du Lapnée. Un pays chrétien, sunnit, chiite et druse, bref, c'est une multitude de cultures différentes. Un pays où tu peux skier tout en regardant la mer. Un pays de paix, d'amour, mais aussi de guerre. Je parle du Liban, la perle du Moyen-Orient. Au micro, vous allez écouter la voix de Luchiana HBR, la toute nouvelle championne libanaise. qui revient des mondiaux Haïda avec de nouveaux titres, de nouveaux records nationaux. Nouchiana représente le visage de cette nouvelle génération de freedivers ouvrant la voie de l'apnée dans leur pays. Elle se fait malgré elle porte-parole des apnéistes au Liban. Une source d'inspiration pour toutes les petites filles libanaises qui peut-être un jour rejoindront comme elle un championnat du monde d'apnée. Nouchiana a découvert ce sport en recherchant par hasard sur Google Avec des mots clés comme bateau, Nice et BIM, elle se retrouve sur le bateau du Sipa, la blonde, à découvrir la compensation, à découvrir l'apnée profondeur et le free diving. Et deux ans après, la voilà au championnat du monde avec des records nationaux. Bref, c'est une belle histoire que nous partage Luciana. Chères auditrices dauphines, chers auditeurs salés, je vous invite à devenir tipeurs et à m'aider financièrement. Un épisode par semaine demande beaucoup, beaucoup de travail et de temps. Alors si t'es un fidèle auditeur, une fidèle auditrice, offre-moi l'équivalent d'un café ou d'un croissant tous les mois. J'ai pas l'intention de lâcher, l'AFF a pour ambition de devenir un vrai média apnée et de devenir un livre aussi dans les années à venir. Participez s'il vous plaît en devenant tipeur, vous retrouvez le lien en description de cet épisode. Et puis abonne-toi et note 5 étoiles. Maintenant, laissons place à Luciana Schber, la nouvelle championne du Liban. Bonjour Luciana, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, merci.

  • Speaker #0

    Et toi ? On dit bien Luciana et non Luciana pour les Français qui nous écoutent.

  • Speaker #1

    Exactement, mais après si les Français veulent m'appeler Luciana, c'est ok.

  • Speaker #0

    Je vais essayer de respecter ton nom originel, je vais dire Luciana. Bon ! Tu nous parles du Liban où tu es actuellement parce que tu es libanaise mais je crois aussi que tu vis en France donc voilà c'était entre les deux pays est ce que tu peux nous dire ce que tu fais au Liban est ce que tu vis sur place ou est ce que tu vis en France et puis te présenter un peu dans les grandes lignes pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Mais oui donc moi en fait je suis d'origine libanaise j'ai vécu au Liban pendant mon enfance et mon adolescence Donc mes parents sont libanais, mes soeurs et frères vivent au Liban, ma famille proche vit au Liban. Et à 17 ans, j'ai décidé de partir pour d'autres contrées. Et j'ai fait mes études après au Canada, à Montréal. Et puis, dix ans plus tard, je me retrouve en France. Donc là, actuellement, je vis à Nice et je fais des allers-retours souvent avec le Liban pour voir ma famille. Et voilà, mais je suis basée à Nice et quand je peux, je retourne au Liban pour... pour que ma famille ne m'oublie pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais... T'inquiète pas, il ne t'oublie pas. Surtout vu que tu es la nouvelle championne libanaise, attention. Et à Luciana, tu étais au Canada pour devenir dentiste, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. J'ai fait ma dernière année de terminale là-bas, à 17 ans, puis après, j'ai été acceptée à l'Université de Montréal, et donc je suis restée 5 ans pour faire mes études. Et puis j'ai travaillé au nord du Canada, au Nunavik, c'est la région à l'extrême nord du Québec, où il y a les Inuits. On a besoin de dentistes et de médecins dans ces zones-là, donc j'ai passé deux ans là-bas. Puis après, j'ai travaillé un peu aux États-Unis aussi, et voilà.

  • Speaker #0

    T'es vraiment une citoyenne du monde.

  • Speaker #1

    Oui, j'adore ça. Je ne peux pas rester dans le même endroit très longtemps. Ça commence à changer.

  • Speaker #0

    Et en France, du coup, tu es dentiste ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais dentiste à Paris pendant longtemps. Et là, ça fait deux ans que j'ai switché de bord. J'ai décidé d'arrêter. J'ai pris une année sabbatique pour réfléchir un peu plus à ce que je voulais faire. Et donc là, je suis encore dans le domaine dentaire, mais juriste.

  • Speaker #0

    Donc oui,

  • Speaker #1

    tout ce qui est lutte contre le contentieux, parce qu'Anis et Marseille, il y a de quoi faire. Donc, je me suis spécialisée, on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai, les arnaqueurs dentistes.

  • Speaker #1

    C'est le top one, Marseille et Nice.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas étonnée, tiens.

  • Speaker #1

    Mais bon, la majorité des dentistes sont super bien. C'est rare.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à Alice Modolo, qui avant de devenir une grande championne d'apnée, était dentiste. Donc, je te souhaite le même destin en tout cas.

  • Speaker #1

    Ah, ça serait le rêve.

  • Speaker #0

    Bon, Luciana, aujourd'hui, tu es... Aujourd'hui, tu as 33 ans, tu reviens de ton premier championnat du monde. Et quand on va sur Freedive Ranking, on peut voir que la numéro 1 dans pratiquement toutes les disciplines, sauf bi-palme en dynamique, c'est toi. Donc félicitations. Qu'est-ce que ça te fait de pouvoir représenter le Liban au championnat du monde, de pouvoir porter les couleurs de ta nation ? Qu'est-ce que ça te fait ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. Parce que vu ma relation avec le Liban, j'ai quitté très tôt, aussi un moment pour échapper un petit peu au Liban. Beaucoup de Libanais te diront, ils ont une relation un peu d'amour et de haine avec ce pays. Donc moi, c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes avec le Liban. Quand j'étais jeune, j'étais très contente de partir. Et là, le plus je vieillis, le plus je me sens reconnectée au Liban. et justement ça m'a ben Quand j'ai pu représenter mon pays, là, ça m'a fait me questionner, mais pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis légitime de le faire ? Et ça m'a reconnectée un petit peu à ça. Donc, c'est très personnel, c'est pour moi de représenter le Liban parce que ça me ramène à mes racines, mais aussi de dire que, OK, là, je peux... Le Liban, c'est pas juste la guerre et les bombes et tout, c'est aussi autre chose. Donc, ça, c'était super cool.

  • Speaker #0

    Mais oui, puis de toute façon, il faut le rappeler. la population libanaise c'est entre 5 et 6 millions d'habitants mais la majorité des libanais vivent à l'étranger la diaspora libanaise est très présente dans le monde et il y a entre 8 et 14 millions de personnes d'origine libanaise qui vivent à l'étranger donc c'est normal ta situation tu es complètement dans la diaspora libanaise et puis même au niveau économique 20% du PIB du Liban ce sont des libanais à l'extérieur du pays qui apportent des devises donc Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est comme ça que ça devait se faire. Et c'est ça, c'est impressionnant, parce que de se dire qu'il y a des Libanais en Australie, au Canada, en France, partout, vraiment, et différentes générations. Mais en été, en juillet, en août, si tu viens au Liban, tous ces expatriés reviennent. Donc, c'est aussi beau ce mélange, on va dire, de plusieurs cultures. Donc, moi, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. Et il y a beaucoup de... Donc de Libanais de la diaspora qui vivent en Amérique, au Brésil, au Mexique, Argentine. Et puis il y en a aussi un petit peu en Afrique, en Côte d'Ivoire, Sénégal. En France, il y en a entre 250 000 et 300 000. Et puis un petit peu au Moyen-Orient, bien entendu. Et puis 200 000 en Australie. Donc les Libanais sont partout, un peu comme les Bretons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Même à Nice, on trouve des Bretons. Surtout à Nice.

  • Speaker #0

    Et je crois que tu étais la seule du Liban à être présente cette année. Pourquoi est-ce qu'il y a peu de Libanais présents ? Parce que je voyais dans le classement, il y a 14 garçons qui font de la compétition, il y a eu 10 filles qui se sont classées. Donc j'aurais pensé que par exemple on aurait pu avoir 2, 3, 4 Libanais. Pourquoi cette raison ? Pourquoi il y a aussi peu de Libanais aux champions du monde ?

  • Speaker #1

    Je me suis posé cette question et je n'ai pas la réponse exacte parce que je sais qu'il y a beaucoup de Libanais qui s'entraînent et je ne sais pas. Je me dis que ce serait cool d'avoir une équipe pour les prochaines fois. Après, peut-être, ça peut s'expliquer par la situation du pays aussi. Pour les Libanais qui vivent au Liban, ce n'est pas facile peut-être de se rendre à l'étranger avec la situation économique actuelle. C'est une supposition, mais je suis définitivement privilégiée dans un sens d'être déjà basée en Europe et j'ai accès plus facilement aux compétitions. Donc ça, ça peut être l'une des raisons.

  • Speaker #0

    Donc ça serait une raison économique. Mais aujourd'hui, est-ce que tu n'as que le passeport libanais ou tu as aussi le passeport français ?

  • Speaker #1

    Là, j'ai le passeport canadien et français.

  • Speaker #0

    Wow, ok, trop cool, trois passeports, ça c'est trop bien. Je me souviens, j'ai une amoureuse qui était libanaise, et souvent, les Libanais, des fois, j'en ai vu, ils avaient quatre passeports.

  • Speaker #1

    Oui, ça aide beaucoup, on va dire, tu sais, vu la situation du pays, de se dire, c'est pas à n'importe quel moment, ça peut vraiment exploser, et puis on est rassuré d'avoir peut-être une porte de sortie et tout, mais tout le monde revient à la fin au Liban, donc Moi, c'était pareil avec mon père. Il a étudié à l'étranger, dans différents pays. Et à la fin, il a fait le choix de revenir vivre au Liban parce que c'était important. On se sent connecté à ce pays-là. Et à chaque fois, de plus en plus, je ressens ce besoin de revenir.

  • Speaker #0

    Le pays du cèdre. Donc, tout à l'heure, juste avant de commencer cette interview, j'ai re-regardé tes performances. Tu as fait 40 mètres en FIM, où tu avais l'air facile. T'as pris ton temps. Un petit peu plus stressé, j'ai l'impression, sur le bi-palme, où t'as fait les 42 mètres en 1'21. Comment ça s'est passé ces mondiaux ? Qui était avec toi ? Est-ce que t'étais coachée ? Raconte-nous un peu cette première expérience au championnat du monde AIDA qui avait lieu en Chypre.

  • Speaker #1

    Oui, tu as bien vu, by the way, par rapport au stress au bi-palme. Moi, je préfère la FIM, donc j'étais beaucoup plus détendue. et c'était vraiment... Incroyable moment, ce n'était pas ma descente la plus profonde, mais c'était une des plus belles. Et une des plus belles parce que justement, ça avait commencé un peu difficilement. Je suis arrivée sur place, les sinus complètement bouchés. On ne sait toujours pas si c'est mon chat, je suis allergique à mon chat ou c'est l'air conditionné, je ne sais pas. Mais je suis arrivée à la première discipline qui était le poids constant avec mi-palme. Et donc, j'étais bien sur le bateau. J'ai fait le pré-entraînement. Tu sais, avant de faire la descente, on a des pré-entraînements 45 minutes avant. Les warm-up ? Oui, les warm-up. Et impossible de descendre à plus de 3 mètres. Impossible. Des douleurs sur le front, en dessous des yeux. Donc, c'était vraiment perturbant.

  • Speaker #0

    Sur quelle performance ?

  • Speaker #1

    Ça, c'était sur les deux premières disciplines. Donc, il y avait la brasse et les bipalmes. c'est un neuf et...

  • Speaker #0

    Même sur le bipalme, tu avais mal au sinus avant de partir ?

  • Speaker #1

    Même sur le bipalme. Waouh,

  • Speaker #0

    ok, tu comprends mieux pourquoi tu es ce qu'on dit.

  • Speaker #1

    Pas la dernière, pas la quatrième discipline. En film, alors. C'est ça, juste avant. Je me perds encore avec les accords. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais, ouais. Bon, en gros, il y en a une où tu avais les sinus libres et l'autre les sinus pris, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc, du coup, c'était... Heureusement que ma coach, du coup, c'est Anne-Sophie, que tu connais.

  • Speaker #0

    Anne-Sophie Moureau On était dans l'équipe de France Haïda en 2024 ensemble à Ajaccio sur l'île de Corse, l'île de beauté.

  • Speaker #1

    Exactement. Et il faut savoir qu'elle avait été sélectionnée aussi pour participer en tant qu'athlète à ce championnat. Et finalement, elle avait décidé qu'à ce moment-là, elle ne viendra pas en tant qu'athlète. Et donc du coup, c'était cool pour moi parce qu'elle est venue en tant que coach.

  • Speaker #0

    et ça a été super de pouvoir travailler avec elle en même temps et voilà et du coup être coach aussi quand tu t'entraînes donc tu es basée à Nice, tu es dans le fameux club le SIPA, le centre international de la plongée en apnée où on a fait des épisodes aussi avec Cédric Palerme qui gère une partie de ce club là donc ta Free Diving Family c'est le SIPA, c'est là où tu t'entraînes c'est là où tu progresses, c'est là où tu fais des pibis exactement

  • Speaker #1

    Il faut savoir que je suis arrivée à Nice il y a deux ans et je peux déjà te dire que tous mes amis à Nice viennent de ce club-là. Merci pour ma vie sociale. Je m'entraîne là-bas régulièrement, presque tous les week-ends, quand je peux, en hiver aussi des fois. Il faut savoir qu'avec ce club, il y a des sorties tout le long de l'année, donc ça c'est super. On fait aussi des entraînements en piscine. Anne-Sophie n'est pas tout le temps sur Nice, mais très fréquemment. On est en contact et donc ça, comment dire, elle m'entraîne avec la respiration, avec tout ça, donc ça c'est super. Et voilà, très belle expérience déjà juste d'être dans le SIPA, c'est une école et c'est super d'être au contact d'apnéistes. Pas juste les compétiteurs, mais les amateurs, tout le monde se retrouve là. Donc je trouve ça, la diversité des gens qui se retrouvent dans ce club, énorme. C'est vraiment une opportunité pour moi et j'adore ça.

  • Speaker #0

    le fameux six pas Du Nice. Et aujourd'hui... Oui, pour savoir,

  • Speaker #1

    c'est le premier club d'apnée de France.

  • Speaker #0

    Et oui, créé à l'époque par Loïc Leferme, le champion du monde en eau limite, qui avait le record à 171 mètres, qui hélas est décédé lors d'un accident. Et donc le SIPA, premier club de France. Et si vous voulez plus d'infos, retrouvez les épisodes avec Cédric Palerme. On a fait trois heures ensemble, c'est une vraie encyclopédie. Cédric, tu as fait 10 départs en compétition et tu as eu 10 cartons blancs. C'est ce que je peux voir sur Freediving Ranking. Donc félicitations. Quelles sont tes ambitions ? Est-ce que tu veux continuer à manger du carton blanc ? Ou tu veux mettre la compétition de côté ? Ou tu veux continuer à aller faire des nouveaux records ? Quelles sont tes ambitions dans ce sport ?

  • Speaker #1

    Là, je suis sur la lignée de la compétition. Pour l'instant, je n'arrête pas. C'est vraiment un pril pour moi de pouvoir participer à des compètes et m'entraîner. Après, oui, à un moment, tu te dis, est-ce que je le fais pour les bonnes raisons ? Est-ce que je le fais juste pour le nombre ? On ne va pas mentir, un petit peu, oui. Mais c'est aussi l'occasion de retourner sur soi et me dire, ok, pourquoi je le fais exactement ? Et... c'est très intéressant. Longtemps j'ai fait de la méditation, du yoga et je trouve que l'apnée c'est juste une continuation naturelle de ce chemin-là. Et je pense que tout le monde, chaque personne plonge pour différentes raisons et c'est super intéressant justement de rencontrer les personnes, que ce soit pendant les compétitions ou dans notre club, et de voir le parcours de chacun. Et je trouve que c'est ça aussi, de voir qu'il y a cette communauté qui existe. Moi ça me fait du bien de me dire qu'il y a des gens comme ça qui existent et avec qui je peux communiquer. on peut être soi-même.

  • Speaker #0

    Et toi, l'origine de l'apnée, comment tu as découvert ce sport ? Est-ce que c'était pour régler des anxiétés ? Est-ce que c'était parce que c'était la continuité de la méditation, comme tu dis ?

  • Speaker #1

    Au tout début, c'était complètement par hasard. J'étais arrivée à Nice, et le premier jour, j'ai fait une recherche sur Google, et je me suis dit, je veux faire quelque chose, une activité en pleine mer, qui n'est pas aussi ouverte en hiver. Du coup, j'ai mis bateau, Nice, mer. et là je suis tombée sur le bateau jaune avec le sipa ça a l'air intéressant cette association et donc je me suis inscrite première plongée, je rencontre Cédric je rencontre tout le monde et c'était wow première plongée, c'était pas très profond mais ça m'a fait du bien mais t'avais déjà fait de l'apnée avant ?

  • Speaker #0

    jamais ! t'es arrivée sur Nis, tiens je vais mettre bateau, apnée, mer et bim, tu te retrouves au sipa et tu te fais plein de potes C'est juste... Et maintenant, tu es championne du Liban.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne savais même pas que c'était une discipline. Il y a des gens qui s'entraînent à couper leur souffle pour aller sous l'eau. C'était incroyable pour moi. Je connaissais Jacques Mayol quand j'étais toute petite. J'avais complètement oublié tout ça. Ça m'a remémoré les souvenirs par rapport à ça. Trop cool.

  • Speaker #0

    Je crois que tu es basée à Jounier, au nord de Beyrouth. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, pas très loin. Adma, qui fait partie aussi, qui est juste à côté de Jounier. On est très proches de la mer.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois tu te dis, tiens, est-ce que je ne prendrais pas une bouée et je prends deux, trois copains libanais et on monte une équipe nationale ensemble ? Parce que je crois qu'il y a un club aussi à Beyrouth.

  • Speaker #1

    Il y en a plusieurs. Il y a un club à Beyrouth, il y a un club aussi à Tabarja. Il y a plusieurs personnes. Maintenant, ça commence à être de plus en plus connu au Liban. Donc, je suis très contente pour ça, avec ça. Et donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs athlètes. Et on est partis, on a fait plusieurs sorties ensemble. Donc là, oui, j'essaie de rencontrer un peu tout le monde au Liban en ce moment pour aller plonger avec eux. Mais oui, on peut carrément juste prendre la bouée et aller faire ça. Après, voilà, c'est le Liban, donc il faut faire un peu attention.

  • Speaker #0

    Quand tu dis il faut faire un peu attention, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je veux dire, par exemple, tu ne peux pas juste aller en mer, tu dois être préparé. il n'y a pas peut-être un peu moins de règles, on va dire, au niveau maritime. Tu dois faire attention. Un peu comme Nice aussi.

  • Speaker #0

    Les bateaux qui passent.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est lié à la sécurité sur l'eau, pas lié à la situation géopolitique avec la proximité d'Israël et du conflit avec la Palestine. Non,

  • Speaker #1

    ça n'empêche pas les gens de plonger. Après, c'est sûr que les gens qui vivent au Liban, et tout le Liban, je pense, est affecté par ça. On va dire que c'est moins... Voilà, on est... On pense à ça et on est peut-être plus de, comment dire, je ne sais pas, d'anxiété par rapport à ça. On se dit que l'apnée, ce n'est pas la priorité.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'occasion de rencontrer Pamela Sagbini ou encore Chloé Chalhoub ?

  • Speaker #1

    Oui, donc Pamela Sagbini, c'était la championne. Julie Banche, dans la discipline, je pense, du constant bifin ou fim,

  • Speaker #0

    je ne sais plus. Oui, elle a fait 27 mètres, 28 mètres en poids constant, 30 mètres en fim. Et puis, tu es arrivée après, là. Oups, tu as tout pris. Oui. Je voulais savoir si Pamela, vous échangez ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que… Pour l'instant, pas. Oui, Pamela, je n'ai pas... Oui, vas-y,

  • Speaker #0

    pardon. Non, mais c'était juste, en fait, je me mettais... Parce que c'est tellement magique de se dire que tu ouvres la voie à des records nationaux et qu'avec un peu d'entraînement, c'est sûr, tu vas aller encore plus loin. Je voulais savoir s'il y avait une petite concurrence ou de l'entraide, de la bienveillance. Voilà, je voulais savoir si tu échangais avec Pamela Sagabini.

  • Speaker #1

    Pamela, je ne la connais pas encore. Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer. Par contre, j'ai pu rencontrer Chloé, j'ai pu rencontrer aussi d'autres membres de la communauté. Il y a Marc Boumansour qui est le champion actuel homme, en catégorie homme. Il y a aussi plein d'athlètes. Rouba qui m'a contactée sur Instagram et on s'est rencontré sur Chypre. Elle était sur place pour encourager son coach qui était athlète justement pendant la compétition. Et donc, c'était super de voir. quand je lui ai parlé de mes sinus elle m'a donné le tiger balm pour pouvoir m'alléger avec ça. Oui, donc ça, c'était super que les gens viennent et t'aident. Après, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de concurrence, c'est sûr. Je sais qu'il y a beaucoup d'autres filles qui s'entraînent et ça fait partie du jeu.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Donc, tu dirais qu'il y a de plus en plus de Libanaises qui s'entraînent pour aller chercher les records. Oui,

  • Speaker #1

    je crois. D'après ce que j'ai entendu dire, c'est sûr. Ce qui est cool aussi.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il faut. Il faut que le sport grandisse. Et est-ce qu'aujourd'hui, tu es à la recherche de partenaires, peut-être, pour continuer à aller plus loin ?

  • Speaker #1

    Ça serait cool. Justement, on parlait avant de faire une équipe nationale libanaise. Ça, déjà, ça serait trop bien de pouvoir s'entraîner ensemble ou bien, tu vois, de... Ah, pardon, tu voulais dire partenaire par rapport à des sponsors ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement.

  • Speaker #0

    La moula. Oui. De l'argent pour pouvoir... Pouvoir payer des coachs, payer un coach mental, payer les frais d'inscription, les billets de transport.

  • Speaker #1

    Ça serait bien. Je n'ai pas encore commencé la démarche active parce que pour l'instant, mon focus est plus sur mon travail actuel et sur ma vie à Nice, on va dire. Mais de plus en plus, j'ai envie de peut-être tracer cette voie, ouvrir cette voie-là. Donc, ça serait super. Moi, je crois vraiment que les choses viennent naturellement. Donc, je suis plus… Voilà, on continue sur le… le chemin et on verra bien, step by step

  • Speaker #0

    Luchiana j'ai commencé à coacher à distance une jeune femme marocaine qui s'appelle Ulfa et elle aussi première compétition, elle a battu un record national et on discute ensemble de pourquoi pas aller à des compétitions et battre des records nationaux quel conseil tu donnerais à une jeune femme qui va sur une première compétition et qui peut ouvrir des records nationaux ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question, parce que je me mets à sa place quand j'avais commencé. Et je pense que ça peut faire peur au tout début. On se dit « Ah, mais on ne se sent pas légitime, on est quoi ? » Parce que les records du monde sont à plus de 100 mètres, et là on arrive à des petits records, on se compare peut-être. Donc j'ai envie de dire de ne pas se comparer, de faire ton propre chemin, et de ne pas avoir peur de le faire. Parce que déjà, juste l'expérience, elle est incroyable. Peu importe ce qui arrive, d'avoir la chance de rencontrer tout le monde. Donc j'aimerais dire que c'est une expérience humaine avant tout. Parce que je remarque là, après avoir fait deux compétitions, que les gens en fait se connaissent. Il y a tout un réseau et tout le monde se connaît compétition après compétition. Donc je trouve ça super. Et voilà, donc moi j'ai dit de ne pas trop réfléchir et de juste faire ce qu'elle ressent.

  • Speaker #0

    Ok. Je te propose, Luciana, on passe sur les questions décalées. Si tu pouvais voyager dans le temps, où est-ce que tu irais et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Trop bonne question, j'adore. J'ai la réponse à cette question. Je partirais sans hésitation dans les années avant-guerre au Liban ou en Égypte ou dans le Moyen-Orient. Parce que je suis trop curieuse de voir les années 1900 ou juste avant la Grande Guerre qui a eu lieu au Liban.

  • Speaker #0

    À la Grande Guerre Civile, on le rappelle, c'était de 1975 à 1990, qui opposait différentes milices. Il y avait la milice chrétienne, il y avait la milice de l'Organisation de Libération de la Palestine. Il y avait trois ou quatre groupes qui s'affrontaient comme ça. Il y a eu des centaines de milliers de morts, je crois que c'est 150 000 morts au total, et de nombreux handicapés. D'ailleurs, j'embrasse mon ami Antoine Aoun qui avait pris une balle dans le dos à l'époque. Et donc oui, il y a eu différents conflits au Liban. Et donc t'aimerais voir ça

  • Speaker #1

    Exactement, parce que c'est une guerre et c'est encore une guerre un peu complexe. Il faut savoir qu'au Liban, on est plusieurs communautés religieuses et c'est des guerres internes mais des guerres externes, donc ça va dans tous les sens. Donc on s'y perd à se dire quelle est l'identité libanaise et tout. Donc pour moi, j'aimerais bien voir ce côté-là du Liban dans les années 60, les années 50, les belles années, parce que j'entends mon grand-père qui n'est plus de ce monde mais qui en parlait, ma grand-mère. les souvenirs de mon père. Et je pense que c'était encore plus ouvert que maintenant. Et artistiquement, je serais très curieuse de voir comment c'était à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que c'est un pays avec beaucoup de communautés religieuses différentes. D'ailleurs, je crois que l'État, il est construit... Je crois que le président, il doit être chrétien maronite, quelque chose comme ça. Exactement. Et le premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a des restrictions religieuses. En fait, la religion est liée à la politique. Donc, c'est comme ça. Mais voilà, c'est le Liban.

  • Speaker #0

    C'était pour protéger les minorités, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que les chrétiens, le christianisme, disons, ce n'est pas, on va dire, encore une minorité, mais c'est en voie de l'être. Donc, il y a beaucoup d'expatriés chrétiens. Donc, voilà, on voulait préserver chaque communauté. Donc, voilà, chaque chef d'État a sa religion.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, mais des fois compliqué à comprendre de l'extérieur. Et souvent, on ressent de l'amitié. Je ne sais pas comment tu le vois, mais moi, je me sens proche des Libanais. Mais c'est aussi historique. Je crois qu'il y a eu un mandat avec le Liban. Et j'ai l'impression que c'était une forme de colonialisme. Mais ce qu'il en reste maintenant, c'est plus du partenariat et de l'amitié entre les deux nations. Je ne sais pas si tu confirmes ça, ce ressenti au Liban.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, j'ai étudié dans un lycée français au Liban. Et il faut savoir qu'il y a une forte... Un peu moins maintenant avec l'américanisation du pays, mais il y a une forte influence de la France au Liban, que ce soit au niveau culturel, artistique et éducationnel. Et je trouve que c'est une grande chance de pouvoir avoir ça au Liban. En tout cas, moi, j'ai grandi avec ça. Je parle français avec mon père, arabe avec ma mère, anglais avec mon frère. donc je trouve que c'est une richesse c'est très international,

  • Speaker #0

    j'adore des fois je me faisais engueuler en arabe et après me relancer en anglais les insultes en arabe et le reste aujourd'hui Luciana t'as un pb à 46 mètres en free machines, je suppose que peut-être le pb de compétition n'est pas ton pb d'entraînement aujourd'hui quelle est ta profondeur maximum et quels sont les blocages techniques que tu rencontres pour aller plus loin dans la profondeur ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Cette année, il faut savoir que la première... Ça fait deux ans que je fais de l'apnée. La première année, j'ai eu une progression fulgurante en quelques mois jusqu'à les 46 mètres. Et curieusement, la deuxième année a été très comique parce que j'ai régressé. Je ne sais pas comment c'est possible, mais avec cette histoire de sinus. qui restaient quand même, même avant la compétition, pendant deux, trois mois, je galérais avec mes sinus qui ne passaient pas. Donc les oreilles passaient, le psychologique, il n'y avait pas de problème. Frustration. Nippo mental. Oui. Et donc, voilà, de grosse chance que ce soit une allergie, une petite allergie à mon nouveau chat que j'ai eu au même moment où les douleurs au sinus se sont arrêtées.

  • Speaker #0

    Il faut le manger le chat.

  • Speaker #1

    Je suis en dilemme. Je suis en dilemme. Est-ce que j'abandonne mon chat pour l'apnée ou j'en suis pas encore là ?

  • Speaker #0

    Regarde, j'ai compris quelque chose. Dis bonjour. Dis bonjour à Luciana. Regarde ça. C'est le petit chat de la rue. Pixie. Tu es pas trop mignon ?

  • Speaker #1

    Trop mignon. J'adore. J'adore les Ausha.

  • Speaker #0

    On va mettre son ronron sur le podcast. Bon, du coup, les sinus qui nous embêtent, le chat... qui est peut-être la source de ce problème. Mais à part les sinus, pas d'autre problème. pas d'autres problèmes. Donc là, ça s'est débloqué. Donc la progression recommence. Donc je suis trop contente. Mais c'est définitivement l'apnée, comment dire, en anglais, ça te humble. Ça te rend plus modeste, en français, je pense qu'on dit. Parce que là, sur la progression à 46 mètres, mon ego n'en croyait pas. J'étais comme, ouais, je suis trop forte et tout. Et puis hop, boum, tu as ça qui arrive d'un coup, trois mois de stagnation. stagnation et donc du coup grosse remise en question, ça fait travailler l'apnée, on dit pas ça pour rien donc ça m'a permis aussi, c'était comme ça, c'est comme ça que ça devait arriver, ça devait se faire donc voilà j'accepte, j'essaye d'accepter, j'essaye de lâcher prise, c'est pas facile mais c'est ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    il faut lâcher prise à la fin de toute façon on est que des grands gamins et on s'amuse à regarder c'est qui qui va le plus profond ça reste un jeu Et après, c'est cool. Et du coup, ton record personnel, c'est 46 mètres que tu as fait en compétition à Deep Dominica ou tu es allée plus loin ? Oui.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'ai mon record dans tout, même en entraînement, c'est 46 mètres. OK. Donc toi,

  • Speaker #1

    le record national, c'est ton PB, tu le fais en compétition et zim. C'est top ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui. Parce que je le sentais bien avec Anne-Sophie qui était aussi avec moi en Dominique. Elle m'a beaucoup coachée. Donc, il y avait une grande alchimie entre nous. Et les choses se sont faites vraiment naturellement. tout s'est fait naturellement, c'était dans le flow et des fois quand on ne se pose pas trop de questions on n'essaye pas trop de faire les choses ça s'ouvre tout ça je trouve que l'art de s'en foutre est un des piliers de la performance un détachement total et

  • Speaker #1

    un jean-foutisme qui est un faux jean-foutisme mais ça fonctionne se détacher de l'objectif tu l'as très bien dit, tu l'as très bien résumé je ne sais pas si les auditeurs entendent le ronron de Pixie Merci. je fais participer le chat dans cet épisode mais oui à Dahab c'est quoi ? il y a des Ausha partout il y a des Ausha partout et lui je l'ai trouvé dans la rue il était tout petit et il est mouru de faim donc bon j'ai craqué encore une fois et je sais pas ce que je vais faire avec lui tu vas le ramener en France ? je sais pas après moi Dahab c'est ma maison ah ouais t'es basé sur Dahab je suis plus à Dahab qu'en France d'ailleurs t'es de bienvenue si tu veux Venir plonger, t'entraîner ici, il y a le Blue Hole, il y a des compétitions CIMAS, AIDA, les conditions sont super. Si tu veux faire des nouveaux records nationaux dans de l'eau chaude, et puis dans un endroit où ça ne coûte pas trop cher.

  • Speaker #0

    J'ai vu, et en plus, Dahab, c'est la prochaine destination sur ma liste. J'espère pouvoir faire ça ce printemps. Tu seras là au printemps ? Oui,

  • Speaker #1

    je serai là.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, parce qu'on est plusieurs, en plus, on n'a pas à se motiver pour y aller.

  • Speaker #1

    Mais il faut venir en avril, pendant les compétitions CIMAS. Il y a une compétition dans le Blue Hall. Elle est vraiment géniale parce que c'est une des rares compétitions où les bouées et le système de contrepoids sont installés au milieu du Blue Hall et les participants peuvent venir regarder autour. Ce n'est pas comme à Nice ou aux Champions du Monde où les gens ne peuvent pas venir. Là, tu as plein de badauds, tu as les copains qui viennent te soutenir et ça fait une ambiance du tonnerre.

  • Speaker #0

    J'adore. moi c'est un rêve pour les prochaines mais c'est ça aussi, j'ai envie de te dire c'est de faire les compétitions, oui mais aussi ça te permet de voyager de voir d'autres endroits il y a le Mexique que j'ai envie de faire un de mes rêves c'est de faire de l'apnée dans des cénothées et bientôt, un jour j'espère et

  • Speaker #1

    Luciana, si demain tu gagnes 100 milliards d'euros, qu'est-ce que tu fais avec ?

  • Speaker #0

    j'adore cette question aussi 100 milliards d'euros, c'est beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Avant, je disais 100 millions. Maintenant, je dis 100 milliards. C'est comme si tu avais le pouvoir illimité.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que j'ai le pouvoir illimité ou est-ce qu'il y a des gens dans le monde qui ont encore plus et que tu ne peux pas ? J'aimerais te dire en premier comme ça, de faire tomber Trump et Mosk et d'aider la Palestine. C'est là, mon premier réflexe va aller là. C'est de rendre la dignité à ce peuple. Et je pense qu'il faut du pouvoir, il faut de l'argent pour pouvoir faire ce genre de choses. Et voilà, c'est là où ça irait en premier.

  • Speaker #1

    Ok, rendre la dignité au peuple palestinien, ça apaiserait sûrement toute la région ?

  • Speaker #0

    Exactement, on est tous interminés dans le monde arabe avec ce qui se passe. Et je n'ai pas envie de dire qu'il y a un mauvais côté ou un bon côté, ça ne marche pas comme ça. C'est une histoire très complexe, ce qui se passe en tout cas. entre l'Israël et les pays arabes, pas pour aller dans la politique, mais ça fait longtemps que ça s'adure.

  • Speaker #1

    Il y a des choses que je ne comprends pas. Par exemple, j'étais proche des élèves de Nakoura, à la frontière du sud au Liban, parce que je suis proche de Rima Tarabay, qui était proche de Hariri, le président qui a été assassiné. J'ai eu l'occasion, avec les casques blancs, la finule, d'aller là-bas, de faire des interventions auprès des enfants. Et là, les Israéliens sont rentrés sur le territoire et ils ont, avec des bulldozers, détruit des maisons. Mais tu ne comprends pas pourquoi ? Why ? Fucking why ?

  • Speaker #0

    C'est un génocide, parce qu'on va dire les mots comme ils sont, c'est un génocide pour pouvoir reprendre le dessus. Mais ce qui est frustrant, c'est qu'on voit ce qui se passe derrière nos écrans, mais on se sent impuissant parce que pourquoi l'international ne fait rien ? Après, c'est un sujet émotionnel pour moi, donc je ne vais pas l'ouvrir. Quand on peut faire quelque chose, il faut le faire, parce que sinon on est juste complice du crime. C'est comme ça que je vois les choses. Avec cet argent-là, c'est ça que j'espère faire. Tu me le donnes, cet argent ? Comment on fait ?

  • Speaker #1

    J'aimerais tellement ! Déjà, le fait d'en parler, c'est une forme de résistance et il faut continuer à dénoncer.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi une petite rectification, parce qu'on dit les Israéliens, mais j'aimerais bien rectifier qu'il y a des Israéliens qui sont pour la cause palestinienne et contre ce qui se passe, contre le génocide, contre le crime. c'est le sionisme qu'il faut distinguer de l'Israël en tant que tel.

  • Speaker #1

    Exactement, très important, c'est la volonté de colonisation, de prise des terres. Ce n'est pas le fait d'être Israélien le problème, c'est le fait de, comme tu dis, le sionisme.

  • Speaker #0

    De vouloir conquérir, que ce soit ok de tuer quelqu'un, de tuer des enfants ou des adultes, peu importe, pour juste pouvoir coloniser la terre, peu importe le motif. Et donc là, je trouve ça... Perdre l'humanité, si on trouve ça normal, c'est qu'on perd une partie de notre humanité. Et ça, c'est grave, parce que pour moi, il n'y a plus rien. Alors, tu vis pourquoi ?

  • Speaker #1

    Récemment, j'ai fait un épisode avec Jean-Marc Barre et il tenait exactement les mêmes propos que toi. Conserver notre humanité.

  • Speaker #0

    Exactement, je trouve que c'est important.

  • Speaker #1

    Luciana, est-ce que tu as une citation préférée que tu aimerais partager aux auditeurs pour conclure cet épisode ?

  • Speaker #0

    Bonne question, très bonne question. J'en avais une et elle est sortie de ma tête.

  • Speaker #1

    C'est pas grave. Prends ton temps si tu veux la rechercher. Je couperai au montage, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Mais non, je vais faire mieux, je vais en inventer une. Ah,

  • Speaker #1

    ça c'est encore mieux.

  • Speaker #0

    J'ai le droit ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde a le droit à tout.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et ça, c'est la plus grande marque de courage. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et je trouve, en tout cas, pour moi, être soi-même, oser être soi-même, c'est le plus grand courage de tout le monde, de tous. Attends, tu coupes ça. Je vais redire. Être soi-même... Non, attends, pardon. Oser être soi-même, c'est le plus grand courage que tu peux avoir.

  • Speaker #1

    Super, merci. Et puis, on va conclure sur cette citation que tu as créée. Merci beaucoup, Luciana. Embrasse le Liban pour moi. Ce pays me manque, même si je suis à côté.

  • Speaker #0

    Tu reviendras un jour. Tu es bienvenue quand tu veux.

  • Speaker #1

    Là, je réfléchis. Je regardais les billets d'avion tout à l'heure pour aller à Beyrouth. Mais j'avais peut-être envie de passer par Amman, faire un tour à Jérusalem et aller à Beyrouth. Ça s'organise. Tu sais comment c'est.

  • Speaker #0

    Tu dois faire attention si tu passes par Jérusalem qu'ils te mettent un tampon que tu puisses enlever parce que sinon au Liban,

  • Speaker #1

    tu ne pourras pas. C'est pour ça, oui. mais j'ai refait un nouveau passeport qui était tamponné Liban donc là il est neutre donc je vais pouvoir rentrer en Israël mais ouais c'est compliqué cette région oui moi je suis là jusqu'au 19 octobre si jamais,

  • Speaker #0

    il y a Lucille aussi je sais pas si tu la connais du SIPA qui est en visite donc n'hésite pas à me dire avec grand plaisir pour pour se voir et faire de l'apnée peut-être au Liban peut-être,

  • Speaker #1

    en tout cas merci beaucoup Luciana on va te suivre de près et je te souhaite plein de nouveaux records nationaux

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Julien. Allez, ciao, ciao.

Description

Découvrez Luciana Chbeir, la nouvelle championne d’apnée en profondeur du Liban.
Elle découvre par hasard l’apnée à Nice, au sein du mythique club du CIPA, et deux ans plus tard, elle se classe 37ᵉ au championnat du monde AIDA en poids constant.
Entre la France et le Liban, et à travers ses nombreux voyages, elle nous raconte ses aventures iodées. Une histoire inspirante pour toute personne en quête de réaliser ses rêves et ses idées les plus folles.


Episode en collaboration avec :

Blue-Addiction | Dealer de sensations


Rejoignez la Famille, soutenez à partir de 1€ le podcast sur Tipee : https://fr.tipeee.com/freediving-family-le-podcast-100-apnee

Un podcast animé par Julien Moreau - www.julienmoreau.org


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur la Freediving Family, le podcast 100% apnée, 100% francophone. La Freediving Family, ce sont des interviews pour explorer les motivations, les peurs, les déclics et découvrir les parcours inspirants de nos femmes et nos hommes dauphins. Je suis Julien Moreau, membre de l'équipe de France d'apnée AIDA 2024 ainsi qu'AIDA Master Instructeur. Mais je suis avant tout comme vous, un amoureux de l'océan et de la communauté apnée. Depuis 2021, je parcours le monde de Bora Bora au Blue Hole égyptien. Sur ma route, je tends le micro aux freedivers vivant leurs rêves de grand bleu. Installez-vous confortablement et bonne écoute à vous. Mais avant, n'oubliez pas de vous abonner à la Freediving Family, le podcast 100% apnée. Salut, salut, la FF, ici Juju. Aujourd'hui, nous partons de l'autre côté de la Méditerranée, plein Est, au pays du Cèdre, au pays du Lapnée. Un pays chrétien, sunnit, chiite et druse, bref, c'est une multitude de cultures différentes. Un pays où tu peux skier tout en regardant la mer. Un pays de paix, d'amour, mais aussi de guerre. Je parle du Liban, la perle du Moyen-Orient. Au micro, vous allez écouter la voix de Luchiana HBR, la toute nouvelle championne libanaise. qui revient des mondiaux Haïda avec de nouveaux titres, de nouveaux records nationaux. Nouchiana représente le visage de cette nouvelle génération de freedivers ouvrant la voie de l'apnée dans leur pays. Elle se fait malgré elle porte-parole des apnéistes au Liban. Une source d'inspiration pour toutes les petites filles libanaises qui peut-être un jour rejoindront comme elle un championnat du monde d'apnée. Nouchiana a découvert ce sport en recherchant par hasard sur Google Avec des mots clés comme bateau, Nice et BIM, elle se retrouve sur le bateau du Sipa, la blonde, à découvrir la compensation, à découvrir l'apnée profondeur et le free diving. Et deux ans après, la voilà au championnat du monde avec des records nationaux. Bref, c'est une belle histoire que nous partage Luciana. Chères auditrices dauphines, chers auditeurs salés, je vous invite à devenir tipeurs et à m'aider financièrement. Un épisode par semaine demande beaucoup, beaucoup de travail et de temps. Alors si t'es un fidèle auditeur, une fidèle auditrice, offre-moi l'équivalent d'un café ou d'un croissant tous les mois. J'ai pas l'intention de lâcher, l'AFF a pour ambition de devenir un vrai média apnée et de devenir un livre aussi dans les années à venir. Participez s'il vous plaît en devenant tipeur, vous retrouvez le lien en description de cet épisode. Et puis abonne-toi et note 5 étoiles. Maintenant, laissons place à Luciana Schber, la nouvelle championne du Liban. Bonjour Luciana, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, merci.

  • Speaker #0

    Et toi ? On dit bien Luciana et non Luciana pour les Français qui nous écoutent.

  • Speaker #1

    Exactement, mais après si les Français veulent m'appeler Luciana, c'est ok.

  • Speaker #0

    Je vais essayer de respecter ton nom originel, je vais dire Luciana. Bon ! Tu nous parles du Liban où tu es actuellement parce que tu es libanaise mais je crois aussi que tu vis en France donc voilà c'était entre les deux pays est ce que tu peux nous dire ce que tu fais au Liban est ce que tu vis sur place ou est ce que tu vis en France et puis te présenter un peu dans les grandes lignes pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Mais oui donc moi en fait je suis d'origine libanaise j'ai vécu au Liban pendant mon enfance et mon adolescence Donc mes parents sont libanais, mes soeurs et frères vivent au Liban, ma famille proche vit au Liban. Et à 17 ans, j'ai décidé de partir pour d'autres contrées. Et j'ai fait mes études après au Canada, à Montréal. Et puis, dix ans plus tard, je me retrouve en France. Donc là, actuellement, je vis à Nice et je fais des allers-retours souvent avec le Liban pour voir ma famille. Et voilà, mais je suis basée à Nice et quand je peux, je retourne au Liban pour... pour que ma famille ne m'oublie pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais... T'inquiète pas, il ne t'oublie pas. Surtout vu que tu es la nouvelle championne libanaise, attention. Et à Luciana, tu étais au Canada pour devenir dentiste, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. J'ai fait ma dernière année de terminale là-bas, à 17 ans, puis après, j'ai été acceptée à l'Université de Montréal, et donc je suis restée 5 ans pour faire mes études. Et puis j'ai travaillé au nord du Canada, au Nunavik, c'est la région à l'extrême nord du Québec, où il y a les Inuits. On a besoin de dentistes et de médecins dans ces zones-là, donc j'ai passé deux ans là-bas. Puis après, j'ai travaillé un peu aux États-Unis aussi, et voilà.

  • Speaker #0

    T'es vraiment une citoyenne du monde.

  • Speaker #1

    Oui, j'adore ça. Je ne peux pas rester dans le même endroit très longtemps. Ça commence à changer.

  • Speaker #0

    Et en France, du coup, tu es dentiste ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais dentiste à Paris pendant longtemps. Et là, ça fait deux ans que j'ai switché de bord. J'ai décidé d'arrêter. J'ai pris une année sabbatique pour réfléchir un peu plus à ce que je voulais faire. Et donc là, je suis encore dans le domaine dentaire, mais juriste.

  • Speaker #0

    Donc oui,

  • Speaker #1

    tout ce qui est lutte contre le contentieux, parce qu'Anis et Marseille, il y a de quoi faire. Donc, je me suis spécialisée, on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai, les arnaqueurs dentistes.

  • Speaker #1

    C'est le top one, Marseille et Nice.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas étonnée, tiens.

  • Speaker #1

    Mais bon, la majorité des dentistes sont super bien. C'est rare.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à Alice Modolo, qui avant de devenir une grande championne d'apnée, était dentiste. Donc, je te souhaite le même destin en tout cas.

  • Speaker #1

    Ah, ça serait le rêve.

  • Speaker #0

    Bon, Luciana, aujourd'hui, tu es... Aujourd'hui, tu as 33 ans, tu reviens de ton premier championnat du monde. Et quand on va sur Freedive Ranking, on peut voir que la numéro 1 dans pratiquement toutes les disciplines, sauf bi-palme en dynamique, c'est toi. Donc félicitations. Qu'est-ce que ça te fait de pouvoir représenter le Liban au championnat du monde, de pouvoir porter les couleurs de ta nation ? Qu'est-ce que ça te fait ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. Parce que vu ma relation avec le Liban, j'ai quitté très tôt, aussi un moment pour échapper un petit peu au Liban. Beaucoup de Libanais te diront, ils ont une relation un peu d'amour et de haine avec ce pays. Donc moi, c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes avec le Liban. Quand j'étais jeune, j'étais très contente de partir. Et là, le plus je vieillis, le plus je me sens reconnectée au Liban. et justement ça m'a ben Quand j'ai pu représenter mon pays, là, ça m'a fait me questionner, mais pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis légitime de le faire ? Et ça m'a reconnectée un petit peu à ça. Donc, c'est très personnel, c'est pour moi de représenter le Liban parce que ça me ramène à mes racines, mais aussi de dire que, OK, là, je peux... Le Liban, c'est pas juste la guerre et les bombes et tout, c'est aussi autre chose. Donc, ça, c'était super cool.

  • Speaker #0

    Mais oui, puis de toute façon, il faut le rappeler. la population libanaise c'est entre 5 et 6 millions d'habitants mais la majorité des libanais vivent à l'étranger la diaspora libanaise est très présente dans le monde et il y a entre 8 et 14 millions de personnes d'origine libanaise qui vivent à l'étranger donc c'est normal ta situation tu es complètement dans la diaspora libanaise et puis même au niveau économique 20% du PIB du Liban ce sont des libanais à l'extérieur du pays qui apportent des devises donc Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est comme ça que ça devait se faire. Et c'est ça, c'est impressionnant, parce que de se dire qu'il y a des Libanais en Australie, au Canada, en France, partout, vraiment, et différentes générations. Mais en été, en juillet, en août, si tu viens au Liban, tous ces expatriés reviennent. Donc, c'est aussi beau ce mélange, on va dire, de plusieurs cultures. Donc, moi, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. Et il y a beaucoup de... Donc de Libanais de la diaspora qui vivent en Amérique, au Brésil, au Mexique, Argentine. Et puis il y en a aussi un petit peu en Afrique, en Côte d'Ivoire, Sénégal. En France, il y en a entre 250 000 et 300 000. Et puis un petit peu au Moyen-Orient, bien entendu. Et puis 200 000 en Australie. Donc les Libanais sont partout, un peu comme les Bretons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Même à Nice, on trouve des Bretons. Surtout à Nice.

  • Speaker #0

    Et je crois que tu étais la seule du Liban à être présente cette année. Pourquoi est-ce qu'il y a peu de Libanais présents ? Parce que je voyais dans le classement, il y a 14 garçons qui font de la compétition, il y a eu 10 filles qui se sont classées. Donc j'aurais pensé que par exemple on aurait pu avoir 2, 3, 4 Libanais. Pourquoi cette raison ? Pourquoi il y a aussi peu de Libanais aux champions du monde ?

  • Speaker #1

    Je me suis posé cette question et je n'ai pas la réponse exacte parce que je sais qu'il y a beaucoup de Libanais qui s'entraînent et je ne sais pas. Je me dis que ce serait cool d'avoir une équipe pour les prochaines fois. Après, peut-être, ça peut s'expliquer par la situation du pays aussi. Pour les Libanais qui vivent au Liban, ce n'est pas facile peut-être de se rendre à l'étranger avec la situation économique actuelle. C'est une supposition, mais je suis définitivement privilégiée dans un sens d'être déjà basée en Europe et j'ai accès plus facilement aux compétitions. Donc ça, ça peut être l'une des raisons.

  • Speaker #0

    Donc ça serait une raison économique. Mais aujourd'hui, est-ce que tu n'as que le passeport libanais ou tu as aussi le passeport français ?

  • Speaker #1

    Là, j'ai le passeport canadien et français.

  • Speaker #0

    Wow, ok, trop cool, trois passeports, ça c'est trop bien. Je me souviens, j'ai une amoureuse qui était libanaise, et souvent, les Libanais, des fois, j'en ai vu, ils avaient quatre passeports.

  • Speaker #1

    Oui, ça aide beaucoup, on va dire, tu sais, vu la situation du pays, de se dire, c'est pas à n'importe quel moment, ça peut vraiment exploser, et puis on est rassuré d'avoir peut-être une porte de sortie et tout, mais tout le monde revient à la fin au Liban, donc Moi, c'était pareil avec mon père. Il a étudié à l'étranger, dans différents pays. Et à la fin, il a fait le choix de revenir vivre au Liban parce que c'était important. On se sent connecté à ce pays-là. Et à chaque fois, de plus en plus, je ressens ce besoin de revenir.

  • Speaker #0

    Le pays du cèdre. Donc, tout à l'heure, juste avant de commencer cette interview, j'ai re-regardé tes performances. Tu as fait 40 mètres en FIM, où tu avais l'air facile. T'as pris ton temps. Un petit peu plus stressé, j'ai l'impression, sur le bi-palme, où t'as fait les 42 mètres en 1'21. Comment ça s'est passé ces mondiaux ? Qui était avec toi ? Est-ce que t'étais coachée ? Raconte-nous un peu cette première expérience au championnat du monde AIDA qui avait lieu en Chypre.

  • Speaker #1

    Oui, tu as bien vu, by the way, par rapport au stress au bi-palme. Moi, je préfère la FIM, donc j'étais beaucoup plus détendue. et c'était vraiment... Incroyable moment, ce n'était pas ma descente la plus profonde, mais c'était une des plus belles. Et une des plus belles parce que justement, ça avait commencé un peu difficilement. Je suis arrivée sur place, les sinus complètement bouchés. On ne sait toujours pas si c'est mon chat, je suis allergique à mon chat ou c'est l'air conditionné, je ne sais pas. Mais je suis arrivée à la première discipline qui était le poids constant avec mi-palme. Et donc, j'étais bien sur le bateau. J'ai fait le pré-entraînement. Tu sais, avant de faire la descente, on a des pré-entraînements 45 minutes avant. Les warm-up ? Oui, les warm-up. Et impossible de descendre à plus de 3 mètres. Impossible. Des douleurs sur le front, en dessous des yeux. Donc, c'était vraiment perturbant.

  • Speaker #0

    Sur quelle performance ?

  • Speaker #1

    Ça, c'était sur les deux premières disciplines. Donc, il y avait la brasse et les bipalmes. c'est un neuf et...

  • Speaker #0

    Même sur le bipalme, tu avais mal au sinus avant de partir ?

  • Speaker #1

    Même sur le bipalme. Waouh,

  • Speaker #0

    ok, tu comprends mieux pourquoi tu es ce qu'on dit.

  • Speaker #1

    Pas la dernière, pas la quatrième discipline. En film, alors. C'est ça, juste avant. Je me perds encore avec les accords. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais, ouais. Bon, en gros, il y en a une où tu avais les sinus libres et l'autre les sinus pris, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc, du coup, c'était... Heureusement que ma coach, du coup, c'est Anne-Sophie, que tu connais.

  • Speaker #0

    Anne-Sophie Moureau On était dans l'équipe de France Haïda en 2024 ensemble à Ajaccio sur l'île de Corse, l'île de beauté.

  • Speaker #1

    Exactement. Et il faut savoir qu'elle avait été sélectionnée aussi pour participer en tant qu'athlète à ce championnat. Et finalement, elle avait décidé qu'à ce moment-là, elle ne viendra pas en tant qu'athlète. Et donc du coup, c'était cool pour moi parce qu'elle est venue en tant que coach.

  • Speaker #0

    et ça a été super de pouvoir travailler avec elle en même temps et voilà et du coup être coach aussi quand tu t'entraînes donc tu es basée à Nice, tu es dans le fameux club le SIPA, le centre international de la plongée en apnée où on a fait des épisodes aussi avec Cédric Palerme qui gère une partie de ce club là donc ta Free Diving Family c'est le SIPA, c'est là où tu t'entraînes c'est là où tu progresses, c'est là où tu fais des pibis exactement

  • Speaker #1

    Il faut savoir que je suis arrivée à Nice il y a deux ans et je peux déjà te dire que tous mes amis à Nice viennent de ce club-là. Merci pour ma vie sociale. Je m'entraîne là-bas régulièrement, presque tous les week-ends, quand je peux, en hiver aussi des fois. Il faut savoir qu'avec ce club, il y a des sorties tout le long de l'année, donc ça c'est super. On fait aussi des entraînements en piscine. Anne-Sophie n'est pas tout le temps sur Nice, mais très fréquemment. On est en contact et donc ça, comment dire, elle m'entraîne avec la respiration, avec tout ça, donc ça c'est super. Et voilà, très belle expérience déjà juste d'être dans le SIPA, c'est une école et c'est super d'être au contact d'apnéistes. Pas juste les compétiteurs, mais les amateurs, tout le monde se retrouve là. Donc je trouve ça, la diversité des gens qui se retrouvent dans ce club, énorme. C'est vraiment une opportunité pour moi et j'adore ça.

  • Speaker #0

    le fameux six pas Du Nice. Et aujourd'hui... Oui, pour savoir,

  • Speaker #1

    c'est le premier club d'apnée de France.

  • Speaker #0

    Et oui, créé à l'époque par Loïc Leferme, le champion du monde en eau limite, qui avait le record à 171 mètres, qui hélas est décédé lors d'un accident. Et donc le SIPA, premier club de France. Et si vous voulez plus d'infos, retrouvez les épisodes avec Cédric Palerme. On a fait trois heures ensemble, c'est une vraie encyclopédie. Cédric, tu as fait 10 départs en compétition et tu as eu 10 cartons blancs. C'est ce que je peux voir sur Freediving Ranking. Donc félicitations. Quelles sont tes ambitions ? Est-ce que tu veux continuer à manger du carton blanc ? Ou tu veux mettre la compétition de côté ? Ou tu veux continuer à aller faire des nouveaux records ? Quelles sont tes ambitions dans ce sport ?

  • Speaker #1

    Là, je suis sur la lignée de la compétition. Pour l'instant, je n'arrête pas. C'est vraiment un pril pour moi de pouvoir participer à des compètes et m'entraîner. Après, oui, à un moment, tu te dis, est-ce que je le fais pour les bonnes raisons ? Est-ce que je le fais juste pour le nombre ? On ne va pas mentir, un petit peu, oui. Mais c'est aussi l'occasion de retourner sur soi et me dire, ok, pourquoi je le fais exactement ? Et... c'est très intéressant. Longtemps j'ai fait de la méditation, du yoga et je trouve que l'apnée c'est juste une continuation naturelle de ce chemin-là. Et je pense que tout le monde, chaque personne plonge pour différentes raisons et c'est super intéressant justement de rencontrer les personnes, que ce soit pendant les compétitions ou dans notre club, et de voir le parcours de chacun. Et je trouve que c'est ça aussi, de voir qu'il y a cette communauté qui existe. Moi ça me fait du bien de me dire qu'il y a des gens comme ça qui existent et avec qui je peux communiquer. on peut être soi-même.

  • Speaker #0

    Et toi, l'origine de l'apnée, comment tu as découvert ce sport ? Est-ce que c'était pour régler des anxiétés ? Est-ce que c'était parce que c'était la continuité de la méditation, comme tu dis ?

  • Speaker #1

    Au tout début, c'était complètement par hasard. J'étais arrivée à Nice, et le premier jour, j'ai fait une recherche sur Google, et je me suis dit, je veux faire quelque chose, une activité en pleine mer, qui n'est pas aussi ouverte en hiver. Du coup, j'ai mis bateau, Nice, mer. et là je suis tombée sur le bateau jaune avec le sipa ça a l'air intéressant cette association et donc je me suis inscrite première plongée, je rencontre Cédric je rencontre tout le monde et c'était wow première plongée, c'était pas très profond mais ça m'a fait du bien mais t'avais déjà fait de l'apnée avant ?

  • Speaker #0

    jamais ! t'es arrivée sur Nis, tiens je vais mettre bateau, apnée, mer et bim, tu te retrouves au sipa et tu te fais plein de potes C'est juste... Et maintenant, tu es championne du Liban.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne savais même pas que c'était une discipline. Il y a des gens qui s'entraînent à couper leur souffle pour aller sous l'eau. C'était incroyable pour moi. Je connaissais Jacques Mayol quand j'étais toute petite. J'avais complètement oublié tout ça. Ça m'a remémoré les souvenirs par rapport à ça. Trop cool.

  • Speaker #0

    Je crois que tu es basée à Jounier, au nord de Beyrouth. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, pas très loin. Adma, qui fait partie aussi, qui est juste à côté de Jounier. On est très proches de la mer.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois tu te dis, tiens, est-ce que je ne prendrais pas une bouée et je prends deux, trois copains libanais et on monte une équipe nationale ensemble ? Parce que je crois qu'il y a un club aussi à Beyrouth.

  • Speaker #1

    Il y en a plusieurs. Il y a un club à Beyrouth, il y a un club aussi à Tabarja. Il y a plusieurs personnes. Maintenant, ça commence à être de plus en plus connu au Liban. Donc, je suis très contente pour ça, avec ça. Et donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs athlètes. Et on est partis, on a fait plusieurs sorties ensemble. Donc là, oui, j'essaie de rencontrer un peu tout le monde au Liban en ce moment pour aller plonger avec eux. Mais oui, on peut carrément juste prendre la bouée et aller faire ça. Après, voilà, c'est le Liban, donc il faut faire un peu attention.

  • Speaker #0

    Quand tu dis il faut faire un peu attention, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je veux dire, par exemple, tu ne peux pas juste aller en mer, tu dois être préparé. il n'y a pas peut-être un peu moins de règles, on va dire, au niveau maritime. Tu dois faire attention. Un peu comme Nice aussi.

  • Speaker #0

    Les bateaux qui passent.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est lié à la sécurité sur l'eau, pas lié à la situation géopolitique avec la proximité d'Israël et du conflit avec la Palestine. Non,

  • Speaker #1

    ça n'empêche pas les gens de plonger. Après, c'est sûr que les gens qui vivent au Liban, et tout le Liban, je pense, est affecté par ça. On va dire que c'est moins... Voilà, on est... On pense à ça et on est peut-être plus de, comment dire, je ne sais pas, d'anxiété par rapport à ça. On se dit que l'apnée, ce n'est pas la priorité.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'occasion de rencontrer Pamela Sagbini ou encore Chloé Chalhoub ?

  • Speaker #1

    Oui, donc Pamela Sagbini, c'était la championne. Julie Banche, dans la discipline, je pense, du constant bifin ou fim,

  • Speaker #0

    je ne sais plus. Oui, elle a fait 27 mètres, 28 mètres en poids constant, 30 mètres en fim. Et puis, tu es arrivée après, là. Oups, tu as tout pris. Oui. Je voulais savoir si Pamela, vous échangez ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que… Pour l'instant, pas. Oui, Pamela, je n'ai pas... Oui, vas-y,

  • Speaker #0

    pardon. Non, mais c'était juste, en fait, je me mettais... Parce que c'est tellement magique de se dire que tu ouvres la voie à des records nationaux et qu'avec un peu d'entraînement, c'est sûr, tu vas aller encore plus loin. Je voulais savoir s'il y avait une petite concurrence ou de l'entraide, de la bienveillance. Voilà, je voulais savoir si tu échangais avec Pamela Sagabini.

  • Speaker #1

    Pamela, je ne la connais pas encore. Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer. Par contre, j'ai pu rencontrer Chloé, j'ai pu rencontrer aussi d'autres membres de la communauté. Il y a Marc Boumansour qui est le champion actuel homme, en catégorie homme. Il y a aussi plein d'athlètes. Rouba qui m'a contactée sur Instagram et on s'est rencontré sur Chypre. Elle était sur place pour encourager son coach qui était athlète justement pendant la compétition. Et donc, c'était super de voir. quand je lui ai parlé de mes sinus elle m'a donné le tiger balm pour pouvoir m'alléger avec ça. Oui, donc ça, c'était super que les gens viennent et t'aident. Après, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de concurrence, c'est sûr. Je sais qu'il y a beaucoup d'autres filles qui s'entraînent et ça fait partie du jeu.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Donc, tu dirais qu'il y a de plus en plus de Libanaises qui s'entraînent pour aller chercher les records. Oui,

  • Speaker #1

    je crois. D'après ce que j'ai entendu dire, c'est sûr. Ce qui est cool aussi.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il faut. Il faut que le sport grandisse. Et est-ce qu'aujourd'hui, tu es à la recherche de partenaires, peut-être, pour continuer à aller plus loin ?

  • Speaker #1

    Ça serait cool. Justement, on parlait avant de faire une équipe nationale libanaise. Ça, déjà, ça serait trop bien de pouvoir s'entraîner ensemble ou bien, tu vois, de... Ah, pardon, tu voulais dire partenaire par rapport à des sponsors ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement.

  • Speaker #0

    La moula. Oui. De l'argent pour pouvoir... Pouvoir payer des coachs, payer un coach mental, payer les frais d'inscription, les billets de transport.

  • Speaker #1

    Ça serait bien. Je n'ai pas encore commencé la démarche active parce que pour l'instant, mon focus est plus sur mon travail actuel et sur ma vie à Nice, on va dire. Mais de plus en plus, j'ai envie de peut-être tracer cette voie, ouvrir cette voie-là. Donc, ça serait super. Moi, je crois vraiment que les choses viennent naturellement. Donc, je suis plus… Voilà, on continue sur le… le chemin et on verra bien, step by step

  • Speaker #0

    Luchiana j'ai commencé à coacher à distance une jeune femme marocaine qui s'appelle Ulfa et elle aussi première compétition, elle a battu un record national et on discute ensemble de pourquoi pas aller à des compétitions et battre des records nationaux quel conseil tu donnerais à une jeune femme qui va sur une première compétition et qui peut ouvrir des records nationaux ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question, parce que je me mets à sa place quand j'avais commencé. Et je pense que ça peut faire peur au tout début. On se dit « Ah, mais on ne se sent pas légitime, on est quoi ? » Parce que les records du monde sont à plus de 100 mètres, et là on arrive à des petits records, on se compare peut-être. Donc j'ai envie de dire de ne pas se comparer, de faire ton propre chemin, et de ne pas avoir peur de le faire. Parce que déjà, juste l'expérience, elle est incroyable. Peu importe ce qui arrive, d'avoir la chance de rencontrer tout le monde. Donc j'aimerais dire que c'est une expérience humaine avant tout. Parce que je remarque là, après avoir fait deux compétitions, que les gens en fait se connaissent. Il y a tout un réseau et tout le monde se connaît compétition après compétition. Donc je trouve ça super. Et voilà, donc moi j'ai dit de ne pas trop réfléchir et de juste faire ce qu'elle ressent.

  • Speaker #0

    Ok. Je te propose, Luciana, on passe sur les questions décalées. Si tu pouvais voyager dans le temps, où est-ce que tu irais et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Trop bonne question, j'adore. J'ai la réponse à cette question. Je partirais sans hésitation dans les années avant-guerre au Liban ou en Égypte ou dans le Moyen-Orient. Parce que je suis trop curieuse de voir les années 1900 ou juste avant la Grande Guerre qui a eu lieu au Liban.

  • Speaker #0

    À la Grande Guerre Civile, on le rappelle, c'était de 1975 à 1990, qui opposait différentes milices. Il y avait la milice chrétienne, il y avait la milice de l'Organisation de Libération de la Palestine. Il y avait trois ou quatre groupes qui s'affrontaient comme ça. Il y a eu des centaines de milliers de morts, je crois que c'est 150 000 morts au total, et de nombreux handicapés. D'ailleurs, j'embrasse mon ami Antoine Aoun qui avait pris une balle dans le dos à l'époque. Et donc oui, il y a eu différents conflits au Liban. Et donc t'aimerais voir ça

  • Speaker #1

    Exactement, parce que c'est une guerre et c'est encore une guerre un peu complexe. Il faut savoir qu'au Liban, on est plusieurs communautés religieuses et c'est des guerres internes mais des guerres externes, donc ça va dans tous les sens. Donc on s'y perd à se dire quelle est l'identité libanaise et tout. Donc pour moi, j'aimerais bien voir ce côté-là du Liban dans les années 60, les années 50, les belles années, parce que j'entends mon grand-père qui n'est plus de ce monde mais qui en parlait, ma grand-mère. les souvenirs de mon père. Et je pense que c'était encore plus ouvert que maintenant. Et artistiquement, je serais très curieuse de voir comment c'était à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que c'est un pays avec beaucoup de communautés religieuses différentes. D'ailleurs, je crois que l'État, il est construit... Je crois que le président, il doit être chrétien maronite, quelque chose comme ça. Exactement. Et le premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a des restrictions religieuses. En fait, la religion est liée à la politique. Donc, c'est comme ça. Mais voilà, c'est le Liban.

  • Speaker #0

    C'était pour protéger les minorités, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que les chrétiens, le christianisme, disons, ce n'est pas, on va dire, encore une minorité, mais c'est en voie de l'être. Donc, il y a beaucoup d'expatriés chrétiens. Donc, voilà, on voulait préserver chaque communauté. Donc, voilà, chaque chef d'État a sa religion.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, mais des fois compliqué à comprendre de l'extérieur. Et souvent, on ressent de l'amitié. Je ne sais pas comment tu le vois, mais moi, je me sens proche des Libanais. Mais c'est aussi historique. Je crois qu'il y a eu un mandat avec le Liban. Et j'ai l'impression que c'était une forme de colonialisme. Mais ce qu'il en reste maintenant, c'est plus du partenariat et de l'amitié entre les deux nations. Je ne sais pas si tu confirmes ça, ce ressenti au Liban.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, j'ai étudié dans un lycée français au Liban. Et il faut savoir qu'il y a une forte... Un peu moins maintenant avec l'américanisation du pays, mais il y a une forte influence de la France au Liban, que ce soit au niveau culturel, artistique et éducationnel. Et je trouve que c'est une grande chance de pouvoir avoir ça au Liban. En tout cas, moi, j'ai grandi avec ça. Je parle français avec mon père, arabe avec ma mère, anglais avec mon frère. donc je trouve que c'est une richesse c'est très international,

  • Speaker #0

    j'adore des fois je me faisais engueuler en arabe et après me relancer en anglais les insultes en arabe et le reste aujourd'hui Luciana t'as un pb à 46 mètres en free machines, je suppose que peut-être le pb de compétition n'est pas ton pb d'entraînement aujourd'hui quelle est ta profondeur maximum et quels sont les blocages techniques que tu rencontres pour aller plus loin dans la profondeur ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Cette année, il faut savoir que la première... Ça fait deux ans que je fais de l'apnée. La première année, j'ai eu une progression fulgurante en quelques mois jusqu'à les 46 mètres. Et curieusement, la deuxième année a été très comique parce que j'ai régressé. Je ne sais pas comment c'est possible, mais avec cette histoire de sinus. qui restaient quand même, même avant la compétition, pendant deux, trois mois, je galérais avec mes sinus qui ne passaient pas. Donc les oreilles passaient, le psychologique, il n'y avait pas de problème. Frustration. Nippo mental. Oui. Et donc, voilà, de grosse chance que ce soit une allergie, une petite allergie à mon nouveau chat que j'ai eu au même moment où les douleurs au sinus se sont arrêtées.

  • Speaker #0

    Il faut le manger le chat.

  • Speaker #1

    Je suis en dilemme. Je suis en dilemme. Est-ce que j'abandonne mon chat pour l'apnée ou j'en suis pas encore là ?

  • Speaker #0

    Regarde, j'ai compris quelque chose. Dis bonjour. Dis bonjour à Luciana. Regarde ça. C'est le petit chat de la rue. Pixie. Tu es pas trop mignon ?

  • Speaker #1

    Trop mignon. J'adore. J'adore les Ausha.

  • Speaker #0

    On va mettre son ronron sur le podcast. Bon, du coup, les sinus qui nous embêtent, le chat... qui est peut-être la source de ce problème. Mais à part les sinus, pas d'autre problème. pas d'autres problèmes. Donc là, ça s'est débloqué. Donc la progression recommence. Donc je suis trop contente. Mais c'est définitivement l'apnée, comment dire, en anglais, ça te humble. Ça te rend plus modeste, en français, je pense qu'on dit. Parce que là, sur la progression à 46 mètres, mon ego n'en croyait pas. J'étais comme, ouais, je suis trop forte et tout. Et puis hop, boum, tu as ça qui arrive d'un coup, trois mois de stagnation. stagnation et donc du coup grosse remise en question, ça fait travailler l'apnée, on dit pas ça pour rien donc ça m'a permis aussi, c'était comme ça, c'est comme ça que ça devait arriver, ça devait se faire donc voilà j'accepte, j'essaye d'accepter, j'essaye de lâcher prise, c'est pas facile mais c'est ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    il faut lâcher prise à la fin de toute façon on est que des grands gamins et on s'amuse à regarder c'est qui qui va le plus profond ça reste un jeu Et après, c'est cool. Et du coup, ton record personnel, c'est 46 mètres que tu as fait en compétition à Deep Dominica ou tu es allée plus loin ? Oui.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'ai mon record dans tout, même en entraînement, c'est 46 mètres. OK. Donc toi,

  • Speaker #1

    le record national, c'est ton PB, tu le fais en compétition et zim. C'est top ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui. Parce que je le sentais bien avec Anne-Sophie qui était aussi avec moi en Dominique. Elle m'a beaucoup coachée. Donc, il y avait une grande alchimie entre nous. Et les choses se sont faites vraiment naturellement. tout s'est fait naturellement, c'était dans le flow et des fois quand on ne se pose pas trop de questions on n'essaye pas trop de faire les choses ça s'ouvre tout ça je trouve que l'art de s'en foutre est un des piliers de la performance un détachement total et

  • Speaker #1

    un jean-foutisme qui est un faux jean-foutisme mais ça fonctionne se détacher de l'objectif tu l'as très bien dit, tu l'as très bien résumé je ne sais pas si les auditeurs entendent le ronron de Pixie Merci. je fais participer le chat dans cet épisode mais oui à Dahab c'est quoi ? il y a des Ausha partout il y a des Ausha partout et lui je l'ai trouvé dans la rue il était tout petit et il est mouru de faim donc bon j'ai craqué encore une fois et je sais pas ce que je vais faire avec lui tu vas le ramener en France ? je sais pas après moi Dahab c'est ma maison ah ouais t'es basé sur Dahab je suis plus à Dahab qu'en France d'ailleurs t'es de bienvenue si tu veux Venir plonger, t'entraîner ici, il y a le Blue Hole, il y a des compétitions CIMAS, AIDA, les conditions sont super. Si tu veux faire des nouveaux records nationaux dans de l'eau chaude, et puis dans un endroit où ça ne coûte pas trop cher.

  • Speaker #0

    J'ai vu, et en plus, Dahab, c'est la prochaine destination sur ma liste. J'espère pouvoir faire ça ce printemps. Tu seras là au printemps ? Oui,

  • Speaker #1

    je serai là.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, parce qu'on est plusieurs, en plus, on n'a pas à se motiver pour y aller.

  • Speaker #1

    Mais il faut venir en avril, pendant les compétitions CIMAS. Il y a une compétition dans le Blue Hall. Elle est vraiment géniale parce que c'est une des rares compétitions où les bouées et le système de contrepoids sont installés au milieu du Blue Hall et les participants peuvent venir regarder autour. Ce n'est pas comme à Nice ou aux Champions du Monde où les gens ne peuvent pas venir. Là, tu as plein de badauds, tu as les copains qui viennent te soutenir et ça fait une ambiance du tonnerre.

  • Speaker #0

    J'adore. moi c'est un rêve pour les prochaines mais c'est ça aussi, j'ai envie de te dire c'est de faire les compétitions, oui mais aussi ça te permet de voyager de voir d'autres endroits il y a le Mexique que j'ai envie de faire un de mes rêves c'est de faire de l'apnée dans des cénothées et bientôt, un jour j'espère et

  • Speaker #1

    Luciana, si demain tu gagnes 100 milliards d'euros, qu'est-ce que tu fais avec ?

  • Speaker #0

    j'adore cette question aussi 100 milliards d'euros, c'est beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Avant, je disais 100 millions. Maintenant, je dis 100 milliards. C'est comme si tu avais le pouvoir illimité.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que j'ai le pouvoir illimité ou est-ce qu'il y a des gens dans le monde qui ont encore plus et que tu ne peux pas ? J'aimerais te dire en premier comme ça, de faire tomber Trump et Mosk et d'aider la Palestine. C'est là, mon premier réflexe va aller là. C'est de rendre la dignité à ce peuple. Et je pense qu'il faut du pouvoir, il faut de l'argent pour pouvoir faire ce genre de choses. Et voilà, c'est là où ça irait en premier.

  • Speaker #1

    Ok, rendre la dignité au peuple palestinien, ça apaiserait sûrement toute la région ?

  • Speaker #0

    Exactement, on est tous interminés dans le monde arabe avec ce qui se passe. Et je n'ai pas envie de dire qu'il y a un mauvais côté ou un bon côté, ça ne marche pas comme ça. C'est une histoire très complexe, ce qui se passe en tout cas. entre l'Israël et les pays arabes, pas pour aller dans la politique, mais ça fait longtemps que ça s'adure.

  • Speaker #1

    Il y a des choses que je ne comprends pas. Par exemple, j'étais proche des élèves de Nakoura, à la frontière du sud au Liban, parce que je suis proche de Rima Tarabay, qui était proche de Hariri, le président qui a été assassiné. J'ai eu l'occasion, avec les casques blancs, la finule, d'aller là-bas, de faire des interventions auprès des enfants. Et là, les Israéliens sont rentrés sur le territoire et ils ont, avec des bulldozers, détruit des maisons. Mais tu ne comprends pas pourquoi ? Why ? Fucking why ?

  • Speaker #0

    C'est un génocide, parce qu'on va dire les mots comme ils sont, c'est un génocide pour pouvoir reprendre le dessus. Mais ce qui est frustrant, c'est qu'on voit ce qui se passe derrière nos écrans, mais on se sent impuissant parce que pourquoi l'international ne fait rien ? Après, c'est un sujet émotionnel pour moi, donc je ne vais pas l'ouvrir. Quand on peut faire quelque chose, il faut le faire, parce que sinon on est juste complice du crime. C'est comme ça que je vois les choses. Avec cet argent-là, c'est ça que j'espère faire. Tu me le donnes, cet argent ? Comment on fait ?

  • Speaker #1

    J'aimerais tellement ! Déjà, le fait d'en parler, c'est une forme de résistance et il faut continuer à dénoncer.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi une petite rectification, parce qu'on dit les Israéliens, mais j'aimerais bien rectifier qu'il y a des Israéliens qui sont pour la cause palestinienne et contre ce qui se passe, contre le génocide, contre le crime. c'est le sionisme qu'il faut distinguer de l'Israël en tant que tel.

  • Speaker #1

    Exactement, très important, c'est la volonté de colonisation, de prise des terres. Ce n'est pas le fait d'être Israélien le problème, c'est le fait de, comme tu dis, le sionisme.

  • Speaker #0

    De vouloir conquérir, que ce soit ok de tuer quelqu'un, de tuer des enfants ou des adultes, peu importe, pour juste pouvoir coloniser la terre, peu importe le motif. Et donc là, je trouve ça... Perdre l'humanité, si on trouve ça normal, c'est qu'on perd une partie de notre humanité. Et ça, c'est grave, parce que pour moi, il n'y a plus rien. Alors, tu vis pourquoi ?

  • Speaker #1

    Récemment, j'ai fait un épisode avec Jean-Marc Barre et il tenait exactement les mêmes propos que toi. Conserver notre humanité.

  • Speaker #0

    Exactement, je trouve que c'est important.

  • Speaker #1

    Luciana, est-ce que tu as une citation préférée que tu aimerais partager aux auditeurs pour conclure cet épisode ?

  • Speaker #0

    Bonne question, très bonne question. J'en avais une et elle est sortie de ma tête.

  • Speaker #1

    C'est pas grave. Prends ton temps si tu veux la rechercher. Je couperai au montage, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Mais non, je vais faire mieux, je vais en inventer une. Ah,

  • Speaker #1

    ça c'est encore mieux.

  • Speaker #0

    J'ai le droit ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde a le droit à tout.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et ça, c'est la plus grande marque de courage. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et je trouve, en tout cas, pour moi, être soi-même, oser être soi-même, c'est le plus grand courage de tout le monde, de tous. Attends, tu coupes ça. Je vais redire. Être soi-même... Non, attends, pardon. Oser être soi-même, c'est le plus grand courage que tu peux avoir.

  • Speaker #1

    Super, merci. Et puis, on va conclure sur cette citation que tu as créée. Merci beaucoup, Luciana. Embrasse le Liban pour moi. Ce pays me manque, même si je suis à côté.

  • Speaker #0

    Tu reviendras un jour. Tu es bienvenue quand tu veux.

  • Speaker #1

    Là, je réfléchis. Je regardais les billets d'avion tout à l'heure pour aller à Beyrouth. Mais j'avais peut-être envie de passer par Amman, faire un tour à Jérusalem et aller à Beyrouth. Ça s'organise. Tu sais comment c'est.

  • Speaker #0

    Tu dois faire attention si tu passes par Jérusalem qu'ils te mettent un tampon que tu puisses enlever parce que sinon au Liban,

  • Speaker #1

    tu ne pourras pas. C'est pour ça, oui. mais j'ai refait un nouveau passeport qui était tamponné Liban donc là il est neutre donc je vais pouvoir rentrer en Israël mais ouais c'est compliqué cette région oui moi je suis là jusqu'au 19 octobre si jamais,

  • Speaker #0

    il y a Lucille aussi je sais pas si tu la connais du SIPA qui est en visite donc n'hésite pas à me dire avec grand plaisir pour pour se voir et faire de l'apnée peut-être au Liban peut-être,

  • Speaker #1

    en tout cas merci beaucoup Luciana on va te suivre de près et je te souhaite plein de nouveaux records nationaux

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Julien. Allez, ciao, ciao.

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Description

Découvrez Luciana Chbeir, la nouvelle championne d’apnée en profondeur du Liban.
Elle découvre par hasard l’apnée à Nice, au sein du mythique club du CIPA, et deux ans plus tard, elle se classe 37ᵉ au championnat du monde AIDA en poids constant.
Entre la France et le Liban, et à travers ses nombreux voyages, elle nous raconte ses aventures iodées. Une histoire inspirante pour toute personne en quête de réaliser ses rêves et ses idées les plus folles.


Episode en collaboration avec :

Blue-Addiction | Dealer de sensations


Rejoignez la Famille, soutenez à partir de 1€ le podcast sur Tipee : https://fr.tipeee.com/freediving-family-le-podcast-100-apnee

Un podcast animé par Julien Moreau - www.julienmoreau.org


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur la Freediving Family, le podcast 100% apnée, 100% francophone. La Freediving Family, ce sont des interviews pour explorer les motivations, les peurs, les déclics et découvrir les parcours inspirants de nos femmes et nos hommes dauphins. Je suis Julien Moreau, membre de l'équipe de France d'apnée AIDA 2024 ainsi qu'AIDA Master Instructeur. Mais je suis avant tout comme vous, un amoureux de l'océan et de la communauté apnée. Depuis 2021, je parcours le monde de Bora Bora au Blue Hole égyptien. Sur ma route, je tends le micro aux freedivers vivant leurs rêves de grand bleu. Installez-vous confortablement et bonne écoute à vous. Mais avant, n'oubliez pas de vous abonner à la Freediving Family, le podcast 100% apnée. Salut, salut, la FF, ici Juju. Aujourd'hui, nous partons de l'autre côté de la Méditerranée, plein Est, au pays du Cèdre, au pays du Lapnée. Un pays chrétien, sunnit, chiite et druse, bref, c'est une multitude de cultures différentes. Un pays où tu peux skier tout en regardant la mer. Un pays de paix, d'amour, mais aussi de guerre. Je parle du Liban, la perle du Moyen-Orient. Au micro, vous allez écouter la voix de Luchiana HBR, la toute nouvelle championne libanaise. qui revient des mondiaux Haïda avec de nouveaux titres, de nouveaux records nationaux. Nouchiana représente le visage de cette nouvelle génération de freedivers ouvrant la voie de l'apnée dans leur pays. Elle se fait malgré elle porte-parole des apnéistes au Liban. Une source d'inspiration pour toutes les petites filles libanaises qui peut-être un jour rejoindront comme elle un championnat du monde d'apnée. Nouchiana a découvert ce sport en recherchant par hasard sur Google Avec des mots clés comme bateau, Nice et BIM, elle se retrouve sur le bateau du Sipa, la blonde, à découvrir la compensation, à découvrir l'apnée profondeur et le free diving. Et deux ans après, la voilà au championnat du monde avec des records nationaux. Bref, c'est une belle histoire que nous partage Luciana. Chères auditrices dauphines, chers auditeurs salés, je vous invite à devenir tipeurs et à m'aider financièrement. Un épisode par semaine demande beaucoup, beaucoup de travail et de temps. Alors si t'es un fidèle auditeur, une fidèle auditrice, offre-moi l'équivalent d'un café ou d'un croissant tous les mois. J'ai pas l'intention de lâcher, l'AFF a pour ambition de devenir un vrai média apnée et de devenir un livre aussi dans les années à venir. Participez s'il vous plaît en devenant tipeur, vous retrouvez le lien en description de cet épisode. Et puis abonne-toi et note 5 étoiles. Maintenant, laissons place à Luciana Schber, la nouvelle championne du Liban. Bonjour Luciana, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, merci.

  • Speaker #0

    Et toi ? On dit bien Luciana et non Luciana pour les Français qui nous écoutent.

  • Speaker #1

    Exactement, mais après si les Français veulent m'appeler Luciana, c'est ok.

  • Speaker #0

    Je vais essayer de respecter ton nom originel, je vais dire Luciana. Bon ! Tu nous parles du Liban où tu es actuellement parce que tu es libanaise mais je crois aussi que tu vis en France donc voilà c'était entre les deux pays est ce que tu peux nous dire ce que tu fais au Liban est ce que tu vis sur place ou est ce que tu vis en France et puis te présenter un peu dans les grandes lignes pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Mais oui donc moi en fait je suis d'origine libanaise j'ai vécu au Liban pendant mon enfance et mon adolescence Donc mes parents sont libanais, mes soeurs et frères vivent au Liban, ma famille proche vit au Liban. Et à 17 ans, j'ai décidé de partir pour d'autres contrées. Et j'ai fait mes études après au Canada, à Montréal. Et puis, dix ans plus tard, je me retrouve en France. Donc là, actuellement, je vis à Nice et je fais des allers-retours souvent avec le Liban pour voir ma famille. Et voilà, mais je suis basée à Nice et quand je peux, je retourne au Liban pour... pour que ma famille ne m'oublie pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais... T'inquiète pas, il ne t'oublie pas. Surtout vu que tu es la nouvelle championne libanaise, attention. Et à Luciana, tu étais au Canada pour devenir dentiste, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. J'ai fait ma dernière année de terminale là-bas, à 17 ans, puis après, j'ai été acceptée à l'Université de Montréal, et donc je suis restée 5 ans pour faire mes études. Et puis j'ai travaillé au nord du Canada, au Nunavik, c'est la région à l'extrême nord du Québec, où il y a les Inuits. On a besoin de dentistes et de médecins dans ces zones-là, donc j'ai passé deux ans là-bas. Puis après, j'ai travaillé un peu aux États-Unis aussi, et voilà.

  • Speaker #0

    T'es vraiment une citoyenne du monde.

  • Speaker #1

    Oui, j'adore ça. Je ne peux pas rester dans le même endroit très longtemps. Ça commence à changer.

  • Speaker #0

    Et en France, du coup, tu es dentiste ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais dentiste à Paris pendant longtemps. Et là, ça fait deux ans que j'ai switché de bord. J'ai décidé d'arrêter. J'ai pris une année sabbatique pour réfléchir un peu plus à ce que je voulais faire. Et donc là, je suis encore dans le domaine dentaire, mais juriste.

  • Speaker #0

    Donc oui,

  • Speaker #1

    tout ce qui est lutte contre le contentieux, parce qu'Anis et Marseille, il y a de quoi faire. Donc, je me suis spécialisée, on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai, les arnaqueurs dentistes.

  • Speaker #1

    C'est le top one, Marseille et Nice.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas étonnée, tiens.

  • Speaker #1

    Mais bon, la majorité des dentistes sont super bien. C'est rare.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à Alice Modolo, qui avant de devenir une grande championne d'apnée, était dentiste. Donc, je te souhaite le même destin en tout cas.

  • Speaker #1

    Ah, ça serait le rêve.

  • Speaker #0

    Bon, Luciana, aujourd'hui, tu es... Aujourd'hui, tu as 33 ans, tu reviens de ton premier championnat du monde. Et quand on va sur Freedive Ranking, on peut voir que la numéro 1 dans pratiquement toutes les disciplines, sauf bi-palme en dynamique, c'est toi. Donc félicitations. Qu'est-ce que ça te fait de pouvoir représenter le Liban au championnat du monde, de pouvoir porter les couleurs de ta nation ? Qu'est-ce que ça te fait ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. Parce que vu ma relation avec le Liban, j'ai quitté très tôt, aussi un moment pour échapper un petit peu au Liban. Beaucoup de Libanais te diront, ils ont une relation un peu d'amour et de haine avec ce pays. Donc moi, c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes avec le Liban. Quand j'étais jeune, j'étais très contente de partir. Et là, le plus je vieillis, le plus je me sens reconnectée au Liban. et justement ça m'a ben Quand j'ai pu représenter mon pays, là, ça m'a fait me questionner, mais pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis légitime de le faire ? Et ça m'a reconnectée un petit peu à ça. Donc, c'est très personnel, c'est pour moi de représenter le Liban parce que ça me ramène à mes racines, mais aussi de dire que, OK, là, je peux... Le Liban, c'est pas juste la guerre et les bombes et tout, c'est aussi autre chose. Donc, ça, c'était super cool.

  • Speaker #0

    Mais oui, puis de toute façon, il faut le rappeler. la population libanaise c'est entre 5 et 6 millions d'habitants mais la majorité des libanais vivent à l'étranger la diaspora libanaise est très présente dans le monde et il y a entre 8 et 14 millions de personnes d'origine libanaise qui vivent à l'étranger donc c'est normal ta situation tu es complètement dans la diaspora libanaise et puis même au niveau économique 20% du PIB du Liban ce sont des libanais à l'extérieur du pays qui apportent des devises donc Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est comme ça que ça devait se faire. Et c'est ça, c'est impressionnant, parce que de se dire qu'il y a des Libanais en Australie, au Canada, en France, partout, vraiment, et différentes générations. Mais en été, en juillet, en août, si tu viens au Liban, tous ces expatriés reviennent. Donc, c'est aussi beau ce mélange, on va dire, de plusieurs cultures. Donc, moi, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. Et il y a beaucoup de... Donc de Libanais de la diaspora qui vivent en Amérique, au Brésil, au Mexique, Argentine. Et puis il y en a aussi un petit peu en Afrique, en Côte d'Ivoire, Sénégal. En France, il y en a entre 250 000 et 300 000. Et puis un petit peu au Moyen-Orient, bien entendu. Et puis 200 000 en Australie. Donc les Libanais sont partout, un peu comme les Bretons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Même à Nice, on trouve des Bretons. Surtout à Nice.

  • Speaker #0

    Et je crois que tu étais la seule du Liban à être présente cette année. Pourquoi est-ce qu'il y a peu de Libanais présents ? Parce que je voyais dans le classement, il y a 14 garçons qui font de la compétition, il y a eu 10 filles qui se sont classées. Donc j'aurais pensé que par exemple on aurait pu avoir 2, 3, 4 Libanais. Pourquoi cette raison ? Pourquoi il y a aussi peu de Libanais aux champions du monde ?

  • Speaker #1

    Je me suis posé cette question et je n'ai pas la réponse exacte parce que je sais qu'il y a beaucoup de Libanais qui s'entraînent et je ne sais pas. Je me dis que ce serait cool d'avoir une équipe pour les prochaines fois. Après, peut-être, ça peut s'expliquer par la situation du pays aussi. Pour les Libanais qui vivent au Liban, ce n'est pas facile peut-être de se rendre à l'étranger avec la situation économique actuelle. C'est une supposition, mais je suis définitivement privilégiée dans un sens d'être déjà basée en Europe et j'ai accès plus facilement aux compétitions. Donc ça, ça peut être l'une des raisons.

  • Speaker #0

    Donc ça serait une raison économique. Mais aujourd'hui, est-ce que tu n'as que le passeport libanais ou tu as aussi le passeport français ?

  • Speaker #1

    Là, j'ai le passeport canadien et français.

  • Speaker #0

    Wow, ok, trop cool, trois passeports, ça c'est trop bien. Je me souviens, j'ai une amoureuse qui était libanaise, et souvent, les Libanais, des fois, j'en ai vu, ils avaient quatre passeports.

  • Speaker #1

    Oui, ça aide beaucoup, on va dire, tu sais, vu la situation du pays, de se dire, c'est pas à n'importe quel moment, ça peut vraiment exploser, et puis on est rassuré d'avoir peut-être une porte de sortie et tout, mais tout le monde revient à la fin au Liban, donc Moi, c'était pareil avec mon père. Il a étudié à l'étranger, dans différents pays. Et à la fin, il a fait le choix de revenir vivre au Liban parce que c'était important. On se sent connecté à ce pays-là. Et à chaque fois, de plus en plus, je ressens ce besoin de revenir.

  • Speaker #0

    Le pays du cèdre. Donc, tout à l'heure, juste avant de commencer cette interview, j'ai re-regardé tes performances. Tu as fait 40 mètres en FIM, où tu avais l'air facile. T'as pris ton temps. Un petit peu plus stressé, j'ai l'impression, sur le bi-palme, où t'as fait les 42 mètres en 1'21. Comment ça s'est passé ces mondiaux ? Qui était avec toi ? Est-ce que t'étais coachée ? Raconte-nous un peu cette première expérience au championnat du monde AIDA qui avait lieu en Chypre.

  • Speaker #1

    Oui, tu as bien vu, by the way, par rapport au stress au bi-palme. Moi, je préfère la FIM, donc j'étais beaucoup plus détendue. et c'était vraiment... Incroyable moment, ce n'était pas ma descente la plus profonde, mais c'était une des plus belles. Et une des plus belles parce que justement, ça avait commencé un peu difficilement. Je suis arrivée sur place, les sinus complètement bouchés. On ne sait toujours pas si c'est mon chat, je suis allergique à mon chat ou c'est l'air conditionné, je ne sais pas. Mais je suis arrivée à la première discipline qui était le poids constant avec mi-palme. Et donc, j'étais bien sur le bateau. J'ai fait le pré-entraînement. Tu sais, avant de faire la descente, on a des pré-entraînements 45 minutes avant. Les warm-up ? Oui, les warm-up. Et impossible de descendre à plus de 3 mètres. Impossible. Des douleurs sur le front, en dessous des yeux. Donc, c'était vraiment perturbant.

  • Speaker #0

    Sur quelle performance ?

  • Speaker #1

    Ça, c'était sur les deux premières disciplines. Donc, il y avait la brasse et les bipalmes. c'est un neuf et...

  • Speaker #0

    Même sur le bipalme, tu avais mal au sinus avant de partir ?

  • Speaker #1

    Même sur le bipalme. Waouh,

  • Speaker #0

    ok, tu comprends mieux pourquoi tu es ce qu'on dit.

  • Speaker #1

    Pas la dernière, pas la quatrième discipline. En film, alors. C'est ça, juste avant. Je me perds encore avec les accords. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais, ouais. Bon, en gros, il y en a une où tu avais les sinus libres et l'autre les sinus pris, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc, du coup, c'était... Heureusement que ma coach, du coup, c'est Anne-Sophie, que tu connais.

  • Speaker #0

    Anne-Sophie Moureau On était dans l'équipe de France Haïda en 2024 ensemble à Ajaccio sur l'île de Corse, l'île de beauté.

  • Speaker #1

    Exactement. Et il faut savoir qu'elle avait été sélectionnée aussi pour participer en tant qu'athlète à ce championnat. Et finalement, elle avait décidé qu'à ce moment-là, elle ne viendra pas en tant qu'athlète. Et donc du coup, c'était cool pour moi parce qu'elle est venue en tant que coach.

  • Speaker #0

    et ça a été super de pouvoir travailler avec elle en même temps et voilà et du coup être coach aussi quand tu t'entraînes donc tu es basée à Nice, tu es dans le fameux club le SIPA, le centre international de la plongée en apnée où on a fait des épisodes aussi avec Cédric Palerme qui gère une partie de ce club là donc ta Free Diving Family c'est le SIPA, c'est là où tu t'entraînes c'est là où tu progresses, c'est là où tu fais des pibis exactement

  • Speaker #1

    Il faut savoir que je suis arrivée à Nice il y a deux ans et je peux déjà te dire que tous mes amis à Nice viennent de ce club-là. Merci pour ma vie sociale. Je m'entraîne là-bas régulièrement, presque tous les week-ends, quand je peux, en hiver aussi des fois. Il faut savoir qu'avec ce club, il y a des sorties tout le long de l'année, donc ça c'est super. On fait aussi des entraînements en piscine. Anne-Sophie n'est pas tout le temps sur Nice, mais très fréquemment. On est en contact et donc ça, comment dire, elle m'entraîne avec la respiration, avec tout ça, donc ça c'est super. Et voilà, très belle expérience déjà juste d'être dans le SIPA, c'est une école et c'est super d'être au contact d'apnéistes. Pas juste les compétiteurs, mais les amateurs, tout le monde se retrouve là. Donc je trouve ça, la diversité des gens qui se retrouvent dans ce club, énorme. C'est vraiment une opportunité pour moi et j'adore ça.

  • Speaker #0

    le fameux six pas Du Nice. Et aujourd'hui... Oui, pour savoir,

  • Speaker #1

    c'est le premier club d'apnée de France.

  • Speaker #0

    Et oui, créé à l'époque par Loïc Leferme, le champion du monde en eau limite, qui avait le record à 171 mètres, qui hélas est décédé lors d'un accident. Et donc le SIPA, premier club de France. Et si vous voulez plus d'infos, retrouvez les épisodes avec Cédric Palerme. On a fait trois heures ensemble, c'est une vraie encyclopédie. Cédric, tu as fait 10 départs en compétition et tu as eu 10 cartons blancs. C'est ce que je peux voir sur Freediving Ranking. Donc félicitations. Quelles sont tes ambitions ? Est-ce que tu veux continuer à manger du carton blanc ? Ou tu veux mettre la compétition de côté ? Ou tu veux continuer à aller faire des nouveaux records ? Quelles sont tes ambitions dans ce sport ?

  • Speaker #1

    Là, je suis sur la lignée de la compétition. Pour l'instant, je n'arrête pas. C'est vraiment un pril pour moi de pouvoir participer à des compètes et m'entraîner. Après, oui, à un moment, tu te dis, est-ce que je le fais pour les bonnes raisons ? Est-ce que je le fais juste pour le nombre ? On ne va pas mentir, un petit peu, oui. Mais c'est aussi l'occasion de retourner sur soi et me dire, ok, pourquoi je le fais exactement ? Et... c'est très intéressant. Longtemps j'ai fait de la méditation, du yoga et je trouve que l'apnée c'est juste une continuation naturelle de ce chemin-là. Et je pense que tout le monde, chaque personne plonge pour différentes raisons et c'est super intéressant justement de rencontrer les personnes, que ce soit pendant les compétitions ou dans notre club, et de voir le parcours de chacun. Et je trouve que c'est ça aussi, de voir qu'il y a cette communauté qui existe. Moi ça me fait du bien de me dire qu'il y a des gens comme ça qui existent et avec qui je peux communiquer. on peut être soi-même.

  • Speaker #0

    Et toi, l'origine de l'apnée, comment tu as découvert ce sport ? Est-ce que c'était pour régler des anxiétés ? Est-ce que c'était parce que c'était la continuité de la méditation, comme tu dis ?

  • Speaker #1

    Au tout début, c'était complètement par hasard. J'étais arrivée à Nice, et le premier jour, j'ai fait une recherche sur Google, et je me suis dit, je veux faire quelque chose, une activité en pleine mer, qui n'est pas aussi ouverte en hiver. Du coup, j'ai mis bateau, Nice, mer. et là je suis tombée sur le bateau jaune avec le sipa ça a l'air intéressant cette association et donc je me suis inscrite première plongée, je rencontre Cédric je rencontre tout le monde et c'était wow première plongée, c'était pas très profond mais ça m'a fait du bien mais t'avais déjà fait de l'apnée avant ?

  • Speaker #0

    jamais ! t'es arrivée sur Nis, tiens je vais mettre bateau, apnée, mer et bim, tu te retrouves au sipa et tu te fais plein de potes C'est juste... Et maintenant, tu es championne du Liban.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne savais même pas que c'était une discipline. Il y a des gens qui s'entraînent à couper leur souffle pour aller sous l'eau. C'était incroyable pour moi. Je connaissais Jacques Mayol quand j'étais toute petite. J'avais complètement oublié tout ça. Ça m'a remémoré les souvenirs par rapport à ça. Trop cool.

  • Speaker #0

    Je crois que tu es basée à Jounier, au nord de Beyrouth. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, pas très loin. Adma, qui fait partie aussi, qui est juste à côté de Jounier. On est très proches de la mer.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois tu te dis, tiens, est-ce que je ne prendrais pas une bouée et je prends deux, trois copains libanais et on monte une équipe nationale ensemble ? Parce que je crois qu'il y a un club aussi à Beyrouth.

  • Speaker #1

    Il y en a plusieurs. Il y a un club à Beyrouth, il y a un club aussi à Tabarja. Il y a plusieurs personnes. Maintenant, ça commence à être de plus en plus connu au Liban. Donc, je suis très contente pour ça, avec ça. Et donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs athlètes. Et on est partis, on a fait plusieurs sorties ensemble. Donc là, oui, j'essaie de rencontrer un peu tout le monde au Liban en ce moment pour aller plonger avec eux. Mais oui, on peut carrément juste prendre la bouée et aller faire ça. Après, voilà, c'est le Liban, donc il faut faire un peu attention.

  • Speaker #0

    Quand tu dis il faut faire un peu attention, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je veux dire, par exemple, tu ne peux pas juste aller en mer, tu dois être préparé. il n'y a pas peut-être un peu moins de règles, on va dire, au niveau maritime. Tu dois faire attention. Un peu comme Nice aussi.

  • Speaker #0

    Les bateaux qui passent.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est lié à la sécurité sur l'eau, pas lié à la situation géopolitique avec la proximité d'Israël et du conflit avec la Palestine. Non,

  • Speaker #1

    ça n'empêche pas les gens de plonger. Après, c'est sûr que les gens qui vivent au Liban, et tout le Liban, je pense, est affecté par ça. On va dire que c'est moins... Voilà, on est... On pense à ça et on est peut-être plus de, comment dire, je ne sais pas, d'anxiété par rapport à ça. On se dit que l'apnée, ce n'est pas la priorité.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'occasion de rencontrer Pamela Sagbini ou encore Chloé Chalhoub ?

  • Speaker #1

    Oui, donc Pamela Sagbini, c'était la championne. Julie Banche, dans la discipline, je pense, du constant bifin ou fim,

  • Speaker #0

    je ne sais plus. Oui, elle a fait 27 mètres, 28 mètres en poids constant, 30 mètres en fim. Et puis, tu es arrivée après, là. Oups, tu as tout pris. Oui. Je voulais savoir si Pamela, vous échangez ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que… Pour l'instant, pas. Oui, Pamela, je n'ai pas... Oui, vas-y,

  • Speaker #0

    pardon. Non, mais c'était juste, en fait, je me mettais... Parce que c'est tellement magique de se dire que tu ouvres la voie à des records nationaux et qu'avec un peu d'entraînement, c'est sûr, tu vas aller encore plus loin. Je voulais savoir s'il y avait une petite concurrence ou de l'entraide, de la bienveillance. Voilà, je voulais savoir si tu échangais avec Pamela Sagabini.

  • Speaker #1

    Pamela, je ne la connais pas encore. Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer. Par contre, j'ai pu rencontrer Chloé, j'ai pu rencontrer aussi d'autres membres de la communauté. Il y a Marc Boumansour qui est le champion actuel homme, en catégorie homme. Il y a aussi plein d'athlètes. Rouba qui m'a contactée sur Instagram et on s'est rencontré sur Chypre. Elle était sur place pour encourager son coach qui était athlète justement pendant la compétition. Et donc, c'était super de voir. quand je lui ai parlé de mes sinus elle m'a donné le tiger balm pour pouvoir m'alléger avec ça. Oui, donc ça, c'était super que les gens viennent et t'aident. Après, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de concurrence, c'est sûr. Je sais qu'il y a beaucoup d'autres filles qui s'entraînent et ça fait partie du jeu.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Donc, tu dirais qu'il y a de plus en plus de Libanaises qui s'entraînent pour aller chercher les records. Oui,

  • Speaker #1

    je crois. D'après ce que j'ai entendu dire, c'est sûr. Ce qui est cool aussi.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il faut. Il faut que le sport grandisse. Et est-ce qu'aujourd'hui, tu es à la recherche de partenaires, peut-être, pour continuer à aller plus loin ?

  • Speaker #1

    Ça serait cool. Justement, on parlait avant de faire une équipe nationale libanaise. Ça, déjà, ça serait trop bien de pouvoir s'entraîner ensemble ou bien, tu vois, de... Ah, pardon, tu voulais dire partenaire par rapport à des sponsors ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement.

  • Speaker #0

    La moula. Oui. De l'argent pour pouvoir... Pouvoir payer des coachs, payer un coach mental, payer les frais d'inscription, les billets de transport.

  • Speaker #1

    Ça serait bien. Je n'ai pas encore commencé la démarche active parce que pour l'instant, mon focus est plus sur mon travail actuel et sur ma vie à Nice, on va dire. Mais de plus en plus, j'ai envie de peut-être tracer cette voie, ouvrir cette voie-là. Donc, ça serait super. Moi, je crois vraiment que les choses viennent naturellement. Donc, je suis plus… Voilà, on continue sur le… le chemin et on verra bien, step by step

  • Speaker #0

    Luchiana j'ai commencé à coacher à distance une jeune femme marocaine qui s'appelle Ulfa et elle aussi première compétition, elle a battu un record national et on discute ensemble de pourquoi pas aller à des compétitions et battre des records nationaux quel conseil tu donnerais à une jeune femme qui va sur une première compétition et qui peut ouvrir des records nationaux ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question, parce que je me mets à sa place quand j'avais commencé. Et je pense que ça peut faire peur au tout début. On se dit « Ah, mais on ne se sent pas légitime, on est quoi ? » Parce que les records du monde sont à plus de 100 mètres, et là on arrive à des petits records, on se compare peut-être. Donc j'ai envie de dire de ne pas se comparer, de faire ton propre chemin, et de ne pas avoir peur de le faire. Parce que déjà, juste l'expérience, elle est incroyable. Peu importe ce qui arrive, d'avoir la chance de rencontrer tout le monde. Donc j'aimerais dire que c'est une expérience humaine avant tout. Parce que je remarque là, après avoir fait deux compétitions, que les gens en fait se connaissent. Il y a tout un réseau et tout le monde se connaît compétition après compétition. Donc je trouve ça super. Et voilà, donc moi j'ai dit de ne pas trop réfléchir et de juste faire ce qu'elle ressent.

  • Speaker #0

    Ok. Je te propose, Luciana, on passe sur les questions décalées. Si tu pouvais voyager dans le temps, où est-ce que tu irais et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Trop bonne question, j'adore. J'ai la réponse à cette question. Je partirais sans hésitation dans les années avant-guerre au Liban ou en Égypte ou dans le Moyen-Orient. Parce que je suis trop curieuse de voir les années 1900 ou juste avant la Grande Guerre qui a eu lieu au Liban.

  • Speaker #0

    À la Grande Guerre Civile, on le rappelle, c'était de 1975 à 1990, qui opposait différentes milices. Il y avait la milice chrétienne, il y avait la milice de l'Organisation de Libération de la Palestine. Il y avait trois ou quatre groupes qui s'affrontaient comme ça. Il y a eu des centaines de milliers de morts, je crois que c'est 150 000 morts au total, et de nombreux handicapés. D'ailleurs, j'embrasse mon ami Antoine Aoun qui avait pris une balle dans le dos à l'époque. Et donc oui, il y a eu différents conflits au Liban. Et donc t'aimerais voir ça

  • Speaker #1

    Exactement, parce que c'est une guerre et c'est encore une guerre un peu complexe. Il faut savoir qu'au Liban, on est plusieurs communautés religieuses et c'est des guerres internes mais des guerres externes, donc ça va dans tous les sens. Donc on s'y perd à se dire quelle est l'identité libanaise et tout. Donc pour moi, j'aimerais bien voir ce côté-là du Liban dans les années 60, les années 50, les belles années, parce que j'entends mon grand-père qui n'est plus de ce monde mais qui en parlait, ma grand-mère. les souvenirs de mon père. Et je pense que c'était encore plus ouvert que maintenant. Et artistiquement, je serais très curieuse de voir comment c'était à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que c'est un pays avec beaucoup de communautés religieuses différentes. D'ailleurs, je crois que l'État, il est construit... Je crois que le président, il doit être chrétien maronite, quelque chose comme ça. Exactement. Et le premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a des restrictions religieuses. En fait, la religion est liée à la politique. Donc, c'est comme ça. Mais voilà, c'est le Liban.

  • Speaker #0

    C'était pour protéger les minorités, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que les chrétiens, le christianisme, disons, ce n'est pas, on va dire, encore une minorité, mais c'est en voie de l'être. Donc, il y a beaucoup d'expatriés chrétiens. Donc, voilà, on voulait préserver chaque communauté. Donc, voilà, chaque chef d'État a sa religion.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, mais des fois compliqué à comprendre de l'extérieur. Et souvent, on ressent de l'amitié. Je ne sais pas comment tu le vois, mais moi, je me sens proche des Libanais. Mais c'est aussi historique. Je crois qu'il y a eu un mandat avec le Liban. Et j'ai l'impression que c'était une forme de colonialisme. Mais ce qu'il en reste maintenant, c'est plus du partenariat et de l'amitié entre les deux nations. Je ne sais pas si tu confirmes ça, ce ressenti au Liban.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, j'ai étudié dans un lycée français au Liban. Et il faut savoir qu'il y a une forte... Un peu moins maintenant avec l'américanisation du pays, mais il y a une forte influence de la France au Liban, que ce soit au niveau culturel, artistique et éducationnel. Et je trouve que c'est une grande chance de pouvoir avoir ça au Liban. En tout cas, moi, j'ai grandi avec ça. Je parle français avec mon père, arabe avec ma mère, anglais avec mon frère. donc je trouve que c'est une richesse c'est très international,

  • Speaker #0

    j'adore des fois je me faisais engueuler en arabe et après me relancer en anglais les insultes en arabe et le reste aujourd'hui Luciana t'as un pb à 46 mètres en free machines, je suppose que peut-être le pb de compétition n'est pas ton pb d'entraînement aujourd'hui quelle est ta profondeur maximum et quels sont les blocages techniques que tu rencontres pour aller plus loin dans la profondeur ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Cette année, il faut savoir que la première... Ça fait deux ans que je fais de l'apnée. La première année, j'ai eu une progression fulgurante en quelques mois jusqu'à les 46 mètres. Et curieusement, la deuxième année a été très comique parce que j'ai régressé. Je ne sais pas comment c'est possible, mais avec cette histoire de sinus. qui restaient quand même, même avant la compétition, pendant deux, trois mois, je galérais avec mes sinus qui ne passaient pas. Donc les oreilles passaient, le psychologique, il n'y avait pas de problème. Frustration. Nippo mental. Oui. Et donc, voilà, de grosse chance que ce soit une allergie, une petite allergie à mon nouveau chat que j'ai eu au même moment où les douleurs au sinus se sont arrêtées.

  • Speaker #0

    Il faut le manger le chat.

  • Speaker #1

    Je suis en dilemme. Je suis en dilemme. Est-ce que j'abandonne mon chat pour l'apnée ou j'en suis pas encore là ?

  • Speaker #0

    Regarde, j'ai compris quelque chose. Dis bonjour. Dis bonjour à Luciana. Regarde ça. C'est le petit chat de la rue. Pixie. Tu es pas trop mignon ?

  • Speaker #1

    Trop mignon. J'adore. J'adore les Ausha.

  • Speaker #0

    On va mettre son ronron sur le podcast. Bon, du coup, les sinus qui nous embêtent, le chat... qui est peut-être la source de ce problème. Mais à part les sinus, pas d'autre problème. pas d'autres problèmes. Donc là, ça s'est débloqué. Donc la progression recommence. Donc je suis trop contente. Mais c'est définitivement l'apnée, comment dire, en anglais, ça te humble. Ça te rend plus modeste, en français, je pense qu'on dit. Parce que là, sur la progression à 46 mètres, mon ego n'en croyait pas. J'étais comme, ouais, je suis trop forte et tout. Et puis hop, boum, tu as ça qui arrive d'un coup, trois mois de stagnation. stagnation et donc du coup grosse remise en question, ça fait travailler l'apnée, on dit pas ça pour rien donc ça m'a permis aussi, c'était comme ça, c'est comme ça que ça devait arriver, ça devait se faire donc voilà j'accepte, j'essaye d'accepter, j'essaye de lâcher prise, c'est pas facile mais c'est ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    il faut lâcher prise à la fin de toute façon on est que des grands gamins et on s'amuse à regarder c'est qui qui va le plus profond ça reste un jeu Et après, c'est cool. Et du coup, ton record personnel, c'est 46 mètres que tu as fait en compétition à Deep Dominica ou tu es allée plus loin ? Oui.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'ai mon record dans tout, même en entraînement, c'est 46 mètres. OK. Donc toi,

  • Speaker #1

    le record national, c'est ton PB, tu le fais en compétition et zim. C'est top ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui. Parce que je le sentais bien avec Anne-Sophie qui était aussi avec moi en Dominique. Elle m'a beaucoup coachée. Donc, il y avait une grande alchimie entre nous. Et les choses se sont faites vraiment naturellement. tout s'est fait naturellement, c'était dans le flow et des fois quand on ne se pose pas trop de questions on n'essaye pas trop de faire les choses ça s'ouvre tout ça je trouve que l'art de s'en foutre est un des piliers de la performance un détachement total et

  • Speaker #1

    un jean-foutisme qui est un faux jean-foutisme mais ça fonctionne se détacher de l'objectif tu l'as très bien dit, tu l'as très bien résumé je ne sais pas si les auditeurs entendent le ronron de Pixie Merci. je fais participer le chat dans cet épisode mais oui à Dahab c'est quoi ? il y a des Ausha partout il y a des Ausha partout et lui je l'ai trouvé dans la rue il était tout petit et il est mouru de faim donc bon j'ai craqué encore une fois et je sais pas ce que je vais faire avec lui tu vas le ramener en France ? je sais pas après moi Dahab c'est ma maison ah ouais t'es basé sur Dahab je suis plus à Dahab qu'en France d'ailleurs t'es de bienvenue si tu veux Venir plonger, t'entraîner ici, il y a le Blue Hole, il y a des compétitions CIMAS, AIDA, les conditions sont super. Si tu veux faire des nouveaux records nationaux dans de l'eau chaude, et puis dans un endroit où ça ne coûte pas trop cher.

  • Speaker #0

    J'ai vu, et en plus, Dahab, c'est la prochaine destination sur ma liste. J'espère pouvoir faire ça ce printemps. Tu seras là au printemps ? Oui,

  • Speaker #1

    je serai là.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, parce qu'on est plusieurs, en plus, on n'a pas à se motiver pour y aller.

  • Speaker #1

    Mais il faut venir en avril, pendant les compétitions CIMAS. Il y a une compétition dans le Blue Hall. Elle est vraiment géniale parce que c'est une des rares compétitions où les bouées et le système de contrepoids sont installés au milieu du Blue Hall et les participants peuvent venir regarder autour. Ce n'est pas comme à Nice ou aux Champions du Monde où les gens ne peuvent pas venir. Là, tu as plein de badauds, tu as les copains qui viennent te soutenir et ça fait une ambiance du tonnerre.

  • Speaker #0

    J'adore. moi c'est un rêve pour les prochaines mais c'est ça aussi, j'ai envie de te dire c'est de faire les compétitions, oui mais aussi ça te permet de voyager de voir d'autres endroits il y a le Mexique que j'ai envie de faire un de mes rêves c'est de faire de l'apnée dans des cénothées et bientôt, un jour j'espère et

  • Speaker #1

    Luciana, si demain tu gagnes 100 milliards d'euros, qu'est-ce que tu fais avec ?

  • Speaker #0

    j'adore cette question aussi 100 milliards d'euros, c'est beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Avant, je disais 100 millions. Maintenant, je dis 100 milliards. C'est comme si tu avais le pouvoir illimité.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que j'ai le pouvoir illimité ou est-ce qu'il y a des gens dans le monde qui ont encore plus et que tu ne peux pas ? J'aimerais te dire en premier comme ça, de faire tomber Trump et Mosk et d'aider la Palestine. C'est là, mon premier réflexe va aller là. C'est de rendre la dignité à ce peuple. Et je pense qu'il faut du pouvoir, il faut de l'argent pour pouvoir faire ce genre de choses. Et voilà, c'est là où ça irait en premier.

  • Speaker #1

    Ok, rendre la dignité au peuple palestinien, ça apaiserait sûrement toute la région ?

  • Speaker #0

    Exactement, on est tous interminés dans le monde arabe avec ce qui se passe. Et je n'ai pas envie de dire qu'il y a un mauvais côté ou un bon côté, ça ne marche pas comme ça. C'est une histoire très complexe, ce qui se passe en tout cas. entre l'Israël et les pays arabes, pas pour aller dans la politique, mais ça fait longtemps que ça s'adure.

  • Speaker #1

    Il y a des choses que je ne comprends pas. Par exemple, j'étais proche des élèves de Nakoura, à la frontière du sud au Liban, parce que je suis proche de Rima Tarabay, qui était proche de Hariri, le président qui a été assassiné. J'ai eu l'occasion, avec les casques blancs, la finule, d'aller là-bas, de faire des interventions auprès des enfants. Et là, les Israéliens sont rentrés sur le territoire et ils ont, avec des bulldozers, détruit des maisons. Mais tu ne comprends pas pourquoi ? Why ? Fucking why ?

  • Speaker #0

    C'est un génocide, parce qu'on va dire les mots comme ils sont, c'est un génocide pour pouvoir reprendre le dessus. Mais ce qui est frustrant, c'est qu'on voit ce qui se passe derrière nos écrans, mais on se sent impuissant parce que pourquoi l'international ne fait rien ? Après, c'est un sujet émotionnel pour moi, donc je ne vais pas l'ouvrir. Quand on peut faire quelque chose, il faut le faire, parce que sinon on est juste complice du crime. C'est comme ça que je vois les choses. Avec cet argent-là, c'est ça que j'espère faire. Tu me le donnes, cet argent ? Comment on fait ?

  • Speaker #1

    J'aimerais tellement ! Déjà, le fait d'en parler, c'est une forme de résistance et il faut continuer à dénoncer.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi une petite rectification, parce qu'on dit les Israéliens, mais j'aimerais bien rectifier qu'il y a des Israéliens qui sont pour la cause palestinienne et contre ce qui se passe, contre le génocide, contre le crime. c'est le sionisme qu'il faut distinguer de l'Israël en tant que tel.

  • Speaker #1

    Exactement, très important, c'est la volonté de colonisation, de prise des terres. Ce n'est pas le fait d'être Israélien le problème, c'est le fait de, comme tu dis, le sionisme.

  • Speaker #0

    De vouloir conquérir, que ce soit ok de tuer quelqu'un, de tuer des enfants ou des adultes, peu importe, pour juste pouvoir coloniser la terre, peu importe le motif. Et donc là, je trouve ça... Perdre l'humanité, si on trouve ça normal, c'est qu'on perd une partie de notre humanité. Et ça, c'est grave, parce que pour moi, il n'y a plus rien. Alors, tu vis pourquoi ?

  • Speaker #1

    Récemment, j'ai fait un épisode avec Jean-Marc Barre et il tenait exactement les mêmes propos que toi. Conserver notre humanité.

  • Speaker #0

    Exactement, je trouve que c'est important.

  • Speaker #1

    Luciana, est-ce que tu as une citation préférée que tu aimerais partager aux auditeurs pour conclure cet épisode ?

  • Speaker #0

    Bonne question, très bonne question. J'en avais une et elle est sortie de ma tête.

  • Speaker #1

    C'est pas grave. Prends ton temps si tu veux la rechercher. Je couperai au montage, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Mais non, je vais faire mieux, je vais en inventer une. Ah,

  • Speaker #1

    ça c'est encore mieux.

  • Speaker #0

    J'ai le droit ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde a le droit à tout.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et ça, c'est la plus grande marque de courage. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et je trouve, en tout cas, pour moi, être soi-même, oser être soi-même, c'est le plus grand courage de tout le monde, de tous. Attends, tu coupes ça. Je vais redire. Être soi-même... Non, attends, pardon. Oser être soi-même, c'est le plus grand courage que tu peux avoir.

  • Speaker #1

    Super, merci. Et puis, on va conclure sur cette citation que tu as créée. Merci beaucoup, Luciana. Embrasse le Liban pour moi. Ce pays me manque, même si je suis à côté.

  • Speaker #0

    Tu reviendras un jour. Tu es bienvenue quand tu veux.

  • Speaker #1

    Là, je réfléchis. Je regardais les billets d'avion tout à l'heure pour aller à Beyrouth. Mais j'avais peut-être envie de passer par Amman, faire un tour à Jérusalem et aller à Beyrouth. Ça s'organise. Tu sais comment c'est.

  • Speaker #0

    Tu dois faire attention si tu passes par Jérusalem qu'ils te mettent un tampon que tu puisses enlever parce que sinon au Liban,

  • Speaker #1

    tu ne pourras pas. C'est pour ça, oui. mais j'ai refait un nouveau passeport qui était tamponné Liban donc là il est neutre donc je vais pouvoir rentrer en Israël mais ouais c'est compliqué cette région oui moi je suis là jusqu'au 19 octobre si jamais,

  • Speaker #0

    il y a Lucille aussi je sais pas si tu la connais du SIPA qui est en visite donc n'hésite pas à me dire avec grand plaisir pour pour se voir et faire de l'apnée peut-être au Liban peut-être,

  • Speaker #1

    en tout cas merci beaucoup Luciana on va te suivre de près et je te souhaite plein de nouveaux records nationaux

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Julien. Allez, ciao, ciao.

Description

Découvrez Luciana Chbeir, la nouvelle championne d’apnée en profondeur du Liban.
Elle découvre par hasard l’apnée à Nice, au sein du mythique club du CIPA, et deux ans plus tard, elle se classe 37ᵉ au championnat du monde AIDA en poids constant.
Entre la France et le Liban, et à travers ses nombreux voyages, elle nous raconte ses aventures iodées. Une histoire inspirante pour toute personne en quête de réaliser ses rêves et ses idées les plus folles.


Episode en collaboration avec :

Blue-Addiction | Dealer de sensations


Rejoignez la Famille, soutenez à partir de 1€ le podcast sur Tipee : https://fr.tipeee.com/freediving-family-le-podcast-100-apnee

Un podcast animé par Julien Moreau - www.julienmoreau.org


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur la Freediving Family, le podcast 100% apnée, 100% francophone. La Freediving Family, ce sont des interviews pour explorer les motivations, les peurs, les déclics et découvrir les parcours inspirants de nos femmes et nos hommes dauphins. Je suis Julien Moreau, membre de l'équipe de France d'apnée AIDA 2024 ainsi qu'AIDA Master Instructeur. Mais je suis avant tout comme vous, un amoureux de l'océan et de la communauté apnée. Depuis 2021, je parcours le monde de Bora Bora au Blue Hole égyptien. Sur ma route, je tends le micro aux freedivers vivant leurs rêves de grand bleu. Installez-vous confortablement et bonne écoute à vous. Mais avant, n'oubliez pas de vous abonner à la Freediving Family, le podcast 100% apnée. Salut, salut, la FF, ici Juju. Aujourd'hui, nous partons de l'autre côté de la Méditerranée, plein Est, au pays du Cèdre, au pays du Lapnée. Un pays chrétien, sunnit, chiite et druse, bref, c'est une multitude de cultures différentes. Un pays où tu peux skier tout en regardant la mer. Un pays de paix, d'amour, mais aussi de guerre. Je parle du Liban, la perle du Moyen-Orient. Au micro, vous allez écouter la voix de Luchiana HBR, la toute nouvelle championne libanaise. qui revient des mondiaux Haïda avec de nouveaux titres, de nouveaux records nationaux. Nouchiana représente le visage de cette nouvelle génération de freedivers ouvrant la voie de l'apnée dans leur pays. Elle se fait malgré elle porte-parole des apnéistes au Liban. Une source d'inspiration pour toutes les petites filles libanaises qui peut-être un jour rejoindront comme elle un championnat du monde d'apnée. Nouchiana a découvert ce sport en recherchant par hasard sur Google Avec des mots clés comme bateau, Nice et BIM, elle se retrouve sur le bateau du Sipa, la blonde, à découvrir la compensation, à découvrir l'apnée profondeur et le free diving. Et deux ans après, la voilà au championnat du monde avec des records nationaux. Bref, c'est une belle histoire que nous partage Luciana. Chères auditrices dauphines, chers auditeurs salés, je vous invite à devenir tipeurs et à m'aider financièrement. Un épisode par semaine demande beaucoup, beaucoup de travail et de temps. Alors si t'es un fidèle auditeur, une fidèle auditrice, offre-moi l'équivalent d'un café ou d'un croissant tous les mois. J'ai pas l'intention de lâcher, l'AFF a pour ambition de devenir un vrai média apnée et de devenir un livre aussi dans les années à venir. Participez s'il vous plaît en devenant tipeur, vous retrouvez le lien en description de cet épisode. Et puis abonne-toi et note 5 étoiles. Maintenant, laissons place à Luciana Schber, la nouvelle championne du Liban. Bonjour Luciana, comment ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, merci.

  • Speaker #0

    Et toi ? On dit bien Luciana et non Luciana pour les Français qui nous écoutent.

  • Speaker #1

    Exactement, mais après si les Français veulent m'appeler Luciana, c'est ok.

  • Speaker #0

    Je vais essayer de respecter ton nom originel, je vais dire Luciana. Bon ! Tu nous parles du Liban où tu es actuellement parce que tu es libanaise mais je crois aussi que tu vis en France donc voilà c'était entre les deux pays est ce que tu peux nous dire ce que tu fais au Liban est ce que tu vis sur place ou est ce que tu vis en France et puis te présenter un peu dans les grandes lignes pour les gens qui ne te connaissent pas.

  • Speaker #1

    Mais oui donc moi en fait je suis d'origine libanaise j'ai vécu au Liban pendant mon enfance et mon adolescence Donc mes parents sont libanais, mes soeurs et frères vivent au Liban, ma famille proche vit au Liban. Et à 17 ans, j'ai décidé de partir pour d'autres contrées. Et j'ai fait mes études après au Canada, à Montréal. Et puis, dix ans plus tard, je me retrouve en France. Donc là, actuellement, je vis à Nice et je fais des allers-retours souvent avec le Liban pour voir ma famille. Et voilà, mais je suis basée à Nice et quand je peux, je retourne au Liban pour... pour que ma famille ne m'oublie pas.

  • Speaker #0

    Et quand tu étais... T'inquiète pas, il ne t'oublie pas. Surtout vu que tu es la nouvelle championne libanaise, attention. Et à Luciana, tu étais au Canada pour devenir dentiste, c'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, exactement. J'ai fait ma dernière année de terminale là-bas, à 17 ans, puis après, j'ai été acceptée à l'Université de Montréal, et donc je suis restée 5 ans pour faire mes études. Et puis j'ai travaillé au nord du Canada, au Nunavik, c'est la région à l'extrême nord du Québec, où il y a les Inuits. On a besoin de dentistes et de médecins dans ces zones-là, donc j'ai passé deux ans là-bas. Puis après, j'ai travaillé un peu aux États-Unis aussi, et voilà.

  • Speaker #0

    T'es vraiment une citoyenne du monde.

  • Speaker #1

    Oui, j'adore ça. Je ne peux pas rester dans le même endroit très longtemps. Ça commence à changer.

  • Speaker #0

    Et en France, du coup, tu es dentiste ?

  • Speaker #1

    Oui, j'étais dentiste à Paris pendant longtemps. Et là, ça fait deux ans que j'ai switché de bord. J'ai décidé d'arrêter. J'ai pris une année sabbatique pour réfléchir un peu plus à ce que je voulais faire. Et donc là, je suis encore dans le domaine dentaire, mais juriste.

  • Speaker #0

    Donc oui,

  • Speaker #1

    tout ce qui est lutte contre le contentieux, parce qu'Anis et Marseille, il y a de quoi faire. Donc, je me suis spécialisée, on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    C'est vrai, les arnaqueurs dentistes.

  • Speaker #1

    C'est le top one, Marseille et Nice.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas étonnée, tiens.

  • Speaker #1

    Mais bon, la majorité des dentistes sont super bien. C'est rare.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, ça me fait penser à Alice Modolo, qui avant de devenir une grande championne d'apnée, était dentiste. Donc, je te souhaite le même destin en tout cas.

  • Speaker #1

    Ah, ça serait le rêve.

  • Speaker #0

    Bon, Luciana, aujourd'hui, tu es... Aujourd'hui, tu as 33 ans, tu reviens de ton premier championnat du monde. Et quand on va sur Freedive Ranking, on peut voir que la numéro 1 dans pratiquement toutes les disciplines, sauf bi-palme en dynamique, c'est toi. Donc félicitations. Qu'est-ce que ça te fait de pouvoir représenter le Liban au championnat du monde, de pouvoir porter les couleurs de ta nation ? Qu'est-ce que ça te fait ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question. Parce que vu ma relation avec le Liban, j'ai quitté très tôt, aussi un moment pour échapper un petit peu au Liban. Beaucoup de Libanais te diront, ils ont une relation un peu d'amour et de haine avec ce pays. Donc moi, c'était beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes avec le Liban. Quand j'étais jeune, j'étais très contente de partir. Et là, le plus je vieillis, le plus je me sens reconnectée au Liban. et justement ça m'a ben Quand j'ai pu représenter mon pays, là, ça m'a fait me questionner, mais pourquoi je le fais ? Est-ce que je suis légitime de le faire ? Et ça m'a reconnectée un petit peu à ça. Donc, c'est très personnel, c'est pour moi de représenter le Liban parce que ça me ramène à mes racines, mais aussi de dire que, OK, là, je peux... Le Liban, c'est pas juste la guerre et les bombes et tout, c'est aussi autre chose. Donc, ça, c'était super cool.

  • Speaker #0

    Mais oui, puis de toute façon, il faut le rappeler. la population libanaise c'est entre 5 et 6 millions d'habitants mais la majorité des libanais vivent à l'étranger la diaspora libanaise est très présente dans le monde et il y a entre 8 et 14 millions de personnes d'origine libanaise qui vivent à l'étranger donc c'est normal ta situation tu es complètement dans la diaspora libanaise et puis même au niveau économique 20% du PIB du Liban ce sont des libanais à l'extérieur du pays qui apportent des devises donc Exactement.

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'est comme ça que ça devait se faire. Et c'est ça, c'est impressionnant, parce que de se dire qu'il y a des Libanais en Australie, au Canada, en France, partout, vraiment, et différentes générations. Mais en été, en juillet, en août, si tu viens au Liban, tous ces expatriés reviennent. Donc, c'est aussi beau ce mélange, on va dire, de plusieurs cultures. Donc, moi, j'adore.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. Et il y a beaucoup de... Donc de Libanais de la diaspora qui vivent en Amérique, au Brésil, au Mexique, Argentine. Et puis il y en a aussi un petit peu en Afrique, en Côte d'Ivoire, Sénégal. En France, il y en a entre 250 000 et 300 000. Et puis un petit peu au Moyen-Orient, bien entendu. Et puis 200 000 en Australie. Donc les Libanais sont partout, un peu comme les Bretons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Même à Nice, on trouve des Bretons. Surtout à Nice.

  • Speaker #0

    Et je crois que tu étais la seule du Liban à être présente cette année. Pourquoi est-ce qu'il y a peu de Libanais présents ? Parce que je voyais dans le classement, il y a 14 garçons qui font de la compétition, il y a eu 10 filles qui se sont classées. Donc j'aurais pensé que par exemple on aurait pu avoir 2, 3, 4 Libanais. Pourquoi cette raison ? Pourquoi il y a aussi peu de Libanais aux champions du monde ?

  • Speaker #1

    Je me suis posé cette question et je n'ai pas la réponse exacte parce que je sais qu'il y a beaucoup de Libanais qui s'entraînent et je ne sais pas. Je me dis que ce serait cool d'avoir une équipe pour les prochaines fois. Après, peut-être, ça peut s'expliquer par la situation du pays aussi. Pour les Libanais qui vivent au Liban, ce n'est pas facile peut-être de se rendre à l'étranger avec la situation économique actuelle. C'est une supposition, mais je suis définitivement privilégiée dans un sens d'être déjà basée en Europe et j'ai accès plus facilement aux compétitions. Donc ça, ça peut être l'une des raisons.

  • Speaker #0

    Donc ça serait une raison économique. Mais aujourd'hui, est-ce que tu n'as que le passeport libanais ou tu as aussi le passeport français ?

  • Speaker #1

    Là, j'ai le passeport canadien et français.

  • Speaker #0

    Wow, ok, trop cool, trois passeports, ça c'est trop bien. Je me souviens, j'ai une amoureuse qui était libanaise, et souvent, les Libanais, des fois, j'en ai vu, ils avaient quatre passeports.

  • Speaker #1

    Oui, ça aide beaucoup, on va dire, tu sais, vu la situation du pays, de se dire, c'est pas à n'importe quel moment, ça peut vraiment exploser, et puis on est rassuré d'avoir peut-être une porte de sortie et tout, mais tout le monde revient à la fin au Liban, donc Moi, c'était pareil avec mon père. Il a étudié à l'étranger, dans différents pays. Et à la fin, il a fait le choix de revenir vivre au Liban parce que c'était important. On se sent connecté à ce pays-là. Et à chaque fois, de plus en plus, je ressens ce besoin de revenir.

  • Speaker #0

    Le pays du cèdre. Donc, tout à l'heure, juste avant de commencer cette interview, j'ai re-regardé tes performances. Tu as fait 40 mètres en FIM, où tu avais l'air facile. T'as pris ton temps. Un petit peu plus stressé, j'ai l'impression, sur le bi-palme, où t'as fait les 42 mètres en 1'21. Comment ça s'est passé ces mondiaux ? Qui était avec toi ? Est-ce que t'étais coachée ? Raconte-nous un peu cette première expérience au championnat du monde AIDA qui avait lieu en Chypre.

  • Speaker #1

    Oui, tu as bien vu, by the way, par rapport au stress au bi-palme. Moi, je préfère la FIM, donc j'étais beaucoup plus détendue. et c'était vraiment... Incroyable moment, ce n'était pas ma descente la plus profonde, mais c'était une des plus belles. Et une des plus belles parce que justement, ça avait commencé un peu difficilement. Je suis arrivée sur place, les sinus complètement bouchés. On ne sait toujours pas si c'est mon chat, je suis allergique à mon chat ou c'est l'air conditionné, je ne sais pas. Mais je suis arrivée à la première discipline qui était le poids constant avec mi-palme. Et donc, j'étais bien sur le bateau. J'ai fait le pré-entraînement. Tu sais, avant de faire la descente, on a des pré-entraînements 45 minutes avant. Les warm-up ? Oui, les warm-up. Et impossible de descendre à plus de 3 mètres. Impossible. Des douleurs sur le front, en dessous des yeux. Donc, c'était vraiment perturbant.

  • Speaker #0

    Sur quelle performance ?

  • Speaker #1

    Ça, c'était sur les deux premières disciplines. Donc, il y avait la brasse et les bipalmes. c'est un neuf et...

  • Speaker #0

    Même sur le bipalme, tu avais mal au sinus avant de partir ?

  • Speaker #1

    Même sur le bipalme. Waouh,

  • Speaker #0

    ok, tu comprends mieux pourquoi tu es ce qu'on dit.

  • Speaker #1

    Pas la dernière, pas la quatrième discipline. En film, alors. C'est ça, juste avant. Je me perds encore avec les accords. Ouais,

  • Speaker #0

    ouais, ouais. Bon, en gros, il y en a une où tu avais les sinus libres et l'autre les sinus pris, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement. Et donc, du coup, c'était... Heureusement que ma coach, du coup, c'est Anne-Sophie, que tu connais.

  • Speaker #0

    Anne-Sophie Moureau On était dans l'équipe de France Haïda en 2024 ensemble à Ajaccio sur l'île de Corse, l'île de beauté.

  • Speaker #1

    Exactement. Et il faut savoir qu'elle avait été sélectionnée aussi pour participer en tant qu'athlète à ce championnat. Et finalement, elle avait décidé qu'à ce moment-là, elle ne viendra pas en tant qu'athlète. Et donc du coup, c'était cool pour moi parce qu'elle est venue en tant que coach.

  • Speaker #0

    et ça a été super de pouvoir travailler avec elle en même temps et voilà et du coup être coach aussi quand tu t'entraînes donc tu es basée à Nice, tu es dans le fameux club le SIPA, le centre international de la plongée en apnée où on a fait des épisodes aussi avec Cédric Palerme qui gère une partie de ce club là donc ta Free Diving Family c'est le SIPA, c'est là où tu t'entraînes c'est là où tu progresses, c'est là où tu fais des pibis exactement

  • Speaker #1

    Il faut savoir que je suis arrivée à Nice il y a deux ans et je peux déjà te dire que tous mes amis à Nice viennent de ce club-là. Merci pour ma vie sociale. Je m'entraîne là-bas régulièrement, presque tous les week-ends, quand je peux, en hiver aussi des fois. Il faut savoir qu'avec ce club, il y a des sorties tout le long de l'année, donc ça c'est super. On fait aussi des entraînements en piscine. Anne-Sophie n'est pas tout le temps sur Nice, mais très fréquemment. On est en contact et donc ça, comment dire, elle m'entraîne avec la respiration, avec tout ça, donc ça c'est super. Et voilà, très belle expérience déjà juste d'être dans le SIPA, c'est une école et c'est super d'être au contact d'apnéistes. Pas juste les compétiteurs, mais les amateurs, tout le monde se retrouve là. Donc je trouve ça, la diversité des gens qui se retrouvent dans ce club, énorme. C'est vraiment une opportunité pour moi et j'adore ça.

  • Speaker #0

    le fameux six pas Du Nice. Et aujourd'hui... Oui, pour savoir,

  • Speaker #1

    c'est le premier club d'apnée de France.

  • Speaker #0

    Et oui, créé à l'époque par Loïc Leferme, le champion du monde en eau limite, qui avait le record à 171 mètres, qui hélas est décédé lors d'un accident. Et donc le SIPA, premier club de France. Et si vous voulez plus d'infos, retrouvez les épisodes avec Cédric Palerme. On a fait trois heures ensemble, c'est une vraie encyclopédie. Cédric, tu as fait 10 départs en compétition et tu as eu 10 cartons blancs. C'est ce que je peux voir sur Freediving Ranking. Donc félicitations. Quelles sont tes ambitions ? Est-ce que tu veux continuer à manger du carton blanc ? Ou tu veux mettre la compétition de côté ? Ou tu veux continuer à aller faire des nouveaux records ? Quelles sont tes ambitions dans ce sport ?

  • Speaker #1

    Là, je suis sur la lignée de la compétition. Pour l'instant, je n'arrête pas. C'est vraiment un pril pour moi de pouvoir participer à des compètes et m'entraîner. Après, oui, à un moment, tu te dis, est-ce que je le fais pour les bonnes raisons ? Est-ce que je le fais juste pour le nombre ? On ne va pas mentir, un petit peu, oui. Mais c'est aussi l'occasion de retourner sur soi et me dire, ok, pourquoi je le fais exactement ? Et... c'est très intéressant. Longtemps j'ai fait de la méditation, du yoga et je trouve que l'apnée c'est juste une continuation naturelle de ce chemin-là. Et je pense que tout le monde, chaque personne plonge pour différentes raisons et c'est super intéressant justement de rencontrer les personnes, que ce soit pendant les compétitions ou dans notre club, et de voir le parcours de chacun. Et je trouve que c'est ça aussi, de voir qu'il y a cette communauté qui existe. Moi ça me fait du bien de me dire qu'il y a des gens comme ça qui existent et avec qui je peux communiquer. on peut être soi-même.

  • Speaker #0

    Et toi, l'origine de l'apnée, comment tu as découvert ce sport ? Est-ce que c'était pour régler des anxiétés ? Est-ce que c'était parce que c'était la continuité de la méditation, comme tu dis ?

  • Speaker #1

    Au tout début, c'était complètement par hasard. J'étais arrivée à Nice, et le premier jour, j'ai fait une recherche sur Google, et je me suis dit, je veux faire quelque chose, une activité en pleine mer, qui n'est pas aussi ouverte en hiver. Du coup, j'ai mis bateau, Nice, mer. et là je suis tombée sur le bateau jaune avec le sipa ça a l'air intéressant cette association et donc je me suis inscrite première plongée, je rencontre Cédric je rencontre tout le monde et c'était wow première plongée, c'était pas très profond mais ça m'a fait du bien mais t'avais déjà fait de l'apnée avant ?

  • Speaker #0

    jamais ! t'es arrivée sur Nis, tiens je vais mettre bateau, apnée, mer et bim, tu te retrouves au sipa et tu te fais plein de potes C'est juste... Et maintenant, tu es championne du Liban.

  • Speaker #1

    C'est ça. Je ne savais même pas que c'était une discipline. Il y a des gens qui s'entraînent à couper leur souffle pour aller sous l'eau. C'était incroyable pour moi. Je connaissais Jacques Mayol quand j'étais toute petite. J'avais complètement oublié tout ça. Ça m'a remémoré les souvenirs par rapport à ça. Trop cool.

  • Speaker #0

    Je crois que tu es basée à Jounier, au nord de Beyrouth. C'est bien ça ?

  • Speaker #1

    Oui, pas très loin. Adma, qui fait partie aussi, qui est juste à côté de Jounier. On est très proches de la mer.

  • Speaker #0

    Est-ce que parfois tu te dis, tiens, est-ce que je ne prendrais pas une bouée et je prends deux, trois copains libanais et on monte une équipe nationale ensemble ? Parce que je crois qu'il y a un club aussi à Beyrouth.

  • Speaker #1

    Il y en a plusieurs. Il y a un club à Beyrouth, il y a un club aussi à Tabarja. Il y a plusieurs personnes. Maintenant, ça commence à être de plus en plus connu au Liban. Donc, je suis très contente pour ça, avec ça. Et donc, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs athlètes. Et on est partis, on a fait plusieurs sorties ensemble. Donc là, oui, j'essaie de rencontrer un peu tout le monde au Liban en ce moment pour aller plonger avec eux. Mais oui, on peut carrément juste prendre la bouée et aller faire ça. Après, voilà, c'est le Liban, donc il faut faire un peu attention.

  • Speaker #0

    Quand tu dis il faut faire un peu attention, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Je veux dire, par exemple, tu ne peux pas juste aller en mer, tu dois être préparé. il n'y a pas peut-être un peu moins de règles, on va dire, au niveau maritime. Tu dois faire attention. Un peu comme Nice aussi.

  • Speaker #0

    Les bateaux qui passent.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est lié à la sécurité sur l'eau, pas lié à la situation géopolitique avec la proximité d'Israël et du conflit avec la Palestine. Non,

  • Speaker #1

    ça n'empêche pas les gens de plonger. Après, c'est sûr que les gens qui vivent au Liban, et tout le Liban, je pense, est affecté par ça. On va dire que c'est moins... Voilà, on est... On pense à ça et on est peut-être plus de, comment dire, je ne sais pas, d'anxiété par rapport à ça. On se dit que l'apnée, ce n'est pas la priorité.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as eu l'occasion de rencontrer Pamela Sagbini ou encore Chloé Chalhoub ?

  • Speaker #1

    Oui, donc Pamela Sagbini, c'était la championne. Julie Banche, dans la discipline, je pense, du constant bifin ou fim,

  • Speaker #0

    je ne sais plus. Oui, elle a fait 27 mètres, 28 mètres en poids constant, 30 mètres en fim. Et puis, tu es arrivée après, là. Oups, tu as tout pris. Oui. Je voulais savoir si Pamela, vous échangez ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce que… Pour l'instant, pas. Oui, Pamela, je n'ai pas... Oui, vas-y,

  • Speaker #0

    pardon. Non, mais c'était juste, en fait, je me mettais... Parce que c'est tellement magique de se dire que tu ouvres la voie à des records nationaux et qu'avec un peu d'entraînement, c'est sûr, tu vas aller encore plus loin. Je voulais savoir s'il y avait une petite concurrence ou de l'entraide, de la bienveillance. Voilà, je voulais savoir si tu échangais avec Pamela Sagabini.

  • Speaker #1

    Pamela, je ne la connais pas encore. Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer. Par contre, j'ai pu rencontrer Chloé, j'ai pu rencontrer aussi d'autres membres de la communauté. Il y a Marc Boumansour qui est le champion actuel homme, en catégorie homme. Il y a aussi plein d'athlètes. Rouba qui m'a contactée sur Instagram et on s'est rencontré sur Chypre. Elle était sur place pour encourager son coach qui était athlète justement pendant la compétition. Et donc, c'était super de voir. quand je lui ai parlé de mes sinus elle m'a donné le tiger balm pour pouvoir m'alléger avec ça. Oui, donc ça, c'était super que les gens viennent et t'aident. Après, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas de concurrence, c'est sûr. Je sais qu'il y a beaucoup d'autres filles qui s'entraînent et ça fait partie du jeu.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Donc, tu dirais qu'il y a de plus en plus de Libanaises qui s'entraînent pour aller chercher les records. Oui,

  • Speaker #1

    je crois. D'après ce que j'ai entendu dire, c'est sûr. Ce qui est cool aussi.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il faut. Il faut que le sport grandisse. Et est-ce qu'aujourd'hui, tu es à la recherche de partenaires, peut-être, pour continuer à aller plus loin ?

  • Speaker #1

    Ça serait cool. Justement, on parlait avant de faire une équipe nationale libanaise. Ça, déjà, ça serait trop bien de pouvoir s'entraîner ensemble ou bien, tu vois, de... Ah, pardon, tu voulais dire partenaire par rapport à des sponsors ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Ah oui, exactement.

  • Speaker #0

    La moula. Oui. De l'argent pour pouvoir... Pouvoir payer des coachs, payer un coach mental, payer les frais d'inscription, les billets de transport.

  • Speaker #1

    Ça serait bien. Je n'ai pas encore commencé la démarche active parce que pour l'instant, mon focus est plus sur mon travail actuel et sur ma vie à Nice, on va dire. Mais de plus en plus, j'ai envie de peut-être tracer cette voie, ouvrir cette voie-là. Donc, ça serait super. Moi, je crois vraiment que les choses viennent naturellement. Donc, je suis plus… Voilà, on continue sur le… le chemin et on verra bien, step by step

  • Speaker #0

    Luchiana j'ai commencé à coacher à distance une jeune femme marocaine qui s'appelle Ulfa et elle aussi première compétition, elle a battu un record national et on discute ensemble de pourquoi pas aller à des compétitions et battre des records nationaux quel conseil tu donnerais à une jeune femme qui va sur une première compétition et qui peut ouvrir des records nationaux ?

  • Speaker #1

    C'est une très bonne question, parce que je me mets à sa place quand j'avais commencé. Et je pense que ça peut faire peur au tout début. On se dit « Ah, mais on ne se sent pas légitime, on est quoi ? » Parce que les records du monde sont à plus de 100 mètres, et là on arrive à des petits records, on se compare peut-être. Donc j'ai envie de dire de ne pas se comparer, de faire ton propre chemin, et de ne pas avoir peur de le faire. Parce que déjà, juste l'expérience, elle est incroyable. Peu importe ce qui arrive, d'avoir la chance de rencontrer tout le monde. Donc j'aimerais dire que c'est une expérience humaine avant tout. Parce que je remarque là, après avoir fait deux compétitions, que les gens en fait se connaissent. Il y a tout un réseau et tout le monde se connaît compétition après compétition. Donc je trouve ça super. Et voilà, donc moi j'ai dit de ne pas trop réfléchir et de juste faire ce qu'elle ressent.

  • Speaker #0

    Ok. Je te propose, Luciana, on passe sur les questions décalées. Si tu pouvais voyager dans le temps, où est-ce que tu irais et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Trop bonne question, j'adore. J'ai la réponse à cette question. Je partirais sans hésitation dans les années avant-guerre au Liban ou en Égypte ou dans le Moyen-Orient. Parce que je suis trop curieuse de voir les années 1900 ou juste avant la Grande Guerre qui a eu lieu au Liban.

  • Speaker #0

    À la Grande Guerre Civile, on le rappelle, c'était de 1975 à 1990, qui opposait différentes milices. Il y avait la milice chrétienne, il y avait la milice de l'Organisation de Libération de la Palestine. Il y avait trois ou quatre groupes qui s'affrontaient comme ça. Il y a eu des centaines de milliers de morts, je crois que c'est 150 000 morts au total, et de nombreux handicapés. D'ailleurs, j'embrasse mon ami Antoine Aoun qui avait pris une balle dans le dos à l'époque. Et donc oui, il y a eu différents conflits au Liban. Et donc t'aimerais voir ça

  • Speaker #1

    Exactement, parce que c'est une guerre et c'est encore une guerre un peu complexe. Il faut savoir qu'au Liban, on est plusieurs communautés religieuses et c'est des guerres internes mais des guerres externes, donc ça va dans tous les sens. Donc on s'y perd à se dire quelle est l'identité libanaise et tout. Donc pour moi, j'aimerais bien voir ce côté-là du Liban dans les années 60, les années 50, les belles années, parce que j'entends mon grand-père qui n'est plus de ce monde mais qui en parlait, ma grand-mère. les souvenirs de mon père. Et je pense que c'était encore plus ouvert que maintenant. Et artistiquement, je serais très curieuse de voir comment c'était à cette époque-là.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que c'est un pays avec beaucoup de communautés religieuses différentes. D'ailleurs, je crois que l'État, il est construit... Je crois que le président, il doit être chrétien maronite, quelque chose comme ça. Exactement. Et le premier ministre sunnite et le président du Parlement chiite.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a des restrictions religieuses. En fait, la religion est liée à la politique. Donc, c'est comme ça. Mais voilà, c'est le Liban.

  • Speaker #0

    C'était pour protéger les minorités, si j'ai bien compris.

  • Speaker #1

    Exactement, parce que les chrétiens, le christianisme, disons, ce n'est pas, on va dire, encore une minorité, mais c'est en voie de l'être. Donc, il y a beaucoup d'expatriés chrétiens. Donc, voilà, on voulait préserver chaque communauté. Donc, voilà, chaque chef d'État a sa religion.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, mais des fois compliqué à comprendre de l'extérieur. Et souvent, on ressent de l'amitié. Je ne sais pas comment tu le vois, mais moi, je me sens proche des Libanais. Mais c'est aussi historique. Je crois qu'il y a eu un mandat avec le Liban. Et j'ai l'impression que c'était une forme de colonialisme. Mais ce qu'il en reste maintenant, c'est plus du partenariat et de l'amitié entre les deux nations. Je ne sais pas si tu confirmes ça, ce ressenti au Liban.

  • Speaker #1

    Complètement. Moi, j'ai étudié dans un lycée français au Liban. Et il faut savoir qu'il y a une forte... Un peu moins maintenant avec l'américanisation du pays, mais il y a une forte influence de la France au Liban, que ce soit au niveau culturel, artistique et éducationnel. Et je trouve que c'est une grande chance de pouvoir avoir ça au Liban. En tout cas, moi, j'ai grandi avec ça. Je parle français avec mon père, arabe avec ma mère, anglais avec mon frère. donc je trouve que c'est une richesse c'est très international,

  • Speaker #0

    j'adore des fois je me faisais engueuler en arabe et après me relancer en anglais les insultes en arabe et le reste aujourd'hui Luciana t'as un pb à 46 mètres en free machines, je suppose que peut-être le pb de compétition n'est pas ton pb d'entraînement aujourd'hui quelle est ta profondeur maximum et quels sont les blocages techniques que tu rencontres pour aller plus loin dans la profondeur ?

  • Speaker #1

    Très bonne question. Cette année, il faut savoir que la première... Ça fait deux ans que je fais de l'apnée. La première année, j'ai eu une progression fulgurante en quelques mois jusqu'à les 46 mètres. Et curieusement, la deuxième année a été très comique parce que j'ai régressé. Je ne sais pas comment c'est possible, mais avec cette histoire de sinus. qui restaient quand même, même avant la compétition, pendant deux, trois mois, je galérais avec mes sinus qui ne passaient pas. Donc les oreilles passaient, le psychologique, il n'y avait pas de problème. Frustration. Nippo mental. Oui. Et donc, voilà, de grosse chance que ce soit une allergie, une petite allergie à mon nouveau chat que j'ai eu au même moment où les douleurs au sinus se sont arrêtées.

  • Speaker #0

    Il faut le manger le chat.

  • Speaker #1

    Je suis en dilemme. Je suis en dilemme. Est-ce que j'abandonne mon chat pour l'apnée ou j'en suis pas encore là ?

  • Speaker #0

    Regarde, j'ai compris quelque chose. Dis bonjour. Dis bonjour à Luciana. Regarde ça. C'est le petit chat de la rue. Pixie. Tu es pas trop mignon ?

  • Speaker #1

    Trop mignon. J'adore. J'adore les Ausha.

  • Speaker #0

    On va mettre son ronron sur le podcast. Bon, du coup, les sinus qui nous embêtent, le chat... qui est peut-être la source de ce problème. Mais à part les sinus, pas d'autre problème. pas d'autres problèmes. Donc là, ça s'est débloqué. Donc la progression recommence. Donc je suis trop contente. Mais c'est définitivement l'apnée, comment dire, en anglais, ça te humble. Ça te rend plus modeste, en français, je pense qu'on dit. Parce que là, sur la progression à 46 mètres, mon ego n'en croyait pas. J'étais comme, ouais, je suis trop forte et tout. Et puis hop, boum, tu as ça qui arrive d'un coup, trois mois de stagnation. stagnation et donc du coup grosse remise en question, ça fait travailler l'apnée, on dit pas ça pour rien donc ça m'a permis aussi, c'était comme ça, c'est comme ça que ça devait arriver, ça devait se faire donc voilà j'accepte, j'essaye d'accepter, j'essaye de lâcher prise, c'est pas facile mais c'est ce qu'on dit,

  • Speaker #1

    il faut lâcher prise à la fin de toute façon on est que des grands gamins et on s'amuse à regarder c'est qui qui va le plus profond ça reste un jeu Et après, c'est cool. Et du coup, ton record personnel, c'est 46 mètres que tu as fait en compétition à Deep Dominica ou tu es allée plus loin ? Oui.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, j'ai mon record dans tout, même en entraînement, c'est 46 mètres. OK. Donc toi,

  • Speaker #1

    le record national, c'est ton PB, tu le fais en compétition et zim. C'est top ça.

  • Speaker #0

    Exactement. Oui. Parce que je le sentais bien avec Anne-Sophie qui était aussi avec moi en Dominique. Elle m'a beaucoup coachée. Donc, il y avait une grande alchimie entre nous. Et les choses se sont faites vraiment naturellement. tout s'est fait naturellement, c'était dans le flow et des fois quand on ne se pose pas trop de questions on n'essaye pas trop de faire les choses ça s'ouvre tout ça je trouve que l'art de s'en foutre est un des piliers de la performance un détachement total et

  • Speaker #1

    un jean-foutisme qui est un faux jean-foutisme mais ça fonctionne se détacher de l'objectif tu l'as très bien dit, tu l'as très bien résumé je ne sais pas si les auditeurs entendent le ronron de Pixie Merci. je fais participer le chat dans cet épisode mais oui à Dahab c'est quoi ? il y a des Ausha partout il y a des Ausha partout et lui je l'ai trouvé dans la rue il était tout petit et il est mouru de faim donc bon j'ai craqué encore une fois et je sais pas ce que je vais faire avec lui tu vas le ramener en France ? je sais pas après moi Dahab c'est ma maison ah ouais t'es basé sur Dahab je suis plus à Dahab qu'en France d'ailleurs t'es de bienvenue si tu veux Venir plonger, t'entraîner ici, il y a le Blue Hole, il y a des compétitions CIMAS, AIDA, les conditions sont super. Si tu veux faire des nouveaux records nationaux dans de l'eau chaude, et puis dans un endroit où ça ne coûte pas trop cher.

  • Speaker #0

    J'ai vu, et en plus, Dahab, c'est la prochaine destination sur ma liste. J'espère pouvoir faire ça ce printemps. Tu seras là au printemps ? Oui,

  • Speaker #1

    je serai là.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, parce qu'on est plusieurs, en plus, on n'a pas à se motiver pour y aller.

  • Speaker #1

    Mais il faut venir en avril, pendant les compétitions CIMAS. Il y a une compétition dans le Blue Hall. Elle est vraiment géniale parce que c'est une des rares compétitions où les bouées et le système de contrepoids sont installés au milieu du Blue Hall et les participants peuvent venir regarder autour. Ce n'est pas comme à Nice ou aux Champions du Monde où les gens ne peuvent pas venir. Là, tu as plein de badauds, tu as les copains qui viennent te soutenir et ça fait une ambiance du tonnerre.

  • Speaker #0

    J'adore. moi c'est un rêve pour les prochaines mais c'est ça aussi, j'ai envie de te dire c'est de faire les compétitions, oui mais aussi ça te permet de voyager de voir d'autres endroits il y a le Mexique que j'ai envie de faire un de mes rêves c'est de faire de l'apnée dans des cénothées et bientôt, un jour j'espère et

  • Speaker #1

    Luciana, si demain tu gagnes 100 milliards d'euros, qu'est-ce que tu fais avec ?

  • Speaker #0

    j'adore cette question aussi 100 milliards d'euros, c'est beaucoup d'argent.

  • Speaker #1

    C'est énorme. Avant, je disais 100 millions. Maintenant, je dis 100 milliards. C'est comme si tu avais le pouvoir illimité.

  • Speaker #0

    C'est ça. Est-ce que j'ai le pouvoir illimité ou est-ce qu'il y a des gens dans le monde qui ont encore plus et que tu ne peux pas ? J'aimerais te dire en premier comme ça, de faire tomber Trump et Mosk et d'aider la Palestine. C'est là, mon premier réflexe va aller là. C'est de rendre la dignité à ce peuple. Et je pense qu'il faut du pouvoir, il faut de l'argent pour pouvoir faire ce genre de choses. Et voilà, c'est là où ça irait en premier.

  • Speaker #1

    Ok, rendre la dignité au peuple palestinien, ça apaiserait sûrement toute la région ?

  • Speaker #0

    Exactement, on est tous interminés dans le monde arabe avec ce qui se passe. Et je n'ai pas envie de dire qu'il y a un mauvais côté ou un bon côté, ça ne marche pas comme ça. C'est une histoire très complexe, ce qui se passe en tout cas. entre l'Israël et les pays arabes, pas pour aller dans la politique, mais ça fait longtemps que ça s'adure.

  • Speaker #1

    Il y a des choses que je ne comprends pas. Par exemple, j'étais proche des élèves de Nakoura, à la frontière du sud au Liban, parce que je suis proche de Rima Tarabay, qui était proche de Hariri, le président qui a été assassiné. J'ai eu l'occasion, avec les casques blancs, la finule, d'aller là-bas, de faire des interventions auprès des enfants. Et là, les Israéliens sont rentrés sur le territoire et ils ont, avec des bulldozers, détruit des maisons. Mais tu ne comprends pas pourquoi ? Why ? Fucking why ?

  • Speaker #0

    C'est un génocide, parce qu'on va dire les mots comme ils sont, c'est un génocide pour pouvoir reprendre le dessus. Mais ce qui est frustrant, c'est qu'on voit ce qui se passe derrière nos écrans, mais on se sent impuissant parce que pourquoi l'international ne fait rien ? Après, c'est un sujet émotionnel pour moi, donc je ne vais pas l'ouvrir. Quand on peut faire quelque chose, il faut le faire, parce que sinon on est juste complice du crime. C'est comme ça que je vois les choses. Avec cet argent-là, c'est ça que j'espère faire. Tu me le donnes, cet argent ? Comment on fait ?

  • Speaker #1

    J'aimerais tellement ! Déjà, le fait d'en parler, c'est une forme de résistance et il faut continuer à dénoncer.

  • Speaker #0

    Oui, et aussi une petite rectification, parce qu'on dit les Israéliens, mais j'aimerais bien rectifier qu'il y a des Israéliens qui sont pour la cause palestinienne et contre ce qui se passe, contre le génocide, contre le crime. c'est le sionisme qu'il faut distinguer de l'Israël en tant que tel.

  • Speaker #1

    Exactement, très important, c'est la volonté de colonisation, de prise des terres. Ce n'est pas le fait d'être Israélien le problème, c'est le fait de, comme tu dis, le sionisme.

  • Speaker #0

    De vouloir conquérir, que ce soit ok de tuer quelqu'un, de tuer des enfants ou des adultes, peu importe, pour juste pouvoir coloniser la terre, peu importe le motif. Et donc là, je trouve ça... Perdre l'humanité, si on trouve ça normal, c'est qu'on perd une partie de notre humanité. Et ça, c'est grave, parce que pour moi, il n'y a plus rien. Alors, tu vis pourquoi ?

  • Speaker #1

    Récemment, j'ai fait un épisode avec Jean-Marc Barre et il tenait exactement les mêmes propos que toi. Conserver notre humanité.

  • Speaker #0

    Exactement, je trouve que c'est important.

  • Speaker #1

    Luciana, est-ce que tu as une citation préférée que tu aimerais partager aux auditeurs pour conclure cet épisode ?

  • Speaker #0

    Bonne question, très bonne question. J'en avais une et elle est sortie de ma tête.

  • Speaker #1

    C'est pas grave. Prends ton temps si tu veux la rechercher. Je couperai au montage, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Mais non, je vais faire mieux, je vais en inventer une. Ah,

  • Speaker #1

    ça c'est encore mieux.

  • Speaker #0

    J'ai le droit ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le monde a le droit à tout.

  • Speaker #0

    Ok. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et ça, c'est la plus grande marque de courage. Si tu as peur de quelque chose, fais-le. Et je trouve, en tout cas, pour moi, être soi-même, oser être soi-même, c'est le plus grand courage de tout le monde, de tous. Attends, tu coupes ça. Je vais redire. Être soi-même... Non, attends, pardon. Oser être soi-même, c'est le plus grand courage que tu peux avoir.

  • Speaker #1

    Super, merci. Et puis, on va conclure sur cette citation que tu as créée. Merci beaucoup, Luciana. Embrasse le Liban pour moi. Ce pays me manque, même si je suis à côté.

  • Speaker #0

    Tu reviendras un jour. Tu es bienvenue quand tu veux.

  • Speaker #1

    Là, je réfléchis. Je regardais les billets d'avion tout à l'heure pour aller à Beyrouth. Mais j'avais peut-être envie de passer par Amman, faire un tour à Jérusalem et aller à Beyrouth. Ça s'organise. Tu sais comment c'est.

  • Speaker #0

    Tu dois faire attention si tu passes par Jérusalem qu'ils te mettent un tampon que tu puisses enlever parce que sinon au Liban,

  • Speaker #1

    tu ne pourras pas. C'est pour ça, oui. mais j'ai refait un nouveau passeport qui était tamponné Liban donc là il est neutre donc je vais pouvoir rentrer en Israël mais ouais c'est compliqué cette région oui moi je suis là jusqu'au 19 octobre si jamais,

  • Speaker #0

    il y a Lucille aussi je sais pas si tu la connais du SIPA qui est en visite donc n'hésite pas à me dire avec grand plaisir pour pour se voir et faire de l'apnée peut-être au Liban peut-être,

  • Speaker #1

    en tout cas merci beaucoup Luciana on va te suivre de près et je te souhaite plein de nouveaux records nationaux

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Julien. Allez, ciao, ciao.

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