🩼95 - Mathys et Uriel - En immersion dans l’attente du chien guide cover
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Futur Chien Guide

🩼95 - Mathys et Uriel - En immersion dans l’attente du chien guide

🩼95 - Mathys et Uriel - En immersion dans l’attente du chien guide

54min |23/01/2025
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Description

đŸŽ™ïž PlongĂ©e au cƓur de l’attente d’un chien guide avec Mathys


Dans cet Ă©pisode, je vous invite Ă  dĂ©couvrir un format en immersion pour explorer une pĂ©riode charniĂšre : celle de l’attente d’un chien guide.
Mathys, jeune Ă©tudiant malvoyant, a partagĂ© avec moi ses ressentis Ă  travers des vocaux enregistrĂ©s tout au long de prĂšs de deux ans d’attente aprĂšs sa demande validĂ©e.


💡 Au programme :

  • Le quotidien de l’attente : entre espoirs, doutes et questions.

  • Le tĂ©moignage sincĂšre de Mathys, qui rĂ©sonnera peut-ĂȘtre avec ce que vous traversez.

  • Une plongĂ©e dans les Ă©motions et les rĂ©flexions propres Ă  cette pĂ©riode si particuliĂšre, souvent marquĂ©e par l’incertitude d’une remise sans date prĂ©cise.


đŸŸ Vous ĂȘtes en attente de votre premier chien guide ou d’un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ©, et souvenez-vous : vous n’ĂȘtes pas seuls.


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Création originale : Estelle Boullu

Production, enregistrement : Estelle Boullu

Montage : Alice Krief - Les Belles Fréquences

Musique originale : It's a Date de Frédéric Auger


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on s'Ă©tait dit qu'on Ă©tait lĂ , quand mĂȘme.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai dû attendre 3-4 mois de plus, ce qui avait été trÚs dur, parce qu'on va dire que j'ai détesté la fin de l'attente. Visuellement, je suis, en avoir discuté avec d'autres personnes, je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé cette attente.

  • Speaker #0

    Non, je ne voulais pas qu'on enregistre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a tous vĂ©cu diffĂ©remment, mais on a quand mĂȘme un peu tous ce point commun du on a cherchĂ© Ă  faire comme si l'attente n'existait pas

  • Speaker #0

    Salut, c'est Estelle et vous Ă©coutez Futur Chien Guide, le podcast sur l'univers mĂ©connu des chiens guides d'aveugles. Chaque mois, je vous invite Ă  dĂ©couvrir les aventures de celles et ceux qui vivent cet univers au quotidien et ce lien si prĂ©cieux qui les unit Ă  leurs chiens. PassionnĂ©s et bĂ©nĂ©voles depuis des annĂ©es, d'abord Ă  Paris et aujourd'hui Ă  Lyon, je suis persuadĂ©e que leurs histoires pourront vous toucher, vous informer et peut-ĂȘtre mĂȘme vous donner envie de vous engager. Savez-vous justement que seuls 1% des dĂ©ficients visuels sont accompagnĂ©s d'un chien guide ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur l'actualitĂ© des chiens guides et les coulisses du podcast, inscrivez-vous sans tarder Ă  ma newsletter mensuelle. Avant de passer Ă  l'Ă©pisode du jour, je laisse mon micro Ă  Mathilde, qui m'a laissĂ© un message il y a dĂ©jĂ  quelques temps.

  • Speaker #2

    Salut Estelle, je m'appelle Massilde et j'ai dĂ©couvert ton podcast il y a, je pense, deux ans. À l'Ă©poque, j'Ă©tais une famille adoptante d'un chien guide rĂ©formĂ© du cursus d'Ă©ducation. Ma chienne pĂȘche, qui va fĂȘter ses cinq ans dans quelques jours. Et j'ai tout de suite Ă©tĂ© vraiment happĂ©e par tes interviews, les invitĂ©s que tu recevais et la façon dont tu as mis en lumiĂšre l'univers des chiens guides. avec brio et j'ai vraiment dĂ©vorĂ© tous les Ă©pisodes qui Ă©taient dĂ©jĂ  en ligne et j'ai ensuite Ă©tĂ© assez assidue Ă  l'Ă©coute des nouveaux le podcast a changĂ© pas mal de choses parce qu'il m'a permis de faire la dĂ©couverte mĂȘme si j'Ă©tais une famille adoptante et donc relativement renseignĂ©e de l'univers des chiens guides ça m'a vraiment aidĂ© Ă  ouvrir le champ de mes connaissances sur les chiens guides et aussi sur les chiens d'assistance et sur finalement... tout le travail humain et bĂ©nĂ©vole qui gravite autour de tout ça. Et donc, je me suis rapprochĂ©e progressivement de l'Ă©cole Ă  cĂŽtĂ© de chez moi, qui est l'Ă©cole des chiens vides de l'Ouest, Ă  cĂŽtĂ© d'Angers. Et j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans mon investissement. J'avais envie d'accueillir un nouveau chien. Il est vrai que je crois que le moteur de ma dĂ©marche, ça a Ă©tĂ© d'accueillir un nouveau chien. Je me suis renseignĂ©e pour devenir famille relais ou famille d'Ă©ducation, bref, j'ai mis un pied comme ça dans cette nouvelle aventure. Et cette nouvelle aventure, elle a donnĂ© lieu en novembre 2003, donc l'annĂ©e derniĂšre, Ă  l'accueil d'une petite chienne, une aile, une petite chienne Labrador, qui a rejoint notre famille et qui fait partie de l'Ă©levage des chiens vides de l'Ouest et qui est destinĂ©e Ă  ĂȘtre une reproductrice. Ça a Ă©tĂ© le dĂ©but d'une trĂšs belle et d'une nouvelle aventure. J'ignorais complĂštement avant ton podcast que les familles d'Ă©levage Ă©taient lĂ  et que finalement les chiens guides Ă©taient Ă©levĂ©s par leurs Ă©coles en majoritĂ© et qu'on pouvait contribuer ainsi. Et voilĂ , cette nouvelle aventure, elle a dĂ©marrĂ© en novembre de l'annĂ©e derniĂšre. Ma chienne a eu un an lĂ  au mois de septembre. Elle a validĂ© tous ses tests de santĂ© pour devenir officiellement reproductrice. assez deux ans, donc on est trĂšs heureux et on a vĂ©cu dĂ©jĂ  une annĂ©e hyper riche en apprentissage, en Ă©motions, en changements dans notre vie. Et donc voilĂ , je voulais te remercier pour ça, parce que finalement, c'est ton podcast qui m'a motivĂ©e Ă  m'investir et aujourd'hui, c'est un pan de mon quotidien, de ma vie qui compte beaucoup et qui me rend trĂšs heureuse. VoilĂ , j'espĂšre que ce petit tĂ©moignage t'intĂ©ressera et intĂ©ressera d'autres auditeurs. Merci pour ce que tu fais. À bientĂŽt.

  • Speaker #0

    Pour ce premier Ă©pisode de l'annĂ©e, c'est le retour du format en immersion pour explorer ensemble la pĂ©riode charniĂšre de l'attente d'un chien guide aux cĂŽtĂ©s de Mathis, un jeune Ă©tudiant malvoyant. Quand nous avons commencĂ© Ă  Ă©changer, Mathis vivait une attente qui pourrait rĂ©sonner en vous. Presque deux ans aprĂšs avoir dĂ©posĂ© sa demande de chien guide, sans encore connaĂźtre la date de remise. Au fil des mois, il m'a confiĂ© ses ressentis Ă  travers des vocaux sincĂšres, partageant ses questions, ses espoirs. et ces moments de doute si caractĂ©ristiques de cette pĂ©riode. Peut-ĂȘtre que son tĂ©moignage fera Ă©cho Ă  ce que vous traversez, et qui sait, pourra adoucir votre propre attente en vous montrant que vous n'ĂȘtes pas seul. Et maintenant, place Ă  l'Ă©pisode.

  • Speaker #1

    Commençons par le commencement. J'ai fait ma demande de chien guide il y a maintenant presque deux ans. Elle n'a pas Ă©tĂ© facile Ă  faire parce que pendant longtemps, j'ai hĂ©sitĂ©. Pas faute d'avoir envie d'aller vers un chien guide, j'avais peur. DĂ©jĂ , c'Ă©tait un Ă©norme pas en avant pour moi, mais aussi, ça voulait dire accepter de prendre un risque. DĂ©jĂ , un risque qu'on me dise non Ă  ma demande. C'est a priori qu'en Ă©tant malvoyant, j'Ă©tais moins prioritaire que quelqu'un de non-voyant. Ce qui n'est pas le cas, mais Ă  ce moment-lĂ , je ne le savais pas. Et donc, je n'avais pas eu ça. Et ensuite, ça veut dire changer sa vie quand mĂȘme complĂštement, dans ses dĂ©placements, dans sa maniĂšre de vivre chez soi, changer d'habitude. Donc, c'Ă©tait vraiment trĂšs difficile de me dire, est-ce que je suis prĂȘt Ă  ça ? Est-ce que j'en suis capable ? Et finalement, c'est ma conjointe qui, elle, n'est... pas en situation de handicap, qui m'a donnĂ© confiance en moi et qui m'a donnĂ© envie de faire cette demande que j'ai faite et qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Ce temps d'attente, il me fait rĂ©aliser que je ne me suis pas trompĂ©. Il fallait que je fasse ce chemin-lĂ  et que je le ferais jusqu'au bout et que le moment oĂč mon chien arrivera sera encore plus beau parce que quand j'aurai fini cette attente, je serai enfin libĂ©rĂ©. LibĂ©rĂ© de ça.

  • Speaker #0

    DĂ©jĂ , bonjour Mathilde.

  • Speaker #1

    Bonjour Axelle.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on Ă©tait dĂ©jĂ  parti dans la discussion mais... j'aime bien quand mĂȘme commencer pour rappeler un petit peu, donc lĂ  on va aller en immersion on va se replonger dans un moment charniĂšre que t'as vu moi j'aime bien faire ces Ă©pisodes en immersion vraiment dans ces moments charniĂšres oĂč on se dit on sait qu'il y a quelque chose de fou en gĂ©nĂ©ral qui va se passer c'est un peu ces moments charniĂšres oĂč tu sais que ça va ĂȘtre super aprĂšs, mais tu sais pas exactement quand est-ce que ça va arriver j'ai dĂ©jĂ  fait l'attente en tant que famille d'accueil, le fait d'attendre alors comme je le suis moi pour le coup mais c'Ă©tait en accĂ©lĂ©rĂ© avec Karen et je voulais vraiment, et notre Ă©pisode Ă©tait dĂ©jĂ  en prĂ©paration quand on l'a diffusĂ© au mois de septembre qu'on fasse un Ă©pisode sur la tente en tant que bĂ©nĂ©ficiaire et avec toi c'Ă©tait chouette parce qu'on a vraiment partagĂ© depuis le mois de mars, on est en dĂ©cembre on est Ă  la veille de NoĂ«l ou presque et depuis le mois de mars en fait tu m'as confiĂ© un petit peu tes Ă©tats d'Ăąme sur la tente de ton chien guide est-ce que avant de plonger dans ses vocaux. On en aura sĂ»rement dĂ©jĂ  entendu un quand je vais dire cette phrase, mais tu pourrais te dĂ©finir toi en trois mots.

  • Speaker #1

    Ah, c'est compliquĂ©. DĂ©jĂ , je n'aime pas me dĂ©finir tout court, mais je dirais que je suis Ă©motif, mais dans le bon sens du terme. Je suis quelqu'un qui ressent, mais mĂȘme parfois un peu trop, mais qui aime bien ressentir. Je suis hyperactif, je n'aime pas rester en place. J'aime bien faire plein de trucs. le temps. Et ma conjointe dit que je suis hyper sociable. Je parle Ă  trop de gens facilement.

  • Speaker #0

    Et on va garder les trois mots pour ton chien quand on en parlera. Parce que l'histoire entre nous a commencĂ©, comme je le disais, au mois de mars. Moi, pour revenir sur mon idĂ©e de faire cet Ă©pisode un peu en immersion, ça faisait longtemps que je voulais avoir Ă  mon micro quelqu'un qui attendait un chien guide. Mais capter quelqu'un qui est dans l'attente de son chien guide assez Ă  l'avance, sans savoir un... un petit peu trop... Quand ça va venir ? C'Ă©tait assez difficile pour moi, parce qu'en gĂ©nĂ©ral, vous n'ĂȘtes pas encore dans l'univers canin, Ă  part si vous attendez le renouvellement. Et j'en avais discutĂ© avec une autre personne l'annĂ©e derniĂšre qui m'avait dit, non mais moi, je ne peux pas, c'est trop dur en fait, je pleure tous les jours pour en savoir si mon chien guide va arriver. Donc tu vois, quand tu me dis que tes motifs, tu n'es pas le seul en tout cas. Et quand on en a parlĂ©, tu as Ă©tĂ© tout de suite partant. Au mois de mars, est-ce que tu peux nous dire Ă  peu prĂšs toi oĂč tu en Ă©tais dans ta dĂ©marche de chien guide ? OĂč tu en Ă©tais aussi vis-Ă -vis de tes Ă©tudes, ton et tes emplois, du coup tes missions, on va dire, plus que l'emploi, si tu prĂ©fĂšres. OĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta vie ?

  • Speaker #1

    Sur ma vie professionnelle, j'étais étudiant, je suis toujours étudiant. Une année compliquée parce que je n'avais pas eu tous mes aménagements à la Sorbonne, donc ce qui m'a fait devoir travailler beaucoup plus pour réussir à sauver le plus possible. Je suis vraiment utilisé pour pas mal de choses, mais on va dire qu'avec des aménagements, c'est beaucoup plus facile, bizarrement. Sinon, avec mes missions, je travaille pour les associations du handicap en communication, mais je suis aussi élu étudiant, ce qui me prend pas mal de temps.

  • Speaker #0

    Hyper actif, on a dit.

  • Speaker #1

    Oui, on a dit ça. AprĂšs, sur la demande de Ausha, j'Ă©tais un peu sur... Moi, je dirais un entre-deux. C'est que, en fait, je passais du latent tout... D'un cĂŽtĂ©, je n'avais pas l'impression d'attendre parce que c'Ă©tait un peu irrĂ©el. À l'attente ou maintenant, je me disais attends, mais ça va ĂȘtre maintenant En fait, c'Ă©tait vraiment
 j'avais vraiment l'impression d'ĂȘtre entre deux dĂ©tapes. Ce qui est parfois le plus dur dans l'attente, c'est parfois aussi ce qui est le plus touchant. C'est qu'on a parfois des proches qui ont envie de vivre la chose avec nous, entre parenthĂšses, et qui nous en parlent, qui nous disent ah, tu vas voir ça, ça va se passer comme ça et qui te posent plein de questions. Et d'un cĂŽtĂ©, ça fait du bien parce que tu te dis Ok, il s'intĂ©resse Ă  ce que je vis, Ă  ce que je traverse comme projet, comme attente. Et de l'autre cĂŽtĂ©, ça fait mal parce que tu te dis Bordel, on en parle, on en parle, mais il n'est toujours pas lĂ . Et je suis en train d'anticiper, d'espĂ©rer, et il n'est toujours pas lĂ . Et en fait, parfois, je suis content qu'on m'en parle, et Ă  d'autres moments, j'aimerais qu'on ne m'en parle pas, pas pour oublier, mais parce que comme si j'en parlais trop, le temps serait plus long et qu'au final, le temps serait interminable. Et parfois, ça fait du mal. C'est vrai que le temps peut ĂȘtre trĂšs long, malgrĂ© toute la compassion de ceux qui m'aiment et qui m'entourent. C'est Ă  ce moment-lĂ  que j'ai commencĂ© Ă  rentrer rĂ©ellement dans le monde canin, Ă  m'intĂ©grer Ă  ce qui existait, aussi les personnes avec qui je pouvais Ă©changer sur ces choses-lĂ , parce que ma conjointe, elle est gĂ©niale, je l'aime, c'est la mort de ma vie, mais elle est voyante, et ce n'est pas un dĂ©faut. Ça fait qu'elle n'avait pas le mĂȘme regard que moi. Elle, elle voyait le chien, mais elle ne voyait pas derriĂšre le chien. Et donc, c'est vrai que je cherchais peut-ĂȘtre des points de repĂšre, un peu de comprĂ©hension.

  • Speaker #0

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que tu l'attendais.

  • Speaker #1

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que j'attendais, ça a Ă©tĂ© long. Et le temps arrive et au bout d'un moment, on se dit, mais en fait, ça n'arrivera pas ou ça n'arrivera jamais. On attend, on attend et on se rend compte que ce tĂ©lĂ©phone ne sonne pas. Et j'ai dĂ©testĂ© les gens qui m'ont appelĂ© jusqu'en septembre. Parce que les gens qui m'appelaient jusqu'en septembre, ils n'avaient pas Ă©crit École de Shangui sur mon tĂ©lĂ©phone. Oui, ils te demandaient,

  • Speaker #0

    est-ce que tu as fait comme nous tous, bénévole ou bénéficiaire, de rentrer le numéro de l'école ? Et est-ce qu'à chaque fois qu'il s'affichait... Au début, tu ne l'avais pas fait ?

  • Speaker #1

    Au dĂ©but, je ne l'avais pas fait, mais je l'ai fait au bout d'un moment. Et en effet, Ă  chaque fois que je voyais École de Shangui, c'Ă©tait pour des papiers. Non ! Je veux mon chien ! Je ne suis pas d'accord, je conteste. Alors aprĂšs, c'est dur, mais il faut le dire aussi, l'Ă©cole de Shang-Gi est quand mĂȘme bien accompagnante. MĂȘme si c'est pas facile, on peut quand mĂȘme les appeler, parler avec eux. MĂȘme dans ces moments un peu Ă©motionnellement, un peu marre. Ils prennent le temps, ils sont super cool. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup. Au bout d'un moment, ça demande beaucoup de patience. Et j'avais dit Ă  ma conjointe que je pense que ceux qui sont demandeurs de Shang-Gi, ou qui attendent, ou mĂȘme, j'Ă©tais encore plus loin. ceux qui attendent un enfant, on a plein d'options. Enfin, on devient des palmes d'or de la patience. Franchement, il faut beaucoup prendre sur soi, mĂȘme Ă  des moments oĂč on n'a pas trop d'envie de prendre sur soi, surtout que, je ne veux pas tous mes proches qui sont hyper gagas du chinguine, mais j'ai une sƓur particuliĂšrement qui est Ă  fond, parce qu'elle a toujours eu des chiens, elle adore les chiens, et donc Ă  chaque fois qu'on s'appelait, c'Ă©tait Alors, ça en est oĂč ? Je t'aime, mais j'ai pas trop envie d'en parler. Parce que si je t'en parle, j'ai pleurĂ© pendant trois heures. Une fois, j'ai pleurĂ© pendant trois heures avec elle au tĂ©lĂ©phone.

  • Speaker #0

    Ça fait du bien aussi.

  • Speaker #1

    Jusqu'au moment oĂč Baudenayus me m'appelle.

  • Speaker #0

    Avant d'avoir cet appel, moi j'aimerais revenir aussi oĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta dĂ©ficience Ă  ce moment-lĂ . Est-ce que dans les annĂ©es d'attente de ton chinguide, elle a Ă©voluĂ© ?

  • Speaker #1

    J'ai le bonheur et le malheur d'avoir une vue qui est stagnante, mais qui est liée à évoluer dans le mauvais sens du terme. Déjà, en théorie, je ne devais pas de la vue avant 20 ans. Bon,

  • Speaker #0

    visiblement. Tu as dépassé les 20 ans.

  • Speaker #1

    Un peu de vue. Je ne sais pas. J'aime bien Ă  chaque fois que je croise mon mĂ©decin, je lui dis vous ĂȘtes tombĂ© de temps de jour. AprĂšs, il m'a dit aussi la suite, c'est qu'il y a une possibilitĂ© de rester dans le stagnement, mais que la plus grande chance, c'Ă©tait l'abaissement de ma vue. AprĂšs, c'est pas trop rentrer en ligne de compte dans ma demande, parce que pour le coup, ma vue, ça fait longtemps que j'ai un peu fait le deuil. Et donc, en fait, j'ai appris Ă  vivre comme si qu'elle n'existait pas.

  • Speaker #0

    Tu vois quoi Ă  peu prĂšs ?

  • Speaker #1

    J'ai une vue tubulaire. Donc tu vois au centre ?

  • Speaker #0

    Je regardais dans un tube de Chopalin.

  • Speaker #1

    Ça a tout petit son champ de vision. Mon mĂ©decin m'avait donnĂ©...

  • Speaker #0

    On ne veut pas les termes techniques. Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Taille qui représentait quelque chose. Mais j'ai oublié. En gros c'est vraiment petit. Sinon j'ai une trÚs forte myopie. Donc il y a d'une 10-20 cm. C'est flou. Et photophobie. Et plein d'autres choses. trucs, moi je suis bien amusé sur la lune des maladies, et aussi il manque des cÎnes, avec les couleurs etc, c'est un peu fade du coup pas hyper aussi intense Et j'ai une incapacité de repérer le contraste. Oui, c'est le bordel. Non, mais c'est intéressant pour moi de poser cette question,

  • Speaker #0

    parce que la dĂ©ficience, elle est vraiment diffĂ©rente et individuelle. Et souvent, les gens, quand je parle de chien guide d'aveugle, alors des gens aveugles et malvoyants, mais bon, si je disais ça Ă  chaque fois que je dis la phrase, on n'entendrait que ça dans le podcast. Mais c'est vraiment intĂ©ressant aussi de montrer la diversitĂ© de vos dĂ©ficiences. C'est vrai que moi, j'interroge des personnes trĂšs diffĂ©rentes. Et il y en a... Ça m'a fait sourire. Je crois que c'est Karen qui me disait que... Je ne sais plus qui c'est qui me disait. Moi, je ne suis pas dans le noir, je suis dans le blanc. Et pour ça, je pensais que je ne pouvais pas avoir un chien guide. Parce que je pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir.

  • Speaker #1

    Alors, c'est pour le coup, ça c'est vrai. Bon, on n'en parle pas peut-ĂȘtre. Mais dans les trucs qui m'ont mis en difficultĂ© de faire ma demande, parce qu'il y a beaucoup de choses qui m'ont mis du temps pour faire ma demande. C'est un des Ă©lĂ©ments. C'est que j'avais cet a priori, comme beaucoup de gens. Maintenant, je sais que c'est un a priori. Mais voyons votre chien guide.

  • Speaker #0

    Ok, tu pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir total.

  • Speaker #1

    Donc, aveugle. ou quasiment aveugle.

  • Speaker #0

    Quasiment, ouais,

  • Speaker #1

    ok. Quasiment, on ne peut rien voir. Et c'est aprÚs avoir vaincu toutes les autres craintes que j'avais, qui étaient surtout des craintes liées à ma famille ou mises à mon environnement, mais aussi un peu de manque de confiance en moi, qu'en fait, ma conjointe, qui m'a aussi beaucoup aidé à lire ma demande, elle va dire... démonter ma derniÚre crainte en me disant déjà elle m'avait dit beaucoup avant tu vas y aller parce que t'en as envie on voit que t'as envie donc tu vas y aller elle est trÚs insistante je pense qu'elle m'aurait amené à l'école de Ausha et moi j'ai dit non mais c'est son son je suis pas de nos voyants et là elle me dit oh en général elle a un argument et là elle me montre le site de l'école de Ausha de Paris et elle me fait Ausha d'aveugle et malvoyant et moi je fais D'accord, bon, j'ai plus d'arguments. Et je suis allé le lendemain. J'ai appelé le lendemain et on est allé aprÚs. Je ne le regrette pas.

  • Speaker #0

    Oui, moi, souvent, j'attaque les histoires un peu sur l'arrivĂ©e du chien ou sur comment... Mais c'est vrai que, bon, il y a des fois, le fait de devenir malvoyant, des fois, c'est du jour au lendemain. C'est les accidents de la vie. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Mais il y a encore un pas entre le fait de vouloir ou pas un chien guide. Ce n'est pas obligatoire. J'avais fait un Ă©pisode avec Laetitia, l'Ă©pisode 40, oĂč Laetitia, elle ne veut pas de chien guide. Elle a ses raisons. Et c'est pas parce que les gens sont malvoyants ou aveugles qu'il faut leur coller... Oui, tu l'as vendu !

  • Speaker #1

    C'est pas une obligation.

  • Speaker #0

    C'est pas une obligation, et c'est un choix, c'est un vrai choix.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tous mes amis qui sont malvoyants ou nevoyants qui sont dans le mĂȘme cheminement auquel moi j'Ă©tais avant, j'essaye de pas trop les perturber dans leur cheminement parce que je me dis, moi on m'a laissĂ© faire mon cheminement. Je leur ai toujours dit, si vous avez des questions, j'y rĂ©pondrai. C'est ça. Mais je ne viendrai pas vous mettre des rĂ©ponses tout de suite.

  • Speaker #0

    Mais je sais qu'il y a aussi des gens, tu vois... que j'ai eu mon micro, qui sont venus à la demande de chien guide en ayant justement eu un ami qui avait un chien guide et qui les a guidés et qui les a trouvé ça exceptionnel du coup, il a demandé mais parce que avant de connaßtre toi tu connaissais les chiens guide avant de faire ta demande un peu ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais mais à distance plus ou moins proche, j'ai vécu avec deux chiens guide indirectement avec la conjointe de mon géniteur qui malheureusement une dame qui est décédée qui avait son chien quand j'étais petit... et une autre jeune fille qui a eu son chien à la Fondation Frédéric Gaguen quand j'étais en coloc à Montéclair. Et encore un autre chien qui était aussi à la Fondation Frédéric Gaguen.

  • Speaker #0

    C'est qui ce chien du coup ? Ok, mais oui, mais AnaĂŻs, tu sais que je la connais trĂšs bien. Je l'ai eu en stage avec moi.

  • Speaker #1

    Mais AnaĂŻs aussi, qui a eu Mozart. Et j'ai connu son chien d'avant qui est malheureusement parti aussi.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que tu les connais.

  • Speaker #1

    Et en fait, on Ă©tait ensemble Ă  l'internat de MontĂ©clair. Ça fait un petit groupe marrant. C'est ça. Par contre, j'ai bien connu Mozart tout le long du lycĂ©e. Moi,

  • Speaker #0

    je l'ai eu en stage. C'était génial dans nos locaux avec les élÚves.

  • Speaker #1

    AnaĂŻs et Mozart vont trĂšs bien ensemble. C'Ă©tait une belle Ă©poque Ă  l'internat. C'est comme ça que j'ai vraiment vu de prĂšs des chinguettes. AprĂšs, je vais jamais trop parler d'AnaĂŻs parce qu'on n'a jamais trop eu l'occasion d'en parler. Mais c'est vrai que c'est en partie le fait de voir... AnaĂŻs et d'autres avec leur chien Ă  Angers, qui a commencĂ© mon cheminement. Je pense pas que j'aurais pris un chien guide Ă  ce moment-lĂ  non plus. J'Ă©tais pas prĂȘt. Mais ça m'a mis la question dans la tĂȘte. Une question qui Ă©tait encore pas du tout Ă©voluĂ©e, pas du tout questionnĂ©e, mais la question Ă©tait lĂ . Et c'est au bout de, je pense, je dirais un an, oĂč lĂ  je me suis dit, ouais, j'en ai envie. Et oĂč je me suis empĂȘchĂ© de le faire pendant un an.

  • Speaker #0

    Pour ĂȘtre vraiment sĂ»r que t'avais envie ?

  • Speaker #1

    Un an, parce que j'Ă©tais chez ma maman.

  • Speaker #0

    Oui, et oĂč c'Ă©tait pas possible.

  • Speaker #1

    Que j'aime beaucoup. qui a son handicap aussi, qui a des difficultĂ©s aussi. Et je me suis interdit de me rajouter quelque chose Ă  moi dans la situation oĂč elle avait besoin d'attention. J'allais partir un an aprĂšs Ă  la fac, je savais qu'elle allait trĂšs trĂšs mal le vivre. Je me suis dit, si en plus je lui dis, je prends un chien guide et je me barre, elle allait dire, tu me remplaces en plus. Je me suis encore effrĂ©nĂ©. Je suis arrivĂ© Ă  la fac, j'ai un peu pas oubliĂ©, mais j'y pensais toujours, mais... Je me suis dit, oh, et puis je le ferai quand je le ferai. Et c'est dans cette annĂ©e-lĂ  oĂč vraiment, j'ai rencontrĂ© ma conjointe, elle m'a poussĂ©, je suis allĂ©. Mais ça a Ă©tĂ© un trĂšs, trĂšs long cheminement. Et le monde du chien guide d'aveugle est venu progressivement, en fait. TrĂšs progressivement.

  • Speaker #0

    Et c'est rigolo parce que quand on a commencĂ© Ă  Ă©changer quasiment au mois de mars, parce que je crois que je t'ai proposĂ© assez rapidement de m'envoyer des vocaux. Au dĂ©but, on a un peu tĂątonnĂ©, puis tu m'as tout de suite livrĂ© plein de questions que tu avais, la situation rien que l'hĂ©bergement oĂč tu Ă©tais. tes proches qui te posaient plein de questions, qui n'Ă©taient pas forcĂ©ment fans du projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Alors que lĂ , on se parle neuf mois plus tard, et il y a eu des Ă©volutions, comme quoi il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    On se rend compte qu'il y a deux camps, en vĂ©ritĂ©, dans nos proches. Il y a un camp qui est vĂ©ritablement Ă  vos cĂŽtĂ©s, et mĂȘme parfois trop, mais pas grave. C'est touchant, vraiment. Et il y a une autre partie qui, au contraire, est... totalement distantes. Pas parce qu'elles aiment pas le chien, ou si parfois elles aiment pas le chien, mais parce que, bizarrement, on se rend compte, enfin moi je me suis rendu compte que c'est comme si qu'elles me connaissaient pas. Enfin, genre que j'Ă©tais un inconnu pour eux, et que ce que je ressentais, ce que j'avais besoin, Ă©tait visiblement pas quelque chose auquel ils avaient pu penser avant. Ça veut dire que j'avais les rĂ©actions dans tous les cĂŽtĂ©s, mais pas juste au milieu. j'avais soit des gens hyper enjaillĂ©s, soit des gens totalement nĂ©gatifs et j'avais pas ce juste milieu des cĂŽtĂ©s j'aurais bien aimĂ© avoir des justes mais ce qui fut avec les gens positifs c'Ă©tait hyper positif, pas vraiment un peu trop parce qu'ils arrĂȘtaient pas de m'en parler tout le temps il y a des moments oĂč j'Ă©tais pas trop prĂȘt et qu'on m'en parle tout le temps et les gens nĂ©gatifs parfois je me disais mais est-ce que franchement j'y avais littĂ©ralement changĂ© mais est-ce que c'est que positivement je pose plus la question parce que je me dis maintenant ouah Je ne sais pas, on peut chier le gifle comme je veux le gifle parce que certains sont chiants. C'est vrai que ça m'a fait du mal de me dire que dans mon cercle familial, peut-ĂȘtre que je ne pourrais plus faire les choses de la mĂȘme maniĂšre parce que j'ai mon chien et que je ne voulais pas renoncer Ă  mon chien.

  • Speaker #0

    Dans ton projet, le chien, c'Ă©tait un facilitateur plus qu'autre chose. Et le fait de t'empĂȘcher de faire certaines choses, ça ne faisait pas partie du projet.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais aprÚs, il faut dire aussi que les personnes négatives sont des personnes qui sont obtues... Surtout ? surtout sur leur caractÚre et avec qui bon les plus négatifs c'est des personnes avec qui j'ai pas prévu de vivre longtemps oui c'est pas ta conjointe c'est pas ma conjointe donc je me dis bon je suis pas content ils sont pas contents c'est pas grave sans plus pour eux c'est pas grave mais c'est vrai parfois on arrive dans des situations assez dramatiques le grand-pÚre de ma conjointe qui s'est mis à crier mais non moi si j'ai un chien qui vient ici il va pisser partout c'est vraiment une vraie crise ouais et

  • Speaker #0

    moi j'Ă©tais en mode bof toutou si on a un chien guide qui buisse partout qui n'a pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ© quand mĂȘme c'est emmerdant c'est vrai que les gens ils collent l'image du chien enfin lĂ  AurĂ©lien il est juste derriĂšre moi il vient d'ouvrir les yeux parce que j'ai pas dit son nom c'est ça mais il est en train de faire un gros dodo sur son coussin et c'est vrai que les gens par mĂ©connaissance plus qu'autre chose c'est pas de la mĂ©chancetĂ© mais ils imaginent que ça va trĂšs mal se passer alors que les chiens sont Ă©duquĂ©s quand mĂȘme les chiens guides heureusement et puis mĂȘme les chiens de compagnie si les gens les Ă©duquent bien ça se passe pas n'importe comment non plus

  • Speaker #1

    Et moi, je trouve que c'Ă©tait le plus dur, c'est triste Ă  dire, mais c'Ă©tait avec les plus d'anciennes gĂ©nĂ©rations. Parce que je trouve que plus... Je ne dis pas que les plus ĂągĂ©s sont les plus relous, mais... Salut, je viens de dĂ©couvrir une chose passionnante, c'est Ă  quel point les personnes de notre entourage, quand on attend un chien guide, se considĂšrent limite plus experts que l'Ă©cole de chien guide. C'est hallucinant. C'est mĂȘme pas mĂ©chant, mais c'est limite, ils remettent en cause pour certains. quand ils ont des chiens, ce que conseille ou propose l'Ă©cole de chien-guide, ce qui fait qu'on se retrouve dans des situations aberrantes oĂč on essaie limite de donner l'impression que ton Ă©cole de chien-guide est incompĂ©tente. VoilĂ , c'est marrant, ça me fait toujours rire de voir les personnes qui ont des chiens considĂ©rer que leur chien domestique correspond Ă  un chien de guide ou Ă  un chien d'assistance et que c'est donc eux qui dĂ©tiennent le savoir sur comment on est du coup. for machine guide, ou comment on doit s'occuper d'un chien. La plupart s'occupent, Ă  mon avis, mal de leur chien. Pas mal, pas mĂ©chamment, mais bon, ils pourraient s'en occuper mieux. Les valides, je trouve, en gĂ©nĂ©ral, il y a une mĂ©connaissance, souvent du chien d'assistance, mais parfois, il y a aussi une mĂ©connaissance des rĂ©alitĂ©s. C'est dommage. Certains, en tous les cas que je connais, pour certains, ont une Ă©ducation, qui dĂ©jĂ , le chien d'assistance, ça n'existait pas. Quand ils Ă©taient enfants, ça n'existait pas. Ou alors ça devait exister, mais pas trĂšs loin d'eux, en fait, c'Ă©tait pas vraiment. Et aussi pour eux, par exemple, pour la grande-mĂšre-branche-jointe, il n'y a qu'un seul type de chien qui existait. c'est le chien de la ferme le chien de la ferme il rentre pas Ă  la maison c'est pas un chien de compagnie c'est un chien de travail mais de ferme,

  • Speaker #0

    chien de berger et donc ils avaient pas cette conception en tout cas lui n'a pas cette conception d'un chien à l'intérieur guide je vois tout à fait ce que tu veux dire parce que moi j'ai pas eu de contradiction là dessus mais ma grand mÚre agricole etc les chiens ont toujours vécu à l'extérieur ils sont dans la niche dans les tables et c'est trÚs bien comme ça Je ne sais pas si elle ne m'a pas opposée. Quand je suis venue avec des élÚves chien guide, elle en a vu. C'est vrai que c'est rare qu'il y ait des chiens à l'intérieur de cette maison. Alors qu'il y avait toujours des chiens pendant des années.

  • Speaker #1

    C'est une maniÚre de vivre qui était assez répandue dans les milieux agricoles. Le chien de berger.

  • Speaker #0

    Le chien de berger, il Ă©tait dans le troupeau.

  • Speaker #1

    Le chien qui protĂ©geait la ferme. C'est vrai. Et mĂȘme mon beau-pĂšre, Ă  cet a priori, un petit peu. Moi, il me disait toujours, un chien, ce n'est pas dans une maison. C'est dans un appartement. La chasse doit ĂȘtre dehors.

  • Speaker #0

    Ouais, les gens, ils mettent tout ce que ça passe dans le jardin.

  • Speaker #1

    Je leur dis, mais franchement, si vous mettez un chien, mĂȘme si vous avez 40 hectares, vous mettez un chien pendant des jours et des jours dans 40 hectares, si vous pensez qu'il est heureux, pardon, mais les 40 hectares, au bout d'un moment, il les connaĂźt par cƓur. Donc, les odeurs, elles ne changent pas. Moi, je dis, c'est une pensĂ©e qui s'entend, mais qui est plus rationnelle aujourd'hui quand on a une Ă©volution sur la question du monde animal oĂč on sait comment les chiens se comportent, vivent, et qu'on sait qu'ils ont besoin d'environnements diffĂ©rents pour ĂȘtre Ă©panouis.

  • Speaker #0

    pendant toute cette attente là, donc quand on s'est changé notamment les vocaux, toi ça t'a mis du doute ?

  • Speaker #1

    Pas sur mon envie d'avoir un chien, mais sur mon envie de me savoir est-ce que je devais continuer de vivre comme je voulais vivre.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça allait changer des choses ou pas dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Je pensais que ça allait changer mon quotidien littĂ©ralement. Au sens pas au sens juste, bah je dois aller dehors pour sortir quand je dois sortir ou tiens mon chien sera Ă  cĂŽtĂ© de moi Ă  la fac non je pensais vraiment mon quotidien tout court au sens littĂ©ral, c'est au sens j'ai l'impression que je pourrais plus vivre pareil et peut-ĂȘtre mĂȘme plus avec les mĂȘmes personnes. AprĂšs surtout il est parti assez rapidement... Oui, si rapidement, parce que j'ai une grande gueule. Au bout d'un moment, j'ai mis mes limites. J'ai dit, moi, je ne veux pas vivre autrement. Je veux avoir mon chien et je veux avoir la vie que j'aime avec mon chien. Donc, c'est soit ça, c'est soit ça, soit sans vous.

  • Speaker #0

    Oui, puis mĂȘme, tu te posais la question par rapport Ă  oĂč est-ce que tu allais habiter. Est-ce que les gens tes proches avec qui tu allais habiter allaient tolĂ©rer ? Parce qu'aujourd'hui, tu es en couple, mais tu n'habites pas juste avec ta conjointe. Il y a une partie de la famille qui te cĂŽtoie et vous ĂȘtes dans le mĂȘme appartement oĂč on est aujourd'hui. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu es en couple ? Tu as eu un dernier coup de fil aprĂšs l'Ă©tĂ© ?

  • Speaker #1

    Salut, c'est une trĂšs bonne journĂ©e pour moi aujourd'hui. J'ai eu un coup de tĂ©lĂ©phone avant-hier de l'Ă©cole de chien guide qui m'a fait comprendre qu'il fallait plus attendre septembre que cet Ă©tĂ© pour les essais. Donc, possiblement encore attendre jusqu'Ă  octobre pour avoir mon chien. C'est Ă©nervant, franchement. Ça fait deux ans que j'attends. On m'a dit deux ans. En rĂ©alitĂ©, je sais que j'attends plus de deux ans. Ça fait dĂ©jĂ  deux ans et trois mois. C'est presque deux ans et demi que j'attendrai si on donne mon chien en septembre, octobre. Les temps d'attente sont vraiment abusĂ©s. Mais bon, on ne peut pas faire autrement. C'est ainsi. Il faut digĂ©rer. Le fameux coup de fil oĂč on me dit, Monsieur Dupuis, je sais que vous attendez un chien pour cet Ă©tĂ©, mais n'attendez pas pour cet Ă©tĂ©. Attendez plutĂŽt pour septembre. octobre et mĂȘme dit au pire dĂ©cembre et alors lĂ  dĂ©jĂ  plus et ça a Ă©tĂ© un gros coup derriĂšre la tĂȘte et ensuite il ya eu donc quoi et ce tout coup de fil pour organiser une vie de domicile en sachant que c'Ă©tait encore le moment oĂč c'Ă©tait compliquĂ© de vendre Ă  mon beau pĂšre et mon beau frĂšre l'arrivĂ©e du chien dans leur appartement et du partage en sachant que pour nous moi et ma conjointe c'est la seule solution pour vivre ensemble parce qu'on pouvait vivre chez moi mais mon appartement Ă  2 c'Ă©tait largement faisable mais Ă  deux plus un chien ça nous semblait impossible et vu que nous on voulait notre solution un petit peu pour continuer Ă  vivre ensemble parce que c'Ă©tait notre projet et ensuite partir lĂ  on voudrait vivre vraiment que tous les deux en fait Ă  ce moment-lĂ  on n'avait pas d'autre solution qui ne soit pas trop coĂ»teuse c'est-Ă -dire qu'on aurait pu prendre un appartement tous les deux mais elle n'a pas toujours pas d'argent tous les mois contrairement Ă  moi donc elle n'aurait pas pu payer un loyer etc. ça aurait Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ© donc il fallait c'Ă©tait la seule solution qu'on avait si on voulait continuer Ă  vivre ensemble concrĂštement et j'avoue pendant longtemps J'ai un peu repoussĂ© ce rendez-vous parce que je me suis dit, est-ce que je dois le faire ? Et ensuite dire Ă  l'Ă©cole, ah bah finalement, je ne vais plus ici.

  • Speaker #0

    Oui, parce que vous Ă©tiez un peu dans la situation de vous poser la question, oĂč est-ce qu'on habite ensemble ? Et est-ce que, malgrĂ© tous les freins et les doutes que tu avais instillĂ©s ton beau-pĂšre et ton beau-frĂšre ? Finalement, c'est lĂ  que j'ai mis les Ausha. Oui, bon, maintenant, vous me faites chier. Moi, je veux mon chien et je veux vivre comme je veux vivre avec mes conjointes qui veulent qu'on vive ensemble.

  • Speaker #1

    Tu as fait aussi des concessions ? Si tu ne l'as juste pas dit ça, hola.

  • Speaker #0

    Je leur ai dit qu'on va trouver des rÚgles de vie. Pas de soucis. C'est logique, en fait, on vit en communauté. C'est sûr qu'on joue des rÚgles de vie. Je ne leur ai pas dit, maintenant, c'est bon, je vais mettre les croquettes en plein salon et on dérouille à boueik. Bien sûr, on a trouvé des rÚgles de vie. Par contre, dans ces rÚgles de vie, il y a juste une condition, je veux vivre heureux avec mon chien. Le reste, ça discute. Et finalement, c'est plutÎt bien passé. C'est rare que je m'énerve et quand je dis au bout d'un moment quelque chose, en général, on sait que c'est important. Et donc, ma conjointe m'a bien aidé, on a discuté et au final, on a trouvé des solutions qui conviennent à tout le monde.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait cette vidéo à domicile, aprÚs cette discussion ?

  • Speaker #0

    AprÚs cette discussion et aprÚs un grand... réaménagement de l'appartement.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vous avez fait des changements quand mĂȘme ?

  • Speaker #0

    On va dire que avant cet appartement, il y avait une partie qui Ă©tait encore un espace de chantier. Non plus, on n'Ă©tait pas non plus sur un truc avec des murs par terre. Il y avait des choses que moi je ne voulais plus qu'ils soient lĂ .

  • Speaker #1

    Vis-Ă -vis du chien.

  • Speaker #0

    Vis-à-vis du chien, c'était un sujet qu'il fallait le régler. TrÚs bien, j'étais réglé.

  • Speaker #1

    T'as été réglé et t'as pu appeler l'école pour dire...

  • Speaker #0

    Exactement, quand ils sont venus, le traitement était nickel. On a revu l'agencement de tout ça et aujourd'hui, c'est nickel. Et il y a aussi eu des petites rÚgles qui ont été dictées sur la vaisselle, sur certaines choses que je ne voulais pas qu'ils traßnent.

  • Speaker #1

    Par rapport aux chiens.

  • Speaker #0

    Par rapport aux chiens, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette visite à domicile, elle s'est bien passée ?

  • Speaker #0

    Elle s'est bien passée.

  • Speaker #1

    C'était en présence de tes proches du coup ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y avait que moi. Ma conjointe aurait dĂ» ĂȘtre lĂ , mais malheureusement, elle a eu des cours. Le bonheur des cours. Mais elle Ă©tait positive, cette visite.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un peu le début de la fin, mais le début de la belle aventure. La fin de l'attente, j'ai envie de dire. Le début de l'attente.

  • Speaker #0

    Il y a un truc qui est horrible, mais à la fin de septembre, j'ai commencé à me dire Oh pioche, ça n'arrivera jamais Tu as pensé ça ? Oui. En fait,

  • Speaker #1

    ça m'aurait rendu moins triste que de me dire ça va arriver bientÎt Parce que c'était tellement incertain en termes de date.

  • Speaker #0

    Je voulais faire comme si ça n'existait plus.

  • Speaker #1

    Je crois que tu as Ă©tĂ© un peu moins prĂ©sent aussi sur les rĂ©seaux et tout. À partir de septembre, il y a eu la journĂ©e porte ouverte. Tu ne savais pas si tu allais... Je ne voulais pas y aller.

  • Speaker #0

    Ouais. Franchement, je leur ai dit, je vous adore. Mon cƓur a une envie d'y aller qui est dingue. Mais ma raison me sait que si je vais y aller, j'ai fendre en larmes. Parce que je ne supporterais pas de voir autant de chiens et de ne pas voir mon chien. Parce que la derniĂšre fois que j'y suis allĂ©, c'Ă©tait dĂ©jĂ  dur. Parce que j'Ă©tais allĂ© et j'avais rencontrĂ©... plein de gens merveilleux, gentils, de coups d'amour, et avec leurs chiens. Et j'avoue, ça m'avait fait un pincement au cƓur, mais...

  • Speaker #1

    Tu t'Ă©tais dit que la prochaine, c'Ă©tait pour toi,

  • Speaker #0

    quoi. LĂ , je pense que j'avais pas la force mentale d'y aller. Et donc, je me suis dit, dans cette optique-lĂ , tant pis, on fait comme si ça n'existe plus. Et je veux le moins le voir possible, parce que sinon, je vais pas tenir. Il faut que je me change la tĂȘte. Et donc, lĂ , je me suis particuliĂšrement travaillĂ©. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, parce que je voulais oublier. Et arrĂȘter d'attendre, parce que j'en pouvais plus. C'Ă©tait trop long. Et alors, ça vaut deux personnes, mais c'est comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    comme tu dis, tout est mis en Ɠuvre. Le pire,

  • Speaker #0

    c'est que c'est un peu schizophrénique, cette histoire. Parce qu'on attend, on réinvite sa vie avec le chien, mais le chien n'est pas là. Et donc, on se dit, je suis en train de préparer plein de trucs, mais il n'y a rien en face de moi. C'est trÚs schizophrénique, je trouve, mon comportement.

  • Speaker #1

    Tu envisages une nouvelle vie, mais tu ne sais pas quand est-ce qu'elle va arriver. C'est ça.

  • Speaker #0

    Avec ma conjointe, on a Ă©tĂ© simplement regarder ce qui existait en laisse, ce qui existait en produits ou autour de l'animal, ce qui existait en croquettes, etc. Ma conjointe n'arrĂȘte pas de me envoyer des photos de paniers. En mode, celui-lĂ  est mignon, celui-lĂ . MĂȘme si c'est difficile d'un cĂŽtĂ©, ça donne l'impression qu'on a rĂ©ussi Ă  faire quelque chose. MĂȘme si ce n'est pas encore concret, c'est vrai. C'est peut-ĂȘtre l'expĂ©rience de vie la plus forte. que je n'ai jamais vĂ©cu dans ma jeune vie, parce que j'ai 23 ans, mais dans ma jeune vie, je pense que c'est l'expĂ©rience humaine la plus forte que j'ai jamais vĂ©cue. Il y a eu, mi-septembre, l'appel dans l'Ă©cole de Schengen. Je m'excuse auprĂšs de ma meilleure amie qui s'est prise Ă  raccrocher au nez assez rapide.

  • Speaker #1

    Tu l'avais en double appel ?

  • Speaker #0

    Tu l'avais en double appel, en bifé, mais de trucs qui déroulent en plus. On discute, j'entends mon téléphone qui dit ça ne te plaßt pas ? Je regarde, je vois l'école de Schengen et j'ai raccroché tout de suite.

  • Speaker #1

    Tu m'Ă©tonnes. J'aurais fait pareil.

  • Speaker #0

    AprĂšs, j'ai rappelĂ© ma pote en lui disant Je te salue ! Et donc, ça me fait Bonjour Mathis, c'est une bonne nouvelle ! Et lĂ , je lui ai dit Vous voulez m'offrir un aspirateur ? Ce qui fait que je laisse une blague, c'est qu'Ă  ça que je me dĂ©stresse. Elle me fait, bon, on va vous prĂ©senter les chiens. Si vous ĂȘtes disponible, comment ? Je dis, si vous voulez, je peux le dire dans 10 minutes. Regarde, j'arrive lĂ . Elle dit, non, pas dans 10 minutes. Franchement, vous abusez. Et moi, il y a le premier truc qui m'a... Enfin, c'est le premier truc qui m'a fait avoir un coup de cƓur, mais ça a durĂ© une seconde, en fait. C'est que son Ă©ducatif ouvre la porte de la salle de remise. Elle l'a Ă  peine dĂ©tachĂ©e, qui court vers la balle. Premier truc qu'il fait. Je ne l'existe mĂȘme pas, sa balle qui compte. Oui, je l'aime. et Uriel il est hyper attachant c'est quoi ces trois mots si tu veux les dire bah en fait on parlait d'hypersensible moi je le repasserais hypersensible par hyper attachant ouais pour lui c'est un chien qui a besoin d'ĂȘtre attachĂ© et c'est pour ça que pour lui la transition n'a pas Ă©tĂ© hyper facile l'Ă©ducatrice qui en s'avance au travail ne travaillait plus avec lui c'est moi qui travaillais avec lui je lui ai dit un peu en mode mais pourquoi tu m'aimes plus c'est aussi un chien hyper actif il aime tout faire en fait on fait une sĂ©ance d'op ouais nickel trop bien On fait du guidage, ouais, trop cool. On fait la balle, ouais, allez-y, va. Il est tout le temps content, il est tout le temps collaboratif.

  • Speaker #1

    C'est trop cool. Ça veut dire qu'il est partant pour te suivre,

  • Speaker #0

    en fait. C'est tout lui convient. C'est le chien le plus collaboratif de la Terre. En fait, pas le plus collaboratif de la Terre, en tout cas, il est trĂšs collaboratif. Et c'est un chien qui a un secret caractĂšre.

  • Speaker #1

    Un peu comme toi.

  • Speaker #0

    Ouais. Il a affirmé, enfin, un peu borné.

  • Speaker #1

    Peut-ĂȘtre tu.

  • Speaker #0

    Mais il a affirmé, et en fait... Moi je l'avais dit dÚs le début de ma demande, je veux pas un chien trop docile. Parce que j'ai envie d'un chien docile, c'est génial, mais il n'y a pas de travail à faire, je trouve, avec un chien trop docile.

  • Speaker #1

    Tu voulais un challenge un peu.

  • Speaker #0

    Moi j'ai besoin de ce cĂŽtĂ© un petit peu lĂ  oĂč vraiment on sent une progression. Parce que vu qu'il est tĂȘtu, ça veut dire que ça nous demande plus de travail. Et justement, ce qui est plus cool, c'est plus cool parce qu'en fait, quand on arrive Ă  faire quelque chose avec un chien qui peut ĂȘtre plus tĂȘtu, ça montre qu'on a bien travaillĂ©. tellement de vrai bien t'as mis de l'effort derriĂšre et Ă  chaque fois qu'on rĂ©ussit quelque chose ensemble je dis yes c'est que j'ai Ă©tĂ© bon et franchement ça m'a confiance en moi j'ai vu la confiance en moi et j'ai vu qu'on Ă©voluait beaucoup avec lui c'est

  • Speaker #1

    vrai que la remise pour le coup ça a été une vraie épreuve mais c'est souvent le cas j'ai été dans l'immersion pendant la remise que ce soit avec Lauriane ou avec Georges tout est fait pour qu'on soit le mieux possible

  • Speaker #0

    Vraiment, franchement, je n'exagĂšre pas du tout. On n'Ă©tait jamais seuls. On avait toujours notre Ă©ducatrice, qui Ă©tait l'Ă©ducatrice de nos chiens, au moins quelqu'un le soir. Il y avait toujours quelqu'un avec nous. On est toujours accompagnĂ©s. Mais malgrĂ© ça, il y a des moments oĂč la fatigue, il suffit qu'il y ait un truc qui ne fasse pas bien pour que tout soit dĂ©cuplĂ©. Aujourd'hui, ça n'a pas Ă©tĂ© dur. En termes d'attendus, on n'a pas fait des trucs trĂšs trĂšs trĂšs trĂšs durs. On a restĂ© quand mĂȘme assez simple dans les demandes. Par contre, trĂšs rĂ©pĂ©titif et trĂšs intensif dans la cadence. AprĂšs, c'est le but du restage. C'est clairement de faciliter ce cĂŽtĂ©-lĂ  pour qu'au moment du stage, ce ne soit pas facile, mais moins difficile. Donc ouais, ça a Ă©tĂ© fatigant. Je suis rentrĂ©, lĂ , je me suis... Ça m'a assommĂ©. C'Ă©tait une longue journĂ©e de travail. C'Ă©tait assez fatigant. Et c'est vrai qu'il y a un soir, moi, je suis rentrĂ© en pleurs Ă  l'Ă©cole de chien guide. Parce qu'il y a eu un exercice qui avait Ă©tĂ© compliquĂ©. Et en fait, c'est un peu comme si on Ă©tait passĂ© pour rĂ©el de l'enfance Ă  l'adolescence. Du cĂŽtĂ©, je travaille avec toi parce que t'es super cool. Ah, maintenant, j'ai commencĂ© Ă  te tester. Peut-ĂȘtre que ça, on l'a fait en une journĂ©e. C'est pas celle-lĂ . Normalement, les parents, ils ont au moins quelques mois de dĂ©pense. Et j'avoue qu'on avait fait la premiĂšre sĂ©ance de guidage dans une zone qui ressemble Ă  la gaminĂ©ration parisienne un peu plus. OĂč en fait, il y avait du bruit, des voitures, beaucoup de gens, d'autres chiens, des distractions. vraiment en fait lĂ  en le dĂ©but d'Hunger Games 5 lĂ  en pour la remise et le bruit ça faisait deux jours qu'on Ă©tait en stage il n'y avait pas eu autant de bruit et je pense que le bruit m'a perturbĂ© ça a saoulĂ© tout le monde le bruit m'a perturbĂ© et j'Ă©tais trop centrĂ© sur ça et donc j'en oubliais ce que je l'avais appris en fait en prĂ©-stage et en stage et donc j'avais toujours un temps de retard au point oĂč dans mes reprises on y allait tĂȘtu bah oui donc c'est bien sĂ»r c'est Ă  ce moment lĂ  qu'il a dĂ©cidĂ© de me tester bah oui bah oui il sent bien le moment ils le savent la premiĂšre reprise je n'avais pas Ă©tĂ© bon trĂšs mou mĂȘme ce qui fait que l'exercice n'est pas mauvais mais il n'est pas bon et je fais le trajet jusqu'au bout il y a plein de fois on a dĂ» refaire des parties parce qu'en fait ouais c'Ă©tait pas c'Ă©tait pas bon et je sentais que c'Ă©tait pas bon et le pire c'est quand tu sais que c'est pas bon tu fais ton truc et tu sais quand tu fais ton truc et c'est pas ça et tu sais que d'ailleurs dans une dĂ©claration Mathis je suis pas lĂ  aprĂšs vous avez fait quelques temps de relĂąche et en fait le week-end on a fait la mise toute la semaine mais du coup le week-end t'es rentrĂ© ? non ce qui s'est passĂ© c'est que moi je suis rentrĂ© c'est une soirĂ©e oĂč je suis rentrĂ© Ă  l'Ă©cole pour l'internat et donc en fait on a pris la voiture pour retourner Ă  l'Ă©cole, j'Ă©tais pas bien. Et je me rappelais de ce qu'avait dit l'Ă©ducatrice en me disant, bon lĂ  c'Ă©tait pas hyper bien, il faut ĂȘtre un peu plus fort dans tes recrudes et tout. Elle avait Ă©tĂ© gentille mais en fait elle m'avait fait comprendre que, gentiment, que ça, il fallait que je sois un peu plus strict, que je m'affirme un peu plus et que je sois moins dĂ©stabilisĂ© par mon environnement. Et j'avoue, ça m'avait un peu pas fait mal, mais ça m'avait touchĂ© parce que j'Ă©tais nul, J'Ă©tais dans ma tĂȘte, que dans la voiture, les gens pensaient que je dormais. C'Ă©tait la monĂ©trice qui Ă©tait lĂ , plus ma collĂšgue de remise qui Ă©tait lĂ , qui pensait que je dormais. Moi, je dormais pas, j'Ă©tais sur ma tĂȘte. On est rentrĂ©s Ă  l'Ă©cole, j'ai donnĂ© Ă  Ariel ses croquettes, je suis montĂ© dans le studio et je me suis mis Ă  Ă©clater en larmes, oĂč j'ai appelĂ© ma courante en disant je suis nu, j'y arriverai pas Et je pense surtout, ce qui a surtout jouĂ©, c'est la fatigue. J'Ă©tais trĂšs fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais la fatigue, plus ce petit truc qui se passait. pas comme je l'aurais imaginé.

  • Speaker #1

    Qui te remet un peu en cause.

  • Speaker #0

    J'en ai pleuré, mais bien. J'ai bien pleuré. Et pourtant, ce n'était pas grave. C'était juste un exercice. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Tu l'attendais depuis tellement longtemps que tu te devais d'ĂȘtre Ă  la hauteur.

  • Speaker #0

    Avec du recul, je me dis que c'est dĂ©bile de faire ça. C'est tellement fatigant les stages de remise et mĂȘme les prĂ©-stages. C'est d'une intensitĂ©. Sur une journĂ©e, c'est d'une intensitĂ©.

  • Speaker #1

    Il faut suivre. Moi je me souviens quand tu m'as raconté que t'es rentré avec Uriel pour la premiÚre fois chez toi Tu veux nous le re-raconter ?

  • Speaker #0

    C'Ă©tait difficile, difficile parce qu'en fait j'Ă©tais anxieux,

  • Speaker #1

    mais vraiment anxieux T'avais tant attendu et finalement, t'Ă©tais lĂ  quoi

  • Speaker #0

    Oui il y avait ce cĂŽtĂ© lĂ , il y avait ce cĂŽtĂ© Putain, faut que je fasse mal Faut pas que je fasse rentrer dans ça Faut que je fasse attention Ă  lui, et en fait il y avait tellement peur de tout que je n'osais pas avancer Ce retour a durĂ© 40 minutes Moi j'ai l'impression qu'il a durĂ© 3h30 En fait j'Ă©tais tellement anxieux qu'Ă  chaque chose, Ă  chaque petit truc, je devais au moins vĂ©rifier deux, trois fois ce que je faisais. J'avais le cƓur qui battait. Et en plus, je sentais que Curiel n'Ă©tait pas hyper rassurĂ© parce que ça devait ĂȘtre la premiĂšre fois qu'il partait avec moi.

  • Speaker #1

    Il Ă©tait en laisse, il n'Ă©tait pas loin.

  • Speaker #0

    Il Ă©tait en laisse, oui.

  • Speaker #1

    La premiĂšre fois.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas Ă©tĂ© un trajet facile. Je me rappelle quand j'ai dĂ» le ramener Ă  l'Ă©cole. Je l'ai regardĂ© et je lui ai dit, bon, cette fois, on fait mieux, d'accord ? Et au fur et Ă  mesure, ça allait. mais c'est vrai que les trajets Ă©taient ce premier trajet a Ă©tĂ© difficile parce que eux aussi ça se concrĂ©tise ça se concrĂ©tise et on se dit mais maintenant on n'a plus le droit Ă  l'erreur parce que c'est un ĂȘtre humain enfin un ĂȘtre vivant qu'on a avec nous on peut pas se permettre de se tromper on peut se tromper en prestage, on peut pas se tromper dans la vraie vie parce que je peux pas lui faire rater une ligne, manquer un truc c'est particulier mais au moins ça me met dans le bain ah bah lĂ  t'es dans la vraie vie quoi Dans la vraie vie, et maintenant, tout ça, c'est facile.

  • Speaker #1

    Ça fait un mot important.

  • Speaker #0

    C'est facile parce qu'on a rĂ©pĂ©tĂ©. Mais d'un coup, la laisse, le chien, le RER. Bon courage. Salut. Salut. Parce qu'en plus, on l'avait travaillĂ© vraiment longtemps. Parce qu'on a vraiment travaillĂ© les transports, surtout en stage. En stage de remise. On a pas travaillĂ© les stages. On l'a fait assez rapidement. C'Ă©tait trĂšs rapide. On a juste travaillĂ© la gare. Et comment monter dans le... le PRR avec le chien donc c'Ă©tait assez succinct donc tout le reste c'est un peu tu te dĂ©brouilles bon j'avais pas le harnais, j'avais que la laisse et c'est pour ça que ça donnerait pas plus c'est vraiment en stage on a vraiment tout le dernier trouver son emplacement dans le mĂ©tro etc et donc j'Ă©tais en mode ouais mais si je fais ça est-ce que je le fais bien ? mais peut-ĂȘtre que c'est pas comme ça qu'il faut faire merde il mise pas vraiment sa place parce que c'est grave c'est vraiment grave

  • Speaker #1

    t'avais passĂ© une semaine avec des gens pour t'aiguiller autour de toi et lĂ  en te retrouvant tout seul pour rentrer chez toi c'est normal aussi et aprĂšs il y a eu l'autre dĂ©part qui a Ă©tĂ© le dĂ©part aprĂšs la semaine de stage oĂč

  • Speaker #0

    lĂ  j'ai pleurĂ© on a pleurĂ© mais dans le positif oĂč lĂ  on vient de rentrer du stage c'Ă©tait Ă©motionnellement c'Ă©tait Ça m'a chamboulĂ© de partir de l'Ă©cole, etc. Dans le bon sens du terme, j'ai eu une petite lame. C'Ă©tait Ă©motionnellement trĂšs particulier. Je suis super content. Je suis Ă©mu. Je suis super Ă©mu. Cette semaine, elle s'est finie. On vous fait signer le contrat. Et on vous dit c'est bon, c'est votre chien. Et lĂ , tu te dis... Putain, c'Ă©tait long. C'Ă©tait long. Et si court Ă  la fois, en fait. C'est lĂ  qu'on se rend compte qu'en fait, c'Ă©tait court. Mais que dans ta tĂȘte, c'Ă©tait trĂšs long.

  • Speaker #1

    Est-ce que j'allais te demander... Avec ton recul, cette attente, alors que ça fait que un mois que tu avais Curiel, tu l'as déjà oubliée, cette attente ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça a Ă©tĂ© remplacĂ© par tout le reste. Ce qui Ă©tait le plus dur dans l'attente, c'est pas l'attente en elle-mĂȘme, c'est pas savoir quand. C'est ĂȘtre fidĂšle oĂč on ne voit pas de fin. L'attente, quand j'ai dĂ» attendre pour ma remise, Ă©tait beaucoup plus facile, parce que j'avais une date. J'avais un point de repĂšre. Et aujourd'hui, il est tout le temps avec moi, et j'ai pu... L'attente, elle est finie. Le but de l'attente, elle est finie. Ça a Ă©tĂ© dur. Mais en fait, tout le cĂŽtĂ© dur de l'attente, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le cĂŽtĂ© positif de la prĂ©sence d'Uriel ici. Et je dis mĂȘme que si on m'avait dit pile poil comment c'Ă©tait aprĂšs la remise, mais vraiment pile poil, genre qu'on avait pu avoir une boule de cristal pour me dire comment ça allait ĂȘtre. Les deux ans, je l'ai refait.

  • Speaker #1

    Oui, avec le recul, finalement,

  • Speaker #0

    ça valait le coup. Ça valait la peine. C'Ă©tait long. C'Ă©tait agrĂ©able. mais ça en valait la peine et surtout que l'attente moi je la coupe en deux pĂ©riodes et la premiĂšre partie on a l'impression que c'est pas vraiment une attente parce qu'il y a rien qui est rĂ©el parce que c'est trop c'est trop tĂŽt pour vraiment ĂȘtre rĂ©el et c'est la deuxiĂšme partie qui est dure Ă  partir de quel point du coup ? Ă  partir du moment ouais je dirais Ă  partir du moment oĂč tu te rapproches d'une date raisonnable donc des deux ans d'attente ? pas deux ans un peu avant ok un an et demi un peu plus Ă  ce moment lĂ  LĂ  oĂč tu te rapproches d'une date qui est potentiellement raisonnable, oĂč tu te dis, lĂ  tu rentres dans une pĂ©riode qui est plutĂŽt rationnelle.

  • Speaker #1

    Par rapport au délai annoncé,

  • Speaker #0

    etc. OĂč lĂ  tu te dis, moi je me faisais des paris dans ma tĂȘte. Franchement, moi je m'Ă©tais dit, je vois mon chien, juin-juillet. C'est comme ça que je l'imaginais. J'ai vu ce tapet, je me suis dit, bah finalement non.

  • Speaker #1

    Là, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    LĂ , j'ai dit, mais non, mais ça ne correspond pas Ă  ce que j'attendais. Ce n'Ă©tait pas logique. Et je leur ai dit, aprĂšs, j'ai Ă©tĂ©... fĂąchĂ©e. Pas contre vous, c'est pas la faute de ChĂ©nide, mais j'Ă©tais fĂąchĂ©e parce que c'Ă©tait juste injuste. C'Ă©tait injuste parce que on n'a personne contre qui ĂȘtre en colĂšre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que me disait Lauriane, avec qui j'ai partagé l'immersion de la remise et avec qui moi j'ai partagé l'attente de Chénide parce que elle m'en a beaucoup parlé, on était voisines à Boulogne quand j'étais encore à Boulogne. Et je l'ai aussi beaucoup partagé avec une autre jeune fille qui n'a pas voulu participer à cette aventure de passage en immersion parce que c'était trop compliqué pour elle. Elle, elle avait eu une premiÚre date et puis finalement, ce n'était pas la bonne date ni le bon chien. Et comme tu disais, ça a été trÚs dur de remettre en question ce qui paraissait raisonnable.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et si tu devais justement donner un conseil aux auditeurs pour mieux vivre leur démarche de demande de chien guide et surtout cette attente avec le recul que tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi, dĂ©jĂ , je commencerais par m'entourer par des gens bienveillants. Il faut penser que, pas forcĂ©ment des gens qui sont handicapĂ©s, pas forcĂ©ment, mais des gens bienveillants. des gens qui comprendront que parfois vous n'avez pas spĂ©cialement envie de parler de chien guide. Et ça, j'avoue, j'en ai eu. Il faut des gens qui sachent que parfois vous avez envie de dĂ©connecter l'idĂ©e de chien guide parce que vous ĂȘtes dans un mood d'attente oĂč vous n'ĂȘtes pas en capacitĂ© d'en parler. Et aussi, je dirais, c'est un peu compliquĂ©, mais votre attente, c'est votre attente Ă  vous. Ce n'est pas l'attente de quelqu'un d'autre. Il ne faut pas imaginer que automatiquement, parce que pour certains, ça a Ă©tĂ© difficile, ça sera automatiquement difficile. Peut-ĂȘtre que vous allez bien le vivre. et peut-ĂȘtre que ça sera beaucoup plus court que vous l'imaginez ou en fait il faut pas partir avec des a priori et ensuite moi je pense qu'on devrait ĂȘtre beaucoup plus Ă  parler entre nous dĂšs l'attente et pour dire directement, moi je pense que ce serait bien qu'on ait une sorte de groupe de groupe de maĂźtres de chinguide mais de gens en attente qui pourraient parler entre eux tu attends, moi aussi ça fait chier allez viens on se prend un verre et ça n'est pas hĂ©sitable, essayez parfois fois Ă  se prendre des moments de pause. Moi, je l'ai fait. Quand j'en ai eu marre d'attendre, je l'ai fait, ce moment de pause. Penser Ă  autre chose. En plus, moi, je suis dans la politique, on m'a mis une Ă©lection lĂ©gislative anticipĂ©e. Nickel. Moi, franchement, j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  dire ce que j'ai parlĂ© avec les services concernĂ©s, et j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  leur dire merci pour la dissolution parce que ça me fait penser Ă  autre chose. Moi, franchement, un mois de campagne, j'Ă©tais content.

  • Speaker #1

    Le timing était tout trouvé.

  • Speaker #0

    J'étais le premier arrivé en permanence de campagne. C'est qu'on commence, allez go !

  • Speaker #1

    Je peux bosser lĂ  parce que je m'ennuie. J'en peux plus,

  • Speaker #0

    j'en ai marre, arrĂȘtez. Mais je les ai Ă©nervĂ©s les pauvres. C'est ça, il faut...

  • Speaker #1

    Il faudrait en parler avant.

  • Speaker #0

    Il faut en parler avant. Et il ne faut pas hĂ©siter aussi Ă  te dire Ă  ses proches parfois quand ça va mal. Moi, il y a des moments oĂč je... En fait, je me disais, mais je ne vais pas leur en parler parce qu'ils s'en foutent. Mais est-ce que franchement, ça intĂ©resse ma conjointe que j'aie de lui dire, j'adore mon chien ? Elle va me dire, ouais, c'est un chien. C'est ce que je pensais, qu'elle allait dire Ă  moi, mais c'est qu'un chien. Pourquoi tu n'en as qu'un ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit qu'il s'attendait Ă  un chien.

  • Speaker #0

    Je me suis dit, non, il ne faut pas hésiter de leur dire, c'est dur d'attendre mon chien, parce que ce n'est pas qu'un chien. C'est mon futur meilleur ami. Que là, j'en ai besoin, et que d'attendre ce dont j'ai besoin, on n'aime pas attendre ce dont on a besoin. On aime avoir tout de suite ce dont on a besoin, parce que sinon, on en a besoin. Sinon, on n'en aurait pas besoin. C'est le principe du besoin. C'est le principe. Le besoin, on doit le combler. Vous allez boire, vous allez boire. vous avez faim, vous allez manger. Vous n'attendez pas six mois pour avoir une escalope. L'escalope, elle arrive tout de suite. Moi, je dis souvent à mon conjoint que j'ai dû attendre deux ans pour avoir mon escalope. Normalement, un besoin, on ne doit pas le sustenter le plus vite possible. Et je lui dis, moi, mon besoin, je dois attendre pour le sustenter. Et ce n'est pas juste. Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il n'y a personne. C'est ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Le plus compliqué,

  • Speaker #1

    c'est qu'il n'y a pas de responsable.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun responsable. C'est de la faute de personne.

  • Speaker #1

    Au contraire, il n'y a... que des bonnes actions et des bonnes personnes en face. Le plus court,

  • Speaker #0

    en fait, qui fait que c'est long d'éduquer un chien, ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Et pour toi, ta propre demande, qu'est-ce que ça a changé en deux mots ?

  • Speaker #0

    Ma vie. Mais ça, en deux mots, ma vie, c'est, en deux mots, ça a tout changĂ© en positif. MĂȘme un truc tout con. J'ai une prof, je peux dire son nom parce que j'ai la pauvre voix, mais je l'aime pas. Je la dĂ©teste. Je pense que je souhaite la mort de personne, mais si elle demain se prend un camion, je pleurerai pas. Une fois, on est rentrĂ© dans sa salle avec Uriel. Je devais lui rendre un devoir. C'Ă©tait une Ă©preuve d'aller la voir parce que j'avais pas envie d'aller la voir. Et elle a passĂ© dix minutes Ă  caresser Uriel. Elle a fait des gros cĂąlins. Oh, il est mignon. Oh, il est gentil. Et lĂ , je me dis, madame, mon DM a fait, on verra plus tard. Au final, mĂȘme elle, elle est devenue gentille. J'ai pas compris pourquoi. Uriel, il facilite beaucoup les choses. Et mĂȘme, franchement, aller Ă  la fac, c'Ă©tait difficile parce que ça me fatiguait. Et quand j'allais Ă  la fac, j'Ă©tais crevĂ©, donc j'avais pas envie d'aller en cours, et pourtant j'adore ça, ce que j'Ă©tudie. Franchement, j'adore ça. Mais aller en cours pour ĂȘtre fatiguĂ© et au final rien apprendre parce que t'es crevĂ©, tu te dis Ă  ce que je prends, je pense. LĂ , quand je vais Ă  la fac, je suis plus fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Et en plus, t'as rien Ă  t'Ă©couter.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'ai rien Ă  m'Ă©couter. Donc en fait, c'est un fait, ça aide Ă  toi. Tout gagnant. Et mĂȘme dans ma vie personnelle, tout est plus enjoyĂ©. Buriel est toujours lĂ  pour faire le bon comportement au bon moment. Tout ça est... plus positif. Franchement, ça change tout. Et on a dit tout Ă  l'heure, si on m'avait dit tout ça, les deux ans d'attente, je l'aurais fait. Je l'aurais fait, il n'y a pas de problĂšme. Et en fait, lĂ , on rentre dans une nouvelle attente, mais qui n'est pas plus concrĂšte. C'est l'attente de l'Ă©volution. De ta relation. Et cette attente, elle est plus facile, parce qu'elle est concrĂšte. Il est lĂ . On le voit bien, il est lĂ  le matin, il n'y a pas de soucis. C'est l'heure de se lever. Allez, on se lĂšve. Je ne suis pas un chien, j'ai un rĂ©veil minute. Je suis Paul Ă  7h. Je vais avoir un bĂ©bĂ©,

  • Speaker #1

    c'est presque pareil.

  • Speaker #0

    Ma sƓur m'a dit ça. Elle a trois enfants. Ma sƓur m'a dit, tu vas avoir un chien.

  • Speaker #1

    C'est comme un bébé.

  • Speaker #0

    Quand tu auras un enfant, ce sera facile. Morale de l'histoire, vous voulez ĂȘtre parent, prenez un chien. Ça, vous serez habituĂ©s avant.

  • Speaker #1

    En tout cas, on voit que ta relation avec Uriel n'est qu'au début.

  • Speaker #0

    Elle n'est qu'au début.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir... confier tout ça pendant tous ces mois tes doutes, tes joies,

  • Speaker #0

    tes peines tout on pourra en Ă©crire un livre ça je vais te laisser merci Ă  toi je suis trop content dans ce stage de remise on avait eu Ă  domicile on avait eu des trajets un peu compliquĂ©s oĂč il a fallu beaucoup refaire des petits ateliers etc pour mettre rien en confiance etc et l'Ă©ducatrice m'avait donnĂ© une sorte de devoir Ă  faire tout ça lĂ  Ă  cĂŽtĂ© de chez moi une sorte de grande ligne droite qui remonte vers un cafĂ© oĂč j'aime bien aller, on m'a dit de le faire et les deux premiĂšres fois c'Ă©tait pas mauvais mais pas bon non plus en fait, entre deux et lĂ  c'Ă©tait vraiment nickel et je suis trop content je suis trop content ça montre que je peux y arriver seul avec lui et c'est trop cool parce que je ne le doutais pas mais j'Ă©tais un peu en mode azu mais pourquoi j'y arrive... hyper bien et lĂ  c'est cool, donc je suis trop content.

  • Speaker #1

    Et voilĂ , c'est la fin de cet Ă©pisode avec Mathis et j'espĂšre qu'il vous a plu. Si vous avez aimĂ© ce format en immersion, je vous recommande vivement d'Ă©couter l'Ă©pisode 37 avec Lauriane, dont nous avons parlĂ© aujourd'hui oĂč nous avions plongĂ© au cƓur de la remise. Et vous, ĂȘtes-vous en attente de votre premier chien guide ou d'un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ© et sachez que vous n'ĂȘtes pas seul. De mon cĂŽtĂ©, je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt. pour un nouvel Ă©pisode sur l'univers mĂ©connu des Shangri-La.

Description

đŸŽ™ïž PlongĂ©e au cƓur de l’attente d’un chien guide avec Mathys


Dans cet Ă©pisode, je vous invite Ă  dĂ©couvrir un format en immersion pour explorer une pĂ©riode charniĂšre : celle de l’attente d’un chien guide.
Mathys, jeune Ă©tudiant malvoyant, a partagĂ© avec moi ses ressentis Ă  travers des vocaux enregistrĂ©s tout au long de prĂšs de deux ans d’attente aprĂšs sa demande validĂ©e.


💡 Au programme :

  • Le quotidien de l’attente : entre espoirs, doutes et questions.

  • Le tĂ©moignage sincĂšre de Mathys, qui rĂ©sonnera peut-ĂȘtre avec ce que vous traversez.

  • Une plongĂ©e dans les Ă©motions et les rĂ©flexions propres Ă  cette pĂ©riode si particuliĂšre, souvent marquĂ©e par l’incertitude d’une remise sans date prĂ©cise.


đŸŸ Vous ĂȘtes en attente de votre premier chien guide ou d’un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ©, et souvenez-vous : vous n’ĂȘtes pas seuls.


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Création originale : Estelle Boullu

Production, enregistrement : Estelle Boullu

Montage : Alice Krief - Les Belles Fréquences

Musique originale : It's a Date de Frédéric Auger


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on s'Ă©tait dit qu'on Ă©tait lĂ , quand mĂȘme.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai dû attendre 3-4 mois de plus, ce qui avait été trÚs dur, parce qu'on va dire que j'ai détesté la fin de l'attente. Visuellement, je suis, en avoir discuté avec d'autres personnes, je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé cette attente.

  • Speaker #0

    Non, je ne voulais pas qu'on enregistre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a tous vĂ©cu diffĂ©remment, mais on a quand mĂȘme un peu tous ce point commun du on a cherchĂ© Ă  faire comme si l'attente n'existait pas

  • Speaker #0

    Salut, c'est Estelle et vous Ă©coutez Futur Chien Guide, le podcast sur l'univers mĂ©connu des chiens guides d'aveugles. Chaque mois, je vous invite Ă  dĂ©couvrir les aventures de celles et ceux qui vivent cet univers au quotidien et ce lien si prĂ©cieux qui les unit Ă  leurs chiens. PassionnĂ©s et bĂ©nĂ©voles depuis des annĂ©es, d'abord Ă  Paris et aujourd'hui Ă  Lyon, je suis persuadĂ©e que leurs histoires pourront vous toucher, vous informer et peut-ĂȘtre mĂȘme vous donner envie de vous engager. Savez-vous justement que seuls 1% des dĂ©ficients visuels sont accompagnĂ©s d'un chien guide ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur l'actualitĂ© des chiens guides et les coulisses du podcast, inscrivez-vous sans tarder Ă  ma newsletter mensuelle. Avant de passer Ă  l'Ă©pisode du jour, je laisse mon micro Ă  Mathilde, qui m'a laissĂ© un message il y a dĂ©jĂ  quelques temps.

  • Speaker #2

    Salut Estelle, je m'appelle Massilde et j'ai dĂ©couvert ton podcast il y a, je pense, deux ans. À l'Ă©poque, j'Ă©tais une famille adoptante d'un chien guide rĂ©formĂ© du cursus d'Ă©ducation. Ma chienne pĂȘche, qui va fĂȘter ses cinq ans dans quelques jours. Et j'ai tout de suite Ă©tĂ© vraiment happĂ©e par tes interviews, les invitĂ©s que tu recevais et la façon dont tu as mis en lumiĂšre l'univers des chiens guides. avec brio et j'ai vraiment dĂ©vorĂ© tous les Ă©pisodes qui Ă©taient dĂ©jĂ  en ligne et j'ai ensuite Ă©tĂ© assez assidue Ă  l'Ă©coute des nouveaux le podcast a changĂ© pas mal de choses parce qu'il m'a permis de faire la dĂ©couverte mĂȘme si j'Ă©tais une famille adoptante et donc relativement renseignĂ©e de l'univers des chiens guides ça m'a vraiment aidĂ© Ă  ouvrir le champ de mes connaissances sur les chiens guides et aussi sur les chiens d'assistance et sur finalement... tout le travail humain et bĂ©nĂ©vole qui gravite autour de tout ça. Et donc, je me suis rapprochĂ©e progressivement de l'Ă©cole Ă  cĂŽtĂ© de chez moi, qui est l'Ă©cole des chiens vides de l'Ouest, Ă  cĂŽtĂ© d'Angers. Et j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans mon investissement. J'avais envie d'accueillir un nouveau chien. Il est vrai que je crois que le moteur de ma dĂ©marche, ça a Ă©tĂ© d'accueillir un nouveau chien. Je me suis renseignĂ©e pour devenir famille relais ou famille d'Ă©ducation, bref, j'ai mis un pied comme ça dans cette nouvelle aventure. Et cette nouvelle aventure, elle a donnĂ© lieu en novembre 2003, donc l'annĂ©e derniĂšre, Ă  l'accueil d'une petite chienne, une aile, une petite chienne Labrador, qui a rejoint notre famille et qui fait partie de l'Ă©levage des chiens vides de l'Ouest et qui est destinĂ©e Ă  ĂȘtre une reproductrice. Ça a Ă©tĂ© le dĂ©but d'une trĂšs belle et d'une nouvelle aventure. J'ignorais complĂštement avant ton podcast que les familles d'Ă©levage Ă©taient lĂ  et que finalement les chiens guides Ă©taient Ă©levĂ©s par leurs Ă©coles en majoritĂ© et qu'on pouvait contribuer ainsi. Et voilĂ , cette nouvelle aventure, elle a dĂ©marrĂ© en novembre de l'annĂ©e derniĂšre. Ma chienne a eu un an lĂ  au mois de septembre. Elle a validĂ© tous ses tests de santĂ© pour devenir officiellement reproductrice. assez deux ans, donc on est trĂšs heureux et on a vĂ©cu dĂ©jĂ  une annĂ©e hyper riche en apprentissage, en Ă©motions, en changements dans notre vie. Et donc voilĂ , je voulais te remercier pour ça, parce que finalement, c'est ton podcast qui m'a motivĂ©e Ă  m'investir et aujourd'hui, c'est un pan de mon quotidien, de ma vie qui compte beaucoup et qui me rend trĂšs heureuse. VoilĂ , j'espĂšre que ce petit tĂ©moignage t'intĂ©ressera et intĂ©ressera d'autres auditeurs. Merci pour ce que tu fais. À bientĂŽt.

  • Speaker #0

    Pour ce premier Ă©pisode de l'annĂ©e, c'est le retour du format en immersion pour explorer ensemble la pĂ©riode charniĂšre de l'attente d'un chien guide aux cĂŽtĂ©s de Mathis, un jeune Ă©tudiant malvoyant. Quand nous avons commencĂ© Ă  Ă©changer, Mathis vivait une attente qui pourrait rĂ©sonner en vous. Presque deux ans aprĂšs avoir dĂ©posĂ© sa demande de chien guide, sans encore connaĂźtre la date de remise. Au fil des mois, il m'a confiĂ© ses ressentis Ă  travers des vocaux sincĂšres, partageant ses questions, ses espoirs. et ces moments de doute si caractĂ©ristiques de cette pĂ©riode. Peut-ĂȘtre que son tĂ©moignage fera Ă©cho Ă  ce que vous traversez, et qui sait, pourra adoucir votre propre attente en vous montrant que vous n'ĂȘtes pas seul. Et maintenant, place Ă  l'Ă©pisode.

  • Speaker #1

    Commençons par le commencement. J'ai fait ma demande de chien guide il y a maintenant presque deux ans. Elle n'a pas Ă©tĂ© facile Ă  faire parce que pendant longtemps, j'ai hĂ©sitĂ©. Pas faute d'avoir envie d'aller vers un chien guide, j'avais peur. DĂ©jĂ , c'Ă©tait un Ă©norme pas en avant pour moi, mais aussi, ça voulait dire accepter de prendre un risque. DĂ©jĂ , un risque qu'on me dise non Ă  ma demande. C'est a priori qu'en Ă©tant malvoyant, j'Ă©tais moins prioritaire que quelqu'un de non-voyant. Ce qui n'est pas le cas, mais Ă  ce moment-lĂ , je ne le savais pas. Et donc, je n'avais pas eu ça. Et ensuite, ça veut dire changer sa vie quand mĂȘme complĂštement, dans ses dĂ©placements, dans sa maniĂšre de vivre chez soi, changer d'habitude. Donc, c'Ă©tait vraiment trĂšs difficile de me dire, est-ce que je suis prĂȘt Ă  ça ? Est-ce que j'en suis capable ? Et finalement, c'est ma conjointe qui, elle, n'est... pas en situation de handicap, qui m'a donnĂ© confiance en moi et qui m'a donnĂ© envie de faire cette demande que j'ai faite et qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Ce temps d'attente, il me fait rĂ©aliser que je ne me suis pas trompĂ©. Il fallait que je fasse ce chemin-lĂ  et que je le ferais jusqu'au bout et que le moment oĂč mon chien arrivera sera encore plus beau parce que quand j'aurai fini cette attente, je serai enfin libĂ©rĂ©. LibĂ©rĂ© de ça.

  • Speaker #0

    DĂ©jĂ , bonjour Mathilde.

  • Speaker #1

    Bonjour Axelle.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on Ă©tait dĂ©jĂ  parti dans la discussion mais... j'aime bien quand mĂȘme commencer pour rappeler un petit peu, donc lĂ  on va aller en immersion on va se replonger dans un moment charniĂšre que t'as vu moi j'aime bien faire ces Ă©pisodes en immersion vraiment dans ces moments charniĂšres oĂč on se dit on sait qu'il y a quelque chose de fou en gĂ©nĂ©ral qui va se passer c'est un peu ces moments charniĂšres oĂč tu sais que ça va ĂȘtre super aprĂšs, mais tu sais pas exactement quand est-ce que ça va arriver j'ai dĂ©jĂ  fait l'attente en tant que famille d'accueil, le fait d'attendre alors comme je le suis moi pour le coup mais c'Ă©tait en accĂ©lĂ©rĂ© avec Karen et je voulais vraiment, et notre Ă©pisode Ă©tait dĂ©jĂ  en prĂ©paration quand on l'a diffusĂ© au mois de septembre qu'on fasse un Ă©pisode sur la tente en tant que bĂ©nĂ©ficiaire et avec toi c'Ă©tait chouette parce qu'on a vraiment partagĂ© depuis le mois de mars, on est en dĂ©cembre on est Ă  la veille de NoĂ«l ou presque et depuis le mois de mars en fait tu m'as confiĂ© un petit peu tes Ă©tats d'Ăąme sur la tente de ton chien guide est-ce que avant de plonger dans ses vocaux. On en aura sĂ»rement dĂ©jĂ  entendu un quand je vais dire cette phrase, mais tu pourrais te dĂ©finir toi en trois mots.

  • Speaker #1

    Ah, c'est compliquĂ©. DĂ©jĂ , je n'aime pas me dĂ©finir tout court, mais je dirais que je suis Ă©motif, mais dans le bon sens du terme. Je suis quelqu'un qui ressent, mais mĂȘme parfois un peu trop, mais qui aime bien ressentir. Je suis hyperactif, je n'aime pas rester en place. J'aime bien faire plein de trucs. le temps. Et ma conjointe dit que je suis hyper sociable. Je parle Ă  trop de gens facilement.

  • Speaker #0

    Et on va garder les trois mots pour ton chien quand on en parlera. Parce que l'histoire entre nous a commencĂ©, comme je le disais, au mois de mars. Moi, pour revenir sur mon idĂ©e de faire cet Ă©pisode un peu en immersion, ça faisait longtemps que je voulais avoir Ă  mon micro quelqu'un qui attendait un chien guide. Mais capter quelqu'un qui est dans l'attente de son chien guide assez Ă  l'avance, sans savoir un... un petit peu trop... Quand ça va venir ? C'Ă©tait assez difficile pour moi, parce qu'en gĂ©nĂ©ral, vous n'ĂȘtes pas encore dans l'univers canin, Ă  part si vous attendez le renouvellement. Et j'en avais discutĂ© avec une autre personne l'annĂ©e derniĂšre qui m'avait dit, non mais moi, je ne peux pas, c'est trop dur en fait, je pleure tous les jours pour en savoir si mon chien guide va arriver. Donc tu vois, quand tu me dis que tes motifs, tu n'es pas le seul en tout cas. Et quand on en a parlĂ©, tu as Ă©tĂ© tout de suite partant. Au mois de mars, est-ce que tu peux nous dire Ă  peu prĂšs toi oĂč tu en Ă©tais dans ta dĂ©marche de chien guide ? OĂč tu en Ă©tais aussi vis-Ă -vis de tes Ă©tudes, ton et tes emplois, du coup tes missions, on va dire, plus que l'emploi, si tu prĂ©fĂšres. OĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta vie ?

  • Speaker #1

    Sur ma vie professionnelle, j'étais étudiant, je suis toujours étudiant. Une année compliquée parce que je n'avais pas eu tous mes aménagements à la Sorbonne, donc ce qui m'a fait devoir travailler beaucoup plus pour réussir à sauver le plus possible. Je suis vraiment utilisé pour pas mal de choses, mais on va dire qu'avec des aménagements, c'est beaucoup plus facile, bizarrement. Sinon, avec mes missions, je travaille pour les associations du handicap en communication, mais je suis aussi élu étudiant, ce qui me prend pas mal de temps.

  • Speaker #0

    Hyper actif, on a dit.

  • Speaker #1

    Oui, on a dit ça. AprĂšs, sur la demande de Ausha, j'Ă©tais un peu sur... Moi, je dirais un entre-deux. C'est que, en fait, je passais du latent tout... D'un cĂŽtĂ©, je n'avais pas l'impression d'attendre parce que c'Ă©tait un peu irrĂ©el. À l'attente ou maintenant, je me disais attends, mais ça va ĂȘtre maintenant En fait, c'Ă©tait vraiment
 j'avais vraiment l'impression d'ĂȘtre entre deux dĂ©tapes. Ce qui est parfois le plus dur dans l'attente, c'est parfois aussi ce qui est le plus touchant. C'est qu'on a parfois des proches qui ont envie de vivre la chose avec nous, entre parenthĂšses, et qui nous en parlent, qui nous disent ah, tu vas voir ça, ça va se passer comme ça et qui te posent plein de questions. Et d'un cĂŽtĂ©, ça fait du bien parce que tu te dis Ok, il s'intĂ©resse Ă  ce que je vis, Ă  ce que je traverse comme projet, comme attente. Et de l'autre cĂŽtĂ©, ça fait mal parce que tu te dis Bordel, on en parle, on en parle, mais il n'est toujours pas lĂ . Et je suis en train d'anticiper, d'espĂ©rer, et il n'est toujours pas lĂ . Et en fait, parfois, je suis content qu'on m'en parle, et Ă  d'autres moments, j'aimerais qu'on ne m'en parle pas, pas pour oublier, mais parce que comme si j'en parlais trop, le temps serait plus long et qu'au final, le temps serait interminable. Et parfois, ça fait du mal. C'est vrai que le temps peut ĂȘtre trĂšs long, malgrĂ© toute la compassion de ceux qui m'aiment et qui m'entourent. C'est Ă  ce moment-lĂ  que j'ai commencĂ© Ă  rentrer rĂ©ellement dans le monde canin, Ă  m'intĂ©grer Ă  ce qui existait, aussi les personnes avec qui je pouvais Ă©changer sur ces choses-lĂ , parce que ma conjointe, elle est gĂ©niale, je l'aime, c'est la mort de ma vie, mais elle est voyante, et ce n'est pas un dĂ©faut. Ça fait qu'elle n'avait pas le mĂȘme regard que moi. Elle, elle voyait le chien, mais elle ne voyait pas derriĂšre le chien. Et donc, c'est vrai que je cherchais peut-ĂȘtre des points de repĂšre, un peu de comprĂ©hension.

  • Speaker #0

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que tu l'attendais.

  • Speaker #1

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que j'attendais, ça a Ă©tĂ© long. Et le temps arrive et au bout d'un moment, on se dit, mais en fait, ça n'arrivera pas ou ça n'arrivera jamais. On attend, on attend et on se rend compte que ce tĂ©lĂ©phone ne sonne pas. Et j'ai dĂ©testĂ© les gens qui m'ont appelĂ© jusqu'en septembre. Parce que les gens qui m'appelaient jusqu'en septembre, ils n'avaient pas Ă©crit École de Shangui sur mon tĂ©lĂ©phone. Oui, ils te demandaient,

  • Speaker #0

    est-ce que tu as fait comme nous tous, bénévole ou bénéficiaire, de rentrer le numéro de l'école ? Et est-ce qu'à chaque fois qu'il s'affichait... Au début, tu ne l'avais pas fait ?

  • Speaker #1

    Au dĂ©but, je ne l'avais pas fait, mais je l'ai fait au bout d'un moment. Et en effet, Ă  chaque fois que je voyais École de Shangui, c'Ă©tait pour des papiers. Non ! Je veux mon chien ! Je ne suis pas d'accord, je conteste. Alors aprĂšs, c'est dur, mais il faut le dire aussi, l'Ă©cole de Shang-Gi est quand mĂȘme bien accompagnante. MĂȘme si c'est pas facile, on peut quand mĂȘme les appeler, parler avec eux. MĂȘme dans ces moments un peu Ă©motionnellement, un peu marre. Ils prennent le temps, ils sont super cool. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup. Au bout d'un moment, ça demande beaucoup de patience. Et j'avais dit Ă  ma conjointe que je pense que ceux qui sont demandeurs de Shang-Gi, ou qui attendent, ou mĂȘme, j'Ă©tais encore plus loin. ceux qui attendent un enfant, on a plein d'options. Enfin, on devient des palmes d'or de la patience. Franchement, il faut beaucoup prendre sur soi, mĂȘme Ă  des moments oĂč on n'a pas trop d'envie de prendre sur soi, surtout que, je ne veux pas tous mes proches qui sont hyper gagas du chinguine, mais j'ai une sƓur particuliĂšrement qui est Ă  fond, parce qu'elle a toujours eu des chiens, elle adore les chiens, et donc Ă  chaque fois qu'on s'appelait, c'Ă©tait Alors, ça en est oĂč ? Je t'aime, mais j'ai pas trop envie d'en parler. Parce que si je t'en parle, j'ai pleurĂ© pendant trois heures. Une fois, j'ai pleurĂ© pendant trois heures avec elle au tĂ©lĂ©phone.

  • Speaker #0

    Ça fait du bien aussi.

  • Speaker #1

    Jusqu'au moment oĂč Baudenayus me m'appelle.

  • Speaker #0

    Avant d'avoir cet appel, moi j'aimerais revenir aussi oĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta dĂ©ficience Ă  ce moment-lĂ . Est-ce que dans les annĂ©es d'attente de ton chinguide, elle a Ă©voluĂ© ?

  • Speaker #1

    J'ai le bonheur et le malheur d'avoir une vue qui est stagnante, mais qui est liée à évoluer dans le mauvais sens du terme. Déjà, en théorie, je ne devais pas de la vue avant 20 ans. Bon,

  • Speaker #0

    visiblement. Tu as dépassé les 20 ans.

  • Speaker #1

    Un peu de vue. Je ne sais pas. J'aime bien Ă  chaque fois que je croise mon mĂ©decin, je lui dis vous ĂȘtes tombĂ© de temps de jour. AprĂšs, il m'a dit aussi la suite, c'est qu'il y a une possibilitĂ© de rester dans le stagnement, mais que la plus grande chance, c'Ă©tait l'abaissement de ma vue. AprĂšs, c'est pas trop rentrer en ligne de compte dans ma demande, parce que pour le coup, ma vue, ça fait longtemps que j'ai un peu fait le deuil. Et donc, en fait, j'ai appris Ă  vivre comme si qu'elle n'existait pas.

  • Speaker #0

    Tu vois quoi Ă  peu prĂšs ?

  • Speaker #1

    J'ai une vue tubulaire. Donc tu vois au centre ?

  • Speaker #0

    Je regardais dans un tube de Chopalin.

  • Speaker #1

    Ça a tout petit son champ de vision. Mon mĂ©decin m'avait donnĂ©...

  • Speaker #0

    On ne veut pas les termes techniques. Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Taille qui représentait quelque chose. Mais j'ai oublié. En gros c'est vraiment petit. Sinon j'ai une trÚs forte myopie. Donc il y a d'une 10-20 cm. C'est flou. Et photophobie. Et plein d'autres choses. trucs, moi je suis bien amusé sur la lune des maladies, et aussi il manque des cÎnes, avec les couleurs etc, c'est un peu fade du coup pas hyper aussi intense Et j'ai une incapacité de repérer le contraste. Oui, c'est le bordel. Non, mais c'est intéressant pour moi de poser cette question,

  • Speaker #0

    parce que la dĂ©ficience, elle est vraiment diffĂ©rente et individuelle. Et souvent, les gens, quand je parle de chien guide d'aveugle, alors des gens aveugles et malvoyants, mais bon, si je disais ça Ă  chaque fois que je dis la phrase, on n'entendrait que ça dans le podcast. Mais c'est vraiment intĂ©ressant aussi de montrer la diversitĂ© de vos dĂ©ficiences. C'est vrai que moi, j'interroge des personnes trĂšs diffĂ©rentes. Et il y en a... Ça m'a fait sourire. Je crois que c'est Karen qui me disait que... Je ne sais plus qui c'est qui me disait. Moi, je ne suis pas dans le noir, je suis dans le blanc. Et pour ça, je pensais que je ne pouvais pas avoir un chien guide. Parce que je pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir.

  • Speaker #1

    Alors, c'est pour le coup, ça c'est vrai. Bon, on n'en parle pas peut-ĂȘtre. Mais dans les trucs qui m'ont mis en difficultĂ© de faire ma demande, parce qu'il y a beaucoup de choses qui m'ont mis du temps pour faire ma demande. C'est un des Ă©lĂ©ments. C'est que j'avais cet a priori, comme beaucoup de gens. Maintenant, je sais que c'est un a priori. Mais voyons votre chien guide.

  • Speaker #0

    Ok, tu pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir total.

  • Speaker #1

    Donc, aveugle. ou quasiment aveugle.

  • Speaker #0

    Quasiment, ouais,

  • Speaker #1

    ok. Quasiment, on ne peut rien voir. Et c'est aprÚs avoir vaincu toutes les autres craintes que j'avais, qui étaient surtout des craintes liées à ma famille ou mises à mon environnement, mais aussi un peu de manque de confiance en moi, qu'en fait, ma conjointe, qui m'a aussi beaucoup aidé à lire ma demande, elle va dire... démonter ma derniÚre crainte en me disant déjà elle m'avait dit beaucoup avant tu vas y aller parce que t'en as envie on voit que t'as envie donc tu vas y aller elle est trÚs insistante je pense qu'elle m'aurait amené à l'école de Ausha et moi j'ai dit non mais c'est son son je suis pas de nos voyants et là elle me dit oh en général elle a un argument et là elle me montre le site de l'école de Ausha de Paris et elle me fait Ausha d'aveugle et malvoyant et moi je fais D'accord, bon, j'ai plus d'arguments. Et je suis allé le lendemain. J'ai appelé le lendemain et on est allé aprÚs. Je ne le regrette pas.

  • Speaker #0

    Oui, moi, souvent, j'attaque les histoires un peu sur l'arrivĂ©e du chien ou sur comment... Mais c'est vrai que, bon, il y a des fois, le fait de devenir malvoyant, des fois, c'est du jour au lendemain. C'est les accidents de la vie. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Mais il y a encore un pas entre le fait de vouloir ou pas un chien guide. Ce n'est pas obligatoire. J'avais fait un Ă©pisode avec Laetitia, l'Ă©pisode 40, oĂč Laetitia, elle ne veut pas de chien guide. Elle a ses raisons. Et c'est pas parce que les gens sont malvoyants ou aveugles qu'il faut leur coller... Oui, tu l'as vendu !

  • Speaker #1

    C'est pas une obligation.

  • Speaker #0

    C'est pas une obligation, et c'est un choix, c'est un vrai choix.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tous mes amis qui sont malvoyants ou nevoyants qui sont dans le mĂȘme cheminement auquel moi j'Ă©tais avant, j'essaye de pas trop les perturber dans leur cheminement parce que je me dis, moi on m'a laissĂ© faire mon cheminement. Je leur ai toujours dit, si vous avez des questions, j'y rĂ©pondrai. C'est ça. Mais je ne viendrai pas vous mettre des rĂ©ponses tout de suite.

  • Speaker #0

    Mais je sais qu'il y a aussi des gens, tu vois... que j'ai eu mon micro, qui sont venus à la demande de chien guide en ayant justement eu un ami qui avait un chien guide et qui les a guidés et qui les a trouvé ça exceptionnel du coup, il a demandé mais parce que avant de connaßtre toi tu connaissais les chiens guide avant de faire ta demande un peu ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais mais à distance plus ou moins proche, j'ai vécu avec deux chiens guide indirectement avec la conjointe de mon géniteur qui malheureusement une dame qui est décédée qui avait son chien quand j'étais petit... et une autre jeune fille qui a eu son chien à la Fondation Frédéric Gaguen quand j'étais en coloc à Montéclair. Et encore un autre chien qui était aussi à la Fondation Frédéric Gaguen.

  • Speaker #0

    C'est qui ce chien du coup ? Ok, mais oui, mais AnaĂŻs, tu sais que je la connais trĂšs bien. Je l'ai eu en stage avec moi.

  • Speaker #1

    Mais AnaĂŻs aussi, qui a eu Mozart. Et j'ai connu son chien d'avant qui est malheureusement parti aussi.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que tu les connais.

  • Speaker #1

    Et en fait, on Ă©tait ensemble Ă  l'internat de MontĂ©clair. Ça fait un petit groupe marrant. C'est ça. Par contre, j'ai bien connu Mozart tout le long du lycĂ©e. Moi,

  • Speaker #0

    je l'ai eu en stage. C'était génial dans nos locaux avec les élÚves.

  • Speaker #1

    AnaĂŻs et Mozart vont trĂšs bien ensemble. C'Ă©tait une belle Ă©poque Ă  l'internat. C'est comme ça que j'ai vraiment vu de prĂšs des chinguettes. AprĂšs, je vais jamais trop parler d'AnaĂŻs parce qu'on n'a jamais trop eu l'occasion d'en parler. Mais c'est vrai que c'est en partie le fait de voir... AnaĂŻs et d'autres avec leur chien Ă  Angers, qui a commencĂ© mon cheminement. Je pense pas que j'aurais pris un chien guide Ă  ce moment-lĂ  non plus. J'Ă©tais pas prĂȘt. Mais ça m'a mis la question dans la tĂȘte. Une question qui Ă©tait encore pas du tout Ă©voluĂ©e, pas du tout questionnĂ©e, mais la question Ă©tait lĂ . Et c'est au bout de, je pense, je dirais un an, oĂč lĂ  je me suis dit, ouais, j'en ai envie. Et oĂč je me suis empĂȘchĂ© de le faire pendant un an.

  • Speaker #0

    Pour ĂȘtre vraiment sĂ»r que t'avais envie ?

  • Speaker #1

    Un an, parce que j'Ă©tais chez ma maman.

  • Speaker #0

    Oui, et oĂč c'Ă©tait pas possible.

  • Speaker #1

    Que j'aime beaucoup. qui a son handicap aussi, qui a des difficultĂ©s aussi. Et je me suis interdit de me rajouter quelque chose Ă  moi dans la situation oĂč elle avait besoin d'attention. J'allais partir un an aprĂšs Ă  la fac, je savais qu'elle allait trĂšs trĂšs mal le vivre. Je me suis dit, si en plus je lui dis, je prends un chien guide et je me barre, elle allait dire, tu me remplaces en plus. Je me suis encore effrĂ©nĂ©. Je suis arrivĂ© Ă  la fac, j'ai un peu pas oubliĂ©, mais j'y pensais toujours, mais... Je me suis dit, oh, et puis je le ferai quand je le ferai. Et c'est dans cette annĂ©e-lĂ  oĂč vraiment, j'ai rencontrĂ© ma conjointe, elle m'a poussĂ©, je suis allĂ©. Mais ça a Ă©tĂ© un trĂšs, trĂšs long cheminement. Et le monde du chien guide d'aveugle est venu progressivement, en fait. TrĂšs progressivement.

  • Speaker #0

    Et c'est rigolo parce que quand on a commencĂ© Ă  Ă©changer quasiment au mois de mars, parce que je crois que je t'ai proposĂ© assez rapidement de m'envoyer des vocaux. Au dĂ©but, on a un peu tĂątonnĂ©, puis tu m'as tout de suite livrĂ© plein de questions que tu avais, la situation rien que l'hĂ©bergement oĂč tu Ă©tais. tes proches qui te posaient plein de questions, qui n'Ă©taient pas forcĂ©ment fans du projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Alors que lĂ , on se parle neuf mois plus tard, et il y a eu des Ă©volutions, comme quoi il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    On se rend compte qu'il y a deux camps, en vĂ©ritĂ©, dans nos proches. Il y a un camp qui est vĂ©ritablement Ă  vos cĂŽtĂ©s, et mĂȘme parfois trop, mais pas grave. C'est touchant, vraiment. Et il y a une autre partie qui, au contraire, est... totalement distantes. Pas parce qu'elles aiment pas le chien, ou si parfois elles aiment pas le chien, mais parce que, bizarrement, on se rend compte, enfin moi je me suis rendu compte que c'est comme si qu'elles me connaissaient pas. Enfin, genre que j'Ă©tais un inconnu pour eux, et que ce que je ressentais, ce que j'avais besoin, Ă©tait visiblement pas quelque chose auquel ils avaient pu penser avant. Ça veut dire que j'avais les rĂ©actions dans tous les cĂŽtĂ©s, mais pas juste au milieu. j'avais soit des gens hyper enjaillĂ©s, soit des gens totalement nĂ©gatifs et j'avais pas ce juste milieu des cĂŽtĂ©s j'aurais bien aimĂ© avoir des justes mais ce qui fut avec les gens positifs c'Ă©tait hyper positif, pas vraiment un peu trop parce qu'ils arrĂȘtaient pas de m'en parler tout le temps il y a des moments oĂč j'Ă©tais pas trop prĂȘt et qu'on m'en parle tout le temps et les gens nĂ©gatifs parfois je me disais mais est-ce que franchement j'y avais littĂ©ralement changĂ© mais est-ce que c'est que positivement je pose plus la question parce que je me dis maintenant ouah Je ne sais pas, on peut chier le gifle comme je veux le gifle parce que certains sont chiants. C'est vrai que ça m'a fait du mal de me dire que dans mon cercle familial, peut-ĂȘtre que je ne pourrais plus faire les choses de la mĂȘme maniĂšre parce que j'ai mon chien et que je ne voulais pas renoncer Ă  mon chien.

  • Speaker #0

    Dans ton projet, le chien, c'Ă©tait un facilitateur plus qu'autre chose. Et le fait de t'empĂȘcher de faire certaines choses, ça ne faisait pas partie du projet.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais aprÚs, il faut dire aussi que les personnes négatives sont des personnes qui sont obtues... Surtout ? surtout sur leur caractÚre et avec qui bon les plus négatifs c'est des personnes avec qui j'ai pas prévu de vivre longtemps oui c'est pas ta conjointe c'est pas ma conjointe donc je me dis bon je suis pas content ils sont pas contents c'est pas grave sans plus pour eux c'est pas grave mais c'est vrai parfois on arrive dans des situations assez dramatiques le grand-pÚre de ma conjointe qui s'est mis à crier mais non moi si j'ai un chien qui vient ici il va pisser partout c'est vraiment une vraie crise ouais et

  • Speaker #0

    moi j'Ă©tais en mode bof toutou si on a un chien guide qui buisse partout qui n'a pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ© quand mĂȘme c'est emmerdant c'est vrai que les gens ils collent l'image du chien enfin lĂ  AurĂ©lien il est juste derriĂšre moi il vient d'ouvrir les yeux parce que j'ai pas dit son nom c'est ça mais il est en train de faire un gros dodo sur son coussin et c'est vrai que les gens par mĂ©connaissance plus qu'autre chose c'est pas de la mĂ©chancetĂ© mais ils imaginent que ça va trĂšs mal se passer alors que les chiens sont Ă©duquĂ©s quand mĂȘme les chiens guides heureusement et puis mĂȘme les chiens de compagnie si les gens les Ă©duquent bien ça se passe pas n'importe comment non plus

  • Speaker #1

    Et moi, je trouve que c'Ă©tait le plus dur, c'est triste Ă  dire, mais c'Ă©tait avec les plus d'anciennes gĂ©nĂ©rations. Parce que je trouve que plus... Je ne dis pas que les plus ĂągĂ©s sont les plus relous, mais... Salut, je viens de dĂ©couvrir une chose passionnante, c'est Ă  quel point les personnes de notre entourage, quand on attend un chien guide, se considĂšrent limite plus experts que l'Ă©cole de chien guide. C'est hallucinant. C'est mĂȘme pas mĂ©chant, mais c'est limite, ils remettent en cause pour certains. quand ils ont des chiens, ce que conseille ou propose l'Ă©cole de chien-guide, ce qui fait qu'on se retrouve dans des situations aberrantes oĂč on essaie limite de donner l'impression que ton Ă©cole de chien-guide est incompĂ©tente. VoilĂ , c'est marrant, ça me fait toujours rire de voir les personnes qui ont des chiens considĂ©rer que leur chien domestique correspond Ă  un chien de guide ou Ă  un chien d'assistance et que c'est donc eux qui dĂ©tiennent le savoir sur comment on est du coup. for machine guide, ou comment on doit s'occuper d'un chien. La plupart s'occupent, Ă  mon avis, mal de leur chien. Pas mal, pas mĂ©chamment, mais bon, ils pourraient s'en occuper mieux. Les valides, je trouve, en gĂ©nĂ©ral, il y a une mĂ©connaissance, souvent du chien d'assistance, mais parfois, il y a aussi une mĂ©connaissance des rĂ©alitĂ©s. C'est dommage. Certains, en tous les cas que je connais, pour certains, ont une Ă©ducation, qui dĂ©jĂ , le chien d'assistance, ça n'existait pas. Quand ils Ă©taient enfants, ça n'existait pas. Ou alors ça devait exister, mais pas trĂšs loin d'eux, en fait, c'Ă©tait pas vraiment. Et aussi pour eux, par exemple, pour la grande-mĂšre-branche-jointe, il n'y a qu'un seul type de chien qui existait. c'est le chien de la ferme le chien de la ferme il rentre pas Ă  la maison c'est pas un chien de compagnie c'est un chien de travail mais de ferme,

  • Speaker #0

    chien de berger et donc ils avaient pas cette conception en tout cas lui n'a pas cette conception d'un chien à l'intérieur guide je vois tout à fait ce que tu veux dire parce que moi j'ai pas eu de contradiction là dessus mais ma grand mÚre agricole etc les chiens ont toujours vécu à l'extérieur ils sont dans la niche dans les tables et c'est trÚs bien comme ça Je ne sais pas si elle ne m'a pas opposée. Quand je suis venue avec des élÚves chien guide, elle en a vu. C'est vrai que c'est rare qu'il y ait des chiens à l'intérieur de cette maison. Alors qu'il y avait toujours des chiens pendant des années.

  • Speaker #1

    C'est une maniÚre de vivre qui était assez répandue dans les milieux agricoles. Le chien de berger.

  • Speaker #0

    Le chien de berger, il Ă©tait dans le troupeau.

  • Speaker #1

    Le chien qui protĂ©geait la ferme. C'est vrai. Et mĂȘme mon beau-pĂšre, Ă  cet a priori, un petit peu. Moi, il me disait toujours, un chien, ce n'est pas dans une maison. C'est dans un appartement. La chasse doit ĂȘtre dehors.

  • Speaker #0

    Ouais, les gens, ils mettent tout ce que ça passe dans le jardin.

  • Speaker #1

    Je leur dis, mais franchement, si vous mettez un chien, mĂȘme si vous avez 40 hectares, vous mettez un chien pendant des jours et des jours dans 40 hectares, si vous pensez qu'il est heureux, pardon, mais les 40 hectares, au bout d'un moment, il les connaĂźt par cƓur. Donc, les odeurs, elles ne changent pas. Moi, je dis, c'est une pensĂ©e qui s'entend, mais qui est plus rationnelle aujourd'hui quand on a une Ă©volution sur la question du monde animal oĂč on sait comment les chiens se comportent, vivent, et qu'on sait qu'ils ont besoin d'environnements diffĂ©rents pour ĂȘtre Ă©panouis.

  • Speaker #0

    pendant toute cette attente là, donc quand on s'est changé notamment les vocaux, toi ça t'a mis du doute ?

  • Speaker #1

    Pas sur mon envie d'avoir un chien, mais sur mon envie de me savoir est-ce que je devais continuer de vivre comme je voulais vivre.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça allait changer des choses ou pas dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Je pensais que ça allait changer mon quotidien littĂ©ralement. Au sens pas au sens juste, bah je dois aller dehors pour sortir quand je dois sortir ou tiens mon chien sera Ă  cĂŽtĂ© de moi Ă  la fac non je pensais vraiment mon quotidien tout court au sens littĂ©ral, c'est au sens j'ai l'impression que je pourrais plus vivre pareil et peut-ĂȘtre mĂȘme plus avec les mĂȘmes personnes. AprĂšs surtout il est parti assez rapidement... Oui, si rapidement, parce que j'ai une grande gueule. Au bout d'un moment, j'ai mis mes limites. J'ai dit, moi, je ne veux pas vivre autrement. Je veux avoir mon chien et je veux avoir la vie que j'aime avec mon chien. Donc, c'est soit ça, c'est soit ça, soit sans vous.

  • Speaker #0

    Oui, puis mĂȘme, tu te posais la question par rapport Ă  oĂč est-ce que tu allais habiter. Est-ce que les gens tes proches avec qui tu allais habiter allaient tolĂ©rer ? Parce qu'aujourd'hui, tu es en couple, mais tu n'habites pas juste avec ta conjointe. Il y a une partie de la famille qui te cĂŽtoie et vous ĂȘtes dans le mĂȘme appartement oĂč on est aujourd'hui. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu es en couple ? Tu as eu un dernier coup de fil aprĂšs l'Ă©tĂ© ?

  • Speaker #1

    Salut, c'est une trĂšs bonne journĂ©e pour moi aujourd'hui. J'ai eu un coup de tĂ©lĂ©phone avant-hier de l'Ă©cole de chien guide qui m'a fait comprendre qu'il fallait plus attendre septembre que cet Ă©tĂ© pour les essais. Donc, possiblement encore attendre jusqu'Ă  octobre pour avoir mon chien. C'est Ă©nervant, franchement. Ça fait deux ans que j'attends. On m'a dit deux ans. En rĂ©alitĂ©, je sais que j'attends plus de deux ans. Ça fait dĂ©jĂ  deux ans et trois mois. C'est presque deux ans et demi que j'attendrai si on donne mon chien en septembre, octobre. Les temps d'attente sont vraiment abusĂ©s. Mais bon, on ne peut pas faire autrement. C'est ainsi. Il faut digĂ©rer. Le fameux coup de fil oĂč on me dit, Monsieur Dupuis, je sais que vous attendez un chien pour cet Ă©tĂ©, mais n'attendez pas pour cet Ă©tĂ©. Attendez plutĂŽt pour septembre. octobre et mĂȘme dit au pire dĂ©cembre et alors lĂ  dĂ©jĂ  plus et ça a Ă©tĂ© un gros coup derriĂšre la tĂȘte et ensuite il ya eu donc quoi et ce tout coup de fil pour organiser une vie de domicile en sachant que c'Ă©tait encore le moment oĂč c'Ă©tait compliquĂ© de vendre Ă  mon beau pĂšre et mon beau frĂšre l'arrivĂ©e du chien dans leur appartement et du partage en sachant que pour nous moi et ma conjointe c'est la seule solution pour vivre ensemble parce qu'on pouvait vivre chez moi mais mon appartement Ă  2 c'Ă©tait largement faisable mais Ă  deux plus un chien ça nous semblait impossible et vu que nous on voulait notre solution un petit peu pour continuer Ă  vivre ensemble parce que c'Ă©tait notre projet et ensuite partir lĂ  on voudrait vivre vraiment que tous les deux en fait Ă  ce moment-lĂ  on n'avait pas d'autre solution qui ne soit pas trop coĂ»teuse c'est-Ă -dire qu'on aurait pu prendre un appartement tous les deux mais elle n'a pas toujours pas d'argent tous les mois contrairement Ă  moi donc elle n'aurait pas pu payer un loyer etc. ça aurait Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ© donc il fallait c'Ă©tait la seule solution qu'on avait si on voulait continuer Ă  vivre ensemble concrĂštement et j'avoue pendant longtemps J'ai un peu repoussĂ© ce rendez-vous parce que je me suis dit, est-ce que je dois le faire ? Et ensuite dire Ă  l'Ă©cole, ah bah finalement, je ne vais plus ici.

  • Speaker #0

    Oui, parce que vous Ă©tiez un peu dans la situation de vous poser la question, oĂč est-ce qu'on habite ensemble ? Et est-ce que, malgrĂ© tous les freins et les doutes que tu avais instillĂ©s ton beau-pĂšre et ton beau-frĂšre ? Finalement, c'est lĂ  que j'ai mis les Ausha. Oui, bon, maintenant, vous me faites chier. Moi, je veux mon chien et je veux vivre comme je veux vivre avec mes conjointes qui veulent qu'on vive ensemble.

  • Speaker #1

    Tu as fait aussi des concessions ? Si tu ne l'as juste pas dit ça, hola.

  • Speaker #0

    Je leur ai dit qu'on va trouver des rÚgles de vie. Pas de soucis. C'est logique, en fait, on vit en communauté. C'est sûr qu'on joue des rÚgles de vie. Je ne leur ai pas dit, maintenant, c'est bon, je vais mettre les croquettes en plein salon et on dérouille à boueik. Bien sûr, on a trouvé des rÚgles de vie. Par contre, dans ces rÚgles de vie, il y a juste une condition, je veux vivre heureux avec mon chien. Le reste, ça discute. Et finalement, c'est plutÎt bien passé. C'est rare que je m'énerve et quand je dis au bout d'un moment quelque chose, en général, on sait que c'est important. Et donc, ma conjointe m'a bien aidé, on a discuté et au final, on a trouvé des solutions qui conviennent à tout le monde.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait cette vidéo à domicile, aprÚs cette discussion ?

  • Speaker #0

    AprÚs cette discussion et aprÚs un grand... réaménagement de l'appartement.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vous avez fait des changements quand mĂȘme ?

  • Speaker #0

    On va dire que avant cet appartement, il y avait une partie qui Ă©tait encore un espace de chantier. Non plus, on n'Ă©tait pas non plus sur un truc avec des murs par terre. Il y avait des choses que moi je ne voulais plus qu'ils soient lĂ .

  • Speaker #1

    Vis-Ă -vis du chien.

  • Speaker #0

    Vis-à-vis du chien, c'était un sujet qu'il fallait le régler. TrÚs bien, j'étais réglé.

  • Speaker #1

    T'as été réglé et t'as pu appeler l'école pour dire...

  • Speaker #0

    Exactement, quand ils sont venus, le traitement était nickel. On a revu l'agencement de tout ça et aujourd'hui, c'est nickel. Et il y a aussi eu des petites rÚgles qui ont été dictées sur la vaisselle, sur certaines choses que je ne voulais pas qu'ils traßnent.

  • Speaker #1

    Par rapport aux chiens.

  • Speaker #0

    Par rapport aux chiens, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette visite à domicile, elle s'est bien passée ?

  • Speaker #0

    Elle s'est bien passée.

  • Speaker #1

    C'était en présence de tes proches du coup ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y avait que moi. Ma conjointe aurait dĂ» ĂȘtre lĂ , mais malheureusement, elle a eu des cours. Le bonheur des cours. Mais elle Ă©tait positive, cette visite.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un peu le début de la fin, mais le début de la belle aventure. La fin de l'attente, j'ai envie de dire. Le début de l'attente.

  • Speaker #0

    Il y a un truc qui est horrible, mais à la fin de septembre, j'ai commencé à me dire Oh pioche, ça n'arrivera jamais Tu as pensé ça ? Oui. En fait,

  • Speaker #1

    ça m'aurait rendu moins triste que de me dire ça va arriver bientÎt Parce que c'était tellement incertain en termes de date.

  • Speaker #0

    Je voulais faire comme si ça n'existait plus.

  • Speaker #1

    Je crois que tu as Ă©tĂ© un peu moins prĂ©sent aussi sur les rĂ©seaux et tout. À partir de septembre, il y a eu la journĂ©e porte ouverte. Tu ne savais pas si tu allais... Je ne voulais pas y aller.

  • Speaker #0

    Ouais. Franchement, je leur ai dit, je vous adore. Mon cƓur a une envie d'y aller qui est dingue. Mais ma raison me sait que si je vais y aller, j'ai fendre en larmes. Parce que je ne supporterais pas de voir autant de chiens et de ne pas voir mon chien. Parce que la derniĂšre fois que j'y suis allĂ©, c'Ă©tait dĂ©jĂ  dur. Parce que j'Ă©tais allĂ© et j'avais rencontrĂ©... plein de gens merveilleux, gentils, de coups d'amour, et avec leurs chiens. Et j'avoue, ça m'avait fait un pincement au cƓur, mais...

  • Speaker #1

    Tu t'Ă©tais dit que la prochaine, c'Ă©tait pour toi,

  • Speaker #0

    quoi. LĂ , je pense que j'avais pas la force mentale d'y aller. Et donc, je me suis dit, dans cette optique-lĂ , tant pis, on fait comme si ça n'existe plus. Et je veux le moins le voir possible, parce que sinon, je vais pas tenir. Il faut que je me change la tĂȘte. Et donc, lĂ , je me suis particuliĂšrement travaillĂ©. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, parce que je voulais oublier. Et arrĂȘter d'attendre, parce que j'en pouvais plus. C'Ă©tait trop long. Et alors, ça vaut deux personnes, mais c'est comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    comme tu dis, tout est mis en Ɠuvre. Le pire,

  • Speaker #0

    c'est que c'est un peu schizophrénique, cette histoire. Parce qu'on attend, on réinvite sa vie avec le chien, mais le chien n'est pas là. Et donc, on se dit, je suis en train de préparer plein de trucs, mais il n'y a rien en face de moi. C'est trÚs schizophrénique, je trouve, mon comportement.

  • Speaker #1

    Tu envisages une nouvelle vie, mais tu ne sais pas quand est-ce qu'elle va arriver. C'est ça.

  • Speaker #0

    Avec ma conjointe, on a Ă©tĂ© simplement regarder ce qui existait en laisse, ce qui existait en produits ou autour de l'animal, ce qui existait en croquettes, etc. Ma conjointe n'arrĂȘte pas de me envoyer des photos de paniers. En mode, celui-lĂ  est mignon, celui-lĂ . MĂȘme si c'est difficile d'un cĂŽtĂ©, ça donne l'impression qu'on a rĂ©ussi Ă  faire quelque chose. MĂȘme si ce n'est pas encore concret, c'est vrai. C'est peut-ĂȘtre l'expĂ©rience de vie la plus forte. que je n'ai jamais vĂ©cu dans ma jeune vie, parce que j'ai 23 ans, mais dans ma jeune vie, je pense que c'est l'expĂ©rience humaine la plus forte que j'ai jamais vĂ©cue. Il y a eu, mi-septembre, l'appel dans l'Ă©cole de Schengen. Je m'excuse auprĂšs de ma meilleure amie qui s'est prise Ă  raccrocher au nez assez rapide.

  • Speaker #1

    Tu l'avais en double appel ?

  • Speaker #0

    Tu l'avais en double appel, en bifé, mais de trucs qui déroulent en plus. On discute, j'entends mon téléphone qui dit ça ne te plaßt pas ? Je regarde, je vois l'école de Schengen et j'ai raccroché tout de suite.

  • Speaker #1

    Tu m'Ă©tonnes. J'aurais fait pareil.

  • Speaker #0

    AprĂšs, j'ai rappelĂ© ma pote en lui disant Je te salue ! Et donc, ça me fait Bonjour Mathis, c'est une bonne nouvelle ! Et lĂ , je lui ai dit Vous voulez m'offrir un aspirateur ? Ce qui fait que je laisse une blague, c'est qu'Ă  ça que je me dĂ©stresse. Elle me fait, bon, on va vous prĂ©senter les chiens. Si vous ĂȘtes disponible, comment ? Je dis, si vous voulez, je peux le dire dans 10 minutes. Regarde, j'arrive lĂ . Elle dit, non, pas dans 10 minutes. Franchement, vous abusez. Et moi, il y a le premier truc qui m'a... Enfin, c'est le premier truc qui m'a fait avoir un coup de cƓur, mais ça a durĂ© une seconde, en fait. C'est que son Ă©ducatif ouvre la porte de la salle de remise. Elle l'a Ă  peine dĂ©tachĂ©e, qui court vers la balle. Premier truc qu'il fait. Je ne l'existe mĂȘme pas, sa balle qui compte. Oui, je l'aime. et Uriel il est hyper attachant c'est quoi ces trois mots si tu veux les dire bah en fait on parlait d'hypersensible moi je le repasserais hypersensible par hyper attachant ouais pour lui c'est un chien qui a besoin d'ĂȘtre attachĂ© et c'est pour ça que pour lui la transition n'a pas Ă©tĂ© hyper facile l'Ă©ducatrice qui en s'avance au travail ne travaillait plus avec lui c'est moi qui travaillais avec lui je lui ai dit un peu en mode mais pourquoi tu m'aimes plus c'est aussi un chien hyper actif il aime tout faire en fait on fait une sĂ©ance d'op ouais nickel trop bien On fait du guidage, ouais, trop cool. On fait la balle, ouais, allez-y, va. Il est tout le temps content, il est tout le temps collaboratif.

  • Speaker #1

    C'est trop cool. Ça veut dire qu'il est partant pour te suivre,

  • Speaker #0

    en fait. C'est tout lui convient. C'est le chien le plus collaboratif de la Terre. En fait, pas le plus collaboratif de la Terre, en tout cas, il est trĂšs collaboratif. Et c'est un chien qui a un secret caractĂšre.

  • Speaker #1

    Un peu comme toi.

  • Speaker #0

    Ouais. Il a affirmé, enfin, un peu borné.

  • Speaker #1

    Peut-ĂȘtre tu.

  • Speaker #0

    Mais il a affirmé, et en fait... Moi je l'avais dit dÚs le début de ma demande, je veux pas un chien trop docile. Parce que j'ai envie d'un chien docile, c'est génial, mais il n'y a pas de travail à faire, je trouve, avec un chien trop docile.

  • Speaker #1

    Tu voulais un challenge un peu.

  • Speaker #0

    Moi j'ai besoin de ce cĂŽtĂ© un petit peu lĂ  oĂč vraiment on sent une progression. Parce que vu qu'il est tĂȘtu, ça veut dire que ça nous demande plus de travail. Et justement, ce qui est plus cool, c'est plus cool parce qu'en fait, quand on arrive Ă  faire quelque chose avec un chien qui peut ĂȘtre plus tĂȘtu, ça montre qu'on a bien travaillĂ©. tellement de vrai bien t'as mis de l'effort derriĂšre et Ă  chaque fois qu'on rĂ©ussit quelque chose ensemble je dis yes c'est que j'ai Ă©tĂ© bon et franchement ça m'a confiance en moi j'ai vu la confiance en moi et j'ai vu qu'on Ă©voluait beaucoup avec lui c'est

  • Speaker #1

    vrai que la remise pour le coup ça a été une vraie épreuve mais c'est souvent le cas j'ai été dans l'immersion pendant la remise que ce soit avec Lauriane ou avec Georges tout est fait pour qu'on soit le mieux possible

  • Speaker #0

    Vraiment, franchement, je n'exagĂšre pas du tout. On n'Ă©tait jamais seuls. On avait toujours notre Ă©ducatrice, qui Ă©tait l'Ă©ducatrice de nos chiens, au moins quelqu'un le soir. Il y avait toujours quelqu'un avec nous. On est toujours accompagnĂ©s. Mais malgrĂ© ça, il y a des moments oĂč la fatigue, il suffit qu'il y ait un truc qui ne fasse pas bien pour que tout soit dĂ©cuplĂ©. Aujourd'hui, ça n'a pas Ă©tĂ© dur. En termes d'attendus, on n'a pas fait des trucs trĂšs trĂšs trĂšs trĂšs durs. On a restĂ© quand mĂȘme assez simple dans les demandes. Par contre, trĂšs rĂ©pĂ©titif et trĂšs intensif dans la cadence. AprĂšs, c'est le but du restage. C'est clairement de faciliter ce cĂŽtĂ©-lĂ  pour qu'au moment du stage, ce ne soit pas facile, mais moins difficile. Donc ouais, ça a Ă©tĂ© fatigant. Je suis rentrĂ©, lĂ , je me suis... Ça m'a assommĂ©. C'Ă©tait une longue journĂ©e de travail. C'Ă©tait assez fatigant. Et c'est vrai qu'il y a un soir, moi, je suis rentrĂ© en pleurs Ă  l'Ă©cole de chien guide. Parce qu'il y a eu un exercice qui avait Ă©tĂ© compliquĂ©. Et en fait, c'est un peu comme si on Ă©tait passĂ© pour rĂ©el de l'enfance Ă  l'adolescence. Du cĂŽtĂ©, je travaille avec toi parce que t'es super cool. Ah, maintenant, j'ai commencĂ© Ă  te tester. Peut-ĂȘtre que ça, on l'a fait en une journĂ©e. C'est pas celle-lĂ . Normalement, les parents, ils ont au moins quelques mois de dĂ©pense. Et j'avoue qu'on avait fait la premiĂšre sĂ©ance de guidage dans une zone qui ressemble Ă  la gaminĂ©ration parisienne un peu plus. OĂč en fait, il y avait du bruit, des voitures, beaucoup de gens, d'autres chiens, des distractions. vraiment en fait lĂ  en le dĂ©but d'Hunger Games 5 lĂ  en pour la remise et le bruit ça faisait deux jours qu'on Ă©tait en stage il n'y avait pas eu autant de bruit et je pense que le bruit m'a perturbĂ© ça a saoulĂ© tout le monde le bruit m'a perturbĂ© et j'Ă©tais trop centrĂ© sur ça et donc j'en oubliais ce que je l'avais appris en fait en prĂ©-stage et en stage et donc j'avais toujours un temps de retard au point oĂč dans mes reprises on y allait tĂȘtu bah oui donc c'est bien sĂ»r c'est Ă  ce moment lĂ  qu'il a dĂ©cidĂ© de me tester bah oui bah oui il sent bien le moment ils le savent la premiĂšre reprise je n'avais pas Ă©tĂ© bon trĂšs mou mĂȘme ce qui fait que l'exercice n'est pas mauvais mais il n'est pas bon et je fais le trajet jusqu'au bout il y a plein de fois on a dĂ» refaire des parties parce qu'en fait ouais c'Ă©tait pas c'Ă©tait pas bon et je sentais que c'Ă©tait pas bon et le pire c'est quand tu sais que c'est pas bon tu fais ton truc et tu sais quand tu fais ton truc et c'est pas ça et tu sais que d'ailleurs dans une dĂ©claration Mathis je suis pas lĂ  aprĂšs vous avez fait quelques temps de relĂąche et en fait le week-end on a fait la mise toute la semaine mais du coup le week-end t'es rentrĂ© ? non ce qui s'est passĂ© c'est que moi je suis rentrĂ© c'est une soirĂ©e oĂč je suis rentrĂ© Ă  l'Ă©cole pour l'internat et donc en fait on a pris la voiture pour retourner Ă  l'Ă©cole, j'Ă©tais pas bien. Et je me rappelais de ce qu'avait dit l'Ă©ducatrice en me disant, bon lĂ  c'Ă©tait pas hyper bien, il faut ĂȘtre un peu plus fort dans tes recrudes et tout. Elle avait Ă©tĂ© gentille mais en fait elle m'avait fait comprendre que, gentiment, que ça, il fallait que je sois un peu plus strict, que je m'affirme un peu plus et que je sois moins dĂ©stabilisĂ© par mon environnement. Et j'avoue, ça m'avait un peu pas fait mal, mais ça m'avait touchĂ© parce que j'Ă©tais nul, J'Ă©tais dans ma tĂȘte, que dans la voiture, les gens pensaient que je dormais. C'Ă©tait la monĂ©trice qui Ă©tait lĂ , plus ma collĂšgue de remise qui Ă©tait lĂ , qui pensait que je dormais. Moi, je dormais pas, j'Ă©tais sur ma tĂȘte. On est rentrĂ©s Ă  l'Ă©cole, j'ai donnĂ© Ă  Ariel ses croquettes, je suis montĂ© dans le studio et je me suis mis Ă  Ă©clater en larmes, oĂč j'ai appelĂ© ma courante en disant je suis nu, j'y arriverai pas Et je pense surtout, ce qui a surtout jouĂ©, c'est la fatigue. J'Ă©tais trĂšs fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais la fatigue, plus ce petit truc qui se passait. pas comme je l'aurais imaginé.

  • Speaker #1

    Qui te remet un peu en cause.

  • Speaker #0

    J'en ai pleuré, mais bien. J'ai bien pleuré. Et pourtant, ce n'était pas grave. C'était juste un exercice. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Tu l'attendais depuis tellement longtemps que tu te devais d'ĂȘtre Ă  la hauteur.

  • Speaker #0

    Avec du recul, je me dis que c'est dĂ©bile de faire ça. C'est tellement fatigant les stages de remise et mĂȘme les prĂ©-stages. C'est d'une intensitĂ©. Sur une journĂ©e, c'est d'une intensitĂ©.

  • Speaker #1

    Il faut suivre. Moi je me souviens quand tu m'as raconté que t'es rentré avec Uriel pour la premiÚre fois chez toi Tu veux nous le re-raconter ?

  • Speaker #0

    C'Ă©tait difficile, difficile parce qu'en fait j'Ă©tais anxieux,

  • Speaker #1

    mais vraiment anxieux T'avais tant attendu et finalement, t'Ă©tais lĂ  quoi

  • Speaker #0

    Oui il y avait ce cĂŽtĂ© lĂ , il y avait ce cĂŽtĂ© Putain, faut que je fasse mal Faut pas que je fasse rentrer dans ça Faut que je fasse attention Ă  lui, et en fait il y avait tellement peur de tout que je n'osais pas avancer Ce retour a durĂ© 40 minutes Moi j'ai l'impression qu'il a durĂ© 3h30 En fait j'Ă©tais tellement anxieux qu'Ă  chaque chose, Ă  chaque petit truc, je devais au moins vĂ©rifier deux, trois fois ce que je faisais. J'avais le cƓur qui battait. Et en plus, je sentais que Curiel n'Ă©tait pas hyper rassurĂ© parce que ça devait ĂȘtre la premiĂšre fois qu'il partait avec moi.

  • Speaker #1

    Il Ă©tait en laisse, il n'Ă©tait pas loin.

  • Speaker #0

    Il Ă©tait en laisse, oui.

  • Speaker #1

    La premiĂšre fois.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas Ă©tĂ© un trajet facile. Je me rappelle quand j'ai dĂ» le ramener Ă  l'Ă©cole. Je l'ai regardĂ© et je lui ai dit, bon, cette fois, on fait mieux, d'accord ? Et au fur et Ă  mesure, ça allait. mais c'est vrai que les trajets Ă©taient ce premier trajet a Ă©tĂ© difficile parce que eux aussi ça se concrĂ©tise ça se concrĂ©tise et on se dit mais maintenant on n'a plus le droit Ă  l'erreur parce que c'est un ĂȘtre humain enfin un ĂȘtre vivant qu'on a avec nous on peut pas se permettre de se tromper on peut se tromper en prestage, on peut pas se tromper dans la vraie vie parce que je peux pas lui faire rater une ligne, manquer un truc c'est particulier mais au moins ça me met dans le bain ah bah lĂ  t'es dans la vraie vie quoi Dans la vraie vie, et maintenant, tout ça, c'est facile.

  • Speaker #1

    Ça fait un mot important.

  • Speaker #0

    C'est facile parce qu'on a rĂ©pĂ©tĂ©. Mais d'un coup, la laisse, le chien, le RER. Bon courage. Salut. Salut. Parce qu'en plus, on l'avait travaillĂ© vraiment longtemps. Parce qu'on a vraiment travaillĂ© les transports, surtout en stage. En stage de remise. On a pas travaillĂ© les stages. On l'a fait assez rapidement. C'Ă©tait trĂšs rapide. On a juste travaillĂ© la gare. Et comment monter dans le... le PRR avec le chien donc c'Ă©tait assez succinct donc tout le reste c'est un peu tu te dĂ©brouilles bon j'avais pas le harnais, j'avais que la laisse et c'est pour ça que ça donnerait pas plus c'est vraiment en stage on a vraiment tout le dernier trouver son emplacement dans le mĂ©tro etc et donc j'Ă©tais en mode ouais mais si je fais ça est-ce que je le fais bien ? mais peut-ĂȘtre que c'est pas comme ça qu'il faut faire merde il mise pas vraiment sa place parce que c'est grave c'est vraiment grave

  • Speaker #1

    t'avais passĂ© une semaine avec des gens pour t'aiguiller autour de toi et lĂ  en te retrouvant tout seul pour rentrer chez toi c'est normal aussi et aprĂšs il y a eu l'autre dĂ©part qui a Ă©tĂ© le dĂ©part aprĂšs la semaine de stage oĂč

  • Speaker #0

    lĂ  j'ai pleurĂ© on a pleurĂ© mais dans le positif oĂč lĂ  on vient de rentrer du stage c'Ă©tait Ă©motionnellement c'Ă©tait Ça m'a chamboulĂ© de partir de l'Ă©cole, etc. Dans le bon sens du terme, j'ai eu une petite lame. C'Ă©tait Ă©motionnellement trĂšs particulier. Je suis super content. Je suis Ă©mu. Je suis super Ă©mu. Cette semaine, elle s'est finie. On vous fait signer le contrat. Et on vous dit c'est bon, c'est votre chien. Et lĂ , tu te dis... Putain, c'Ă©tait long. C'Ă©tait long. Et si court Ă  la fois, en fait. C'est lĂ  qu'on se rend compte qu'en fait, c'Ă©tait court. Mais que dans ta tĂȘte, c'Ă©tait trĂšs long.

  • Speaker #1

    Est-ce que j'allais te demander... Avec ton recul, cette attente, alors que ça fait que un mois que tu avais Curiel, tu l'as déjà oubliée, cette attente ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça a Ă©tĂ© remplacĂ© par tout le reste. Ce qui Ă©tait le plus dur dans l'attente, c'est pas l'attente en elle-mĂȘme, c'est pas savoir quand. C'est ĂȘtre fidĂšle oĂč on ne voit pas de fin. L'attente, quand j'ai dĂ» attendre pour ma remise, Ă©tait beaucoup plus facile, parce que j'avais une date. J'avais un point de repĂšre. Et aujourd'hui, il est tout le temps avec moi, et j'ai pu... L'attente, elle est finie. Le but de l'attente, elle est finie. Ça a Ă©tĂ© dur. Mais en fait, tout le cĂŽtĂ© dur de l'attente, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le cĂŽtĂ© positif de la prĂ©sence d'Uriel ici. Et je dis mĂȘme que si on m'avait dit pile poil comment c'Ă©tait aprĂšs la remise, mais vraiment pile poil, genre qu'on avait pu avoir une boule de cristal pour me dire comment ça allait ĂȘtre. Les deux ans, je l'ai refait.

  • Speaker #1

    Oui, avec le recul, finalement,

  • Speaker #0

    ça valait le coup. Ça valait la peine. C'Ă©tait long. C'Ă©tait agrĂ©able. mais ça en valait la peine et surtout que l'attente moi je la coupe en deux pĂ©riodes et la premiĂšre partie on a l'impression que c'est pas vraiment une attente parce qu'il y a rien qui est rĂ©el parce que c'est trop c'est trop tĂŽt pour vraiment ĂȘtre rĂ©el et c'est la deuxiĂšme partie qui est dure Ă  partir de quel point du coup ? Ă  partir du moment ouais je dirais Ă  partir du moment oĂč tu te rapproches d'une date raisonnable donc des deux ans d'attente ? pas deux ans un peu avant ok un an et demi un peu plus Ă  ce moment lĂ  LĂ  oĂč tu te rapproches d'une date qui est potentiellement raisonnable, oĂč tu te dis, lĂ  tu rentres dans une pĂ©riode qui est plutĂŽt rationnelle.

  • Speaker #1

    Par rapport au délai annoncé,

  • Speaker #0

    etc. OĂč lĂ  tu te dis, moi je me faisais des paris dans ma tĂȘte. Franchement, moi je m'Ă©tais dit, je vois mon chien, juin-juillet. C'est comme ça que je l'imaginais. J'ai vu ce tapet, je me suis dit, bah finalement non.

  • Speaker #1

    Là, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    LĂ , j'ai dit, mais non, mais ça ne correspond pas Ă  ce que j'attendais. Ce n'Ă©tait pas logique. Et je leur ai dit, aprĂšs, j'ai Ă©tĂ©... fĂąchĂ©e. Pas contre vous, c'est pas la faute de ChĂ©nide, mais j'Ă©tais fĂąchĂ©e parce que c'Ă©tait juste injuste. C'Ă©tait injuste parce que on n'a personne contre qui ĂȘtre en colĂšre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que me disait Lauriane, avec qui j'ai partagé l'immersion de la remise et avec qui moi j'ai partagé l'attente de Chénide parce que elle m'en a beaucoup parlé, on était voisines à Boulogne quand j'étais encore à Boulogne. Et je l'ai aussi beaucoup partagé avec une autre jeune fille qui n'a pas voulu participer à cette aventure de passage en immersion parce que c'était trop compliqué pour elle. Elle, elle avait eu une premiÚre date et puis finalement, ce n'était pas la bonne date ni le bon chien. Et comme tu disais, ça a été trÚs dur de remettre en question ce qui paraissait raisonnable.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et si tu devais justement donner un conseil aux auditeurs pour mieux vivre leur démarche de demande de chien guide et surtout cette attente avec le recul que tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi, dĂ©jĂ , je commencerais par m'entourer par des gens bienveillants. Il faut penser que, pas forcĂ©ment des gens qui sont handicapĂ©s, pas forcĂ©ment, mais des gens bienveillants. des gens qui comprendront que parfois vous n'avez pas spĂ©cialement envie de parler de chien guide. Et ça, j'avoue, j'en ai eu. Il faut des gens qui sachent que parfois vous avez envie de dĂ©connecter l'idĂ©e de chien guide parce que vous ĂȘtes dans un mood d'attente oĂč vous n'ĂȘtes pas en capacitĂ© d'en parler. Et aussi, je dirais, c'est un peu compliquĂ©, mais votre attente, c'est votre attente Ă  vous. Ce n'est pas l'attente de quelqu'un d'autre. Il ne faut pas imaginer que automatiquement, parce que pour certains, ça a Ă©tĂ© difficile, ça sera automatiquement difficile. Peut-ĂȘtre que vous allez bien le vivre. et peut-ĂȘtre que ça sera beaucoup plus court que vous l'imaginez ou en fait il faut pas partir avec des a priori et ensuite moi je pense qu'on devrait ĂȘtre beaucoup plus Ă  parler entre nous dĂšs l'attente et pour dire directement, moi je pense que ce serait bien qu'on ait une sorte de groupe de groupe de maĂźtres de chinguide mais de gens en attente qui pourraient parler entre eux tu attends, moi aussi ça fait chier allez viens on se prend un verre et ça n'est pas hĂ©sitable, essayez parfois fois Ă  se prendre des moments de pause. Moi, je l'ai fait. Quand j'en ai eu marre d'attendre, je l'ai fait, ce moment de pause. Penser Ă  autre chose. En plus, moi, je suis dans la politique, on m'a mis une Ă©lection lĂ©gislative anticipĂ©e. Nickel. Moi, franchement, j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  dire ce que j'ai parlĂ© avec les services concernĂ©s, et j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  leur dire merci pour la dissolution parce que ça me fait penser Ă  autre chose. Moi, franchement, un mois de campagne, j'Ă©tais content.

  • Speaker #1

    Le timing était tout trouvé.

  • Speaker #0

    J'étais le premier arrivé en permanence de campagne. C'est qu'on commence, allez go !

  • Speaker #1

    Je peux bosser lĂ  parce que je m'ennuie. J'en peux plus,

  • Speaker #0

    j'en ai marre, arrĂȘtez. Mais je les ai Ă©nervĂ©s les pauvres. C'est ça, il faut...

  • Speaker #1

    Il faudrait en parler avant.

  • Speaker #0

    Il faut en parler avant. Et il ne faut pas hĂ©siter aussi Ă  te dire Ă  ses proches parfois quand ça va mal. Moi, il y a des moments oĂč je... En fait, je me disais, mais je ne vais pas leur en parler parce qu'ils s'en foutent. Mais est-ce que franchement, ça intĂ©resse ma conjointe que j'aie de lui dire, j'adore mon chien ? Elle va me dire, ouais, c'est un chien. C'est ce que je pensais, qu'elle allait dire Ă  moi, mais c'est qu'un chien. Pourquoi tu n'en as qu'un ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit qu'il s'attendait Ă  un chien.

  • Speaker #0

    Je me suis dit, non, il ne faut pas hésiter de leur dire, c'est dur d'attendre mon chien, parce que ce n'est pas qu'un chien. C'est mon futur meilleur ami. Que là, j'en ai besoin, et que d'attendre ce dont j'ai besoin, on n'aime pas attendre ce dont on a besoin. On aime avoir tout de suite ce dont on a besoin, parce que sinon, on en a besoin. Sinon, on n'en aurait pas besoin. C'est le principe du besoin. C'est le principe. Le besoin, on doit le combler. Vous allez boire, vous allez boire. vous avez faim, vous allez manger. Vous n'attendez pas six mois pour avoir une escalope. L'escalope, elle arrive tout de suite. Moi, je dis souvent à mon conjoint que j'ai dû attendre deux ans pour avoir mon escalope. Normalement, un besoin, on ne doit pas le sustenter le plus vite possible. Et je lui dis, moi, mon besoin, je dois attendre pour le sustenter. Et ce n'est pas juste. Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il n'y a personne. C'est ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Le plus compliqué,

  • Speaker #1

    c'est qu'il n'y a pas de responsable.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun responsable. C'est de la faute de personne.

  • Speaker #1

    Au contraire, il n'y a... que des bonnes actions et des bonnes personnes en face. Le plus court,

  • Speaker #0

    en fait, qui fait que c'est long d'éduquer un chien, ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Et pour toi, ta propre demande, qu'est-ce que ça a changé en deux mots ?

  • Speaker #0

    Ma vie. Mais ça, en deux mots, ma vie, c'est, en deux mots, ça a tout changĂ© en positif. MĂȘme un truc tout con. J'ai une prof, je peux dire son nom parce que j'ai la pauvre voix, mais je l'aime pas. Je la dĂ©teste. Je pense que je souhaite la mort de personne, mais si elle demain se prend un camion, je pleurerai pas. Une fois, on est rentrĂ© dans sa salle avec Uriel. Je devais lui rendre un devoir. C'Ă©tait une Ă©preuve d'aller la voir parce que j'avais pas envie d'aller la voir. Et elle a passĂ© dix minutes Ă  caresser Uriel. Elle a fait des gros cĂąlins. Oh, il est mignon. Oh, il est gentil. Et lĂ , je me dis, madame, mon DM a fait, on verra plus tard. Au final, mĂȘme elle, elle est devenue gentille. J'ai pas compris pourquoi. Uriel, il facilite beaucoup les choses. Et mĂȘme, franchement, aller Ă  la fac, c'Ă©tait difficile parce que ça me fatiguait. Et quand j'allais Ă  la fac, j'Ă©tais crevĂ©, donc j'avais pas envie d'aller en cours, et pourtant j'adore ça, ce que j'Ă©tudie. Franchement, j'adore ça. Mais aller en cours pour ĂȘtre fatiguĂ© et au final rien apprendre parce que t'es crevĂ©, tu te dis Ă  ce que je prends, je pense. LĂ , quand je vais Ă  la fac, je suis plus fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Et en plus, t'as rien Ă  t'Ă©couter.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'ai rien Ă  m'Ă©couter. Donc en fait, c'est un fait, ça aide Ă  toi. Tout gagnant. Et mĂȘme dans ma vie personnelle, tout est plus enjoyĂ©. Buriel est toujours lĂ  pour faire le bon comportement au bon moment. Tout ça est... plus positif. Franchement, ça change tout. Et on a dit tout Ă  l'heure, si on m'avait dit tout ça, les deux ans d'attente, je l'aurais fait. Je l'aurais fait, il n'y a pas de problĂšme. Et en fait, lĂ , on rentre dans une nouvelle attente, mais qui n'est pas plus concrĂšte. C'est l'attente de l'Ă©volution. De ta relation. Et cette attente, elle est plus facile, parce qu'elle est concrĂšte. Il est lĂ . On le voit bien, il est lĂ  le matin, il n'y a pas de soucis. C'est l'heure de se lever. Allez, on se lĂšve. Je ne suis pas un chien, j'ai un rĂ©veil minute. Je suis Paul Ă  7h. Je vais avoir un bĂ©bĂ©,

  • Speaker #1

    c'est presque pareil.

  • Speaker #0

    Ma sƓur m'a dit ça. Elle a trois enfants. Ma sƓur m'a dit, tu vas avoir un chien.

  • Speaker #1

    C'est comme un bébé.

  • Speaker #0

    Quand tu auras un enfant, ce sera facile. Morale de l'histoire, vous voulez ĂȘtre parent, prenez un chien. Ça, vous serez habituĂ©s avant.

  • Speaker #1

    En tout cas, on voit que ta relation avec Uriel n'est qu'au début.

  • Speaker #0

    Elle n'est qu'au début.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir... confier tout ça pendant tous ces mois tes doutes, tes joies,

  • Speaker #0

    tes peines tout on pourra en Ă©crire un livre ça je vais te laisser merci Ă  toi je suis trop content dans ce stage de remise on avait eu Ă  domicile on avait eu des trajets un peu compliquĂ©s oĂč il a fallu beaucoup refaire des petits ateliers etc pour mettre rien en confiance etc et l'Ă©ducatrice m'avait donnĂ© une sorte de devoir Ă  faire tout ça lĂ  Ă  cĂŽtĂ© de chez moi une sorte de grande ligne droite qui remonte vers un cafĂ© oĂč j'aime bien aller, on m'a dit de le faire et les deux premiĂšres fois c'Ă©tait pas mauvais mais pas bon non plus en fait, entre deux et lĂ  c'Ă©tait vraiment nickel et je suis trop content je suis trop content ça montre que je peux y arriver seul avec lui et c'est trop cool parce que je ne le doutais pas mais j'Ă©tais un peu en mode azu mais pourquoi j'y arrive... hyper bien et lĂ  c'est cool, donc je suis trop content.

  • Speaker #1

    Et voilĂ , c'est la fin de cet Ă©pisode avec Mathis et j'espĂšre qu'il vous a plu. Si vous avez aimĂ© ce format en immersion, je vous recommande vivement d'Ă©couter l'Ă©pisode 37 avec Lauriane, dont nous avons parlĂ© aujourd'hui oĂč nous avions plongĂ© au cƓur de la remise. Et vous, ĂȘtes-vous en attente de votre premier chien guide ou d'un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ© et sachez que vous n'ĂȘtes pas seul. De mon cĂŽtĂ©, je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt. pour un nouvel Ă©pisode sur l'univers mĂ©connu des Shangri-La.

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Description

đŸŽ™ïž PlongĂ©e au cƓur de l’attente d’un chien guide avec Mathys


Dans cet Ă©pisode, je vous invite Ă  dĂ©couvrir un format en immersion pour explorer une pĂ©riode charniĂšre : celle de l’attente d’un chien guide.
Mathys, jeune Ă©tudiant malvoyant, a partagĂ© avec moi ses ressentis Ă  travers des vocaux enregistrĂ©s tout au long de prĂšs de deux ans d’attente aprĂšs sa demande validĂ©e.


💡 Au programme :

  • Le quotidien de l’attente : entre espoirs, doutes et questions.

  • Le tĂ©moignage sincĂšre de Mathys, qui rĂ©sonnera peut-ĂȘtre avec ce que vous traversez.

  • Une plongĂ©e dans les Ă©motions et les rĂ©flexions propres Ă  cette pĂ©riode si particuliĂšre, souvent marquĂ©e par l’incertitude d’une remise sans date prĂ©cise.


đŸŸ Vous ĂȘtes en attente de votre premier chien guide ou d’un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ©, et souvenez-vous : vous n’ĂȘtes pas seuls.


đŸ“© Pour ne rien manquer :
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Création originale : Estelle Boullu

Production, enregistrement : Estelle Boullu

Montage : Alice Krief - Les Belles Fréquences

Musique originale : It's a Date de Frédéric Auger


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on s'Ă©tait dit qu'on Ă©tait lĂ , quand mĂȘme.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai dû attendre 3-4 mois de plus, ce qui avait été trÚs dur, parce qu'on va dire que j'ai détesté la fin de l'attente. Visuellement, je suis, en avoir discuté avec d'autres personnes, je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé cette attente.

  • Speaker #0

    Non, je ne voulais pas qu'on enregistre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a tous vĂ©cu diffĂ©remment, mais on a quand mĂȘme un peu tous ce point commun du on a cherchĂ© Ă  faire comme si l'attente n'existait pas

  • Speaker #0

    Salut, c'est Estelle et vous Ă©coutez Futur Chien Guide, le podcast sur l'univers mĂ©connu des chiens guides d'aveugles. Chaque mois, je vous invite Ă  dĂ©couvrir les aventures de celles et ceux qui vivent cet univers au quotidien et ce lien si prĂ©cieux qui les unit Ă  leurs chiens. PassionnĂ©s et bĂ©nĂ©voles depuis des annĂ©es, d'abord Ă  Paris et aujourd'hui Ă  Lyon, je suis persuadĂ©e que leurs histoires pourront vous toucher, vous informer et peut-ĂȘtre mĂȘme vous donner envie de vous engager. Savez-vous justement que seuls 1% des dĂ©ficients visuels sont accompagnĂ©s d'un chien guide ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur l'actualitĂ© des chiens guides et les coulisses du podcast, inscrivez-vous sans tarder Ă  ma newsletter mensuelle. Avant de passer Ă  l'Ă©pisode du jour, je laisse mon micro Ă  Mathilde, qui m'a laissĂ© un message il y a dĂ©jĂ  quelques temps.

  • Speaker #2

    Salut Estelle, je m'appelle Massilde et j'ai dĂ©couvert ton podcast il y a, je pense, deux ans. À l'Ă©poque, j'Ă©tais une famille adoptante d'un chien guide rĂ©formĂ© du cursus d'Ă©ducation. Ma chienne pĂȘche, qui va fĂȘter ses cinq ans dans quelques jours. Et j'ai tout de suite Ă©tĂ© vraiment happĂ©e par tes interviews, les invitĂ©s que tu recevais et la façon dont tu as mis en lumiĂšre l'univers des chiens guides. avec brio et j'ai vraiment dĂ©vorĂ© tous les Ă©pisodes qui Ă©taient dĂ©jĂ  en ligne et j'ai ensuite Ă©tĂ© assez assidue Ă  l'Ă©coute des nouveaux le podcast a changĂ© pas mal de choses parce qu'il m'a permis de faire la dĂ©couverte mĂȘme si j'Ă©tais une famille adoptante et donc relativement renseignĂ©e de l'univers des chiens guides ça m'a vraiment aidĂ© Ă  ouvrir le champ de mes connaissances sur les chiens guides et aussi sur les chiens d'assistance et sur finalement... tout le travail humain et bĂ©nĂ©vole qui gravite autour de tout ça. Et donc, je me suis rapprochĂ©e progressivement de l'Ă©cole Ă  cĂŽtĂ© de chez moi, qui est l'Ă©cole des chiens vides de l'Ouest, Ă  cĂŽtĂ© d'Angers. Et j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans mon investissement. J'avais envie d'accueillir un nouveau chien. Il est vrai que je crois que le moteur de ma dĂ©marche, ça a Ă©tĂ© d'accueillir un nouveau chien. Je me suis renseignĂ©e pour devenir famille relais ou famille d'Ă©ducation, bref, j'ai mis un pied comme ça dans cette nouvelle aventure. Et cette nouvelle aventure, elle a donnĂ© lieu en novembre 2003, donc l'annĂ©e derniĂšre, Ă  l'accueil d'une petite chienne, une aile, une petite chienne Labrador, qui a rejoint notre famille et qui fait partie de l'Ă©levage des chiens vides de l'Ouest et qui est destinĂ©e Ă  ĂȘtre une reproductrice. Ça a Ă©tĂ© le dĂ©but d'une trĂšs belle et d'une nouvelle aventure. J'ignorais complĂštement avant ton podcast que les familles d'Ă©levage Ă©taient lĂ  et que finalement les chiens guides Ă©taient Ă©levĂ©s par leurs Ă©coles en majoritĂ© et qu'on pouvait contribuer ainsi. Et voilĂ , cette nouvelle aventure, elle a dĂ©marrĂ© en novembre de l'annĂ©e derniĂšre. Ma chienne a eu un an lĂ  au mois de septembre. Elle a validĂ© tous ses tests de santĂ© pour devenir officiellement reproductrice. assez deux ans, donc on est trĂšs heureux et on a vĂ©cu dĂ©jĂ  une annĂ©e hyper riche en apprentissage, en Ă©motions, en changements dans notre vie. Et donc voilĂ , je voulais te remercier pour ça, parce que finalement, c'est ton podcast qui m'a motivĂ©e Ă  m'investir et aujourd'hui, c'est un pan de mon quotidien, de ma vie qui compte beaucoup et qui me rend trĂšs heureuse. VoilĂ , j'espĂšre que ce petit tĂ©moignage t'intĂ©ressera et intĂ©ressera d'autres auditeurs. Merci pour ce que tu fais. À bientĂŽt.

  • Speaker #0

    Pour ce premier Ă©pisode de l'annĂ©e, c'est le retour du format en immersion pour explorer ensemble la pĂ©riode charniĂšre de l'attente d'un chien guide aux cĂŽtĂ©s de Mathis, un jeune Ă©tudiant malvoyant. Quand nous avons commencĂ© Ă  Ă©changer, Mathis vivait une attente qui pourrait rĂ©sonner en vous. Presque deux ans aprĂšs avoir dĂ©posĂ© sa demande de chien guide, sans encore connaĂźtre la date de remise. Au fil des mois, il m'a confiĂ© ses ressentis Ă  travers des vocaux sincĂšres, partageant ses questions, ses espoirs. et ces moments de doute si caractĂ©ristiques de cette pĂ©riode. Peut-ĂȘtre que son tĂ©moignage fera Ă©cho Ă  ce que vous traversez, et qui sait, pourra adoucir votre propre attente en vous montrant que vous n'ĂȘtes pas seul. Et maintenant, place Ă  l'Ă©pisode.

  • Speaker #1

    Commençons par le commencement. J'ai fait ma demande de chien guide il y a maintenant presque deux ans. Elle n'a pas Ă©tĂ© facile Ă  faire parce que pendant longtemps, j'ai hĂ©sitĂ©. Pas faute d'avoir envie d'aller vers un chien guide, j'avais peur. DĂ©jĂ , c'Ă©tait un Ă©norme pas en avant pour moi, mais aussi, ça voulait dire accepter de prendre un risque. DĂ©jĂ , un risque qu'on me dise non Ă  ma demande. C'est a priori qu'en Ă©tant malvoyant, j'Ă©tais moins prioritaire que quelqu'un de non-voyant. Ce qui n'est pas le cas, mais Ă  ce moment-lĂ , je ne le savais pas. Et donc, je n'avais pas eu ça. Et ensuite, ça veut dire changer sa vie quand mĂȘme complĂštement, dans ses dĂ©placements, dans sa maniĂšre de vivre chez soi, changer d'habitude. Donc, c'Ă©tait vraiment trĂšs difficile de me dire, est-ce que je suis prĂȘt Ă  ça ? Est-ce que j'en suis capable ? Et finalement, c'est ma conjointe qui, elle, n'est... pas en situation de handicap, qui m'a donnĂ© confiance en moi et qui m'a donnĂ© envie de faire cette demande que j'ai faite et qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Ce temps d'attente, il me fait rĂ©aliser que je ne me suis pas trompĂ©. Il fallait que je fasse ce chemin-lĂ  et que je le ferais jusqu'au bout et que le moment oĂč mon chien arrivera sera encore plus beau parce que quand j'aurai fini cette attente, je serai enfin libĂ©rĂ©. LibĂ©rĂ© de ça.

  • Speaker #0

    DĂ©jĂ , bonjour Mathilde.

  • Speaker #1

    Bonjour Axelle.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on Ă©tait dĂ©jĂ  parti dans la discussion mais... j'aime bien quand mĂȘme commencer pour rappeler un petit peu, donc lĂ  on va aller en immersion on va se replonger dans un moment charniĂšre que t'as vu moi j'aime bien faire ces Ă©pisodes en immersion vraiment dans ces moments charniĂšres oĂč on se dit on sait qu'il y a quelque chose de fou en gĂ©nĂ©ral qui va se passer c'est un peu ces moments charniĂšres oĂč tu sais que ça va ĂȘtre super aprĂšs, mais tu sais pas exactement quand est-ce que ça va arriver j'ai dĂ©jĂ  fait l'attente en tant que famille d'accueil, le fait d'attendre alors comme je le suis moi pour le coup mais c'Ă©tait en accĂ©lĂ©rĂ© avec Karen et je voulais vraiment, et notre Ă©pisode Ă©tait dĂ©jĂ  en prĂ©paration quand on l'a diffusĂ© au mois de septembre qu'on fasse un Ă©pisode sur la tente en tant que bĂ©nĂ©ficiaire et avec toi c'Ă©tait chouette parce qu'on a vraiment partagĂ© depuis le mois de mars, on est en dĂ©cembre on est Ă  la veille de NoĂ«l ou presque et depuis le mois de mars en fait tu m'as confiĂ© un petit peu tes Ă©tats d'Ăąme sur la tente de ton chien guide est-ce que avant de plonger dans ses vocaux. On en aura sĂ»rement dĂ©jĂ  entendu un quand je vais dire cette phrase, mais tu pourrais te dĂ©finir toi en trois mots.

  • Speaker #1

    Ah, c'est compliquĂ©. DĂ©jĂ , je n'aime pas me dĂ©finir tout court, mais je dirais que je suis Ă©motif, mais dans le bon sens du terme. Je suis quelqu'un qui ressent, mais mĂȘme parfois un peu trop, mais qui aime bien ressentir. Je suis hyperactif, je n'aime pas rester en place. J'aime bien faire plein de trucs. le temps. Et ma conjointe dit que je suis hyper sociable. Je parle Ă  trop de gens facilement.

  • Speaker #0

    Et on va garder les trois mots pour ton chien quand on en parlera. Parce que l'histoire entre nous a commencĂ©, comme je le disais, au mois de mars. Moi, pour revenir sur mon idĂ©e de faire cet Ă©pisode un peu en immersion, ça faisait longtemps que je voulais avoir Ă  mon micro quelqu'un qui attendait un chien guide. Mais capter quelqu'un qui est dans l'attente de son chien guide assez Ă  l'avance, sans savoir un... un petit peu trop... Quand ça va venir ? C'Ă©tait assez difficile pour moi, parce qu'en gĂ©nĂ©ral, vous n'ĂȘtes pas encore dans l'univers canin, Ă  part si vous attendez le renouvellement. Et j'en avais discutĂ© avec une autre personne l'annĂ©e derniĂšre qui m'avait dit, non mais moi, je ne peux pas, c'est trop dur en fait, je pleure tous les jours pour en savoir si mon chien guide va arriver. Donc tu vois, quand tu me dis que tes motifs, tu n'es pas le seul en tout cas. Et quand on en a parlĂ©, tu as Ă©tĂ© tout de suite partant. Au mois de mars, est-ce que tu peux nous dire Ă  peu prĂšs toi oĂč tu en Ă©tais dans ta dĂ©marche de chien guide ? OĂč tu en Ă©tais aussi vis-Ă -vis de tes Ă©tudes, ton et tes emplois, du coup tes missions, on va dire, plus que l'emploi, si tu prĂ©fĂšres. OĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta vie ?

  • Speaker #1

    Sur ma vie professionnelle, j'étais étudiant, je suis toujours étudiant. Une année compliquée parce que je n'avais pas eu tous mes aménagements à la Sorbonne, donc ce qui m'a fait devoir travailler beaucoup plus pour réussir à sauver le plus possible. Je suis vraiment utilisé pour pas mal de choses, mais on va dire qu'avec des aménagements, c'est beaucoup plus facile, bizarrement. Sinon, avec mes missions, je travaille pour les associations du handicap en communication, mais je suis aussi élu étudiant, ce qui me prend pas mal de temps.

  • Speaker #0

    Hyper actif, on a dit.

  • Speaker #1

    Oui, on a dit ça. AprĂšs, sur la demande de Ausha, j'Ă©tais un peu sur... Moi, je dirais un entre-deux. C'est que, en fait, je passais du latent tout... D'un cĂŽtĂ©, je n'avais pas l'impression d'attendre parce que c'Ă©tait un peu irrĂ©el. À l'attente ou maintenant, je me disais attends, mais ça va ĂȘtre maintenant En fait, c'Ă©tait vraiment
 j'avais vraiment l'impression d'ĂȘtre entre deux dĂ©tapes. Ce qui est parfois le plus dur dans l'attente, c'est parfois aussi ce qui est le plus touchant. C'est qu'on a parfois des proches qui ont envie de vivre la chose avec nous, entre parenthĂšses, et qui nous en parlent, qui nous disent ah, tu vas voir ça, ça va se passer comme ça et qui te posent plein de questions. Et d'un cĂŽtĂ©, ça fait du bien parce que tu te dis Ok, il s'intĂ©resse Ă  ce que je vis, Ă  ce que je traverse comme projet, comme attente. Et de l'autre cĂŽtĂ©, ça fait mal parce que tu te dis Bordel, on en parle, on en parle, mais il n'est toujours pas lĂ . Et je suis en train d'anticiper, d'espĂ©rer, et il n'est toujours pas lĂ . Et en fait, parfois, je suis content qu'on m'en parle, et Ă  d'autres moments, j'aimerais qu'on ne m'en parle pas, pas pour oublier, mais parce que comme si j'en parlais trop, le temps serait plus long et qu'au final, le temps serait interminable. Et parfois, ça fait du mal. C'est vrai que le temps peut ĂȘtre trĂšs long, malgrĂ© toute la compassion de ceux qui m'aiment et qui m'entourent. C'est Ă  ce moment-lĂ  que j'ai commencĂ© Ă  rentrer rĂ©ellement dans le monde canin, Ă  m'intĂ©grer Ă  ce qui existait, aussi les personnes avec qui je pouvais Ă©changer sur ces choses-lĂ , parce que ma conjointe, elle est gĂ©niale, je l'aime, c'est la mort de ma vie, mais elle est voyante, et ce n'est pas un dĂ©faut. Ça fait qu'elle n'avait pas le mĂȘme regard que moi. Elle, elle voyait le chien, mais elle ne voyait pas derriĂšre le chien. Et donc, c'est vrai que je cherchais peut-ĂȘtre des points de repĂšre, un peu de comprĂ©hension.

  • Speaker #0

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que tu l'attendais.

  • Speaker #1

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que j'attendais, ça a Ă©tĂ© long. Et le temps arrive et au bout d'un moment, on se dit, mais en fait, ça n'arrivera pas ou ça n'arrivera jamais. On attend, on attend et on se rend compte que ce tĂ©lĂ©phone ne sonne pas. Et j'ai dĂ©testĂ© les gens qui m'ont appelĂ© jusqu'en septembre. Parce que les gens qui m'appelaient jusqu'en septembre, ils n'avaient pas Ă©crit École de Shangui sur mon tĂ©lĂ©phone. Oui, ils te demandaient,

  • Speaker #0

    est-ce que tu as fait comme nous tous, bénévole ou bénéficiaire, de rentrer le numéro de l'école ? Et est-ce qu'à chaque fois qu'il s'affichait... Au début, tu ne l'avais pas fait ?

  • Speaker #1

    Au dĂ©but, je ne l'avais pas fait, mais je l'ai fait au bout d'un moment. Et en effet, Ă  chaque fois que je voyais École de Shangui, c'Ă©tait pour des papiers. Non ! Je veux mon chien ! Je ne suis pas d'accord, je conteste. Alors aprĂšs, c'est dur, mais il faut le dire aussi, l'Ă©cole de Shang-Gi est quand mĂȘme bien accompagnante. MĂȘme si c'est pas facile, on peut quand mĂȘme les appeler, parler avec eux. MĂȘme dans ces moments un peu Ă©motionnellement, un peu marre. Ils prennent le temps, ils sont super cool. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup. Au bout d'un moment, ça demande beaucoup de patience. Et j'avais dit Ă  ma conjointe que je pense que ceux qui sont demandeurs de Shang-Gi, ou qui attendent, ou mĂȘme, j'Ă©tais encore plus loin. ceux qui attendent un enfant, on a plein d'options. Enfin, on devient des palmes d'or de la patience. Franchement, il faut beaucoup prendre sur soi, mĂȘme Ă  des moments oĂč on n'a pas trop d'envie de prendre sur soi, surtout que, je ne veux pas tous mes proches qui sont hyper gagas du chinguine, mais j'ai une sƓur particuliĂšrement qui est Ă  fond, parce qu'elle a toujours eu des chiens, elle adore les chiens, et donc Ă  chaque fois qu'on s'appelait, c'Ă©tait Alors, ça en est oĂč ? Je t'aime, mais j'ai pas trop envie d'en parler. Parce que si je t'en parle, j'ai pleurĂ© pendant trois heures. Une fois, j'ai pleurĂ© pendant trois heures avec elle au tĂ©lĂ©phone.

  • Speaker #0

    Ça fait du bien aussi.

  • Speaker #1

    Jusqu'au moment oĂč Baudenayus me m'appelle.

  • Speaker #0

    Avant d'avoir cet appel, moi j'aimerais revenir aussi oĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta dĂ©ficience Ă  ce moment-lĂ . Est-ce que dans les annĂ©es d'attente de ton chinguide, elle a Ă©voluĂ© ?

  • Speaker #1

    J'ai le bonheur et le malheur d'avoir une vue qui est stagnante, mais qui est liée à évoluer dans le mauvais sens du terme. Déjà, en théorie, je ne devais pas de la vue avant 20 ans. Bon,

  • Speaker #0

    visiblement. Tu as dépassé les 20 ans.

  • Speaker #1

    Un peu de vue. Je ne sais pas. J'aime bien Ă  chaque fois que je croise mon mĂ©decin, je lui dis vous ĂȘtes tombĂ© de temps de jour. AprĂšs, il m'a dit aussi la suite, c'est qu'il y a une possibilitĂ© de rester dans le stagnement, mais que la plus grande chance, c'Ă©tait l'abaissement de ma vue. AprĂšs, c'est pas trop rentrer en ligne de compte dans ma demande, parce que pour le coup, ma vue, ça fait longtemps que j'ai un peu fait le deuil. Et donc, en fait, j'ai appris Ă  vivre comme si qu'elle n'existait pas.

  • Speaker #0

    Tu vois quoi Ă  peu prĂšs ?

  • Speaker #1

    J'ai une vue tubulaire. Donc tu vois au centre ?

  • Speaker #0

    Je regardais dans un tube de Chopalin.

  • Speaker #1

    Ça a tout petit son champ de vision. Mon mĂ©decin m'avait donnĂ©...

  • Speaker #0

    On ne veut pas les termes techniques. Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Taille qui représentait quelque chose. Mais j'ai oublié. En gros c'est vraiment petit. Sinon j'ai une trÚs forte myopie. Donc il y a d'une 10-20 cm. C'est flou. Et photophobie. Et plein d'autres choses. trucs, moi je suis bien amusé sur la lune des maladies, et aussi il manque des cÎnes, avec les couleurs etc, c'est un peu fade du coup pas hyper aussi intense Et j'ai une incapacité de repérer le contraste. Oui, c'est le bordel. Non, mais c'est intéressant pour moi de poser cette question,

  • Speaker #0

    parce que la dĂ©ficience, elle est vraiment diffĂ©rente et individuelle. Et souvent, les gens, quand je parle de chien guide d'aveugle, alors des gens aveugles et malvoyants, mais bon, si je disais ça Ă  chaque fois que je dis la phrase, on n'entendrait que ça dans le podcast. Mais c'est vraiment intĂ©ressant aussi de montrer la diversitĂ© de vos dĂ©ficiences. C'est vrai que moi, j'interroge des personnes trĂšs diffĂ©rentes. Et il y en a... Ça m'a fait sourire. Je crois que c'est Karen qui me disait que... Je ne sais plus qui c'est qui me disait. Moi, je ne suis pas dans le noir, je suis dans le blanc. Et pour ça, je pensais que je ne pouvais pas avoir un chien guide. Parce que je pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir.

  • Speaker #1

    Alors, c'est pour le coup, ça c'est vrai. Bon, on n'en parle pas peut-ĂȘtre. Mais dans les trucs qui m'ont mis en difficultĂ© de faire ma demande, parce qu'il y a beaucoup de choses qui m'ont mis du temps pour faire ma demande. C'est un des Ă©lĂ©ments. C'est que j'avais cet a priori, comme beaucoup de gens. Maintenant, je sais que c'est un a priori. Mais voyons votre chien guide.

  • Speaker #0

    Ok, tu pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir total.

  • Speaker #1

    Donc, aveugle. ou quasiment aveugle.

  • Speaker #0

    Quasiment, ouais,

  • Speaker #1

    ok. Quasiment, on ne peut rien voir. Et c'est aprÚs avoir vaincu toutes les autres craintes que j'avais, qui étaient surtout des craintes liées à ma famille ou mises à mon environnement, mais aussi un peu de manque de confiance en moi, qu'en fait, ma conjointe, qui m'a aussi beaucoup aidé à lire ma demande, elle va dire... démonter ma derniÚre crainte en me disant déjà elle m'avait dit beaucoup avant tu vas y aller parce que t'en as envie on voit que t'as envie donc tu vas y aller elle est trÚs insistante je pense qu'elle m'aurait amené à l'école de Ausha et moi j'ai dit non mais c'est son son je suis pas de nos voyants et là elle me dit oh en général elle a un argument et là elle me montre le site de l'école de Ausha de Paris et elle me fait Ausha d'aveugle et malvoyant et moi je fais D'accord, bon, j'ai plus d'arguments. Et je suis allé le lendemain. J'ai appelé le lendemain et on est allé aprÚs. Je ne le regrette pas.

  • Speaker #0

    Oui, moi, souvent, j'attaque les histoires un peu sur l'arrivĂ©e du chien ou sur comment... Mais c'est vrai que, bon, il y a des fois, le fait de devenir malvoyant, des fois, c'est du jour au lendemain. C'est les accidents de la vie. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Mais il y a encore un pas entre le fait de vouloir ou pas un chien guide. Ce n'est pas obligatoire. J'avais fait un Ă©pisode avec Laetitia, l'Ă©pisode 40, oĂč Laetitia, elle ne veut pas de chien guide. Elle a ses raisons. Et c'est pas parce que les gens sont malvoyants ou aveugles qu'il faut leur coller... Oui, tu l'as vendu !

  • Speaker #1

    C'est pas une obligation.

  • Speaker #0

    C'est pas une obligation, et c'est un choix, c'est un vrai choix.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tous mes amis qui sont malvoyants ou nevoyants qui sont dans le mĂȘme cheminement auquel moi j'Ă©tais avant, j'essaye de pas trop les perturber dans leur cheminement parce que je me dis, moi on m'a laissĂ© faire mon cheminement. Je leur ai toujours dit, si vous avez des questions, j'y rĂ©pondrai. C'est ça. Mais je ne viendrai pas vous mettre des rĂ©ponses tout de suite.

  • Speaker #0

    Mais je sais qu'il y a aussi des gens, tu vois... que j'ai eu mon micro, qui sont venus à la demande de chien guide en ayant justement eu un ami qui avait un chien guide et qui les a guidés et qui les a trouvé ça exceptionnel du coup, il a demandé mais parce que avant de connaßtre toi tu connaissais les chiens guide avant de faire ta demande un peu ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais mais à distance plus ou moins proche, j'ai vécu avec deux chiens guide indirectement avec la conjointe de mon géniteur qui malheureusement une dame qui est décédée qui avait son chien quand j'étais petit... et une autre jeune fille qui a eu son chien à la Fondation Frédéric Gaguen quand j'étais en coloc à Montéclair. Et encore un autre chien qui était aussi à la Fondation Frédéric Gaguen.

  • Speaker #0

    C'est qui ce chien du coup ? Ok, mais oui, mais AnaĂŻs, tu sais que je la connais trĂšs bien. Je l'ai eu en stage avec moi.

  • Speaker #1

    Mais AnaĂŻs aussi, qui a eu Mozart. Et j'ai connu son chien d'avant qui est malheureusement parti aussi.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que tu les connais.

  • Speaker #1

    Et en fait, on Ă©tait ensemble Ă  l'internat de MontĂ©clair. Ça fait un petit groupe marrant. C'est ça. Par contre, j'ai bien connu Mozart tout le long du lycĂ©e. Moi,

  • Speaker #0

    je l'ai eu en stage. C'était génial dans nos locaux avec les élÚves.

  • Speaker #1

    AnaĂŻs et Mozart vont trĂšs bien ensemble. C'Ă©tait une belle Ă©poque Ă  l'internat. C'est comme ça que j'ai vraiment vu de prĂšs des chinguettes. AprĂšs, je vais jamais trop parler d'AnaĂŻs parce qu'on n'a jamais trop eu l'occasion d'en parler. Mais c'est vrai que c'est en partie le fait de voir... AnaĂŻs et d'autres avec leur chien Ă  Angers, qui a commencĂ© mon cheminement. Je pense pas que j'aurais pris un chien guide Ă  ce moment-lĂ  non plus. J'Ă©tais pas prĂȘt. Mais ça m'a mis la question dans la tĂȘte. Une question qui Ă©tait encore pas du tout Ă©voluĂ©e, pas du tout questionnĂ©e, mais la question Ă©tait lĂ . Et c'est au bout de, je pense, je dirais un an, oĂč lĂ  je me suis dit, ouais, j'en ai envie. Et oĂč je me suis empĂȘchĂ© de le faire pendant un an.

  • Speaker #0

    Pour ĂȘtre vraiment sĂ»r que t'avais envie ?

  • Speaker #1

    Un an, parce que j'Ă©tais chez ma maman.

  • Speaker #0

    Oui, et oĂč c'Ă©tait pas possible.

  • Speaker #1

    Que j'aime beaucoup. qui a son handicap aussi, qui a des difficultĂ©s aussi. Et je me suis interdit de me rajouter quelque chose Ă  moi dans la situation oĂč elle avait besoin d'attention. J'allais partir un an aprĂšs Ă  la fac, je savais qu'elle allait trĂšs trĂšs mal le vivre. Je me suis dit, si en plus je lui dis, je prends un chien guide et je me barre, elle allait dire, tu me remplaces en plus. Je me suis encore effrĂ©nĂ©. Je suis arrivĂ© Ă  la fac, j'ai un peu pas oubliĂ©, mais j'y pensais toujours, mais... Je me suis dit, oh, et puis je le ferai quand je le ferai. Et c'est dans cette annĂ©e-lĂ  oĂč vraiment, j'ai rencontrĂ© ma conjointe, elle m'a poussĂ©, je suis allĂ©. Mais ça a Ă©tĂ© un trĂšs, trĂšs long cheminement. Et le monde du chien guide d'aveugle est venu progressivement, en fait. TrĂšs progressivement.

  • Speaker #0

    Et c'est rigolo parce que quand on a commencĂ© Ă  Ă©changer quasiment au mois de mars, parce que je crois que je t'ai proposĂ© assez rapidement de m'envoyer des vocaux. Au dĂ©but, on a un peu tĂątonnĂ©, puis tu m'as tout de suite livrĂ© plein de questions que tu avais, la situation rien que l'hĂ©bergement oĂč tu Ă©tais. tes proches qui te posaient plein de questions, qui n'Ă©taient pas forcĂ©ment fans du projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Alors que lĂ , on se parle neuf mois plus tard, et il y a eu des Ă©volutions, comme quoi il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    On se rend compte qu'il y a deux camps, en vĂ©ritĂ©, dans nos proches. Il y a un camp qui est vĂ©ritablement Ă  vos cĂŽtĂ©s, et mĂȘme parfois trop, mais pas grave. C'est touchant, vraiment. Et il y a une autre partie qui, au contraire, est... totalement distantes. Pas parce qu'elles aiment pas le chien, ou si parfois elles aiment pas le chien, mais parce que, bizarrement, on se rend compte, enfin moi je me suis rendu compte que c'est comme si qu'elles me connaissaient pas. Enfin, genre que j'Ă©tais un inconnu pour eux, et que ce que je ressentais, ce que j'avais besoin, Ă©tait visiblement pas quelque chose auquel ils avaient pu penser avant. Ça veut dire que j'avais les rĂ©actions dans tous les cĂŽtĂ©s, mais pas juste au milieu. j'avais soit des gens hyper enjaillĂ©s, soit des gens totalement nĂ©gatifs et j'avais pas ce juste milieu des cĂŽtĂ©s j'aurais bien aimĂ© avoir des justes mais ce qui fut avec les gens positifs c'Ă©tait hyper positif, pas vraiment un peu trop parce qu'ils arrĂȘtaient pas de m'en parler tout le temps il y a des moments oĂč j'Ă©tais pas trop prĂȘt et qu'on m'en parle tout le temps et les gens nĂ©gatifs parfois je me disais mais est-ce que franchement j'y avais littĂ©ralement changĂ© mais est-ce que c'est que positivement je pose plus la question parce que je me dis maintenant ouah Je ne sais pas, on peut chier le gifle comme je veux le gifle parce que certains sont chiants. C'est vrai que ça m'a fait du mal de me dire que dans mon cercle familial, peut-ĂȘtre que je ne pourrais plus faire les choses de la mĂȘme maniĂšre parce que j'ai mon chien et que je ne voulais pas renoncer Ă  mon chien.

  • Speaker #0

    Dans ton projet, le chien, c'Ă©tait un facilitateur plus qu'autre chose. Et le fait de t'empĂȘcher de faire certaines choses, ça ne faisait pas partie du projet.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais aprÚs, il faut dire aussi que les personnes négatives sont des personnes qui sont obtues... Surtout ? surtout sur leur caractÚre et avec qui bon les plus négatifs c'est des personnes avec qui j'ai pas prévu de vivre longtemps oui c'est pas ta conjointe c'est pas ma conjointe donc je me dis bon je suis pas content ils sont pas contents c'est pas grave sans plus pour eux c'est pas grave mais c'est vrai parfois on arrive dans des situations assez dramatiques le grand-pÚre de ma conjointe qui s'est mis à crier mais non moi si j'ai un chien qui vient ici il va pisser partout c'est vraiment une vraie crise ouais et

  • Speaker #0

    moi j'Ă©tais en mode bof toutou si on a un chien guide qui buisse partout qui n'a pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ© quand mĂȘme c'est emmerdant c'est vrai que les gens ils collent l'image du chien enfin lĂ  AurĂ©lien il est juste derriĂšre moi il vient d'ouvrir les yeux parce que j'ai pas dit son nom c'est ça mais il est en train de faire un gros dodo sur son coussin et c'est vrai que les gens par mĂ©connaissance plus qu'autre chose c'est pas de la mĂ©chancetĂ© mais ils imaginent que ça va trĂšs mal se passer alors que les chiens sont Ă©duquĂ©s quand mĂȘme les chiens guides heureusement et puis mĂȘme les chiens de compagnie si les gens les Ă©duquent bien ça se passe pas n'importe comment non plus

  • Speaker #1

    Et moi, je trouve que c'Ă©tait le plus dur, c'est triste Ă  dire, mais c'Ă©tait avec les plus d'anciennes gĂ©nĂ©rations. Parce que je trouve que plus... Je ne dis pas que les plus ĂągĂ©s sont les plus relous, mais... Salut, je viens de dĂ©couvrir une chose passionnante, c'est Ă  quel point les personnes de notre entourage, quand on attend un chien guide, se considĂšrent limite plus experts que l'Ă©cole de chien guide. C'est hallucinant. C'est mĂȘme pas mĂ©chant, mais c'est limite, ils remettent en cause pour certains. quand ils ont des chiens, ce que conseille ou propose l'Ă©cole de chien-guide, ce qui fait qu'on se retrouve dans des situations aberrantes oĂč on essaie limite de donner l'impression que ton Ă©cole de chien-guide est incompĂ©tente. VoilĂ , c'est marrant, ça me fait toujours rire de voir les personnes qui ont des chiens considĂ©rer que leur chien domestique correspond Ă  un chien de guide ou Ă  un chien d'assistance et que c'est donc eux qui dĂ©tiennent le savoir sur comment on est du coup. for machine guide, ou comment on doit s'occuper d'un chien. La plupart s'occupent, Ă  mon avis, mal de leur chien. Pas mal, pas mĂ©chamment, mais bon, ils pourraient s'en occuper mieux. Les valides, je trouve, en gĂ©nĂ©ral, il y a une mĂ©connaissance, souvent du chien d'assistance, mais parfois, il y a aussi une mĂ©connaissance des rĂ©alitĂ©s. C'est dommage. Certains, en tous les cas que je connais, pour certains, ont une Ă©ducation, qui dĂ©jĂ , le chien d'assistance, ça n'existait pas. Quand ils Ă©taient enfants, ça n'existait pas. Ou alors ça devait exister, mais pas trĂšs loin d'eux, en fait, c'Ă©tait pas vraiment. Et aussi pour eux, par exemple, pour la grande-mĂšre-branche-jointe, il n'y a qu'un seul type de chien qui existait. c'est le chien de la ferme le chien de la ferme il rentre pas Ă  la maison c'est pas un chien de compagnie c'est un chien de travail mais de ferme,

  • Speaker #0

    chien de berger et donc ils avaient pas cette conception en tout cas lui n'a pas cette conception d'un chien à l'intérieur guide je vois tout à fait ce que tu veux dire parce que moi j'ai pas eu de contradiction là dessus mais ma grand mÚre agricole etc les chiens ont toujours vécu à l'extérieur ils sont dans la niche dans les tables et c'est trÚs bien comme ça Je ne sais pas si elle ne m'a pas opposée. Quand je suis venue avec des élÚves chien guide, elle en a vu. C'est vrai que c'est rare qu'il y ait des chiens à l'intérieur de cette maison. Alors qu'il y avait toujours des chiens pendant des années.

  • Speaker #1

    C'est une maniÚre de vivre qui était assez répandue dans les milieux agricoles. Le chien de berger.

  • Speaker #0

    Le chien de berger, il Ă©tait dans le troupeau.

  • Speaker #1

    Le chien qui protĂ©geait la ferme. C'est vrai. Et mĂȘme mon beau-pĂšre, Ă  cet a priori, un petit peu. Moi, il me disait toujours, un chien, ce n'est pas dans une maison. C'est dans un appartement. La chasse doit ĂȘtre dehors.

  • Speaker #0

    Ouais, les gens, ils mettent tout ce que ça passe dans le jardin.

  • Speaker #1

    Je leur dis, mais franchement, si vous mettez un chien, mĂȘme si vous avez 40 hectares, vous mettez un chien pendant des jours et des jours dans 40 hectares, si vous pensez qu'il est heureux, pardon, mais les 40 hectares, au bout d'un moment, il les connaĂźt par cƓur. Donc, les odeurs, elles ne changent pas. Moi, je dis, c'est une pensĂ©e qui s'entend, mais qui est plus rationnelle aujourd'hui quand on a une Ă©volution sur la question du monde animal oĂč on sait comment les chiens se comportent, vivent, et qu'on sait qu'ils ont besoin d'environnements diffĂ©rents pour ĂȘtre Ă©panouis.

  • Speaker #0

    pendant toute cette attente là, donc quand on s'est changé notamment les vocaux, toi ça t'a mis du doute ?

  • Speaker #1

    Pas sur mon envie d'avoir un chien, mais sur mon envie de me savoir est-ce que je devais continuer de vivre comme je voulais vivre.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça allait changer des choses ou pas dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Je pensais que ça allait changer mon quotidien littĂ©ralement. Au sens pas au sens juste, bah je dois aller dehors pour sortir quand je dois sortir ou tiens mon chien sera Ă  cĂŽtĂ© de moi Ă  la fac non je pensais vraiment mon quotidien tout court au sens littĂ©ral, c'est au sens j'ai l'impression que je pourrais plus vivre pareil et peut-ĂȘtre mĂȘme plus avec les mĂȘmes personnes. AprĂšs surtout il est parti assez rapidement... Oui, si rapidement, parce que j'ai une grande gueule. Au bout d'un moment, j'ai mis mes limites. J'ai dit, moi, je ne veux pas vivre autrement. Je veux avoir mon chien et je veux avoir la vie que j'aime avec mon chien. Donc, c'est soit ça, c'est soit ça, soit sans vous.

  • Speaker #0

    Oui, puis mĂȘme, tu te posais la question par rapport Ă  oĂč est-ce que tu allais habiter. Est-ce que les gens tes proches avec qui tu allais habiter allaient tolĂ©rer ? Parce qu'aujourd'hui, tu es en couple, mais tu n'habites pas juste avec ta conjointe. Il y a une partie de la famille qui te cĂŽtoie et vous ĂȘtes dans le mĂȘme appartement oĂč on est aujourd'hui. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu es en couple ? Tu as eu un dernier coup de fil aprĂšs l'Ă©tĂ© ?

  • Speaker #1

    Salut, c'est une trĂšs bonne journĂ©e pour moi aujourd'hui. J'ai eu un coup de tĂ©lĂ©phone avant-hier de l'Ă©cole de chien guide qui m'a fait comprendre qu'il fallait plus attendre septembre que cet Ă©tĂ© pour les essais. Donc, possiblement encore attendre jusqu'Ă  octobre pour avoir mon chien. C'est Ă©nervant, franchement. Ça fait deux ans que j'attends. On m'a dit deux ans. En rĂ©alitĂ©, je sais que j'attends plus de deux ans. Ça fait dĂ©jĂ  deux ans et trois mois. C'est presque deux ans et demi que j'attendrai si on donne mon chien en septembre, octobre. Les temps d'attente sont vraiment abusĂ©s. Mais bon, on ne peut pas faire autrement. C'est ainsi. Il faut digĂ©rer. Le fameux coup de fil oĂč on me dit, Monsieur Dupuis, je sais que vous attendez un chien pour cet Ă©tĂ©, mais n'attendez pas pour cet Ă©tĂ©. Attendez plutĂŽt pour septembre. octobre et mĂȘme dit au pire dĂ©cembre et alors lĂ  dĂ©jĂ  plus et ça a Ă©tĂ© un gros coup derriĂšre la tĂȘte et ensuite il ya eu donc quoi et ce tout coup de fil pour organiser une vie de domicile en sachant que c'Ă©tait encore le moment oĂč c'Ă©tait compliquĂ© de vendre Ă  mon beau pĂšre et mon beau frĂšre l'arrivĂ©e du chien dans leur appartement et du partage en sachant que pour nous moi et ma conjointe c'est la seule solution pour vivre ensemble parce qu'on pouvait vivre chez moi mais mon appartement Ă  2 c'Ă©tait largement faisable mais Ă  deux plus un chien ça nous semblait impossible et vu que nous on voulait notre solution un petit peu pour continuer Ă  vivre ensemble parce que c'Ă©tait notre projet et ensuite partir lĂ  on voudrait vivre vraiment que tous les deux en fait Ă  ce moment-lĂ  on n'avait pas d'autre solution qui ne soit pas trop coĂ»teuse c'est-Ă -dire qu'on aurait pu prendre un appartement tous les deux mais elle n'a pas toujours pas d'argent tous les mois contrairement Ă  moi donc elle n'aurait pas pu payer un loyer etc. ça aurait Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ© donc il fallait c'Ă©tait la seule solution qu'on avait si on voulait continuer Ă  vivre ensemble concrĂštement et j'avoue pendant longtemps J'ai un peu repoussĂ© ce rendez-vous parce que je me suis dit, est-ce que je dois le faire ? Et ensuite dire Ă  l'Ă©cole, ah bah finalement, je ne vais plus ici.

  • Speaker #0

    Oui, parce que vous Ă©tiez un peu dans la situation de vous poser la question, oĂč est-ce qu'on habite ensemble ? Et est-ce que, malgrĂ© tous les freins et les doutes que tu avais instillĂ©s ton beau-pĂšre et ton beau-frĂšre ? Finalement, c'est lĂ  que j'ai mis les Ausha. Oui, bon, maintenant, vous me faites chier. Moi, je veux mon chien et je veux vivre comme je veux vivre avec mes conjointes qui veulent qu'on vive ensemble.

  • Speaker #1

    Tu as fait aussi des concessions ? Si tu ne l'as juste pas dit ça, hola.

  • Speaker #0

    Je leur ai dit qu'on va trouver des rÚgles de vie. Pas de soucis. C'est logique, en fait, on vit en communauté. C'est sûr qu'on joue des rÚgles de vie. Je ne leur ai pas dit, maintenant, c'est bon, je vais mettre les croquettes en plein salon et on dérouille à boueik. Bien sûr, on a trouvé des rÚgles de vie. Par contre, dans ces rÚgles de vie, il y a juste une condition, je veux vivre heureux avec mon chien. Le reste, ça discute. Et finalement, c'est plutÎt bien passé. C'est rare que je m'énerve et quand je dis au bout d'un moment quelque chose, en général, on sait que c'est important. Et donc, ma conjointe m'a bien aidé, on a discuté et au final, on a trouvé des solutions qui conviennent à tout le monde.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait cette vidéo à domicile, aprÚs cette discussion ?

  • Speaker #0

    AprÚs cette discussion et aprÚs un grand... réaménagement de l'appartement.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vous avez fait des changements quand mĂȘme ?

  • Speaker #0

    On va dire que avant cet appartement, il y avait une partie qui Ă©tait encore un espace de chantier. Non plus, on n'Ă©tait pas non plus sur un truc avec des murs par terre. Il y avait des choses que moi je ne voulais plus qu'ils soient lĂ .

  • Speaker #1

    Vis-Ă -vis du chien.

  • Speaker #0

    Vis-à-vis du chien, c'était un sujet qu'il fallait le régler. TrÚs bien, j'étais réglé.

  • Speaker #1

    T'as été réglé et t'as pu appeler l'école pour dire...

  • Speaker #0

    Exactement, quand ils sont venus, le traitement était nickel. On a revu l'agencement de tout ça et aujourd'hui, c'est nickel. Et il y a aussi eu des petites rÚgles qui ont été dictées sur la vaisselle, sur certaines choses que je ne voulais pas qu'ils traßnent.

  • Speaker #1

    Par rapport aux chiens.

  • Speaker #0

    Par rapport aux chiens, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette visite à domicile, elle s'est bien passée ?

  • Speaker #0

    Elle s'est bien passée.

  • Speaker #1

    C'était en présence de tes proches du coup ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y avait que moi. Ma conjointe aurait dĂ» ĂȘtre lĂ , mais malheureusement, elle a eu des cours. Le bonheur des cours. Mais elle Ă©tait positive, cette visite.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un peu le début de la fin, mais le début de la belle aventure. La fin de l'attente, j'ai envie de dire. Le début de l'attente.

  • Speaker #0

    Il y a un truc qui est horrible, mais à la fin de septembre, j'ai commencé à me dire Oh pioche, ça n'arrivera jamais Tu as pensé ça ? Oui. En fait,

  • Speaker #1

    ça m'aurait rendu moins triste que de me dire ça va arriver bientÎt Parce que c'était tellement incertain en termes de date.

  • Speaker #0

    Je voulais faire comme si ça n'existait plus.

  • Speaker #1

    Je crois que tu as Ă©tĂ© un peu moins prĂ©sent aussi sur les rĂ©seaux et tout. À partir de septembre, il y a eu la journĂ©e porte ouverte. Tu ne savais pas si tu allais... Je ne voulais pas y aller.

  • Speaker #0

    Ouais. Franchement, je leur ai dit, je vous adore. Mon cƓur a une envie d'y aller qui est dingue. Mais ma raison me sait que si je vais y aller, j'ai fendre en larmes. Parce que je ne supporterais pas de voir autant de chiens et de ne pas voir mon chien. Parce que la derniĂšre fois que j'y suis allĂ©, c'Ă©tait dĂ©jĂ  dur. Parce que j'Ă©tais allĂ© et j'avais rencontrĂ©... plein de gens merveilleux, gentils, de coups d'amour, et avec leurs chiens. Et j'avoue, ça m'avait fait un pincement au cƓur, mais...

  • Speaker #1

    Tu t'Ă©tais dit que la prochaine, c'Ă©tait pour toi,

  • Speaker #0

    quoi. LĂ , je pense que j'avais pas la force mentale d'y aller. Et donc, je me suis dit, dans cette optique-lĂ , tant pis, on fait comme si ça n'existe plus. Et je veux le moins le voir possible, parce que sinon, je vais pas tenir. Il faut que je me change la tĂȘte. Et donc, lĂ , je me suis particuliĂšrement travaillĂ©. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, parce que je voulais oublier. Et arrĂȘter d'attendre, parce que j'en pouvais plus. C'Ă©tait trop long. Et alors, ça vaut deux personnes, mais c'est comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    comme tu dis, tout est mis en Ɠuvre. Le pire,

  • Speaker #0

    c'est que c'est un peu schizophrénique, cette histoire. Parce qu'on attend, on réinvite sa vie avec le chien, mais le chien n'est pas là. Et donc, on se dit, je suis en train de préparer plein de trucs, mais il n'y a rien en face de moi. C'est trÚs schizophrénique, je trouve, mon comportement.

  • Speaker #1

    Tu envisages une nouvelle vie, mais tu ne sais pas quand est-ce qu'elle va arriver. C'est ça.

  • Speaker #0

    Avec ma conjointe, on a Ă©tĂ© simplement regarder ce qui existait en laisse, ce qui existait en produits ou autour de l'animal, ce qui existait en croquettes, etc. Ma conjointe n'arrĂȘte pas de me envoyer des photos de paniers. En mode, celui-lĂ  est mignon, celui-lĂ . MĂȘme si c'est difficile d'un cĂŽtĂ©, ça donne l'impression qu'on a rĂ©ussi Ă  faire quelque chose. MĂȘme si ce n'est pas encore concret, c'est vrai. C'est peut-ĂȘtre l'expĂ©rience de vie la plus forte. que je n'ai jamais vĂ©cu dans ma jeune vie, parce que j'ai 23 ans, mais dans ma jeune vie, je pense que c'est l'expĂ©rience humaine la plus forte que j'ai jamais vĂ©cue. Il y a eu, mi-septembre, l'appel dans l'Ă©cole de Schengen. Je m'excuse auprĂšs de ma meilleure amie qui s'est prise Ă  raccrocher au nez assez rapide.

  • Speaker #1

    Tu l'avais en double appel ?

  • Speaker #0

    Tu l'avais en double appel, en bifé, mais de trucs qui déroulent en plus. On discute, j'entends mon téléphone qui dit ça ne te plaßt pas ? Je regarde, je vois l'école de Schengen et j'ai raccroché tout de suite.

  • Speaker #1

    Tu m'Ă©tonnes. J'aurais fait pareil.

  • Speaker #0

    AprĂšs, j'ai rappelĂ© ma pote en lui disant Je te salue ! Et donc, ça me fait Bonjour Mathis, c'est une bonne nouvelle ! Et lĂ , je lui ai dit Vous voulez m'offrir un aspirateur ? Ce qui fait que je laisse une blague, c'est qu'Ă  ça que je me dĂ©stresse. Elle me fait, bon, on va vous prĂ©senter les chiens. Si vous ĂȘtes disponible, comment ? Je dis, si vous voulez, je peux le dire dans 10 minutes. Regarde, j'arrive lĂ . Elle dit, non, pas dans 10 minutes. Franchement, vous abusez. Et moi, il y a le premier truc qui m'a... Enfin, c'est le premier truc qui m'a fait avoir un coup de cƓur, mais ça a durĂ© une seconde, en fait. C'est que son Ă©ducatif ouvre la porte de la salle de remise. Elle l'a Ă  peine dĂ©tachĂ©e, qui court vers la balle. Premier truc qu'il fait. Je ne l'existe mĂȘme pas, sa balle qui compte. Oui, je l'aime. et Uriel il est hyper attachant c'est quoi ces trois mots si tu veux les dire bah en fait on parlait d'hypersensible moi je le repasserais hypersensible par hyper attachant ouais pour lui c'est un chien qui a besoin d'ĂȘtre attachĂ© et c'est pour ça que pour lui la transition n'a pas Ă©tĂ© hyper facile l'Ă©ducatrice qui en s'avance au travail ne travaillait plus avec lui c'est moi qui travaillais avec lui je lui ai dit un peu en mode mais pourquoi tu m'aimes plus c'est aussi un chien hyper actif il aime tout faire en fait on fait une sĂ©ance d'op ouais nickel trop bien On fait du guidage, ouais, trop cool. On fait la balle, ouais, allez-y, va. Il est tout le temps content, il est tout le temps collaboratif.

  • Speaker #1

    C'est trop cool. Ça veut dire qu'il est partant pour te suivre,

  • Speaker #0

    en fait. C'est tout lui convient. C'est le chien le plus collaboratif de la Terre. En fait, pas le plus collaboratif de la Terre, en tout cas, il est trĂšs collaboratif. Et c'est un chien qui a un secret caractĂšre.

  • Speaker #1

    Un peu comme toi.

  • Speaker #0

    Ouais. Il a affirmé, enfin, un peu borné.

  • Speaker #1

    Peut-ĂȘtre tu.

  • Speaker #0

    Mais il a affirmé, et en fait... Moi je l'avais dit dÚs le début de ma demande, je veux pas un chien trop docile. Parce que j'ai envie d'un chien docile, c'est génial, mais il n'y a pas de travail à faire, je trouve, avec un chien trop docile.

  • Speaker #1

    Tu voulais un challenge un peu.

  • Speaker #0

    Moi j'ai besoin de ce cĂŽtĂ© un petit peu lĂ  oĂč vraiment on sent une progression. Parce que vu qu'il est tĂȘtu, ça veut dire que ça nous demande plus de travail. Et justement, ce qui est plus cool, c'est plus cool parce qu'en fait, quand on arrive Ă  faire quelque chose avec un chien qui peut ĂȘtre plus tĂȘtu, ça montre qu'on a bien travaillĂ©. tellement de vrai bien t'as mis de l'effort derriĂšre et Ă  chaque fois qu'on rĂ©ussit quelque chose ensemble je dis yes c'est que j'ai Ă©tĂ© bon et franchement ça m'a confiance en moi j'ai vu la confiance en moi et j'ai vu qu'on Ă©voluait beaucoup avec lui c'est

  • Speaker #1

    vrai que la remise pour le coup ça a été une vraie épreuve mais c'est souvent le cas j'ai été dans l'immersion pendant la remise que ce soit avec Lauriane ou avec Georges tout est fait pour qu'on soit le mieux possible

  • Speaker #0

    Vraiment, franchement, je n'exagĂšre pas du tout. On n'Ă©tait jamais seuls. On avait toujours notre Ă©ducatrice, qui Ă©tait l'Ă©ducatrice de nos chiens, au moins quelqu'un le soir. Il y avait toujours quelqu'un avec nous. On est toujours accompagnĂ©s. Mais malgrĂ© ça, il y a des moments oĂč la fatigue, il suffit qu'il y ait un truc qui ne fasse pas bien pour que tout soit dĂ©cuplĂ©. Aujourd'hui, ça n'a pas Ă©tĂ© dur. En termes d'attendus, on n'a pas fait des trucs trĂšs trĂšs trĂšs trĂšs durs. On a restĂ© quand mĂȘme assez simple dans les demandes. Par contre, trĂšs rĂ©pĂ©titif et trĂšs intensif dans la cadence. AprĂšs, c'est le but du restage. C'est clairement de faciliter ce cĂŽtĂ©-lĂ  pour qu'au moment du stage, ce ne soit pas facile, mais moins difficile. Donc ouais, ça a Ă©tĂ© fatigant. Je suis rentrĂ©, lĂ , je me suis... Ça m'a assommĂ©. C'Ă©tait une longue journĂ©e de travail. C'Ă©tait assez fatigant. Et c'est vrai qu'il y a un soir, moi, je suis rentrĂ© en pleurs Ă  l'Ă©cole de chien guide. Parce qu'il y a eu un exercice qui avait Ă©tĂ© compliquĂ©. Et en fait, c'est un peu comme si on Ă©tait passĂ© pour rĂ©el de l'enfance Ă  l'adolescence. Du cĂŽtĂ©, je travaille avec toi parce que t'es super cool. Ah, maintenant, j'ai commencĂ© Ă  te tester. Peut-ĂȘtre que ça, on l'a fait en une journĂ©e. C'est pas celle-lĂ . Normalement, les parents, ils ont au moins quelques mois de dĂ©pense. Et j'avoue qu'on avait fait la premiĂšre sĂ©ance de guidage dans une zone qui ressemble Ă  la gaminĂ©ration parisienne un peu plus. OĂč en fait, il y avait du bruit, des voitures, beaucoup de gens, d'autres chiens, des distractions. vraiment en fait lĂ  en le dĂ©but d'Hunger Games 5 lĂ  en pour la remise et le bruit ça faisait deux jours qu'on Ă©tait en stage il n'y avait pas eu autant de bruit et je pense que le bruit m'a perturbĂ© ça a saoulĂ© tout le monde le bruit m'a perturbĂ© et j'Ă©tais trop centrĂ© sur ça et donc j'en oubliais ce que je l'avais appris en fait en prĂ©-stage et en stage et donc j'avais toujours un temps de retard au point oĂč dans mes reprises on y allait tĂȘtu bah oui donc c'est bien sĂ»r c'est Ă  ce moment lĂ  qu'il a dĂ©cidĂ© de me tester bah oui bah oui il sent bien le moment ils le savent la premiĂšre reprise je n'avais pas Ă©tĂ© bon trĂšs mou mĂȘme ce qui fait que l'exercice n'est pas mauvais mais il n'est pas bon et je fais le trajet jusqu'au bout il y a plein de fois on a dĂ» refaire des parties parce qu'en fait ouais c'Ă©tait pas c'Ă©tait pas bon et je sentais que c'Ă©tait pas bon et le pire c'est quand tu sais que c'est pas bon tu fais ton truc et tu sais quand tu fais ton truc et c'est pas ça et tu sais que d'ailleurs dans une dĂ©claration Mathis je suis pas lĂ  aprĂšs vous avez fait quelques temps de relĂąche et en fait le week-end on a fait la mise toute la semaine mais du coup le week-end t'es rentrĂ© ? non ce qui s'est passĂ© c'est que moi je suis rentrĂ© c'est une soirĂ©e oĂč je suis rentrĂ© Ă  l'Ă©cole pour l'internat et donc en fait on a pris la voiture pour retourner Ă  l'Ă©cole, j'Ă©tais pas bien. Et je me rappelais de ce qu'avait dit l'Ă©ducatrice en me disant, bon lĂ  c'Ă©tait pas hyper bien, il faut ĂȘtre un peu plus fort dans tes recrudes et tout. Elle avait Ă©tĂ© gentille mais en fait elle m'avait fait comprendre que, gentiment, que ça, il fallait que je sois un peu plus strict, que je m'affirme un peu plus et que je sois moins dĂ©stabilisĂ© par mon environnement. Et j'avoue, ça m'avait un peu pas fait mal, mais ça m'avait touchĂ© parce que j'Ă©tais nul, J'Ă©tais dans ma tĂȘte, que dans la voiture, les gens pensaient que je dormais. C'Ă©tait la monĂ©trice qui Ă©tait lĂ , plus ma collĂšgue de remise qui Ă©tait lĂ , qui pensait que je dormais. Moi, je dormais pas, j'Ă©tais sur ma tĂȘte. On est rentrĂ©s Ă  l'Ă©cole, j'ai donnĂ© Ă  Ariel ses croquettes, je suis montĂ© dans le studio et je me suis mis Ă  Ă©clater en larmes, oĂč j'ai appelĂ© ma courante en disant je suis nu, j'y arriverai pas Et je pense surtout, ce qui a surtout jouĂ©, c'est la fatigue. J'Ă©tais trĂšs fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais la fatigue, plus ce petit truc qui se passait. pas comme je l'aurais imaginé.

  • Speaker #1

    Qui te remet un peu en cause.

  • Speaker #0

    J'en ai pleuré, mais bien. J'ai bien pleuré. Et pourtant, ce n'était pas grave. C'était juste un exercice. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Tu l'attendais depuis tellement longtemps que tu te devais d'ĂȘtre Ă  la hauteur.

  • Speaker #0

    Avec du recul, je me dis que c'est dĂ©bile de faire ça. C'est tellement fatigant les stages de remise et mĂȘme les prĂ©-stages. C'est d'une intensitĂ©. Sur une journĂ©e, c'est d'une intensitĂ©.

  • Speaker #1

    Il faut suivre. Moi je me souviens quand tu m'as raconté que t'es rentré avec Uriel pour la premiÚre fois chez toi Tu veux nous le re-raconter ?

  • Speaker #0

    C'Ă©tait difficile, difficile parce qu'en fait j'Ă©tais anxieux,

  • Speaker #1

    mais vraiment anxieux T'avais tant attendu et finalement, t'Ă©tais lĂ  quoi

  • Speaker #0

    Oui il y avait ce cĂŽtĂ© lĂ , il y avait ce cĂŽtĂ© Putain, faut que je fasse mal Faut pas que je fasse rentrer dans ça Faut que je fasse attention Ă  lui, et en fait il y avait tellement peur de tout que je n'osais pas avancer Ce retour a durĂ© 40 minutes Moi j'ai l'impression qu'il a durĂ© 3h30 En fait j'Ă©tais tellement anxieux qu'Ă  chaque chose, Ă  chaque petit truc, je devais au moins vĂ©rifier deux, trois fois ce que je faisais. J'avais le cƓur qui battait. Et en plus, je sentais que Curiel n'Ă©tait pas hyper rassurĂ© parce que ça devait ĂȘtre la premiĂšre fois qu'il partait avec moi.

  • Speaker #1

    Il Ă©tait en laisse, il n'Ă©tait pas loin.

  • Speaker #0

    Il Ă©tait en laisse, oui.

  • Speaker #1

    La premiĂšre fois.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas Ă©tĂ© un trajet facile. Je me rappelle quand j'ai dĂ» le ramener Ă  l'Ă©cole. Je l'ai regardĂ© et je lui ai dit, bon, cette fois, on fait mieux, d'accord ? Et au fur et Ă  mesure, ça allait. mais c'est vrai que les trajets Ă©taient ce premier trajet a Ă©tĂ© difficile parce que eux aussi ça se concrĂ©tise ça se concrĂ©tise et on se dit mais maintenant on n'a plus le droit Ă  l'erreur parce que c'est un ĂȘtre humain enfin un ĂȘtre vivant qu'on a avec nous on peut pas se permettre de se tromper on peut se tromper en prestage, on peut pas se tromper dans la vraie vie parce que je peux pas lui faire rater une ligne, manquer un truc c'est particulier mais au moins ça me met dans le bain ah bah lĂ  t'es dans la vraie vie quoi Dans la vraie vie, et maintenant, tout ça, c'est facile.

  • Speaker #1

    Ça fait un mot important.

  • Speaker #0

    C'est facile parce qu'on a rĂ©pĂ©tĂ©. Mais d'un coup, la laisse, le chien, le RER. Bon courage. Salut. Salut. Parce qu'en plus, on l'avait travaillĂ© vraiment longtemps. Parce qu'on a vraiment travaillĂ© les transports, surtout en stage. En stage de remise. On a pas travaillĂ© les stages. On l'a fait assez rapidement. C'Ă©tait trĂšs rapide. On a juste travaillĂ© la gare. Et comment monter dans le... le PRR avec le chien donc c'Ă©tait assez succinct donc tout le reste c'est un peu tu te dĂ©brouilles bon j'avais pas le harnais, j'avais que la laisse et c'est pour ça que ça donnerait pas plus c'est vraiment en stage on a vraiment tout le dernier trouver son emplacement dans le mĂ©tro etc et donc j'Ă©tais en mode ouais mais si je fais ça est-ce que je le fais bien ? mais peut-ĂȘtre que c'est pas comme ça qu'il faut faire merde il mise pas vraiment sa place parce que c'est grave c'est vraiment grave

  • Speaker #1

    t'avais passĂ© une semaine avec des gens pour t'aiguiller autour de toi et lĂ  en te retrouvant tout seul pour rentrer chez toi c'est normal aussi et aprĂšs il y a eu l'autre dĂ©part qui a Ă©tĂ© le dĂ©part aprĂšs la semaine de stage oĂč

  • Speaker #0

    lĂ  j'ai pleurĂ© on a pleurĂ© mais dans le positif oĂč lĂ  on vient de rentrer du stage c'Ă©tait Ă©motionnellement c'Ă©tait Ça m'a chamboulĂ© de partir de l'Ă©cole, etc. Dans le bon sens du terme, j'ai eu une petite lame. C'Ă©tait Ă©motionnellement trĂšs particulier. Je suis super content. Je suis Ă©mu. Je suis super Ă©mu. Cette semaine, elle s'est finie. On vous fait signer le contrat. Et on vous dit c'est bon, c'est votre chien. Et lĂ , tu te dis... Putain, c'Ă©tait long. C'Ă©tait long. Et si court Ă  la fois, en fait. C'est lĂ  qu'on se rend compte qu'en fait, c'Ă©tait court. Mais que dans ta tĂȘte, c'Ă©tait trĂšs long.

  • Speaker #1

    Est-ce que j'allais te demander... Avec ton recul, cette attente, alors que ça fait que un mois que tu avais Curiel, tu l'as déjà oubliée, cette attente ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça a Ă©tĂ© remplacĂ© par tout le reste. Ce qui Ă©tait le plus dur dans l'attente, c'est pas l'attente en elle-mĂȘme, c'est pas savoir quand. C'est ĂȘtre fidĂšle oĂč on ne voit pas de fin. L'attente, quand j'ai dĂ» attendre pour ma remise, Ă©tait beaucoup plus facile, parce que j'avais une date. J'avais un point de repĂšre. Et aujourd'hui, il est tout le temps avec moi, et j'ai pu... L'attente, elle est finie. Le but de l'attente, elle est finie. Ça a Ă©tĂ© dur. Mais en fait, tout le cĂŽtĂ© dur de l'attente, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le cĂŽtĂ© positif de la prĂ©sence d'Uriel ici. Et je dis mĂȘme que si on m'avait dit pile poil comment c'Ă©tait aprĂšs la remise, mais vraiment pile poil, genre qu'on avait pu avoir une boule de cristal pour me dire comment ça allait ĂȘtre. Les deux ans, je l'ai refait.

  • Speaker #1

    Oui, avec le recul, finalement,

  • Speaker #0

    ça valait le coup. Ça valait la peine. C'Ă©tait long. C'Ă©tait agrĂ©able. mais ça en valait la peine et surtout que l'attente moi je la coupe en deux pĂ©riodes et la premiĂšre partie on a l'impression que c'est pas vraiment une attente parce qu'il y a rien qui est rĂ©el parce que c'est trop c'est trop tĂŽt pour vraiment ĂȘtre rĂ©el et c'est la deuxiĂšme partie qui est dure Ă  partir de quel point du coup ? Ă  partir du moment ouais je dirais Ă  partir du moment oĂč tu te rapproches d'une date raisonnable donc des deux ans d'attente ? pas deux ans un peu avant ok un an et demi un peu plus Ă  ce moment lĂ  LĂ  oĂč tu te rapproches d'une date qui est potentiellement raisonnable, oĂč tu te dis, lĂ  tu rentres dans une pĂ©riode qui est plutĂŽt rationnelle.

  • Speaker #1

    Par rapport au délai annoncé,

  • Speaker #0

    etc. OĂč lĂ  tu te dis, moi je me faisais des paris dans ma tĂȘte. Franchement, moi je m'Ă©tais dit, je vois mon chien, juin-juillet. C'est comme ça que je l'imaginais. J'ai vu ce tapet, je me suis dit, bah finalement non.

  • Speaker #1

    Là, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    LĂ , j'ai dit, mais non, mais ça ne correspond pas Ă  ce que j'attendais. Ce n'Ă©tait pas logique. Et je leur ai dit, aprĂšs, j'ai Ă©tĂ©... fĂąchĂ©e. Pas contre vous, c'est pas la faute de ChĂ©nide, mais j'Ă©tais fĂąchĂ©e parce que c'Ă©tait juste injuste. C'Ă©tait injuste parce que on n'a personne contre qui ĂȘtre en colĂšre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que me disait Lauriane, avec qui j'ai partagé l'immersion de la remise et avec qui moi j'ai partagé l'attente de Chénide parce que elle m'en a beaucoup parlé, on était voisines à Boulogne quand j'étais encore à Boulogne. Et je l'ai aussi beaucoup partagé avec une autre jeune fille qui n'a pas voulu participer à cette aventure de passage en immersion parce que c'était trop compliqué pour elle. Elle, elle avait eu une premiÚre date et puis finalement, ce n'était pas la bonne date ni le bon chien. Et comme tu disais, ça a été trÚs dur de remettre en question ce qui paraissait raisonnable.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et si tu devais justement donner un conseil aux auditeurs pour mieux vivre leur démarche de demande de chien guide et surtout cette attente avec le recul que tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi, dĂ©jĂ , je commencerais par m'entourer par des gens bienveillants. Il faut penser que, pas forcĂ©ment des gens qui sont handicapĂ©s, pas forcĂ©ment, mais des gens bienveillants. des gens qui comprendront que parfois vous n'avez pas spĂ©cialement envie de parler de chien guide. Et ça, j'avoue, j'en ai eu. Il faut des gens qui sachent que parfois vous avez envie de dĂ©connecter l'idĂ©e de chien guide parce que vous ĂȘtes dans un mood d'attente oĂč vous n'ĂȘtes pas en capacitĂ© d'en parler. Et aussi, je dirais, c'est un peu compliquĂ©, mais votre attente, c'est votre attente Ă  vous. Ce n'est pas l'attente de quelqu'un d'autre. Il ne faut pas imaginer que automatiquement, parce que pour certains, ça a Ă©tĂ© difficile, ça sera automatiquement difficile. Peut-ĂȘtre que vous allez bien le vivre. et peut-ĂȘtre que ça sera beaucoup plus court que vous l'imaginez ou en fait il faut pas partir avec des a priori et ensuite moi je pense qu'on devrait ĂȘtre beaucoup plus Ă  parler entre nous dĂšs l'attente et pour dire directement, moi je pense que ce serait bien qu'on ait une sorte de groupe de groupe de maĂźtres de chinguide mais de gens en attente qui pourraient parler entre eux tu attends, moi aussi ça fait chier allez viens on se prend un verre et ça n'est pas hĂ©sitable, essayez parfois fois Ă  se prendre des moments de pause. Moi, je l'ai fait. Quand j'en ai eu marre d'attendre, je l'ai fait, ce moment de pause. Penser Ă  autre chose. En plus, moi, je suis dans la politique, on m'a mis une Ă©lection lĂ©gislative anticipĂ©e. Nickel. Moi, franchement, j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  dire ce que j'ai parlĂ© avec les services concernĂ©s, et j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  leur dire merci pour la dissolution parce que ça me fait penser Ă  autre chose. Moi, franchement, un mois de campagne, j'Ă©tais content.

  • Speaker #1

    Le timing était tout trouvé.

  • Speaker #0

    J'étais le premier arrivé en permanence de campagne. C'est qu'on commence, allez go !

  • Speaker #1

    Je peux bosser lĂ  parce que je m'ennuie. J'en peux plus,

  • Speaker #0

    j'en ai marre, arrĂȘtez. Mais je les ai Ă©nervĂ©s les pauvres. C'est ça, il faut...

  • Speaker #1

    Il faudrait en parler avant.

  • Speaker #0

    Il faut en parler avant. Et il ne faut pas hĂ©siter aussi Ă  te dire Ă  ses proches parfois quand ça va mal. Moi, il y a des moments oĂč je... En fait, je me disais, mais je ne vais pas leur en parler parce qu'ils s'en foutent. Mais est-ce que franchement, ça intĂ©resse ma conjointe que j'aie de lui dire, j'adore mon chien ? Elle va me dire, ouais, c'est un chien. C'est ce que je pensais, qu'elle allait dire Ă  moi, mais c'est qu'un chien. Pourquoi tu n'en as qu'un ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit qu'il s'attendait Ă  un chien.

  • Speaker #0

    Je me suis dit, non, il ne faut pas hésiter de leur dire, c'est dur d'attendre mon chien, parce que ce n'est pas qu'un chien. C'est mon futur meilleur ami. Que là, j'en ai besoin, et que d'attendre ce dont j'ai besoin, on n'aime pas attendre ce dont on a besoin. On aime avoir tout de suite ce dont on a besoin, parce que sinon, on en a besoin. Sinon, on n'en aurait pas besoin. C'est le principe du besoin. C'est le principe. Le besoin, on doit le combler. Vous allez boire, vous allez boire. vous avez faim, vous allez manger. Vous n'attendez pas six mois pour avoir une escalope. L'escalope, elle arrive tout de suite. Moi, je dis souvent à mon conjoint que j'ai dû attendre deux ans pour avoir mon escalope. Normalement, un besoin, on ne doit pas le sustenter le plus vite possible. Et je lui dis, moi, mon besoin, je dois attendre pour le sustenter. Et ce n'est pas juste. Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il n'y a personne. C'est ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Le plus compliqué,

  • Speaker #1

    c'est qu'il n'y a pas de responsable.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun responsable. C'est de la faute de personne.

  • Speaker #1

    Au contraire, il n'y a... que des bonnes actions et des bonnes personnes en face. Le plus court,

  • Speaker #0

    en fait, qui fait que c'est long d'éduquer un chien, ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Et pour toi, ta propre demande, qu'est-ce que ça a changé en deux mots ?

  • Speaker #0

    Ma vie. Mais ça, en deux mots, ma vie, c'est, en deux mots, ça a tout changĂ© en positif. MĂȘme un truc tout con. J'ai une prof, je peux dire son nom parce que j'ai la pauvre voix, mais je l'aime pas. Je la dĂ©teste. Je pense que je souhaite la mort de personne, mais si elle demain se prend un camion, je pleurerai pas. Une fois, on est rentrĂ© dans sa salle avec Uriel. Je devais lui rendre un devoir. C'Ă©tait une Ă©preuve d'aller la voir parce que j'avais pas envie d'aller la voir. Et elle a passĂ© dix minutes Ă  caresser Uriel. Elle a fait des gros cĂąlins. Oh, il est mignon. Oh, il est gentil. Et lĂ , je me dis, madame, mon DM a fait, on verra plus tard. Au final, mĂȘme elle, elle est devenue gentille. J'ai pas compris pourquoi. Uriel, il facilite beaucoup les choses. Et mĂȘme, franchement, aller Ă  la fac, c'Ă©tait difficile parce que ça me fatiguait. Et quand j'allais Ă  la fac, j'Ă©tais crevĂ©, donc j'avais pas envie d'aller en cours, et pourtant j'adore ça, ce que j'Ă©tudie. Franchement, j'adore ça. Mais aller en cours pour ĂȘtre fatiguĂ© et au final rien apprendre parce que t'es crevĂ©, tu te dis Ă  ce que je prends, je pense. LĂ , quand je vais Ă  la fac, je suis plus fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Et en plus, t'as rien Ă  t'Ă©couter.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'ai rien Ă  m'Ă©couter. Donc en fait, c'est un fait, ça aide Ă  toi. Tout gagnant. Et mĂȘme dans ma vie personnelle, tout est plus enjoyĂ©. Buriel est toujours lĂ  pour faire le bon comportement au bon moment. Tout ça est... plus positif. Franchement, ça change tout. Et on a dit tout Ă  l'heure, si on m'avait dit tout ça, les deux ans d'attente, je l'aurais fait. Je l'aurais fait, il n'y a pas de problĂšme. Et en fait, lĂ , on rentre dans une nouvelle attente, mais qui n'est pas plus concrĂšte. C'est l'attente de l'Ă©volution. De ta relation. Et cette attente, elle est plus facile, parce qu'elle est concrĂšte. Il est lĂ . On le voit bien, il est lĂ  le matin, il n'y a pas de soucis. C'est l'heure de se lever. Allez, on se lĂšve. Je ne suis pas un chien, j'ai un rĂ©veil minute. Je suis Paul Ă  7h. Je vais avoir un bĂ©bĂ©,

  • Speaker #1

    c'est presque pareil.

  • Speaker #0

    Ma sƓur m'a dit ça. Elle a trois enfants. Ma sƓur m'a dit, tu vas avoir un chien.

  • Speaker #1

    C'est comme un bébé.

  • Speaker #0

    Quand tu auras un enfant, ce sera facile. Morale de l'histoire, vous voulez ĂȘtre parent, prenez un chien. Ça, vous serez habituĂ©s avant.

  • Speaker #1

    En tout cas, on voit que ta relation avec Uriel n'est qu'au début.

  • Speaker #0

    Elle n'est qu'au début.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir... confier tout ça pendant tous ces mois tes doutes, tes joies,

  • Speaker #0

    tes peines tout on pourra en Ă©crire un livre ça je vais te laisser merci Ă  toi je suis trop content dans ce stage de remise on avait eu Ă  domicile on avait eu des trajets un peu compliquĂ©s oĂč il a fallu beaucoup refaire des petits ateliers etc pour mettre rien en confiance etc et l'Ă©ducatrice m'avait donnĂ© une sorte de devoir Ă  faire tout ça lĂ  Ă  cĂŽtĂ© de chez moi une sorte de grande ligne droite qui remonte vers un cafĂ© oĂč j'aime bien aller, on m'a dit de le faire et les deux premiĂšres fois c'Ă©tait pas mauvais mais pas bon non plus en fait, entre deux et lĂ  c'Ă©tait vraiment nickel et je suis trop content je suis trop content ça montre que je peux y arriver seul avec lui et c'est trop cool parce que je ne le doutais pas mais j'Ă©tais un peu en mode azu mais pourquoi j'y arrive... hyper bien et lĂ  c'est cool, donc je suis trop content.

  • Speaker #1

    Et voilĂ , c'est la fin de cet Ă©pisode avec Mathis et j'espĂšre qu'il vous a plu. Si vous avez aimĂ© ce format en immersion, je vous recommande vivement d'Ă©couter l'Ă©pisode 37 avec Lauriane, dont nous avons parlĂ© aujourd'hui oĂč nous avions plongĂ© au cƓur de la remise. Et vous, ĂȘtes-vous en attente de votre premier chien guide ou d'un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ© et sachez que vous n'ĂȘtes pas seul. De mon cĂŽtĂ©, je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt. pour un nouvel Ă©pisode sur l'univers mĂ©connu des Shangri-La.

Description

đŸŽ™ïž PlongĂ©e au cƓur de l’attente d’un chien guide avec Mathys


Dans cet Ă©pisode, je vous invite Ă  dĂ©couvrir un format en immersion pour explorer une pĂ©riode charniĂšre : celle de l’attente d’un chien guide.
Mathys, jeune Ă©tudiant malvoyant, a partagĂ© avec moi ses ressentis Ă  travers des vocaux enregistrĂ©s tout au long de prĂšs de deux ans d’attente aprĂšs sa demande validĂ©e.


💡 Au programme :

  • Le quotidien de l’attente : entre espoirs, doutes et questions.

  • Le tĂ©moignage sincĂšre de Mathys, qui rĂ©sonnera peut-ĂȘtre avec ce que vous traversez.

  • Une plongĂ©e dans les Ă©motions et les rĂ©flexions propres Ă  cette pĂ©riode si particuliĂšre, souvent marquĂ©e par l’incertitude d’une remise sans date prĂ©cise.


đŸŸ Vous ĂȘtes en attente de votre premier chien guide ou d’un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ©, et souvenez-vous : vous n’ĂȘtes pas seuls.


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Création originale : Estelle Boullu

Production, enregistrement : Estelle Boullu

Montage : Alice Krief - Les Belles Fréquences

Musique originale : It's a Date de Frédéric Auger


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si on s'Ă©tait dit qu'on Ă©tait lĂ , quand mĂȘme.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai dû attendre 3-4 mois de plus, ce qui avait été trÚs dur, parce qu'on va dire que j'ai détesté la fin de l'attente. Visuellement, je suis, en avoir discuté avec d'autres personnes, je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé cette attente.

  • Speaker #0

    Non, je ne voulais pas qu'on enregistre aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a tous vĂ©cu diffĂ©remment, mais on a quand mĂȘme un peu tous ce point commun du on a cherchĂ© Ă  faire comme si l'attente n'existait pas

  • Speaker #0

    Salut, c'est Estelle et vous Ă©coutez Futur Chien Guide, le podcast sur l'univers mĂ©connu des chiens guides d'aveugles. Chaque mois, je vous invite Ă  dĂ©couvrir les aventures de celles et ceux qui vivent cet univers au quotidien et ce lien si prĂ©cieux qui les unit Ă  leurs chiens. PassionnĂ©s et bĂ©nĂ©voles depuis des annĂ©es, d'abord Ă  Paris et aujourd'hui Ă  Lyon, je suis persuadĂ©e que leurs histoires pourront vous toucher, vous informer et peut-ĂȘtre mĂȘme vous donner envie de vous engager. Savez-vous justement que seuls 1% des dĂ©ficients visuels sont accompagnĂ©s d'un chien guide ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur l'actualitĂ© des chiens guides et les coulisses du podcast, inscrivez-vous sans tarder Ă  ma newsletter mensuelle. Avant de passer Ă  l'Ă©pisode du jour, je laisse mon micro Ă  Mathilde, qui m'a laissĂ© un message il y a dĂ©jĂ  quelques temps.

  • Speaker #2

    Salut Estelle, je m'appelle Massilde et j'ai dĂ©couvert ton podcast il y a, je pense, deux ans. À l'Ă©poque, j'Ă©tais une famille adoptante d'un chien guide rĂ©formĂ© du cursus d'Ă©ducation. Ma chienne pĂȘche, qui va fĂȘter ses cinq ans dans quelques jours. Et j'ai tout de suite Ă©tĂ© vraiment happĂ©e par tes interviews, les invitĂ©s que tu recevais et la façon dont tu as mis en lumiĂšre l'univers des chiens guides. avec brio et j'ai vraiment dĂ©vorĂ© tous les Ă©pisodes qui Ă©taient dĂ©jĂ  en ligne et j'ai ensuite Ă©tĂ© assez assidue Ă  l'Ă©coute des nouveaux le podcast a changĂ© pas mal de choses parce qu'il m'a permis de faire la dĂ©couverte mĂȘme si j'Ă©tais une famille adoptante et donc relativement renseignĂ©e de l'univers des chiens guides ça m'a vraiment aidĂ© Ă  ouvrir le champ de mes connaissances sur les chiens guides et aussi sur les chiens d'assistance et sur finalement... tout le travail humain et bĂ©nĂ©vole qui gravite autour de tout ça. Et donc, je me suis rapprochĂ©e progressivement de l'Ă©cole Ă  cĂŽtĂ© de chez moi, qui est l'Ă©cole des chiens vides de l'Ouest, Ă  cĂŽtĂ© d'Angers. Et j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans mon investissement. J'avais envie d'accueillir un nouveau chien. Il est vrai que je crois que le moteur de ma dĂ©marche, ça a Ă©tĂ© d'accueillir un nouveau chien. Je me suis renseignĂ©e pour devenir famille relais ou famille d'Ă©ducation, bref, j'ai mis un pied comme ça dans cette nouvelle aventure. Et cette nouvelle aventure, elle a donnĂ© lieu en novembre 2003, donc l'annĂ©e derniĂšre, Ă  l'accueil d'une petite chienne, une aile, une petite chienne Labrador, qui a rejoint notre famille et qui fait partie de l'Ă©levage des chiens vides de l'Ouest et qui est destinĂ©e Ă  ĂȘtre une reproductrice. Ça a Ă©tĂ© le dĂ©but d'une trĂšs belle et d'une nouvelle aventure. J'ignorais complĂštement avant ton podcast que les familles d'Ă©levage Ă©taient lĂ  et que finalement les chiens guides Ă©taient Ă©levĂ©s par leurs Ă©coles en majoritĂ© et qu'on pouvait contribuer ainsi. Et voilĂ , cette nouvelle aventure, elle a dĂ©marrĂ© en novembre de l'annĂ©e derniĂšre. Ma chienne a eu un an lĂ  au mois de septembre. Elle a validĂ© tous ses tests de santĂ© pour devenir officiellement reproductrice. assez deux ans, donc on est trĂšs heureux et on a vĂ©cu dĂ©jĂ  une annĂ©e hyper riche en apprentissage, en Ă©motions, en changements dans notre vie. Et donc voilĂ , je voulais te remercier pour ça, parce que finalement, c'est ton podcast qui m'a motivĂ©e Ă  m'investir et aujourd'hui, c'est un pan de mon quotidien, de ma vie qui compte beaucoup et qui me rend trĂšs heureuse. VoilĂ , j'espĂšre que ce petit tĂ©moignage t'intĂ©ressera et intĂ©ressera d'autres auditeurs. Merci pour ce que tu fais. À bientĂŽt.

  • Speaker #0

    Pour ce premier Ă©pisode de l'annĂ©e, c'est le retour du format en immersion pour explorer ensemble la pĂ©riode charniĂšre de l'attente d'un chien guide aux cĂŽtĂ©s de Mathis, un jeune Ă©tudiant malvoyant. Quand nous avons commencĂ© Ă  Ă©changer, Mathis vivait une attente qui pourrait rĂ©sonner en vous. Presque deux ans aprĂšs avoir dĂ©posĂ© sa demande de chien guide, sans encore connaĂźtre la date de remise. Au fil des mois, il m'a confiĂ© ses ressentis Ă  travers des vocaux sincĂšres, partageant ses questions, ses espoirs. et ces moments de doute si caractĂ©ristiques de cette pĂ©riode. Peut-ĂȘtre que son tĂ©moignage fera Ă©cho Ă  ce que vous traversez, et qui sait, pourra adoucir votre propre attente en vous montrant que vous n'ĂȘtes pas seul. Et maintenant, place Ă  l'Ă©pisode.

  • Speaker #1

    Commençons par le commencement. J'ai fait ma demande de chien guide il y a maintenant presque deux ans. Elle n'a pas Ă©tĂ© facile Ă  faire parce que pendant longtemps, j'ai hĂ©sitĂ©. Pas faute d'avoir envie d'aller vers un chien guide, j'avais peur. DĂ©jĂ , c'Ă©tait un Ă©norme pas en avant pour moi, mais aussi, ça voulait dire accepter de prendre un risque. DĂ©jĂ , un risque qu'on me dise non Ă  ma demande. C'est a priori qu'en Ă©tant malvoyant, j'Ă©tais moins prioritaire que quelqu'un de non-voyant. Ce qui n'est pas le cas, mais Ă  ce moment-lĂ , je ne le savais pas. Et donc, je n'avais pas eu ça. Et ensuite, ça veut dire changer sa vie quand mĂȘme complĂštement, dans ses dĂ©placements, dans sa maniĂšre de vivre chez soi, changer d'habitude. Donc, c'Ă©tait vraiment trĂšs difficile de me dire, est-ce que je suis prĂȘt Ă  ça ? Est-ce que j'en suis capable ? Et finalement, c'est ma conjointe qui, elle, n'est... pas en situation de handicap, qui m'a donnĂ© confiance en moi et qui m'a donnĂ© envie de faire cette demande que j'ai faite et qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Ce temps d'attente, il me fait rĂ©aliser que je ne me suis pas trompĂ©. Il fallait que je fasse ce chemin-lĂ  et que je le ferais jusqu'au bout et que le moment oĂč mon chien arrivera sera encore plus beau parce que quand j'aurai fini cette attente, je serai enfin libĂ©rĂ©. LibĂ©rĂ© de ça.

  • Speaker #0

    DĂ©jĂ , bonjour Mathilde.

  • Speaker #1

    Bonjour Axelle.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on Ă©tait dĂ©jĂ  parti dans la discussion mais... j'aime bien quand mĂȘme commencer pour rappeler un petit peu, donc lĂ  on va aller en immersion on va se replonger dans un moment charniĂšre que t'as vu moi j'aime bien faire ces Ă©pisodes en immersion vraiment dans ces moments charniĂšres oĂč on se dit on sait qu'il y a quelque chose de fou en gĂ©nĂ©ral qui va se passer c'est un peu ces moments charniĂšres oĂč tu sais que ça va ĂȘtre super aprĂšs, mais tu sais pas exactement quand est-ce que ça va arriver j'ai dĂ©jĂ  fait l'attente en tant que famille d'accueil, le fait d'attendre alors comme je le suis moi pour le coup mais c'Ă©tait en accĂ©lĂ©rĂ© avec Karen et je voulais vraiment, et notre Ă©pisode Ă©tait dĂ©jĂ  en prĂ©paration quand on l'a diffusĂ© au mois de septembre qu'on fasse un Ă©pisode sur la tente en tant que bĂ©nĂ©ficiaire et avec toi c'Ă©tait chouette parce qu'on a vraiment partagĂ© depuis le mois de mars, on est en dĂ©cembre on est Ă  la veille de NoĂ«l ou presque et depuis le mois de mars en fait tu m'as confiĂ© un petit peu tes Ă©tats d'Ăąme sur la tente de ton chien guide est-ce que avant de plonger dans ses vocaux. On en aura sĂ»rement dĂ©jĂ  entendu un quand je vais dire cette phrase, mais tu pourrais te dĂ©finir toi en trois mots.

  • Speaker #1

    Ah, c'est compliquĂ©. DĂ©jĂ , je n'aime pas me dĂ©finir tout court, mais je dirais que je suis Ă©motif, mais dans le bon sens du terme. Je suis quelqu'un qui ressent, mais mĂȘme parfois un peu trop, mais qui aime bien ressentir. Je suis hyperactif, je n'aime pas rester en place. J'aime bien faire plein de trucs. le temps. Et ma conjointe dit que je suis hyper sociable. Je parle Ă  trop de gens facilement.

  • Speaker #0

    Et on va garder les trois mots pour ton chien quand on en parlera. Parce que l'histoire entre nous a commencĂ©, comme je le disais, au mois de mars. Moi, pour revenir sur mon idĂ©e de faire cet Ă©pisode un peu en immersion, ça faisait longtemps que je voulais avoir Ă  mon micro quelqu'un qui attendait un chien guide. Mais capter quelqu'un qui est dans l'attente de son chien guide assez Ă  l'avance, sans savoir un... un petit peu trop... Quand ça va venir ? C'Ă©tait assez difficile pour moi, parce qu'en gĂ©nĂ©ral, vous n'ĂȘtes pas encore dans l'univers canin, Ă  part si vous attendez le renouvellement. Et j'en avais discutĂ© avec une autre personne l'annĂ©e derniĂšre qui m'avait dit, non mais moi, je ne peux pas, c'est trop dur en fait, je pleure tous les jours pour en savoir si mon chien guide va arriver. Donc tu vois, quand tu me dis que tes motifs, tu n'es pas le seul en tout cas. Et quand on en a parlĂ©, tu as Ă©tĂ© tout de suite partant. Au mois de mars, est-ce que tu peux nous dire Ă  peu prĂšs toi oĂč tu en Ă©tais dans ta dĂ©marche de chien guide ? OĂč tu en Ă©tais aussi vis-Ă -vis de tes Ă©tudes, ton et tes emplois, du coup tes missions, on va dire, plus que l'emploi, si tu prĂ©fĂšres. OĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta vie ?

  • Speaker #1

    Sur ma vie professionnelle, j'étais étudiant, je suis toujours étudiant. Une année compliquée parce que je n'avais pas eu tous mes aménagements à la Sorbonne, donc ce qui m'a fait devoir travailler beaucoup plus pour réussir à sauver le plus possible. Je suis vraiment utilisé pour pas mal de choses, mais on va dire qu'avec des aménagements, c'est beaucoup plus facile, bizarrement. Sinon, avec mes missions, je travaille pour les associations du handicap en communication, mais je suis aussi élu étudiant, ce qui me prend pas mal de temps.

  • Speaker #0

    Hyper actif, on a dit.

  • Speaker #1

    Oui, on a dit ça. AprĂšs, sur la demande de Ausha, j'Ă©tais un peu sur... Moi, je dirais un entre-deux. C'est que, en fait, je passais du latent tout... D'un cĂŽtĂ©, je n'avais pas l'impression d'attendre parce que c'Ă©tait un peu irrĂ©el. À l'attente ou maintenant, je me disais attends, mais ça va ĂȘtre maintenant En fait, c'Ă©tait vraiment
 j'avais vraiment l'impression d'ĂȘtre entre deux dĂ©tapes. Ce qui est parfois le plus dur dans l'attente, c'est parfois aussi ce qui est le plus touchant. C'est qu'on a parfois des proches qui ont envie de vivre la chose avec nous, entre parenthĂšses, et qui nous en parlent, qui nous disent ah, tu vas voir ça, ça va se passer comme ça et qui te posent plein de questions. Et d'un cĂŽtĂ©, ça fait du bien parce que tu te dis Ok, il s'intĂ©resse Ă  ce que je vis, Ă  ce que je traverse comme projet, comme attente. Et de l'autre cĂŽtĂ©, ça fait mal parce que tu te dis Bordel, on en parle, on en parle, mais il n'est toujours pas lĂ . Et je suis en train d'anticiper, d'espĂ©rer, et il n'est toujours pas lĂ . Et en fait, parfois, je suis content qu'on m'en parle, et Ă  d'autres moments, j'aimerais qu'on ne m'en parle pas, pas pour oublier, mais parce que comme si j'en parlais trop, le temps serait plus long et qu'au final, le temps serait interminable. Et parfois, ça fait du mal. C'est vrai que le temps peut ĂȘtre trĂšs long, malgrĂ© toute la compassion de ceux qui m'aiment et qui m'entourent. C'est Ă  ce moment-lĂ  que j'ai commencĂ© Ă  rentrer rĂ©ellement dans le monde canin, Ă  m'intĂ©grer Ă  ce qui existait, aussi les personnes avec qui je pouvais Ă©changer sur ces choses-lĂ , parce que ma conjointe, elle est gĂ©niale, je l'aime, c'est la mort de ma vie, mais elle est voyante, et ce n'est pas un dĂ©faut. Ça fait qu'elle n'avait pas le mĂȘme regard que moi. Elle, elle voyait le chien, mais elle ne voyait pas derriĂšre le chien. Et donc, c'est vrai que je cherchais peut-ĂȘtre des points de repĂšre, un peu de comprĂ©hension.

  • Speaker #0

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que tu l'attendais.

  • Speaker #1

    Ça faisait dĂ©jĂ  deux ans que j'attendais, ça a Ă©tĂ© long. Et le temps arrive et au bout d'un moment, on se dit, mais en fait, ça n'arrivera pas ou ça n'arrivera jamais. On attend, on attend et on se rend compte que ce tĂ©lĂ©phone ne sonne pas. Et j'ai dĂ©testĂ© les gens qui m'ont appelĂ© jusqu'en septembre. Parce que les gens qui m'appelaient jusqu'en septembre, ils n'avaient pas Ă©crit École de Shangui sur mon tĂ©lĂ©phone. Oui, ils te demandaient,

  • Speaker #0

    est-ce que tu as fait comme nous tous, bénévole ou bénéficiaire, de rentrer le numéro de l'école ? Et est-ce qu'à chaque fois qu'il s'affichait... Au début, tu ne l'avais pas fait ?

  • Speaker #1

    Au dĂ©but, je ne l'avais pas fait, mais je l'ai fait au bout d'un moment. Et en effet, Ă  chaque fois que je voyais École de Shangui, c'Ă©tait pour des papiers. Non ! Je veux mon chien ! Je ne suis pas d'accord, je conteste. Alors aprĂšs, c'est dur, mais il faut le dire aussi, l'Ă©cole de Shang-Gi est quand mĂȘme bien accompagnante. MĂȘme si c'est pas facile, on peut quand mĂȘme les appeler, parler avec eux. MĂȘme dans ces moments un peu Ă©motionnellement, un peu marre. Ils prennent le temps, ils sont super cool. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup. Au bout d'un moment, ça demande beaucoup de patience. Et j'avais dit Ă  ma conjointe que je pense que ceux qui sont demandeurs de Shang-Gi, ou qui attendent, ou mĂȘme, j'Ă©tais encore plus loin. ceux qui attendent un enfant, on a plein d'options. Enfin, on devient des palmes d'or de la patience. Franchement, il faut beaucoup prendre sur soi, mĂȘme Ă  des moments oĂč on n'a pas trop d'envie de prendre sur soi, surtout que, je ne veux pas tous mes proches qui sont hyper gagas du chinguine, mais j'ai une sƓur particuliĂšrement qui est Ă  fond, parce qu'elle a toujours eu des chiens, elle adore les chiens, et donc Ă  chaque fois qu'on s'appelait, c'Ă©tait Alors, ça en est oĂč ? Je t'aime, mais j'ai pas trop envie d'en parler. Parce que si je t'en parle, j'ai pleurĂ© pendant trois heures. Une fois, j'ai pleurĂ© pendant trois heures avec elle au tĂ©lĂ©phone.

  • Speaker #0

    Ça fait du bien aussi.

  • Speaker #1

    Jusqu'au moment oĂč Baudenayus me m'appelle.

  • Speaker #0

    Avant d'avoir cet appel, moi j'aimerais revenir aussi oĂč tu en Ă©tais par rapport Ă  ta dĂ©ficience Ă  ce moment-lĂ . Est-ce que dans les annĂ©es d'attente de ton chinguide, elle a Ă©voluĂ© ?

  • Speaker #1

    J'ai le bonheur et le malheur d'avoir une vue qui est stagnante, mais qui est liée à évoluer dans le mauvais sens du terme. Déjà, en théorie, je ne devais pas de la vue avant 20 ans. Bon,

  • Speaker #0

    visiblement. Tu as dépassé les 20 ans.

  • Speaker #1

    Un peu de vue. Je ne sais pas. J'aime bien Ă  chaque fois que je croise mon mĂ©decin, je lui dis vous ĂȘtes tombĂ© de temps de jour. AprĂšs, il m'a dit aussi la suite, c'est qu'il y a une possibilitĂ© de rester dans le stagnement, mais que la plus grande chance, c'Ă©tait l'abaissement de ma vue. AprĂšs, c'est pas trop rentrer en ligne de compte dans ma demande, parce que pour le coup, ma vue, ça fait longtemps que j'ai un peu fait le deuil. Et donc, en fait, j'ai appris Ă  vivre comme si qu'elle n'existait pas.

  • Speaker #0

    Tu vois quoi Ă  peu prĂšs ?

  • Speaker #1

    J'ai une vue tubulaire. Donc tu vois au centre ?

  • Speaker #0

    Je regardais dans un tube de Chopalin.

  • Speaker #1

    Ça a tout petit son champ de vision. Mon mĂ©decin m'avait donnĂ©...

  • Speaker #0

    On ne veut pas les termes techniques. Non mais c'est vrai.

  • Speaker #1

    Taille qui représentait quelque chose. Mais j'ai oublié. En gros c'est vraiment petit. Sinon j'ai une trÚs forte myopie. Donc il y a d'une 10-20 cm. C'est flou. Et photophobie. Et plein d'autres choses. trucs, moi je suis bien amusé sur la lune des maladies, et aussi il manque des cÎnes, avec les couleurs etc, c'est un peu fade du coup pas hyper aussi intense Et j'ai une incapacité de repérer le contraste. Oui, c'est le bordel. Non, mais c'est intéressant pour moi de poser cette question,

  • Speaker #0

    parce que la dĂ©ficience, elle est vraiment diffĂ©rente et individuelle. Et souvent, les gens, quand je parle de chien guide d'aveugle, alors des gens aveugles et malvoyants, mais bon, si je disais ça Ă  chaque fois que je dis la phrase, on n'entendrait que ça dans le podcast. Mais c'est vraiment intĂ©ressant aussi de montrer la diversitĂ© de vos dĂ©ficiences. C'est vrai que moi, j'interroge des personnes trĂšs diffĂ©rentes. Et il y en a... Ça m'a fait sourire. Je crois que c'est Karen qui me disait que... Je ne sais plus qui c'est qui me disait. Moi, je ne suis pas dans le noir, je suis dans le blanc. Et pour ça, je pensais que je ne pouvais pas avoir un chien guide. Parce que je pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir.

  • Speaker #1

    Alors, c'est pour le coup, ça c'est vrai. Bon, on n'en parle pas peut-ĂȘtre. Mais dans les trucs qui m'ont mis en difficultĂ© de faire ma demande, parce qu'il y a beaucoup de choses qui m'ont mis du temps pour faire ma demande. C'est un des Ă©lĂ©ments. C'est que j'avais cet a priori, comme beaucoup de gens. Maintenant, je sais que c'est un a priori. Mais voyons votre chien guide.

  • Speaker #0

    Ok, tu pensais qu'il fallait ĂȘtre dans le noir total.

  • Speaker #1

    Donc, aveugle. ou quasiment aveugle.

  • Speaker #0

    Quasiment, ouais,

  • Speaker #1

    ok. Quasiment, on ne peut rien voir. Et c'est aprÚs avoir vaincu toutes les autres craintes que j'avais, qui étaient surtout des craintes liées à ma famille ou mises à mon environnement, mais aussi un peu de manque de confiance en moi, qu'en fait, ma conjointe, qui m'a aussi beaucoup aidé à lire ma demande, elle va dire... démonter ma derniÚre crainte en me disant déjà elle m'avait dit beaucoup avant tu vas y aller parce que t'en as envie on voit que t'as envie donc tu vas y aller elle est trÚs insistante je pense qu'elle m'aurait amené à l'école de Ausha et moi j'ai dit non mais c'est son son je suis pas de nos voyants et là elle me dit oh en général elle a un argument et là elle me montre le site de l'école de Ausha de Paris et elle me fait Ausha d'aveugle et malvoyant et moi je fais D'accord, bon, j'ai plus d'arguments. Et je suis allé le lendemain. J'ai appelé le lendemain et on est allé aprÚs. Je ne le regrette pas.

  • Speaker #0

    Oui, moi, souvent, j'attaque les histoires un peu sur l'arrivĂ©e du chien ou sur comment... Mais c'est vrai que, bon, il y a des fois, le fait de devenir malvoyant, des fois, c'est du jour au lendemain. C'est les accidents de la vie. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Mais il y a encore un pas entre le fait de vouloir ou pas un chien guide. Ce n'est pas obligatoire. J'avais fait un Ă©pisode avec Laetitia, l'Ă©pisode 40, oĂč Laetitia, elle ne veut pas de chien guide. Elle a ses raisons. Et c'est pas parce que les gens sont malvoyants ou aveugles qu'il faut leur coller... Oui, tu l'as vendu !

  • Speaker #1

    C'est pas une obligation.

  • Speaker #0

    C'est pas une obligation, et c'est un choix, c'est un vrai choix.

  • Speaker #1

    C'est pour ça que tous mes amis qui sont malvoyants ou nevoyants qui sont dans le mĂȘme cheminement auquel moi j'Ă©tais avant, j'essaye de pas trop les perturber dans leur cheminement parce que je me dis, moi on m'a laissĂ© faire mon cheminement. Je leur ai toujours dit, si vous avez des questions, j'y rĂ©pondrai. C'est ça. Mais je ne viendrai pas vous mettre des rĂ©ponses tout de suite.

  • Speaker #0

    Mais je sais qu'il y a aussi des gens, tu vois... que j'ai eu mon micro, qui sont venus à la demande de chien guide en ayant justement eu un ami qui avait un chien guide et qui les a guidés et qui les a trouvé ça exceptionnel du coup, il a demandé mais parce que avant de connaßtre toi tu connaissais les chiens guide avant de faire ta demande un peu ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais mais à distance plus ou moins proche, j'ai vécu avec deux chiens guide indirectement avec la conjointe de mon géniteur qui malheureusement une dame qui est décédée qui avait son chien quand j'étais petit... et une autre jeune fille qui a eu son chien à la Fondation Frédéric Gaguen quand j'étais en coloc à Montéclair. Et encore un autre chien qui était aussi à la Fondation Frédéric Gaguen.

  • Speaker #0

    C'est qui ce chien du coup ? Ok, mais oui, mais AnaĂŻs, tu sais que je la connais trĂšs bien. Je l'ai eu en stage avec moi.

  • Speaker #1

    Mais AnaĂŻs aussi, qui a eu Mozart. Et j'ai connu son chien d'avant qui est malheureusement parti aussi.

  • Speaker #0

    Et oui, c'est vrai que tu les connais.

  • Speaker #1

    Et en fait, on Ă©tait ensemble Ă  l'internat de MontĂ©clair. Ça fait un petit groupe marrant. C'est ça. Par contre, j'ai bien connu Mozart tout le long du lycĂ©e. Moi,

  • Speaker #0

    je l'ai eu en stage. C'était génial dans nos locaux avec les élÚves.

  • Speaker #1

    AnaĂŻs et Mozart vont trĂšs bien ensemble. C'Ă©tait une belle Ă©poque Ă  l'internat. C'est comme ça que j'ai vraiment vu de prĂšs des chinguettes. AprĂšs, je vais jamais trop parler d'AnaĂŻs parce qu'on n'a jamais trop eu l'occasion d'en parler. Mais c'est vrai que c'est en partie le fait de voir... AnaĂŻs et d'autres avec leur chien Ă  Angers, qui a commencĂ© mon cheminement. Je pense pas que j'aurais pris un chien guide Ă  ce moment-lĂ  non plus. J'Ă©tais pas prĂȘt. Mais ça m'a mis la question dans la tĂȘte. Une question qui Ă©tait encore pas du tout Ă©voluĂ©e, pas du tout questionnĂ©e, mais la question Ă©tait lĂ . Et c'est au bout de, je pense, je dirais un an, oĂč lĂ  je me suis dit, ouais, j'en ai envie. Et oĂč je me suis empĂȘchĂ© de le faire pendant un an.

  • Speaker #0

    Pour ĂȘtre vraiment sĂ»r que t'avais envie ?

  • Speaker #1

    Un an, parce que j'Ă©tais chez ma maman.

  • Speaker #0

    Oui, et oĂč c'Ă©tait pas possible.

  • Speaker #1

    Que j'aime beaucoup. qui a son handicap aussi, qui a des difficultĂ©s aussi. Et je me suis interdit de me rajouter quelque chose Ă  moi dans la situation oĂč elle avait besoin d'attention. J'allais partir un an aprĂšs Ă  la fac, je savais qu'elle allait trĂšs trĂšs mal le vivre. Je me suis dit, si en plus je lui dis, je prends un chien guide et je me barre, elle allait dire, tu me remplaces en plus. Je me suis encore effrĂ©nĂ©. Je suis arrivĂ© Ă  la fac, j'ai un peu pas oubliĂ©, mais j'y pensais toujours, mais... Je me suis dit, oh, et puis je le ferai quand je le ferai. Et c'est dans cette annĂ©e-lĂ  oĂč vraiment, j'ai rencontrĂ© ma conjointe, elle m'a poussĂ©, je suis allĂ©. Mais ça a Ă©tĂ© un trĂšs, trĂšs long cheminement. Et le monde du chien guide d'aveugle est venu progressivement, en fait. TrĂšs progressivement.

  • Speaker #0

    Et c'est rigolo parce que quand on a commencĂ© Ă  Ă©changer quasiment au mois de mars, parce que je crois que je t'ai proposĂ© assez rapidement de m'envoyer des vocaux. Au dĂ©but, on a un peu tĂątonnĂ©, puis tu m'as tout de suite livrĂ© plein de questions que tu avais, la situation rien que l'hĂ©bergement oĂč tu Ă©tais. tes proches qui te posaient plein de questions, qui n'Ă©taient pas forcĂ©ment fans du projet.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Alors que lĂ , on se parle neuf mois plus tard, et il y a eu des Ă©volutions, comme quoi il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.

  • Speaker #1

    On se rend compte qu'il y a deux camps, en vĂ©ritĂ©, dans nos proches. Il y a un camp qui est vĂ©ritablement Ă  vos cĂŽtĂ©s, et mĂȘme parfois trop, mais pas grave. C'est touchant, vraiment. Et il y a une autre partie qui, au contraire, est... totalement distantes. Pas parce qu'elles aiment pas le chien, ou si parfois elles aiment pas le chien, mais parce que, bizarrement, on se rend compte, enfin moi je me suis rendu compte que c'est comme si qu'elles me connaissaient pas. Enfin, genre que j'Ă©tais un inconnu pour eux, et que ce que je ressentais, ce que j'avais besoin, Ă©tait visiblement pas quelque chose auquel ils avaient pu penser avant. Ça veut dire que j'avais les rĂ©actions dans tous les cĂŽtĂ©s, mais pas juste au milieu. j'avais soit des gens hyper enjaillĂ©s, soit des gens totalement nĂ©gatifs et j'avais pas ce juste milieu des cĂŽtĂ©s j'aurais bien aimĂ© avoir des justes mais ce qui fut avec les gens positifs c'Ă©tait hyper positif, pas vraiment un peu trop parce qu'ils arrĂȘtaient pas de m'en parler tout le temps il y a des moments oĂč j'Ă©tais pas trop prĂȘt et qu'on m'en parle tout le temps et les gens nĂ©gatifs parfois je me disais mais est-ce que franchement j'y avais littĂ©ralement changĂ© mais est-ce que c'est que positivement je pose plus la question parce que je me dis maintenant ouah Je ne sais pas, on peut chier le gifle comme je veux le gifle parce que certains sont chiants. C'est vrai que ça m'a fait du mal de me dire que dans mon cercle familial, peut-ĂȘtre que je ne pourrais plus faire les choses de la mĂȘme maniĂšre parce que j'ai mon chien et que je ne voulais pas renoncer Ă  mon chien.

  • Speaker #0

    Dans ton projet, le chien, c'Ă©tait un facilitateur plus qu'autre chose. Et le fait de t'empĂȘcher de faire certaines choses, ça ne faisait pas partie du projet.

  • Speaker #1

    Pas du tout. Mais aprÚs, il faut dire aussi que les personnes négatives sont des personnes qui sont obtues... Surtout ? surtout sur leur caractÚre et avec qui bon les plus négatifs c'est des personnes avec qui j'ai pas prévu de vivre longtemps oui c'est pas ta conjointe c'est pas ma conjointe donc je me dis bon je suis pas content ils sont pas contents c'est pas grave sans plus pour eux c'est pas grave mais c'est vrai parfois on arrive dans des situations assez dramatiques le grand-pÚre de ma conjointe qui s'est mis à crier mais non moi si j'ai un chien qui vient ici il va pisser partout c'est vraiment une vraie crise ouais et

  • Speaker #0

    moi j'Ă©tais en mode bof toutou si on a un chien guide qui buisse partout qui n'a pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ© quand mĂȘme c'est emmerdant c'est vrai que les gens ils collent l'image du chien enfin lĂ  AurĂ©lien il est juste derriĂšre moi il vient d'ouvrir les yeux parce que j'ai pas dit son nom c'est ça mais il est en train de faire un gros dodo sur son coussin et c'est vrai que les gens par mĂ©connaissance plus qu'autre chose c'est pas de la mĂ©chancetĂ© mais ils imaginent que ça va trĂšs mal se passer alors que les chiens sont Ă©duquĂ©s quand mĂȘme les chiens guides heureusement et puis mĂȘme les chiens de compagnie si les gens les Ă©duquent bien ça se passe pas n'importe comment non plus

  • Speaker #1

    Et moi, je trouve que c'Ă©tait le plus dur, c'est triste Ă  dire, mais c'Ă©tait avec les plus d'anciennes gĂ©nĂ©rations. Parce que je trouve que plus... Je ne dis pas que les plus ĂągĂ©s sont les plus relous, mais... Salut, je viens de dĂ©couvrir une chose passionnante, c'est Ă  quel point les personnes de notre entourage, quand on attend un chien guide, se considĂšrent limite plus experts que l'Ă©cole de chien guide. C'est hallucinant. C'est mĂȘme pas mĂ©chant, mais c'est limite, ils remettent en cause pour certains. quand ils ont des chiens, ce que conseille ou propose l'Ă©cole de chien-guide, ce qui fait qu'on se retrouve dans des situations aberrantes oĂč on essaie limite de donner l'impression que ton Ă©cole de chien-guide est incompĂ©tente. VoilĂ , c'est marrant, ça me fait toujours rire de voir les personnes qui ont des chiens considĂ©rer que leur chien domestique correspond Ă  un chien de guide ou Ă  un chien d'assistance et que c'est donc eux qui dĂ©tiennent le savoir sur comment on est du coup. for machine guide, ou comment on doit s'occuper d'un chien. La plupart s'occupent, Ă  mon avis, mal de leur chien. Pas mal, pas mĂ©chamment, mais bon, ils pourraient s'en occuper mieux. Les valides, je trouve, en gĂ©nĂ©ral, il y a une mĂ©connaissance, souvent du chien d'assistance, mais parfois, il y a aussi une mĂ©connaissance des rĂ©alitĂ©s. C'est dommage. Certains, en tous les cas que je connais, pour certains, ont une Ă©ducation, qui dĂ©jĂ , le chien d'assistance, ça n'existait pas. Quand ils Ă©taient enfants, ça n'existait pas. Ou alors ça devait exister, mais pas trĂšs loin d'eux, en fait, c'Ă©tait pas vraiment. Et aussi pour eux, par exemple, pour la grande-mĂšre-branche-jointe, il n'y a qu'un seul type de chien qui existait. c'est le chien de la ferme le chien de la ferme il rentre pas Ă  la maison c'est pas un chien de compagnie c'est un chien de travail mais de ferme,

  • Speaker #0

    chien de berger et donc ils avaient pas cette conception en tout cas lui n'a pas cette conception d'un chien à l'intérieur guide je vois tout à fait ce que tu veux dire parce que moi j'ai pas eu de contradiction là dessus mais ma grand mÚre agricole etc les chiens ont toujours vécu à l'extérieur ils sont dans la niche dans les tables et c'est trÚs bien comme ça Je ne sais pas si elle ne m'a pas opposée. Quand je suis venue avec des élÚves chien guide, elle en a vu. C'est vrai que c'est rare qu'il y ait des chiens à l'intérieur de cette maison. Alors qu'il y avait toujours des chiens pendant des années.

  • Speaker #1

    C'est une maniÚre de vivre qui était assez répandue dans les milieux agricoles. Le chien de berger.

  • Speaker #0

    Le chien de berger, il Ă©tait dans le troupeau.

  • Speaker #1

    Le chien qui protĂ©geait la ferme. C'est vrai. Et mĂȘme mon beau-pĂšre, Ă  cet a priori, un petit peu. Moi, il me disait toujours, un chien, ce n'est pas dans une maison. C'est dans un appartement. La chasse doit ĂȘtre dehors.

  • Speaker #0

    Ouais, les gens, ils mettent tout ce que ça passe dans le jardin.

  • Speaker #1

    Je leur dis, mais franchement, si vous mettez un chien, mĂȘme si vous avez 40 hectares, vous mettez un chien pendant des jours et des jours dans 40 hectares, si vous pensez qu'il est heureux, pardon, mais les 40 hectares, au bout d'un moment, il les connaĂźt par cƓur. Donc, les odeurs, elles ne changent pas. Moi, je dis, c'est une pensĂ©e qui s'entend, mais qui est plus rationnelle aujourd'hui quand on a une Ă©volution sur la question du monde animal oĂč on sait comment les chiens se comportent, vivent, et qu'on sait qu'ils ont besoin d'environnements diffĂ©rents pour ĂȘtre Ă©panouis.

  • Speaker #0

    pendant toute cette attente là, donc quand on s'est changé notamment les vocaux, toi ça t'a mis du doute ?

  • Speaker #1

    Pas sur mon envie d'avoir un chien, mais sur mon envie de me savoir est-ce que je devais continuer de vivre comme je voulais vivre.

  • Speaker #0

    Tu pensais que ça allait changer des choses ou pas dans ta vie ?

  • Speaker #1

    Je pensais que ça allait changer mon quotidien littĂ©ralement. Au sens pas au sens juste, bah je dois aller dehors pour sortir quand je dois sortir ou tiens mon chien sera Ă  cĂŽtĂ© de moi Ă  la fac non je pensais vraiment mon quotidien tout court au sens littĂ©ral, c'est au sens j'ai l'impression que je pourrais plus vivre pareil et peut-ĂȘtre mĂȘme plus avec les mĂȘmes personnes. AprĂšs surtout il est parti assez rapidement... Oui, si rapidement, parce que j'ai une grande gueule. Au bout d'un moment, j'ai mis mes limites. J'ai dit, moi, je ne veux pas vivre autrement. Je veux avoir mon chien et je veux avoir la vie que j'aime avec mon chien. Donc, c'est soit ça, c'est soit ça, soit sans vous.

  • Speaker #0

    Oui, puis mĂȘme, tu te posais la question par rapport Ă  oĂč est-ce que tu allais habiter. Est-ce que les gens tes proches avec qui tu allais habiter allaient tolĂ©rer ? Parce qu'aujourd'hui, tu es en couple, mais tu n'habites pas juste avec ta conjointe. Il y a une partie de la famille qui te cĂŽtoie et vous ĂȘtes dans le mĂȘme appartement oĂč on est aujourd'hui. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu es en couple ? Tu as eu un dernier coup de fil aprĂšs l'Ă©tĂ© ?

  • Speaker #1

    Salut, c'est une trĂšs bonne journĂ©e pour moi aujourd'hui. J'ai eu un coup de tĂ©lĂ©phone avant-hier de l'Ă©cole de chien guide qui m'a fait comprendre qu'il fallait plus attendre septembre que cet Ă©tĂ© pour les essais. Donc, possiblement encore attendre jusqu'Ă  octobre pour avoir mon chien. C'est Ă©nervant, franchement. Ça fait deux ans que j'attends. On m'a dit deux ans. En rĂ©alitĂ©, je sais que j'attends plus de deux ans. Ça fait dĂ©jĂ  deux ans et trois mois. C'est presque deux ans et demi que j'attendrai si on donne mon chien en septembre, octobre. Les temps d'attente sont vraiment abusĂ©s. Mais bon, on ne peut pas faire autrement. C'est ainsi. Il faut digĂ©rer. Le fameux coup de fil oĂč on me dit, Monsieur Dupuis, je sais que vous attendez un chien pour cet Ă©tĂ©, mais n'attendez pas pour cet Ă©tĂ©. Attendez plutĂŽt pour septembre. octobre et mĂȘme dit au pire dĂ©cembre et alors lĂ  dĂ©jĂ  plus et ça a Ă©tĂ© un gros coup derriĂšre la tĂȘte et ensuite il ya eu donc quoi et ce tout coup de fil pour organiser une vie de domicile en sachant que c'Ă©tait encore le moment oĂč c'Ă©tait compliquĂ© de vendre Ă  mon beau pĂšre et mon beau frĂšre l'arrivĂ©e du chien dans leur appartement et du partage en sachant que pour nous moi et ma conjointe c'est la seule solution pour vivre ensemble parce qu'on pouvait vivre chez moi mais mon appartement Ă  2 c'Ă©tait largement faisable mais Ă  deux plus un chien ça nous semblait impossible et vu que nous on voulait notre solution un petit peu pour continuer Ă  vivre ensemble parce que c'Ă©tait notre projet et ensuite partir lĂ  on voudrait vivre vraiment que tous les deux en fait Ă  ce moment-lĂ  on n'avait pas d'autre solution qui ne soit pas trop coĂ»teuse c'est-Ă -dire qu'on aurait pu prendre un appartement tous les deux mais elle n'a pas toujours pas d'argent tous les mois contrairement Ă  moi donc elle n'aurait pas pu payer un loyer etc. ça aurait Ă©tĂ© trĂšs compliquĂ© donc il fallait c'Ă©tait la seule solution qu'on avait si on voulait continuer Ă  vivre ensemble concrĂštement et j'avoue pendant longtemps J'ai un peu repoussĂ© ce rendez-vous parce que je me suis dit, est-ce que je dois le faire ? Et ensuite dire Ă  l'Ă©cole, ah bah finalement, je ne vais plus ici.

  • Speaker #0

    Oui, parce que vous Ă©tiez un peu dans la situation de vous poser la question, oĂč est-ce qu'on habite ensemble ? Et est-ce que, malgrĂ© tous les freins et les doutes que tu avais instillĂ©s ton beau-pĂšre et ton beau-frĂšre ? Finalement, c'est lĂ  que j'ai mis les Ausha. Oui, bon, maintenant, vous me faites chier. Moi, je veux mon chien et je veux vivre comme je veux vivre avec mes conjointes qui veulent qu'on vive ensemble.

  • Speaker #1

    Tu as fait aussi des concessions ? Si tu ne l'as juste pas dit ça, hola.

  • Speaker #0

    Je leur ai dit qu'on va trouver des rÚgles de vie. Pas de soucis. C'est logique, en fait, on vit en communauté. C'est sûr qu'on joue des rÚgles de vie. Je ne leur ai pas dit, maintenant, c'est bon, je vais mettre les croquettes en plein salon et on dérouille à boueik. Bien sûr, on a trouvé des rÚgles de vie. Par contre, dans ces rÚgles de vie, il y a juste une condition, je veux vivre heureux avec mon chien. Le reste, ça discute. Et finalement, c'est plutÎt bien passé. C'est rare que je m'énerve et quand je dis au bout d'un moment quelque chose, en général, on sait que c'est important. Et donc, ma conjointe m'a bien aidé, on a discuté et au final, on a trouvé des solutions qui conviennent à tout le monde.

  • Speaker #1

    Donc vous avez fait cette vidéo à domicile, aprÚs cette discussion ?

  • Speaker #0

    AprÚs cette discussion et aprÚs un grand... réaménagement de l'appartement.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Vous avez fait des changements quand mĂȘme ?

  • Speaker #0

    On va dire que avant cet appartement, il y avait une partie qui Ă©tait encore un espace de chantier. Non plus, on n'Ă©tait pas non plus sur un truc avec des murs par terre. Il y avait des choses que moi je ne voulais plus qu'ils soient lĂ .

  • Speaker #1

    Vis-Ă -vis du chien.

  • Speaker #0

    Vis-à-vis du chien, c'était un sujet qu'il fallait le régler. TrÚs bien, j'étais réglé.

  • Speaker #1

    T'as été réglé et t'as pu appeler l'école pour dire...

  • Speaker #0

    Exactement, quand ils sont venus, le traitement était nickel. On a revu l'agencement de tout ça et aujourd'hui, c'est nickel. Et il y a aussi eu des petites rÚgles qui ont été dictées sur la vaisselle, sur certaines choses que je ne voulais pas qu'ils traßnent.

  • Speaker #1

    Par rapport aux chiens.

  • Speaker #0

    Par rapport aux chiens, oui.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette visite à domicile, elle s'est bien passée ?

  • Speaker #0

    Elle s'est bien passée.

  • Speaker #1

    C'était en présence de tes proches du coup ?

  • Speaker #0

    Non, il n'y avait que moi. Ma conjointe aurait dĂ» ĂȘtre lĂ , mais malheureusement, elle a eu des cours. Le bonheur des cours. Mais elle Ă©tait positive, cette visite.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'était un peu le début de la fin, mais le début de la belle aventure. La fin de l'attente, j'ai envie de dire. Le début de l'attente.

  • Speaker #0

    Il y a un truc qui est horrible, mais à la fin de septembre, j'ai commencé à me dire Oh pioche, ça n'arrivera jamais Tu as pensé ça ? Oui. En fait,

  • Speaker #1

    ça m'aurait rendu moins triste que de me dire ça va arriver bientÎt Parce que c'était tellement incertain en termes de date.

  • Speaker #0

    Je voulais faire comme si ça n'existait plus.

  • Speaker #1

    Je crois que tu as Ă©tĂ© un peu moins prĂ©sent aussi sur les rĂ©seaux et tout. À partir de septembre, il y a eu la journĂ©e porte ouverte. Tu ne savais pas si tu allais... Je ne voulais pas y aller.

  • Speaker #0

    Ouais. Franchement, je leur ai dit, je vous adore. Mon cƓur a une envie d'y aller qui est dingue. Mais ma raison me sait que si je vais y aller, j'ai fendre en larmes. Parce que je ne supporterais pas de voir autant de chiens et de ne pas voir mon chien. Parce que la derniĂšre fois que j'y suis allĂ©, c'Ă©tait dĂ©jĂ  dur. Parce que j'Ă©tais allĂ© et j'avais rencontrĂ©... plein de gens merveilleux, gentils, de coups d'amour, et avec leurs chiens. Et j'avoue, ça m'avait fait un pincement au cƓur, mais...

  • Speaker #1

    Tu t'Ă©tais dit que la prochaine, c'Ă©tait pour toi,

  • Speaker #0

    quoi. LĂ , je pense que j'avais pas la force mentale d'y aller. Et donc, je me suis dit, dans cette optique-lĂ , tant pis, on fait comme si ça n'existe plus. Et je veux le moins le voir possible, parce que sinon, je vais pas tenir. Il faut que je me change la tĂȘte. Et donc, lĂ , je me suis particuliĂšrement travaillĂ©. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, parce que je voulais oublier. Et arrĂȘter d'attendre, parce que j'en pouvais plus. C'Ă©tait trop long. Et alors, ça vaut deux personnes, mais c'est comme ça. Oui,

  • Speaker #1

    comme tu dis, tout est mis en Ɠuvre. Le pire,

  • Speaker #0

    c'est que c'est un peu schizophrénique, cette histoire. Parce qu'on attend, on réinvite sa vie avec le chien, mais le chien n'est pas là. Et donc, on se dit, je suis en train de préparer plein de trucs, mais il n'y a rien en face de moi. C'est trÚs schizophrénique, je trouve, mon comportement.

  • Speaker #1

    Tu envisages une nouvelle vie, mais tu ne sais pas quand est-ce qu'elle va arriver. C'est ça.

  • Speaker #0

    Avec ma conjointe, on a Ă©tĂ© simplement regarder ce qui existait en laisse, ce qui existait en produits ou autour de l'animal, ce qui existait en croquettes, etc. Ma conjointe n'arrĂȘte pas de me envoyer des photos de paniers. En mode, celui-lĂ  est mignon, celui-lĂ . MĂȘme si c'est difficile d'un cĂŽtĂ©, ça donne l'impression qu'on a rĂ©ussi Ă  faire quelque chose. MĂȘme si ce n'est pas encore concret, c'est vrai. C'est peut-ĂȘtre l'expĂ©rience de vie la plus forte. que je n'ai jamais vĂ©cu dans ma jeune vie, parce que j'ai 23 ans, mais dans ma jeune vie, je pense que c'est l'expĂ©rience humaine la plus forte que j'ai jamais vĂ©cue. Il y a eu, mi-septembre, l'appel dans l'Ă©cole de Schengen. Je m'excuse auprĂšs de ma meilleure amie qui s'est prise Ă  raccrocher au nez assez rapide.

  • Speaker #1

    Tu l'avais en double appel ?

  • Speaker #0

    Tu l'avais en double appel, en bifé, mais de trucs qui déroulent en plus. On discute, j'entends mon téléphone qui dit ça ne te plaßt pas ? Je regarde, je vois l'école de Schengen et j'ai raccroché tout de suite.

  • Speaker #1

    Tu m'Ă©tonnes. J'aurais fait pareil.

  • Speaker #0

    AprĂšs, j'ai rappelĂ© ma pote en lui disant Je te salue ! Et donc, ça me fait Bonjour Mathis, c'est une bonne nouvelle ! Et lĂ , je lui ai dit Vous voulez m'offrir un aspirateur ? Ce qui fait que je laisse une blague, c'est qu'Ă  ça que je me dĂ©stresse. Elle me fait, bon, on va vous prĂ©senter les chiens. Si vous ĂȘtes disponible, comment ? Je dis, si vous voulez, je peux le dire dans 10 minutes. Regarde, j'arrive lĂ . Elle dit, non, pas dans 10 minutes. Franchement, vous abusez. Et moi, il y a le premier truc qui m'a... Enfin, c'est le premier truc qui m'a fait avoir un coup de cƓur, mais ça a durĂ© une seconde, en fait. C'est que son Ă©ducatif ouvre la porte de la salle de remise. Elle l'a Ă  peine dĂ©tachĂ©e, qui court vers la balle. Premier truc qu'il fait. Je ne l'existe mĂȘme pas, sa balle qui compte. Oui, je l'aime. et Uriel il est hyper attachant c'est quoi ces trois mots si tu veux les dire bah en fait on parlait d'hypersensible moi je le repasserais hypersensible par hyper attachant ouais pour lui c'est un chien qui a besoin d'ĂȘtre attachĂ© et c'est pour ça que pour lui la transition n'a pas Ă©tĂ© hyper facile l'Ă©ducatrice qui en s'avance au travail ne travaillait plus avec lui c'est moi qui travaillais avec lui je lui ai dit un peu en mode mais pourquoi tu m'aimes plus c'est aussi un chien hyper actif il aime tout faire en fait on fait une sĂ©ance d'op ouais nickel trop bien On fait du guidage, ouais, trop cool. On fait la balle, ouais, allez-y, va. Il est tout le temps content, il est tout le temps collaboratif.

  • Speaker #1

    C'est trop cool. Ça veut dire qu'il est partant pour te suivre,

  • Speaker #0

    en fait. C'est tout lui convient. C'est le chien le plus collaboratif de la Terre. En fait, pas le plus collaboratif de la Terre, en tout cas, il est trĂšs collaboratif. Et c'est un chien qui a un secret caractĂšre.

  • Speaker #1

    Un peu comme toi.

  • Speaker #0

    Ouais. Il a affirmé, enfin, un peu borné.

  • Speaker #1

    Peut-ĂȘtre tu.

  • Speaker #0

    Mais il a affirmé, et en fait... Moi je l'avais dit dÚs le début de ma demande, je veux pas un chien trop docile. Parce que j'ai envie d'un chien docile, c'est génial, mais il n'y a pas de travail à faire, je trouve, avec un chien trop docile.

  • Speaker #1

    Tu voulais un challenge un peu.

  • Speaker #0

    Moi j'ai besoin de ce cĂŽtĂ© un petit peu lĂ  oĂč vraiment on sent une progression. Parce que vu qu'il est tĂȘtu, ça veut dire que ça nous demande plus de travail. Et justement, ce qui est plus cool, c'est plus cool parce qu'en fait, quand on arrive Ă  faire quelque chose avec un chien qui peut ĂȘtre plus tĂȘtu, ça montre qu'on a bien travaillĂ©. tellement de vrai bien t'as mis de l'effort derriĂšre et Ă  chaque fois qu'on rĂ©ussit quelque chose ensemble je dis yes c'est que j'ai Ă©tĂ© bon et franchement ça m'a confiance en moi j'ai vu la confiance en moi et j'ai vu qu'on Ă©voluait beaucoup avec lui c'est

  • Speaker #1

    vrai que la remise pour le coup ça a été une vraie épreuve mais c'est souvent le cas j'ai été dans l'immersion pendant la remise que ce soit avec Lauriane ou avec Georges tout est fait pour qu'on soit le mieux possible

  • Speaker #0

    Vraiment, franchement, je n'exagĂšre pas du tout. On n'Ă©tait jamais seuls. On avait toujours notre Ă©ducatrice, qui Ă©tait l'Ă©ducatrice de nos chiens, au moins quelqu'un le soir. Il y avait toujours quelqu'un avec nous. On est toujours accompagnĂ©s. Mais malgrĂ© ça, il y a des moments oĂč la fatigue, il suffit qu'il y ait un truc qui ne fasse pas bien pour que tout soit dĂ©cuplĂ©. Aujourd'hui, ça n'a pas Ă©tĂ© dur. En termes d'attendus, on n'a pas fait des trucs trĂšs trĂšs trĂšs trĂšs durs. On a restĂ© quand mĂȘme assez simple dans les demandes. Par contre, trĂšs rĂ©pĂ©titif et trĂšs intensif dans la cadence. AprĂšs, c'est le but du restage. C'est clairement de faciliter ce cĂŽtĂ©-lĂ  pour qu'au moment du stage, ce ne soit pas facile, mais moins difficile. Donc ouais, ça a Ă©tĂ© fatigant. Je suis rentrĂ©, lĂ , je me suis... Ça m'a assommĂ©. C'Ă©tait une longue journĂ©e de travail. C'Ă©tait assez fatigant. Et c'est vrai qu'il y a un soir, moi, je suis rentrĂ© en pleurs Ă  l'Ă©cole de chien guide. Parce qu'il y a eu un exercice qui avait Ă©tĂ© compliquĂ©. Et en fait, c'est un peu comme si on Ă©tait passĂ© pour rĂ©el de l'enfance Ă  l'adolescence. Du cĂŽtĂ©, je travaille avec toi parce que t'es super cool. Ah, maintenant, j'ai commencĂ© Ă  te tester. Peut-ĂȘtre que ça, on l'a fait en une journĂ©e. C'est pas celle-lĂ . Normalement, les parents, ils ont au moins quelques mois de dĂ©pense. Et j'avoue qu'on avait fait la premiĂšre sĂ©ance de guidage dans une zone qui ressemble Ă  la gaminĂ©ration parisienne un peu plus. OĂč en fait, il y avait du bruit, des voitures, beaucoup de gens, d'autres chiens, des distractions. vraiment en fait lĂ  en le dĂ©but d'Hunger Games 5 lĂ  en pour la remise et le bruit ça faisait deux jours qu'on Ă©tait en stage il n'y avait pas eu autant de bruit et je pense que le bruit m'a perturbĂ© ça a saoulĂ© tout le monde le bruit m'a perturbĂ© et j'Ă©tais trop centrĂ© sur ça et donc j'en oubliais ce que je l'avais appris en fait en prĂ©-stage et en stage et donc j'avais toujours un temps de retard au point oĂč dans mes reprises on y allait tĂȘtu bah oui donc c'est bien sĂ»r c'est Ă  ce moment lĂ  qu'il a dĂ©cidĂ© de me tester bah oui bah oui il sent bien le moment ils le savent la premiĂšre reprise je n'avais pas Ă©tĂ© bon trĂšs mou mĂȘme ce qui fait que l'exercice n'est pas mauvais mais il n'est pas bon et je fais le trajet jusqu'au bout il y a plein de fois on a dĂ» refaire des parties parce qu'en fait ouais c'Ă©tait pas c'Ă©tait pas bon et je sentais que c'Ă©tait pas bon et le pire c'est quand tu sais que c'est pas bon tu fais ton truc et tu sais quand tu fais ton truc et c'est pas ça et tu sais que d'ailleurs dans une dĂ©claration Mathis je suis pas lĂ  aprĂšs vous avez fait quelques temps de relĂąche et en fait le week-end on a fait la mise toute la semaine mais du coup le week-end t'es rentrĂ© ? non ce qui s'est passĂ© c'est que moi je suis rentrĂ© c'est une soirĂ©e oĂč je suis rentrĂ© Ă  l'Ă©cole pour l'internat et donc en fait on a pris la voiture pour retourner Ă  l'Ă©cole, j'Ă©tais pas bien. Et je me rappelais de ce qu'avait dit l'Ă©ducatrice en me disant, bon lĂ  c'Ă©tait pas hyper bien, il faut ĂȘtre un peu plus fort dans tes recrudes et tout. Elle avait Ă©tĂ© gentille mais en fait elle m'avait fait comprendre que, gentiment, que ça, il fallait que je sois un peu plus strict, que je m'affirme un peu plus et que je sois moins dĂ©stabilisĂ© par mon environnement. Et j'avoue, ça m'avait un peu pas fait mal, mais ça m'avait touchĂ© parce que j'Ă©tais nul, J'Ă©tais dans ma tĂȘte, que dans la voiture, les gens pensaient que je dormais. C'Ă©tait la monĂ©trice qui Ă©tait lĂ , plus ma collĂšgue de remise qui Ă©tait lĂ , qui pensait que je dormais. Moi, je dormais pas, j'Ă©tais sur ma tĂȘte. On est rentrĂ©s Ă  l'Ă©cole, j'ai donnĂ© Ă  Ariel ses croquettes, je suis montĂ© dans le studio et je me suis mis Ă  Ă©clater en larmes, oĂč j'ai appelĂ© ma courante en disant je suis nu, j'y arriverai pas Et je pense surtout, ce qui a surtout jouĂ©, c'est la fatigue. J'Ă©tais trĂšs fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Bah oui, oui.

  • Speaker #0

    Mais la fatigue, plus ce petit truc qui se passait. pas comme je l'aurais imaginé.

  • Speaker #1

    Qui te remet un peu en cause.

  • Speaker #0

    J'en ai pleuré, mais bien. J'ai bien pleuré. Et pourtant, ce n'était pas grave. C'était juste un exercice. Ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    Tu l'attendais depuis tellement longtemps que tu te devais d'ĂȘtre Ă  la hauteur.

  • Speaker #0

    Avec du recul, je me dis que c'est dĂ©bile de faire ça. C'est tellement fatigant les stages de remise et mĂȘme les prĂ©-stages. C'est d'une intensitĂ©. Sur une journĂ©e, c'est d'une intensitĂ©.

  • Speaker #1

    Il faut suivre. Moi je me souviens quand tu m'as raconté que t'es rentré avec Uriel pour la premiÚre fois chez toi Tu veux nous le re-raconter ?

  • Speaker #0

    C'Ă©tait difficile, difficile parce qu'en fait j'Ă©tais anxieux,

  • Speaker #1

    mais vraiment anxieux T'avais tant attendu et finalement, t'Ă©tais lĂ  quoi

  • Speaker #0

    Oui il y avait ce cĂŽtĂ© lĂ , il y avait ce cĂŽtĂ© Putain, faut que je fasse mal Faut pas que je fasse rentrer dans ça Faut que je fasse attention Ă  lui, et en fait il y avait tellement peur de tout que je n'osais pas avancer Ce retour a durĂ© 40 minutes Moi j'ai l'impression qu'il a durĂ© 3h30 En fait j'Ă©tais tellement anxieux qu'Ă  chaque chose, Ă  chaque petit truc, je devais au moins vĂ©rifier deux, trois fois ce que je faisais. J'avais le cƓur qui battait. Et en plus, je sentais que Curiel n'Ă©tait pas hyper rassurĂ© parce que ça devait ĂȘtre la premiĂšre fois qu'il partait avec moi.

  • Speaker #1

    Il Ă©tait en laisse, il n'Ă©tait pas loin.

  • Speaker #0

    Il Ă©tait en laisse, oui.

  • Speaker #1

    La premiĂšre fois.

  • Speaker #0

    Ça n'a pas Ă©tĂ© un trajet facile. Je me rappelle quand j'ai dĂ» le ramener Ă  l'Ă©cole. Je l'ai regardĂ© et je lui ai dit, bon, cette fois, on fait mieux, d'accord ? Et au fur et Ă  mesure, ça allait. mais c'est vrai que les trajets Ă©taient ce premier trajet a Ă©tĂ© difficile parce que eux aussi ça se concrĂ©tise ça se concrĂ©tise et on se dit mais maintenant on n'a plus le droit Ă  l'erreur parce que c'est un ĂȘtre humain enfin un ĂȘtre vivant qu'on a avec nous on peut pas se permettre de se tromper on peut se tromper en prestage, on peut pas se tromper dans la vraie vie parce que je peux pas lui faire rater une ligne, manquer un truc c'est particulier mais au moins ça me met dans le bain ah bah lĂ  t'es dans la vraie vie quoi Dans la vraie vie, et maintenant, tout ça, c'est facile.

  • Speaker #1

    Ça fait un mot important.

  • Speaker #0

    C'est facile parce qu'on a rĂ©pĂ©tĂ©. Mais d'un coup, la laisse, le chien, le RER. Bon courage. Salut. Salut. Parce qu'en plus, on l'avait travaillĂ© vraiment longtemps. Parce qu'on a vraiment travaillĂ© les transports, surtout en stage. En stage de remise. On a pas travaillĂ© les stages. On l'a fait assez rapidement. C'Ă©tait trĂšs rapide. On a juste travaillĂ© la gare. Et comment monter dans le... le PRR avec le chien donc c'Ă©tait assez succinct donc tout le reste c'est un peu tu te dĂ©brouilles bon j'avais pas le harnais, j'avais que la laisse et c'est pour ça que ça donnerait pas plus c'est vraiment en stage on a vraiment tout le dernier trouver son emplacement dans le mĂ©tro etc et donc j'Ă©tais en mode ouais mais si je fais ça est-ce que je le fais bien ? mais peut-ĂȘtre que c'est pas comme ça qu'il faut faire merde il mise pas vraiment sa place parce que c'est grave c'est vraiment grave

  • Speaker #1

    t'avais passĂ© une semaine avec des gens pour t'aiguiller autour de toi et lĂ  en te retrouvant tout seul pour rentrer chez toi c'est normal aussi et aprĂšs il y a eu l'autre dĂ©part qui a Ă©tĂ© le dĂ©part aprĂšs la semaine de stage oĂč

  • Speaker #0

    lĂ  j'ai pleurĂ© on a pleurĂ© mais dans le positif oĂč lĂ  on vient de rentrer du stage c'Ă©tait Ă©motionnellement c'Ă©tait Ça m'a chamboulĂ© de partir de l'Ă©cole, etc. Dans le bon sens du terme, j'ai eu une petite lame. C'Ă©tait Ă©motionnellement trĂšs particulier. Je suis super content. Je suis Ă©mu. Je suis super Ă©mu. Cette semaine, elle s'est finie. On vous fait signer le contrat. Et on vous dit c'est bon, c'est votre chien. Et lĂ , tu te dis... Putain, c'Ă©tait long. C'Ă©tait long. Et si court Ă  la fois, en fait. C'est lĂ  qu'on se rend compte qu'en fait, c'Ă©tait court. Mais que dans ta tĂȘte, c'Ă©tait trĂšs long.

  • Speaker #1

    Est-ce que j'allais te demander... Avec ton recul, cette attente, alors que ça fait que un mois que tu avais Curiel, tu l'as déjà oubliée, cette attente ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que ça a Ă©tĂ© remplacĂ© par tout le reste. Ce qui Ă©tait le plus dur dans l'attente, c'est pas l'attente en elle-mĂȘme, c'est pas savoir quand. C'est ĂȘtre fidĂšle oĂč on ne voit pas de fin. L'attente, quand j'ai dĂ» attendre pour ma remise, Ă©tait beaucoup plus facile, parce que j'avais une date. J'avais un point de repĂšre. Et aujourd'hui, il est tout le temps avec moi, et j'ai pu... L'attente, elle est finie. Le but de l'attente, elle est finie. Ça a Ă©tĂ© dur. Mais en fait, tout le cĂŽtĂ© dur de l'attente, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le cĂŽtĂ© positif de la prĂ©sence d'Uriel ici. Et je dis mĂȘme que si on m'avait dit pile poil comment c'Ă©tait aprĂšs la remise, mais vraiment pile poil, genre qu'on avait pu avoir une boule de cristal pour me dire comment ça allait ĂȘtre. Les deux ans, je l'ai refait.

  • Speaker #1

    Oui, avec le recul, finalement,

  • Speaker #0

    ça valait le coup. Ça valait la peine. C'Ă©tait long. C'Ă©tait agrĂ©able. mais ça en valait la peine et surtout que l'attente moi je la coupe en deux pĂ©riodes et la premiĂšre partie on a l'impression que c'est pas vraiment une attente parce qu'il y a rien qui est rĂ©el parce que c'est trop c'est trop tĂŽt pour vraiment ĂȘtre rĂ©el et c'est la deuxiĂšme partie qui est dure Ă  partir de quel point du coup ? Ă  partir du moment ouais je dirais Ă  partir du moment oĂč tu te rapproches d'une date raisonnable donc des deux ans d'attente ? pas deux ans un peu avant ok un an et demi un peu plus Ă  ce moment lĂ  LĂ  oĂč tu te rapproches d'une date qui est potentiellement raisonnable, oĂč tu te dis, lĂ  tu rentres dans une pĂ©riode qui est plutĂŽt rationnelle.

  • Speaker #1

    Par rapport au délai annoncé,

  • Speaker #0

    etc. OĂč lĂ  tu te dis, moi je me faisais des paris dans ma tĂȘte. Franchement, moi je m'Ă©tais dit, je vois mon chien, juin-juillet. C'est comme ça que je l'imaginais. J'ai vu ce tapet, je me suis dit, bah finalement non.

  • Speaker #1

    Là, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    LĂ , j'ai dit, mais non, mais ça ne correspond pas Ă  ce que j'attendais. Ce n'Ă©tait pas logique. Et je leur ai dit, aprĂšs, j'ai Ă©tĂ©... fĂąchĂ©e. Pas contre vous, c'est pas la faute de ChĂ©nide, mais j'Ă©tais fĂąchĂ©e parce que c'Ă©tait juste injuste. C'Ă©tait injuste parce que on n'a personne contre qui ĂȘtre en colĂšre.

  • Speaker #1

    C'est exactement ce que me disait Lauriane, avec qui j'ai partagé l'immersion de la remise et avec qui moi j'ai partagé l'attente de Chénide parce que elle m'en a beaucoup parlé, on était voisines à Boulogne quand j'étais encore à Boulogne. Et je l'ai aussi beaucoup partagé avec une autre jeune fille qui n'a pas voulu participer à cette aventure de passage en immersion parce que c'était trop compliqué pour elle. Elle, elle avait eu une premiÚre date et puis finalement, ce n'était pas la bonne date ni le bon chien. Et comme tu disais, ça a été trÚs dur de remettre en question ce qui paraissait raisonnable.

  • Speaker #0

    Oui, je suis d'accord.

  • Speaker #1

    Et si tu devais justement donner un conseil aux auditeurs pour mieux vivre leur démarche de demande de chien guide et surtout cette attente avec le recul que tu as aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Moi, dĂ©jĂ , je commencerais par m'entourer par des gens bienveillants. Il faut penser que, pas forcĂ©ment des gens qui sont handicapĂ©s, pas forcĂ©ment, mais des gens bienveillants. des gens qui comprendront que parfois vous n'avez pas spĂ©cialement envie de parler de chien guide. Et ça, j'avoue, j'en ai eu. Il faut des gens qui sachent que parfois vous avez envie de dĂ©connecter l'idĂ©e de chien guide parce que vous ĂȘtes dans un mood d'attente oĂč vous n'ĂȘtes pas en capacitĂ© d'en parler. Et aussi, je dirais, c'est un peu compliquĂ©, mais votre attente, c'est votre attente Ă  vous. Ce n'est pas l'attente de quelqu'un d'autre. Il ne faut pas imaginer que automatiquement, parce que pour certains, ça a Ă©tĂ© difficile, ça sera automatiquement difficile. Peut-ĂȘtre que vous allez bien le vivre. et peut-ĂȘtre que ça sera beaucoup plus court que vous l'imaginez ou en fait il faut pas partir avec des a priori et ensuite moi je pense qu'on devrait ĂȘtre beaucoup plus Ă  parler entre nous dĂšs l'attente et pour dire directement, moi je pense que ce serait bien qu'on ait une sorte de groupe de groupe de maĂźtres de chinguide mais de gens en attente qui pourraient parler entre eux tu attends, moi aussi ça fait chier allez viens on se prend un verre et ça n'est pas hĂ©sitable, essayez parfois fois Ă  se prendre des moments de pause. Moi, je l'ai fait. Quand j'en ai eu marre d'attendre, je l'ai fait, ce moment de pause. Penser Ă  autre chose. En plus, moi, je suis dans la politique, on m'a mis une Ă©lection lĂ©gislative anticipĂ©e. Nickel. Moi, franchement, j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  dire ce que j'ai parlĂ© avec les services concernĂ©s, et j'ai Ă©tĂ© le seul Ă  leur dire merci pour la dissolution parce que ça me fait penser Ă  autre chose. Moi, franchement, un mois de campagne, j'Ă©tais content.

  • Speaker #1

    Le timing était tout trouvé.

  • Speaker #0

    J'étais le premier arrivé en permanence de campagne. C'est qu'on commence, allez go !

  • Speaker #1

    Je peux bosser lĂ  parce que je m'ennuie. J'en peux plus,

  • Speaker #0

    j'en ai marre, arrĂȘtez. Mais je les ai Ă©nervĂ©s les pauvres. C'est ça, il faut...

  • Speaker #1

    Il faudrait en parler avant.

  • Speaker #0

    Il faut en parler avant. Et il ne faut pas hĂ©siter aussi Ă  te dire Ă  ses proches parfois quand ça va mal. Moi, il y a des moments oĂč je... En fait, je me disais, mais je ne vais pas leur en parler parce qu'ils s'en foutent. Mais est-ce que franchement, ça intĂ©resse ma conjointe que j'aie de lui dire, j'adore mon chien ? Elle va me dire, ouais, c'est un chien. C'est ce que je pensais, qu'elle allait dire Ă  moi, mais c'est qu'un chien. Pourquoi tu n'en as qu'un ?

  • Speaker #1

    Elle m'a dit qu'il s'attendait Ă  un chien.

  • Speaker #0

    Je me suis dit, non, il ne faut pas hésiter de leur dire, c'est dur d'attendre mon chien, parce que ce n'est pas qu'un chien. C'est mon futur meilleur ami. Que là, j'en ai besoin, et que d'attendre ce dont j'ai besoin, on n'aime pas attendre ce dont on a besoin. On aime avoir tout de suite ce dont on a besoin, parce que sinon, on en a besoin. Sinon, on n'en aurait pas besoin. C'est le principe du besoin. C'est le principe. Le besoin, on doit le combler. Vous allez boire, vous allez boire. vous avez faim, vous allez manger. Vous n'attendez pas six mois pour avoir une escalope. L'escalope, elle arrive tout de suite. Moi, je dis souvent à mon conjoint que j'ai dû attendre deux ans pour avoir mon escalope. Normalement, un besoin, on ne doit pas le sustenter le plus vite possible. Et je lui dis, moi, mon besoin, je dois attendre pour le sustenter. Et ce n'est pas juste. Mais ce n'est pas juste.

  • Speaker #1

    Il n'y a personne. C'est ce que tu dis.

  • Speaker #0

    Le plus compliqué,

  • Speaker #1

    c'est qu'il n'y a pas de responsable.

  • Speaker #0

    Il n'y a aucun responsable. C'est de la faute de personne.

  • Speaker #1

    Au contraire, il n'y a... que des bonnes actions et des bonnes personnes en face. Le plus court,

  • Speaker #0

    en fait, qui fait que c'est long d'éduquer un chien, ça coûte cher.

  • Speaker #1

    Et pour toi, ta propre demande, qu'est-ce que ça a changé en deux mots ?

  • Speaker #0

    Ma vie. Mais ça, en deux mots, ma vie, c'est, en deux mots, ça a tout changĂ© en positif. MĂȘme un truc tout con. J'ai une prof, je peux dire son nom parce que j'ai la pauvre voix, mais je l'aime pas. Je la dĂ©teste. Je pense que je souhaite la mort de personne, mais si elle demain se prend un camion, je pleurerai pas. Une fois, on est rentrĂ© dans sa salle avec Uriel. Je devais lui rendre un devoir. C'Ă©tait une Ă©preuve d'aller la voir parce que j'avais pas envie d'aller la voir. Et elle a passĂ© dix minutes Ă  caresser Uriel. Elle a fait des gros cĂąlins. Oh, il est mignon. Oh, il est gentil. Et lĂ , je me dis, madame, mon DM a fait, on verra plus tard. Au final, mĂȘme elle, elle est devenue gentille. J'ai pas compris pourquoi. Uriel, il facilite beaucoup les choses. Et mĂȘme, franchement, aller Ă  la fac, c'Ă©tait difficile parce que ça me fatiguait. Et quand j'allais Ă  la fac, j'Ă©tais crevĂ©, donc j'avais pas envie d'aller en cours, et pourtant j'adore ça, ce que j'Ă©tudie. Franchement, j'adore ça. Mais aller en cours pour ĂȘtre fatiguĂ© et au final rien apprendre parce que t'es crevĂ©, tu te dis Ă  ce que je prends, je pense. LĂ , quand je vais Ă  la fac, je suis plus fatiguĂ©.

  • Speaker #1

    Et en plus, t'as rien Ă  t'Ă©couter.

  • Speaker #0

    Et en plus, j'ai rien Ă  m'Ă©couter. Donc en fait, c'est un fait, ça aide Ă  toi. Tout gagnant. Et mĂȘme dans ma vie personnelle, tout est plus enjoyĂ©. Buriel est toujours lĂ  pour faire le bon comportement au bon moment. Tout ça est... plus positif. Franchement, ça change tout. Et on a dit tout Ă  l'heure, si on m'avait dit tout ça, les deux ans d'attente, je l'aurais fait. Je l'aurais fait, il n'y a pas de problĂšme. Et en fait, lĂ , on rentre dans une nouvelle attente, mais qui n'est pas plus concrĂšte. C'est l'attente de l'Ă©volution. De ta relation. Et cette attente, elle est plus facile, parce qu'elle est concrĂšte. Il est lĂ . On le voit bien, il est lĂ  le matin, il n'y a pas de soucis. C'est l'heure de se lever. Allez, on se lĂšve. Je ne suis pas un chien, j'ai un rĂ©veil minute. Je suis Paul Ă  7h. Je vais avoir un bĂ©bĂ©,

  • Speaker #1

    c'est presque pareil.

  • Speaker #0

    Ma sƓur m'a dit ça. Elle a trois enfants. Ma sƓur m'a dit, tu vas avoir un chien.

  • Speaker #1

    C'est comme un bébé.

  • Speaker #0

    Quand tu auras un enfant, ce sera facile. Morale de l'histoire, vous voulez ĂȘtre parent, prenez un chien. Ça, vous serez habituĂ©s avant.

  • Speaker #1

    En tout cas, on voit que ta relation avec Uriel n'est qu'au début.

  • Speaker #0

    Elle n'est qu'au début.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir... confier tout ça pendant tous ces mois tes doutes, tes joies,

  • Speaker #0

    tes peines tout on pourra en Ă©crire un livre ça je vais te laisser merci Ă  toi je suis trop content dans ce stage de remise on avait eu Ă  domicile on avait eu des trajets un peu compliquĂ©s oĂč il a fallu beaucoup refaire des petits ateliers etc pour mettre rien en confiance etc et l'Ă©ducatrice m'avait donnĂ© une sorte de devoir Ă  faire tout ça lĂ  Ă  cĂŽtĂ© de chez moi une sorte de grande ligne droite qui remonte vers un cafĂ© oĂč j'aime bien aller, on m'a dit de le faire et les deux premiĂšres fois c'Ă©tait pas mauvais mais pas bon non plus en fait, entre deux et lĂ  c'Ă©tait vraiment nickel et je suis trop content je suis trop content ça montre que je peux y arriver seul avec lui et c'est trop cool parce que je ne le doutais pas mais j'Ă©tais un peu en mode azu mais pourquoi j'y arrive... hyper bien et lĂ  c'est cool, donc je suis trop content.

  • Speaker #1

    Et voilĂ , c'est la fin de cet Ă©pisode avec Mathis et j'espĂšre qu'il vous a plu. Si vous avez aimĂ© ce format en immersion, je vous recommande vivement d'Ă©couter l'Ă©pisode 37 avec Lauriane, dont nous avons parlĂ© aujourd'hui oĂč nous avions plongĂ© au cƓur de la remise. Et vous, ĂȘtes-vous en attente de votre premier chien guide ou d'un renouvellement ? Dites-le-moi en message privĂ© et sachez que vous n'ĂȘtes pas seul. De mon cĂŽtĂ©, je vous dis Ă  trĂšs bientĂŽt. pour un nouvel Ă©pisode sur l'univers mĂ©connu des Shangri-La.

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