- Speaker #0
Si on s'était dit qu'on était là, quand même.
- Speaker #1
Oui, j'ai dû attendre 3-4 mois de plus, ce qui avait été très dur, parce qu'on va dire que j'ai détesté la fin de l'attente. Visuellement, je suis, en avoir discuté avec d'autres personnes, je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé cette attente.
- Speaker #0
Non, je ne voulais pas qu'on enregistre aujourd'hui.
- Speaker #1
On a tous vécu différemment, mais on a quand même un peu tous ce point commun du on a cherché à faire comme si l'attente n'existait pas
- Speaker #0
Salut, c'est Estelle et vous écoutez Futur Chien Guide, le podcast sur l'univers méconnu des chiens guides d'aveugles. Chaque mois, je vous invite à découvrir les aventures de celles et ceux qui vivent cet univers au quotidien et ce lien si précieux qui les unit à leurs chiens. Passionnés et bénévoles depuis des années, d'abord à Paris et aujourd'hui à Lyon, je suis persuadée que leurs histoires pourront vous toucher, vous informer et peut-être même vous donner envie de vous engager. Savez-vous justement que seuls 1% des déficients visuels sont accompagnés d'un chien guide ? Alors, si vous voulez en savoir plus sur l'actualité des chiens guides et les coulisses du podcast, inscrivez-vous sans tarder à ma newsletter mensuelle. Avant de passer à l'épisode du jour, je laisse mon micro à Mathilde, qui m'a laissé un message il y a déjà quelques temps.
- Speaker #2
Salut Estelle, je m'appelle Massilde et j'ai découvert ton podcast il y a, je pense, deux ans. À l'époque, j'étais une famille adoptante d'un chien guide réformé du cursus d'éducation. Ma chienne pêche, qui va fêter ses cinq ans dans quelques jours. Et j'ai tout de suite été vraiment happée par tes interviews, les invités que tu recevais et la façon dont tu as mis en lumière l'univers des chiens guides. avec brio et j'ai vraiment dévoré tous les épisodes qui étaient déjà en ligne et j'ai ensuite été assez assidue à l'écoute des nouveaux le podcast a changé pas mal de choses parce qu'il m'a permis de faire la découverte même si j'étais une famille adoptante et donc relativement renseignée de l'univers des chiens guides ça m'a vraiment aidé à ouvrir le champ de mes connaissances sur les chiens guides et aussi sur les chiens d'assistance et sur finalement... tout le travail humain et bénévole qui gravite autour de tout ça. Et donc, je me suis rapprochée progressivement de l'école à côté de chez moi, qui est l'école des chiens vides de l'Ouest, à côté d'Angers. Et j'ai eu envie d'aller un peu plus loin dans mon investissement. J'avais envie d'accueillir un nouveau chien. Il est vrai que je crois que le moteur de ma démarche, ça a été d'accueillir un nouveau chien. Je me suis renseignée pour devenir famille relais ou famille d'éducation, bref, j'ai mis un pied comme ça dans cette nouvelle aventure. Et cette nouvelle aventure, elle a donné lieu en novembre 2003, donc l'année dernière, à l'accueil d'une petite chienne, une aile, une petite chienne Labrador, qui a rejoint notre famille et qui fait partie de l'élevage des chiens vides de l'Ouest et qui est destinée à être une reproductrice. Ça a été le début d'une très belle et d'une nouvelle aventure. J'ignorais complètement avant ton podcast que les familles d'élevage étaient là et que finalement les chiens guides étaient élevés par leurs écoles en majorité et qu'on pouvait contribuer ainsi. Et voilà, cette nouvelle aventure, elle a démarré en novembre de l'année dernière. Ma chienne a eu un an là au mois de septembre. Elle a validé tous ses tests de santé pour devenir officiellement reproductrice. assez deux ans, donc on est très heureux et on a vécu déjà une année hyper riche en apprentissage, en émotions, en changements dans notre vie. Et donc voilà, je voulais te remercier pour ça, parce que finalement, c'est ton podcast qui m'a motivée à m'investir et aujourd'hui, c'est un pan de mon quotidien, de ma vie qui compte beaucoup et qui me rend très heureuse. Voilà, j'espère que ce petit témoignage t'intéressera et intéressera d'autres auditeurs. Merci pour ce que tu fais. À bientôt.
- Speaker #0
Pour ce premier épisode de l'année, c'est le retour du format en immersion pour explorer ensemble la période charnière de l'attente d'un chien guide aux côtés de Mathis, un jeune étudiant malvoyant. Quand nous avons commencé à échanger, Mathis vivait une attente qui pourrait résonner en vous. Presque deux ans après avoir déposé sa demande de chien guide, sans encore connaître la date de remise. Au fil des mois, il m'a confié ses ressentis à travers des vocaux sincères, partageant ses questions, ses espoirs. et ces moments de doute si caractéristiques de cette période. Peut-être que son témoignage fera écho à ce que vous traversez, et qui sait, pourra adoucir votre propre attente en vous montrant que vous n'êtes pas seul. Et maintenant, place à l'épisode.
- Speaker #1
Commençons par le commencement. J'ai fait ma demande de chien guide il y a maintenant presque deux ans. Elle n'a pas été facile à faire parce que pendant longtemps, j'ai hésité. Pas faute d'avoir envie d'aller vers un chien guide, j'avais peur. Déjà, c'était un énorme pas en avant pour moi, mais aussi, ça voulait dire accepter de prendre un risque. Déjà, un risque qu'on me dise non à ma demande. C'est a priori qu'en étant malvoyant, j'étais moins prioritaire que quelqu'un de non-voyant. Ce qui n'est pas le cas, mais à ce moment-là, je ne le savais pas. Et donc, je n'avais pas eu ça. Et ensuite, ça veut dire changer sa vie quand même complètement, dans ses déplacements, dans sa manière de vivre chez soi, changer d'habitude. Donc, c'était vraiment très difficile de me dire, est-ce que je suis prêt à ça ? Est-ce que j'en suis capable ? Et finalement, c'est ma conjointe qui, elle, n'est... pas en situation de handicap, qui m'a donné confiance en moi et qui m'a donné envie de faire cette demande que j'ai faite et qu'aujourd'hui je ne regrette pas. Ce temps d'attente, il me fait réaliser que je ne me suis pas trompé. Il fallait que je fasse ce chemin-là et que je le ferais jusqu'au bout et que le moment où mon chien arrivera sera encore plus beau parce que quand j'aurai fini cette attente, je serai enfin libéré. Libéré de ça.
- Speaker #0
Déjà, bonjour Mathilde.
- Speaker #1
Bonjour Axelle.
- Speaker #0
C'est vrai qu'on était déjà parti dans la discussion mais... j'aime bien quand même commencer pour rappeler un petit peu, donc là on va aller en immersion on va se replonger dans un moment charnière que t'as vu moi j'aime bien faire ces épisodes en immersion vraiment dans ces moments charnières où on se dit on sait qu'il y a quelque chose de fou en général qui va se passer c'est un peu ces moments charnières où tu sais que ça va être super après, mais tu sais pas exactement quand est-ce que ça va arriver j'ai déjà fait l'attente en tant que famille d'accueil, le fait d'attendre alors comme je le suis moi pour le coup mais c'était en accéléré avec Karen et je voulais vraiment, et notre épisode était déjà en préparation quand on l'a diffusé au mois de septembre qu'on fasse un épisode sur la tente en tant que bénéficiaire et avec toi c'était chouette parce qu'on a vraiment partagé depuis le mois de mars, on est en décembre on est à la veille de Noël ou presque et depuis le mois de mars en fait tu m'as confié un petit peu tes états d'âme sur la tente de ton chien guide est-ce que avant de plonger dans ses vocaux. On en aura sûrement déjà entendu un quand je vais dire cette phrase, mais tu pourrais te définir toi en trois mots.
- Speaker #1
Ah, c'est compliqué. Déjà, je n'aime pas me définir tout court, mais je dirais que je suis émotif, mais dans le bon sens du terme. Je suis quelqu'un qui ressent, mais même parfois un peu trop, mais qui aime bien ressentir. Je suis hyperactif, je n'aime pas rester en place. J'aime bien faire plein de trucs. le temps. Et ma conjointe dit que je suis hyper sociable. Je parle à trop de gens facilement.
- Speaker #0
Et on va garder les trois mots pour ton chien quand on en parlera. Parce que l'histoire entre nous a commencé, comme je le disais, au mois de mars. Moi, pour revenir sur mon idée de faire cet épisode un peu en immersion, ça faisait longtemps que je voulais avoir à mon micro quelqu'un qui attendait un chien guide. Mais capter quelqu'un qui est dans l'attente de son chien guide assez à l'avance, sans savoir un... un petit peu trop... Quand ça va venir ? C'était assez difficile pour moi, parce qu'en général, vous n'êtes pas encore dans l'univers canin, à part si vous attendez le renouvellement. Et j'en avais discuté avec une autre personne l'année dernière qui m'avait dit, non mais moi, je ne peux pas, c'est trop dur en fait, je pleure tous les jours pour en savoir si mon chien guide va arriver. Donc tu vois, quand tu me dis que tes motifs, tu n'es pas le seul en tout cas. Et quand on en a parlé, tu as été tout de suite partant. Au mois de mars, est-ce que tu peux nous dire à peu près toi où tu en étais dans ta démarche de chien guide ? Où tu en étais aussi vis-à-vis de tes études, ton et tes emplois, du coup tes missions, on va dire, plus que l'emploi, si tu préfères. Où tu en étais par rapport à ta vie ?
- Speaker #1
Sur ma vie professionnelle, j'étais étudiant, je suis toujours étudiant. Une année compliquée parce que je n'avais pas eu tous mes aménagements à la Sorbonne, donc ce qui m'a fait devoir travailler beaucoup plus pour réussir à sauver le plus possible. Je suis vraiment utilisé pour pas mal de choses, mais on va dire qu'avec des aménagements, c'est beaucoup plus facile, bizarrement. Sinon, avec mes missions, je travaille pour les associations du handicap en communication, mais je suis aussi élu étudiant, ce qui me prend pas mal de temps.
- Speaker #0
Hyper actif, on a dit.
- Speaker #1
Oui, on a dit ça. Après, sur la demande de Ausha, j'étais un peu sur... Moi, je dirais un entre-deux. C'est que, en fait, je passais du latent tout... D'un côté, je n'avais pas l'impression d'attendre parce que c'était un peu irréel. À l'attente ou maintenant, je me disais attends, mais ça va être maintenant En fait, c'était vraiment… j'avais vraiment l'impression d'être entre deux détapes. Ce qui est parfois le plus dur dans l'attente, c'est parfois aussi ce qui est le plus touchant. C'est qu'on a parfois des proches qui ont envie de vivre la chose avec nous, entre parenthèses, et qui nous en parlent, qui nous disent ah, tu vas voir ça, ça va se passer comme ça et qui te posent plein de questions. Et d'un côté, ça fait du bien parce que tu te dis Ok, il s'intéresse à ce que je vis, à ce que je traverse comme projet, comme attente. Et de l'autre côté, ça fait mal parce que tu te dis Bordel, on en parle, on en parle, mais il n'est toujours pas là. Et je suis en train d'anticiper, d'espérer, et il n'est toujours pas là. Et en fait, parfois, je suis content qu'on m'en parle, et à d'autres moments, j'aimerais qu'on ne m'en parle pas, pas pour oublier, mais parce que comme si j'en parlais trop, le temps serait plus long et qu'au final, le temps serait interminable. Et parfois, ça fait du mal. C'est vrai que le temps peut être très long, malgré toute la compassion de ceux qui m'aiment et qui m'entourent. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à rentrer réellement dans le monde canin, à m'intégrer à ce qui existait, aussi les personnes avec qui je pouvais échanger sur ces choses-là, parce que ma conjointe, elle est géniale, je l'aime, c'est la mort de ma vie, mais elle est voyante, et ce n'est pas un défaut. Ça fait qu'elle n'avait pas le même regard que moi. Elle, elle voyait le chien, mais elle ne voyait pas derrière le chien. Et donc, c'est vrai que je cherchais peut-être des points de repère, un peu de compréhension.
- Speaker #0
Ça faisait déjà deux ans que tu l'attendais.
- Speaker #1
Ça faisait déjà deux ans que j'attendais, ça a été long. Et le temps arrive et au bout d'un moment, on se dit, mais en fait, ça n'arrivera pas ou ça n'arrivera jamais. On attend, on attend et on se rend compte que ce téléphone ne sonne pas. Et j'ai détesté les gens qui m'ont appelé jusqu'en septembre. Parce que les gens qui m'appelaient jusqu'en septembre, ils n'avaient pas écrit École de Shangui sur mon téléphone. Oui, ils te demandaient,
- Speaker #0
est-ce que tu as fait comme nous tous, bénévole ou bénéficiaire, de rentrer le numéro de l'école ? Et est-ce qu'à chaque fois qu'il s'affichait... Au début, tu ne l'avais pas fait ?
- Speaker #1
Au début, je ne l'avais pas fait, mais je l'ai fait au bout d'un moment. Et en effet, à chaque fois que je voyais École de Shangui, c'était pour des papiers. Non ! Je veux mon chien ! Je ne suis pas d'accord, je conteste. Alors après, c'est dur, mais il faut le dire aussi, l'école de Shang-Gi est quand même bien accompagnante. Même si c'est pas facile, on peut quand même les appeler, parler avec eux. Même dans ces moments un peu émotionnellement, un peu marre. Ils prennent le temps, ils sont super cool. Mais c'est vrai que ça demande beaucoup. Au bout d'un moment, ça demande beaucoup de patience. Et j'avais dit à ma conjointe que je pense que ceux qui sont demandeurs de Shang-Gi, ou qui attendent, ou même, j'étais encore plus loin. ceux qui attendent un enfant, on a plein d'options. Enfin, on devient des palmes d'or de la patience. Franchement, il faut beaucoup prendre sur soi, même à des moments où on n'a pas trop d'envie de prendre sur soi, surtout que, je ne veux pas tous mes proches qui sont hyper gagas du chinguine, mais j'ai une sœur particulièrement qui est à fond, parce qu'elle a toujours eu des chiens, elle adore les chiens, et donc à chaque fois qu'on s'appelait, c'était Alors, ça en est où ? Je t'aime, mais j'ai pas trop envie d'en parler. Parce que si je t'en parle, j'ai pleuré pendant trois heures. Une fois, j'ai pleuré pendant trois heures avec elle au téléphone.
- Speaker #0
Ça fait du bien aussi.
- Speaker #1
Jusqu'au moment où Baudenayus me m'appelle.
- Speaker #0
Avant d'avoir cet appel, moi j'aimerais revenir aussi où tu en étais par rapport à ta déficience à ce moment-là. Est-ce que dans les années d'attente de ton chinguide, elle a évolué ?
- Speaker #1
J'ai le bonheur et le malheur d'avoir une vue qui est stagnante, mais qui est liée à évoluer dans le mauvais sens du terme. Déjà, en théorie, je ne devais pas de la vue avant 20 ans. Bon,
- Speaker #0
visiblement. Tu as dépassé les 20 ans.
- Speaker #1
Un peu de vue. Je ne sais pas. J'aime bien à chaque fois que je croise mon médecin, je lui dis vous êtes tombé de temps de jour. Après, il m'a dit aussi la suite, c'est qu'il y a une possibilité de rester dans le stagnement, mais que la plus grande chance, c'était l'abaissement de ma vue. Après, c'est pas trop rentrer en ligne de compte dans ma demande, parce que pour le coup, ma vue, ça fait longtemps que j'ai un peu fait le deuil. Et donc, en fait, j'ai appris à vivre comme si qu'elle n'existait pas.
- Speaker #0
Tu vois quoi à peu près ?
- Speaker #1
J'ai une vue tubulaire. Donc tu vois au centre ?
- Speaker #0
Je regardais dans un tube de Chopalin.
- Speaker #1
Ça a tout petit son champ de vision. Mon médecin m'avait donné...
- Speaker #0
On ne veut pas les termes techniques. Non mais c'est vrai.
- Speaker #1
Taille qui représentait quelque chose. Mais j'ai oublié. En gros c'est vraiment petit. Sinon j'ai une très forte myopie. Donc il y a d'une 10-20 cm. C'est flou. Et photophobie. Et plein d'autres choses. trucs, moi je suis bien amusé sur la lune des maladies, et aussi il manque des cônes, avec les couleurs etc, c'est un peu fade du coup pas hyper aussi intense Et j'ai une incapacité de repérer le contraste. Oui, c'est le bordel. Non, mais c'est intéressant pour moi de poser cette question,
- Speaker #0
parce que la déficience, elle est vraiment différente et individuelle. Et souvent, les gens, quand je parle de chien guide d'aveugle, alors des gens aveugles et malvoyants, mais bon, si je disais ça à chaque fois que je dis la phrase, on n'entendrait que ça dans le podcast. Mais c'est vraiment intéressant aussi de montrer la diversité de vos déficiences. C'est vrai que moi, j'interroge des personnes très différentes. Et il y en a... Ça m'a fait sourire. Je crois que c'est Karen qui me disait que... Je ne sais plus qui c'est qui me disait. Moi, je ne suis pas dans le noir, je suis dans le blanc. Et pour ça, je pensais que je ne pouvais pas avoir un chien guide. Parce que je pensais qu'il fallait être dans le noir.
- Speaker #1
Alors, c'est pour le coup, ça c'est vrai. Bon, on n'en parle pas peut-être. Mais dans les trucs qui m'ont mis en difficulté de faire ma demande, parce qu'il y a beaucoup de choses qui m'ont mis du temps pour faire ma demande. C'est un des éléments. C'est que j'avais cet a priori, comme beaucoup de gens. Maintenant, je sais que c'est un a priori. Mais voyons votre chien guide.
- Speaker #0
Ok, tu pensais qu'il fallait être dans le noir total.
- Speaker #1
Donc, aveugle. ou quasiment aveugle.
- Speaker #0
Quasiment, ouais,
- Speaker #1
ok. Quasiment, on ne peut rien voir. Et c'est après avoir vaincu toutes les autres craintes que j'avais, qui étaient surtout des craintes liées à ma famille ou mises à mon environnement, mais aussi un peu de manque de confiance en moi, qu'en fait, ma conjointe, qui m'a aussi beaucoup aidé à lire ma demande, elle va dire... démonter ma dernière crainte en me disant déjà elle m'avait dit beaucoup avant tu vas y aller parce que t'en as envie on voit que t'as envie donc tu vas y aller elle est très insistante je pense qu'elle m'aurait amené à l'école de Ausha et moi j'ai dit non mais c'est son son je suis pas de nos voyants et là elle me dit oh en général elle a un argument et là elle me montre le site de l'école de Ausha de Paris et elle me fait Ausha d'aveugle et malvoyant et moi je fais D'accord, bon, j'ai plus d'arguments. Et je suis allé le lendemain. J'ai appelé le lendemain et on est allé après. Je ne le regrette pas.
- Speaker #0
Oui, moi, souvent, j'attaque les histoires un peu sur l'arrivée du chien ou sur comment... Mais c'est vrai que, bon, il y a des fois, le fait de devenir malvoyant, des fois, c'est du jour au lendemain. C'est les accidents de la vie. Il y a plein de choses qui peuvent se passer. Mais il y a encore un pas entre le fait de vouloir ou pas un chien guide. Ce n'est pas obligatoire. J'avais fait un épisode avec Laetitia, l'épisode 40, où Laetitia, elle ne veut pas de chien guide. Elle a ses raisons. Et c'est pas parce que les gens sont malvoyants ou aveugles qu'il faut leur coller... Oui, tu l'as vendu !
- Speaker #1
C'est pas une obligation.
- Speaker #0
C'est pas une obligation, et c'est un choix, c'est un vrai choix.
- Speaker #1
C'est pour ça que tous mes amis qui sont malvoyants ou nevoyants qui sont dans le même cheminement auquel moi j'étais avant, j'essaye de pas trop les perturber dans leur cheminement parce que je me dis, moi on m'a laissé faire mon cheminement. Je leur ai toujours dit, si vous avez des questions, j'y répondrai. C'est ça. Mais je ne viendrai pas vous mettre des réponses tout de suite.
- Speaker #0
Mais je sais qu'il y a aussi des gens, tu vois... que j'ai eu mon micro, qui sont venus à la demande de chien guide en ayant justement eu un ami qui avait un chien guide et qui les a guidés et qui les a trouvé ça exceptionnel du coup, il a demandé mais parce que avant de connaître toi tu connaissais les chiens guide avant de faire ta demande un peu ?
- Speaker #1
Je les connaissais mais à distance plus ou moins proche, j'ai vécu avec deux chiens guide indirectement avec la conjointe de mon géniteur qui malheureusement une dame qui est décédée qui avait son chien quand j'étais petit... et une autre jeune fille qui a eu son chien à la Fondation Frédéric Gaguen quand j'étais en coloc à Montéclair. Et encore un autre chien qui était aussi à la Fondation Frédéric Gaguen.
- Speaker #0
C'est qui ce chien du coup ? Ok, mais oui, mais Anaïs, tu sais que je la connais très bien. Je l'ai eu en stage avec moi.
- Speaker #1
Mais Anaïs aussi, qui a eu Mozart. Et j'ai connu son chien d'avant qui est malheureusement parti aussi.
- Speaker #0
Et oui, c'est vrai que tu les connais.
- Speaker #1
Et en fait, on était ensemble à l'internat de Montéclair. Ça fait un petit groupe marrant. C'est ça. Par contre, j'ai bien connu Mozart tout le long du lycée. Moi,
- Speaker #0
je l'ai eu en stage. C'était génial dans nos locaux avec les élèves.
- Speaker #1
Anaïs et Mozart vont très bien ensemble. C'était une belle époque à l'internat. C'est comme ça que j'ai vraiment vu de près des chinguettes. Après, je vais jamais trop parler d'Anaïs parce qu'on n'a jamais trop eu l'occasion d'en parler. Mais c'est vrai que c'est en partie le fait de voir... Anaïs et d'autres avec leur chien à Angers, qui a commencé mon cheminement. Je pense pas que j'aurais pris un chien guide à ce moment-là non plus. J'étais pas prêt. Mais ça m'a mis la question dans la tête. Une question qui était encore pas du tout évoluée, pas du tout questionnée, mais la question était là. Et c'est au bout de, je pense, je dirais un an, où là je me suis dit, ouais, j'en ai envie. Et où je me suis empêché de le faire pendant un an.
- Speaker #0
Pour être vraiment sûr que t'avais envie ?
- Speaker #1
Un an, parce que j'étais chez ma maman.
- Speaker #0
Oui, et où c'était pas possible.
- Speaker #1
Que j'aime beaucoup. qui a son handicap aussi, qui a des difficultés aussi. Et je me suis interdit de me rajouter quelque chose à moi dans la situation où elle avait besoin d'attention. J'allais partir un an après à la fac, je savais qu'elle allait très très mal le vivre. Je me suis dit, si en plus je lui dis, je prends un chien guide et je me barre, elle allait dire, tu me remplaces en plus. Je me suis encore effréné. Je suis arrivé à la fac, j'ai un peu pas oublié, mais j'y pensais toujours, mais... Je me suis dit, oh, et puis je le ferai quand je le ferai. Et c'est dans cette année-là où vraiment, j'ai rencontré ma conjointe, elle m'a poussé, je suis allé. Mais ça a été un très, très long cheminement. Et le monde du chien guide d'aveugle est venu progressivement, en fait. Très progressivement.
- Speaker #0
Et c'est rigolo parce que quand on a commencé à échanger quasiment au mois de mars, parce que je crois que je t'ai proposé assez rapidement de m'envoyer des vocaux. Au début, on a un peu tâtonné, puis tu m'as tout de suite livré plein de questions que tu avais, la situation rien que l'hébergement où tu étais. tes proches qui te posaient plein de questions, qui n'étaient pas forcément fans du projet.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Alors que là, on se parle neuf mois plus tard, et il y a eu des évolutions, comme quoi il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
- Speaker #1
On se rend compte qu'il y a deux camps, en vérité, dans nos proches. Il y a un camp qui est véritablement à vos côtés, et même parfois trop, mais pas grave. C'est touchant, vraiment. Et il y a une autre partie qui, au contraire, est... totalement distantes. Pas parce qu'elles aiment pas le chien, ou si parfois elles aiment pas le chien, mais parce que, bizarrement, on se rend compte, enfin moi je me suis rendu compte que c'est comme si qu'elles me connaissaient pas. Enfin, genre que j'étais un inconnu pour eux, et que ce que je ressentais, ce que j'avais besoin, était visiblement pas quelque chose auquel ils avaient pu penser avant. Ça veut dire que j'avais les réactions dans tous les côtés, mais pas juste au milieu. j'avais soit des gens hyper enjaillés, soit des gens totalement négatifs et j'avais pas ce juste milieu des côtés j'aurais bien aimé avoir des justes mais ce qui fut avec les gens positifs c'était hyper positif, pas vraiment un peu trop parce qu'ils arrêtaient pas de m'en parler tout le temps il y a des moments où j'étais pas trop prêt et qu'on m'en parle tout le temps et les gens négatifs parfois je me disais mais est-ce que franchement j'y avais littéralement changé mais est-ce que c'est que positivement je pose plus la question parce que je me dis maintenant ouah Je ne sais pas, on peut chier le gifle comme je veux le gifle parce que certains sont chiants. C'est vrai que ça m'a fait du mal de me dire que dans mon cercle familial, peut-être que je ne pourrais plus faire les choses de la même manière parce que j'ai mon chien et que je ne voulais pas renoncer à mon chien.
- Speaker #0
Dans ton projet, le chien, c'était un facilitateur plus qu'autre chose. Et le fait de t'empêcher de faire certaines choses, ça ne faisait pas partie du projet.
- Speaker #1
Pas du tout. Mais après, il faut dire aussi que les personnes négatives sont des personnes qui sont obtues... Surtout ? surtout sur leur caractère et avec qui bon les plus négatifs c'est des personnes avec qui j'ai pas prévu de vivre longtemps oui c'est pas ta conjointe c'est pas ma conjointe donc je me dis bon je suis pas content ils sont pas contents c'est pas grave sans plus pour eux c'est pas grave mais c'est vrai parfois on arrive dans des situations assez dramatiques le grand-père de ma conjointe qui s'est mis à crier mais non moi si j'ai un chien qui vient ici il va pisser partout c'est vraiment une vraie crise ouais et
- Speaker #0
moi j'étais en mode bof toutou si on a un chien guide qui buisse partout qui n'a pas été réformé quand même c'est emmerdant c'est vrai que les gens ils collent l'image du chien enfin là Aurélien il est juste derrière moi il vient d'ouvrir les yeux parce que j'ai pas dit son nom c'est ça mais il est en train de faire un gros dodo sur son coussin et c'est vrai que les gens par méconnaissance plus qu'autre chose c'est pas de la méchanceté mais ils imaginent que ça va très mal se passer alors que les chiens sont éduqués quand même les chiens guides heureusement et puis même les chiens de compagnie si les gens les éduquent bien ça se passe pas n'importe comment non plus
- Speaker #1
Et moi, je trouve que c'était le plus dur, c'est triste à dire, mais c'était avec les plus d'anciennes générations. Parce que je trouve que plus... Je ne dis pas que les plus âgés sont les plus relous, mais... Salut, je viens de découvrir une chose passionnante, c'est à quel point les personnes de notre entourage, quand on attend un chien guide, se considèrent limite plus experts que l'école de chien guide. C'est hallucinant. C'est même pas méchant, mais c'est limite, ils remettent en cause pour certains. quand ils ont des chiens, ce que conseille ou propose l'école de chien-guide, ce qui fait qu'on se retrouve dans des situations aberrantes où on essaie limite de donner l'impression que ton école de chien-guide est incompétente. Voilà, c'est marrant, ça me fait toujours rire de voir les personnes qui ont des chiens considérer que leur chien domestique correspond à un chien de guide ou à un chien d'assistance et que c'est donc eux qui détiennent le savoir sur comment on est du coup. for machine guide, ou comment on doit s'occuper d'un chien. La plupart s'occupent, à mon avis, mal de leur chien. Pas mal, pas méchamment, mais bon, ils pourraient s'en occuper mieux. Les valides, je trouve, en général, il y a une méconnaissance, souvent du chien d'assistance, mais parfois, il y a aussi une méconnaissance des réalités. C'est dommage. Certains, en tous les cas que je connais, pour certains, ont une éducation, qui déjà, le chien d'assistance, ça n'existait pas. Quand ils étaient enfants, ça n'existait pas. Ou alors ça devait exister, mais pas très loin d'eux, en fait, c'était pas vraiment. Et aussi pour eux, par exemple, pour la grande-mère-branche-jointe, il n'y a qu'un seul type de chien qui existait. c'est le chien de la ferme le chien de la ferme il rentre pas à la maison c'est pas un chien de compagnie c'est un chien de travail mais de ferme,
- Speaker #0
chien de berger et donc ils avaient pas cette conception en tout cas lui n'a pas cette conception d'un chien à l'intérieur guide je vois tout à fait ce que tu veux dire parce que moi j'ai pas eu de contradiction là dessus mais ma grand mère agricole etc les chiens ont toujours vécu à l'extérieur ils sont dans la niche dans les tables et c'est très bien comme ça Je ne sais pas si elle ne m'a pas opposée. Quand je suis venue avec des élèves chien guide, elle en a vu. C'est vrai que c'est rare qu'il y ait des chiens à l'intérieur de cette maison. Alors qu'il y avait toujours des chiens pendant des années.
- Speaker #1
C'est une manière de vivre qui était assez répandue dans les milieux agricoles. Le chien de berger.
- Speaker #0
Le chien de berger, il était dans le troupeau.
- Speaker #1
Le chien qui protégeait la ferme. C'est vrai. Et même mon beau-père, à cet a priori, un petit peu. Moi, il me disait toujours, un chien, ce n'est pas dans une maison. C'est dans un appartement. La chasse doit être dehors.
- Speaker #0
Ouais, les gens, ils mettent tout ce que ça passe dans le jardin.
- Speaker #1
Je leur dis, mais franchement, si vous mettez un chien, même si vous avez 40 hectares, vous mettez un chien pendant des jours et des jours dans 40 hectares, si vous pensez qu'il est heureux, pardon, mais les 40 hectares, au bout d'un moment, il les connaît par cœur. Donc, les odeurs, elles ne changent pas. Moi, je dis, c'est une pensée qui s'entend, mais qui est plus rationnelle aujourd'hui quand on a une évolution sur la question du monde animal où on sait comment les chiens se comportent, vivent, et qu'on sait qu'ils ont besoin d'environnements différents pour être épanouis.
- Speaker #0
pendant toute cette attente là, donc quand on s'est changé notamment les vocaux, toi ça t'a mis du doute ?
- Speaker #1
Pas sur mon envie d'avoir un chien, mais sur mon envie de me savoir est-ce que je devais continuer de vivre comme je voulais vivre.
- Speaker #0
Tu pensais que ça allait changer des choses ou pas dans ta vie ?
- Speaker #1
Je pensais que ça allait changer mon quotidien littéralement. Au sens pas au sens juste, bah je dois aller dehors pour sortir quand je dois sortir ou tiens mon chien sera à côté de moi à la fac non je pensais vraiment mon quotidien tout court au sens littéral, c'est au sens j'ai l'impression que je pourrais plus vivre pareil et peut-être même plus avec les mêmes personnes. Après surtout il est parti assez rapidement... Oui, si rapidement, parce que j'ai une grande gueule. Au bout d'un moment, j'ai mis mes limites. J'ai dit, moi, je ne veux pas vivre autrement. Je veux avoir mon chien et je veux avoir la vie que j'aime avec mon chien. Donc, c'est soit ça, c'est soit ça, soit sans vous.
- Speaker #0
Oui, puis même, tu te posais la question par rapport à où est-ce que tu allais habiter. Est-ce que les gens tes proches avec qui tu allais habiter allaient tolérer ? Parce qu'aujourd'hui, tu es en couple, mais tu n'habites pas juste avec ta conjointe. Il y a une partie de la famille qui te côtoie et vous êtes dans le même appartement où on est aujourd'hui. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu es en couple ? Tu as eu un dernier coup de fil après l'été ?
- Speaker #1
Salut, c'est une très bonne journée pour moi aujourd'hui. J'ai eu un coup de téléphone avant-hier de l'école de chien guide qui m'a fait comprendre qu'il fallait plus attendre septembre que cet été pour les essais. Donc, possiblement encore attendre jusqu'à octobre pour avoir mon chien. C'est énervant, franchement. Ça fait deux ans que j'attends. On m'a dit deux ans. En réalité, je sais que j'attends plus de deux ans. Ça fait déjà deux ans et trois mois. C'est presque deux ans et demi que j'attendrai si on donne mon chien en septembre, octobre. Les temps d'attente sont vraiment abusés. Mais bon, on ne peut pas faire autrement. C'est ainsi. Il faut digérer. Le fameux coup de fil où on me dit, Monsieur Dupuis, je sais que vous attendez un chien pour cet été, mais n'attendez pas pour cet été. Attendez plutôt pour septembre. octobre et même dit au pire décembre et alors là déjà plus et ça a été un gros coup derrière la tête et ensuite il ya eu donc quoi et ce tout coup de fil pour organiser une vie de domicile en sachant que c'était encore le moment où c'était compliqué de vendre à mon beau père et mon beau frère l'arrivée du chien dans leur appartement et du partage en sachant que pour nous moi et ma conjointe c'est la seule solution pour vivre ensemble parce qu'on pouvait vivre chez moi mais mon appartement à 2 c'était largement faisable mais à deux plus un chien ça nous semblait impossible et vu que nous on voulait notre solution un petit peu pour continuer à vivre ensemble parce que c'était notre projet et ensuite partir là on voudrait vivre vraiment que tous les deux en fait à ce moment-là on n'avait pas d'autre solution qui ne soit pas trop coûteuse c'est-à-dire qu'on aurait pu prendre un appartement tous les deux mais elle n'a pas toujours pas d'argent tous les mois contrairement à moi donc elle n'aurait pas pu payer un loyer etc. ça aurait été très compliqué donc il fallait c'était la seule solution qu'on avait si on voulait continuer à vivre ensemble concrètement et j'avoue pendant longtemps J'ai un peu repoussé ce rendez-vous parce que je me suis dit, est-ce que je dois le faire ? Et ensuite dire à l'école, ah bah finalement, je ne vais plus ici.
- Speaker #0
Oui, parce que vous étiez un peu dans la situation de vous poser la question, où est-ce qu'on habite ensemble ? Et est-ce que, malgré tous les freins et les doutes que tu avais instillés ton beau-père et ton beau-frère ? Finalement, c'est là que j'ai mis les Ausha. Oui, bon, maintenant, vous me faites chier. Moi, je veux mon chien et je veux vivre comme je veux vivre avec mes conjointes qui veulent qu'on vive ensemble.
- Speaker #1
Tu as fait aussi des concessions ? Si tu ne l'as juste pas dit ça, hola.
- Speaker #0
Je leur ai dit qu'on va trouver des règles de vie. Pas de soucis. C'est logique, en fait, on vit en communauté. C'est sûr qu'on joue des règles de vie. Je ne leur ai pas dit, maintenant, c'est bon, je vais mettre les croquettes en plein salon et on dérouille à boueik. Bien sûr, on a trouvé des règles de vie. Par contre, dans ces règles de vie, il y a juste une condition, je veux vivre heureux avec mon chien. Le reste, ça discute. Et finalement, c'est plutôt bien passé. C'est rare que je m'énerve et quand je dis au bout d'un moment quelque chose, en général, on sait que c'est important. Et donc, ma conjointe m'a bien aidé, on a discuté et au final, on a trouvé des solutions qui conviennent à tout le monde.
- Speaker #1
Donc vous avez fait cette vidéo à domicile, après cette discussion ?
- Speaker #0
Après cette discussion et après un grand... réaménagement de l'appartement.
- Speaker #1
C'est vrai ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Vous avez fait des changements quand même ?
- Speaker #0
On va dire que avant cet appartement, il y avait une partie qui était encore un espace de chantier. Non plus, on n'était pas non plus sur un truc avec des murs par terre. Il y avait des choses que moi je ne voulais plus qu'ils soient là.
- Speaker #1
Vis-à-vis du chien.
- Speaker #0
Vis-à-vis du chien, c'était un sujet qu'il fallait le régler. Très bien, j'étais réglé.
- Speaker #1
T'as été réglé et t'as pu appeler l'école pour dire...
- Speaker #0
Exactement, quand ils sont venus, le traitement était nickel. On a revu l'agencement de tout ça et aujourd'hui, c'est nickel. Et il y a aussi eu des petites règles qui ont été dictées sur la vaisselle, sur certaines choses que je ne voulais pas qu'ils traînent.
- Speaker #1
Par rapport aux chiens.
- Speaker #0
Par rapport aux chiens, oui.
- Speaker #1
Et du coup, cette visite à domicile, elle s'est bien passée ?
- Speaker #0
Elle s'est bien passée.
- Speaker #1
C'était en présence de tes proches du coup ?
- Speaker #0
Non, il n'y avait que moi. Ma conjointe aurait dû être là, mais malheureusement, elle a eu des cours. Le bonheur des cours. Mais elle était positive, cette visite.
- Speaker #1
Donc ça, c'était un peu le début de la fin, mais le début de la belle aventure. La fin de l'attente, j'ai envie de dire. Le début de l'attente.
- Speaker #0
Il y a un truc qui est horrible, mais à la fin de septembre, j'ai commencé à me dire Oh pioche, ça n'arrivera jamais Tu as pensé ça ? Oui. En fait,
- Speaker #1
ça m'aurait rendu moins triste que de me dire ça va arriver bientôt Parce que c'était tellement incertain en termes de date.
- Speaker #0
Je voulais faire comme si ça n'existait plus.
- Speaker #1
Je crois que tu as été un peu moins présent aussi sur les réseaux et tout. À partir de septembre, il y a eu la journée porte ouverte. Tu ne savais pas si tu allais... Je ne voulais pas y aller.
- Speaker #0
Ouais. Franchement, je leur ai dit, je vous adore. Mon cœur a une envie d'y aller qui est dingue. Mais ma raison me sait que si je vais y aller, j'ai fendre en larmes. Parce que je ne supporterais pas de voir autant de chiens et de ne pas voir mon chien. Parce que la dernière fois que j'y suis allé, c'était déjà dur. Parce que j'étais allé et j'avais rencontré... plein de gens merveilleux, gentils, de coups d'amour, et avec leurs chiens. Et j'avoue, ça m'avait fait un pincement au cœur, mais...
- Speaker #1
Tu t'étais dit que la prochaine, c'était pour toi,
- Speaker #0
quoi. Là, je pense que j'avais pas la force mentale d'y aller. Et donc, je me suis dit, dans cette optique-là, tant pis, on fait comme si ça n'existe plus. Et je veux le moins le voir possible, parce que sinon, je vais pas tenir. Il faut que je me change la tête. Et donc, là, je me suis particulièrement travaillé. Beaucoup. Beaucoup, beaucoup, parce que je voulais oublier. Et arrêter d'attendre, parce que j'en pouvais plus. C'était trop long. Et alors, ça vaut deux personnes, mais c'est comme ça. Oui,
- Speaker #1
comme tu dis, tout est mis en œuvre. Le pire,
- Speaker #0
c'est que c'est un peu schizophrénique, cette histoire. Parce qu'on attend, on réinvite sa vie avec le chien, mais le chien n'est pas là. Et donc, on se dit, je suis en train de préparer plein de trucs, mais il n'y a rien en face de moi. C'est très schizophrénique, je trouve, mon comportement.
- Speaker #1
Tu envisages une nouvelle vie, mais tu ne sais pas quand est-ce qu'elle va arriver. C'est ça.
- Speaker #0
Avec ma conjointe, on a été simplement regarder ce qui existait en laisse, ce qui existait en produits ou autour de l'animal, ce qui existait en croquettes, etc. Ma conjointe n'arrête pas de me envoyer des photos de paniers. En mode, celui-là est mignon, celui-là. Même si c'est difficile d'un côté, ça donne l'impression qu'on a réussi à faire quelque chose. Même si ce n'est pas encore concret, c'est vrai. C'est peut-être l'expérience de vie la plus forte. que je n'ai jamais vécu dans ma jeune vie, parce que j'ai 23 ans, mais dans ma jeune vie, je pense que c'est l'expérience humaine la plus forte que j'ai jamais vécue. Il y a eu, mi-septembre, l'appel dans l'école de Schengen. Je m'excuse auprès de ma meilleure amie qui s'est prise à raccrocher au nez assez rapide.
- Speaker #1
Tu l'avais en double appel ?
- Speaker #0
Tu l'avais en double appel, en bifé, mais de trucs qui déroulent en plus. On discute, j'entends mon téléphone qui dit ça ne te plaît pas ? Je regarde, je vois l'école de Schengen et j'ai raccroché tout de suite.
- Speaker #1
Tu m'étonnes. J'aurais fait pareil.
- Speaker #0
Après, j'ai rappelé ma pote en lui disant Je te salue ! Et donc, ça me fait Bonjour Mathis, c'est une bonne nouvelle ! Et là, je lui ai dit Vous voulez m'offrir un aspirateur ? Ce qui fait que je laisse une blague, c'est qu'à ça que je me déstresse. Elle me fait, bon, on va vous présenter les chiens. Si vous êtes disponible, comment ? Je dis, si vous voulez, je peux le dire dans 10 minutes. Regarde, j'arrive là. Elle dit, non, pas dans 10 minutes. Franchement, vous abusez. Et moi, il y a le premier truc qui m'a... Enfin, c'est le premier truc qui m'a fait avoir un coup de cœur, mais ça a duré une seconde, en fait. C'est que son éducatif ouvre la porte de la salle de remise. Elle l'a à peine détachée, qui court vers la balle. Premier truc qu'il fait. Je ne l'existe même pas, sa balle qui compte. Oui, je l'aime. et Uriel il est hyper attachant c'est quoi ces trois mots si tu veux les dire bah en fait on parlait d'hypersensible moi je le repasserais hypersensible par hyper attachant ouais pour lui c'est un chien qui a besoin d'être attaché et c'est pour ça que pour lui la transition n'a pas été hyper facile l'éducatrice qui en s'avance au travail ne travaillait plus avec lui c'est moi qui travaillais avec lui je lui ai dit un peu en mode mais pourquoi tu m'aimes plus c'est aussi un chien hyper actif il aime tout faire en fait on fait une séance d'op ouais nickel trop bien On fait du guidage, ouais, trop cool. On fait la balle, ouais, allez-y, va. Il est tout le temps content, il est tout le temps collaboratif.
- Speaker #1
C'est trop cool. Ça veut dire qu'il est partant pour te suivre,
- Speaker #0
en fait. C'est tout lui convient. C'est le chien le plus collaboratif de la Terre. En fait, pas le plus collaboratif de la Terre, en tout cas, il est très collaboratif. Et c'est un chien qui a un secret caractère.
- Speaker #1
Un peu comme toi.
- Speaker #0
Ouais. Il a affirmé, enfin, un peu borné.
- Speaker #1
Peut-être tu.
- Speaker #0
Mais il a affirmé, et en fait... Moi je l'avais dit dès le début de ma demande, je veux pas un chien trop docile. Parce que j'ai envie d'un chien docile, c'est génial, mais il n'y a pas de travail à faire, je trouve, avec un chien trop docile.
- Speaker #1
Tu voulais un challenge un peu.
- Speaker #0
Moi j'ai besoin de ce côté un petit peu là où vraiment on sent une progression. Parce que vu qu'il est têtu, ça veut dire que ça nous demande plus de travail. Et justement, ce qui est plus cool, c'est plus cool parce qu'en fait, quand on arrive à faire quelque chose avec un chien qui peut être plus têtu, ça montre qu'on a bien travaillé. tellement de vrai bien t'as mis de l'effort derrière et à chaque fois qu'on réussit quelque chose ensemble je dis yes c'est que j'ai été bon et franchement ça m'a confiance en moi j'ai vu la confiance en moi et j'ai vu qu'on évoluait beaucoup avec lui c'est
- Speaker #1
vrai que la remise pour le coup ça a été une vraie épreuve mais c'est souvent le cas j'ai été dans l'immersion pendant la remise que ce soit avec Lauriane ou avec Georges tout est fait pour qu'on soit le mieux possible
- Speaker #0
Vraiment, franchement, je n'exagère pas du tout. On n'était jamais seuls. On avait toujours notre éducatrice, qui était l'éducatrice de nos chiens, au moins quelqu'un le soir. Il y avait toujours quelqu'un avec nous. On est toujours accompagnés. Mais malgré ça, il y a des moments où la fatigue, il suffit qu'il y ait un truc qui ne fasse pas bien pour que tout soit décuplé. Aujourd'hui, ça n'a pas été dur. En termes d'attendus, on n'a pas fait des trucs très très très très durs. On a resté quand même assez simple dans les demandes. Par contre, très répétitif et très intensif dans la cadence. Après, c'est le but du restage. C'est clairement de faciliter ce côté-là pour qu'au moment du stage, ce ne soit pas facile, mais moins difficile. Donc ouais, ça a été fatigant. Je suis rentré, là, je me suis... Ça m'a assommé. C'était une longue journée de travail. C'était assez fatigant. Et c'est vrai qu'il y a un soir, moi, je suis rentré en pleurs à l'école de chien guide. Parce qu'il y a eu un exercice qui avait été compliqué. Et en fait, c'est un peu comme si on était passé pour réel de l'enfance à l'adolescence. Du côté, je travaille avec toi parce que t'es super cool. Ah, maintenant, j'ai commencé à te tester. Peut-être que ça, on l'a fait en une journée. C'est pas celle-là. Normalement, les parents, ils ont au moins quelques mois de dépense. Et j'avoue qu'on avait fait la première séance de guidage dans une zone qui ressemble à la gaminération parisienne un peu plus. Où en fait, il y avait du bruit, des voitures, beaucoup de gens, d'autres chiens, des distractions. vraiment en fait là en le début d'Hunger Games 5 là en pour la remise et le bruit ça faisait deux jours qu'on était en stage il n'y avait pas eu autant de bruit et je pense que le bruit m'a perturbé ça a saoulé tout le monde le bruit m'a perturbé et j'étais trop centré sur ça et donc j'en oubliais ce que je l'avais appris en fait en pré-stage et en stage et donc j'avais toujours un temps de retard au point où dans mes reprises on y allait têtu bah oui donc c'est bien sûr c'est à ce moment là qu'il a décidé de me tester bah oui bah oui il sent bien le moment ils le savent la première reprise je n'avais pas été bon très mou même ce qui fait que l'exercice n'est pas mauvais mais il n'est pas bon et je fais le trajet jusqu'au bout il y a plein de fois on a dû refaire des parties parce qu'en fait ouais c'était pas c'était pas bon et je sentais que c'était pas bon et le pire c'est quand tu sais que c'est pas bon tu fais ton truc et tu sais quand tu fais ton truc et c'est pas ça et tu sais que d'ailleurs dans une déclaration Mathis je suis pas là après vous avez fait quelques temps de relâche et en fait le week-end on a fait la mise toute la semaine mais du coup le week-end t'es rentré ? non ce qui s'est passé c'est que moi je suis rentré c'est une soirée où je suis rentré à l'école pour l'internat et donc en fait on a pris la voiture pour retourner à l'école, j'étais pas bien. Et je me rappelais de ce qu'avait dit l'éducatrice en me disant, bon là c'était pas hyper bien, il faut être un peu plus fort dans tes recrudes et tout. Elle avait été gentille mais en fait elle m'avait fait comprendre que, gentiment, que ça, il fallait que je sois un peu plus strict, que je m'affirme un peu plus et que je sois moins déstabilisé par mon environnement. Et j'avoue, ça m'avait un peu pas fait mal, mais ça m'avait touché parce que j'étais nul, J'étais dans ma tête, que dans la voiture, les gens pensaient que je dormais. C'était la monétrice qui était là, plus ma collègue de remise qui était là, qui pensait que je dormais. Moi, je dormais pas, j'étais sur ma tête. On est rentrés à l'école, j'ai donné à Ariel ses croquettes, je suis monté dans le studio et je me suis mis à éclater en larmes, où j'ai appelé ma courante en disant je suis nu, j'y arriverai pas Et je pense surtout, ce qui a surtout joué, c'est la fatigue. J'étais très fatigué.
- Speaker #1
Bah oui, oui.
- Speaker #0
Mais la fatigue, plus ce petit truc qui se passait. pas comme je l'aurais imaginé.
- Speaker #1
Qui te remet un peu en cause.
- Speaker #0
J'en ai pleuré, mais bien. J'ai bien pleuré. Et pourtant, ce n'était pas grave. C'était juste un exercice. Ce n'est pas grave.
- Speaker #1
Tu l'attendais depuis tellement longtemps que tu te devais d'être à la hauteur.
- Speaker #0
Avec du recul, je me dis que c'est débile de faire ça. C'est tellement fatigant les stages de remise et même les pré-stages. C'est d'une intensité. Sur une journée, c'est d'une intensité.
- Speaker #1
Il faut suivre. Moi je me souviens quand tu m'as raconté que t'es rentré avec Uriel pour la première fois chez toi Tu veux nous le re-raconter ?
- Speaker #0
C'était difficile, difficile parce qu'en fait j'étais anxieux,
- Speaker #1
mais vraiment anxieux T'avais tant attendu et finalement, t'étais là quoi
- Speaker #0
Oui il y avait ce côté là, il y avait ce côté Putain, faut que je fasse mal Faut pas que je fasse rentrer dans ça Faut que je fasse attention à lui, et en fait il y avait tellement peur de tout que je n'osais pas avancer Ce retour a duré 40 minutes Moi j'ai l'impression qu'il a duré 3h30 En fait j'étais tellement anxieux qu'à chaque chose, à chaque petit truc, je devais au moins vérifier deux, trois fois ce que je faisais. J'avais le cœur qui battait. Et en plus, je sentais que Curiel n'était pas hyper rassuré parce que ça devait être la première fois qu'il partait avec moi.
- Speaker #1
Il était en laisse, il n'était pas loin.
- Speaker #0
Il était en laisse, oui.
- Speaker #1
La première fois.
- Speaker #0
Ça n'a pas été un trajet facile. Je me rappelle quand j'ai dû le ramener à l'école. Je l'ai regardé et je lui ai dit, bon, cette fois, on fait mieux, d'accord ? Et au fur et à mesure, ça allait. mais c'est vrai que les trajets étaient ce premier trajet a été difficile parce que eux aussi ça se concrétise ça se concrétise et on se dit mais maintenant on n'a plus le droit à l'erreur parce que c'est un être humain enfin un être vivant qu'on a avec nous on peut pas se permettre de se tromper on peut se tromper en prestage, on peut pas se tromper dans la vraie vie parce que je peux pas lui faire rater une ligne, manquer un truc c'est particulier mais au moins ça me met dans le bain ah bah là t'es dans la vraie vie quoi Dans la vraie vie, et maintenant, tout ça, c'est facile.
- Speaker #1
Ça fait un mot important.
- Speaker #0
C'est facile parce qu'on a répété. Mais d'un coup, la laisse, le chien, le RER. Bon courage. Salut. Salut. Parce qu'en plus, on l'avait travaillé vraiment longtemps. Parce qu'on a vraiment travaillé les transports, surtout en stage. En stage de remise. On a pas travaillé les stages. On l'a fait assez rapidement. C'était très rapide. On a juste travaillé la gare. Et comment monter dans le... le PRR avec le chien donc c'était assez succinct donc tout le reste c'est un peu tu te débrouilles bon j'avais pas le harnais, j'avais que la laisse et c'est pour ça que ça donnerait pas plus c'est vraiment en stage on a vraiment tout le dernier trouver son emplacement dans le métro etc et donc j'étais en mode ouais mais si je fais ça est-ce que je le fais bien ? mais peut-être que c'est pas comme ça qu'il faut faire merde il mise pas vraiment sa place parce que c'est grave c'est vraiment grave
- Speaker #1
t'avais passé une semaine avec des gens pour t'aiguiller autour de toi et là en te retrouvant tout seul pour rentrer chez toi c'est normal aussi et après il y a eu l'autre départ qui a été le départ après la semaine de stage où
- Speaker #0
là j'ai pleuré on a pleuré mais dans le positif où là on vient de rentrer du stage c'était émotionnellement c'était Ça m'a chamboulé de partir de l'école, etc. Dans le bon sens du terme, j'ai eu une petite lame. C'était émotionnellement très particulier. Je suis super content. Je suis ému. Je suis super ému. Cette semaine, elle s'est finie. On vous fait signer le contrat. Et on vous dit c'est bon, c'est votre chien. Et là, tu te dis... Putain, c'était long. C'était long. Et si court à la fois, en fait. C'est là qu'on se rend compte qu'en fait, c'était court. Mais que dans ta tête, c'était très long.
- Speaker #1
Est-ce que j'allais te demander... Avec ton recul, cette attente, alors que ça fait que un mois que tu avais Curiel, tu l'as déjà oubliée, cette attente ?
- Speaker #0
Oui, parce que ça a été remplacé par tout le reste. Ce qui était le plus dur dans l'attente, c'est pas l'attente en elle-même, c'est pas savoir quand. C'est être fidèle où on ne voit pas de fin. L'attente, quand j'ai dû attendre pour ma remise, était beaucoup plus facile, parce que j'avais une date. J'avais un point de repère. Et aujourd'hui, il est tout le temps avec moi, et j'ai pu... L'attente, elle est finie. Le but de l'attente, elle est finie. Ça a été dur. Mais en fait, tout le côté dur de l'attente, il a été remplacé par le côté positif de la présence d'Uriel ici. Et je dis même que si on m'avait dit pile poil comment c'était après la remise, mais vraiment pile poil, genre qu'on avait pu avoir une boule de cristal pour me dire comment ça allait être. Les deux ans, je l'ai refait.
- Speaker #1
Oui, avec le recul, finalement,
- Speaker #0
ça valait le coup. Ça valait la peine. C'était long. C'était agréable. mais ça en valait la peine et surtout que l'attente moi je la coupe en deux périodes et la première partie on a l'impression que c'est pas vraiment une attente parce qu'il y a rien qui est réel parce que c'est trop c'est trop tôt pour vraiment être réel et c'est la deuxième partie qui est dure à partir de quel point du coup ? à partir du moment ouais je dirais à partir du moment où tu te rapproches d'une date raisonnable donc des deux ans d'attente ? pas deux ans un peu avant ok un an et demi un peu plus à ce moment là Là où tu te rapproches d'une date qui est potentiellement raisonnable, où tu te dis, là tu rentres dans une période qui est plutôt rationnelle.
- Speaker #1
Par rapport au délai annoncé,
- Speaker #0
etc. Où là tu te dis, moi je me faisais des paris dans ma tête. Franchement, moi je m'étais dit, je vois mon chien, juin-juillet. C'est comme ça que je l'imaginais. J'ai vu ce tapet, je me suis dit, bah finalement non.
- Speaker #1
Là, ça s'est fait.
- Speaker #0
Là, j'ai dit, mais non, mais ça ne correspond pas à ce que j'attendais. Ce n'était pas logique. Et je leur ai dit, après, j'ai été... fâchée. Pas contre vous, c'est pas la faute de Chénide, mais j'étais fâchée parce que c'était juste injuste. C'était injuste parce que on n'a personne contre qui être en colère.
- Speaker #1
C'est exactement ce que me disait Lauriane, avec qui j'ai partagé l'immersion de la remise et avec qui moi j'ai partagé l'attente de Chénide parce que elle m'en a beaucoup parlé, on était voisines à Boulogne quand j'étais encore à Boulogne. Et je l'ai aussi beaucoup partagé avec une autre jeune fille qui n'a pas voulu participer à cette aventure de passage en immersion parce que c'était trop compliqué pour elle. Elle, elle avait eu une première date et puis finalement, ce n'était pas la bonne date ni le bon chien. Et comme tu disais, ça a été très dur de remettre en question ce qui paraissait raisonnable.
- Speaker #0
Oui, je suis d'accord.
- Speaker #1
Et si tu devais justement donner un conseil aux auditeurs pour mieux vivre leur démarche de demande de chien guide et surtout cette attente avec le recul que tu as aujourd'hui ?
- Speaker #0
Moi, déjà, je commencerais par m'entourer par des gens bienveillants. Il faut penser que, pas forcément des gens qui sont handicapés, pas forcément, mais des gens bienveillants. des gens qui comprendront que parfois vous n'avez pas spécialement envie de parler de chien guide. Et ça, j'avoue, j'en ai eu. Il faut des gens qui sachent que parfois vous avez envie de déconnecter l'idée de chien guide parce que vous êtes dans un mood d'attente où vous n'êtes pas en capacité d'en parler. Et aussi, je dirais, c'est un peu compliqué, mais votre attente, c'est votre attente à vous. Ce n'est pas l'attente de quelqu'un d'autre. Il ne faut pas imaginer que automatiquement, parce que pour certains, ça a été difficile, ça sera automatiquement difficile. Peut-être que vous allez bien le vivre. et peut-être que ça sera beaucoup plus court que vous l'imaginez ou en fait il faut pas partir avec des a priori et ensuite moi je pense qu'on devrait être beaucoup plus à parler entre nous dès l'attente et pour dire directement, moi je pense que ce serait bien qu'on ait une sorte de groupe de groupe de maîtres de chinguide mais de gens en attente qui pourraient parler entre eux tu attends, moi aussi ça fait chier allez viens on se prend un verre et ça n'est pas hésitable, essayez parfois fois à se prendre des moments de pause. Moi, je l'ai fait. Quand j'en ai eu marre d'attendre, je l'ai fait, ce moment de pause. Penser à autre chose. En plus, moi, je suis dans la politique, on m'a mis une élection législative anticipée. Nickel. Moi, franchement, j'ai été le seul à dire ce que j'ai parlé avec les services concernés, et j'ai été le seul à leur dire merci pour la dissolution parce que ça me fait penser à autre chose. Moi, franchement, un mois de campagne, j'étais content.
- Speaker #1
Le timing était tout trouvé.
- Speaker #0
J'étais le premier arrivé en permanence de campagne. C'est qu'on commence, allez go !
- Speaker #1
Je peux bosser là parce que je m'ennuie. J'en peux plus,
- Speaker #0
j'en ai marre, arrêtez. Mais je les ai énervés les pauvres. C'est ça, il faut...
- Speaker #1
Il faudrait en parler avant.
- Speaker #0
Il faut en parler avant. Et il ne faut pas hésiter aussi à te dire à ses proches parfois quand ça va mal. Moi, il y a des moments où je... En fait, je me disais, mais je ne vais pas leur en parler parce qu'ils s'en foutent. Mais est-ce que franchement, ça intéresse ma conjointe que j'aie de lui dire, j'adore mon chien ? Elle va me dire, ouais, c'est un chien. C'est ce que je pensais, qu'elle allait dire à moi, mais c'est qu'un chien. Pourquoi tu n'en as qu'un ?
- Speaker #1
Elle m'a dit qu'il s'attendait à un chien.
- Speaker #0
Je me suis dit, non, il ne faut pas hésiter de leur dire, c'est dur d'attendre mon chien, parce que ce n'est pas qu'un chien. C'est mon futur meilleur ami. Que là, j'en ai besoin, et que d'attendre ce dont j'ai besoin, on n'aime pas attendre ce dont on a besoin. On aime avoir tout de suite ce dont on a besoin, parce que sinon, on en a besoin. Sinon, on n'en aurait pas besoin. C'est le principe du besoin. C'est le principe. Le besoin, on doit le combler. Vous allez boire, vous allez boire. vous avez faim, vous allez manger. Vous n'attendez pas six mois pour avoir une escalope. L'escalope, elle arrive tout de suite. Moi, je dis souvent à mon conjoint que j'ai dû attendre deux ans pour avoir mon escalope. Normalement, un besoin, on ne doit pas le sustenter le plus vite possible. Et je lui dis, moi, mon besoin, je dois attendre pour le sustenter. Et ce n'est pas juste. Mais ce n'est pas juste.
- Speaker #1
Il n'y a personne. C'est ce que tu dis.
- Speaker #0
Le plus compliqué,
- Speaker #1
c'est qu'il n'y a pas de responsable.
- Speaker #0
Il n'y a aucun responsable. C'est de la faute de personne.
- Speaker #1
Au contraire, il n'y a... que des bonnes actions et des bonnes personnes en face. Le plus court,
- Speaker #0
en fait, qui fait que c'est long d'éduquer un chien, ça coûte cher.
- Speaker #1
Et pour toi, ta propre demande, qu'est-ce que ça a changé en deux mots ?
- Speaker #0
Ma vie. Mais ça, en deux mots, ma vie, c'est, en deux mots, ça a tout changé en positif. Même un truc tout con. J'ai une prof, je peux dire son nom parce que j'ai la pauvre voix, mais je l'aime pas. Je la déteste. Je pense que je souhaite la mort de personne, mais si elle demain se prend un camion, je pleurerai pas. Une fois, on est rentré dans sa salle avec Uriel. Je devais lui rendre un devoir. C'était une épreuve d'aller la voir parce que j'avais pas envie d'aller la voir. Et elle a passé dix minutes à caresser Uriel. Elle a fait des gros câlins. Oh, il est mignon. Oh, il est gentil. Et là, je me dis, madame, mon DM a fait, on verra plus tard. Au final, même elle, elle est devenue gentille. J'ai pas compris pourquoi. Uriel, il facilite beaucoup les choses. Et même, franchement, aller à la fac, c'était difficile parce que ça me fatiguait. Et quand j'allais à la fac, j'étais crevé, donc j'avais pas envie d'aller en cours, et pourtant j'adore ça, ce que j'étudie. Franchement, j'adore ça. Mais aller en cours pour être fatigué et au final rien apprendre parce que t'es crevé, tu te dis à ce que je prends, je pense. Là, quand je vais à la fac, je suis plus fatigué.
- Speaker #1
Et en plus, t'as rien à t'écouter.
- Speaker #0
Et en plus, j'ai rien à m'écouter. Donc en fait, c'est un fait, ça aide à toi. Tout gagnant. Et même dans ma vie personnelle, tout est plus enjoyé. Buriel est toujours là pour faire le bon comportement au bon moment. Tout ça est... plus positif. Franchement, ça change tout. Et on a dit tout à l'heure, si on m'avait dit tout ça, les deux ans d'attente, je l'aurais fait. Je l'aurais fait, il n'y a pas de problème. Et en fait, là, on rentre dans une nouvelle attente, mais qui n'est pas plus concrète. C'est l'attente de l'évolution. De ta relation. Et cette attente, elle est plus facile, parce qu'elle est concrète. Il est là. On le voit bien, il est là le matin, il n'y a pas de soucis. C'est l'heure de se lever. Allez, on se lève. Je ne suis pas un chien, j'ai un réveil minute. Je suis Paul à 7h. Je vais avoir un bébé,
- Speaker #1
c'est presque pareil.
- Speaker #0
Ma sœur m'a dit ça. Elle a trois enfants. Ma sœur m'a dit, tu vas avoir un chien.
- Speaker #1
C'est comme un bébé.
- Speaker #0
Quand tu auras un enfant, ce sera facile. Morale de l'histoire, vous voulez être parent, prenez un chien. Ça, vous serez habitués avant.
- Speaker #1
En tout cas, on voit que ta relation avec Uriel n'est qu'au début.
- Speaker #0
Elle n'est qu'au début.
- Speaker #1
Merci de m'avoir... confier tout ça pendant tous ces mois tes doutes, tes joies,
- Speaker #0
tes peines tout on pourra en écrire un livre ça je vais te laisser merci à toi je suis trop content dans ce stage de remise on avait eu à domicile on avait eu des trajets un peu compliqués où il a fallu beaucoup refaire des petits ateliers etc pour mettre rien en confiance etc et l'éducatrice m'avait donné une sorte de devoir à faire tout ça là à côté de chez moi une sorte de grande ligne droite qui remonte vers un café où j'aime bien aller, on m'a dit de le faire et les deux premières fois c'était pas mauvais mais pas bon non plus en fait, entre deux et là c'était vraiment nickel et je suis trop content je suis trop content ça montre que je peux y arriver seul avec lui et c'est trop cool parce que je ne le doutais pas mais j'étais un peu en mode azu mais pourquoi j'y arrive... hyper bien et là c'est cool, donc je suis trop content.
- Speaker #1
Et voilà, c'est la fin de cet épisode avec Mathis et j'espère qu'il vous a plu. Si vous avez aimé ce format en immersion, je vous recommande vivement d'écouter l'épisode 37 avec Lauriane, dont nous avons parlé aujourd'hui où nous avions plongé au cœur de la remise. Et vous, êtes-vous en attente de votre premier chien guide ou d'un renouvellement ? Dites-le-moi en message privé et sachez que vous n'êtes pas seul. De mon côté, je vous dis à très bientôt. pour un nouvel épisode sur l'univers méconnu des Shangri-La.