- #Pierre
Génération ISC, le podcast des alumnis de l'ISC Paris. Trajectoire, choix, défis et quelques vieux souvenirs d'école. Chers amis, bonjour ! Chers amis alumnis, bonjour ! Bienvenue sur le podcast Génération ISC. Aujourd'hui, nous allons aborder les 1000 vies. de Jérôme Girardot, parce qu'il en a eu mille et une, c'est quasiment chez Razat le mec. Voilà, Jérôme, promotion 2002 si je ne me trompe pas, c'est ça ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Exactement, 2002.
- #Pierre
Pardon, bonjour Jérôme.
- #Jérôme GIRARDEAU
Pardon, bonjour Pierre, comment vas-tu ?
- #Pierre
Ça va bien, ça va super, je suis vraiment content qu'on puisse réenregistrer en fait, parce que... Pour tout vous dire, notre histoire avec Jérôme remonte déjà un petit peu à quelques années. Ça devait être 2017, 2018, la première fois qu'on s'est rencontrés. Jérôme est le gars qui m'a initié au concept d'Ikigai. Alors voilà, je ne sais pas si on aura l'occasion d'en parler. Puis après, aventure entrepreneuriale, etc. Et aujourd'hui, on ne va pas le plaindre, il est plutôt côté Saint-Trope, au soleil, il fait beau. donc Je pense que ça va être un épisode hyper intéressant. Jérôme, en quelques mots, même plus long d'ailleurs, est-ce que tu veux bien te présenter ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Jérôme Girardot, effectivement, promotion 2002. J'avais fait un master à l'époque et je suis aujourd'hui directeur d'exploitation et directeur des ressources humaines dans un groupe pépiniériste qui est basé dans le sud de la France. puisqu'on a trois sites sur Aubagne et le Golfe de Saint-Tropez. Donc effectivement, aujourd'hui, on est plutôt du côté du soleil. Et voilà, à titre plus personnel, j'ai 47 ans, je suis séparé et j'ai deux enfants qui sont en pleine adolescence de 12 et 16 ans. Oh mon Dieu ! Un peu de beau et un peu de perso.
- #Pierre
Mon Dieu, mon Dieu ! Raconte-nous, c'est quoi un peu ton... Ton job au jour le jour ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors le job au jour le jour que j'occupe, c'est de globalement m'assurer que les gars qui bossent au quotidien ont les ressources nécessaires pour que le boulot puisse être fait. Donc j'ai deux casquettes principales. La première, c'est la casquette de directeur des ressources humaines. Donc j'ai dans cette partie-là, on va dire toute la partie... Assez classique de recrutement, de formation, de mentoring, de gestion des conflits aussi, parce que ça peut arriver. Et puis dans cette... Tu es sur des jobs tendus ou pas ? Alors on n'est pas sur des jobs tendus au sens où on peut avoir du mal à recruter ou ce genre de choses, mais on est sur des jobs qui ne sont globalement pas évidents au quotidien, puisque l'essentiel des collaborateurs, des salariés, sont des gens qui travaillent quand même en extérieur. Donc, l'hiver avec le froid, l'été avec le chaud et entre les deux avec la pluie. Donc, globalement, c'est des jobs qui sont un peu complexes. Et même si ce n'est pas un secteur tendu, ça peut tendre un peu parfois les gars quand ils sont à l'extérieur. Mais sinon, on n'est pas sur des jobs vraiment… On n'est pas sur un contexte de tension en termes d'emploi ou ce genre de choses.
- #Pierre
Donc ça, c'était la partie RH, on va dire.
- #Jérôme GIRARDEAU
Ça, c'est la partie RH. Et puis, la partie exploitation, c'est s'assurer que les gars ont vraiment tout ce qu'il faut au quotidien pour bosser. Donc, que ça soit matériel, que ça soit engin, que ça soit condition de travail. Il y a vraiment un enjeu pour nous aujourd'hui qui est le taux de disponibilité des machines, par exemple, de ne pas avoir de casse, de ne pas avoir de panne, de ne pas avoir ce genre de choses. Donc, il y a un vrai travail sur, on va dire, une politique de maintenance, une politique… de prévention aussi. Là, par contre, c'est pour moi que c'est un petit peu plus tendu de m'assurer que les engins sont en état pour que quand les gars arrivent le matin, ça démarre au quart de tour.
- #Pierre
Oui, je comprends complètement. Après, tu fais ça plutôt dans une région sympa, donc ça peut aider ça aussi quand même.
- #Jérôme GIRARDEAU
On fait ça dans une région sympa. J'ai fait beaucoup de régions, j'ai fait beaucoup de types d'entreprises. On est dans une région où même si le climat est sympa, le climat peut être aussi une source d'exigence. C'est joliment dit. Voilà, c'est joliment dit. On a aussi une clientèle qui parfois est une clientèle exigeante, on va dire. On a la chance... au sein des pépinières Pierre Basset d'être positionnés plutôt sur du haut de gamme ou du très haut de gamme en termes de végétaux. Donc on a une clientèle qui va avec ça. On va sourcer l'essentiel de nos végétaux sur les terres de culture qu'on va avoir en Espagne, en Italie, mais on va aussi parfois les chercher un peu plus loin jusqu'en Amérique latine parce que du coup on a une clientèle qui dans le golfe de Saint-Tropez va… avoir besoin ou avoir envie d'avoir des arbres qu'on n'a pas encore beaucoup vu chez les voisins, qu'on n'a pas encore vu de cette taille-là chez les voisins. Donc la région a ses côtés très très sympas. J'avoue que quand je pars travailler et que je passe par le bord de mer ou quand je vais courir le matin et que je passe par le bord de mer, il y a quand même plus désagréable. Mais on a aussi quelques contraintes liées à la région. Mais globalement, on ne va pas se plaindre.
- #Pierre
parce que Le job de... Alors, je suis désolé de te poser la question comme ça, mais c'est vraiment une question de Béotien. C'est quoi le job vraiment d'un pépiniériste ? Il fait quoi exactement ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors, le pépiniériste, il va y avoir plusieurs modèles de pépiniéristes. On a le pépiniériste qui fait de l'achat-revente essentiellement de végétaux. On a le pépiniériste qui va avoir des terres de culture, comme c'est notre cas, soit en France, soit en Italie ou en Espagne, comme c'est le cas pour nos pépinières, et qui donc... fait, on va dire, ses propres végétaux et les vents. Et puis, on va avoir ceux qui, au fil du temps, ont développé une activité ou des activités connexes, comme l'entretien de jardin, comme les études paysagères. On a au sein de la pépinière un bureau d'études paysagères, des pépiniéristes aussi qui vont faire directement les plantations chez leurs clients. Donc, on a plusieurs types, plusieurs modèles, on va dire, business. Nous, on est essentiellement sur la culture. la revente et puis l'activité de bureau paysager.
- #Pierre
Ok, donc ça veut dire quand même que tu, avec un peu de chance, tu as installé, enfin ta boîte a installé les plus beaux jardins de Saint-Trope pour les grandes stars qui vont venir passer leur été là-bas.
- #Jérôme GIRARDEAU
Pour les grandes stars, pour des entrepreneurs plus discrets, mais c'est vrai qu'on a la chance, c'est une boîte qui a été fondée il y a une trentaine d'années vraiment par un passionné de végétaux. Et on a la chance d'avoir des gens qui viennent et qui rencontrent un passionné de végétaux et qui peuvent lui exprimer tous les besoins qu'ils vont avoir ou toutes les envies qu'ils vont avoir. Et oui, on a fait quelques très très beaux jardins, de particuliers ou de professionnels d'ailleurs. On peut travailler aussi sur des aménagements dans des hôtels par exemple ou dans des grands complexes. Et puis on a eu également des grands projets à l'étranger, notamment à... à Singapour où il y a un très grand, une espèce de parc d'attractions tourné autour du végétal qu'on a eu la chance de développer il y a déjà quelques années grâce à Pierre.
- #Pierre
Ok, excellent. C'est quoi qui se vend le mieux ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Ça dépend. Je dirais que ce qui se vend le mieux, c'est... Alors ce qui se vend beaucoup, c'est des choses très classiques, on va dire. comme des lauriers roses, des oliviers, parce que c'est quasiment aujourd'hui du consommable. Et puis, il y a des modes, comme dans tous les secteurs d'activité. Il y a des modes sur certains végétaux qu'on va vendre très bien une année et qu'on ne va pas forcément beaucoup revoir les années suivantes. Donc là aussi, ça dépend de plein de choses. Ça dépend des modes. Ça dépend de ce que le voisin, parfois, va avoir dans son jardin. On est... Il suffit qu'on ait quelques gros projets sur un hôtel, sur des très grosses villas, pour qu'on ait une demande qui…
- #Pierre
Tu crées la mode en fait.
- #Jérôme GIRARDEAU
On crée les modes, on essaie de les suivre aussi, mais c'est vrai que quand on est passionné de végétaux, on a un boss, on a un fondateur qui part régulièrement en Amérique latine, notamment pour aller voir ce qui se fait, pour aller découvrir de nouveaux sujets, de nouvelles espèces. On est aussi en mesure, pour les gens de leur… proposer quelque chose de nouveau, que ce soit sur les types de végétaux ou sur les tailles de végétaux. Voilà. On a la chance, quand on sait présenter quelques beaux sujets, de pouvoir derrière, comme tu dis, créer une mode ou en tout cas donner envie aux gens d'investir dans ce type de végétaux.
- #Pierre
Merde, j'avais une question, je l'ai loupée. Ah oui, si. C'est un secteur hyper concurrentiel ou ça va ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors c'est un secteur qui, dans la région, est relativement concurrentiel, on va dire. Il y a quelques gros acteurs sur ce secteur-là. Dans beaucoup de régions, c'est un secteur qui est quand même... relativement simple en termes de concurrence. Il y a souvent relativement peu d'acteurs. Souvent, on va avoir des acteurs assez classiques qui sont les jardineries traditionnelles. Et puis après, on va avoir des boîtes qui sont vraiment spécialisées sur des végétaux de grande taille, sur des sujets d'exception. Effectivement, on se positionne aujourd'hui plutôt sur ce créneau-là. Mais on est, on va dire, 2-3 dans le golfe de Saint-Tropez à être également sur ce... sur ce créneau-là.
- #Pierre
Ok. Mais alors Jérôme, explique-moi, ça a été quoi le chemin jusqu'à Saint-Tropez ? La dernière fois qu'on s'est vu, c'était 22 boulevard du Fort-de-Vau. Je ne sais pas. Prenons comme point de repère l'ISC. Tu vois, tu sors de l'ISC, tu t'engages dans quoi, etc. Et c'est quoi le chemin ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors, le chemin depuis l'ISC, il est à la fois simple et un peu... compliqué ou en tout cas un peu alambiqué, mais très simple parce que le chemin il a toujours été fait de rencontres. Ça s'est joué à l'humain quoi. Ça s'est joué à l'humain beaucoup. Je sors de l'ISC en rencontrant quelqu'un au forum de l'emploi ou au forum des stages à l'époque, qui est associé dans un cabinet d'expertise comptable et de commissariat aux comptes, et je rentre par là puisque c'était la voie par laquelle j'étais rentré à l'ISC en master. Et je fais 3-4 saisons fiscales dans ce cabinet et ensuite chez Mazars, donc toujours dans ce contexte. C'est classe, Mazars c'est classe. C'est classe, c'est un beau cabinet, c'est un beau début de carrière, comme on va dire, entre guillemets, comme mes parents rêvaient. J'avais fait Sciences Po, j'avais fait mon master, j'entrais dans les cabinets d'audit, je partais travailler à la Défense, c'était un peu la voie royale. Donc j'ai quitté les cabinets ensuite, ou en tout cas le domaine de l'expertise comptable et du commissariat aux comptes, pour suivre un autre gars que j'avais rencontré qui montait une activité chez ce qui s'appelait à l'époque Unilog, une activité autour de la gestion des risques et du contrôle interne. Et j'y suis resté dans cette boîte-là pendant, on va dire, entre 2006 et 2015, et j'y ai fait 9 ans. Donc, j'ai commencé en développant cette activité avec lui autour de la gestion des risques. Et ensuite, je suis passé plutôt sur des projets qu'on appelle des projets de transformation, projets autour des transformations d'organisation, transformation des systèmes d'info, transformation des processus métiers. Et j'y ai fait, oui, quasiment dix ans avant de partir chez Transdev, donc un métier que je ne connaissais pas du tout à l'époque. Ça n'a encore rien à voir là. Ça n'a rien à voir. Je revenais sur de l'audit interne, donc ça restait quand même dans des domaines de compétences qui étaient les miens, que j'avais bien bien travaillé pendant quelques années. Donc je partais en entreprise plutôt qu'en cabinet, mais je restais sur des domaines de compétences que je connaissais, en tout cas sur des expertises que je connaissais, mais sur un métier que je découvrais complètement. Mais des métiers, j'en avais déjà découvert un certain nombre quand j'étais dans le conseil. J'avais travaillé pour des fonderies, j'avais travaillé pour des banques, j'avais travaillé pour Airbus, j'avais bossé pour L'Oréal, donc voilà, j'avais quand même déjà découvert quelques métiers, avec des expertises fortes qui étaient, on va dire, transposables entre ces différents métiers. Et donc chez Transdev, j'y reste pendant, on va dire, une toute petite année. Ça a été probablement un des passages les plus courts que j'ai fait dans une boîte. Pas du tout par rapport au métier ou à ce que j'y faisais, mais plus par rapport à des événements personnels. Il se trouve que j'ai perdu un proche à un moment donné et que j'étais très loin de chez moi à ce moment-là. J'étais en Australie en mission. Et quand je me suis levé et que j'ai appris ça, je me suis dit, si demain il devait t'arriver un truc, est-ce que c'est là que tu as envie d'être ? Est-ce que c'est ça que tu as envie de faire ? Est-ce que c'est pour ça que tu as envie d'être loin de tes enfants, de chez toi, de ta femme ? Et à cette époque-là, j'ai remis pas mal de choses en question et j'ai décidé de me lancer dans complètement autre chose. J'ai décidé d'abord, le premier grand pas que j'ai franchi, c'est d'arrêter le salariat pour monter ma boîte. Donc à l'époque, j'ai beaucoup réfléchi sur ce que j'avais envie de faire et j'ai commencé à travailler autour des sujets de coaching, de formation, de mentoring. Et j'ai fait la rencontre là.
- #Pierre
C'est là où on s'est rencontrés aussi.
- #Jérôme GIRARDEAU
Et c'est là où on s'est rencontrés. Et j'avais fait à cette époque-là la rencontre non pas d'une personne, mais d'un concept dont tu parlais tout à l'heure, qui est le concept d'Ikigai. C'est un concept qui dit, on a tous la possibilité de faire à un moment donné quelque chose qu'on aime faire, quelque chose qu'on sait faire, quelque chose dont on peut vivre en tant que métier et quelque chose qui fait sens pour nous, pour le monde. Et bon, moi, il se trouvait que ce truc-là, pour lequel j'étais plutôt doué, que les gens ou dont les gens et les entreprises avaient besoin, et qui faisait sens pour moi, c'était le coaching, l'accompagnement au quotidien.
- #Pierre
À ce moment-là, tu étais assez précurseur, parce que c'était le premier qui m'en a parlé. Je veux dire, tu as participé à l'évangélisation, à la vulgarisation du concept, parce que... À l'époque,
- #Jérôme GIRARDEAU
quand je cherchais des trucs dessus, ce n'était pas compliqué d'en trouver parce que sur Internet, on trouve beaucoup de choses. Mais c'est vrai qu'il y avait beaucoup de littérature en anglais. Il y avait relativement peu de choses à l'époque en français. Et ce n'était pas encore l'époque où au rayon développement personnel, il y avait 4, 5 ouvrages sur l'itigaï. Donc, c'est vrai que j'en étais un peu… C'est quelque chose que j'ai découvert relativement tôt. Et je me suis éclaté pendant 3-4 années à faire du coaching, à faire de la formation sur… Alors pas sur ce sujet-là, mais en toile de fond, ces problématiques-là. Et dans mes clients, il se trouve que j'ai croisé une nana qui à l'époque avait une agence de marketing digital, avec qui ça a bien fité, et qui un jour m'a dit « j'ai envie de faire évoluer ma boîte, j'ai envie de la faire grossir, j'ai envie de travailler sur d'autres sujets » . Et donc on a réfléchi ensemble à comment ça pouvait évoluer. Et elle s'est orientée de façon un petit peu différente vers des secteurs qu'elle connaissait bien, comme la cosmétique, la beauté, le luxe, etc. Elle s'est un peu recentrée aussi dans son activité sur le marketing d'influence. Et on s'est assez rapidement associés sur cette activité-là. Et on est pareil, on a travaillé à peu près deux ans sur ce job-là, avant de développer un nouveau projet encore ensemble. c'est une Une, deux, trois, quatre, cinq, c'est une sixième vie déjà. Quand je t'ai dit mille et une vies, tu vois. Mille et une, tu vois, je suis déjà assis. On n'arrivera peut-être pas à mille et une, mais on est déjà assis. Et un jour, c'était pendant le confinement, on s'astreignait quand même à faire un peu de boulot en présentiel parce qu'on avait besoin aussi de voir du monde. Et un jour, elle est arrivée, elle me dit écoute, j'ai une super idée. On va développer des kits ludo-éducatifs.
- #Pierre
Alors, vous allez peut-être vous en rendre compte, mais là, le son a changé, etc. On a juste quelques petites merdouilles d'enregistrement. On enregistre à distance, vous le dîtes bien, moi je suis à Orléans. Jérôme, il est au soleil. Et donc voilà, on switch. Donc ça change un peu, mais c'est pas grave. Donc, Jérôme, on a été sur le Ludo éducatif. T'as cette fameuse nana qui vient te voir avec une idée. Est-ce que c'est une idée à la con ? on ne sait pas encore, mais qui dit « Ah tiens, si on développait des trucs ludo-éducatifs. »
- #Jérôme GIRARDEAU
Et donc, on s'est mis à développer ce truc ludo-éducatif. En fait, l'idée, c'était d'apprendre aux gamins à avoir une bonne hygiène et à bien se laver avec des produits dont à l'époque, on voulait que ce soit des produits qui soient avec des formules courtes, qui soient clean. Et l'idée, donc ça, c'était le produit en tant que tel. Mais il y avait aussi toute la démarche d'expliquer aux enfants autour que même si le produit ne mousse pas parce qu'on n'a pas mis plein de saloperies dedans, le produit est tout aussi efficace même si eux, ils ne voient pas la mousse quand ils s'en servent. Et donc, ta question, est-ce que c'était une idée à la con ou pas ? Je pense sur le fond que c'était une très très bonne idée.
- #Pierre
C'est une approche responsable, éducative.
- #Jérôme GIRARDEAU
Je pense que l'idée à la base était bonne. Je pense que la façon dont on l'a lancé n'était probablement pas la meilleure pour lancer ce type de produit. Avec le recul, lancer une marque monoproduit sur un périmètre un petit peu restreint comme l'hygiène pour les enfants, je ne suis pas certain que c'était la bonne façon de développer un business. rentable, en croissance et voilà.
- #Pierre
Vous l'aviez financé comment ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors, on l'a financé d'abord, on a financé ça par des pré-ventes sur Ulule à l'époque. Et puis, on l'a financé sur Fonds Propres aussi. Je crois que la dernière fois qu'on avait échangé, on avait parlé de la façon dont on avait un petit peu financé ça. À un moment donné, il y a eu du capital de gens qui avaient envie de précommander les produits. On y a mis aussi pas mal de sous de notre côté. Et c'est ce qui fait qu'à un moment donné, quand tu sens que le business ne prend pas, quand tu sens que le marché, il est là, mais qu'il n'est pas. aussi réactif que tu aurais voulu pour commencer à rembourser ce que tu as apporté. En général, c'est assez simple. C'est simplement quand tu es un entrepreneur un peu responsable. Puis toi,
- #Pierre
tu es un financier à la base, donc les chiffres, tu les vois bouger ou pas d'ailleurs.
- #Jérôme GIRARDEAU
Donc,
- #Pierre
tu as des décisions rationnelles.
- #Jérôme GIRARDEAU
Oui, tu peux te dire qu'on a plein de petits signaux faibles qui nous laissent penser que peut-être ça va bien se passer. Mais globalement, quand les chiffres ne décollent pas et que tu es rentable, mais pas suffisamment pour en vivre, à un moment donné, il faut savoir arrêter les frais, c'est le cas de le dire, et puis passer à autre chose. Et pour moi, le passer à autre chose à ce moment-là, ça a été rejoindre un projet familial, puisque j'avais à la même époque mon frère qui développait un business dans le sud, alors que moi j'étais encore sur Paris, qui a monté en fait un site de réception. qui était un passionné d'architecture, de jolies choses, etc. et qui a racheté un site du début du 19e siècle, une vieille bâtisse, une belle endormie, avec quelques associés qui l'ont retapé de façon très pro, puisqu'ils étaient tous dans ce domaine-là, et qui un jour m'a appelé en me disant « Écoute, je n'ai pas de directeur d'exploitation, on ouvre au mois de mai, est-ce que ça t'intéresse ? » Je dis, écoute, je ne suis pas un pro de l'événementiel, je ne suis pas un pro de l'exploitation. Il m'a dit, écoute, ce n'est pas grave. Oui, mais tu es un ISC, tu n'as peur de rien,
- #Pierre
toi.
- #Jérôme GIRARDEAU
Voilà. Et il m'a dit, je pense qu'avec le profil que tu as, avec ce que tu as fait, je pense qu'on va former une bonne équipe et il y a une bonne équipe sur place. Je pense que ça peut le faire. Et donc, je suis resté sur ce site-là pendant trois ans. Et pendant trois ans, j'ai fait tourner le site, on va dire au quotidien. C'est un site sur lequel on avait... pas une très grosse équipe puisque l'essentiel des gens qui intervenaient sur le site étaient plutôt des prestats extérieurs sur les jours par exemple de mariage ou de séminaire mais c'est là que j'ai découvert l'exigence d'un job dans l'événementiel où tous les matins la première année qu'on a commencé c'était la première année après le Covid donc on a eu énormément de mariages de report Covid et donc on a enchaîné jusqu'à 17 18 dates d'affilée Et donc pendant 17-18 jours, tous les matins, tu remets les compteurs à zéro et tu as beau avoir fait une journée de dingue, de malade et un événement au top la veille, tu ne peux pas te permettre le lendemain de te dire écoute, c'était bien la veille, si aujourd'hui c'est un peu moins bien, ce n'est pas grave. L'événementiel, il a ça de particulier, il faut que ça soit au top à chaque ouverture.
- #Pierre
Si c'est le jour de ton mariage, tu n'as pas envie que ce soit sur un jour de moins bien.
- #Jérôme GIRARDEAU
Voilà. Donc, tu ne peux pas dire aux gens qui se marient le mardi, écoutez, c'était pas… Mais lundi, c'était top. Ce week-end, c'était encore mieux. Donc, il y a cette exigence-là qui est de dire, tous les jours, il faut que ça soit impeccable. Et c'est vrai que pendant trois ans, j'ai vécu cette exigence quotidienne de l'événementiel qui est hyper riche, hyper stimulante, hyper fatigante, mais qui, globalement, est vraiment géniale parce que c'est tous les jours, remettre les compteurs à zéro et se dire… J'ai fait un truc top hier. Comment je fais pour le reproduire ? Comment je fais pour l'industrialiser ? Comment je fais pour que tous les jours, ça ne tourne pas tout seul, mais que les équipes aient les bons réflexes, que l'organisation soit bien rodée, de quoi j'ai besoin moi en interne, sur quoi j'ai besoin de travailler avec les prestataires externes.
- #Pierre
C'est quoi ton meilleur moment dans cette expérience-là ?
- #Jérôme GIRARDEAU
À mon meilleur moment...
- #Pierre
Un truc un peu extraordinaire ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Alors extraordinaire, j'ai l'impression qu'on n'a rien fait d'extraordinaire. Mais les meilleurs souvenirs que je garde, il y en a un, il y en a quelques-uns qui se ressemblent, c'est une mamie un soir qui vient, qui prend deux ou trois personnes de l'équipe dans ses bras, qui était en larmes et qui nous dit « c'était le plus beau jour de ma vie, ma petite fille elle est mariée » . Maintenant, il peut m'arriver n'importe quoi. Et voilà, c'est le bonheur, le plaisir des gens, le fait qu'on les a reçus, entre guillemets, chez nous, ce qui est censé être un des plus beaux jours de leur vie. Et voilà, ils ont leurs proches qui sont là, ils ont leurs amis. Et on sait que quand ils repartent avec ce sentiment-là, c'est qu'on a fait le job. C'est qu'ils se sont sentis bien, c'est qu'il n'y a pas eu de couac, c'est que ça ne veut pas dire que derrière, il n'y a pas eu des petits soucis pendant les soirées. Mais on sait qu'on a bien fait le job. Et bien faire le job, il y a un souvenir dont je me rappellerai, c'est malgré toute l'organisation qu'on peut mettre en place, malgré tout le professionnalisme qu'on peut avoir, Il y a toujours un truc qu'on n'a jamais prévu. Et nous, le truc qu'on n'avait jamais prévu et qu'on n'aurait jamais eu l'idée de prévoir, c'est un rat qui, dans les sous-sols, est venu se coller sur le tableau électrique. Donc, il a tout fait sauter,
- #Pierre
alors.
- #Jérôme GIRARDEAU
Autant te dire que ça lui a pourri la soirée à lui, mais que ça nous a bien pourri la soirée à nous aussi. Et que, voilà, quand tu as vraiment ton... ton TGVT qui explose et qui crame et que tu as 250, 300 personnes qui sont là. Oh la galère ! En plein dîner, que tu sais que tu vas enchaîner ta soirée derrière dansante avec normalement musique, lumière, donc belle consommation électrique, il faut y aller. Et puis tu remets en état ce que tu peux, comme tu peux, au fur et à mesure. Donc là, c'est effectivement le genre d'événement dont les clients se rendent compte. Mais voilà, tu fais en sorte que ça soit le plus smooth possible pour eux. Et à la fin de la soirée, ils viennent te dire que malgré tout, ils ont quand même passé une bonne soirée. Voilà, donc il y a aussi... Tu as réussi à remettre les lecs comme ça ? On a réussi à remettre une partie de les lecs. On avait des installations de secours qu'on a réussi aussi à faire basculer. Mais c'est un beau challenge. Et je crois que dans ce métier-là, le truc que j'ai appris, c'est que tu ne maîtriseras jamais tout. Moi, j'avais fait de la gestion des risques en étant plus jeune.
- #Pierre
Oui, c'est vrai.
- #Jérôme GIRARDEAU
Quand tu fais de la gestion des risques en costume cravate dans des directions financières, c'est relativement simple. C'est les tableaux excess, c'est des contrôles, c'est des... Tu ne le vis pas, le risque, surtout. Comment ?
- #Pierre
Tu ne le vis pas, le risque, surtout.
- #Jérôme GIRARDEAU
Tu ne le vis pas, le risque, sur le terrain. Là, j'ai appris que tu ne peux pas... tout contrôler, tu peux mettre en place tout ce que tu veux il peut y avoir un impondérable qui fait que, voilà si on a eu un incendie aussi 2-3 maisons à côté en plein mariage comme on était dans une zone très végétalisée, on a eu droit aux avions qui sont passés pour larguer des retardants, tu vois, ça c'est le genre de truc que tu peux pas prévoir tu peux pas prévoir c'est les impondérables
- #Pierre
Ouais, mais tu vois, attends, là, tu nous as raconté deux, trois trucs. Bon, chiant, OK. Mais sur trois ans, ça va ? C'est-à-dire que la majorité du temps, ça se passait bien ?
- #Jérôme GIRARDEAU
La majorité du temps, ça se passait bien. Alors, on va dire, la majorité du temps, c'était transparent pour les clients. Derrière, on a quand même passé trois années à ramer comme il faut, mais c'est le métier de l'événementiel. J'avais pas vu avant de commencer dans ce métier là le sens de la fête et je l'ai vu pendant que je bossais là-bas et je me suis dit en fait quand tu regardes le film tu crois pas à tout ce qui peut se passer.
- #Pierre
Ah le film avec Bakri.
- #Jérôme GIRARDEAU
Avec Bakri exactement et en fait quand tu le vis tu dis que c'est exactement ce que tu vois dans le film voilà. Mais franchement non ça a été trois années incroyables à la fois pour le boulot pour les gens avec qui j'ai bossé. J'ai bossé à l'époque avec mon frère et ma belle-sœur, donc ça rajoute une complexité qui est celle de travailler en famille aussi. Ça rajoute plein de simplicité et ça rajoute aussi un peu de complexité parfois. J'ai rencontré des gens absolument géniaux, passionnés par ce qu'ils faisaient. Et puis j'ai eu la chance de travailler aussi dans un cadre qui était assez incroyable, avec une magnifique bâtisse, un promontoire sur la mer. vu sur la presqu'île de Gien, non, c'est quand même des conditions qui sont...
- #Pierre
C'est mieux que la défense.
- #Jérôme GIRARDEAU
C'est différent de la défense. Pas de jugement de valeur, Pierre.
- #Pierre
Si, là, tu peux y aller.
- #Jérôme GIRARDEAU
C'est très différent de la défense, voilà. Et puis, au bout de trois saisons complètes, j'ai eu envie de faire autre chose. Aussi parce que le site était en train de se transformer. C'est un site qui est passé d'une dimension purement événementielle. à une dimension qui est en train de s'orienter vers une dimension hôtellerie-restauration, donc un métier qui est encore une fois un petit peu différent. Et c'était il y a à peu près un an et demi, un an et demi, deux ans, et c'est là que j'ai croisé Pierre Basset, qui est le fondateur des pépinières où je travaille aujourd'hui, qui était un passionné de végétaux et qui globalement m'a expliqué, quand on s'est vu la première fois, qu'il avait monté sa boîte il y a 30 ans, qu'il n'y avait pas Pas forcément grand chose qui avait été mis en place. C'est une boîte qui avait grossi. C'est 35 personnes en 30 ans. C'est une boîte qui avait grossi comme ça, toute seule, qui tournait toute seule.
- #Pierre
mais qui avaient besoin à l'époque d'être un peu structurés, d'être passés un peu sous contrôle, on va dire, avec des process un peu plus industrialisés, avec des choses un peu plus systématiques. Et donc voilà, quand tu rencontres quelqu'un qui dit « je vais monter ma boîte il y a 30 ans, c'est génial, je m'éclate, j'ai envie de continuer à faire ce qui me plaît, c'est-à-dire aller chercher des sujets d'exception et rencontrer mes clients, mais je n'ai plus envie de m'occuper ou je n'ai plus autant envie de m'occuper de… » de faire tourner la boutique sur les points très opérationnels, très quotidiens. Ça m'a donné envie de rejoindre la boîte et de l'aider d'abord à se consolider et puis aussi à grossir. Tu as hésité ou pas ?
- #Jérôme GIRARDEAU
Parce que tu n'y connaissais pas grand-chose.
- #Pierre
Tu as hésité ou pas ? Je n'y connaissais pas grand-chose en plantes et en végétaux. Aujourd'hui, ça va mieux. Mais je dirais que mon métier aujourd'hui, c'est… pas les végétaux. Mon métier aujourd'hui, en tant que directeur d'exploitation et DRH, c'est vraiment de faire tourner une boutique qui a des contraintes particulières en termes matériels, en termes humains. Et après, je ne dis pas que si on faisait autre chose que des végétaux, ça serait le même métier, mais je pense qu'à l'époque, Pierre ne m'avait pas recruté parce que je connaissais les végétaux, ce qui n'était absolument pas le cas, mais il m'avait recruté, je pense, parce que j'étais capable. d'apporter de la structure, de l'organisation, des process dans une boîte qui en avait vraiment besoin. J'ai rencontré plusieurs entrepreneurs dont à chaque fois je me suis rendu compte que quand ils avaient vraiment réussi, c'est qu'ils s'étaient entourés des bonnes personnes. Et je crois qu'aujourd'hui, celui qui a la chance de se dire, il y a des choses que je ne sais pas faire ou que je n'ai pas envie de faire, mais que je sais déléguer. même si ce n'est pas toujours évident de déléguer, je pense que c'est les gens qui réussissent le mieux. Et ces gens-là, ils n'ont pas forcément besoin de gens qui connaissent parfaitement le métier. Ils ont besoin de gens qui sont professionnels de l'exploitation, professionnels des ressources humaines, professionnels de la comptabilité ou de la finance, ou du marketing, ou de la logistique, ou de plein de métiers qui ont vraiment des expertises métiers et qui seront capables de les appliquer, alors pas forcément à tous les secteurs, parce que ils ont tous des spécificités, mais qui seront capables de dupliquer beaucoup de choses qu'ils apportent de l'extérieur et en même temps s'imprégner des contraintes du secteur.
- #Jérôme GIRARDEAU
Voilà. Ok, c'est très clair et puis t'as l'air heureux.
- #Pierre
Ah ouais, ouais, ouais.
- #Jérôme GIRARDEAU
Pour revenir à l'Ikégaï, tu vois, je dis t'as l'air heureux.
- #Pierre
Alors, je crois qu'il y a à la fois le contexte et une tournure d'esprit. J'ai la chance d'avoir des gens qui sont positifs autour de moi. Et ça aide énormément. Et le fait de se dire aujourd'hui, ça va être une bonne journée, ça fait en général qu'on passe des bonnes journées. Elles sont longues, elles sont difficiles, elles sont parfois très compliquées, mais elles sont bonnes. Parce que quand on a décidé que la journée serait bonne, en général, elle est bonne. Ça ne veut pas dire qu'on ne va pas en chier. Il y a quelques années, quand j'étais à l'époque chez... Alors, Unilog était devenu Logica, puis était devenu CGI. Et on avait monté, avec deux associés et quelques managers, on avait monté une université interne, qui s'appelait l'école du conseil. Et un des managers qui enseignait... Ça fait une vie plus pour toi,
- #Jérôme GIRARDEAU
Jérôme,
- #Pierre
ça encore. Ça fait une vie parallèle dans une de mes vies. Et donc, il y avait un manager qui avait l'habitude de dire, il faut s'y faire, la vie est dure, les gens sont méchants. Mais une fois que tu sais ça et que tu as décidé que quoi qu'il en soit, même si la vie est dure, même si les gens sont méchants, ta journée elle sera belle, en général ta journée elle est belle. Et tu peux faire abstraction de ce qui peut se passer pendant ta journée. C'est une façon de voir les choses. C'est plus facile quand on est dans le golfe de Saint-Tropez, au bord de la mer, 300 jours par an, on a quand même de la chance dans le... Dans la région, il fait beau. Il y a 300 jours de soleil par an.
- #Jérôme GIRARDEAU
Oui, mais tu as les touristes qui viennent te pourrir le trafic aussi.
- #Pierre
Écoute, ils sont arrivés là. On est le 11 juillet. Ils sont arrivés il y a une petite semaine. On va faire le Doron. On va sortir un peu moins. On va aller dans les coins qu'on connaît. Et puis, on en reprofitera un peu plus au mois de septembre, octobre.
- #Jérôme GIRARDEAU
Puisqu'on en est aux grandes leçons de vie. Si tu pouvais murmurer quelque chose à... A l'oreille de Jérôme, au moment où il quitte l'ISC, tu viens de finir ton dernier cours. Tu vas aller dire à tes parents, ça y est, je vais être diplômé. Tu te murmurerais quoi à l'oreille ?
- #Pierre
Alors avec le recul, je crois que ce que je me dirais, c'est maintenant c'est parti, vas-y, profite.
- #Jérôme GIRARDEAU
D'accord.
- #Pierre
C'est marrant parce qu'on a l'impression que quand on finit ses études, c'est vraiment la fin de quelque chose. J'ai vraiment percuté à ce moment-là avec un... plutôt avec le recul qu'à ce moment-là, c'était vraiment que le début. Que tout ce que j'avais emmagasiné, que tout ce que j'avais vécu, que tout ce que j'avais appris, c'était cool, il fallait passer par là, mais c'était là que ça commençait. Et pourquoi Profit ? Parce que je crois que dans chaque expérience, il y a plein de bonnes choses à tirer. J'ai vécu des situations qui n'étaient pas forcément évidentes. dans certains jobs qui pouvaient être complexes pour des raisons humaines, pour des raisons managériales, pour plein de raisons. Mais dans tout ce que j'ai vécu, à chaque fois, il y avait quelque chose à en tirer. Donc, profite, c'est vraiment soit l'écoute, ouvre tes chakras. Je ne suis pas très penché sur ce genre de truc. On voit l'image. Ouvre-toi, accepte de... d'être remis en question, accepte de te remettre en question, accepte tout ce qui peut se passer. Tu ne maîtriseras pas tout, mais tu peux en faire quelque chose.
- #Jérôme GIRARDEAU
Et tu peux rentabiliser l'inattendu. J'aime bien ça.
- #Pierre
Tu peux rentabiliser l'inattendu parce que, comme tu disais, j'ai eu mille et une vies. Et si j'avais dû faire le plan le jour où je suis rentré chez mes parents en leur disant ça y est, je suis diplômé, voilà ce que je vais faire jusqu'à 65 ans, j'aurais été bien emmerdé quand même. Et aujourd'hui, en plus... de ça, j'aurais l'impression d'être dans l'échec de ne pas avoir réussi à réaliser le plan. Alors qu'en fait, le plan, c'était juste... Je pense que le plan que, d'une certaine façon, j'avais dû me fixer, c'était de faire ce qui me plaisait et de savoir surtout arrêter quand ça ne me plaisait plus. Ça, c'est un truc important. Je sais qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs...
- #Jérôme GIRARDEAU
Il faut être courageux quand même pour faire ça.
- #Pierre
Il faut être courageux, mais je crois que parfois, c'est une question quasiment de survie. C'est-à-dire que ne pas faire le choix d'arrêter, ne pas faire le choix de changer, ça donne des résultats beaucoup plus durs que le fait de sauter le pas. Et je crois que souvent, il ne faut pas attendre. Il y a une histoire, je crois que je l'avais déjà racontée, peut-être pendant la dernière fois qu'on s'était vus, c'est celle de la grenouille que tu mets dans une casserole et tu commences à... à mettre le feu sous la casserole et la grenouille, il y a un moment, elle va se dire tiens, l'eau est un peu plus chaude. Puis bon, ce n'est pas non plus insupportable. Tu continues à augmenter le petit feu sous la casserole, la grenouille, elle commence à avoir chaud, un peu plus chaud, puis ce n'est pas complètement insupportable. Et puis, il arrive un moment où quand même, elle se dit je ne suis pas bien, etc. Le problème, c'est qu'il y a un moment où l'eau, elle est tellement chaude que la grenouille ne va pas réussir à sortir. Elle est en train de se cramer dedans. Et je crois qu'à un moment donné, il faut aussi être capable de faire des pauses dans son parcours et de se dire, est-ce que l'eau, elle n'est pas quand même en train de devenir un peu trop chaude pour y rester ? Et de se dire, est-ce que demain, je serai encore capable de sauter ou est-ce que je serai complètement ébouillanté dans la casserole ? Ce n'est pas évident de se dire, stop, je quitte ma boîte, je monte mon truc ou je me prends deux mois, trois mois, six mois si j'en ai besoin. Ça demande, alors on va parler des grandes... Des grandes théories, ça demande du courage, ça demande plein de choses comme ça. Ça demande aussi surtout d'avoir les moyens de le faire. Ça demande d'avoir des proches, une famille qui soit capable aussi d'entendre ça. Et c'est vrai que moi j'ai eu la chance d'avoir autour de moi des proches qui ont compris qu'à un moment donné, je ne sois plus bien dans ce modèle de salariat, dans ce type de boulot, etc. Et que j'ai besoin d'autre chose. Donc, ça demande du courage, mais ça demande aussi d'être bien entouré. Et on parlait de ce que m'a coûté, enfin, sans dire combien, mais on parlait du fait que monter une boîte, ça coûte de l'argent. Voilà, ce genre de pause, à un moment donné, ça demande aussi des moyens matériels. Voilà. Mais avec le recul, je te dirais, je suis bien.
- #Jérôme GIRARDEAU
Oui, ça s'entend. Ça s'entend, ça sonne dans ta voix. Si, dernière question, après je ne t'embête plus, c'est promis. Dernière question, si tu avais un alumni de l'ISC à nous recommander pour venir... au micro de Génération ISC, ce serait qui ?
- #Pierre
Alors je sais que tu avais interviewé dans ton podcast La Colle, Clélia, qui est une ancienne et que j'avais croisée parce qu'elle avait elle aussi monté sa boîte dans le domaine des cosmétiques, plutôt côté labo, formulation. Donc ça peut, je pense, être une bonne idée. Et quand je regarde les parcours, parfois, je vais sur le site des anciens, et quand je regarde les parcours et que je vais récupérer voir ce que sont devenus certains anciens que je connaissais j'ai l'impression que tous les parcours sont intéressants j'ai l'impression quand je regarde les anciens de l'ISC que d'une façon ou d'une autre ils ont tous des parcours que je dirais atypiques parce qu'à un moment donné ils ont tous eu envie de faire quelque chose qui leur plaisait et quand on fait quelque chose qui nous plaît souvent on sort un peu des sentiers battus mais je Quand je suis rentré à l'ISC, je n'avais pas forcément la connaissance de comment fonctionnait l'école, du réseau d'anciens, des jeunes entreprises ou des associations qui pouvaient y avoir à l'ISC. C'est quelque chose que j'ai vraiment découvert quand j'y étais et que j'ai encore plus découvert après. Et je crois que c'est une des choses qui fait vraiment la force de l'ISC aujourd'hui, c'est ce tissu associatif et cet esprit entrepreneur que je vois chez plein de gens dont je vois passer. les profils, les podcasts ou que je vois passer tout bêtement sur mon LinkedIn. Je crois que c'est une vraie belle école en termes de formation technique, mais je me suis rendu compte que la technique on se la fait aussi au quotidien, mais en termes de formation humaine et entrepreneuriale. Je trouve que je ne suis pas forcément atterri par hasard à l'ISC, mais je suis content d'y être passé en tout cas.
- #Jérôme GIRARDEAU
Ce sera le mot de la fin. Un grand merci, Jérôme. Merci à vous tous de nous avoir écoutés jusque-là. Jérôme, je ne sais pas, je vais venir en vacances dans ton coin. On va se débrouiller.
- #Pierre
Tu viens quand tu veux. Il y a toujours une bouteille de rosé au frais. On peut toujours brancher le barbec ou la plancha. Tu es le bienvenu, Pierre.
- #Jérôme GIRARDEAU
Ok, ça marche. Allez, merci pour tout, Jérôme. Bye bye.
- Speaker #2
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