Speaker #0Donc aujourd'hui pour le troisième épisode qui va être une introduction au terme de la Rahma, nous allons nous pencher sur une partie de mon histoire et je vais essayer de vous expliquer comment j'ai pris conscience de l'immense Rahma avec laquelle Allah traite toutes nos affaires. Dans la langue française ou dans toutes les langues, il y a des antonymes à chaque mot. Au même titre que parmi les différentes palettes de couleurs qui existent dans l'univers, il y a toujours une couleur opposée à une autre. Lors du précédent épisode, je vous ai expliqué le fait que l'être humain était plein de paradoxes. Et c'est Allah qui a inspiré ces contrastes en nous octroyant notre part d'immoralité et notre part de piété. Si on se demande qui est Allah, on comprend que Allah est unique. Et tous ces noms ne se contrôlissent pas entre eux, contrairement à nous qui sommes ces créatures et qui ne ressemblons en rien aux créateurs. Donc nous... Contrairement à Allah, nous sommes soumis à nos propres paradoxes. Donc dans la surah Tacham, avec laquelle je vous ai laissé lors du précédent épisode, Allah nous a informé que nous sommes nous-mêmes des êtres avec nos propres antonymes, ici comme un miroir qui épose notre piété et notre immoralité. Ce qui me pousse à vous expliquer tout ça, c'est ma relation avec le terme Ar-Rahman, que je m'efforce encore de réussir à prononcer correctement. Même si je sais que je le prononce beaucoup mieux qu'avant, alhamdoulilah. Lors des précédents épisodes, je vous ai cité Victor Hugo, qui est un romancier du 19e siècle. Si on se penche un petit peu sur le genre littéraire de Victor Hugo, qui est le romantisme, on sait que le romantisme, c'est la façon qu'a un écrivain ou un artiste d'enjoliver les choses. D'où la traîne dans ce moment qu'on voit beaucoup sur les réseaux sociaux, qui est le fait de chercher à romantiser sa vie. Un concept d'ailleurs que je valide totalement et auquel j'adhère, parce que je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que de romantiser sa vie. C'est-à-dire que si tu vas te mettre à table, plutôt que de manger un peu à la va-vite, eh bien tu vas dresser une jolie table, peut-être la décorer, présenter les plats joliment, puis t'asseoir convenablement pour manger seul ou en famille, mais profiter de ce moment. En fait ça, c'est une forme de romantisme. A l'opposé du romantisme, on a le naturalisme. Donc ça... C'est le style avec lequel écrivait Émile Zola, qui a vécu à peu près à la même époque que Victor Hugo. Le naturalisme, c'est le côté noir ou blanc, c'est-à-dire que noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir. On ne va pas chercher à enjoliver les choses, on va dire les choses de façon très nette et crue, sur des sujets parfois très durs, sans jamais chercher à embellir ou arrondir les angles. Ce qui m'a toujours interpellée avec la littérature ou la philosophie, c'est de me dire que l'objectif de tous les artistes a toujours été de décrire et changer quelque chose dans la société. Si on prend l'objectif d'un roman, contrairement à une nouvelle, dans le roman, on parle toujours de la société dans sa globalité. C'est comme si vous aviez un paysage, le roman va englober tout ce paysage, alors que la nouvelle, elle va zoomer sur un seul élément de ce paysage. Et c'est notamment André Gide, auteur du XXe siècle, dans son ouvrage Les Faux-Monnailleurs, qui a questionné la place du roman et la place du narrateur dans la littérature. Alors si je vous explique tout ça, c'est pas pour me vanter de mon bac littéraire, c'est simplement parce que je me suis faite une réflexion récemment concernant le noble Qur'an. Et je me suis rendu compte que Allah, lorsqu'il nous a révélé les versets du noble Qur'an à travers son messager Mohamed sallallahu alayhi wa sallam, il a réussi à dresser un code pour une société en dépassant les notions d'espace et de temps. Si on regarde d'un point de vue géographique, le noble Qur'an ne se limite pas à une nation. Et d'un point de vue temporel, le noble Qur'an ne se limite pas à une époque. Et en plus de ça, ce que je trouve fascinant, et je ne suis pas la seule à trouver ça fascinant, parce qu'il y a énormément de recherches justement sur les miracles et les trésors cachés du Qur'an. Le fait que chaque verset s'adresse certes au prophète sallallahu alayhi wa sallam selon le contexte dans lequel il était, mais chaque verset... s'adresse aussi à chaque être humain qui le lira avec son cœur et qui cherchera à comprendre quelle morale il peut tirer d'un récit révélé par Allah pour sa propre vie. J'ai déjà observé des personnes qui montaient dans leurs études et qui commençaient à penser que le fait de croire en Allah et se rapprocher de la religion, c'était comme régresser ou retourner en arrière. Que c'était plus intéressant ou plus intelligent de lire des livres écrits par des romanciers contemporains ou anciens, dans le but de faire progresser la société en mettant de côté le trésor qu'on avait sous les yeux qui est le noble Qur'an. Donc dans le contexte où la plupart des gens sont convaincus que c'est plus instructif et riche intellectuellement de lire un classique, sachez que le meilleur classique qui mêle parfaitement tous les thèmes, tous les thèmes du monde entier que je puisse vous recommander, c'est tout simplement le noble Qur'an. C'est très important de mettre un point d'honneur là-dessus parce que je n'avais jamais entendu personne autour de moi croiser les sciences islamiques avec les sciences contemporaines, qu'elles soient scientifiques, économiques ou littéraires. Et je n'avais encore moins considéré l'idée que Allah dans son omniscience lorsqu'il nous a révélé le Qur'an à travers son messager Mohamed sallallahu alayhi wa sallam, en fait il s'adressait à nous en ayant parfaitement connaissance de la cible à laquelle il s'adresse et sachant parfaitement comment s'adresser à nous pour qu'on puisse appréhender tout ça. En réalité cette méthode de communication et capacité d'attirer l'attention c'est ce que tous les écrivains ont toujours cherché à faire, au même titre que toutes les agences de communication et de marketing pour parler à leurs auditeurs ou consommateurs. Alors bien sûr, le Coran filtre son lecteur. Et le même lecteur peut lire la même ayah dix fois dans des moments différents de sa vie et en tirer des leçons différentes, parfois même aucune. C'est ce que j'ai moi-même observé lors de mon initiation au Coran, qui a commencé depuis petite. Et aussi pendant mes études. car j'aimais beaucoup la récitation de Ismaël Anouri, Masha'Allah, Allahou Mabarik. Et il se trouve que la surat Taha m'a accompagnée pendant tout le temps où j'ai vécu à Paris. Et malgré le fait que je l'avais lue plusieurs fois pour essayer de comprendre le sens de ce que j'écoutais, parce que ça m'apaisait tellement, ce n'est que récemment que j'ai commencé à vraiment comprendre la surat Taha et comprendre en quoi je pouvais tirer des leçons de cette surat. pour mon cas personnel. Au-delà de ça, il y a la barrière de la langue. Parce qu'on sait que le noble Qur'an a été révélé dans la langue arabe, avec des lettres arabes dans une syntaxe très précise, qui n'est d'ailleurs pas là par hasard. Bah oui, imaginez le poète le plus talentueux qui aurait essayé de faire des rimes parfaites avec un nombre de mots parfaits dans un vocabulaire parfait. L'énergie et le temps que ça a dû lui prendre pour proposer une œuvre certes brillante, mais qui sera quand même imparfaite. Allah nous dit lui-même dans la surat Al-Kahf qu'il ne faut pas oublier de lire chaque vendredi, dans le verset 109, dit Si la mer était une encre pour écrire les paroles de mon Seigneur, certes la mer s'épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même nous lui apporterions son équivalent comme renfort. Le Noble Qur'an, c'est un livre envoyé par Allah pour l'humanité, dans une immense perfection qui ne lui a coûté aucun effort. Car Allah n'est pas soumis aux mêmes limites que nous. Allah est le vivant, dont ni somnolence ni sommeil ne saisissent. C'est ce qu'il nous dit dans Ayat al-Kursi, le 255ème verset de la surat al-Baqara, qui est considéré comme le verset le plus important de tout le Qur'an. Dans ce que Allah a révélé dans le Qur'an, strictement rien n'a été choisi par hasard. C'est notamment pour ça que certaines surates commencent simplement par des lettres. Par exemple la surate Al-Baqara qui va commencer par les lettres Alif, Lam et Mim. Ou la surate Yassin. qui va commencer par les lettres Ya et Sin, ou encore la sourate Al-Qalam, qui va simplement commencer par la lettre Nun. A travers le fait d'avoir choisi des lettres comme premier verset de plusieurs sourates, Allah nous apprend que c'est lui qui sait mieux pourquoi telle et telle chose est comme ça. C'est d'ailleurs le sujet de questionnement de beaucoup de savants musulmans qui ont cherché toute leur vie, ou cherchent encore à comprendre quel est l'objectif de ces lettres. Qu'Allah les facilite et soit satisfait d'eux. Amin. J'aimerais juste vous raconter mon expérience avec la compréhension de l'importance d'apprendre à lire le Coran en arabe. Et comment ça a motivé ce récit. Subhanallah. Pour commencer, faisons un rappel biologique. L'être humain est capable de produire une grande variété de sang avec sa bouche, comme on peut le voir avec les différentes langues du monde qui utilisent chacune des sons uniques selon leur culture et leur contexte. Le français ou l'anglais, par exemple, ne font appel qu'à 26 lettres. Le russe, 33. La langue tchétchène, une quarantaine. Chaque langue utilise des sons bien différents. montrant ainsi la richesse et la diversité des capacités vocales humaines. En chinois, il n'y a pas d'alphabet. Chaque mot est représenté par un caractère composé de clés, qui peut se lire en phonétique pour le reste du monde. Mais en chinois, il y a aussi une particularité sur chaque mot, c'est le ton qui va avec un mot. Car en chinois, il existe cinq tons, qui correspondent chacun à une sorte d'intonation. Et un mot en chinois qui va s'écrire de la même façon en phonétique va avoir une signification différente en fonction du ton avec lequel on va le lire. Ce qui je pense est la plus grande difficulté pour un non-natif lorsqu'il essaye de se faire comprendre en chinois. L'être humain est capable d'émettre beaucoup de sons, qu'ils soient liés à l'alphabet de sa langue, son intonation, sa phonétique ou sa prononciation. Il y a des mots qui peuvent être très difficiles à prononcer pour un palais qui n'est pas... pas habitué à parler une langue par exemple en arabe on a la lettre rain ou la lettre qaf qui sont difficiles à prononcer pour un palais qui n'est habitué à parler que le français d'ailleurs ces différentes langues ces différentes cultures et civilisations sont une grande richesse qu'Allah nous a donné qu'il faut honorer et ne pas transformer en complexe ou en arrogance Allah a dit dans la surat al-hujurat qui est la 49e sera du noble Coran dans le verset 13. Ô homme, nous vous avons créé d'un mâle et d'une femelle, et nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est le plus pieux. Allah est certes omniscient et grand connaisseur. Cet hiver, comme j'avais terminé mes études à Paris et que j'étais revenue à la maison, je me suis dit que j'allais me donner des petits objectifs. Parmi eux, réviser le code certes, entretenir la maison et m'occuper du bien-être de ma maman, mais surtout apprendre à lire l'arabe et mémoriser la surat Yassin. Sincèrement, je ne sais pas vraiment pourquoi. Donc pour l'alphabet arabe, j'ai appris toute seule via des vidéos sur Youtube avec une professeure qui expliquait très bien. Kallah la récompense. Pour la surat Yassin, je me suis entraînée chaque jour à répéter versé après versé en lettres phonétiques. Puis j'écoutais et récitais la surate complète à tout moment de la journée de façon active ou passive. De façon à ce que mon oreille s'habitue et que mon cerveau mémorise naturellement. Puis au bout d'un moment, j'ai commencé à ressentir le besoin d'être soutenue et corrigée par une professeure. Donc j'ai cherché un institut. Puis j'ai fait mon premier cours de tajweed avec mes deux amis tchétchènes il y a quelques semaines. L'une des nombreuses raisons pour lesquelles je vous disais de ne pas être arrogant sur vos origines, quelles qu'elles soient, c'est que lors de ce premier cours, avec mes deux amis qui sont vraiment des perles Allahou Mabalik, on a vécu une expérience que moi je n'avais jamais vécue de toute ma vie. Même auprès de différentes écoles, avec les meilleurs professeurs, ou auprès des plus grandes marques de luxe qui proposeraient le meilleur service client qui existe au monde, là je peux vous dire qu'avec ce cours, qu'on a payé concrètement 3 euros de l'heure, plus les frais d'inscription de 10 euros à vie, Allah nous a largement rendu notre investissement, car il nous a fait vivre une telle expérience que même si toutes les marques de luxe étaient alliées pour nous faire vivre un moment magique, jamais elle n'aurait réussi à nous faire ressentir ce qu'on a ressenti ce jour-là. Lors du premier cours qui était en ligne, nous nous sommes chacune présentée. Puis la professeure, qui est une hafidah bilingue, Donc, elle connaît le Coran par cœur et la langue arabe et sa langue maternelle, m'a demandé à moi, en premier, de lire la surat al-Fatiha. Donc d'abord, j'ai récité l'istirada, puis j'ai lu la surat al-Fatiha avec la basmala que je pensais maîtriser et sur laquelle je pensais tout très bien prononcer. Elle m'a dit, c'est bien, mais attention à la lettre ra. Donc au début j'ai eu un peu de mal à comprendre, limite j'étais un peu vexée. Parce que là la lettre Ra elle est dès le départ dans la basmala. Sauf que la basmala on l'apprend depuis qu'on est tout petit. Mes souvenirs les plus lointains, c'est ma grand-mère qui me demande si j'ai pensé à dire Bismillahirrahmanirrahim avant de manger. L'enseignante m'a fait relire plusieurs fois en me disant non, le ra ça va pas. Et plus j'essayais de dire ra, et plus je me détendais en le disant, plus je comprenais ce qui bloquait dans ma façon de prononcer le ra. Je disais bismillahirrahmanirrahim d'une façon un peu stricte. Arrahman, je disais arrahman. Je ne sais pas comment vous transmettre ça, mais au-delà de la prononciation, c'est un état d'esprit qui allait avec ma façon de prononcer ce mot. C'est comme si dans ma tête, il y avait une part de rigidité, de dureté dans le mot Ar-Rahman, qui est pourtant un des 99 noms d'Allah, qui signifie le miséricordieux. En soi, il ne devrait pas y avoir de rigidité dans ce mot, que ce soit au sens propre ou au sens figuré. Moi qui pensais que j'avais acquis la base que j'avais apprise depuis toute petite, en fait, un vis s'était glissé dans cette base si élémentaire et je n'avais pas pris conscience de l'infinie miséricorde d'Allah. Avec mes copines Imane et Maxalina, quand on a fait un débrief de l'expérience qu'on venait de vivre, on s'est rendu compte de l'importance que c'était d'avoir une professeure qui soit bilingue. Parce que Maxelina avait déjà appris des cours de Tejwid avec une très bonne professeure tchétchène. Et elle disait que là, la professeure bilingue n'a absolument rien laissé passer. Même les petits vices qui sont difficilement perceptibles pour une personne qui a parfaitement appris la langue. A la fin de ce cours hebdomadaire, la professeure nous a demandé de travailler sur la lettre Ra pendant toute la semaine. Comme je vous le disais... L'hiver que j'ai passé était très propice à l'introspection et la connexion profonde avec ma foi. C'était une sorte de retraite spirituelle, alhamdoulilah. J'étais un peu dans un nouvel état d'esprit, parce que comme j'avais commencé à porter le voile quelques temps avant, et que là j'avais beaucoup moins d'interaction sociale, je suis rentrée dans une sorte d'état d'esprit un peu naturaliste. Je présentais ma vie de façon très romantique. Je sortais tous les jours me balader pour continuer ma perte de poids, contempler la nature. J'essayais de privilégier la qualité à la quantité dans mes petits moments du quotidien et aussi dans mon assiette. Mais au fond de moi, j'étais rentrée dans une sorte de rigueur et de culpabilité qui se rapprochait du naturalisme. Presque aussi intense que le personnage principal de Dostoevsky dans Crimes et Châtiments. J'avais beaucoup de colère dans le fond de mon cœur et parfois de jugement. Je cherchais à me perfectionner et à accumuler du savoir en sciences islamiques, mais tout ce savoir mêlé à la culpabilité et la colère que j'avais dans mon cœur se transformait en un quotidien très contrasté et composé de ça c'est bien ou ça c'est pas bien ça c'est halal et ça c'est haram Sincèrement, ça m'a fait beaucoup de bien de vivre un hiver comme celui-ci, alhamdoulilah. Mais sur le moment, j'ai eu des périodes très dur dans ma tête et je me suis sentie seule au monde plus d'une fois. D'où l'importance de bien s'entourer et de s'inscrire dans un institut islamique pour apprendre auprès de personnes sages et bienveillantes. Je ne sais pas exactement pourquoi j'ai voulu mémoriser la surat-i yassin, mais ça me faisait beaucoup de bien de m'occuper l'esprit avec le souvenir d'Allah. Car dès que ma langue arrêtait de faire du zikr, la peine de mon cœur commençait à prendre le dessus et à me faire voir la vie en sombre. Donc pendant cette période, ce que j'ai cherché à faire, c'était de me purifier, renouveler mes intentions, essayer d'apprendre ce que je peux apprendre à mon niveau, continuer mes efforts, perdre du poids. Et petit à petit, je me suis dit, je vais essayer de faire ça, et quand je verrai que j'arrive à installer une routine dans laquelle je me sens bien, je vais pouvoir me mettre sur le projet entrepreneurial. Parce que pour l'instant, si je me mets tout de suite sur le projet entrepreneurial, je vais encore être totalement déséquilibrée intérieurement. J'ai pas envie d'être déséquilibrée, j'ai envie de me recentrer, d'être alignée et de réorganiser ma vie en fonction de mes ordres de priorité. Pendant cette période, il y avait deux versets qui sont restés dans mon esprit. Le premier verset c'était Et le deuxième qui est venu un peu plus tard, j'ai commencé à comprendre que j'étais pas dans un bon état d'esprit et que mes waswas me poussaient à me compliquer la vie pour rien. C'était Nulle contrainte en religion. Si on réfléchit, Allah a certes créé les djinns et les hommes pour qu'on l'adore. Mais Allah aime la facilité pour ses créatures. Allah ne veut pas qu'on s'inquiète, qu'on soit mal, qu'on culpabilise, qu'on cherche à faire compliqué quand on peut faire simple. Allah aime la simplicité. Et surtout, il n'y a nulle contrainte en religion. Et Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Je vous avoue qu'avant j'avais du mal à comprendre ça. Je me disais, mais comment ça Allah il nous a créé que pour qu'on l'adore alors que moi je vais à l'école, je dois travailler, j'ai des projets, des choses à penser, etc. Mon environnement m'a comme conditionné à séparer mon quotidien de ma foi. D'où la complexité dans laquelle je me retrouvais et dans laquelle beaucoup de mes frères et sœurs musulmans se retrouvent pour accomplir leur prière convenablement. On est toujours amené à ce monde, à l'argent, au travail, aux occupations diverses. On pourrait se dire, Oui, on adore Allah, mais il faut aussi qu'on travaille, il faut aussi qu'on trouve à manger, qu'on passe du temps avec notre famille. Et en fait, ce verset, il tournait vraiment dans ma tête, parce que je me disais, mais Allah, il est très clair. Il a créé les djinns et les hommes que pour qu'on l'adore. Ça veut dire que moi, mon but dans ma vie, c'est que d'adorer Allah. Je n'ai pas d'autre but premier dans ma vie. Le premier à qui je dois rendre des comptes, c'est Allah. D'ailleurs... Allah nous a donné des responsabilités à respecter, qu'il a transmises au prophète Mohammed sallallahu alayhi wa sallam lors de son voyage nocturne, lorsqu'il lui a dit de transmettre à sa communauté l'obligation d'effectuer 5 prières par jour. Subhanallah. En fait si t'as la foi, ta première obligation dans ta vie, quoi qu'il arrive, c'est de faire ta salat, 5 fois par jour. La vie du musulman, elle est très ordonnée. Y'a pas de j'ai rien à faire, je m'ennuie, je vois ça plus tard, ça n'existe pas. pas parce que ta vie elle est ordonnée en fonction du cycle du soleil qui montre ta connexion et à dépendance à la création dans la tu n'es pas un être vivant qui vit en autonomie dans ce monde sans être impacté par ce qui t'entoure non tu fais partie de ton propre environnement Et donc le fait d'avoir 5 prières quotidiennes obligatoires, ça montre que tu fais partie d'un cycle. C'est dans ce contexte que je me suis demandé comment je devais organiser ma vie et quelle place le travail devait avoir dans ma vie. Après avoir fait ce tétris compliqué, j'ai compris que dans mon ordre de priorité à moi, le travail vient en quatrième position. En premier j'ai la salade qui comprend mon hygiène de vie. Que ce soit au niveau de mon corps, qui est une amana, la propreté de mes vêtements, qui sont un don d'Allah, et la propreté du lieu où je prie, qui est ma maison. Tout ça en faisant fonctionner chaque organe de mon corps pendant cette connexion profonde avec Allah. Ensuite, j'ai ma relation avec ma mère, avec Ausha, ma place dans mon monde à moi. Une fois que cette base est fixe, Avec mes obligations de jeune femme remplies, je peux me consacrer à un travail qui est simplement un moyen supplémentaire d'adorer Allah. Car c'est Allah qui donne la subsistance. Et il nous le dit dans la surah Taha verset 132 Et commande à ta famille la salate, et fais-la avec persévérance. Nous ne te demandons point de nourriture, c'est à nous de te nourrir. La bonne faim est réservée à la piété. Dans le même sens, il y a un hadith authentique rapporté par Tirmidhi dans lequel le prophète Mohamed a dit Si vous vous en remettiez à Allah comme il convient de s'en remettre à lui, il vous apporterait votre subsistance comme il l'apporte aux oiseaux qui quittent le matin leur nid le ventre creux pour y rentrer le soir le ventre plein. Le fait de comprendre ça m'a vraiment aidé à redistribuer les cartes dans ma vie et remettre au centre les réelles priorités. Entre ma mère qui me demande d'accrocher le linge et une copine qui m'appelle, je dis à ma copine je te rappelle plus tard Entre ma grand-mère qui me demande d'aller préparer à manger et l'heure de la prière qui vient de rentrer, je vais faire la prière. Et juste après, j'irai préparer à manger pour faire plaisir à ma grand-mère. Entre regarder une série... et aller faire une balade pour entretenir mon corps, je vais me lever, sortir un peu, puis organiser mon moment de détente un peu plus tard pour me divertir comme je le voulais. Et ça ne m'empêchait pas d'être plus efficace ou productive, bien au contraire. J'optimisais mon temps pour vraiment profiter de la vie et de l'instant présent. Comme dans l'Alchimiste, écrit par Paul Coelho, lorsque le jeune s'étomme que l'homme anglais ne soit pas inquiet. Et l'homme anglais lui répond que là c'est l'heure de dormir. Blague à part, tu peux pas dormir et t'inquiéter en même temps. Chaque chose en son temps ma belle. Repose-toi et demain t'essaieras de trouver une solution pour ce qui t'inquiète. Je sais que dans le fond cette situation inquiétait ma mère et ma grand-mère. On appelle ma grand-mère tous les jours. Et tous les jours, elle se demandait à quoi ça sert que j'ai fait tant d'années d'études pour qu'au final je me retrouve à la maison. Pour elle, ne pas envoyer de CV pour être recrutée auprès d'un employeur, c'était ne rien faire de mes journées. Alors que moi, je m'étais fait un planning où ma journée commençait à 6h du matin en fait. Mais comment vous dire que revenir dans le monde du salariat et me re-inquiéter de la façon dont je vais réussir à faire mes prières, c'était la dernière de mes priorités. D'accord, j'aurais eu un salaire confortable, mais au prix de cette qualité de vie à la campagne, et surtout auprès de ma mère, qui était tellement heureuse de dire à ses copines que j'étais revenue à la maison, certainement pas. On me disait, oui, mais regarde, là tu es un peu serrée, si tu travailles, sachant que tu as un bon CV, tu vivras mieux. Alors oui, avec mon salaire chez Chanel, je n'avais pas du tout de quoi me plaindre financièrement, alhamdoulilah. À côté de ça, chaque soir j'étais seule. Et chaque matin, je devais lutter contre moi-même pour sortir de chez moi et mettre un masque social qui était facile à mettre quand j'étais dans un environnement qui me plaisait, mais difficile à garder quand j'écoutais mon cœur qui était en miettes pour x ou y raisons. Je voulais vraiment plus de ça. Je disais à ma mère, s'il te plaît maman fais-moi confiance. Je sais ce que tu penses, mais ne t'inquiète pas. Moi aussi j'aime les belles choses, j'ai pas envie de vivre dans l'inconfort, mais maman, Allah, non seulement c'est Ar-Razak, celui qui accorde la subsistance, mais c'est aussi Al-Rani, le riche, et c'est Al-Shakour, le reconnaissant, et c'est Al-Karim, le généreux. Maman ne t'inquiète pas s'il te plaît, laisse-moi mon temps, laisse-moi mon temps d'introspection, juste un petit peu s'il te plaît. Bien sûr j'avais bien conscience que ça n'allait pas être éternel. Et moi-même, je n'avais pas envie que ce soit pour toujours cette phase-là parce que je vous avoue que ce n'était pas très facile. Avec le recul, je peux dire que ça m'a fait beaucoup de bien, mais sur le coup, j'ai énormément pleuré. Parce qu'en fait, quand tu te rends compte de la chance que tu as, tu es un peu saunée. Et ce qui me choque en plus de ça, c'est que j'étais vraiment loin de m'imaginer que Allah allait me donner cette volonté et cette détermination si forte de lui plaire qu'à lui. Parce qu'avant, j'avais cette foi qui était dans mon cœur, alhamdoulilah. Mais je ne sais pas si j'essayais plus de plaire à Allah ou aux gens, honnêtement. Et quand tu passes une phase comme ça et tu te rends compte comment Allah t'aime, bah, tu pleures toutes les larmes de ton corps, tous les jours. Il n'y a personne qui te comprend, tes proches qui pensent que tu es en dépression. Mais je n'étais pas en dépression, j'étais juste en train de soigner mon cœur de petite fille. et ma connexion profonde avec Allah. Pendant la même période, j'ai échangé avec une très bonne amie, Adjer, qu'Allah la préserve, qui m'avait raconté qu'elle avait aussi traversé une phase comme celle-là. Et elle m'a parlé de la surat Ausha. Cette surat, elle a été révélée au prophète, sallallahu alayhi wa sallam, au moment où il en avait le plus besoin, parce que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas reçu de révélation. Dites-vous que le shot de dopamine que nous on reçoit à travers des notifications, le prophète Mohammed sallallahu alayhi wa sallam le recevait à travers des révélations de la part du maître absolu de l'univers. Et pendant un long moment, il n'avait pas reçu de révélations de la part d'Allah. Et il avait commencé à être triste, sachant que ses ennemis en ont profité pour lui faire penser à des mauvaises choses. Et c'est après cette longue période d'attente... qu'Allah a révélé cette sourate auprès de notre cher et noble messager que la paix soit sur lui et c'est une sourate de 11 versets qui est venue mettre du baume à son cœur. Dans ces 11 versets, Allah commence en jurant par le jour montant et la nuit quand elle couvre tout. Puis il continue en disant ton seigneur ne t'a ni abandonné ni détesté. Allah rassure le prophète Mohammed sur ce qu'il attend dans l'au-delà. Et il lui rappelle ses bienfaits à son égard. Et il lui rappelle aussi... qu'il a trouvé orphelin, alors il l'a accueilli. Il l'a trouvé égaré, alors il l'a guidé. Il l'a trouvé pauvre, alors il l'a enrichi. Il lui rappelle aussi qu'à son tour, il ne faut pas maltraiter l'orphelin, il ne faut pas repousser le demandeur, et il faut penser à proclamer la grandeur de son Seigneur. Au départ, en lisant cette sourate, j'ai trouvé belle, mais j'ai fait la projection sur mon ami. en refusant l'idée que je pouvais en avoir besoin moi aussi. Puis je me suis rendu compte que, autant dans des dessins animés ou dans des livres, les auteurs ou les scénaristes peuvent se tromper quand ils ont un persona, mais Allah, dans la façon dont il nous a envoyé chaque verset du Qur'an, il a fait en sorte que chaque individu se reconnaisse dans chaque lettre qu'il a envoyée. C'est juste qu'il faut ouvrir son cœur à ce message. C'est quand j'ai vraiment ouvert mon cœur à ce message que j'ai compris que j'avais vraiment besoin de cette sourate. Elle était vraiment bienvenue dans ma vie. Alhamdoulilah. Merci Alger. Quelle arte récompense. C'est d'ailleurs à la même période que j'ai pris conscience du sens de la sourate Taha, qui était dans mes oreilles en boucle pendant toutes mes années d'études. Et encore même après mon retour de vacances en Tchétchénie l'été dernier. Donc encore jusqu'au mois de septembre. Toute ma vie, ma maman m'a très très bien parlé de toute ma famille, qu'elle soit maternelle ou paternelle. Et elle m'a transmis cet amour envers nos proches et envers l'histoire de notre peuple. Elle m'a raconté que des bonnes choses. Mais malgré tout, il y avait un point qui était flagrant, c'est qu'on vivait loin de tout le monde. et loin de nos racines. Lorsque j'ai été admise à la Sorbonne, comme je vous le disais, le rêve de ma mère et ma grand-mère s'est réalisé. Et à partir de là, ma mère a organisé notre vie pour que je puisse étudier, quitte même à déménager dans un appartement moins cher pour pouvoir gérer nos deux loyers. Par contre, il y avait des règles. Donc je rentrais chaque week-end à Alençon, j'appelais tous les jours ma mère. En fait, c'est comme si je vivais avec elle, mais à distance. Et en plus de ça, les deux premières années, je vivais avec Angélika, qui avait déjà son appartement à Paris. Au début, elle m'avait aidée à chercher, puis très vite, quand on s'est rendu compte que la plupart des propriétaires parisiens sont des marchands de sommeil, on s'est dit, mais attends, ce sera beaucoup mieux si on vivait ensemble. En plus, Angélika m'avait confié que c'était de plus en plus dur pour elle de vivre seule, et que ça lui ferait du bien que j'emménage avec elle. Au niveau du loyer, c'était intéressant pour moi, et ça l'a soulagée aussi. Donc autant donner son argent à quelqu'un proche de soi. Je me souviens au tout début de l'année je lui avais dit Angélica je vais être majeure dans quelques mois, je suis au début de ma vie, je sais pas vers quoi je vais aller mais s'il te plaît il faut qu'on se surveille et il faut qu'on se rappelle toujours qui on est. J'avais vu tellement de personnes perdre leur éthique en grandissant que je savais que je voulais pas que ça m'arrive. Je lui ai dit si tu vois que je commence à faire des bêtises ou que je commence à avoir des fréquentations bizarres ou que je fais des trucs... pas bien, tu m'empêches. Elle m'a dit, ouais ouais, t'inquiète. Donc à partir de là, on était d'accord. C'était notre pacte. On a cherché à se surveiller mutuellement, en gardant en tête que ça n'existe pas de dire, laisse-moi tranquille, je suis grande. On était responsables l'une de l'autre. Certes, il n'y avait pas d'hommes qui nous surveillaient, ou s'occupaient de nous, comme un frère, un père, un mari. Mais on a gardé notre propre éthique, et on s'est protégés comme on le pouvait toutes les deux. Chaque jour, quand je sortais de chez nous, pour aller à la Gardanière jusqu'au Pont Cardiné pour me rendre au campus de Malzerbe dans le 17e arrondissement de Paris, je récitais trois fois Ayat al-Kursi. Je l'avais apprise en cours de maths en seconde, quand la prof et moi avions compris que ce qu'elle s'efforçait d'expliquer ne rentrerait pas du tout dans mon cerveau. Dans mon comportement, je faisais en sorte de toujours laisser une distance et ne pas avoir l'air trop accessible malgré mon air un peu naïf et gentil envers tout le monde. Pour les invitations à la maison, c'était très filtré. On validait en avance qui pouvait venir ou pas, et pas n'importe qui pouvait venir chez nous. En vrai, cette époque post-covid, elle était vraiment belle. Je me souviens encore de l'odeur de la cafétéria de la bibliothèque, parce que je passais beaucoup de temps là-bas, des moments passés avec mes copines de la licence LEA, et des cours tellement enrichissants, que ce soit en civilisation russe, économie, droit, traduction dans plusieurs langues. Même mes options en chinois et en philosophie qui me faisaient aller dans d'autres campus de la Sorbonne. Vraiment, je ne regrette rien de la LEA. Pas même les cafés noisettes ou vanilles du Crous et leur sandwich au thon parfaitement mélangé avec la mayonnaise. Pendant nos cours de langue, j'ai aussi eu beaucoup le temps de réfléchir sur la civilisation russe et par extension la civilisation caucasienne, Weinar et Tchétchène. A chaque fois qu'il y avait des liens qui pouvaient être faits entre l'histoire que le professeur nous racontait sur la Russie et l'histoire des Tchétchènes, je buvais toutes les paroles, parce que je voulais comprendre le sens et l'issue de tout ça. Je pense qu'au-delà des cours de droit, d'économie, de marketing et la spécialisation en anglais, la réelle raison pour moi d'avoir fait une LEA, c'était de me rapprocher de mes racines à travers la compréhension de la civilisation russe qui touche à la civilisation caucasienne et tchétchène. En parallèle, à chaque cours, j'arrivais avec un beau maquillage, un bel outfit, comme si on avait pris Alice au pays des merveilles et on l'avait mise dans une salle de classe. Vous prenez l'état d'esprit d'Alice au Pays des Merveilles, vous la mettez dans un amphithéâtre de la Sorbonne, et vous l'appelez Amanta, c'était moi. Amanta à la Sorbonne. Je sais ça pas. Oui, j'avais la soif d'apprendre et j'aimais l'école, ainsi que tout ce que ça représente, les cahiers, les livres, la bibliothèque, les stylos, les surligneurs. Mais à côté de ça, j'étais toujours attirée par les belles choses. par l'épanouissement de la féminité et par extension les univers totalement féminins. Peut-être parce que j'étais élevée par des femmes et j'étais inspirée par des femmes. Donc pour moi, être à la Sorbonne, c'était une façon de concrétiser la venue de ma famille en France, de m'enrichir intellectuellement, de monter un peu socialement. Mais après, d'un point de vue de carrière, je ne savais pas vraiment ce que je voulais. Je voulais juste vivre et réussir à trouver mon équilibre. en mélangeant ce dans quoi je suis douée, ce qui me plaît, ce qui peut me rapporter de l'argent et ce qui peut être utile à la société. Pour les personnes qui se cherchent, je vous recommande vraiment d'essayer de répondre aux questions de la méthode Ikigai. Je vous invite à chercher sur Google ou demander à Tchadjepete. Que la revo facilite, ami. Après ma licence qu'on a terminée en partie en distanciel en raison des grèves avec les gilets jaunes et le confinement avec le Covid, J'ai décidé de me spécialiser et me professionnaliser. Pendant la troisième année de licence, nous devions trouver un stage de fin d'études et je me suis rendu compte que, concrètement, sans expérience professionnelle, aucun employeur ne me prenait au sérieux. Pire même, je me retrouvais avec un profil déséquilibré entre des études surqualifiantes et un accès très restreint au monde de l'entreprise. C'est dans cette optique, avec mon côté j'aime les belles choses que j'ai voulu intégrer le IML Paris, qui est une école spécialisée dans le marketing de luxe, dans laquelle je souhaitais laisser parler les facettes créatives et légères de ma personnalité sur des sujets qui m'intéressent et surtout où je pouvais compléter mon CV qui était totalement vide sur le moment. Quand je suis rentrée dans la classe, j'ai vraiment senti qu'on était tous trop contents, comme des enfants qui sortent d'une colonie de vacances qui s'est mal passée et qui vont dans une nouvelle colonie avec leur animateur préféré. Tous les profils dans cette classe venaient de parcours différents et avaient vraiment choisi cette école dans l'espoir de se spécialiser dans un univers qui les passionne. On était comme des enfants émerveillés devant des beaux défilés de mode, devant le travail bien fait d'un créateur, ou devant la série Ugly Betty. On était tous un peu dans le même mood. En fait, je ne sais pas comment expliquer, mais on était vraiment contents. Et autant j'étais triste de quitter mes copines et mes professeurs exceptionnels de la Sorbonne. Autant j'avais des étoiles plein les yeux à chaque cours et à chaque rencontre avec une nouvelle personne de cette école. Quand j'avais passé le concours pour rentrer à l'EIML, ça n'était que dans l'espoir de rentrer en 4ème année en alternance. Sauf que j'ai été admise dans une classe de remise à niveau qui ne me donnait pas la possibilité de faire une alternance. Ce qui voulait dire que j'étais acceptée à la condition de payer le semestre de validation de 2000€ pour septembre à décembre, puis... la validation de la quatrième année de janvier à juillet à 8 000 euros, donc 10 000 euros total. Sur le coup, j'ai directement abandonné l'idée en ne sachant pas trop ce qui allait m'attendre et en me disant bon bah j'ai pas cet argent, tant pis En plus, pendant ma troisième année à l'université, j'avais réussi à avoir un logement crousse dans le 13e arrondissement de Paris et si je m'inscrivais sans alternance dans cette école privée, je risquais de perdre mon logement en plus de ma bourse. J'avais 15 jours pour répondre à leurs mails, 10 jours étaient déjà passés, et c'est comme si j'avais abandonné l'idée de rentrer dans cette école. Un jour j'attendais mon train à la gare, je suis rentrée dans le kiosque pour voir les nouveautés, et je suis tombée sur le livre de Lena Situation, plus égale plus. Alors moi je suis pas du tout une haineuse, et une jeune femme qui réussit comme ça, je peux que la soutenir. Allahouma barik. J'ai feuilleté son livre, et je l'ai acheté. Je l'ai lu dans le train. J'ai kiffé. Je me suis dit, attends, la dame, elle a réussi à trouver 50 000 euros pour étudier en Amérique, et toi, tu vas pas réussir à trouver 10 000 euros alors que c'est un investissement sur ton avenir Bien sûr, le logement, ça me stressait. Mais en même temps, je me disais, un moment, il faut sortir de sa zone de confort. Si c'est ton destin, tout va bien se passer et tu vas le faire, t'inquiète pas. Donc vraiment, avant la deadline, mais ça comme d'habitude. J'ai envoyé un mail à l'administration et j'ai validé mon inscription en envoyant les frais de dossier de 300 euros. Donc à partir de là, la course contre la montre avait commencé et il fallait que je trouve une solution pour réunir tout cet argent. Évidemment, la question de la banque est venue. J'avais très bien conscience que le RIBA c'est interdit. Il y a de fortes chances qu'en prenant un crédit à la banque, je sois mêlée à ça. Mais comme il y avait une offre pour étudiants avec 0% d'intérêt, j'ai quand même pris rendez-vous à contre-coeur. Une très bonne amie de ma maman, avec qui elle avait passé son diplôme d'assistante sociale un peu après notre arrivée en France, m'a accompagnée pour se porter garante pour moi. On a fait le dossier, puis une ou deux semaines plus tard, le banquier nous a informé que mon dossier n'était pas passé, car la nationalité russe ne fait pas partie de l'Union Européenne et cette offre ne peut pas m'être accordée avec mon titre de séjour. Sur le coup, J'ai pleuré toutes les lundis encore. Mais en même temps, j'étais soulagée d'éviter un système qui tourne grâce à l'intérêt. Et je savais qu'Allah avait un meilleur plan pour moi. L'amie de ma mère qui s'était portée garante avait bien suivi toute mon évolution. Elle m'a dit, écoute Amanta, moi j'ai la possibilité de te prêter cet argent. Je te fais confiance, je crois en toi. Je sais que tu es une fille sérieuse. Juste, j'aimerais qu'on fasse une reconnaissance de dette auprès d'un notaire. car on ne sait pas ce qui peut arriver demain. Mais moi, je veux t'aider et je veux que tu ailles dans cette école si c'est ce que tu veux. Donc c'est ce qu'on a fait. On a fait un contrat dans lequel on s'est mis d'accord sur la durée du remboursement et le montant à rembourser chaque mois. Et avec le recul, ça me choque parce que c'est ce que Allah nous demande de faire dans le noble Qur'an. Qu'aucun parti ne se sente lésé de faire un contrat avec témoin et d'écrire sur papier la somme à rendre. L'argent en islam, c'est une grande responsabilité avec laquelle on ne peut pas faire n'importe quoi. Avoir une dette envers quelqu'un, c'est un lourd fardeau. D'ailleurs le prophète sallallahu alayhi wa sallam a refusé de faire la prière sur une personne décédée car elle avait une dette. Il a attendu que cette dette soit réglée pour faire la prière sur cette personne. Et Allah nous dit dans la surah al-Baqarah verset 279 qu'il déclare la guerre à celui qui est mêlé à l'intérêt. C'est à dire prêter en espérant tirer un bénéfice de ce prêt. Si tu empruntes ou tu prêtes avec intérêt, dis-toi que tu as déclaré la guerre à Allah. Qu'Allah nous en préserve et aide les personnes endettées à régler leur dette. Amin. Dans tous les cas, il vaut mieux donner. Et si tu prêtes, il ne faut pas que tu prêtes dans l'espoir de tirer un quelconque bénéfice de ce prêt. La personne est déjà en difficulté. Tu ne vas pas... pas la mettre encore plus en difficulté et en plus de ça profiter de sa situation. Le fait de s'entraider sans arrière-pensée, c'est ça l'esprit de l'islam. Cette amie est d'origine française, elle n'est pas musulmane ni convertie. Elle ne sait pas ces choses-là et fait simplement les choses par bon sens. Mais le fait qu'Allah m'ait permis de faire les choses que je voulais sans lui désobéir me prouve encore une fois l'immense rahma qu'il a eu à mon égard. tout au long de ma vie et de mes études, alhamdoulilah. J'ai pu payer les frais de scolarité et rentrer dans cette école, le cœur plus ou moins serein. Et au début de l'année, comme je vous disais, c'était vraiment génial parce qu'on s'est retrouvés avec tous ces camarades aux profils différents, mais on va dire avec la même passion pour les belles choses. Et au début de l'année, c'était vraiment génial. Même moi j'étais dans un bon état d'esprit, je revenais de vacances, j'avais un noyau de personnes hyper solides dans ma vie et je me sentais vraiment bien et dans mon élément. Donc la rentrée était en septembre, j'avais vraiment pris soin de tisser des bonnes relations avec toutes les personnes de la classe, j'étais même devenue déléguée. Et en fait il s'est passé quelque chose, j'ai commencé mon stage au printemps mi-octobre et exactement à la même période, Pouchy, donc notre chat, nous a fait une très grande peur avec ma mère, on l'a emmené chez le vétérinaire et il est mort là-bas Popoche, un dimanche. Donc comment vous dire que c'est vraiment mon monde qui s'est effondré Parce que pour moi, Pouchy, c'était comme mon petit frère. Et là en fait, c'était mon monde qui s'était effondré. Parce qu'il avait 13 ans, donc c'était vraiment un membre de la famille. Mais il était tout jeune et son départ était vraiment inattendu pour nous. En fait, Pouchy, il était gros aux Ausha. Et on a sous-estimé l'ampleur que c'était pour un animal ou même un individu d'avoir du poids en trop. Et il se trouve qu'il est mort à cause de ça. Sur le coup, j'étais extrêmement mal parce que... à la fois j'étais obligée de gérer mes obligations, que ce soit en cours ou en stage, sachant que j'avais que un jour de repos par semaine, parce que j'avais trois jours de stage et trois jours de cours, donc le rythme était hyper intense, en plus à Paris. Et en même temps, je devais gérer mes émotions et essayer de faire le deuil de cet être vivant que je considérais comme mon petit frère, tout en gardant la face et tout en gérant toutes mes obligations et ma solitude du quotidien dans ma chambre recrousse. C'était horrible. Donc forcément mes relations avec mes camarades se sont détériorées. Mon masque social j'avais de plus en plus de mal à le garder. Et j'avais de plus en plus de mal à supporter les phases hypocrites que j'avais autour de moi. Parce que le luxe c'est aussi ça. Beaucoup de crépages de chignons, de ragotage. Et j'avais de plus en plus de mal à supporter d'entendre toutes ces choses. En plus de ça, il y avait des projets de groupe qui avaient commencé à l'école. Donc comment vous dire que... A partir du moment où tu mets des gens ensemble et tu leur demandes de faire des projets de groupe, il y a tout de suite des conflits. Et moi à ce moment-là, alors que j'étais déléguée, j'étais pas vraiment disponible, ni émotionnellement, ni intellectuellement, ni physiquement. Du coup j'étais la fille absente du groupe. Et je sais qu'on m'en a beaucoup voulu pour ça aussi. Donc malgré tout, pendant cet hiver très difficile, j'ai essayé de garder la face, j'ai essayé de relativiser et de me dire que Allah c'est mieux, que la mort ça fait aussi partie de la vie, mais c'était tellement dur. En fait, même quand t'es croyant, à la fois tu crois en l'au-delà, donc ça te rassure, mais en même temps ton cœur il souffre tellement, il se brise en millions de petits morceaux. C'est vraiment ça que j'ai ressenti. Au niveau des cours, j'étais quand même rassurée parce que j'avais un bon dossier auprès des professeurs et de l'administration. Et c'est vrai que mes camarades m'en voulaient, mais ils ont quand même réussi à me couvrir et gérer pour les projets de groupe. Ils n'ont pas cherché à m'enfoncer devant les profs et ils ont quand même essayé de montrer que j'avais l'air plus ou moins investie. Merci à eux. Et en entreprise, j'étais en stage en conseillère beauté multimarque au Printemps Nation. J'ai essayé, on va dire, de mettre mes émotions de côté. Et continuer mon stage comme je le faisais, parce que c'était quand même quelque chose qui me plaisait, de conseiller les clientes, de découvrir des nouveaux produits, etc. Ça me vidait un peu la tête, mais encore une fois, par moments, j'avais beaucoup de mal à supporter les phases hypocrites. Et en plus, je commençais à me dire, mais attends, t'es en stage, rémunéré 4 euros de l'heure, alors que t'es vraiment un bon élément dans le fonctionnement de la boutique. Il y a des intérims qui viennent. qui sortent de nulle part, elles sont payées le triple avec un panier repas. Donc ma motivation elle commençait un peu à s'essouffler et j'ai pensé à abandonner mon stage. Ce qui me faisait tenir c'était de me dire que c'est quand même important de garder une bonne relation avec son entreprise d'accueil et aussi que ça fait pas partie de l'étiquette du musulman de ne pas aller au bout de ses engagements. Et oui, Allah nous le dit dans le verset 8 de la surat Al-Mu'minun lorsqu'il nous parle de qui sont les croyants bienheureux, et parmi eux, on retrouve ceux qui respectent leurs engagements. En plus, en vrai, je m'entendais bien avec l'équipe, l'environnement était agréable, et malgré ma fatigue, j'aimais quand même bien aller là-bas. En plus, j'avais fait la rencontre d'une fille comme nous, qui est musulmane aussi, elle m'avait montré comment elle réussissait à prier à l'heure. Donc à ce niveau-là aussi, je n'avais pas à me plaindre, alhamdoulilah. A peu près une semaine avant la fin de mon stage, la responsable du stand de Guerlain, qui avait eu un coup de cœur sur moi, m'avait dit Écoute Amanta, là je vais être en congé pendant quelques temps, j'aurais besoin de quelqu'un pour me remplacer, donc est-ce que tu voudrais faire des missions en intérim Alors là, pour moi, c'était un vrai cadeau, parce que je me suis dit Ok, tout ce que tu as fait, ça n'a pas servi à rien, tes efforts ont été remarqués, et regarde les portes qui s'ouvrent à toi, subhanallah. Donc à partir de là, je me suis inscrite dans les différentes agences intérimes parisiennes, comme ambassadrice de marque Parfum Beauté. Et j'ai fait plein de missions pour Guerlain, pour Hermès, pour Diptyque, pour les Galeries Lafayette, pour le Sephora d'Alençon, où j'avais fait un stage aussi. Donc ça c'était vraiment bien parce que c'était un bonus sur mon CV et c'était une nouvelle carte que je pouvais sortir à tout moment en parallèle de mes stages et alternances. Ça me permettait de découvrir des nouveaux produits et d'aider les marques tout en me faisant un peu d'argent, alhamdoulilah. Donc après ce premier stage au printemps, j'ai décidé de ne pas reprendre le semestre de cours à l'EIML, mais plutôt me professionnaliser et trouver un stage de longue durée en 35 heures, ce que l'école a accepté. Donc j'ai trouvé un stage en tant qu'assistante communication et marketing chez les Merveilles du Pacifique. Et ce qui était trop bien c'est que c'était une petite marque qui à la base est grossiste en perles de Tahiti. Et moi mon rôle c'était de voir comment on peut faire connaître et développer cette marque auprès de la cible particulière. En même temps j'étais au quotidien avec le gérant de la marque et la responsable marketing. Donc j'ai vu de A à Z comment fonctionne une entreprise, par quelle phase un gérant et son équipe peuvent passer. C'était trop intéressant. Et en plus, on s'appréciait vraiment beaucoup. En fait, ce qui est assez étonnant dans cette histoire, c'est que Mehdi, donc le gérant, il ne savait pas que j'étais musulmane. Et moi, je ne savais pas qu'il était musulman. Enfin, on n'a pas trop calculé quoi. Jusqu'au jour où il a remarqué que je m'éclipsais pour aller dans la réserve, et il a compris que je priais là-bas. L'année d'après, j'ai fait mon alternance dans cette même entreprise et on a accueilli une stagiaire en gemmologie que Mehdi avait recrutée pendant les cours qu'il donnait à l'ING. Et en fait, cette stagiaire qui s'appelle Carla, Carla la préserve, c'était une musulmane et donc elle était trop contente que je lui montre l'endroit où on fait la prière. Même avec Mehdi, on s'était fait une blague en mode on va ouvrir une mosquée bientôt. Donc vraiment de ce point de vue là, j'étais dans un cocon. Et en plus, côté professionnel, c'était super intéressant et enrichissant d'apprendre avec eux. Car l'art les facilite, amine. Pour ma dernière année, je voulais absolument voir comment ça se passe dans une grande maison de luxe. Bien sûr, j'avais déjà en tête le film Le Diable s'habille en Prada. J'imaginais déjà que ça allait être super dur et que ça allait pas être aussi cool et safe qu'avec Les Merveilles du Pacifique. Mais je me disais, il faut aussi que tu sortes de ta zone de confort, donc même s'il y aura des méchants, c'est pas grave. Au pire, toi tu vas apprendre et ça va faire partir de ton évolution. Donc à partir de là, j'ai commencé à chercher activement et passer plein d'entretiens pour des postes au siège. Chez Chaumet, Guerlain, Hermès, Messica, Louis Vuitton et Chanel. Quand j'ai passé l'entretien pour Chanel... J'ai tellement aimé leur façon d'accompagner leurs collaborateurs que je me suis dit, non je vais apprendre avec ces gens-là. Vraiment en termes de onboarding, environnement, avantages et par rapport à ma sensibilité envers l'univers féminin et l'histoire de Coco Chanel, j'étais totalement dans mon élément. Je m'étais dit, je veux intégrer la maison Chanel. Donc j'avais candidaté à plein d'autres postes. Et comme j'avais plein de casquettes, en vrai mon profil pouvait s'adapter sur des postes différents. Mais il y a un poste, donc assistante de formation digitale Parfums Beauté pour la France, dans lequel j'ai été recrutée, alhamdoulilah. Nous, notre rôle au digital, c'était de rendre accessibles et ludiques, en version digitale, tous les outils pédagogiques pour les conseillères de vente. Et pour moi, le fait de travailler sur le digital, ça correspondait encore plus à mon profil, sachant qu'avec les merveilles du Pacifique, J'ai fait pas mal de digital et même là avec ce projet, vous comprenez bien que c'est mon domaine. Il y a un autre élément qui était vraiment bien aussi, c'est que je pouvais facilement travailler depuis chez moi. Et pendant cette année, j'ai pu me rendre deux fois en Tchétchénie. Alhamdoulilah. L'été dernier, il y a eu les JO à Paris. Et pour anticiper les soucis de transport, Chanel avait donné la possibilité aux personnes qui travaillent beaucoup sur leur ordinateur de pouvoir se mettre en full télétravail. Avec mon équipe, on s'était dit qu'on essaierait de venir au bureau au moins jusqu'à mi-juillet, mais que probablement on ne se verrait pas pendant un mois complet. Donc là, les calculs étaient très vite faits dans ma tête. Je me suis renseignée auprès des RH pour savoir si c'était possible de travailler depuis l'étranger. Et donc ce que j'ai fait, j'ai passé deux semaines en télétravail depuis la maison de la sœur de mon père en Tchétchénie, plus deux semaines de congé qu'on devait poser de toute façon pendant le mois d'août. Donc au total j'ai passé un mois complet en Tchétchénie, en étant connectée à mon alternance la journée, et en profitant des moments de famille tellement précieux le soir et la journée que j'avais jamais pu vivre jusqu'à là. Pendant ce mois en Tchétchénie, je faisais un peu des allers-retours entre chez ma grand-mère à Grosny, et chez ma tante, donc la sœur de mon père à Atensteyurt. En fait la famille du côté de mon père, c'est assez spécial parce que la première fois que j'ai pu les rencontrer c'était en 2019. Et la première fois qu'on s'est vues avec ma tante, je sais pas comment vous expliquer mais il y a une connexion tellement forte entre nous, comme si nos âmes et nos cœurs étaient liés depuis toujours, mais c'était vraiment la première fois qu'on se rencontrait. Et le fait d'être parmi eux et près de ma tante et ses enfants et ses petits-enfants, ça remplissait tellement mon cœur de joie, je me sentais vraiment à ma place parmi les miens. J'étais juste bien. Et je sais qu'elle aussi elle était bien. Elle était rassurée de me voir près d'elle, de savoir que je vais bien, de savoir quelle personne je suis. Je sais que pour elle aussi c'était une immense joie qu'elle avait dans son cœur. Et chaque moment on essayait de le profiter ensemble. Que Allah la préserve, amine. Sauf que parce que quand il n'y a pas d'intrigue c'est pas drôle. Il se trouve que quand j'étais chez elle, je me suis rendu compte que par moments, elle avait l'air un peu anxieuse. Elle ne se sentait pas bien, elle regardait son téléphone, elle avait l'air énervée, elle n'était pas contente. Et en fait j'ai très vite compris que ma présence dérangeait une personne dans notre famille. Donc là on revient sur la fortune des Rougons de Émile Zola. En fait ce qui se passe dans la fortune des Rougons c'est que après la Révolution française, la famille des Rougons est séparée en deux. Il y a une partie qui devient une lignée noble et très fortunée, et une autre partie qui est aussi de la même famille mais qui n'a pas ce statut ni cette fortune. Sauf que les Rougons qui ont la fortune... vont être tellement inquiets de perdre ce qu'ils ont, ils ne vont tellement pas être sereins de la façon dont ils ont acquis cette fortune, que ça va créer beaucoup d'intrigues au sein même de la société. Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a une personne dans notre famille qui a cru que ma présence soudaine dans leur vie était dans le but de l'embêter elle et de récupérer toute sa fortune. Et comment dire que c'est extrêmement inconfortable d'être mise dans ce type de situation Quand tu sais que dès que t'as un peu d'aisance financière, tu cherches à faire plaisir à ta famille, à leur rendre visite, quitte à t'attirer les foudres de tes managers qui disent oh mais elle est trop imprévisible celle-là toi tu arrives dans une maison qu'on te présente comme la tienne, avec des personnes qui t'aiment, que tu aimes, avec qui tu n'as pas pu grandir, et quelqu'un de l'extérieur vient faire la morale, limite te rabaisse, rabaisse ta famille, rabaisse ta mère, quitte à élever. En remettant en doute votre honneur, votre façon de vivre, vos intentions, vos valeurs, position pas très confortable. J'étais pas assise sur un beau fauteuil bien moelleux aux finitions dorées. Là j'étais debout dans le coin d'une petite pièce sombre. Mais j'ai plus d'un tour dans mon sac et ma maman m'a très bien élevée, alhamdoulilah. Avec ça, il se trouve que mon grand-père a toujours joué aux échecs. Il nous a transmis cet amour. Donc si cet inconnu veut jouer aux échecs, on va jouer. En plus, Allah c'est mon seul garant, mais c'est le meilleur des garants. En tout cas, je ne la laisserai pas venir troubler ma sakina, et encore moins la sakina de ma tante, slash soeur, slash grand-mère. Ça va pas ou quoi En vrai, avec le recul, c'est facile de faire la maligne, mais sur le moment, je ne faisais pas trop la maligne, parce que je ne savais pas trop comment me comporter, et surtout... Cette femme m'a invitée dans un café à Grosny, en compagnie de son mari, pour qu'on ait une discussion tous les trois. En réalité, c'était plus une discussion entre elle et moi, dont le mari a été témoin et pourra affirmer qu'à aucun moment je lui ai manqué de respect. Je ne vous cache pas que j'avais quand même un petit peu peur pour ma vie. Parce que je ne savais pas trop de quoi cette femme était capable, donc forcément, avant de me rendre à ce rendez-vous, j'ai récité toutes les sourates de protection. Je me suis vraiment purifiée de façon à ce que même si je meurs là-bas, au moins je pourrais revenir à Allah avec sérénité. Bien sûr je ne voulais pas mourir mais on ne sait jamais. Parce que l'argent et le pouvoir vous le savez certainement mieux que moi mais ça rend vraiment fou les gens. Et c'est maintenant qu'il faut que je vous parle de Pharaon et Moussa alayhi salam. En fait dans la surah Taha, moi quand j'ai commencé à l'écouter, c'était vraiment parce que j'aimais énormément la façon de réciter de Ismaël Hanouri. Et je me souviens pendant mes études que j'écoutais vraiment en boucle cette surat parce qu'elle m'apaisait beaucoup. Mais c'est aussi dans cette surat qu'il y a l'invocation que font beaucoup d'étudiants pour leurs examens. Il y a une chose qui n'est pas anodine avec le Qur'an, que j'ai compris récemment, c'est qu'en réalité c'est Allah qui choisit ce vers quoi tu tournes ton attention. Et il se trouve que dans la surat Taha, Allah nous parle de la façon dont il a protégé Moussa. Alors qu'il était sans défense et s'est retrouvé face à Pharaon. En fait Pharaon c'est un peu le beau-père de Moussa al-Islam parce que quand il a été recueilli par la femme de Pharaon, donc Asia, qui était une femme croyante et pieuse, elle a retrouvé Moussa dans ce ruisseau, elle l'a recueilli, elle s'est occupée de lui, sauf que Pharaon était extrêmement injuste envers son peuple et envers les enfants d'Israël. A côté de ça, il avait très peur que quelqu'un vienne prendre sa place car Il avait vu un rêve qui l'a poussé à tuer tous les nouveaux-nés mâles une année sur deux. Et c'est pour ça que la maman de Moussa, qui était une femme croyante et pieuse, a laissé son nouveau-né dans la rivière. Car Allah lui a conseillé de faire ça en lui disant, ne t'inquiète pas, la pauvre. Elle craignait tellement que les gardes de Pharaon viennent tuer son fils. qu'elle l'a mis dans la rivière, parce que Allah lui a dit de faire ça. Qu'Allah soit satisfait d'elle et facile toutes les mamans. Amin. Ce qui se passe avec le prophète Moussa, alayhi salam, qui a été adopté par la famille de Pharaon, c'est qu'un jour il se retrouve mêlé dans une histoire dans laquelle il a tué un homme de façon involontaire, et par peur de se faire tuer à son tour, il va s'enfuir. Sauf que quand il s'enfuit, Allah l'informe du fait que Il l'a choisi pour être un messager et qu'il a la responsabilité d'aller affronter Pharaon. Donc pour Moussa, c'est extrêmement effrayant. Et on le voit dans le récit entre Allah et Moussa, parce que son messager est effrayé. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il a peur. Déjà, il est super impressionné. Et en plus, il s'inquiète de ne pas être à la hauteur pour combattre Pharaon. Donc Allah va renforcer la confiance de Moussa envers lui-même en lui donnant l'aide de son frère Haroun, en leur disant ne vous inquiétez pas, je suis avec vous et je vous suffis comme garant. Donc c'est avec cette boule au ventre que Moussa et Haroun se rendent face à Pharaon. Pharaon lui, il est dans sa toute puissance. Il a très bien préparé ce rendez-vous. Il a pris avec lui tous les magiciens les plus talentueux du royaume et il est avec toute son équipe prêt à en découdre avec Moussa. Commence à toi petite chose, tu vas venir me dire ce que je dois faire. Et d'ailleurs dans les versets, ça se voit que Pharaon a l'ascendant psychologique sur Moussa, parce qu'il lui tend plusieurs pièges. Et Moussa, à chaque fois, il rentre dedans, parce qu'il n'a pas son vice. Pharaon, lui, il pense qu'il affronte un homme qui veut sa place. Et qui a les mêmes ambitions de pouvoir que lui. Alors que Moussa, il est saleh, miskine. Il est juste parti se faire oublier un petit peu. Et il se trouve que Allah lui a donné une très grande responsabilité dont il ne se doutait même pas. Et c'est dans les versets 25 à 28 de la surah Taha que Moussa fait une invocation. Cette fameuse invocation que tous les étudiants ont au moins répétée une fois. Où il dit Seigneur, ouvre ma poitrine et facilite ma mission, aidez-nous un nœud en ma langue afin qu'ils comprennent mes paroles. Ça c'est l'invocation must have quand tu dois passer un examen. Et lors de cette assemblée remplie de personnes qui sont sous l'emprise de Pharaon, Moussa, tout seul avec son frère, ils vont réussir à impressionner tout le monde et les magiciens eux-mêmes vont se désavouer de Pharaon en disant Nous croyons en ton Seigneur, on sait que la magie ne peut pas faire ça. Ce qui s'est passé avec cet entretien que j'ai vécu en Tchétchénie face à cette personne malveillante, c'est que là, je vous ai présenté les choses joliment, mais évidemment que j'étais terrifiée. En plus, je me retrouve face à elle, qui est soi-disant une docteur, slash sage-femme, slash psychologue, qui a un milliard de diplômes, et qui me fait comprendre que je suis une petite fourmi dans son immense domaine. Face à son mari, qui détient toute cette fortune pour laquelle elle s'inquiète autant. Mais je me défends. Et chaque argument qu'elle porte contre moi ou ma mère, je lui explique simplement les choses. Je lui dis, écoute, toi tu le vois comme ça, mais moi je l'ai vécu comme ça. Toi tu penses ça, mais nous on vit comme ça. Donc maintenant, arrête de faire des histoires là où il n'y en a pas. Arrête de t'inquiéter, tu n'as pas à t'inquiéter. Et petit à petit, au cours de la conversation, heureusement que ce n'est pas Pharaon, et moi je ne suis certainement pas Moussa, elle est Salène, elle a fini par s'excuser en me disant, je suis vraiment désolée. Je te jure que si j'avais su qui vous étiez vraiment, je ne me serais jamais comportée comme ça. Ne m'en veux pas s'il te plaît. Et ce que j'ai ressenti au cours de cet entretien, c'est qu'elle avait terriblement honte devant moi, devant ma famille et devant son mari. Pourquoi j'ai voulu vous raconter ça Parce qu'en soi c'est très personnel et chaque famille a son lot de tragédies. Ce qui compte c'est de rester unis et pas se faire de mal les uns aux autres. Mais au début de l'épisode je vous ai parlé du terme Ar-Rahman. Du fait que j'avais une rigueur dans ma façon de le dire. Et que je ne comprenais pas bien le sens de sa miséricorde qui est infinie. Je me disais mais Allah c'est aussi Al-Raziz, le tout puissant. Mais j'avais oublié en fait que contrairement aux humains qui sont pleins de paradoxes, Allah est parfait. C'est difficile pour un être humain de rester sage et humble quand on a la position de la puissance. Ça peut vite monter à la tête et parfois on ne s'en rend même pas compte. Moi-même j'ai déjà ressenti ça. Quand t'as la puissance, t'as un peu plus de mal à te mettre à la place de celui qui est dans l'impuissance et à faire quand même preuve de miséricorde infinie. Alors la sagesse, la puissance, la miséricorde, ce sont des attributs d'Allah. Et Allah n'a aucun paradoxe. Tous ces noms se complètent parfaitement entre eux. Bah oui, puisqu'il est parfait. C'est Allah le Très-Haut. On a les 99 noms et attributs qu'Allah nous a révélés, mais ces 99 attributs tournent autour du noyau que représente Allah. C'est pour ça aussi qu'on ne peut pas traduire Allah. Oui, ça veut dire Dieu, mais c'est encore un peu plus parce que dans le nom d'Allah, on a tous les 99 noms qui sont aussi représentés dans la plus grande cohérence. Et dans ce que Allah nous enseigne à travers le Qur'an, il nous met en garde contre l'arrogance, contre le fait de penser que notre puissance ou notre argent nous rend meilleur qu'une personne qui n'en a pas, parce que ce qui compte, c'est que Allah soit de ton côté et l'argent peut venir comme partir. Comme dans la sourate Al-Kahf avec l'histoire des deux hommes et leur jardin. Rien n'est linéaire. D'ailleurs il y a une sourate qui m'a fait très peur et qui m'a fait penser aux soeurs qui peuvent rentrer dans cette forme d'injustice. Jeux à la puissance de leur statut. C'est la 111ème sourate du Qur'an, Al-Masad, qui parle de Abu Lahab, un homme fortuné, et sa femme, qu'Allah a tous les deux maudit. Tant qu'on est encore vivant, essayons de gagner notre argent de façon licite et ne jamais penser qu'on ne rendra pas des comptes à Allah pour tout ce qu'on fait. Car le prophète sallallahu alayhi wa sallam a dit Que n'entrera pas au paradis celui qui dans son cœur a le poids d'un atome d'orgueil. Un homme demanda, pourtant l'homme aime porter des beaux vêtements et des belles chaussures. Le prophète sallallahu alayhi wa sallam reprit, Allah est beau et il aime la beauté. L'orgueil est le fait de rejeter la vérité et de mépriser les gens. Qu'Allah nous préserve, nous aide à nous réformer et soit satisfait de nous. Amin.