- Speaker #0
Bonjour, je suis Paul Menand, cofondateur de Design Club, un collectif international 100% design et research. Grâce à la force du nombre, on accélère les projets de nos clients et la carrière de nos membres dans le monde entier. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'animer le podcast Head of Design, un podcast qui met en lumière ces personnalités inspirantes qui définissent les tendances du design. Vous découvrirez leur parcours, savoir-faire, et les convictions qui les animent, tout en partageant leurs bonnes pratiques et recommandations. Allez, c'est parti ! Vous avez laissé votre manteau au vestiaire ? Bienvenue dans le club ! Aujourd'hui, nous recevons Arnaud Lecate, cofondateur d'OUTI. et designer et multi-entrepreneur. Tu es le nouvel invité de ce podcast et je te remercie chaleureusement d'avoir répondu positivement à mon invitation. Arnaud, bonjour.
- Speaker #1
Bonjour Paul, merci de me recevoir.
- Speaker #0
Écoute, c'est un plaisir partagé. Arnaud, j'ai entendu parler de toi grâce à mon épouse qui a eu la chance d'utiliser et de participer à un atelier d'intelligence collective avec Outi, ce dont tu vas nous parler. ce que tu as créé, à quoi ça sert. Et donc, en fait, j'ai voulu faire ce hors-série, j'ai voulu t'inviter pour qu'on puisse expliquer à nos auditeurs et auditrices à quoi sert Outi, qu'est-ce que l'intelligence collective, avoir un échange un peu autour de ça, parce que parfois, on a une vision, parfois un peu négative de l'intelligence collective, parfois il n'en ressort rien, parfois il en ressort beaucoup de choses, etc. Donc, il y a des visions un peu différentes. Et je voulais mettre en avant tout ça, et je pense que tu es le bon interlocuteur. et puis mettre en avant aussi cette magnifique création qui, moi, m'avait vraiment enchanté. Donc, je suis ravi d'être là avec toi. Et la première question que je pose à mes invités, c'est à quel moment tu as rencontré le design dans ta vie ?
- Speaker #1
Déjà, moi aussi, je suis ravi d'être là avec toi. Le design, je l'ai rencontré déjà très jeune, sans forcément savoir exactement ce que c'était. Je suis curieux de tout. Et j'étais très télé à une époque, très télé. Et je me souviens... C'est un des trucs que j'aimais regarder, outre peut-être des émissions de sport, à un moment donné, ski, surf, tu vois, les émissions, ça me passionnait. Et il y avait d'autres trucs qui me passionnaient, mais très jeunes. Alors, c'est pas sorcier, bon, d'accord, mais des émissions de créateurs. Tu suivais les parcours de créateurs, de designers, de créateurs, et je voyais non seulement leur création, mais leur vie, leur façon de travailler, en fait. Leur façon de travailler, leur façon d'aborder la réalité, les choses. Et ça me fascinait, et je voulais être créateur. Alors, quand j'ai demandé, on m'a dit architecte. Quand j'ai demandé dans quel métier on pouvait dessiner, on m'a dit architecte. C'était une première approche, ce n'était pas encore le design. Peut-être que le design design, je l'ai rencontré un peu plus tard dans mes études, en discutant. Je suis allé chez Renault aussi. J'ai discuté, alors là, c'est bien plus tard. Ça, c'est plutôt post-études d'ingénieur. À la sortie de mes études d'ingénieur, je voulais revenir vers les métiers de la création, de la conception. Je pense que je savais ce qu'était le design, mais je n'avais pas rencontré de près. Je suis allé chez Renault, j'ai rencontré les… Head of Design de Renault et ça a été mon premier point de contact réel.
- Speaker #0
Juste pour donner un petit peu de contexte à tout le monde, est-ce que tu peux justement présenter à la fois ton parcours de formation et puis qui tu es de façon un peu plus précise ?
- Speaker #1
Parcours de formation, j'ai eu un parcours qu'on appelle classique, c'est-à-dire les études qui font plaisir à papa et maman, c'est-à-dire ingénieur. Et ça me faisait plaisir aussi, j'aimais l'invention, la conception, donc ingénieur, je me disais ça va bien, j'étais... à l'aise en sciences et j'ai fait une école préparatoire, une école d'ingénieurs, les mines de Nancy. Donc voilà, c'est un parcours assez exigeant. Et puis arrivé au bout du parcours, c'est-à-dire en sortie d'école, je me dis mais en fait, ce n'est pas exactement ce que je veux faire. Je ne me projetais pas dans la carrière d'ingénieur. C'était un peu trop tracé pour moi. Alors c'est bien que ce soit tracé parce que tu vois l'évolution, tu vois le salaire, les métiers, les opportunités hyper intéressantes. Mais c'était trop tracé pour moi. Je voulais quelque chose de plus large et je dessinais beaucoup. J'ai beaucoup dessiné en cours. Et puis jusqu'au moment où mon dessin commençait à m'impressionner moi-même, crise existentielle, et là je suis arrivé à l'évidence que j'ai toujours voulu être designer sans même savoir le nommer, concepteur. Et donc après l'école d'ingénieur, directement j'ai fait une école de design, j'ai rattrapé le cursus design-design, qui est STRAT, c'est une école de design. Donc ça, ça remonte, c'est en 2009 que j'étais diplômé de cette école de design. Et d'ailleurs... Et d'ailleurs, j'ai fait un diplôme qui a été les prémices de ce qu'est outil, l'objet dont on parlera. Et donc après, j'ai monté une agence de design avec un collectif. Et ça fait maintenant depuis 2009, l'agence de design 2011, etc. Donc ça fait une quinzaine d'années. On manque à une bifurcation.
- Speaker #0
Oui, et puis que tu es dans le design et dans l'entrepreneuriat en même temps. C'est un aspect que je défends beaucoup dans ce podcast. Je crois beaucoup au rôle du designer entrepreneur. Je pense qu'aujourd'hui, quand on a la formation de designer, on a beaucoup de clés. pour entreprendre et avoir en tout cas une méthode de création qui soit vraiment positive et qui apporte de la valeur aux gens. Et déjà, juste ça, avoir juste cette vision-là, c'est déjà énorme et c'est la base de tout. Et ensuite, la partie business, les autres parties arrivent et vont être en support de tout ça. Je trouve que le cœur est là.
- Speaker #1
Exactement. Tous nos projets, tous les projets que j'ai montés avec mes associés d'entrepreneuriat, outils dont on va parler, vous pouvez dormir dans la grange qui est une marque d'auto-édition d'objets fabriqués en France. J'ai une autre méthode. qu'on a initié, déployé. Tous ces projets viennent du design, c'est-à-dire qu'on utilise une méthode de design, de compréhension d'un existant, d'un écosystème, d'un besoin, et de conception d'une réponse, qu'elle soit méthodologique, objet, serviciel, etc. Donc c'est du design, et ça permet de tester, ça permet de mettre au point, ça permet de créer des ensembles cohérents aussi, des offres cohérentes, qui marquent, qui marchent, qui séduisent, qui apportent de la valeur, qui ont un univers aussi. Et ça, ça marche très très bien. Le seul truc, je dirais, c'est que par contre... entrepreneur designer oui à fond mais il y a une limite que moi je connais que j'ai connue qui est peut-être celle justement du business on apprend on n'a pas appris le business ce que tu connais c'est le développement la prospection le déploiement le business development ça on ne l'apprend pas en école on apprend à se débrouiller mais on maîtrise mal je trouve on imagine qu'avec un produit génial les gens vont se jeter dessus et j'ai vu beaucoup d'entrepreneurs nous rencontrer pour qu'on les aide à développer leurs produits avec notre agence Et ils se disent, mais attends, mon truc est génial et ça va se vendre comme des petits pains. Et on s'est dit ça aussi. Or, des trucs géniaux, il y en a, mais il y en a plein. Ils sont légions. Et donc, toute la partie business que les gens apprennent en école de commerce et sur le tas, on l'apprend aussi sur le tas. Et je dirais que ce n'est pas ma personnalité initiale. Donc, j'ai dû apprendre parce que je crois en mes projets. Et donc, après, j'ai dû me battre pour voir que ça ne va pas se faire tout seul. Donc, il faut rendre visible, il faut communiquer, il faut rendre intelligible, il faut rencontrer, etc. Il faut créer des canaux de vente. Donc ça, on l'apprend sur le tas et on est mal armé, je trouve.
- Speaker #0
Oui, et puis peut-être qu'intellectuellement, c'est peut-être pas vers ça que tu aimes aller en premier.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
C'est compliqué d'aller plus loin.
- Speaker #1
C'est compliqué. Je ne suis pas câblé comme ça et c'est compliqué. Donc, on apprend parce qu'on a quand même envie que nos produits existent. Mais ce n'est pas naturel chez moi en tant que designer ingénieur. Par contre, en fait, je vends très bien mes projets parce que je suis passionné. Et sur des salons, sur des rencontres avec des personnes, des... que ce soit des dirigeants ou autres, quand je parle de mon projet, je pense que je peux être persuasif. Mais il faut les rencontrer. Et prendre mon téléphone pour me faire la liste des 100 cibles, faire un mail automatisé, faire un process clair, ça, c'est non. Je suis mauvais là-dessus. J'y viens, mais je ne suis pas très bon. Mais dans le relationnel, pour défendre, il y a la passion qui prend le pas, oui. Mais ce n'est pas suffisant. Ça, c'est du one-to-one.
- Speaker #0
En fait, il faut réussir à créer ce moment et ensuite, ça va. Voilà,
- Speaker #1
il faut créer le moment. Exactement.
- Speaker #0
Tu prends la suite.
- Speaker #1
Il faut créer la rencontre,
- Speaker #0
les rencontres. Écoute, l'objectif du podcast, justement, ça va être de pouvoir aussi mettre en avant outils et ce moyen que tu as trouvé de créer des ateliers d'intelligence collective. Est-ce que tu peux nous décrire ce projet ? À quoi ça sert ? Et peut-être ce que c'est l'intelligence collective peut-être pour introduire ?
- Speaker #1
Alors, j'ai essayé de le faire avec des mots simples parce que ce n'est pas toujours évident pour moi de ne pas tomber dans le jargon très technique. Déjà l'intelligence collective, je dirais pour faire très simple que c'est l'idée de l'esprit d'équipe. C'est peut-être un peu réducteur comme définition, mais comment dans une équipe donnée, que ce soit une équipe ou des équipes dans des silos différents, comment tu vas créer une cohésion ? Une capacité à bien travailler ensemble pour qu'ensemble on aille plus loin qu'individuellement. Donc comment on fait une équipe qui travaille bien, qui utilise des synergies, qui se passe bien la balle pour qu'à la fin on mette des buts ? sans qu'on ait chacun à traverser tout le terrain en courant. Donc, pour ça, il faut bosser sur la communication, comment on communique bien, efficacement, sur fédérer, comment on embarque tout le monde, parce que l'intelligence collective, en fait, va être utile dans des aventures un peu longues ou difficiles. C'est-à-dire, quand on veut aller loin, tu connais la formule. Seul, on va vite. Ensemble, on va plus loin. Et c'est ça, sur des projets complexes, tu as besoin de plusieurs ressources, tu as besoin de plusieurs formes d'intelligence, tu as besoin de relais, tu as besoin de réserves pour tenir dans la durée. et on a besoin de plusieurs personnes et qu'elles soient embarquées tout le long et qu'on ne les perde pas au fur et à mesure. Donc, c'est tout ça, c'est créer des méthodes aussi pour que ça fonctionne bien, que la balle circule bien et que c'est comme du sport collectif. À la fin, on met des buts.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Je remarque que le comparatif se fait très vite. Et en effet, on voit bien que tout seul, on n'arrivera pas à battre l'équipe d'en face. Et que si on est bien organisé, si on a une stratégie, si tout le monde s'écoute, si tout le monde met en avant ses compétences spécifiques, et qu'ils soient placés aux bons endroits dans l'équipe, on arrive à marquer des buts, à être performants et à eux aussi je trouve,
- Speaker #1
faire prendre du plaisir à l'équipe et ça c'est très important,
- Speaker #0
c'est un point qui est très important quand on vit bien ensemble quand on propose une expérience globale où tout le monde s'y retrouve tout le monde est heureux d'y être c'est hyper important et moi mon choix d'aller vers le design c'est aussi parce que je voulais
- Speaker #1
un métier où j'ai beaucoup de plaisir. Pour moi, amusement et travail vont de pair. C'est très sérieux, c'est-à-dire tout ça est très sérieux, mais j'ai envie d'avoir plaisir à faire tout ça. Et donc, oui, le plaisir, c'est tenir dans la durée, c'est délivrer le meilleur de soi aussi. Quand on s'amuse, on a des ressources qu'on mobilise qui sont vraiment hyper intéressantes. Ça permet d'embarquer tout le monde, de tenir tout le monde et de créer de la motivation. Donc, il y a ça.
- Speaker #0
Et justement, raconte-nous un peu Outi. Qu'est-ce que c'est ? C'est... Pour ceux qui nous écoutent, c'est très visuel. Je vous encourage, après vous allez avoir les liens, etc. Je vous encourage à aller cliquer sur la vidéo YouTube et sur le site d'Outi pour découvrir. Raconte-nous un petit peu comment c'est né, qu'est-ce que c'est et comment c'est né la genèse de ce projet.
- Speaker #1
Donc Outi, ça s'écrit déjà UWTI. On va raconter l'histoire de pourquoi UWTI. Donc c'est un outil, c'est un outil pour stimuler l'intelligence collective. Et puis ça prend la forme, c'est vrai que c'est très visuel, d'ailleurs on a fait une vidéo récemment qui est le meilleur moyen de comprendre ce qu'est cet atelier, ça se déploie dans un atelier qui peut durer deux heures, on a différents formats, mais globalement l'atelier type dure deux heures, et donc sur la vidéo on se rend vraiment bien compte. Ça prend la forme de briques lumineuses, interactives, qui tiennent dans la main, donc c'est physique, c'est un objet figital, pour utiliser un terme un peu technique, digital et physique. Donc des briques lumineuses qui vont s'aimanter, qui tiennent dans la main et qui prennent des couleurs en fonction des associations, comme un Lego numérique et physique. Et ça, ça va nous permettre de proposer un défi à une équipe. Admettons, on peut prendre une équipe de 20 personnes. Ça peut marcher à 60, ça peut marcher à 8, ça peut marcher à 100. Mais format type 20 personnes, on met 20 briques au milieu de la table et on va leur demander de mettre les 20 briques dans la même couleur. Alors j'ai différents niveaux de difficulté. Et en fait, ce qui est passionnant, c'est qu'on va découper la séquence en plusieurs étapes qui vont être aussi la méthode de résolution d'un problème nouveau. C'est-à-dire qu'ils se retrouvent face à un problème vraiment nouveau, ils ne savent pas comment ces briques fonctionnent. Et la réponse se trouve par rebond déjà, c'est-à-dire que si on arrive à communiquer, à s'entendre, à donner son point de vue, au milieu des points de vue de chacun, il y a quelque chose qui va émerger. Si on s'entend, si on se comprend sur ce qu'on comprend et ce qu'on ne comprend pas. Et si on dessine, c'est-à-dire qu'on peut dessiner sur les briques, on va déchiffrer, décoder, un peu comme Champollion et la pierre de rosée. On décrypte les comportements, on verbalise, on dessine, et à la fin, la réponse est simple, à condition que le processus fonctionne, c'est-à-dire qu'il y ait une bonne communication, la capacité pour chacun de toucher les briques, d'expérimenter, d'émettre des hypothèses, de savoir que ce sont des hypothèses, et donc sortir un peu de ses certitudes, parce que tu as plein de biais, chacun arrive avec ses certitudes. Et puis, tu as toutes les personnalités qui s'expriment.
- Speaker #0
Oui, et puis, tu as aussi toutes les strates de managerial qui biaisent aussi. Parce que j'imagine que vous essayez de mélanger les équipes.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Et que vous avez le directeur commercial avec le customer support. Bref, vous soudez tout le monde. En tout cas, vous mettez des gens qui, peut-être, ne se parlent pas trop ou qui ont des niveaux hiérarchiques différents.
- Speaker #1
On mélange.
- Speaker #0
Et donc, sûrement, ça doit créer des équipes qui, au début, ne doivent pas trop se parler, n'osent pas trop, ne s'écoutent pas trop. Et puis après, l'outil va permettre à tout le monde de pouvoir s'exprimer.
- Speaker #1
Alors, il y a plusieurs... Je vais te donner deux, trois exemples, peut-être, de contextes dans lesquels on opère. Juste pour dire, une séquence, ce n'est pas juste mettre toutes les briques de la même couleur. Il y a plusieurs étapes, plusieurs sous-consignes qui sont des indices méthodologiques. Il y a des moments de débrief, de prise de hauteur sur les comportements. Et on va mettre en lumière tout ce qui se joue dans la résolution, dans la méthode de résolution, mais aussi dans les postures de chacun, dans les façons d'être de chacun, dans qu'est-ce qui marche pour bien travailler ensemble. Et des contextes, ça peut être deux équipes qui ne se parlent pas très bien. Typique, une grande boîte, je ne vais pas citer les boîtes, ça évite de...
- Speaker #0
Non mais de toute façon, toutes les entreprises en ont besoin.
- Speaker #1
Toutes les entreprises ont toujours des problèmes à régler humains. Oui,
- Speaker #0
et puis que ça fonctionne ou que ça ne fonctionne pas. Même quand ça fonctionne, il vaut mieux le faire de toute façon.
- Speaker #1
On peut toujours améliorer, on peut toujours être meilleur. Mais imagine, donc là on avait un client, c'est l'équipe marketing et l'équipe vente qui se renvoient un peu la balle, c'est-à-dire que c'est un peu toujours la faute des autres. Si on n'arrive pas à bien atteindre le client, c'est que l'offre n'est pas assez claire. Et puis l'autre, c'est vous qui ne les approchez pas assez bien. La direction nous dit qu'on aimerait bien qu'ils construisent ensemble des solutions plutôt que de se renvoyer la balle, qu'ils se mettent autour de la table pour ensemble amender les choses, trouver les bonnes articulations. Là, on mélange les deux équipes sur un défi commun où il n'y a plus l'équipe de l'un et l'équipe de l'autre. Il y a juste des individus ensemble avec des affinités et des compétences différentes. qui essaye de résoudre un défi hors cadre. Et c'est bien que ça soit hors cadre, parce que ça permet aussi de sortir des jargons, des postures un peu de je suis expert, donc ne me contredis pas Et donc là, on mélange tout le monde. Mais on peut aussi mélanger effectivement les strates hiérarchiques. Et ça permet, ce que j'aime bien, moi avec Outil, on voit plein de choses, mais notamment, ça peut être un exercice de management. C'est-à-dire pour quelqu'un qui va comprendre assez vite la résolution du problème, admettons qu'il ait compris la clé, est-ce qu'il est capable d'accompagner les autres ? et sans faire à leur place. C'est-à-dire qu'outil, c'est très particulier. Et ça, il faudrait que les gens, c'est en le vivant qu'on comprend, mais si je te dis la solution, si je te la donne, ce n'est pas suffisant. Il faut que tu manipules. Et en manipulant, si je t'accompagne, tu vas y arriver. Si je te laisse faire, mais si je te guide et si je me mets, si j'arrive à comprendre ce qui te bloque aussi, c'est-à-dire que si je ne comprends pas ce qui te bloque et que je t'assène des vérités, toi, ça ne va pas rentrer, ça ne va pas percuter. Donc, c'est une forme de management, c'est au lieu de te dire quoi faire et de prendre les... te prendre les briques des mains, je dois te laisser manipuler, je dois, moi, un peu prendre sur moi pour te laisser évoluer, mais être un guide. Te laisser te tromper, mais te poser les bonnes questions pour te débloquer. Et donc, c'est un super exercice aussi de transmission et de management. Et pour terminer, c'est aussi un très bon exercice d'affirmation, c'est-à-dire, je ne comprends pas si je ne dis pas ce que je ne comprends pas. Si je ne dis pas précisément ce que je n'ai pas compris et si je ne m'affirme pas, je me mets à l'extérieur, je laisse les autres faire et je suis frustré. Et puis les autres, ils ne peuvent pas m'aider. Donc c'est aussi être précis dans ce qui bloque chez moi. Et donc, après être une force. Peut-être que je bloque parce que j'ai une façon de raisonner qui nécessite plus de temps, mais après débloque des situations. Et ça, on le voit. On le voit souvent. Oui,
- Speaker #0
et même parfois on peut bloquer parce qu'au final, ça montre qu'on n'a peut-être pas trop confiance en soi, que justement, un défi comme ça, qu'on considère intellectuel, quand c'est en dehors de notre zone de compétence, parfois on prend peur et on n'ose peut-être pas rentrer dedans et ça justement c'est avec aussi la personne qui va peut-être avoir peut-être un peu mieux pris en compte le défi devant soi qui va aussi l'amener à se poser les questions et surtout moi ce que j'ai compris quand même le petit génie qui arrive à tout résoudre d'un coup il n'existe pas trop quand même sur ton outil peut-être que t'es tombé dans le...
- Speaker #1
On a vu une fois une personne qui, presque sans aide, a réussi à résoudre. Mais c'est ultra rare. C'est ultra rare. Et ce qui se passe, c'est même des génies, même des gens... Et en fait, ce n'est pas toujours le plus intello qui arrive le mieux, parce qu'il peut surcomplexifier. Ça peut être quelqu'un qui a un sens pratique. En fait, c'est... Mais à la limite, même quelqu'un qui comprend très vite, ce n'est pas toujours celui qui aide le plus, parce qu'il n'est pas toujours en capacité. de transmettre, d'expliquer. Et le défi nécessite que tout le monde soit au même niveau, d'embarquer tout le monde. Donc, c'est là que c'est intéressant.
- Speaker #0
Oui, c'est là où l'intelligence collective, dans tout son intérêt...
- Speaker #1
Capacité à transmettre, capacité à embarquer, à s'appuyer sur les autres, parce que tu as des moments du défi où si tu n'as pas bien transmis, l'équipe va s'effondrer sur la ligne d'arrivée parce qu'il y avait une mauvaise transmission de l'info.
- Speaker #0
Oui, et puis je pense que ça fait un peu remettre en question les personnes qui ont... plutôt une vision assez soliste de leur métier. Et en fait, ça fait se poser la question de, tiens, peut-être qu'à plusieurs, on peut résoudre des problèmes encore plus grands que ceux que je résous aujourd'hui. Et peut-être qu'il y en a certains, j'aurais peut-être dû faire appel à telle et telle compétence pour m'aider. Après, il faut réussir à transcrire ça sur les problèmes du quotidien.
- Speaker #1
Ce qu'on fait, en fait, tu vois vraiment beaucoup de choses dans le défi, c'est assez bluffant. Tu vois même les gens... Alors... dans les personnalités, dans les façons d'être. Tu vois les différentes formes d'intelligence aussi. Tu peux coupler un atelier outil avec des trucs de personnalité, il y a différents tests, mais tu vois bien, en fait, c'est assez remarquable de voir... tu remarques très bien les personnalités et à la limite c'est pas mal parce que c'est pas théorique tu fais et c'est révélateur et tu peux te baser sur une expérience réelle pour dire vous voyez bien il y a différentes façons d'appréhender la réalité et en fait c'est en s'appuyant sur les forces de chacun qu'on peut être plus complet parce que t'as rarement des individus qui couvrent tous les champs on peut le croire et l'espérer mais c'est rare et puis dans ce cas là t'es pas pointu dans un domaine et ce qu'on fait nous pour rattacher au quotidien de l'entreprise c'est qu'on va avoir des moments de débrief, de prise de hauteur où on va transposer. Là récemment je l'ai fait pour Renault c'était assez chouette où tu avais une équipe nouvelle avec un socle ancien, des nouveaux arrivants il fallait embarquer il fallait parler du futur aussi il fallait monter en puissance sur le collectif, comment on est meilleur collectivement pour adresser les sujets et on a pris un temps, on a fait un atelier de deux heures mais avec une heure en plus de transposition et on a abordé des sujets assez pointus, assez sérieux, même sur des façons d'appréhender les choses différentes, sur les regards de chacun, et on a vraiment fait un plan d'action à la sortie. C'est qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour améliorer notre fonctionnement collectif ? Comment on organise nos réunions différentes, différemment ? Comment nos prises de parole, nos points à 2, à 3, à 10 ? Et c'était passionnant. Moi, ça m'a passionné parce que c'est au-delà de l'exercice et tu rentres dans des sujets, stratégies clés en tout cas pour le fonctionnement de l'entreprise.
- Speaker #0
présent. Et c'est là où vous apportez encore plus de valeur par rapport à uniquement la session d'intelligence collective où on résout la problématique avec les briques. Après, vous allez vous poser la question tous ensemble sur maintenant on sait un peu comment fonctionne tout le monde, qui est qui, quelles sont les personnalités, qu'est-ce qu'on peut faire tous ensemble pour résoudre nos problèmes et c'est là aussi où vous intervenez.
- Speaker #1
Ouais, et puis tu vois pendant l'atelier tu vois les points de friction aussi. tu peux en parler et tu ne peux pas trop mentir. C'est-à-dire que les naturels se révèlent. C'est assez bluffant, mais avec ces briques, c'est comme un jeu de gamin, c'est assez addictif. Les naturels se révèlent. Et oui, moi, j'aime beaucoup cette transposition. On parle beaucoup de serious game et moi, je ne voulais pas de jeu sérieux dans l'entreprise. Et ça ne m'intéresse pas. Ça, c'est mon côté peut-être un peu sérieux ingénieur. Mais le jeu pour le jeu, ce n'est pas ce que j'ai envie de proposer. C'est chouette de s'amuser, faire du team building, c'est chouette, mais... Moi, ce que je veux, c'est qu'on traite des sujets sérieux, stratégiques. C'est ma passion, c'est mon envie. J'ai envie d'aider les entreprises à avancer. Et si on s'est éclaté, mais qu'on n'a pas vu le lien avec nos sujets, moi, je suis passé à côté, ça ne m'intéresse pas. Donc, il est absolument nécessaire de faire le lien, de vraiment faire avancer l'entreprise. Et avec Witty, j'y arrive bien. Est-ce que,
- Speaker #0
par exemple, à l'image de Renaud, est-ce que peut-être que tu as eu des retours, je ne sais pas, quelques mois plus tard ? Je crois aussi que vous faites un suivi. des actions passées. Est-ce que tu as un peu une notion d'impact, c'est un peu le grand mot à la mode, d'impact de ces sessions-là auprès des entreprises et de la façon dont ils travaillent ensemble avant puis après ?
- Speaker #1
Alors là-dessus, moi, en fait, je vais élargir un peu, ça dépasse un peu au TIV, parce que je propose différents formats pour accompagner, je dirais plus globalement, accompagner la transformation des entreprises. Plusieurs formats qui ont tous comme moteur le design. Ça, c'est mes outils, mais à la limite, aux clients, je leur parle de moins en moins de design, mais de plus en plus de l'accompagnement de la transfo. Il se trouve que je suis designer et que ce sont mes outils. Et en fait, mes formats, moi, ce que j'aime bien, c'est des formats courts. J'aime bien ça, je lui mets beaucoup d'énergie et je fais des interventions courtes, une heure, deux heures, deux jours, trois jours. Et il se pose toujours la question de l'impact parce qu'on a fait notre intervention et qu'est-ce qui se passe après ? Et donc, j'ai différents formats. Il y a outils. J'ai un autre format qui s'appelle janvier, qui est un format en deux jours de… Le design prospectif, on va vraiment traiter pour le coup un cas stratégique. Il y a encore d'autres formats issus du design thinking ou de la prospective et mêlés à des trucs d'intelligence collective. Et j'ai l'exemple, moi c'est toujours, enfin c'est un peu idiot, mais demander l'après à une entreprise, c'est jamais évident. Tu te dis, si elle se trouve, ça n'a rien donné, ils vont me dire que ça ne servait à rien. Mais bon, c'est nécessaire.
- Speaker #0
On a un peu peur de demander, mais à la fin, maintenant, c'est...
- Speaker #1
On a peur de demander, mais c'est nécessaire. Et là, j'ai eu l'opportunité, j'avais un client qui me redemandait une intervention récemment, parce que comme c'est des formats courts, voilà, et je lui avais fait, je lui avais proposé un format avec plusieurs outils. Janvier, outils le même jour, puis un suivi sur deux jours du cas qu'on avait traité, et un autre format court. pour, quelque part, leur passer la main, qu'ils soient autonomes dans des méthodes d'intelligence collective. Et il y avait des vrais... Quand on est arrivé, c'était chaud. C'était chaud, il y avait des problèmes de... C'était une boîte qui en avait racheté une autre, il y avait des problèmes de... Vraiment une équipe qui voulait... Je t'en avais parlé.
- Speaker #0
Ça, c'est un vrai sujet. Ça, les rachats de sociétés,
- Speaker #1
de mix de cultures. Mix de cultures. La petite équipe rachetée à Taïmen qui voit le gros mastodonte arriver et qui est un peu en rébellion village gaulois. Le DG nommé par le grand groupe qui n'est pas du tout accepté, défronde. Et vraiment, c'était chaud, chaud, chaud. La direction du grand groupe a dit OK, très bien. Vous êtes des irréductibles gaulois, certes. Proposez les méthodes de travail que vous souhaitez. On ne vous impose pas les notes, mais il y a un cahier des charges légales qui est dû au domaine. Il va falloir rentrer dedans. Mais quitte à nous dessiner votre méthode. Donc, on a fait une sorte de séminaire pour repartir à zéro. On a abordé beaucoup de sujets. On a traité cette question de l'organisation. Ils ont accouché d'un plan d'action avec des sujets internes. d'organisation interne. On les a suivis. On a fait du outil aussi pour les fédérer, WTI.
- Speaker #0
C'était entre l'entreprise qui achetait et l'entreprise qui était...
- Speaker #1
Oui, oui, c'était le collectif de constitués.
- Speaker #0
Des deux entreprises.
- Speaker #1
Ça n'était plus qu'une avec des personnes qui venaient, le DG qui venait du grand groupe, tous ceux, les anciens qui étaient là, des nouveaux arrivants et ça faisait un collectif. Tu avais des... Je ne sais plus, il y avait 30 personnes, 16. Et en fait... donc on a fait un suivi ensuite on leur a donné des outils pour qu'ils s'autonomisent et j'ai retrouvé le DG et des acteurs deux ans plus tard et ils voulaient refaire appel à nous là récemment parce qu'ils refusionnent encore avec une autre entité et en fait ce qu'il m'a dit et là j'ai osé bon il faisait appel à nous donc je me dis si ça se trouve on n'a pas trop mal bossé je lui demande et il me dit qu'en fait ce qui est bien c'est que ça a quelque part transformé la culture de l'entreprise c'est à dire qu'ils ont réussi vraiment adopté une culture d'intelligence collective au sens où, au lieu d'en référer toujours au boss sur les problèmes et les divergences et les affrontements qu'ils ont, genre il n'a pas fait ceci, il n'a pas fait cela, ils avaient plus mis en place une culture de ok, on a un problème, on va ensemble voir une méthode pour le résoudre. On ne va pas se renvoyer la balle, et je trouve ça génial, je me dis ok, on est au-delà de l'intervention unitaire, on a un peu influé sur la culture de l'entreprise. mais ça c'est dû à du suivi donc de plus en plus même sur Outi maintenant je mets en place c'est nouveau, on met en place ce suivi on est une autre entreprise l'entreprise de ta femme dans laquelle elle travaille avant de déployer chez eux, de les former, on avait fait plusieurs ateliers je dis pas de bêtises, oui c'était chez eux plusieurs ateliers, on a même fait une montée en compétences, on a fait un premier niveau un deuxième niveau et on a pu débriefer sur les évolutions, on a fait des bilans Donc, en fait, ce suivi, il est nécessaire. Il n'est pas toujours évident parce que parfois, le client, il veut juste un truc précis, mais moi, j'essaie de m'inscrire dans cette logique-là de plus en plus.
- Speaker #0
C'est un poème de se dire que en fait, c'est le management qui a toujours été un peu pensé, très hiérarchique, très descendant. Au final, avec cette réflexion-là, tu as changé la culture avec des équipes autonomes qui vont... qui vont se gérer entre elles pour la réussite de l'entité globale versus les décideurs qui disent vous faites ça, vous faites ça, vous faites ça. C'est du management horizontal, c'est ce qui est en plus un peu à la mode, mais même c'est du management par entité autonome, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, alors c'est... Je pense que moi je suis pas... Comment te dire ? Le fonctionnement pyramidal, je pense qu'il a des vertus sur les directions en fait, les grandes directions. Mais après, c'est ce qu'on appelle le micromanagement. Là, ça devient asservissant et ça devient contre-productif. Et en fait, il faut poser un cadre. Et je pense que l'hierarchie permet d'avoir un cadre qui, à la fois, donne peut-être une ligne d'horizon, qui donne un cadre aussi rassurant. Mais il faut aussi que chacun ait, dans un cadre donné, des initiatives potentielles pour avoir l'envie, pour trouver les solutions.
- Speaker #0
Et donc,
- Speaker #1
je n'opposerais pas forcément les deux, d'une part. Je ne dirais pas...... le management et la hiérarchie est morte vive l'entreprise libérée parce que c'est aussi un peu utopique même si j'aime bien les utopies et en même temps le truc 13 qui écrase qui va jusqu'à dictée exactement ce qui doit être fait par l'un par l'autre ça ne marche pas non plus donc
- Speaker #0
C'est ça qu'on essaye de gérer. Et parfois aussi, tu interroges le collectif pour poser la vision et le cap d'ensemble qui remontent avant de redescendre dans des directives de timing, de règles à respecter, etc. Je n'opposerai pas forcément les deux. Moi, j'aime bien le mélange de structure et de créativité, de cadre et en même temps de liberté. Et je pense que là, justement, il se fait un peu au milieu de tout ça. Et il se trouve... Et d'ailleurs, les points varient. Le suivi, là où il est intéressant, c'est qu'en fait, tu n'as pas de formule magique. C'est que régulièrement, tu dois remettre sur la table les grandes orientations, les décisions. Même si on a pris, on s'est dit, on sort d'un atelier, on est hyper enthousiaste. C'est comme toujours, c'est génial. Et puis, dans l'épreuve du réel, tu as les difficultés qui reviennent, ce n'est pas si simple que ça. Et le suivi, c'est se dire, OK, on avait des directions qui nous enthousiasmaient. Le quotidien fait que ce n'est pas si simple. comment on ajuste et on fait un point sur ok j'ai bloqué là-dessus comment je trouve une parade et tu gardes en fait ça permet de garder c'est comme des points mais ça permet de garder cette énergie en étant ancré dans le réel et ça vaut pour tout le monde moi avec mes associés quand ça fait trop longtemps qu'on n'a pas fait de points de remise un peu sur nos modus operandi sur nos façons de on se noie dans des petits problèmes qui nous agacent qui nous frottent et puis ouais
- Speaker #1
C'est ça, et puis on fait le focus sur des petites choses alors qu'en fait, on fait le focus sur des plus grandes. Et à la fois aussi, les gens évoluent, leurs volontés sont différentes, etc. Donc, il faut pouvoir s'adapter à tout ça.
- Speaker #0
Moi, j'aime vraiment bien maintenant, dans tous mes outils, c'est proposer à minima, un suivi même à distance. Tu fais, t'as posé les grandes directions en présentiel pour l'énergie du présentiel, pour pouvoir vraiment mettre à plat. Pas 5. tu poses un cap et tu refais des points pas tout le temps mais à un mois deux mois avec le client et quitte à refaire une session en présentiel six mois après pour voir les évolutions,
- Speaker #1
les progrès les points et des petits en tout cas pour l'instant c'est le bon format pour nous trop bien j'espère qu'on a donné envie à tout le monde de tester les ateliers d'intelligence collective avec Pouty merci et avec toi Arnaud et donc justement aujourd'hui toi tu animes ces moments là vous êtes plusieurs à les animer tu formes aussi les entreprises à pouvoir les animer parce que c'est une mallette de briques qu'on peut acheter à voir avec soi etc oui
- Speaker #0
bah alors j'adore animer déjà j'aime bien je fais pas que ça je fais aussi de la recherche du développement de nos services même de design de produits par ailleurs ou de méthode mais j'aime bien ça régulièrement être en animation parce que c'est le plaisir d'être avec les gens, d'être dans ces sujets-là. Donc oui, effectivement, moi, j'adore animer pour l'énergie, le même d'être avec les gens et de créer la dynamique. Donc j'anime régulièrement. Mais on forme, comme tu le disais, on forme à l'usage de nos outils, déjà pour avoir une communauté de gens qui sont capables d'animer aussi. On peut solliciter sur des animations. Et puis même des clients qui... vont vivre un atelier, deux ateliers, que ce soit outils ou janvier ou d'autres méthodes, et qui, à un moment donné, ont envie d'être autonomes et de déployer des grandes boîtes. Je pense à RTE, je pense à la SNCF, je pense à Sephora. Elles ont envie de déployer, ils ont des centres de formation qui vont ensuite aller dans leurs multiples entités. Ils doivent amener une culture du changement, ils doivent peut-être se transformer, parce qu'avec l'époque, de l'IA, des enjeux climatiques, de la concurrence internationale, il y a beaucoup de choses qui bougent et ils doivent accompagner le changement. Et donc ils se forment, et nous on les forme à nos outils, parce que c'est souvent des outils un peu techniques quand même, il y a beaucoup de fonds, et moi j'essaie de leur donner toutes les clés pour que ça soit vraiment pertinent dans l'usage. Et ils repartent avec les clés d'animation, l'outil en général. Donc là, les briques, ils repartent avec une petite mallette de briques. Ils sont autonomes ensuite. Et puis, on a une communauté. Là, je vais animer bientôt la première retrouvaille de tous les gens formés. On va partager sur les retours de chacun, les nouvelles recettes. Moi, je développe aussi des recettes avec les retours des animateurs, animateurs, facilitateurs, coachs. Il y a plein de métiers autour de l'accompagnement, manager, etc. Moi, j'aime bien autant animer que former. C'est toujours un peu pareil, c'est transmettre. être avec les gens, expliquer un peu la science de nos conceptions, de nos outils.
- Speaker #1
Ce que je peux comprendre aussi, au final, par rapport aux gens qui nous écoutent, c'est que... quand tu es facilitateur ou je dirais quand tu as le rôle de facilitateur au sein d'une entreprise tu pourrais te former à outils et arriver avec la mallette les briques pour animer des sessions de facilitation faire un peu comme c'est un peu plus gros qu'un icebreaker mais ce serait un petit peu en tout cas c'est une palette de plus auxquelles on peut rajouter au rôle de facilitateur. Souvent, on parle aussi du Lego Serious Game, toutes ces choses-là, ça serait un ajout en plus pour ces profils-là d'être formés à Outi.
- Speaker #0
Exactement. Alors déjà, je dois rendre hommage à mes associés parce que là, je parle comme si j'étais seul à avoir inventé tout ça et ce n'est pas du tout le cas. On est nombreux.
- Speaker #1
Le génie.
- Speaker #0
Oui, j'aimerais bien être ce génie qui est omnipotent mais ce n'est pas le cas. On est nombreux. au moins dans les différents intervenants, prestataires, les gens qui ont collaboré. Mais je dois au moins citer mes deux associés. Donc sur Outils, il y a Arnaud Brachet, avec qui on constitue, qui est en fait un ami d'école. On a un groupe d'amis, on est restés et puis on bosse ensemble. Et une autre amie d'école, Coralie Frick, côté janvier. Donc l'autre Outils, l'agence de design. Et donc sur l'animation, moi j'anime beaucoup parce que j'adore ça. et te dire que oui, un facilitateur, un formateur, un manager, un accompagnant qui a plusieurs outils pour animer ses séances collectives, que ce soit coaching, accompagnement, il veut peut-être étendre son arsenal. Il va avoir d'autres outils qui bluffent, qui sont nouveaux, qui captent l'attention, qui permettent en fait d'avoir un peu un pouvoir magique. Outil, c'est un pouvoir magique. Pourquoi magique ? C'est que tu captes l'attention, tu vas… Tu distrais en même temps que tu peux passer des messages puissants. Effectivement, tu as plusieurs profils qui vont avoir besoin d'outils d'accompagnement. Ça peut être des managers, ça peut être des facilitateurs, des coachs, des designers même en entreprise qui animent des sessions d'innovation, de créativité, de team building. Ça peut être des coachs. Moi, j'ai un coach. On a dans la communauté un coach qui accompagne un grand groupe et qui fait passer tous les cadres et les dirigeants des différentes entités dans ces formats. pour les faire sortir du cadre, pour les amener à prendre conscience de leur posture et voler. Et ils ont différents outils. Et en fait, les outils qu'on propose, notamment, et c'est un peu répétitif sur outils, mais c'est un mot que j'aime bien, outils, UWTI, c'est de te donner un pouvoir magique. Parce que tu captes l'attention tout de suite, tu poses les briques luminos, ça capte l'attention. Donc, tout d'un coup, les gens sont intéressés par le format que tu vas leur proposer.
- Speaker #1
Je suis tout à fait d'accord. Pour l'avoir vécu, alors à mon petit niveau, parce que c'était juste ma femme qui me présentait. qui avaient été formés et en fait c'est vrai que tu te prends tu te prends, tu mets il y a des lignes précédentes si tu fais ça d'abord t'as l'impression de retrouver parce qu'il y a aussi l'histoire de forme tout de suite on a envie de faire un carré et au final on peut faire plein de choses et en fait tout de suite tu comprends tous tes biais que tu as comment tu vois un peu la vie aussi je pense généralement Moi, je ne sais pas, je voulais faire des carrés. Et au final, ma femme me disait, mais regarde tout ce que tu peux faire comme forme géométrique. Moi, je suis... Voilà, bref. Et donc, c'est hyper puissant, hyper fort.
- Speaker #0
Et en plus, pour le facilitateur, ça ne se fait pas sans facilitateur. C'est-à-dire que c'est magique. Mais si tu n'as pas un facilitateur qui est formé, qui est bon pour mettre en lumière, tu peux passer à côté. Donc, c'est vraiment un outil. Encore une fois, c'est une baguette magique. Mais il faut le magicien qui va mettre en lumière, qui va... Mettre les sous-titres qui va montrer que regarde, dis-moi ta façon de faire, qu'est-ce que ça dit de toi, je te surligne ou sous-titre tes façons d'aborder le problème et ça te permet de prendre conscience de pas mal de choses, il y a plein de thématiques. Et c'est parmi un arsenal, donc tu peux faire Lego Serious Play, outils et d'autres outils différents pour avoir un panel qui te permet de dispenser tes accompagnements et de passer par le concret. Là, le dernier atelier, c'était chez Renault justement. un des participants m'a dit ce qui est génial, c'est que c'est le bon équilibre entre concret et débrief théorique. T'es pas que dans l'abstraction ou t'es pas que dans le jeu, tu peux être sur les deux tableaux et c'est nécessaire.
- Speaker #1
C'est un bon outil pour se remettre en question, franchement c'est se remettre en question si on a tous de l'ego, on a tous de tout ça etc. Mais évidemment, au final ça te remet vite en question sur toutes tes croyances.
- Speaker #0
Ouais, même prendre conscience de ta façon.
- Speaker #1
Quand tu penses que tu as raison tout de suite.
- Speaker #0
Moi, ce que j'aime bien, c'est dire, en fait, l'idée, ce n'est pas forcément de se transformer, mais c'est de prendre conscience de sa façon de fonctionner. C'est déjà ça. En fait, si j'ai confiance... conscience de ma façon de faire, je pourrais peut-être l'utiliser plus à propos ou au meilleur endroit et être peut-être moins maladroit dans ces moments d'usage. J'ai une façon de faire qui peut être ultra performante, ultra pertinente, mais qui peut être bloquante quand j'y vais au forceps, quand je n'ai pas la place aux autres façons de faire ou quand je n'explique pas quels sont mes besoins aussi pour être performant.
- Speaker #1
Je pense qu'on a fait le tour. En tout cas, j'encourage vraiment tout le monde à aller regarder, se renseigner sur Outils. Je pense que c'est vraiment fédérateur. et ça crée de la différence. On recherche tous des choses un peu nouvelles, innovantes, et ça, ça en fait partie pour animer des ateliers d'intelligence collective et d'innovation. Je pense que c'est un bon moyen de le faire et ça va en effet captiver son auditoire, ce qui n'est pas toujours très simple. Juste avant de passer sur ta partie recommandation, je voulais aussi que tu nous expliques tes autres projets d'entrepreneurs pour qu'on fasse un tout petit focus dessus et puis ensuite... on passera à tes recommandations. Raconte-nous un petit peu ce que tu fais à côté.
- Speaker #0
Alors, à côté, plus généralement, il y a outils, mais il y a mon accompagnement sur transformation et intelligence collective. Ça peut être au travers d'outils et d'autres méthodes. Je parlais de janvier, c'est une méthode de design prospectif. On a un format d'une journée et demie où on traite des problématiques stratégiques ou organisationnelles. Pareil, on a l'intelligence collective avec des outils issus du design, de la prospective, des cartes, un peu de systémique. On bosse comme ça, c'est assez sérieux, on sort de ses journées assez rincées, mais ça permet d'être un accélérateur. C'est-à-dire que ces séquences stratégiques, qui ne sont pas toujours partagées d'ailleurs, ça peut prendre, on peut en discuter pendant des années, là dans un temps court, structuré, avec une vraie ingénierie et en même temps une capacité à sortir du cadre. tu vas poser une vision collective et te donner des jalons pour avancer donc ça c'est des ateliers qu'on déploie qu'on déploie une méthode à laquelle on forme avec une communauté on a un autre outil issu du design thinking pour pareil initier au design thinking cette méthode du design qu'on utilise au delà des objets classiques que sont je sais pas l'interface et l'objet mais avec ça on peut aborder des questions de service de... d'expérience, plein de choses. Et puis, je forme un peu à ces méthodes et en entrepreneuriat, on a aussi notre marque d'édition. Alors là, pour le coup, c'est de l'objet, objet, objet, innovation, objet innovant. La marque, notre marque d'édition s'appelle Vous pouvez dormir dans la grange. On a fait très court. C'est une marque d'objets fabriqués en France. Nos deux premiers objets étaient des sacs, un sac à dos, un baluchon qui change de taille. Pareil, avec un brevet pour le baluchon. Moi, j'aime bien ce côté inventeur, invention qui te facilite le quotidien, qui est pratique, mais en même temps qui a une forme d'élégance, c'est-à-dire un plaisir à l'usage, une esthétique très simple, très humble dans ses lignes, mais qui te procure un plaisir esthétique, qui t'accompagne. Et l'idée, notre baseline, c'est un peu pour une vie en mouvement. C'est-à-dire que ce sont des objets qui t'aident à passer d'une mission à une autre, d'un lieu à un autre. De la même façon que moi, j'aime bien aller en atelier chez un client, rencontrer un autre, un fabricant, des partenaires, je bouge beaucoup, je suis un peu hyperactif et j'ai besoin d'outils qui m'accompagnent pour passer d'un univers à l'autre. Eh bien, c'est ce qu'on dessine avec Vous pouvez dormir à la grange. On a d'autres objets à venir, des draps de voyage, des sandales, un chapeau de pluie. Et ça, je le fais avec Coral et Frick. Et on s'éclate et on fabrique en France, ce qui n'est pas une mince affaire. qui est un beau projet. On bosse avec des ateliers français et avec des belles matières. Qu'est-ce qu'on fait d'autre ? Voilà, globalement, après, j'ai des petits trucs annexes, toujours autour du design. Moi, ma ligne principale, c'est le design et le mouvement, l'innovation.
- Speaker #1
Pour terminer l'échange, Arnaud, est-ce que tu as des recommandations à donner à nos auditeurs et auditrices en termes de livres, soit dans le design, soit dans le UX ? soit ailleurs, pas de soucis.
- Speaker #0
Alors, des livres en design, il y en a. Moi, j'avais beaucoup aimé, je crois que c'était The Laws of Simplicity par John Maeda, je crois. Je suis peut-être un peu imprécis, mais c'est un chercheur au MIT. Enfin, plus que chercheur, il doit être thésard et il enseigne au MIT. Il n'est pas designer, mais il s'est initié au design au travers de la systémique et de la complexité. comment tu te représentes des systèmes complexes, comment tu les simplifies pour ne pas rester dans la pure complexité, mais pour les rendre accessibles. J'avais lu ce livre il y a quelques années, j'avais trouvé ça assez facile à lire, assez agréable. Et je trouvais que c'était un... Ça posait bien les bases. Après, moi, je m'intéresse à... Je lis beaucoup de choses, et pas que dans le design, mais surtout hors du design. Beaucoup de BD. Beaucoup de BD dans plein d'univers. Beaucoup de documentaires. Dernière BD qui m'a beaucoup plu. Donc là, je suis allé prendre dans ma collection de BD partagée avec ma femme, et une BD... parmi d'autres que j'adore, mais Jean-Marc Rochette, je crois que c'est le dessinateur ou scénariste, il a plusieurs BD assez folles sur des aventures plutôt dans la nature. Là, c'est Elle froide, donc c'est une histoire de grimpe, d'escalade. Et moi, en fait, l'escalade, j'en ai fait un petit peu, je ne suis pas très fort, mais j'aime bien, j'aime bien à différents niveaux. Et ce sont aussi des inspirations pour ce côté entrepreneur-designer. Parce que... Le design et l'entrepreneuriat, c'est de l'aventure professionnelle, mais c'est une forme d'aventure. C'est aborder des terrains. On essaye d'être pionnier, on essaye d'aller sur des terrains à dépricher. On essaye de faire des premiers de cordée, des nouvelles lignes. Et j'aime bien ces aventures qui me plongent sur l'exploration de territoires nouveaux, que ce soit dans les montagnes, que ce soit nature. Et c'est plein de sources d'inspiration par transposition, un peu métaphorique, mais voilà. Je le conseille. Tout ce qui est de Jean-Marc Rochette, ses différentes BD, c'est hyper bien dessiné. C'est des vraies bulles de respiration pour sortir la tête du guidon et trouver de l'inspiration pour innover. Ça, c'est un exemple de BD. Documentaire, Netflix, c'est idiot, mais Netflix a plein de documentaires de fous, notamment là sur Einstein, un récent sur la vie d'Einstein. C'est un classique, évidemment, mais... sa façon de se positionner, de lutter aussi au moment de la montée du nazisme, alors que tout le monde... Lui qui est plutôt un pacifiste. Lui c'est un pacifiste, la guerre et la nation c'était pas trop sa cam. Mais quand il a vu le nazisme montré, il a très bien vu qu'il n'y aurait rien d'autre que... qu'on allait vers la guerre et qu'il fallait s'y préparer, alors que c'était un drame pour lui. Donc une espèce de lucidité et un génie des sciences. Voilà donc un reportage et puis passionnant, absolument passionnant par ces explorations.
- Speaker #1
Est-ce que tu fais ta veille de designer ? Est-ce que tu as un site internet ou une source d'information qui te plaît plus que d'autres et que tu nous recommandes ?
- Speaker #0
Je suis très mauvais là-dessus. Moi, ma veille, elle passe beaucoup par les rencontres parce que je discute beaucoup avec les uns les autres. Je me suis inscrit récemment à Design Boom. Bon, mais c'est de l'architecture, c'est plutôt de l'objet. Non, je n'ai pas de bon... Moi, c'est beaucoup par les... Je discute avec les designers que je croise. J'ai beaucoup de designers à qui je discute qui me tiennent au courant des différents projets. Donc là-dessus, je ne suis pas très bon.
- Speaker #1
Pour terminer, est-ce que tu as un film et un album de musique que tu nous recommandes ?
- Speaker #0
Album de musique, s'il y en a un, facile. Flavien Berger. Bon, il commence à faire parler de lui depuis un moment. Mais c'est de la musique, c'est de la chanson française, façon un peu... un peu planant, un peu original, très créatif, assez original, assez poétique. Moi, j'aime bien cette dimension poétique, d'ailleurs, que ce soit BD, film, écriture, boulot, l'approche poétique, avec des trucs en même temps très simples, des descriptions juste décalées. Donc, Flavien Verger, en termes de musique, c'est très, très cool, très contemporain.
- Speaker #1
Merci, Arnaud. C'était un plaisir.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. C'était cool.
- Speaker #1
On a pu vraiment découvrir vos projets et outils, et puis l'impact que ça a. et l'impact concret dans la réalité et l'influence de l'intelligence collective dans une entreprise et donc je suis content que tu aies pu porter ça parce que c'est vrai que parfois elle n'est pas assez mise en avant en tout cas il y en a beaucoup qui n'y croient pas peut-être parce que c'est mal fait et en tout cas avec Outi c'est sûr que c'est bien fait et c'est ça qui est intéressant donc vraiment je suis super heureux d'avoir pu faire découvrir ça à nos auditrices et nos... et nos auditeurs.
- Speaker #0
Avec grand plaisir.
- Speaker #1
Bravo à toi. Et puis, écoute, on te souhaite le meilleur pour la suite. Et puis, on se suit sur les réseaux.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Moi, j'écoute tes podcasts avec grande attention et bonne suite dans toutes ces interviews.
- Speaker #1
De même. À bientôt.
- Speaker #0
Salut, Pala.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #2
Merci d'avoir écouté le podcast Head of Design. Si tu souhaites faire partie, ou faire appel à Design Club, tu peux nous retrouver sur designclub.fr et m'ajouter sur LinkedIn. Je serai ravi de débriefer avec toi. Enfin, tu peux nous supporter en donnant ton avis 5 étoiles et en t'abonnant pour suivre nos prochains épisodes sur ta plateforme d'écoute préférée. Le Club ferme ses portes. J'espère que vous avez apprécié. A bientôt.