- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast de France 4 Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Cette série vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant ou seulement en quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre courage. Et à plonger dans l'inattendu. Allez, c'est parti ! Lucie est naturiste depuis 30 ans. Je la rencontre pour la première fois au camping d'Eliomonde à Saint-Cheron-dans-les-Saônes. Bonjour Lucie !
- Speaker #1
Bonjour Seb !
- Speaker #0
Bon, première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?
- Speaker #1
On se tutoie, c'est quand même mieux.
- Speaker #0
Ah, c'est cool, je préfère aussi. Donc du coup, est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #1
Moi, c'est Lucie. Du coup, j'ai 36 ans. Actuellement, parisienne adoptive, puisque je viens de la Vendée et fais mes études à Nantes. Donc, grosso modo, sur moi, c'est ce que je peux dire.
- Speaker #0
Tu es montée sur Paris quoi pour le travail ?
- Speaker #1
Pas spécialement.
- Speaker #0
On va garder ça pour toi.
- Speaker #1
J'ai contribué, on va dire mon travail où je me suis épanouie, mais surtout on va dire ma vie amoureuse.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
J'ai suivi mon cœur.
- Speaker #0
Ah ok, parfait. Ça arrive chez beaucoup de personnes, je te rassure, moi aussi. Est-ce que tu pourrais nous raconter ta première expérience en tant que Natu et comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
Eh bien, ça remonte, puisque je devais avoir 4-5 ans. Donc, c'était avec mes parents qui, eux, l'étaient.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ma mère pratiquait le naturisme, de base, elle aussi plus jeune. Oui. Et mon papa, lui, à la base, était nudiste. Donc, je sais qu'il y a, on va dire, une petite différence entre les deux qui n'est pas toujours, on va dire, bien nette dans la tête des personnes.
- Speaker #0
C'est quoi du coup exactement la différence ?
- Speaker #1
Le nudisme, en fin de compte, c'est plus une habitude de se mettre nu sur les plages et de vivre son été sans vêtements, d'avoir cet idéal-là. Il y en a aussi presque une apologie du corps parfait, donc beaucoup de sport, une hygiène de vie, qui va être assez similaire finalement avec le naturisme de départ. même originel si je puis dire puisque c'est né dans des on appelait pas ça camping naturiste mais plutôt centre sportif naturiste et d'ailleurs il y avait même carrément une tenue obligatoire c'était le survêtement c'était le seul vêtement on va dire qui était toléré en cas de mauvais temps
- Speaker #0
L'UO du coup à l'époque
- Speaker #1
Non même pas C'est à Héliomonde puisque nous sommes à Héliomonde Exactement. C'était un survêtement gris. Il faudrait retrouver ça au niveau des photos. Mais je crois qu'il était gris. Et pas spécifiquement valorisant. De toute manière, ce n'était pas le but.
- Speaker #0
Il était gris et moche pour vraiment être nu tout le temps.
- Speaker #1
Et puis ça permettait d'avoir une unité aussi au niveau de tout un chacun. On aura sans doute l'occasion de revenir à ça. Puisque ça a une réelle importance dans le naturisme.
- Speaker #0
Et du coup alors, pour revenir à notre truc, la différence avec le naturiste du coup ?
- Speaker #1
Le naturiste va être beaucoup plus proche aussi des hôtes et de la nature. Moins centré en fin de compte sur sa personne finalement. Le nudisme, on pourrait presque dire que c'est une pratique qui est quasi égoïste, plus tournée en fin de compte vers soi-même.
- Speaker #0
Ok, d'accord.
- Speaker #1
Alors que le naturisme, c'est plus une ouverture aussi, on va dire, d'esprit sur les autres, son comportement. C'est des valeurs, finalement, familiales, humaines et également en harmonie avec la nature. C'est un bien-être général, c'est vraiment une vraie philosophie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il y a même, je dirais, presque une guéguerre entre nudiste et naturiste.
- Speaker #0
Ok, je ne savais pas qu'il y avait des... Voilà,
- Speaker #1
c'est un peu le côté rive gauche, rive droite, on va dire, à Paris. C'est presque similaire, alors que finalement, on a plein de points quand même communs. Et donc, mon papa, finalement, s'y est très vite mis, puisqu'il a tout de suite aussi accroché en tant que randonneur. Et puis, étant fasciné par l'ornithologie, du coup, a beaucoup, on va dire, apprécié la nature. Et c'est très vite mis, finalement. plus au naturisme.
- Speaker #0
qu'au nudisme . Qu'au nudisme oui, bien sûr.
- Speaker #1
Donc moi, j'ai grandi là-dedans.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et j'ai atterri un petit peu comme un cheveu sur la soupe. Et ça m'a... Je n'ai pas, on va dire, vécu finalement ma première expérience. On va dire, ça m'est coulé de source.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ça ne m'a pas été imposé. Pour moi, c'était, on va dire, finalement logique. Je voyais ma famille comme ça, tout le monde comme ça, les amis comme ça. Donc, il n'y a pas eu de... Il n'y a pas eu de... le problème a plutôt été inverse quand il fallait passer du côté textile durant certaines vacances. Aller sur une plage textile...
- Speaker #0
Ça te faisait bizarre ?
- Speaker #1
C'est pas ça. Le premier truc qu'on fait, c'est qu'on jette la serviette, on baisse la culotte et on va courir à la plage. Passer un certain âge, c'est pas... C'est pas possible. Un bambin, on le laisse faire plus facilement et à la limite, ça fera plus sourire tout le monde que... Oui, non. À 7-8 ans, les parents... Non, non, il faut garder le maillot de bain.
- Speaker #0
Et du coup, justement, tu parles de ton enfance un petit peu sur les plages. En discutant avec d'autres personnes, j'ai appris que la période un petit peu d'adolescence, pour ceux qui avaient connu le naturisme depuis tout petit, c'est une période un peu compliquée, on va dire, où on se recouvre plutôt qu'on se découvre, j'ai l'impression.
- Speaker #1
C'est-à-dire que quand on est jeune, on voit les aînés, le corps, en fin de compte, on nous apprend que le corps, ce n'est pas quelque chose de laid, de moche, ni de sale. Donc, on n'a pas d'appréhension, il n'y a pas de jugement, il n'y a pas un corps qui va être plus joli que l'autre. C'est quelque chose de totalement spontané et naturel. Seulement à la puberté, en fin de compte, pas que l'on se sexualise. mais on a notre corps qui se transforme et malgré avoir vu les autres corps qui peuvent être tous différents le nôtre qui change nous devient finalement particulier et on en prend conscience comme si à la base on avait un voile sur le regard là on nous retire ce masque là et c'est là que ça devient compliqué et que tout nous devient finalement peut-être bizarre le fait de se montrer ... le fait que les autres nous voient, comment ils nous perçoivent, ils nous voient changer.
- Speaker #0
C'est le jugement.
- Speaker #1
Voilà, c'est très, on va dire, difficile. Je pense que le terme est approprié, c'est difficile.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Puisque, en plus de ça, c'est quelque chose qui n'est pas toujours évident non plus à parler avec les copains, puisqu'on est quand même assez nombreux, on va dire, pas toujours à dire, ben non, mes parents sont naturistes, ça peut paraître un peu bizarre, on va dire, en classe quand on rentre. À la rentrée. Oui,
- Speaker #0
c'est sûr. Profession, natu.
- Speaker #1
Pour le coup, même en parler à des amis, on ne peut pas forcément l'exprimer avec des jeunes à notre retour de vacances. Ce n'est pas toujours évident. Et puis, ceux qui sont naturistes qu'on fréquente, effectivement, ont la même approche. Ce qui fait que même à la maison... Parce que le naturisme, il ne se vit pas forcément qu'en vacances. Je sais qu'à la maison, si on a envie de se balader à poil, on se baladait à poil. Donc là, on va dire, moi, je me suis vue, on va dire, fermer la salle de bain à clé, m'enrouler dans ma serviette.
- Speaker #0
Quand tu étais à dos ?
- Speaker #1
Ados, oui. Je ne voulais même plus que mes parents me voient. Ah oui ? Non, non. Mais c'était quoi ?
- Speaker #0
C'était plus le jugement ou le regard qu'ils pouvaient porter sur toi qui te bloquait ? Parce que ça reste quand même tes parents.
- Speaker #1
Oui, mais du coup, c'était très particulier puisqu'à l'école, forcément, en plus de ça, on nous impose, on va dire, là où j'étais, c'était assez rigoriste. D'accord. C'est-à-dire que les bretelles de soutien-gorge, il ne fallait pas qu'elles se voient. Dès qu'on avait un peu de poitrine qui commençait à se développer, forcément, les copains ne nous regardent plus de la même manière, nous charient sur nos formes. Donc forcément, ils mettent en avant des choses à laquelle on ne pensait pas de base. Et on se dit en fin de compte, mais c'est horrible, c'est vrai. Et quand on essaye d'aborder ça avec les parents, et même s'ils essayent de détendre l'atmosphère, nous expliquer, mais non, regarde nous adultes, c'est quand même compliqué. Il faut déjà s'accepter soi-même. Et ça, je pense que c'est ce qui est le plus dur.
- Speaker #0
Alors du coup, à quel moment ? Tu as de nouveau fait la bascule alors ? Et comment ça s'est passé ?
- Speaker #1
De nouveau, quand j'ai fait la bascule... J'ai commencé à nouveau à être à l'aise avec mon corps. Assez rapidement, finalement, grâce à la danse que je pratiquais aussi. Et à bon niveau. Ce qui fait qu'au niveau du vestiaire, entre nenettes, on se changeait. Et même lors des spectacles, au niveau des filages, pourtant il y avait des hommes en coulisses. Hop, en fait... Ça m'a vraiment, on va dire, entre guillemets, aidée à passer le cap assez facilement. Donc, en compagnie, oui, non, je devais avoir 17 ans.
- Speaker #0
D'accord. Ah oui, donc du coup, la partie un peu compliquée a été quand même très réduite.
- Speaker #1
Oui, assez réduite. Donc, ça va. Après, ce qui s'est passé, c'est que le revivre m'a été, on va dire, plus difficile puisque j'ai eu mes études.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Puis, professionnellement, bien évidemment. Je ne vais pas travailler toute nue. Je n'ai pas cette possibilité-là.
- Speaker #0
Ah bon ? C'est surprenant.
- Speaker #1
Du coup, il est d'usage, on va dire, dans certaines professions tout de même, on va dire, de s'habiller.
- Speaker #0
Beaucoup de professions, quand même.
- Speaker #1
Voilà. Donc, pour le coup, comme tout le monde, j'ai ma vie aussi textile.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et j'ai eu, on va dire, un premier compagnon qui, lui, était, on va dire, plutôt... un peu Pas en osmose, on va dire, avec mes pratiques, si je puis dire.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Un peu gênée. Donc, c'est vrai qu'ils savaient comment ça se passait chez nous. Après, justement, le naturisme, ce n'est pas le nudisme. On n'est pas auto-centré. Et mes parents ont toujours été très respectueux, on va dire, de se couvrir.
- Speaker #0
Ils ne l'ont pas forcé ?
- Speaker #1
Non, et puis même, on va dire, de se couvrir un minima, on va dire, pour ne pas qu'ils se sentent gênés à la maison.
- Speaker #0
et du coup toi on va reparler du passé tu vivais avec lui à Paris avec ton compagnon ah non ça c'est mon ancien non c'était pas à Paris c'était du coup en région nantaise mais vous viviez ensemble ou pas ? Oui !
- Speaker #1
et toi tu te baladais nue chez toi ? tant que c'était chez moi on va dire il avait un regard masculin et pas du tout naturiste sur ma nudité puisque un net puriste on va dire quelqu'un de nu ça lui fait clairement ni chaud ni froid ouais voilà c'est ça que bon bah là forcément oui non c'était à la limite c'était enfin ça lui déplaisait pas mis à part on va dire que j'avais on va dire de temps à autre des réflexions les voisins les fenêtres classiques quoi et moi c'est vrai que bon bah je faisais pas gaffe quoi je menais ma petite vie oui tranquillement quoi ah oui quand il fait chaud on va dire je vois pas l'intérêt d'avoir un truc sur le derrière surtout après une longue journée où on pense qu'une chose c'est finalement se doucher être tranquille et se mettre à l'aise et pour moi me mettre à l'aise la tenue la plus confort c'est ne rien avoir ah
- Speaker #0
mais tu as raison c'est beaucoup plus sympa on parle de cette perception qu'on peut avoir du corps Est-ce que le naturisme, après tu as toujours été plongée dedans, mais comme tu as eu ta petite phase où il y a eu la petite coupure, est-ce que le naturisme t'a permis d'avoir une perception du corps qui est autre de la personne ? Avoir de ton corps à toi aussi d'ailleurs, puisque tu me disais que tu voulais le couvrir dans tous les sens à l'époque et puis au final maintenant...
- Speaker #1
C'est l'acceptation en fin de compte, je pense, de soi. le naturisme. Maintenant, on va dire à mon âge, quand je vois ça, oui, non, c'est... Réellement, c'est l'acceptation de soi et des autres. Et finalement, on cède plus ou moins les uns et les autres. C'est pas polissé. Je veux dire, il n'y a pas de Photoshop, il n'y a pas de... Il n'y a pas de réseau, il n'y a pas de couverture glacée. En fait, c'est juste le reflet de la vie. Et c'est le plus beau cadeau qu'on puisse se faire les uns et les autres. Pas de se montrer, mais en fin de compte, de montrer qu'il y a de tout pour faire un monde. Et que justement, c'est ça qui permet de faire que ce soit beau. Et qu'il ne faut pas se centrer impérativement sur un détail. Puisque ce n'est pas ce qui fait finalement une personne. Ni un humain avec un grand H. Un corps, ce n'est pas grand-chose, finalement. C'est ce qui nous permet de vivre, donc on prend soin, bien sûr, mais ce n'est pas ce qui nous reflète intérieurement. Et le fait, on va dire, de pouvoir avoir accès visuellement à l'ensemble des corps, même si ça permet, on va dire, aux uns et aux autres de... mieux vieillir. On peut même aller beaucoup plus loin et c'en est presque philosophique. On ne sait pas comment, en fin de compte, on va vieillir. Là, on a, on va dire, un panel de personnes qui vieillissent et finalement qui ne transmettent pas que leur expérience de la vie par des propos. C'est même corporel. On voit, on va dire, un enfant On voit l'ado, on voit l'homme se développer. Et puis, en fin de compte, on voit, on va dire, après, devenir aîné. Personne beaucoup plus mature et vieillir. Ce qui fait qu'il n'y a pas de peur, puisqu'on se rend compte qu'en fin de compte, c'est quelque chose de normal. L'acceptation va se faire même, pour certaines fois, par rapport à la maladie. On peut voir ici qu'il y a des personnes qui ont été atteintes de cancer. qui sont tellement dans un bien-être de corps et en harmonie avec ce qu'elles sont à l'intérieur et pas ce qu'elles dégagent dans la société normée, qu'elles font le choix, par exemple pour les femmes qui ont été sujettes à avoir un cancer du sein, à ne pas forcément se faire reconstruire, elles l'assument. et en fait elle s'en fiche et c'est qu'en fin de compte c'est pas une cicatrice de la vie c'est je dirais le trophée de leur victoire enfin je vais en pleurer pardon mais en fait c'est c'est le trophée de leur victoire quoi et en fin de compte bah on est super fiers pour elles et on a encore plus envie de les aimer et de les remercier quoi je suis désolée mais des expériences comme ça en fait on en a plein ici on porte tous finalement nos cicatrices comme un étendard c'était pas en fin de compte une honte et au contraire on va dire au lieu de cacher ça et de garder ça pour soi avec générosité on le donne comme une offrande aux autres si ça peut vous servir prenez et vous verrez vous vivrez bien mieux il y a vraiment en fait cette osmose Et quand je parle, on va dire, d'harmonie entre la nature et l'humain, l'ouverture vers les autres, c'est ça. C'est une générosité, en fait, d'âme. Le corps n'est juste qu'une enveloppe. Et notre enveloppe, bien évidemment, qu'on va en prendre soin, puisque la nature nous a permis d'en avoir qu'une seule, donc elle n'est pas... On n'a que deux pieds, on va dire, il n'y en a pas, on va dire, de rab. qu'on peut aller racheter ou quoi que ce soit, c'est intéressant d'y faire attention. C'est comme notre corps, donc d'où le fait, on va dire, d'avoir une bonne hygiène de vie. Même si des fois, il y a quelques dérapages où on aime tous un peu festoyer.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
On est encore tous là, les uns les autres, pour se dire, bon, fais attention quand même, tu vois. C'est un côté qu'on ne voit pas, en fin de compte. à mon goût, à mon sens, pas assez mis en avant, et alors que ça aide énormément. Je pense qu'en fin de compte, même le naturisme, quand on marche, on médite énormément et on pense à ce genre de choses. D'ailleurs, quand des nouveaux arrivent pour la première fois, tout le monde a à cœur, on va dire, de les mettre à l'aise, pas de les confronter à leur nudité, mais en fin de compte... de valoriser qu'est-ce qu'ils sont intérieurement.
- Speaker #0
Et du coup, ça se passe comment alors quand ils arrivent les nouveaux, justement ?
- Speaker #1
Déjà, on leur demande... Déjà, tout simplement, un bonjour.
- Speaker #0
C'est pas grand-chose, mais c'est beaucoup.
- Speaker #1
Mais très... qu'on oublie, je dirais, dans la vie classique.
- Speaker #0
Je suis d'accord avec.
- Speaker #1
En fin de compte, un bonjour, puisque déjà, c'est la première marque de respect, c'est aussi l'accueil, c'est la bienvenue. Et en même temps, c'est également le contraire de l'ignorance. Et en fin de compte, d'ailleurs, l'expression le dit très bien, l'ignorance, c'est, on va dire, le plus grand des mépris. Et mépriser l'autre, c'est juste anti-natu, quoi. Donc, du coup, c'est de se dire bonjour. D'où le fait que quand vous vous promenez ici, ça en devient, on va dire, presque risi, puisque vous entendez des bonjours à tout bout de champ. Mais c'est, on va dire, super chaleureux et finalement accueillant. Ce qui fait que les gens sont, pour leur première impression, étonnés. Puisque quand ils marchent au quotidien dans la rue, bien souvent, quand on vous dit bonjour, avoir une réponse en retour n'est pas toujours évidente.
- Speaker #0
C'est sûr.
- Speaker #1
Donc là, déjà, c'est, on va dire, le premier choc. Et finalement, on va dire, ça les fait sourire. Et le sourire, je dirais que c'est la meilleure épée, entre guillemets, pour déshabiller l'autre. Ça le met tout de suite très à l'aise et il se rend compte qu'en fin de compte, les naturistes ne sont pas méchants ni utopistes, mais juste en fin de compte très fun, détendus et ont une autre perception. Et on fait le premier pas de dire bien souvent, on recherche ce voilà ou est-ce que vous connaissez ? Nous, c'est notre première fois. En fin de compte, vraiment, c'est une rupture de barrière le bonjour. Et la discussion se fait, on va dire, après, de manière très spontanée. Oui,
- Speaker #0
ça permet l'échange plus rapide.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Et après, c'est plutôt eux, du coup, qui font la démarche en disant, bon, ben voilà, on débute.
- Speaker #1
Oui. Et puis souvent, des fois, c'est votre première fois ici. Alors souvent, on va dire, assez de questions du lieu, on va dire. Donc ici, par exemple, le camping. Souvent, ils vont même, on va dire, faire l'effet domino, même la première fois tout court.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Et bon, ben du coup. Du coup, on leur souhaite, on va dire, une double bienvenue.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
C'est très bien. Bienvenue parmi nous.
- Speaker #0
Et du coup, qu'est-ce que t'apportes le naturisme dans ta vie de tous les jours ?
- Speaker #1
Un épanouissement, un lâcher prise, un apaisement. C'est des fois difficile, on va dire, de sortir de mon petit confort naturiste. puisque pour moi, c'est presque, je dirais, la société idéale.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ici, il y a tellement de beaucoup plus jolies choses, des valeurs qui sont finalement, peuvent paraître désuètes et hors du temps, alors qu'on est tous accrochés à ce sacre-saint. Donc, dès qu'on retourne, on va dire, entre guillemets, à la réalité textile, c'est, on va dire...
- Speaker #0
C'est compliqué.
- Speaker #1
Ah ben, c'est même des fois un choc.
- Speaker #0
Donc, le trajet jusqu'à Paris est compliqué, quoi, quand tu parles de Lyon.
- Speaker #1
Les premiers trajets, je vais être sincère, je faisais la tête dans la voiture.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Voire j'avais la larmiche en fermant, on va dire, ma porte de chalet. D'accord. Même Chouchou, on va dire, qui, lui, s'est mis... plus tard, est déçu de ne pas l'avoir connu plus tôt, cet univers-là. C'est honnêtement, mais c'est un bonheur. Il faut le vivre, en fait, pour le croire. Après, je n'ai pas envie non plus qu'il y ait des huluberlus, on va dire, qui viennent plutôt saccager parce que franchement, c'est pas le monde des bisounours, mais...
- Speaker #0
Non, mais souvent, on nous parle de petits paradis, tu vois.
- Speaker #1
Ah ben, c'est bucolique. C'est poétique, c'est... C'est une entraide, c'est une grande famille.
- Speaker #0
C'est vrai que...
- Speaker #1
Et en plus de ça, c'est... Oui, non, quand je dirais société modèle, pas loin. Il y a quand même, je dirais... Quand on regarde, qu'est-ce qu'on souhaiterait ? Qu'il n'y ait pas de guerre. Ici, on souhaite, on va dire, résoudre les conflits vraiment toujours à l'amiable dans la discussion.
- Speaker #0
Alors là, je me permets de te couper. Tu m'as dit qu'il y avait des conflits entre les natus et les nudistes.
- Speaker #1
Oui, mais ça se fait toujours, on va dire, de manière, on va dire, dans la discussion. Il n'y a pas de haut toujours plus haut que l'autre. Ça reste toujours dans un calme de manière posée et avec des arguments.
- Speaker #0
Tu veux dire par là, il n'y a pas de violence au sein même ?
- Speaker #1
Non, mais non, c'est toujours dans le respect. Et puis de toute manière, s'il y avait violence, c'est simple, il y a une solution qui met court à tout problème ici, c'est que la personne, en fin de compte, qui du coup fait ce genre de choses, est priée de s'en aller, puisque du coup elle n'est plus en accord avec le bien-être des uns et des autres.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Et la solution est assez expéditive, mais je dirais que c'est un peu comme dans une corbeille de fruits. Dès qu'il y a un fruit, on va dire, qui est un peu pourri, on fait le choix, en fin de compte, d'enlever le grain et de laisser la corbeille toute jolie. Ce qui fait qu'on connaît tous notre petit bonheur et finalement, on fait attention à préserver notre corbeille et à rester d'être un joli fruit pour les uns et les autres.
- Speaker #0
Très bien tourné.
- Speaker #1
Il y a ça, il y a aussi les sexualités. Il n'y a pas de guéguerre de sexualité chez nous. Je veux dire, la personne qui a envie d'être pan, trans, gay, hétéro, célibataire... Oui,
- Speaker #0
il n'y a pas de jugement ou quoi que ce soit.
- Speaker #1
Ben non. Même, je dirais, au niveau des couleurs de peau, si je peux dire ça comme ça. c'est pareil puisque de tout simplement il n'y a pas de restrictions le naturisme c'est la liberté d'être ce que l'on veut être et pas ce que l'on veut être pour les autres mais pour soi pas montrer ce qu'on aimerait représenter que du coup tout le monde est dans l'acceptation des uns et des autres et surtout du coup par conséquent dans l'acceptation de soi-même il n'y a pas de caste non plus sociale et d'ailleurs bien souvent c'est ce qu'on dit aux personnes qui ne connaissent pas on va dire le milieu naturiste et qui viendraient on va dire y être amené à le découvrir pour les premières fois, c'est surtout de ne jamais se présenter moi je fais ci dans ma vie en fait on s'en fout t'es à poil de tout ici tu n'as pas de textile qui pourrait sur toi te permettre de revendiquer une appartenance voilà ce que tu veux dire il n'y a pas de barrière, ce qui permet le meilleur des brassages celui qui a besoin d'écraser l'autre par rapport à ce qu'il a dans sa vie d'acquis de manière matérielle finalement, qu'est-ce qui l'enrichit l'autre ? Nullement. Et en plus de ça, il a besoin, on va dire, pour vivre, on va dire, de piétiner le voisin. Ce n'est pas, on va dire, ce qu'il y a de plus valeureux humainement. Il prend la main et voilà. Et si tu as quelque chose, à ce moment-là, tu fais, on va dire, de manière discrète, à pouvoir permettre, dans une certaine générosité, de le proposer, d'en faire bénéficier. Donc, je dirais même plutôt que c'est... Pour moi, c'est complètement, on va dire, c'est des idées idéalistes, utopistes, qui sont finalement, on va dire, réalisables.
- Speaker #0
C'est une utopie réaliste.
- Speaker #1
Oui, un rêve abouti. Ce qui fait que quand on retourne, on va dire, dans la société classique, qui plus est à l'heure actuelle, on va dire,
- Speaker #0
Oui, dans la caronnierie.
- Speaker #1
En 2024. Alors là, on est complètement...
- Speaker #0
Oui, à l'opposé de ce qui se passe...
- Speaker #1
C'est pour ça que je dis que c'est très compliqué.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
je comprends. C'est très, très compliqué.
- Speaker #0
D'accord, je comprends ton problème du retour sur Paris, par exemple, quand tu parles.
- Speaker #1
Là, oui, non. La première chose que les gens demandent, c'est qu'est-ce qu'on fait ? Il y a un rapport, on va dire, même physiquement. Enfin, il y a un rapport au physique. qui est affreux.
- Speaker #0
Après ça, je pense que c'est le revers de nos chers réseaux sociaux qui font qu'une identification, une perfection du corps, etc.
- Speaker #1
Complètement. Là, en fin de compte, ce qu'on recherche, c'est plutôt la perfection de l'âme. Ce n'est pas pareil.
- Speaker #0
C'est compliqué à trouver, je pense.
- Speaker #1
On s'y met vite. On y prend vite goût. Et c'est ça qui est apaisant. Et en plus de ça, c'est une telle barrière. Moi, quand je rentre à Paris, du coup, forcément, je vais me mettre dans un moule avec des carcans. Forcément, je vais réfléchir à qu'est-ce que je vais faire de ma journée. Déjà, on va dire, à peine levé le matin, je commence déjà à me brimer. C'est tout bête que ici, je me lève le matin. Bon, alors, chose identique, je vais au petit coin, je prends mon jus de fruits, mon café. Bon, pas très natu, au niveau hygiène de vie, je fume ma petite cigarette, d'accord. Et après, on va dire, je suis déjà entre guillemets en tenue, quoi. Enfin, je vais me toucher et je suis en tenue. Je n'ai pas à réfléchir. Bon, alors, je vais là, donc je vais m'habiller comme ça et puis je vais faire ci. Là, en fin de compte, hop, je mets mes chaussures ou pas et j'avance dans ma journée. Et puis si je croise des personnes qui me proposent une activité ou quoi que ce soit, je ne vais pas dire non parce que je ne suis pas prête.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Là, en fait, ce qui me fait envie, je n'ai pas besoin de me dire non, attends, dans une heure parce qu'il faut que je retourne à la maison préparer.
- Speaker #0
Je vois que tu as d'ailleurs une grosse montre à ton poignet.
- Speaker #1
Ah oui, non, mais pas... Non, bah non. Non. Il n'y a même pas de rideau, on va dire, à la fenêtre de maison. On se lève à la lumière du jour et... Oui, non, enfin, c'est...
- Speaker #0
On profite du moment.
- Speaker #1
Profiter du moment présent, profiter de la vie, finalement, pleinement. Bah non, oui, non. ça n'a rien à voir.
- Speaker #0
Oui, ce n'est pas les mêmes codes, entre guillemets.
- Speaker #1
Mais non.
- Speaker #0
Et du coup, comment tu te sens quand tu es nue ?
- Speaker #1
C'est bête, mais moi, en fait.
- Speaker #0
La meilleure réponse que j'ai pu avoir.
- Speaker #1
Juste moi, quoi. Je ne me sens pas pas qu'habillée, je me sens déguisée, mais juste moi. Et puis pas dans une séduction, ni quoi que ce soit. Enfin, juste...
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
tranquille, très zen.
- Speaker #0
Est-ce que tu trouves que le naturisme a évolué avec le temps ? Par exemple, on est ici à Héliomonde, qui fait partie des premiers centres créés à l'époque. On a parlé des jogging magnifiques. Est-ce que tu trouves que les mentalités, les trucs qui étaient... L'idéologie qu'il y avait, par exemple, au début, sur certains caractères, sur certaines activités, tout ça, ça a évolué ? Est-ce que ça s'est développé ? Est-ce que c'est positif ?
- Speaker #1
Ah oui, c'est positif. Après, je pense que... Morty, Pulsé et Lyo, puisque c'est là où, finalement, beaucoup de choses se sont jouées dans le naturisme. Puisqu'à l'époque, la ministre des Sports a donné son aval grâce au centre élu Héliomonde.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc effectivement, c'est leur bébé. Ils sont passés de petites communautés non légales. Pour eux, on va dire que c'est les parents du naturisme. Ils ont enfanté. On va dire... Oui, voilà. Ils ont créé, on va dire, une mini-société avec des codes qui, on va dire, ont régi eux-mêmes. Et bien évidemment, comme toute loi, elle évolue au fil du temps pour le bien de tous et puis surtout aussi pour que, on va dire, ça puisse... être en adéquation avec le temps. Et c'est difficile. Puisque nous, en tant que jeunes, on n'est pas toujours en accord, on va dire, avec des anciennes pratiques. Et nos aînés, on va dire, forcément, vu que c'est eux qui l'ont créé, on n'a pas envie de se mettre en conflit avec eux. Donc, on essaye d'avoir un... une transmission comme un passage de relais et on leur demande leur confiance comme quoi on va pas tout leur saboter et piétiner on va dire ce qu'ils ont fait mais juste mettre notre petite pierre à l'édifice s'ils le permettent en fait on leur demande leur permission par respect.
- Speaker #0
Oui parce que voilà toi tu incarnes t'as une trentaine d'années, t'incarnes un peu cette nouvelle génération.
- Speaker #1
Mais nous c'est vrai qu'on aime, on va dire un peu faire, on aime bien on va dire le samedi faire la fête Voilà. On aime bien prendre l'apéro. Avant, ce n'était pas ça.
- Speaker #0
D'accord, ce n'était pas dans les moeurs.
- Speaker #1
Non, l'alcool était proscrit.
- Speaker #0
Ok, même au tout début, l'alcool était proscrit du... Ce n'était pas,
- Speaker #1
on va dire, ça se faisait sans doute, mais ce n'était pas montré. D'accord. Là, maintenant, il y a un bar.
- Speaker #0
Oui, exactement. Il y a un bar avec des cocktails. Là,
- Speaker #1
ce n'est plus du tout caché.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est vrai.
- Speaker #1
Je dois l'avouer. Quand, bon, les piscines, c'est vrai qu'ils recherchent souvent, c'est le mot, les anciens, ils vont dire oui, le naturisme, c'est la tranquillité, il n'y a pas besoin de musique. Une petite musique de temps à autre, on va dire, autour du jacuzzi, ça jamais non plus, on va dire, tué quiconque. Et puis, ce n'est pas comme si la musique, elle est à la tue-tête.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est sûr. Mais on va dire, voilà, c'est pas toujours évident. ils souhaiteraient des fois que les enfants soient un peu... qui ne sautent pas dans l'eau, qui ne crient pas trop, qui ne rigolent pas trop fort. Mais je pense qu'en fait, finalement, on a tous plus ou moins connu ça, même avec nos grands-parents. Ouais, c'est ça. En fait, c'est nos papys et mamies à tous et qu'on aime très fort et qui gronchonnent un petit peu.
- Speaker #0
Mais on les aime quand même.
- Speaker #1
Mais on les aime quand même. Mais petit à petit, il faut... Il voit les choses changer. voilà donc en fin de compte, c'est beaucoup d'émotions. C'est juste...
- Speaker #0
Oui, il y a une part de nostalgie de ceux qui l'ont connu. Et voilà, quand on voit, par exemple, l'évolution qu'il y a ici à Heliomonde, c'est sûr que pour certains, ça va être très bizarre.
- Speaker #1
Ah bah, puis on a le droit à la super phrase, à notre époque !
- Speaker #0
On la connaît tous.
- Speaker #1
Donc du coup, forcément, nous, on n'a rien connu.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. C'est ça, c'est ça. Donc, du coup justement, d'ailleurs, ça a été, parce que du coup, tu m'as dit que tu étais de Vendée. que tu habitais à Paris du coup ça a été quoi ta première impression quand t'es arrivé ici à Elio Monde d'ailleurs pourquoi être venu à Elio Monde puisque tu pratiquais le natu sur des plages pourquoi être venu à Elio Monde et ça a été quoi ta première impression à Nars ?
- Speaker #1
Parce que quand mon conjoint et moi on part en vacances on a l'habitude forcément d'aller des fois chez mes parents qui eux pratiquent le naturisme et forcément bon ben... Il a assez vite mis le pied à l'étrier et a trouvé ça, on va dire, fantastique, on va dire, et assez libertaire. Donc, on va dire, ça n'a pas été très difficile de le convaincre. Et puis, on ne lui a pas forcé la main, on va dire. Il a fait why not et il a essayé très bien. Donc, il a plutôt vécu, on va dire, des expériences comme ça sur la plage ou à la maison. Oui, possiblement. On écoute, ça ne s'est pas pas envie. de te cacher, tu ne te caches pas. Si tu as envie de te cacher, tu te caches. Tu fais ce que tu veux. Si nous, par contre, ça ne te gêne pas, on peut se balader nu. Vous êtes chez vous, en fait, donc vous faites bien ce que vous voulez. Du coup, ça a été, on va dire, assez simple. Et puis, dans le sud, on a remis assez vite le couvert, puisque... On a nos petites habitudes aussi au niveau de la Côte d'Azur. Ce qui fait qu'on a des super criques où, honnêtement, ça serait, on va dire, péché de ne pas se mettre tout nu.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Déjà, ne serait-ce qu'en couple, sans faire d'exhibition, parce que de toute manière, c'est juste interdit. On profite et puis c'est très agréable. Je veux dire, avoir l'eau, on va dire la sensation de l'eau sur... la peau nue, et c'est fantastique. Alors qu'un maillot de bain qui nous rentre dans la fesse, c'est juste irritant et désagréable.
- Speaker #0
On nous parle souvent de la sensation de l'eau sur le corps. Au niveau des sens, c'est décuplé la chaleur, l'eau, le vent.
- Speaker #1
Je pense que même n'importe quel textile pourrait le comprendre, puisque toi, Seb, qui es textile... Quand tu prends une douche, tu ne vas pas me dire que c'est quand même désagréable. Quand tu prends ta douche.
- Speaker #0
Je me douche en combinaison de surf parce que j'ai froid.
- Speaker #1
C'est comme, on va dire, l'eau qui... Mais oui,
- Speaker #0
bien sûr, tu es correct.
- Speaker #1
D'ailleurs, on va dire qu'on a besoin de se détendre. La première chose qu'on fait, c'est soit on prend une douche ou un bain.
- Speaker #0
C'est vrai, c'est vrai. Je suis bien d'accord.
- Speaker #1
Et par définition, on n'est pas habillé.
- Speaker #0
C'est vrai. Ça serait compliqué de prendre une douche habillée d'un certain côté.
- Speaker #1
Et puis, je dirais même presque qu'au-delà du naturel, c'est un peu la petite Madeleine de Proust pour n'importe quel humain, puisque c'est finalement le rappel sensoriel qu'on peut avoir prénatal.
- Speaker #0
Oui, je vois où c'est que tu viens de venir.
- Speaker #1
Donc, le corps, pour lui, on va dire, il a quand même une mémoire. Et à mon sens, je... pense que ça vient de là, on va dire, où cette sensation nous paraît tous incroyable puisqu'il n'y a rien de plus réconfortant que d'être je pense, d'être dans le ventre de sa maman. C'est ce qu'il y a de plus confortable. On ne faisait pas grand-chose, on se laissait porter.
- Speaker #0
C'est une bonne réflexion.
- Speaker #1
On est en sécurité, bien au chaud.
- Speaker #0
Tu as raison, c'est une bonne réflexion à laquelle je ne m'étais jamais posé, mais effectivement, tu n'as pas tort. Je pense qu'à mon avis,
- Speaker #1
je ne sais pas, il faudrait demander ça scientifiquement, mais à mon avis...
- Speaker #0
Il va falloir qu'on mène l'enquête. Du coup, qu'est-ce que tu aimerais nous partager de ce lieu, des lieux-monde ?
- Speaker #1
Il y a tellement de choses. Qu'est-ce que je pourrais partager de ce lieu-là ? Je ne sais pas s'il y a mon temps, mais du coup, je souhaite remercier déjà la personne qui a su qu'on était naturiste et qui nous a dit « Il y a un centre à 45 minutes de Paris, allez-y. Vous allez voir, ça va vous plaire. » Donc, la première anecdote, je dirais que c'est celle où... où j'ai débarqué ici. Et ça a été, on va dire, un grand waouh.
- Speaker #0
Ah ouais ? À ce point ?
- Speaker #1
Oui. On avait vu qu'il y avait des locations, mais on avait fait le choix juste de venir à la journée. Parce qu'à l'époque, du coup, il y avait la possibilité de venir à la journée. Moi, je me suis retrouvée, on va dire, comme en enfance.
- Speaker #0
Mais pourquoi ? C'est quoi le grand waouh, en fait ? C'est quoi qui t'a fait...
- Speaker #1
La nature. Moi, en Vendée, et même quand j'étais à Nantes, Je retournais régulièrement dans ma petite Vendée-Natale avec ma forêt de pin, mes plages, du vert, du vert, du vert des fleurs, le bruit de la mer, les embruns, la nature, les oiseaux qui chantent. À Paris, c'est quand même, on va dire, très compliqué. Je ne suis pas en banlieue, je suis vraiment Paris, Paris, Paris, intramuros. C'est métro, ça sent pas bon, c'est gris, c'est béton, c'est hermétique.
- Speaker #0
C'est la bulle d'oxygène.
- Speaker #1
Ah mais, fantastique. Quand chouchou m'a dit "je te fais une surprise"...
- Speaker #0
Ah parce que du coup, c'est lui qui t'a amené ici ?
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ah, il est fort.
- Speaker #1
Il est fort, ouais. En plus, il voyait pas que je périclitais, mais que des fois j'étais en train de bougonner parce que bon, j'aime quand même. certains aspects de Paris, la culture, les sorties, d'accord, mais... Puis comme il me disait, ma petite provinciale, parce que lui, par contre,
- Speaker #0
c'est un titi. Donc lui,
- Speaker #1
très béton à la base, très... Voilà. Moi, pas du tout.
- Speaker #0
Il a l'air de s'être vite adapté quand même au côté très natureux. Ah oui ?
- Speaker #1
Je dirais que c'est quand même pas ce qu'il y a de plus difficile à faire. C'est comme donner un gâteau au chocolat à un enfant contre des épinards. Même si il y en aura beaucoup qui apprécient quand même les épinards, on préfère quand même la pâte au chocolat. C'est génial. Rien à voir. Quand je suis arrivée là, du verre, génial. Et puis je vois les gens à nouveau dire bonjour, bonjour. Génial. Déjà que je suis passée pour une malade quand je suis arrivée à Paris où justement, moi, j'étais très joviale avec... que tout le monde faisait la gueule. Là, j'ai fait, ouais, enfin, des gens comme moi. Des gens polis. C'est donc rien à voir. Et puis, quand on commence à se balader, forcément, les oiseaux, pas un bruit, pas de voiture. Et puis qu'après, on commence à se balader dans le parc parce que forcément, on veut découvrir. C'est curieux. donc là la curiosité a été on va dire plus qu'assouvie c'était incroyable tous les petits chalets on a l'impression de se croire dans Blanchet j'ai les sept nains avec des cabanes partout chacun y veut de sa créativité exactement ça on est bien d'accord on
- Speaker #0
a découvert ça aussi en arrivant c'est vrai que le fond du camping c'est que des petits chalets où chacun a fait sa petite déco perso c'est juste dingue à découvrir ça et je trouve que ... pour en avoir fait d'autres établissements, celui-ci, c'est quand même sa grosse, grosse particularité et surtout son originalité. Parce que, justement, quand tu parles de se balader comme c'est quand même très vert, très boisé, effectivement, tu découvres toutes ces petites maisons à droite et à gauche et je trouve ça dingue. Franchement, il faut garder cette entité, cette identité même de ce lieu.
- Speaker #1
C'est ce qu'il fait, on va dire aussi, helio. je dirais que finalement au delà on va dire d'être des idéalistes et des utopistes nos anciens finalement ce ne sont que des grands enfants, ils ont construit la cabane au fond du jardin mais versant on va dire parce que par contre c'est des grandes cabanes il faut quand même le préciser elles sont très originales mais très grandes mais moi je trouve ça juste on va dire génial chacun en plus y allait vraiment de sa touche de sa créativité et a fait avec ses moyens avec ses moyens et c'est, on va dire, avec les mains. c'est vrai que là, On est maintenant fraîchement résidents, nous aussi. Et donc, on nous a fait comprendre, même si du coup, on n'est pas à la retraite, que ça serait sympa, on va dire, qu'on prenne le temps de faire nous-mêmes et pas de forcément faire faire, ne serait-ce que pour apprendre.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Et puis, le travail de Manuel, qui plus est chalet dit bois, donc bois encore nature. C'est hyper enrichissant parce qu'il y a forcément encore les aînés qui sont là, qui nous conseillent. Donc, il y a encore cette transmission-là. Du corps,
- Speaker #0
il y a... D'ailleurs, ici, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup cette idée de passation, ici à héliomonde entre les anciens et...
- Speaker #1
C'est comme un parent, finalement, qui éduque un enfant, qui lui montre le chemin, mais sans, on va dire, le brimer ni l'écraser, il fait sa propre route. C'est comme une recette. Ils nous donnent tous les ingrédients et c'est à nous de la faire.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Donc, c'est top. C'est une très belle manière aussi de se trouver personnellement et de se découvrir. Parce qu'on découvre aussi des capacités qui n'étaient pas forcément connues de nous-mêmes. Ça apprend aussi le dépassement. Ça nous apprend aussi beaucoup d'humilité.
- Speaker #0
Ah, ça c'est sûr.
- Speaker #1
Parce que des fois, on a envie de faire plein de choses, mais... justement, on n'en a pas les capacités. Et puis alors la nature, en plus de ça, c'est là qu'on se rend compte qu'elle est quand même beaucoup plus forte que nous, petits humains. J'ai l'impression que ça prend une certaine expérience,
- Speaker #0
quand tu nous dis tout ça.
- Speaker #1
Elle arrive, on va dire, à se reconstruire et à se façonner chaque saison avec une rapidité effarante. Alors que nous, pour construire un chalet, on va dire, c'est la croix et la bannière, c'est très difficile. C'est fastidieux, laborieux.
- Speaker #0
Mais tu apprends.
- Speaker #1
Ce n'est pas pareil. On est petit. Oui, non, c'est autre chose. Ça, ça a été le premier coup de cœur. Chose risible aussi, c'est que du coup, à l'époque, je ne sais pas si j'ai vraiment bien dit ça, mais tant pis. Il y avait quand même quelques hommes seuls, on va dire, qui confondaient, je pense naturisme et pratiquent libertine. Donc, ils allaient se balader. C'est vrai que le bois, forcément, c'est un peu, je dirais, ils allaient cueillir les champignons, si on peut dire ça comme ça. Et nous, on ne le savait pas. On voulait juste se promener dans le parc. Alors, on avait nos petites baskets. Vu qu'on n'avait pas de bungalows, on avait laissé notre sac à la piscine, les serviettes. Voilà. Et on avait décidé de faire le tour. Et on s'est fait mais ravagé par les moustiques. On s'est paumé dans le bois parce que du coup, nous, on voit colline aux biches.
- Speaker #0
Ah, la fameuse.
- Speaker #1
Et donc, du coup, moi, j'étais là, mais génial, il y a des biches. Et en fin de compte, alors déjà, c'est une erreur, ce n'est pas colline aux biches qu'ils auraient dû mettre, mais colline aux chevreuils. je précise mesdames et messieurs il n'y aura pas de biche ni de cerf ici ce ne sont que des chevreuils et des chevrettes avec leur fang c'est ça,
- Speaker #0
c'est vrai,
- Speaker #1
tu as raison tu as raison de préciser et pour le coup on a eu beau les chercher, on s'est paumé dans les chemins parce qu'il y a plusieurs codes couleurs, il y a le crapa, c'est quand même très très grand ici et ne connaissant pas puisque c'était le principe du coup on venait pour découvrir ah mais on s'est fait tués par les moustiques. Ce qui fait que quand on a vu les personnes se balader, on a fait compte, on a fait il faut vite sortir de là. Donc on est vite sortis et j'ai vu mes jambes et mon dos, mes bras et ils étaient tout petits, on ne les voyait pas beaucoup. Par contre, on les a sentis et j'ai fait c'est les piqûres de la honte, tout le monde va croire qu'on est allé dans les bois. Je fais vite, je coupe.
- Speaker #0
de là ? Je rigole parce que nous avons eu la même expérience toi et moi, mais pas au même moment.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que nous avons également découvert, avec mon acolyte Alex, cette fameuse colline aux biches et nous avons eu...
- Speaker #1
Les moustiques ?
- Speaker #0
Pas que.
- Speaker #1
Ah, les cueilleurs de champignons.
- Speaker #0
Exactement. On n'a pas eu beaucoup de chevreuils à l'époque. C'était il y a un ou deux ans. On n'a pas eu trop de chevreuils, mais par contre, on a vu beaucoup de personnes dans les bois. Mais voilà, c'était autrefois, maintenant ça a changé.
- Speaker #1
Parce que maintenant, déjà à l'époque, il ne fallait pas se faire choper. Et alors là, d'autant plus.
- Speaker #0
Et merci,
- Speaker #1
c'est appréciable. Parce que moi, si j'ai envie de faire mon footing ou de méditer dans les bois le matin, je n'ai pas envie d'être enquiquinée. en tant que net, ce ne sont pas du tout les valeurs qui sont prônées dans le naturisme.
- Speaker #0
Surtout, si je peux me permettre, sans vouloir faire de quoi que ce soit comme publicité, c'est que j'ai l'impression qu'Hélio est en train d'évoluer et ils sont en train de retrouver le côté famille d'autrefois. Et ça, c'est très bien.
- Speaker #1
Et puis même, on parlait de cabane dans les bois, mais tout le groupe ado, on va dire, chaque année, construisent et je crois qu'ils l'améliorent de mieux en mieux. Mais le problème, c'est qu'ils vont dans les bois faire ça. Donc non, ce n'est pas possible. Je pense qu'en plus de ça, on disait qu'il n'y a pas de conflit. Mais là, ça nous énervait tous prodigieusement si on chopait quelqu'un, on va dire, à faire du mal à un gamin ou à une gamine ou même à une femme ou un homme. Attention, ce n'est pas là le propos. de sexualité, on va dire, doit rester dans un domaine privé. Naturiste n'est pas forcément libertin. Les libertins, d'ailleurs, ne sont pas forcément naturistes. Bien au contraire. Je dirais qu'il y a plus de libertins exhibitionnistes. Il n'y a aucun naturiste, on va dire, qui est exhibitionniste. Et c'est deux choses distinctes. Après, qu'il y ait des naturistes qui soient libertins, je dirais que ça les regarde.
- Speaker #0
Après, c'est un cas de privé.
- Speaker #1
Je ne pose pas la question à celui qui est hétéro ou gay. C'est exactement la même chose. Ça serait comme poser la question très dérangeante à un trans ou est-ce qu'il est hétéro ou gay, comment il se sent. Surtout qu'il plus aime maintenant, avec tout le mouvement LGBT+, les mœurs, on va dire, maintenant se libèrent quand même beaucoup. Mais je dirais que c'est comme aussi la religion, c'est des choses en fin de compte qui sont intimes. Et le principe de l'intimité, c'est du domaine privé. C'est pas, on va dire, quelque chose qui est public. Donc ça n'a rien à faire. Sur l'agora, sur la presse, on va dire public.
- Speaker #0
Et d'autant plus ici, dans les canaux touristes, comme tu disais pour reprendre tes propos tout à l'heure, c'est qu'en gros, tout ce qui est dans le domaine privé reste dans le domaine privé. et quand on se balade, etc. On est nous-mêmes, on n'est pas là pour débattre de sujets.
- Speaker #1
Non, comme ça, ça évite, on va dire, toute dérive.
- Speaker #0
C'est très bien. Écoute, Lucie, je te remercie beaucoup pour cet échange. C'était fort agréable, vraiment. J'ai juste une dernière question à te poser. Oui,
- Speaker #1
vas-y, pose. C'est l'outil,
- Speaker #0
mais après, je te libère. Quel conseil tu me donnerais ? Enfin, tu donnerais un nom naturiste, on a tous compris que c'était moi. qui chercherait à tenter de vivre l'expérience ?
- Speaker #1
Sois toi-même.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Écoute, ne te complique pas. Ne te complique pas la vie. Prends-la comme elle est. Elle est très belle. Sois juste toi-même. Fais ce que tu as envie de faire.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Le conseil, c'est juste ça. Vie. Voilà. Vie, respire.
- Speaker #0
Pour l'instant, ça, je le fais. j'arrive à vivre et respirer non, complètement oui, je vois ce que tu veux dire,
- Speaker #1
je te rassure c'est-à-dire, te brime pas se brimer soi-même c'est presque outrancier il y a déjà, on va dire, la vie qui peut nous brimer et nous briser pourquoi, on va dire s'imposer ça soi-même c'est presque être sadomasochiste quoi, enfin Non, révèle-toi, apprécie. Tu auras suffisamment de choses, on va dire, qui seront contraignantes, je pense, dans ta vie pour pas, en plus de ça, toi-même, t'imposer des contraintes. C'est perturbant. Donc, Adam, dis bonjour.
- Speaker #0
Ah, ça, je le fais. Ça, je le fais à tout le monde. Voilà,
- Speaker #1
et tu le verras.
- Speaker #0
Nous, Dans les landes, on dit bonjour à tout le monde. Voilà.
- Speaker #1
Bon bah alors du coup, il y a des très beaux campings dans les Landes aussi, des très très beaux campings.
- Speaker #0
Et bien écoute, je te remercie énormément Lucie, c'était fort agréable de discuter avec toi, et puis je te dis à une prochaine fois. Ça marche, ciao ! Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.france4naturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt !