- Speaker #0
Bienvenue sur le podcast de France Canne Naturisme, un espace où liberté, nature et authenticité se rencontrent. Dans cette série, on vous amène à la rencontre de ceux qui ont fait le choix du naturisme, un mode de vie souvent méconnu et pourtant riche de sens. A travers leurs témoignages, découvrez des histoires inspirantes, des moments de partage sincères et une vision différente de la connexion à soi, aux autres et à la nature. Alors que vous soyez curieux pratiquant au sommet un quête d'un regard neuf, embarquez avec nous dans ce voyage au cœur du naturisme. Et si cette aventure vous inspire, n'hésitez pas à partager ce podcast et à faire découvrir cet univers à votre courage. Très à plonger dans l'inattendu, allez c'est parti ! Émission un peu spéciale car aujourd'hui on vous amène sur la côte atlantique, au cœur d'un projet qui a marqué l'histoire du naturisme en Europe. Euronat, c'est un pari audacieux. Né dans les années 70 sur un vaste territoire encore sauvage. A l'époque, rien n'était gagné. Il fallait convaincre, construire et surtout y croire. Derrière cette aventure, un homme qui avec ses associés Hubert Lacroix et Guy Lartigue a porté ce rêve à bout de bras. Cet homme, aujourd'hui, c'est Jacques Faure. Première question, est-ce que l'on se tutoie ou est-ce qu'on se vouvoie ?
- Speaker #1
Dans le monde naturiste, on a l'habitude de se tutoyer.
- Speaker #0
D'accord, alors on va se tutoyer pour la suite du podcast, on est d'accord. Est-ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît ?
- Speaker #1
Ma carrière est une carrière d'ingénieur. J'étais ingénieur directeur de services techniques à la ville de Sedon. Après j'ai été ingénieur à la communauté urbaine. Avant de quitter la communauté urbaine, pour créer un bureau d'études qui s'est occupé après principalement de la réalisation du centre naturiste Euronat.
- Speaker #0
Si tu devais revenir à l'origine du projet d'Euronat, qu'est-ce qui t'a poussé avec Hubert Lacroix et Guy Lartigue à créer Euronat au tout début ?
- Speaker #1
Ce n'est pas moi qui ai créé Euronat, c'est la volonté de Guy Lartigue, qui était maire de Grayan, de réaliser une opération touristique sur la commune, puisque la commune possède 6 km de façade atlantique. Et avec beaucoup de difficultés, le maire a réussi à convaincre l'administration de pouvoir faire un centre naturiste, puisqu'il en était déjà un à Montalivet, le CHM, qui était évidemment en tout le temps complet, et qui a permis de créer Euronat pour pouvoir en fait compléter. la demande naturiste sur cette façade. Les études ont été réalisées par mon bureau d'études, qui s'appelle le bureau d'études de réélation touristique de la côte Aquitaine. Et nous avons commencé les études en 1971, pour avoir les arrêtés d'ouverture en 1973. les arrêtés d'ouverture de la commune, en 1973, pour réaliser un village de vacances naturistes de 3500 lits en bungalows et 2500 lits en camping-caravane.
- Speaker #0
C'était déjà très vaste, alors, comme projet,
- Speaker #1
à la base. Oui, c'était un projet très vaste. D'ailleurs, ce projet... couvre une superficie de 335 hectares. Ça ne veut pas dire grand-chose, mais en fait, ça fait 3 335 000 m2. Là, on voit plus l'importance. Et le terrain a été choisi par l'administration, qui voulait absolument que le centre soit au sud de la commune. Pour ce faire, d'ailleurs, l'administration a dévié le chemin départemental qui traverse. qui traversait Euronat, pour le rétablir au sud de la commune. Ce qui a permis d'ailleurs à Euronat d'avoir un axe central qui était fort intéressant. Donc nous revenons en 1973 avec les arrêtés d'ouverture. Donc le maire devait chercher quelqu'un pour faire cette opération, puisque à l'époque... Le bail devait être donné à des sociétés. Il y en avait d'ailleurs une société hollandaise qui avait été intéressée. Et puis ensuite, il y a eu une société belge, le groupe PRB, qui a été intéressée, qui a même réalisé un moindre témoin. En ce qui concerne notre action, l'action a été menée parallèlement avec Hubert Lacroix, qui était un ami de Guy Lartigue, qui avait une entreprise de travaux publics sur Vendays et qui connaissait bien ce genre de travaux, puisqu'il avait réalisé les VRD du Club Méditerranée en 1965, le Club Méditerranée qui était implanté au sud du CHM. Donc, Lacroix était intéressé par réaliser ces travaux et moi, évidemment, j'étais intéressé puisque ça faisait tourner le bureau d'études. Nous n'avions pas beaucoup d'argent à l'époque et le travail qui a été nécessaire était énorme puisque l'administration a mis quand même trois ans avant de pouvoir arrêter. donner les arrêtés d'ouverture.
- Speaker #0
Donc ça a été assez long au début à mettre en place, quand tu dis par exemple qu'il fallait y croire, Euronat. C'était quoi les gros obstacles du début du coup ?
- Speaker #1
Là, si vous voulez, c'était avant, c'était, le maire avait donc une société, la société PRB, qui voulait faire des bungalows en plastique, il y avait un bungalow témoin d'ailleurs, qui était à l'angle de la voie départementale à la plage. Et c'est nous, Hubert Lacroix et moi, nous étions intéressés par les études et par les travaux. C'est pour ça que, d'ailleurs, j'avais créé une société d'équipement qui aurait été... On aurait fait obligation au preneur du bail de prendre passé par cette société d'équipement. qui elle, évidemment, aurait donné l'étude au Berca et les travaux à Hubert Lacroix. Donc nous n'étions pas destinés à prendre Euronat à cette époque. Mais malheureusement, la société PRB dans le groupe a eu des problèmes et la société PRB s'est retirée. Le maire n'avait donc plus d'acquéreurs pour donner à Baye. cet énorme terrain. Je dis énorme terrain parce que sa superficie, même à l'époque, avait été estimée par les domaines à 1 franc le mètre carré. Il fallait donc 335 000 francs pour pouvoir démarrer cette opération. Personne ne pouvait mettre la main à la poche pour sortir une telle somme. Donc l'article qui avait... Maître Ricard, comme un notaire de la commune, a demandé à un notaire de trouver une solution. Et c'est alors que le notaire a trouvé la formule du bail à construction qui permettait au preneur de payer un loyer et des redevances par bungalow puisqu'à cette époque-là il n'y avait pas de foncier pour la commune. Et donc, quelque chose d'accessible pour un preneur. Et évidemment, quelque chose d'intéressant aussi pour la commune, qui avait de ce fait des revenus importants et réguliers. Alors, le maire, un jour, a demandé à Lacroix « Pourquoi vous ne prendriez pas cette opération à votre compte ? » Et puis, comme Lacroix, on était dans un... dans une impasse, parce que Merlin Croix a dit, mais oui, pourquoi pas ? C'est pour ça qu'à partir de ce moment-là, on peut dire, Euronat, il fallait y croire. Parce que, évidemment, il fallait déposer le permis de construire, encore deux années d'études, puisque le permis de construire a été accordé en 1973. Et que nous n'avons pu ouvrir que le 12 juillet 1975.
- Speaker #0
L'ouverture de Renat, c'est en 1975 ? Oui. D'accord. Je me permets juste de te couper un petit peu. Mais du coup, quand tu me parles de tout ce projet-là, le maire Guy Lartigue, si je ne me trompe pas, c'est lui qui a l'idée de ce centre.
- Speaker #1
L'idée de faire quelque chose.
- Speaker #0
Voilà, de cet espace.
- Speaker #1
L'administration lui a dit, vous ne pouvez faire que ça.
- Speaker #0
Ah oui, voilà, donc du coup il était... Pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que, si vous voulez, la contactité avait été cassée en secteurs. Vous aviez des UPA, l'unité principale d'aménagement, l'UPA 1, c'était Soulac et le Verdon, ensuite il y avait des secteurs d'équilibre naturel, le SENA, c'était... Depuis Soulac jusqu'à Hortin, c'était un secteur d'équilibre naturel dans lequel on ne pouvait faire aucune grande opération. Hormis, évidemment, les opérations similaires qui existaient, à savoir un centre naturiste. C'est pour cela que dans ce secteur d'équilibre naturel, on a autorisé un centre naturiste. parce que de prime abord, les naturistes sont quand même respectueux de la nature. Donc, ça convenait parfaitement d'un secteur d'équilibre naturel. C'est pour ça que l'administration a insisté pour qu'il y ait un centre naturiste dans ce secteur. Alors,
- Speaker #0
du coup, je rebondis là-dessus, puisque tu me parles du naturisme directement. Est-ce qu'avant le projet Euronat, Tu avais eu une expérience dans le naturisme ou c'est venu avec ce projet, justement ?
- Speaker #1
Moi, personnellement ?
- Speaker #0
Oui, exactement.
- Speaker #1
On ne peut pas dire qu'on avait eu une expérience naturiste. On se mettait nu quand on venait à la plage, mais on ne vivait pas nu. On n'était pas stationné. Comme beaucoup de gens, d'ailleurs, qui viennent ici se baigner nu à la plage.
- Speaker #0
Et en termes de création, je veux dire, de lieu ? Pareil, tu t'es inspiré de d'autres endroits ou non ?
- Speaker #1
Non, l'accélération du lieu, il fallait quand même relativement réfléchir au problème. D'ailleurs, à la demande de la Fédération, j'avais fait un texte disant comment il fallait travailler pour faire un centre naturiste.
- Speaker #0
J'essaye de me replonger dans les années 70. On est à Grayan et l'hôpital. Le maire a envie de faire ce projet-là. Vous, vous arrivez avec Hubert et vous êtes motivé pour faire ça. Comment la population locale a perçu la chose ? Est-ce qu'ils ont été plutôt curieux ou plutôt méfiants au tout début ?
- Speaker #1
De toute manière, la population locale était très contente parce que la commune allait avoir des ressources supplémentaires sur sa façade atlantique. Le maire n'avait que les coupes de pain. Et les coupes de pain, le produit n'a rien à voir avec le produit du centre naturiste. Alors, en plus de ça, la population ici, vous savez, le CHM a été ouvert en 1950. Le naturisme ici, sur la côte atlantique, sur la façade atlantique, c'est quelque chose de tout à fait normal. Il y a longtemps que c'est passé dans les moeurs. Le naturisme, c'est véritablement quelque chose qui est passé dans les mœurs. Le seul problème qui peut se passer entre la population et le naturisme, c'est que le naturisme est situé dans des centres, dans des villages qui sont fermés. C'est réservé au naturisme. Alors, le fait que ces villages soient fermés pose toujours... quelques questions aux gens qui ne connaissent pas vraiment la vie intérieure.
- Speaker #0
Et oui, ils sont curieux du coup, ils se posent qu'est-ce qui se passe à l'intérieur.
- Speaker #1
Mais ce n'est pas péjoratif puisque de toute manière, ils ont l'habitude de vivre avec ces grands centres.
- Speaker #0
D'accord. Et du coup, on a parlé de ces balbutiements de la création. est-ce qu'au début parce que voilà Quand tu nous dis la superficie, le nombre de personnes qu'on pouvait accueillir déjà à l'époque, ce qui est énorme, est-ce que du coup, il y a eu des moments de doute quand même, ou pas ?
- Speaker #1
Non, c'est-à-dire que le centre a été créé petit à petit. Donc la population qui fréquentait le centre a augmenté petit à petit, en même temps que le centre. évolué.
- Speaker #0
Non mais parce que d'un point de vue financier, quand tu me dis à l'époque qu'il fallait mettre plus de 300 000 francs, c'était quand même un pari.
- Speaker #1
C'est pour ça que Euronat, il fallait y croire parce que la société n'avait pas d'argent. Elle a été créée, on a créé une société anonyme, c'était un capital de 200 000 francs et il fallait libérer 50 000 francs et Euronat a été créé avec 50 000 francs.
- Speaker #0
D'accord, ok. 50 000 francs de l'époque.
- Speaker #1
C'était le quart du capital libéré.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et la société, au début, a été... La présidence de la société a été confiée à un promoteur de Mérignac, qui faisait travailler Hubert et le bureau d'études. Et nous pensions que ce promoteur, qui connaissait bien le travail de promotion, allait évidemment faire évoluer les sections de Euronat.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Mais là, ça n'a pas été le cas. Alors là, quand nous avons obtenu le permis de construire, le bail à construction a été créé, a été signé. En appui du bail à construction, il y a eu un règlement de jouissance, puisqu'il fallait un règlement pour les gens qui allaient jouir de... d'une cession de bail, puisque le bail à construction, le propre du bail à construction, c'est qu'il est cessible en toute ou partie, et ça nous permettait de faire des villages, de découper les villages, et de céder des parties de notre bail. Ce qu'on appelait des cessions de droits de jouissance, puisque le bail nous donnait un droit de jouissance, une pleine propriété. Donc, on souhaitait une partie de droit de jouissance jusqu'au terme du bail, jusqu'en 2073. Et ce droit de jouissance était donné sur un terrain et sur un bungalow. Alors, la personne choisissait et le terrain et le bungalow et réglait donc son droit de jouissance avec un acte, puisque le bail à construction est publié. Donc chaque session de droit de jouissance. a eu un acte notarié et publié au fichier immobilier, ce qu'on appelle vulgairement les hypothèques.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc chaque acte de cession a une garantie hypothécaire, ce qui lui permettait d'ailleurs de faire un prêt bancaire, puisqu'il pouvait donner en garantie son... Son bail. Son...
- Speaker #0
Et du coup, ça veut dire que la plupart des investisseurs d'Euronat, au final, c'est ceux qui sont installés, qui ont acheté un bungalow sur Euronat.
- Speaker #1
Voilà. Donc en 1975, on avait vendu 5 bungalows. On s'était construit en 1976. Ça a été livré en 1976.
- Speaker #0
Donc vous partez de Renat, tous les trois, avec 5 bungalows au tout début ?
- Speaker #1
Au début, on a vendu 5 bungalows. Mais on avait ouvert le camping Caravanning.
- Speaker #0
Ah oui, c'est vrai, c'est vrai. D'accord, ok.
- Speaker #1
On a ouvert le camping Caravanning le 12 juillet. Donc le camping Caravanning a été occupé. très très vite parce que le CHM débordant, ils nous envoyaient les clients. Ils disaient, mais non, nous on ne peut plus recevoir, il y a un autre centre là-bas, allez voir. Et comme ici, la qualité était bien supérieure au CHM parce que nous avions des blocs sanitaires avec l'eau chaude partout, même au bac à laver la vaisselle, il y avait du papier toilette dans les WC, enfin c'était vraiment au top. Le caravaning était raccordé à l'eau, à l'électricité et aux égouts. Ah oui ! et aux égouts. Donc, les gens qui avaient des toilettes pouvaient les raccorder directement aux égouts. On était au top et on a eu évidemment très très vite beaucoup de succès. Mais il fallait quand même faire les travaux.
- Speaker #0
C'est ça. Et c'est justement ça que j'allais te poser comme question.
- Speaker #1
Donc, Hubert Lacroix... avancé toutes les VRD, VRD c'est voirie et réseau divers, tous les VRD, et donc ils avançaient sur ses propres deniers. Et j'avais un ami qui s'appelait Michel Dubras, qui était charpentier, couvreur, sanitaire, qui avait une grosse entreprise. Et qui a joué le jeu, qui dit, bon, mais moi, ton truc m'intéresse parce qu'il y a du boulot derrière. J'avance les deux blocs sanitaires. J'avance le bloc sanitaire de caravanning et le bloc sanitaire du camping, y compris d'ailleurs les stations de relevage correspondant pour les égouts. Donc, ça a été ces deux entreprises qui ont avancé l'argent pour que Euronat puisse démarrer.
- Speaker #0
Vous étiez un maillage de copains, au final.
- Speaker #1
C'était une équipe de copains, parce qu'on n'aurait pas pu avancer. Et le troisième homme, évidemment, qui est arrivé, c'est l'entreprise Brive, qui avait été une grosse entreprise de préfabriqués à Saint-Pardo-la-Rivière, était intéressée par Euronat, parce qu'évidemment, il y avait 1200 mangalos à faire, et c'était intéressant. Alors, on leur dit, nous, on leur dit, nous, nos parents, ça ne fait rien, je vais vous mettre en place le bungalow d'accueil, je vais vous mettre en place. Alors, donc, il a mis en place le bungalow d'accueil, un bungalow témoin, et puis, bon, on est parti comme ça.
- Speaker #0
D'accord. Et du coup, au tout début, parce qu'au final, tu es le dessinateur et l'architecte de Renat, comment tu as imaginé comment tu as imaginé Euronat, quelle était ta vision au tout début ?
- Speaker #1
Ma vision, elle était simple. On avait un espace de 365 hectares.
- Speaker #0
Premier point,
- Speaker #1
il fallait utiliser l'espace. Deuxième point, ça entraînait de prévoir le calme, puisque plus on utilise l'espace, plus on a la possibilité d'avoir des endroits calmes. La densité des bungalows... permet le calme dans les villages. Ensuite, nous avons mis les activités bruyantes, centres commerciaux et centres de loisirs, au centre de l'opération, de manière à ce que ça ne gêne pas et les bungalows qui étaient au sud et à l'ouest et le camping caravanning qui était au nord. Donc tout ce principe-là, nous l'avons. Nous l'avons gardé.
- Speaker #0
Dès le début, il y avait cette histoire de commerce central et de damo en périphérique. Absolument. Je pensais que c'était venu après, au fur et à mesure.
- Speaker #1
Tout l'affaire bruyante est au centre. Et d'ailleurs, comme les commerces étaient sensuels, on avait la voie qui existait. qui traversait le centre commercial.
- Speaker #0
Oui, donc ça a aidé un petit peu.
- Speaker #1
Moi, je n'avais qu'une hâte, c'était de trouver un commerce assez important pour couper cette voie. Parce que quand on arrivait à Euronat, on voyait dans le lointain l'océan. C'était vraiment pas... Il fallait absolument couper cette vue. C'est interminable,
- Speaker #0
oui, bien sûr. Oui, ça vient faire une pause dans la démarche.
- Speaker #1
J'ai trouvé un acquéreur pour une salle de jeu, puis des vélos. Et à ce moment-là, on a pu couper le centre commercial pour un fer à cheval qui permettait de créer, en quelque sorte, une place de village.
- Speaker #0
D'accord, c'est très bien. Du coup, qu'est-ce que je rebondis là-dessus ? euh... parce qu'on... Tu nous as parlé de ta vision justement avec ce centre que tu voulais couper, mais qu'est-ce que tu voulais créer absolument ici, dans Euronat ? Est-ce que tu as mis une patte à toi, tu voulais absolument qu'il y ait ça ? Tu nous as parlé que les bengalos, il fallait qu'ils soient éloignés pour la tranquillité, le calme. Est-ce qu'il y avait autre chose que tu voulais vraiment mettre de toi ?
- Speaker #1
Il y avait d'une part les commerces qu'il fallait créer et trouver.
- Speaker #0
Ça, c'est une volonté de mettre des commerces dans le centre Ornat ?
- Speaker #1
Il y a une vingtaine de commerces qui sont donnés. Les murs appartiennent à la société et ils ont des beaux commerces.
- Speaker #0
Mais ça, c'était une de tes volontés de dire, dans notre centre naturiste, on veut qu'il y ait des commerces ?
- Speaker #1
Absolument, puisque c'est tellement grand. Il faut que les gens puissent... puissent s'approvisionner. Il va falloir qu'ils se prennent la voiture et qu'ils aillent faire des kilomètres et des kilomètres pour s'approvisionner. Donc, tous les commerçants, la première année d'ailleurs, il y a eu 7 commerces qui se sont faits.
- Speaker #0
Ah,
- Speaker #1
dès la première année ? Qui ont été vendus. Ça a été construit en 1976.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Vous avez d'ailleurs des détails dans le livre. Dans le livre, tout ce qu'on dit c'est détaillé dans le livre. Et ce qui était important à mes yeux aussi, c'est de créer des lieux d'animation attractifs, en particulier une piscine chauffée et couverte pour pouvoir allonger la saison et de ce fait permettre l'allongement des locations pour les titulaires de droits de jouissance qui possédaient les bungalows. C'est pour ça que notre premier travail, ça a été... de faire une entrée, l'entrée de Ausha, qui existe évidemment toujours, avec une entrée, donc, avec un arrondi avec les bureaux, et puis une entrée et une sortie de chaque côté, que nous pouvions d'ailleurs, si nous avions eu la nécessité, doubler. C'est-à-dire qu'on pouvait faire deux voies d'entrée et deux voies de sortie. Et puis le parking d'accueil et le parking intérieur. pour que les gens s'arrêtent là pour pouvoir les régler à la sortie.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Voilà. Mais le lieu principal, c'était donc, d'une part, le... Euh, le...
- Speaker #0
la piscine et puis évidemment remplacer le petit théâtre de verdure que nous avions fait le long de la route avant d'arriver à l'océan par une structure plus importante et c'est pour cela que nous avions acheté un chapiteau de 600 places qui permettait évidemment de faire toutes les manifestations À l'abri, puisque c'est quand même important d'avoir quelque chose à l'abri. Alors, en 1982, on a fait l'entrée. Ensuite, on a fait la piscine en 1984. Il y a eu après, donc, le chapiteau. Et puis, quand le chapiteau, il y a eu une énorme tempête qui a effondré le chapiteau. D'accord. On était assuré, donc on a été indemnisé. Et puis à ce moment-là, on a mis en chantier la salle polyvalente qui existe, qui est une salle de 700 places, où nous faisions le cinéma. Elle est équipée pour faire du cinéma. Nous faisions du cinéma et puis les manifestations sportives, puisqu'on peut jouer au tennis dedans, et puis au volet, évidemment.
- Speaker #1
Et du coup, le tout premier bâtiment ? qui a été construit en dur sur Euronat, ça a été du coup les sanitaires, alors, en tout premier.
- Speaker #0
Le bloc sanitaire, absolument.
- Speaker #1
Ça, ça a été le premier truc. Et après la déclinaison, tout le reste.
- Speaker #0
Le bloc sanitaire, ça a été en 82, l'entrée.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
d'accord. Et puis en 84, la piscine. Ensuite, en 95, en 89, les thermes.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Les thermes, c'est-à-dire la première tranche de thalassothérapie fonctionnant à l'eau douce, c'était les termes, et ensuite, en 90, la thalassothérapie avec prise d'eau de mer, telle qu'elle fonctionne à l'heure actuelle.
- Speaker #1
Et du coup, par rapport à ça, par rapport à toutes ces constructions, parce que, comme tu l'as dit à juste titre, on est au milieu de la nature, il n'y a plus qu'à regarder à travers la fenêtre, on est au milieu des pins, on est à côté de l'océan, il y a donc du coup un respect de la nature, et est-ce que dès le début du projet, C'était important pour toi ce rapport avec la nature ?
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Dans la construction ?
- Speaker #0
Absolument, puisqu'on a déboisé que la surface du Bungalow élargit de 5 mètres carrés de plus, de manière à conserver le couvert forestier et conserver la végétation au sol. Mais il y a eu beaucoup de débordements parce que alors que les haies étaient interdites par le règlement de jouissance, les gens se sont mis à faire des haies. et puis à planter n'importe quoi autour des bungalows. Ce qui fait que maintenant, ça pose un grave problème de débroussaillage compte tenu de la protection, incendies.
- Speaker #1
Oui, normal. Ils vont en protéger, ça doit être autre chose.
- Speaker #0
Vous avez mon terrain, moi. Voilà. Tout Euronat devrait être comme ça. Débroussailler et utiliser l'espace. Et c'était d'autant plus facile. que c'était naturiste. Donc, les gens sont venus, donc ils n'ont pas à s'occuper du voisin.
- Speaker #1
Mais ça,
- Speaker #0
c'est l'idéal. Ça, c'est l'idéal. Et évidemment, le naturisme n'évolue toujours pas dans le bon sens.
- Speaker #1
J'essayais de me projeter dans les années 70, et du coup, quand on arrivait à la réception, c'était quoi qu'on voyait, en fait ? À quoi ça ressemblait Euronat ? En 76, du coup. Au tout début, quand on arrivait à la réception, ça ressemblait à quoi ?
- Speaker #0
Vous devez avoir la photo dans le livre. Il y avait une barrière, et puis il y avait quelqu'un à la barrière qui ouvrait la barrière. Il s'appelait Johnny, c'était un prisonnier allemand qui n'était pas rentré, qui n'avait pas voulu revenir en Allemagne, qui travaillait comme manœuvre à l'entreprise Lacroix. Et Lacroix l'avait mis à la barrière parce qu'il parlait allemand. Donc, il pouvait parler allemand parce qu'il y avait à ce moment-là les Allemands qui commençaient à arriver.
- Speaker #1
Dès les années 70, il y avait des Allemands ? Oui, dès le début,
- Speaker #0
puisque nous avons eu tout à fait au début une agence allemande, qui était l'agence Obona, qui a mis des mobil-hommes ici et qui surtout nous avait mis sur son catalogue. Alors étant donné qu'on était sur le catalogue de Brunat, à partir de ce moment-là, on a eu quand même une clientèle allemande importante. C'était à ce moment-là.
- Speaker #1
Et donc Johnny, je reste bloqué sur Johnny, mais Johnny a fait la guerre ici et il n'a pas voulu rentrer. Il est resté en France du coup.
- Speaker #0
Il y en a beaucoup. J'avais un autre ouvrier et pareil, vous savez, ils en ont bavé. Oui,
- Speaker #1
c'est sûr.
- Speaker #0
L'ouvrier qui s'appelait Langey, il était à l'école d'architecte. en 1937. Après, il a été obligé de faire son service en 1938. Il est parti en guerre et il était dans la marine. Son bateau a été coulé devant Royan. Il a été envoyé comme fantassin dans la poche du Médoc qui s'est battu jusqu'en 1945. Alors de 1938 jusqu'en 1945, il ne fallait plus leur parler de l'Allemagne. Vous avez pu en parler. Alors en plus de ça, ils ont été faits prisonniers. Quand ils ont été faits prisonniers... Ils sont partis sur la plage, j'avais la mayonnaise pour enlever les mines.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Donc, il ne fallait pas leur parler. Alors donc, il y avait beaucoup de prisonniers allemands qui sont restés là, qui n'ont pas voulu revenir.
- Speaker #1
Ok, je ne savais pas du tout qu'il y avait eu cette histoire-là, donc c'est intéressant. Du coup, après, voilà, ouverture d'un 76. 75, pardon. 75.
- Speaker #0
On a fêté les 50 ans cette année.
- Speaker #1
Exactement. J'allais le dire justement que c'est les 50 ans. En 2025, c'est les 50 ans. Les 30 ans de la salle. Ah,
- Speaker #0
je ne savais pas. L'année dernière, on a fêté les 40 ans de la piscine.
- Speaker #1
Ok, d'accord. Je n'étais pas au courant. Combien de... Donc voilà, ouverture en 75. Est-ce que l'envol d'Euronat a été direct ou est-ce que ça a mis un peu de temps ? avant que Euronat prenne son envol ? En termes de fréquentation, je parle.
- Speaker #0
En tant que fréquentation, la fréquentation a été relativement rapide compte tenu de la demande naturiste qu'il y avait.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Ensuite, il y avait les clubs naturistes. En Gironde, on avait un clubs naturiste qui s'appelait La Sérénité, qui était à Saint-Maker, à côté de Langon, qui... qui était qui qui dans les gens et le venez ici d'ailleurs comme nous on démarrait le naturisme et qu'il fallait que quand on avait beaucoup de nouveaux naturistes et ce qui est arrivé on avait donné 10% de rabais à tous les membres de ce club pour que quand ils viennent à euronat ils puissent aider les néophytes à franchir le pas du naturisme. Et nous avons continué d'ailleurs assez longtemps à donner 10% de rabais aux membres des clubs en leur disant, c'est pas gratuit, mais il vous appartient de convaincre les gens qui ne sont pas, qui ne respectent pas, qui ne respectent pas encore suffisamment la nudité pour les convaincre de... du fait que le naturisme, c'est beaucoup de choses, mais c'est d'abord la nudité.
- Speaker #1
Exactement. Et du coup, je me pose juste la question, tu vois, c'est tout nouveau, alors certes, au tout début, c'est les personnes du CHM qui viennent du coup à Euronat, mais est-ce que dès le début, tu as eu des retours, par exemple, de résidents ou de vacanciers ? Comment ils percevaient l'endroit ? Est-ce qu'ils aimaient ? Est-ce qu'ils avaient des remarques ou pas ?
- Speaker #0
Ici, tous les gens qui rentraient à Euronat étaient ravis parce qu'on avait une qualité. Vous savez, on avait 200 places de caravanning et 120 places de camping la première année. Alors que le camping faisait au moins une vingtaine d'hectares.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Alors donc, les emplacements étaient... très très grand et puis les blocs sanitaires étaient au top et puis même la première année il ya eu des marchés ambulants qui venait évidemment à l'intérieur du centre pour offrir le minimum aux
- Speaker #1
gens qui étaient là d'accord et et du coup si on se replonge encore dans cette époque du début ça a été quoi ton plus beau souvenir cette époque a été a été pour
- Speaker #0
pour nous, un peu particulière, parce qu'aussi bien Lacroix que moi, on ne savait pas gérer un centre naturiste. Donc, pour ce faire, l'article avait un ami qui était conseiller général, qui s'appelait Troye, c'est André, qui avait un bungalow au CHM. Et l'article a dit à André, quand même, si tu pouvais... Alors, on avait nommé André directeur d'Euronat de 1975 et 1976. Et ensuite, il y a eu des problèmes. il a quitté son poste. Il a été remplacé par quelqu'un qui s'appelait Abric, qui ne faisait pas non plus l'affaire, puisqu'il passait sa nuit à Jouer-aux-Briges, et puis le reste du temps, c'était tout. Donc un jour, moi, évidemment, on avait notre bureau d'études à Bordeaux, rue de la Benatte, et j'habitais rue de la Benatte au bureau d'études. En 1977, Hubert m'a dit « écoute, toi tu connais l'opération, c'est toi qui l'as réalisée, mais maintenant tu vas assurer la direction et tu vas monter à Euronat » . Donc j'ai quitté Bordeaux pour pouvoir m'implanter à Euronat et assurer évidemment la continuité du suivi de la réalisation et la gestion d'Euronat.
- Speaker #1
Du coup, tu es venu habiter ici, à Euronat ?
- Speaker #0
Oui, donc en 1977, je suis venu habiter à Euronat. Les trois premières années, ou les quatre premières années, j'étais dans une caravane et après j'ai fait construire une maison à l'extérieur de Euronat.
- Speaker #1
D'accord. Alors du coup, c'était quoi ton meilleur souvenir ? C'est quand tu es arrivé ici que tu es devenu résident de Euronat ?
- Speaker #0
J'étais résident par force de Euronat, puisque le travail à Euronat, ce n'était pas 8h30, c'était 6h. C'était 7h minuit, c'était clair, parce qu'à minuit... Il fallait éviter qu'il y ait du bazar dans le centre commercial, parce que le réglement prévoyait que de minuit à 6h,
- Speaker #1
il n'y aurait plus un bruit.
- Speaker #0
D'ailleurs, c'est toujours valable, puisque de minuit à 6h, les accès du caravaning sont fermés à Euronat. Il y a des barrières, c'est fermé, donc le camping du caravaning n'a aucune voiture, et l'accès du centre au véhicule est interdit à partir de minuit.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc, il y a le respect du calme et il y a eu une priorité à ce moment-là.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, du coup, si on parle à l'heure actuelle, Euronat, c'est quand même un des plus grands centres naturistes d'Europe, si ce n'est le premier. Est-ce qu'avec huber, vous vous attendiez tous les deux ? à ce qu'il y ait un tel succès au tout début.
- Speaker #0
Oui, absolument. Ça a été fulgurant. Ça a été fulgurant. On avait, quand on avait 300 places de caravaning, on avait 400 caravanes ici.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
On les mettait le long de la plage, on les mettait partout, parce qu'on appelait ça pudiquement « air d'attente » . Oui. Et puis après, quand les gens étaient sur la plage, ils ne voulaient pas revenir parce qu'ils étaient à côté de l'eau. Enfin bon, on a eu un succès fulgurant. Et à l'époque où nous distribuions les cartes de vacances de la Fédération, ça doit être en 80, on n'en a pas 80, que je dis en 90 ou en 91. On en avait distribué 10 000 dans la saison. Ah oui ? Carte de vacances.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc, les centres de vacances finançaient la fédération qui, à ce moment-là, était une fédération. Il y avait une... qui était une fédération importante.
- Speaker #1
Ouais, donc, du coup, tu as senti dès le début qu'il y avait quelque chose, en fait, qui était en train de se créer et que ça allait fonctionner, quoi. Que, dès le début, en fait, avec cette fréquentation qu'il y avait... tu as senti qu'Euronat ne pouvait que fonctionner. Ah oui,
- Speaker #0
Euronat ne pouvait que fonctionner. En plus de ça, on avait une agence immobilière allemande, Strasseer, qui évidemment vendait beaucoup aux Allemands, parce que les Allemands étaient extrêmement friands de ce genre d'opération, parce que la densité était tellement... faibles que pour eux, c'était un paradis.
- Speaker #1
D'ailleurs,
- Speaker #0
c'était leur devise. Un paradis comme Euronat. On a eu un succès. Il y a eu beaucoup d'Allemands et beaucoup d'étrangers aussi. On a des Hollandais, des Belges, des Anglais. On a beaucoup de l'Europe du Nord. Essentiellement, d'ailleurs, à cause de la densité De la densité, de la forêt, de la densité et des qualités de renard. Quand on a, à l'heure actuelle, un centre naturiste avec... un parc aquatique tel qu'il est, une thalassothérapie qui fonctionne dans l'eau de mer, comme l'indique, et il n'y en a qu'une aux Abathis. Il n'y en a pas d'autres. Des thalassothérapies en Gironde. Il y en a une autre en Royan, mais en Gironde, il n'y en a pas. Et c'est quelque chose au temps, la thalassothérapie. C'est vraiment... Les gens sont ravis.
- Speaker #1
Et à ton avis, qu'est-ce qui a fait que Euronat a fonctionné dès le début ? Parce que tu me parles que ça a fonctionné dès le début. Qu'est-ce qui a fait, d'après toi ? Dès le début,
- Speaker #0
pour ses qualités et pour le prix. On n'était pas cher. On était bon marché. On n'a pas matraqué. On était bon marché et on est resté bon marché au Camping Caravanning très longtemps. Et on a eu évidemment un succès énorme, parce que la qualité qu'on a, vous savez, ces qualités, c'est l'espace, le calme, la qualité technique, c'est-à-dire tout est souterrain, l'eau, l'électricité, etc. Vous avez des beaux incendies comme un milieu urbain. tous les 400 mètres, si vous vous promenez vous les voyez, les qualités d'animation par ces investissements et par l'animation qui suit, parce qu'on a d'autres animations. On a les animations artistiques, les animations potrives, peinture sur soi, comment ça s'appelle ?
- Speaker #1
Ah, la sculpture ?
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Mais du coup, par exemple, ces animations-là, dont tu me parles, elles ont été mises en place dès le début, en fait, de la création, ou c'est venu petit à petit ?
- Speaker #0
Petit à petit, mais tout à fait au début. On a commencé par la poterie.
- Speaker #1
Ah, il y avait quand même cette histoire de...
- Speaker #0
On a commencé la poterie en 77, oui, 77. La poterie a été faite et elle a eu un franc succès. Et puis, on avait d'autres animations à cette époque-là. On avait un atelier d'aquarelle, tu vois ça là ? Jaffrey, il était moniteur et il faisait faire des aquarelles.
- Speaker #1
D'accord, ok.
- Speaker #0
Ça c'est lui qui l'a fait, c'est superbe ces aquarelles. Et on avait des émots, on avait des tas d'animations, dans des cellules d'animation que vous avez faites.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
que nous avons réalisé.
- Speaker #1
Et du coup, maintenant, voilà, Ausha, ça fait quelques années maintenant que ça existe, on a bien dit il y a 50 ans, avec le recul, quel regard tu portes sur ce que vous avez créé du coup ?
- Speaker #0
Ben, moi, je...
- Speaker #1
Avec du recul.
- Speaker #0
Personnellement, je suis satisfait de ce que j'ai fait, moi. J'ai fait beaucoup de choses, presque tout d'ailleurs, puisque... J'ai pris ma retraite en 1998 parce que j'avais 65 ans.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et ensuite, comme je ne pouvais pas m'arrêter, j'ai fait 10 ans d'architecte en profession libérale.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et j'ai fait pour Euronat la piscine de la thalasso les bassins de jeux aquatiques, les toboggans. Et puis des permis de construire. J'ai continué à travailler pour Renat en tant qu'architecte en profession libérale. mais Moi, personnellement, je suis satisfait des réalisations. Maintenant, en ce qui concerne la gestion, ça ne me concerne pas. Ça concerne l'équipe en place.
- Speaker #1
Exactement, oui, ça c'est sûr. Moi, je voulais avoir ton point de vue, parce que c'est toi qui as créé ce lieu, pour ainsi dire. Et donc, voilà, j'ai bien compris que tu en étais fier, quand même.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Je ne suis pas... Je ne sais pas, je ne suis pas... Je suis content, je suis heureux, je ne suis pas fier, je suis heureux. Je suis heureux quand je passe dans les villages, d'autant plus que je suis d'autant plus heureux qu'on a passé 5 ans à nous emmerder pour le faire.
- Speaker #1
Au tout début.
- Speaker #0
De 1971 jusqu'en 1970, on a été emmerdé.
- Speaker #1
Parce que ça a été un sacré parcours du combattant.
- Speaker #0
L'extraction. Par l'ORAM, par la MIARCA, par la DDE,
- Speaker #1
etc. Alors ils bataillaient sur quoi ? Parce que c'était... par rapport à l'environnement, par rapport à tout ça ?
- Speaker #0
De toute manière, le... je ne sais pas si je le dirais... L'opposition principale venait de l'OREAM. L'OREAM, c'est l'organisme qui gérait les équipements de la façade, les équipements de la façade atlantique, toute la façade atlantique. Et ce qui ne plaisait pas à l'OREAM, c'est que c'était le bureau d'études qui faisait tout, c'est-à-dire... VRD, bâtiments, etc. Alors que nous n'avions pas les qualités d'architectes. Nous pouvions le faire, puisque nous étions maîtres d'œuvres, mais ça ne plaisait pas à l'AMIACA qu'il aurait bien voulu qu'on mette un architecte de leur côté.
- Speaker #1
De leur côté, oui, bien sûr.
- Speaker #0
D'ailleurs, on a tenté l'expérience avec Arsène Henry. qui était un Grand Prix de Rome, c'est lui qui avait fait le Grand Parc à Bordeaux, à Saint-Henri. On avait demandé de nous faire un plan de masse à l'époque de Euronat. À l'époque où on n'avait pas déposé encore le permis de construire. Et quand ils nous avaient donné un plan de masse avec des bâtiments le long de la voie centrale, et puis tout le reste était resté en bois. Alors, les naturistes n'auraient certainement pas vendu, quitté. un HLM à Paris pour venir dans le bas de la route. On n'a pas donné de suite. Ça nous avait donné, d'ailleurs, au coût de 6 ou 8 000 francs qu'il a fallu payer à cette époque-là. Et c'était pas... On n'avait pas beaucoup d'argent. Alors, après, on a fait... J'avais des amis qui étaient architectes. Je leur faisais signer les permis. Je faisais tout, je leur faisais signer les permis.
- Speaker #1
Ah oui, je sais pas, c'est un tir.
- Speaker #0
Et puis ensuite, alors... Il y a eu en 1977 cette fameuse loi de l'architecture. A l'époque, quand on était maître d'œuvre, il fallait se faire inscrire pour pouvoir continuer de faire de l'architecture. Et alors les maîtres d'œuvre ont continué à pouvoir faire de l'architecture jusqu'en très tard, d'ailleurs presque jusqu'en 2000, jusqu'en 1999, puisque à ce moment-là, moi je n'ai pas pu continuer. à travailler en profession libérale comme maître d'œuvre, il a fallu que je sois architecte. Et à ce moment-là, j'ai été obligé de remplir un dossier de ce que j'avais réalisé en tant qu'architecte indépendant pour qu'à la suite de l'examen de ce dossier, il me donne les qualités d'architecte. C'est-à-dire que j'ai obtenu ma carte d'architecte trois ou quatre ans avant de m'arrêter. Ce qui ne m'a pas empêché de faire l'architecture de beaucoup de choses,
- Speaker #1
évidemment. Bien sûr. Très bien, on arrive vers la fin de ce podcast. J'ai juste deux petites questions à te poser, les deux dernières. Quel message tu aimerais faire passer ou transmettre aux générations futures ?
- Speaker #0
Des générations futures de l'administration ou des naturistes ?
- Speaker #1
Des natus et des gens qui voudraient, par exemple, faire des projets comme tu as pu faire là.
- Speaker #0
Les gens qui veulent faire des projets comme ça, j'ai fait une note pour savoir comment faire un centre naturiste. Quand on fait un centre naturiste, évidemment, il y a la technique. Mais en plus de la technique, il y a d'autres choses à préserver. La végétation, les méthodes de creusement des tranchées, la protection des bois, les replantations, il y a tout un tas d'internet à la technique pure. Et moi, les générations futures, je ne pense pas d'ailleurs, malheureusement, que sur la côte, on permette maintenant ce genre d'opération. C'est bien dommage, d'ailleurs, mais c'est comme ça. Et en ce qui concerne les utilisateurs, il y en a, à l'heure actuelle, de plus en plus, parce que... La nature a pris le pas sur la nudité. Et je constate que bien souvent, les gens viennent à Euronat pour ses qualités. d'espace, de calme, ses qualités techniques, l'animation qu'elle offre, et le naturisme a tendance à passer au dernier plan. D'accord. Ça doit être comme ça d'un peu partout, d'ailleurs, dans les grands centres. Je parle des grands centres parce qu'il est très difficile de faire appliquer, si ce n'est par l'exemple, la nudité dans nos centres, comme ici, comme au CHM, comme dans les grands centres. C'est très difficile. Mais à mon avis, le naturisme a un avenir dans le cadre du respect de la nature et du respect des autres qui sont une des qualités du naturisme.
- Speaker #1
D'accord. Très bien. Jacques, tout d'abord, merci pour cet échange que l'on a eu. C'était fort intéressant. Ton parcours et ta vision sont très intéressants. Je pense que ceux qui connaissent déjà Euronat ou ceux qui ne connaissent pas Oronate auront appris beaucoup de choses et vont peut-être le voir d'une autre manière. on va dire après si vous voulez en savoir plus Et aller plus loin dans cette histoire, vous pouvez, d'Euronautes, je vous recommande du coup le livre de Jacques Faure, qui est Euronautes, il fallait y croire. C'est un peu ta devise, j'ai l'impression, au tout début.
- Speaker #0
Oui, parce que c'est pas compliqué, c'est l'espace, c'est le calme, c'est les qualités techniques, les qualités d'animation, les qualités aussi du personnel. On va à la thalassothérapie, il y a un personnel hors normes qui a la satisfaction de tous. Donc c'est un ensemble qui fait que Euronat est de plus en plus attractif.
- Speaker #1
Merci de nous avoir écoutés. On se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Et si l'aventure vous tente, rendez-vous sur www.francecadnaturisme.com pour plus d'infos. Allez, à bientôt !