Speaker #0Bonjour, c'est Rebecca. Bienvenue dans ce 93e épisode d'Histoire pour les grandes personnes. Ce que la chenille appelle la fin du monde, le maître l'appelle un papillon. Vous avez saisi l'idée ? C'est un peu l'expérience qu'on va faire aujourd'hui. D'abord, je voudrais revenir sur le dernier épisode dans lequel je vous partageais un texte de Jacques Salomé. Depuis, j'ai entendu qu'il faisait l'objet d'accusations. mais pour moi une accusation n'est pas une culpabilité. Alors je vous invite à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, je crois que c'est comme ça qu'on dit. Aujourd'hui c'est assez marrant de voir comment le texte que je vais vous partager, qui m'enthousiasme vraiment, m'est arrivé. Je suis en formation en ce moment en thérapie systémique, et il y a quelques jours je fais un bout de prolongation de la journée avec un de mes camarades de promotion. A priori, aucun indice sur le fait qu'au bout de quelques minutes, je vais avoir envie de vous partager ce qu'il a écrit. On est là, on discute, et puis de façon très anodine, à un moment il me dit « Mais tu sais, avant-hier, j'ai vécu la meilleure journée de ma vie. » Et honnêtement, je l'écoute, j'entends bien ses mots, mais pas une seconde, il me vient à l'esprit qu'il est sincère, que vraiment c'était la meilleure journée de sa vie. Je me dis que... C'est une formule, parce qu'aujourd'hui, dans les mots, on est toujours dans une forme de polarité. Et puis, on poursuit, on a un brin de causette. Au bout d'un moment, il m'explique, il me montre, il me dit qu'il écrit. Et je lis sa journée très spéciale. Et franchement, je ne sais pas ce que ça va vous faire à vous, mais moi, une fois que j'ai terminé de la lire, j'étais joyeuse et pleine d'espoir. Aujourd'hui, il fait gris, vraiment, il pleut beaucoup, j'ai du retard sur le podcast, je suis pressée. Mais lorsque je lis ce texte, je crois que je vois le rayon de soleil sous le capot de bagnole. Je vois le rayon de soleil dans la grisaille et je me sens mieux. Alors, j'espère que ça vous fera le même effet qu'à moi. Je vais quand même vous donner son prénom, à défaut de vous donner son nom. Il s'appelle Thomas. Il est assez jeune, enfin, il est assez jeune, il a une trentaine d'années un peu passées. Aujourd'hui est une journée spéciale, une de celles où, sans prévenir, quelque chose en soi change. C'est un jour où pour la première fois, je me sens bien, profondément bien, comme si chaque morceau de moi s'assemblait parfaitement. Pas de doute, pas de fardeau, juste une clarté et une légèreté nouvelles. Je souris sans raison, ou peut-être parce qu'il n'y a plus besoin d'en avoir. Les blagues, même les plus simples, résonnent d'un éclat particulier. Les rues que je traverse ne sont plus des passages froids et vides, mais des scènes pleines de vie. Je vois des couples marcher, main dans la main. Et au lieu de ressentir un vide ou une nostalgie, je vois leur bonheur et je le ressens avec eux. Et puis je regarde mon enfant, ce regard rempli de simplicité, de vérité. Ce regard-là me rappelle que l'amour est là, brut, sans condition. Cet amour qu'il me porte est une force que je ne voyais pas toujours. Mais aujourd'hui, aujourd'hui je le ressens pleinement. Et il m'élève. Mes objectifs qui semblaient lointains commencent à se rapprocher. Je réalise que je fais des progrès, que je me dépasse, que je construis. Même avec mes limites, avec mes failles, j'avance. Mon corps, que j'ai parfois jugé, m'aide à accomplir plus que je n'aurais cru possible. Et ce qui me surprend le plus, c'est cette solitude que j'ai tant redoutée. Elle ne me pèse plus. Être seul n'est plus un obstacle, c'est devenu un espace, un choix, une force. Je me rends compte que je suis complet, que je peux être heureux par moi-même, avec moi-même. Aujourd'hui, je savoure cette paix. C'est une journée spéciale, une journée que je n'oublierai jamais, car elle marque le début d'une nouvelle histoire. celle d'un homme qui a appris à s'aimer, à vivre, à sourire. Peut-être est-ce cela le bonheur. Alors vous voyez, je pourrais lire et relire ce texte parce que... Ce qu'il me dit à moi, c'est que tout peut changer. Ce qu'il me dit à moi, c'est que mon regard d'aujourd'hui n'est pas mon regard demain. Mon énergie d'aujourd'hui n'est pas celle de demain. Que si j'arrive à changer ma façon de regarder les choses, peut-être y verrai-je un signe, une ouverture, une dynamique pour me porter ailleurs, vers ce qui me semble plus congruent. J'ai envie de vous laisser avec deux questions, deux invitations. Quelle a été la journée la plus spéciale de votre vie ? Pensez-y. Replongez-vous dans cette joie-là pour peut-être avoir envie d'aller la toucher à nouveau, encore, et vous demander ce qui vous manquerait pour aller à cet endroit-là. Et puis l'autre, que faudrait-il pour que demain soit la journée spéciale qui n'est pas encore arrivée ? On en a terminé pour aujourd'hui. Je vous souhaite... Une journée spéciale, des journées spéciales, et des rêves plein la tête. A bientôt dans Histoire de la Personne. Merci.