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Hormê - Raconter votre histoire

HORMÊ - ANDY JULIA - PHOTOGRAPHE - Photographie, Lumière & Dévotion

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41min |17/06/2024
Play
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41min |17/06/2024
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Description

Hormê - Histoires d'Indépendants - Andy Julia - Photographe, Artiste


Andy Julia est photographe et artiste. Véritable architecte de la lumière son travail est rythmé par la dévotion qu’il porte à cette source. Il nous raconte son histoire - hautement influencé par le XIXe - et ses rencontres notamment dans l’univers de la mode et son travail dans l’architecture religieuse à Paris.


Cités dans l'épisode:

John William Waterhouse,

Hugo Jacomet: @parisian_gentleman

The Parisian Gentleman: https://www.parisiangentleman.com/

Maison Guerlain: https://stores.guerlain.com/int/en_INT/boutique/france/ile-de-france/paris/paris/FR16131?utm_source=GMB&utm_campaign=Multidiffusion&utm_medium=local&utm_content=FR16131

Alcest: https://www.youtube.com/channel/UCiglljVztEd0FR315fA9dmQ

Irina Ionesco


Suivre Andy Julia:

Site web: https://andyjulia.net/

Instagram: @andyjuliasd

Soror Dolorosa: https://www.youtube.com/channel/UC2_Z4a4d55ucwjTck6BU0uA


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BANDE SON-

Patryk Arkanów - Escapism


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@mkmarketingfr

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Hormé, un podcast qui se souhaite authentique. Un podcast dans lequel je souhaite raconter des histoires, et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit des vôtres. Orienté business et entrepreneuriat, on parle aussi beaucoup d'état d'esprit et de gestion du mental chez le créateur d'entreprise. Ce podcast est proposé par l'agence MK Marketing, spécialisée auprès des entrepreneurs indépendants. Visitez mkmarketing.fr et suivez-nous sur les réseaux sociaux mkmarketing.fr pour découvrir nos projets et proposer les vôtres. Bonsoir Andy.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de participer au podcast Hormé, je suis ravie de t'accueillir ce soir. Andy, est-ce que tu peux s'il te plaît te présenter et nous donner un petit peu les grandes lignes de ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis un artiste de 41 ans qui vit à Paris depuis une vingtaine d'années et je suis né à Toulouse dans le sud de la France. Moi j'ai fait un cursus artistique après un lycée littéraire à option d'art, option lourde, histoire de l'art. J'ai fait deux ans à l'école des Beaux-Arts, de laquelle je suis parti, et ensuite deux ans en école photo. Je tiens à préciser que j'ai découvert la photo au Beaux-Arts. Après, sans surprise, parce que je dessinais depuis que je suis tout petit et je suis parti au Beaux-Arts de manière automatique. Pour moi, c'était même un but dans la vie. Quand j'ai eu 7-8 ans, je voyais la façade de l'école des Beaux-Arts à Toulouse qui me fascinait. C'était une façade blanche en pierre de taille avec des caractéristiques immenses. Ça m'a marqué à vie et donc je ne jurais que par aller à cette école. Donc voilà, ça a été sans surprise. Il y a eu des rebondissements dans ma vie, mais pas de réelle surprise. Aujourd'hui je travaille à Paris depuis, je suis indépendant depuis 2006, je suis photographe à mon compte depuis 2006, ça fait 18 ans si mes comptes sont bons. Et il y a eu pas mal de circonvolutions, j'ai été aussi employé pendant les deux premières années pendant lesquelles je suis arrivé à Paris. J'étais dans un studio photo, je travaillais en tant qu'assistant dans un des plus gros studios photo de mode, qui s'appelait le studio Daylight, qui existe toujours même s'il est plus petit maintenant. Et je suis resté deux ans assistant et j'ai assez vite quitté cette position qui ne me convenait pas plus longtemps pour commencer à travailler à mon compte parce que j'ai commencé à trouver mes clients. J'étais assistant et j'avais les studios à disposition pour commencer à faire mes propres photos.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc aujourd'hui, tu considères que tu as quel rôle ? Quels sont les métiers exactement ? Quelles sont tes missions ? Donc tu es photographe, mais apparemment d'après ce que j'ai compris, pas que.

  • Speaker #1

    Alors j'estime aujourd'hui être principalement créateur d'images. des visuels sont souvent des images fixes. Je ne fais pas de la vidéo, même si c'est quelque chose qui m'intéresse, mais je suis vraiment dans l'image fixe. C'est ce qui m'intéresse le plus, parce que déjà, par corrélation, c'est proche de la peinture, historiquement, même dans mes cours sur collectif. Donc je pense que l'image fixe m'intéresse plus que l'image animée. Mais voilà, je suis un créateur d'images. Et pas que, je fais aussi de la musique, ça prend une part assez importante de ma vie, et le circuit de la musique alimente beaucoup mon travail de photographe. Et plus récemment, je travaille aussi en tant que sculpteur lumière, où là il est question de fabriquer des éclairages, de mettre en lumière des bâtiments, donc c'est dans une branche qui est très particulière, parce que là on est dans des bâtiments qui sont tous classés monuments historiques, donc on est dans le patrimoine, et c'est très axé sur le milieu. l'art sacré en fait. Donc c'est beaucoup d'églises et de couvents, de basiliques. Je tiens cette activité sur Notre-Dame de Paris et l'église Saint-Sulpice.

  • Speaker #0

    Magnifique, ouais vraiment un très beau parcours. Et du coup comment ces métiers s'articulent entre eux ? Qu'est-ce que c'est le lien et comment ils se nourrissent les uns les autres ?

  • Speaker #1

    Pour moi il y a un lien absolu, c'est la lumière. Je pense que c'est ça, de toute façon, qui a fait de moi un photographe, premièrement. J'étais étudiant à Toulouse et c'est les lumières que j'ai pu voir là-bas qui m'ont attiré, qui m'ont forgé le regard, qui m'ont modulé ma manière de voir le monde. Et ce que j'ai fait... Quand j'étais au Beaux-Arts, où je m'intéressais à la création picturale, dessinée et peinte, le rebondissement sur la lumière, pour moi, était très important dans le sens où capturer une image, ce n'est pas exactement la même chose que de produire une image en la peignant, c'est de figer un rayonnement lumineux. Donc pour moi, il y a aussi une confrontation avec le réel, avec la physicalité de la lumière, qui a fait de moi un photographe. La technique ensuite est venue dans un second temps, je l'ai appris en école photo, et puis la technique on l'apprend toute sa vie, je pense que c'est quelque chose qui est assez protéiforme en photo. Mais la lumière par contre c'est un fil conducteur absolu, c'est quelque chose qui nous dépasse, et de la lumière on arrive à la spiritualité, parce que là c'est la partie éthérée de la lumière, et c'est ce que je suis en train de faire aussi en passant beaucoup de temps à sa sulpice en ce moment par exemple. Donc pour moi la lumière c'est le fil conducteur et c'est ce qui a fait de moi un créateur d'image. Sans ça, pour moi il n'y a pas d'image.

  • Speaker #0

    Et la lumière sous toutes ses formes, parce que tu nous expliques que... Finalement, ton travail aussi de mise en lumière, c'est dans des espaces liés au patrimoine, des espaces sacrés, donc on peut aussi parler de lumière divine finalement.

  • Speaker #1

    On peut parler de lumière à toutes les sauces,

  • Speaker #0

    je dirais,

  • Speaker #1

    au sens propre comme au sens figuré.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Comment on lit une activité artistique et une approche commerciale ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a été assez simple, dans le sens où quand j'étais à l'école de photo. J'avais un profil un peu atypique d'élève qui faisait un peu casse-tête. Et c'est les profs de photo à la suite du diplôme. Donc j'ai eu le diplôme, j'étais dans les trois derniers, les trois meilleurs en fait de l'école, de la promotion. Et donc les profs se sont un peu penchés sur notre cas, nous ont parlé et nous ont dit ce pour quoi on serait fait. selon ce qu'ils avaient perçu de nos aptitudes psychologiques, artistiques et de nos personnalités. Et c'est un prof de photo qui m'a dit tu devrais aller à Paris travailler dans le mode parce que je travaillais déjà sur le personnage, je travaillais déjà sur la femme, et ça me paraissait assez évident, quand ils voyaient mes photos, que c'était ce qu'il fallait que je fasse. Donc je les ai écoutées, en fait. J'ai tout simplement écouté un des profs de l'école photo, que je remercie aujourd'hui parce qu'il m'a donné un conseil auquel je n'aurais pas du tout pensé, parce que moi, à l'époque, à Toulouse, j'ignorais absolument que le monde de la mode existait. Je faisais des photos de femmes, mais je n'avais pas du tout conscience de ça. Donc en écoutant ce prof et en venant à Paris, là j'ai pris conscience que la photographie de mode était un métier, un univers, un marché même. Donc du coup, par corrélation évidente, mes photos qui avaient une valeur intrinsèque, pouvaient se retrouver à être appréciées et à se retrouver à intéresser des diffuseurs, des clients et ce genre de personnes. Avoir une valeur commerciale et qui pourrait éventuellement me faire vivre. Donc c'est là que s'est créé la bascule en fait entre le monde où j'étais étudiant et des profs qui m'ont bien conseillé et qui m'ont envoyé dans un environnement dans lequel j'ai pu m'épanouir. C'est ce qui s'est passé. Dans le monde de la mode, je me suis épanoui, j'ai énormément appris en fait en arrivant de Toulouse, en arrivant à Paris. énormément de nouvelles choses qu'on n'a pas idée et là j'ai beaucoup beaucoup étayé mon univers, j'ai travaillé ma technique, mon regard et ma manière d'entrevoir les choses dans la création d'images.

  • Speaker #0

    D'accord. Quand tu es arrivé à Paris donc tu as eu un accompagnement, est-ce que tu étais seul complètement, est-ce que tu t'es formé auprès d'autres photographes ? Non,

  • Speaker #1

    j'étais absolument seul.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Quand je suis arrivé ici, je suis arrivé seul, je n'étais pas seul dans ma vie privée. J'étais totalement seul.

  • Speaker #0

    Dans le plan professionnel.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'ici, je suis parti du stade zéro, à savoir aller dans les studios photo et déposer un CV vide, sachant que j'étais étudiant et que j'avais fait une expo et certainement deux, trois stages liés à la photo quand même. Donc au niveau de la photo, j'étais à peu près calé, étant diplômé de cette école qui est assez connue. Mais au niveau professionnel, je n'avais aucune expérience. Je sortais, j'avais dit d'abord, je suis sorti de l'école photo, j'avais 21 ans. Ok. Ça fait deux ans au Beaux-Arts et deux ans dans l'écran de photo. Ça fait quatre ans d'études après le bac que j'ai eu à 17 ans. Je suis arrivé ici à 21 ans et je n'avais aucune expérience professionnelle liée à la photo.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as effectivement eu des expériences professionnelles où tu as été accompagné, où tu as eu peut-être des stages chez un photographe ou chez des personnes qui auraient pu peut-être transmettre un petit peu de leur savoir ?

  • Speaker #1

    Pas de stage. Le stage que j'ai eu, c'était un stage au studio Daylight qui a duré trois mois et qui a débouché sur une embauche.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est le seul stage que j'ai fait dans le milieu professionnel. Le seul stage que j'ai pu faire en entreprise. et qui m'a énormément intéressé, qui a été décisif, c'était au moment des Beaux-Arts, où j'ai fait un stage, parce qu'on était obligé de faire un stage durant les études des Beaux-Arts, à la bibliothèque de la librairie, la galerie du château de Batouze. qui est une bibliothèque exceptionnelle qui a plus de 10 000 ouvrages consacrés à la photo. C'est une des plus belles bibliothèques.

  • Speaker #0

    Elle se trouve où cette bibliothèque tu disais ?

  • Speaker #1

    Au sous-sol de la galerie du Château d'Or à Toulouse.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est sous le pont Neuf, c'est un lieu exceptionnel, c'est un lieu historique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est un endroit absolument exceptionnel. A l'époque le monsieur qui dirigeait le fond photo s'appelait Dominique Hux, il était aussi intervenant au Beaux-Arts. Donc on a eu un cours d'histoire de l'art. Ok. Et là j'ai découvert la photo sous toutes ses formes. C'est-à-dire que j'ai eu... à la portée de main, 10 000 livres de photos. Donc là, j'ai découvert tous les photographes qui m'ont absolument influencé dès le début. Et j'ai découvert ce que c'était réellement que la photographie, c'est dans cet endroit-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais, de mémoire, nous citer un petit peu ces photographes qui t'inspirent et peut-être qui t'inspirent encore ?

  • Speaker #1

    La première grosse carte que j'ai prise, c'est Irina Ionesco. Là, j'ai découvert Irina Ionesco. Alors, les livres d'Irina Ionesco sont très rares parce qu'elle n'a jamais hérité ses livres. C'est assez controversé. Une artiste, une forte tête des années 70.

  • Speaker #0

    D'accord, mais c'est une femme.

  • Speaker #1

    Une femme, oui. C'est très important dans mon processus créatif parce que ça découle de beaucoup de choses qui s'est passé par la suite. Mais j'ai découvert les livres d'Irene Ladesko à la bibliothèque du Château d'Eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai pris une claque monstrueuse. Et j'ai découvert aussi la photo pictorialiste. donc toute la photographie du 19ème siècle très peu connue, très pointue qui a été assez peu éditée avec des livres qui sont difficiles à trouver que seules certaines bibliothèques ont en fait et donc là j'ai trouvé ça à l'époque à Toulouse dans la galerie du château de Béat du coup j'imagine que ce sont des photographes qui

  • Speaker #0

    prennent en photo des femmes peut-être ou est-ce que c'est d'autres types de sujets on est sur quel type de photos alors beaucoup de personnages

  • Speaker #1

    J'étais énormément attiré par la photo de personnage où il y avait des êtres vivants dessus, plus que les simples paysages ou les natures mortes par exemple, ou les photos d'architecture, ça c'est venu par la suite. Mais moi j'étais vraiment très très attiré par le vivant. et la mise en scène. J'aimais beaucoup les photographes déjà qui mettaient en scène les choses et qui travaillaient un univers onirique qui est directement lié à la peinture et au cinéma.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, ce que j'ai découvert dans ces 10 000 livres que j'avais sous la main était très axé autour du personnage. Et je peux citer par exemple Station, c'est un photographe que j'ai découvert à ce moment-là. Station est l'inventeur de la photographie moderne de mode. C'est un photographe de la fin du 19ème jusqu'à les années 40. C'est lui qui a inventé la photo de studio telle qu'on la connaît aujourd'hui. Photographe américain à la portée immense. Station a à peu près inventé toutes les formes modernes de photographie. C'est vraiment quelqu'un de très important dans la photo. Ceux qui s'intéressent à la photo le connaissent bien. Là j'ai découvert Station et il n'y a pas que des photographes de femmes, des photographies de femmes dans son travail, il y a beaucoup de photographies de nature morte aussi qui sont exquises. D'accord. Et ça, ça m'a beaucoup marqué. Et il y a aussi par exemple, je vais le prendre pour exemple, mais un photographe qui s'appelle Frédéric Hollande qui est un photographe anglais qui est très très méconnu, il n'y a jamais eu de retrospective par exemple sur son travail à Orsay alors que ça pourrait. Et c'est un photographe d'exception qui a fait des choses. d'une modernité extraordinaire qui ne travaillait qu'à la chambre, à l'époque on travaillait beaucoup à la chambre, mais qui était très décriée parce qu'il était homosexuel, il a photographié beaucoup de nus masculins, mais d'une manière dont lui seul avait le secret.

  • Speaker #0

    Donc poétique, sublime.

  • Speaker #1

    C'est une espèce d'effet qui tient des harpes qui sont floues dans la forêt, qu'on voit à moitié comme ça, qui apparaît dans les champs de rocher. Le côté éthéré de son travail m'a complètement conquis, et c'est un livre que j'ai eu du mal à retrouver, il a fallu que le monde... numérique et digital 16 tables, où je puisse le commander enfin sur AB Books, parce que en fait c'est un livre qui était très rare.

  • Speaker #0

    Il a été numérisé ce livre du coup ?

  • Speaker #1

    Il est disponible en fait, mais à l'époque on ne pouvait pas le trouver, parce qu'à l'époque il fallait aller chez Delibre App qui le commande, c'était très compliqué, là je parle des années 1990, 2000, 2001, par internet encore tous les comptages, et c'est un livre que j'ai acheté il y a 7-8 ans, parce que maintenant je l'ai retrouvé sur internet, mais je l'ai vu dans la galerie du Château d'eau, et ce livre est une rareté par exemple. Et c'est extrêmement rare dans une petite ville de province comme Toulouse de pouvoir accéder à des ouvrages pareils.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    J'estime avoir été très très chanceux de pouvoir accéder à ce lieu qui m'a vraiment fait découvrir la photo et ouvert ma vie sur une perspective de carrière.

  • Speaker #0

    Il y a eu un fort impact. D'accord. J'ai une question pour toi. Est-ce que tu as eu ou est-ce que tu continues d'avoir un mentor de vie ? Ou est-ce que toi-même, peut-être, tu as ce rôle pour quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de mentor de vie, mais il y a des artistes, et uniquement des artistes que j'admire énormément. C'est-à-dire que mes exemples de vie sur lesquels, quand je m'appuie sur quelqu'un, je me dis Ah tiens, cette personne… et passer par là avant moi peut-être, ou peut-être qu'on se ressemble un peu. Alors ça m'aide en fait à retrouver de la force dans les moments de difficulté, c'est ça avoir un mentor je crois, ça aide à pouvoir s'appuyer sur quelque chose de concret, qu'on imagine indestructible, dont on a une partie un peu à l'intérieur de soi, et vers quoi on aspire pour s'élever et aller plus loin dans sa démarche personnelle. Et donc j'ai beaucoup de mentors, oui, mais je n'en ai pas un seul.

  • Speaker #0

    Alors ce serait qui ?

  • Speaker #1

    Alors, celui qui viendrait par-dessus tout pour moi c'est John William Rotherhouse, un peintre anglais du 19ème siècle, de la confrérie Pré-Aphaïdes, mais de la dernière phase Pré-Aphaïdes. En fait ce que j'aime beaucoup chez ce peintre c'est quelqu'un d'assez discret, qui a beaucoup travaillé... plus ou moins le même sujet, ou du moins le sujet de la même manière, même si moi je ne suis pas arrivé à ce stade de maturité dans mon travail, j'estime, mais peut-être que c'est en train d'arriver. Pour moi, ce type est un exemple parfait de l'artiste absolu, c'est-à-dire qu'on arrive à reconnaître, bien sûr, sa patte au premier coup d'œil, mais il y a aussi dans toutes ses toiles la même profondeur, la même densité insondable et totalement éthérée, et la même dose de mystère. qui moi me parle énormément et c'est quelqu'un qui en plus à travers son style a réussi à réunir plusieurs aspects d'un style de son époque, à savoir le style néo-romantique mais surtout néo-médiéval. néo-antique, mais avec quelque chose de post-impressionniste, de non finito, de flou, et en même temps aussi un bagage lié à l'Italie, parce qu'il a beaucoup étudié les visages italiens, mais il peignait ses filles, il ne travaillait qu'avec ses filles. Donc voilà, j'estime que ce mec, pour moi, est un exemple absolu de ce que peut être un créateur dans la peinture, parce qu'il y a à la fois de l'authenticité, de l'originalité, Et en plus il y a beaucoup de discrétion parce qu'on connaît assez peu de choses, c'est pas un monde un. J'aime pas trop les artistes qui sont trop mondains, ça a tendance à me décoller un peu de leur travail. J'aime bien les gens assez solitaires, ou du moins qui font pas trop parler d'eux mais qui ont plus fait parler de leur travail.

  • Speaker #0

    Oui, dans leurs œuvres. Donc du coup, ce rôle de mentor, c'est plus dans... c'est pas forcément... c'est et dans son personnage et dans son approche artistique finalement en fait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Les deux pour moi sont... Je ne parle pas tant que ça. l'artiste de l'individu. Pour moi, les deux sont liés. Si un artiste est quelqu'un d'honnête, il est forcément lié à ce qu'il est dans la vie.

  • Speaker #0

    Et on le ressent sur sa toile, du coup ? Oui. Sans doute. Et du coup, est-ce que toi, tu penses peut-être inspirer quelqu'un ? Ou est-ce que tu as des personnes que tu aimerais peut-être citer ou desquelles tu voudrais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop si j'inspire quelqu'un en particulier ou des gens. J'ai eu assez souvent des demandes de stagiaires pour venir travailler avec moi. des gens qui m'ont assisté aussi pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec qui on s'est liés d'amitié, et qui sont devenus photographes aussi, par la suite. Donc ça, je pense, quelque part, avoir inspiré aussi des gens. Mais je pense que l'exemple le plus intéressant que j'ai par rapport à ça, c'est un beau matin, je faisais un vide-grenier, je vendais des choses que je n'utilisais plus, mais j'avais sorti un tirage, un vieux tirage, que j'avais depuis longtemps. et je l'ai mis dans un RU, c'était un assez gros format, il faisait 80 par 120, assez imposant. avec un cadre pas terrible, c'est-à-dire un cadre moderne, mais qui n'était pas... C'était pas une oeuvre que j'aurais pu amener en galerie, donc j'avais décidé de m'en séparer parce que je l'avais un peu sur les bras et je me suis dit, tiens, pourquoi pas, je mets ce grand truc dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, ça va être drôle. Et en fait, c'est une très jeune fille qui me l'a acheté. Elle est allée voir sa mère, elle m'a demandé le prix, je lui ai dit un prix qui était au-delà de ses possibilités, mais elle est revenue une demi-heure après, en réunissant tout l'argent qu'elle pouvait. et elle m'a dit voilà j'ai cette somme je voudrais l'image est ce que c'est possible de l'avoir et c'était un prix qui était très en dessous de ce que moi j'en demandais mais je lui ai cédé l'image je lui ai dit de la prendre et après cette jeune personne du coup m'a réécrit quelques temps après elle est devenue photographe donc c'est une personne qui est photographe par la suite et ça m'a beaucoup touché parce que elle était je pense qu'elle avait 12 ou 13 ans oui elle était vraiment jeune c'était quelqu'un de très jeune donc il y avait certainement pas du tout de filtre de l'innocence pure elle n'avait pas du tout de filtre c'est à dire qu'elle a vu quelque chose qui l'a vraiment touché et ça, ce simple fait là pour moi c'est le but absolu en fait de la création artistique pour moi il n'y a pas d'autre but qui pourrait me dire que j'ai réussi une création artistique d'avoir cette impulsion finalement d'avoir été peut-être

  • Speaker #0

    L'élément déclencheur de son histoire ? C'est ça. Cette photo en tout cas.

  • Speaker #1

    Pour moi c'est le rôle de l'art. C'est pas la définition de l'art parce que l'art n'a pas de définition et ne peut pas en avoir. Mais c'est le rôle de l'art dans la société pour moi. C'est d'inspirer, d'arriver à être assez concentré, assez tangible pour être inspirant. Et pouvoir donner un réel fil conducteur dans la psyché de quelqu'un.

  • Speaker #0

    Ouais je suis assez d'accord. Je suis assez d'accord, c'est vrai. Estimes-tu que ton réseau personnel a joué un rôle dans le développement de tes activités ? Est-ce que ton entourage a eu une importance, a eu un impact ?

  • Speaker #1

    Mon réseau personnel, au niveau de mon ascendance, donc par exemple mes parents, ou des connaissances que j'aurais pu avoir au monde d'être étudiant, pas du tout, parce que je suis vraiment venu d'un milieu qui n'avait absolument rien à voir ni avec l'art ni avec la mode. Donc là, j'estime que ça n'a pas d'influence sur ce qui s'est passé, mais mon réseau personnel que j'ai construit et forgé à partir du moment où je suis arrivé à Paris a eu énormément d'influence sur ma carrière.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que les gens que j'ai pu rencontrer à partir du moment où j'étais assistant dans un studio, plus ensuite ce qui s'est passé au niveau du développement de mon réseau lié à... mon activité de créateur d'images a eu énormément d'influence sur ma carrière. Un excellent exemple, mon meilleur ami est musicien, il s'appelle Stéphane. Il a commencé un groupe quand moi je commençais à faire des photos en fait. Et j'ai de suite commencé à le prendre en photo. Et cette personne qui est mon meilleur ami aujourd'hui, depuis plus de 20 ans, je continue à faire les photos de son groupe qui est devenu aujourd'hui mondialement connu. Et donc en fait, je peux parler d'un contact personnel qui continue à influencer ma vie professionnelle, c'est que je continue à faire ses photos. Et bien sûr, ça a engendré beaucoup d'autres choses. Quand on fait des choses qui sont connues comme une résonance, du coup les gens voient, les gens font appel. C'est très important pour un photographe, pour un artiste en tout cas, d'avoir ce genre de rebond. Mais oui, en fait, c'est plutôt le cercle amical qui est un cercle de longue haleine, de longue date que je peux avoir. C'est ce cercle-là qui a joué beaucoup sur ma carrière. Et il y a aussi Hugo Jacomet de Parisian Gentleman. Ça fait à peu près 15 ans qu'on se fréquente, on est devenus amis. Et je pense que tout ce que j'ai fait sur le cercle du réalisme, Merci

  • Speaker #0

    Les arts and crafts, l'artisanat.

  • Speaker #1

    L'artisanat de luxe avec lui aussi a beaucoup influencé ce que j'ai pu faire et la perception qu'ont les gens de mon travail. Et Hugo est un ami aussi, voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc The Parisian Gentleman, c'est ça ? C'est un livre, c'est ça ? C'est un concept ?

  • Speaker #1

    C'est devenu un livre en 2015. On a fait un livre. Mais sinon c'est un blog à la base qui a été créé en 2009 et qui aujourd'hui est un site et plus une… supernova, on va dire, de l'élégance masculine, parce que je pense que c'est le site le mieux connu, le mieux référencé sur le sujet. En tout cas français. Il y a d'autres sites à New York et à Londres aussi qui sont très bien placés, mais Parisian Gentleman est le premier en France. C'est devenu une référence. Et donc moi, en 2015, j'ai fait avec Hugo un très très gros livre, un très gros projet chez James Hudson qui s'appelle The Parisian Gentleman et là on a photographié... une sorte de panne nigérique du luxe à la française et du savoir-faire d'atelier, du savoir-faire à la main. Ça c'est aussi quelque chose de très important dans ma carrière, sachant que jusqu'à là je ne photographiais que des femmes, mais là je me suis mis à photographier des hommes, à savoir des hommes qui portaient des vêtements, et aussi beaucoup... ...acteurs masculins dans des ateliers de tailleurs et de gautiers et de bijoutiers et de parfumeurs dans le G... sur les choses qui sont faites à l'anima.

  • Speaker #0

    C'est un événement qui avait été présenté, si je ne m'abuse, chez Guerlain.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça a été présenté à la boutique des Champs-Élysées de Guerlain, en 2015, je crois une dizaine de jours après les attentats malheureux de novembre. Donc ça a été très compliqué, en plus c'est une soirée où il y a eu énormément de monde, je croyais qu'il y avait 700 personnes en turnover, et il faut savoir qu'une semaine avant, on n'était pas sûr de pouvoir la faire.

  • Speaker #0

    En termes de sécurité, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et les gens ont dû faire la queue pour signer des livres, mais c'était très difficile parce que le service de sécurité était débordé, et que c'était en plein milieu des Champs-Élysées, c'était totalement... Moi qui étais très très gardé.

  • Speaker #0

    Et puis il me semble en plus que le lieu était ouvert au public au départ encore, puisqu'il y avait une boutique sur le bas de la... une boutique d'ailleurs sur les deux étages. Tout à fait. Donc en plus il fallait gérer ce flux d'invités plus le flux client.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait ils ont fermé les portes parce que la boutique fermée, on finit par avoir du champagne tranquille avec les 21h. Mais jusqu'à 20h30 effectivement il y avait aussi... les clients de la boutique, qui est une boutique sur plusieurs étages, c'est une boutique absolue,

  • Speaker #0

    un petit guerrier,

  • Speaker #1

    je suis en Asie, j'étais à voir. Et voilà, donc on a signé des livres pendant, je crois qu'on a signé 300 livres,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord. Donc notre éditeur était très content de l'opération et voilà, c'était une soirée mémorable et c'était quelque chose qui a marqué les esprits et qui a aussi fait passer Paris Jungleman du stade de bloc. blog au stade d'écrivain, c'est-à-dire que Gojacombe à partir de ce moment-là est devenu réellement un écrivain reconnu de plume, parce que ce livre est un best-seller, je crois qu'il a dépassé les 30 000 exemplaires.

  • Speaker #0

    Donc chez Thames et Hudson, hein ? Ouais.

  • Speaker #1

    Table Book, c'est beaucoup d'exemplaires, 30 000. Il a été réimprimé deux fois.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'il est vendu dans le monde entier.

  • Speaker #1

    Ouais. Il a une version américaine, une version anglaise et une version française.

  • Speaker #0

    Fantastique. Ok. Est-ce que tu peux nous parler peut-être d'un projet en particulier qui t'a marqué et qui est représenté à le fruit de ton évolution ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un projet qui a été décisif et très marquant en 2011. Je suis parti en Suisse pour photographier la fille d'une richissime cliente d'une marque de robe pour qui je travaillais. C'est Donc tout ça était lié au monde de la mode, purement et simplement. Et je suis arrivé chez quelqu'un dans le cadre complètement privé parce qu'elle voulait juste que je fasse des photos de l'anniversaire de sa fille. Dans un beau château près de Zurich. Et en arrivant dans cet endroit, j'ai fait mon travail, j'ai photographié la fête d'anniversaire avec des magnifiques photos de la jeune fille. La maîtresse de maison, donc ma cliente, m'a demandé si j'étais capable de peindre, parce qu'elle venait d'acheter ce château. Et au sous-sol de la maison, il y avait une chapelle. Donc c'est dans un chloss en Suisse. Parfois, il y a des chapelles en sous-sol. C'est des petits lieux qui sont assez cossus, mais pas de très grande taille. Et c'était un lieu qui était complètement... C'était encore un lieu consacré, mais un lieu qui avait été complètement refait, qui était tout blanc. Elle m'a demandé, vu qu'elle avait vu sur mon site, dans ma bibliographie que j'avais fait les beaux-arts, si j'étais capable de peindre et si j'étais capable de repeindre le lieu. J'ai dit oui. Et donc là, je suis passé de photographe à peintre et décorateur, et plutôt dans l'aménagement de l'espace parce qu'elle m'a demandé de designer. dans plusieurs pièces, à savoir une petite chapelle privative, mais aussi une cave à vin, qui jouxtait la chapelle, qui était un lieu assez grand, qui doit faire 4,5 mètres de carré à peu près, une cave foutée, dans un sous-sol, dans un château en Suisse. Et là, j'ai peint sur les murs entièrement, du sol au plafond.

  • Speaker #0

    Donc tu as peint directement sur le mur ?

  • Speaker #1

    Directement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de la fresque, attention, je tiens à le préciser, je n'ai pas peint sur du ciment frais, mais les murs avaient été refaits, ils étaient plain raw,

  • Speaker #0

    lisses,

  • Speaker #1

    et j'ai peint l'acrylique dessus que j'ai vernis ensuite.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais j'ai peint directement sur le mur, ce ne sont pas des toiles qui ont été transposées.

  • Speaker #0

    C'est absolument indécrochable quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas indécrochable, on ne peut pas le décrocher. Pour Et on ne peut même pas le décrocher comme peut l'être une fresque, parce qu'une fresque est enchâssée normalement sur un châssis qui est collé au mur. Mais la fresque, elle est faite par étape et elle est décrochable. Là, c'est des peintures sur mur. Donc, elles ne peuvent pas être décrochées physiquement. Mais il n'y a pas que ça dans ce projet. Il y a aussi dans un salon où j'ai peint, cette fois-ci sur des... mur directement et aussi sur du bois qui a été collé sur le mur pour pouvoir être décroché ou raccroché parce que c'était différents lieux. Mais encore une fois, là j'étais designer d'espace, c'est-à-dire qu'on m'a demandé de penser à des visuels qui allaient venir dans un lieu. Et je les ai réalisés. Donc j'ai à la fois pensé le design de l'espace et j'ai fait la réalisation. J'aurais pu être que dans la conception si j'avais été conseiller, si j'avais été architecte d'intérieur. Mais j'ai aussi été peintre sur ce coup-là. parce qu'on m'a aussi demandé mes compétences pour aménager le lieu, la couleur, les miroirs, la lumière, tout ça, tout ce qui peut avoir à faire avec l'aménagement intérieur. Donc voilà, ça c'était déjà un très gros job pour moi, le plus gros job de ma carrière, ça a duré trois mois. Je suis allé habiter sur place pendant trois mois et ça a été décisif parce que j'ai repris les pinceaux. Je dis bien repris parce que j'avais les pinceaux à la main avant de découvrir la photo, mais à partir de ce moment-là, j'ai repris les pinceaux et j'ai retrouvé aussi une physicalité au-delà du simple négatif ou du papier photo, le fait de peindre et d'interagir vraiment avec de la matière. C'est très important parce que ça aura un impact décisif sur ce qui va se passer dans les mois et les années futures. à savoir la réalisation de tirages sur matière et de peintures sur photo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça c'est ce que je projette de faire dans un délai assez court parce que je cherchais à avoir un atelier et c'est une chose que j'ai aujourd'hui parce que je viens d'acheter une maison dans laquelle il va y avoir un grand atelier.

  • Speaker #2

    Fantastique, félicitations.

  • Speaker #1

    Chose que je n'avais pas jusque-là.

  • Speaker #2

    D'accord, un espace.

  • Speaker #1

    Un espace grand.

  • Speaker #2

    Parce qu'on précise que tu habites à Paris aujourd'hui pour l'instant.

  • Speaker #1

    Et donc, on va habiter à Paris et avoir un espace où on peut vraiment s'exprimer à 100% avant du temps. pas peur bien sûr de salir les murs, d'avoir une vraie vie d'atelier, et d'être libre en fait, c'est très difficile, et beaucoup de parisiens se reconnaîtront certainement dans ce que je dis là, mais c'est très difficile de se sentir libre et d'avoir une vraie...

  • Speaker #2

    activité plastique d'accord ok alors tu disais aussi au départ que tu avais une activité de chanteur oui est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette activité là qui est peut-être complémentaire tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est très complémentaire alors là pas directement mais c'est plus psychologiquement moi je fais de la musique depuis très longtemps j'en ai toujours fait très sérieusement de manière très assidue donc j'ai commencé à peu près vers 15 ans à faire de la batterie Ça, ça a duré jusqu'à mes 25 ans, à peu près, la batterie. Et puis, subitement, je suis passé au chant. Et là, j'ai compris que j'allais m'exprimer encore plus en chantant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sachant qu'aujourd'hui, je fais toujours de la batterie, mais j'en fais moins. Mon activité principale en tant que musicien, c'est le chant et le piano.

  • Speaker #2

    Donc, c'est...

  • Speaker #1

    Vraiment deux paires. Quand on sait jouer du piano, on sait mieux composer des lignes de chant par exemple.

  • Speaker #2

    Ah oui d'accord.

  • Speaker #1

    Les harmonies se répondent très facilement au piano et aux chants. C'est assez agréable de composer piano et chant. Et du coup, l'activité de musicien est assez développée aussi, elle me prend beaucoup de temps. Ce n'est pas une activité qui me fait vivre pécuniairement. Parce que dans le monde d'aujourd'hui, générer des bénéfices avec un groupe de musique, c'est pas quelque chose de facile. Tu as la digitalisation et le monde d'aujourd'hui tel qu'il est. Mais par contre, c'est un monde assez intéressant dans lequel on peut s'exprimer, on peut facilement jouer à l'étranger, on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Faire des rencontres, j'imagine aussi.

  • Speaker #1

    Faire des voyages, c'est très important aussi dans le processus créatif. J'ai beaucoup voyagé, je voyage beaucoup avec mon groupe. J'ai besoin de voyager, c'est un besoin assez vital, qui alimente beaucoup ma psyché quand j'imagine des choses, même des images en figé. Et du coup, l'activité de musicien nourrit énormément mon activité de photographe, sachant en plus que j'ai toujours composé les pochettes de mes disques, souvent, le plus souvent, quasiment tout le temps. Et c'est très très important pour moi d'avoir ce souffle que j'estime être une soupape aussi. Parce que dans la musique, surtout dans le style musique que je fais, ce n'est pas un style classique où je suis passé par le conservatoire, où je fais que jouer la partition d'autres personnes, on me tape sur les doigts si je ne le fais pas bien. Donc j'ai un... C'est une expression. Une liberté totale en fait. Et j'ai même plus de liberté encore dans la musique que ce que je peux avoir dans mon métier donc ça me sève encore de soupape aussi. Voilà, quand je pars faire un concert au Lotboucle Europe, je me sens très très libre. Peut-être plus libre que quand je travaille pour un client à Paris que je vais avoir sur le dos et qui va être très exigeant.

  • Speaker #2

    Peut-être aussi.

  • Speaker #1

    Et ça va me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Peut-être aussi parce que le médium c'est toi quand tu chantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il n'y a pas de lien avec un objet, avec quelqu'un, c'est toi qui t'exprime purement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Le fait de chanter, d'écrire sa musique et de la jouer sur scène, par exemple, effectivement, n'a à voir qu'avec soi-même. On ne crée pas un art appliqué. Quand on me demande de faire une photo d'un objet, c'est parce qu'on a envie de vendre cet objet. Donc forcément, on va avoir un cahier des charges. Dans la musique, on est son propre cahier des charges. Ce qui peut faire peur si on n'est pas inspiré, mais ce qui peut aussi être très très positif si on est inspiré parce qu'on est très motivé et ça donne beaucoup d'énergie.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que tu conseillerais à une personne qui aurait cette fibre artistique, qui aurait cette envie de faire de l'art son métier ? Qu'est-ce que tu lui conseillerais aujourd'hui avec ton recul ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ce que je conseillerais, c'est d'essayer de créer l'entité artistique la plus personnelle possible. Parce que malheureusement, le monde digital a créé une dilution de la perception de l'image. Et aujourd'hui, on est confronté à beaucoup trop d'images. Dans une seule journée, je pense que la personne moyenne qui utilise les réseaux sociaux peut-être regarde entre 100 et 1000 images, ce qui est énorme.

  • Speaker #2

    On la consomme, oui. On les consomme.

  • Speaker #1

    On les consomme, on les consomme sans les digérer, c'est ça le problème. C'est qu'on a toujours consommé l'image, depuis l'Antiquité, je pense qu'on a toujours consommé l'image. mais on les digérait. Aujourd'hui, on n'a plus le temps de digérer, c'est-à-dire qu'elles nous traversent, qu'elles aient même le temps de passer dans notre esprit. Donc ça, c'est ce qui change beaucoup. Et ce que je conseillerais à une personne jeune aujourd'hui, c'est de parfaire la singularité de son travail pour mieux se distinguer d'une image qui va ressembler à une autre image et de créer quelque chose qui ne ressemblera pas, justement. au travail des autres. Je pense que, vu la dissolution, la dilution qu'il y a du monde de l'image dans un flot continu, je pense qu'il faut arriver à pouvoir créer une image qui se met plus facilement en exergue et qui vient se mettre en satellite et non pas faire partie du flot global, mais se satelliser par rapport à ça pour pouvoir trouver un public qui sera peut-être plus large parce qu'il sera plus mondial. Aujourd'hui, c'est plus facile d'être vu par la Terre entière que par juste les gens qui sont autour de chez nous. il y aura peut-être au moins de personnes en pourcentage, mais dans ce public global, qui sera plus général. une image qui se différencierait des autres sera mieux perçue et sera plus retenue. Et peut-être que c'est plus facile aujourd'hui de développer une niche qui n'appartient qu'à nous que d'essayer de faire partie d'une mouvance commerciale que l'on imagine déjà caduque. Parce qu'aujourd'hui, les modes et les tendances sont très très caduques. Les choses durent entre 6 et 2 ans maximum. Il ne faut pas compter sur les tendances.

  • Speaker #2

    Donc au final on est sur un conseil que j'ai tendance aussi à donner dans le monde de la communication, c'est-à-dire visez juste, visez une cible peut-être plus restreinte, mais de qualité, qui saura apprécier votre travail, qui saura voir et percevoir ce que vous faites, plutôt que de vouloir absolument cibler une masse, qui finalement va plus vous faire perdre votre essence, qui va vous faire perdre aussi un peu vos objectifs, et vraiment se concentrer sur ce que vous ressentez, et peut-être de manière un peu instinctive, ce que vous ressentez, qui peut intéresser et qui peut bien se faire... qui peut bien se communiquer aux autres, sur ces personnes qui sont capables de voir ce que vous faites, de comprendre quel être humain et quel est le rôle que vous avez dans votre mission finalement, dans votre métier ou dans votre mission, peu importe s'il s'agisse d'une mission personnelle ou d'une mission professionnelle. Dernière question, Indy. Quand on fait le lien un petit peu avec toutes tes activités, il y a un mot qui ressort, c'est finalement la lumière. Même quand tu me parles de ton travail de départ, ou de tes coups de cœur, de photos, etc. Je dirais que même l'objet, l'objet avec un grand O, femme, est une lumière puisqu'elle inspire. Elle jaillit comme ça dans ton travail. Donc au final, est-ce que ce ne serait pas un petit peu le fil conducteur de... Oui, de tout ce que tu entreprends, cette lumière.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est déjà pour moi la lumière, le fait que la lumière se déplace dans l'univers, crée la matière et crée la notion de temps et d'espace. Donc nous ne sommes qu'un déplacement d'énergie qui est lié à la lumière. Donc effectivement, si on parle... du sens absolu de la lumière, c'est ce qui donne le sens à toute forme et à toute vie, mais donc dans une image plus figurée, en ce qui me concerne en tout cas, c'est ce qui définit mon travail. Et le fait de me poser en tant qu'architecte quelque part de la lumière, parce qu'un photographe c'est quelqu'un qui architecture le moment où il capture un rayonnement lumineux, de par sa présence, de par son acte, de par son regard, de par même sa vie, son quotidien. Le brave, c'est ça. Pour moi, c'est le fil conducteur de tout ce que je fais en création d'images. Et ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est que c'est lié aussi au sens vibratoire de l'existence. C'est-à-dire que capturer une image, pas quelque chose de vibratoire, est pour moi... la fertilité et le futur à une vibration. C'est vraiment ce qui qualifie... C'est pour ça qu'il n'y a pas une seule période de travail. Il y a plusieurs périodes, il y a plusieurs choses qui s'entremêlent. Mes photos ne sont pas une constante non plus. La photographie passe strictement à la même chose. Et ma technique a aussi évolué. Parce qu'il y a quelque chose de vibratoire. qui est lié à ce que je pense, à ce que je suis ou à ce que je fais de mes journées. Et je tiens aussi à ce que tout ça alimente ma production personnelle de manière significative et surtout ne m'empêche de tomber dans une routine. C'est très important. Pour moi, il n'y a pas de routine à observer la lumière. C'est vraiment la lumière réellement, chaque instant. et à chaque instant je suis surpris et je redécouvre la lumière donc pour moi rester un artiste durant tout mon parcours de vie c'est avant tout me lever le matin et ouvrir les yeux ça démarre le métier d'artiste il démarre là et je pense que le fait d'être photographe permet de mettre des images là dessus d'accord merci beaucoup Andy merci pour ton intervention

  • Speaker #2

    Donc j'ajouterai aussi en biographie ton site internet pour que les gens puissent un petit peu découvrir ton travail. Je me permettrai aussi d'ajouter un lien vers ta musique, le groupe Soror Dolorosa, qui est un groupe de New Wave. Oui. Cold Wave.

  • Speaker #1

    New Wave, Cold Wave, entre les deux.

  • Speaker #2

    Donc inspiration 80.

  • Speaker #1

    Inspiré des années 80, mais c'est très content.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, je laisserai l'opportunité à tous de découvrir. Moi personnellement, j'adore. et on mettra aussi un lien des personnes que tu as citées de leur travail parce que je pense que ça peut beaucoup intéresser et ça peut donner des idées et des inspirations supplémentaires voilà merci vraiment Andy je vous invite également à découvrir la page Instagram d'Andy pour vous laisser aussi un petit peu inspiré par sa lumière et peut-être allumer la vente vous avez aimé ce podcast ? n'hésitez pas à vous abonner et à le partager autour de vous Je suis également curieuse de connaître vos impressions. Notez-nous sur votre plateforme d'écoute. Merci et à très bientôt pour un nouvel épisode Dormez.

Description

Hormê - Histoires d'Indépendants - Andy Julia - Photographe, Artiste


Andy Julia est photographe et artiste. Véritable architecte de la lumière son travail est rythmé par la dévotion qu’il porte à cette source. Il nous raconte son histoire - hautement influencé par le XIXe - et ses rencontres notamment dans l’univers de la mode et son travail dans l’architecture religieuse à Paris.


Cités dans l'épisode:

John William Waterhouse,

Hugo Jacomet: @parisian_gentleman

The Parisian Gentleman: https://www.parisiangentleman.com/

Maison Guerlain: https://stores.guerlain.com/int/en_INT/boutique/france/ile-de-france/paris/paris/FR16131?utm_source=GMB&utm_campaign=Multidiffusion&utm_medium=local&utm_content=FR16131

Alcest: https://www.youtube.com/channel/UCiglljVztEd0FR315fA9dmQ

Irina Ionesco


Suivre Andy Julia:

Site web: https://andyjulia.net/

Instagram: @andyjuliasd

Soror Dolorosa: https://www.youtube.com/channel/UC2_Z4a4d55ucwjTck6BU0uA


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Hormé, un podcast qui se souhaite authentique. Un podcast dans lequel je souhaite raconter des histoires, et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit des vôtres. Orienté business et entrepreneuriat, on parle aussi beaucoup d'état d'esprit et de gestion du mental chez le créateur d'entreprise. Ce podcast est proposé par l'agence MK Marketing, spécialisée auprès des entrepreneurs indépendants. Visitez mkmarketing.fr et suivez-nous sur les réseaux sociaux mkmarketing.fr pour découvrir nos projets et proposer les vôtres. Bonsoir Andy.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de participer au podcast Hormé, je suis ravie de t'accueillir ce soir. Andy, est-ce que tu peux s'il te plaît te présenter et nous donner un petit peu les grandes lignes de ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis un artiste de 41 ans qui vit à Paris depuis une vingtaine d'années et je suis né à Toulouse dans le sud de la France. Moi j'ai fait un cursus artistique après un lycée littéraire à option d'art, option lourde, histoire de l'art. J'ai fait deux ans à l'école des Beaux-Arts, de laquelle je suis parti, et ensuite deux ans en école photo. Je tiens à préciser que j'ai découvert la photo au Beaux-Arts. Après, sans surprise, parce que je dessinais depuis que je suis tout petit et je suis parti au Beaux-Arts de manière automatique. Pour moi, c'était même un but dans la vie. Quand j'ai eu 7-8 ans, je voyais la façade de l'école des Beaux-Arts à Toulouse qui me fascinait. C'était une façade blanche en pierre de taille avec des caractéristiques immenses. Ça m'a marqué à vie et donc je ne jurais que par aller à cette école. Donc voilà, ça a été sans surprise. Il y a eu des rebondissements dans ma vie, mais pas de réelle surprise. Aujourd'hui je travaille à Paris depuis, je suis indépendant depuis 2006, je suis photographe à mon compte depuis 2006, ça fait 18 ans si mes comptes sont bons. Et il y a eu pas mal de circonvolutions, j'ai été aussi employé pendant les deux premières années pendant lesquelles je suis arrivé à Paris. J'étais dans un studio photo, je travaillais en tant qu'assistant dans un des plus gros studios photo de mode, qui s'appelait le studio Daylight, qui existe toujours même s'il est plus petit maintenant. Et je suis resté deux ans assistant et j'ai assez vite quitté cette position qui ne me convenait pas plus longtemps pour commencer à travailler à mon compte parce que j'ai commencé à trouver mes clients. J'étais assistant et j'avais les studios à disposition pour commencer à faire mes propres photos.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc aujourd'hui, tu considères que tu as quel rôle ? Quels sont les métiers exactement ? Quelles sont tes missions ? Donc tu es photographe, mais apparemment d'après ce que j'ai compris, pas que.

  • Speaker #1

    Alors j'estime aujourd'hui être principalement créateur d'images. des visuels sont souvent des images fixes. Je ne fais pas de la vidéo, même si c'est quelque chose qui m'intéresse, mais je suis vraiment dans l'image fixe. C'est ce qui m'intéresse le plus, parce que déjà, par corrélation, c'est proche de la peinture, historiquement, même dans mes cours sur collectif. Donc je pense que l'image fixe m'intéresse plus que l'image animée. Mais voilà, je suis un créateur d'images. Et pas que, je fais aussi de la musique, ça prend une part assez importante de ma vie, et le circuit de la musique alimente beaucoup mon travail de photographe. Et plus récemment, je travaille aussi en tant que sculpteur lumière, où là il est question de fabriquer des éclairages, de mettre en lumière des bâtiments, donc c'est dans une branche qui est très particulière, parce que là on est dans des bâtiments qui sont tous classés monuments historiques, donc on est dans le patrimoine, et c'est très axé sur le milieu. l'art sacré en fait. Donc c'est beaucoup d'églises et de couvents, de basiliques. Je tiens cette activité sur Notre-Dame de Paris et l'église Saint-Sulpice.

  • Speaker #0

    Magnifique, ouais vraiment un très beau parcours. Et du coup comment ces métiers s'articulent entre eux ? Qu'est-ce que c'est le lien et comment ils se nourrissent les uns les autres ?

  • Speaker #1

    Pour moi il y a un lien absolu, c'est la lumière. Je pense que c'est ça, de toute façon, qui a fait de moi un photographe, premièrement. J'étais étudiant à Toulouse et c'est les lumières que j'ai pu voir là-bas qui m'ont attiré, qui m'ont forgé le regard, qui m'ont modulé ma manière de voir le monde. Et ce que j'ai fait... Quand j'étais au Beaux-Arts, où je m'intéressais à la création picturale, dessinée et peinte, le rebondissement sur la lumière, pour moi, était très important dans le sens où capturer une image, ce n'est pas exactement la même chose que de produire une image en la peignant, c'est de figer un rayonnement lumineux. Donc pour moi, il y a aussi une confrontation avec le réel, avec la physicalité de la lumière, qui a fait de moi un photographe. La technique ensuite est venue dans un second temps, je l'ai appris en école photo, et puis la technique on l'apprend toute sa vie, je pense que c'est quelque chose qui est assez protéiforme en photo. Mais la lumière par contre c'est un fil conducteur absolu, c'est quelque chose qui nous dépasse, et de la lumière on arrive à la spiritualité, parce que là c'est la partie éthérée de la lumière, et c'est ce que je suis en train de faire aussi en passant beaucoup de temps à sa sulpice en ce moment par exemple. Donc pour moi la lumière c'est le fil conducteur et c'est ce qui a fait de moi un créateur d'image. Sans ça, pour moi il n'y a pas d'image.

  • Speaker #0

    Et la lumière sous toutes ses formes, parce que tu nous expliques que... Finalement, ton travail aussi de mise en lumière, c'est dans des espaces liés au patrimoine, des espaces sacrés, donc on peut aussi parler de lumière divine finalement.

  • Speaker #1

    On peut parler de lumière à toutes les sauces,

  • Speaker #0

    je dirais,

  • Speaker #1

    au sens propre comme au sens figuré.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Comment on lit une activité artistique et une approche commerciale ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a été assez simple, dans le sens où quand j'étais à l'école de photo. J'avais un profil un peu atypique d'élève qui faisait un peu casse-tête. Et c'est les profs de photo à la suite du diplôme. Donc j'ai eu le diplôme, j'étais dans les trois derniers, les trois meilleurs en fait de l'école, de la promotion. Et donc les profs se sont un peu penchés sur notre cas, nous ont parlé et nous ont dit ce pour quoi on serait fait. selon ce qu'ils avaient perçu de nos aptitudes psychologiques, artistiques et de nos personnalités. Et c'est un prof de photo qui m'a dit tu devrais aller à Paris travailler dans le mode parce que je travaillais déjà sur le personnage, je travaillais déjà sur la femme, et ça me paraissait assez évident, quand ils voyaient mes photos, que c'était ce qu'il fallait que je fasse. Donc je les ai écoutées, en fait. J'ai tout simplement écouté un des profs de l'école photo, que je remercie aujourd'hui parce qu'il m'a donné un conseil auquel je n'aurais pas du tout pensé, parce que moi, à l'époque, à Toulouse, j'ignorais absolument que le monde de la mode existait. Je faisais des photos de femmes, mais je n'avais pas du tout conscience de ça. Donc en écoutant ce prof et en venant à Paris, là j'ai pris conscience que la photographie de mode était un métier, un univers, un marché même. Donc du coup, par corrélation évidente, mes photos qui avaient une valeur intrinsèque, pouvaient se retrouver à être appréciées et à se retrouver à intéresser des diffuseurs, des clients et ce genre de personnes. Avoir une valeur commerciale et qui pourrait éventuellement me faire vivre. Donc c'est là que s'est créé la bascule en fait entre le monde où j'étais étudiant et des profs qui m'ont bien conseillé et qui m'ont envoyé dans un environnement dans lequel j'ai pu m'épanouir. C'est ce qui s'est passé. Dans le monde de la mode, je me suis épanoui, j'ai énormément appris en fait en arrivant de Toulouse, en arrivant à Paris. énormément de nouvelles choses qu'on n'a pas idée et là j'ai beaucoup beaucoup étayé mon univers, j'ai travaillé ma technique, mon regard et ma manière d'entrevoir les choses dans la création d'images.

  • Speaker #0

    D'accord. Quand tu es arrivé à Paris donc tu as eu un accompagnement, est-ce que tu étais seul complètement, est-ce que tu t'es formé auprès d'autres photographes ? Non,

  • Speaker #1

    j'étais absolument seul.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Quand je suis arrivé ici, je suis arrivé seul, je n'étais pas seul dans ma vie privée. J'étais totalement seul.

  • Speaker #0

    Dans le plan professionnel.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'ici, je suis parti du stade zéro, à savoir aller dans les studios photo et déposer un CV vide, sachant que j'étais étudiant et que j'avais fait une expo et certainement deux, trois stages liés à la photo quand même. Donc au niveau de la photo, j'étais à peu près calé, étant diplômé de cette école qui est assez connue. Mais au niveau professionnel, je n'avais aucune expérience. Je sortais, j'avais dit d'abord, je suis sorti de l'école photo, j'avais 21 ans. Ok. Ça fait deux ans au Beaux-Arts et deux ans dans l'écran de photo. Ça fait quatre ans d'études après le bac que j'ai eu à 17 ans. Je suis arrivé ici à 21 ans et je n'avais aucune expérience professionnelle liée à la photo.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as effectivement eu des expériences professionnelles où tu as été accompagné, où tu as eu peut-être des stages chez un photographe ou chez des personnes qui auraient pu peut-être transmettre un petit peu de leur savoir ?

  • Speaker #1

    Pas de stage. Le stage que j'ai eu, c'était un stage au studio Daylight qui a duré trois mois et qui a débouché sur une embauche.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est le seul stage que j'ai fait dans le milieu professionnel. Le seul stage que j'ai pu faire en entreprise. et qui m'a énormément intéressé, qui a été décisif, c'était au moment des Beaux-Arts, où j'ai fait un stage, parce qu'on était obligé de faire un stage durant les études des Beaux-Arts, à la bibliothèque de la librairie, la galerie du château de Batouze. qui est une bibliothèque exceptionnelle qui a plus de 10 000 ouvrages consacrés à la photo. C'est une des plus belles bibliothèques.

  • Speaker #0

    Elle se trouve où cette bibliothèque tu disais ?

  • Speaker #1

    Au sous-sol de la galerie du Château d'Or à Toulouse.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est sous le pont Neuf, c'est un lieu exceptionnel, c'est un lieu historique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est un endroit absolument exceptionnel. A l'époque le monsieur qui dirigeait le fond photo s'appelait Dominique Hux, il était aussi intervenant au Beaux-Arts. Donc on a eu un cours d'histoire de l'art. Ok. Et là j'ai découvert la photo sous toutes ses formes. C'est-à-dire que j'ai eu... à la portée de main, 10 000 livres de photos. Donc là, j'ai découvert tous les photographes qui m'ont absolument influencé dès le début. Et j'ai découvert ce que c'était réellement que la photographie, c'est dans cet endroit-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais, de mémoire, nous citer un petit peu ces photographes qui t'inspirent et peut-être qui t'inspirent encore ?

  • Speaker #1

    La première grosse carte que j'ai prise, c'est Irina Ionesco. Là, j'ai découvert Irina Ionesco. Alors, les livres d'Irina Ionesco sont très rares parce qu'elle n'a jamais hérité ses livres. C'est assez controversé. Une artiste, une forte tête des années 70.

  • Speaker #0

    D'accord, mais c'est une femme.

  • Speaker #1

    Une femme, oui. C'est très important dans mon processus créatif parce que ça découle de beaucoup de choses qui s'est passé par la suite. Mais j'ai découvert les livres d'Irene Ladesko à la bibliothèque du Château d'Eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai pris une claque monstrueuse. Et j'ai découvert aussi la photo pictorialiste. donc toute la photographie du 19ème siècle très peu connue, très pointue qui a été assez peu éditée avec des livres qui sont difficiles à trouver que seules certaines bibliothèques ont en fait et donc là j'ai trouvé ça à l'époque à Toulouse dans la galerie du château de Béat du coup j'imagine que ce sont des photographes qui

  • Speaker #0

    prennent en photo des femmes peut-être ou est-ce que c'est d'autres types de sujets on est sur quel type de photos alors beaucoup de personnages

  • Speaker #1

    J'étais énormément attiré par la photo de personnage où il y avait des êtres vivants dessus, plus que les simples paysages ou les natures mortes par exemple, ou les photos d'architecture, ça c'est venu par la suite. Mais moi j'étais vraiment très très attiré par le vivant. et la mise en scène. J'aimais beaucoup les photographes déjà qui mettaient en scène les choses et qui travaillaient un univers onirique qui est directement lié à la peinture et au cinéma.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, ce que j'ai découvert dans ces 10 000 livres que j'avais sous la main était très axé autour du personnage. Et je peux citer par exemple Station, c'est un photographe que j'ai découvert à ce moment-là. Station est l'inventeur de la photographie moderne de mode. C'est un photographe de la fin du 19ème jusqu'à les années 40. C'est lui qui a inventé la photo de studio telle qu'on la connaît aujourd'hui. Photographe américain à la portée immense. Station a à peu près inventé toutes les formes modernes de photographie. C'est vraiment quelqu'un de très important dans la photo. Ceux qui s'intéressent à la photo le connaissent bien. Là j'ai découvert Station et il n'y a pas que des photographes de femmes, des photographies de femmes dans son travail, il y a beaucoup de photographies de nature morte aussi qui sont exquises. D'accord. Et ça, ça m'a beaucoup marqué. Et il y a aussi par exemple, je vais le prendre pour exemple, mais un photographe qui s'appelle Frédéric Hollande qui est un photographe anglais qui est très très méconnu, il n'y a jamais eu de retrospective par exemple sur son travail à Orsay alors que ça pourrait. Et c'est un photographe d'exception qui a fait des choses. d'une modernité extraordinaire qui ne travaillait qu'à la chambre, à l'époque on travaillait beaucoup à la chambre, mais qui était très décriée parce qu'il était homosexuel, il a photographié beaucoup de nus masculins, mais d'une manière dont lui seul avait le secret.

  • Speaker #0

    Donc poétique, sublime.

  • Speaker #1

    C'est une espèce d'effet qui tient des harpes qui sont floues dans la forêt, qu'on voit à moitié comme ça, qui apparaît dans les champs de rocher. Le côté éthéré de son travail m'a complètement conquis, et c'est un livre que j'ai eu du mal à retrouver, il a fallu que le monde... numérique et digital 16 tables, où je puisse le commander enfin sur AB Books, parce que en fait c'est un livre qui était très rare.

  • Speaker #0

    Il a été numérisé ce livre du coup ?

  • Speaker #1

    Il est disponible en fait, mais à l'époque on ne pouvait pas le trouver, parce qu'à l'époque il fallait aller chez Delibre App qui le commande, c'était très compliqué, là je parle des années 1990, 2000, 2001, par internet encore tous les comptages, et c'est un livre que j'ai acheté il y a 7-8 ans, parce que maintenant je l'ai retrouvé sur internet, mais je l'ai vu dans la galerie du Château d'eau, et ce livre est une rareté par exemple. Et c'est extrêmement rare dans une petite ville de province comme Toulouse de pouvoir accéder à des ouvrages pareils.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    J'estime avoir été très très chanceux de pouvoir accéder à ce lieu qui m'a vraiment fait découvrir la photo et ouvert ma vie sur une perspective de carrière.

  • Speaker #0

    Il y a eu un fort impact. D'accord. J'ai une question pour toi. Est-ce que tu as eu ou est-ce que tu continues d'avoir un mentor de vie ? Ou est-ce que toi-même, peut-être, tu as ce rôle pour quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de mentor de vie, mais il y a des artistes, et uniquement des artistes que j'admire énormément. C'est-à-dire que mes exemples de vie sur lesquels, quand je m'appuie sur quelqu'un, je me dis Ah tiens, cette personne… et passer par là avant moi peut-être, ou peut-être qu'on se ressemble un peu. Alors ça m'aide en fait à retrouver de la force dans les moments de difficulté, c'est ça avoir un mentor je crois, ça aide à pouvoir s'appuyer sur quelque chose de concret, qu'on imagine indestructible, dont on a une partie un peu à l'intérieur de soi, et vers quoi on aspire pour s'élever et aller plus loin dans sa démarche personnelle. Et donc j'ai beaucoup de mentors, oui, mais je n'en ai pas un seul.

  • Speaker #0

    Alors ce serait qui ?

  • Speaker #1

    Alors, celui qui viendrait par-dessus tout pour moi c'est John William Rotherhouse, un peintre anglais du 19ème siècle, de la confrérie Pré-Aphaïdes, mais de la dernière phase Pré-Aphaïdes. En fait ce que j'aime beaucoup chez ce peintre c'est quelqu'un d'assez discret, qui a beaucoup travaillé... plus ou moins le même sujet, ou du moins le sujet de la même manière, même si moi je ne suis pas arrivé à ce stade de maturité dans mon travail, j'estime, mais peut-être que c'est en train d'arriver. Pour moi, ce type est un exemple parfait de l'artiste absolu, c'est-à-dire qu'on arrive à reconnaître, bien sûr, sa patte au premier coup d'œil, mais il y a aussi dans toutes ses toiles la même profondeur, la même densité insondable et totalement éthérée, et la même dose de mystère. qui moi me parle énormément et c'est quelqu'un qui en plus à travers son style a réussi à réunir plusieurs aspects d'un style de son époque, à savoir le style néo-romantique mais surtout néo-médiéval. néo-antique, mais avec quelque chose de post-impressionniste, de non finito, de flou, et en même temps aussi un bagage lié à l'Italie, parce qu'il a beaucoup étudié les visages italiens, mais il peignait ses filles, il ne travaillait qu'avec ses filles. Donc voilà, j'estime que ce mec, pour moi, est un exemple absolu de ce que peut être un créateur dans la peinture, parce qu'il y a à la fois de l'authenticité, de l'originalité, Et en plus il y a beaucoup de discrétion parce qu'on connaît assez peu de choses, c'est pas un monde un. J'aime pas trop les artistes qui sont trop mondains, ça a tendance à me décoller un peu de leur travail. J'aime bien les gens assez solitaires, ou du moins qui font pas trop parler d'eux mais qui ont plus fait parler de leur travail.

  • Speaker #0

    Oui, dans leurs œuvres. Donc du coup, ce rôle de mentor, c'est plus dans... c'est pas forcément... c'est et dans son personnage et dans son approche artistique finalement en fait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Les deux pour moi sont... Je ne parle pas tant que ça. l'artiste de l'individu. Pour moi, les deux sont liés. Si un artiste est quelqu'un d'honnête, il est forcément lié à ce qu'il est dans la vie.

  • Speaker #0

    Et on le ressent sur sa toile, du coup ? Oui. Sans doute. Et du coup, est-ce que toi, tu penses peut-être inspirer quelqu'un ? Ou est-ce que tu as des personnes que tu aimerais peut-être citer ou desquelles tu voudrais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop si j'inspire quelqu'un en particulier ou des gens. J'ai eu assez souvent des demandes de stagiaires pour venir travailler avec moi. des gens qui m'ont assisté aussi pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec qui on s'est liés d'amitié, et qui sont devenus photographes aussi, par la suite. Donc ça, je pense, quelque part, avoir inspiré aussi des gens. Mais je pense que l'exemple le plus intéressant que j'ai par rapport à ça, c'est un beau matin, je faisais un vide-grenier, je vendais des choses que je n'utilisais plus, mais j'avais sorti un tirage, un vieux tirage, que j'avais depuis longtemps. et je l'ai mis dans un RU, c'était un assez gros format, il faisait 80 par 120, assez imposant. avec un cadre pas terrible, c'est-à-dire un cadre moderne, mais qui n'était pas... C'était pas une oeuvre que j'aurais pu amener en galerie, donc j'avais décidé de m'en séparer parce que je l'avais un peu sur les bras et je me suis dit, tiens, pourquoi pas, je mets ce grand truc dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, ça va être drôle. Et en fait, c'est une très jeune fille qui me l'a acheté. Elle est allée voir sa mère, elle m'a demandé le prix, je lui ai dit un prix qui était au-delà de ses possibilités, mais elle est revenue une demi-heure après, en réunissant tout l'argent qu'elle pouvait. et elle m'a dit voilà j'ai cette somme je voudrais l'image est ce que c'est possible de l'avoir et c'était un prix qui était très en dessous de ce que moi j'en demandais mais je lui ai cédé l'image je lui ai dit de la prendre et après cette jeune personne du coup m'a réécrit quelques temps après elle est devenue photographe donc c'est une personne qui est photographe par la suite et ça m'a beaucoup touché parce que elle était je pense qu'elle avait 12 ou 13 ans oui elle était vraiment jeune c'était quelqu'un de très jeune donc il y avait certainement pas du tout de filtre de l'innocence pure elle n'avait pas du tout de filtre c'est à dire qu'elle a vu quelque chose qui l'a vraiment touché et ça, ce simple fait là pour moi c'est le but absolu en fait de la création artistique pour moi il n'y a pas d'autre but qui pourrait me dire que j'ai réussi une création artistique d'avoir cette impulsion finalement d'avoir été peut-être

  • Speaker #0

    L'élément déclencheur de son histoire ? C'est ça. Cette photo en tout cas.

  • Speaker #1

    Pour moi c'est le rôle de l'art. C'est pas la définition de l'art parce que l'art n'a pas de définition et ne peut pas en avoir. Mais c'est le rôle de l'art dans la société pour moi. C'est d'inspirer, d'arriver à être assez concentré, assez tangible pour être inspirant. Et pouvoir donner un réel fil conducteur dans la psyché de quelqu'un.

  • Speaker #0

    Ouais je suis assez d'accord. Je suis assez d'accord, c'est vrai. Estimes-tu que ton réseau personnel a joué un rôle dans le développement de tes activités ? Est-ce que ton entourage a eu une importance, a eu un impact ?

  • Speaker #1

    Mon réseau personnel, au niveau de mon ascendance, donc par exemple mes parents, ou des connaissances que j'aurais pu avoir au monde d'être étudiant, pas du tout, parce que je suis vraiment venu d'un milieu qui n'avait absolument rien à voir ni avec l'art ni avec la mode. Donc là, j'estime que ça n'a pas d'influence sur ce qui s'est passé, mais mon réseau personnel que j'ai construit et forgé à partir du moment où je suis arrivé à Paris a eu énormément d'influence sur ma carrière.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que les gens que j'ai pu rencontrer à partir du moment où j'étais assistant dans un studio, plus ensuite ce qui s'est passé au niveau du développement de mon réseau lié à... mon activité de créateur d'images a eu énormément d'influence sur ma carrière. Un excellent exemple, mon meilleur ami est musicien, il s'appelle Stéphane. Il a commencé un groupe quand moi je commençais à faire des photos en fait. Et j'ai de suite commencé à le prendre en photo. Et cette personne qui est mon meilleur ami aujourd'hui, depuis plus de 20 ans, je continue à faire les photos de son groupe qui est devenu aujourd'hui mondialement connu. Et donc en fait, je peux parler d'un contact personnel qui continue à influencer ma vie professionnelle, c'est que je continue à faire ses photos. Et bien sûr, ça a engendré beaucoup d'autres choses. Quand on fait des choses qui sont connues comme une résonance, du coup les gens voient, les gens font appel. C'est très important pour un photographe, pour un artiste en tout cas, d'avoir ce genre de rebond. Mais oui, en fait, c'est plutôt le cercle amical qui est un cercle de longue haleine, de longue date que je peux avoir. C'est ce cercle-là qui a joué beaucoup sur ma carrière. Et il y a aussi Hugo Jacomet de Parisian Gentleman. Ça fait à peu près 15 ans qu'on se fréquente, on est devenus amis. Et je pense que tout ce que j'ai fait sur le cercle du réalisme, Merci

  • Speaker #0

    Les arts and crafts, l'artisanat.

  • Speaker #1

    L'artisanat de luxe avec lui aussi a beaucoup influencé ce que j'ai pu faire et la perception qu'ont les gens de mon travail. Et Hugo est un ami aussi, voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc The Parisian Gentleman, c'est ça ? C'est un livre, c'est ça ? C'est un concept ?

  • Speaker #1

    C'est devenu un livre en 2015. On a fait un livre. Mais sinon c'est un blog à la base qui a été créé en 2009 et qui aujourd'hui est un site et plus une… supernova, on va dire, de l'élégance masculine, parce que je pense que c'est le site le mieux connu, le mieux référencé sur le sujet. En tout cas français. Il y a d'autres sites à New York et à Londres aussi qui sont très bien placés, mais Parisian Gentleman est le premier en France. C'est devenu une référence. Et donc moi, en 2015, j'ai fait avec Hugo un très très gros livre, un très gros projet chez James Hudson qui s'appelle The Parisian Gentleman et là on a photographié... une sorte de panne nigérique du luxe à la française et du savoir-faire d'atelier, du savoir-faire à la main. Ça c'est aussi quelque chose de très important dans ma carrière, sachant que jusqu'à là je ne photographiais que des femmes, mais là je me suis mis à photographier des hommes, à savoir des hommes qui portaient des vêtements, et aussi beaucoup... ...acteurs masculins dans des ateliers de tailleurs et de gautiers et de bijoutiers et de parfumeurs dans le G... sur les choses qui sont faites à l'anima.

  • Speaker #0

    C'est un événement qui avait été présenté, si je ne m'abuse, chez Guerlain.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça a été présenté à la boutique des Champs-Élysées de Guerlain, en 2015, je crois une dizaine de jours après les attentats malheureux de novembre. Donc ça a été très compliqué, en plus c'est une soirée où il y a eu énormément de monde, je croyais qu'il y avait 700 personnes en turnover, et il faut savoir qu'une semaine avant, on n'était pas sûr de pouvoir la faire.

  • Speaker #0

    En termes de sécurité, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et les gens ont dû faire la queue pour signer des livres, mais c'était très difficile parce que le service de sécurité était débordé, et que c'était en plein milieu des Champs-Élysées, c'était totalement... Moi qui étais très très gardé.

  • Speaker #0

    Et puis il me semble en plus que le lieu était ouvert au public au départ encore, puisqu'il y avait une boutique sur le bas de la... une boutique d'ailleurs sur les deux étages. Tout à fait. Donc en plus il fallait gérer ce flux d'invités plus le flux client.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait ils ont fermé les portes parce que la boutique fermée, on finit par avoir du champagne tranquille avec les 21h. Mais jusqu'à 20h30 effectivement il y avait aussi... les clients de la boutique, qui est une boutique sur plusieurs étages, c'est une boutique absolue,

  • Speaker #0

    un petit guerrier,

  • Speaker #1

    je suis en Asie, j'étais à voir. Et voilà, donc on a signé des livres pendant, je crois qu'on a signé 300 livres,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord. Donc notre éditeur était très content de l'opération et voilà, c'était une soirée mémorable et c'était quelque chose qui a marqué les esprits et qui a aussi fait passer Paris Jungleman du stade de bloc. blog au stade d'écrivain, c'est-à-dire que Gojacombe à partir de ce moment-là est devenu réellement un écrivain reconnu de plume, parce que ce livre est un best-seller, je crois qu'il a dépassé les 30 000 exemplaires.

  • Speaker #0

    Donc chez Thames et Hudson, hein ? Ouais.

  • Speaker #1

    Table Book, c'est beaucoup d'exemplaires, 30 000. Il a été réimprimé deux fois.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'il est vendu dans le monde entier.

  • Speaker #1

    Ouais. Il a une version américaine, une version anglaise et une version française.

  • Speaker #0

    Fantastique. Ok. Est-ce que tu peux nous parler peut-être d'un projet en particulier qui t'a marqué et qui est représenté à le fruit de ton évolution ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un projet qui a été décisif et très marquant en 2011. Je suis parti en Suisse pour photographier la fille d'une richissime cliente d'une marque de robe pour qui je travaillais. C'est Donc tout ça était lié au monde de la mode, purement et simplement. Et je suis arrivé chez quelqu'un dans le cadre complètement privé parce qu'elle voulait juste que je fasse des photos de l'anniversaire de sa fille. Dans un beau château près de Zurich. Et en arrivant dans cet endroit, j'ai fait mon travail, j'ai photographié la fête d'anniversaire avec des magnifiques photos de la jeune fille. La maîtresse de maison, donc ma cliente, m'a demandé si j'étais capable de peindre, parce qu'elle venait d'acheter ce château. Et au sous-sol de la maison, il y avait une chapelle. Donc c'est dans un chloss en Suisse. Parfois, il y a des chapelles en sous-sol. C'est des petits lieux qui sont assez cossus, mais pas de très grande taille. Et c'était un lieu qui était complètement... C'était encore un lieu consacré, mais un lieu qui avait été complètement refait, qui était tout blanc. Elle m'a demandé, vu qu'elle avait vu sur mon site, dans ma bibliographie que j'avais fait les beaux-arts, si j'étais capable de peindre et si j'étais capable de repeindre le lieu. J'ai dit oui. Et donc là, je suis passé de photographe à peintre et décorateur, et plutôt dans l'aménagement de l'espace parce qu'elle m'a demandé de designer. dans plusieurs pièces, à savoir une petite chapelle privative, mais aussi une cave à vin, qui jouxtait la chapelle, qui était un lieu assez grand, qui doit faire 4,5 mètres de carré à peu près, une cave foutée, dans un sous-sol, dans un château en Suisse. Et là, j'ai peint sur les murs entièrement, du sol au plafond.

  • Speaker #0

    Donc tu as peint directement sur le mur ?

  • Speaker #1

    Directement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de la fresque, attention, je tiens à le préciser, je n'ai pas peint sur du ciment frais, mais les murs avaient été refaits, ils étaient plain raw,

  • Speaker #0

    lisses,

  • Speaker #1

    et j'ai peint l'acrylique dessus que j'ai vernis ensuite.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais j'ai peint directement sur le mur, ce ne sont pas des toiles qui ont été transposées.

  • Speaker #0

    C'est absolument indécrochable quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas indécrochable, on ne peut pas le décrocher. Pour Et on ne peut même pas le décrocher comme peut l'être une fresque, parce qu'une fresque est enchâssée normalement sur un châssis qui est collé au mur. Mais la fresque, elle est faite par étape et elle est décrochable. Là, c'est des peintures sur mur. Donc, elles ne peuvent pas être décrochées physiquement. Mais il n'y a pas que ça dans ce projet. Il y a aussi dans un salon où j'ai peint, cette fois-ci sur des... mur directement et aussi sur du bois qui a été collé sur le mur pour pouvoir être décroché ou raccroché parce que c'était différents lieux. Mais encore une fois, là j'étais designer d'espace, c'est-à-dire qu'on m'a demandé de penser à des visuels qui allaient venir dans un lieu. Et je les ai réalisés. Donc j'ai à la fois pensé le design de l'espace et j'ai fait la réalisation. J'aurais pu être que dans la conception si j'avais été conseiller, si j'avais été architecte d'intérieur. Mais j'ai aussi été peintre sur ce coup-là. parce qu'on m'a aussi demandé mes compétences pour aménager le lieu, la couleur, les miroirs, la lumière, tout ça, tout ce qui peut avoir à faire avec l'aménagement intérieur. Donc voilà, ça c'était déjà un très gros job pour moi, le plus gros job de ma carrière, ça a duré trois mois. Je suis allé habiter sur place pendant trois mois et ça a été décisif parce que j'ai repris les pinceaux. Je dis bien repris parce que j'avais les pinceaux à la main avant de découvrir la photo, mais à partir de ce moment-là, j'ai repris les pinceaux et j'ai retrouvé aussi une physicalité au-delà du simple négatif ou du papier photo, le fait de peindre et d'interagir vraiment avec de la matière. C'est très important parce que ça aura un impact décisif sur ce qui va se passer dans les mois et les années futures. à savoir la réalisation de tirages sur matière et de peintures sur photo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça c'est ce que je projette de faire dans un délai assez court parce que je cherchais à avoir un atelier et c'est une chose que j'ai aujourd'hui parce que je viens d'acheter une maison dans laquelle il va y avoir un grand atelier.

  • Speaker #2

    Fantastique, félicitations.

  • Speaker #1

    Chose que je n'avais pas jusque-là.

  • Speaker #2

    D'accord, un espace.

  • Speaker #1

    Un espace grand.

  • Speaker #2

    Parce qu'on précise que tu habites à Paris aujourd'hui pour l'instant.

  • Speaker #1

    Et donc, on va habiter à Paris et avoir un espace où on peut vraiment s'exprimer à 100% avant du temps. pas peur bien sûr de salir les murs, d'avoir une vraie vie d'atelier, et d'être libre en fait, c'est très difficile, et beaucoup de parisiens se reconnaîtront certainement dans ce que je dis là, mais c'est très difficile de se sentir libre et d'avoir une vraie...

  • Speaker #2

    activité plastique d'accord ok alors tu disais aussi au départ que tu avais une activité de chanteur oui est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette activité là qui est peut-être complémentaire tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est très complémentaire alors là pas directement mais c'est plus psychologiquement moi je fais de la musique depuis très longtemps j'en ai toujours fait très sérieusement de manière très assidue donc j'ai commencé à peu près vers 15 ans à faire de la batterie Ça, ça a duré jusqu'à mes 25 ans, à peu près, la batterie. Et puis, subitement, je suis passé au chant. Et là, j'ai compris que j'allais m'exprimer encore plus en chantant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sachant qu'aujourd'hui, je fais toujours de la batterie, mais j'en fais moins. Mon activité principale en tant que musicien, c'est le chant et le piano.

  • Speaker #2

    Donc, c'est...

  • Speaker #1

    Vraiment deux paires. Quand on sait jouer du piano, on sait mieux composer des lignes de chant par exemple.

  • Speaker #2

    Ah oui d'accord.

  • Speaker #1

    Les harmonies se répondent très facilement au piano et aux chants. C'est assez agréable de composer piano et chant. Et du coup, l'activité de musicien est assez développée aussi, elle me prend beaucoup de temps. Ce n'est pas une activité qui me fait vivre pécuniairement. Parce que dans le monde d'aujourd'hui, générer des bénéfices avec un groupe de musique, c'est pas quelque chose de facile. Tu as la digitalisation et le monde d'aujourd'hui tel qu'il est. Mais par contre, c'est un monde assez intéressant dans lequel on peut s'exprimer, on peut facilement jouer à l'étranger, on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Faire des rencontres, j'imagine aussi.

  • Speaker #1

    Faire des voyages, c'est très important aussi dans le processus créatif. J'ai beaucoup voyagé, je voyage beaucoup avec mon groupe. J'ai besoin de voyager, c'est un besoin assez vital, qui alimente beaucoup ma psyché quand j'imagine des choses, même des images en figé. Et du coup, l'activité de musicien nourrit énormément mon activité de photographe, sachant en plus que j'ai toujours composé les pochettes de mes disques, souvent, le plus souvent, quasiment tout le temps. Et c'est très très important pour moi d'avoir ce souffle que j'estime être une soupape aussi. Parce que dans la musique, surtout dans le style musique que je fais, ce n'est pas un style classique où je suis passé par le conservatoire, où je fais que jouer la partition d'autres personnes, on me tape sur les doigts si je ne le fais pas bien. Donc j'ai un... C'est une expression. Une liberté totale en fait. Et j'ai même plus de liberté encore dans la musique que ce que je peux avoir dans mon métier donc ça me sève encore de soupape aussi. Voilà, quand je pars faire un concert au Lotboucle Europe, je me sens très très libre. Peut-être plus libre que quand je travaille pour un client à Paris que je vais avoir sur le dos et qui va être très exigeant.

  • Speaker #2

    Peut-être aussi.

  • Speaker #1

    Et ça va me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Peut-être aussi parce que le médium c'est toi quand tu chantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il n'y a pas de lien avec un objet, avec quelqu'un, c'est toi qui t'exprime purement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Le fait de chanter, d'écrire sa musique et de la jouer sur scène, par exemple, effectivement, n'a à voir qu'avec soi-même. On ne crée pas un art appliqué. Quand on me demande de faire une photo d'un objet, c'est parce qu'on a envie de vendre cet objet. Donc forcément, on va avoir un cahier des charges. Dans la musique, on est son propre cahier des charges. Ce qui peut faire peur si on n'est pas inspiré, mais ce qui peut aussi être très très positif si on est inspiré parce qu'on est très motivé et ça donne beaucoup d'énergie.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que tu conseillerais à une personne qui aurait cette fibre artistique, qui aurait cette envie de faire de l'art son métier ? Qu'est-ce que tu lui conseillerais aujourd'hui avec ton recul ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ce que je conseillerais, c'est d'essayer de créer l'entité artistique la plus personnelle possible. Parce que malheureusement, le monde digital a créé une dilution de la perception de l'image. Et aujourd'hui, on est confronté à beaucoup trop d'images. Dans une seule journée, je pense que la personne moyenne qui utilise les réseaux sociaux peut-être regarde entre 100 et 1000 images, ce qui est énorme.

  • Speaker #2

    On la consomme, oui. On les consomme.

  • Speaker #1

    On les consomme, on les consomme sans les digérer, c'est ça le problème. C'est qu'on a toujours consommé l'image, depuis l'Antiquité, je pense qu'on a toujours consommé l'image. mais on les digérait. Aujourd'hui, on n'a plus le temps de digérer, c'est-à-dire qu'elles nous traversent, qu'elles aient même le temps de passer dans notre esprit. Donc ça, c'est ce qui change beaucoup. Et ce que je conseillerais à une personne jeune aujourd'hui, c'est de parfaire la singularité de son travail pour mieux se distinguer d'une image qui va ressembler à une autre image et de créer quelque chose qui ne ressemblera pas, justement. au travail des autres. Je pense que, vu la dissolution, la dilution qu'il y a du monde de l'image dans un flot continu, je pense qu'il faut arriver à pouvoir créer une image qui se met plus facilement en exergue et qui vient se mettre en satellite et non pas faire partie du flot global, mais se satelliser par rapport à ça pour pouvoir trouver un public qui sera peut-être plus large parce qu'il sera plus mondial. Aujourd'hui, c'est plus facile d'être vu par la Terre entière que par juste les gens qui sont autour de chez nous. il y aura peut-être au moins de personnes en pourcentage, mais dans ce public global, qui sera plus général. une image qui se différencierait des autres sera mieux perçue et sera plus retenue. Et peut-être que c'est plus facile aujourd'hui de développer une niche qui n'appartient qu'à nous que d'essayer de faire partie d'une mouvance commerciale que l'on imagine déjà caduque. Parce qu'aujourd'hui, les modes et les tendances sont très très caduques. Les choses durent entre 6 et 2 ans maximum. Il ne faut pas compter sur les tendances.

  • Speaker #2

    Donc au final on est sur un conseil que j'ai tendance aussi à donner dans le monde de la communication, c'est-à-dire visez juste, visez une cible peut-être plus restreinte, mais de qualité, qui saura apprécier votre travail, qui saura voir et percevoir ce que vous faites, plutôt que de vouloir absolument cibler une masse, qui finalement va plus vous faire perdre votre essence, qui va vous faire perdre aussi un peu vos objectifs, et vraiment se concentrer sur ce que vous ressentez, et peut-être de manière un peu instinctive, ce que vous ressentez, qui peut intéresser et qui peut bien se faire... qui peut bien se communiquer aux autres, sur ces personnes qui sont capables de voir ce que vous faites, de comprendre quel être humain et quel est le rôle que vous avez dans votre mission finalement, dans votre métier ou dans votre mission, peu importe s'il s'agisse d'une mission personnelle ou d'une mission professionnelle. Dernière question, Indy. Quand on fait le lien un petit peu avec toutes tes activités, il y a un mot qui ressort, c'est finalement la lumière. Même quand tu me parles de ton travail de départ, ou de tes coups de cœur, de photos, etc. Je dirais que même l'objet, l'objet avec un grand O, femme, est une lumière puisqu'elle inspire. Elle jaillit comme ça dans ton travail. Donc au final, est-ce que ce ne serait pas un petit peu le fil conducteur de... Oui, de tout ce que tu entreprends, cette lumière.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est déjà pour moi la lumière, le fait que la lumière se déplace dans l'univers, crée la matière et crée la notion de temps et d'espace. Donc nous ne sommes qu'un déplacement d'énergie qui est lié à la lumière. Donc effectivement, si on parle... du sens absolu de la lumière, c'est ce qui donne le sens à toute forme et à toute vie, mais donc dans une image plus figurée, en ce qui me concerne en tout cas, c'est ce qui définit mon travail. Et le fait de me poser en tant qu'architecte quelque part de la lumière, parce qu'un photographe c'est quelqu'un qui architecture le moment où il capture un rayonnement lumineux, de par sa présence, de par son acte, de par son regard, de par même sa vie, son quotidien. Le brave, c'est ça. Pour moi, c'est le fil conducteur de tout ce que je fais en création d'images. Et ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est que c'est lié aussi au sens vibratoire de l'existence. C'est-à-dire que capturer une image, pas quelque chose de vibratoire, est pour moi... la fertilité et le futur à une vibration. C'est vraiment ce qui qualifie... C'est pour ça qu'il n'y a pas une seule période de travail. Il y a plusieurs périodes, il y a plusieurs choses qui s'entremêlent. Mes photos ne sont pas une constante non plus. La photographie passe strictement à la même chose. Et ma technique a aussi évolué. Parce qu'il y a quelque chose de vibratoire. qui est lié à ce que je pense, à ce que je suis ou à ce que je fais de mes journées. Et je tiens aussi à ce que tout ça alimente ma production personnelle de manière significative et surtout ne m'empêche de tomber dans une routine. C'est très important. Pour moi, il n'y a pas de routine à observer la lumière. C'est vraiment la lumière réellement, chaque instant. et à chaque instant je suis surpris et je redécouvre la lumière donc pour moi rester un artiste durant tout mon parcours de vie c'est avant tout me lever le matin et ouvrir les yeux ça démarre le métier d'artiste il démarre là et je pense que le fait d'être photographe permet de mettre des images là dessus d'accord merci beaucoup Andy merci pour ton intervention

  • Speaker #2

    Donc j'ajouterai aussi en biographie ton site internet pour que les gens puissent un petit peu découvrir ton travail. Je me permettrai aussi d'ajouter un lien vers ta musique, le groupe Soror Dolorosa, qui est un groupe de New Wave. Oui. Cold Wave.

  • Speaker #1

    New Wave, Cold Wave, entre les deux.

  • Speaker #2

    Donc inspiration 80.

  • Speaker #1

    Inspiré des années 80, mais c'est très content.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, je laisserai l'opportunité à tous de découvrir. Moi personnellement, j'adore. et on mettra aussi un lien des personnes que tu as citées de leur travail parce que je pense que ça peut beaucoup intéresser et ça peut donner des idées et des inspirations supplémentaires voilà merci vraiment Andy je vous invite également à découvrir la page Instagram d'Andy pour vous laisser aussi un petit peu inspiré par sa lumière et peut-être allumer la vente vous avez aimé ce podcast ? n'hésitez pas à vous abonner et à le partager autour de vous Je suis également curieuse de connaître vos impressions. Notez-nous sur votre plateforme d'écoute. Merci et à très bientôt pour un nouvel épisode Dormez.

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Hormê - Histoires d'Indépendants - Andy Julia - Photographe, Artiste


Andy Julia est photographe et artiste. Véritable architecte de la lumière son travail est rythmé par la dévotion qu’il porte à cette source. Il nous raconte son histoire - hautement influencé par le XIXe - et ses rencontres notamment dans l’univers de la mode et son travail dans l’architecture religieuse à Paris.


Cités dans l'épisode:

John William Waterhouse,

Hugo Jacomet: @parisian_gentleman

The Parisian Gentleman: https://www.parisiangentleman.com/

Maison Guerlain: https://stores.guerlain.com/int/en_INT/boutique/france/ile-de-france/paris/paris/FR16131?utm_source=GMB&utm_campaign=Multidiffusion&utm_medium=local&utm_content=FR16131

Alcest: https://www.youtube.com/channel/UCiglljVztEd0FR315fA9dmQ

Irina Ionesco


Suivre Andy Julia:

Site web: https://andyjulia.net/

Instagram: @andyjuliasd

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  • Speaker #0

    Bienvenue chez Hormé, un podcast qui se souhaite authentique. Un podcast dans lequel je souhaite raconter des histoires, et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit des vôtres. Orienté business et entrepreneuriat, on parle aussi beaucoup d'état d'esprit et de gestion du mental chez le créateur d'entreprise. Ce podcast est proposé par l'agence MK Marketing, spécialisée auprès des entrepreneurs indépendants. Visitez mkmarketing.fr et suivez-nous sur les réseaux sociaux mkmarketing.fr pour découvrir nos projets et proposer les vôtres. Bonsoir Andy.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de participer au podcast Hormé, je suis ravie de t'accueillir ce soir. Andy, est-ce que tu peux s'il te plaît te présenter et nous donner un petit peu les grandes lignes de ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis un artiste de 41 ans qui vit à Paris depuis une vingtaine d'années et je suis né à Toulouse dans le sud de la France. Moi j'ai fait un cursus artistique après un lycée littéraire à option d'art, option lourde, histoire de l'art. J'ai fait deux ans à l'école des Beaux-Arts, de laquelle je suis parti, et ensuite deux ans en école photo. Je tiens à préciser que j'ai découvert la photo au Beaux-Arts. Après, sans surprise, parce que je dessinais depuis que je suis tout petit et je suis parti au Beaux-Arts de manière automatique. Pour moi, c'était même un but dans la vie. Quand j'ai eu 7-8 ans, je voyais la façade de l'école des Beaux-Arts à Toulouse qui me fascinait. C'était une façade blanche en pierre de taille avec des caractéristiques immenses. Ça m'a marqué à vie et donc je ne jurais que par aller à cette école. Donc voilà, ça a été sans surprise. Il y a eu des rebondissements dans ma vie, mais pas de réelle surprise. Aujourd'hui je travaille à Paris depuis, je suis indépendant depuis 2006, je suis photographe à mon compte depuis 2006, ça fait 18 ans si mes comptes sont bons. Et il y a eu pas mal de circonvolutions, j'ai été aussi employé pendant les deux premières années pendant lesquelles je suis arrivé à Paris. J'étais dans un studio photo, je travaillais en tant qu'assistant dans un des plus gros studios photo de mode, qui s'appelait le studio Daylight, qui existe toujours même s'il est plus petit maintenant. Et je suis resté deux ans assistant et j'ai assez vite quitté cette position qui ne me convenait pas plus longtemps pour commencer à travailler à mon compte parce que j'ai commencé à trouver mes clients. J'étais assistant et j'avais les studios à disposition pour commencer à faire mes propres photos.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc aujourd'hui, tu considères que tu as quel rôle ? Quels sont les métiers exactement ? Quelles sont tes missions ? Donc tu es photographe, mais apparemment d'après ce que j'ai compris, pas que.

  • Speaker #1

    Alors j'estime aujourd'hui être principalement créateur d'images. des visuels sont souvent des images fixes. Je ne fais pas de la vidéo, même si c'est quelque chose qui m'intéresse, mais je suis vraiment dans l'image fixe. C'est ce qui m'intéresse le plus, parce que déjà, par corrélation, c'est proche de la peinture, historiquement, même dans mes cours sur collectif. Donc je pense que l'image fixe m'intéresse plus que l'image animée. Mais voilà, je suis un créateur d'images. Et pas que, je fais aussi de la musique, ça prend une part assez importante de ma vie, et le circuit de la musique alimente beaucoup mon travail de photographe. Et plus récemment, je travaille aussi en tant que sculpteur lumière, où là il est question de fabriquer des éclairages, de mettre en lumière des bâtiments, donc c'est dans une branche qui est très particulière, parce que là on est dans des bâtiments qui sont tous classés monuments historiques, donc on est dans le patrimoine, et c'est très axé sur le milieu. l'art sacré en fait. Donc c'est beaucoup d'églises et de couvents, de basiliques. Je tiens cette activité sur Notre-Dame de Paris et l'église Saint-Sulpice.

  • Speaker #0

    Magnifique, ouais vraiment un très beau parcours. Et du coup comment ces métiers s'articulent entre eux ? Qu'est-ce que c'est le lien et comment ils se nourrissent les uns les autres ?

  • Speaker #1

    Pour moi il y a un lien absolu, c'est la lumière. Je pense que c'est ça, de toute façon, qui a fait de moi un photographe, premièrement. J'étais étudiant à Toulouse et c'est les lumières que j'ai pu voir là-bas qui m'ont attiré, qui m'ont forgé le regard, qui m'ont modulé ma manière de voir le monde. Et ce que j'ai fait... Quand j'étais au Beaux-Arts, où je m'intéressais à la création picturale, dessinée et peinte, le rebondissement sur la lumière, pour moi, était très important dans le sens où capturer une image, ce n'est pas exactement la même chose que de produire une image en la peignant, c'est de figer un rayonnement lumineux. Donc pour moi, il y a aussi une confrontation avec le réel, avec la physicalité de la lumière, qui a fait de moi un photographe. La technique ensuite est venue dans un second temps, je l'ai appris en école photo, et puis la technique on l'apprend toute sa vie, je pense que c'est quelque chose qui est assez protéiforme en photo. Mais la lumière par contre c'est un fil conducteur absolu, c'est quelque chose qui nous dépasse, et de la lumière on arrive à la spiritualité, parce que là c'est la partie éthérée de la lumière, et c'est ce que je suis en train de faire aussi en passant beaucoup de temps à sa sulpice en ce moment par exemple. Donc pour moi la lumière c'est le fil conducteur et c'est ce qui a fait de moi un créateur d'image. Sans ça, pour moi il n'y a pas d'image.

  • Speaker #0

    Et la lumière sous toutes ses formes, parce que tu nous expliques que... Finalement, ton travail aussi de mise en lumière, c'est dans des espaces liés au patrimoine, des espaces sacrés, donc on peut aussi parler de lumière divine finalement.

  • Speaker #1

    On peut parler de lumière à toutes les sauces,

  • Speaker #0

    je dirais,

  • Speaker #1

    au sens propre comme au sens figuré.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Comment on lit une activité artistique et une approche commerciale ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a été assez simple, dans le sens où quand j'étais à l'école de photo. J'avais un profil un peu atypique d'élève qui faisait un peu casse-tête. Et c'est les profs de photo à la suite du diplôme. Donc j'ai eu le diplôme, j'étais dans les trois derniers, les trois meilleurs en fait de l'école, de la promotion. Et donc les profs se sont un peu penchés sur notre cas, nous ont parlé et nous ont dit ce pour quoi on serait fait. selon ce qu'ils avaient perçu de nos aptitudes psychologiques, artistiques et de nos personnalités. Et c'est un prof de photo qui m'a dit tu devrais aller à Paris travailler dans le mode parce que je travaillais déjà sur le personnage, je travaillais déjà sur la femme, et ça me paraissait assez évident, quand ils voyaient mes photos, que c'était ce qu'il fallait que je fasse. Donc je les ai écoutées, en fait. J'ai tout simplement écouté un des profs de l'école photo, que je remercie aujourd'hui parce qu'il m'a donné un conseil auquel je n'aurais pas du tout pensé, parce que moi, à l'époque, à Toulouse, j'ignorais absolument que le monde de la mode existait. Je faisais des photos de femmes, mais je n'avais pas du tout conscience de ça. Donc en écoutant ce prof et en venant à Paris, là j'ai pris conscience que la photographie de mode était un métier, un univers, un marché même. Donc du coup, par corrélation évidente, mes photos qui avaient une valeur intrinsèque, pouvaient se retrouver à être appréciées et à se retrouver à intéresser des diffuseurs, des clients et ce genre de personnes. Avoir une valeur commerciale et qui pourrait éventuellement me faire vivre. Donc c'est là que s'est créé la bascule en fait entre le monde où j'étais étudiant et des profs qui m'ont bien conseillé et qui m'ont envoyé dans un environnement dans lequel j'ai pu m'épanouir. C'est ce qui s'est passé. Dans le monde de la mode, je me suis épanoui, j'ai énormément appris en fait en arrivant de Toulouse, en arrivant à Paris. énormément de nouvelles choses qu'on n'a pas idée et là j'ai beaucoup beaucoup étayé mon univers, j'ai travaillé ma technique, mon regard et ma manière d'entrevoir les choses dans la création d'images.

  • Speaker #0

    D'accord. Quand tu es arrivé à Paris donc tu as eu un accompagnement, est-ce que tu étais seul complètement, est-ce que tu t'es formé auprès d'autres photographes ? Non,

  • Speaker #1

    j'étais absolument seul.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Quand je suis arrivé ici, je suis arrivé seul, je n'étais pas seul dans ma vie privée. J'étais totalement seul.

  • Speaker #0

    Dans le plan professionnel.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'ici, je suis parti du stade zéro, à savoir aller dans les studios photo et déposer un CV vide, sachant que j'étais étudiant et que j'avais fait une expo et certainement deux, trois stages liés à la photo quand même. Donc au niveau de la photo, j'étais à peu près calé, étant diplômé de cette école qui est assez connue. Mais au niveau professionnel, je n'avais aucune expérience. Je sortais, j'avais dit d'abord, je suis sorti de l'école photo, j'avais 21 ans. Ok. Ça fait deux ans au Beaux-Arts et deux ans dans l'écran de photo. Ça fait quatre ans d'études après le bac que j'ai eu à 17 ans. Je suis arrivé ici à 21 ans et je n'avais aucune expérience professionnelle liée à la photo.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as effectivement eu des expériences professionnelles où tu as été accompagné, où tu as eu peut-être des stages chez un photographe ou chez des personnes qui auraient pu peut-être transmettre un petit peu de leur savoir ?

  • Speaker #1

    Pas de stage. Le stage que j'ai eu, c'était un stage au studio Daylight qui a duré trois mois et qui a débouché sur une embauche.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est le seul stage que j'ai fait dans le milieu professionnel. Le seul stage que j'ai pu faire en entreprise. et qui m'a énormément intéressé, qui a été décisif, c'était au moment des Beaux-Arts, où j'ai fait un stage, parce qu'on était obligé de faire un stage durant les études des Beaux-Arts, à la bibliothèque de la librairie, la galerie du château de Batouze. qui est une bibliothèque exceptionnelle qui a plus de 10 000 ouvrages consacrés à la photo. C'est une des plus belles bibliothèques.

  • Speaker #0

    Elle se trouve où cette bibliothèque tu disais ?

  • Speaker #1

    Au sous-sol de la galerie du Château d'Or à Toulouse.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est sous le pont Neuf, c'est un lieu exceptionnel, c'est un lieu historique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est un endroit absolument exceptionnel. A l'époque le monsieur qui dirigeait le fond photo s'appelait Dominique Hux, il était aussi intervenant au Beaux-Arts. Donc on a eu un cours d'histoire de l'art. Ok. Et là j'ai découvert la photo sous toutes ses formes. C'est-à-dire que j'ai eu... à la portée de main, 10 000 livres de photos. Donc là, j'ai découvert tous les photographes qui m'ont absolument influencé dès le début. Et j'ai découvert ce que c'était réellement que la photographie, c'est dans cet endroit-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais, de mémoire, nous citer un petit peu ces photographes qui t'inspirent et peut-être qui t'inspirent encore ?

  • Speaker #1

    La première grosse carte que j'ai prise, c'est Irina Ionesco. Là, j'ai découvert Irina Ionesco. Alors, les livres d'Irina Ionesco sont très rares parce qu'elle n'a jamais hérité ses livres. C'est assez controversé. Une artiste, une forte tête des années 70.

  • Speaker #0

    D'accord, mais c'est une femme.

  • Speaker #1

    Une femme, oui. C'est très important dans mon processus créatif parce que ça découle de beaucoup de choses qui s'est passé par la suite. Mais j'ai découvert les livres d'Irene Ladesko à la bibliothèque du Château d'Eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai pris une claque monstrueuse. Et j'ai découvert aussi la photo pictorialiste. donc toute la photographie du 19ème siècle très peu connue, très pointue qui a été assez peu éditée avec des livres qui sont difficiles à trouver que seules certaines bibliothèques ont en fait et donc là j'ai trouvé ça à l'époque à Toulouse dans la galerie du château de Béat du coup j'imagine que ce sont des photographes qui

  • Speaker #0

    prennent en photo des femmes peut-être ou est-ce que c'est d'autres types de sujets on est sur quel type de photos alors beaucoup de personnages

  • Speaker #1

    J'étais énormément attiré par la photo de personnage où il y avait des êtres vivants dessus, plus que les simples paysages ou les natures mortes par exemple, ou les photos d'architecture, ça c'est venu par la suite. Mais moi j'étais vraiment très très attiré par le vivant. et la mise en scène. J'aimais beaucoup les photographes déjà qui mettaient en scène les choses et qui travaillaient un univers onirique qui est directement lié à la peinture et au cinéma.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, ce que j'ai découvert dans ces 10 000 livres que j'avais sous la main était très axé autour du personnage. Et je peux citer par exemple Station, c'est un photographe que j'ai découvert à ce moment-là. Station est l'inventeur de la photographie moderne de mode. C'est un photographe de la fin du 19ème jusqu'à les années 40. C'est lui qui a inventé la photo de studio telle qu'on la connaît aujourd'hui. Photographe américain à la portée immense. Station a à peu près inventé toutes les formes modernes de photographie. C'est vraiment quelqu'un de très important dans la photo. Ceux qui s'intéressent à la photo le connaissent bien. Là j'ai découvert Station et il n'y a pas que des photographes de femmes, des photographies de femmes dans son travail, il y a beaucoup de photographies de nature morte aussi qui sont exquises. D'accord. Et ça, ça m'a beaucoup marqué. Et il y a aussi par exemple, je vais le prendre pour exemple, mais un photographe qui s'appelle Frédéric Hollande qui est un photographe anglais qui est très très méconnu, il n'y a jamais eu de retrospective par exemple sur son travail à Orsay alors que ça pourrait. Et c'est un photographe d'exception qui a fait des choses. d'une modernité extraordinaire qui ne travaillait qu'à la chambre, à l'époque on travaillait beaucoup à la chambre, mais qui était très décriée parce qu'il était homosexuel, il a photographié beaucoup de nus masculins, mais d'une manière dont lui seul avait le secret.

  • Speaker #0

    Donc poétique, sublime.

  • Speaker #1

    C'est une espèce d'effet qui tient des harpes qui sont floues dans la forêt, qu'on voit à moitié comme ça, qui apparaît dans les champs de rocher. Le côté éthéré de son travail m'a complètement conquis, et c'est un livre que j'ai eu du mal à retrouver, il a fallu que le monde... numérique et digital 16 tables, où je puisse le commander enfin sur AB Books, parce que en fait c'est un livre qui était très rare.

  • Speaker #0

    Il a été numérisé ce livre du coup ?

  • Speaker #1

    Il est disponible en fait, mais à l'époque on ne pouvait pas le trouver, parce qu'à l'époque il fallait aller chez Delibre App qui le commande, c'était très compliqué, là je parle des années 1990, 2000, 2001, par internet encore tous les comptages, et c'est un livre que j'ai acheté il y a 7-8 ans, parce que maintenant je l'ai retrouvé sur internet, mais je l'ai vu dans la galerie du Château d'eau, et ce livre est une rareté par exemple. Et c'est extrêmement rare dans une petite ville de province comme Toulouse de pouvoir accéder à des ouvrages pareils.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    J'estime avoir été très très chanceux de pouvoir accéder à ce lieu qui m'a vraiment fait découvrir la photo et ouvert ma vie sur une perspective de carrière.

  • Speaker #0

    Il y a eu un fort impact. D'accord. J'ai une question pour toi. Est-ce que tu as eu ou est-ce que tu continues d'avoir un mentor de vie ? Ou est-ce que toi-même, peut-être, tu as ce rôle pour quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de mentor de vie, mais il y a des artistes, et uniquement des artistes que j'admire énormément. C'est-à-dire que mes exemples de vie sur lesquels, quand je m'appuie sur quelqu'un, je me dis Ah tiens, cette personne… et passer par là avant moi peut-être, ou peut-être qu'on se ressemble un peu. Alors ça m'aide en fait à retrouver de la force dans les moments de difficulté, c'est ça avoir un mentor je crois, ça aide à pouvoir s'appuyer sur quelque chose de concret, qu'on imagine indestructible, dont on a une partie un peu à l'intérieur de soi, et vers quoi on aspire pour s'élever et aller plus loin dans sa démarche personnelle. Et donc j'ai beaucoup de mentors, oui, mais je n'en ai pas un seul.

  • Speaker #0

    Alors ce serait qui ?

  • Speaker #1

    Alors, celui qui viendrait par-dessus tout pour moi c'est John William Rotherhouse, un peintre anglais du 19ème siècle, de la confrérie Pré-Aphaïdes, mais de la dernière phase Pré-Aphaïdes. En fait ce que j'aime beaucoup chez ce peintre c'est quelqu'un d'assez discret, qui a beaucoup travaillé... plus ou moins le même sujet, ou du moins le sujet de la même manière, même si moi je ne suis pas arrivé à ce stade de maturité dans mon travail, j'estime, mais peut-être que c'est en train d'arriver. Pour moi, ce type est un exemple parfait de l'artiste absolu, c'est-à-dire qu'on arrive à reconnaître, bien sûr, sa patte au premier coup d'œil, mais il y a aussi dans toutes ses toiles la même profondeur, la même densité insondable et totalement éthérée, et la même dose de mystère. qui moi me parle énormément et c'est quelqu'un qui en plus à travers son style a réussi à réunir plusieurs aspects d'un style de son époque, à savoir le style néo-romantique mais surtout néo-médiéval. néo-antique, mais avec quelque chose de post-impressionniste, de non finito, de flou, et en même temps aussi un bagage lié à l'Italie, parce qu'il a beaucoup étudié les visages italiens, mais il peignait ses filles, il ne travaillait qu'avec ses filles. Donc voilà, j'estime que ce mec, pour moi, est un exemple absolu de ce que peut être un créateur dans la peinture, parce qu'il y a à la fois de l'authenticité, de l'originalité, Et en plus il y a beaucoup de discrétion parce qu'on connaît assez peu de choses, c'est pas un monde un. J'aime pas trop les artistes qui sont trop mondains, ça a tendance à me décoller un peu de leur travail. J'aime bien les gens assez solitaires, ou du moins qui font pas trop parler d'eux mais qui ont plus fait parler de leur travail.

  • Speaker #0

    Oui, dans leurs œuvres. Donc du coup, ce rôle de mentor, c'est plus dans... c'est pas forcément... c'est et dans son personnage et dans son approche artistique finalement en fait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Les deux pour moi sont... Je ne parle pas tant que ça. l'artiste de l'individu. Pour moi, les deux sont liés. Si un artiste est quelqu'un d'honnête, il est forcément lié à ce qu'il est dans la vie.

  • Speaker #0

    Et on le ressent sur sa toile, du coup ? Oui. Sans doute. Et du coup, est-ce que toi, tu penses peut-être inspirer quelqu'un ? Ou est-ce que tu as des personnes que tu aimerais peut-être citer ou desquelles tu voudrais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop si j'inspire quelqu'un en particulier ou des gens. J'ai eu assez souvent des demandes de stagiaires pour venir travailler avec moi. des gens qui m'ont assisté aussi pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec qui on s'est liés d'amitié, et qui sont devenus photographes aussi, par la suite. Donc ça, je pense, quelque part, avoir inspiré aussi des gens. Mais je pense que l'exemple le plus intéressant que j'ai par rapport à ça, c'est un beau matin, je faisais un vide-grenier, je vendais des choses que je n'utilisais plus, mais j'avais sorti un tirage, un vieux tirage, que j'avais depuis longtemps. et je l'ai mis dans un RU, c'était un assez gros format, il faisait 80 par 120, assez imposant. avec un cadre pas terrible, c'est-à-dire un cadre moderne, mais qui n'était pas... C'était pas une oeuvre que j'aurais pu amener en galerie, donc j'avais décidé de m'en séparer parce que je l'avais un peu sur les bras et je me suis dit, tiens, pourquoi pas, je mets ce grand truc dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, ça va être drôle. Et en fait, c'est une très jeune fille qui me l'a acheté. Elle est allée voir sa mère, elle m'a demandé le prix, je lui ai dit un prix qui était au-delà de ses possibilités, mais elle est revenue une demi-heure après, en réunissant tout l'argent qu'elle pouvait. et elle m'a dit voilà j'ai cette somme je voudrais l'image est ce que c'est possible de l'avoir et c'était un prix qui était très en dessous de ce que moi j'en demandais mais je lui ai cédé l'image je lui ai dit de la prendre et après cette jeune personne du coup m'a réécrit quelques temps après elle est devenue photographe donc c'est une personne qui est photographe par la suite et ça m'a beaucoup touché parce que elle était je pense qu'elle avait 12 ou 13 ans oui elle était vraiment jeune c'était quelqu'un de très jeune donc il y avait certainement pas du tout de filtre de l'innocence pure elle n'avait pas du tout de filtre c'est à dire qu'elle a vu quelque chose qui l'a vraiment touché et ça, ce simple fait là pour moi c'est le but absolu en fait de la création artistique pour moi il n'y a pas d'autre but qui pourrait me dire que j'ai réussi une création artistique d'avoir cette impulsion finalement d'avoir été peut-être

  • Speaker #0

    L'élément déclencheur de son histoire ? C'est ça. Cette photo en tout cas.

  • Speaker #1

    Pour moi c'est le rôle de l'art. C'est pas la définition de l'art parce que l'art n'a pas de définition et ne peut pas en avoir. Mais c'est le rôle de l'art dans la société pour moi. C'est d'inspirer, d'arriver à être assez concentré, assez tangible pour être inspirant. Et pouvoir donner un réel fil conducteur dans la psyché de quelqu'un.

  • Speaker #0

    Ouais je suis assez d'accord. Je suis assez d'accord, c'est vrai. Estimes-tu que ton réseau personnel a joué un rôle dans le développement de tes activités ? Est-ce que ton entourage a eu une importance, a eu un impact ?

  • Speaker #1

    Mon réseau personnel, au niveau de mon ascendance, donc par exemple mes parents, ou des connaissances que j'aurais pu avoir au monde d'être étudiant, pas du tout, parce que je suis vraiment venu d'un milieu qui n'avait absolument rien à voir ni avec l'art ni avec la mode. Donc là, j'estime que ça n'a pas d'influence sur ce qui s'est passé, mais mon réseau personnel que j'ai construit et forgé à partir du moment où je suis arrivé à Paris a eu énormément d'influence sur ma carrière.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que les gens que j'ai pu rencontrer à partir du moment où j'étais assistant dans un studio, plus ensuite ce qui s'est passé au niveau du développement de mon réseau lié à... mon activité de créateur d'images a eu énormément d'influence sur ma carrière. Un excellent exemple, mon meilleur ami est musicien, il s'appelle Stéphane. Il a commencé un groupe quand moi je commençais à faire des photos en fait. Et j'ai de suite commencé à le prendre en photo. Et cette personne qui est mon meilleur ami aujourd'hui, depuis plus de 20 ans, je continue à faire les photos de son groupe qui est devenu aujourd'hui mondialement connu. Et donc en fait, je peux parler d'un contact personnel qui continue à influencer ma vie professionnelle, c'est que je continue à faire ses photos. Et bien sûr, ça a engendré beaucoup d'autres choses. Quand on fait des choses qui sont connues comme une résonance, du coup les gens voient, les gens font appel. C'est très important pour un photographe, pour un artiste en tout cas, d'avoir ce genre de rebond. Mais oui, en fait, c'est plutôt le cercle amical qui est un cercle de longue haleine, de longue date que je peux avoir. C'est ce cercle-là qui a joué beaucoup sur ma carrière. Et il y a aussi Hugo Jacomet de Parisian Gentleman. Ça fait à peu près 15 ans qu'on se fréquente, on est devenus amis. Et je pense que tout ce que j'ai fait sur le cercle du réalisme, Merci

  • Speaker #0

    Les arts and crafts, l'artisanat.

  • Speaker #1

    L'artisanat de luxe avec lui aussi a beaucoup influencé ce que j'ai pu faire et la perception qu'ont les gens de mon travail. Et Hugo est un ami aussi, voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc The Parisian Gentleman, c'est ça ? C'est un livre, c'est ça ? C'est un concept ?

  • Speaker #1

    C'est devenu un livre en 2015. On a fait un livre. Mais sinon c'est un blog à la base qui a été créé en 2009 et qui aujourd'hui est un site et plus une… supernova, on va dire, de l'élégance masculine, parce que je pense que c'est le site le mieux connu, le mieux référencé sur le sujet. En tout cas français. Il y a d'autres sites à New York et à Londres aussi qui sont très bien placés, mais Parisian Gentleman est le premier en France. C'est devenu une référence. Et donc moi, en 2015, j'ai fait avec Hugo un très très gros livre, un très gros projet chez James Hudson qui s'appelle The Parisian Gentleman et là on a photographié... une sorte de panne nigérique du luxe à la française et du savoir-faire d'atelier, du savoir-faire à la main. Ça c'est aussi quelque chose de très important dans ma carrière, sachant que jusqu'à là je ne photographiais que des femmes, mais là je me suis mis à photographier des hommes, à savoir des hommes qui portaient des vêtements, et aussi beaucoup... ...acteurs masculins dans des ateliers de tailleurs et de gautiers et de bijoutiers et de parfumeurs dans le G... sur les choses qui sont faites à l'anima.

  • Speaker #0

    C'est un événement qui avait été présenté, si je ne m'abuse, chez Guerlain.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça a été présenté à la boutique des Champs-Élysées de Guerlain, en 2015, je crois une dizaine de jours après les attentats malheureux de novembre. Donc ça a été très compliqué, en plus c'est une soirée où il y a eu énormément de monde, je croyais qu'il y avait 700 personnes en turnover, et il faut savoir qu'une semaine avant, on n'était pas sûr de pouvoir la faire.

  • Speaker #0

    En termes de sécurité, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et les gens ont dû faire la queue pour signer des livres, mais c'était très difficile parce que le service de sécurité était débordé, et que c'était en plein milieu des Champs-Élysées, c'était totalement... Moi qui étais très très gardé.

  • Speaker #0

    Et puis il me semble en plus que le lieu était ouvert au public au départ encore, puisqu'il y avait une boutique sur le bas de la... une boutique d'ailleurs sur les deux étages. Tout à fait. Donc en plus il fallait gérer ce flux d'invités plus le flux client.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait ils ont fermé les portes parce que la boutique fermée, on finit par avoir du champagne tranquille avec les 21h. Mais jusqu'à 20h30 effectivement il y avait aussi... les clients de la boutique, qui est une boutique sur plusieurs étages, c'est une boutique absolue,

  • Speaker #0

    un petit guerrier,

  • Speaker #1

    je suis en Asie, j'étais à voir. Et voilà, donc on a signé des livres pendant, je crois qu'on a signé 300 livres,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord. Donc notre éditeur était très content de l'opération et voilà, c'était une soirée mémorable et c'était quelque chose qui a marqué les esprits et qui a aussi fait passer Paris Jungleman du stade de bloc. blog au stade d'écrivain, c'est-à-dire que Gojacombe à partir de ce moment-là est devenu réellement un écrivain reconnu de plume, parce que ce livre est un best-seller, je crois qu'il a dépassé les 30 000 exemplaires.

  • Speaker #0

    Donc chez Thames et Hudson, hein ? Ouais.

  • Speaker #1

    Table Book, c'est beaucoup d'exemplaires, 30 000. Il a été réimprimé deux fois.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'il est vendu dans le monde entier.

  • Speaker #1

    Ouais. Il a une version américaine, une version anglaise et une version française.

  • Speaker #0

    Fantastique. Ok. Est-ce que tu peux nous parler peut-être d'un projet en particulier qui t'a marqué et qui est représenté à le fruit de ton évolution ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un projet qui a été décisif et très marquant en 2011. Je suis parti en Suisse pour photographier la fille d'une richissime cliente d'une marque de robe pour qui je travaillais. C'est Donc tout ça était lié au monde de la mode, purement et simplement. Et je suis arrivé chez quelqu'un dans le cadre complètement privé parce qu'elle voulait juste que je fasse des photos de l'anniversaire de sa fille. Dans un beau château près de Zurich. Et en arrivant dans cet endroit, j'ai fait mon travail, j'ai photographié la fête d'anniversaire avec des magnifiques photos de la jeune fille. La maîtresse de maison, donc ma cliente, m'a demandé si j'étais capable de peindre, parce qu'elle venait d'acheter ce château. Et au sous-sol de la maison, il y avait une chapelle. Donc c'est dans un chloss en Suisse. Parfois, il y a des chapelles en sous-sol. C'est des petits lieux qui sont assez cossus, mais pas de très grande taille. Et c'était un lieu qui était complètement... C'était encore un lieu consacré, mais un lieu qui avait été complètement refait, qui était tout blanc. Elle m'a demandé, vu qu'elle avait vu sur mon site, dans ma bibliographie que j'avais fait les beaux-arts, si j'étais capable de peindre et si j'étais capable de repeindre le lieu. J'ai dit oui. Et donc là, je suis passé de photographe à peintre et décorateur, et plutôt dans l'aménagement de l'espace parce qu'elle m'a demandé de designer. dans plusieurs pièces, à savoir une petite chapelle privative, mais aussi une cave à vin, qui jouxtait la chapelle, qui était un lieu assez grand, qui doit faire 4,5 mètres de carré à peu près, une cave foutée, dans un sous-sol, dans un château en Suisse. Et là, j'ai peint sur les murs entièrement, du sol au plafond.

  • Speaker #0

    Donc tu as peint directement sur le mur ?

  • Speaker #1

    Directement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de la fresque, attention, je tiens à le préciser, je n'ai pas peint sur du ciment frais, mais les murs avaient été refaits, ils étaient plain raw,

  • Speaker #0

    lisses,

  • Speaker #1

    et j'ai peint l'acrylique dessus que j'ai vernis ensuite.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais j'ai peint directement sur le mur, ce ne sont pas des toiles qui ont été transposées.

  • Speaker #0

    C'est absolument indécrochable quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas indécrochable, on ne peut pas le décrocher. Pour Et on ne peut même pas le décrocher comme peut l'être une fresque, parce qu'une fresque est enchâssée normalement sur un châssis qui est collé au mur. Mais la fresque, elle est faite par étape et elle est décrochable. Là, c'est des peintures sur mur. Donc, elles ne peuvent pas être décrochées physiquement. Mais il n'y a pas que ça dans ce projet. Il y a aussi dans un salon où j'ai peint, cette fois-ci sur des... mur directement et aussi sur du bois qui a été collé sur le mur pour pouvoir être décroché ou raccroché parce que c'était différents lieux. Mais encore une fois, là j'étais designer d'espace, c'est-à-dire qu'on m'a demandé de penser à des visuels qui allaient venir dans un lieu. Et je les ai réalisés. Donc j'ai à la fois pensé le design de l'espace et j'ai fait la réalisation. J'aurais pu être que dans la conception si j'avais été conseiller, si j'avais été architecte d'intérieur. Mais j'ai aussi été peintre sur ce coup-là. parce qu'on m'a aussi demandé mes compétences pour aménager le lieu, la couleur, les miroirs, la lumière, tout ça, tout ce qui peut avoir à faire avec l'aménagement intérieur. Donc voilà, ça c'était déjà un très gros job pour moi, le plus gros job de ma carrière, ça a duré trois mois. Je suis allé habiter sur place pendant trois mois et ça a été décisif parce que j'ai repris les pinceaux. Je dis bien repris parce que j'avais les pinceaux à la main avant de découvrir la photo, mais à partir de ce moment-là, j'ai repris les pinceaux et j'ai retrouvé aussi une physicalité au-delà du simple négatif ou du papier photo, le fait de peindre et d'interagir vraiment avec de la matière. C'est très important parce que ça aura un impact décisif sur ce qui va se passer dans les mois et les années futures. à savoir la réalisation de tirages sur matière et de peintures sur photo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça c'est ce que je projette de faire dans un délai assez court parce que je cherchais à avoir un atelier et c'est une chose que j'ai aujourd'hui parce que je viens d'acheter une maison dans laquelle il va y avoir un grand atelier.

  • Speaker #2

    Fantastique, félicitations.

  • Speaker #1

    Chose que je n'avais pas jusque-là.

  • Speaker #2

    D'accord, un espace.

  • Speaker #1

    Un espace grand.

  • Speaker #2

    Parce qu'on précise que tu habites à Paris aujourd'hui pour l'instant.

  • Speaker #1

    Et donc, on va habiter à Paris et avoir un espace où on peut vraiment s'exprimer à 100% avant du temps. pas peur bien sûr de salir les murs, d'avoir une vraie vie d'atelier, et d'être libre en fait, c'est très difficile, et beaucoup de parisiens se reconnaîtront certainement dans ce que je dis là, mais c'est très difficile de se sentir libre et d'avoir une vraie...

  • Speaker #2

    activité plastique d'accord ok alors tu disais aussi au départ que tu avais une activité de chanteur oui est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette activité là qui est peut-être complémentaire tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est très complémentaire alors là pas directement mais c'est plus psychologiquement moi je fais de la musique depuis très longtemps j'en ai toujours fait très sérieusement de manière très assidue donc j'ai commencé à peu près vers 15 ans à faire de la batterie Ça, ça a duré jusqu'à mes 25 ans, à peu près, la batterie. Et puis, subitement, je suis passé au chant. Et là, j'ai compris que j'allais m'exprimer encore plus en chantant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sachant qu'aujourd'hui, je fais toujours de la batterie, mais j'en fais moins. Mon activité principale en tant que musicien, c'est le chant et le piano.

  • Speaker #2

    Donc, c'est...

  • Speaker #1

    Vraiment deux paires. Quand on sait jouer du piano, on sait mieux composer des lignes de chant par exemple.

  • Speaker #2

    Ah oui d'accord.

  • Speaker #1

    Les harmonies se répondent très facilement au piano et aux chants. C'est assez agréable de composer piano et chant. Et du coup, l'activité de musicien est assez développée aussi, elle me prend beaucoup de temps. Ce n'est pas une activité qui me fait vivre pécuniairement. Parce que dans le monde d'aujourd'hui, générer des bénéfices avec un groupe de musique, c'est pas quelque chose de facile. Tu as la digitalisation et le monde d'aujourd'hui tel qu'il est. Mais par contre, c'est un monde assez intéressant dans lequel on peut s'exprimer, on peut facilement jouer à l'étranger, on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Faire des rencontres, j'imagine aussi.

  • Speaker #1

    Faire des voyages, c'est très important aussi dans le processus créatif. J'ai beaucoup voyagé, je voyage beaucoup avec mon groupe. J'ai besoin de voyager, c'est un besoin assez vital, qui alimente beaucoup ma psyché quand j'imagine des choses, même des images en figé. Et du coup, l'activité de musicien nourrit énormément mon activité de photographe, sachant en plus que j'ai toujours composé les pochettes de mes disques, souvent, le plus souvent, quasiment tout le temps. Et c'est très très important pour moi d'avoir ce souffle que j'estime être une soupape aussi. Parce que dans la musique, surtout dans le style musique que je fais, ce n'est pas un style classique où je suis passé par le conservatoire, où je fais que jouer la partition d'autres personnes, on me tape sur les doigts si je ne le fais pas bien. Donc j'ai un... C'est une expression. Une liberté totale en fait. Et j'ai même plus de liberté encore dans la musique que ce que je peux avoir dans mon métier donc ça me sève encore de soupape aussi. Voilà, quand je pars faire un concert au Lotboucle Europe, je me sens très très libre. Peut-être plus libre que quand je travaille pour un client à Paris que je vais avoir sur le dos et qui va être très exigeant.

  • Speaker #2

    Peut-être aussi.

  • Speaker #1

    Et ça va me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Peut-être aussi parce que le médium c'est toi quand tu chantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il n'y a pas de lien avec un objet, avec quelqu'un, c'est toi qui t'exprime purement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Le fait de chanter, d'écrire sa musique et de la jouer sur scène, par exemple, effectivement, n'a à voir qu'avec soi-même. On ne crée pas un art appliqué. Quand on me demande de faire une photo d'un objet, c'est parce qu'on a envie de vendre cet objet. Donc forcément, on va avoir un cahier des charges. Dans la musique, on est son propre cahier des charges. Ce qui peut faire peur si on n'est pas inspiré, mais ce qui peut aussi être très très positif si on est inspiré parce qu'on est très motivé et ça donne beaucoup d'énergie.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que tu conseillerais à une personne qui aurait cette fibre artistique, qui aurait cette envie de faire de l'art son métier ? Qu'est-ce que tu lui conseillerais aujourd'hui avec ton recul ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ce que je conseillerais, c'est d'essayer de créer l'entité artistique la plus personnelle possible. Parce que malheureusement, le monde digital a créé une dilution de la perception de l'image. Et aujourd'hui, on est confronté à beaucoup trop d'images. Dans une seule journée, je pense que la personne moyenne qui utilise les réseaux sociaux peut-être regarde entre 100 et 1000 images, ce qui est énorme.

  • Speaker #2

    On la consomme, oui. On les consomme.

  • Speaker #1

    On les consomme, on les consomme sans les digérer, c'est ça le problème. C'est qu'on a toujours consommé l'image, depuis l'Antiquité, je pense qu'on a toujours consommé l'image. mais on les digérait. Aujourd'hui, on n'a plus le temps de digérer, c'est-à-dire qu'elles nous traversent, qu'elles aient même le temps de passer dans notre esprit. Donc ça, c'est ce qui change beaucoup. Et ce que je conseillerais à une personne jeune aujourd'hui, c'est de parfaire la singularité de son travail pour mieux se distinguer d'une image qui va ressembler à une autre image et de créer quelque chose qui ne ressemblera pas, justement. au travail des autres. Je pense que, vu la dissolution, la dilution qu'il y a du monde de l'image dans un flot continu, je pense qu'il faut arriver à pouvoir créer une image qui se met plus facilement en exergue et qui vient se mettre en satellite et non pas faire partie du flot global, mais se satelliser par rapport à ça pour pouvoir trouver un public qui sera peut-être plus large parce qu'il sera plus mondial. Aujourd'hui, c'est plus facile d'être vu par la Terre entière que par juste les gens qui sont autour de chez nous. il y aura peut-être au moins de personnes en pourcentage, mais dans ce public global, qui sera plus général. une image qui se différencierait des autres sera mieux perçue et sera plus retenue. Et peut-être que c'est plus facile aujourd'hui de développer une niche qui n'appartient qu'à nous que d'essayer de faire partie d'une mouvance commerciale que l'on imagine déjà caduque. Parce qu'aujourd'hui, les modes et les tendances sont très très caduques. Les choses durent entre 6 et 2 ans maximum. Il ne faut pas compter sur les tendances.

  • Speaker #2

    Donc au final on est sur un conseil que j'ai tendance aussi à donner dans le monde de la communication, c'est-à-dire visez juste, visez une cible peut-être plus restreinte, mais de qualité, qui saura apprécier votre travail, qui saura voir et percevoir ce que vous faites, plutôt que de vouloir absolument cibler une masse, qui finalement va plus vous faire perdre votre essence, qui va vous faire perdre aussi un peu vos objectifs, et vraiment se concentrer sur ce que vous ressentez, et peut-être de manière un peu instinctive, ce que vous ressentez, qui peut intéresser et qui peut bien se faire... qui peut bien se communiquer aux autres, sur ces personnes qui sont capables de voir ce que vous faites, de comprendre quel être humain et quel est le rôle que vous avez dans votre mission finalement, dans votre métier ou dans votre mission, peu importe s'il s'agisse d'une mission personnelle ou d'une mission professionnelle. Dernière question, Indy. Quand on fait le lien un petit peu avec toutes tes activités, il y a un mot qui ressort, c'est finalement la lumière. Même quand tu me parles de ton travail de départ, ou de tes coups de cœur, de photos, etc. Je dirais que même l'objet, l'objet avec un grand O, femme, est une lumière puisqu'elle inspire. Elle jaillit comme ça dans ton travail. Donc au final, est-ce que ce ne serait pas un petit peu le fil conducteur de... Oui, de tout ce que tu entreprends, cette lumière.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est déjà pour moi la lumière, le fait que la lumière se déplace dans l'univers, crée la matière et crée la notion de temps et d'espace. Donc nous ne sommes qu'un déplacement d'énergie qui est lié à la lumière. Donc effectivement, si on parle... du sens absolu de la lumière, c'est ce qui donne le sens à toute forme et à toute vie, mais donc dans une image plus figurée, en ce qui me concerne en tout cas, c'est ce qui définit mon travail. Et le fait de me poser en tant qu'architecte quelque part de la lumière, parce qu'un photographe c'est quelqu'un qui architecture le moment où il capture un rayonnement lumineux, de par sa présence, de par son acte, de par son regard, de par même sa vie, son quotidien. Le brave, c'est ça. Pour moi, c'est le fil conducteur de tout ce que je fais en création d'images. Et ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est que c'est lié aussi au sens vibratoire de l'existence. C'est-à-dire que capturer une image, pas quelque chose de vibratoire, est pour moi... la fertilité et le futur à une vibration. C'est vraiment ce qui qualifie... C'est pour ça qu'il n'y a pas une seule période de travail. Il y a plusieurs périodes, il y a plusieurs choses qui s'entremêlent. Mes photos ne sont pas une constante non plus. La photographie passe strictement à la même chose. Et ma technique a aussi évolué. Parce qu'il y a quelque chose de vibratoire. qui est lié à ce que je pense, à ce que je suis ou à ce que je fais de mes journées. Et je tiens aussi à ce que tout ça alimente ma production personnelle de manière significative et surtout ne m'empêche de tomber dans une routine. C'est très important. Pour moi, il n'y a pas de routine à observer la lumière. C'est vraiment la lumière réellement, chaque instant. et à chaque instant je suis surpris et je redécouvre la lumière donc pour moi rester un artiste durant tout mon parcours de vie c'est avant tout me lever le matin et ouvrir les yeux ça démarre le métier d'artiste il démarre là et je pense que le fait d'être photographe permet de mettre des images là dessus d'accord merci beaucoup Andy merci pour ton intervention

  • Speaker #2

    Donc j'ajouterai aussi en biographie ton site internet pour que les gens puissent un petit peu découvrir ton travail. Je me permettrai aussi d'ajouter un lien vers ta musique, le groupe Soror Dolorosa, qui est un groupe de New Wave. Oui. Cold Wave.

  • Speaker #1

    New Wave, Cold Wave, entre les deux.

  • Speaker #2

    Donc inspiration 80.

  • Speaker #1

    Inspiré des années 80, mais c'est très content.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, je laisserai l'opportunité à tous de découvrir. Moi personnellement, j'adore. et on mettra aussi un lien des personnes que tu as citées de leur travail parce que je pense que ça peut beaucoup intéresser et ça peut donner des idées et des inspirations supplémentaires voilà merci vraiment Andy je vous invite également à découvrir la page Instagram d'Andy pour vous laisser aussi un petit peu inspiré par sa lumière et peut-être allumer la vente vous avez aimé ce podcast ? n'hésitez pas à vous abonner et à le partager autour de vous Je suis également curieuse de connaître vos impressions. Notez-nous sur votre plateforme d'écoute. Merci et à très bientôt pour un nouvel épisode Dormez.

Description

Hormê - Histoires d'Indépendants - Andy Julia - Photographe, Artiste


Andy Julia est photographe et artiste. Véritable architecte de la lumière son travail est rythmé par la dévotion qu’il porte à cette source. Il nous raconte son histoire - hautement influencé par le XIXe - et ses rencontres notamment dans l’univers de la mode et son travail dans l’architecture religieuse à Paris.


Cités dans l'épisode:

John William Waterhouse,

Hugo Jacomet: @parisian_gentleman

The Parisian Gentleman: https://www.parisiangentleman.com/

Maison Guerlain: https://stores.guerlain.com/int/en_INT/boutique/france/ile-de-france/paris/paris/FR16131?utm_source=GMB&utm_campaign=Multidiffusion&utm_medium=local&utm_content=FR16131

Alcest: https://www.youtube.com/channel/UCiglljVztEd0FR315fA9dmQ

Irina Ionesco


Suivre Andy Julia:

Site web: https://andyjulia.net/

Instagram: @andyjuliasd

Soror Dolorosa: https://www.youtube.com/channel/UC2_Z4a4d55ucwjTck6BU0uA


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue chez Hormé, un podcast qui se souhaite authentique. Un podcast dans lequel je souhaite raconter des histoires, et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit des vôtres. Orienté business et entrepreneuriat, on parle aussi beaucoup d'état d'esprit et de gestion du mental chez le créateur d'entreprise. Ce podcast est proposé par l'agence MK Marketing, spécialisée auprès des entrepreneurs indépendants. Visitez mkmarketing.fr et suivez-nous sur les réseaux sociaux mkmarketing.fr pour découvrir nos projets et proposer les vôtres. Bonsoir Andy.

  • Speaker #1

    Bonsoir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup de participer au podcast Hormé, je suis ravie de t'accueillir ce soir. Andy, est-ce que tu peux s'il te plaît te présenter et nous donner un petit peu les grandes lignes de ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis un artiste de 41 ans qui vit à Paris depuis une vingtaine d'années et je suis né à Toulouse dans le sud de la France. Moi j'ai fait un cursus artistique après un lycée littéraire à option d'art, option lourde, histoire de l'art. J'ai fait deux ans à l'école des Beaux-Arts, de laquelle je suis parti, et ensuite deux ans en école photo. Je tiens à préciser que j'ai découvert la photo au Beaux-Arts. Après, sans surprise, parce que je dessinais depuis que je suis tout petit et je suis parti au Beaux-Arts de manière automatique. Pour moi, c'était même un but dans la vie. Quand j'ai eu 7-8 ans, je voyais la façade de l'école des Beaux-Arts à Toulouse qui me fascinait. C'était une façade blanche en pierre de taille avec des caractéristiques immenses. Ça m'a marqué à vie et donc je ne jurais que par aller à cette école. Donc voilà, ça a été sans surprise. Il y a eu des rebondissements dans ma vie, mais pas de réelle surprise. Aujourd'hui je travaille à Paris depuis, je suis indépendant depuis 2006, je suis photographe à mon compte depuis 2006, ça fait 18 ans si mes comptes sont bons. Et il y a eu pas mal de circonvolutions, j'ai été aussi employé pendant les deux premières années pendant lesquelles je suis arrivé à Paris. J'étais dans un studio photo, je travaillais en tant qu'assistant dans un des plus gros studios photo de mode, qui s'appelait le studio Daylight, qui existe toujours même s'il est plus petit maintenant. Et je suis resté deux ans assistant et j'ai assez vite quitté cette position qui ne me convenait pas plus longtemps pour commencer à travailler à mon compte parce que j'ai commencé à trouver mes clients. J'étais assistant et j'avais les studios à disposition pour commencer à faire mes propres photos.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc aujourd'hui, tu considères que tu as quel rôle ? Quels sont les métiers exactement ? Quelles sont tes missions ? Donc tu es photographe, mais apparemment d'après ce que j'ai compris, pas que.

  • Speaker #1

    Alors j'estime aujourd'hui être principalement créateur d'images. des visuels sont souvent des images fixes. Je ne fais pas de la vidéo, même si c'est quelque chose qui m'intéresse, mais je suis vraiment dans l'image fixe. C'est ce qui m'intéresse le plus, parce que déjà, par corrélation, c'est proche de la peinture, historiquement, même dans mes cours sur collectif. Donc je pense que l'image fixe m'intéresse plus que l'image animée. Mais voilà, je suis un créateur d'images. Et pas que, je fais aussi de la musique, ça prend une part assez importante de ma vie, et le circuit de la musique alimente beaucoup mon travail de photographe. Et plus récemment, je travaille aussi en tant que sculpteur lumière, où là il est question de fabriquer des éclairages, de mettre en lumière des bâtiments, donc c'est dans une branche qui est très particulière, parce que là on est dans des bâtiments qui sont tous classés monuments historiques, donc on est dans le patrimoine, et c'est très axé sur le milieu. l'art sacré en fait. Donc c'est beaucoup d'églises et de couvents, de basiliques. Je tiens cette activité sur Notre-Dame de Paris et l'église Saint-Sulpice.

  • Speaker #0

    Magnifique, ouais vraiment un très beau parcours. Et du coup comment ces métiers s'articulent entre eux ? Qu'est-ce que c'est le lien et comment ils se nourrissent les uns les autres ?

  • Speaker #1

    Pour moi il y a un lien absolu, c'est la lumière. Je pense que c'est ça, de toute façon, qui a fait de moi un photographe, premièrement. J'étais étudiant à Toulouse et c'est les lumières que j'ai pu voir là-bas qui m'ont attiré, qui m'ont forgé le regard, qui m'ont modulé ma manière de voir le monde. Et ce que j'ai fait... Quand j'étais au Beaux-Arts, où je m'intéressais à la création picturale, dessinée et peinte, le rebondissement sur la lumière, pour moi, était très important dans le sens où capturer une image, ce n'est pas exactement la même chose que de produire une image en la peignant, c'est de figer un rayonnement lumineux. Donc pour moi, il y a aussi une confrontation avec le réel, avec la physicalité de la lumière, qui a fait de moi un photographe. La technique ensuite est venue dans un second temps, je l'ai appris en école photo, et puis la technique on l'apprend toute sa vie, je pense que c'est quelque chose qui est assez protéiforme en photo. Mais la lumière par contre c'est un fil conducteur absolu, c'est quelque chose qui nous dépasse, et de la lumière on arrive à la spiritualité, parce que là c'est la partie éthérée de la lumière, et c'est ce que je suis en train de faire aussi en passant beaucoup de temps à sa sulpice en ce moment par exemple. Donc pour moi la lumière c'est le fil conducteur et c'est ce qui a fait de moi un créateur d'image. Sans ça, pour moi il n'y a pas d'image.

  • Speaker #0

    Et la lumière sous toutes ses formes, parce que tu nous expliques que... Finalement, ton travail aussi de mise en lumière, c'est dans des espaces liés au patrimoine, des espaces sacrés, donc on peut aussi parler de lumière divine finalement.

  • Speaker #1

    On peut parler de lumière à toutes les sauces,

  • Speaker #0

    je dirais,

  • Speaker #1

    au sens propre comme au sens figuré.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Comment on lit une activité artistique et une approche commerciale ?

  • Speaker #1

    Alors, pour moi, ça a été assez simple, dans le sens où quand j'étais à l'école de photo. J'avais un profil un peu atypique d'élève qui faisait un peu casse-tête. Et c'est les profs de photo à la suite du diplôme. Donc j'ai eu le diplôme, j'étais dans les trois derniers, les trois meilleurs en fait de l'école, de la promotion. Et donc les profs se sont un peu penchés sur notre cas, nous ont parlé et nous ont dit ce pour quoi on serait fait. selon ce qu'ils avaient perçu de nos aptitudes psychologiques, artistiques et de nos personnalités. Et c'est un prof de photo qui m'a dit tu devrais aller à Paris travailler dans le mode parce que je travaillais déjà sur le personnage, je travaillais déjà sur la femme, et ça me paraissait assez évident, quand ils voyaient mes photos, que c'était ce qu'il fallait que je fasse. Donc je les ai écoutées, en fait. J'ai tout simplement écouté un des profs de l'école photo, que je remercie aujourd'hui parce qu'il m'a donné un conseil auquel je n'aurais pas du tout pensé, parce que moi, à l'époque, à Toulouse, j'ignorais absolument que le monde de la mode existait. Je faisais des photos de femmes, mais je n'avais pas du tout conscience de ça. Donc en écoutant ce prof et en venant à Paris, là j'ai pris conscience que la photographie de mode était un métier, un univers, un marché même. Donc du coup, par corrélation évidente, mes photos qui avaient une valeur intrinsèque, pouvaient se retrouver à être appréciées et à se retrouver à intéresser des diffuseurs, des clients et ce genre de personnes. Avoir une valeur commerciale et qui pourrait éventuellement me faire vivre. Donc c'est là que s'est créé la bascule en fait entre le monde où j'étais étudiant et des profs qui m'ont bien conseillé et qui m'ont envoyé dans un environnement dans lequel j'ai pu m'épanouir. C'est ce qui s'est passé. Dans le monde de la mode, je me suis épanoui, j'ai énormément appris en fait en arrivant de Toulouse, en arrivant à Paris. énormément de nouvelles choses qu'on n'a pas idée et là j'ai beaucoup beaucoup étayé mon univers, j'ai travaillé ma technique, mon regard et ma manière d'entrevoir les choses dans la création d'images.

  • Speaker #0

    D'accord. Quand tu es arrivé à Paris donc tu as eu un accompagnement, est-ce que tu étais seul complètement, est-ce que tu t'es formé auprès d'autres photographes ? Non,

  • Speaker #1

    j'étais absolument seul.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Quand je suis arrivé ici, je suis arrivé seul, je n'étais pas seul dans ma vie privée. J'étais totalement seul.

  • Speaker #0

    Dans le plan professionnel.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'ici, je suis parti du stade zéro, à savoir aller dans les studios photo et déposer un CV vide, sachant que j'étais étudiant et que j'avais fait une expo et certainement deux, trois stages liés à la photo quand même. Donc au niveau de la photo, j'étais à peu près calé, étant diplômé de cette école qui est assez connue. Mais au niveau professionnel, je n'avais aucune expérience. Je sortais, j'avais dit d'abord, je suis sorti de l'école photo, j'avais 21 ans. Ok. Ça fait deux ans au Beaux-Arts et deux ans dans l'écran de photo. Ça fait quatre ans d'études après le bac que j'ai eu à 17 ans. Je suis arrivé ici à 21 ans et je n'avais aucune expérience professionnelle liée à la photo.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as effectivement eu des expériences professionnelles où tu as été accompagné, où tu as eu peut-être des stages chez un photographe ou chez des personnes qui auraient pu peut-être transmettre un petit peu de leur savoir ?

  • Speaker #1

    Pas de stage. Le stage que j'ai eu, c'était un stage au studio Daylight qui a duré trois mois et qui a débouché sur une embauche.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà.

  • Speaker #1

    C'est le seul stage que j'ai fait dans le milieu professionnel. Le seul stage que j'ai pu faire en entreprise. et qui m'a énormément intéressé, qui a été décisif, c'était au moment des Beaux-Arts, où j'ai fait un stage, parce qu'on était obligé de faire un stage durant les études des Beaux-Arts, à la bibliothèque de la librairie, la galerie du château de Batouze. qui est une bibliothèque exceptionnelle qui a plus de 10 000 ouvrages consacrés à la photo. C'est une des plus belles bibliothèques.

  • Speaker #0

    Elle se trouve où cette bibliothèque tu disais ?

  • Speaker #1

    Au sous-sol de la galerie du Château d'Or à Toulouse.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est sous le pont Neuf, c'est un lieu exceptionnel, c'est un lieu historique.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Et c'est un endroit absolument exceptionnel. A l'époque le monsieur qui dirigeait le fond photo s'appelait Dominique Hux, il était aussi intervenant au Beaux-Arts. Donc on a eu un cours d'histoire de l'art. Ok. Et là j'ai découvert la photo sous toutes ses formes. C'est-à-dire que j'ai eu... à la portée de main, 10 000 livres de photos. Donc là, j'ai découvert tous les photographes qui m'ont absolument influencé dès le début. Et j'ai découvert ce que c'était réellement que la photographie, c'est dans cet endroit-là.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu pourrais, de mémoire, nous citer un petit peu ces photographes qui t'inspirent et peut-être qui t'inspirent encore ?

  • Speaker #1

    La première grosse carte que j'ai prise, c'est Irina Ionesco. Là, j'ai découvert Irina Ionesco. Alors, les livres d'Irina Ionesco sont très rares parce qu'elle n'a jamais hérité ses livres. C'est assez controversé. Une artiste, une forte tête des années 70.

  • Speaker #0

    D'accord, mais c'est une femme.

  • Speaker #1

    Une femme, oui. C'est très important dans mon processus créatif parce que ça découle de beaucoup de choses qui s'est passé par la suite. Mais j'ai découvert les livres d'Irene Ladesko à la bibliothèque du Château d'Eau.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai pris une claque monstrueuse. Et j'ai découvert aussi la photo pictorialiste. donc toute la photographie du 19ème siècle très peu connue, très pointue qui a été assez peu éditée avec des livres qui sont difficiles à trouver que seules certaines bibliothèques ont en fait et donc là j'ai trouvé ça à l'époque à Toulouse dans la galerie du château de Béat du coup j'imagine que ce sont des photographes qui

  • Speaker #0

    prennent en photo des femmes peut-être ou est-ce que c'est d'autres types de sujets on est sur quel type de photos alors beaucoup de personnages

  • Speaker #1

    J'étais énormément attiré par la photo de personnage où il y avait des êtres vivants dessus, plus que les simples paysages ou les natures mortes par exemple, ou les photos d'architecture, ça c'est venu par la suite. Mais moi j'étais vraiment très très attiré par le vivant. et la mise en scène. J'aimais beaucoup les photographes déjà qui mettaient en scène les choses et qui travaillaient un univers onirique qui est directement lié à la peinture et au cinéma.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, ce que j'ai découvert dans ces 10 000 livres que j'avais sous la main était très axé autour du personnage. Et je peux citer par exemple Station, c'est un photographe que j'ai découvert à ce moment-là. Station est l'inventeur de la photographie moderne de mode. C'est un photographe de la fin du 19ème jusqu'à les années 40. C'est lui qui a inventé la photo de studio telle qu'on la connaît aujourd'hui. Photographe américain à la portée immense. Station a à peu près inventé toutes les formes modernes de photographie. C'est vraiment quelqu'un de très important dans la photo. Ceux qui s'intéressent à la photo le connaissent bien. Là j'ai découvert Station et il n'y a pas que des photographes de femmes, des photographies de femmes dans son travail, il y a beaucoup de photographies de nature morte aussi qui sont exquises. D'accord. Et ça, ça m'a beaucoup marqué. Et il y a aussi par exemple, je vais le prendre pour exemple, mais un photographe qui s'appelle Frédéric Hollande qui est un photographe anglais qui est très très méconnu, il n'y a jamais eu de retrospective par exemple sur son travail à Orsay alors que ça pourrait. Et c'est un photographe d'exception qui a fait des choses. d'une modernité extraordinaire qui ne travaillait qu'à la chambre, à l'époque on travaillait beaucoup à la chambre, mais qui était très décriée parce qu'il était homosexuel, il a photographié beaucoup de nus masculins, mais d'une manière dont lui seul avait le secret.

  • Speaker #0

    Donc poétique, sublime.

  • Speaker #1

    C'est une espèce d'effet qui tient des harpes qui sont floues dans la forêt, qu'on voit à moitié comme ça, qui apparaît dans les champs de rocher. Le côté éthéré de son travail m'a complètement conquis, et c'est un livre que j'ai eu du mal à retrouver, il a fallu que le monde... numérique et digital 16 tables, où je puisse le commander enfin sur AB Books, parce que en fait c'est un livre qui était très rare.

  • Speaker #0

    Il a été numérisé ce livre du coup ?

  • Speaker #1

    Il est disponible en fait, mais à l'époque on ne pouvait pas le trouver, parce qu'à l'époque il fallait aller chez Delibre App qui le commande, c'était très compliqué, là je parle des années 1990, 2000, 2001, par internet encore tous les comptages, et c'est un livre que j'ai acheté il y a 7-8 ans, parce que maintenant je l'ai retrouvé sur internet, mais je l'ai vu dans la galerie du Château d'eau, et ce livre est une rareté par exemple. Et c'est extrêmement rare dans une petite ville de province comme Toulouse de pouvoir accéder à des ouvrages pareils.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    J'estime avoir été très très chanceux de pouvoir accéder à ce lieu qui m'a vraiment fait découvrir la photo et ouvert ma vie sur une perspective de carrière.

  • Speaker #0

    Il y a eu un fort impact. D'accord. J'ai une question pour toi. Est-ce que tu as eu ou est-ce que tu continues d'avoir un mentor de vie ? Ou est-ce que toi-même, peut-être, tu as ce rôle pour quelqu'un ?

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas de mentor de vie, mais il y a des artistes, et uniquement des artistes que j'admire énormément. C'est-à-dire que mes exemples de vie sur lesquels, quand je m'appuie sur quelqu'un, je me dis Ah tiens, cette personne… et passer par là avant moi peut-être, ou peut-être qu'on se ressemble un peu. Alors ça m'aide en fait à retrouver de la force dans les moments de difficulté, c'est ça avoir un mentor je crois, ça aide à pouvoir s'appuyer sur quelque chose de concret, qu'on imagine indestructible, dont on a une partie un peu à l'intérieur de soi, et vers quoi on aspire pour s'élever et aller plus loin dans sa démarche personnelle. Et donc j'ai beaucoup de mentors, oui, mais je n'en ai pas un seul.

  • Speaker #0

    Alors ce serait qui ?

  • Speaker #1

    Alors, celui qui viendrait par-dessus tout pour moi c'est John William Rotherhouse, un peintre anglais du 19ème siècle, de la confrérie Pré-Aphaïdes, mais de la dernière phase Pré-Aphaïdes. En fait ce que j'aime beaucoup chez ce peintre c'est quelqu'un d'assez discret, qui a beaucoup travaillé... plus ou moins le même sujet, ou du moins le sujet de la même manière, même si moi je ne suis pas arrivé à ce stade de maturité dans mon travail, j'estime, mais peut-être que c'est en train d'arriver. Pour moi, ce type est un exemple parfait de l'artiste absolu, c'est-à-dire qu'on arrive à reconnaître, bien sûr, sa patte au premier coup d'œil, mais il y a aussi dans toutes ses toiles la même profondeur, la même densité insondable et totalement éthérée, et la même dose de mystère. qui moi me parle énormément et c'est quelqu'un qui en plus à travers son style a réussi à réunir plusieurs aspects d'un style de son époque, à savoir le style néo-romantique mais surtout néo-médiéval. néo-antique, mais avec quelque chose de post-impressionniste, de non finito, de flou, et en même temps aussi un bagage lié à l'Italie, parce qu'il a beaucoup étudié les visages italiens, mais il peignait ses filles, il ne travaillait qu'avec ses filles. Donc voilà, j'estime que ce mec, pour moi, est un exemple absolu de ce que peut être un créateur dans la peinture, parce qu'il y a à la fois de l'authenticité, de l'originalité, Et en plus il y a beaucoup de discrétion parce qu'on connaît assez peu de choses, c'est pas un monde un. J'aime pas trop les artistes qui sont trop mondains, ça a tendance à me décoller un peu de leur travail. J'aime bien les gens assez solitaires, ou du moins qui font pas trop parler d'eux mais qui ont plus fait parler de leur travail.

  • Speaker #0

    Oui, dans leurs œuvres. Donc du coup, ce rôle de mentor, c'est plus dans... c'est pas forcément... c'est et dans son personnage et dans son approche artistique finalement en fait.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. Les deux pour moi sont... Je ne parle pas tant que ça. l'artiste de l'individu. Pour moi, les deux sont liés. Si un artiste est quelqu'un d'honnête, il est forcément lié à ce qu'il est dans la vie.

  • Speaker #0

    Et on le ressent sur sa toile, du coup ? Oui. Sans doute. Et du coup, est-ce que toi, tu penses peut-être inspirer quelqu'un ? Ou est-ce que tu as des personnes que tu aimerais peut-être citer ou desquelles tu voudrais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop si j'inspire quelqu'un en particulier ou des gens. J'ai eu assez souvent des demandes de stagiaires pour venir travailler avec moi. des gens qui m'ont assisté aussi pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, avec qui on s'est liés d'amitié, et qui sont devenus photographes aussi, par la suite. Donc ça, je pense, quelque part, avoir inspiré aussi des gens. Mais je pense que l'exemple le plus intéressant que j'ai par rapport à ça, c'est un beau matin, je faisais un vide-grenier, je vendais des choses que je n'utilisais plus, mais j'avais sorti un tirage, un vieux tirage, que j'avais depuis longtemps. et je l'ai mis dans un RU, c'était un assez gros format, il faisait 80 par 120, assez imposant. avec un cadre pas terrible, c'est-à-dire un cadre moderne, mais qui n'était pas... C'était pas une oeuvre que j'aurais pu amener en galerie, donc j'avais décidé de m'en séparer parce que je l'avais un peu sur les bras et je me suis dit, tiens, pourquoi pas, je mets ce grand truc dans la rue.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, ça va être drôle. Et en fait, c'est une très jeune fille qui me l'a acheté. Elle est allée voir sa mère, elle m'a demandé le prix, je lui ai dit un prix qui était au-delà de ses possibilités, mais elle est revenue une demi-heure après, en réunissant tout l'argent qu'elle pouvait. et elle m'a dit voilà j'ai cette somme je voudrais l'image est ce que c'est possible de l'avoir et c'était un prix qui était très en dessous de ce que moi j'en demandais mais je lui ai cédé l'image je lui ai dit de la prendre et après cette jeune personne du coup m'a réécrit quelques temps après elle est devenue photographe donc c'est une personne qui est photographe par la suite et ça m'a beaucoup touché parce que elle était je pense qu'elle avait 12 ou 13 ans oui elle était vraiment jeune c'était quelqu'un de très jeune donc il y avait certainement pas du tout de filtre de l'innocence pure elle n'avait pas du tout de filtre c'est à dire qu'elle a vu quelque chose qui l'a vraiment touché et ça, ce simple fait là pour moi c'est le but absolu en fait de la création artistique pour moi il n'y a pas d'autre but qui pourrait me dire que j'ai réussi une création artistique d'avoir cette impulsion finalement d'avoir été peut-être

  • Speaker #0

    L'élément déclencheur de son histoire ? C'est ça. Cette photo en tout cas.

  • Speaker #1

    Pour moi c'est le rôle de l'art. C'est pas la définition de l'art parce que l'art n'a pas de définition et ne peut pas en avoir. Mais c'est le rôle de l'art dans la société pour moi. C'est d'inspirer, d'arriver à être assez concentré, assez tangible pour être inspirant. Et pouvoir donner un réel fil conducteur dans la psyché de quelqu'un.

  • Speaker #0

    Ouais je suis assez d'accord. Je suis assez d'accord, c'est vrai. Estimes-tu que ton réseau personnel a joué un rôle dans le développement de tes activités ? Est-ce que ton entourage a eu une importance, a eu un impact ?

  • Speaker #1

    Mon réseau personnel, au niveau de mon ascendance, donc par exemple mes parents, ou des connaissances que j'aurais pu avoir au monde d'être étudiant, pas du tout, parce que je suis vraiment venu d'un milieu qui n'avait absolument rien à voir ni avec l'art ni avec la mode. Donc là, j'estime que ça n'a pas d'influence sur ce qui s'est passé, mais mon réseau personnel que j'ai construit et forgé à partir du moment où je suis arrivé à Paris a eu énormément d'influence sur ma carrière.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que les gens que j'ai pu rencontrer à partir du moment où j'étais assistant dans un studio, plus ensuite ce qui s'est passé au niveau du développement de mon réseau lié à... mon activité de créateur d'images a eu énormément d'influence sur ma carrière. Un excellent exemple, mon meilleur ami est musicien, il s'appelle Stéphane. Il a commencé un groupe quand moi je commençais à faire des photos en fait. Et j'ai de suite commencé à le prendre en photo. Et cette personne qui est mon meilleur ami aujourd'hui, depuis plus de 20 ans, je continue à faire les photos de son groupe qui est devenu aujourd'hui mondialement connu. Et donc en fait, je peux parler d'un contact personnel qui continue à influencer ma vie professionnelle, c'est que je continue à faire ses photos. Et bien sûr, ça a engendré beaucoup d'autres choses. Quand on fait des choses qui sont connues comme une résonance, du coup les gens voient, les gens font appel. C'est très important pour un photographe, pour un artiste en tout cas, d'avoir ce genre de rebond. Mais oui, en fait, c'est plutôt le cercle amical qui est un cercle de longue haleine, de longue date que je peux avoir. C'est ce cercle-là qui a joué beaucoup sur ma carrière. Et il y a aussi Hugo Jacomet de Parisian Gentleman. Ça fait à peu près 15 ans qu'on se fréquente, on est devenus amis. Et je pense que tout ce que j'ai fait sur le cercle du réalisme, Merci

  • Speaker #0

    Les arts and crafts, l'artisanat.

  • Speaker #1

    L'artisanat de luxe avec lui aussi a beaucoup influencé ce que j'ai pu faire et la perception qu'ont les gens de mon travail. Et Hugo est un ami aussi, voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc The Parisian Gentleman, c'est ça ? C'est un livre, c'est ça ? C'est un concept ?

  • Speaker #1

    C'est devenu un livre en 2015. On a fait un livre. Mais sinon c'est un blog à la base qui a été créé en 2009 et qui aujourd'hui est un site et plus une… supernova, on va dire, de l'élégance masculine, parce que je pense que c'est le site le mieux connu, le mieux référencé sur le sujet. En tout cas français. Il y a d'autres sites à New York et à Londres aussi qui sont très bien placés, mais Parisian Gentleman est le premier en France. C'est devenu une référence. Et donc moi, en 2015, j'ai fait avec Hugo un très très gros livre, un très gros projet chez James Hudson qui s'appelle The Parisian Gentleman et là on a photographié... une sorte de panne nigérique du luxe à la française et du savoir-faire d'atelier, du savoir-faire à la main. Ça c'est aussi quelque chose de très important dans ma carrière, sachant que jusqu'à là je ne photographiais que des femmes, mais là je me suis mis à photographier des hommes, à savoir des hommes qui portaient des vêtements, et aussi beaucoup... ...acteurs masculins dans des ateliers de tailleurs et de gautiers et de bijoutiers et de parfumeurs dans le G... sur les choses qui sont faites à l'anima.

  • Speaker #0

    C'est un événement qui avait été présenté, si je ne m'abuse, chez Guerlain.

  • Speaker #1

    C'est ça, ça a été présenté à la boutique des Champs-Élysées de Guerlain, en 2015, je crois une dizaine de jours après les attentats malheureux de novembre. Donc ça a été très compliqué, en plus c'est une soirée où il y a eu énormément de monde, je croyais qu'il y avait 700 personnes en turnover, et il faut savoir qu'une semaine avant, on n'était pas sûr de pouvoir la faire.

  • Speaker #0

    En termes de sécurité, j'imagine.

  • Speaker #1

    Et les gens ont dû faire la queue pour signer des livres, mais c'était très difficile parce que le service de sécurité était débordé, et que c'était en plein milieu des Champs-Élysées, c'était totalement... Moi qui étais très très gardé.

  • Speaker #0

    Et puis il me semble en plus que le lieu était ouvert au public au départ encore, puisqu'il y avait une boutique sur le bas de la... une boutique d'ailleurs sur les deux étages. Tout à fait. Donc en plus il fallait gérer ce flux d'invités plus le flux client.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait ils ont fermé les portes parce que la boutique fermée, on finit par avoir du champagne tranquille avec les 21h. Mais jusqu'à 20h30 effectivement il y avait aussi... les clients de la boutique, qui est une boutique sur plusieurs étages, c'est une boutique absolue,

  • Speaker #0

    un petit guerrier,

  • Speaker #1

    je suis en Asie, j'étais à voir. Et voilà, donc on a signé des livres pendant, je crois qu'on a signé 300 livres,

  • Speaker #0

    quelque chose comme ça.

  • Speaker #1

    Ah oui d'accord. Donc notre éditeur était très content de l'opération et voilà, c'était une soirée mémorable et c'était quelque chose qui a marqué les esprits et qui a aussi fait passer Paris Jungleman du stade de bloc. blog au stade d'écrivain, c'est-à-dire que Gojacombe à partir de ce moment-là est devenu réellement un écrivain reconnu de plume, parce que ce livre est un best-seller, je crois qu'il a dépassé les 30 000 exemplaires.

  • Speaker #0

    Donc chez Thames et Hudson, hein ? Ouais.

  • Speaker #1

    Table Book, c'est beaucoup d'exemplaires, 30 000. Il a été réimprimé deux fois.

  • Speaker #0

    J'imagine qu'il est vendu dans le monde entier.

  • Speaker #1

    Ouais. Il a une version américaine, une version anglaise et une version française.

  • Speaker #0

    Fantastique. Ok. Est-ce que tu peux nous parler peut-être d'un projet en particulier qui t'a marqué et qui est représenté à le fruit de ton évolution ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a un projet qui a été décisif et très marquant en 2011. Je suis parti en Suisse pour photographier la fille d'une richissime cliente d'une marque de robe pour qui je travaillais. C'est Donc tout ça était lié au monde de la mode, purement et simplement. Et je suis arrivé chez quelqu'un dans le cadre complètement privé parce qu'elle voulait juste que je fasse des photos de l'anniversaire de sa fille. Dans un beau château près de Zurich. Et en arrivant dans cet endroit, j'ai fait mon travail, j'ai photographié la fête d'anniversaire avec des magnifiques photos de la jeune fille. La maîtresse de maison, donc ma cliente, m'a demandé si j'étais capable de peindre, parce qu'elle venait d'acheter ce château. Et au sous-sol de la maison, il y avait une chapelle. Donc c'est dans un chloss en Suisse. Parfois, il y a des chapelles en sous-sol. C'est des petits lieux qui sont assez cossus, mais pas de très grande taille. Et c'était un lieu qui était complètement... C'était encore un lieu consacré, mais un lieu qui avait été complètement refait, qui était tout blanc. Elle m'a demandé, vu qu'elle avait vu sur mon site, dans ma bibliographie que j'avais fait les beaux-arts, si j'étais capable de peindre et si j'étais capable de repeindre le lieu. J'ai dit oui. Et donc là, je suis passé de photographe à peintre et décorateur, et plutôt dans l'aménagement de l'espace parce qu'elle m'a demandé de designer. dans plusieurs pièces, à savoir une petite chapelle privative, mais aussi une cave à vin, qui jouxtait la chapelle, qui était un lieu assez grand, qui doit faire 4,5 mètres de carré à peu près, une cave foutée, dans un sous-sol, dans un château en Suisse. Et là, j'ai peint sur les murs entièrement, du sol au plafond.

  • Speaker #0

    Donc tu as peint directement sur le mur ?

  • Speaker #1

    Directement.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas de la fresque, attention, je tiens à le préciser, je n'ai pas peint sur du ciment frais, mais les murs avaient été refaits, ils étaient plain raw,

  • Speaker #0

    lisses,

  • Speaker #1

    et j'ai peint l'acrylique dessus que j'ai vernis ensuite.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais j'ai peint directement sur le mur, ce ne sont pas des toiles qui ont été transposées.

  • Speaker #0

    C'est absolument indécrochable quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas indécrochable, on ne peut pas le décrocher. Pour Et on ne peut même pas le décrocher comme peut l'être une fresque, parce qu'une fresque est enchâssée normalement sur un châssis qui est collé au mur. Mais la fresque, elle est faite par étape et elle est décrochable. Là, c'est des peintures sur mur. Donc, elles ne peuvent pas être décrochées physiquement. Mais il n'y a pas que ça dans ce projet. Il y a aussi dans un salon où j'ai peint, cette fois-ci sur des... mur directement et aussi sur du bois qui a été collé sur le mur pour pouvoir être décroché ou raccroché parce que c'était différents lieux. Mais encore une fois, là j'étais designer d'espace, c'est-à-dire qu'on m'a demandé de penser à des visuels qui allaient venir dans un lieu. Et je les ai réalisés. Donc j'ai à la fois pensé le design de l'espace et j'ai fait la réalisation. J'aurais pu être que dans la conception si j'avais été conseiller, si j'avais été architecte d'intérieur. Mais j'ai aussi été peintre sur ce coup-là. parce qu'on m'a aussi demandé mes compétences pour aménager le lieu, la couleur, les miroirs, la lumière, tout ça, tout ce qui peut avoir à faire avec l'aménagement intérieur. Donc voilà, ça c'était déjà un très gros job pour moi, le plus gros job de ma carrière, ça a duré trois mois. Je suis allé habiter sur place pendant trois mois et ça a été décisif parce que j'ai repris les pinceaux. Je dis bien repris parce que j'avais les pinceaux à la main avant de découvrir la photo, mais à partir de ce moment-là, j'ai repris les pinceaux et j'ai retrouvé aussi une physicalité au-delà du simple négatif ou du papier photo, le fait de peindre et d'interagir vraiment avec de la matière. C'est très important parce que ça aura un impact décisif sur ce qui va se passer dans les mois et les années futures. à savoir la réalisation de tirages sur matière et de peintures sur photo.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça c'est ce que je projette de faire dans un délai assez court parce que je cherchais à avoir un atelier et c'est une chose que j'ai aujourd'hui parce que je viens d'acheter une maison dans laquelle il va y avoir un grand atelier.

  • Speaker #2

    Fantastique, félicitations.

  • Speaker #1

    Chose que je n'avais pas jusque-là.

  • Speaker #2

    D'accord, un espace.

  • Speaker #1

    Un espace grand.

  • Speaker #2

    Parce qu'on précise que tu habites à Paris aujourd'hui pour l'instant.

  • Speaker #1

    Et donc, on va habiter à Paris et avoir un espace où on peut vraiment s'exprimer à 100% avant du temps. pas peur bien sûr de salir les murs, d'avoir une vraie vie d'atelier, et d'être libre en fait, c'est très difficile, et beaucoup de parisiens se reconnaîtront certainement dans ce que je dis là, mais c'est très difficile de se sentir libre et d'avoir une vraie...

  • Speaker #2

    activité plastique d'accord ok alors tu disais aussi au départ que tu avais une activité de chanteur oui est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cette activité là qui est peut-être complémentaire tout à fait,

  • Speaker #1

    c'est très complémentaire alors là pas directement mais c'est plus psychologiquement moi je fais de la musique depuis très longtemps j'en ai toujours fait très sérieusement de manière très assidue donc j'ai commencé à peu près vers 15 ans à faire de la batterie Ça, ça a duré jusqu'à mes 25 ans, à peu près, la batterie. Et puis, subitement, je suis passé au chant. Et là, j'ai compris que j'allais m'exprimer encore plus en chantant.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sachant qu'aujourd'hui, je fais toujours de la batterie, mais j'en fais moins. Mon activité principale en tant que musicien, c'est le chant et le piano.

  • Speaker #2

    Donc, c'est...

  • Speaker #1

    Vraiment deux paires. Quand on sait jouer du piano, on sait mieux composer des lignes de chant par exemple.

  • Speaker #2

    Ah oui d'accord.

  • Speaker #1

    Les harmonies se répondent très facilement au piano et aux chants. C'est assez agréable de composer piano et chant. Et du coup, l'activité de musicien est assez développée aussi, elle me prend beaucoup de temps. Ce n'est pas une activité qui me fait vivre pécuniairement. Parce que dans le monde d'aujourd'hui, générer des bénéfices avec un groupe de musique, c'est pas quelque chose de facile. Tu as la digitalisation et le monde d'aujourd'hui tel qu'il est. Mais par contre, c'est un monde assez intéressant dans lequel on peut s'exprimer, on peut facilement jouer à l'étranger, on peut faire beaucoup de choses.

  • Speaker #2

    Faire des rencontres, j'imagine aussi.

  • Speaker #1

    Faire des voyages, c'est très important aussi dans le processus créatif. J'ai beaucoup voyagé, je voyage beaucoup avec mon groupe. J'ai besoin de voyager, c'est un besoin assez vital, qui alimente beaucoup ma psyché quand j'imagine des choses, même des images en figé. Et du coup, l'activité de musicien nourrit énormément mon activité de photographe, sachant en plus que j'ai toujours composé les pochettes de mes disques, souvent, le plus souvent, quasiment tout le temps. Et c'est très très important pour moi d'avoir ce souffle que j'estime être une soupape aussi. Parce que dans la musique, surtout dans le style musique que je fais, ce n'est pas un style classique où je suis passé par le conservatoire, où je fais que jouer la partition d'autres personnes, on me tape sur les doigts si je ne le fais pas bien. Donc j'ai un... C'est une expression. Une liberté totale en fait. Et j'ai même plus de liberté encore dans la musique que ce que je peux avoir dans mon métier donc ça me sève encore de soupape aussi. Voilà, quand je pars faire un concert au Lotboucle Europe, je me sens très très libre. Peut-être plus libre que quand je travaille pour un client à Paris que je vais avoir sur le dos et qui va être très exigeant.

  • Speaker #2

    Peut-être aussi.

  • Speaker #1

    Et ça va me poser beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Peut-être aussi parce que le médium c'est toi quand tu chantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Donc il n'y a pas de lien avec un objet, avec quelqu'un, c'est toi qui t'exprime purement.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Le fait de chanter, d'écrire sa musique et de la jouer sur scène, par exemple, effectivement, n'a à voir qu'avec soi-même. On ne crée pas un art appliqué. Quand on me demande de faire une photo d'un objet, c'est parce qu'on a envie de vendre cet objet. Donc forcément, on va avoir un cahier des charges. Dans la musique, on est son propre cahier des charges. Ce qui peut faire peur si on n'est pas inspiré, mais ce qui peut aussi être très très positif si on est inspiré parce qu'on est très motivé et ça donne beaucoup d'énergie.

  • Speaker #2

    Et qu'est-ce que tu conseillerais à une personne qui aurait cette fibre artistique, qui aurait cette envie de faire de l'art son métier ? Qu'est-ce que tu lui conseillerais aujourd'hui avec ton recul ?

  • Speaker #1

    Pour moi, ce que je conseillerais, c'est d'essayer de créer l'entité artistique la plus personnelle possible. Parce que malheureusement, le monde digital a créé une dilution de la perception de l'image. Et aujourd'hui, on est confronté à beaucoup trop d'images. Dans une seule journée, je pense que la personne moyenne qui utilise les réseaux sociaux peut-être regarde entre 100 et 1000 images, ce qui est énorme.

  • Speaker #2

    On la consomme, oui. On les consomme.

  • Speaker #1

    On les consomme, on les consomme sans les digérer, c'est ça le problème. C'est qu'on a toujours consommé l'image, depuis l'Antiquité, je pense qu'on a toujours consommé l'image. mais on les digérait. Aujourd'hui, on n'a plus le temps de digérer, c'est-à-dire qu'elles nous traversent, qu'elles aient même le temps de passer dans notre esprit. Donc ça, c'est ce qui change beaucoup. Et ce que je conseillerais à une personne jeune aujourd'hui, c'est de parfaire la singularité de son travail pour mieux se distinguer d'une image qui va ressembler à une autre image et de créer quelque chose qui ne ressemblera pas, justement. au travail des autres. Je pense que, vu la dissolution, la dilution qu'il y a du monde de l'image dans un flot continu, je pense qu'il faut arriver à pouvoir créer une image qui se met plus facilement en exergue et qui vient se mettre en satellite et non pas faire partie du flot global, mais se satelliser par rapport à ça pour pouvoir trouver un public qui sera peut-être plus large parce qu'il sera plus mondial. Aujourd'hui, c'est plus facile d'être vu par la Terre entière que par juste les gens qui sont autour de chez nous. il y aura peut-être au moins de personnes en pourcentage, mais dans ce public global, qui sera plus général. une image qui se différencierait des autres sera mieux perçue et sera plus retenue. Et peut-être que c'est plus facile aujourd'hui de développer une niche qui n'appartient qu'à nous que d'essayer de faire partie d'une mouvance commerciale que l'on imagine déjà caduque. Parce qu'aujourd'hui, les modes et les tendances sont très très caduques. Les choses durent entre 6 et 2 ans maximum. Il ne faut pas compter sur les tendances.

  • Speaker #2

    Donc au final on est sur un conseil que j'ai tendance aussi à donner dans le monde de la communication, c'est-à-dire visez juste, visez une cible peut-être plus restreinte, mais de qualité, qui saura apprécier votre travail, qui saura voir et percevoir ce que vous faites, plutôt que de vouloir absolument cibler une masse, qui finalement va plus vous faire perdre votre essence, qui va vous faire perdre aussi un peu vos objectifs, et vraiment se concentrer sur ce que vous ressentez, et peut-être de manière un peu instinctive, ce que vous ressentez, qui peut intéresser et qui peut bien se faire... qui peut bien se communiquer aux autres, sur ces personnes qui sont capables de voir ce que vous faites, de comprendre quel être humain et quel est le rôle que vous avez dans votre mission finalement, dans votre métier ou dans votre mission, peu importe s'il s'agisse d'une mission personnelle ou d'une mission professionnelle. Dernière question, Indy. Quand on fait le lien un petit peu avec toutes tes activités, il y a un mot qui ressort, c'est finalement la lumière. Même quand tu me parles de ton travail de départ, ou de tes coups de cœur, de photos, etc. Je dirais que même l'objet, l'objet avec un grand O, femme, est une lumière puisqu'elle inspire. Elle jaillit comme ça dans ton travail. Donc au final, est-ce que ce ne serait pas un petit peu le fil conducteur de... Oui, de tout ce que tu entreprends, cette lumière.

  • Speaker #1

    Absolument. C'est déjà pour moi la lumière, le fait que la lumière se déplace dans l'univers, crée la matière et crée la notion de temps et d'espace. Donc nous ne sommes qu'un déplacement d'énergie qui est lié à la lumière. Donc effectivement, si on parle... du sens absolu de la lumière, c'est ce qui donne le sens à toute forme et à toute vie, mais donc dans une image plus figurée, en ce qui me concerne en tout cas, c'est ce qui définit mon travail. Et le fait de me poser en tant qu'architecte quelque part de la lumière, parce qu'un photographe c'est quelqu'un qui architecture le moment où il capture un rayonnement lumineux, de par sa présence, de par son acte, de par son regard, de par même sa vie, son quotidien. Le brave, c'est ça. Pour moi, c'est le fil conducteur de tout ce que je fais en création d'images. Et ce qui m'intéresse par-dessus tout, c'est que c'est lié aussi au sens vibratoire de l'existence. C'est-à-dire que capturer une image, pas quelque chose de vibratoire, est pour moi... la fertilité et le futur à une vibration. C'est vraiment ce qui qualifie... C'est pour ça qu'il n'y a pas une seule période de travail. Il y a plusieurs périodes, il y a plusieurs choses qui s'entremêlent. Mes photos ne sont pas une constante non plus. La photographie passe strictement à la même chose. Et ma technique a aussi évolué. Parce qu'il y a quelque chose de vibratoire. qui est lié à ce que je pense, à ce que je suis ou à ce que je fais de mes journées. Et je tiens aussi à ce que tout ça alimente ma production personnelle de manière significative et surtout ne m'empêche de tomber dans une routine. C'est très important. Pour moi, il n'y a pas de routine à observer la lumière. C'est vraiment la lumière réellement, chaque instant. et à chaque instant je suis surpris et je redécouvre la lumière donc pour moi rester un artiste durant tout mon parcours de vie c'est avant tout me lever le matin et ouvrir les yeux ça démarre le métier d'artiste il démarre là et je pense que le fait d'être photographe permet de mettre des images là dessus d'accord merci beaucoup Andy merci pour ton intervention

  • Speaker #2

    Donc j'ajouterai aussi en biographie ton site internet pour que les gens puissent un petit peu découvrir ton travail. Je me permettrai aussi d'ajouter un lien vers ta musique, le groupe Soror Dolorosa, qui est un groupe de New Wave. Oui. Cold Wave.

  • Speaker #1

    New Wave, Cold Wave, entre les deux.

  • Speaker #2

    Donc inspiration 80.

  • Speaker #1

    Inspiré des années 80, mais c'est très content.

  • Speaker #2

    Eh bien écoute, je laisserai l'opportunité à tous de découvrir. Moi personnellement, j'adore. et on mettra aussi un lien des personnes que tu as citées de leur travail parce que je pense que ça peut beaucoup intéresser et ça peut donner des idées et des inspirations supplémentaires voilà merci vraiment Andy je vous invite également à découvrir la page Instagram d'Andy pour vous laisser aussi un petit peu inspiré par sa lumière et peut-être allumer la vente vous avez aimé ce podcast ? n'hésitez pas à vous abonner et à le partager autour de vous Je suis également curieuse de connaître vos impressions. Notez-nous sur votre plateforme d'écoute. Merci et à très bientôt pour un nouvel épisode Dormez.

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