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Description
Peut-on utiliser l'hypnose avec les enfants ? Les adolescents ? Y a-t-il des techniques spécifiques ? Et qu'en est-il de la personne âgée ? Ou la personne en fin de vie ? Le Dr Virot vous donne ici quelques clés et conclut sur les cycles de vie : ces phases au cours desquelles l'hypnose a souvent sa place en thérapie.
Emergences, soignants et soignés en bonne santé.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Hypnose et santé, le podcast d'Emergences. L'hypnose peut être utile à chaque âge de la vie. Le docteur Claude Virot vous explique toutes les particularités de l'hypnose qui s'adapte au fil des âges.
Docteur Virot, l'hypnose, on ne la pratique qu'avec des adolescents et des adultes ?
Pas du tout, on peut faire de l'hypnose à tous les âges de la vie, en fait. Je vous ai parlé de manipulateurs en radiologie qui font de l'hypnose avec des bébés dans le ventre de leur mère. Ah oui. Déjà, chez des fœtus, on peut faire une action hypnotique. Donc, voilà, il n'y a pas d'âge. Aujourd'hui, je ne soigne plus de jeunes enfants, mais je l'ai fait à une époque, pendant longtemps même. Et il y avait des bébés, par exemple, des bébés, des tout petits petits enfants qui ont des problèmes alimentaires, des problèmes de sommeil, des problèmes d'agitation. Le plus souvent, il faut aider la maman. donc faire de l'hypnose avec la maman. Mais il y a aussi une très bonne technique, c'est de faire de l'hypnose avec le bébé dans les bras de sa maman. Et d'induire une transe hypnotique chez la maman qui va transmettre quelque chose d'apaisé chez son enfant. Donc on peut faire de l'hypnose avec des tout petits enfants. Maintenant, de manière individuelle, on va faire de l'hypnose avec des enfants un peu plus grands. Mais ça peut commencer à 3-4 ans. Alors ici, la compétence, l'expérience du professionnel avec les enfants est absolument nécessaire. Un professionnel de santé qui n'a travaillé qu'avec des adultes toute sa vie, même s'il sait faire de l'hypnose, il ne deviendra pas habile du jour au lendemain avec des enfants. Parce qu'il faut connaître la manière de fonctionner des enfants. La conscience des enfants est beaucoup moins stable que celle des adultes. Les enfants partent très très vite dans des rêves, dans leur imaginaire. Donc ils partent très vite en transe, les enfants. C'est très facile d'induire de l'hypnose chez un enfant. Mais c'est très difficile de maintenir. l'hypnose chez un enfant, parce qu'il va très vite changer, il va revenir en conscience critique, il va partir dans un autre imaginaire. Les soignants qui s'occupent et qui font de l'hypnose avec les enfants doivent être très souples, très créatifs, très à l'écoute de la manière dont la conscience de cet enfant va évoluer pendant même une séance. Après, on peut s'occuper des enfants très jeunes, que ce soit parce qu'il a de l'anxiété, de l'anurésie, des troubles du sommeil ou peur d'aller à l'école. Toutes ces choses-là. ou des douleurs parfois chez des enfants aussi. Des enfants vont être beaucoup aidés dans des parcours de soins médicaux ou chirurgicaux par l'hypnose. Je pense à des enfants qui sont dans des centres d'oncologie parce qu'ils ont des pathologies cancéreuses. Ils vont recevoir des soins adaptés à leur pathologie et en particulier des chimiothérapies. Ça veut dire aussi des examens, des prélèvements, des douleurs, des peurs. Et l'hypnose et l'auto-hypnose. l'hypnose vont beaucoup aider ces enfants-là. Il est fréquent d'entendre des professionnels de santé décrire qu'avant de connaître l'hypnose, certains soins demandaient une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure parce que l'enfant se débat, il crie, il pleure, il a peur, il est agité, qu'il faut deux soignants, trois soignants pour faire un prélèvement, pour faire un pansement. Et que quand on sait utiliser l'hypnose, ces enfants peuvent apprendre à être calmes, en sécurité, plus tranquilles. Et ce soin qui demandait trois soignants pendant une demi-heure, va se faire avec un soignant en dix minutes. Donc les enfants vont beaucoup profiter de l'hypnose, mais aussi pour les chirurgies, pour les soins, pour les interventions.
Vous avez prononcé le mot d'auto-hypnose. Les enfants, la pratique...
Ah oui, tout à fait.
Ils sont réceptifs à apprendre à...
Oui, les enfants vont... Je vous ai dit... Ils passent très facilement dans des trains spontanés, mais ils vont apprendre quelques techniques pour se mettre en auto-hypnose. À ce moment-là, ils vont aller voir dans leur imaginaire un dessin animé, ils vont aller voir une tablette magique, ils vont partir dans un univers fantastique où ils vont partir avec des pompiers ou leur voiture de course. Parce que les enfants, même en bas âge, donc à quelques années, ils comprennent que les soins sont nécessaires. Ils peuvent être d'accord que les soins sont faits, mais... Ils ont un système émotionnel beaucoup plus sensible, donc ils vont avoir plus facilement la peur, tout le monde sait bien, ou ils vont avoir plus facilement de la douleur, de la rétraction.
Ils vont surtout l'exprimer complètement.
Très fort, viendra en folie, très fort. Ils vont facilement apprendre aussi à se protéger mieux. Les adultes, les adolescents vont aussi bénéficier d'hypnose. Alors ici, avec des adolescents, souvent le plus compliqué c'est d'établir l'alliance thérapeutique. Parce que l'adolescent qui est en difficulté va très très souvent avoir une espèce de méfiance vis-à-vis de l'adulte, vis-à-vis de l'autorité. Et donc l'alliance a toujours à préserver, parfois même à reconstruire, à entretenir, à entretenir, à préciser. Et l'adolescent, dans sa nature d'adolescent, va avoir aussi une certaine instabilité par rapport au rendez-vous, par rapport à sa demande. à ses objectifs. Donc là encore, et c'est une répétition de ce que j'ai déjà dit pour les enfants ou dans d'autres circonstances, il y a aussi un savoir-faire spécifique pour soigner les adolescents. Ensuite, les adultes, on a beaucoup parlé du soin des adultes, quel que soit leur âge, mais aussi à partir d'un certain âge, selon les gens, ça va pouvoir être plus difficile de faire de l'hypnose parce qu'il peut y avoir des... des difficultés de l'attention, donc de la relation ou de la concentration. Et donc c'est un peu plus compliqué de faire de l'hypnose. Je vous ai parlé de ce monsieur qui était très agité avec ses douleurs. Eh bien, il faut là aussi pas mal d'expérience de ce type de difficultés pour savoir comment faire. Quand j'ai vu ce monsieur-là la première fois, je me suis demandé est-ce que je vais savoir faire quelque chose d'hypnose avec lui ? Tellement il était... Le lien était difficile. Et puis en fait, ça s'est très bien passé. Mais au-delà de ces personnes âgées qui peuvent venir me voir, pour moi, c'était une limite, déjà. Puisqu'en fait, on va dire en gros, on peut faire de l'hypnose à partir du moment où on peut établir une communication suffisamment stable. Oui. Eh bien, donc cette limite, je la voyais, moi, par exemple, avec les personnes âgées qui développent des troubles de la conscience. Ah oui. Particulièrement la maladie d'Alzheimer. Mais j'ai été tout à fait stupéfait il y a quelques années par une première infirmière travaillant dans un EHPAD qui est venue se former à l'hypnose et qui nous a montré des vidéos dans lesquelles elle faisait de l'hypnose de manière très adaptée, très particulière, très créative pour des gens avec des troubles très très importants de l'orientation, dans le temps, dans l'espace, de la reconnaissance des gens. Et ça a été une surprise. totale. Et par la suite, d'autres personnes m'ont raconté les mêmes choses, tant et si bien qu'aujourd'hui, on est en train de créer, on a commencé à créer des formations spécifiques pour les personnes aides des EHPAD, pour les aider à mieux accepter des toilettes, mieux accepter des mouvements, des pansements, le temps qui passe, qu'ils soient plus en sécurité. Vous savez que, malheureusement, ces gens qui sont très très fragilisés, ils ont souvent beaucoup d'anxiété et d'angoisse. Alors, ils demandent beaucoup, beaucoup de présence.
Ils n'en ont pas beaucoup.
Et la présence, elle n'est pas facile à attribuer à tout le monde, autant que les gens auraient besoin. L'anxiété augmente, l'agitation. Malheureusement, la stratégie qui est souvent utilisée, c'est de leur donner des psychotropes, des sédatifs, qui vont les calmer. Ça leur fait du bien, mais en même temps, les sédatifs vont aussi peut-être affaiblir encore leur capacité de conscience. Et même si tout le monde se rend bien compte que ce n'est pas... ce n'est pas très satisfaisant. Quel autre genre d'outil peut-on mettre en place ? Eh bien, aujourd'hui, il y a un autre outil qui est en train d'apparaître, de se développer, et c'est vraiment nouveau, soit 4 ou 5 ans, c'est de pouvoir faire de l'hypnose avec ces gens-là. Ah, c'est formidable. Ah oui, c'est formidable.
Mais est-ce que ça peut aider à accepter la mort ?
Il y a des professionnels de santé, là encore, qui travaillent dans des centres de soins palliatifs, dans des services de soins palliatifs, qui vont utiliser l'hypnose avec leurs patients, qui vont utiliser l'hypnose pour que les gens soient plus confortables, plus détendus, pour qu'ils puissent de nouveau... réactiver des souvenirs de leur histoire, avoir de meilleures sensations dans leur corps, et même qu'ils puissent penser au futur. Alors, penser au futur, pour quelqu'un qui a un soin palliatif, on va y aller tout de suite, mais c'est... Elle va penser à sa mort, peut-être, mais peut-être pas. Par exemple, le matin, le futur par rapport à la matinée, c'est cet après-midi. Supposons qu'il y ait une visite de programmée cet après-midi. Alors que croche, quoi. Alors que cette personne-là est dans une détresse, dans une douleur, dans du chagrin, et est prise dans cette Ausha trans-dame, trans-négative. Eh bien, si la relation avec le soignant est suffisante, cette personne-là peut accepter, ou peut être intéressée, de faire une expérience avec l'hypnose. Et avec l'hypnose, on va pouvoir l'aider à se représenter, à se déplacer dans le temps jusqu'à cet après-midi pour déjà commencer à bénéficier de cette visite de l'après-midi. Et comme la visite de l'après-midi peut être imaginée comme agréable, cette émotion agréable va commencer à s'installer dans la personne dès le matin.
Je vois très très bien les avantages que l'on peut...
Mais aussi, puisqu'on est dans les âges, il y a bien sûr un moment où les personnes décèdent. Et ici... on va pouvoir aider les vivants, les vivants à intégrer ce décès, faire meurtre d'œil, à retrouver un équilibre, à retrouver de la paix. C'est ici aussi tout l'intérêt justement de l'accompagnement des gens qui ont décédé pour préparer les vivants aussi à cette échéance-là. Mais bien souvent, les décès ne sont pas préparés. Ce sont des morts brutales, ce sont des morts violentes, par accident, par suicide, par agression. Et ces décès-là sont violents dans le système. Ils vont aussi générer une sorte de déflagration dans le système. Inattendu, donc, on a déjà dit que quand il n'y a pas de préparation, les chocs sont beaucoup plus forts et ça va générer des traumatismes, ça va générer des blessures. Alors l'hypnose, ça doit encore être très précieuse pour aider des gens à cheminer dans leur parcours de dalle, pour retrouver une certaine sérénité avec les autres vivants qui sont autour d'eux. Puisqu'on parle des âges de la vie, il y a un autre concept qui est vraiment très très précieux. Très précieux. pour savoir soigner des gens et utiliser l'hypnose abonnescienne. En fait, on parle de cycle de vie. Le cycle de la vie, ce sont les différentes grandes étapes que nous traversons les uns les autres. Bébé, à la maison, avec des parents, puis un jour, aller à la crèche. C'est une autre phase de la vie. Tu es allé à l'école, puis changer d'école, être capable de marcher tout seul, et puis plus tard, de rentrer dans l'adolescence, puis plus tard, une première rencontre amoureuse, puis partir plus loin pour des études. Et si on continue comme ça, on va voir qu'il y a beaucoup d'étapes comme ça à franchir. Il faudrait qu'un couple... changer de ville, fabriquer un enfant ou un deuxième enfant, changer de métier voir les parents vieillir, nous disparaître et chacune de ces étapes là est un vrai défi pour chacun d'entre nous et bien ça remet profondément en question notre équilibre interne, entre le moment où je vis chez papa et maman dans leur maison, dans ma chambre, dans mon univers, qu'il y a les repas qui sont tout près, que le linge est fait j'ai juste besoin d'un peu d'énergie pour me disputer avec mes parents pour affirmer mon existence c'est assez confortable et bien Et puis, je pars à l'université, c'est à 200, 500 kilomètres, je reviendrai qu'une fois par mois. Il va falloir que je me débrouille par rapport au logement, par rapport aux horaires, rencontrer des nouvelles personnes. Et puis, même les études en elles-mêmes sont différentes. Ce n'est pas toujours facile de rentrer dans cette nouvelle phase du cycle de vie. Et donc, ça génère à la fois une perturbation et à la fois la nécessité de se transformer, de fabriquer des solutions, de fabriquer des nouvelles compétences. Alors, on va les fabriquer. Mais aussi on va les recevoir parce qu'il y aura un grand frère, parce qu'il y aura des parents, parce qu'il y aura des grands-parents, parce qu'il y a des modèles qui vont servir à chacun d'entre nous pour fabriquer ces solutions. N'empêche que chacune de ces états est potentiellement difficile à franchir. Et tel jeune va franchir facilement ce moment de quitter la famille et tel autre n'y arrivera pas. Tel couple va très facilement accueillir un premier enfant et un autre n'y arrivera pas. Tel enfant va très facilement aller à l'école des... trois ans et un autre n'y arrivera pas. C'est là qu'on avait déjà parlé du principe de résilience. Mais je voudrais revenir encore sur un point qu'on a déjà un petit peu évoqué, c'est que ces phases de déstabilisation, quand on parle de déstabilisation, c'est qu'il y a des phases de stabilisation. Chacun d'entre nous passe des phases où notre vie est à peu près réglée, harmonisée, à peu près. Il y a toujours un petit peu des modifications. Donc on va parler de phases assez stables. Je vis au même endroit, je fais le même travail, je connais à peu près les mêmes personnes. Je vis dans le même réseau, je vis à peu près pareil. Et puis vient un événement, un problème avec un enfant, ou un enfant qui s'en va par exemple, qui s'en va, qui quitte la maison. Tout d'un coup, on était deux parents avec un enfant à la maison, on est deux parents tout seuls. Ce n'est plus la même vie, ça change de rythme. Qu'est-ce que ça va produire ? Du bonheur ou des troubles ? Et donc potentiellement, cette phase-là où l'enfant s'en va, pour prendre cet exemple, ça va générer par exemple pour le père, une phase de déstabilisation. Et il va devoir se recadrer. Peut-être qu'il allait beaucoup faire du sport avec son fils, peut-être qu'il dormait beaucoup, qu'il jouait aux échecs, ou même peut-être qu'il se disputait. En tout cas, il y avait du lien. Et bien ces phases-là génèrent ce qu'on a déjà évoqué comme phases chaotiques. Les phases chaotiques apparaissent très spécifiquement dans ces moments de changement de cycle de vie. Et heureusement, comme on l'a déjà dit, ces phases chaotiques contiennent en elles-mêmes un potentiel de changement. donc de transformation, de voir le monde autrement, de grandir, y compris physiquement. Ça a été en partie aussi quelque chose que j'ai appris à travers le stage de Milton Erickson, et surtout par rapport à un livre que j'encourage chacun à lire, qui s'appelle Milton Erickson, un thérapeute hors du commun. Ce livre a été écrit par un des membres de cette école de Palo Alto, il s'appelle Jay Haley. Et il a eu l'idée de présenter le travail d'Erikson justement à travers les différentes étapes du cycle de vie pour montrer comment Erikson intégrait aussi le cycle de vie dans sa façon de travailler avec des gens. Cet auteur qui a eu cette idée-là, d'observer l'apparition des troubles de manière très spécifique dans ces moments de changement de cycle de vie. Alors, avec beaucoup de patience, l'objectif sera de les aider à passer à une autre étape du cycle. Et d'ailleurs, dès que ce passage est fait, la plupart des troubles qui étaient présents juste avant disparaissent et s'estant. Là encore, pensez à la temporalité de la vie.
Le podcast Hypnose et Santé est une création Emergences. Pour toute question, nous serons heureux de vous accueillir sur hypnoses.com
Description
Peut-on utiliser l'hypnose avec les enfants ? Les adolescents ? Y a-t-il des techniques spécifiques ? Et qu'en est-il de la personne âgée ? Ou la personne en fin de vie ? Le Dr Virot vous donne ici quelques clés et conclut sur les cycles de vie : ces phases au cours desquelles l'hypnose a souvent sa place en thérapie.
Emergences, soignants et soignés en bonne santé.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Hypnose et santé, le podcast d'Emergences. L'hypnose peut être utile à chaque âge de la vie. Le docteur Claude Virot vous explique toutes les particularités de l'hypnose qui s'adapte au fil des âges.
Docteur Virot, l'hypnose, on ne la pratique qu'avec des adolescents et des adultes ?
Pas du tout, on peut faire de l'hypnose à tous les âges de la vie, en fait. Je vous ai parlé de manipulateurs en radiologie qui font de l'hypnose avec des bébés dans le ventre de leur mère. Ah oui. Déjà, chez des fœtus, on peut faire une action hypnotique. Donc, voilà, il n'y a pas d'âge. Aujourd'hui, je ne soigne plus de jeunes enfants, mais je l'ai fait à une époque, pendant longtemps même. Et il y avait des bébés, par exemple, des bébés, des tout petits petits enfants qui ont des problèmes alimentaires, des problèmes de sommeil, des problèmes d'agitation. Le plus souvent, il faut aider la maman. donc faire de l'hypnose avec la maman. Mais il y a aussi une très bonne technique, c'est de faire de l'hypnose avec le bébé dans les bras de sa maman. Et d'induire une transe hypnotique chez la maman qui va transmettre quelque chose d'apaisé chez son enfant. Donc on peut faire de l'hypnose avec des tout petits enfants. Maintenant, de manière individuelle, on va faire de l'hypnose avec des enfants un peu plus grands. Mais ça peut commencer à 3-4 ans. Alors ici, la compétence, l'expérience du professionnel avec les enfants est absolument nécessaire. Un professionnel de santé qui n'a travaillé qu'avec des adultes toute sa vie, même s'il sait faire de l'hypnose, il ne deviendra pas habile du jour au lendemain avec des enfants. Parce qu'il faut connaître la manière de fonctionner des enfants. La conscience des enfants est beaucoup moins stable que celle des adultes. Les enfants partent très très vite dans des rêves, dans leur imaginaire. Donc ils partent très vite en transe, les enfants. C'est très facile d'induire de l'hypnose chez un enfant. Mais c'est très difficile de maintenir. l'hypnose chez un enfant, parce qu'il va très vite changer, il va revenir en conscience critique, il va partir dans un autre imaginaire. Les soignants qui s'occupent et qui font de l'hypnose avec les enfants doivent être très souples, très créatifs, très à l'écoute de la manière dont la conscience de cet enfant va évoluer pendant même une séance. Après, on peut s'occuper des enfants très jeunes, que ce soit parce qu'il a de l'anxiété, de l'anurésie, des troubles du sommeil ou peur d'aller à l'école. Toutes ces choses-là. ou des douleurs parfois chez des enfants aussi. Des enfants vont être beaucoup aidés dans des parcours de soins médicaux ou chirurgicaux par l'hypnose. Je pense à des enfants qui sont dans des centres d'oncologie parce qu'ils ont des pathologies cancéreuses. Ils vont recevoir des soins adaptés à leur pathologie et en particulier des chimiothérapies. Ça veut dire aussi des examens, des prélèvements, des douleurs, des peurs. Et l'hypnose et l'auto-hypnose. l'hypnose vont beaucoup aider ces enfants-là. Il est fréquent d'entendre des professionnels de santé décrire qu'avant de connaître l'hypnose, certains soins demandaient une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure parce que l'enfant se débat, il crie, il pleure, il a peur, il est agité, qu'il faut deux soignants, trois soignants pour faire un prélèvement, pour faire un pansement. Et que quand on sait utiliser l'hypnose, ces enfants peuvent apprendre à être calmes, en sécurité, plus tranquilles. Et ce soin qui demandait trois soignants pendant une demi-heure, va se faire avec un soignant en dix minutes. Donc les enfants vont beaucoup profiter de l'hypnose, mais aussi pour les chirurgies, pour les soins, pour les interventions.
Vous avez prononcé le mot d'auto-hypnose. Les enfants, la pratique...
Ah oui, tout à fait.
Ils sont réceptifs à apprendre à...
Oui, les enfants vont... Je vous ai dit... Ils passent très facilement dans des trains spontanés, mais ils vont apprendre quelques techniques pour se mettre en auto-hypnose. À ce moment-là, ils vont aller voir dans leur imaginaire un dessin animé, ils vont aller voir une tablette magique, ils vont partir dans un univers fantastique où ils vont partir avec des pompiers ou leur voiture de course. Parce que les enfants, même en bas âge, donc à quelques années, ils comprennent que les soins sont nécessaires. Ils peuvent être d'accord que les soins sont faits, mais... Ils ont un système émotionnel beaucoup plus sensible, donc ils vont avoir plus facilement la peur, tout le monde sait bien, ou ils vont avoir plus facilement de la douleur, de la rétraction.
Ils vont surtout l'exprimer complètement.
Très fort, viendra en folie, très fort. Ils vont facilement apprendre aussi à se protéger mieux. Les adultes, les adolescents vont aussi bénéficier d'hypnose. Alors ici, avec des adolescents, souvent le plus compliqué c'est d'établir l'alliance thérapeutique. Parce que l'adolescent qui est en difficulté va très très souvent avoir une espèce de méfiance vis-à-vis de l'adulte, vis-à-vis de l'autorité. Et donc l'alliance a toujours à préserver, parfois même à reconstruire, à entretenir, à entretenir, à préciser. Et l'adolescent, dans sa nature d'adolescent, va avoir aussi une certaine instabilité par rapport au rendez-vous, par rapport à sa demande. à ses objectifs. Donc là encore, et c'est une répétition de ce que j'ai déjà dit pour les enfants ou dans d'autres circonstances, il y a aussi un savoir-faire spécifique pour soigner les adolescents. Ensuite, les adultes, on a beaucoup parlé du soin des adultes, quel que soit leur âge, mais aussi à partir d'un certain âge, selon les gens, ça va pouvoir être plus difficile de faire de l'hypnose parce qu'il peut y avoir des... des difficultés de l'attention, donc de la relation ou de la concentration. Et donc c'est un peu plus compliqué de faire de l'hypnose. Je vous ai parlé de ce monsieur qui était très agité avec ses douleurs. Eh bien, il faut là aussi pas mal d'expérience de ce type de difficultés pour savoir comment faire. Quand j'ai vu ce monsieur-là la première fois, je me suis demandé est-ce que je vais savoir faire quelque chose d'hypnose avec lui ? Tellement il était... Le lien était difficile. Et puis en fait, ça s'est très bien passé. Mais au-delà de ces personnes âgées qui peuvent venir me voir, pour moi, c'était une limite, déjà. Puisqu'en fait, on va dire en gros, on peut faire de l'hypnose à partir du moment où on peut établir une communication suffisamment stable. Oui. Eh bien, donc cette limite, je la voyais, moi, par exemple, avec les personnes âgées qui développent des troubles de la conscience. Ah oui. Particulièrement la maladie d'Alzheimer. Mais j'ai été tout à fait stupéfait il y a quelques années par une première infirmière travaillant dans un EHPAD qui est venue se former à l'hypnose et qui nous a montré des vidéos dans lesquelles elle faisait de l'hypnose de manière très adaptée, très particulière, très créative pour des gens avec des troubles très très importants de l'orientation, dans le temps, dans l'espace, de la reconnaissance des gens. Et ça a été une surprise. totale. Et par la suite, d'autres personnes m'ont raconté les mêmes choses, tant et si bien qu'aujourd'hui, on est en train de créer, on a commencé à créer des formations spécifiques pour les personnes aides des EHPAD, pour les aider à mieux accepter des toilettes, mieux accepter des mouvements, des pansements, le temps qui passe, qu'ils soient plus en sécurité. Vous savez que, malheureusement, ces gens qui sont très très fragilisés, ils ont souvent beaucoup d'anxiété et d'angoisse. Alors, ils demandent beaucoup, beaucoup de présence.
Ils n'en ont pas beaucoup.
Et la présence, elle n'est pas facile à attribuer à tout le monde, autant que les gens auraient besoin. L'anxiété augmente, l'agitation. Malheureusement, la stratégie qui est souvent utilisée, c'est de leur donner des psychotropes, des sédatifs, qui vont les calmer. Ça leur fait du bien, mais en même temps, les sédatifs vont aussi peut-être affaiblir encore leur capacité de conscience. Et même si tout le monde se rend bien compte que ce n'est pas... ce n'est pas très satisfaisant. Quel autre genre d'outil peut-on mettre en place ? Eh bien, aujourd'hui, il y a un autre outil qui est en train d'apparaître, de se développer, et c'est vraiment nouveau, soit 4 ou 5 ans, c'est de pouvoir faire de l'hypnose avec ces gens-là. Ah, c'est formidable. Ah oui, c'est formidable.
Mais est-ce que ça peut aider à accepter la mort ?
Il y a des professionnels de santé, là encore, qui travaillent dans des centres de soins palliatifs, dans des services de soins palliatifs, qui vont utiliser l'hypnose avec leurs patients, qui vont utiliser l'hypnose pour que les gens soient plus confortables, plus détendus, pour qu'ils puissent de nouveau... réactiver des souvenirs de leur histoire, avoir de meilleures sensations dans leur corps, et même qu'ils puissent penser au futur. Alors, penser au futur, pour quelqu'un qui a un soin palliatif, on va y aller tout de suite, mais c'est... Elle va penser à sa mort, peut-être, mais peut-être pas. Par exemple, le matin, le futur par rapport à la matinée, c'est cet après-midi. Supposons qu'il y ait une visite de programmée cet après-midi. Alors que croche, quoi. Alors que cette personne-là est dans une détresse, dans une douleur, dans du chagrin, et est prise dans cette Ausha trans-dame, trans-négative. Eh bien, si la relation avec le soignant est suffisante, cette personne-là peut accepter, ou peut être intéressée, de faire une expérience avec l'hypnose. Et avec l'hypnose, on va pouvoir l'aider à se représenter, à se déplacer dans le temps jusqu'à cet après-midi pour déjà commencer à bénéficier de cette visite de l'après-midi. Et comme la visite de l'après-midi peut être imaginée comme agréable, cette émotion agréable va commencer à s'installer dans la personne dès le matin.
Je vois très très bien les avantages que l'on peut...
Mais aussi, puisqu'on est dans les âges, il y a bien sûr un moment où les personnes décèdent. Et ici... on va pouvoir aider les vivants, les vivants à intégrer ce décès, faire meurtre d'œil, à retrouver un équilibre, à retrouver de la paix. C'est ici aussi tout l'intérêt justement de l'accompagnement des gens qui ont décédé pour préparer les vivants aussi à cette échéance-là. Mais bien souvent, les décès ne sont pas préparés. Ce sont des morts brutales, ce sont des morts violentes, par accident, par suicide, par agression. Et ces décès-là sont violents dans le système. Ils vont aussi générer une sorte de déflagration dans le système. Inattendu, donc, on a déjà dit que quand il n'y a pas de préparation, les chocs sont beaucoup plus forts et ça va générer des traumatismes, ça va générer des blessures. Alors l'hypnose, ça doit encore être très précieuse pour aider des gens à cheminer dans leur parcours de dalle, pour retrouver une certaine sérénité avec les autres vivants qui sont autour d'eux. Puisqu'on parle des âges de la vie, il y a un autre concept qui est vraiment très très précieux. Très précieux. pour savoir soigner des gens et utiliser l'hypnose abonnescienne. En fait, on parle de cycle de vie. Le cycle de la vie, ce sont les différentes grandes étapes que nous traversons les uns les autres. Bébé, à la maison, avec des parents, puis un jour, aller à la crèche. C'est une autre phase de la vie. Tu es allé à l'école, puis changer d'école, être capable de marcher tout seul, et puis plus tard, de rentrer dans l'adolescence, puis plus tard, une première rencontre amoureuse, puis partir plus loin pour des études. Et si on continue comme ça, on va voir qu'il y a beaucoup d'étapes comme ça à franchir. Il faudrait qu'un couple... changer de ville, fabriquer un enfant ou un deuxième enfant, changer de métier voir les parents vieillir, nous disparaître et chacune de ces étapes là est un vrai défi pour chacun d'entre nous et bien ça remet profondément en question notre équilibre interne, entre le moment où je vis chez papa et maman dans leur maison, dans ma chambre, dans mon univers, qu'il y a les repas qui sont tout près, que le linge est fait j'ai juste besoin d'un peu d'énergie pour me disputer avec mes parents pour affirmer mon existence c'est assez confortable et bien Et puis, je pars à l'université, c'est à 200, 500 kilomètres, je reviendrai qu'une fois par mois. Il va falloir que je me débrouille par rapport au logement, par rapport aux horaires, rencontrer des nouvelles personnes. Et puis, même les études en elles-mêmes sont différentes. Ce n'est pas toujours facile de rentrer dans cette nouvelle phase du cycle de vie. Et donc, ça génère à la fois une perturbation et à la fois la nécessité de se transformer, de fabriquer des solutions, de fabriquer des nouvelles compétences. Alors, on va les fabriquer. Mais aussi on va les recevoir parce qu'il y aura un grand frère, parce qu'il y aura des parents, parce qu'il y aura des grands-parents, parce qu'il y a des modèles qui vont servir à chacun d'entre nous pour fabriquer ces solutions. N'empêche que chacune de ces états est potentiellement difficile à franchir. Et tel jeune va franchir facilement ce moment de quitter la famille et tel autre n'y arrivera pas. Tel couple va très facilement accueillir un premier enfant et un autre n'y arrivera pas. Tel enfant va très facilement aller à l'école des... trois ans et un autre n'y arrivera pas. C'est là qu'on avait déjà parlé du principe de résilience. Mais je voudrais revenir encore sur un point qu'on a déjà un petit peu évoqué, c'est que ces phases de déstabilisation, quand on parle de déstabilisation, c'est qu'il y a des phases de stabilisation. Chacun d'entre nous passe des phases où notre vie est à peu près réglée, harmonisée, à peu près. Il y a toujours un petit peu des modifications. Donc on va parler de phases assez stables. Je vis au même endroit, je fais le même travail, je connais à peu près les mêmes personnes. Je vis dans le même réseau, je vis à peu près pareil. Et puis vient un événement, un problème avec un enfant, ou un enfant qui s'en va par exemple, qui s'en va, qui quitte la maison. Tout d'un coup, on était deux parents avec un enfant à la maison, on est deux parents tout seuls. Ce n'est plus la même vie, ça change de rythme. Qu'est-ce que ça va produire ? Du bonheur ou des troubles ? Et donc potentiellement, cette phase-là où l'enfant s'en va, pour prendre cet exemple, ça va générer par exemple pour le père, une phase de déstabilisation. Et il va devoir se recadrer. Peut-être qu'il allait beaucoup faire du sport avec son fils, peut-être qu'il dormait beaucoup, qu'il jouait aux échecs, ou même peut-être qu'il se disputait. En tout cas, il y avait du lien. Et bien ces phases-là génèrent ce qu'on a déjà évoqué comme phases chaotiques. Les phases chaotiques apparaissent très spécifiquement dans ces moments de changement de cycle de vie. Et heureusement, comme on l'a déjà dit, ces phases chaotiques contiennent en elles-mêmes un potentiel de changement. donc de transformation, de voir le monde autrement, de grandir, y compris physiquement. Ça a été en partie aussi quelque chose que j'ai appris à travers le stage de Milton Erickson, et surtout par rapport à un livre que j'encourage chacun à lire, qui s'appelle Milton Erickson, un thérapeute hors du commun. Ce livre a été écrit par un des membres de cette école de Palo Alto, il s'appelle Jay Haley. Et il a eu l'idée de présenter le travail d'Erikson justement à travers les différentes étapes du cycle de vie pour montrer comment Erikson intégrait aussi le cycle de vie dans sa façon de travailler avec des gens. Cet auteur qui a eu cette idée-là, d'observer l'apparition des troubles de manière très spécifique dans ces moments de changement de cycle de vie. Alors, avec beaucoup de patience, l'objectif sera de les aider à passer à une autre étape du cycle. Et d'ailleurs, dès que ce passage est fait, la plupart des troubles qui étaient présents juste avant disparaissent et s'estant. Là encore, pensez à la temporalité de la vie.
Le podcast Hypnose et Santé est une création Emergences. Pour toute question, nous serons heureux de vous accueillir sur hypnoses.com
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Description
Peut-on utiliser l'hypnose avec les enfants ? Les adolescents ? Y a-t-il des techniques spécifiques ? Et qu'en est-il de la personne âgée ? Ou la personne en fin de vie ? Le Dr Virot vous donne ici quelques clés et conclut sur les cycles de vie : ces phases au cours desquelles l'hypnose a souvent sa place en thérapie.
Emergences, soignants et soignés en bonne santé.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Hypnose et santé, le podcast d'Emergences. L'hypnose peut être utile à chaque âge de la vie. Le docteur Claude Virot vous explique toutes les particularités de l'hypnose qui s'adapte au fil des âges.
Docteur Virot, l'hypnose, on ne la pratique qu'avec des adolescents et des adultes ?
Pas du tout, on peut faire de l'hypnose à tous les âges de la vie, en fait. Je vous ai parlé de manipulateurs en radiologie qui font de l'hypnose avec des bébés dans le ventre de leur mère. Ah oui. Déjà, chez des fœtus, on peut faire une action hypnotique. Donc, voilà, il n'y a pas d'âge. Aujourd'hui, je ne soigne plus de jeunes enfants, mais je l'ai fait à une époque, pendant longtemps même. Et il y avait des bébés, par exemple, des bébés, des tout petits petits enfants qui ont des problèmes alimentaires, des problèmes de sommeil, des problèmes d'agitation. Le plus souvent, il faut aider la maman. donc faire de l'hypnose avec la maman. Mais il y a aussi une très bonne technique, c'est de faire de l'hypnose avec le bébé dans les bras de sa maman. Et d'induire une transe hypnotique chez la maman qui va transmettre quelque chose d'apaisé chez son enfant. Donc on peut faire de l'hypnose avec des tout petits enfants. Maintenant, de manière individuelle, on va faire de l'hypnose avec des enfants un peu plus grands. Mais ça peut commencer à 3-4 ans. Alors ici, la compétence, l'expérience du professionnel avec les enfants est absolument nécessaire. Un professionnel de santé qui n'a travaillé qu'avec des adultes toute sa vie, même s'il sait faire de l'hypnose, il ne deviendra pas habile du jour au lendemain avec des enfants. Parce qu'il faut connaître la manière de fonctionner des enfants. La conscience des enfants est beaucoup moins stable que celle des adultes. Les enfants partent très très vite dans des rêves, dans leur imaginaire. Donc ils partent très vite en transe, les enfants. C'est très facile d'induire de l'hypnose chez un enfant. Mais c'est très difficile de maintenir. l'hypnose chez un enfant, parce qu'il va très vite changer, il va revenir en conscience critique, il va partir dans un autre imaginaire. Les soignants qui s'occupent et qui font de l'hypnose avec les enfants doivent être très souples, très créatifs, très à l'écoute de la manière dont la conscience de cet enfant va évoluer pendant même une séance. Après, on peut s'occuper des enfants très jeunes, que ce soit parce qu'il a de l'anxiété, de l'anurésie, des troubles du sommeil ou peur d'aller à l'école. Toutes ces choses-là. ou des douleurs parfois chez des enfants aussi. Des enfants vont être beaucoup aidés dans des parcours de soins médicaux ou chirurgicaux par l'hypnose. Je pense à des enfants qui sont dans des centres d'oncologie parce qu'ils ont des pathologies cancéreuses. Ils vont recevoir des soins adaptés à leur pathologie et en particulier des chimiothérapies. Ça veut dire aussi des examens, des prélèvements, des douleurs, des peurs. Et l'hypnose et l'auto-hypnose. l'hypnose vont beaucoup aider ces enfants-là. Il est fréquent d'entendre des professionnels de santé décrire qu'avant de connaître l'hypnose, certains soins demandaient une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure parce que l'enfant se débat, il crie, il pleure, il a peur, il est agité, qu'il faut deux soignants, trois soignants pour faire un prélèvement, pour faire un pansement. Et que quand on sait utiliser l'hypnose, ces enfants peuvent apprendre à être calmes, en sécurité, plus tranquilles. Et ce soin qui demandait trois soignants pendant une demi-heure, va se faire avec un soignant en dix minutes. Donc les enfants vont beaucoup profiter de l'hypnose, mais aussi pour les chirurgies, pour les soins, pour les interventions.
Vous avez prononcé le mot d'auto-hypnose. Les enfants, la pratique...
Ah oui, tout à fait.
Ils sont réceptifs à apprendre à...
Oui, les enfants vont... Je vous ai dit... Ils passent très facilement dans des trains spontanés, mais ils vont apprendre quelques techniques pour se mettre en auto-hypnose. À ce moment-là, ils vont aller voir dans leur imaginaire un dessin animé, ils vont aller voir une tablette magique, ils vont partir dans un univers fantastique où ils vont partir avec des pompiers ou leur voiture de course. Parce que les enfants, même en bas âge, donc à quelques années, ils comprennent que les soins sont nécessaires. Ils peuvent être d'accord que les soins sont faits, mais... Ils ont un système émotionnel beaucoup plus sensible, donc ils vont avoir plus facilement la peur, tout le monde sait bien, ou ils vont avoir plus facilement de la douleur, de la rétraction.
Ils vont surtout l'exprimer complètement.
Très fort, viendra en folie, très fort. Ils vont facilement apprendre aussi à se protéger mieux. Les adultes, les adolescents vont aussi bénéficier d'hypnose. Alors ici, avec des adolescents, souvent le plus compliqué c'est d'établir l'alliance thérapeutique. Parce que l'adolescent qui est en difficulté va très très souvent avoir une espèce de méfiance vis-à-vis de l'adulte, vis-à-vis de l'autorité. Et donc l'alliance a toujours à préserver, parfois même à reconstruire, à entretenir, à entretenir, à préciser. Et l'adolescent, dans sa nature d'adolescent, va avoir aussi une certaine instabilité par rapport au rendez-vous, par rapport à sa demande. à ses objectifs. Donc là encore, et c'est une répétition de ce que j'ai déjà dit pour les enfants ou dans d'autres circonstances, il y a aussi un savoir-faire spécifique pour soigner les adolescents. Ensuite, les adultes, on a beaucoup parlé du soin des adultes, quel que soit leur âge, mais aussi à partir d'un certain âge, selon les gens, ça va pouvoir être plus difficile de faire de l'hypnose parce qu'il peut y avoir des... des difficultés de l'attention, donc de la relation ou de la concentration. Et donc c'est un peu plus compliqué de faire de l'hypnose. Je vous ai parlé de ce monsieur qui était très agité avec ses douleurs. Eh bien, il faut là aussi pas mal d'expérience de ce type de difficultés pour savoir comment faire. Quand j'ai vu ce monsieur-là la première fois, je me suis demandé est-ce que je vais savoir faire quelque chose d'hypnose avec lui ? Tellement il était... Le lien était difficile. Et puis en fait, ça s'est très bien passé. Mais au-delà de ces personnes âgées qui peuvent venir me voir, pour moi, c'était une limite, déjà. Puisqu'en fait, on va dire en gros, on peut faire de l'hypnose à partir du moment où on peut établir une communication suffisamment stable. Oui. Eh bien, donc cette limite, je la voyais, moi, par exemple, avec les personnes âgées qui développent des troubles de la conscience. Ah oui. Particulièrement la maladie d'Alzheimer. Mais j'ai été tout à fait stupéfait il y a quelques années par une première infirmière travaillant dans un EHPAD qui est venue se former à l'hypnose et qui nous a montré des vidéos dans lesquelles elle faisait de l'hypnose de manière très adaptée, très particulière, très créative pour des gens avec des troubles très très importants de l'orientation, dans le temps, dans l'espace, de la reconnaissance des gens. Et ça a été une surprise. totale. Et par la suite, d'autres personnes m'ont raconté les mêmes choses, tant et si bien qu'aujourd'hui, on est en train de créer, on a commencé à créer des formations spécifiques pour les personnes aides des EHPAD, pour les aider à mieux accepter des toilettes, mieux accepter des mouvements, des pansements, le temps qui passe, qu'ils soient plus en sécurité. Vous savez que, malheureusement, ces gens qui sont très très fragilisés, ils ont souvent beaucoup d'anxiété et d'angoisse. Alors, ils demandent beaucoup, beaucoup de présence.
Ils n'en ont pas beaucoup.
Et la présence, elle n'est pas facile à attribuer à tout le monde, autant que les gens auraient besoin. L'anxiété augmente, l'agitation. Malheureusement, la stratégie qui est souvent utilisée, c'est de leur donner des psychotropes, des sédatifs, qui vont les calmer. Ça leur fait du bien, mais en même temps, les sédatifs vont aussi peut-être affaiblir encore leur capacité de conscience. Et même si tout le monde se rend bien compte que ce n'est pas... ce n'est pas très satisfaisant. Quel autre genre d'outil peut-on mettre en place ? Eh bien, aujourd'hui, il y a un autre outil qui est en train d'apparaître, de se développer, et c'est vraiment nouveau, soit 4 ou 5 ans, c'est de pouvoir faire de l'hypnose avec ces gens-là. Ah, c'est formidable. Ah oui, c'est formidable.
Mais est-ce que ça peut aider à accepter la mort ?
Il y a des professionnels de santé, là encore, qui travaillent dans des centres de soins palliatifs, dans des services de soins palliatifs, qui vont utiliser l'hypnose avec leurs patients, qui vont utiliser l'hypnose pour que les gens soient plus confortables, plus détendus, pour qu'ils puissent de nouveau... réactiver des souvenirs de leur histoire, avoir de meilleures sensations dans leur corps, et même qu'ils puissent penser au futur. Alors, penser au futur, pour quelqu'un qui a un soin palliatif, on va y aller tout de suite, mais c'est... Elle va penser à sa mort, peut-être, mais peut-être pas. Par exemple, le matin, le futur par rapport à la matinée, c'est cet après-midi. Supposons qu'il y ait une visite de programmée cet après-midi. Alors que croche, quoi. Alors que cette personne-là est dans une détresse, dans une douleur, dans du chagrin, et est prise dans cette Ausha trans-dame, trans-négative. Eh bien, si la relation avec le soignant est suffisante, cette personne-là peut accepter, ou peut être intéressée, de faire une expérience avec l'hypnose. Et avec l'hypnose, on va pouvoir l'aider à se représenter, à se déplacer dans le temps jusqu'à cet après-midi pour déjà commencer à bénéficier de cette visite de l'après-midi. Et comme la visite de l'après-midi peut être imaginée comme agréable, cette émotion agréable va commencer à s'installer dans la personne dès le matin.
Je vois très très bien les avantages que l'on peut...
Mais aussi, puisqu'on est dans les âges, il y a bien sûr un moment où les personnes décèdent. Et ici... on va pouvoir aider les vivants, les vivants à intégrer ce décès, faire meurtre d'œil, à retrouver un équilibre, à retrouver de la paix. C'est ici aussi tout l'intérêt justement de l'accompagnement des gens qui ont décédé pour préparer les vivants aussi à cette échéance-là. Mais bien souvent, les décès ne sont pas préparés. Ce sont des morts brutales, ce sont des morts violentes, par accident, par suicide, par agression. Et ces décès-là sont violents dans le système. Ils vont aussi générer une sorte de déflagration dans le système. Inattendu, donc, on a déjà dit que quand il n'y a pas de préparation, les chocs sont beaucoup plus forts et ça va générer des traumatismes, ça va générer des blessures. Alors l'hypnose, ça doit encore être très précieuse pour aider des gens à cheminer dans leur parcours de dalle, pour retrouver une certaine sérénité avec les autres vivants qui sont autour d'eux. Puisqu'on parle des âges de la vie, il y a un autre concept qui est vraiment très très précieux. Très précieux. pour savoir soigner des gens et utiliser l'hypnose abonnescienne. En fait, on parle de cycle de vie. Le cycle de la vie, ce sont les différentes grandes étapes que nous traversons les uns les autres. Bébé, à la maison, avec des parents, puis un jour, aller à la crèche. C'est une autre phase de la vie. Tu es allé à l'école, puis changer d'école, être capable de marcher tout seul, et puis plus tard, de rentrer dans l'adolescence, puis plus tard, une première rencontre amoureuse, puis partir plus loin pour des études. Et si on continue comme ça, on va voir qu'il y a beaucoup d'étapes comme ça à franchir. Il faudrait qu'un couple... changer de ville, fabriquer un enfant ou un deuxième enfant, changer de métier voir les parents vieillir, nous disparaître et chacune de ces étapes là est un vrai défi pour chacun d'entre nous et bien ça remet profondément en question notre équilibre interne, entre le moment où je vis chez papa et maman dans leur maison, dans ma chambre, dans mon univers, qu'il y a les repas qui sont tout près, que le linge est fait j'ai juste besoin d'un peu d'énergie pour me disputer avec mes parents pour affirmer mon existence c'est assez confortable et bien Et puis, je pars à l'université, c'est à 200, 500 kilomètres, je reviendrai qu'une fois par mois. Il va falloir que je me débrouille par rapport au logement, par rapport aux horaires, rencontrer des nouvelles personnes. Et puis, même les études en elles-mêmes sont différentes. Ce n'est pas toujours facile de rentrer dans cette nouvelle phase du cycle de vie. Et donc, ça génère à la fois une perturbation et à la fois la nécessité de se transformer, de fabriquer des solutions, de fabriquer des nouvelles compétences. Alors, on va les fabriquer. Mais aussi on va les recevoir parce qu'il y aura un grand frère, parce qu'il y aura des parents, parce qu'il y aura des grands-parents, parce qu'il y a des modèles qui vont servir à chacun d'entre nous pour fabriquer ces solutions. N'empêche que chacune de ces états est potentiellement difficile à franchir. Et tel jeune va franchir facilement ce moment de quitter la famille et tel autre n'y arrivera pas. Tel couple va très facilement accueillir un premier enfant et un autre n'y arrivera pas. Tel enfant va très facilement aller à l'école des... trois ans et un autre n'y arrivera pas. C'est là qu'on avait déjà parlé du principe de résilience. Mais je voudrais revenir encore sur un point qu'on a déjà un petit peu évoqué, c'est que ces phases de déstabilisation, quand on parle de déstabilisation, c'est qu'il y a des phases de stabilisation. Chacun d'entre nous passe des phases où notre vie est à peu près réglée, harmonisée, à peu près. Il y a toujours un petit peu des modifications. Donc on va parler de phases assez stables. Je vis au même endroit, je fais le même travail, je connais à peu près les mêmes personnes. Je vis dans le même réseau, je vis à peu près pareil. Et puis vient un événement, un problème avec un enfant, ou un enfant qui s'en va par exemple, qui s'en va, qui quitte la maison. Tout d'un coup, on était deux parents avec un enfant à la maison, on est deux parents tout seuls. Ce n'est plus la même vie, ça change de rythme. Qu'est-ce que ça va produire ? Du bonheur ou des troubles ? Et donc potentiellement, cette phase-là où l'enfant s'en va, pour prendre cet exemple, ça va générer par exemple pour le père, une phase de déstabilisation. Et il va devoir se recadrer. Peut-être qu'il allait beaucoup faire du sport avec son fils, peut-être qu'il dormait beaucoup, qu'il jouait aux échecs, ou même peut-être qu'il se disputait. En tout cas, il y avait du lien. Et bien ces phases-là génèrent ce qu'on a déjà évoqué comme phases chaotiques. Les phases chaotiques apparaissent très spécifiquement dans ces moments de changement de cycle de vie. Et heureusement, comme on l'a déjà dit, ces phases chaotiques contiennent en elles-mêmes un potentiel de changement. donc de transformation, de voir le monde autrement, de grandir, y compris physiquement. Ça a été en partie aussi quelque chose que j'ai appris à travers le stage de Milton Erickson, et surtout par rapport à un livre que j'encourage chacun à lire, qui s'appelle Milton Erickson, un thérapeute hors du commun. Ce livre a été écrit par un des membres de cette école de Palo Alto, il s'appelle Jay Haley. Et il a eu l'idée de présenter le travail d'Erikson justement à travers les différentes étapes du cycle de vie pour montrer comment Erikson intégrait aussi le cycle de vie dans sa façon de travailler avec des gens. Cet auteur qui a eu cette idée-là, d'observer l'apparition des troubles de manière très spécifique dans ces moments de changement de cycle de vie. Alors, avec beaucoup de patience, l'objectif sera de les aider à passer à une autre étape du cycle. Et d'ailleurs, dès que ce passage est fait, la plupart des troubles qui étaient présents juste avant disparaissent et s'estant. Là encore, pensez à la temporalité de la vie.
Le podcast Hypnose et Santé est une création Emergences. Pour toute question, nous serons heureux de vous accueillir sur hypnoses.com
Description
Peut-on utiliser l'hypnose avec les enfants ? Les adolescents ? Y a-t-il des techniques spécifiques ? Et qu'en est-il de la personne âgée ? Ou la personne en fin de vie ? Le Dr Virot vous donne ici quelques clés et conclut sur les cycles de vie : ces phases au cours desquelles l'hypnose a souvent sa place en thérapie.
Emergences, soignants et soignés en bonne santé.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Hypnose et santé, le podcast d'Emergences. L'hypnose peut être utile à chaque âge de la vie. Le docteur Claude Virot vous explique toutes les particularités de l'hypnose qui s'adapte au fil des âges.
Docteur Virot, l'hypnose, on ne la pratique qu'avec des adolescents et des adultes ?
Pas du tout, on peut faire de l'hypnose à tous les âges de la vie, en fait. Je vous ai parlé de manipulateurs en radiologie qui font de l'hypnose avec des bébés dans le ventre de leur mère. Ah oui. Déjà, chez des fœtus, on peut faire une action hypnotique. Donc, voilà, il n'y a pas d'âge. Aujourd'hui, je ne soigne plus de jeunes enfants, mais je l'ai fait à une époque, pendant longtemps même. Et il y avait des bébés, par exemple, des bébés, des tout petits petits enfants qui ont des problèmes alimentaires, des problèmes de sommeil, des problèmes d'agitation. Le plus souvent, il faut aider la maman. donc faire de l'hypnose avec la maman. Mais il y a aussi une très bonne technique, c'est de faire de l'hypnose avec le bébé dans les bras de sa maman. Et d'induire une transe hypnotique chez la maman qui va transmettre quelque chose d'apaisé chez son enfant. Donc on peut faire de l'hypnose avec des tout petits enfants. Maintenant, de manière individuelle, on va faire de l'hypnose avec des enfants un peu plus grands. Mais ça peut commencer à 3-4 ans. Alors ici, la compétence, l'expérience du professionnel avec les enfants est absolument nécessaire. Un professionnel de santé qui n'a travaillé qu'avec des adultes toute sa vie, même s'il sait faire de l'hypnose, il ne deviendra pas habile du jour au lendemain avec des enfants. Parce qu'il faut connaître la manière de fonctionner des enfants. La conscience des enfants est beaucoup moins stable que celle des adultes. Les enfants partent très très vite dans des rêves, dans leur imaginaire. Donc ils partent très vite en transe, les enfants. C'est très facile d'induire de l'hypnose chez un enfant. Mais c'est très difficile de maintenir. l'hypnose chez un enfant, parce qu'il va très vite changer, il va revenir en conscience critique, il va partir dans un autre imaginaire. Les soignants qui s'occupent et qui font de l'hypnose avec les enfants doivent être très souples, très créatifs, très à l'écoute de la manière dont la conscience de cet enfant va évoluer pendant même une séance. Après, on peut s'occuper des enfants très jeunes, que ce soit parce qu'il a de l'anxiété, de l'anurésie, des troubles du sommeil ou peur d'aller à l'école. Toutes ces choses-là. ou des douleurs parfois chez des enfants aussi. Des enfants vont être beaucoup aidés dans des parcours de soins médicaux ou chirurgicaux par l'hypnose. Je pense à des enfants qui sont dans des centres d'oncologie parce qu'ils ont des pathologies cancéreuses. Ils vont recevoir des soins adaptés à leur pathologie et en particulier des chimiothérapies. Ça veut dire aussi des examens, des prélèvements, des douleurs, des peurs. Et l'hypnose et l'auto-hypnose. l'hypnose vont beaucoup aider ces enfants-là. Il est fréquent d'entendre des professionnels de santé décrire qu'avant de connaître l'hypnose, certains soins demandaient une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure parce que l'enfant se débat, il crie, il pleure, il a peur, il est agité, qu'il faut deux soignants, trois soignants pour faire un prélèvement, pour faire un pansement. Et que quand on sait utiliser l'hypnose, ces enfants peuvent apprendre à être calmes, en sécurité, plus tranquilles. Et ce soin qui demandait trois soignants pendant une demi-heure, va se faire avec un soignant en dix minutes. Donc les enfants vont beaucoup profiter de l'hypnose, mais aussi pour les chirurgies, pour les soins, pour les interventions.
Vous avez prononcé le mot d'auto-hypnose. Les enfants, la pratique...
Ah oui, tout à fait.
Ils sont réceptifs à apprendre à...
Oui, les enfants vont... Je vous ai dit... Ils passent très facilement dans des trains spontanés, mais ils vont apprendre quelques techniques pour se mettre en auto-hypnose. À ce moment-là, ils vont aller voir dans leur imaginaire un dessin animé, ils vont aller voir une tablette magique, ils vont partir dans un univers fantastique où ils vont partir avec des pompiers ou leur voiture de course. Parce que les enfants, même en bas âge, donc à quelques années, ils comprennent que les soins sont nécessaires. Ils peuvent être d'accord que les soins sont faits, mais... Ils ont un système émotionnel beaucoup plus sensible, donc ils vont avoir plus facilement la peur, tout le monde sait bien, ou ils vont avoir plus facilement de la douleur, de la rétraction.
Ils vont surtout l'exprimer complètement.
Très fort, viendra en folie, très fort. Ils vont facilement apprendre aussi à se protéger mieux. Les adultes, les adolescents vont aussi bénéficier d'hypnose. Alors ici, avec des adolescents, souvent le plus compliqué c'est d'établir l'alliance thérapeutique. Parce que l'adolescent qui est en difficulté va très très souvent avoir une espèce de méfiance vis-à-vis de l'adulte, vis-à-vis de l'autorité. Et donc l'alliance a toujours à préserver, parfois même à reconstruire, à entretenir, à entretenir, à préciser. Et l'adolescent, dans sa nature d'adolescent, va avoir aussi une certaine instabilité par rapport au rendez-vous, par rapport à sa demande. à ses objectifs. Donc là encore, et c'est une répétition de ce que j'ai déjà dit pour les enfants ou dans d'autres circonstances, il y a aussi un savoir-faire spécifique pour soigner les adolescents. Ensuite, les adultes, on a beaucoup parlé du soin des adultes, quel que soit leur âge, mais aussi à partir d'un certain âge, selon les gens, ça va pouvoir être plus difficile de faire de l'hypnose parce qu'il peut y avoir des... des difficultés de l'attention, donc de la relation ou de la concentration. Et donc c'est un peu plus compliqué de faire de l'hypnose. Je vous ai parlé de ce monsieur qui était très agité avec ses douleurs. Eh bien, il faut là aussi pas mal d'expérience de ce type de difficultés pour savoir comment faire. Quand j'ai vu ce monsieur-là la première fois, je me suis demandé est-ce que je vais savoir faire quelque chose d'hypnose avec lui ? Tellement il était... Le lien était difficile. Et puis en fait, ça s'est très bien passé. Mais au-delà de ces personnes âgées qui peuvent venir me voir, pour moi, c'était une limite, déjà. Puisqu'en fait, on va dire en gros, on peut faire de l'hypnose à partir du moment où on peut établir une communication suffisamment stable. Oui. Eh bien, donc cette limite, je la voyais, moi, par exemple, avec les personnes âgées qui développent des troubles de la conscience. Ah oui. Particulièrement la maladie d'Alzheimer. Mais j'ai été tout à fait stupéfait il y a quelques années par une première infirmière travaillant dans un EHPAD qui est venue se former à l'hypnose et qui nous a montré des vidéos dans lesquelles elle faisait de l'hypnose de manière très adaptée, très particulière, très créative pour des gens avec des troubles très très importants de l'orientation, dans le temps, dans l'espace, de la reconnaissance des gens. Et ça a été une surprise. totale. Et par la suite, d'autres personnes m'ont raconté les mêmes choses, tant et si bien qu'aujourd'hui, on est en train de créer, on a commencé à créer des formations spécifiques pour les personnes aides des EHPAD, pour les aider à mieux accepter des toilettes, mieux accepter des mouvements, des pansements, le temps qui passe, qu'ils soient plus en sécurité. Vous savez que, malheureusement, ces gens qui sont très très fragilisés, ils ont souvent beaucoup d'anxiété et d'angoisse. Alors, ils demandent beaucoup, beaucoup de présence.
Ils n'en ont pas beaucoup.
Et la présence, elle n'est pas facile à attribuer à tout le monde, autant que les gens auraient besoin. L'anxiété augmente, l'agitation. Malheureusement, la stratégie qui est souvent utilisée, c'est de leur donner des psychotropes, des sédatifs, qui vont les calmer. Ça leur fait du bien, mais en même temps, les sédatifs vont aussi peut-être affaiblir encore leur capacité de conscience. Et même si tout le monde se rend bien compte que ce n'est pas... ce n'est pas très satisfaisant. Quel autre genre d'outil peut-on mettre en place ? Eh bien, aujourd'hui, il y a un autre outil qui est en train d'apparaître, de se développer, et c'est vraiment nouveau, soit 4 ou 5 ans, c'est de pouvoir faire de l'hypnose avec ces gens-là. Ah, c'est formidable. Ah oui, c'est formidable.
Mais est-ce que ça peut aider à accepter la mort ?
Il y a des professionnels de santé, là encore, qui travaillent dans des centres de soins palliatifs, dans des services de soins palliatifs, qui vont utiliser l'hypnose avec leurs patients, qui vont utiliser l'hypnose pour que les gens soient plus confortables, plus détendus, pour qu'ils puissent de nouveau... réactiver des souvenirs de leur histoire, avoir de meilleures sensations dans leur corps, et même qu'ils puissent penser au futur. Alors, penser au futur, pour quelqu'un qui a un soin palliatif, on va y aller tout de suite, mais c'est... Elle va penser à sa mort, peut-être, mais peut-être pas. Par exemple, le matin, le futur par rapport à la matinée, c'est cet après-midi. Supposons qu'il y ait une visite de programmée cet après-midi. Alors que croche, quoi. Alors que cette personne-là est dans une détresse, dans une douleur, dans du chagrin, et est prise dans cette Ausha trans-dame, trans-négative. Eh bien, si la relation avec le soignant est suffisante, cette personne-là peut accepter, ou peut être intéressée, de faire une expérience avec l'hypnose. Et avec l'hypnose, on va pouvoir l'aider à se représenter, à se déplacer dans le temps jusqu'à cet après-midi pour déjà commencer à bénéficier de cette visite de l'après-midi. Et comme la visite de l'après-midi peut être imaginée comme agréable, cette émotion agréable va commencer à s'installer dans la personne dès le matin.
Je vois très très bien les avantages que l'on peut...
Mais aussi, puisqu'on est dans les âges, il y a bien sûr un moment où les personnes décèdent. Et ici... on va pouvoir aider les vivants, les vivants à intégrer ce décès, faire meurtre d'œil, à retrouver un équilibre, à retrouver de la paix. C'est ici aussi tout l'intérêt justement de l'accompagnement des gens qui ont décédé pour préparer les vivants aussi à cette échéance-là. Mais bien souvent, les décès ne sont pas préparés. Ce sont des morts brutales, ce sont des morts violentes, par accident, par suicide, par agression. Et ces décès-là sont violents dans le système. Ils vont aussi générer une sorte de déflagration dans le système. Inattendu, donc, on a déjà dit que quand il n'y a pas de préparation, les chocs sont beaucoup plus forts et ça va générer des traumatismes, ça va générer des blessures. Alors l'hypnose, ça doit encore être très précieuse pour aider des gens à cheminer dans leur parcours de dalle, pour retrouver une certaine sérénité avec les autres vivants qui sont autour d'eux. Puisqu'on parle des âges de la vie, il y a un autre concept qui est vraiment très très précieux. Très précieux. pour savoir soigner des gens et utiliser l'hypnose abonnescienne. En fait, on parle de cycle de vie. Le cycle de la vie, ce sont les différentes grandes étapes que nous traversons les uns les autres. Bébé, à la maison, avec des parents, puis un jour, aller à la crèche. C'est une autre phase de la vie. Tu es allé à l'école, puis changer d'école, être capable de marcher tout seul, et puis plus tard, de rentrer dans l'adolescence, puis plus tard, une première rencontre amoureuse, puis partir plus loin pour des études. Et si on continue comme ça, on va voir qu'il y a beaucoup d'étapes comme ça à franchir. Il faudrait qu'un couple... changer de ville, fabriquer un enfant ou un deuxième enfant, changer de métier voir les parents vieillir, nous disparaître et chacune de ces étapes là est un vrai défi pour chacun d'entre nous et bien ça remet profondément en question notre équilibre interne, entre le moment où je vis chez papa et maman dans leur maison, dans ma chambre, dans mon univers, qu'il y a les repas qui sont tout près, que le linge est fait j'ai juste besoin d'un peu d'énergie pour me disputer avec mes parents pour affirmer mon existence c'est assez confortable et bien Et puis, je pars à l'université, c'est à 200, 500 kilomètres, je reviendrai qu'une fois par mois. Il va falloir que je me débrouille par rapport au logement, par rapport aux horaires, rencontrer des nouvelles personnes. Et puis, même les études en elles-mêmes sont différentes. Ce n'est pas toujours facile de rentrer dans cette nouvelle phase du cycle de vie. Et donc, ça génère à la fois une perturbation et à la fois la nécessité de se transformer, de fabriquer des solutions, de fabriquer des nouvelles compétences. Alors, on va les fabriquer. Mais aussi on va les recevoir parce qu'il y aura un grand frère, parce qu'il y aura des parents, parce qu'il y aura des grands-parents, parce qu'il y a des modèles qui vont servir à chacun d'entre nous pour fabriquer ces solutions. N'empêche que chacune de ces états est potentiellement difficile à franchir. Et tel jeune va franchir facilement ce moment de quitter la famille et tel autre n'y arrivera pas. Tel couple va très facilement accueillir un premier enfant et un autre n'y arrivera pas. Tel enfant va très facilement aller à l'école des... trois ans et un autre n'y arrivera pas. C'est là qu'on avait déjà parlé du principe de résilience. Mais je voudrais revenir encore sur un point qu'on a déjà un petit peu évoqué, c'est que ces phases de déstabilisation, quand on parle de déstabilisation, c'est qu'il y a des phases de stabilisation. Chacun d'entre nous passe des phases où notre vie est à peu près réglée, harmonisée, à peu près. Il y a toujours un petit peu des modifications. Donc on va parler de phases assez stables. Je vis au même endroit, je fais le même travail, je connais à peu près les mêmes personnes. Je vis dans le même réseau, je vis à peu près pareil. Et puis vient un événement, un problème avec un enfant, ou un enfant qui s'en va par exemple, qui s'en va, qui quitte la maison. Tout d'un coup, on était deux parents avec un enfant à la maison, on est deux parents tout seuls. Ce n'est plus la même vie, ça change de rythme. Qu'est-ce que ça va produire ? Du bonheur ou des troubles ? Et donc potentiellement, cette phase-là où l'enfant s'en va, pour prendre cet exemple, ça va générer par exemple pour le père, une phase de déstabilisation. Et il va devoir se recadrer. Peut-être qu'il allait beaucoup faire du sport avec son fils, peut-être qu'il dormait beaucoup, qu'il jouait aux échecs, ou même peut-être qu'il se disputait. En tout cas, il y avait du lien. Et bien ces phases-là génèrent ce qu'on a déjà évoqué comme phases chaotiques. Les phases chaotiques apparaissent très spécifiquement dans ces moments de changement de cycle de vie. Et heureusement, comme on l'a déjà dit, ces phases chaotiques contiennent en elles-mêmes un potentiel de changement. donc de transformation, de voir le monde autrement, de grandir, y compris physiquement. Ça a été en partie aussi quelque chose que j'ai appris à travers le stage de Milton Erickson, et surtout par rapport à un livre que j'encourage chacun à lire, qui s'appelle Milton Erickson, un thérapeute hors du commun. Ce livre a été écrit par un des membres de cette école de Palo Alto, il s'appelle Jay Haley. Et il a eu l'idée de présenter le travail d'Erikson justement à travers les différentes étapes du cycle de vie pour montrer comment Erikson intégrait aussi le cycle de vie dans sa façon de travailler avec des gens. Cet auteur qui a eu cette idée-là, d'observer l'apparition des troubles de manière très spécifique dans ces moments de changement de cycle de vie. Alors, avec beaucoup de patience, l'objectif sera de les aider à passer à une autre étape du cycle. Et d'ailleurs, dès que ce passage est fait, la plupart des troubles qui étaient présents juste avant disparaissent et s'estant. Là encore, pensez à la temporalité de la vie.
Le podcast Hypnose et Santé est une création Emergences. Pour toute question, nous serons heureux de vous accueillir sur hypnoses.com
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