- Speaker #0
Bienvenue dans la Gap the Power, le podcast qui fait du bien au ventre et au moral. Ici, on aborde les sujets, personne ne se posait sur la table, en lui étant indégé sur le dessus.
- Speaker #1
Je suis Karine, photographe culinaire et créatrice de recettes Lofona. Quand on pense pâtisserie sans gluten et sans lactose,
- Speaker #0
on imagine souvent un gâteau sec, triste, sans émotions gustatives. Et pourtant, certaines personnes ont décidé de prouver que la gourmandise n'a pas besoin de gluten pour être généreuse. Aujourd'hui, je reçois Mathilde Courant, sous l'intrigue de Lichou, la première pâtisserie sans gluten, sans lacto, la Angers. Avec Lichou, Mathilde prouve qu'on peut transformer une contrainte alimentaire en un terrain de jeu créatif, inclusif et ultra gourmand. Ensemble, on va parler de clichés, d'inclusivité, des savoir-faire, mais aussi de bienveillance et de confiance.
- Speaker #1
Hello Mathilde, merci d'avoir accepté de participer au podcast I Get The Power. Je suis enchantée de pouvoir discuter avec toi aujourd'hui. Raconte-nous un peu qui tu es et ce que tu fais. Alors donc, je suis Mathilde,
- Speaker #2
j'ai 30 ans, je suis ange-volvine et je suis pâtissière indépendante à Angers, spécialisée en sans gluten et sans lactose. Donc voilà, j'ai fait ma scolarité à Angers, j'ai grandi là-bas. Et ensuite, je suis partie dans un lycée hôtelier au Touquet Paris-Plage pour poursuivre mes études à Paris en management hôtelier. Et puis, pendant mes études, on m'a découvert une allergie au blé qui a fait que l'avenir que je m'imaginais dans l'hôtellerie internationale, l'hôtellerie de luxe, s'est transformé. Et aujourd'hui, la preuve, je ne fais pas du tout ce qui était convenu au départ.
- Speaker #1
Je pense que ça bouleverse tout. Et comment t'as vécu ce moment ? C'était un choc, une frustration ? Ou finalement, c'est ce qui t'a aidée à faire un tournant dans ta vie, à tout plonger ?
- Speaker #2
Alors, frustration, je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite. J'ai vu avec le temps à quel point ça pouvait, en effet, fermer à plein de choses, à plein de gourmandises du quotidien. Un choc, je ne pense pas. Bizarrement, je l'ai pris comme ça. et en fait j'étais plutôt soulagée, je dirais, en fait, parce que il faut savoir que ce test d'allergie, je l'ai passé parce que ça faisait des mois que j'avais des réactions, notamment cutanées au niveau du visage, et en fait j'avais besoin d'une réponse. Moi, je voulais juste savoir ce qui m'arrivait. Et donc là, le fait qu'au moins on fixe la raison de ça, j'étais quand même à la fois soulagée, à la fois déçue que ce soit ça, et j'ai vite compris que ça allait être différent. par la suite dans mon alimentation. Mais le tournant, je ne l'ai pas vu tout de suite. Je me suis juste dit, bon, c'est réadapter mon alimentation et c'est tout. Un tournant professionnel ou quoi, à ce moment-là, pas du tout.
- Speaker #1
Tu n'y pensais pas encore ?
- Speaker #2
Pas du tout.
- Speaker #1
C'est vrai que quand tu as enfin un diagnostic, c'est un soulagement. Parce qu'en général, quand on cherche ce qu'on a, c'est qu'on a des soucis depuis longtemps, comme tu disais.
- Speaker #2
Tout à fait.
- Speaker #1
Après, voilà. Il faut faire avec. Exactement.
- Speaker #2
Le diagnostic est posé. Ensuite, débrouille-toi avec ça. Et il faut s'adapter. Mais c'est vrai que ça a été compliqué. Surtout au début, on a l'impression qu'on ne peut plus rien manger. On s'interdit plein de choses. Et puis après, on cherche un petit peu. Et on va à la pêche aux bonnes adresses et aux bonnes marques. Et puis, on essaie de se débrouiller comme on peut.
- Speaker #1
Encore un peu faible au niveau des bonnes adresses et des bonnes marques.
- Speaker #2
Exactement.
- Speaker #1
En tout cas, en France. Et du coup, qu'est-ce qui t'a poussé à lancer l'Ishu et quelle était ta vision ?
- Speaker #2
Eh bien, j'étais donc à ce moment-là en CDI, je travaillais à Paris, c'était mon premier vrai poste en fait à la suite de mes études. Et puis il y a eu le confinement, donc je suis rentrée à Angers chez mes parents. Et en fait, moi de base, je ne suis pas du tout quelqu'un qui cuisine, qui pâtisse, pas du tout, c'est nid. de passion, ni un... Enfin, voilà. J'allais au plus court, au plus simple. Vraiment loin de d'y prendre plaisir. Et en fait, pendant ce confinement, je me suis dit, bon, donc à Angers, je sais qu'il n'y avait pas grand-chose pour me faire plaisir, surtout en sucré, sur le sang gluten. Et puis de toute façon, vu les difficultés pour sortir, etc., on est beaucoup à s'être mis à cuisiner, même pour ceux qui ne cuisinaient pas avant. Et donc, je me suis dit, bon, là, j'ai le temps. Je ne me trouve pas d'excuses. Je m'y mets, je fais des gâteaux très simples, mais au moins, je me fais mes petits déjeuners et mes goûters. Et voilà, ce sera peut-être plus sympa et au moins, je serai moins déçue de ce que je fais que ce que je peux acheter, qui est souvent cher et pas bon, clairement. Donc en fait, dès le début quasiment du confinement, je me suis mise à faire quelques gâteaux. Et en fait, à les améliorer de jour en jour, je reprenais une recette, je modifiais quelques grammages, quelques ingrédients. Et en fait, je me suis prise au jeu et pendant toute la durée du confinement, j'ai fait ça. Et en fait, il y a une idée qui a commencé à évoluer de, pourquoi pas le faire en activité ? Pourquoi pas le proposer sur le marché en juin, vu qu'il n'y a rien ? C'est une ville moyenne, ce n'est pas Paris, mais je pense que je me suis dit, je ne dois pas être la seule à avoir ce besoin, c'est sûr. Pour moi, il y avait comme une demande silencieuse qui devait être là, qui zonnait et qui n'attendait qu'une chose, c'était qu'il y ait une heure pour pouvoir se trouver quelque chose de bien. Et donc, du coup, j'ai fait une saison en hôtellerie dans un palace sur la côte d'Azur pour voir si je me lançais en entrepreneuriat Là aussi, je... poursuivait en hôtellerie de luxe, etc. Et puis au final, ça m'a confirmé que je voulais entreprendre et avoir mon indépendance et tenter l'aventure. Donc c'est parti comme ça.
- Speaker #1
Et tu voulais prouver quoi à travers cette aventure ?
- Speaker #2
Je ne sais pas si je voulais vraiment prouver quelque chose. Si, peut-être qu'on pouvait faire du bon. du sain et généreux à la fois, de l'accessible et qui n'ait pas l'air d'être sans gluten tout simplement. Au début, j'étais uniquement sur le sans gluten. Après, mon offre a évolué et mes produits sont devenus aussi sans lactose, mes pâtisseries. Mais de base, je voulais juste dire, je vais proposer quelque chose que j'aurais souhaité trouver à ce moment-là. Personne ne le fait, j'y vais, j'ai mes recettes. Avec mes moyens, avec les moyens du bord, j'y vais sans ouvrir une boutique forcément dès le début. Je vais être itinérante, je vais faire les marchés, je vais aller livrer des boutiques. Et puis, je vais montrer qu'en fait, on peut faire des choses simples mais bonnes et qui conviennent aux régimes spéciaux ou aux allergies et intolérances.
- Speaker #1
Et du coup, le sans lactose, il s'est imposé parce que tes clients t'ont demandé. Tu t'es dit que ça serait plus inclusif si c'était sans gluten et sans lactose.
- Speaker #2
Eh bien, en fait, en effet, la demande, et c'est pour ça que c'est bien aussi d'avoir un mode de distribution qui permette d'être face aux clients directs, notamment sur les marchés, les week-ends. C'est que j'avais en effet de plus en plus de personnes qui me demandaient si j'avais des choses sans lactose. Donc, parfois, je n'en avais pas. Parfois, j'avais une ou deux options. Et en fait, c'était de plus en plus récurrent. Et donc, du coup, à un moment donné, j'ai dit bon, allez, je vais faire un essai ou deux sur une de mes recettes. J'ai vu que ça fonctionnait, donc j'ai transformé toute la carte. Il y a même plein de clients qui n'ont pas tout de suite perçu dans le message que c'était devenu en sang lactose et qui ne l'ont pas perçu en goûtant.
- Speaker #1
C'est sans moins que quand tu passes de quelque chose qui a du gluten à... Oui, je pense,
- Speaker #2
en effet. Ça passe plus inaperçu. Voilà, c'était mon but. Moi,
- Speaker #1
j'ai commencé comme ça aussi, à faire un peu de pâtisserie, à enlever le lait parce que le lactose me cause beaucoup de soucis. Et c'est vrai que ça passait plutôt bien. Après, quand tu pars sur des farines sans gluten.
- Speaker #2
C'est là où c'est technique.
- Speaker #1
On va parler des clichés. Les sans gluten traînent souvent une image fade ou positive. D'après toi, pourquoi ce cliché colle-t-il autant aux sans gluten ?
- Speaker #2
Parce que je pense que les Français sont très attachés à leur tradition, aux recettes anciennes. Et une recette, c'est une recette. et puis... Déjà, rien qu'avec le végétarien, on voit bien qu'il y a des pays, ça fait 20-30 ans que c'est complètement inscrit dans les codes de la restauration, dans les habitudes alimentaires. Alors je ne suis pas là pour dire qu'il faut être végétarien ou pas, ni pour dire si c'est bien ou pas, mais juste pour faire comprendre que les mentalités, nous en France, c'est encore plutôt, je trouve, assez récent de trouver des options végétariennes dans les menus. Et puis c'est encore perçu parfois comme une prise de position, presque politique ou quoi. Alors dès qu'on parle de sans gluten ou de sans lactose ou quoi, n'en parlons pas. Je pense que dans la mentalité de beaucoup, c'est presque montrer une position ou un mouvement ou quelque chose, ou suivre un mouvement de mode, ou je n'en sais rien. Et en fait, ce n'est pas du tout vu comme juste une alternative qui devrait être présente plus et satisfaire la demande et les gens de plus en plus nombreux qui s'écoutent, et sans aller jusqu'à l'intolérance ou l'allergie. qui ont une sensibilité ou qui se sentent juste plus confortables en mangeant différemment. Et ça, je pense que ça a du mal dans les mentalités, même si la génération qui arrive est beaucoup plus ouverte à ça et aura beaucoup plus besoin de cette transparence et de ces options-là possibles. Donc je pense que... On y va lentement, mais sûrement.
- Speaker #1
Il y a des choses qui sont ancrées en France, parce qu'on est le pays de la gastronomie. Fromage, avec le pain, la baguette. Voilà, ça c'est...
- Speaker #2
Les recettes bien anciennes, avec des fonds de sauce, des choses comme ça, qui sont avec de la farine ou quoi. Un chef qui fait comme ça depuis 20 ans, on ne va pas lui dire, utilise juste une autre farine. Ça paraît assez compliqué, je pense pour eux, d'admettre qu'on peut faire autre chose. en modifiant un ou deux éléments. Mais voilà, je pense qu'on y arrive, mais en France, c'est quand même plus lent qu'ailleurs.
- Speaker #1
C'est compliqué, je sais pas pourquoi, mais c'est plus compliqué. Et qu'est-ce que t'aimerais que les gens comprennent enfin sur ce type d'alimentation ?
- Speaker #2
Eh bien, que justement, c'est pas spécialement réservé déjà qu'aux personnes intolérantes, allergiques. La preuve avec Lichou, depuis trois ans et demi. J'ai une grande partie, une majorité même de ma clientèle qui n'est pas spécialement concernée par une intolérance, une allergie ou un régime restrictif vis-à-vis du gluten ou du lactose. C'est juste des personnes, soit qui veulent des textures, des goûts un peu différents, qui veulent être plus à l'aise, plus confortables après avoir mangé une part de gâteau. Ils savent que s'ils vont dans une boulangerie un peu classique, ce ne sera pas spécialement le cas. en fait ce que j'aimerais envoyé comme message, c'est que ça peut être encore une fois simple, des pâtisseries qui se rapprochent le plus possible de pâtisseries classiques, sans chercher des délires de recettes et d'ingrédients alternatifs, etc. Ça peut être accessible par le prix, par les endroits où on peut en trouver, par les goûts, que ça plaise aux plus petits comme aux plus âgés, pour toutes les circonstances. Et voilà, en fait, moi je ne fais que reprendre des recettes de gâteaux classiques. des cakes, des bananes à vrai, des cookies. Et en fait, mon but, c'est de passer le plus inaperçu et donc de montrer que ça peut être sans gluten, sans lactose, mais juste sur la technique, sur les ingrédients, et que le reste, en fait, ça ne paraisse pas. Et donc, que ça peut être bon. Mais je comprends qu'en même temps, on peut être moi et moi-même la première. En industriel, c'est tellement cher et c'est tellement décevant en termes de goût et de composition. Et que même parfois en artisanal, moi j'ai été très souvent déçue, même en allant vers du fait maison en sans gluten. Très déçue par la texture, le goût, qu'en fait on a beaucoup de réticences. Et donc on se dit, moi si je ne suis ni allergique, ni intolérante, ou celiaque, ou je ne sais quoi, j'en ai pas besoin. Et donc je ne vais pas y aller. Mais chacun fait comme il veut.
- Speaker #1
Tout le monde peut manger sans gluten, ce n'est pas réservé à des gens qui ont une pathologie.
- Speaker #2
Non, du tout.
- Speaker #1
Et puis, ça peut même être bénéfique pour tout le monde, au final.
- Speaker #2
Complètement, oui. Voilà.
- Speaker #1
Tu parles souvent de pâtisserie inclusive. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, concrètement ?
- Speaker #2
Le mot inclusive, je l'entends dans le sens où, justement, je prends en compte et en considération toutes les personnes qui auraient des régimes restrictifs, des intolérances, des allergies, qui puissent se projeter, enfin, en tout cas, non pas seulement se projeter, mais... Trouver de quoi se satisfaire en pâtisserie dans mon offre. Donc, en fait, c'est juste proposer des pâtisseries qui répondent au plus grand nombre, en fait, sans faire de différence, justement, de régime ou de problème de santé. Et que ça corresponde, voilà, juste à toute personne qui serait dans le besoin. Donc, je ne sais pas si le mot inclusif est hyper approprié. En tout cas, moi, c'est... Je ne sais pas, j'aime bien l'utiliser parce que je trouve qu'on entend, on ne parle pas forcément d'inclusivité souvent en pâtisserie, ce n'est pas là où c'est le plus commun, mais moi, j'entends par là, voilà, de plaire au plus grand nombre, y compris que les personnes qui ne peuvent pas ou difficilement trouver des pâtisseries parce qu'elles ont un souci de santé ou autre, qu'elles n'aient pas à aller choisir un truc en particulier, spécifique, qu'elles ne puissent pas partager avec d'autres. Moi, le but, c'est de... proposer une offre qui plaise au plus grand nombre et que ces personnes-là puissent s'y retrouver aussi. Et que s'il y a un goûter, un repas de famille ou entre amis, que tout le monde puisse partager le même dessert, y compris les personnes qui ont ce souci et que ce ne soit pas un truc à part. Un peu en mode, t'es puni, moi j'ai mon gâteau et puis le reste se fait plaisir avec autre chose. Donc voilà, je veux inclusive, donc inclure dans l'ensemble.
- Speaker #1
Ça c'est top parce que c'est vrai que le nombre d'anniversaires Ou j'ai pas pu manger le gâteau parce qu'il y avait du gluten dedans ou même du lactose. C'est compliqué de trouver quelque chose qui puisse aussi convenir à l'assistante.
- Speaker #2
Et que ce ne soit pas une « punition » pour les autres qui partagent le dessert, qui ne se disent pas « pour lui faire plaisir, on va en manger, histoire qu'on mange tous pareil » . Et qu'au final, tout le monde dise « c'était mangeable, mais pas hyper gourmand, on aurait préféré un bon gâteau de la boulangerie d'à côté » . Donc moi, il n'y a rien qui me rend plus heureuse quand j'ai une commande pour un anniversaire. Et qu'on me dit « on est 20, on est 15, je commande des gâteaux pour 15 » . Tout le monde va en manger et ça plaira à tout le monde, sans doute. Pas que le petit gâteau. Après, ça arrive aussi. Il y a des personnes qui me disent, moi, je commande ma part, quand les autres auront leur gâteau, ça me fait tout aussi plaisir. Mais c'est encore mieux et encore plus satisfaisant, en effet, quand je sais que ça va être partagé et qu'il n'y aura pas de différence de fait. Et pour montrer encore à quel point, moi, mon but... Vraiment, mon leitmotiv, c'est de faire le plus similaire possible à la pâtisserie des gâteaux classiques. C'est que parfois, j'ai des clients qui achètent et qui ne disent pas à leurs proches que c'est son gluten ou son lactose, qu'ils ne disent rien, juste j'ai acheté des gâteaux sur le marché d'une pâtissière indépendante et ça s'arrête là. Et en fait, une fois que ces personnes-là disent que c'était fait avec des farines différentes et sans lait, sans crème ou sans beurre, Les personnes en général... En effet, avoue qu'elles n'auraient jamais deviné. Donc ça, il n'y a pas meilleur compliment pour moi que d'entendre ça.
- Speaker #1
J'ai fait ça à la maison. Pour la première fois, c'était bon. Eh bien, c'était sans gluten.
- Speaker #2
Oui, mais c'est une fierté. C'est encore mieux que de dire dès le début, c'est sans gluten. Les gens, on ne sait pas s'ils vont être vraiment sincères ou pas. Ils vont dire, c'est bon pour du sans gluten, c'est pas mal. Mais du coup, on se dit, oui, mais... Est-ce que si tu ne l'avais pas su, tu l'aurais trouvé aussi bon ? Je pense que tout de suite, ça modifie quelque chose dans l'esprit. Si on sait à l'avance qu'on mange sans gluten ou sans lactose.
- Speaker #1
Et comment tu fais pour que cette inclusivité se ressente dans tes recettes, ta communication et ton approche client ?
- Speaker #2
Eh bien, en fait, je fais en sorte que dans ma communication et dans le visuel de mes gâteaux, alors ça reste des gâteaux très simples, je ne fais pas de pâtisserie fine, je ne fais pas de... de tartes, de pièces montées avec des mousses, etc. Ça reste des gâteaux de voyage. Donc, comme je disais, des gâteaux type cake, brownie, cookies, etc. Je fais en sorte que visuellement, déjà, ça ne se voit pas. Donc, ça paraisse le plus classique possible. Et que dans ma communication, en fait, je précise, je ne cache pas évidemment que c'est sans gluten, sans lactose, mais je ne mets pas spécialement ça ultra en avant. C'est-à-dire que tout ne tourne pas autour de ça. Genre mes gâteaux, comme de la pâtisserie. des gâteaux faits à Angers. Donc, c'est local, c'est artisanal, c'est fait avec des produits au maximum de qualité, locaux ou français. Je mets juste ça en avant, en précisant évidemment la spécificité qui est ultra importante. Mais je n'en fais pas tout un énorme sujet et tout ne tourne pas autour de ça tous les jours, de répéter et répéter et répéter. C'est écrit sur Insta ou sur mon site. Les gens qui sont concernés et qui recherchent, ils le trouveront. Ils verront le message à un moment donné. S'ils mettent pâtisserie sans gluten en G, ils tomberont sur mon site. En tombant sur ma page Insta, c'est la première ligne. Je ne vais pas le répéter sur tous mes posts et sur toutes mes photos. En fois de trois, on le voit. Et quelqu'un qui recherche ce type de produit, moi-même la première. Ça fait dix ans que je suis consommatrice de sans gluten. En fait, je passe dans une rue, sur une carte de resto, sur un compte Asta ou dans un magasin. En fait, en quelques secondes, j'ai l'œil, j'ai un radar à 100 gluten. Je vais le voir à un moment donné. Je me dis que les personnes qui le veulent, elles le trouveront. Elles verront le message et elles vont comprendre. Celles qui ne le veulent pas, soit elles passent à côté et ce n'est pas grave. Et celles qui le voient, elles vont se rendre compte que ça fait partie du truc, mais ce n'est pas non plus mis en...
- Speaker #1
De ne pas le mettre trop en avant parce qu'au final, tu veux que tout le monde aussi puisse l'accepter.
- Speaker #2
chez toi sans avoir forcément de contraintes et j'ai peur du coup que par exemple sur Angers qui n'est pas Paris en termes de demandes et d'habitude de consommation je ne veux pas faire une division, un match Paris-Angers mais je veux dire vis-à-vis de la population je pense que je me serais enfermée trop dans une niche justement de mettre trop en avant ce côté sans gluten, sans lactose qui pourrait faire peur et ce que je comprends encore une fois de beaucoup de personnes qui n'ont aucun souci qui diraient bon bah Pourquoi pas ? C'est bien pour les personnes qui en ont besoin, mais du coup, moi, je n'ai pas de soucis. En fait, je n'ai pas besoin de ces gâteaux et c'est très bien pour ceux qui en ont besoin. Donc là, le but, c'est de le préciser tout en rassurant et en disant que c'est ouvert à tous.
- Speaker #1
C'est la meilleure stratégie puisque le sans-gluten passe comme ça. C'est ça,
- Speaker #2
pas en faire un insulé. Alors que c'est le sujet, puisque ces gâteaux sont pour le coup 100% sans-gluten et sans lactose. Donc c'est bien, je pourrais le mettre en énorme et le répéter tous les jours sur tous mes messages. Mais justement, je rejoins mes pâtisseries qui passent le plus inaperçues. Mon message est le même.
- Speaker #1
J'ai vu aussi sur ton site que tu organises des rencontres à Angers avec Bon Autrement, où tu réunis des pros de la santé, des acteurs de la food et du grand public. Comment est née cette idée ?
- Speaker #2
En fait, à l'ère des blogs, des podcasts qui sont très bien, des échanges, des interviews. des contenus sur Insta ou sur les réseaux. Je trouve qu'on a beaucoup de... Aujourd'hui, on trouve énormément de sources d'infos qui sont très bien, qui sont plus ou moins qualies, mais sous des formats très différents, donc qui conviennent au plus grand nombre. Et ce que je trouve top. Et en même temps, c'est bien beau, mais on reste derrière un écran au final. Et en fait, je me suis dit, j'aime ma ville d'Angers, ma ville natale. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui ont besoin de... d'échanger, mais en direct, et besoin de réponses, ou en tout cas de s'informer différemment. Et en fait, je me suis dit, il faut que je profite d'endroits qui sont faits pour, et des personnes qui sont, je pense, disponibles, et qui apprécieraient ces moments-là, pour créer un vrai moment de convivialité autour de ces questions. Et qu'en fait, les personnes qui écoutent certaines informations qui leur sont données, un certain contenu sur tel ou tel sujet, je trouvais ça bien aussi d'avoir un moment d'échange. Alors on va me dire, bah oui, mais du coup, sur un chat ou sur un visio ou je ne sais quoi, on peut les poser. Ouais, mais en fait, ça reste quand même différent d'être sur des petits groupes, pas au-delà de, je ne sais pas, 15 personnes. On reste en petit comité, il y a une intimité, une convivialité qui se crée rapidement. Et en fait, dans un endroit sympa, autour d'un dessert et d'une boisson, on passe une heure et demie, deux heures à échanger. à donner des infos hyper concrètes, des adresses locales qu'on ne trouverait pas sur n'importe quel blog ou autre plus généraliste. Et puis du coup, après, échanger avec des personnes où chacun va donner son expérience, son retour vis-à-vis de sa vie et pose toutes les questions possibles. Et puis, il y a des réponses directes. Donc, c'est top que les personnes prennent des notes ou pas, ou en tout cas, même si le contenu, au final, il y a quasiment Peu importe ce que ça va faire sur la vie de la personne suite à ce rendez-vous. En tout cas, le moment, je veux rendre le moment agréable et qu'il y ait deux heures de rencontres, de convivialité. Pour moi, c'est ce qui manquait. Je me suis dit que je vais profiter de cette image de pâtissière un peu différente à Angers, de cette mini-notoriété ou cette petite notoriété à Angers. Au bout de quasiment quatre ans, je déploie quand même assez d'énergie à me faire connaître, pas juste pour être connue, mais pour montrer. Et encore une fois, diffuser ce message de certes sans gluten, mais c'est généreux, ça reste bon et accessible. Et en fait, je me suis dit à un moment donné, je connais quelques cafés, quelques adresses. Je pense qu'avec mon réseau, je peux avoir des bons professionnels de la santé qui peuvent intervenir. Donc, pourquoi pas réunir tout ça ? Mes clients ou les gens qui me suivent intéressés, qui ont des questionnements, qui sont allergiques, celiaques ou pas du tout, qui se questionnent sur leur alimentation ou sur justement cette alimentation. et Et puis, réunir tout ça. Et puis, passer un petit moment, une fois qu'il soit juste sympa. Et après, encore mieux s'il peut y avoir des infos clés et utiles qui soient diffusées sur ce moment-là.
- Speaker #1
C'est trop bien comme idée. En fait, tu as créé un espèce de club où les gens peuvent être libres de dire ce qu'ils veulent. Oui, exactement. Partager des choses. Et tu observes quoi dans ces échanges ? Est-ce que les gens viennent plutôt chercher des infos, du réconfort, de l'inspiration ?
- Speaker #2
Peut-être un petit peu tout ça. Au final, il y a des profils. Alors là, il y aura un deuxième. Bon, autrement, c'est le début. Ça a commencé à la rentrée. J'ai déjà plein d'idées pour la suite sur des sujets, des personnes invitées et des lieux où faire ça. Mais en fait, souvent, je pense qu'il y a des profils différents. Il y a des personnes, en effet, qui sont déjà très au fait. Sur ce sujet-là, des pâtisseries alternatives, de la nourriture à l'alimentation alternative, du sans gluten, du sans lactose, des personnes qui sont elles-mêmes concernées et qui sont déjà bien documentées et qui viennent chercher dans le but de chercher des infos supplémentaires. Et puis un échange qui ont quelques questions précises. D'autres qui se posent des questions sur leur alimentation. Est-ce qu'en consommant autrement, elles iraient mieux ? D'autres qui ont juste entendu parler de ça et par curiosité viennent. D'autres qui, en effet, veulent être rassurées. Donc, vraiment, il y avait des profils très différents. Et c'est ça qui est top. Moi, c'est tout ce que je recherche, c'est d'avoir des profils, des âges, des domaines différents, des personnes qui soient plus ou moins à l'aise avec la cuisine ou la pâtisserie, d'autres pas du tout. Donc, c'est ça que je trouve intéressant. Et sur les échanges à la fin, je me rendais compte qu'en effet, il y avait des questions plus ou moins précises, plus ou moins larges. Et voilà, je pense que toute réponse est bonne à entendre pour tout le monde.
- Speaker #1
ces deux mondes, la santé et le plaisir de manger.
- Speaker #2
Je pense que l'un ne va pas sans l'autre. C'est même sûr, on s'est prouvé que pour être en bonne santé, ça passe aussi par le mental et que l'alimentation est le carburant du corps et de la santé. Sans être experte, je ne vais pas m'aventurer sur des termes techniques, mais je me documente et je m'informe quand même beaucoup. Je pense qu'aujourd'hui, il est important de passer ce message. ce qu'est en fait le... Le plaisir peut tout à fait être bon pour la santé. On peut faire des recettes avec des ingrédients qui soient OK. Et puis même parfois, pourquoi pas, sans avoir une alimentation qui soit tout le temps saine, mesurée, réfléchie, avec tel ingrédient. On peut aussi faire des écarts. Et je pense que ça fait partie du plaisir de l'alimentation. Il faut le garder. Mais en fait, comme tout, tout est jaugé et à mesurer. Il faut juste ne pas faire d'excès dans quoi que ce soit. Et c'est ce qui permet de conserver le plaisir et puis de faire des écarts de temps en temps. Et tout ça pour dire que du coup, j'associe santé et alimentation parce qu'encore une fois, l'un ne va pas sans l'autre. Et que c'est important de... Je pense que la santé, c'est un petit peu la base de tout. Pour autant que ça devienne une obsession. Je veux dire, la vie, on n'est pas sur Terre pour juste se dire, il faut que je sois juste en bonne santé. Ça va au-delà, mais de profiter de sa vie et d'être en forme le plus longtemps possible. ça passe par une bonne santé et la bonne santé passe par l'alimentation. Et du coup, pour les personnes qui sont intolérantes, allergiques ou qui ont des régimes restrictifs, savoir ce qui leur convient le plus. Et même pour les personnes qui n'ont pas de soucis, faire attention à ce qui est consommé. C'est un cercle vertu. Une bonne alimentation amènera une bonne santé. Une bonne santé permettra de se faire plaisir et poussera à encore plus manger bien et mieux. Et voilà. Pour moi, c'est juste l'un de va-passant.
- Speaker #1
D'accord. Comment tu vois évoluer le sang gluten et le sang lactose en France dans les années à venir ?
- Speaker #0
Comme je disais tout à l'heure, même si en France les mentalités ont du mal à évoluer, ou en tout cas évoluent lentement, la génération qui arrive va être de plus en plus dans cette demande-là. Et on va y arriver. Dans les offres, il y aura de plus en plus ces options-là, que ce soit sur du sucré, du salé. des offres de boulangerie, de pâtisserie ou même dans les restaurants. On va y arriver. Après, le message sera passé d'une façon ou d'une autre. Je ne sais pas comment ça sera passé pour que les gens l'intègrent et ne fassent pas les gros yeux quand ils voient écrit sans gluten à côté d'un plat. Mais voilà, je pense que la transparence, il va y avoir besoin de cette transparence. Et puis, je ne demande que ça. Mais du coup, il faut... Je pense qu'il faut accompagner les restaurateurs, les professionnels de la restauration, pour leur faire comprendre que parfois, à quelques détails près, on arrive à transformer une recette en sans lactose ou en sans gluten, en réajustant quelques grammages, un ingrédient là, juste en le changeant. Et même avant ça, sur l'affichage, sur la lisibilité d'une carte, le nombre de restaurants aujourd'hui où on se rend. Il n'y a rien indiqué. Ou aussi une phrase à la fin, dire qu'en cas d'allergène, d'allergie, prévenez-nous. Mais oui, mais en fait, nous, on aimerait bien juste lire une carte et avoir des pipos ou une légende qui nous dise, là, c'est sans gluten, ça, c'est végé, ça, c'est je ne sais quoi. En fait, ça devrait être, quand on va à l'étranger, on ne se pose pas la question. Dans n'importe quel restaurant ou café, il y a 99% des lieux qui affichent ces allergènes-là. Et je pense que c'est encore très mal.
- Speaker #1
Pourquoi en France, on est en retard là-dessus ? et qu'ils n'arrivent pas à s'y mettre ?
- Speaker #0
Je pense justement que parce qu'il y a tellement encore de mentalités qui sont réfractaires et qui, pour eux, les pictogrammes sans allergène, sans gluten, sans lactose font peur et on se dit ça ne va pas être bon, moi je n'ai pas besoin de ça. Du coup, je pense qu'il y a des restaurateurs qui disent en fait non, je ne vais pas l'indiquer parce que ma clientèle risque de prendre peut-être un peu peur et se dire mais qu'est-ce que c'est que ça ? Je pense que c'est ce qui rend un peu frileux les restaurateurs, en tout cas sur l'affichage, avant même de parler, de proposer des options. Je pense que c'est compliqué et il y en a plein aussi qui se disent que c'est tellement à la marge, c'est tellement une petite partie de la population que c'est à rien de nous embêter à refaire des cartes, à alourdir la carte, à ajouter des infos. Je pense qu'il y en a plein qui se disent qu'en fait, si il y en a un qui est allergique, il nous le dira, il le dira au serveur ou à la serveuse. Et puis,
- Speaker #1
il n'y en a pas qui ne se rendent pas compte. De la charge mentale que c'est, de devoir demander à chaque fois qu'est-ce qu'il y a comme ingrédient, d'avoir un serveur qui s'ouvre parce qu'il faut qu'il retourne en cuisine pour demander. C'est ça.
- Speaker #0
Et puis le chef, à ce moment-là, la personne en cuisine n'a pas spécialement le temps. Est-ce qu'elle connaît tout de A à Z sur la composition de tel ingrédient, de tel fond de sauce ? Là-dessus, je ne juge pas. C'est normal ou pas. Mais parfois, on demande sur tel plat. Du coup, si c'est fait avec tel ingrédient ou telle sauce, il y a certainement du blé. ou s'il y a de la sauce soja, mais c'est-à-dire qu'il y a du gluten, il y en a plein qui ne sont pas au courant. Et en fait, j'ai l'impression d'informer parfois un peu, malgré moi, j'ai l'impression d'informer les professionnels et de leur dire...
- Speaker #1
Avec du gluten ?
- Speaker #0
Mais tout à fait. Et donc ça, c'est un réel souci, je pense. Mais avant même, et là, du coup, je pense que c'est contre-productif pour les restaurateurs, c'est qu'aujourd'hui, on est beaucoup à regarder une carte avant de se rendre dans un restaurant. On n'y va plus ou rarement à l'aveugle, en se disant « Oh, il y a un nom qui m'intéresse, j'y vais » . hormis peut-être une crêperie ou une pizzeria où on sait à quoi s'attendre, mais sur d'autres restaurants, on est beaucoup, je pense, à aimer regarder un petit peu la carte. Et bien justement, moi, une carte où il n'y a rien d'indiqué, en fait, je ne sais pas. Alors évidemment, selon l'intitulé du plat, je vais deviner plus ou moins. Mais pour moi, le message est beaucoup plus clair et je vais être rassurée avant d'aller à une adresse si il y a les allergènes d'indiqué. Je vais me dire, au moins, même si je vois que je n'ai qu'une seule option, je me dis, au moins, je sais que c'est cette option. Elle a été réfléchie et que c'est OK, que ça a été vu avec la cuisine. Et je suis sûre que c'est sans gluten. Plutôt que d'avoir trois, quatre options où je pense pouvoir manger, il n'y a rien d'indiqué. Et qu'une fois que j'arrive et que je demande en salle ou en cuisine, c'est un peu un oui flou et on n'est pas sûr. Et là, moi, je suis moins... Donc au final, peut-être qu'il y a des personnes qui aimeraient trouver le message clair avant d'y aller et qui ne se rendent pas dans certaines adresses parce que le message n'est pas clairement affiché, tout simplement.
- Speaker #1
Ouais, on est d'accord qu'il y a encore... Beaucoup, beaucoup de travail. Mais malheureusement, le nombre de personnes atteintes d'allergies ou d'intolérances ne fait qu'augmenter.
- Speaker #0
Et oui, ou de personnes qui sont juste sensibles et qui s'en rendent compte, encore une fois, sans aller jusqu'à...
- Speaker #1
D'ailleurs, tu interviens parfois auprès de restaurateurs et d'étudiants. Qu'est-ce que tu leur dis quand ils te demandent comment aborder le sang gluten et le sang lactose dans leur métier ?
- Speaker #0
Justement que c'est un peu l'avenir. Surtout auprès des restaurateurs, il va falloir y arriver d'une manière ou d'une autre, que le message soit plus ou moins clair, mais qu'il va falloir l'intégrer et que les générations futures et les générations qui sont... actuellement de jeunes consommateurs, mais qui seront les principaux d'ici 10 ans, vont avoir besoin de ça. Et donc, si on veut suivre la demande et être à la page, il va falloir s'y mettre. Et après, au final, mais tout en fluidité et en douceur. Encore une fois, moi, à chaque fois, mon message, c'est attention, je ne veux pas venir révolutionner les cartes et tout changer, et changer l'identité d'un restaurant, son ADN et ses recettes. Je veux dire, un resto, si l'Italien, on peut rester Italien. Il y a des influences turques ou je ne sais quoi, je dis n'importe quoi, ou méditerranéennes, on les garde, mais parfois des petits détails peuvent faire la différence et rendre au moins un plat accessible à des personnes qui ont des soucis. Et auprès des étudiants, souvent on me pose la question, est-ce que du coup ça ne ferme pas des portes ou en tout cas à beaucoup de clients de s'afficher en sans gluten, sans lactose ? Et là du coup je reviens sur ce que je disais tout à l'heure, oui et non en fait. Certains réfractaires, peut-être des personnes qui sont ... d'une génération peut-être un petit peu plus âgée, je ne sais pas, va être vite réfractaire, il ne va pas chercher à comprendre. D'autres, comme je disais, si le message y passe, et que ce n'est pas mis en gras, en gros, en fluo, partout, de le dire, mais sans le rabâcher tout le temps, les gens vont dire, bon, ok, ça a l'air d'être des gâteaux qui sont accessibles aux plus grands, enfin, qui sont ok pour tout le monde, et en plus, il y a cette option. Je dirais que c'est un peu... Pour moi, je dis, c'est la cerise sur le gâteau. C'est des gâteaux, il faut les considérer comme des pâtisseries qu'on trouverait dans une boulangerie ou autre. Mais il y a cette petite option qui fait la différence. Enfin, pas cette option, mais cet élément qui fait la différence, qui utilise pas de la farine de blé, mais une autre farine. Et pas de beurre, pas de lait. Donc voilà, j'essaie de rassurer les gens en disant qu'en fait, il n'y a pas une révolution. Parfois, c'est vraiment des petits changements, des petits détails qui font la différence.
- Speaker #1
Les restaurateurs, ils ne sont pas obligés non plus de mettre toute la carte en gluten, sans lactose. Ils peuvent faire deux, trois plats pour que, au moins, les gens aient le choix.
- Speaker #0
Tout à fait. Et même là...
- Speaker #1
On n'a même pas, en fait, le choix.
- Speaker #0
Exactement. Et moi, ce que je trouve encore plus dingue, c'est que... Là, récemment, il n'y a pas plus tard que quelques jours, je me suis rendue dans un café qui propose une offre salée. Et en fait, ils proposaient une belle salade qui avait l'air, en tout cas, sur le papier, vraiment top. Et pour le coup, ce café est assez ouvert là-dessus. Il note les allergènes et puis les options. Et en fait, il y avait une salade composée hyper sympa. C'était végétarien, mais moi, je ne suis pas végétarienne. Pour le coup, elle y était. Et en fait, elle était naturellement sans gluten. Et ce n'était pas indiqué. En fait, j'ai redemandé tous les ingrédients. Après, il y a un sujet, je le sais, autour de l'avoine. En fait, l'avoine est contaminée très souvent, ce qui le rend sans gluten. Mais en soi, l'avoine en lui-même n'a pas de la protéine qui rend les... En tout cas, moi, chacun a ses sensibilités vis-à-vis du gluten. Je ne veux pas faire une généralité. Moi, à mon niveau d'allergie au blé, je sais que l'avoine passe. Et donc là, du coup, c'était une salade avec du granola, granola à base d'avoine, des fruits secs, il y avait des légumes un peu rôtis, la feta, c'était très généreux, très bon. Et du coup, je dis, bah oui, mais là, en fait, c'est bon. Du coup, je mange une salade qui est sans gluten. Et en fait, que ce soit en cuisine ou en salle, on était un peu, bah oui, du coup. Mais en fait, j'ai dit, moi, mon astuce, c'était, là, si vous voulez être sûr de ne pas prendre de risques, l'avoine que vous achetez, vous l'achetez en sans gluten, certifié sans gluten avec le picto, vous ne prenez pas de risques. Et en fait, là, votre plat devient sans gluten. Et vous avez un plat à votre carte qui existe déjà, vous faites zéro changement à hormis. Vous fournissez différemment sur votre avoine. Et en fait, vous êtes tranquille. Vous avez un plat qui sera bon, généreux. Et en fait, si vous mettez le picto, je pense qu'il n'y aura pas... Les personnes qui ont juste envie d'une bonne salade généreuse et de saison, les personnes ne vont pas s'en priver parce qu'il y a le picto juste à côté sans gluten. Donc voilà, parfois, c'est des agissements. Oui, en plus. Mais tout à fait. Donc encore au-delà de dire, parfois, il ne faut pas tout transformer dans les recettes, dans les cartes. Comme je disais, d'où l'importance de la communication là-dessus, de la lisibilité, c'est qu'il y a même des adresses qui ont déjà des options, mais qui ne le mettent pas en avant, qui s'en cachent, mais parce qu'elles n'ont pas pris le temps de se dire « ça c'est un plat qui est sans gluten ou sans lactose » . Donc ce que je trouve dommage, parce qu'encore une fois... Quelqu'un qui va lire une carte avant de venir, il va dire, à mon avis, je ne peux rien manger. Il va lire granola dans une salade, il va se dire, je n'ai pas le droit.
- Speaker #1
Il y a encore toute une éducation à faire sur, justement, expliquer à quoi ça correspond le sang gluten et dans quoi on trouve du gluten. C'est encore flou pour beaucoup,
- Speaker #0
tout à fait.
- Speaker #1
Par exemple, tu peux retrouver un, c'est sans gluten, un petit oignon frit. Non, l'oignon frit, il n'est pas sans gluten.
- Speaker #0
Oui, mais c'est clair, il y a tellement de choses. Parfois, un petit crouton sur une salade, combien de fois ça m'est arrivé de dire, du coup, je prends cette salade, vous ne mettez pas les croutons dessus. En fait, c'est tellement mécanique et automatique en cuisine, même si on prévient, c'est sans gluten, qu'en fait, l'assiette arrive et 9 fois sur 10, il y a les croutons dessus. Il y a plein de détails, mais comme je disais tout à l'heure... Pourtant, j'aime beaucoup, mais la sauce soja, dès qu'on va dans des cuisines thai, japonaises ou quoi, la sauce soja est très présente. Et en fait, c'est très compliqué. Et il y en a plein qui ne sont encore pas au courant, qui y a du très, très souvent. Hors cas exceptionnels, oui, je sais qu'il y a maintenant des sauces poisson ou des sauces soja qui sont vendues sans gluten. Mais vraiment, dans la majorité des cas, c'est avec. Et du coup, c'est très... C'est un gros frein pour les personnes qui ont des soucis.
- Speaker #1
La cuisine asiatique, elle est souvent sans gluten.
- Speaker #0
Exactement, à base de nouilles de riz, de riz. Et du coup, la sauce soja, c'est problématique. Tout à fait.
- Speaker #1
Du coup, qu'est-ce que tu aimerais transmettre aux jeunes chefs de demain ?
- Speaker #0
Eh bien, je ne sais pas si je suis légitime pour transmettre un message, mais en tout cas, à mon niveau, je dirais que... qu'il faut faire des choses qui plaisent déjà à soi-même. Moi, je sais que je ne fais que des gâteaux que j'aimerais trouver en tant que cliente, que consommatrice, que j'aime manger moi-même. Je ne vais jamais faire quelque chose que je ne trouve pas bon. Donc, c'est écouter, c'est faire plaisir, faire des choses qui nous ressemblent. Et puis, tout en, évidemment, répondant à une certaine demande et en suivant l'air, enfin, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Quelle est la demande ? Quels sont les besoins ? Et moi, c'est ce qui m'a lancée, encore une fois, avec Lichou. Comme je disais, je suis pâtissière autodidacte, de base pas du tout passionnée. Je me suis dit, je vais proposer quelque chose qui n'existe pas et que j'aimerais trouver. Donc, faire quelque chose qui nous ressemble, qui nous fait plaisir, qu'on a plaisir à partager. Et puis, tout en répondant à la demande. Et donc, dans 10 ans, je ne sais pas, il y aura peut-être, ou dans 10-15 ans, quelque chose de différent qui arrivera. Il y aura encore... des orientations différentes sur l'alimentation, sur plein de choses. Mais aujourd'hui, c'est vrai que la cuisine sent prendre la place, encore une fois, lentement en France. Mais je pense que c'est à prendre en compte et que si on fait totale abstraction de ça, c'est un parti pris, je pense, que de dire que je fais une cuisine qui fait totalement abstraction de ça. On pourrait dire que c'est un parti pris de faire de la cuisine sans gluten, sans lactose, sans viande, sans je ne sais quoi. Mais pour moi, en 2025, c'est un parti pris de dire je fais une carte 100% à base de viande ou 100% avec du gluten. Aujourd'hui, c'est peut-être un peu fort, mais je trouve que c'est dire ok. Et pourquoi pas ? Il y a des restaurants ou des restaurants italiens, je comprends qu'il y ait zéro option sans gluten.
- Speaker #1
En Italie, tu trouves ? très facilement des pâtes sans gluten et des pizzas sans gluten. Bien sûr, et beaucoup plus facilement qu'en France. Aussi bonnes que les pizzas sans gluten.
- Speaker #0
Oui, clairement. J'ai été très surprise positivement de trouver des pizzas très bonnes en Italie sans gluten.
- Speaker #1
On voit pourquoi en France, il y en a très peu.
- Speaker #0
Ah oui, c'est encore beaucoup trop rare. Comme j'ai l'habitude de répéter, moi j'ai envie d'une bonne... Enfin, même au-delà de dire bonne, d'une pizza sans gluten, c'est quand même... à partir d'Angers. Alors, soit j'en achète une industrielle, et encore, c'est pas facile à trouver. Et puis, alors, quand je vois la liste d'ingrédients où moi, j'ai d'autres allergies, enfin, c'est un autre sujet, je suis encore bloquée. Donc, je me dis, bah non, mais une vraie pizza, faite maison, etc., il faut que je prenne un billet de train et que je vienne à Paris. Donc, je me dis, c'est quand même dingue de devoir changer de ville et de venir jusqu'ici pour se faire plaisir avec une pizza. Mais, ouais. Donc, encore une fois, je suis pas là, enfin, je juge pas. les restaurants 100% viande ou 100% gluten ou full lactose partout, pourquoi pas ? Mais pour moi, je pense encore une fois que c'est un parti pris et qu'on n'entend pas du coup, comme moi c'est un parti pris, de dire je fais tout sans gluten, sans lactose, je l'entends. Mais voilà. Chacun fait comme il l'entend. Mais mon message final, c'est ça, se faire plaisir et puis tout en écoutant quel est le besoin.
- Speaker #1
Mais en tout cas, de la demande, il y en a. Et il y en aura de plus en plus. Il faut être prêt à ton son maintenant.
- Speaker #0
Tout à fait. C'est à prendre en compte.
- Speaker #1
On va finir sur la dernière question. Si tu pouvais faire passer un message à une personne qui vient tout juste d'apprendre qu'elle a une intolérance au gluten et ou au lactose, qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Speaker #0
Je dirais pas de panique. Même si en France, comme on disait à l'instant, c'est compliqué, on trouve des options de plus en plus et ça, c'est cool. Même si cette personne en question, elle n'est pas du tout à l'aise en cuisine et qu'elle n'aime pas ça ou en pâtisserie, la preuve avec moi, c'est que je n'aimais pas ça. Et en fait, parfois, en faisant vraiment des choses très, très simples, des gâteaux qui demandent 15, 20 minutes à faire. Et 20 minutes à cuire, on peut faire des petites pépites qui sont aussi coulantes à déguster sur 2-3 jours et qui peuvent même faire plaisir à son entourage. Donc ne pas hésiter à faire des choses très simples en cuisine sans partir dans des techniques. On se renseigne sur les farines sans gluten ou sur les alternatives au lactose. Donc utiliser de l'huile ou de la margarine pour remplacer le beurre ou des laits végétaux pour remplacer le lait. sur les farines, farine de riz, de châtaigne, de... maïs de sarrasin, poudre d'amande, poudre de noisette, farine de teff, maïzena. Il y a plein de possibilités pour remplacer la farine. On trouve des recettes partout, dans des livres, dans des blogs, c'est facile. Et puis dans les adresses, encore une fois, aujourd'hui, il y a plein de sites ou de recommandations ou de comptes Insta ou je ne sais quoi qui recommandent dans les villes ou ailleurs que acheter, ou même dans des marques, des industriels, je ne veux pas... Il y a certains industriels qui font des choses pas trop mal aujourd'hui, sans une liste d'ingrédients à rallonge, sans des additifs qui n'en finissent plus et qui ne soient pas trop sucrés, même si ça reste toujours meilleur et plus sain de faire soi-même. Mais voilà. Et puis dans les restaurants, en effet, il faut être attentif aux pictogrammes et aux allergènes quand ils sont indiqués. Et sinon, demander à la cuisine ou à la salle de prévenir de son allergie ou de son intolérance. Et voilà. Mais qu'on est en 2025, on n'est pas en 1990. Et que du coup, ça évolue quand même. Et qu'on s'en sort et qu'on peut se faire plaisir. Voilà.
- Speaker #1
Merci Mathilde pour ton authenticité et ton enthousiasme.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Super communicatif. Et avec Lichou et Bon Autrement, tu montres qu'on peut faire rimer santé, plaisir et inclusion sans jamais renoncer à la gourmandise. Donc merci beaucoup pour tout ça. Et si vous êtes à Angers, allez goûter ces créations.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci Karine. A bientôt.
- Speaker #1
Si t'en as marre qu'on te dise que c'est dans ta tête, que vraiment de voir. Ici, pas d'ail, pas de nuit, mais plein d'amour. C'était I Get The Power, le podcast qui redonne le pouvoir à tous les testeurs.