- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur IG Conseil, l'accord commercial UE Etats-Unis, une menace ou une opportunité. Aujourd'hui, on décrypte pour vous les impacts de ce texte majeur et les stratégies à adopter pour les entreprises françaises. Alors on va plonger ensemble dans cet accord tout récent, annoncé le 27 juillet 2025, entre l'Union européenne et les Etats-Unis. L'objectif ici, c'est vraiment de comprendre l'essentiel. Qu'est-ce que ça implique concrètement pour nos entreprises françaises ?
- Speaker #1
Exactement. Il faut se rappeler du contexte d'abord. Oui. On était sous la menace de droits de douane américains, assez lourds, 30%. Donc cet accord arrive un peu pour calmer les choses.
- Speaker #0
D'accord. Et le cœur du dispositif, c'est ce taux.
- Speaker #1
C'est ça. Un taux général de 15% pour la majorité des produits européens qui vont aux États-Unis.
- Speaker #0
Applicable quand ?
- Speaker #1
Alors, la date qui circule, c'est le 1er septembre 2025. Bon, ça reste indicatif, mais c'est ce qui est sur la table.
- Speaker #0
Et en face, l'Europe, elle donne quoi ?
- Speaker #1
Eh bien, la contrepartie est, disons, substantielle. On parle d'engagement d'achats massifs d'énergie américaine. Bah oui. Pétrole, gaz, pour un montant de 750 milliards d'euros. C'est énorme. Et il y a aussi 600 milliards d'euros d'investissement prévus aux Etats-Unis. Sur trois ans.
- Speaker #0
D'accord, donc des chiffres très importants. La Commission européenne, elle, parle de stabilité.
- Speaker #1
Oui, c'est le mot qu'elle emploie, stabilité. Bon, il faut quand même noter que ça contraste avec certaines réactions plus nationales.
- Speaker #0
Comme en France ?
- Speaker #1
Oui. Par exemple, on a rapporté des propos du Premier ministre, François Barou, qui aurait qualifié ça de « jour sombre » . Une réaction politique, bien sûr, on ne prend pas parti, on rapporte juste.
- Speaker #0
Bien sûr. Alors, venons-en aux impacts directs sur les entreprises françaises. C'est assez différent selon les secteurs, j'imagine ?
- Speaker #1
Ah oui, très contrasté. Prenons l'automobile. Oui. Là, c'est plutôt un soulagement. On évite les 25% qui étaient craints, on passe à 15%.
- Speaker #0
Donc, concrètement, sur une voiture à 30 000 euros, ça fait une différence.
- Speaker #1
Oui, ça peut représenter environ 3 000 euros de droit en moins. Ce n'est pas négligeable.
- Speaker #0
Mais à l'inverse, le luxe, les cosmétiques…
- Speaker #1
Alors là, c'est une autre histoire. Eux, ils étaient souvent à des taux très faibles, voire zéro. Et ils passent à 15%.
- Speaker #0
Ah oui, le choc doit être rude.
- Speaker #1
Effectivement. Un sac à 1 000 euros, par exemple… Ça fait 150 euros de droits en plus potentiellement. C'est une vraie hausse.
- Speaker #0
Et l'agroalimentaire ? C'est un secteur tellement important pour nous. Fromage, vin...
- Speaker #1
Absolument. Pour les fromages, par exemple, les nouveaux droits de 15%, ça peut vraiment peser lourd.
- Speaker #0
Un exemple ?
- Speaker #1
Sur une exportation de 500 000 euros de fromage, ça pourrait faire 75 000 euros de taxes supplémentaires. C'est conséquent.
- Speaker #0
Et pour les vins et spiritueux ?
- Speaker #1
Alors là, il y a encore de l'incertitude. Les discussions continuent. Leur sort n'est pas tout à fait scellé. Hum,
- Speaker #0
d'accord. Mais il y a des exceptions quand même.
- Speaker #1
Oui, heureusement. Des secteurs importants comme l'aéronautique ou les médicaments sont exemplés de ces nouveaux droits. Sans doute pour des raisons stratégiques.
- Speaker #0
Bon, ces changements, ça touche tout le monde. Mais on imagine que pour les PME, c'est particulièrement difficile.
- Speaker #1
Oui, c'est exactement le point que soulève la CPME. Les petites et moyennes entreprises, elles ont moins de marge de manœuvre, tout simplement.
- Speaker #0
Pour absorber les coûts.
- Speaker #1
Plus de 1,8 milliard d'euros quand même, sur 50 milliards d'exports vers les US. Et puis... Elles ont moins de poids pour négocier.
- Speaker #0
Donc un risque réel pour elles. Oui,
- Speaker #1
pour certaines, c'est même l'accès au marché américain qui pourrait être remis en question.
- Speaker #0
D'où l'importance de cette réunion prévue à Bercy fin juillet.
- Speaker #1
Tout à fait. Le 30 juillet, pour voir quelles mesures de soutien pourraient être mises en place. Mais est-ce que ça suffira ? C'est la grande question.
- Speaker #0
Parce qu'au-delà des secteurs, il y a des conséquences transversales, non ? Oui,
- Speaker #1
sur le plan financier, comptable. Oui, bien sûr. Financièrement, il faut revoir les prix, la rentabilité. Peut-être penser à des structures locales, des filiales aux US pour optimiser la fiscalité.
- Speaker #0
Et comptablement ?
- Speaker #1
Ces droits, ce sont des charges en plus. Il faut les enregistrer, suivre les coûts d'export de manière très analytique.
- Speaker #0
Et puis, l'impact économique et social plus large ?
- Speaker #1
Oui, le risque pour l'emploi, surtout dans les PME et les secteurs les plus touchés. Et puis, évidemment, l'impact sur notre balance commerciale avec les États-Unis.
- Speaker #0
Le tableau est posé. Maintenant, très concrètement, une entreprise, elle fait quoi ? Quelle piste d'action ?
- Speaker #1
Alors, il faut agir sur plusieurs niveaux. D'abord, une analyse interne poussée.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Simuler l'impact sur les marges, auditer tous les couliers à l'exportation. C'est vraiment la base pour savoir où on met les pieds.
- Speaker #0
Logique. Et après cette analyse ?
- Speaker #1
Après, il y a la négociation.
- Speaker #0
Essentiel.
- Speaker #1
Reprendre les contrats commerciaux, discuter avec les partenaires américains, voir comment on partage ce nouveau fardeau.
- Speaker #0
L'optimisation aussi ?
- Speaker #1
Oui, explorer toutes les pistes. Est-ce qu'on peut bénéficier d'exemption ? Utiliser des régimes douaniers spécifiques. Il y a des mécanismes, parfois complexes, mais qui existent.
- Speaker #0
Et stratégiquement ?
- Speaker #1
Stratégiquement, ça peut vouloir dire… Accélérer la diversification des marchés, ne pas mettre tous ses œufs dans le panier américain. Voir, pour certains, envisager une implantation locale aux US.
- Speaker #0
Et enfin, la veille.
- Speaker #1
Indispensable, surtout pour les secteurs où tout n'est pas encore figé, comme les vins et spiritueux. Il faut suivre l'évolution réglementaire de très près.
- Speaker #0
Bon, si on résume, on a un accord qui stabilise les choses, qui évite le pire scénario tarifaire.
- Speaker #1
Oui, c'est un point positif.
- Speaker #0
Mais qui demande une adaptation rapide et qui peut coûter cher. Certains secteurs respirent un peu, d'autres, notamment les PME, le luxe, l'agro, font face à de vrais défis.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça. Et ce qui frappe peut-être à ce stade, c'est, comment dire, le manque d'outils concrets qui sont proposés pour accompagner cette transition.
- Speaker #0
Il manque une feuille de route claire.
- Speaker #1
Voilà. Une feuille de route pour aider les entreprises à optimiser leurs process face à ces nouvelles règles. Du coup, la flexibilité, l'innovation interne… La capacité à réagir vite, ça va être le nerf de la guerre.
- Speaker #0
Et ça nous amène à une dernière réflexion peut-être. Toute cette incertitude, ces défis, est-ce que ça ne pourrait pas être, paradoxalement, un catalyseur ?
- Speaker #1
Comment ça ?
- Speaker #0
Une sorte de coup de pouce involontaire pour que les entreprises françaises repensent leur stratégie d'export. Qu'elles innovent davantage, qu'elles renforcent peut-être leur résilience globale sur la scène internationale.
- Speaker #1
C'est une perspective intéressante. Forcer l'adaptation... Pour en sortir plus fort en quelque sorte, c'est une possibilité.
- Speaker #0
On a envie d'approfondir le sujet. Retrouvez notre analyse complète sur le blog blog.ig-conseil.com Ce décryptage vous a été présenté par IG Conseil. Notre mission, vous accompagner et vous former aux meilleures pratiques en gestion, comptabilité et digitalisation. Pour que votre entreprise ne soit pas juste une statistique, mais un véritable succès.