- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur IG Conseil. Aujourd'hui, nous plongeons au cœur d'un paradoxe économique. Les défaillances d'entreprises en 2025, un record historique, malgré la croissance. C'est une situation assez particulière en France. On a une croissance du PIB, modeste, plus 0,6%, mais elle est là.
- Speaker #1
Oui, elle est bien réelle.
- Speaker #0
Et pourtant, en parallèle, le nombre d'entreprises qui mettent la clé sous la porte atteint des niveaux jamais vus. Alors... Comment on explique ça, cette divergence ? C'est un peu notre mission aujourd'hui, décrypter ce phénomène. Peut-être commencer par les chiffres bruts, parce qu'ils donnent quand même une idée de l'ampleur.
- Speaker #1
Oui, c'est important de poser le constat chiffré.
- Speaker #0
Entre mi-2024 et mi-2025, on parle de quoi ? 67 000, 68 000 entreprises en falite ?
- Speaker #1
C'est ça, entre 67 et 68 000. C'est une fourchette haute et surtout une hausse très marquée sur un an. Oui,
- Speaker #0
plus 10, plus 12,5% à peu près. Et ça nous ramène même... au-delà du pic de 1991. C'est ça, Femme ?
- Speaker #1
Exactement. On dépasse ce fameux pic qui était déjà une période très difficile. Donc oui, la situation est préoccupante.
- Speaker #0
Et l'impact social derrière, il est énorme aussi.
- Speaker #1
Bah oui, forcément. On estime environ 71 000 emplois directement menacés. Et ça touche surtout les PME, les ETI, vraiment le cœur de notre tissu économique.
- Speaker #0
Quels secteurs sont les plus touchés d'ailleurs ?
- Speaker #1
Principalement la construction, le commerce et aussi des services aux entreprises. Des secteurs assez variés en fait.
- Speaker #0
Donc un nombre record de faillites. beaucoup d'emplois menacés, et tout ça avec une croissance même faible, et une consommation qui stagne, voire baisse, et l'investissement qui recule un peu. C'est vraiment ça le paradoxe.
- Speaker #1
C'est tout le paradoxe. Alors, comment on en est arrivé là ?
- Speaker #0
Mais quelles sont les causes ? On imagine qu'elles sont multiples.
- Speaker #1
Oui, c'est une combinaison de facteurs, une sorte de tempête parfaite pour certaines entreprises. D'abord, il y a la fin des aides Covid.
- Speaker #0
Le fameux « quoi qu'il en coûte qui s'arrête » .
- Speaker #1
Exactement. Le bouclier tarifaire sur l'énergie, les reports de charges sociales, fiscales, tout ça s'est terminé où ça se termine. Et ça fragilise beaucoup d'entreprises qui comptaient dessus.
- Speaker #0
Et les PGE, les prêts garantis par l'État, j'imagine que le remboursement pèse lourd.
- Speaker #1
Énormément. C'était une bouée de sauvetage nécessaire pendant la crise, mais aujourd'hui, le remboursement met une pression terrible sur les trésoreries.
- Speaker #0
Donc ça étrangle un peu certaines boîtes.
- Speaker #1
Oui. Et puis... Il y a cet effet de rattrapage, comme on l'appelle. Des entreprises qui étaient déjà fragiles avant la crise, maintenues artificiellement en vie grâce aux aides, se retrouvent maintenant face à leurs difficultés structurelles. Elles n'étaient pas forcément viables sur le long terme, en fait.
- Speaker #0
Une sorte de retour à la réalité un peu brutal.
- Speaker #1
Un peu brutal, oui. Ajoutons à ça le contexte économique général, la croissance faible et surtout très inégalement répartie.
- Speaker #0
Elle ne profite pas à tout le monde, quoi.
- Speaker #1
Voilà. L'inflation qui reste tenace sur certains postes. Les coûts de l'énergie toujours élevés et puis l'accès aux crédits bancaires qui s'est durci. Les banques sont plus frileuses.
- Speaker #0
Et le rôle de l'État là-dedans ? On parle de rigueur budgétaire ?
- Speaker #1
Oui, l'État réduit certaines dépenses et en même temps, il durcisse un peu les contrôles et les recouvrements. Les assignations de l'URSSAF ou des impôts, ça peut être le coup de grâce pour une entreprise déjà sur la corde raide. Ça accélère les dépôts de bilan.
- Speaker #0
D'accord, donc beaucoup de facteurs conjoncturels, mais les analyses pointent aussi des défis plus structurels, plus profonds.
- Speaker #1
Oui, absolument. Et c'est peut-être là qu'il faut regarder pour le long terme. On a des difficultés persistantes d'accès au financement pour les PME, on l'a dit.
- Speaker #0
C'est un vieux problème ça.
- Speaker #1
C'est un problème récurrent. Il y a aussi l'impact des innovations technologiques. La digitalisation, l'IA, ça bouscule les modèles traditionnels. Et les entreprises qui n'ont pas les ressources pour s'adapter, elles souffrent.
- Speaker #0
Et la main-d'œuvre ? On entend souvent parler de pénurie.
- Speaker #1
Oui, la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans certains secteurs, couplée au vieillissement de la population. Ça freine aussi le dynamisme. C'est plus difficile de se développer ou même de rebondir quand on ne trouve pas les bonnes compétences.
- Speaker #0
Face à ce tableau quand même assez sombre, qu'est-ce qu'on peut faire ? Quelles sont les pistes d'action pour les entreprises ?
- Speaker #1
Le maître mot, c'est vraiment l'anticipation et l'adaptation. Pour les PME, ça veut dire investir. Investir dans l'innovation, dans la formation des salariés, accélérer sur le numérique. C'est plus une option, c'est une nécessité.
- Speaker #0
Et l'accompagnement dans tout ça ? On pense notamment au rôle de l'expert comptable, souvent cité comme un allié clé.
- Speaker #1
Ah oui, son rôle est absolument stratégique. Bien avant que la situation devienne critique, l'expert comptable peut aider à faire un diagnostic financier précis.
- Speaker #0
Voir où on en est vraiment.
- Speaker #1
Exactement. Mettre en place des outils de pilotage, comme des prévisionnels de trésorerie, c'est fondamental pour voir venir les difficultés. Et surtout, il connaît les procédures préventives.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Avant d'en arriver au redressement ou à la liquidation, Il y a des solutions pour négocier avec les créanciers, le mandat ad hoc, la conciliation. Ce sont des outils confidentiels qui permettent de trouver des accords. Mais il faut agir tôt.
- Speaker #0
D'où l'importance de ne pas attendre le dernier moment.
- Speaker #1
Surtout pas. L'expert comptable, c'est vraiment le partenaire pour naviguer dans cette période compliquée, pour actionner les bons leviers au bon moment.
- Speaker #0
Donc, pour résumer, on a une situation tendue, un record de défaillance malgré une petite croissance, vigilance et anticipation sont cruciaux, et la gestion seule ne suffit pas toujours, il faut aussi adresser les problèmes structurels.
- Speaker #1
C'est exactement ça. La croissance est là, mais elle est inégale et ne protège pas tout le monde. Pour éviter que ça se répète, il faut sans doute repenser certaines choses.
- Speaker #0
Comme quoi par exemple ?
- Speaker #1
Favoriser une structure financière plus inclusive, peut-être via des partenariats publics-privés, des prêts spécifiques pour l'innovation, des garanties adaptées. Il faut plus de résilience, plus d'innovation, peut-être aussi plus de solidarité économique.
- Speaker #0
Une combinaison de technologies, de politiques publiques ajustées et d'un soutien flexible, en somme.
- Speaker #1
Voilà, pour construire une économie plus solide pour demain.
- Speaker #0
Le sujet vous intéresse. Retrouvez notre article détaillé sur notre blog. Cet épisode vous a été présenté par IG Conseil. Notre mission, vous former aux meilleures pratiques en gestion, comptabilité et digitalisation pour vous aider à déjouer les statistiques.