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Il y avait une fois...

Vivre à l'instant présent et le savourer avec Laurent Gounelle

Vivre à l'instant présent et le savourer avec Laurent Gounelle

28min |05/06/2024
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28min |05/06/2024
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Description

Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ?


Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounelle, écrivain. Traduit dans près de quarante langues, il s’est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde avec des titres incontournables comme "L'homme qui voulait être heureux", "Le jour où j’ai appris à vivre" ou encore "Et tu trouveras le trésor qui dort en toi". Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose.


Dans son dixième livre "Un Monde presque parfait" paru aux éditions Mazarine, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie.


Vous pouvez retrouver Laurent Gounelle :

- Instagram : https://www.instagram.com/laurent.gounelle.auteur/

- Facebook : https://www.facebook.com/LaurentGounelle.PageOfficielle/


 Bonne écoute !  

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous avons chacun notre propre perception de la réalité. Il suffit parfois de faire un pas de côté pour faire évoluer le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. C'est ce qui m'a conduit à créer le podcast Il y avait une fin. Je suis Sophie et je partage avec vous mes découvertes et mes rencontres pour mieux vous connaître, mieux vous comprendre et questionner votre plan de vie. Si ces thématiques vous intéressent, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ? Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounel, écrivain. Traduit dans près de 40 langues, il s'est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde, avec des titres incontournables comme L'homme qui voulait être heureux Le jour où j'ai appris à vivre ou encore Et tu trouveras le trésor qui dort en toi Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose. Dans son dixième livre, Un monde presque parfait, paru aux éditions Mazarin, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie. Bonjour Laurent et je suis vraiment vraiment vraiment ravie de vous recevoir dans le podcast Il y avait une fois.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors, votre nouveau roman initiatique, Un monde presque parfait, vient de paraître aux éditions Mazarin. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a donné envie d'écrire cette histoire ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a donné envie, c'est la prise de conscience qu'à notre époque, on tend à abandonner un peu la prise de décision à titre individuel. Abandonner pourquoi ? D'abord parce qu'on tend à s'en remettre à des applis de plus en plus. On décide plus de son itinéraire en voiture, on va s'en remettre au GPS, on a tendance à ne plus vraiment choisir les petits restos dans lesquels on va déjeuner, mais on va faire confiance à un TripAdvisor quelconque, etc. Et finalement, on le fait dans le but de prendre de bonnes décisions, bien sûr, il n'y a pas de mal à ça. mais en même temps, ce n'est pas anodin de lâcher sa prise de décision. C'est-à-dire, on va être amené à en reparler, mais pour moi, la prise de décision est au cœur de notre humanité. Et c'est quelque chose qui est assez important pour nous. Et en parallèle de cet abandon à notre initiative, je dirais, on constate que la société tend à prendre de plus en plus de décisions à notre place. On se rend compte, par exemple, dans le monde de l'entreprise, où il y a de plus en plus de normes ISO qui vont décider de notre geste professionnel. et puis même dans tous les domaines j'entendais récemment sur les ondes que même un agriculteur n'a pas le droit de choisir l'époque de ses semis alors qu'on pourrait dire qu'il est placé dans le terroir il connait mieux personne la météo de sa région mais non il y a des normes qui disent que les semis doivent avoir lieu à telle période très précise de l'année tout est normé, on décide de plus en plus à notre place ça part d'une bonne intention sans doute qu'il y ait nous aider à prendre de bonnes décisions, mais une fois de plus, ce n'est pas anodin. Moi, je pense que le fait, l'acte de décider, l'acte de décision, je disais, est au cœur de notre humanité, pour moi, ça joue à plusieurs niveaux. Ça joue déjà par rapport au fait que décider, pour moi, nous permet d'évoluer. Quand je décide, j'exprime qui je suis déjà, et en fait par ma décision je vais être emmené sur un certain chemin, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, et ce chemin va être parsemé dans bûches, des cueils, je vais parfois prendre le mauvais chemin, je vais prendre la mauvaise décision, donc je vais être emmené à l'échec, et tout ça en fait c'est ce qui va me permettre de me construire, c'est ce qui va me permettre d'apprendre et donc d'évoluer. Et si je m'en remets à des décisions prises par d'autres ou par des applis qui me permettent de ne pas... Si je me trompe, finalement, de prendre un chemin rectiligne vers mon objectif, eh bien finalement, je vais beaucoup moins prendre au passage, donc je vais moins évoluer. D'ailleurs, quand une mauvaise décision me conduit à échouer, on se rend compte que l'échec va nous permettre de nous réinventer. C'est assez précieux. On n'aime pas échouer, dans le monde de l'entreprise. Il faut être fou pour ne pas échouer. Et en même temps, je parle en connaissance de cause, parce que mon parcours a été, en tout cas dans... Dans le passé, j'annonnais un certain nombre d'échecs qui m'ont nourri. Aujourd'hui, je sais qu'ils ont été précieux. Ces échecs ont fait qui je suis aujourd'hui. Ça, c'est la première dimension sur la prise de décision. Il y en a une seconde qui est liée à la liberté. C'est là pour moi, décider, c'est exercer sa liberté. Et c'est peut-être aussi ce qui fait qu'on renonce à nos décisions, c'est-à-dire peut-être qu'on n'assume pas notre liberté et à partir de là, parce qu'on a peur d'échouer notamment, il faut plus parce qu'on veut prendre la bonne décision, sauf que la liberté, on va peut-être être conduits ensemble, mais la liberté pour moi est au cœur de qui nous sommes en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et justement, les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle ont vocation notamment à améliorer notre quotidien. Or, ne nous énuènerait-elle pas de notre essence ? Et je rebondis par rapport au fait, justement, quand vous parlez des réseaux sociaux, etc. Je me dis, il y a aussi cette notion de on fait tous pareil, en fait, et du coup, est-ce qu'on ne perd pas, justement, notre essence, notre singularité, notre authenticité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, mais une fois de plus, c'est une bonne intention, derrière, c'est là, quand on sollicite l'aide de tous ces outils technologiques, c'est pour avoir une vie plus facile, plus simple, plus confortable. Mais la question est, même si on est tous, et moi aussi bien sûr, attirés par ce confort de vie, est-ce que ça nous sert vraiment ? Ou est-ce que le confort engourdit notre âme ? C'est une vraie question qu'on peut se poser. Et je pense qu'en n'être qu'à trop se laisser aller dans le confort, finalement, on se frotte moins à la réalité. Et du coup, une fois de plus, on apprend moins et on a moins l'occasion d'expérimenter et même de se connaître. On ne connaît pas le sens de la vie sur Terre. Certains ont une vision très cartésienne, très matérialiste, au sens philosophique du terme. Ils pensent qu'on vient là où notre corps est juste un amas d'atomes assemblés en molécules qui forment les organes, et puis qu'à la fin de notre vie, avec notre mort, tout disparaît, c'est la fin de tout et après nous le néant. C'est une vision de la vie. D'autres ont une vision plus spirituelle. On ne sait pas qui a raison sur le plan scientifique, on ne peut rien prouver dans ce domaine, mais certains scientifiques pensent de plus en plus que l'âme n'est pas un sous-produit du cerveau. On se base notamment pour ça sur toutes les EMI, les expériences de mort imminente, qui nous conduisent à penser que notre conscience n'est pas enfermée dans notre boîte crânienne. Sinon, on ne pourrait pas expliquer par exemple que des aveugles de naissance qui vivent une expérience de mort imminente sont capables, pendant cette expérience et avant de retrouver leur conscience, de voir. Les aveugles de naissance, ils vont voir pour la première fois de leur vie, ils sont capables de décrire leur corps. Et c'est ça qui est qu'ils ont découvert pour la première fois, ils sont capables de décrire le personnel soignant et même ce qui se passait dans la pièce à côté. Et ça, on ne sait pas expliquer autrement que par l'hypothèse que peut-être notre conscience n'est pas enfermée dans la boîte crânienne. Mais si c'est le cas, ça veut dire qu'à ce moment-là, il y a peut-être autre chose que cette arme de cellules qui nous constitue. Et à partir de là, on peut s'interroger en effet sur quel est le sens de la vie. Si l'âme est distincte du corps, et peut-être qu'un élément de réponse on ne peut pas l'affirmer dans ce domaine il n'y a que les religieux qui affirment savoir la vérité mais sinon peut-être qu'au niveau des hypothèses l'une des hypothèses serait que l'âme s'incarne parce que l'incarnation dans notre corps permet à l'âme d'expérimenter un certain nombre de choses et peut-être que l'âme a besoin de son opposé puisque l'âme est une forme d'esprit pur on pourrait dire son opposé c'est la matière et peut-être que l'âme a besoin de la matière donc du corps pour se connaître et peut-être aussi pour apprendre un certain nombre de choses. Et donc, c'est un peu ma vision aujourd'hui, vous voyez. Et à ce moment-là, il ne faut pas se priver d'apprendre. Si l'un des sens de la vie est d'apprendre et de peut-être faire évoluer notre âme ou lui permettre de se connaître, il ne faut pas se priver de l'apprentissage, il ne faut pas se priver de tout ce qui nous permet de nous frotter à la réalité. Donc, pour revenir à votre question sur les outils technologiques, tant qu'ils sont technologiques, une aide, je dirais, tant qu'ils sont un serviteur, à ce moment-là, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas qu'ils deviennent nos maîtres, en fait, c'est ce que je disais. À ce moment-là, on peut perdre notre humanité.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tout est une question finalement de curseur. En fait, c'est de mettre, j'allais dire, j'ai vraiment cette notion d'équilibre en vous écoutant. Je me dis, c'est finalement de voir jusqu'où ils peuvent, justement, ces nouvelles technologies peuvent nous aider. Et effectivement, je prends l'exemple des moteurs de recherche. Ça nous permet d'avoir accès à la connaissance beaucoup plus facilement. Mais on a tellement accès à la connaissance que du coup, on n'en a plus accès. Et je pense que c'est ça, en fait, finalement, c'est mettre le curseur au bon endroit.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et puis la question est aussi qu'est-ce qu'on fait de cet accès à la connaissance ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on va juste sur les réseaux, sur Internet, pour avoir de la connaissance, ou est-ce qu'on y va pour être stimulé parce qu'on est dans une file d'attente, on ne sait pas quoi faire ? En fait, il y a des chercheurs qui ont étudié l'effet sur notre cerveau de l'accès à toutes ces applications. Soit les sites en ligne de news, ou évidemment, a fortiori, les jeux vidéo, etc. On se rend compte que ça déclenche dans notre cerveau une décharge de dopamine. La dopamine, c'est un neurotransmetteur qu'on appelle parfois l'hormone du plaisir. Et de façon naturelle, elle va être libérée par le cerveau, soit lorsqu'on a fait quelque chose de bien. Par exemple, au travail, on a réussi un projet. Si on a réussi quelque chose, à ce moment-là on va avoir une décharge de dopamine, donc on va être content, on va être fier de nous. Et en fait, la fonction de la dopamine, c'est de nous encourager à reproduire ce qui a déclenché cette décharge. Et donc ça va nous pousser à nous investir dans de plus en plus de projets, par exemple des choses qui nous tiennent à cœur. La dopamine d'ailleurs, elle est aussi libérée tout simplement quand on se nourrit. quand on mange, et là aussi, la fonction est la même. Le but, c'est de nous conduire à reproduire ce qui est essentiel, c'est même vital pour notre survie. Donc, c'est la fonction de la dopamine. Sauf qu'habituellement, on va les stimuler assez rarement par le cerveau, vraiment dans les circonstances que je viens d'évoquer. Mais les outils technologiques, notamment les sites de news, ou encore les jeux vidéo, ou les réseaux sociaux sur lesquels on va collecter des likes ou des petites flammes ou je ne sais quoi, des pouces en l'air. En fait, ce sont des machines à stimuler la production de dopamine. C'est-à-dire, en fait, avec ces outils technologiques, on peut avoir vraiment une décharge de dopamine à la minute. Et en fait, on parle de l'addiction des gens à leurs écrans, ce n'est pas tout à fait exact. Les gens ne sont pas accros à leurs écrans, ils sont accros à la dopamine. produite pour de mauvaises raisons. J'ai envie de dire pourquoi, parce qu'à ce moment-là, le risque, puisqu'on peut avoir très facilement de la dopamine avec nos outils technologiques, le risque, c'est de nous détourner des projets qui nous tiennent à cœur. Parce que, évidemment, on sait que dans un projet, il va falloir s'investir dans la durée, avec des efforts pour avoir in fine la décharge de dopamine. Mais si je peux avoir très facilement un alimentement portable, au bout d'un moment... je vais me désintéresser à tous ces projets qui sont professionnels ou personnels d'ailleurs quand on s'investit dans un sport on n'a pas tout de suite des charges de dopamine il faut d'abord s'entraîner vous voyez il faut travailler quelque part donc voilà par rapport aux outils technologiques ce sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres j'aime bien

  • Speaker #0

    Il y a deux choses qui me venaient, donc je vais quand même poser la première question. En vous entendant, je me dis finalement, en fait, on perd aussi de la présence de soi. Finalement, c'est ça aussi, parce que plus on est concentré sur ce qui se passe à l'extérieur, donc les écrans, etc. Finalement aussi, on perd en présence de soi, on se décentre en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez parfaitement raison Sophie. En fait, ces outils attirent toute notre attention à l'extérieur de nous-mêmes. des outils qui apparentent notre attention à l'extérieur et ce faisant, ça nous coupe quelque peu de notre intériorité et l'être humain a parmi ses dimensions une dimension intérieure certaine qui est importante, qui est même assez essentielle et le fait de se reconnecter à soi en éteignant ses machines en se privant de les allumer y compris, comme je l'évoquais tout à l'heure quand on est dans une file d'attente où en effet, a priori, on n'a rien à faire ça peut être ennuyeux Oui, ça peut être ennuyant et en même temps ça peut être une occasion, on en a parfois quelques-unes comme ça dans la journée, pour se reconnecter à nous-mêmes, pour revenir dans notre corps finalement, être dans la sensation, et donc être plein de nous-mêmes dans l'instant présent, c'est quelque chose de précieux. tous les maîtres spirituels issus de toutes les traditions dans le monde entier nous disent que le bonheur c'est dans l'instant présent c'est lié à notre aptitude à vivre l'instant présent et à le savourer et

  • Speaker #0

    justement vous parliez au début de l'interview de cette notion de liberté quel impact peut avoir justement ces nouvelles technologies sur notre libre arbitre ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses, je dirais. D'abord, il y a l'aspect prise de décision que j'évoquais tout à l'heure, puisque finalement, avec ces nouvelles technologies, on exerce moins notre liberté. Après, il y a un autre phénomène bien identifié qui est, comme vous le savez, que les réseaux sociaux et même les simples moteurs de recherche, parce qu'ils ont étudié et mémorisé, stocké toutes les informations concernant nos recherches, savent ce qui nous intéresse et donc tendent à... à mettre en avant de plus en plus d'informations qui vont dans le sens de nos convictions, de nos croyances. Et quelque part, on est content, on se dit Ah, c'est chouette ! On propose des choses qui m'intéressent et non pas le reste. Oui, et en même temps, c'est enfermant, bien sûr, puisque ça nous alimente d'informations qui vont dans le sens de nos convictions et de nos croyances. Donc finalement, ça nous enferme dans des a priori, dans des points de vue qui, de ce fait, ne peuvent plus être élargis, voire... ils voient être contestés, j'ai envie de dire, par les faits, par la réalité. Et donc, il y a une perte de liberté, en effet, puisque finalement, on s'enferme dans nos propres croyances, dans nos propres visions du monde, au lieu de permettre de s'ouvrir à autre chose.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'en plus je pense qu'on perd aussi peut-être ce réflexe de faire le pas de côté finalement, pour voir sous un autre angle parfois certaines choses finalement, puisqu'on est renforcés dans nos croyances, donc du coup on perd même peut-être le réflexe qu'on pourrait peut-être avoir à un moment donné, de se dire tiens peut-être qu'il y a une autre manière de penser en fait que la mienne.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On perd le réflexe, voire même, comme on tend tous à penser que l'information qui vient à nous par l'extérieur, que ce soit par les sites de news ou par les réseaux sociaux, etc., l'information qui vient de l'extérieur, on croit plus ou moins consciemment que ça donne une bonne image de ce qu'est la réalité dans le monde. Mais si on ne sait pas, on n'a pas compris que c'était biaisé, puisqu'en fait cette réalité qu'on nous présente, on ne la présente pas parce qu'elle correspond à notre vision du monde, Du coup, au bout d'un moment, on peut se couper complètement de la réalité et de ce qu'est véritablement le monde, sans réaliser qu'on est abreuvé d'informations qui correspondent à nos croyances. Autrefois, avant Internet, par exemple, moi je prenais l'habitude de lire sur le plan politique un journal de gauche, un journal de droite. Et je me disais, je vais avoir deux visions du monde et peut-être que la vérité est entre les deux. Alors que si on ne lit qu'un journal qui correspond à nos opinions politiques, en l'occurrence, on va être enfermé dans celle-ci. Mais en fait, ce qui est vrai sur le plan politique est vrai dans tous les domaines. On évoquait par exemple tout à l'heure ensemble la vision de la vie, cette interrogation, qu'est-ce que le sens de la vie, pourquoi sommes-nous sur Terre, etc. Là aussi, on a tous forcément des a priori dans ce domaine. et avec les réseaux sociaux et ces outils technologiques, on risque d'être enfermé dans notre propre vision alors que sinon, on pourrait évoluer au cours de notre vie.

  • Speaker #0

    Et justement, à votre avis, selon vous, comment ne pas perdre notre pouvoir de décision dans une société qui vise la perfection, justement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je pense que déjà, hormis le fait d'utiliser avec parcimonie ces applis, ces outils, Il y a le fait de reconsidérer notre relation à la perfection. et notamment à l'imperfection dans la prise de décision, ce qui revient à accepter l'échec. Une fois de plus, c'est très mal vu l'échec, surtout dans notre pays, il y a une vraie dimension culturelle. Moi, je suis formé aux États-Unis, aux États-Unis, l'échec est bien vu. C'est-à-dire quelqu'un qui, par exemple, va lancer un projet professionnel et se planter, il va le mettre sur son CV et ce sera interprété par les employeurs comme de l'expérience. Il va se dire, ah tiens, celui-là, déjà, on dirait qu'il a eu le courage de lancer quelque chose. et parce qu'il a échoué, il a appris. En France, si on vit le même échec, on va le planquer, en fait. On va le faire disparaître du CV, quitte à modifier un petit peu nos dates. que ça ne se voit pas. Donc on a un vrai problème en France, culturellement, dans la relation à l'échec, et c'est dommage parce qu'on gagne à comprendre que non seulement l'échec fait partie de la vie, c'est normal d'échouer, personne n'a une vie parfaitement linéaire, et deuxièmement, c'est normal, mais c'est aussi souhaitable. Je l'ai un peu évoqué tout à l'heure, l'échec est ce qui nous permet de nous connaître assez souvent, et donc de nous réinventer, parce qu'on est confronté à l'échec, ça entraîne inévitablement une remise en question, pas forcément tout de suite parce qu'il y a des gens qui peuvent aussi se rouler la face et se dire si je me suis planté c'est la faute de l'extérieur c'est la faute des autres, de mon entreprise, de je ne sais quoi mais au bout d'un moment dans ces cas-là la vie se charge de nous faire réexpérimenter l'échec et on a un certain nombre d'échecs cumulés, forcément ça prend une remise en question qui est souvent salutaire, parce que sans remise en question et bien en fait on peut s'embarquer dans une direction et notamment sur le plan professionnel, s'embarquer dans une direction sans réaliser que c'est peut-être pas notre voie, c'est peut-être pas le domaine ou le métier dans lequel on peut vraiment s'épanouir et se réaliser. Et à ce moment-là, si on ne se pose pas de questions, qu'est-ce qui va se passer ? On va avancer comme ça sans en compte jusqu'à 50 ans. Puis à 50 ans, on va avoir une bonne grosse crise personnelle, une bonne crise existentielle. Quand on pourrait peut-être se passer, parce qu'en général, ça arrive à 50 ans, c'est violent. Ça peut même groter des divorces. Vous voyez, ça peut être assez violent. Alors que si on est confronté plus jeune à l'échec parce qu'on a accepté l'échec... y compris à travers des prises de décisions qu'on a faites sans chercher à prendre absolument la meilleure décision, juste en écoutant notre cœur, et bien à ce moment-là, ces échecs qu'on va rencontrer à ces jeunes vont nous permettre de se poser des questions, y compris des questions existentielles, avant d'aller vers la grande crise de la cinquantaine, qui à ce moment-là, du coup, n'aura pas lieu d'être.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et justement, quand vous dites écouter son cœur, en quoi le retour au corps peut-il nous aider dans nos prises de décisions et donc dans la préservation de notre liberté individuelle ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui est difficile, d'abord que beaucoup de gens ne savent pas, et du coup qui est difficile à... à comprendre et surtout à accepter pour les plus rationnels d'entre nous, et j'en fais partie, moi je suis quand même de culture scientifique, à la base je suis assez cartésien, et aujourd'hui, en fait, c'est scientifiquement prouvé, on a une capacité en nous, que la plupart des gens ignorent, qui s'appelle l'intuition. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, notre corps est une sorte de miroir de la réalité extérieure. D'ailleurs, si vous ne le croyez pas, vous ouvrez n'importe quel dictionnaire, Larousse ou Robert, et vous lirez que l'intuition, vous regardez à intuition, la définition, c'est un accès direct et immédiat à une vérité. À cette capacité, on l'ignore, mais on est capable d'accéder à une information qui n'est pas directement accessible par nos cinq sens. Ça peut sembler complètement dingue, mais je vous assure que c'est vrai, et c'est une faute plus trouvée scientifiquement, d'ailleurs chacun peut en faire l'expérience, on peut accéder à une information qui se passe à l'autre bout du monde en même temps, au même moment. voire dans le passé, voire même dans le futur. Je sais que ça semble délivrant, mais c'est la vérité. Et ça, c'est dans le corps que ça se passe. Quand on a une intuition, beaucoup de gens pensent que ça vient dans la tête. En fait, non, pas du tout. Ça remonte à l'esprit, mais ça naît dans le corps, sous forme de micro-mouvements. Il y a des choses qu'on ressent, et c'est pour ça que des gens vont dire Tiens, tel projet ou telle personne, d'ailleurs, je ne le sens pas ou je ne la sens pas. En fait, l'expression, elle est juste parce que c'est en effet dans le corps que ça se passe sous forme de sensation. Donc, on gagne à remettre notre attention à l'intérieur de nous-mêmes, une fois de plus en éteignant toutes ces machines, pour être vraiment en contact avec nous-mêmes. Après, on peut aussi pratiquer, je ne sais pas, de la danse ou de la méditation, des choses qui vont nous aider à revenir dans notre corps pour être beaucoup plus à l'écoute de nos ressentis. Et ça, ça aide énormément en termes de prise de décision, justement. vraiment je voulais avoir des décisions parfaitement rationnelles et donc j'allais lister des critères, j'allais les pondérer hiérarchiser les choses et parfois ça aboutissait à de bonnes décisions et parfois pas alors que souvent une première idée m'avait traversé l'esprit, que j'avais mise de côté parce que je voulais prendre des décisions de façon rationnelle et souvent je prenais comme ça une mauvaise décision alors que la première idée était la bonne et je me disais c'est dommage comme je ne l'ai pas suivi ça je pense que tout le monde a expérimenté ça et la première idée en question c'était l'intuition donc aujourd'hui quand je prends une décision je m'y prends tout à fait différemment ma démarche est de me dire ok j'ai telle option qui s'offre à moi comment je le sens et en fait ça peut sembler vraiment irrationnel et pourtant je prends de meilleures décisions maintenant, comment je le sens et parfois je sens ou je ne sens pas telle ou telle option et c'est ça qui va guider mon choix

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Mais c'est vrai que ça revient à ce qu'on se disait au cours de notre échange. C'est aussi le fait de revenir à l'instant présent, finalement, de revenir ici et pas se projeter dans le futur, dans des anticipations ou se remémorer le passé en train de dire Ah, quand j'avais fait ci, j'avais fait ça. Je pense que c'est vraiment de nouveau une question de curseur, mais revenir ici.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, ça accroît aussi notre compétence. Notre compétence est intérieure à l'instant présent. Vous voyez, par exemple, là, vous êtes en train de m'interviewer. Moi, la différence que j'ai sentie avec l'expérience entre une bonne interview ou une qui ne va pas décoller, c'est la capacité de l'intervieweur à être dans l'instant présent. C'est là l'intervieweur, le journaliste, il va préparer, c'est normal, son entretien, son interview. mais si pendant celle-ci il reste scotché aux questions qu'il a préparées, ça veut dire que son attention va être tournée vers le passé et à ce moment-là il y a quelque chose qui va lui échapper c'est ce qui est en train de se dérouler il ne saura pas rebondir sur une réponse de la personne interviewée parce qu'il va penser à la prochaine question qu'il va formuler donc orientation future ou se remémorer celle qu'il a préparée, orientation passée c'est ça L'expérience d'interviewer, c'est que l'interview, elle ne décolle pas.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai. Et du coup, ça manque de mouvements, du coup, parce que je me dis le retour, le retour au présent, au corps, etc. C'est aussi ce mouvement, finalement, parce que souvent, quand je pense aller aux élans qu'on peut avoir, parfois, on se dit, j'ai envie d'y aller, je le sens bien, etc. On a aussi ce mouvement, en fait, qui nous fait aller vers l'avant. Et c'est ce qui me vient, en tout cas, en vous écoutant. Et je me dis, finalement, c'est ça aussi, revenir à l'instant présent. C'est mettre du mouvement, finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement ça.

  • Speaker #0

    Et quel serait votre mot de la fin pour clôturer notre échange ?

  • Speaker #1

    Mon mot de la fin, si on reste sur le thème de la prise de décision, je résumerais un petit peu en disant, oui aux outils technologiques avec parcimonie, en trouvant un équilibre entre l'aide réelle que ces outils peuvent nous apporter et le fait de se reconnecter à soi-même en l'écoute de son corps, en s'autorisant à éteindre régulièrement ses machines, pour se reconnecter à soi-même, se reconnecter à son corps et prendre des décisions, déjà assumer une décision en acceptant l'outil. l'échec potentiel, c'est très important, accueillir l'échec et d'ailleurs en accueillant l'échec en le rebaptisant expérience, parce que souvent il faut 10 ans de recul pour savoir que finalement ce qu'on avait cru être un coup dur dans l'instant était en fait un cadeau, un cadeau de la vie qui nous a conduit à une prise de conscience et à une évolution. Donc prendre nos décisions en acceptant l'échec potentiel, en assumant nos décisions et en écoutant ce qu'il y a au fond de nous et ce que l'on ressent profondément.

  • Speaker #0

    Je me permettrais juste de rebondir par rapport à ce que vous disiez sur l'échec. Je me dis finalement aussi que c'est une sorte de rééducation. Parce que finalement, au début, on peut le vivre comme un échec. Et comme vous le dites, à un moment donné, on le vit comme une expérience. Mais ça aussi, c'est un peu une rééducation du cerveau. Parce que plus on se dit, tiens, finalement, c'est une expérience. En fait, on ne le vit plus comme un échec. Enfin, je ne sais pas, c'est de la nuance là. Mais je me dis, en fait, c'est aussi une rééducation aussi de notre, justement, notamment culturelle, parce qu'effectivement, en France, c'est extrêmement mal vu. Et du coup, je me dis, ça appelle ça aussi. Donc, on a moins peur après. Et puis, on y va peut-être plus facilement aussi, parce qu'en fait, notre manière d'aborder peut-être l'échec, si on le voit comme une expérience, on l'expérimente vraiment comme ça. Au fur et à mesure, on l'intègre comme ça. mais finalement aussi je pense que c'est peut-être plus fluide peut-être vous avez parfaitement raison

  • Speaker #1

    Sophie l'être humain ne peut pas s'empêcher d'étiqueter les événements et c'est l'étiquette qu'on met si on change l'étiquette et qu'on se dit tiens je viens de vivre une expérience désagréable certes mais une expérience à ce moment là le simple fait de l'étiqueter expérience nous autorise à envisager que peut-être cette expérience désagréable dans l'instant peut nous apporter quelque chose et nous nourrir pour notre vie. Vraiment.

  • Speaker #0

    En tout cas, un grand grand merci, Laurent. C'était vraiment un plaisir d'échanger avec vous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, j'invite les auditeurs à découvrir votre nouveau roman initiatique Un monde presque parfait paru aux éditions Mazarin, que j'ai beaucoup aimé et qui est très très riche et qui visite beaucoup... Je trouve qu'il est multifacette. En tout cas, c'est comme ça que j'ai réceptionné en le lisant. il y a plusieurs on peut avoir plusieurs lectures en tout cas c'est comme ça moi que j'ai réceptionné en tant que lectrice et du coup je le trouve vraiment très très riche donc un grand grand merci aussi pour cet ouvrage merci Sophie,

  • Speaker #1

    bonne journée,

  • Speaker #0

    bonne journée à tous merci si vous avez aimé cet épisode n'hésitez pas à lui laisser 5 étoiles sur Apple Podcast ou un pouce sur Youtube et surtout abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée pour ne manquer aucun épisode Je vous souhaite une très belle journée ou une très belle soirée et vous donne rendez-vous dans deux semaines. A bientôt !

Description

Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ?


Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounelle, écrivain. Traduit dans près de quarante langues, il s’est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde avec des titres incontournables comme "L'homme qui voulait être heureux", "Le jour où j’ai appris à vivre" ou encore "Et tu trouveras le trésor qui dort en toi". Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose.


Dans son dixième livre "Un Monde presque parfait" paru aux éditions Mazarine, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie.


Vous pouvez retrouver Laurent Gounelle :

- Instagram : https://www.instagram.com/laurent.gounelle.auteur/

- Facebook : https://www.facebook.com/LaurentGounelle.PageOfficielle/


 Bonne écoute !  

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous avons chacun notre propre perception de la réalité. Il suffit parfois de faire un pas de côté pour faire évoluer le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. C'est ce qui m'a conduit à créer le podcast Il y avait une fin. Je suis Sophie et je partage avec vous mes découvertes et mes rencontres pour mieux vous connaître, mieux vous comprendre et questionner votre plan de vie. Si ces thématiques vous intéressent, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ? Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounel, écrivain. Traduit dans près de 40 langues, il s'est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde, avec des titres incontournables comme L'homme qui voulait être heureux Le jour où j'ai appris à vivre ou encore Et tu trouveras le trésor qui dort en toi Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose. Dans son dixième livre, Un monde presque parfait, paru aux éditions Mazarin, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie. Bonjour Laurent et je suis vraiment vraiment vraiment ravie de vous recevoir dans le podcast Il y avait une fois.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors, votre nouveau roman initiatique, Un monde presque parfait, vient de paraître aux éditions Mazarin. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a donné envie d'écrire cette histoire ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a donné envie, c'est la prise de conscience qu'à notre époque, on tend à abandonner un peu la prise de décision à titre individuel. Abandonner pourquoi ? D'abord parce qu'on tend à s'en remettre à des applis de plus en plus. On décide plus de son itinéraire en voiture, on va s'en remettre au GPS, on a tendance à ne plus vraiment choisir les petits restos dans lesquels on va déjeuner, mais on va faire confiance à un TripAdvisor quelconque, etc. Et finalement, on le fait dans le but de prendre de bonnes décisions, bien sûr, il n'y a pas de mal à ça. mais en même temps, ce n'est pas anodin de lâcher sa prise de décision. C'est-à-dire, on va être amené à en reparler, mais pour moi, la prise de décision est au cœur de notre humanité. Et c'est quelque chose qui est assez important pour nous. Et en parallèle de cet abandon à notre initiative, je dirais, on constate que la société tend à prendre de plus en plus de décisions à notre place. On se rend compte, par exemple, dans le monde de l'entreprise, où il y a de plus en plus de normes ISO qui vont décider de notre geste professionnel. et puis même dans tous les domaines j'entendais récemment sur les ondes que même un agriculteur n'a pas le droit de choisir l'époque de ses semis alors qu'on pourrait dire qu'il est placé dans le terroir il connait mieux personne la météo de sa région mais non il y a des normes qui disent que les semis doivent avoir lieu à telle période très précise de l'année tout est normé, on décide de plus en plus à notre place ça part d'une bonne intention sans doute qu'il y ait nous aider à prendre de bonnes décisions, mais une fois de plus, ce n'est pas anodin. Moi, je pense que le fait, l'acte de décider, l'acte de décision, je disais, est au cœur de notre humanité, pour moi, ça joue à plusieurs niveaux. Ça joue déjà par rapport au fait que décider, pour moi, nous permet d'évoluer. Quand je décide, j'exprime qui je suis déjà, et en fait par ma décision je vais être emmené sur un certain chemin, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, et ce chemin va être parsemé dans bûches, des cueils, je vais parfois prendre le mauvais chemin, je vais prendre la mauvaise décision, donc je vais être emmené à l'échec, et tout ça en fait c'est ce qui va me permettre de me construire, c'est ce qui va me permettre d'apprendre et donc d'évoluer. Et si je m'en remets à des décisions prises par d'autres ou par des applis qui me permettent de ne pas... Si je me trompe, finalement, de prendre un chemin rectiligne vers mon objectif, eh bien finalement, je vais beaucoup moins prendre au passage, donc je vais moins évoluer. D'ailleurs, quand une mauvaise décision me conduit à échouer, on se rend compte que l'échec va nous permettre de nous réinventer. C'est assez précieux. On n'aime pas échouer, dans le monde de l'entreprise. Il faut être fou pour ne pas échouer. Et en même temps, je parle en connaissance de cause, parce que mon parcours a été, en tout cas dans... Dans le passé, j'annonnais un certain nombre d'échecs qui m'ont nourri. Aujourd'hui, je sais qu'ils ont été précieux. Ces échecs ont fait qui je suis aujourd'hui. Ça, c'est la première dimension sur la prise de décision. Il y en a une seconde qui est liée à la liberté. C'est là pour moi, décider, c'est exercer sa liberté. Et c'est peut-être aussi ce qui fait qu'on renonce à nos décisions, c'est-à-dire peut-être qu'on n'assume pas notre liberté et à partir de là, parce qu'on a peur d'échouer notamment, il faut plus parce qu'on veut prendre la bonne décision, sauf que la liberté, on va peut-être être conduits ensemble, mais la liberté pour moi est au cœur de qui nous sommes en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et justement, les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle ont vocation notamment à améliorer notre quotidien. Or, ne nous énuènerait-elle pas de notre essence ? Et je rebondis par rapport au fait, justement, quand vous parlez des réseaux sociaux, etc. Je me dis, il y a aussi cette notion de on fait tous pareil, en fait, et du coup, est-ce qu'on ne perd pas, justement, notre essence, notre singularité, notre authenticité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, mais une fois de plus, c'est une bonne intention, derrière, c'est là, quand on sollicite l'aide de tous ces outils technologiques, c'est pour avoir une vie plus facile, plus simple, plus confortable. Mais la question est, même si on est tous, et moi aussi bien sûr, attirés par ce confort de vie, est-ce que ça nous sert vraiment ? Ou est-ce que le confort engourdit notre âme ? C'est une vraie question qu'on peut se poser. Et je pense qu'en n'être qu'à trop se laisser aller dans le confort, finalement, on se frotte moins à la réalité. Et du coup, une fois de plus, on apprend moins et on a moins l'occasion d'expérimenter et même de se connaître. On ne connaît pas le sens de la vie sur Terre. Certains ont une vision très cartésienne, très matérialiste, au sens philosophique du terme. Ils pensent qu'on vient là où notre corps est juste un amas d'atomes assemblés en molécules qui forment les organes, et puis qu'à la fin de notre vie, avec notre mort, tout disparaît, c'est la fin de tout et après nous le néant. C'est une vision de la vie. D'autres ont une vision plus spirituelle. On ne sait pas qui a raison sur le plan scientifique, on ne peut rien prouver dans ce domaine, mais certains scientifiques pensent de plus en plus que l'âme n'est pas un sous-produit du cerveau. On se base notamment pour ça sur toutes les EMI, les expériences de mort imminente, qui nous conduisent à penser que notre conscience n'est pas enfermée dans notre boîte crânienne. Sinon, on ne pourrait pas expliquer par exemple que des aveugles de naissance qui vivent une expérience de mort imminente sont capables, pendant cette expérience et avant de retrouver leur conscience, de voir. Les aveugles de naissance, ils vont voir pour la première fois de leur vie, ils sont capables de décrire leur corps. Et c'est ça qui est qu'ils ont découvert pour la première fois, ils sont capables de décrire le personnel soignant et même ce qui se passait dans la pièce à côté. Et ça, on ne sait pas expliquer autrement que par l'hypothèse que peut-être notre conscience n'est pas enfermée dans la boîte crânienne. Mais si c'est le cas, ça veut dire qu'à ce moment-là, il y a peut-être autre chose que cette arme de cellules qui nous constitue. Et à partir de là, on peut s'interroger en effet sur quel est le sens de la vie. Si l'âme est distincte du corps, et peut-être qu'un élément de réponse on ne peut pas l'affirmer dans ce domaine il n'y a que les religieux qui affirment savoir la vérité mais sinon peut-être qu'au niveau des hypothèses l'une des hypothèses serait que l'âme s'incarne parce que l'incarnation dans notre corps permet à l'âme d'expérimenter un certain nombre de choses et peut-être que l'âme a besoin de son opposé puisque l'âme est une forme d'esprit pur on pourrait dire son opposé c'est la matière et peut-être que l'âme a besoin de la matière donc du corps pour se connaître et peut-être aussi pour apprendre un certain nombre de choses. Et donc, c'est un peu ma vision aujourd'hui, vous voyez. Et à ce moment-là, il ne faut pas se priver d'apprendre. Si l'un des sens de la vie est d'apprendre et de peut-être faire évoluer notre âme ou lui permettre de se connaître, il ne faut pas se priver de l'apprentissage, il ne faut pas se priver de tout ce qui nous permet de nous frotter à la réalité. Donc, pour revenir à votre question sur les outils technologiques, tant qu'ils sont technologiques, une aide, je dirais, tant qu'ils sont un serviteur, à ce moment-là, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas qu'ils deviennent nos maîtres, en fait, c'est ce que je disais. À ce moment-là, on peut perdre notre humanité.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tout est une question finalement de curseur. En fait, c'est de mettre, j'allais dire, j'ai vraiment cette notion d'équilibre en vous écoutant. Je me dis, c'est finalement de voir jusqu'où ils peuvent, justement, ces nouvelles technologies peuvent nous aider. Et effectivement, je prends l'exemple des moteurs de recherche. Ça nous permet d'avoir accès à la connaissance beaucoup plus facilement. Mais on a tellement accès à la connaissance que du coup, on n'en a plus accès. Et je pense que c'est ça, en fait, finalement, c'est mettre le curseur au bon endroit.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et puis la question est aussi qu'est-ce qu'on fait de cet accès à la connaissance ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on va juste sur les réseaux, sur Internet, pour avoir de la connaissance, ou est-ce qu'on y va pour être stimulé parce qu'on est dans une file d'attente, on ne sait pas quoi faire ? En fait, il y a des chercheurs qui ont étudié l'effet sur notre cerveau de l'accès à toutes ces applications. Soit les sites en ligne de news, ou évidemment, a fortiori, les jeux vidéo, etc. On se rend compte que ça déclenche dans notre cerveau une décharge de dopamine. La dopamine, c'est un neurotransmetteur qu'on appelle parfois l'hormone du plaisir. Et de façon naturelle, elle va être libérée par le cerveau, soit lorsqu'on a fait quelque chose de bien. Par exemple, au travail, on a réussi un projet. Si on a réussi quelque chose, à ce moment-là on va avoir une décharge de dopamine, donc on va être content, on va être fier de nous. Et en fait, la fonction de la dopamine, c'est de nous encourager à reproduire ce qui a déclenché cette décharge. Et donc ça va nous pousser à nous investir dans de plus en plus de projets, par exemple des choses qui nous tiennent à cœur. La dopamine d'ailleurs, elle est aussi libérée tout simplement quand on se nourrit. quand on mange, et là aussi, la fonction est la même. Le but, c'est de nous conduire à reproduire ce qui est essentiel, c'est même vital pour notre survie. Donc, c'est la fonction de la dopamine. Sauf qu'habituellement, on va les stimuler assez rarement par le cerveau, vraiment dans les circonstances que je viens d'évoquer. Mais les outils technologiques, notamment les sites de news, ou encore les jeux vidéo, ou les réseaux sociaux sur lesquels on va collecter des likes ou des petites flammes ou je ne sais quoi, des pouces en l'air. En fait, ce sont des machines à stimuler la production de dopamine. C'est-à-dire, en fait, avec ces outils technologiques, on peut avoir vraiment une décharge de dopamine à la minute. Et en fait, on parle de l'addiction des gens à leurs écrans, ce n'est pas tout à fait exact. Les gens ne sont pas accros à leurs écrans, ils sont accros à la dopamine. produite pour de mauvaises raisons. J'ai envie de dire pourquoi, parce qu'à ce moment-là, le risque, puisqu'on peut avoir très facilement de la dopamine avec nos outils technologiques, le risque, c'est de nous détourner des projets qui nous tiennent à cœur. Parce que, évidemment, on sait que dans un projet, il va falloir s'investir dans la durée, avec des efforts pour avoir in fine la décharge de dopamine. Mais si je peux avoir très facilement un alimentement portable, au bout d'un moment... je vais me désintéresser à tous ces projets qui sont professionnels ou personnels d'ailleurs quand on s'investit dans un sport on n'a pas tout de suite des charges de dopamine il faut d'abord s'entraîner vous voyez il faut travailler quelque part donc voilà par rapport aux outils technologiques ce sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres j'aime bien

  • Speaker #0

    Il y a deux choses qui me venaient, donc je vais quand même poser la première question. En vous entendant, je me dis finalement, en fait, on perd aussi de la présence de soi. Finalement, c'est ça aussi, parce que plus on est concentré sur ce qui se passe à l'extérieur, donc les écrans, etc. Finalement aussi, on perd en présence de soi, on se décentre en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez parfaitement raison Sophie. En fait, ces outils attirent toute notre attention à l'extérieur de nous-mêmes. des outils qui apparentent notre attention à l'extérieur et ce faisant, ça nous coupe quelque peu de notre intériorité et l'être humain a parmi ses dimensions une dimension intérieure certaine qui est importante, qui est même assez essentielle et le fait de se reconnecter à soi en éteignant ses machines en se privant de les allumer y compris, comme je l'évoquais tout à l'heure quand on est dans une file d'attente où en effet, a priori, on n'a rien à faire ça peut être ennuyeux Oui, ça peut être ennuyant et en même temps ça peut être une occasion, on en a parfois quelques-unes comme ça dans la journée, pour se reconnecter à nous-mêmes, pour revenir dans notre corps finalement, être dans la sensation, et donc être plein de nous-mêmes dans l'instant présent, c'est quelque chose de précieux. tous les maîtres spirituels issus de toutes les traditions dans le monde entier nous disent que le bonheur c'est dans l'instant présent c'est lié à notre aptitude à vivre l'instant présent et à le savourer et

  • Speaker #0

    justement vous parliez au début de l'interview de cette notion de liberté quel impact peut avoir justement ces nouvelles technologies sur notre libre arbitre ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses, je dirais. D'abord, il y a l'aspect prise de décision que j'évoquais tout à l'heure, puisque finalement, avec ces nouvelles technologies, on exerce moins notre liberté. Après, il y a un autre phénomène bien identifié qui est, comme vous le savez, que les réseaux sociaux et même les simples moteurs de recherche, parce qu'ils ont étudié et mémorisé, stocké toutes les informations concernant nos recherches, savent ce qui nous intéresse et donc tendent à... à mettre en avant de plus en plus d'informations qui vont dans le sens de nos convictions, de nos croyances. Et quelque part, on est content, on se dit Ah, c'est chouette ! On propose des choses qui m'intéressent et non pas le reste. Oui, et en même temps, c'est enfermant, bien sûr, puisque ça nous alimente d'informations qui vont dans le sens de nos convictions et de nos croyances. Donc finalement, ça nous enferme dans des a priori, dans des points de vue qui, de ce fait, ne peuvent plus être élargis, voire... ils voient être contestés, j'ai envie de dire, par les faits, par la réalité. Et donc, il y a une perte de liberté, en effet, puisque finalement, on s'enferme dans nos propres croyances, dans nos propres visions du monde, au lieu de permettre de s'ouvrir à autre chose.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'en plus je pense qu'on perd aussi peut-être ce réflexe de faire le pas de côté finalement, pour voir sous un autre angle parfois certaines choses finalement, puisqu'on est renforcés dans nos croyances, donc du coup on perd même peut-être le réflexe qu'on pourrait peut-être avoir à un moment donné, de se dire tiens peut-être qu'il y a une autre manière de penser en fait que la mienne.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On perd le réflexe, voire même, comme on tend tous à penser que l'information qui vient à nous par l'extérieur, que ce soit par les sites de news ou par les réseaux sociaux, etc., l'information qui vient de l'extérieur, on croit plus ou moins consciemment que ça donne une bonne image de ce qu'est la réalité dans le monde. Mais si on ne sait pas, on n'a pas compris que c'était biaisé, puisqu'en fait cette réalité qu'on nous présente, on ne la présente pas parce qu'elle correspond à notre vision du monde, Du coup, au bout d'un moment, on peut se couper complètement de la réalité et de ce qu'est véritablement le monde, sans réaliser qu'on est abreuvé d'informations qui correspondent à nos croyances. Autrefois, avant Internet, par exemple, moi je prenais l'habitude de lire sur le plan politique un journal de gauche, un journal de droite. Et je me disais, je vais avoir deux visions du monde et peut-être que la vérité est entre les deux. Alors que si on ne lit qu'un journal qui correspond à nos opinions politiques, en l'occurrence, on va être enfermé dans celle-ci. Mais en fait, ce qui est vrai sur le plan politique est vrai dans tous les domaines. On évoquait par exemple tout à l'heure ensemble la vision de la vie, cette interrogation, qu'est-ce que le sens de la vie, pourquoi sommes-nous sur Terre, etc. Là aussi, on a tous forcément des a priori dans ce domaine. et avec les réseaux sociaux et ces outils technologiques, on risque d'être enfermé dans notre propre vision alors que sinon, on pourrait évoluer au cours de notre vie.

  • Speaker #0

    Et justement, à votre avis, selon vous, comment ne pas perdre notre pouvoir de décision dans une société qui vise la perfection, justement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je pense que déjà, hormis le fait d'utiliser avec parcimonie ces applis, ces outils, Il y a le fait de reconsidérer notre relation à la perfection. et notamment à l'imperfection dans la prise de décision, ce qui revient à accepter l'échec. Une fois de plus, c'est très mal vu l'échec, surtout dans notre pays, il y a une vraie dimension culturelle. Moi, je suis formé aux États-Unis, aux États-Unis, l'échec est bien vu. C'est-à-dire quelqu'un qui, par exemple, va lancer un projet professionnel et se planter, il va le mettre sur son CV et ce sera interprété par les employeurs comme de l'expérience. Il va se dire, ah tiens, celui-là, déjà, on dirait qu'il a eu le courage de lancer quelque chose. et parce qu'il a échoué, il a appris. En France, si on vit le même échec, on va le planquer, en fait. On va le faire disparaître du CV, quitte à modifier un petit peu nos dates. que ça ne se voit pas. Donc on a un vrai problème en France, culturellement, dans la relation à l'échec, et c'est dommage parce qu'on gagne à comprendre que non seulement l'échec fait partie de la vie, c'est normal d'échouer, personne n'a une vie parfaitement linéaire, et deuxièmement, c'est normal, mais c'est aussi souhaitable. Je l'ai un peu évoqué tout à l'heure, l'échec est ce qui nous permet de nous connaître assez souvent, et donc de nous réinventer, parce qu'on est confronté à l'échec, ça entraîne inévitablement une remise en question, pas forcément tout de suite parce qu'il y a des gens qui peuvent aussi se rouler la face et se dire si je me suis planté c'est la faute de l'extérieur c'est la faute des autres, de mon entreprise, de je ne sais quoi mais au bout d'un moment dans ces cas-là la vie se charge de nous faire réexpérimenter l'échec et on a un certain nombre d'échecs cumulés, forcément ça prend une remise en question qui est souvent salutaire, parce que sans remise en question et bien en fait on peut s'embarquer dans une direction et notamment sur le plan professionnel, s'embarquer dans une direction sans réaliser que c'est peut-être pas notre voie, c'est peut-être pas le domaine ou le métier dans lequel on peut vraiment s'épanouir et se réaliser. Et à ce moment-là, si on ne se pose pas de questions, qu'est-ce qui va se passer ? On va avancer comme ça sans en compte jusqu'à 50 ans. Puis à 50 ans, on va avoir une bonne grosse crise personnelle, une bonne crise existentielle. Quand on pourrait peut-être se passer, parce qu'en général, ça arrive à 50 ans, c'est violent. Ça peut même groter des divorces. Vous voyez, ça peut être assez violent. Alors que si on est confronté plus jeune à l'échec parce qu'on a accepté l'échec... y compris à travers des prises de décisions qu'on a faites sans chercher à prendre absolument la meilleure décision, juste en écoutant notre cœur, et bien à ce moment-là, ces échecs qu'on va rencontrer à ces jeunes vont nous permettre de se poser des questions, y compris des questions existentielles, avant d'aller vers la grande crise de la cinquantaine, qui à ce moment-là, du coup, n'aura pas lieu d'être.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et justement, quand vous dites écouter son cœur, en quoi le retour au corps peut-il nous aider dans nos prises de décisions et donc dans la préservation de notre liberté individuelle ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui est difficile, d'abord que beaucoup de gens ne savent pas, et du coup qui est difficile à... à comprendre et surtout à accepter pour les plus rationnels d'entre nous, et j'en fais partie, moi je suis quand même de culture scientifique, à la base je suis assez cartésien, et aujourd'hui, en fait, c'est scientifiquement prouvé, on a une capacité en nous, que la plupart des gens ignorent, qui s'appelle l'intuition. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, notre corps est une sorte de miroir de la réalité extérieure. D'ailleurs, si vous ne le croyez pas, vous ouvrez n'importe quel dictionnaire, Larousse ou Robert, et vous lirez que l'intuition, vous regardez à intuition, la définition, c'est un accès direct et immédiat à une vérité. À cette capacité, on l'ignore, mais on est capable d'accéder à une information qui n'est pas directement accessible par nos cinq sens. Ça peut sembler complètement dingue, mais je vous assure que c'est vrai, et c'est une faute plus trouvée scientifiquement, d'ailleurs chacun peut en faire l'expérience, on peut accéder à une information qui se passe à l'autre bout du monde en même temps, au même moment. voire dans le passé, voire même dans le futur. Je sais que ça semble délivrant, mais c'est la vérité. Et ça, c'est dans le corps que ça se passe. Quand on a une intuition, beaucoup de gens pensent que ça vient dans la tête. En fait, non, pas du tout. Ça remonte à l'esprit, mais ça naît dans le corps, sous forme de micro-mouvements. Il y a des choses qu'on ressent, et c'est pour ça que des gens vont dire Tiens, tel projet ou telle personne, d'ailleurs, je ne le sens pas ou je ne la sens pas. En fait, l'expression, elle est juste parce que c'est en effet dans le corps que ça se passe sous forme de sensation. Donc, on gagne à remettre notre attention à l'intérieur de nous-mêmes, une fois de plus en éteignant toutes ces machines, pour être vraiment en contact avec nous-mêmes. Après, on peut aussi pratiquer, je ne sais pas, de la danse ou de la méditation, des choses qui vont nous aider à revenir dans notre corps pour être beaucoup plus à l'écoute de nos ressentis. Et ça, ça aide énormément en termes de prise de décision, justement. vraiment je voulais avoir des décisions parfaitement rationnelles et donc j'allais lister des critères, j'allais les pondérer hiérarchiser les choses et parfois ça aboutissait à de bonnes décisions et parfois pas alors que souvent une première idée m'avait traversé l'esprit, que j'avais mise de côté parce que je voulais prendre des décisions de façon rationnelle et souvent je prenais comme ça une mauvaise décision alors que la première idée était la bonne et je me disais c'est dommage comme je ne l'ai pas suivi ça je pense que tout le monde a expérimenté ça et la première idée en question c'était l'intuition donc aujourd'hui quand je prends une décision je m'y prends tout à fait différemment ma démarche est de me dire ok j'ai telle option qui s'offre à moi comment je le sens et en fait ça peut sembler vraiment irrationnel et pourtant je prends de meilleures décisions maintenant, comment je le sens et parfois je sens ou je ne sens pas telle ou telle option et c'est ça qui va guider mon choix

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Mais c'est vrai que ça revient à ce qu'on se disait au cours de notre échange. C'est aussi le fait de revenir à l'instant présent, finalement, de revenir ici et pas se projeter dans le futur, dans des anticipations ou se remémorer le passé en train de dire Ah, quand j'avais fait ci, j'avais fait ça. Je pense que c'est vraiment de nouveau une question de curseur, mais revenir ici.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, ça accroît aussi notre compétence. Notre compétence est intérieure à l'instant présent. Vous voyez, par exemple, là, vous êtes en train de m'interviewer. Moi, la différence que j'ai sentie avec l'expérience entre une bonne interview ou une qui ne va pas décoller, c'est la capacité de l'intervieweur à être dans l'instant présent. C'est là l'intervieweur, le journaliste, il va préparer, c'est normal, son entretien, son interview. mais si pendant celle-ci il reste scotché aux questions qu'il a préparées, ça veut dire que son attention va être tournée vers le passé et à ce moment-là il y a quelque chose qui va lui échapper c'est ce qui est en train de se dérouler il ne saura pas rebondir sur une réponse de la personne interviewée parce qu'il va penser à la prochaine question qu'il va formuler donc orientation future ou se remémorer celle qu'il a préparée, orientation passée c'est ça L'expérience d'interviewer, c'est que l'interview, elle ne décolle pas.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai. Et du coup, ça manque de mouvements, du coup, parce que je me dis le retour, le retour au présent, au corps, etc. C'est aussi ce mouvement, finalement, parce que souvent, quand je pense aller aux élans qu'on peut avoir, parfois, on se dit, j'ai envie d'y aller, je le sens bien, etc. On a aussi ce mouvement, en fait, qui nous fait aller vers l'avant. Et c'est ce qui me vient, en tout cas, en vous écoutant. Et je me dis, finalement, c'est ça aussi, revenir à l'instant présent. C'est mettre du mouvement, finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement ça.

  • Speaker #0

    Et quel serait votre mot de la fin pour clôturer notre échange ?

  • Speaker #1

    Mon mot de la fin, si on reste sur le thème de la prise de décision, je résumerais un petit peu en disant, oui aux outils technologiques avec parcimonie, en trouvant un équilibre entre l'aide réelle que ces outils peuvent nous apporter et le fait de se reconnecter à soi-même en l'écoute de son corps, en s'autorisant à éteindre régulièrement ses machines, pour se reconnecter à soi-même, se reconnecter à son corps et prendre des décisions, déjà assumer une décision en acceptant l'outil. l'échec potentiel, c'est très important, accueillir l'échec et d'ailleurs en accueillant l'échec en le rebaptisant expérience, parce que souvent il faut 10 ans de recul pour savoir que finalement ce qu'on avait cru être un coup dur dans l'instant était en fait un cadeau, un cadeau de la vie qui nous a conduit à une prise de conscience et à une évolution. Donc prendre nos décisions en acceptant l'échec potentiel, en assumant nos décisions et en écoutant ce qu'il y a au fond de nous et ce que l'on ressent profondément.

  • Speaker #0

    Je me permettrais juste de rebondir par rapport à ce que vous disiez sur l'échec. Je me dis finalement aussi que c'est une sorte de rééducation. Parce que finalement, au début, on peut le vivre comme un échec. Et comme vous le dites, à un moment donné, on le vit comme une expérience. Mais ça aussi, c'est un peu une rééducation du cerveau. Parce que plus on se dit, tiens, finalement, c'est une expérience. En fait, on ne le vit plus comme un échec. Enfin, je ne sais pas, c'est de la nuance là. Mais je me dis, en fait, c'est aussi une rééducation aussi de notre, justement, notamment culturelle, parce qu'effectivement, en France, c'est extrêmement mal vu. Et du coup, je me dis, ça appelle ça aussi. Donc, on a moins peur après. Et puis, on y va peut-être plus facilement aussi, parce qu'en fait, notre manière d'aborder peut-être l'échec, si on le voit comme une expérience, on l'expérimente vraiment comme ça. Au fur et à mesure, on l'intègre comme ça. mais finalement aussi je pense que c'est peut-être plus fluide peut-être vous avez parfaitement raison

  • Speaker #1

    Sophie l'être humain ne peut pas s'empêcher d'étiqueter les événements et c'est l'étiquette qu'on met si on change l'étiquette et qu'on se dit tiens je viens de vivre une expérience désagréable certes mais une expérience à ce moment là le simple fait de l'étiqueter expérience nous autorise à envisager que peut-être cette expérience désagréable dans l'instant peut nous apporter quelque chose et nous nourrir pour notre vie. Vraiment.

  • Speaker #0

    En tout cas, un grand grand merci, Laurent. C'était vraiment un plaisir d'échanger avec vous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, j'invite les auditeurs à découvrir votre nouveau roman initiatique Un monde presque parfait paru aux éditions Mazarin, que j'ai beaucoup aimé et qui est très très riche et qui visite beaucoup... Je trouve qu'il est multifacette. En tout cas, c'est comme ça que j'ai réceptionné en le lisant. il y a plusieurs on peut avoir plusieurs lectures en tout cas c'est comme ça moi que j'ai réceptionné en tant que lectrice et du coup je le trouve vraiment très très riche donc un grand grand merci aussi pour cet ouvrage merci Sophie,

  • Speaker #1

    bonne journée,

  • Speaker #0

    bonne journée à tous merci si vous avez aimé cet épisode n'hésitez pas à lui laisser 5 étoiles sur Apple Podcast ou un pouce sur Youtube et surtout abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée pour ne manquer aucun épisode Je vous souhaite une très belle journée ou une très belle soirée et vous donne rendez-vous dans deux semaines. A bientôt !

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Description

Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ?


Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounelle, écrivain. Traduit dans près de quarante langues, il s’est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde avec des titres incontournables comme "L'homme qui voulait être heureux", "Le jour où j’ai appris à vivre" ou encore "Et tu trouveras le trésor qui dort en toi". Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose.


Dans son dixième livre "Un Monde presque parfait" paru aux éditions Mazarine, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie.


Vous pouvez retrouver Laurent Gounelle :

- Instagram : https://www.instagram.com/laurent.gounelle.auteur/

- Facebook : https://www.facebook.com/LaurentGounelle.PageOfficielle/


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Transcription

  • Speaker #0

    Nous avons chacun notre propre perception de la réalité. Il suffit parfois de faire un pas de côté pour faire évoluer le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. C'est ce qui m'a conduit à créer le podcast Il y avait une fin. Je suis Sophie et je partage avec vous mes découvertes et mes rencontres pour mieux vous connaître, mieux vous comprendre et questionner votre plan de vie. Si ces thématiques vous intéressent, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ? Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounel, écrivain. Traduit dans près de 40 langues, il s'est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde, avec des titres incontournables comme L'homme qui voulait être heureux Le jour où j'ai appris à vivre ou encore Et tu trouveras le trésor qui dort en toi Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose. Dans son dixième livre, Un monde presque parfait, paru aux éditions Mazarin, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie. Bonjour Laurent et je suis vraiment vraiment vraiment ravie de vous recevoir dans le podcast Il y avait une fois.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors, votre nouveau roman initiatique, Un monde presque parfait, vient de paraître aux éditions Mazarin. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a donné envie d'écrire cette histoire ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a donné envie, c'est la prise de conscience qu'à notre époque, on tend à abandonner un peu la prise de décision à titre individuel. Abandonner pourquoi ? D'abord parce qu'on tend à s'en remettre à des applis de plus en plus. On décide plus de son itinéraire en voiture, on va s'en remettre au GPS, on a tendance à ne plus vraiment choisir les petits restos dans lesquels on va déjeuner, mais on va faire confiance à un TripAdvisor quelconque, etc. Et finalement, on le fait dans le but de prendre de bonnes décisions, bien sûr, il n'y a pas de mal à ça. mais en même temps, ce n'est pas anodin de lâcher sa prise de décision. C'est-à-dire, on va être amené à en reparler, mais pour moi, la prise de décision est au cœur de notre humanité. Et c'est quelque chose qui est assez important pour nous. Et en parallèle de cet abandon à notre initiative, je dirais, on constate que la société tend à prendre de plus en plus de décisions à notre place. On se rend compte, par exemple, dans le monde de l'entreprise, où il y a de plus en plus de normes ISO qui vont décider de notre geste professionnel. et puis même dans tous les domaines j'entendais récemment sur les ondes que même un agriculteur n'a pas le droit de choisir l'époque de ses semis alors qu'on pourrait dire qu'il est placé dans le terroir il connait mieux personne la météo de sa région mais non il y a des normes qui disent que les semis doivent avoir lieu à telle période très précise de l'année tout est normé, on décide de plus en plus à notre place ça part d'une bonne intention sans doute qu'il y ait nous aider à prendre de bonnes décisions, mais une fois de plus, ce n'est pas anodin. Moi, je pense que le fait, l'acte de décider, l'acte de décision, je disais, est au cœur de notre humanité, pour moi, ça joue à plusieurs niveaux. Ça joue déjà par rapport au fait que décider, pour moi, nous permet d'évoluer. Quand je décide, j'exprime qui je suis déjà, et en fait par ma décision je vais être emmené sur un certain chemin, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, et ce chemin va être parsemé dans bûches, des cueils, je vais parfois prendre le mauvais chemin, je vais prendre la mauvaise décision, donc je vais être emmené à l'échec, et tout ça en fait c'est ce qui va me permettre de me construire, c'est ce qui va me permettre d'apprendre et donc d'évoluer. Et si je m'en remets à des décisions prises par d'autres ou par des applis qui me permettent de ne pas... Si je me trompe, finalement, de prendre un chemin rectiligne vers mon objectif, eh bien finalement, je vais beaucoup moins prendre au passage, donc je vais moins évoluer. D'ailleurs, quand une mauvaise décision me conduit à échouer, on se rend compte que l'échec va nous permettre de nous réinventer. C'est assez précieux. On n'aime pas échouer, dans le monde de l'entreprise. Il faut être fou pour ne pas échouer. Et en même temps, je parle en connaissance de cause, parce que mon parcours a été, en tout cas dans... Dans le passé, j'annonnais un certain nombre d'échecs qui m'ont nourri. Aujourd'hui, je sais qu'ils ont été précieux. Ces échecs ont fait qui je suis aujourd'hui. Ça, c'est la première dimension sur la prise de décision. Il y en a une seconde qui est liée à la liberté. C'est là pour moi, décider, c'est exercer sa liberté. Et c'est peut-être aussi ce qui fait qu'on renonce à nos décisions, c'est-à-dire peut-être qu'on n'assume pas notre liberté et à partir de là, parce qu'on a peur d'échouer notamment, il faut plus parce qu'on veut prendre la bonne décision, sauf que la liberté, on va peut-être être conduits ensemble, mais la liberté pour moi est au cœur de qui nous sommes en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et justement, les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle ont vocation notamment à améliorer notre quotidien. Or, ne nous énuènerait-elle pas de notre essence ? Et je rebondis par rapport au fait, justement, quand vous parlez des réseaux sociaux, etc. Je me dis, il y a aussi cette notion de on fait tous pareil, en fait, et du coup, est-ce qu'on ne perd pas, justement, notre essence, notre singularité, notre authenticité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, mais une fois de plus, c'est une bonne intention, derrière, c'est là, quand on sollicite l'aide de tous ces outils technologiques, c'est pour avoir une vie plus facile, plus simple, plus confortable. Mais la question est, même si on est tous, et moi aussi bien sûr, attirés par ce confort de vie, est-ce que ça nous sert vraiment ? Ou est-ce que le confort engourdit notre âme ? C'est une vraie question qu'on peut se poser. Et je pense qu'en n'être qu'à trop se laisser aller dans le confort, finalement, on se frotte moins à la réalité. Et du coup, une fois de plus, on apprend moins et on a moins l'occasion d'expérimenter et même de se connaître. On ne connaît pas le sens de la vie sur Terre. Certains ont une vision très cartésienne, très matérialiste, au sens philosophique du terme. Ils pensent qu'on vient là où notre corps est juste un amas d'atomes assemblés en molécules qui forment les organes, et puis qu'à la fin de notre vie, avec notre mort, tout disparaît, c'est la fin de tout et après nous le néant. C'est une vision de la vie. D'autres ont une vision plus spirituelle. On ne sait pas qui a raison sur le plan scientifique, on ne peut rien prouver dans ce domaine, mais certains scientifiques pensent de plus en plus que l'âme n'est pas un sous-produit du cerveau. On se base notamment pour ça sur toutes les EMI, les expériences de mort imminente, qui nous conduisent à penser que notre conscience n'est pas enfermée dans notre boîte crânienne. Sinon, on ne pourrait pas expliquer par exemple que des aveugles de naissance qui vivent une expérience de mort imminente sont capables, pendant cette expérience et avant de retrouver leur conscience, de voir. Les aveugles de naissance, ils vont voir pour la première fois de leur vie, ils sont capables de décrire leur corps. Et c'est ça qui est qu'ils ont découvert pour la première fois, ils sont capables de décrire le personnel soignant et même ce qui se passait dans la pièce à côté. Et ça, on ne sait pas expliquer autrement que par l'hypothèse que peut-être notre conscience n'est pas enfermée dans la boîte crânienne. Mais si c'est le cas, ça veut dire qu'à ce moment-là, il y a peut-être autre chose que cette arme de cellules qui nous constitue. Et à partir de là, on peut s'interroger en effet sur quel est le sens de la vie. Si l'âme est distincte du corps, et peut-être qu'un élément de réponse on ne peut pas l'affirmer dans ce domaine il n'y a que les religieux qui affirment savoir la vérité mais sinon peut-être qu'au niveau des hypothèses l'une des hypothèses serait que l'âme s'incarne parce que l'incarnation dans notre corps permet à l'âme d'expérimenter un certain nombre de choses et peut-être que l'âme a besoin de son opposé puisque l'âme est une forme d'esprit pur on pourrait dire son opposé c'est la matière et peut-être que l'âme a besoin de la matière donc du corps pour se connaître et peut-être aussi pour apprendre un certain nombre de choses. Et donc, c'est un peu ma vision aujourd'hui, vous voyez. Et à ce moment-là, il ne faut pas se priver d'apprendre. Si l'un des sens de la vie est d'apprendre et de peut-être faire évoluer notre âme ou lui permettre de se connaître, il ne faut pas se priver de l'apprentissage, il ne faut pas se priver de tout ce qui nous permet de nous frotter à la réalité. Donc, pour revenir à votre question sur les outils technologiques, tant qu'ils sont technologiques, une aide, je dirais, tant qu'ils sont un serviteur, à ce moment-là, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas qu'ils deviennent nos maîtres, en fait, c'est ce que je disais. À ce moment-là, on peut perdre notre humanité.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tout est une question finalement de curseur. En fait, c'est de mettre, j'allais dire, j'ai vraiment cette notion d'équilibre en vous écoutant. Je me dis, c'est finalement de voir jusqu'où ils peuvent, justement, ces nouvelles technologies peuvent nous aider. Et effectivement, je prends l'exemple des moteurs de recherche. Ça nous permet d'avoir accès à la connaissance beaucoup plus facilement. Mais on a tellement accès à la connaissance que du coup, on n'en a plus accès. Et je pense que c'est ça, en fait, finalement, c'est mettre le curseur au bon endroit.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et puis la question est aussi qu'est-ce qu'on fait de cet accès à la connaissance ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on va juste sur les réseaux, sur Internet, pour avoir de la connaissance, ou est-ce qu'on y va pour être stimulé parce qu'on est dans une file d'attente, on ne sait pas quoi faire ? En fait, il y a des chercheurs qui ont étudié l'effet sur notre cerveau de l'accès à toutes ces applications. Soit les sites en ligne de news, ou évidemment, a fortiori, les jeux vidéo, etc. On se rend compte que ça déclenche dans notre cerveau une décharge de dopamine. La dopamine, c'est un neurotransmetteur qu'on appelle parfois l'hormone du plaisir. Et de façon naturelle, elle va être libérée par le cerveau, soit lorsqu'on a fait quelque chose de bien. Par exemple, au travail, on a réussi un projet. Si on a réussi quelque chose, à ce moment-là on va avoir une décharge de dopamine, donc on va être content, on va être fier de nous. Et en fait, la fonction de la dopamine, c'est de nous encourager à reproduire ce qui a déclenché cette décharge. Et donc ça va nous pousser à nous investir dans de plus en plus de projets, par exemple des choses qui nous tiennent à cœur. La dopamine d'ailleurs, elle est aussi libérée tout simplement quand on se nourrit. quand on mange, et là aussi, la fonction est la même. Le but, c'est de nous conduire à reproduire ce qui est essentiel, c'est même vital pour notre survie. Donc, c'est la fonction de la dopamine. Sauf qu'habituellement, on va les stimuler assez rarement par le cerveau, vraiment dans les circonstances que je viens d'évoquer. Mais les outils technologiques, notamment les sites de news, ou encore les jeux vidéo, ou les réseaux sociaux sur lesquels on va collecter des likes ou des petites flammes ou je ne sais quoi, des pouces en l'air. En fait, ce sont des machines à stimuler la production de dopamine. C'est-à-dire, en fait, avec ces outils technologiques, on peut avoir vraiment une décharge de dopamine à la minute. Et en fait, on parle de l'addiction des gens à leurs écrans, ce n'est pas tout à fait exact. Les gens ne sont pas accros à leurs écrans, ils sont accros à la dopamine. produite pour de mauvaises raisons. J'ai envie de dire pourquoi, parce qu'à ce moment-là, le risque, puisqu'on peut avoir très facilement de la dopamine avec nos outils technologiques, le risque, c'est de nous détourner des projets qui nous tiennent à cœur. Parce que, évidemment, on sait que dans un projet, il va falloir s'investir dans la durée, avec des efforts pour avoir in fine la décharge de dopamine. Mais si je peux avoir très facilement un alimentement portable, au bout d'un moment... je vais me désintéresser à tous ces projets qui sont professionnels ou personnels d'ailleurs quand on s'investit dans un sport on n'a pas tout de suite des charges de dopamine il faut d'abord s'entraîner vous voyez il faut travailler quelque part donc voilà par rapport aux outils technologiques ce sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres j'aime bien

  • Speaker #0

    Il y a deux choses qui me venaient, donc je vais quand même poser la première question. En vous entendant, je me dis finalement, en fait, on perd aussi de la présence de soi. Finalement, c'est ça aussi, parce que plus on est concentré sur ce qui se passe à l'extérieur, donc les écrans, etc. Finalement aussi, on perd en présence de soi, on se décentre en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez parfaitement raison Sophie. En fait, ces outils attirent toute notre attention à l'extérieur de nous-mêmes. des outils qui apparentent notre attention à l'extérieur et ce faisant, ça nous coupe quelque peu de notre intériorité et l'être humain a parmi ses dimensions une dimension intérieure certaine qui est importante, qui est même assez essentielle et le fait de se reconnecter à soi en éteignant ses machines en se privant de les allumer y compris, comme je l'évoquais tout à l'heure quand on est dans une file d'attente où en effet, a priori, on n'a rien à faire ça peut être ennuyeux Oui, ça peut être ennuyant et en même temps ça peut être une occasion, on en a parfois quelques-unes comme ça dans la journée, pour se reconnecter à nous-mêmes, pour revenir dans notre corps finalement, être dans la sensation, et donc être plein de nous-mêmes dans l'instant présent, c'est quelque chose de précieux. tous les maîtres spirituels issus de toutes les traditions dans le monde entier nous disent que le bonheur c'est dans l'instant présent c'est lié à notre aptitude à vivre l'instant présent et à le savourer et

  • Speaker #0

    justement vous parliez au début de l'interview de cette notion de liberté quel impact peut avoir justement ces nouvelles technologies sur notre libre arbitre ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses, je dirais. D'abord, il y a l'aspect prise de décision que j'évoquais tout à l'heure, puisque finalement, avec ces nouvelles technologies, on exerce moins notre liberté. Après, il y a un autre phénomène bien identifié qui est, comme vous le savez, que les réseaux sociaux et même les simples moteurs de recherche, parce qu'ils ont étudié et mémorisé, stocké toutes les informations concernant nos recherches, savent ce qui nous intéresse et donc tendent à... à mettre en avant de plus en plus d'informations qui vont dans le sens de nos convictions, de nos croyances. Et quelque part, on est content, on se dit Ah, c'est chouette ! On propose des choses qui m'intéressent et non pas le reste. Oui, et en même temps, c'est enfermant, bien sûr, puisque ça nous alimente d'informations qui vont dans le sens de nos convictions et de nos croyances. Donc finalement, ça nous enferme dans des a priori, dans des points de vue qui, de ce fait, ne peuvent plus être élargis, voire... ils voient être contestés, j'ai envie de dire, par les faits, par la réalité. Et donc, il y a une perte de liberté, en effet, puisque finalement, on s'enferme dans nos propres croyances, dans nos propres visions du monde, au lieu de permettre de s'ouvrir à autre chose.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'en plus je pense qu'on perd aussi peut-être ce réflexe de faire le pas de côté finalement, pour voir sous un autre angle parfois certaines choses finalement, puisqu'on est renforcés dans nos croyances, donc du coup on perd même peut-être le réflexe qu'on pourrait peut-être avoir à un moment donné, de se dire tiens peut-être qu'il y a une autre manière de penser en fait que la mienne.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On perd le réflexe, voire même, comme on tend tous à penser que l'information qui vient à nous par l'extérieur, que ce soit par les sites de news ou par les réseaux sociaux, etc., l'information qui vient de l'extérieur, on croit plus ou moins consciemment que ça donne une bonne image de ce qu'est la réalité dans le monde. Mais si on ne sait pas, on n'a pas compris que c'était biaisé, puisqu'en fait cette réalité qu'on nous présente, on ne la présente pas parce qu'elle correspond à notre vision du monde, Du coup, au bout d'un moment, on peut se couper complètement de la réalité et de ce qu'est véritablement le monde, sans réaliser qu'on est abreuvé d'informations qui correspondent à nos croyances. Autrefois, avant Internet, par exemple, moi je prenais l'habitude de lire sur le plan politique un journal de gauche, un journal de droite. Et je me disais, je vais avoir deux visions du monde et peut-être que la vérité est entre les deux. Alors que si on ne lit qu'un journal qui correspond à nos opinions politiques, en l'occurrence, on va être enfermé dans celle-ci. Mais en fait, ce qui est vrai sur le plan politique est vrai dans tous les domaines. On évoquait par exemple tout à l'heure ensemble la vision de la vie, cette interrogation, qu'est-ce que le sens de la vie, pourquoi sommes-nous sur Terre, etc. Là aussi, on a tous forcément des a priori dans ce domaine. et avec les réseaux sociaux et ces outils technologiques, on risque d'être enfermé dans notre propre vision alors que sinon, on pourrait évoluer au cours de notre vie.

  • Speaker #0

    Et justement, à votre avis, selon vous, comment ne pas perdre notre pouvoir de décision dans une société qui vise la perfection, justement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je pense que déjà, hormis le fait d'utiliser avec parcimonie ces applis, ces outils, Il y a le fait de reconsidérer notre relation à la perfection. et notamment à l'imperfection dans la prise de décision, ce qui revient à accepter l'échec. Une fois de plus, c'est très mal vu l'échec, surtout dans notre pays, il y a une vraie dimension culturelle. Moi, je suis formé aux États-Unis, aux États-Unis, l'échec est bien vu. C'est-à-dire quelqu'un qui, par exemple, va lancer un projet professionnel et se planter, il va le mettre sur son CV et ce sera interprété par les employeurs comme de l'expérience. Il va se dire, ah tiens, celui-là, déjà, on dirait qu'il a eu le courage de lancer quelque chose. et parce qu'il a échoué, il a appris. En France, si on vit le même échec, on va le planquer, en fait. On va le faire disparaître du CV, quitte à modifier un petit peu nos dates. que ça ne se voit pas. Donc on a un vrai problème en France, culturellement, dans la relation à l'échec, et c'est dommage parce qu'on gagne à comprendre que non seulement l'échec fait partie de la vie, c'est normal d'échouer, personne n'a une vie parfaitement linéaire, et deuxièmement, c'est normal, mais c'est aussi souhaitable. Je l'ai un peu évoqué tout à l'heure, l'échec est ce qui nous permet de nous connaître assez souvent, et donc de nous réinventer, parce qu'on est confronté à l'échec, ça entraîne inévitablement une remise en question, pas forcément tout de suite parce qu'il y a des gens qui peuvent aussi se rouler la face et se dire si je me suis planté c'est la faute de l'extérieur c'est la faute des autres, de mon entreprise, de je ne sais quoi mais au bout d'un moment dans ces cas-là la vie se charge de nous faire réexpérimenter l'échec et on a un certain nombre d'échecs cumulés, forcément ça prend une remise en question qui est souvent salutaire, parce que sans remise en question et bien en fait on peut s'embarquer dans une direction et notamment sur le plan professionnel, s'embarquer dans une direction sans réaliser que c'est peut-être pas notre voie, c'est peut-être pas le domaine ou le métier dans lequel on peut vraiment s'épanouir et se réaliser. Et à ce moment-là, si on ne se pose pas de questions, qu'est-ce qui va se passer ? On va avancer comme ça sans en compte jusqu'à 50 ans. Puis à 50 ans, on va avoir une bonne grosse crise personnelle, une bonne crise existentielle. Quand on pourrait peut-être se passer, parce qu'en général, ça arrive à 50 ans, c'est violent. Ça peut même groter des divorces. Vous voyez, ça peut être assez violent. Alors que si on est confronté plus jeune à l'échec parce qu'on a accepté l'échec... y compris à travers des prises de décisions qu'on a faites sans chercher à prendre absolument la meilleure décision, juste en écoutant notre cœur, et bien à ce moment-là, ces échecs qu'on va rencontrer à ces jeunes vont nous permettre de se poser des questions, y compris des questions existentielles, avant d'aller vers la grande crise de la cinquantaine, qui à ce moment-là, du coup, n'aura pas lieu d'être.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et justement, quand vous dites écouter son cœur, en quoi le retour au corps peut-il nous aider dans nos prises de décisions et donc dans la préservation de notre liberté individuelle ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui est difficile, d'abord que beaucoup de gens ne savent pas, et du coup qui est difficile à... à comprendre et surtout à accepter pour les plus rationnels d'entre nous, et j'en fais partie, moi je suis quand même de culture scientifique, à la base je suis assez cartésien, et aujourd'hui, en fait, c'est scientifiquement prouvé, on a une capacité en nous, que la plupart des gens ignorent, qui s'appelle l'intuition. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, notre corps est une sorte de miroir de la réalité extérieure. D'ailleurs, si vous ne le croyez pas, vous ouvrez n'importe quel dictionnaire, Larousse ou Robert, et vous lirez que l'intuition, vous regardez à intuition, la définition, c'est un accès direct et immédiat à une vérité. À cette capacité, on l'ignore, mais on est capable d'accéder à une information qui n'est pas directement accessible par nos cinq sens. Ça peut sembler complètement dingue, mais je vous assure que c'est vrai, et c'est une faute plus trouvée scientifiquement, d'ailleurs chacun peut en faire l'expérience, on peut accéder à une information qui se passe à l'autre bout du monde en même temps, au même moment. voire dans le passé, voire même dans le futur. Je sais que ça semble délivrant, mais c'est la vérité. Et ça, c'est dans le corps que ça se passe. Quand on a une intuition, beaucoup de gens pensent que ça vient dans la tête. En fait, non, pas du tout. Ça remonte à l'esprit, mais ça naît dans le corps, sous forme de micro-mouvements. Il y a des choses qu'on ressent, et c'est pour ça que des gens vont dire Tiens, tel projet ou telle personne, d'ailleurs, je ne le sens pas ou je ne la sens pas. En fait, l'expression, elle est juste parce que c'est en effet dans le corps que ça se passe sous forme de sensation. Donc, on gagne à remettre notre attention à l'intérieur de nous-mêmes, une fois de plus en éteignant toutes ces machines, pour être vraiment en contact avec nous-mêmes. Après, on peut aussi pratiquer, je ne sais pas, de la danse ou de la méditation, des choses qui vont nous aider à revenir dans notre corps pour être beaucoup plus à l'écoute de nos ressentis. Et ça, ça aide énormément en termes de prise de décision, justement. vraiment je voulais avoir des décisions parfaitement rationnelles et donc j'allais lister des critères, j'allais les pondérer hiérarchiser les choses et parfois ça aboutissait à de bonnes décisions et parfois pas alors que souvent une première idée m'avait traversé l'esprit, que j'avais mise de côté parce que je voulais prendre des décisions de façon rationnelle et souvent je prenais comme ça une mauvaise décision alors que la première idée était la bonne et je me disais c'est dommage comme je ne l'ai pas suivi ça je pense que tout le monde a expérimenté ça et la première idée en question c'était l'intuition donc aujourd'hui quand je prends une décision je m'y prends tout à fait différemment ma démarche est de me dire ok j'ai telle option qui s'offre à moi comment je le sens et en fait ça peut sembler vraiment irrationnel et pourtant je prends de meilleures décisions maintenant, comment je le sens et parfois je sens ou je ne sens pas telle ou telle option et c'est ça qui va guider mon choix

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Mais c'est vrai que ça revient à ce qu'on se disait au cours de notre échange. C'est aussi le fait de revenir à l'instant présent, finalement, de revenir ici et pas se projeter dans le futur, dans des anticipations ou se remémorer le passé en train de dire Ah, quand j'avais fait ci, j'avais fait ça. Je pense que c'est vraiment de nouveau une question de curseur, mais revenir ici.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, ça accroît aussi notre compétence. Notre compétence est intérieure à l'instant présent. Vous voyez, par exemple, là, vous êtes en train de m'interviewer. Moi, la différence que j'ai sentie avec l'expérience entre une bonne interview ou une qui ne va pas décoller, c'est la capacité de l'intervieweur à être dans l'instant présent. C'est là l'intervieweur, le journaliste, il va préparer, c'est normal, son entretien, son interview. mais si pendant celle-ci il reste scotché aux questions qu'il a préparées, ça veut dire que son attention va être tournée vers le passé et à ce moment-là il y a quelque chose qui va lui échapper c'est ce qui est en train de se dérouler il ne saura pas rebondir sur une réponse de la personne interviewée parce qu'il va penser à la prochaine question qu'il va formuler donc orientation future ou se remémorer celle qu'il a préparée, orientation passée c'est ça L'expérience d'interviewer, c'est que l'interview, elle ne décolle pas.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai. Et du coup, ça manque de mouvements, du coup, parce que je me dis le retour, le retour au présent, au corps, etc. C'est aussi ce mouvement, finalement, parce que souvent, quand je pense aller aux élans qu'on peut avoir, parfois, on se dit, j'ai envie d'y aller, je le sens bien, etc. On a aussi ce mouvement, en fait, qui nous fait aller vers l'avant. Et c'est ce qui me vient, en tout cas, en vous écoutant. Et je me dis, finalement, c'est ça aussi, revenir à l'instant présent. C'est mettre du mouvement, finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement ça.

  • Speaker #0

    Et quel serait votre mot de la fin pour clôturer notre échange ?

  • Speaker #1

    Mon mot de la fin, si on reste sur le thème de la prise de décision, je résumerais un petit peu en disant, oui aux outils technologiques avec parcimonie, en trouvant un équilibre entre l'aide réelle que ces outils peuvent nous apporter et le fait de se reconnecter à soi-même en l'écoute de son corps, en s'autorisant à éteindre régulièrement ses machines, pour se reconnecter à soi-même, se reconnecter à son corps et prendre des décisions, déjà assumer une décision en acceptant l'outil. l'échec potentiel, c'est très important, accueillir l'échec et d'ailleurs en accueillant l'échec en le rebaptisant expérience, parce que souvent il faut 10 ans de recul pour savoir que finalement ce qu'on avait cru être un coup dur dans l'instant était en fait un cadeau, un cadeau de la vie qui nous a conduit à une prise de conscience et à une évolution. Donc prendre nos décisions en acceptant l'échec potentiel, en assumant nos décisions et en écoutant ce qu'il y a au fond de nous et ce que l'on ressent profondément.

  • Speaker #0

    Je me permettrais juste de rebondir par rapport à ce que vous disiez sur l'échec. Je me dis finalement aussi que c'est une sorte de rééducation. Parce que finalement, au début, on peut le vivre comme un échec. Et comme vous le dites, à un moment donné, on le vit comme une expérience. Mais ça aussi, c'est un peu une rééducation du cerveau. Parce que plus on se dit, tiens, finalement, c'est une expérience. En fait, on ne le vit plus comme un échec. Enfin, je ne sais pas, c'est de la nuance là. Mais je me dis, en fait, c'est aussi une rééducation aussi de notre, justement, notamment culturelle, parce qu'effectivement, en France, c'est extrêmement mal vu. Et du coup, je me dis, ça appelle ça aussi. Donc, on a moins peur après. Et puis, on y va peut-être plus facilement aussi, parce qu'en fait, notre manière d'aborder peut-être l'échec, si on le voit comme une expérience, on l'expérimente vraiment comme ça. Au fur et à mesure, on l'intègre comme ça. mais finalement aussi je pense que c'est peut-être plus fluide peut-être vous avez parfaitement raison

  • Speaker #1

    Sophie l'être humain ne peut pas s'empêcher d'étiqueter les événements et c'est l'étiquette qu'on met si on change l'étiquette et qu'on se dit tiens je viens de vivre une expérience désagréable certes mais une expérience à ce moment là le simple fait de l'étiqueter expérience nous autorise à envisager que peut-être cette expérience désagréable dans l'instant peut nous apporter quelque chose et nous nourrir pour notre vie. Vraiment.

  • Speaker #0

    En tout cas, un grand grand merci, Laurent. C'était vraiment un plaisir d'échanger avec vous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, j'invite les auditeurs à découvrir votre nouveau roman initiatique Un monde presque parfait paru aux éditions Mazarin, que j'ai beaucoup aimé et qui est très très riche et qui visite beaucoup... Je trouve qu'il est multifacette. En tout cas, c'est comme ça que j'ai réceptionné en le lisant. il y a plusieurs on peut avoir plusieurs lectures en tout cas c'est comme ça moi que j'ai réceptionné en tant que lectrice et du coup je le trouve vraiment très très riche donc un grand grand merci aussi pour cet ouvrage merci Sophie,

  • Speaker #1

    bonne journée,

  • Speaker #0

    bonne journée à tous merci si vous avez aimé cet épisode n'hésitez pas à lui laisser 5 étoiles sur Apple Podcast ou un pouce sur Youtube et surtout abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée pour ne manquer aucun épisode Je vous souhaite une très belle journée ou une très belle soirée et vous donne rendez-vous dans deux semaines. A bientôt !

Description

Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ?


Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounelle, écrivain. Traduit dans près de quarante langues, il s’est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde avec des titres incontournables comme "L'homme qui voulait être heureux", "Le jour où j’ai appris à vivre" ou encore "Et tu trouveras le trésor qui dort en toi". Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose.


Dans son dixième livre "Un Monde presque parfait" paru aux éditions Mazarine, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie.


Vous pouvez retrouver Laurent Gounelle :

- Instagram : https://www.instagram.com/laurent.gounelle.auteur/

- Facebook : https://www.facebook.com/LaurentGounelle.PageOfficielle/


 Bonne écoute !  

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Transcription

  • Speaker #0

    Nous avons chacun notre propre perception de la réalité. Il suffit parfois de faire un pas de côté pour faire évoluer le regard que nous portons sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. C'est ce qui m'a conduit à créer le podcast Il y avait une fin. Je suis Sophie et je partage avec vous mes découvertes et mes rencontres pour mieux vous connaître, mieux vous comprendre et questionner votre plan de vie. Si ces thématiques vous intéressent, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme préférée. Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ? Comment le retrouver dans une société qui vise la performance et la perfection ? Pour en parler, j'ai le plaisir de recevoir Laurent Gounel, écrivain. Traduit dans près de 40 langues, il s'est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde, avec des titres incontournables comme L'homme qui voulait être heureux Le jour où j'ai appris à vivre ou encore Et tu trouveras le trésor qui dort en toi Également conférencier, il nous accompagne depuis 15 ans vers une meilleure compréhension de notre chemin de vie dans un monde en pleine métamorphose. Dans son dixième livre, Un monde presque parfait, paru aux éditions Mazarin, il éveille notre conscience aux adaptations nécessaires. C'est un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie. Bonjour Laurent et je suis vraiment vraiment vraiment ravie de vous recevoir dans le podcast Il y avait une fois.

  • Speaker #1

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors, votre nouveau roman initiatique, Un monde presque parfait, vient de paraître aux éditions Mazarin. Pouvez-vous nous dire ce qui vous a donné envie d'écrire cette histoire ?

  • Speaker #1

    Ce qui m'a donné envie, c'est la prise de conscience qu'à notre époque, on tend à abandonner un peu la prise de décision à titre individuel. Abandonner pourquoi ? D'abord parce qu'on tend à s'en remettre à des applis de plus en plus. On décide plus de son itinéraire en voiture, on va s'en remettre au GPS, on a tendance à ne plus vraiment choisir les petits restos dans lesquels on va déjeuner, mais on va faire confiance à un TripAdvisor quelconque, etc. Et finalement, on le fait dans le but de prendre de bonnes décisions, bien sûr, il n'y a pas de mal à ça. mais en même temps, ce n'est pas anodin de lâcher sa prise de décision. C'est-à-dire, on va être amené à en reparler, mais pour moi, la prise de décision est au cœur de notre humanité. Et c'est quelque chose qui est assez important pour nous. Et en parallèle de cet abandon à notre initiative, je dirais, on constate que la société tend à prendre de plus en plus de décisions à notre place. On se rend compte, par exemple, dans le monde de l'entreprise, où il y a de plus en plus de normes ISO qui vont décider de notre geste professionnel. et puis même dans tous les domaines j'entendais récemment sur les ondes que même un agriculteur n'a pas le droit de choisir l'époque de ses semis alors qu'on pourrait dire qu'il est placé dans le terroir il connait mieux personne la météo de sa région mais non il y a des normes qui disent que les semis doivent avoir lieu à telle période très précise de l'année tout est normé, on décide de plus en plus à notre place ça part d'une bonne intention sans doute qu'il y ait nous aider à prendre de bonnes décisions, mais une fois de plus, ce n'est pas anodin. Moi, je pense que le fait, l'acte de décider, l'acte de décision, je disais, est au cœur de notre humanité, pour moi, ça joue à plusieurs niveaux. Ça joue déjà par rapport au fait que décider, pour moi, nous permet d'évoluer. Quand je décide, j'exprime qui je suis déjà, et en fait par ma décision je vais être emmené sur un certain chemin, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, et ce chemin va être parsemé dans bûches, des cueils, je vais parfois prendre le mauvais chemin, je vais prendre la mauvaise décision, donc je vais être emmené à l'échec, et tout ça en fait c'est ce qui va me permettre de me construire, c'est ce qui va me permettre d'apprendre et donc d'évoluer. Et si je m'en remets à des décisions prises par d'autres ou par des applis qui me permettent de ne pas... Si je me trompe, finalement, de prendre un chemin rectiligne vers mon objectif, eh bien finalement, je vais beaucoup moins prendre au passage, donc je vais moins évoluer. D'ailleurs, quand une mauvaise décision me conduit à échouer, on se rend compte que l'échec va nous permettre de nous réinventer. C'est assez précieux. On n'aime pas échouer, dans le monde de l'entreprise. Il faut être fou pour ne pas échouer. Et en même temps, je parle en connaissance de cause, parce que mon parcours a été, en tout cas dans... Dans le passé, j'annonnais un certain nombre d'échecs qui m'ont nourri. Aujourd'hui, je sais qu'ils ont été précieux. Ces échecs ont fait qui je suis aujourd'hui. Ça, c'est la première dimension sur la prise de décision. Il y en a une seconde qui est liée à la liberté. C'est là pour moi, décider, c'est exercer sa liberté. Et c'est peut-être aussi ce qui fait qu'on renonce à nos décisions, c'est-à-dire peut-être qu'on n'assume pas notre liberté et à partir de là, parce qu'on a peur d'échouer notamment, il faut plus parce qu'on veut prendre la bonne décision, sauf que la liberté, on va peut-être être conduits ensemble, mais la liberté pour moi est au cœur de qui nous sommes en tant qu'être humain.

  • Speaker #0

    Et justement, les nouvelles technologies dont l'intelligence artificielle ont vocation notamment à améliorer notre quotidien. Or, ne nous énuènerait-elle pas de notre essence ? Et je rebondis par rapport au fait, justement, quand vous parlez des réseaux sociaux, etc. Je me dis, il y a aussi cette notion de on fait tous pareil, en fait, et du coup, est-ce qu'on ne perd pas, justement, notre essence, notre singularité, notre authenticité ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, mais une fois de plus, c'est une bonne intention, derrière, c'est là, quand on sollicite l'aide de tous ces outils technologiques, c'est pour avoir une vie plus facile, plus simple, plus confortable. Mais la question est, même si on est tous, et moi aussi bien sûr, attirés par ce confort de vie, est-ce que ça nous sert vraiment ? Ou est-ce que le confort engourdit notre âme ? C'est une vraie question qu'on peut se poser. Et je pense qu'en n'être qu'à trop se laisser aller dans le confort, finalement, on se frotte moins à la réalité. Et du coup, une fois de plus, on apprend moins et on a moins l'occasion d'expérimenter et même de se connaître. On ne connaît pas le sens de la vie sur Terre. Certains ont une vision très cartésienne, très matérialiste, au sens philosophique du terme. Ils pensent qu'on vient là où notre corps est juste un amas d'atomes assemblés en molécules qui forment les organes, et puis qu'à la fin de notre vie, avec notre mort, tout disparaît, c'est la fin de tout et après nous le néant. C'est une vision de la vie. D'autres ont une vision plus spirituelle. On ne sait pas qui a raison sur le plan scientifique, on ne peut rien prouver dans ce domaine, mais certains scientifiques pensent de plus en plus que l'âme n'est pas un sous-produit du cerveau. On se base notamment pour ça sur toutes les EMI, les expériences de mort imminente, qui nous conduisent à penser que notre conscience n'est pas enfermée dans notre boîte crânienne. Sinon, on ne pourrait pas expliquer par exemple que des aveugles de naissance qui vivent une expérience de mort imminente sont capables, pendant cette expérience et avant de retrouver leur conscience, de voir. Les aveugles de naissance, ils vont voir pour la première fois de leur vie, ils sont capables de décrire leur corps. Et c'est ça qui est qu'ils ont découvert pour la première fois, ils sont capables de décrire le personnel soignant et même ce qui se passait dans la pièce à côté. Et ça, on ne sait pas expliquer autrement que par l'hypothèse que peut-être notre conscience n'est pas enfermée dans la boîte crânienne. Mais si c'est le cas, ça veut dire qu'à ce moment-là, il y a peut-être autre chose que cette arme de cellules qui nous constitue. Et à partir de là, on peut s'interroger en effet sur quel est le sens de la vie. Si l'âme est distincte du corps, et peut-être qu'un élément de réponse on ne peut pas l'affirmer dans ce domaine il n'y a que les religieux qui affirment savoir la vérité mais sinon peut-être qu'au niveau des hypothèses l'une des hypothèses serait que l'âme s'incarne parce que l'incarnation dans notre corps permet à l'âme d'expérimenter un certain nombre de choses et peut-être que l'âme a besoin de son opposé puisque l'âme est une forme d'esprit pur on pourrait dire son opposé c'est la matière et peut-être que l'âme a besoin de la matière donc du corps pour se connaître et peut-être aussi pour apprendre un certain nombre de choses. Et donc, c'est un peu ma vision aujourd'hui, vous voyez. Et à ce moment-là, il ne faut pas se priver d'apprendre. Si l'un des sens de la vie est d'apprendre et de peut-être faire évoluer notre âme ou lui permettre de se connaître, il ne faut pas se priver de l'apprentissage, il ne faut pas se priver de tout ce qui nous permet de nous frotter à la réalité. Donc, pour revenir à votre question sur les outils technologiques, tant qu'ils sont technologiques, une aide, je dirais, tant qu'ils sont un serviteur, à ce moment-là, pourquoi pas, mais il ne faut surtout pas qu'ils deviennent nos maîtres, en fait, c'est ce que je disais. À ce moment-là, on peut perdre notre humanité.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, tout est une question finalement de curseur. En fait, c'est de mettre, j'allais dire, j'ai vraiment cette notion d'équilibre en vous écoutant. Je me dis, c'est finalement de voir jusqu'où ils peuvent, justement, ces nouvelles technologies peuvent nous aider. Et effectivement, je prends l'exemple des moteurs de recherche. Ça nous permet d'avoir accès à la connaissance beaucoup plus facilement. Mais on a tellement accès à la connaissance que du coup, on n'en a plus accès. Et je pense que c'est ça, en fait, finalement, c'est mettre le curseur au bon endroit.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et puis la question est aussi qu'est-ce qu'on fait de cet accès à la connaissance ?

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on va juste sur les réseaux, sur Internet, pour avoir de la connaissance, ou est-ce qu'on y va pour être stimulé parce qu'on est dans une file d'attente, on ne sait pas quoi faire ? En fait, il y a des chercheurs qui ont étudié l'effet sur notre cerveau de l'accès à toutes ces applications. Soit les sites en ligne de news, ou évidemment, a fortiori, les jeux vidéo, etc. On se rend compte que ça déclenche dans notre cerveau une décharge de dopamine. La dopamine, c'est un neurotransmetteur qu'on appelle parfois l'hormone du plaisir. Et de façon naturelle, elle va être libérée par le cerveau, soit lorsqu'on a fait quelque chose de bien. Par exemple, au travail, on a réussi un projet. Si on a réussi quelque chose, à ce moment-là on va avoir une décharge de dopamine, donc on va être content, on va être fier de nous. Et en fait, la fonction de la dopamine, c'est de nous encourager à reproduire ce qui a déclenché cette décharge. Et donc ça va nous pousser à nous investir dans de plus en plus de projets, par exemple des choses qui nous tiennent à cœur. La dopamine d'ailleurs, elle est aussi libérée tout simplement quand on se nourrit. quand on mange, et là aussi, la fonction est la même. Le but, c'est de nous conduire à reproduire ce qui est essentiel, c'est même vital pour notre survie. Donc, c'est la fonction de la dopamine. Sauf qu'habituellement, on va les stimuler assez rarement par le cerveau, vraiment dans les circonstances que je viens d'évoquer. Mais les outils technologiques, notamment les sites de news, ou encore les jeux vidéo, ou les réseaux sociaux sur lesquels on va collecter des likes ou des petites flammes ou je ne sais quoi, des pouces en l'air. En fait, ce sont des machines à stimuler la production de dopamine. C'est-à-dire, en fait, avec ces outils technologiques, on peut avoir vraiment une décharge de dopamine à la minute. Et en fait, on parle de l'addiction des gens à leurs écrans, ce n'est pas tout à fait exact. Les gens ne sont pas accros à leurs écrans, ils sont accros à la dopamine. produite pour de mauvaises raisons. J'ai envie de dire pourquoi, parce qu'à ce moment-là, le risque, puisqu'on peut avoir très facilement de la dopamine avec nos outils technologiques, le risque, c'est de nous détourner des projets qui nous tiennent à cœur. Parce que, évidemment, on sait que dans un projet, il va falloir s'investir dans la durée, avec des efforts pour avoir in fine la décharge de dopamine. Mais si je peux avoir très facilement un alimentement portable, au bout d'un moment... je vais me désintéresser à tous ces projets qui sont professionnels ou personnels d'ailleurs quand on s'investit dans un sport on n'a pas tout de suite des charges de dopamine il faut d'abord s'entraîner vous voyez il faut travailler quelque part donc voilà par rapport aux outils technologiques ce sont de bons serviteurs mais de mauvais maîtres j'aime bien

  • Speaker #0

    Il y a deux choses qui me venaient, donc je vais quand même poser la première question. En vous entendant, je me dis finalement, en fait, on perd aussi de la présence de soi. Finalement, c'est ça aussi, parce que plus on est concentré sur ce qui se passe à l'extérieur, donc les écrans, etc. Finalement aussi, on perd en présence de soi, on se décentre en quelque sorte.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez parfaitement raison Sophie. En fait, ces outils attirent toute notre attention à l'extérieur de nous-mêmes. des outils qui apparentent notre attention à l'extérieur et ce faisant, ça nous coupe quelque peu de notre intériorité et l'être humain a parmi ses dimensions une dimension intérieure certaine qui est importante, qui est même assez essentielle et le fait de se reconnecter à soi en éteignant ses machines en se privant de les allumer y compris, comme je l'évoquais tout à l'heure quand on est dans une file d'attente où en effet, a priori, on n'a rien à faire ça peut être ennuyeux Oui, ça peut être ennuyant et en même temps ça peut être une occasion, on en a parfois quelques-unes comme ça dans la journée, pour se reconnecter à nous-mêmes, pour revenir dans notre corps finalement, être dans la sensation, et donc être plein de nous-mêmes dans l'instant présent, c'est quelque chose de précieux. tous les maîtres spirituels issus de toutes les traditions dans le monde entier nous disent que le bonheur c'est dans l'instant présent c'est lié à notre aptitude à vivre l'instant présent et à le savourer et

  • Speaker #0

    justement vous parliez au début de l'interview de cette notion de liberté quel impact peut avoir justement ces nouvelles technologies sur notre libre arbitre ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses, je dirais. D'abord, il y a l'aspect prise de décision que j'évoquais tout à l'heure, puisque finalement, avec ces nouvelles technologies, on exerce moins notre liberté. Après, il y a un autre phénomène bien identifié qui est, comme vous le savez, que les réseaux sociaux et même les simples moteurs de recherche, parce qu'ils ont étudié et mémorisé, stocké toutes les informations concernant nos recherches, savent ce qui nous intéresse et donc tendent à... à mettre en avant de plus en plus d'informations qui vont dans le sens de nos convictions, de nos croyances. Et quelque part, on est content, on se dit Ah, c'est chouette ! On propose des choses qui m'intéressent et non pas le reste. Oui, et en même temps, c'est enfermant, bien sûr, puisque ça nous alimente d'informations qui vont dans le sens de nos convictions et de nos croyances. Donc finalement, ça nous enferme dans des a priori, dans des points de vue qui, de ce fait, ne peuvent plus être élargis, voire... ils voient être contestés, j'ai envie de dire, par les faits, par la réalité. Et donc, il y a une perte de liberté, en effet, puisque finalement, on s'enferme dans nos propres croyances, dans nos propres visions du monde, au lieu de permettre de s'ouvrir à autre chose.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai qu'en plus je pense qu'on perd aussi peut-être ce réflexe de faire le pas de côté finalement, pour voir sous un autre angle parfois certaines choses finalement, puisqu'on est renforcés dans nos croyances, donc du coup on perd même peut-être le réflexe qu'on pourrait peut-être avoir à un moment donné, de se dire tiens peut-être qu'il y a une autre manière de penser en fait que la mienne.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. On perd le réflexe, voire même, comme on tend tous à penser que l'information qui vient à nous par l'extérieur, que ce soit par les sites de news ou par les réseaux sociaux, etc., l'information qui vient de l'extérieur, on croit plus ou moins consciemment que ça donne une bonne image de ce qu'est la réalité dans le monde. Mais si on ne sait pas, on n'a pas compris que c'était biaisé, puisqu'en fait cette réalité qu'on nous présente, on ne la présente pas parce qu'elle correspond à notre vision du monde, Du coup, au bout d'un moment, on peut se couper complètement de la réalité et de ce qu'est véritablement le monde, sans réaliser qu'on est abreuvé d'informations qui correspondent à nos croyances. Autrefois, avant Internet, par exemple, moi je prenais l'habitude de lire sur le plan politique un journal de gauche, un journal de droite. Et je me disais, je vais avoir deux visions du monde et peut-être que la vérité est entre les deux. Alors que si on ne lit qu'un journal qui correspond à nos opinions politiques, en l'occurrence, on va être enfermé dans celle-ci. Mais en fait, ce qui est vrai sur le plan politique est vrai dans tous les domaines. On évoquait par exemple tout à l'heure ensemble la vision de la vie, cette interrogation, qu'est-ce que le sens de la vie, pourquoi sommes-nous sur Terre, etc. Là aussi, on a tous forcément des a priori dans ce domaine. et avec les réseaux sociaux et ces outils technologiques, on risque d'être enfermé dans notre propre vision alors que sinon, on pourrait évoluer au cours de notre vie.

  • Speaker #0

    Et justement, à votre avis, selon vous, comment ne pas perdre notre pouvoir de décision dans une société qui vise la perfection, justement ?

  • Speaker #1

    Eh bien, je pense que déjà, hormis le fait d'utiliser avec parcimonie ces applis, ces outils, Il y a le fait de reconsidérer notre relation à la perfection. et notamment à l'imperfection dans la prise de décision, ce qui revient à accepter l'échec. Une fois de plus, c'est très mal vu l'échec, surtout dans notre pays, il y a une vraie dimension culturelle. Moi, je suis formé aux États-Unis, aux États-Unis, l'échec est bien vu. C'est-à-dire quelqu'un qui, par exemple, va lancer un projet professionnel et se planter, il va le mettre sur son CV et ce sera interprété par les employeurs comme de l'expérience. Il va se dire, ah tiens, celui-là, déjà, on dirait qu'il a eu le courage de lancer quelque chose. et parce qu'il a échoué, il a appris. En France, si on vit le même échec, on va le planquer, en fait. On va le faire disparaître du CV, quitte à modifier un petit peu nos dates. que ça ne se voit pas. Donc on a un vrai problème en France, culturellement, dans la relation à l'échec, et c'est dommage parce qu'on gagne à comprendre que non seulement l'échec fait partie de la vie, c'est normal d'échouer, personne n'a une vie parfaitement linéaire, et deuxièmement, c'est normal, mais c'est aussi souhaitable. Je l'ai un peu évoqué tout à l'heure, l'échec est ce qui nous permet de nous connaître assez souvent, et donc de nous réinventer, parce qu'on est confronté à l'échec, ça entraîne inévitablement une remise en question, pas forcément tout de suite parce qu'il y a des gens qui peuvent aussi se rouler la face et se dire si je me suis planté c'est la faute de l'extérieur c'est la faute des autres, de mon entreprise, de je ne sais quoi mais au bout d'un moment dans ces cas-là la vie se charge de nous faire réexpérimenter l'échec et on a un certain nombre d'échecs cumulés, forcément ça prend une remise en question qui est souvent salutaire, parce que sans remise en question et bien en fait on peut s'embarquer dans une direction et notamment sur le plan professionnel, s'embarquer dans une direction sans réaliser que c'est peut-être pas notre voie, c'est peut-être pas le domaine ou le métier dans lequel on peut vraiment s'épanouir et se réaliser. Et à ce moment-là, si on ne se pose pas de questions, qu'est-ce qui va se passer ? On va avancer comme ça sans en compte jusqu'à 50 ans. Puis à 50 ans, on va avoir une bonne grosse crise personnelle, une bonne crise existentielle. Quand on pourrait peut-être se passer, parce qu'en général, ça arrive à 50 ans, c'est violent. Ça peut même groter des divorces. Vous voyez, ça peut être assez violent. Alors que si on est confronté plus jeune à l'échec parce qu'on a accepté l'échec... y compris à travers des prises de décisions qu'on a faites sans chercher à prendre absolument la meilleure décision, juste en écoutant notre cœur, et bien à ce moment-là, ces échecs qu'on va rencontrer à ces jeunes vont nous permettre de se poser des questions, y compris des questions existentielles, avant d'aller vers la grande crise de la cinquantaine, qui à ce moment-là, du coup, n'aura pas lieu d'être.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et justement, quand vous dites écouter son cœur, en quoi le retour au corps peut-il nous aider dans nos prises de décisions et donc dans la préservation de notre liberté individuelle ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a quelque chose qui est difficile, d'abord que beaucoup de gens ne savent pas, et du coup qui est difficile à... à comprendre et surtout à accepter pour les plus rationnels d'entre nous, et j'en fais partie, moi je suis quand même de culture scientifique, à la base je suis assez cartésien, et aujourd'hui, en fait, c'est scientifiquement prouvé, on a une capacité en nous, que la plupart des gens ignorent, qui s'appelle l'intuition. Et pourquoi ? Parce qu'en fait, notre corps est une sorte de miroir de la réalité extérieure. D'ailleurs, si vous ne le croyez pas, vous ouvrez n'importe quel dictionnaire, Larousse ou Robert, et vous lirez que l'intuition, vous regardez à intuition, la définition, c'est un accès direct et immédiat à une vérité. À cette capacité, on l'ignore, mais on est capable d'accéder à une information qui n'est pas directement accessible par nos cinq sens. Ça peut sembler complètement dingue, mais je vous assure que c'est vrai, et c'est une faute plus trouvée scientifiquement, d'ailleurs chacun peut en faire l'expérience, on peut accéder à une information qui se passe à l'autre bout du monde en même temps, au même moment. voire dans le passé, voire même dans le futur. Je sais que ça semble délivrant, mais c'est la vérité. Et ça, c'est dans le corps que ça se passe. Quand on a une intuition, beaucoup de gens pensent que ça vient dans la tête. En fait, non, pas du tout. Ça remonte à l'esprit, mais ça naît dans le corps, sous forme de micro-mouvements. Il y a des choses qu'on ressent, et c'est pour ça que des gens vont dire Tiens, tel projet ou telle personne, d'ailleurs, je ne le sens pas ou je ne la sens pas. En fait, l'expression, elle est juste parce que c'est en effet dans le corps que ça se passe sous forme de sensation. Donc, on gagne à remettre notre attention à l'intérieur de nous-mêmes, une fois de plus en éteignant toutes ces machines, pour être vraiment en contact avec nous-mêmes. Après, on peut aussi pratiquer, je ne sais pas, de la danse ou de la méditation, des choses qui vont nous aider à revenir dans notre corps pour être beaucoup plus à l'écoute de nos ressentis. Et ça, ça aide énormément en termes de prise de décision, justement. vraiment je voulais avoir des décisions parfaitement rationnelles et donc j'allais lister des critères, j'allais les pondérer hiérarchiser les choses et parfois ça aboutissait à de bonnes décisions et parfois pas alors que souvent une première idée m'avait traversé l'esprit, que j'avais mise de côté parce que je voulais prendre des décisions de façon rationnelle et souvent je prenais comme ça une mauvaise décision alors que la première idée était la bonne et je me disais c'est dommage comme je ne l'ai pas suivi ça je pense que tout le monde a expérimenté ça et la première idée en question c'était l'intuition donc aujourd'hui quand je prends une décision je m'y prends tout à fait différemment ma démarche est de me dire ok j'ai telle option qui s'offre à moi comment je le sens et en fait ça peut sembler vraiment irrationnel et pourtant je prends de meilleures décisions maintenant, comment je le sens et parfois je sens ou je ne sens pas telle ou telle option et c'est ça qui va guider mon choix

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Mais c'est vrai que ça revient à ce qu'on se disait au cours de notre échange. C'est aussi le fait de revenir à l'instant présent, finalement, de revenir ici et pas se projeter dans le futur, dans des anticipations ou se remémorer le passé en train de dire Ah, quand j'avais fait ci, j'avais fait ça. Je pense que c'est vraiment de nouveau une question de curseur, mais revenir ici.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, ça accroît aussi notre compétence. Notre compétence est intérieure à l'instant présent. Vous voyez, par exemple, là, vous êtes en train de m'interviewer. Moi, la différence que j'ai sentie avec l'expérience entre une bonne interview ou une qui ne va pas décoller, c'est la capacité de l'intervieweur à être dans l'instant présent. C'est là l'intervieweur, le journaliste, il va préparer, c'est normal, son entretien, son interview. mais si pendant celle-ci il reste scotché aux questions qu'il a préparées, ça veut dire que son attention va être tournée vers le passé et à ce moment-là il y a quelque chose qui va lui échapper c'est ce qui est en train de se dérouler il ne saura pas rebondir sur une réponse de la personne interviewée parce qu'il va penser à la prochaine question qu'il va formuler donc orientation future ou se remémorer celle qu'il a préparée, orientation passée c'est ça L'expérience d'interviewer, c'est que l'interview, elle ne décolle pas.

  • Speaker #0

    Et c'est vrai. Et du coup, ça manque de mouvements, du coup, parce que je me dis le retour, le retour au présent, au corps, etc. C'est aussi ce mouvement, finalement, parce que souvent, quand je pense aller aux élans qu'on peut avoir, parfois, on se dit, j'ai envie d'y aller, je le sens bien, etc. On a aussi ce mouvement, en fait, qui nous fait aller vers l'avant. Et c'est ce qui me vient, en tout cas, en vous écoutant. Et je me dis, finalement, c'est ça aussi, revenir à l'instant présent. C'est mettre du mouvement, finalement.

  • Speaker #1

    Tout à fait, exactement ça.

  • Speaker #0

    Et quel serait votre mot de la fin pour clôturer notre échange ?

  • Speaker #1

    Mon mot de la fin, si on reste sur le thème de la prise de décision, je résumerais un petit peu en disant, oui aux outils technologiques avec parcimonie, en trouvant un équilibre entre l'aide réelle que ces outils peuvent nous apporter et le fait de se reconnecter à soi-même en l'écoute de son corps, en s'autorisant à éteindre régulièrement ses machines, pour se reconnecter à soi-même, se reconnecter à son corps et prendre des décisions, déjà assumer une décision en acceptant l'outil. l'échec potentiel, c'est très important, accueillir l'échec et d'ailleurs en accueillant l'échec en le rebaptisant expérience, parce que souvent il faut 10 ans de recul pour savoir que finalement ce qu'on avait cru être un coup dur dans l'instant était en fait un cadeau, un cadeau de la vie qui nous a conduit à une prise de conscience et à une évolution. Donc prendre nos décisions en acceptant l'échec potentiel, en assumant nos décisions et en écoutant ce qu'il y a au fond de nous et ce que l'on ressent profondément.

  • Speaker #0

    Je me permettrais juste de rebondir par rapport à ce que vous disiez sur l'échec. Je me dis finalement aussi que c'est une sorte de rééducation. Parce que finalement, au début, on peut le vivre comme un échec. Et comme vous le dites, à un moment donné, on le vit comme une expérience. Mais ça aussi, c'est un peu une rééducation du cerveau. Parce que plus on se dit, tiens, finalement, c'est une expérience. En fait, on ne le vit plus comme un échec. Enfin, je ne sais pas, c'est de la nuance là. Mais je me dis, en fait, c'est aussi une rééducation aussi de notre, justement, notamment culturelle, parce qu'effectivement, en France, c'est extrêmement mal vu. Et du coup, je me dis, ça appelle ça aussi. Donc, on a moins peur après. Et puis, on y va peut-être plus facilement aussi, parce qu'en fait, notre manière d'aborder peut-être l'échec, si on le voit comme une expérience, on l'expérimente vraiment comme ça. Au fur et à mesure, on l'intègre comme ça. mais finalement aussi je pense que c'est peut-être plus fluide peut-être vous avez parfaitement raison

  • Speaker #1

    Sophie l'être humain ne peut pas s'empêcher d'étiqueter les événements et c'est l'étiquette qu'on met si on change l'étiquette et qu'on se dit tiens je viens de vivre une expérience désagréable certes mais une expérience à ce moment là le simple fait de l'étiqueter expérience nous autorise à envisager que peut-être cette expérience désagréable dans l'instant peut nous apporter quelque chose et nous nourrir pour notre vie. Vraiment.

  • Speaker #0

    En tout cas, un grand grand merci, Laurent. C'était vraiment un plaisir d'échanger avec vous.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Et en tout cas, j'invite les auditeurs à découvrir votre nouveau roman initiatique Un monde presque parfait paru aux éditions Mazarin, que j'ai beaucoup aimé et qui est très très riche et qui visite beaucoup... Je trouve qu'il est multifacette. En tout cas, c'est comme ça que j'ai réceptionné en le lisant. il y a plusieurs on peut avoir plusieurs lectures en tout cas c'est comme ça moi que j'ai réceptionné en tant que lectrice et du coup je le trouve vraiment très très riche donc un grand grand merci aussi pour cet ouvrage merci Sophie,

  • Speaker #1

    bonne journée,

  • Speaker #0

    bonne journée à tous merci si vous avez aimé cet épisode n'hésitez pas à lui laisser 5 étoiles sur Apple Podcast ou un pouce sur Youtube et surtout abonnez-vous sur votre plateforme d'écoute préférée pour ne manquer aucun épisode Je vous souhaite une très belle journée ou une très belle soirée et vous donne rendez-vous dans deux semaines. A bientôt !

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