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18min |11/07/2025|

11

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18min |11/07/2025|

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Description

"J’ai tenu bon. J’ai avancĂ©. Mais je ne m’en rends mĂȘme pas compte."


Dans cet Ă©pisode, je vous parle d’un sujet que beaucoup vivent sans oser le dire :
👉 la difficultĂ© Ă  reconnaĂźtre ses efforts, Ă  cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, Ă  se sentir lĂ©gitime dans ses propres accomplissements.


Je reviens sur ces derniers mois : plus de 300 candidatures envoyĂ©es, une remise de diplĂŽme attendue
 mais pas vĂ©cue comme un vrai moment de joie. Pourquoi ? Parce que j’ai grandi avec l’idĂ©e que pour qu’un accomplissement ait de la valeur, il devait ĂȘtre exceptionnel, visible, et validĂ© par les autres.


J’ai pleurĂ© aprĂšs avoir obtenu mon diplĂŽme.
Pas de bonheur. Mais de vide.
Et cette phrase dans ma tĂȘte :
“C’est donc ça, rĂ©ussir ? Ce sentiment de solitude ?”

Je vous parle de ce qu’on m’a appris Ă  considĂ©rer comme une « vraie rĂ©ussite ».
De cette barre trop haute qu’on se fixe parfois.
Et de ce moment oĂč l’on rĂ©alise qu’il est peut-ĂȘtre temps de changer de regard.


Un épisode pour celles et ceux qui avancent sans jamais se féliciter.
Pour celles et ceux qui enchaĂźnent les Ă©tapes sans souvenir de s’ĂȘtre dit : "Je suis fiĂšre de moi."

🎧 Écoutez l’épisode dĂšs maintenant
Et surtout
 prenez un instant pour vous souvenir de ce que vous avez traversé.
Et vous dire : “J’ai tenu bon.”



✹ Merci d’avoir Ă©coutĂ© INBOX ! ✹


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đŸ“© Une question, un retour ? Écris-moi Ă  inbox.lepodcast@gmail.com

đŸŽ™ïž INBOX, le podcast qui t’accompagne dans ta vie pro et perso. Chaque Ă©pisode, des conseils, des expĂ©riences et des histoires plus ou moins drĂŽles

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Bisousssssss 😘


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Ă  tous, j'espĂšre que vous allez bien et bienvenue dans Inbox, votre Ă©mission oĂč je vous raconte et vous partage mes mille et une vies. Alors ça fait vraiment longtemps et franchement je suis trop ravie, je suis contente de pouvoir vous retrouver avec ce nouvel Ă©pisode. J'espĂšre que vous allez bien et que la vie est douce. Alors, on peut se demander oĂč j'Ă©tais passĂ©e. Eh bien, j'Ă©tais lĂ , je suis toujours lĂ . J'essayais juste de ne pas sombrer de mon quotidien et d'Ă©viter de glisser tout doucement vers la dĂ©pression. Plus de 300 candidatures envoyĂ©es et autant de refus possibles. Et Ă  cĂŽtĂ©, les cases se vident, les jours avancent, les mois passent et tu te sens figĂ©. immobile comme si tout Ă©chappait sauf une chose postulĂ©e encore et encore. Tu n'as que ça Ă  faire et tu dois faire ça. C'est la seule chose qui dĂ©pend de toi. D'un autre cĂŽtĂ©, tu te demandes si tu ne devrais pas un peu plus profiter de cette pĂ©riode. Je ne sais pas si vous, de votre cĂŽtĂ©, vous y arrivez pour les personnes qui sont dans cette situation. Mais moi, j'ai du mal. Et puis, il y a ces fameuses questions qui reviennent tout le temps. Moi, je les appelle les questions qui fĂąchent. Alors tu en es oĂč dans tes recherches ? Est-ce que ça avance ? Est-ce que t'as postulĂ© lĂ -bas ? Est-ce que t'es sĂ»re que ton CV, il est correct ? Nanani, nananĂšre, tout un tas de questions. Mais bon, spoiler alert, non, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Donc j'ai beau changer mon CV mille et une fois, actuellement, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Concernant Inbox, Concernant notre Ă©mission, je me demandais quels sont les sujets que je pouvais aborder. Mais de quoi pourrais-je bien vous parler en fait ? Alors que j'ai littĂ©ralement des Ă©pisodes prĂšs dĂ©jĂ  Ă©crits sur la notion de la femme forte, sur les relations amoureuses, sur l'envie de poursuivre ses Ă©tudes ou pas, sur tout un tas d'autres sujets. Mais sans vous mentir, je n'avais pas la force, pas l'Ă©nergie et franchement... vous l'auriez sans doute perçu. Vous auriez perçu cette tristesse dans ma foi, cette fatigue. J'aurais parlĂ© par automatisme et peut-ĂȘtre avec un peu de nonchalance. Et ce n'est pas ce que je transmets au quotidien dans cette Ă©mission. Mais que dire ? Je peux vous dire qu'il s'est passĂ© tellement de choses ces derniers mois. De nouvelles rencontres, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Ah oui, il faut m'applaudir, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Je peux vous dire, pour la petite histoire, au lycĂ©e, quand il s'agissait de faire du sport, moi ma note maximale, c'Ă©tait 2, 3, 4. Du coup, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport deux fois par semaine. J'ai travaillĂ© sur Excel, j'ai poursuivi l'Ă©criture de mes scĂ©narios. J'ai Ă©tĂ© Ă  la foire, je suis sortie, j'ai Ă©tĂ© au cinĂ©ma, j'ai prĂ©sentĂ© Inbox lors d'un sport. Speech Atelier France Travail et j'ai franchement apprĂ©ciĂ©. En gros, je peux dire que j'ai essayĂ© et j'ai tentĂ© de prendre du temps pour moi. Et par-dessus tout, je me suis rendue Ă  ma remise de diplĂŽme. Et depuis, je peux vous dire que j'ai cette fameuse rĂ©flexion qui revient Ă  chaque fois. Pourquoi j'ai tant de mal Ă  voir mes progrĂšs ? Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'accomplis. J'ai toujours l'impression qu'il manque un truc. en... petit quelque chose qui viendrait enfin valider mes efforts. Et lĂ , je me demande, mais pourquoi je ressens ça en fait ? Mais d'oĂč ça vient ? D'oĂč ça peut venir en fait ? Pour nous mettre dans le contexte, j'ai Ă©tĂ© rĂ©cemment diplĂŽmĂ©e. Souvenez-vous, je vous en avais parlĂ© dans l'Ă©pisode du CDI que j'avais entamĂ© mon deuxiĂšme master. Master ! J'ai enfin eu ce bout de papier. Et pour l'occasion, je m'Ă©tais joliment apprĂȘtĂ©e. Mais vraiment quoi ? Je crois que j'en avais besoin. J'avais besoin de voir ce joli visage sous fard Ă  paupiĂšres, blush, eyeliner. Mais plus que ça. J'avais envie de me voir dans cette fameuse toge. Celle que j'avais eu Ă  enfiler il y a dĂ©jĂ  3 ou 4 ans je crois. Je voulais me mettre sur mon 31, mon 32, mon 33, 34, 35. Peu importe le chiffre, j'avais envie de me sentir bien et fiĂšre. AprĂšs tout, j'ai eu un bon moment. Je rĂ©cupĂ©rais tout de mĂȘme le fruit de mon travail. A ce que je sache, l'obtention de son diplĂŽme est un jour important dans la vie d'un Ă©tudiant. C'est important, c'est le fameux jour. Et c'est ce que je pensais ressentir jusqu'Ă  un certain moment. En m'habillant et en me prĂ©parant, j'Ă©tais tout d'abord excitĂ©e, heureuse. Et puis petit Ă  petit, ce truc est revenu. Ce truc que je ressens tout le temps, que je n'arrive toujours pas Ă  comprendre. pas Ă  nommer. Je ne sais pas, c'Ă©tait une sorte de malaise. Et je peux vous dire que cette sensation de malaise, de mal-ĂȘtre, revient de façon cyclique, quelle que soit la situation. Et pourtant, je crois, c'Ă©tait mon jour. Ce n'Ă©tait pas mon mariage, mais c'Ă©tait mon jour. Et c'est censĂ© ĂȘtre le fruit de mon travail. Je rĂ©cupĂ©rais le fruit de mon travail. mais est-ce vraiment un exploit ? Étudier, est-ce vraiment un exploit ? Tout le monde peut le faire, et ça c'est ma rĂ©flexion, tout le monde peut Ă©tudier. D'autant plus que toute l'annĂ©e, je me suis sentie Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. À l'Ă©cole, en entreprise, et trĂšs souvent dans ma vie personnelle. Sans oublier ma soutenance avec cette note mĂ©diocre que j'ai eue. Donc j'avais l'impression de... Comment dirais-je ? Je peux vous dire que... J'avais l'impression d'ĂȘtre, je ne sais pas quel mot employer, mais j'avais cette impression de ne pas le mĂ©riter. Alors, comment reconnaĂźtre un accomplissement quand on ne s'est jamais senti lĂ©gitime Ă  le vivre ? Peut-ĂȘtre ai-je cru que ce nouveau diplĂŽme allait m'offrir une sorte de dĂ©livrance, une reconnaissance, une sorte de soulagement symbolique. J'ai trĂšs souvent eu l'impression d'avoir eu Ă  appuyer sur replay. J'ai souhaitĂ© refaire une annĂ©e de plus afin de pouvoir faire mieux que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, mais in fine, la sensation est identique. Le nouveau diplĂŽme a le mĂȘme goĂ»t que le prĂ©cĂ©dent. J'ai reçu autant de fĂ©licitations que de refus de candidature. Je pouvais ressentir la fiertĂ© de mon entourage, de ma famille et de mes amis. LĂ  oĂč moi je ne voyais rien, je ne vois rien, ils ont vu la rĂ©ussite au diplĂŽme. Mais quelle dissonance ! Qu'est-ce que j'aurais voulu ressentir ? Ah, peut-ĂȘtre de la vraie fiertĂ©. Qu'est-ce qu'on appelle vraie fiertĂ© ? MĂȘme, je ne sais pas, je ne sais pas quoi vous dire. Pour dire vrai, qu'est-ce que je considĂšre comme un vrai accomplissement ? Je vous parlerai de gagner les JO, d'avoir le prix Nobel de la paix, ĂȘtre major, dĂ©crocher le job tant qu'on voit Ă©tĂ©, Ă©crire un livre Ă  succĂšs, rien que ça. Donc, vous imaginez un peu comment je perçois les choses. Et je peux vous dire que je crois. Non, je place trĂšs souvent la barre, voire la barre trĂšs trĂšs, voire trop haute. J'ai une vision assez Ă©litiste de la performance et des rĂ©sultats, comme si je vivais pour les camĂ©ras. Lol, mais pas tant que ça en fait. Dans ma tĂȘte, le progrĂšs n'a de valeur que s'il est exceptionnel. Du moins, c'est ce que j'ai appris, c'est ce qu'on m'a transmis parfois, sans le dire explicitement. J'ai grandi avec l'idĂ©e que pour qu'un accomplissement. Quand il devrait, il devait ĂȘtre visible par tous, difficile, validĂ© et incontestable. Il fallait que ce soit grand, impressionnant et applaudi. Genre, c'est-Ă -dire, on doit savoir que je suis un transpirĂ© sain et larme pour en arriver lĂ . Et je me rends compte aujourd'hui que mon Ă©ducation, mon environnement, il n'est pas quelque chose, il est pour beaucoup. Quand j'Ă©tais petite, en grandissant, j'entendais... Ces phrases, certaines phrases, et je peux vous dire que ces phrases-lĂ , beaucoup l'ont entendue comme moi et Ă  plusieurs reprises. Tu as eu combien de moyennes ? Et les autres ? Mais les autres ne sont pas vos enfants. Si tu veux rĂ©ussir dans la vie, il faut ĂȘtre parmi les meilleurs. Je ne demande pas, je ne dis pas que se contenter du minimum est mal ou bien, mais tout dĂ©pend de la personne que tu as en face de toi. Ton enfant... Cette personne est une aide diffĂ©rente des autres. Peut-ĂȘtre qu'il n'aime pas la concurrence, il n'aime pas ĂȘtre dans un environnement concurrentiel. J'ai entendu, tu es l'aĂźnĂ©, tu as le devoir de bien faire. Ah oui ? Et Ă  cĂŽtĂ© de ça, tu avais toutes ces autres petites phrases sur l'apparence et la rĂ©putation. À savoir ? Fais bonne impression. À qui ? À qui je dois faire bonne impression ? Des gens chez qui je ne bois mĂȘme pas le cafĂ© ? Que vont penser les gens ? Tu dois nous reprĂ©senter dignement. Eh bien dis donc, avec tout ça, si je devais vous traduire toutes ces phrases, je dirais que ta position dans un classement, ton rĂ©sultat et surtout ta validation, la validation extĂ©rieure compte bien plus que les efforts que tu pourras fournir et surtout que ton accomplissement n'a de valeur que si quelqu'un d'autre te le confirme. Alors forcĂ©ment quand je fais un pas en avant, quand je progresse, J'ai du mal Ă  le voir parce que dans ma tĂȘte, ce n'est jamais assez. Parce que j'attends encore un regard, une voix, une accolade, quelque chose ou quelqu'un qui dirait « LĂ  oui, lĂ  tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, tu es ma personne, tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, je suis fiĂšre de toi. Ah oui, oui, oui, c'est toi la machine. » Voici pourquoi je me suis effondrĂ©e Ă  la sortie de ma remise de diplĂŽme. J'ai pleurĂ© comme une madeleine. Pas Ă  cause du stress, pas Ă  cause de la fatigue, mais parce que je n'avais pas mes parents Ă  mes cĂŽtĂ©s. Vous me direz, c'est normal de ressentir ça, ou peut-ĂȘtre pas. Mais moi, dans ma tĂȘte, j'avais cette pensĂ©e, ah Seigneur, c'est donc ça que tu me rĂ©serves Ă  chaque accomplissement. Ce sentiment de solitude, l'impression d'avoir un vide, pas de bras tendus, personne pour me sauter au cou et me dire que je suis fiĂšre de toi. Et pourtant, je n'Ă©tais pas seule. J'y Ă©tais avec mes petites sƓurs. Elles Ă©taient lĂ , sincĂšrement heureuses pour moi. Mais je ne voyais pas ça. J'avais toujours l'impression qu'il me manquait quelque chose. A vrai dire aussi, sur les morts, je suis aussi un peu ingrate. Sans oublier que ce diplĂŽme, je l'ai fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour mes parents. Je ne l'ai pas fait pour mes petites sƓurs. Je l'ai fait pour moi. J'ai intĂ©grĂ© ce master. pour rĂ©pondre Ă  un besoin professionnel pour ma rĂ©ussite personnelle et professionnelle. Et pourtant, je ne me suis mĂȘme pas validĂ©e moi-mĂȘme au dĂ©part. Je n'ai mĂȘme pas su me dire, tu l'as fait, tu es allĂ©e jusqu'au bout. VoilĂ  quoi. Et ça, je l'ai dĂ©jĂ  dit, j'ai grandi comme ça. Et ce n'est qu'aujourd'hui que je commence Ă  ouvrir les yeux sur tout un tas d'autres choses, sur tout un tas de choses. Je suis vraiment exigeante avec moi-mĂȘme, voire pas. Trop. J'estime tout le temps que je n'en fais jamais assez. J'ai un besoin de contrĂŽle sur toutes les situations. Et malgrĂ© ça, il y a toujours quelque chose qui manque. Je me concentre sur ce qu'il reste Ă  accomplir et non sur ce que j'ai dĂ©jĂ  traversĂ©. Je suis un peu comme une barre de tĂ©lĂ©chargement. Je vise les 100% en oubliant qu'il y a dĂ©jĂ  eu 20, 30, 40, 50% de faits. Je sais que le chemin est lent, voire sĂ»r, parce que je me suis accordĂ© le droit de vĂ©rifier le chemin que j'allais prendre. AprĂšs 20%, c'est 30%, aprĂšs c'est 40% et ainsi de suite. Mais je n'ai jamais appris Ă  appuyer sur pause ou Ă  regarder en arriĂšre. N'en parlons pas de la douleur du parcours. Pour moi, elle est tout Ă  fait normale. Je vais te dire, si tu veux quelque chose, c'est normal que tu aies mal pendant un certain temps. Vois quand il n'y a pas de douleur, quand il n'y a pas de difficultĂ©. Je trouve ça anormal mĂȘme. Pour moi, c'est comme si je sais que mon parcours sera rude. À la limite, j'attends la douleur avec impatience. Mais la joie de l'effort accompli, je peux vous dire que je ne l'ai presque jamais vraiment vĂ©cu. Peut-ĂȘtre en grandissant, quand je passais mon certificat d'Ă©tudes primaires. ou peut-ĂȘtre un brevet en troisiĂšme annĂ©e. Mais Ă  partir de lĂ , juste aprĂšs, pour moi, ça ne comptait pas. Le reste, c'est OK, c'est fait, on passe Ă  autre chose. On parle de cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, ses efforts, ses accomplissements. Mais qu'est-ce que c'est vraiment ? Je vous prends un exemple, plusieurs exemples. Pour mon bac, je suis rentrĂ©e Ă  la maison, j'ai annoncĂ© la nouvelle Ă  mes parents, puis j'ai regardĂ© la tĂ©lĂ©. C'Ă©tait sans oublier la boĂźte de nuit juste Ă  cĂŽtĂ© qui donnait une soirĂ©e dĂ©diĂ©e aux bacheliers. La bonne blague. Pour ma licence, je suis rentrĂ©e Ă  la maison. Encore une fois, j'ai fait mes valises pour me rendre Ă  l'aĂ©roport afin de poursuivre mon master Ă  l'Ă©tranger. J'ai pas eu le temps de redescendre, on va dire ça comme ça. J'ai enchaĂźnĂ© et enchaĂźnĂ© et ainsi de suite. Pour mon premier master, j'ai fait un resto avec des amis. Et je peux vous dire que ce n'Ă©tait mĂȘme pas mon idĂ©e. Moi, je voulais juste rentrer chez moi. VoilĂ  comment je cĂ©lĂšbre mes rĂ©ussites. Ou Ă  dĂ©faut, je poste une story vite fait et puis voilĂ , c'est oubliĂ©, c'est postĂ©, c'est oubliĂ©, c'est envoyĂ©. Je ne m'arrĂȘte jamais et je passe directement Ă  la suite. Et sans blague, sans vous mentir, j'ai dĂ©jĂ  commencĂ© les recherches pour le prochain dĂ©fi, pour le prochain objectif. En fait, et lĂ  je me rends compte qu'il y a clairement un problĂšme dans cette maniĂšre de vivre ces Ă©tapes, pour ma part, dans cette maniĂšre de vivre mes Ă©tapes. Et je crois qu'il est temps de changer ça et surtout de marquer le pouce bleu. Et pourquoi pas ? Souviens-toi quoi ! Souviens-toi de la SNCF et de ses retards. souviens-toi du train de 18h qui t'a fait rentrer Ă  minuit passĂ© souviens-toi de ce bus ratĂ© et de cette marche sous le froid en larmes sans manteau digne de ce nom souviens-toi de cette voix au tĂ©lĂ©phone de cette personne qui t'a tenu jusqu'Ă  la maison souviens-toi des sacs de course de la Croix-Rouge souviens-toi de la joie d'avoir pu te payer ton premier abonnement wifi souviens-toi de tes anniversaires passĂ©s seuls mais pas sans valeur souviens-toi de ton 11 mĂštres carrĂ©s Souviens-toi. de tes nuits blanches, de tes nuits de rĂ©vision et des rencontres que tu as eues sur le chemin. Souviens-toi des moments oĂč tu pensais lĂącher prise. Souviens-toi de Canva, toutes les prĂ©sentations que tu as eu Ă  faire. Souviens-toi de PowerPoint, souviens-toi d'Excel, souviens-toi de ChatGPT. Souviens-toi de la logistique pour caser tes rĂ©visions entre deux jours en entreprise. Souviens-toi des pauses d'aile oĂč tu Ă©tudiais au lieu de manger. Souviens-toi de celles et ceux qui te disaient, t'inquiĂšte pas, ça va aller, tu vas rĂ©ussir. Je suis obligĂ©e de lister tout ça pour donner de la valeur Ă  mon diplĂŽme, pour me rappeler que ce n'est pas une chose anodine. Je ne veux pas me rĂ©veiller un jour avec 10 diplĂŽmes, 10 000 efforts et aucun souvenir d'avoir Ă©tĂ© fiĂšre de moi. CĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites aussi, ce n'est pas juste faire la fĂȘte, ce n'est pas juste poster une story, c'est s'arrĂȘter un moment. Ce que je fais avec cet Ă©pisode, c'est regarder le chemin et se dire tout simplement, j'ai tenu bon. j'ai avancĂ© et je mĂ©rite de le reconnaĂźtre. J'ai voulu revenir sur la plateforme avec cet Ă©pisode pour vous partager ces quelques mots, mais aussi des mots parfois silencieux que nous pouvons vivre rĂ©ellement au quotidien. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer les grands comme les petits moments. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer nos efforts. Et c'est bien dommage. Pour conclure, franchement, je suis contente. de vous retrouver et je pense que vous allez peut-ĂȘtre entendre beaucoup de mes mimiques tout le long de l'Ă©pisode. Je suis contente de vous retrouver avec cet Ă©pisode et je vous dis Ă  lundi prochain. Parce que oui, je serai lĂ  avec un nouvel Ă©pisode. Je vous dis bisous, merci pour tout. Bisous Ă  vous et passez un bon week-end.

Description

"J’ai tenu bon. J’ai avancĂ©. Mais je ne m’en rends mĂȘme pas compte."


Dans cet Ă©pisode, je vous parle d’un sujet que beaucoup vivent sans oser le dire :
👉 la difficultĂ© Ă  reconnaĂźtre ses efforts, Ă  cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, Ă  se sentir lĂ©gitime dans ses propres accomplissements.


Je reviens sur ces derniers mois : plus de 300 candidatures envoyĂ©es, une remise de diplĂŽme attendue
 mais pas vĂ©cue comme un vrai moment de joie. Pourquoi ? Parce que j’ai grandi avec l’idĂ©e que pour qu’un accomplissement ait de la valeur, il devait ĂȘtre exceptionnel, visible, et validĂ© par les autres.


J’ai pleurĂ© aprĂšs avoir obtenu mon diplĂŽme.
Pas de bonheur. Mais de vide.
Et cette phrase dans ma tĂȘte :
“C’est donc ça, rĂ©ussir ? Ce sentiment de solitude ?”

Je vous parle de ce qu’on m’a appris Ă  considĂ©rer comme une « vraie rĂ©ussite ».
De cette barre trop haute qu’on se fixe parfois.
Et de ce moment oĂč l’on rĂ©alise qu’il est peut-ĂȘtre temps de changer de regard.


Un épisode pour celles et ceux qui avancent sans jamais se féliciter.
Pour celles et ceux qui enchaĂźnent les Ă©tapes sans souvenir de s’ĂȘtre dit : "Je suis fiĂšre de moi."

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Et surtout
 prenez un instant pour vous souvenir de ce que vous avez traversé.
Et vous dire : “J’ai tenu bon.”



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  • Speaker #0

    Salut Ă  tous, j'espĂšre que vous allez bien et bienvenue dans Inbox, votre Ă©mission oĂč je vous raconte et vous partage mes mille et une vies. Alors ça fait vraiment longtemps et franchement je suis trop ravie, je suis contente de pouvoir vous retrouver avec ce nouvel Ă©pisode. J'espĂšre que vous allez bien et que la vie est douce. Alors, on peut se demander oĂč j'Ă©tais passĂ©e. Eh bien, j'Ă©tais lĂ , je suis toujours lĂ . J'essayais juste de ne pas sombrer de mon quotidien et d'Ă©viter de glisser tout doucement vers la dĂ©pression. Plus de 300 candidatures envoyĂ©es et autant de refus possibles. Et Ă  cĂŽtĂ©, les cases se vident, les jours avancent, les mois passent et tu te sens figĂ©. immobile comme si tout Ă©chappait sauf une chose postulĂ©e encore et encore. Tu n'as que ça Ă  faire et tu dois faire ça. C'est la seule chose qui dĂ©pend de toi. D'un autre cĂŽtĂ©, tu te demandes si tu ne devrais pas un peu plus profiter de cette pĂ©riode. Je ne sais pas si vous, de votre cĂŽtĂ©, vous y arrivez pour les personnes qui sont dans cette situation. Mais moi, j'ai du mal. Et puis, il y a ces fameuses questions qui reviennent tout le temps. Moi, je les appelle les questions qui fĂąchent. Alors tu en es oĂč dans tes recherches ? Est-ce que ça avance ? Est-ce que t'as postulĂ© lĂ -bas ? Est-ce que t'es sĂ»re que ton CV, il est correct ? Nanani, nananĂšre, tout un tas de questions. Mais bon, spoiler alert, non, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Donc j'ai beau changer mon CV mille et une fois, actuellement, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Concernant Inbox, Concernant notre Ă©mission, je me demandais quels sont les sujets que je pouvais aborder. Mais de quoi pourrais-je bien vous parler en fait ? Alors que j'ai littĂ©ralement des Ă©pisodes prĂšs dĂ©jĂ  Ă©crits sur la notion de la femme forte, sur les relations amoureuses, sur l'envie de poursuivre ses Ă©tudes ou pas, sur tout un tas d'autres sujets. Mais sans vous mentir, je n'avais pas la force, pas l'Ă©nergie et franchement... vous l'auriez sans doute perçu. Vous auriez perçu cette tristesse dans ma foi, cette fatigue. J'aurais parlĂ© par automatisme et peut-ĂȘtre avec un peu de nonchalance. Et ce n'est pas ce que je transmets au quotidien dans cette Ă©mission. Mais que dire ? Je peux vous dire qu'il s'est passĂ© tellement de choses ces derniers mois. De nouvelles rencontres, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Ah oui, il faut m'applaudir, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Je peux vous dire, pour la petite histoire, au lycĂ©e, quand il s'agissait de faire du sport, moi ma note maximale, c'Ă©tait 2, 3, 4. Du coup, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport deux fois par semaine. J'ai travaillĂ© sur Excel, j'ai poursuivi l'Ă©criture de mes scĂ©narios. J'ai Ă©tĂ© Ă  la foire, je suis sortie, j'ai Ă©tĂ© au cinĂ©ma, j'ai prĂ©sentĂ© Inbox lors d'un sport. Speech Atelier France Travail et j'ai franchement apprĂ©ciĂ©. En gros, je peux dire que j'ai essayĂ© et j'ai tentĂ© de prendre du temps pour moi. Et par-dessus tout, je me suis rendue Ă  ma remise de diplĂŽme. Et depuis, je peux vous dire que j'ai cette fameuse rĂ©flexion qui revient Ă  chaque fois. Pourquoi j'ai tant de mal Ă  voir mes progrĂšs ? Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'accomplis. J'ai toujours l'impression qu'il manque un truc. en... petit quelque chose qui viendrait enfin valider mes efforts. Et lĂ , je me demande, mais pourquoi je ressens ça en fait ? Mais d'oĂč ça vient ? D'oĂč ça peut venir en fait ? Pour nous mettre dans le contexte, j'ai Ă©tĂ© rĂ©cemment diplĂŽmĂ©e. Souvenez-vous, je vous en avais parlĂ© dans l'Ă©pisode du CDI que j'avais entamĂ© mon deuxiĂšme master. Master ! J'ai enfin eu ce bout de papier. Et pour l'occasion, je m'Ă©tais joliment apprĂȘtĂ©e. Mais vraiment quoi ? Je crois que j'en avais besoin. J'avais besoin de voir ce joli visage sous fard Ă  paupiĂšres, blush, eyeliner. Mais plus que ça. J'avais envie de me voir dans cette fameuse toge. Celle que j'avais eu Ă  enfiler il y a dĂ©jĂ  3 ou 4 ans je crois. Je voulais me mettre sur mon 31, mon 32, mon 33, 34, 35. Peu importe le chiffre, j'avais envie de me sentir bien et fiĂšre. AprĂšs tout, j'ai eu un bon moment. Je rĂ©cupĂ©rais tout de mĂȘme le fruit de mon travail. A ce que je sache, l'obtention de son diplĂŽme est un jour important dans la vie d'un Ă©tudiant. C'est important, c'est le fameux jour. Et c'est ce que je pensais ressentir jusqu'Ă  un certain moment. En m'habillant et en me prĂ©parant, j'Ă©tais tout d'abord excitĂ©e, heureuse. Et puis petit Ă  petit, ce truc est revenu. Ce truc que je ressens tout le temps, que je n'arrive toujours pas Ă  comprendre. pas Ă  nommer. Je ne sais pas, c'Ă©tait une sorte de malaise. Et je peux vous dire que cette sensation de malaise, de mal-ĂȘtre, revient de façon cyclique, quelle que soit la situation. Et pourtant, je crois, c'Ă©tait mon jour. Ce n'Ă©tait pas mon mariage, mais c'Ă©tait mon jour. Et c'est censĂ© ĂȘtre le fruit de mon travail. Je rĂ©cupĂ©rais le fruit de mon travail. mais est-ce vraiment un exploit ? Étudier, est-ce vraiment un exploit ? Tout le monde peut le faire, et ça c'est ma rĂ©flexion, tout le monde peut Ă©tudier. D'autant plus que toute l'annĂ©e, je me suis sentie Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. À l'Ă©cole, en entreprise, et trĂšs souvent dans ma vie personnelle. Sans oublier ma soutenance avec cette note mĂ©diocre que j'ai eue. Donc j'avais l'impression de... Comment dirais-je ? Je peux vous dire que... J'avais l'impression d'ĂȘtre, je ne sais pas quel mot employer, mais j'avais cette impression de ne pas le mĂ©riter. Alors, comment reconnaĂźtre un accomplissement quand on ne s'est jamais senti lĂ©gitime Ă  le vivre ? Peut-ĂȘtre ai-je cru que ce nouveau diplĂŽme allait m'offrir une sorte de dĂ©livrance, une reconnaissance, une sorte de soulagement symbolique. J'ai trĂšs souvent eu l'impression d'avoir eu Ă  appuyer sur replay. J'ai souhaitĂ© refaire une annĂ©e de plus afin de pouvoir faire mieux que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, mais in fine, la sensation est identique. Le nouveau diplĂŽme a le mĂȘme goĂ»t que le prĂ©cĂ©dent. J'ai reçu autant de fĂ©licitations que de refus de candidature. Je pouvais ressentir la fiertĂ© de mon entourage, de ma famille et de mes amis. LĂ  oĂč moi je ne voyais rien, je ne vois rien, ils ont vu la rĂ©ussite au diplĂŽme. Mais quelle dissonance ! Qu'est-ce que j'aurais voulu ressentir ? Ah, peut-ĂȘtre de la vraie fiertĂ©. Qu'est-ce qu'on appelle vraie fiertĂ© ? MĂȘme, je ne sais pas, je ne sais pas quoi vous dire. Pour dire vrai, qu'est-ce que je considĂšre comme un vrai accomplissement ? Je vous parlerai de gagner les JO, d'avoir le prix Nobel de la paix, ĂȘtre major, dĂ©crocher le job tant qu'on voit Ă©tĂ©, Ă©crire un livre Ă  succĂšs, rien que ça. Donc, vous imaginez un peu comment je perçois les choses. Et je peux vous dire que je crois. Non, je place trĂšs souvent la barre, voire la barre trĂšs trĂšs, voire trop haute. J'ai une vision assez Ă©litiste de la performance et des rĂ©sultats, comme si je vivais pour les camĂ©ras. Lol, mais pas tant que ça en fait. Dans ma tĂȘte, le progrĂšs n'a de valeur que s'il est exceptionnel. Du moins, c'est ce que j'ai appris, c'est ce qu'on m'a transmis parfois, sans le dire explicitement. J'ai grandi avec l'idĂ©e que pour qu'un accomplissement. Quand il devrait, il devait ĂȘtre visible par tous, difficile, validĂ© et incontestable. Il fallait que ce soit grand, impressionnant et applaudi. Genre, c'est-Ă -dire, on doit savoir que je suis un transpirĂ© sain et larme pour en arriver lĂ . Et je me rends compte aujourd'hui que mon Ă©ducation, mon environnement, il n'est pas quelque chose, il est pour beaucoup. Quand j'Ă©tais petite, en grandissant, j'entendais... Ces phrases, certaines phrases, et je peux vous dire que ces phrases-lĂ , beaucoup l'ont entendue comme moi et Ă  plusieurs reprises. Tu as eu combien de moyennes ? Et les autres ? Mais les autres ne sont pas vos enfants. Si tu veux rĂ©ussir dans la vie, il faut ĂȘtre parmi les meilleurs. Je ne demande pas, je ne dis pas que se contenter du minimum est mal ou bien, mais tout dĂ©pend de la personne que tu as en face de toi. Ton enfant... Cette personne est une aide diffĂ©rente des autres. Peut-ĂȘtre qu'il n'aime pas la concurrence, il n'aime pas ĂȘtre dans un environnement concurrentiel. J'ai entendu, tu es l'aĂźnĂ©, tu as le devoir de bien faire. Ah oui ? Et Ă  cĂŽtĂ© de ça, tu avais toutes ces autres petites phrases sur l'apparence et la rĂ©putation. À savoir ? Fais bonne impression. À qui ? À qui je dois faire bonne impression ? Des gens chez qui je ne bois mĂȘme pas le cafĂ© ? Que vont penser les gens ? Tu dois nous reprĂ©senter dignement. Eh bien dis donc, avec tout ça, si je devais vous traduire toutes ces phrases, je dirais que ta position dans un classement, ton rĂ©sultat et surtout ta validation, la validation extĂ©rieure compte bien plus que les efforts que tu pourras fournir et surtout que ton accomplissement n'a de valeur que si quelqu'un d'autre te le confirme. Alors forcĂ©ment quand je fais un pas en avant, quand je progresse, J'ai du mal Ă  le voir parce que dans ma tĂȘte, ce n'est jamais assez. Parce que j'attends encore un regard, une voix, une accolade, quelque chose ou quelqu'un qui dirait « LĂ  oui, lĂ  tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, tu es ma personne, tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, je suis fiĂšre de toi. Ah oui, oui, oui, c'est toi la machine. » Voici pourquoi je me suis effondrĂ©e Ă  la sortie de ma remise de diplĂŽme. J'ai pleurĂ© comme une madeleine. Pas Ă  cause du stress, pas Ă  cause de la fatigue, mais parce que je n'avais pas mes parents Ă  mes cĂŽtĂ©s. Vous me direz, c'est normal de ressentir ça, ou peut-ĂȘtre pas. Mais moi, dans ma tĂȘte, j'avais cette pensĂ©e, ah Seigneur, c'est donc ça que tu me rĂ©serves Ă  chaque accomplissement. Ce sentiment de solitude, l'impression d'avoir un vide, pas de bras tendus, personne pour me sauter au cou et me dire que je suis fiĂšre de toi. Et pourtant, je n'Ă©tais pas seule. J'y Ă©tais avec mes petites sƓurs. Elles Ă©taient lĂ , sincĂšrement heureuses pour moi. Mais je ne voyais pas ça. J'avais toujours l'impression qu'il me manquait quelque chose. A vrai dire aussi, sur les morts, je suis aussi un peu ingrate. Sans oublier que ce diplĂŽme, je l'ai fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour mes parents. Je ne l'ai pas fait pour mes petites sƓurs. Je l'ai fait pour moi. J'ai intĂ©grĂ© ce master. pour rĂ©pondre Ă  un besoin professionnel pour ma rĂ©ussite personnelle et professionnelle. Et pourtant, je ne me suis mĂȘme pas validĂ©e moi-mĂȘme au dĂ©part. Je n'ai mĂȘme pas su me dire, tu l'as fait, tu es allĂ©e jusqu'au bout. VoilĂ  quoi. Et ça, je l'ai dĂ©jĂ  dit, j'ai grandi comme ça. Et ce n'est qu'aujourd'hui que je commence Ă  ouvrir les yeux sur tout un tas d'autres choses, sur tout un tas de choses. Je suis vraiment exigeante avec moi-mĂȘme, voire pas. Trop. J'estime tout le temps que je n'en fais jamais assez. J'ai un besoin de contrĂŽle sur toutes les situations. Et malgrĂ© ça, il y a toujours quelque chose qui manque. Je me concentre sur ce qu'il reste Ă  accomplir et non sur ce que j'ai dĂ©jĂ  traversĂ©. Je suis un peu comme une barre de tĂ©lĂ©chargement. Je vise les 100% en oubliant qu'il y a dĂ©jĂ  eu 20, 30, 40, 50% de faits. Je sais que le chemin est lent, voire sĂ»r, parce que je me suis accordĂ© le droit de vĂ©rifier le chemin que j'allais prendre. AprĂšs 20%, c'est 30%, aprĂšs c'est 40% et ainsi de suite. Mais je n'ai jamais appris Ă  appuyer sur pause ou Ă  regarder en arriĂšre. N'en parlons pas de la douleur du parcours. Pour moi, elle est tout Ă  fait normale. Je vais te dire, si tu veux quelque chose, c'est normal que tu aies mal pendant un certain temps. Vois quand il n'y a pas de douleur, quand il n'y a pas de difficultĂ©. Je trouve ça anormal mĂȘme. Pour moi, c'est comme si je sais que mon parcours sera rude. À la limite, j'attends la douleur avec impatience. Mais la joie de l'effort accompli, je peux vous dire que je ne l'ai presque jamais vraiment vĂ©cu. Peut-ĂȘtre en grandissant, quand je passais mon certificat d'Ă©tudes primaires. ou peut-ĂȘtre un brevet en troisiĂšme annĂ©e. Mais Ă  partir de lĂ , juste aprĂšs, pour moi, ça ne comptait pas. Le reste, c'est OK, c'est fait, on passe Ă  autre chose. On parle de cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, ses efforts, ses accomplissements. Mais qu'est-ce que c'est vraiment ? Je vous prends un exemple, plusieurs exemples. Pour mon bac, je suis rentrĂ©e Ă  la maison, j'ai annoncĂ© la nouvelle Ă  mes parents, puis j'ai regardĂ© la tĂ©lĂ©. C'Ă©tait sans oublier la boĂźte de nuit juste Ă  cĂŽtĂ© qui donnait une soirĂ©e dĂ©diĂ©e aux bacheliers. La bonne blague. Pour ma licence, je suis rentrĂ©e Ă  la maison. Encore une fois, j'ai fait mes valises pour me rendre Ă  l'aĂ©roport afin de poursuivre mon master Ă  l'Ă©tranger. J'ai pas eu le temps de redescendre, on va dire ça comme ça. J'ai enchaĂźnĂ© et enchaĂźnĂ© et ainsi de suite. Pour mon premier master, j'ai fait un resto avec des amis. Et je peux vous dire que ce n'Ă©tait mĂȘme pas mon idĂ©e. Moi, je voulais juste rentrer chez moi. VoilĂ  comment je cĂ©lĂšbre mes rĂ©ussites. Ou Ă  dĂ©faut, je poste une story vite fait et puis voilĂ , c'est oubliĂ©, c'est postĂ©, c'est oubliĂ©, c'est envoyĂ©. Je ne m'arrĂȘte jamais et je passe directement Ă  la suite. Et sans blague, sans vous mentir, j'ai dĂ©jĂ  commencĂ© les recherches pour le prochain dĂ©fi, pour le prochain objectif. En fait, et lĂ  je me rends compte qu'il y a clairement un problĂšme dans cette maniĂšre de vivre ces Ă©tapes, pour ma part, dans cette maniĂšre de vivre mes Ă©tapes. Et je crois qu'il est temps de changer ça et surtout de marquer le pouce bleu. Et pourquoi pas ? Souviens-toi quoi ! Souviens-toi de la SNCF et de ses retards. souviens-toi du train de 18h qui t'a fait rentrer Ă  minuit passĂ© souviens-toi de ce bus ratĂ© et de cette marche sous le froid en larmes sans manteau digne de ce nom souviens-toi de cette voix au tĂ©lĂ©phone de cette personne qui t'a tenu jusqu'Ă  la maison souviens-toi des sacs de course de la Croix-Rouge souviens-toi de la joie d'avoir pu te payer ton premier abonnement wifi souviens-toi de tes anniversaires passĂ©s seuls mais pas sans valeur souviens-toi de ton 11 mĂštres carrĂ©s Souviens-toi. de tes nuits blanches, de tes nuits de rĂ©vision et des rencontres que tu as eues sur le chemin. Souviens-toi des moments oĂč tu pensais lĂącher prise. Souviens-toi de Canva, toutes les prĂ©sentations que tu as eu Ă  faire. Souviens-toi de PowerPoint, souviens-toi d'Excel, souviens-toi de ChatGPT. Souviens-toi de la logistique pour caser tes rĂ©visions entre deux jours en entreprise. Souviens-toi des pauses d'aile oĂč tu Ă©tudiais au lieu de manger. Souviens-toi de celles et ceux qui te disaient, t'inquiĂšte pas, ça va aller, tu vas rĂ©ussir. Je suis obligĂ©e de lister tout ça pour donner de la valeur Ă  mon diplĂŽme, pour me rappeler que ce n'est pas une chose anodine. Je ne veux pas me rĂ©veiller un jour avec 10 diplĂŽmes, 10 000 efforts et aucun souvenir d'avoir Ă©tĂ© fiĂšre de moi. CĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites aussi, ce n'est pas juste faire la fĂȘte, ce n'est pas juste poster une story, c'est s'arrĂȘter un moment. Ce que je fais avec cet Ă©pisode, c'est regarder le chemin et se dire tout simplement, j'ai tenu bon. j'ai avancĂ© et je mĂ©rite de le reconnaĂźtre. J'ai voulu revenir sur la plateforme avec cet Ă©pisode pour vous partager ces quelques mots, mais aussi des mots parfois silencieux que nous pouvons vivre rĂ©ellement au quotidien. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer les grands comme les petits moments. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer nos efforts. Et c'est bien dommage. Pour conclure, franchement, je suis contente. de vous retrouver et je pense que vous allez peut-ĂȘtre entendre beaucoup de mes mimiques tout le long de l'Ă©pisode. Je suis contente de vous retrouver avec cet Ă©pisode et je vous dis Ă  lundi prochain. Parce que oui, je serai lĂ  avec un nouvel Ă©pisode. Je vous dis bisous, merci pour tout. Bisous Ă  vous et passez un bon week-end.

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Description

"J’ai tenu bon. J’ai avancĂ©. Mais je ne m’en rends mĂȘme pas compte."


Dans cet Ă©pisode, je vous parle d’un sujet que beaucoup vivent sans oser le dire :
👉 la difficultĂ© Ă  reconnaĂźtre ses efforts, Ă  cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, Ă  se sentir lĂ©gitime dans ses propres accomplissements.


Je reviens sur ces derniers mois : plus de 300 candidatures envoyĂ©es, une remise de diplĂŽme attendue
 mais pas vĂ©cue comme un vrai moment de joie. Pourquoi ? Parce que j’ai grandi avec l’idĂ©e que pour qu’un accomplissement ait de la valeur, il devait ĂȘtre exceptionnel, visible, et validĂ© par les autres.


J’ai pleurĂ© aprĂšs avoir obtenu mon diplĂŽme.
Pas de bonheur. Mais de vide.
Et cette phrase dans ma tĂȘte :
“C’est donc ça, rĂ©ussir ? Ce sentiment de solitude ?”

Je vous parle de ce qu’on m’a appris Ă  considĂ©rer comme une « vraie rĂ©ussite ».
De cette barre trop haute qu’on se fixe parfois.
Et de ce moment oĂč l’on rĂ©alise qu’il est peut-ĂȘtre temps de changer de regard.


Un épisode pour celles et ceux qui avancent sans jamais se féliciter.
Pour celles et ceux qui enchaĂźnent les Ă©tapes sans souvenir de s’ĂȘtre dit : "Je suis fiĂšre de moi."

🎧 Écoutez l’épisode dĂšs maintenant
Et surtout
 prenez un instant pour vous souvenir de ce que vous avez traversé.
Et vous dire : “J’ai tenu bon.”



✹ Merci d’avoir Ă©coutĂ© INBOX ! ✹


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut Ă  tous, j'espĂšre que vous allez bien et bienvenue dans Inbox, votre Ă©mission oĂč je vous raconte et vous partage mes mille et une vies. Alors ça fait vraiment longtemps et franchement je suis trop ravie, je suis contente de pouvoir vous retrouver avec ce nouvel Ă©pisode. J'espĂšre que vous allez bien et que la vie est douce. Alors, on peut se demander oĂč j'Ă©tais passĂ©e. Eh bien, j'Ă©tais lĂ , je suis toujours lĂ . J'essayais juste de ne pas sombrer de mon quotidien et d'Ă©viter de glisser tout doucement vers la dĂ©pression. Plus de 300 candidatures envoyĂ©es et autant de refus possibles. Et Ă  cĂŽtĂ©, les cases se vident, les jours avancent, les mois passent et tu te sens figĂ©. immobile comme si tout Ă©chappait sauf une chose postulĂ©e encore et encore. Tu n'as que ça Ă  faire et tu dois faire ça. C'est la seule chose qui dĂ©pend de toi. D'un autre cĂŽtĂ©, tu te demandes si tu ne devrais pas un peu plus profiter de cette pĂ©riode. Je ne sais pas si vous, de votre cĂŽtĂ©, vous y arrivez pour les personnes qui sont dans cette situation. Mais moi, j'ai du mal. Et puis, il y a ces fameuses questions qui reviennent tout le temps. Moi, je les appelle les questions qui fĂąchent. Alors tu en es oĂč dans tes recherches ? Est-ce que ça avance ? Est-ce que t'as postulĂ© lĂ -bas ? Est-ce que t'es sĂ»re que ton CV, il est correct ? Nanani, nananĂšre, tout un tas de questions. Mais bon, spoiler alert, non, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Donc j'ai beau changer mon CV mille et une fois, actuellement, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Concernant Inbox, Concernant notre Ă©mission, je me demandais quels sont les sujets que je pouvais aborder. Mais de quoi pourrais-je bien vous parler en fait ? Alors que j'ai littĂ©ralement des Ă©pisodes prĂšs dĂ©jĂ  Ă©crits sur la notion de la femme forte, sur les relations amoureuses, sur l'envie de poursuivre ses Ă©tudes ou pas, sur tout un tas d'autres sujets. Mais sans vous mentir, je n'avais pas la force, pas l'Ă©nergie et franchement... vous l'auriez sans doute perçu. Vous auriez perçu cette tristesse dans ma foi, cette fatigue. J'aurais parlĂ© par automatisme et peut-ĂȘtre avec un peu de nonchalance. Et ce n'est pas ce que je transmets au quotidien dans cette Ă©mission. Mais que dire ? Je peux vous dire qu'il s'est passĂ© tellement de choses ces derniers mois. De nouvelles rencontres, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Ah oui, il faut m'applaudir, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Je peux vous dire, pour la petite histoire, au lycĂ©e, quand il s'agissait de faire du sport, moi ma note maximale, c'Ă©tait 2, 3, 4. Du coup, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport deux fois par semaine. J'ai travaillĂ© sur Excel, j'ai poursuivi l'Ă©criture de mes scĂ©narios. J'ai Ă©tĂ© Ă  la foire, je suis sortie, j'ai Ă©tĂ© au cinĂ©ma, j'ai prĂ©sentĂ© Inbox lors d'un sport. Speech Atelier France Travail et j'ai franchement apprĂ©ciĂ©. En gros, je peux dire que j'ai essayĂ© et j'ai tentĂ© de prendre du temps pour moi. Et par-dessus tout, je me suis rendue Ă  ma remise de diplĂŽme. Et depuis, je peux vous dire que j'ai cette fameuse rĂ©flexion qui revient Ă  chaque fois. Pourquoi j'ai tant de mal Ă  voir mes progrĂšs ? Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'accomplis. J'ai toujours l'impression qu'il manque un truc. en... petit quelque chose qui viendrait enfin valider mes efforts. Et lĂ , je me demande, mais pourquoi je ressens ça en fait ? Mais d'oĂč ça vient ? D'oĂč ça peut venir en fait ? Pour nous mettre dans le contexte, j'ai Ă©tĂ© rĂ©cemment diplĂŽmĂ©e. Souvenez-vous, je vous en avais parlĂ© dans l'Ă©pisode du CDI que j'avais entamĂ© mon deuxiĂšme master. Master ! J'ai enfin eu ce bout de papier. Et pour l'occasion, je m'Ă©tais joliment apprĂȘtĂ©e. Mais vraiment quoi ? Je crois que j'en avais besoin. J'avais besoin de voir ce joli visage sous fard Ă  paupiĂšres, blush, eyeliner. Mais plus que ça. J'avais envie de me voir dans cette fameuse toge. Celle que j'avais eu Ă  enfiler il y a dĂ©jĂ  3 ou 4 ans je crois. Je voulais me mettre sur mon 31, mon 32, mon 33, 34, 35. Peu importe le chiffre, j'avais envie de me sentir bien et fiĂšre. AprĂšs tout, j'ai eu un bon moment. Je rĂ©cupĂ©rais tout de mĂȘme le fruit de mon travail. A ce que je sache, l'obtention de son diplĂŽme est un jour important dans la vie d'un Ă©tudiant. C'est important, c'est le fameux jour. Et c'est ce que je pensais ressentir jusqu'Ă  un certain moment. En m'habillant et en me prĂ©parant, j'Ă©tais tout d'abord excitĂ©e, heureuse. Et puis petit Ă  petit, ce truc est revenu. Ce truc que je ressens tout le temps, que je n'arrive toujours pas Ă  comprendre. pas Ă  nommer. Je ne sais pas, c'Ă©tait une sorte de malaise. Et je peux vous dire que cette sensation de malaise, de mal-ĂȘtre, revient de façon cyclique, quelle que soit la situation. Et pourtant, je crois, c'Ă©tait mon jour. Ce n'Ă©tait pas mon mariage, mais c'Ă©tait mon jour. Et c'est censĂ© ĂȘtre le fruit de mon travail. Je rĂ©cupĂ©rais le fruit de mon travail. mais est-ce vraiment un exploit ? Étudier, est-ce vraiment un exploit ? Tout le monde peut le faire, et ça c'est ma rĂ©flexion, tout le monde peut Ă©tudier. D'autant plus que toute l'annĂ©e, je me suis sentie Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. À l'Ă©cole, en entreprise, et trĂšs souvent dans ma vie personnelle. Sans oublier ma soutenance avec cette note mĂ©diocre que j'ai eue. Donc j'avais l'impression de... Comment dirais-je ? Je peux vous dire que... J'avais l'impression d'ĂȘtre, je ne sais pas quel mot employer, mais j'avais cette impression de ne pas le mĂ©riter. Alors, comment reconnaĂźtre un accomplissement quand on ne s'est jamais senti lĂ©gitime Ă  le vivre ? Peut-ĂȘtre ai-je cru que ce nouveau diplĂŽme allait m'offrir une sorte de dĂ©livrance, une reconnaissance, une sorte de soulagement symbolique. J'ai trĂšs souvent eu l'impression d'avoir eu Ă  appuyer sur replay. J'ai souhaitĂ© refaire une annĂ©e de plus afin de pouvoir faire mieux que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, mais in fine, la sensation est identique. Le nouveau diplĂŽme a le mĂȘme goĂ»t que le prĂ©cĂ©dent. J'ai reçu autant de fĂ©licitations que de refus de candidature. Je pouvais ressentir la fiertĂ© de mon entourage, de ma famille et de mes amis. LĂ  oĂč moi je ne voyais rien, je ne vois rien, ils ont vu la rĂ©ussite au diplĂŽme. Mais quelle dissonance ! Qu'est-ce que j'aurais voulu ressentir ? Ah, peut-ĂȘtre de la vraie fiertĂ©. Qu'est-ce qu'on appelle vraie fiertĂ© ? MĂȘme, je ne sais pas, je ne sais pas quoi vous dire. Pour dire vrai, qu'est-ce que je considĂšre comme un vrai accomplissement ? Je vous parlerai de gagner les JO, d'avoir le prix Nobel de la paix, ĂȘtre major, dĂ©crocher le job tant qu'on voit Ă©tĂ©, Ă©crire un livre Ă  succĂšs, rien que ça. Donc, vous imaginez un peu comment je perçois les choses. Et je peux vous dire que je crois. Non, je place trĂšs souvent la barre, voire la barre trĂšs trĂšs, voire trop haute. J'ai une vision assez Ă©litiste de la performance et des rĂ©sultats, comme si je vivais pour les camĂ©ras. Lol, mais pas tant que ça en fait. Dans ma tĂȘte, le progrĂšs n'a de valeur que s'il est exceptionnel. Du moins, c'est ce que j'ai appris, c'est ce qu'on m'a transmis parfois, sans le dire explicitement. J'ai grandi avec l'idĂ©e que pour qu'un accomplissement. Quand il devrait, il devait ĂȘtre visible par tous, difficile, validĂ© et incontestable. Il fallait que ce soit grand, impressionnant et applaudi. Genre, c'est-Ă -dire, on doit savoir que je suis un transpirĂ© sain et larme pour en arriver lĂ . Et je me rends compte aujourd'hui que mon Ă©ducation, mon environnement, il n'est pas quelque chose, il est pour beaucoup. Quand j'Ă©tais petite, en grandissant, j'entendais... Ces phrases, certaines phrases, et je peux vous dire que ces phrases-lĂ , beaucoup l'ont entendue comme moi et Ă  plusieurs reprises. Tu as eu combien de moyennes ? Et les autres ? Mais les autres ne sont pas vos enfants. Si tu veux rĂ©ussir dans la vie, il faut ĂȘtre parmi les meilleurs. Je ne demande pas, je ne dis pas que se contenter du minimum est mal ou bien, mais tout dĂ©pend de la personne que tu as en face de toi. Ton enfant... Cette personne est une aide diffĂ©rente des autres. Peut-ĂȘtre qu'il n'aime pas la concurrence, il n'aime pas ĂȘtre dans un environnement concurrentiel. J'ai entendu, tu es l'aĂźnĂ©, tu as le devoir de bien faire. Ah oui ? Et Ă  cĂŽtĂ© de ça, tu avais toutes ces autres petites phrases sur l'apparence et la rĂ©putation. À savoir ? Fais bonne impression. À qui ? À qui je dois faire bonne impression ? Des gens chez qui je ne bois mĂȘme pas le cafĂ© ? Que vont penser les gens ? Tu dois nous reprĂ©senter dignement. Eh bien dis donc, avec tout ça, si je devais vous traduire toutes ces phrases, je dirais que ta position dans un classement, ton rĂ©sultat et surtout ta validation, la validation extĂ©rieure compte bien plus que les efforts que tu pourras fournir et surtout que ton accomplissement n'a de valeur que si quelqu'un d'autre te le confirme. Alors forcĂ©ment quand je fais un pas en avant, quand je progresse, J'ai du mal Ă  le voir parce que dans ma tĂȘte, ce n'est jamais assez. Parce que j'attends encore un regard, une voix, une accolade, quelque chose ou quelqu'un qui dirait « LĂ  oui, lĂ  tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, tu es ma personne, tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, je suis fiĂšre de toi. Ah oui, oui, oui, c'est toi la machine. » Voici pourquoi je me suis effondrĂ©e Ă  la sortie de ma remise de diplĂŽme. J'ai pleurĂ© comme une madeleine. Pas Ă  cause du stress, pas Ă  cause de la fatigue, mais parce que je n'avais pas mes parents Ă  mes cĂŽtĂ©s. Vous me direz, c'est normal de ressentir ça, ou peut-ĂȘtre pas. Mais moi, dans ma tĂȘte, j'avais cette pensĂ©e, ah Seigneur, c'est donc ça que tu me rĂ©serves Ă  chaque accomplissement. Ce sentiment de solitude, l'impression d'avoir un vide, pas de bras tendus, personne pour me sauter au cou et me dire que je suis fiĂšre de toi. Et pourtant, je n'Ă©tais pas seule. J'y Ă©tais avec mes petites sƓurs. Elles Ă©taient lĂ , sincĂšrement heureuses pour moi. Mais je ne voyais pas ça. J'avais toujours l'impression qu'il me manquait quelque chose. A vrai dire aussi, sur les morts, je suis aussi un peu ingrate. Sans oublier que ce diplĂŽme, je l'ai fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour mes parents. Je ne l'ai pas fait pour mes petites sƓurs. Je l'ai fait pour moi. J'ai intĂ©grĂ© ce master. pour rĂ©pondre Ă  un besoin professionnel pour ma rĂ©ussite personnelle et professionnelle. Et pourtant, je ne me suis mĂȘme pas validĂ©e moi-mĂȘme au dĂ©part. Je n'ai mĂȘme pas su me dire, tu l'as fait, tu es allĂ©e jusqu'au bout. VoilĂ  quoi. Et ça, je l'ai dĂ©jĂ  dit, j'ai grandi comme ça. Et ce n'est qu'aujourd'hui que je commence Ă  ouvrir les yeux sur tout un tas d'autres choses, sur tout un tas de choses. Je suis vraiment exigeante avec moi-mĂȘme, voire pas. Trop. J'estime tout le temps que je n'en fais jamais assez. J'ai un besoin de contrĂŽle sur toutes les situations. Et malgrĂ© ça, il y a toujours quelque chose qui manque. Je me concentre sur ce qu'il reste Ă  accomplir et non sur ce que j'ai dĂ©jĂ  traversĂ©. Je suis un peu comme une barre de tĂ©lĂ©chargement. Je vise les 100% en oubliant qu'il y a dĂ©jĂ  eu 20, 30, 40, 50% de faits. Je sais que le chemin est lent, voire sĂ»r, parce que je me suis accordĂ© le droit de vĂ©rifier le chemin que j'allais prendre. AprĂšs 20%, c'est 30%, aprĂšs c'est 40% et ainsi de suite. Mais je n'ai jamais appris Ă  appuyer sur pause ou Ă  regarder en arriĂšre. N'en parlons pas de la douleur du parcours. Pour moi, elle est tout Ă  fait normale. Je vais te dire, si tu veux quelque chose, c'est normal que tu aies mal pendant un certain temps. Vois quand il n'y a pas de douleur, quand il n'y a pas de difficultĂ©. Je trouve ça anormal mĂȘme. Pour moi, c'est comme si je sais que mon parcours sera rude. À la limite, j'attends la douleur avec impatience. Mais la joie de l'effort accompli, je peux vous dire que je ne l'ai presque jamais vraiment vĂ©cu. Peut-ĂȘtre en grandissant, quand je passais mon certificat d'Ă©tudes primaires. ou peut-ĂȘtre un brevet en troisiĂšme annĂ©e. Mais Ă  partir de lĂ , juste aprĂšs, pour moi, ça ne comptait pas. Le reste, c'est OK, c'est fait, on passe Ă  autre chose. On parle de cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, ses efforts, ses accomplissements. Mais qu'est-ce que c'est vraiment ? Je vous prends un exemple, plusieurs exemples. Pour mon bac, je suis rentrĂ©e Ă  la maison, j'ai annoncĂ© la nouvelle Ă  mes parents, puis j'ai regardĂ© la tĂ©lĂ©. C'Ă©tait sans oublier la boĂźte de nuit juste Ă  cĂŽtĂ© qui donnait une soirĂ©e dĂ©diĂ©e aux bacheliers. La bonne blague. Pour ma licence, je suis rentrĂ©e Ă  la maison. Encore une fois, j'ai fait mes valises pour me rendre Ă  l'aĂ©roport afin de poursuivre mon master Ă  l'Ă©tranger. J'ai pas eu le temps de redescendre, on va dire ça comme ça. J'ai enchaĂźnĂ© et enchaĂźnĂ© et ainsi de suite. Pour mon premier master, j'ai fait un resto avec des amis. Et je peux vous dire que ce n'Ă©tait mĂȘme pas mon idĂ©e. Moi, je voulais juste rentrer chez moi. VoilĂ  comment je cĂ©lĂšbre mes rĂ©ussites. Ou Ă  dĂ©faut, je poste une story vite fait et puis voilĂ , c'est oubliĂ©, c'est postĂ©, c'est oubliĂ©, c'est envoyĂ©. Je ne m'arrĂȘte jamais et je passe directement Ă  la suite. Et sans blague, sans vous mentir, j'ai dĂ©jĂ  commencĂ© les recherches pour le prochain dĂ©fi, pour le prochain objectif. En fait, et lĂ  je me rends compte qu'il y a clairement un problĂšme dans cette maniĂšre de vivre ces Ă©tapes, pour ma part, dans cette maniĂšre de vivre mes Ă©tapes. Et je crois qu'il est temps de changer ça et surtout de marquer le pouce bleu. Et pourquoi pas ? Souviens-toi quoi ! Souviens-toi de la SNCF et de ses retards. souviens-toi du train de 18h qui t'a fait rentrer Ă  minuit passĂ© souviens-toi de ce bus ratĂ© et de cette marche sous le froid en larmes sans manteau digne de ce nom souviens-toi de cette voix au tĂ©lĂ©phone de cette personne qui t'a tenu jusqu'Ă  la maison souviens-toi des sacs de course de la Croix-Rouge souviens-toi de la joie d'avoir pu te payer ton premier abonnement wifi souviens-toi de tes anniversaires passĂ©s seuls mais pas sans valeur souviens-toi de ton 11 mĂštres carrĂ©s Souviens-toi. de tes nuits blanches, de tes nuits de rĂ©vision et des rencontres que tu as eues sur le chemin. Souviens-toi des moments oĂč tu pensais lĂącher prise. Souviens-toi de Canva, toutes les prĂ©sentations que tu as eu Ă  faire. Souviens-toi de PowerPoint, souviens-toi d'Excel, souviens-toi de ChatGPT. Souviens-toi de la logistique pour caser tes rĂ©visions entre deux jours en entreprise. Souviens-toi des pauses d'aile oĂč tu Ă©tudiais au lieu de manger. Souviens-toi de celles et ceux qui te disaient, t'inquiĂšte pas, ça va aller, tu vas rĂ©ussir. Je suis obligĂ©e de lister tout ça pour donner de la valeur Ă  mon diplĂŽme, pour me rappeler que ce n'est pas une chose anodine. Je ne veux pas me rĂ©veiller un jour avec 10 diplĂŽmes, 10 000 efforts et aucun souvenir d'avoir Ă©tĂ© fiĂšre de moi. CĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites aussi, ce n'est pas juste faire la fĂȘte, ce n'est pas juste poster une story, c'est s'arrĂȘter un moment. Ce que je fais avec cet Ă©pisode, c'est regarder le chemin et se dire tout simplement, j'ai tenu bon. j'ai avancĂ© et je mĂ©rite de le reconnaĂźtre. J'ai voulu revenir sur la plateforme avec cet Ă©pisode pour vous partager ces quelques mots, mais aussi des mots parfois silencieux que nous pouvons vivre rĂ©ellement au quotidien. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer les grands comme les petits moments. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer nos efforts. Et c'est bien dommage. Pour conclure, franchement, je suis contente. de vous retrouver et je pense que vous allez peut-ĂȘtre entendre beaucoup de mes mimiques tout le long de l'Ă©pisode. Je suis contente de vous retrouver avec cet Ă©pisode et je vous dis Ă  lundi prochain. Parce que oui, je serai lĂ  avec un nouvel Ă©pisode. Je vous dis bisous, merci pour tout. Bisous Ă  vous et passez un bon week-end.

Description

"J’ai tenu bon. J’ai avancĂ©. Mais je ne m’en rends mĂȘme pas compte."


Dans cet Ă©pisode, je vous parle d’un sujet que beaucoup vivent sans oser le dire :
👉 la difficultĂ© Ă  reconnaĂźtre ses efforts, Ă  cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, Ă  se sentir lĂ©gitime dans ses propres accomplissements.


Je reviens sur ces derniers mois : plus de 300 candidatures envoyĂ©es, une remise de diplĂŽme attendue
 mais pas vĂ©cue comme un vrai moment de joie. Pourquoi ? Parce que j’ai grandi avec l’idĂ©e que pour qu’un accomplissement ait de la valeur, il devait ĂȘtre exceptionnel, visible, et validĂ© par les autres.


J’ai pleurĂ© aprĂšs avoir obtenu mon diplĂŽme.
Pas de bonheur. Mais de vide.
Et cette phrase dans ma tĂȘte :
“C’est donc ça, rĂ©ussir ? Ce sentiment de solitude ?”

Je vous parle de ce qu’on m’a appris Ă  considĂ©rer comme une « vraie rĂ©ussite ».
De cette barre trop haute qu’on se fixe parfois.
Et de ce moment oĂč l’on rĂ©alise qu’il est peut-ĂȘtre temps de changer de regard.


Un épisode pour celles et ceux qui avancent sans jamais se féliciter.
Pour celles et ceux qui enchaĂźnent les Ă©tapes sans souvenir de s’ĂȘtre dit : "Je suis fiĂšre de moi."

🎧 Écoutez l’épisode dĂšs maintenant
Et surtout
 prenez un instant pour vous souvenir de ce que vous avez traversé.
Et vous dire : “J’ai tenu bon.”



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Transcription

  • Speaker #0

    Salut Ă  tous, j'espĂšre que vous allez bien et bienvenue dans Inbox, votre Ă©mission oĂč je vous raconte et vous partage mes mille et une vies. Alors ça fait vraiment longtemps et franchement je suis trop ravie, je suis contente de pouvoir vous retrouver avec ce nouvel Ă©pisode. J'espĂšre que vous allez bien et que la vie est douce. Alors, on peut se demander oĂč j'Ă©tais passĂ©e. Eh bien, j'Ă©tais lĂ , je suis toujours lĂ . J'essayais juste de ne pas sombrer de mon quotidien et d'Ă©viter de glisser tout doucement vers la dĂ©pression. Plus de 300 candidatures envoyĂ©es et autant de refus possibles. Et Ă  cĂŽtĂ©, les cases se vident, les jours avancent, les mois passent et tu te sens figĂ©. immobile comme si tout Ă©chappait sauf une chose postulĂ©e encore et encore. Tu n'as que ça Ă  faire et tu dois faire ça. C'est la seule chose qui dĂ©pend de toi. D'un autre cĂŽtĂ©, tu te demandes si tu ne devrais pas un peu plus profiter de cette pĂ©riode. Je ne sais pas si vous, de votre cĂŽtĂ©, vous y arrivez pour les personnes qui sont dans cette situation. Mais moi, j'ai du mal. Et puis, il y a ces fameuses questions qui reviennent tout le temps. Moi, je les appelle les questions qui fĂąchent. Alors tu en es oĂč dans tes recherches ? Est-ce que ça avance ? Est-ce que t'as postulĂ© lĂ -bas ? Est-ce que t'es sĂ»re que ton CV, il est correct ? Nanani, nananĂšre, tout un tas de questions. Mais bon, spoiler alert, non, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Donc j'ai beau changer mon CV mille et une fois, actuellement, je suis toujours en recherche d'opportunitĂ©s. Concernant Inbox, Concernant notre Ă©mission, je me demandais quels sont les sujets que je pouvais aborder. Mais de quoi pourrais-je bien vous parler en fait ? Alors que j'ai littĂ©ralement des Ă©pisodes prĂšs dĂ©jĂ  Ă©crits sur la notion de la femme forte, sur les relations amoureuses, sur l'envie de poursuivre ses Ă©tudes ou pas, sur tout un tas d'autres sujets. Mais sans vous mentir, je n'avais pas la force, pas l'Ă©nergie et franchement... vous l'auriez sans doute perçu. Vous auriez perçu cette tristesse dans ma foi, cette fatigue. J'aurais parlĂ© par automatisme et peut-ĂȘtre avec un peu de nonchalance. Et ce n'est pas ce que je transmets au quotidien dans cette Ă©mission. Mais que dire ? Je peux vous dire qu'il s'est passĂ© tellement de choses ces derniers mois. De nouvelles rencontres, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Ah oui, il faut m'applaudir, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport. Je peux vous dire, pour la petite histoire, au lycĂ©e, quand il s'agissait de faire du sport, moi ma note maximale, c'Ă©tait 2, 3, 4. Du coup, j'ai Ă©tĂ© en salle de sport deux fois par semaine. J'ai travaillĂ© sur Excel, j'ai poursuivi l'Ă©criture de mes scĂ©narios. J'ai Ă©tĂ© Ă  la foire, je suis sortie, j'ai Ă©tĂ© au cinĂ©ma, j'ai prĂ©sentĂ© Inbox lors d'un sport. Speech Atelier France Travail et j'ai franchement apprĂ©ciĂ©. En gros, je peux dire que j'ai essayĂ© et j'ai tentĂ© de prendre du temps pour moi. Et par-dessus tout, je me suis rendue Ă  ma remise de diplĂŽme. Et depuis, je peux vous dire que j'ai cette fameuse rĂ©flexion qui revient Ă  chaque fois. Pourquoi j'ai tant de mal Ă  voir mes progrĂšs ? Je ne suis jamais satisfaite de ce que j'accomplis. J'ai toujours l'impression qu'il manque un truc. en... petit quelque chose qui viendrait enfin valider mes efforts. Et lĂ , je me demande, mais pourquoi je ressens ça en fait ? Mais d'oĂč ça vient ? D'oĂč ça peut venir en fait ? Pour nous mettre dans le contexte, j'ai Ă©tĂ© rĂ©cemment diplĂŽmĂ©e. Souvenez-vous, je vous en avais parlĂ© dans l'Ă©pisode du CDI que j'avais entamĂ© mon deuxiĂšme master. Master ! J'ai enfin eu ce bout de papier. Et pour l'occasion, je m'Ă©tais joliment apprĂȘtĂ©e. Mais vraiment quoi ? Je crois que j'en avais besoin. J'avais besoin de voir ce joli visage sous fard Ă  paupiĂšres, blush, eyeliner. Mais plus que ça. J'avais envie de me voir dans cette fameuse toge. Celle que j'avais eu Ă  enfiler il y a dĂ©jĂ  3 ou 4 ans je crois. Je voulais me mettre sur mon 31, mon 32, mon 33, 34, 35. Peu importe le chiffre, j'avais envie de me sentir bien et fiĂšre. AprĂšs tout, j'ai eu un bon moment. Je rĂ©cupĂ©rais tout de mĂȘme le fruit de mon travail. A ce que je sache, l'obtention de son diplĂŽme est un jour important dans la vie d'un Ă©tudiant. C'est important, c'est le fameux jour. Et c'est ce que je pensais ressentir jusqu'Ă  un certain moment. En m'habillant et en me prĂ©parant, j'Ă©tais tout d'abord excitĂ©e, heureuse. Et puis petit Ă  petit, ce truc est revenu. Ce truc que je ressens tout le temps, que je n'arrive toujours pas Ă  comprendre. pas Ă  nommer. Je ne sais pas, c'Ă©tait une sorte de malaise. Et je peux vous dire que cette sensation de malaise, de mal-ĂȘtre, revient de façon cyclique, quelle que soit la situation. Et pourtant, je crois, c'Ă©tait mon jour. Ce n'Ă©tait pas mon mariage, mais c'Ă©tait mon jour. Et c'est censĂ© ĂȘtre le fruit de mon travail. Je rĂ©cupĂ©rais le fruit de mon travail. mais est-ce vraiment un exploit ? Étudier, est-ce vraiment un exploit ? Tout le monde peut le faire, et ça c'est ma rĂ©flexion, tout le monde peut Ă©tudier. D'autant plus que toute l'annĂ©e, je me suis sentie Ă  cĂŽtĂ© de la plaque. À l'Ă©cole, en entreprise, et trĂšs souvent dans ma vie personnelle. Sans oublier ma soutenance avec cette note mĂ©diocre que j'ai eue. Donc j'avais l'impression de... Comment dirais-je ? Je peux vous dire que... J'avais l'impression d'ĂȘtre, je ne sais pas quel mot employer, mais j'avais cette impression de ne pas le mĂ©riter. Alors, comment reconnaĂźtre un accomplissement quand on ne s'est jamais senti lĂ©gitime Ă  le vivre ? Peut-ĂȘtre ai-je cru que ce nouveau diplĂŽme allait m'offrir une sorte de dĂ©livrance, une reconnaissance, une sorte de soulagement symbolique. J'ai trĂšs souvent eu l'impression d'avoir eu Ă  appuyer sur replay. J'ai souhaitĂ© refaire une annĂ©e de plus afin de pouvoir faire mieux que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, mais in fine, la sensation est identique. Le nouveau diplĂŽme a le mĂȘme goĂ»t que le prĂ©cĂ©dent. J'ai reçu autant de fĂ©licitations que de refus de candidature. Je pouvais ressentir la fiertĂ© de mon entourage, de ma famille et de mes amis. LĂ  oĂč moi je ne voyais rien, je ne vois rien, ils ont vu la rĂ©ussite au diplĂŽme. Mais quelle dissonance ! Qu'est-ce que j'aurais voulu ressentir ? Ah, peut-ĂȘtre de la vraie fiertĂ©. Qu'est-ce qu'on appelle vraie fiertĂ© ? MĂȘme, je ne sais pas, je ne sais pas quoi vous dire. Pour dire vrai, qu'est-ce que je considĂšre comme un vrai accomplissement ? Je vous parlerai de gagner les JO, d'avoir le prix Nobel de la paix, ĂȘtre major, dĂ©crocher le job tant qu'on voit Ă©tĂ©, Ă©crire un livre Ă  succĂšs, rien que ça. Donc, vous imaginez un peu comment je perçois les choses. Et je peux vous dire que je crois. Non, je place trĂšs souvent la barre, voire la barre trĂšs trĂšs, voire trop haute. J'ai une vision assez Ă©litiste de la performance et des rĂ©sultats, comme si je vivais pour les camĂ©ras. Lol, mais pas tant que ça en fait. Dans ma tĂȘte, le progrĂšs n'a de valeur que s'il est exceptionnel. Du moins, c'est ce que j'ai appris, c'est ce qu'on m'a transmis parfois, sans le dire explicitement. J'ai grandi avec l'idĂ©e que pour qu'un accomplissement. Quand il devrait, il devait ĂȘtre visible par tous, difficile, validĂ© et incontestable. Il fallait que ce soit grand, impressionnant et applaudi. Genre, c'est-Ă -dire, on doit savoir que je suis un transpirĂ© sain et larme pour en arriver lĂ . Et je me rends compte aujourd'hui que mon Ă©ducation, mon environnement, il n'est pas quelque chose, il est pour beaucoup. Quand j'Ă©tais petite, en grandissant, j'entendais... Ces phrases, certaines phrases, et je peux vous dire que ces phrases-lĂ , beaucoup l'ont entendue comme moi et Ă  plusieurs reprises. Tu as eu combien de moyennes ? Et les autres ? Mais les autres ne sont pas vos enfants. Si tu veux rĂ©ussir dans la vie, il faut ĂȘtre parmi les meilleurs. Je ne demande pas, je ne dis pas que se contenter du minimum est mal ou bien, mais tout dĂ©pend de la personne que tu as en face de toi. Ton enfant... Cette personne est une aide diffĂ©rente des autres. Peut-ĂȘtre qu'il n'aime pas la concurrence, il n'aime pas ĂȘtre dans un environnement concurrentiel. J'ai entendu, tu es l'aĂźnĂ©, tu as le devoir de bien faire. Ah oui ? Et Ă  cĂŽtĂ© de ça, tu avais toutes ces autres petites phrases sur l'apparence et la rĂ©putation. À savoir ? Fais bonne impression. À qui ? À qui je dois faire bonne impression ? Des gens chez qui je ne bois mĂȘme pas le cafĂ© ? Que vont penser les gens ? Tu dois nous reprĂ©senter dignement. Eh bien dis donc, avec tout ça, si je devais vous traduire toutes ces phrases, je dirais que ta position dans un classement, ton rĂ©sultat et surtout ta validation, la validation extĂ©rieure compte bien plus que les efforts que tu pourras fournir et surtout que ton accomplissement n'a de valeur que si quelqu'un d'autre te le confirme. Alors forcĂ©ment quand je fais un pas en avant, quand je progresse, J'ai du mal Ă  le voir parce que dans ma tĂȘte, ce n'est jamais assez. Parce que j'attends encore un regard, une voix, une accolade, quelque chose ou quelqu'un qui dirait « LĂ  oui, lĂ  tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, tu es ma personne, tu as rĂ©ussi. Ah oui, oui, oui, je suis fiĂšre de toi. Ah oui, oui, oui, c'est toi la machine. » Voici pourquoi je me suis effondrĂ©e Ă  la sortie de ma remise de diplĂŽme. J'ai pleurĂ© comme une madeleine. Pas Ă  cause du stress, pas Ă  cause de la fatigue, mais parce que je n'avais pas mes parents Ă  mes cĂŽtĂ©s. Vous me direz, c'est normal de ressentir ça, ou peut-ĂȘtre pas. Mais moi, dans ma tĂȘte, j'avais cette pensĂ©e, ah Seigneur, c'est donc ça que tu me rĂ©serves Ă  chaque accomplissement. Ce sentiment de solitude, l'impression d'avoir un vide, pas de bras tendus, personne pour me sauter au cou et me dire que je suis fiĂšre de toi. Et pourtant, je n'Ă©tais pas seule. J'y Ă©tais avec mes petites sƓurs. Elles Ă©taient lĂ , sincĂšrement heureuses pour moi. Mais je ne voyais pas ça. J'avais toujours l'impression qu'il me manquait quelque chose. A vrai dire aussi, sur les morts, je suis aussi un peu ingrate. Sans oublier que ce diplĂŽme, je l'ai fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour mes parents. Je ne l'ai pas fait pour mes petites sƓurs. Je l'ai fait pour moi. J'ai intĂ©grĂ© ce master. pour rĂ©pondre Ă  un besoin professionnel pour ma rĂ©ussite personnelle et professionnelle. Et pourtant, je ne me suis mĂȘme pas validĂ©e moi-mĂȘme au dĂ©part. Je n'ai mĂȘme pas su me dire, tu l'as fait, tu es allĂ©e jusqu'au bout. VoilĂ  quoi. Et ça, je l'ai dĂ©jĂ  dit, j'ai grandi comme ça. Et ce n'est qu'aujourd'hui que je commence Ă  ouvrir les yeux sur tout un tas d'autres choses, sur tout un tas de choses. Je suis vraiment exigeante avec moi-mĂȘme, voire pas. Trop. J'estime tout le temps que je n'en fais jamais assez. J'ai un besoin de contrĂŽle sur toutes les situations. Et malgrĂ© ça, il y a toujours quelque chose qui manque. Je me concentre sur ce qu'il reste Ă  accomplir et non sur ce que j'ai dĂ©jĂ  traversĂ©. Je suis un peu comme une barre de tĂ©lĂ©chargement. Je vise les 100% en oubliant qu'il y a dĂ©jĂ  eu 20, 30, 40, 50% de faits. Je sais que le chemin est lent, voire sĂ»r, parce que je me suis accordĂ© le droit de vĂ©rifier le chemin que j'allais prendre. AprĂšs 20%, c'est 30%, aprĂšs c'est 40% et ainsi de suite. Mais je n'ai jamais appris Ă  appuyer sur pause ou Ă  regarder en arriĂšre. N'en parlons pas de la douleur du parcours. Pour moi, elle est tout Ă  fait normale. Je vais te dire, si tu veux quelque chose, c'est normal que tu aies mal pendant un certain temps. Vois quand il n'y a pas de douleur, quand il n'y a pas de difficultĂ©. Je trouve ça anormal mĂȘme. Pour moi, c'est comme si je sais que mon parcours sera rude. À la limite, j'attends la douleur avec impatience. Mais la joie de l'effort accompli, je peux vous dire que je ne l'ai presque jamais vraiment vĂ©cu. Peut-ĂȘtre en grandissant, quand je passais mon certificat d'Ă©tudes primaires. ou peut-ĂȘtre un brevet en troisiĂšme annĂ©e. Mais Ă  partir de lĂ , juste aprĂšs, pour moi, ça ne comptait pas. Le reste, c'est OK, c'est fait, on passe Ă  autre chose. On parle de cĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites, ses efforts, ses accomplissements. Mais qu'est-ce que c'est vraiment ? Je vous prends un exemple, plusieurs exemples. Pour mon bac, je suis rentrĂ©e Ă  la maison, j'ai annoncĂ© la nouvelle Ă  mes parents, puis j'ai regardĂ© la tĂ©lĂ©. C'Ă©tait sans oublier la boĂźte de nuit juste Ă  cĂŽtĂ© qui donnait une soirĂ©e dĂ©diĂ©e aux bacheliers. La bonne blague. Pour ma licence, je suis rentrĂ©e Ă  la maison. Encore une fois, j'ai fait mes valises pour me rendre Ă  l'aĂ©roport afin de poursuivre mon master Ă  l'Ă©tranger. J'ai pas eu le temps de redescendre, on va dire ça comme ça. J'ai enchaĂźnĂ© et enchaĂźnĂ© et ainsi de suite. Pour mon premier master, j'ai fait un resto avec des amis. Et je peux vous dire que ce n'Ă©tait mĂȘme pas mon idĂ©e. Moi, je voulais juste rentrer chez moi. VoilĂ  comment je cĂ©lĂšbre mes rĂ©ussites. Ou Ă  dĂ©faut, je poste une story vite fait et puis voilĂ , c'est oubliĂ©, c'est postĂ©, c'est oubliĂ©, c'est envoyĂ©. Je ne m'arrĂȘte jamais et je passe directement Ă  la suite. Et sans blague, sans vous mentir, j'ai dĂ©jĂ  commencĂ© les recherches pour le prochain dĂ©fi, pour le prochain objectif. En fait, et lĂ  je me rends compte qu'il y a clairement un problĂšme dans cette maniĂšre de vivre ces Ă©tapes, pour ma part, dans cette maniĂšre de vivre mes Ă©tapes. Et je crois qu'il est temps de changer ça et surtout de marquer le pouce bleu. Et pourquoi pas ? Souviens-toi quoi ! Souviens-toi de la SNCF et de ses retards. souviens-toi du train de 18h qui t'a fait rentrer Ă  minuit passĂ© souviens-toi de ce bus ratĂ© et de cette marche sous le froid en larmes sans manteau digne de ce nom souviens-toi de cette voix au tĂ©lĂ©phone de cette personne qui t'a tenu jusqu'Ă  la maison souviens-toi des sacs de course de la Croix-Rouge souviens-toi de la joie d'avoir pu te payer ton premier abonnement wifi souviens-toi de tes anniversaires passĂ©s seuls mais pas sans valeur souviens-toi de ton 11 mĂštres carrĂ©s Souviens-toi. de tes nuits blanches, de tes nuits de rĂ©vision et des rencontres que tu as eues sur le chemin. Souviens-toi des moments oĂč tu pensais lĂącher prise. Souviens-toi de Canva, toutes les prĂ©sentations que tu as eu Ă  faire. Souviens-toi de PowerPoint, souviens-toi d'Excel, souviens-toi de ChatGPT. Souviens-toi de la logistique pour caser tes rĂ©visions entre deux jours en entreprise. Souviens-toi des pauses d'aile oĂč tu Ă©tudiais au lieu de manger. Souviens-toi de celles et ceux qui te disaient, t'inquiĂšte pas, ça va aller, tu vas rĂ©ussir. Je suis obligĂ©e de lister tout ça pour donner de la valeur Ă  mon diplĂŽme, pour me rappeler que ce n'est pas une chose anodine. Je ne veux pas me rĂ©veiller un jour avec 10 diplĂŽmes, 10 000 efforts et aucun souvenir d'avoir Ă©tĂ© fiĂšre de moi. CĂ©lĂ©brer ses rĂ©ussites aussi, ce n'est pas juste faire la fĂȘte, ce n'est pas juste poster une story, c'est s'arrĂȘter un moment. Ce que je fais avec cet Ă©pisode, c'est regarder le chemin et se dire tout simplement, j'ai tenu bon. j'ai avancĂ© et je mĂ©rite de le reconnaĂźtre. J'ai voulu revenir sur la plateforme avec cet Ă©pisode pour vous partager ces quelques mots, mais aussi des mots parfois silencieux que nous pouvons vivre rĂ©ellement au quotidien. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer les grands comme les petits moments. On ne prend pas le temps de cĂ©lĂ©brer nos efforts. Et c'est bien dommage. Pour conclure, franchement, je suis contente. de vous retrouver et je pense que vous allez peut-ĂȘtre entendre beaucoup de mes mimiques tout le long de l'Ă©pisode. Je suis contente de vous retrouver avec cet Ă©pisode et je vous dis Ă  lundi prochain. Parce que oui, je serai lĂ  avec un nouvel Ă©pisode. Je vous dis bisous, merci pour tout. Bisous Ă  vous et passez un bon week-end.

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