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La sirène et la licorne, d'Estelle Faye cover
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Inky et Peete se livrent - le podcast lecture qui donne voix aux premiers mots d’un livre

La sirène et la licorne, d'Estelle Faye

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10min |12/03/2025
Play
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10min |12/03/2025
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Description

Connaissez-vous Lili, aka la licorne ?

Et Cris, aka la sirène ?

Et avez-vous entendu parler de leur rencontre, pendant l'été, pas loin de l'Océan Atlantique ?

🦄🧜‍♀️🌊💕


Non ? Alors écoutez, ça va vous plaire !


📚 Références :

titre : La sirène et la licorne

autrice : Estelle Faye

couverture : Diglee

éditeur : Rageot

site : https://www.rageot.fr

à partir de 12 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tapis au fond de sa tanière, le monstre m'observe d'un œil mauvais. Ses muscles roulent sous sa fourrure tigrée. Je tends vers lui une main amicale. J'espère encore une réconciliation, car nous étions amis avant. Nous étions frères d'armes. Je ne sais plus combien de fois j'ai pleuré sur sa fourrure et, certes, je l'ai serré un peu trop fort comme un gros ours en peluche, mais jusque-là, il comprenait. Il a toujours compris. Cependant, le monstre possède un instinct de survie développé. Il a senti que, là, j'allais lui jouer un coup en traître, même si je n'ai pas apporté la boîte dans ma chambre. Je connais mon monstre, comme si je l'avais créé. Je murmure. « Allez, sois sympa, là on doit vraiment y aller. » En réponse, je reçois un grondement de mauvaise augure. Je soupire. C'est déjà assez stressant de partir, ou plutôt de fuir, comme je le fais. faut être honnête sans me coltiner les sautes d'humeur de mon chat mon chat monstre s'appelle renfield comme le fou dans dracula huit kilos de pure gouttière un caractère infecte un pelage tigré avec une cicatrice juste sous l'oeil souvenir d'une rencontre avec le caniche des voisins depuis le chien évite notre palier renfield ne tolère personne près de lui humain ou animal sauf moi et ma mère enfin ma mère sait seulement quand elle le nourrit bref Il réussit l'exploit d'être encore moins sociable que moi. D'ailleurs, personne n'a protesté quand j'ai annoncé que je l'emmenais en voyage. Enfin si, lui, il proteste. Il s'est planqué sous mon drap et ma couette, qui, depuis le début de l'été, sont roulées en boule au pied de mon lit. Franchement, qui a besoin d'une couette quand il fait 30 degrés la nuit ? Je tente la flatterie. Mignon minou, tu ne nous mettrais pas en retard quand même. Parce que moi, mes bagages sont prêts depuis hier. J'ai réussi à faire rentrer l'essentiel. mon kit de survie, comme dit mon frère, dans un grand sac à dos, une sacoche en cuir et une vieille besace militaire. Mon kit de survie, à savoir fringues en noir, blanc et fluo, palettes de maquillage, colles, pattes et peintures diverses, ordinateurs portables et carnets de croquis. Et des livres. Des tonnes de livres. J'ai dû vider une ou deux étagères. De quoi tenir un mois dans la nature hostile, le trou perdu où ma famille a décidé de m'exiler. Moi, c'est Lily. Lily pour Elisabeth, j'ai une grand-mère anglaise, ou pour licorne. J'ai des robes noires et des cheveux arc-en-ciel, et toujours trois ou quatre couches de phare sur la tronche. Je suis passionnée par les effets spéciaux et les maquillages de cinéma. Je ne suis pas une adolescente normale, j'ai du mal à rentrer dans le moule. Le proviseur de mon lycée le répète assez souvent. J'ai 17 ans, j'aime la chimie, j'adore lire. Je n'ai jamais été trop mauvaise élève, et je ne sais pas où je vais aller en terminale à la rentrée. Je n'ai pas trop envie de revoir mon ancien lycée. Je crois que le sentiment est réciproque. Les autres établissements auxquels j'ai envoyé des dossiers n'ont pas encore accepté de m'accueillir et je n'arrive pas à m'en inquiéter. Trop de trucs qui me tournent déjà dans la tête. La place pour les ennuis est limitée, faut croire. J'habite au dernier étage d'une tour de banlieue parisienne, dans une chambre envahie de livres et de posters. Je connais cinq recettes différentes pour préparer du faux sang, selon la couleur et la viscosité que vous voulez obtenir. Les plus réalistes sont les plus durs à nettoyer. J'ai tout ce qu'il me faut pas loin de chez moi. Un chat, donc. Une librairie d'occas où le responsable met des BD de côté pour moi. Une station de RER pour aller sur Paris. Un meilleur pote avec qui regarder des films fantastiques et qui me laisse expérimenter sur lui mes maquillages. Ryan. Un mec quasi normal, lui. Il aime la muscu et les filles qui ne sont pas amoureuses de lui. Je ne l'ai blessé, vraiment blessé, qu'une seule fois. Je le transformais en troll. Je débutais, je n'ai pas utilisé la bonne colle pour le fauner. Quand j'ai voulu l'enlever, une partie de la peau de Ryan est partie avec. Il n'a pas gardé de séquelles, mais sur le moment, on a flippé. Après ça, j'ai juré de le citer dans mon discours de remerciement quand je gagnerai un Oscar. Ryan est persuadé que je gagnerai un Oscar plus tard. Pas moi. Mais c'est bon d'avoir des amis qui croient en vous. Enfin, au moins un. J'étais bien dans mon petit royaume. Un coin que je connais depuis toujours. Je suis née ici. J'ai construit mes premiers châteaux de sable dans le parc d'à côté. J'ai fait ma première manucure, ou plutôt, je me suis collée des paillettes partout sur les mains, à l'école maternelle derrière le centre commercial. Bien sûr, au fil des années, alors que je grandissais, que je devenais... moi, j'ai eu de plus en plus de remarques du style « t'es bizarre » ou « hé le clown » . Rien de bien original. Rien de bien méchant. Jusqu'à cette année, j'arrivais à gérer. Jusqu'à ce qu'il s'est passé avec Sonia. Jusqu'à ce que ça dérape au lycée. Et que les mouches envahissent mon royaume enchanté de licornes. De grosses mouches sombres et vrombissantes, qui me suivent partout où je vais dès que je mets un pied dehors, qui ne me lâchent même pas sur le net. J'ai dû fermer tous mes comptes. Ils étaient pourris d'insultes. Ryan a tenté de me défendre sur la toile, au début, façon chevalier en armure d'argent. Mais je n'aime pas qu'on se batte à ma place. En plus, il était seul et les mouches trop nombreuses, trop insistantes. Alors j'ai disparu d'internet, j'ai changé de numéro de téléphone. Et aujourd'hui, je dois m'exiler. On est début juillet. Les infos à la télé ne parlent que de vacances. Dans ce contexte, ça peut paraître normal que je quitte ma banlieue. Sauf que ce n'est pas pour les bains de soleil que je pars. C'est, dans l'esprit de ma mère en tout cas, pour que je me reconstruise. Ou peut-être pour me protéger. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inkipit de La sirène et la licorne, écrit par Estelle Fay, publié aux éditions Rajot en 2018 sous le pseudonyme de Erin Mosta. L'histoire de La sirène et la licorne, c'est l'histoire de Lily, la licorne, une adolescente en décalage avec la société. Pas vraiment à sa place, trop colorée, trop créative, trop, trop, trop. L'histoire commence au début des vacances scolaires. Et sa famille a décidé de l'éloigner un petit peu de la ville et de sa précédente année au lycée, qui s'est plutôt mal passée. Et surtout mal finie. Lily est donc envoyée en bord de mer, chez sa tante. Loin de tout ce qu'elle connaît et de tous ses repères. Là, elle va rencontrer Chris, qui n'est pas à sa place non plus, mais d'une autre manière. Les deux jeunes filles cachent des blessures, à la fois physiques et psychologiques, et aussi beaucoup de secrets. Lily se dissimule sous son maquillage et Chris sous ses tatouages et sous et sur l'océan. Car vous l'aurez compris, Chris, c'est la sirène. La question de la différence, et donc de la normalité, est extrêmement présente dans ce roman. Mais aussi la question qui arrive après. La question qui dit, et alors ? La non-normalité est stigmatisée. Mais c'est quoi être normal ? Qui a décidé ce que c'était la normalité ? Et puis... Est-ce que être heureux, finalement, c'est pas plus important que être normal ? Lily part, loin, pour se ressourcer et pour essayer d'être heureuse malgré tout le harcèlement, le cyberharcèlement qu'elle a vécu. Parce que malgré ça, elle sait qui elle est et elle n'a pas l'intention de changer. Pour une adolescente de 17 ans, elle fait preuve d'une grande maturité. Mais elle reste une adolescente. Et l'adolescence, c'est un moment de transition, assez inconfortable, surtout si on est mal entouré. On dit souvent qu'à l'adolescence, on se cherche. Mais ce n'est pas l'objectif de l'adolescence de se trouver. Ça, c'est la quête de toute sa vie. L'objectif, c'est de trouver un environnement, un entourage de confiance, un entourage bienveillant, une famille de cœur qui nous accepte tel que l'on est et qui ne nous juge pas. Et ça, ce n'est déjà pas facile en temps normal. Mais si on rajoute un passif de harcèlement, et donc une difficulté à accorder sa confiance et à s'ouvrir à l'autre, Et si encore par-dessus ça, on rajoute des secrets de famille et une communication dysfonctionnelle au sein de la dite famille, ça devient quasiment mission impossible. Et puis parfois, il y a des rencontres inattendues, des gens, des sourires, qui vont faire tomber toutes les barrières qu'on a mis tellement d'énergie et tellement de temps à construire. La rencontre de Lily et Chris, c'est exactement ça. Ce sont deux adolescentes qui, a priori, n'ont rien en commun. mais qui ont toutes les deux des blessures et des secrets, qui cherchent toutes les deux leur place, qui veulent faire ce qu'elles aiment, sans avoir à forcément rentrer dans une case dictée par le monde extérieur. Elles ont toutes les deux des personnalités très fortes, elles sont passionnées et passionnantes. L'amour qui va naître entre les deux adolescentes, c'est l'amour qu'on recherche toutes et tous, c'est un amour sincère, un amour qui accepte l'autre pour ses différences, et qui ne juge pas. Un amour qui apprend aussi à s'aimer soi-même, avec bienveillance et tolérance. Lire leur histoire, c'est un petit peu comme déguster un bonbon harlequin. Ça pique la langue, c'est acidulé, ça a le goût des vacances et du bonheur. Et si une histoire d'amour entre une licorne et une sirène ne vous fait pas rêver, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des nous. À bientôt.

Chapters

  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi lire La sirène et la licorne ?

    05:33

Description

Connaissez-vous Lili, aka la licorne ?

Et Cris, aka la sirène ?

Et avez-vous entendu parler de leur rencontre, pendant l'été, pas loin de l'Océan Atlantique ?

🦄🧜‍♀️🌊💕


Non ? Alors écoutez, ça va vous plaire !


📚 Références :

titre : La sirène et la licorne

autrice : Estelle Faye

couverture : Diglee

éditeur : Rageot

site : https://www.rageot.fr

à partir de 12 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tapis au fond de sa tanière, le monstre m'observe d'un œil mauvais. Ses muscles roulent sous sa fourrure tigrée. Je tends vers lui une main amicale. J'espère encore une réconciliation, car nous étions amis avant. Nous étions frères d'armes. Je ne sais plus combien de fois j'ai pleuré sur sa fourrure et, certes, je l'ai serré un peu trop fort comme un gros ours en peluche, mais jusque-là, il comprenait. Il a toujours compris. Cependant, le monstre possède un instinct de survie développé. Il a senti que, là, j'allais lui jouer un coup en traître, même si je n'ai pas apporté la boîte dans ma chambre. Je connais mon monstre, comme si je l'avais créé. Je murmure. « Allez, sois sympa, là on doit vraiment y aller. » En réponse, je reçois un grondement de mauvaise augure. Je soupire. C'est déjà assez stressant de partir, ou plutôt de fuir, comme je le fais. faut être honnête sans me coltiner les sautes d'humeur de mon chat mon chat monstre s'appelle renfield comme le fou dans dracula huit kilos de pure gouttière un caractère infecte un pelage tigré avec une cicatrice juste sous l'oeil souvenir d'une rencontre avec le caniche des voisins depuis le chien évite notre palier renfield ne tolère personne près de lui humain ou animal sauf moi et ma mère enfin ma mère sait seulement quand elle le nourrit bref Il réussit l'exploit d'être encore moins sociable que moi. D'ailleurs, personne n'a protesté quand j'ai annoncé que je l'emmenais en voyage. Enfin si, lui, il proteste. Il s'est planqué sous mon drap et ma couette, qui, depuis le début de l'été, sont roulées en boule au pied de mon lit. Franchement, qui a besoin d'une couette quand il fait 30 degrés la nuit ? Je tente la flatterie. Mignon minou, tu ne nous mettrais pas en retard quand même. Parce que moi, mes bagages sont prêts depuis hier. J'ai réussi à faire rentrer l'essentiel. mon kit de survie, comme dit mon frère, dans un grand sac à dos, une sacoche en cuir et une vieille besace militaire. Mon kit de survie, à savoir fringues en noir, blanc et fluo, palettes de maquillage, colles, pattes et peintures diverses, ordinateurs portables et carnets de croquis. Et des livres. Des tonnes de livres. J'ai dû vider une ou deux étagères. De quoi tenir un mois dans la nature hostile, le trou perdu où ma famille a décidé de m'exiler. Moi, c'est Lily. Lily pour Elisabeth, j'ai une grand-mère anglaise, ou pour licorne. J'ai des robes noires et des cheveux arc-en-ciel, et toujours trois ou quatre couches de phare sur la tronche. Je suis passionnée par les effets spéciaux et les maquillages de cinéma. Je ne suis pas une adolescente normale, j'ai du mal à rentrer dans le moule. Le proviseur de mon lycée le répète assez souvent. J'ai 17 ans, j'aime la chimie, j'adore lire. Je n'ai jamais été trop mauvaise élève, et je ne sais pas où je vais aller en terminale à la rentrée. Je n'ai pas trop envie de revoir mon ancien lycée. Je crois que le sentiment est réciproque. Les autres établissements auxquels j'ai envoyé des dossiers n'ont pas encore accepté de m'accueillir et je n'arrive pas à m'en inquiéter. Trop de trucs qui me tournent déjà dans la tête. La place pour les ennuis est limitée, faut croire. J'habite au dernier étage d'une tour de banlieue parisienne, dans une chambre envahie de livres et de posters. Je connais cinq recettes différentes pour préparer du faux sang, selon la couleur et la viscosité que vous voulez obtenir. Les plus réalistes sont les plus durs à nettoyer. J'ai tout ce qu'il me faut pas loin de chez moi. Un chat, donc. Une librairie d'occas où le responsable met des BD de côté pour moi. Une station de RER pour aller sur Paris. Un meilleur pote avec qui regarder des films fantastiques et qui me laisse expérimenter sur lui mes maquillages. Ryan. Un mec quasi normal, lui. Il aime la muscu et les filles qui ne sont pas amoureuses de lui. Je ne l'ai blessé, vraiment blessé, qu'une seule fois. Je le transformais en troll. Je débutais, je n'ai pas utilisé la bonne colle pour le fauner. Quand j'ai voulu l'enlever, une partie de la peau de Ryan est partie avec. Il n'a pas gardé de séquelles, mais sur le moment, on a flippé. Après ça, j'ai juré de le citer dans mon discours de remerciement quand je gagnerai un Oscar. Ryan est persuadé que je gagnerai un Oscar plus tard. Pas moi. Mais c'est bon d'avoir des amis qui croient en vous. Enfin, au moins un. J'étais bien dans mon petit royaume. Un coin que je connais depuis toujours. Je suis née ici. J'ai construit mes premiers châteaux de sable dans le parc d'à côté. J'ai fait ma première manucure, ou plutôt, je me suis collée des paillettes partout sur les mains, à l'école maternelle derrière le centre commercial. Bien sûr, au fil des années, alors que je grandissais, que je devenais... moi, j'ai eu de plus en plus de remarques du style « t'es bizarre » ou « hé le clown » . Rien de bien original. Rien de bien méchant. Jusqu'à cette année, j'arrivais à gérer. Jusqu'à ce qu'il s'est passé avec Sonia. Jusqu'à ce que ça dérape au lycée. Et que les mouches envahissent mon royaume enchanté de licornes. De grosses mouches sombres et vrombissantes, qui me suivent partout où je vais dès que je mets un pied dehors, qui ne me lâchent même pas sur le net. J'ai dû fermer tous mes comptes. Ils étaient pourris d'insultes. Ryan a tenté de me défendre sur la toile, au début, façon chevalier en armure d'argent. Mais je n'aime pas qu'on se batte à ma place. En plus, il était seul et les mouches trop nombreuses, trop insistantes. Alors j'ai disparu d'internet, j'ai changé de numéro de téléphone. Et aujourd'hui, je dois m'exiler. On est début juillet. Les infos à la télé ne parlent que de vacances. Dans ce contexte, ça peut paraître normal que je quitte ma banlieue. Sauf que ce n'est pas pour les bains de soleil que je pars. C'est, dans l'esprit de ma mère en tout cas, pour que je me reconstruise. Ou peut-être pour me protéger. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inkipit de La sirène et la licorne, écrit par Estelle Fay, publié aux éditions Rajot en 2018 sous le pseudonyme de Erin Mosta. L'histoire de La sirène et la licorne, c'est l'histoire de Lily, la licorne, une adolescente en décalage avec la société. Pas vraiment à sa place, trop colorée, trop créative, trop, trop, trop. L'histoire commence au début des vacances scolaires. Et sa famille a décidé de l'éloigner un petit peu de la ville et de sa précédente année au lycée, qui s'est plutôt mal passée. Et surtout mal finie. Lily est donc envoyée en bord de mer, chez sa tante. Loin de tout ce qu'elle connaît et de tous ses repères. Là, elle va rencontrer Chris, qui n'est pas à sa place non plus, mais d'une autre manière. Les deux jeunes filles cachent des blessures, à la fois physiques et psychologiques, et aussi beaucoup de secrets. Lily se dissimule sous son maquillage et Chris sous ses tatouages et sous et sur l'océan. Car vous l'aurez compris, Chris, c'est la sirène. La question de la différence, et donc de la normalité, est extrêmement présente dans ce roman. Mais aussi la question qui arrive après. La question qui dit, et alors ? La non-normalité est stigmatisée. Mais c'est quoi être normal ? Qui a décidé ce que c'était la normalité ? Et puis... Est-ce que être heureux, finalement, c'est pas plus important que être normal ? Lily part, loin, pour se ressourcer et pour essayer d'être heureuse malgré tout le harcèlement, le cyberharcèlement qu'elle a vécu. Parce que malgré ça, elle sait qui elle est et elle n'a pas l'intention de changer. Pour une adolescente de 17 ans, elle fait preuve d'une grande maturité. Mais elle reste une adolescente. Et l'adolescence, c'est un moment de transition, assez inconfortable, surtout si on est mal entouré. On dit souvent qu'à l'adolescence, on se cherche. Mais ce n'est pas l'objectif de l'adolescence de se trouver. Ça, c'est la quête de toute sa vie. L'objectif, c'est de trouver un environnement, un entourage de confiance, un entourage bienveillant, une famille de cœur qui nous accepte tel que l'on est et qui ne nous juge pas. Et ça, ce n'est déjà pas facile en temps normal. Mais si on rajoute un passif de harcèlement, et donc une difficulté à accorder sa confiance et à s'ouvrir à l'autre, Et si encore par-dessus ça, on rajoute des secrets de famille et une communication dysfonctionnelle au sein de la dite famille, ça devient quasiment mission impossible. Et puis parfois, il y a des rencontres inattendues, des gens, des sourires, qui vont faire tomber toutes les barrières qu'on a mis tellement d'énergie et tellement de temps à construire. La rencontre de Lily et Chris, c'est exactement ça. Ce sont deux adolescentes qui, a priori, n'ont rien en commun. mais qui ont toutes les deux des blessures et des secrets, qui cherchent toutes les deux leur place, qui veulent faire ce qu'elles aiment, sans avoir à forcément rentrer dans une case dictée par le monde extérieur. Elles ont toutes les deux des personnalités très fortes, elles sont passionnées et passionnantes. L'amour qui va naître entre les deux adolescentes, c'est l'amour qu'on recherche toutes et tous, c'est un amour sincère, un amour qui accepte l'autre pour ses différences, et qui ne juge pas. Un amour qui apprend aussi à s'aimer soi-même, avec bienveillance et tolérance. Lire leur histoire, c'est un petit peu comme déguster un bonbon harlequin. Ça pique la langue, c'est acidulé, ça a le goût des vacances et du bonheur. Et si une histoire d'amour entre une licorne et une sirène ne vous fait pas rêver, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des nous. À bientôt.

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  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi lire La sirène et la licorne ?

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Connaissez-vous Lili, aka la licorne ?

Et Cris, aka la sirène ?

Et avez-vous entendu parler de leur rencontre, pendant l'été, pas loin de l'Océan Atlantique ?

🦄🧜‍♀️🌊💕


Non ? Alors écoutez, ça va vous plaire !


📚 Références :

titre : La sirène et la licorne

autrice : Estelle Faye

couverture : Diglee

éditeur : Rageot

site : https://www.rageot.fr

à partir de 12 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Tapis au fond de sa tanière, le monstre m'observe d'un œil mauvais. Ses muscles roulent sous sa fourrure tigrée. Je tends vers lui une main amicale. J'espère encore une réconciliation, car nous étions amis avant. Nous étions frères d'armes. Je ne sais plus combien de fois j'ai pleuré sur sa fourrure et, certes, je l'ai serré un peu trop fort comme un gros ours en peluche, mais jusque-là, il comprenait. Il a toujours compris. Cependant, le monstre possède un instinct de survie développé. Il a senti que, là, j'allais lui jouer un coup en traître, même si je n'ai pas apporté la boîte dans ma chambre. Je connais mon monstre, comme si je l'avais créé. Je murmure. « Allez, sois sympa, là on doit vraiment y aller. » En réponse, je reçois un grondement de mauvaise augure. Je soupire. C'est déjà assez stressant de partir, ou plutôt de fuir, comme je le fais. faut être honnête sans me coltiner les sautes d'humeur de mon chat mon chat monstre s'appelle renfield comme le fou dans dracula huit kilos de pure gouttière un caractère infecte un pelage tigré avec une cicatrice juste sous l'oeil souvenir d'une rencontre avec le caniche des voisins depuis le chien évite notre palier renfield ne tolère personne près de lui humain ou animal sauf moi et ma mère enfin ma mère sait seulement quand elle le nourrit bref Il réussit l'exploit d'être encore moins sociable que moi. D'ailleurs, personne n'a protesté quand j'ai annoncé que je l'emmenais en voyage. Enfin si, lui, il proteste. Il s'est planqué sous mon drap et ma couette, qui, depuis le début de l'été, sont roulées en boule au pied de mon lit. Franchement, qui a besoin d'une couette quand il fait 30 degrés la nuit ? Je tente la flatterie. Mignon minou, tu ne nous mettrais pas en retard quand même. Parce que moi, mes bagages sont prêts depuis hier. J'ai réussi à faire rentrer l'essentiel. mon kit de survie, comme dit mon frère, dans un grand sac à dos, une sacoche en cuir et une vieille besace militaire. Mon kit de survie, à savoir fringues en noir, blanc et fluo, palettes de maquillage, colles, pattes et peintures diverses, ordinateurs portables et carnets de croquis. Et des livres. Des tonnes de livres. J'ai dû vider une ou deux étagères. De quoi tenir un mois dans la nature hostile, le trou perdu où ma famille a décidé de m'exiler. Moi, c'est Lily. Lily pour Elisabeth, j'ai une grand-mère anglaise, ou pour licorne. J'ai des robes noires et des cheveux arc-en-ciel, et toujours trois ou quatre couches de phare sur la tronche. Je suis passionnée par les effets spéciaux et les maquillages de cinéma. Je ne suis pas une adolescente normale, j'ai du mal à rentrer dans le moule. Le proviseur de mon lycée le répète assez souvent. J'ai 17 ans, j'aime la chimie, j'adore lire. Je n'ai jamais été trop mauvaise élève, et je ne sais pas où je vais aller en terminale à la rentrée. Je n'ai pas trop envie de revoir mon ancien lycée. Je crois que le sentiment est réciproque. Les autres établissements auxquels j'ai envoyé des dossiers n'ont pas encore accepté de m'accueillir et je n'arrive pas à m'en inquiéter. Trop de trucs qui me tournent déjà dans la tête. La place pour les ennuis est limitée, faut croire. J'habite au dernier étage d'une tour de banlieue parisienne, dans une chambre envahie de livres et de posters. Je connais cinq recettes différentes pour préparer du faux sang, selon la couleur et la viscosité que vous voulez obtenir. Les plus réalistes sont les plus durs à nettoyer. J'ai tout ce qu'il me faut pas loin de chez moi. Un chat, donc. Une librairie d'occas où le responsable met des BD de côté pour moi. Une station de RER pour aller sur Paris. Un meilleur pote avec qui regarder des films fantastiques et qui me laisse expérimenter sur lui mes maquillages. Ryan. Un mec quasi normal, lui. Il aime la muscu et les filles qui ne sont pas amoureuses de lui. Je ne l'ai blessé, vraiment blessé, qu'une seule fois. Je le transformais en troll. Je débutais, je n'ai pas utilisé la bonne colle pour le fauner. Quand j'ai voulu l'enlever, une partie de la peau de Ryan est partie avec. Il n'a pas gardé de séquelles, mais sur le moment, on a flippé. Après ça, j'ai juré de le citer dans mon discours de remerciement quand je gagnerai un Oscar. Ryan est persuadé que je gagnerai un Oscar plus tard. Pas moi. Mais c'est bon d'avoir des amis qui croient en vous. Enfin, au moins un. J'étais bien dans mon petit royaume. Un coin que je connais depuis toujours. Je suis née ici. J'ai construit mes premiers châteaux de sable dans le parc d'à côté. J'ai fait ma première manucure, ou plutôt, je me suis collée des paillettes partout sur les mains, à l'école maternelle derrière le centre commercial. Bien sûr, au fil des années, alors que je grandissais, que je devenais... moi, j'ai eu de plus en plus de remarques du style « t'es bizarre » ou « hé le clown » . Rien de bien original. Rien de bien méchant. Jusqu'à cette année, j'arrivais à gérer. Jusqu'à ce qu'il s'est passé avec Sonia. Jusqu'à ce que ça dérape au lycée. Et que les mouches envahissent mon royaume enchanté de licornes. De grosses mouches sombres et vrombissantes, qui me suivent partout où je vais dès que je mets un pied dehors, qui ne me lâchent même pas sur le net. J'ai dû fermer tous mes comptes. Ils étaient pourris d'insultes. Ryan a tenté de me défendre sur la toile, au début, façon chevalier en armure d'argent. Mais je n'aime pas qu'on se batte à ma place. En plus, il était seul et les mouches trop nombreuses, trop insistantes. Alors j'ai disparu d'internet, j'ai changé de numéro de téléphone. Et aujourd'hui, je dois m'exiler. On est début juillet. Les infos à la télé ne parlent que de vacances. Dans ce contexte, ça peut paraître normal que je quitte ma banlieue. Sauf que ce n'est pas pour les bains de soleil que je pars. C'est, dans l'esprit de ma mère en tout cas, pour que je me reconstruise. Ou peut-être pour me protéger. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inkipit de La sirène et la licorne, écrit par Estelle Fay, publié aux éditions Rajot en 2018 sous le pseudonyme de Erin Mosta. L'histoire de La sirène et la licorne, c'est l'histoire de Lily, la licorne, une adolescente en décalage avec la société. Pas vraiment à sa place, trop colorée, trop créative, trop, trop, trop. L'histoire commence au début des vacances scolaires. Et sa famille a décidé de l'éloigner un petit peu de la ville et de sa précédente année au lycée, qui s'est plutôt mal passée. Et surtout mal finie. Lily est donc envoyée en bord de mer, chez sa tante. Loin de tout ce qu'elle connaît et de tous ses repères. Là, elle va rencontrer Chris, qui n'est pas à sa place non plus, mais d'une autre manière. Les deux jeunes filles cachent des blessures, à la fois physiques et psychologiques, et aussi beaucoup de secrets. Lily se dissimule sous son maquillage et Chris sous ses tatouages et sous et sur l'océan. Car vous l'aurez compris, Chris, c'est la sirène. La question de la différence, et donc de la normalité, est extrêmement présente dans ce roman. Mais aussi la question qui arrive après. La question qui dit, et alors ? La non-normalité est stigmatisée. Mais c'est quoi être normal ? Qui a décidé ce que c'était la normalité ? Et puis... Est-ce que être heureux, finalement, c'est pas plus important que être normal ? Lily part, loin, pour se ressourcer et pour essayer d'être heureuse malgré tout le harcèlement, le cyberharcèlement qu'elle a vécu. Parce que malgré ça, elle sait qui elle est et elle n'a pas l'intention de changer. Pour une adolescente de 17 ans, elle fait preuve d'une grande maturité. Mais elle reste une adolescente. Et l'adolescence, c'est un moment de transition, assez inconfortable, surtout si on est mal entouré. On dit souvent qu'à l'adolescence, on se cherche. Mais ce n'est pas l'objectif de l'adolescence de se trouver. Ça, c'est la quête de toute sa vie. L'objectif, c'est de trouver un environnement, un entourage de confiance, un entourage bienveillant, une famille de cœur qui nous accepte tel que l'on est et qui ne nous juge pas. Et ça, ce n'est déjà pas facile en temps normal. Mais si on rajoute un passif de harcèlement, et donc une difficulté à accorder sa confiance et à s'ouvrir à l'autre, Et si encore par-dessus ça, on rajoute des secrets de famille et une communication dysfonctionnelle au sein de la dite famille, ça devient quasiment mission impossible. Et puis parfois, il y a des rencontres inattendues, des gens, des sourires, qui vont faire tomber toutes les barrières qu'on a mis tellement d'énergie et tellement de temps à construire. La rencontre de Lily et Chris, c'est exactement ça. Ce sont deux adolescentes qui, a priori, n'ont rien en commun. mais qui ont toutes les deux des blessures et des secrets, qui cherchent toutes les deux leur place, qui veulent faire ce qu'elles aiment, sans avoir à forcément rentrer dans une case dictée par le monde extérieur. Elles ont toutes les deux des personnalités très fortes, elles sont passionnées et passionnantes. L'amour qui va naître entre les deux adolescentes, c'est l'amour qu'on recherche toutes et tous, c'est un amour sincère, un amour qui accepte l'autre pour ses différences, et qui ne juge pas. Un amour qui apprend aussi à s'aimer soi-même, avec bienveillance et tolérance. Lire leur histoire, c'est un petit peu comme déguster un bonbon harlequin. Ça pique la langue, c'est acidulé, ça a le goût des vacances et du bonheur. Et si une histoire d'amour entre une licorne et une sirène ne vous fait pas rêver, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des nous. À bientôt.

Chapters

  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi lire La sirène et la licorne ?

    05:33

Description

Connaissez-vous Lili, aka la licorne ?

Et Cris, aka la sirène ?

Et avez-vous entendu parler de leur rencontre, pendant l'été, pas loin de l'Océan Atlantique ?

🦄🧜‍♀️🌊💕


Non ? Alors écoutez, ça va vous plaire !


📚 Références :

titre : La sirène et la licorne

autrice : Estelle Faye

couverture : Diglee

éditeur : Rageot

site : https://www.rageot.fr

à partir de 12 ans


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Transcription

  • Speaker #0

    Tapis au fond de sa tanière, le monstre m'observe d'un œil mauvais. Ses muscles roulent sous sa fourrure tigrée. Je tends vers lui une main amicale. J'espère encore une réconciliation, car nous étions amis avant. Nous étions frères d'armes. Je ne sais plus combien de fois j'ai pleuré sur sa fourrure et, certes, je l'ai serré un peu trop fort comme un gros ours en peluche, mais jusque-là, il comprenait. Il a toujours compris. Cependant, le monstre possède un instinct de survie développé. Il a senti que, là, j'allais lui jouer un coup en traître, même si je n'ai pas apporté la boîte dans ma chambre. Je connais mon monstre, comme si je l'avais créé. Je murmure. « Allez, sois sympa, là on doit vraiment y aller. » En réponse, je reçois un grondement de mauvaise augure. Je soupire. C'est déjà assez stressant de partir, ou plutôt de fuir, comme je le fais. faut être honnête sans me coltiner les sautes d'humeur de mon chat mon chat monstre s'appelle renfield comme le fou dans dracula huit kilos de pure gouttière un caractère infecte un pelage tigré avec une cicatrice juste sous l'oeil souvenir d'une rencontre avec le caniche des voisins depuis le chien évite notre palier renfield ne tolère personne près de lui humain ou animal sauf moi et ma mère enfin ma mère sait seulement quand elle le nourrit bref Il réussit l'exploit d'être encore moins sociable que moi. D'ailleurs, personne n'a protesté quand j'ai annoncé que je l'emmenais en voyage. Enfin si, lui, il proteste. Il s'est planqué sous mon drap et ma couette, qui, depuis le début de l'été, sont roulées en boule au pied de mon lit. Franchement, qui a besoin d'une couette quand il fait 30 degrés la nuit ? Je tente la flatterie. Mignon minou, tu ne nous mettrais pas en retard quand même. Parce que moi, mes bagages sont prêts depuis hier. J'ai réussi à faire rentrer l'essentiel. mon kit de survie, comme dit mon frère, dans un grand sac à dos, une sacoche en cuir et une vieille besace militaire. Mon kit de survie, à savoir fringues en noir, blanc et fluo, palettes de maquillage, colles, pattes et peintures diverses, ordinateurs portables et carnets de croquis. Et des livres. Des tonnes de livres. J'ai dû vider une ou deux étagères. De quoi tenir un mois dans la nature hostile, le trou perdu où ma famille a décidé de m'exiler. Moi, c'est Lily. Lily pour Elisabeth, j'ai une grand-mère anglaise, ou pour licorne. J'ai des robes noires et des cheveux arc-en-ciel, et toujours trois ou quatre couches de phare sur la tronche. Je suis passionnée par les effets spéciaux et les maquillages de cinéma. Je ne suis pas une adolescente normale, j'ai du mal à rentrer dans le moule. Le proviseur de mon lycée le répète assez souvent. J'ai 17 ans, j'aime la chimie, j'adore lire. Je n'ai jamais été trop mauvaise élève, et je ne sais pas où je vais aller en terminale à la rentrée. Je n'ai pas trop envie de revoir mon ancien lycée. Je crois que le sentiment est réciproque. Les autres établissements auxquels j'ai envoyé des dossiers n'ont pas encore accepté de m'accueillir et je n'arrive pas à m'en inquiéter. Trop de trucs qui me tournent déjà dans la tête. La place pour les ennuis est limitée, faut croire. J'habite au dernier étage d'une tour de banlieue parisienne, dans une chambre envahie de livres et de posters. Je connais cinq recettes différentes pour préparer du faux sang, selon la couleur et la viscosité que vous voulez obtenir. Les plus réalistes sont les plus durs à nettoyer. J'ai tout ce qu'il me faut pas loin de chez moi. Un chat, donc. Une librairie d'occas où le responsable met des BD de côté pour moi. Une station de RER pour aller sur Paris. Un meilleur pote avec qui regarder des films fantastiques et qui me laisse expérimenter sur lui mes maquillages. Ryan. Un mec quasi normal, lui. Il aime la muscu et les filles qui ne sont pas amoureuses de lui. Je ne l'ai blessé, vraiment blessé, qu'une seule fois. Je le transformais en troll. Je débutais, je n'ai pas utilisé la bonne colle pour le fauner. Quand j'ai voulu l'enlever, une partie de la peau de Ryan est partie avec. Il n'a pas gardé de séquelles, mais sur le moment, on a flippé. Après ça, j'ai juré de le citer dans mon discours de remerciement quand je gagnerai un Oscar. Ryan est persuadé que je gagnerai un Oscar plus tard. Pas moi. Mais c'est bon d'avoir des amis qui croient en vous. Enfin, au moins un. J'étais bien dans mon petit royaume. Un coin que je connais depuis toujours. Je suis née ici. J'ai construit mes premiers châteaux de sable dans le parc d'à côté. J'ai fait ma première manucure, ou plutôt, je me suis collée des paillettes partout sur les mains, à l'école maternelle derrière le centre commercial. Bien sûr, au fil des années, alors que je grandissais, que je devenais... moi, j'ai eu de plus en plus de remarques du style « t'es bizarre » ou « hé le clown » . Rien de bien original. Rien de bien méchant. Jusqu'à cette année, j'arrivais à gérer. Jusqu'à ce qu'il s'est passé avec Sonia. Jusqu'à ce que ça dérape au lycée. Et que les mouches envahissent mon royaume enchanté de licornes. De grosses mouches sombres et vrombissantes, qui me suivent partout où je vais dès que je mets un pied dehors, qui ne me lâchent même pas sur le net. J'ai dû fermer tous mes comptes. Ils étaient pourris d'insultes. Ryan a tenté de me défendre sur la toile, au début, façon chevalier en armure d'argent. Mais je n'aime pas qu'on se batte à ma place. En plus, il était seul et les mouches trop nombreuses, trop insistantes. Alors j'ai disparu d'internet, j'ai changé de numéro de téléphone. Et aujourd'hui, je dois m'exiler. On est début juillet. Les infos à la télé ne parlent que de vacances. Dans ce contexte, ça peut paraître normal que je quitte ma banlieue. Sauf que ce n'est pas pour les bains de soleil que je pars. C'est, dans l'esprit de ma mère en tout cas, pour que je me reconstruise. Ou peut-être pour me protéger. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. Vous venez d'écouter l'Inkipit de La sirène et la licorne, écrit par Estelle Fay, publié aux éditions Rajot en 2018 sous le pseudonyme de Erin Mosta. L'histoire de La sirène et la licorne, c'est l'histoire de Lily, la licorne, une adolescente en décalage avec la société. Pas vraiment à sa place, trop colorée, trop créative, trop, trop, trop. L'histoire commence au début des vacances scolaires. Et sa famille a décidé de l'éloigner un petit peu de la ville et de sa précédente année au lycée, qui s'est plutôt mal passée. Et surtout mal finie. Lily est donc envoyée en bord de mer, chez sa tante. Loin de tout ce qu'elle connaît et de tous ses repères. Là, elle va rencontrer Chris, qui n'est pas à sa place non plus, mais d'une autre manière. Les deux jeunes filles cachent des blessures, à la fois physiques et psychologiques, et aussi beaucoup de secrets. Lily se dissimule sous son maquillage et Chris sous ses tatouages et sous et sur l'océan. Car vous l'aurez compris, Chris, c'est la sirène. La question de la différence, et donc de la normalité, est extrêmement présente dans ce roman. Mais aussi la question qui arrive après. La question qui dit, et alors ? La non-normalité est stigmatisée. Mais c'est quoi être normal ? Qui a décidé ce que c'était la normalité ? Et puis... Est-ce que être heureux, finalement, c'est pas plus important que être normal ? Lily part, loin, pour se ressourcer et pour essayer d'être heureuse malgré tout le harcèlement, le cyberharcèlement qu'elle a vécu. Parce que malgré ça, elle sait qui elle est et elle n'a pas l'intention de changer. Pour une adolescente de 17 ans, elle fait preuve d'une grande maturité. Mais elle reste une adolescente. Et l'adolescence, c'est un moment de transition, assez inconfortable, surtout si on est mal entouré. On dit souvent qu'à l'adolescence, on se cherche. Mais ce n'est pas l'objectif de l'adolescence de se trouver. Ça, c'est la quête de toute sa vie. L'objectif, c'est de trouver un environnement, un entourage de confiance, un entourage bienveillant, une famille de cœur qui nous accepte tel que l'on est et qui ne nous juge pas. Et ça, ce n'est déjà pas facile en temps normal. Mais si on rajoute un passif de harcèlement, et donc une difficulté à accorder sa confiance et à s'ouvrir à l'autre, Et si encore par-dessus ça, on rajoute des secrets de famille et une communication dysfonctionnelle au sein de la dite famille, ça devient quasiment mission impossible. Et puis parfois, il y a des rencontres inattendues, des gens, des sourires, qui vont faire tomber toutes les barrières qu'on a mis tellement d'énergie et tellement de temps à construire. La rencontre de Lily et Chris, c'est exactement ça. Ce sont deux adolescentes qui, a priori, n'ont rien en commun. mais qui ont toutes les deux des blessures et des secrets, qui cherchent toutes les deux leur place, qui veulent faire ce qu'elles aiment, sans avoir à forcément rentrer dans une case dictée par le monde extérieur. Elles ont toutes les deux des personnalités très fortes, elles sont passionnées et passionnantes. L'amour qui va naître entre les deux adolescentes, c'est l'amour qu'on recherche toutes et tous, c'est un amour sincère, un amour qui accepte l'autre pour ses différences, et qui ne juge pas. Un amour qui apprend aussi à s'aimer soi-même, avec bienveillance et tolérance. Lire leur histoire, c'est un petit peu comme déguster un bonbon harlequin. Ça pique la langue, c'est acidulé, ça a le goût des vacances et du bonheur. Et si une histoire d'amour entre une licorne et une sirène ne vous fait pas rêver, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des nous. À bientôt.

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  • Pourquoi lire La sirène et la licorne ?

    05:33

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