Description
Par l'esprit funambule du fil du temps qui passe, nous devenons ce qui nous façonne de ce qui nous fascine.
L'ouverture régulière au questionnement subtil vient colorer de sens le bout du temps qui passe. Il est tant de moments sans but en apparence, qu'il devient inspirant de sillonner en nous ce qui est essentiel.
Aucune seconde ne manque. Chaque fraction mentale, comme chainon cardinal, est le témoin qui passe l'intime de l'infime de l'éternel présent, en cadeau de principe, à la fraction suivante du fil de la Vie, où continuellement nous nous réinventons.
Là, le temps oublié, en soi n'est pas perdu. L'empreinte de tout instant vient nourrir l'existence, où ce que nous perdons est bien trop l'occasion d'exercer consciemment notre intense pouvoir qui est le don de vivre ! Ce qui, tout à la fois, féconde l'expérience en la fertilisant, la rend reproductible autant que transmissible.
Nos croisières formées de toutes circonstances tressent nos destinées comme s'entrecroisent en nous nos spirales d'ADN. Le premier filament est le soin, que la langue, cocasse, dit prendre pour signifier donner : soin de tout, soin de toi, de Soi, pour agréer, garder et protéger le temps impénétrable, mystérieusement alloué. L'œuvre du second brin, en principe mentor, l'élan et l'acuité, l'intensité vivante d'une conscience d'être se cherchant elle-même, consacre le précieux temps à nous actualiser vers l'idéal du Soi, la version la plus proche du meilleur abouti d'un potentiel sublime, ceci parfois au prix de notables détours que dessine pour nous l'école de la Vie, procurant tôt ou tard, lorsqu'on le réalise, ce qu'est une joie saine et la paix tendre et simple. Connaissons seulement que la saveur ancrée d'une telle potion fait intégralement partie de l'équation.
Meilleure version de nous-mêmes, ou bien tout au contraire, la pâle copie dont nous sommes tout aussi capables, en nous illusionnant de leurres édifiants, méandres de décorums dont nous sommes, bien sûr, les seuls architectes et les orchestrateurs, juste par le regard posé sur chaque chose, ou sur chaque personne, fait ou situation. Regard, bien sûr emprunt de toute nos mémoires, néanmoins souverain autant que fondateur. C'est lui à l'origine de nos émotions, de la moindre pensée, de nos élocutions et enfin de nos actes. Tant d'éléments boomerangs qui, en miroir, emplissent l'air immédiat des bulles respirées par nous et tous nos entourages en interdépendances. Regard qui, déjà et toujours, conditionne la suite.
Or, si observe et s'exprime en nous une présence qui témoigne si bien de notre façon de voir, c'est qu'un tel regard ainsi vu de la sorte, en fait n'est pas le nôtre, mais la fausse apparence de ce que nous croyons être, là où nous nous cachons l'être ultime que nous sommes, qui voit sans être vu derrière la glace sans tain de l'absolue conscience du perpétuel présent.
Voici sans doute pourquoi les sages de toutes traditions nous tannent d'investir pleinement et authentiquement, dans le grand défilé, le temps seul sans durée, celui où épouser l'identité réelle du pouvoir que nous sommes vraiment, de faire que notre Vie soit vivante, à jamais.
C'est lorsque le passé ne se laisse couler qu'il faut s'en alarmer. Notre mémoire s'inscrit tout autant dans le corps, dans l'âme et dans l'esprit. Tout ce que maintenant nous faisons du passé fonde les conditions faisant naître au présent ce qui sert le futur.
Le passé qui n'a pas pu passer, ce n'est plus du passé, mais du présent qui bloque, turbulent, submergé. Il ne trouve plus ni place ni élan pour aller de l'avant. C'est alors maintenant qu'il reste encore du temps, de reprendre les rênes et fluidifier la vie, d'accepter, réguler (...)
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Texte déposé ©Renaud Soubise
Musique : ©Nocturnes by Chopin
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