Speaker #1Moi c'est Meïssa Djiha, je suis illustratrice et animatrice artistique au sein d'un propre lieu qui se situe à la Fabrique d'Arion. J'ai toujours été créative depuis toute petite, je dessine, je crée des choses et pendant très très longtemps je me suis cherchée. Aujourd'hui j'ai 30 ans, même 31 ans depuis ce week-end. Et ça va faire depuis mes 30 ans que je me suis vraiment trouvée et que je me suis dit d'y aller professionnellement. Je me lance dans tout ce qui est créatif et c'est comme ça que depuis un an, je fais des ateliers créatifs. Intuitive. Ce que je propose, c'est plus ou moins 5 à 6 ateliers par mois. Tous les trimestres, je renouvelle les ateliers et je les mets en ligne. Ce sont à chaque fois des ateliers différents selon la saison, la dynamique des fêtes qui va se trouver. Et ça tourne toujours autour du lâcher prise. Pour moi c'est vraiment primordial de lâcher prise dans la créativité. En fait la créativité est un point de lâcher prise. Et quand on est petit par exemple, on voit très bien que les enfants ont cette capacité à lâcher prise et à créer, à dessiner. on pourrait croire que... Ça ne ressemble à rien ce qu'ils font et pourtant c'est quand même quelque chose de concret en fait. Ils vivent le moment présent et la créativité c'est exactement ça. Et donc dans tout le long des ateliers que je mets en place, que ce soit de l'aquarelle, du carnet créatif ou par exemple créer un attrape rêve, et bien franchement le mot qui prime dans tout ça c'est le lâcher-prime. Il faut dire ce qui est, mes ateliers parlent plus à des femmes. Pourquoi ? Parce qu'en règle générale, dans la société actuelle que l'on a, les femmes ont une grande charge mentale. Et donc du coup, les ateliers sont propices à ce qu'elles lâchent prise, tout simplement. Parce que qu'on soit une femme, une mère, ou même qu'on ne le soit pas, il y a toujours quelque chose qui nous attend à la maison, que ce soit du linge, un enfant, un repas à faire. On a toujours une priorité avant nous. Et donc même si on se dit « je vais faire de l'aquarelle chez moi à la maison » , il y aura toujours quelque chose qui va être plus important que l'aquarelle. Et on va toujours mettre ça à plus tard. Tandis que dans mes ateliers, on a pris un rendez-vous, on est « forcés » à y aller puisque c'est mis dans l'agenda, on l'a payé. Il faut qu'on y aille. Peu importe ce qui va nous arriver, on va y aller. Et en fait, là, on a vraiment pris deux heures pour soi de sa pull. Et c'est ça qui est chouette. Parce que quand on ressort de ces ateliers-là, en règle générale, les femmes me disent « Oh, mais j'ai passé deux heures où je n'ai rien vu passer. J'ai vraiment pensé qu'à moi. J'ai créé. » Et du coup, en règle générale, le retour, c'est souvent « On est en prix ce temps pour moi. j'arrive à faire plus vite ce que j'ai à faire ou je suis moins fatiguée, je suis plus présente, toutes des choses comme ça. Et une fois qu'elles arrivent à mes ateliers, dans les premières minutes, elles ne sont pas dans le lâcher-prise tout de suite, parce qu'il y a tous les tracas encore du quotidien qui est dans la tête. Mais au fur et à mesure, j'arrive à les plonger dans cette atmosphère qui est la créativité et le lâcher-prise, qui fait qu'à un moment donné ou à un autre de la séance, de l'activité qu'on est en train de faire, elles lâchent prise. et la frustration et tout ce qui s'en accommode, on va dire ça comme ça, s'en va et là, elles arrivent vraiment à prendre ce temps pour elles. Et ça, c'est juste génial. Franchement, quand j'arrive à voir ces personnes qui sont là, qui lâchent prise, je suis juste trop contente. Parce que c'est vraiment le but du atelier, créer tout ce que je mets en place. Au début, quand j'ai commencé à faire mes ateliers, je ne me rendais pas compte, mais je ne savais pas que tous mes ateliers regroupaient ce lâcher-prise. Je pensais que c'était pour le plaisir, on venait créer, ok, mais je n'avais pas ce lien. C'est à force et à mesure de faire les ateliers que je me rendais compte que vraiment, ce qui... Le fil conducteur de tous ces ateliers que je mettais en place, c'était vraiment le lâcher prise. Et pourquoi ? Parce que ce que je mets est accessible aux débutants. Donc, il ne faut pas forcément savoir créer, savoir peindre, savoir dessiner, savoir avoir touché un passant de sa vie. Non, vraiment tout ce que je mets en place est accessible à tout le monde. Et c'est ça qui fait que quand on arrive... et que je n'explique pas à pas ce qu'on est en train de faire, les gens arrivent à lâcher prise. Et surtout, pourquoi ? Parce que dès le départ, je mets les gens à l'aise. J'explique que peu importe le résultat de la fin qu'on va avoir, que ce soit un truc technique qu'on est en train d'apprendre ou par exemple une décoration que l'on est en train de construire, si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave. On avance de toute façon dans la vie par essais, erreurs. Et la créativité, c'est ça. Moi, je n'ai jamais appris à dessiner comme ça du jour au lendemain. Ce que je fais, c'est depuis toujours. Quand j'ai commencé à dessiner, je dessinais certainement comme tous les enfants des Monsieur Patate. C'est tout à fait normal. C'est juste que moi, j'ai continué à dessiner. Ça a été mon dada et au final, aujourd'hui, je dessine de manière professionnelle. Mais il y a bien un jour où j'ai commencé. Dans tout ce qu'on fait, on a commencé à marcher, on tombait partout. terre c'est pareil et donc du coup j'arrive à en rire et à en jouer ce qui fait que les gens va ok c'est cool ça va je me lâche et en règle générale j'ai jamais vraiment eu la frustré frustration qui qui qui reste jusqu'à la fin intuitive tu dis une fois j'ai une participante qui m'a dit moi quand j'achète un cahier je fais une tâche de fait une un bête krabucha à l'intérieur et comme ça, cette frustration, elle est partie. Et j'ai trouvé ça génial parce que je me suis dit, mais c'est exactement ça, c'est ce qu'il faut faire, c'est on fait son premier truc dessus, ok, une tâche de café et c'est cool, après on lâche prise sur ça et on se laisse aller et on met ce qui nous vient dans la tête comme un enfant en fait. Alors la technique du collage, je trouve qu'elle est géniale. Pourquoi ? Parce qu'on a souvent tendance à croire que, pour parler du journal expression créatif, c'est un peu un dérivé du journal intime. Dans le journal intime, ce qu'on fait, c'est qu'on écrit des mots, des textes, pendant un petit moment. Il y en a qui n'ont pas cette capacité à écrire les mots. Ils ont des difficultés avec ça. notamment moi, j'ai toujours trouvé la difficulté d'écrire des longs textes, d'écrire ce que je ressentais. Et moi, ce que j'ai... pu mettre en place parce que c'était le collage. Je découpais, j'imprimais des pages, je prenais des magazines, je déchirais et j'imprimais ce qui me venait par la tête, je le mettais sur papier. Et en fait, c'est comme ça que j'exprimais mes journées et mes émotions, mes sentiments que j'avais sur la journée, comme on pourrait faire sur un journal intime en écrivant, je le faisais avec le collage. Et ce qui est chouette dans le collage, c'est que on fait appel à tous ces sens. Contrairement à l'écriture, où on va réfléchir, on va faire appel à son intellect, dans le collage, on va faire appel au sens du toucher, des couleurs, des émotions. Et du coup, là vraiment, on part sur le lâcher prise total de sa conscience et de son inconscient. Et ça, c'est génial. C'est pour ça que je mets beaucoup en place le collage. et j'en parle beaucoup sur les réseaux sociaux et surtout dans mes ateliers parce que je pense qu'on ne prend pas assez en considération cet aspect de la créativité. Mine de rien, ça aide aussi à faire aller autant l'imagination que son cerveau parce qu'il va falloir tout ce qu'on a découpé, tout ce qu'on veut coller, savoir. comment le mettre en place sur le papier, dans la surface que l'on a. Souvent, c'est des petits cahiers que l'on a, on n'utilise pas des grands carnets. Et donc, du coup, c'est tout un processus aussi qui amène à prendre vraiment ce temps de savoir comment le mettre sur le papier. Et souvent, quand on revient sur les collages que l'on a faits, il y a des interprétations qu'on ne s'attendait pas, que c'est l'inconscient qui a mis en place. Moi, souvent, quand je reviens sur mes collages, C'est comme si, c'est drôle, c'est bizarre ce que je vais dire, mais comme si j'avais prévu d'avance ce que j'allais faire. Des fois, je m'amuse à faire des collages sur mes objectifs, par exemple, et donc je colle certaines choses inconsciemment, en me disant « Oh, j'aime bien, c'est chouette ce truc que j'ai trouvé dans le magazine, etc. » Et quand je reviens dessus, c'est hyper troublant, parce que c'est exactement ce qui m'est arrivé. où c'est les couleurs dans lesquelles j'étais, pour tout te dire, les lieux dans lesquels je suis, la fabrique d'Arion. J'avais fait un collage un an auparavant où je voulais créer avec des gens, j'avais mis des ateliers, j'avais mis vraiment plein de choses autour de tout ça. Et il y avait du vert, un vert olive qui revenait très souvent dans tout le collage, dans les lieux que j'avais découvert. Et en fait, le lieu où je suis, il y a du vert partout. Les murs sont verts, les couleurs, la déa des lieux de la fabrique d'Arion, c'est du vert olive. C'est exactement le vert qui est dans mes objectifs en collage. Et j'ai trouvé ça fou. C'est comme si, indirectement, la loi de l'attraction m'avait amenée à ce lieu. Intuitive. Autant la créativité me fait beaucoup appel à mon intuition, mais surtout dans tout ce que je fais, dans mes relations, dans mon côté professionnel, je fais beaucoup attention à mon intuition. quand ça va pas, quand ça me convient pas j'essaye de m'écouter chose que, auparavant, je faisais pas forcément et je rencontrais pas forcément les bonnes personnes alors que mon intuition de départ me disait pas d'y aller quoi. L'intuition je pense d'une femme, peut-être d'un homme aussi, mais vu que je suis une femme, je pense pour les femmes, elle est forte je pense, indirectement on a cette capacité à savoir les choses à l'avance, je ne sais pas comment on fait, mais elle est là quoi, et elle se montre d'une manière ou d'une autre. Soit en ayant des papillons dans le ventre. Je pense qu'on a toutes à chacune des sensations différentes quand on parle d'institution. Mais quand elle est là et qu'on sait comment elle fonctionne, je pense qu'on a tout intérêt à l'écouter. Il y a un an et demi, plus ou moins, j'étais vraiment au bout du rouleau. Ça n'allait vraiment pas, mais en tout cas professionnellement, moi je n'y arrivais plus parce que j'avais vraiment besoin de travailler de manière passionnée. Ce que je disais, c'est qu'il y en a qui ont un travail alimentaire et ça va très bien pour eux. Ils le font sans problème, mais moi un travail alimentaire, ce n'était pas possible. pour moi, je n'étais pas heureuse dans ma vie, il fallait vraiment que j'aie un travail de passion, et donc il y a un an et demi, j'ai fait un vision board justement, il y a plus d'un an et demi maintenant, deux ans, j'ai commencé à faire un vision board sans vraiment, sans conviction on va dire, je l'ai fait parce que pour moi c'était la dernière solution de mettre des objectifs visuels, et en faisant ce vision board, Les choses venaient plus concrètement dans ma tête. Qu'est-ce que je voulais ? Comment je le voulais ? Ok, maintenant c'était fini un travail alimentaire. Je voulais travailler dans la créativité. Je faisais des formations, des formations podcast et autres. Et à chaque fois que j'étais en formation, j'avais cette pédagogie de savoir expliquer aux autres ce que j'arrivais à comprendre, que d'autres n'arrivaient pas à comprendre. Et on me disait, mais pourquoi tu ne fais pas tes propres formations, tes propres activités, ateliers, etc. Et ça me travaillait dans la tête et je me disais oui, ok, pourquoi pas, mais je n'ai pas la voiture, je n'ai pas le permis, comment je vais faire pour pouvoir disposer ça ? Et donc j'ai fait ce vision board et du jour au lendemain, une nuit où je ne dormais pas, à 2h du matin, je tombe sur une publication, une promotion, Facebook où la fabrique d'Ariane faisait sa promotion pour avoir... Il cherchait des collaborateurs en coworking, des artistes. Et c'était exactement ce que je cherchais. Donc, un bureau en coworking avec d'autres artistes et où on avait un atelier à Tenant où on pouvait faire des ateliers. Et c'était à Mons, donc non loin de chez moi, à Carnon. Et moi qui étais dans une maison en travaux, c'était tout l'opposé de où j'étais. Les lieux de la Fabrique d'Arion, c'est magnifique, c'est somptueux. ça a été fait avec goût et j'étais là mais waouh, j'ai l'impression que ce que j'ai rêvé, ce que j'ai voulu existe. Et c'est venu comme ça et je suis partie. Donc j'ai envoyé un message à Jacqueline qui tient les lieux en lui disant que ça m'intéressait. On s'était donné rendez-vous et la coup de foudre avec elle, ça a été juste magnifique alors que moi j'étais arrivée. J'avais pas d'argent, j'avais rien, j'avais pas fait d'économie pour pouvoir me lancer là-dedans. Et je lui faisais comprendre, je lui disais « j'ai rien, mais j'aimerais bien me lancer » . Et elle me dit « mais y'a pas de soucis » . Et j'ai trouvé ça hyper drôle avec le recul parce que je me suis dit « moi je me serais vue arriver comme ça, mais je l'aurais pas prise cette fille, parce que c'était pas possible » . Et elle, elle m'a fait confiance de dingue. Et encore aujourd'hui, je suis super reconnaissante avec elle parce que... Même mon premier loyer, elle l'avait fait presque à rabais. Elle m'avait laissé les deux premiers mois pour tester comme je voulais. Et franchement, j'ai été hyper contente. Et en fait, j'ai amené à moi des personnes, des gens, des lieux qui m'ont aidée et qui m'ont soutenue d'une force. Aujourd'hui, je suis super reconnaissante de ça. Et je crois vraiment que quand on est dans ce mood où on veut y arriver, enfin, c'est même pas une question de vouloir, parce que je me dis que quand le déclic, vraiment, ça a été ce moment où je me suis dit que tout ça, je l'ai imaginé, je l'ai vu, il est arrivé, il est là concrètement, physiquement. Maintenant, c'était plus qu'à moi de fournir les efforts, en fait. Parce que si je n'aurais pas fait d'effort, parce que c'était très difficile, cette dernière année a été très difficile pour moi, en fait, je n'aurais pas pu y arriver. L'effort, après, c'est à moi de le donner. Je pense que tout le monde est capable de faire ce qu'il souhaite. Les choses peuvent se présenter à soi. Après, c'est à nous de se relever et de se dire, OK, je peux y arriver, je peux le faire. Et ça n'a pas toujours été facile parce que j'ai été mettre les pieds dans des choses hors de ma zone de confort. Mais je me suis donné les moyens en me disant, OK, je vais faire les choses petit à petit. Et je les ai faites petit à petit. Intuitive. Ce qui était chouette, c'est que j'ai toujours réussi à pouvoir payer mon loyer, payer le matériel, etc. Et au bout d'un an, tout ça, c'était chouette. Je n'arrivais juste pas à me faire un salaire convenable pour pouvoir en vivre. Et en fait, finalement, j'ai de nouveau manifesté le fait que je voulais un deuxième emploi, en tant qu'employée ou ouvrière, peu importe, mais qui puisse me payer un salaire. concret à côté et ce qui est fou c'est que en manifestant ça, en parlant autour de moi à des gens qui sont aussi bienveillants et de nature empathique on va dire et bien on m'a proposé un job donc du coup une demande de job c'était animatrice, artistique mais au sein d'une maison de jeunes, j'ai postulé et là aujourd'hui depuis un mois j'ai ça en plus quoi Intuitive. Dans chaque chose que l'on fait au quotidien, que ce soit professionnel, dans nos relations, la créativité elle est hyper importante. On n'en a pas conscience parce que on a l'impression que ce qu'on fait au quotidien n'est pas forcément créatif. Mais quand on s'adonne un peu à la créativité, que ce soit de la musique, du théâtre, du dessin ou autre chose artistique, et bien ça nous aide à trouver des solutions dans notre quotidien ça nous aide à retomber sur nos pattes quand on a des obstacles en fait si on est créatif on arrive à trouver des solutions à trouver des autres choses que ce qu'on a devant soi pour moi on est tous créatifs d'une manière ou d'une autre il y a des gens qui sont créatifs d'une autre manière que moi et c'est ok Que ce soit dans l'ingénierie par exemple, il y en a qui vont être hyper créatifs, qui vont pouvoir te créer des objets, des choses technologiques incroyables que moi je ne vais jamais y penser. Et pourtant, je vais me retrouver là et je vais me dire « je ne suis pas du tout créative, mais pas du tout, c'est juste que moi j'ai une autre créativité » . Et je pense qu'on a tous notre créativité. Par exemple, il y en a qui sont créatifs dans l'organisation des choses, il y en a qui sont créatifs… Par exemple, je ne pensais rien. En soi, vraiment, je pense qu'on a tous un brin de créativité en soi. C'est juste qu'on ne l'exploite plus une fois qu'on devient indulgue.