- Speaker #0
Bienvenue dans la saison 3 du podcast Insuitive. Je suis Céline Howell, copywriter sérieusement créative. Je suis convaincue que derrière chaque envie d'entreprendre, chaque idée, il y a une histoire à raconter, un univers à dévoiler. Ici, chaque épisode offre une nouvelle rencontre, un témoignage sur le rapport parfois ambigu que des créatrices de marques entretiennent avec leur créativité. Il ne s'agit pas de parler de démarches artistiques, mais bien de saisir l'essence même de la créativité, explorer nos capacités à produire des idées nouvelles, à trouver des solutions innovantes, à transformer le monde et nos réalités. Je t'invite à t'installer confortablement pour un moment calme, un voyage captivant dans les méandres de l'entrepreneuriat féminin. Aujourd'hui, on s'invite dans le monde de Flavia, une jeune graphiste de la région de Mons. Quand mon invitée entre dans la pièce, je remarque d'emblée sa gaieté et ses lunettes originales. Elle me raconte qu'elle les a chinées sur une brocante vintage. Je comprends de suite qu'avec elle, on ne badine pas avec le style. La Girlboss a créé la graphisterie il y a trois ans, un studio graphique où se révèlent de véritables identités visuelles. C'est avec sa patte rétro carrément stylée qu'elle convainc ses clients et ses clientes venues de tous les horizons. D'ouverture d'esprit, il en est question avec cette fan de Quentin Tarantino dont l'univers se nouait d'une foule d'images depuis les dieux de l'Olympe jusqu'aux couleurs du ciel. Le fil rouge dans tout ça ? Transformer l'ordinaire en extraordinaire. Mais ne vous fiez pas aux apparences, Flavia a aussi dû faire face à la panne créative et aux fausses inspirations. Dans cet épisode, elle nous dévoile ses secrets pour rallumer la flamme. Alors assieds-toi confortablement, l'histoire va bientôt commencer. Intuitive.
- Speaker #1
Au silence, je m'en souviens, j'aimais bien faire le boss. J'aimais bien jouer avec mon propre magasin, prendre mes propres décisions. Et je me suis toujours dit, quand je serai grande, je travaillerai, mais je ferai un travail pour moi. Je ne me voyais pas travailler pour quelqu'un d'autre. Et vraiment, ça n'a pas changé parce qu'une fois que j'ai terminé mes études, mon entourage me déconseillait très fortement de me mettre indépendante, pour des raisons que je comprends. Mais j'ai toujours eu en moi ce désir de travailler pour moi, d'accomplir mes propres projets, pour moi, pour mes clients, et pas réaliser les rêves de quelqu'un d'autre ou les idées de quelqu'un d'autre. Mes clients types aujourd'hui, c'est beaucoup des entrepreneurs, des indépendants, des petites structures, ce n'est pas des grosses boîtes à plusieurs employés. C'est vraiment l'indépendant qui est passionné par son projet. J'ai vraiment mis en place, et à cœur en fait, j'ai mis en place depuis plusieurs années à attirer à moi vraiment des clients qui sont passionnés par l'activité qu'ils font et qui ont conscience qu'ils ont besoin d'un professionnel comme moi, d'une créative pour pouvoir... les accompagner dans leur développement d'images et pas juste, on a besoin d'un graphiste, d'une exécutante pour faire ci, pour faire là. Donc voilà, c'est vraiment des petits indépendants de tous horizons, parce que c'est vrai que je n'ai pas aujourd'hui spécialement que des personnes de domaine créatif, j'en ai de toutes sortes. Donc ça, c'est vraiment, c'est ce que je voulais aussi, parce que ça me diversifie dans les projets que j'ai à faire. Je leur propose l'identité visuelle. Une identité visuelle, c'est l'image de ton projet, c'est une image de marque. Elle contient le logo, les déclinaisons du logo, la palette de couleurs, les typographies, tous ces petits éléments graphiques qui composent à eux une famille qu'on appelle l'identité visuelle. C'est ce qui fait que tu es reconnaissable auprès de ton marché. Tu as un univers bien à toi, une image définie. En gros, ce que c'est une identité visuelle. Donc ça peut être l'identité visuelle, après, qui se décline sur carte de visite, sur des flyers, sur des folders, mais aussi dans le web, donc dans la construction de sites web. Moi, je m'occupe de la partie web design, et puis je collabore avec d'autres pour la construction, le développement. Mais ça peut très bien être du packaging, pour du... D'image de produit, ça c'est aussi très chouette à travailler. Et puis de temps en temps, ça arrive aussi des particuliers pour l'événementiel. Et ça, j'aime toujours accepter ce genre de projet, parce que c'est toujours très chouette de faire partie d'un petit projet personnel. Je pense, et j'espère en tout cas, j'aime à croire qu'aujourd'hui, mes clients viennent vers moi parce qu'ils aiment ma créativité, ils aiment mon style, en tout cas c'était mon objectif depuis le temps que je fais. Je fais ce métier, mon objectif c'était que les gens viennent à moi parce qu'ils reconnaissent mes compétences, mon style graphique et qu'ils veulent Flavia, ils veulent la graphisterie et pas juste une graphiste.
- Speaker #0
Intuitive. Intuitive.
- Speaker #1
Quand on fait un travail créatif comme le mien où on répond à une demande, on est amené à... à toucher à beaucoup de choses, à utiliser beaucoup de techniques différentes. Et puis, pour aussi satisfaire la demande du client, moi, je peux très bien faire un dessin académique, comme demain, je peux avoir un projet où je vais faire un dessin plus abstrait, plus technique, avec des aplats de couleurs, et puis ça va être un autre projet plus détaillé. Et donc, parfois, on s'y perd, on se dit, mince, c'est quoi mon style ? Est-ce que j'ai vraiment un style ? Mais je me suis rendue compte que ça... Je pense que j'ai une... pâte, j'ai un style graphique dans mon coup de crayon qui est assez reconnaissable, aussi dans les couleurs que j'utilise, j'aime bien utiliser une certaine palette de couleurs, je pense que c'est là-dessus qu'on me reconnaît. J'aime bien quand je fais un projet, notamment des identités visuelles parce que c'est ce que je fais le plus j'aime bien les draw buts, que ce soit concis, que ce soit lisible, et pour moi c'est ça qu'il faut enlever tous les détails inutiles je vais... quasiment jamais faire une identité où tu as beaucoup trop de choses, c'est beaucoup trop lourd. J'aime bien que l'image soit claire, qu'elle soit intemporelle. Et même ce côté rétro que tu retrouves dans mon travail, c'est cette trace de choses que j'aime dans la vie. Moi, j'aime bien tout ce qui est rétro. Les années 70, c'est mes années préférées. Et je m'inspire effectivement aussi beaucoup de tout ce qui m'entoure, que j'aime, que j'affectionne particulièrement. Et ça se voit justement, je suppose, dans mon travail. Et puis aussi par rapport au fait qu'on m'a souvent dit dans mon travail que j'arrivais à mettre le doigt sur ce que le client veut. Parce que dans la majorité des cas, les clients viennent, ils me font confiance, mais ils ne savent pas ce qu'ils veulent. Et justement, ils me font confiance pour comprendre. Et c'est souvent ce qui arrive, j'arrive à comprendre ce que le client veut, à savoir ce qu'il veut avant même qu'il sache que c'est ce qu'il voulait. Et ça, c'est quelque chose qu'on m'a souvent répété. Et donc, je pense que c'est ça aussi ma petite différence, peut-être par rapport à d'autres, c'est que par l'écoute que j'ai du client, ma volonté de vouloir m'immiscer dans son projet, avec son accord, bien évidemment. Le fait de vraiment m'imprégner de la personnalité aussi de la personne, qui est à chaque fois différente, ça m'aide en fait à vraiment mettre le doigt dessus et à lire dans les pensées. Je suis intéressée par énormément de choses, donc j'ai énormément de sources d'inspiration. J'aime beaucoup le cinéma, j'aime lire, j'adore la mythologie, j'ai une période où j'aimais bien jouer aussi aux jeux vidéo. C'est toutes des petites choses comme ça qui font que je suis constamment inspirée par ce que je vois, par ce que j'entends. même quand je sors, la nature m'inspire énormément. J'aime beaucoup faire des activités comme aller en brocante, j'adore ça, des marchés vintage aussi. J'aime beaucoup aussi aller au cinéma, mais au cinéma d'auteur, pas que le cinéma hollywoodien. Et c'est toutes des choses, des endroits où j'aime bien m'inspirer. des vieux graphismes. Il y a des boutiques dans Bruxelles que j'adore où je vais des fois juste pour leur nier pendant une demi-heure sur des vieux graphismes ou des vieilles... des vieilles affiches. Quand je vais aussi en brocante, je disais tantôt, j'adore regarder les vieux livres. Je trouve que c'est une source d'inspiration incroyable. J'ai une collection de vinyles aussi assez importante qui, je trouve, est hyper inspirante au niveau des couleurs, des typographies, plein de choses comme ça qui clairement sont un rapport direct avec le graphisme. J'ai toujours été curieuse, même petite. J'ai toujours aimé poser énormément de questions. M'intéresser au fonctionnement des choses, des métiers aussi. Je me suis toujours intéressée à des métiers que je sais que je n'exercerai jamais, mais qui m'intéressent juste, savoir comment on fait, comment sont faits les choses. Et je pense que c'est quelque chose qui, au quotidien, m'aide à trouver de l'inspiration.
- Speaker #0
Intuitive. Intuitive.
- Speaker #1
Et c'est d'abord le faire pour moi. Et des fois, quand je me retrouve dans des périodes où, pendant plusieurs mois, je suis contrainte, on va dire, à créer pour une demande, pour un projet, pour un client, je me retrouve où ma machine, en fait, elle tombe en panne. Et je me retrouve où j'ai pris tellement de temps à ne pas créer pour moi-même que je ne sais même plus ce que c'est de créer pour moi-même. Et quand c'est comme ça, je dois faire une petite pause de plusieurs jours. Et ça m'est déjà arrivé. Il y a quelques temps, ça m'est arrivé que c'était au point que même personnellement, je ne savais plus créer, même pour moi. Et donc quand c'est comme ça, je prends vraiment des vacances avec ma créativité. Je ne cherche même plus à être créative. Pendant une semaine, il n'y a plus rien. J'arrête toute activité créative, toute activité artistique, que ce soit pour moi ou pour un projet. Et je vis juste en fait, simplement. Je fais les tâches que j'ai à faire. Et curieusement... La créativité, en fait, elle revient comme par magie.
- Speaker #0
Intuitive. Intuitive.
- Speaker #1
La créativité, elle tape à ta porte. Il faut vraiment se l'imaginer. En tout cas, c'est comme ça que je l'imagine, comme un individu à part entière qui vit avec moi dans mon cerveau. Sauf que de temps en temps, elle en a marre, elle se casse et je ne la retrouve plus. J'ai beau chercher après, elle ne veut pas se faire trouver. Quand c'est ainsi, je la laisse tranquille. Je fais la paix. Je fais la gueule pendant une semaine. Et après, elle revient. Et c'est vraiment ce qui s'est passé. C'est que je suis partie. Je me suis occupée de mes petites affaires. Et puis, la créativité, elle est revenue d'elle-même. Comment ? Par des choses toutes simples. Je vais promener. Je regarde le ciel. Je le trouve magnifique. Je me dis, je le peindrais bien, ce ciel. Tiens, je m'imagine bien. J'utiliserais telle palette. J'utiliserais de la peinture à l'huile ou de l'aquarelle. Et en fait, ça, c'est... insignifiant comme ça, mais c'est juste le signe que ta créativité est en train de revenir. Que ton désir de créer, il est tout doucement en train de revenir. En regardant un film, je regarde l'esthétisme d'une scène et je me dis, « Waouh, elles sont belles les lumières. » Ça, c'est ta créativité qui est en train de revenir aussi. Et cette pause m'a vraiment permis de me réconcilier avec la créativité parce que j'avais plus de vue quand tu crées tout le temps pour la demande. Et c'est ça qui est très difficile dans notre métier de créatif. quand tu es un artiste que tu crées ce que tu aimes et les gens aiment ce que tu fais, ils l'achètent, ça c'est une chose, c'est difficile aussi, mais nous notre difficulté est tout autre, où ta créativité doit être sur commande, mais ta créativité n'est pas sur commande, et de temps en temps, elle n'est juste pas là, ou elle arrive beaucoup plus tard, ou à une heure, ou à un moment qui n'est pas spécialement adéquat, et ça il faut faire avec, et malheureusement de temps en temps ça arrive qu'il y a une grosse panne, et il faut savoir la gérer. Mais c'est un peu stressant parce que qui dit projet dit client, dit deadline, dit attente du client. Et ça, ce n'est pas évident de gérer quand on est en pleine crise d'inspiration. Je me rends compte, adulte, que j'essaie de redevenir la créative que j'étais quand j'étais enfant. Parce que quand on est enfant, on n'a pas... On ne se soucie pas de ce que les adultes se soucient. Ce qui est un problème pour les adultes n'est pas un problème pour un enfant. On s'en fiche du candidaton, on ne regarde pas spécialement. On crée en toute insouciance. Et devenue ado, ça a été plus compliqué parce que je me suis enfermée dans des préjugés ou des croyances limitantes qui faisaient que j'avais du mal de créer aussi spontanément que je l'aurais voulu. Et aujourd'hui, adulte, j'essaie de revenir justement à ce côté. plus insouciants de l'enfance. Quand tu laisses libre cours à ta créativité, tu t'exposes au monde extérieur. Et ça demande beaucoup de lâcher prise et de recul, parce que des fois, on va être critiqué pour notre créativité ou dire que ce n'est pas assez bon, ou que ce n'est pas ceci, ou qu'on n'aime pas. Mais il ne faut pas le prendre personnellement. Je le dis, mais moi-même, j'ai eu longtemps du mal. D'ailleurs, pendant mon temps, quand j'étais ado, je ne montrais jamais les dessins que je faisais. Je les gardais pour moi en secret dans la chambre. Je n'allais montrer qu'à ma mère ou à mon père, c'est tout. Mais parce que j'avais trop peur d'être jugée, d'être exposée. Ça, c'est quelque chose qui était complètement impensable pour moi. Mais aujourd'hui, en tant qu'adulte, j'ai encore du mal. Des fois, je fais des trucs pour moi et puis je me dis... Je vais les garder pour moi. J'ai trop peur de les montrer, trop peur d'être déçue, qui n'est pas l'accueil que j'attends. Mais de plus en plus, j'essaie de laisser tomber cette... C'est ça un frein en réalité à la créativité. J'essaie de créer en faisant vraiment l'impasse sur le regard des autres, sur ce que je crée. Parce qu'en tant que créatif, on ne peut pas faire l'unanimité auprès de tout le monde. Parfois, les autres peuvent ne pas comprendre ce qu'on crée et pourquoi on le crée. Et ça, j'essaie vraiment de m'en foutre, en fait, et de mettre ça de côté pour justement retrouver cette créativité que j'avais quand j'étais petite, où je m'en fichais. Je créais juste pour me faire plaisir, parce que je trouvais ça rigolo ou je trouvais ça intéressant. Et aujourd'hui, c'est ça, à côté de mon travail qui est créatif, malgré que j'ai un travail créatif, je ressens le besoin vital de devoir créer rien que pour moi à côté. Si je ne le fais plus, ça devient une contrainte pour moi, ça devient quelque chose que je suis obligée de faire pour avoir un salaire alors qu'à la base la créativité pour moi c'est du partage c'est un héritage c'est une façon de s'exprimer c'est une façon de choquer c'est une façon d'exprimer un point de vue qu'il soit populaire ou pas on s'en fiche l'art c'est... c'est incroyable et c'est quelque chose qui a toujours fait partie de ma vie et qu'aujourd'hui, j'essaie de l'appréhender de façon différente qu'il y a 5 ou 6 ans, par exemple.
- Speaker #0
Intuitive.
- Speaker #1
Personnellement, je trouve que les réseaux sociaux, aujourd'hui, ce n'est pas spécialement positif pour la créativité. C'est un outil incroyable pour la communication. pour avoir une certaine visibilité. C'est vraiment, pour moi, j'utilise comme un outil pour arriver à une fin. Mais au niveau de la créativité, je me suis vite rendue compte qu'on consomme plus la créativité des autres plutôt que de s'y mettre à faire quelque chose. Et même quand on fait quelque chose, je me rends compte que ça revient toujours, c'est des modes en fait. Et même au niveau du design, j'ai l'impression que ces dernières années, ça a été un peu impacté parce que quand je vois le graphisme aujourd'hui, en fait c'est juste des modes, tout le monde fait la même chose, tout le monde utilise les mêmes couleurs, tout le monde utilise les mêmes styles graphiques, tout le monde utilise les mêmes typographies, la même façon de montrer son travail sur les réseaux sociaux, et en fin de compte je me rends compte qu'au lieu d'être originaux, on devient tous les mêmes, à faire exactement la même chose, de la même façon, et même quand on a une traîne, une mode, on se dit ah oui mais je l'ai fait à ma sauce à moi, mais en fait non t'as rien. Tu n'as rien fait, tu t'es juste habillée différemment, tu as juste mis une bande-son différente, mais tu fais exactement la même chose que tout le monde fait. Donc, personnellement, je ne trouve pas que les réseaux sociaux sont une source de créativité. Justement, je trouve que ça nous met tous dans le même cadre. Et moi, depuis le gaming, je n'aime pas, je ne suis pas une conformiste. Je n'aime pas me conformer au mode ou Ausha de pensée de tout le monde parce que tout le monde le pense, tout le monde le fait. Et je trouve que les réseaux sociaux, justement... Le piège où tu deviens comme tout le monde, tu te noies dans la masse des modes des réseaux sociaux. Ça peut peut-être paraître pessimiste, cette façon de penser, mais je pense que tout a été fait. Qu'aujourd'hui, à part peut-être recycler certaines idées ou les approprier, je ne suis pas sûre qu'on va pouvoir trouver vraiment des nouvelles choses. On ne va pas inventer l'eau chaude. Paradoxalement, il y a des comptes sur Instagram qui sont très inspirants. Je trouve qu'il y a des gens qui ont vraiment un style hyper intéressant, une façon d'aborder la créativité qui est intéressante. Ça, je trouve que c'est bien. Mais une fois qu'on s'y intéresse un peu plus, qu'on gratte un peu, en fait on trouve d'autres contes, et on se rend compte qu'il y a des centaines de contes qui ont le même style graphique que le conte qu'on vient de trouver, et qu'on se dit « waouh, c'est top, c'est hyper inspirant » . Et du coup là, ma question, je me demande, mais mince, alors on fait le tour, on a fait le tour de la question, on tourne juste en rond au niveau de la créativité, c'est pas possible.
- Speaker #0
Intuitive.
- Speaker #1
Je trouve que les autres sont une source d'inspiration incroyable. Quand je dis les autres, c'est les autres dans la vraie vie, parce que les réseaux, ce n'est pas la réalité, il ne faut pas l'oublier. Mais juste se lier d'amitié avec d'autres créatives, rencontrer d'autres créatifs, je trouve que c'est une belle source d'inspiration. Se lier d'amitié au niveau professionnel, on ne se rend pas compte de tout ce qu'on peut partager et les gens peuvent être inspirants par leur façon de parler, par leur façon de penser. par leur façon d'aborder la vie ou d'aborder une problématique. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'en tant que créatifs, nous, dans notre travail, on règle des problèmes, le problème de notre client. Et je trouve que, je ne sais pas, côtoyer d'autres créatifs et leur façon de faire, c'est super intéressant.
- Speaker #0
Intuitive. Intuitive.
- Speaker #1
Je garde toujours en tête qu'une idée ordinaire peut être transformée en un concept extraordinaire. Et tout bêtement, je l'ai appris dans le cinéma. Moi, mon réalisateur préféré, c'est Quentin Tarantino. J'adore ses films. Je trouve que ce mec, c'est un génie, il est extraordinaire. Mais il a l'art, en fait, il a le don de prendre une histoire qui est complètement inintéressante. Il n'y a pas d'histoire, c'est basique. Mais il te le fait en un film complètement époustouflant. Il y a un esthétisme dans ses films, juste dans ses génériques. les typographies de ces génériques, moi, elles m'inspirent de fou, c'est extraordinaire. Et je trouve que c'est une belle leçon à retenir, nous, dans notre processus créatif, je ne vais jamais faire de film, mais dans mon process, c'est vraiment ça que je garde en tête. Une idée ordinaire peut devenir un concept extraordinaire juste dans sa façon d'être présentée, juste dans ta mise en page. Tu vas prendre un sujet, des fois, peut-être même ennuyeux ou compliqué à comprendre. Moi, mon rôle, c'est quoi ? C'est de le mettre en page avec ... des couleurs, des designs, des illustrations qui vont donner envie au lecteur de s'y intéresser, de comprendre ce qu'ils sont en train de lire, alors qu'en fait c'était à la base quelque chose de pas évident du tout à mettre en page. Donc voilà, je trouve que le cinéma c'est quelque chose de génial. Wes Anderson, je sais pas si tu connais, j'adore Le Grand Budapest Hotel. Moi personnellement j'adore ce film parce que je le trouve très original aussi dans la réalisation, mais les couleurs, l'esthétique... t'as des scènes, on dirait une pièce de théâtre. Et c'est comme ça que j'appréhende aussi certains de mes projets. Par exemple, dans la mise en page d'une affiche qui est originale ou très créative, c'est comme ça que je vois, je me dis, il y a un arrière-plan, un avant-plan, un milieu de plan, il y a tels et tels acteurs, j'ai tous mes éléments, je dois les mettre en place. Je l'imagine vraiment comme un petit théâtre avec des couleurs qui vont ensemble. Et quand moi je regarde la télé, je regarde le film, ça m'inspire à fond. C'est ça que je trouve que dans le cinéma en général, ou même le théâtre, c'est une source d'inspiration qui, je pense, est sous-cotée. Parce que même dans le storytelling, dans le graphisme, c'est hyper important. Tu dois avoir un discours préparé, comment le dire aussi. Parce que quand tu t'inspires du cinéma, de voir comment c'est raconté, tu peux carrément t'en inspirer, prendre exactement le même modèle pour ton projet graphique. Et ça, c'est... je trouve ça génial intuitive je suis convaincue que tout le monde a un potentiel créatif absolument tout le monde ça dépendra juste si on est à l'écoute de cette créativité qui vient taper à la porte peu importe quand dans notre vie mais même pour un projet si des fois t'as pas le temps t'as pas le courage aussi de se prendre cette idée et de l'exploiter probablement quelqu'un d'autre le fera à ta place parce que Des fois, une idée n'est pas unique. Tu peux avoir une idée, puis quelqu'un d'autre, on ne sait où, a exactement la même idée que toi. Et ça, c'est une idée que j'aime aller avoir, parce que je trouve que ça enlève une certaine prétention aussi dans la créativité. On a tendance des fois à mettre sur un piédestal les gens créatifs ou qui ont un don extraordinaire pour la musique ou le dessin ou la sculpture. Mais en réalité, c'est de la pratique, c'est donné à tout le monde, même si je pense que certaines personnes naissent avec un don un peu plus particulier. Mais c'est à soi de se dire, oui, je suis capable d'être créatif et de l'être de telle et telle manière. On peut être créatif de plein de manières différentes.
- Speaker #0
La musique a été composée par la pianiste Anne-Sophie Marquand. Tu as aimé l'épisode ? Partage-le autour de toi et abonne-toi au podcast. Et pour en savoir plus sur mes activités et sur mon accompagnement personnalisé pour créer ta newsletter, je t'invite à visiter mon site internet celine-owell.com Merci et à bientôt j'espère !