- Speaker #0
Je le sème.
- Speaker #1
Je le sème. Je le sème. Tu le sèmes.
- Speaker #2
Tu le sèmes.
- Speaker #0
Je le sèmes. Salut à vous, vous êtes sur le podcast de Joanne. Je suis en cours, une passionnée de nature,
- Speaker #3
d'humain.
- Speaker #0
Et donc, après avoir fait des bouquins, après avoir été pédaleuse à une boulangère, j'ai décidé de poursuivre un petit peu toute cette réflexion en m'attelant à un projet de podcast. Je vais se lancer. et donc ici des témoignages, des rencontres, des temps de lecture aussi pour alterner les moments peut-être plus doux et les moments un peu plus... comment dire ? On va dire ça comme ça. Voilà, vos bienvenus à vous. Et puis là, on place l'épisode du jour. Tu sais ?
- Speaker #1
Tu sais ?
- Speaker #0
Oh,
- Speaker #4
tu m'as fait peur !
- Speaker #0
La vie est pas si parfaite. Ouais, tu fais plusieurs lectures. T'as besoin de ça ? Alors, aujourd'hui,
- Speaker #3
je propose un temps de lecture. Très régulièrement, j'aime ajouter les mots sur le papier. Ça me permet de raconter un petit peu autrement ce que je ressens et puis de prendre de la distance peut-être ou d'avoir une écriture plus rythmée. Bref, peu importe. Aujourd'hui, un texte que je vous propose qui donnera aussi à voir qui je suis. Donc, au-delà de mon écriture, du propos où j'écris souvent en jeu pour incarner le truc, etc. Enfin, c'est un parti pris d'auteur ou d'autrice, peu importe. C'est en tout cas un choix que j'ai fait à un moment donné parce que le jeu permet de s'approprier. Bref, situation qui est très régulièrement vécue par les artistes, alors en particulier dans le visuel, ou alors, je ne sais pas, en tout cas, moi, je l'ai régulièrement vécue. C'est-à-dire, cette proposition de bien exposer, ça te fera connaître. Et puis, tu dis, OK, pourquoi pas ? Et puis, tu te demandes, OK, mais combien je suis payée ? Et puis là, très rapidement, très vite, on va se dire qu'en fait, on n'a pas d'argent. Vous comprenez, il n'y a pas d'argent pour la culture, il n'y en a pas beaucoup dans les bibliothèques. Alors bon, passons. Rappelons juste quand même que beaucoup de communes ou de municipalités font des efforts pour construire des bâtiments pour la culture et donc s'en targuent souvent. Très bien, très bien qu'on prévoit des équipements culturels parfaits. Par contre, reste à savoir aussi l'argent qui va être mis dans le fonctionnement de ces outils culturels parce qu'expérience vécue. Parfois, ce n'est pas budgété, donc on n'a pas les moyens de financer un poste pour l'accueil, etc., pour la gestion de salles. Donc, c'est compliqué. Et puis, sur les bibliothèques, le budget, pareil, expérience vécue, est très petit. Pour des collectivités, ça va être parfois quelques milliers d'euros pour acheter du bouquin, voire, comme ça a été le cas là où j'ai habité. 1000 euros sur une commune de 3500 habitants. Alors autant dire qu'avec 1000 euros, on n'achète pas beaucoup de bouquins et que la proposition culturelle, elle n'est pas exceptionnelle. Tout ça, c'était il y a 15 ans. Bref, c'est un sujet qui m'a toujours interpellée, et quelle qu'ait été ma position, ma fonction, etc. J'ai toujours milité pour que chacun soit rémunéré pour son travail, ce qui me paraît quand même être la moindre des choses. Il semble que l'artiste soit dans une catégorie à part. J'ai été paysanne boulangère, on ne m'a jamais demandé de filer du pain gratos pour que... les gens goûtent et pour me faire connaître. Par contre, artiste, c'est systématique. Et donc, ras-le-bol. Donc, un texte, pour le raconter, de façon peut-être plus percussive, voilà, pour témoigner, et pour dire ras-le-bol. Vous aimez écouter la musique, vous aimez tout ça, bah ouais, derrière, ce sont des gens qui ont besoin de gagner leur vie.
- Speaker #1
Tu sais, on sait.
- Speaker #4
Toi, le candidat aux élections, toi la candidate, moi l'artiste, la citoyenne, j'ai décidé de t'interpeller. Juste du tu, égalité, parité, fraternité. Je voulais te dire, tu, comme on le dit, a un alter ego. N'y vois aucune familiarité de celle qui empêche le débat. C'est un tu pour que l'on soit peut-être un peu plus égaux. Toi l'élu, aspirant élu, et moi petite artiste de rien et de tout. Oh, pas de modestie, de la moquerie ou de l'irrévérence, ne te trompe pas. Je le dis à force d'ouïr des... Viens exposer, viens chanter, viens, cela te fera connaître. Que les idylles se plaisent à se renaître, à répéter, à l'envie, à en mourir, car elle me faut donner beaucoup, et même le meilleur, pour rien. Alors oui, l'élu d'un jour, de toujours ou de jamais, je te le dis. Si l'arme est tombée dessus, comme une évidence, si j'ai fait de ma passion mon métier, j'ai besoin de sous, de petits sous, ou de vies d'argent, peu importe. Oh, je le sais, rassure-toi, que l'argent ne se mange pas, mais reste qu'ici, dans la société que toi et moi on fait, j'ai besoin de petits sous pour acheter de quoi me nourrir. Je dois l'avouer, je ne vis pas que de l'amour, de mon art et de l'eau fraîche dans laquelle trempent mes pinceaux. Oui, j'ai besoin de me nourrir pour continuer de te nourrir, toi. Vous nourrir, vous, de jolies choses, de mots, de rien, de tout, de superflu pourtant vital. Alors dis-moi, monsieur le candidat, madame l'aspirante maire, qu'as-tu prévu pour ton projet culturel ? Oh, une fois élu, dis-tu, nous dessinerons ensemble le devenir du territoire. Tu es élude ? Ne me fais pas l'offense de me prendre pour un idiot. Comme la fontaine, j'observe et les fables, je n'en veux plus. Alors dis-moi, qu'as-tu prévu ? Combien ? As-tu prévu ? Combien ? Pour mettre des livres dans les rayons de la bibliothèque. Combien pour les livres ? J'ai dit. Pas uniquement pour le bâti, celui qui portera peut-être un jour ton nom. Combien pour des romans qui font grandir, des histoires qui font voyager, pour des témoignages qui, en instruisant hier, éviteront quelques tragédies demain ? Combien pour faire venir des clowns qui nous feront pleurer ? Combien pour des échassiers qui nous feront danser et grandir ? Combien pour des images sur les murs de taffes de notre maison ? Combien pour les images qui rappellent hier et se conjuguent avec aujourd'hui ? Combien pour les arts, les arts vivants et les autres ? Ah, les arts bidons, les arts moribonds ? Quoi, y'a pas de sous ? Le couplet, c'est tristement répétitif. Et ces chapelles rénovées à millions. Et ces millions pour des mesures bidons de dépollution qui ne font qu'entretenir un système moribond. Et ces milliers d'euros pour ces panneaux, ces sens interdits qui n'ont pas de sens. Ces routes qui balisent les paysages, comme la pensée. Et le 1% culture, le petit pourcent. Si peu et tellement déjà. On va compter, oui, 1%. Tu sais, l'argent de la solidarité que bientôt tu vas gérer, je n'en veux pas. Je veux vivre de mon art. Allez, imagine, et dans quelques temps, tous ensemble, on en comptera, je te l'assure, de belles histoires. Johan, texte écrit en 2020 avant les élections, mais n'est-ce pas là ? Et juste au moment du Covid d'ailleurs.
- Speaker #3
Son outil d'électure pour plus de justice sociale, plus d'équité,
- Speaker #0
que chacun soit reconnu dans sa valeur. Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui. Merci d'avoir suivi l'épisode du jour. L'idée, c'est de donner à réfléchir, de donner à penser, de mettre un petit peu de douceur dans ce monde pour qu'il soit donc un peu plus... donc on l'espère si vous avez apprécié si vous trouvez ce programme intéressant si vous avez des suggestions n'hésitez pas à mettre un petit j'aime ou à partager à prendre contact via le site joa.fr j-o-o-o-a-f-r là vous y verrez aussi mon univers d'artiste allez hop tous les jeux jouent décidons le manque que l'on veut salut oui économie sans notre concern c'est quelque chose qu'on contient de tout je sais je
- Speaker #1
sais c'est
- Speaker #2
La vie est bâtie par la vie,
- Speaker #0
bâtie par la vie. Parce que je suis une femme.
- Speaker #1
Je sais, je sais,
- Speaker #2
je sais.
- Speaker #0
La vie est bâtie par la vie,
- Speaker #2
bâtie par la vie.
- Speaker #0
Parce que j'ai été devant le tyran de ma carrière paysanne. Je t'aime.
- Speaker #1
Je t'aime. Tu sais.
- Speaker #2
Tu sais.