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ÉPISODE 6 - Sandrine JOSSO cover
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Je vous raconte … des vies !

ÉPISODE 6 - Sandrine JOSSO

ÉPISODE 6 - Sandrine JOSSO

39min |27/11/2024
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Description

Dans cet épisode j'accueille Sandrine, une femme d’une force rare, une femme engagée et courageuse dont le parcours a été façonné par des combats aussi personnels qu’universels. Elle porte les couleurs de la citoyenneté engagée à l’Assemblée nationale.


Vous pouvez me joindre à jevousracontedesvies@gmail.com

Fabienne Colboc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Je vous raconte des vies. Aujourd'hui j'ai l'immense privilège de recevoir une femme engagée et inspirante, Sandrine Jossot. Derrière son sourire et sa douceur se cache une détermination inébranlable. Son parcours est celui d'une femme qui a choisi de transformer les épreuves de la vie en une force pour les autres et qui consacre chaque jour de son énergie à défendre ceux qui n'ont pas toujours la voix. Sandrine est diététicienne nutritionniste et s'est spécialisée en santé environnementale. Elle a consacré des années à comprendre et à alerter sur l'impact des polluants dans notre quotidien, sur la façon dont l'environnement que nous créons impacte la santé de tous et en particulier des enfants. Mais c'est en 2017 qu'elle décide de franchir un cap en se présentant aux élections législatives pour défendre ses idées et ses combats depuis l'Assemblée nationale. Ce choix, elle l'a fait pour une raison intime et puissante, pour répondre à une urgence qu'elle a elle-même vécue et qui l'a profondément marquée. Elle est également porte-parole de l'association Mandorpa, fondée par la fille de Gisèle Pellicot. Cette association lutte contre les violences invisibles et en particulier la soumission chimique, une violence insidieuse que Sandrine connaît de près. En tant que victime elle-même, elle a transformé cette expérience en un engagement puissant et nécessaire pour la sécurité des femmes et des jeunes, conscientisant le public et en agissant aux côtés des victimes. inlassable pour l'égalité entre les femmes et les hommes, Sandrine est aussi une voix forte pour la justice sociale. Ce n'est pas un simple slogan pour elle, mais un principe qu'elle porte dans toutes ses actions, avec l'espoir de construire une société où chacun peut s'épanouir librement et en toute sécurité. Aujourd'hui, elle est ici pour nous raconter ce qui l'anime, ses combats et cette volonté de ne jamais reculer face aux défis. Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Bonjour Fabienne.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être là à Je vous raconte des vies. C'est un honneur pour moi de te recevoir. Tu le sais Sandrine, dans cette série de podcasts Je vous raconte des vies, on se raconte à partir d'un moment déterminant qui a été décisif dans notre vie. Peux-tu nous dire quel a été ce moment pour toi ?

  • Speaker #1

    Le moment que je choisirais et dont je peux parler, c'est par exemple... Un moment qui m'a motivée pour m'engager. Il y a 12 ans de ça, la deuxième de mes filles a déclaré un cancer, précisément une leucémie. Et pour l'accompagner dans cette maladie et dans cet espoir de guérison, je me suis engagée dans les associations, puis après en devenant conseillère municipale. Et j'ai fait une promesse à ma fille un jour, lorsque nous avons été reçues. avec les médecins de l'hôpital de Nantes et les associations à l'Elysée pour le Noël des enfants malades. En repartant de l'Elysée, nous sommes passés toutes les deux devant les colonnades de l'Assemblée nationale. C'était en 2012. Elle avait 4 ans, je lui ai pris la main et je lui ai dit Louise, un jour j'irai là C'est pour ça que de cette promesse, j'ai mis les choses en place et en 2017, j'ai été élue députée pour la première fois.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça dit de toi ? ça, de faire une promesse qui est quand même une promesse un peu forte, car décider d'être députée en 2012 et y arriver en 2017, c'est rare.

  • Speaker #1

    Ça dit de moi beaucoup de choses. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui est public, mais qui a aussi envie de dire les choses. Et à un moment donné... Quand j'étais petite, je crois que j'avais 4 ans, je me disais que je voulais faire quelque chose d'important. Et de là, après, quand j'ai grandi, j'ai souhaité être conférencière pour transmettre. Pour moi, c'est une valeur importante. Et également, la combativité, c'est important pour moi, comme l'injustice. Et ce que l'on vit dans nos vies. ce que vivent parfois nos enfants, ça doit aussi nous permettre de nous transcender et de transformer ce sentiment d'injustice, parfois cette colère, parfois cette tristesse en action. Et ce que j'ai fait, j'ai décidé de m'engager pour ceux qui ne peuvent pas, peut-être parfois n'ont pas la force, n'ont pas la santé pour le faire.

  • Speaker #0

    Donc c'est au-delà de ta fille, c'était aussi être le porte-parole de milliers de millions de personnes qui n'ont pas accès à cette parole publique, n'ont pas accès à cette voix, et n'ont pas accès au pouvoir pour pouvoir dire tout ce qu'ils pensent. Pour l'intérêt collectif ?

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai compris dans mon engagement que pour faire bouger les lignes, eh bien en France, c'est important de s'engager aussi par la politique. Et quand je suis entrée à l'Assemblée nationale, j'ai choisi immédiatement de continuer à porter des sujets qui me tenaient à cœur, comme la santé environnementale, comme la cause des enfants, comme tous les sujets de politique sociétale. de les porter. Parfois, il faut quand même avouer que ces sujets sont plutôt des sujets qu'on met de côté. Et ça, pour moi, c'était regrettable et il fallait remédier à ça pour établir de la confiance entre les citoyens et ceux qui portent leur voix en étant capables de mettre en place des mesures concrètes qui allaient se voir dans le quotidien.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais savoir comment a réagi ta fille ? Est-ce qu'elle se souvenait qu'en 2012, tu lui as dit un jour, je serai députée ? Et en 2017, elle a 9 ans, si je calcule bien. Est-ce qu'elle s'en est souvenue ? Et qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Vous savez, quand les choses arrivent, qu'on les imagine, qu'on les espère, et qu'à un moment donné... finalement cet espoir se concrétise, il y a toute une phase finalement d'adaptation. Et elle a été bien sûr témoin de ce parcours-là. Et aujourd'hui, elle conforte en moi le fait que c'est important de s'engager pour les autres.

  • Speaker #0

    D'accord. Et cet engagement, il est d'autant plus fort, notamment... avec les sujets que tu portes, avec l'égalité entre les hommes et les femmes. Tu as créé aussi une association avec une ancienne collègue, Pascale Fontanel-Personne, sur les simones. Qu'est-ce que ça dit aussi de l'engagement des femmes en politique, notamment sur les sujets de société ? Est-ce que ces sujets de société sont plus portés par les femmes ?

  • Speaker #1

    Les sujets ne sont pas genrés, à mon avis. Parfois, par nos différences, on peut aussi être complémentaire. Et c'est vrai qu'il y a énormément de sujets pour lesquels les femmes, parfois, se sentent plus à l'aise d'argumenter, parce que soit elles l'ont vécu, soit elles y sont plus sensibles. Et puis, il y a d'autres sujets où les hommes aussi se sentent plus à l'aise. Néanmoins, pour faire avancer la société, il faut faire avancer les consciences. Et on a dans notre société, tête à tous, que ce soit les élus comme les citoyens, on a des croyances qui parfois nous limitent dans ce qu'on veut faire avancer ou dans ce qu'on veut vivre. Et c'est en ayant conscience de la volonté qu'on peut avoir à l'intérieur de nous, c'est pas que du courage en fait de parler de certains sujets qui sont un peu laissés sous le tapis, c'est vraiment une histoire de volonté et on mérite tous. de vivre dans une société beaucoup plus bienveillante, beaucoup plus animée de confiance. Et c'est aussi avec cet espoir-là que j'ai l'audace de porter des sujets. Par exemple, j'ai aussi porté avec l'appui de d'autres collègues une loi concernant l'accompagnement des fausses couches. Ça aussi, c'est un sujet de politique sociétale, un sujet parfois aussi qui a été un peu tabou. Et... J'ai aussi envie de contribuer par la loi et aussi par le fait de verser tous ces sujets au débat, de faire en sorte que dans notre société, plutôt que de juger, on a plutôt à cœur déjà de comprendre et d'accompagner l'émancipation de nous tous.

  • Speaker #0

    Tu as parlé de croyances, il y a les croyances qui nous portent et les croyances limitantes. Quelles étaient tes croyances, toi, quand tu as été élue députée, lesquelles t'ont confortée ou lesquelles tu as dû dépasser ? Comment on arrive à l'Assemblée nationale avec une envie folle de défendre des sujets de société ? À quoi tu as été confrontée et quelles croyances tu as dû faire sauter pour dépasser tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors la... Le premier constat que j'ai fait, c'est justement avec ma collègue et amie Pascale Fontenelle-Personne. Quand nous étions toutes les deux députées, on s'est rendu compte qu'il y a des réflexes. Et les réflexes... n'aident pas les femmes. C'est-à-dire qu'il y a des réflexes qui induisent le fait qu'un homme est toujours prioritaire sur une femme, surtout lors de discussions en lien avec des postes de décision.

  • Speaker #0

    Poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose qui est ancré en nous. Et puis, il y a vraiment tout un travail à faire au niveau global. Pour arriver à cette égalité femmes-hommes, il est important de travailler aussi bien avec les hommes qu'avec les femmes. Le sujet du patriarcat, les femmes parfois se limitent, ont des biais de croyance qui limitent leurs actions. Et tout ça, c'est comme quelque part quelque chose qui pollue. nos cerveaux, que ce soit pour un homme comme pour une femme. Aujourd'hui, ce qu'il est important de faire, c'est de travailler avec les hommes pour aussi les rassurer dans le fait que les femmes, elles ne veulent pas prendre leur place, elles veulent juste avoir leur place légitime, et que tout ça, ça vise un équilibre dans la société. Et c'est ce qu'on remarque aujourd'hui sur le fait que depuis malheureusement des siècles, il y a des choses qui sont inscrites dans la tête des hommes et aussi dans la tête des femmes et qu'aujourd'hui c'est plus possible de continuer comme ça parce que on est en train de s'opposer alors qu'on devrait tout simplement être fiers. Je dis souvent finalement féministe c'est un mot mais on se doit plus de regarder les actes qu'on pose. surtout dans ces sujets-là. Puis changer nos regards. Et je vois bien ô combien aujourd'hui, encore, les femmes doivent se battre. Et moi je pense qu'aujourd'hui la bataille, elle est plus sur encourager les femmes dans leur volonté de prendre toute leur place légitime et encourager les hommes. à regarder la volonté des femmes en étant aidant pour faire en sorte qu'on puisse arriver à un équilibre et aussi un apaisement des relations femmes-hommes et à une juste politique parce que les sujets qu'on porte, qu'on soit homme ou femme, ce sont des sujets qui sont importants pour notre société et des sujets qui aujourd'hui méritent d'être regardés. avec des lunettes de l'égalité, mais à plein d'endroits.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est des sujets importants, c'est des sujets qui transforment une société. En fait, une société plus juste entre les hommes et les femmes, c'est une société qui doit avoir une vision forte et elle peut se faire, comme tu le dis, avec les hommes et les femmes. C'est ça. pas que la cause des femmes, c'est aussi la cause des hommes, cette égalité.

  • Speaker #1

    Oui, elle est vraiment là. Et au-delà de cette volonté de faire bouger les lignes, il faut aussi bien imaginer et bien comprendre qu'on a besoin parfois de personnes qui nous montrent le chemin. Parce qu'on peut tous avoir des souhaits, on peut tous avoir des rêves, mais parfois on ne sait pas comment s'y prendre. Et j'écoute et j'observe aussi moi des personnes qui sont inspirantes. Moi, des hommes peuvent m'inspirer dans les changements de notre société. Des femmes peuvent m'inspirer. Et je pense que des hommes peuvent être aussi inspirés par des femmes.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y a quelque chose que tu n'es pas autorisée de faire par ces croyances, justement ? Ou alors quelque chose que tu as fait et que jamais tu ne penserais ? qu'une femme puisse faire ou que toi en tant que femme tu puisses faire. Est-ce que ce mandat t'a transformé ? Est-ce qu'il y a encore des choses qui te limitent dans l'accès à des responsabilités ? As-tu encore des croyances qui te limitent dans l'exercice de ton mandat ?

  • Speaker #1

    Dans l'exercice de mon mandat, oui je peux avoir des croyances. On a tous besoin de progresser. Et... Tous les obstacles, toutes les croyances méritent d'être regardées en face et d'être travaillées. Quand je suis arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, j'avais aussi, comme beaucoup, parfois un manque de confiance en moi et au fur et à mesure du temps j'ai travaillé justement pour garder de la confiance en gagner parce qu'on peut souvent en perdre dans des endroits où il ya beaucoup d'hostilité comme à l'assemblée nationale et bien notre capital confiance en nous il est très souvent malmené donc il ya aussi des ressources comme par exemple la résilience moi je suis très très admiratifs des travaux par exemple de Boris Cyr-Lunik sur la résilience. Et je crois qu'aussi, il y a quelque chose d'important quand on s'engage, c'est qu'il faut avoir des convictions, c'est important, et surtout se méfier de nos certitudes. Et toujours avoir un esprit comme un chercheur. Moi, j'aime tout ce qui est scientifique, et j'ai toujours une démarche scientifique en faisant aussi de la politique. Et les ressources, elles sont immenses. On a énormément de personnes dans notre pays qui ont œuvré avant nous, qui sont spécialistes à plein d'endroits. Et je crois aussi que ce qu'on doit faire quand on est engagé, par exemple, à l'Assemblée nationale en étant député, c'est de mettre en avant ce qu'ont fait aussi les autres avant nous et ce que font aussi certaines personnes dans l'ombre. C'est pour ça que je suis pour une co-construction, pour travailler dans tout ce que je fais de manière transpartisane, aller aussi chercher toute cette intelligence collective. C'est aussi une sorte de réforme qu'on peut faire au sein de nos institutions. C'est se dire qu'il faut garder un esprit de curiosité, que toutes les informations sont... en capacité de nous être donnés, étant donné que nous sommes députés, mais que de là, on doit aussi aller vérifier ces informations, surtout quand on produit, par exemple, des lois ou des rapports, parce qu'il faut mesurer l'impact aussi de ce qu'on dit, de ce qu'on vote et de ce qu'on propose. Et il y a aussi tout un travail très sérieux qui doit être mené. Et je mets vraiment là... devant nous le sujet de la communication. La communication, parfois, peut détruire les actions politiques. Aujourd'hui, on a quelque part détruit beaucoup de liens qu'on avait avec les citoyens, justement à cause de cette communication qui n'est pas suivie d'actions. Et on doit être des bâtisseurs de confiance, nous maintenant, les nouveaux élus. Il faut s'oublier quand on fait de la politique. Ce qui m'intéresse, c'est avant tout ce qu'on peut faire pour les autres et on le fait qu'avec les autres. Et le fait de s'oublier, ça permet d'une part finalement d'être beaucoup plus, je pense, constructif dans le travail et également d'être moins centré sur soi, tout à fait, et de permettre aussi de la pro-construction. et une réparation collective à plein d'endroits, surtout quand on fait des lois ou quand on propose des mesures qui vont faire avancer le quotidien des Français.

  • Speaker #0

    Tu as parlé tout à l'heure de la loi pour accompagner les femmes aux fausses couches. Est-ce que c'est une loi où concrètement, sur le terrain où les Français te parlent, tu parles de communication, de ce que je comprends, c'est-à-dire... Il faut d'abord faire et après communiquer, plutôt que de communiquer et faire après, où pas forcément, on ne sait pas ce qu'on pourra faire. Et là, est-ce que cette proposition de loi qui a été votée à l'unanimité a été assez communiquée ? Est-ce que tu as des retours concrets ? Donc première question et deuxième question, quelle serait la future loi que tu aimerais porter ?

  • Speaker #1

    Sur la question Fabienne de cette fameuse loi sur les fausses couches, je me suis appuyée sur des travaux qui avaient été faits lors de la précédente mandature au sein de la délégation des droits des femmes. Il y a aussi des collègues qui avaient déjà compris que c'était un sujet important, que c'était aussi un sujet tabou et qu'on méritait en tout cas de travailler là-dessus tous ensemble pour faire en sorte que ce sujet devienne un sujet avec lequel la société serait plus à l'aise parce que c'est un sujet plutôt de souffrance. Il y avait notamment une injustice liée au fait que si une personne qui vit une fausse couche a besoin de s'arrêter, Elle avait donc une pénalité financière, donc il a fallu au sein de cette loi lever le jour de carence. Il a fallu aussi travailler pour faire en sorte que les femmes qui vivent des fausses couches dans une entreprise puissent être garanties de ne pas être licenciées. Et puis aussi, quand vous vivez une épreuve, c'est important de comprendre qu'il y a des impacts. Donc ça peut avoir des impacts sur le coût. couple, c'est pour ça que cette loi aussi elle concerne le couple et qu'il y a un accompagnement à faire sur la possibilité d'avoir un recours donc à ce qu'on appelle un accompagnement avec un psychologue, 12 séances de prise en charge, ça c'est ce qu'il y a dans cette loi et aussi ça a permis aussi de parler du sujet de la santé mentale qui est un sujet important qui a déjà été traité par beaucoup de mes collègues. lors de la précédente législature et c'est aussi un sujet aujourd'hui qui est un peu moins tabou. Donc ça c'est très important de dire qu'il y a aussi des sujets qui rassemblent et que la méthodologie elle peut être vraiment transpartisane sur ces sujets là. Ça c'est fondamental. Alors sur les lois qu'on peut proposer, c'est vrai que les députés on a plein d'idées de lois et comment on a ces idées là ? Parce que c'est souvent un citoyen qui nous interpelle sur un sujet précis. Et merci à eux, parce que c'est avec eux qu'on arrive à faire en sorte et à proposer des choses importantes pour faire évoluer notre société. Elles viennent de la base, en fait. Ces sujets viennent de la base, et ça, c'est très important. Une loi, maintenant, que j'aimerais porter, je vais vous confier quelque chose. Aujourd'hui, j'œuvre... pour accompagner au mieux les victimes d'agressions sexuelles. Pourquoi ? Parce qu'il y a un an demain, donc c'était le 14 novembre 2023, j'ai été victime de soumission chimique. J'ai deux choses à dire à ce sujet. D'une part, je voudrais remercier mes collègues qui me soutiennent, remercier le fait que demain, à l'Assemblée nationale, il y a une grande formation sur la soumission chimique. que je porte avec un autre collègue député de la délégation des droits des femmes qui s'appelle Guillaume Gouffier-Valente, pour faire en sorte qu'on puisse quelque part un peu corriger le sort un an après. C'est très émouvant pour moi. Et nous dire qu'on a déjà avancé. Et que c'est aussi avec un homme que j'avance sur ce sujet-là à l'Assemblée nationale. Donc merci à lui et puis à tous ceux qui ont œuvré pour que... ce jour et cette formation puissent exister. Et également, au bout de ma mission qui m'a été confiée et confortée par, tout d'abord, c'est une mission que j'ai eue par le Premier ministre Gabriel Attal, qui a été confortée par le gouvernement Barnier, cette mission, je l'amène du mieux que je peux pour travailler vraiment sur le fond, pour faire en sorte que cet angle mort qu'est la soumission chimique soit vraiment mieux pris en compte dans notre société. Au bout de tout ça, au bout de cette mission gouvernementale, avec la sénatrice Véronique Guillotin qui m'accompagne, on va établir un rapport avec des préconisations. En même temps que je pense à ce rapport et à ces préconisations, je pense aussi aux mesures concrètes. qu'on peut mettre en place assez rapidement. Là, je vous parle de la formation qui aura lieu demain, mais il y a aussi, par exemple, le fait qu'en France, si vous avez été victime de soumission chimique, si vous vivez, par exemple, dans une grande ville, eh bien, vous avez plus de chances d'accéder à un parcours de soins de victime qui soit un parcours bien fléché. Si ça vous arrive en ruralité, vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer. C'est pour ça que je travaille avec une association qui s'appelle Mandorpa, dont la présidente est Caroline Darian Perronet, qui est la fille de Gisèle Pellicot, pour que dans toutes les pharmacies de France, dès que vous avez une suspicion de soumission chimique, vous puissiez aller demander à votre pharmacien ce qu'on appelle un kit, un kit de bonne pratique, un kit du lendemain, pour faire en sorte que vous ayez tous les bons conseils. pour accéder à de la preuve, par exemple, comment faire pour aller vous faire prélever du sang, ou aller déposer vos analyses parce qu'il faut des... interprétations avec des experts certifiés, que vous puissiez et que vous ayez envie de porter plainte ou pas d'ailleurs, parce que c'est encore très compliqué aujourd'hui dans notre pays de porter plainte. En fait pourquoi je parle de ça ? Parce que au bout de cette mission gouvernementale, avec toutes les actions que je mène à plein d'endroits, avec toutes les bonnes volontés, je souhaiterais... pour notre pays, porter une loi pour les victimes de soumission chimique, mais pas que finalement, pour les victimes d'agressions sexuelles.

  • Speaker #0

    D'agressions sexuelles de manière générale.

  • Speaker #1

    De manière très large. Évidemment qu'on va inclure la soumission chimique, parce que c'est un des premiers modes opératoires des prédateurs. Mais je pense aussi à toutes les victimes de violences sexuelles. Je pense aux enfants, aux victimes d'inceste. Je pense aux personnes vulnérables, les personnes... parfois âgés, parfois handicapés, qui subissent des agressions sexuelles. Et puis je pense à tous les hommes et les femmes, et malheureusement beaucoup de femmes, qui subissent des agressions sexuelles dans notre pays, pour qu'enfin on puisse replacer la victime dans un circuit qui lui permettra une vraie recondition. Parce qu'être agressé sexuellement, ça tue quelque chose en nous. Il faut vraiment le savoir. Évidemment. On peut s'en remettre, mais certaines personnes ne pourront jamais s'en remettre totalement, tellement aujourd'hui elles ne peuvent pas être bien accompagnées. Les victimes, elles ont besoin de confiance et elles ont besoin de soutien. Et ça passera aussi par la loi.

  • Speaker #0

    Alors il y a eu MeToo, bien sûr, qui a permis aussi la libération, de libérer la parole. Mais là aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'il faut un parcours de soins en fait. spécifique aux personnes qui ont été agressées sexuellement. Et pour tout le monde, et dans tous les territoires.

  • Speaker #1

    Tout à fait, un parcours vraiment fléché, le parcours idéal des victimes, sur le plan médical, sur le plan psychologique. Et puis, si ces victimes le souhaitent, qu'elles soient aussi bien accompagnées dans leur parcours judiciaire, qui est malheureusement un parcours semé d'embûches, parce qu'on le voit très bien, comme... Malheureusement, notre société à plein d'endroits n'est pas encore formée à toutes ces agressions, toutes ces formes d'agressions sexuelles. Eh bien, les victimes, elles sont malmenées. Par exemple, en audition, on peut être malmené. Si on est malmené, ça renforce le traumatisme. Et c'est en cela qu'aujourd'hui, on doit agir de manière beaucoup plus efficace et beaucoup plus immédiate. Tu l'as dit Fabienne, c'est-à-dire que quand on vit une agression sexuelle, qu'on soit enfant, adolescent, adulte, c'est terrible. Et plus cette agression est reconnue avec une prise en charge rapide de la victime, plus on a la possibilité de mieux s'en remettre.

  • Speaker #0

    Et toutes ces actions, est-ce qu'elles ont un écho sur la population ? Quel est l'impact ? Est-ce qu'on t'en parle ? Est-ce qu'on te dit merci Madame Jossot ? Et bien sûr avec d'autres députés avec qui tu travailles, avec la sénatrice. Mais est-ce que ça s'est entendu ? Est-ce que tu penses que ça bouge ? Et est-ce que ça bouge assez pour que ça passe le mur du son de l'Assemblée nationale ? Et les murs au-delà de l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #1

    Quand tu me poses cette question, Fabienne, me viennent deux choses. Tout d'abord, il y a toutes ces personnes qui me témoignent. leur gentillesse, leur encouragement. Bon, évidemment que j'y suis sensible, et ça, c'est comme un carburant pour moi. Et puis, il y a une violence silencieuse, à laquelle je ne m'attendais pas, mais que je découvre, en fait, au fur et à mesure du temps. Une violence silencieuse, c'est où on va... Si on me pose la question comment tu vas, je vais dire bon je sais pas, un grand ça va. Oui, en ce moment c'est difficile. Eh bien, ma réponse gêne. Après, il y a des choses beaucoup plus difficiles à vivre au quotidien pour les victimes. Par exemple, quand vous décidez...

  • Speaker #0

    de rendre ce qui vous est arrivé public. Même si c'est dans votre cercle amical ou votre cercle familial, eh bien, vous allez avoir des personnes qui vont réagir de manière très inadaptée, qui peuvent vous dire t'as pas peur pour ta réputation, le fait d'en avoir parlé ? Moi, c'est le papa d'un petit garçon. qui, en sortant de l'école de mon fils, m'a dit ça. Vous voyez, c'est plein de petites choses, mais c'est important d'entendre ça, parce que c'est plein de petites choses. C'est comme, je vous dis, c'est une sorte de violence silencieuse, c'est comme un poison qu'on envoie...

  • Speaker #1

    Tranquillement, même de rien, l'air de rien. Voilà,

  • Speaker #0

    aux personnes qui ont décidé de parler, aux victimes. Ça, c'est difficile. C'est aussi quand on est une femme publique comme moi, et sachez que ma détermination est intacte, mais parfois, c'est vrai que j'en ai un peu marre. Parce que, mettons, je vous raconte ce qui m'est arrivé il y a une semaine, j'arrive à la gare, un monsieur me voit, il me reconnaît, et il me dit Madame Jossot, je ne suis pas d'accord avec vous, il faut arrêter d'embêter le sénateur. Il est gentil, M. Guériot. Donc, ça, c'est vraiment les poisons du quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, ça n'a pas une adhésion totale. Il y a encore des gens qui minimisent ou qui banalisent et qui ne se rendent pas compte que parler, ça fait avancer une cause. Déjà, c'est dur que tu ne l'as pas fait, j'imagine, de gaieté de cœur. Ça conforte qu'il y a encore des personnes qui ne se rendent pas compte de la gravité de ce que c'est que de tenter une agression sexuelle par la soumission chimique, ce que tu as vécu. Et en quoi cela te transforme, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ça me... Quelque part, évidemment, ça me touche. On peut tous être touchés d'entendre ça. Mais en même temps, ça me rend encore plus... déterminée et c'est parce que j'ai envie de dire stop parce que je ne veux plus entendre des choses comme ça. Finalement qu'est ce qu'il faut comprendre ? C'est à dire qu'une femme qui parle, une victime qui parle, un homme qui parle, on va avoir tendance à l'empêcher. C'est ça. Moi c'est ce que je me dis. Ah je me dis mais en fait c'est de l'empêchement.

  • Speaker #1

    Et la culpabilité aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, on tente. Moi, par contre, je suis complètement insensible à la culpabilisation. J'ai cette Ausha. Moi, à aucun moment, je culpabilise d'avoir porté plainte contre le sénateur. Jamais de la vie, je n'ai culpabilisé là-dessus. Donc, moi, je suis très au clair là-dessus. Par contre, évidemment, à cause du fait qu'on n'est pas tous évolués de la même manière au niveau de nos consciences, eh bien, certaines personnes... peuvent ressentir de la culpabilité. Et ceux qui osent mettre la pression aux victimes, aux victimes qui parlent, eh bien, ils espèrent, en fait. C'est une façon de manipuler, en fait, la vulnérabilité de la victime en tentant de la faire culpabiliser. Autant vous dire que sur moi, ça ne marche pas. Et c'est pour ça que je me dois de continuer à faire en sorte que ces discours-là existent de moins en moins. mais en même temps je dois en parler. Parce que ce sont des tentatives d'intimidation si on regarde les choses comme elles sont. Et qu'aujourd'hui, ça fait un an que ça m'est arrivé, ça fait un an que j'ai parlé, et qu'aujourd'hui, au bout d'un an, je sais que dès que je sors, j'ai le risque d'avoir des choses désagréables qui m'arrivent, de l'intimidation.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Très peu dans le sens où mes preuves, elles sont là, j'ai toujours été gonflante dans mes déclarations. Beaucoup tentent, et le font d'ailleurs, mais ça ne fait pas beaucoup de bruit. Néanmoins, c'est quand même une violence qui est silencieuse, et il faut prêter la plus grande attention possible à cela pour... endiguer cela. Et comment on peut le faire ? Je pense que c'est surtout par de la transmission et par de l'éducation. Et qu'il faut être aussi très ferme lorsque vous avez affaire à des individus qui tentent de vous déstabiliser. Mais attention, ça peut être aussi des femmes qui tentent de me déstabiliser. Ce n'est pas que des hommes, vous voyez. Donc, c'est ça. Ça qu'il faut comprendre, c'est que quelqu'un qui veut faire bouger les lignes, de toute façon, eh bien, ça fait du parcours. il y aura sur son parcours quelques pots de bananes, des obstacles, et j'ai décidé de transformer ces obstacles en tremplin, ce poison en élixir, de faire en sorte que toute tentative de me déstabiliser, ça me donne encore plus de force pour justement continuer à œuvrer pour qu'on ait une société dans laquelle... toutes ces victimes soient beaucoup plus protégées.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Sandrine, parce qu'on sent vraiment une femme engagée et passionnée à porter la voix au-delà de toi. Et de dire que, moi je ressens, de dire, utilisez-moi pour porter votre voix. Tant que je suis là, je peux le faire et je le ferai avec détermination. Et je pense que c'était l'engagement que tu voulais prendre quand tu as décidé et que tu as promis à ta fille d'un jour d'être à l'Assemblée nationale. Et qu'est-ce que tu as envie que nos auditeurs retiennent de toi à la suite de cet entretien ? Et quel message tu as envie leur faire passer ?

  • Speaker #0

    Moi, le premier message que je tiens à faire passer, c'est que... Dans notre société, il y a plein de sujets qui sont importants et que vous êtes importants et vous n'êtes plus seul.

  • Speaker #1

    Très bien. Et qu'est-ce que tu as envie qu'ils disent de toi ?

  • Speaker #0

    J'ai surtout envie et c'est surtout peut-être besoin que toutes ces personnes finalement m'encouragent parce que c'est ce qu'il y a de plus bon. d'être finalement encouragée, soutenue pour le faire, pour qu'à chaque fois que je monte sur le ring, si on tente de me mettre KO, je puisse remonter et porter un coup et avoir cette audace d'aller plus loin, plus fortement et avec beaucoup plus de certitude d'y parvenir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as fait une autre promesse à ta fille ou à tes autres enfants ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas fait d'autres promesses. Par contre, moi je remercie toutes les personnes qui se confient à moi, qui osent aussi se raconter. Et c'est aussi à travers de tes podcasts, tu vois Fabienne, que tu peux aussi finalement aider à cette réparation collective. Parce que la libération de la parole est une chose, mais le partage aussi de quelque part de toutes ces... de tous ces espoirs, c'est aussi quelque chose de très important.

  • Speaker #1

    Merci Sandrine, surtout d'être venue parler à Je vous raconte des vies. C'est un très beau témoignage. Il y a de l'engagement politique, mais il y a aussi du vécu personnel. Et je pense que c'est bien aussi de voir derrière une femme politique, une femme touchée, engagée et une citoyenne comme les autres. qui peut porter notre voix. Chères auditrices, chers auditeurs, merci de nous avoir suivis et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre épisode de Je vous rapproche, Névi. Merci Sandrine, merci beaucoup.

Description

Dans cet épisode j'accueille Sandrine, une femme d’une force rare, une femme engagée et courageuse dont le parcours a été façonné par des combats aussi personnels qu’universels. Elle porte les couleurs de la citoyenneté engagée à l’Assemblée nationale.


Vous pouvez me joindre à jevousracontedesvies@gmail.com

Fabienne Colboc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Je vous raconte des vies. Aujourd'hui j'ai l'immense privilège de recevoir une femme engagée et inspirante, Sandrine Jossot. Derrière son sourire et sa douceur se cache une détermination inébranlable. Son parcours est celui d'une femme qui a choisi de transformer les épreuves de la vie en une force pour les autres et qui consacre chaque jour de son énergie à défendre ceux qui n'ont pas toujours la voix. Sandrine est diététicienne nutritionniste et s'est spécialisée en santé environnementale. Elle a consacré des années à comprendre et à alerter sur l'impact des polluants dans notre quotidien, sur la façon dont l'environnement que nous créons impacte la santé de tous et en particulier des enfants. Mais c'est en 2017 qu'elle décide de franchir un cap en se présentant aux élections législatives pour défendre ses idées et ses combats depuis l'Assemblée nationale. Ce choix, elle l'a fait pour une raison intime et puissante, pour répondre à une urgence qu'elle a elle-même vécue et qui l'a profondément marquée. Elle est également porte-parole de l'association Mandorpa, fondée par la fille de Gisèle Pellicot. Cette association lutte contre les violences invisibles et en particulier la soumission chimique, une violence insidieuse que Sandrine connaît de près. En tant que victime elle-même, elle a transformé cette expérience en un engagement puissant et nécessaire pour la sécurité des femmes et des jeunes, conscientisant le public et en agissant aux côtés des victimes. inlassable pour l'égalité entre les femmes et les hommes, Sandrine est aussi une voix forte pour la justice sociale. Ce n'est pas un simple slogan pour elle, mais un principe qu'elle porte dans toutes ses actions, avec l'espoir de construire une société où chacun peut s'épanouir librement et en toute sécurité. Aujourd'hui, elle est ici pour nous raconter ce qui l'anime, ses combats et cette volonté de ne jamais reculer face aux défis. Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Bonjour Fabienne.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être là à Je vous raconte des vies. C'est un honneur pour moi de te recevoir. Tu le sais Sandrine, dans cette série de podcasts Je vous raconte des vies, on se raconte à partir d'un moment déterminant qui a été décisif dans notre vie. Peux-tu nous dire quel a été ce moment pour toi ?

  • Speaker #1

    Le moment que je choisirais et dont je peux parler, c'est par exemple... Un moment qui m'a motivée pour m'engager. Il y a 12 ans de ça, la deuxième de mes filles a déclaré un cancer, précisément une leucémie. Et pour l'accompagner dans cette maladie et dans cet espoir de guérison, je me suis engagée dans les associations, puis après en devenant conseillère municipale. Et j'ai fait une promesse à ma fille un jour, lorsque nous avons été reçues. avec les médecins de l'hôpital de Nantes et les associations à l'Elysée pour le Noël des enfants malades. En repartant de l'Elysée, nous sommes passés toutes les deux devant les colonnades de l'Assemblée nationale. C'était en 2012. Elle avait 4 ans, je lui ai pris la main et je lui ai dit Louise, un jour j'irai là C'est pour ça que de cette promesse, j'ai mis les choses en place et en 2017, j'ai été élue députée pour la première fois.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça dit de toi ? ça, de faire une promesse qui est quand même une promesse un peu forte, car décider d'être députée en 2012 et y arriver en 2017, c'est rare.

  • Speaker #1

    Ça dit de moi beaucoup de choses. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui est public, mais qui a aussi envie de dire les choses. Et à un moment donné... Quand j'étais petite, je crois que j'avais 4 ans, je me disais que je voulais faire quelque chose d'important. Et de là, après, quand j'ai grandi, j'ai souhaité être conférencière pour transmettre. Pour moi, c'est une valeur importante. Et également, la combativité, c'est important pour moi, comme l'injustice. Et ce que l'on vit dans nos vies. ce que vivent parfois nos enfants, ça doit aussi nous permettre de nous transcender et de transformer ce sentiment d'injustice, parfois cette colère, parfois cette tristesse en action. Et ce que j'ai fait, j'ai décidé de m'engager pour ceux qui ne peuvent pas, peut-être parfois n'ont pas la force, n'ont pas la santé pour le faire.

  • Speaker #0

    Donc c'est au-delà de ta fille, c'était aussi être le porte-parole de milliers de millions de personnes qui n'ont pas accès à cette parole publique, n'ont pas accès à cette voix, et n'ont pas accès au pouvoir pour pouvoir dire tout ce qu'ils pensent. Pour l'intérêt collectif ?

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai compris dans mon engagement que pour faire bouger les lignes, eh bien en France, c'est important de s'engager aussi par la politique. Et quand je suis entrée à l'Assemblée nationale, j'ai choisi immédiatement de continuer à porter des sujets qui me tenaient à cœur, comme la santé environnementale, comme la cause des enfants, comme tous les sujets de politique sociétale. de les porter. Parfois, il faut quand même avouer que ces sujets sont plutôt des sujets qu'on met de côté. Et ça, pour moi, c'était regrettable et il fallait remédier à ça pour établir de la confiance entre les citoyens et ceux qui portent leur voix en étant capables de mettre en place des mesures concrètes qui allaient se voir dans le quotidien.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais savoir comment a réagi ta fille ? Est-ce qu'elle se souvenait qu'en 2012, tu lui as dit un jour, je serai députée ? Et en 2017, elle a 9 ans, si je calcule bien. Est-ce qu'elle s'en est souvenue ? Et qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Vous savez, quand les choses arrivent, qu'on les imagine, qu'on les espère, et qu'à un moment donné... finalement cet espoir se concrétise, il y a toute une phase finalement d'adaptation. Et elle a été bien sûr témoin de ce parcours-là. Et aujourd'hui, elle conforte en moi le fait que c'est important de s'engager pour les autres.

  • Speaker #0

    D'accord. Et cet engagement, il est d'autant plus fort, notamment... avec les sujets que tu portes, avec l'égalité entre les hommes et les femmes. Tu as créé aussi une association avec une ancienne collègue, Pascale Fontanel-Personne, sur les simones. Qu'est-ce que ça dit aussi de l'engagement des femmes en politique, notamment sur les sujets de société ? Est-ce que ces sujets de société sont plus portés par les femmes ?

  • Speaker #1

    Les sujets ne sont pas genrés, à mon avis. Parfois, par nos différences, on peut aussi être complémentaire. Et c'est vrai qu'il y a énormément de sujets pour lesquels les femmes, parfois, se sentent plus à l'aise d'argumenter, parce que soit elles l'ont vécu, soit elles y sont plus sensibles. Et puis, il y a d'autres sujets où les hommes aussi se sentent plus à l'aise. Néanmoins, pour faire avancer la société, il faut faire avancer les consciences. Et on a dans notre société, tête à tous, que ce soit les élus comme les citoyens, on a des croyances qui parfois nous limitent dans ce qu'on veut faire avancer ou dans ce qu'on veut vivre. Et c'est en ayant conscience de la volonté qu'on peut avoir à l'intérieur de nous, c'est pas que du courage en fait de parler de certains sujets qui sont un peu laissés sous le tapis, c'est vraiment une histoire de volonté et on mérite tous. de vivre dans une société beaucoup plus bienveillante, beaucoup plus animée de confiance. Et c'est aussi avec cet espoir-là que j'ai l'audace de porter des sujets. Par exemple, j'ai aussi porté avec l'appui de d'autres collègues une loi concernant l'accompagnement des fausses couches. Ça aussi, c'est un sujet de politique sociétale, un sujet parfois aussi qui a été un peu tabou. Et... J'ai aussi envie de contribuer par la loi et aussi par le fait de verser tous ces sujets au débat, de faire en sorte que dans notre société, plutôt que de juger, on a plutôt à cœur déjà de comprendre et d'accompagner l'émancipation de nous tous.

  • Speaker #0

    Tu as parlé de croyances, il y a les croyances qui nous portent et les croyances limitantes. Quelles étaient tes croyances, toi, quand tu as été élue députée, lesquelles t'ont confortée ou lesquelles tu as dû dépasser ? Comment on arrive à l'Assemblée nationale avec une envie folle de défendre des sujets de société ? À quoi tu as été confrontée et quelles croyances tu as dû faire sauter pour dépasser tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors la... Le premier constat que j'ai fait, c'est justement avec ma collègue et amie Pascale Fontenelle-Personne. Quand nous étions toutes les deux députées, on s'est rendu compte qu'il y a des réflexes. Et les réflexes... n'aident pas les femmes. C'est-à-dire qu'il y a des réflexes qui induisent le fait qu'un homme est toujours prioritaire sur une femme, surtout lors de discussions en lien avec des postes de décision.

  • Speaker #0

    Poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose qui est ancré en nous. Et puis, il y a vraiment tout un travail à faire au niveau global. Pour arriver à cette égalité femmes-hommes, il est important de travailler aussi bien avec les hommes qu'avec les femmes. Le sujet du patriarcat, les femmes parfois se limitent, ont des biais de croyance qui limitent leurs actions. Et tout ça, c'est comme quelque part quelque chose qui pollue. nos cerveaux, que ce soit pour un homme comme pour une femme. Aujourd'hui, ce qu'il est important de faire, c'est de travailler avec les hommes pour aussi les rassurer dans le fait que les femmes, elles ne veulent pas prendre leur place, elles veulent juste avoir leur place légitime, et que tout ça, ça vise un équilibre dans la société. Et c'est ce qu'on remarque aujourd'hui sur le fait que depuis malheureusement des siècles, il y a des choses qui sont inscrites dans la tête des hommes et aussi dans la tête des femmes et qu'aujourd'hui c'est plus possible de continuer comme ça parce que on est en train de s'opposer alors qu'on devrait tout simplement être fiers. Je dis souvent finalement féministe c'est un mot mais on se doit plus de regarder les actes qu'on pose. surtout dans ces sujets-là. Puis changer nos regards. Et je vois bien ô combien aujourd'hui, encore, les femmes doivent se battre. Et moi je pense qu'aujourd'hui la bataille, elle est plus sur encourager les femmes dans leur volonté de prendre toute leur place légitime et encourager les hommes. à regarder la volonté des femmes en étant aidant pour faire en sorte qu'on puisse arriver à un équilibre et aussi un apaisement des relations femmes-hommes et à une juste politique parce que les sujets qu'on porte, qu'on soit homme ou femme, ce sont des sujets qui sont importants pour notre société et des sujets qui aujourd'hui méritent d'être regardés. avec des lunettes de l'égalité, mais à plein d'endroits.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est des sujets importants, c'est des sujets qui transforment une société. En fait, une société plus juste entre les hommes et les femmes, c'est une société qui doit avoir une vision forte et elle peut se faire, comme tu le dis, avec les hommes et les femmes. C'est ça. pas que la cause des femmes, c'est aussi la cause des hommes, cette égalité.

  • Speaker #1

    Oui, elle est vraiment là. Et au-delà de cette volonté de faire bouger les lignes, il faut aussi bien imaginer et bien comprendre qu'on a besoin parfois de personnes qui nous montrent le chemin. Parce qu'on peut tous avoir des souhaits, on peut tous avoir des rêves, mais parfois on ne sait pas comment s'y prendre. Et j'écoute et j'observe aussi moi des personnes qui sont inspirantes. Moi, des hommes peuvent m'inspirer dans les changements de notre société. Des femmes peuvent m'inspirer. Et je pense que des hommes peuvent être aussi inspirés par des femmes.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y a quelque chose que tu n'es pas autorisée de faire par ces croyances, justement ? Ou alors quelque chose que tu as fait et que jamais tu ne penserais ? qu'une femme puisse faire ou que toi en tant que femme tu puisses faire. Est-ce que ce mandat t'a transformé ? Est-ce qu'il y a encore des choses qui te limitent dans l'accès à des responsabilités ? As-tu encore des croyances qui te limitent dans l'exercice de ton mandat ?

  • Speaker #1

    Dans l'exercice de mon mandat, oui je peux avoir des croyances. On a tous besoin de progresser. Et... Tous les obstacles, toutes les croyances méritent d'être regardées en face et d'être travaillées. Quand je suis arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, j'avais aussi, comme beaucoup, parfois un manque de confiance en moi et au fur et à mesure du temps j'ai travaillé justement pour garder de la confiance en gagner parce qu'on peut souvent en perdre dans des endroits où il ya beaucoup d'hostilité comme à l'assemblée nationale et bien notre capital confiance en nous il est très souvent malmené donc il ya aussi des ressources comme par exemple la résilience moi je suis très très admiratifs des travaux par exemple de Boris Cyr-Lunik sur la résilience. Et je crois qu'aussi, il y a quelque chose d'important quand on s'engage, c'est qu'il faut avoir des convictions, c'est important, et surtout se méfier de nos certitudes. Et toujours avoir un esprit comme un chercheur. Moi, j'aime tout ce qui est scientifique, et j'ai toujours une démarche scientifique en faisant aussi de la politique. Et les ressources, elles sont immenses. On a énormément de personnes dans notre pays qui ont œuvré avant nous, qui sont spécialistes à plein d'endroits. Et je crois aussi que ce qu'on doit faire quand on est engagé, par exemple, à l'Assemblée nationale en étant député, c'est de mettre en avant ce qu'ont fait aussi les autres avant nous et ce que font aussi certaines personnes dans l'ombre. C'est pour ça que je suis pour une co-construction, pour travailler dans tout ce que je fais de manière transpartisane, aller aussi chercher toute cette intelligence collective. C'est aussi une sorte de réforme qu'on peut faire au sein de nos institutions. C'est se dire qu'il faut garder un esprit de curiosité, que toutes les informations sont... en capacité de nous être donnés, étant donné que nous sommes députés, mais que de là, on doit aussi aller vérifier ces informations, surtout quand on produit, par exemple, des lois ou des rapports, parce qu'il faut mesurer l'impact aussi de ce qu'on dit, de ce qu'on vote et de ce qu'on propose. Et il y a aussi tout un travail très sérieux qui doit être mené. Et je mets vraiment là... devant nous le sujet de la communication. La communication, parfois, peut détruire les actions politiques. Aujourd'hui, on a quelque part détruit beaucoup de liens qu'on avait avec les citoyens, justement à cause de cette communication qui n'est pas suivie d'actions. Et on doit être des bâtisseurs de confiance, nous maintenant, les nouveaux élus. Il faut s'oublier quand on fait de la politique. Ce qui m'intéresse, c'est avant tout ce qu'on peut faire pour les autres et on le fait qu'avec les autres. Et le fait de s'oublier, ça permet d'une part finalement d'être beaucoup plus, je pense, constructif dans le travail et également d'être moins centré sur soi, tout à fait, et de permettre aussi de la pro-construction. et une réparation collective à plein d'endroits, surtout quand on fait des lois ou quand on propose des mesures qui vont faire avancer le quotidien des Français.

  • Speaker #0

    Tu as parlé tout à l'heure de la loi pour accompagner les femmes aux fausses couches. Est-ce que c'est une loi où concrètement, sur le terrain où les Français te parlent, tu parles de communication, de ce que je comprends, c'est-à-dire... Il faut d'abord faire et après communiquer, plutôt que de communiquer et faire après, où pas forcément, on ne sait pas ce qu'on pourra faire. Et là, est-ce que cette proposition de loi qui a été votée à l'unanimité a été assez communiquée ? Est-ce que tu as des retours concrets ? Donc première question et deuxième question, quelle serait la future loi que tu aimerais porter ?

  • Speaker #1

    Sur la question Fabienne de cette fameuse loi sur les fausses couches, je me suis appuyée sur des travaux qui avaient été faits lors de la précédente mandature au sein de la délégation des droits des femmes. Il y a aussi des collègues qui avaient déjà compris que c'était un sujet important, que c'était aussi un sujet tabou et qu'on méritait en tout cas de travailler là-dessus tous ensemble pour faire en sorte que ce sujet devienne un sujet avec lequel la société serait plus à l'aise parce que c'est un sujet plutôt de souffrance. Il y avait notamment une injustice liée au fait que si une personne qui vit une fausse couche a besoin de s'arrêter, Elle avait donc une pénalité financière, donc il a fallu au sein de cette loi lever le jour de carence. Il a fallu aussi travailler pour faire en sorte que les femmes qui vivent des fausses couches dans une entreprise puissent être garanties de ne pas être licenciées. Et puis aussi, quand vous vivez une épreuve, c'est important de comprendre qu'il y a des impacts. Donc ça peut avoir des impacts sur le coût. couple, c'est pour ça que cette loi aussi elle concerne le couple et qu'il y a un accompagnement à faire sur la possibilité d'avoir un recours donc à ce qu'on appelle un accompagnement avec un psychologue, 12 séances de prise en charge, ça c'est ce qu'il y a dans cette loi et aussi ça a permis aussi de parler du sujet de la santé mentale qui est un sujet important qui a déjà été traité par beaucoup de mes collègues. lors de la précédente législature et c'est aussi un sujet aujourd'hui qui est un peu moins tabou. Donc ça c'est très important de dire qu'il y a aussi des sujets qui rassemblent et que la méthodologie elle peut être vraiment transpartisane sur ces sujets là. Ça c'est fondamental. Alors sur les lois qu'on peut proposer, c'est vrai que les députés on a plein d'idées de lois et comment on a ces idées là ? Parce que c'est souvent un citoyen qui nous interpelle sur un sujet précis. Et merci à eux, parce que c'est avec eux qu'on arrive à faire en sorte et à proposer des choses importantes pour faire évoluer notre société. Elles viennent de la base, en fait. Ces sujets viennent de la base, et ça, c'est très important. Une loi, maintenant, que j'aimerais porter, je vais vous confier quelque chose. Aujourd'hui, j'œuvre... pour accompagner au mieux les victimes d'agressions sexuelles. Pourquoi ? Parce qu'il y a un an demain, donc c'était le 14 novembre 2023, j'ai été victime de soumission chimique. J'ai deux choses à dire à ce sujet. D'une part, je voudrais remercier mes collègues qui me soutiennent, remercier le fait que demain, à l'Assemblée nationale, il y a une grande formation sur la soumission chimique. que je porte avec un autre collègue député de la délégation des droits des femmes qui s'appelle Guillaume Gouffier-Valente, pour faire en sorte qu'on puisse quelque part un peu corriger le sort un an après. C'est très émouvant pour moi. Et nous dire qu'on a déjà avancé. Et que c'est aussi avec un homme que j'avance sur ce sujet-là à l'Assemblée nationale. Donc merci à lui et puis à tous ceux qui ont œuvré pour que... ce jour et cette formation puissent exister. Et également, au bout de ma mission qui m'a été confiée et confortée par, tout d'abord, c'est une mission que j'ai eue par le Premier ministre Gabriel Attal, qui a été confortée par le gouvernement Barnier, cette mission, je l'amène du mieux que je peux pour travailler vraiment sur le fond, pour faire en sorte que cet angle mort qu'est la soumission chimique soit vraiment mieux pris en compte dans notre société. Au bout de tout ça, au bout de cette mission gouvernementale, avec la sénatrice Véronique Guillotin qui m'accompagne, on va établir un rapport avec des préconisations. En même temps que je pense à ce rapport et à ces préconisations, je pense aussi aux mesures concrètes. qu'on peut mettre en place assez rapidement. Là, je vous parle de la formation qui aura lieu demain, mais il y a aussi, par exemple, le fait qu'en France, si vous avez été victime de soumission chimique, si vous vivez, par exemple, dans une grande ville, eh bien, vous avez plus de chances d'accéder à un parcours de soins de victime qui soit un parcours bien fléché. Si ça vous arrive en ruralité, vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer. C'est pour ça que je travaille avec une association qui s'appelle Mandorpa, dont la présidente est Caroline Darian Perronet, qui est la fille de Gisèle Pellicot, pour que dans toutes les pharmacies de France, dès que vous avez une suspicion de soumission chimique, vous puissiez aller demander à votre pharmacien ce qu'on appelle un kit, un kit de bonne pratique, un kit du lendemain, pour faire en sorte que vous ayez tous les bons conseils. pour accéder à de la preuve, par exemple, comment faire pour aller vous faire prélever du sang, ou aller déposer vos analyses parce qu'il faut des... interprétations avec des experts certifiés, que vous puissiez et que vous ayez envie de porter plainte ou pas d'ailleurs, parce que c'est encore très compliqué aujourd'hui dans notre pays de porter plainte. En fait pourquoi je parle de ça ? Parce que au bout de cette mission gouvernementale, avec toutes les actions que je mène à plein d'endroits, avec toutes les bonnes volontés, je souhaiterais... pour notre pays, porter une loi pour les victimes de soumission chimique, mais pas que finalement, pour les victimes d'agressions sexuelles.

  • Speaker #0

    D'agressions sexuelles de manière générale.

  • Speaker #1

    De manière très large. Évidemment qu'on va inclure la soumission chimique, parce que c'est un des premiers modes opératoires des prédateurs. Mais je pense aussi à toutes les victimes de violences sexuelles. Je pense aux enfants, aux victimes d'inceste. Je pense aux personnes vulnérables, les personnes... parfois âgés, parfois handicapés, qui subissent des agressions sexuelles. Et puis je pense à tous les hommes et les femmes, et malheureusement beaucoup de femmes, qui subissent des agressions sexuelles dans notre pays, pour qu'enfin on puisse replacer la victime dans un circuit qui lui permettra une vraie recondition. Parce qu'être agressé sexuellement, ça tue quelque chose en nous. Il faut vraiment le savoir. Évidemment. On peut s'en remettre, mais certaines personnes ne pourront jamais s'en remettre totalement, tellement aujourd'hui elles ne peuvent pas être bien accompagnées. Les victimes, elles ont besoin de confiance et elles ont besoin de soutien. Et ça passera aussi par la loi.

  • Speaker #0

    Alors il y a eu MeToo, bien sûr, qui a permis aussi la libération, de libérer la parole. Mais là aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'il faut un parcours de soins en fait. spécifique aux personnes qui ont été agressées sexuellement. Et pour tout le monde, et dans tous les territoires.

  • Speaker #1

    Tout à fait, un parcours vraiment fléché, le parcours idéal des victimes, sur le plan médical, sur le plan psychologique. Et puis, si ces victimes le souhaitent, qu'elles soient aussi bien accompagnées dans leur parcours judiciaire, qui est malheureusement un parcours semé d'embûches, parce qu'on le voit très bien, comme... Malheureusement, notre société à plein d'endroits n'est pas encore formée à toutes ces agressions, toutes ces formes d'agressions sexuelles. Eh bien, les victimes, elles sont malmenées. Par exemple, en audition, on peut être malmené. Si on est malmené, ça renforce le traumatisme. Et c'est en cela qu'aujourd'hui, on doit agir de manière beaucoup plus efficace et beaucoup plus immédiate. Tu l'as dit Fabienne, c'est-à-dire que quand on vit une agression sexuelle, qu'on soit enfant, adolescent, adulte, c'est terrible. Et plus cette agression est reconnue avec une prise en charge rapide de la victime, plus on a la possibilité de mieux s'en remettre.

  • Speaker #0

    Et toutes ces actions, est-ce qu'elles ont un écho sur la population ? Quel est l'impact ? Est-ce qu'on t'en parle ? Est-ce qu'on te dit merci Madame Jossot ? Et bien sûr avec d'autres députés avec qui tu travailles, avec la sénatrice. Mais est-ce que ça s'est entendu ? Est-ce que tu penses que ça bouge ? Et est-ce que ça bouge assez pour que ça passe le mur du son de l'Assemblée nationale ? Et les murs au-delà de l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #1

    Quand tu me poses cette question, Fabienne, me viennent deux choses. Tout d'abord, il y a toutes ces personnes qui me témoignent. leur gentillesse, leur encouragement. Bon, évidemment que j'y suis sensible, et ça, c'est comme un carburant pour moi. Et puis, il y a une violence silencieuse, à laquelle je ne m'attendais pas, mais que je découvre, en fait, au fur et à mesure du temps. Une violence silencieuse, c'est où on va... Si on me pose la question comment tu vas, je vais dire bon je sais pas, un grand ça va. Oui, en ce moment c'est difficile. Eh bien, ma réponse gêne. Après, il y a des choses beaucoup plus difficiles à vivre au quotidien pour les victimes. Par exemple, quand vous décidez...

  • Speaker #0

    de rendre ce qui vous est arrivé public. Même si c'est dans votre cercle amical ou votre cercle familial, eh bien, vous allez avoir des personnes qui vont réagir de manière très inadaptée, qui peuvent vous dire t'as pas peur pour ta réputation, le fait d'en avoir parlé ? Moi, c'est le papa d'un petit garçon. qui, en sortant de l'école de mon fils, m'a dit ça. Vous voyez, c'est plein de petites choses, mais c'est important d'entendre ça, parce que c'est plein de petites choses. C'est comme, je vous dis, c'est une sorte de violence silencieuse, c'est comme un poison qu'on envoie...

  • Speaker #1

    Tranquillement, même de rien, l'air de rien. Voilà,

  • Speaker #0

    aux personnes qui ont décidé de parler, aux victimes. Ça, c'est difficile. C'est aussi quand on est une femme publique comme moi, et sachez que ma détermination est intacte, mais parfois, c'est vrai que j'en ai un peu marre. Parce que, mettons, je vous raconte ce qui m'est arrivé il y a une semaine, j'arrive à la gare, un monsieur me voit, il me reconnaît, et il me dit Madame Jossot, je ne suis pas d'accord avec vous, il faut arrêter d'embêter le sénateur. Il est gentil, M. Guériot. Donc, ça, c'est vraiment les poisons du quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, ça n'a pas une adhésion totale. Il y a encore des gens qui minimisent ou qui banalisent et qui ne se rendent pas compte que parler, ça fait avancer une cause. Déjà, c'est dur que tu ne l'as pas fait, j'imagine, de gaieté de cœur. Ça conforte qu'il y a encore des personnes qui ne se rendent pas compte de la gravité de ce que c'est que de tenter une agression sexuelle par la soumission chimique, ce que tu as vécu. Et en quoi cela te transforme, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ça me... Quelque part, évidemment, ça me touche. On peut tous être touchés d'entendre ça. Mais en même temps, ça me rend encore plus... déterminée et c'est parce que j'ai envie de dire stop parce que je ne veux plus entendre des choses comme ça. Finalement qu'est ce qu'il faut comprendre ? C'est à dire qu'une femme qui parle, une victime qui parle, un homme qui parle, on va avoir tendance à l'empêcher. C'est ça. Moi c'est ce que je me dis. Ah je me dis mais en fait c'est de l'empêchement.

  • Speaker #1

    Et la culpabilité aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, on tente. Moi, par contre, je suis complètement insensible à la culpabilisation. J'ai cette Ausha. Moi, à aucun moment, je culpabilise d'avoir porté plainte contre le sénateur. Jamais de la vie, je n'ai culpabilisé là-dessus. Donc, moi, je suis très au clair là-dessus. Par contre, évidemment, à cause du fait qu'on n'est pas tous évolués de la même manière au niveau de nos consciences, eh bien, certaines personnes... peuvent ressentir de la culpabilité. Et ceux qui osent mettre la pression aux victimes, aux victimes qui parlent, eh bien, ils espèrent, en fait. C'est une façon de manipuler, en fait, la vulnérabilité de la victime en tentant de la faire culpabiliser. Autant vous dire que sur moi, ça ne marche pas. Et c'est pour ça que je me dois de continuer à faire en sorte que ces discours-là existent de moins en moins. mais en même temps je dois en parler. Parce que ce sont des tentatives d'intimidation si on regarde les choses comme elles sont. Et qu'aujourd'hui, ça fait un an que ça m'est arrivé, ça fait un an que j'ai parlé, et qu'aujourd'hui, au bout d'un an, je sais que dès que je sors, j'ai le risque d'avoir des choses désagréables qui m'arrivent, de l'intimidation.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Très peu dans le sens où mes preuves, elles sont là, j'ai toujours été gonflante dans mes déclarations. Beaucoup tentent, et le font d'ailleurs, mais ça ne fait pas beaucoup de bruit. Néanmoins, c'est quand même une violence qui est silencieuse, et il faut prêter la plus grande attention possible à cela pour... endiguer cela. Et comment on peut le faire ? Je pense que c'est surtout par de la transmission et par de l'éducation. Et qu'il faut être aussi très ferme lorsque vous avez affaire à des individus qui tentent de vous déstabiliser. Mais attention, ça peut être aussi des femmes qui tentent de me déstabiliser. Ce n'est pas que des hommes, vous voyez. Donc, c'est ça. Ça qu'il faut comprendre, c'est que quelqu'un qui veut faire bouger les lignes, de toute façon, eh bien, ça fait du parcours. il y aura sur son parcours quelques pots de bananes, des obstacles, et j'ai décidé de transformer ces obstacles en tremplin, ce poison en élixir, de faire en sorte que toute tentative de me déstabiliser, ça me donne encore plus de force pour justement continuer à œuvrer pour qu'on ait une société dans laquelle... toutes ces victimes soient beaucoup plus protégées.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Sandrine, parce qu'on sent vraiment une femme engagée et passionnée à porter la voix au-delà de toi. Et de dire que, moi je ressens, de dire, utilisez-moi pour porter votre voix. Tant que je suis là, je peux le faire et je le ferai avec détermination. Et je pense que c'était l'engagement que tu voulais prendre quand tu as décidé et que tu as promis à ta fille d'un jour d'être à l'Assemblée nationale. Et qu'est-ce que tu as envie que nos auditeurs retiennent de toi à la suite de cet entretien ? Et quel message tu as envie leur faire passer ?

  • Speaker #0

    Moi, le premier message que je tiens à faire passer, c'est que... Dans notre société, il y a plein de sujets qui sont importants et que vous êtes importants et vous n'êtes plus seul.

  • Speaker #1

    Très bien. Et qu'est-ce que tu as envie qu'ils disent de toi ?

  • Speaker #0

    J'ai surtout envie et c'est surtout peut-être besoin que toutes ces personnes finalement m'encouragent parce que c'est ce qu'il y a de plus bon. d'être finalement encouragée, soutenue pour le faire, pour qu'à chaque fois que je monte sur le ring, si on tente de me mettre KO, je puisse remonter et porter un coup et avoir cette audace d'aller plus loin, plus fortement et avec beaucoup plus de certitude d'y parvenir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as fait une autre promesse à ta fille ou à tes autres enfants ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas fait d'autres promesses. Par contre, moi je remercie toutes les personnes qui se confient à moi, qui osent aussi se raconter. Et c'est aussi à travers de tes podcasts, tu vois Fabienne, que tu peux aussi finalement aider à cette réparation collective. Parce que la libération de la parole est une chose, mais le partage aussi de quelque part de toutes ces... de tous ces espoirs, c'est aussi quelque chose de très important.

  • Speaker #1

    Merci Sandrine, surtout d'être venue parler à Je vous raconte des vies. C'est un très beau témoignage. Il y a de l'engagement politique, mais il y a aussi du vécu personnel. Et je pense que c'est bien aussi de voir derrière une femme politique, une femme touchée, engagée et une citoyenne comme les autres. qui peut porter notre voix. Chères auditrices, chers auditeurs, merci de nous avoir suivis et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre épisode de Je vous rapproche, Névi. Merci Sandrine, merci beaucoup.

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Description

Dans cet épisode j'accueille Sandrine, une femme d’une force rare, une femme engagée et courageuse dont le parcours a été façonné par des combats aussi personnels qu’universels. Elle porte les couleurs de la citoyenneté engagée à l’Assemblée nationale.


Vous pouvez me joindre à jevousracontedesvies@gmail.com

Fabienne Colboc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Je vous raconte des vies. Aujourd'hui j'ai l'immense privilège de recevoir une femme engagée et inspirante, Sandrine Jossot. Derrière son sourire et sa douceur se cache une détermination inébranlable. Son parcours est celui d'une femme qui a choisi de transformer les épreuves de la vie en une force pour les autres et qui consacre chaque jour de son énergie à défendre ceux qui n'ont pas toujours la voix. Sandrine est diététicienne nutritionniste et s'est spécialisée en santé environnementale. Elle a consacré des années à comprendre et à alerter sur l'impact des polluants dans notre quotidien, sur la façon dont l'environnement que nous créons impacte la santé de tous et en particulier des enfants. Mais c'est en 2017 qu'elle décide de franchir un cap en se présentant aux élections législatives pour défendre ses idées et ses combats depuis l'Assemblée nationale. Ce choix, elle l'a fait pour une raison intime et puissante, pour répondre à une urgence qu'elle a elle-même vécue et qui l'a profondément marquée. Elle est également porte-parole de l'association Mandorpa, fondée par la fille de Gisèle Pellicot. Cette association lutte contre les violences invisibles et en particulier la soumission chimique, une violence insidieuse que Sandrine connaît de près. En tant que victime elle-même, elle a transformé cette expérience en un engagement puissant et nécessaire pour la sécurité des femmes et des jeunes, conscientisant le public et en agissant aux côtés des victimes. inlassable pour l'égalité entre les femmes et les hommes, Sandrine est aussi une voix forte pour la justice sociale. Ce n'est pas un simple slogan pour elle, mais un principe qu'elle porte dans toutes ses actions, avec l'espoir de construire une société où chacun peut s'épanouir librement et en toute sécurité. Aujourd'hui, elle est ici pour nous raconter ce qui l'anime, ses combats et cette volonté de ne jamais reculer face aux défis. Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Bonjour Fabienne.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être là à Je vous raconte des vies. C'est un honneur pour moi de te recevoir. Tu le sais Sandrine, dans cette série de podcasts Je vous raconte des vies, on se raconte à partir d'un moment déterminant qui a été décisif dans notre vie. Peux-tu nous dire quel a été ce moment pour toi ?

  • Speaker #1

    Le moment que je choisirais et dont je peux parler, c'est par exemple... Un moment qui m'a motivée pour m'engager. Il y a 12 ans de ça, la deuxième de mes filles a déclaré un cancer, précisément une leucémie. Et pour l'accompagner dans cette maladie et dans cet espoir de guérison, je me suis engagée dans les associations, puis après en devenant conseillère municipale. Et j'ai fait une promesse à ma fille un jour, lorsque nous avons été reçues. avec les médecins de l'hôpital de Nantes et les associations à l'Elysée pour le Noël des enfants malades. En repartant de l'Elysée, nous sommes passés toutes les deux devant les colonnades de l'Assemblée nationale. C'était en 2012. Elle avait 4 ans, je lui ai pris la main et je lui ai dit Louise, un jour j'irai là C'est pour ça que de cette promesse, j'ai mis les choses en place et en 2017, j'ai été élue députée pour la première fois.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça dit de toi ? ça, de faire une promesse qui est quand même une promesse un peu forte, car décider d'être députée en 2012 et y arriver en 2017, c'est rare.

  • Speaker #1

    Ça dit de moi beaucoup de choses. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui est public, mais qui a aussi envie de dire les choses. Et à un moment donné... Quand j'étais petite, je crois que j'avais 4 ans, je me disais que je voulais faire quelque chose d'important. Et de là, après, quand j'ai grandi, j'ai souhaité être conférencière pour transmettre. Pour moi, c'est une valeur importante. Et également, la combativité, c'est important pour moi, comme l'injustice. Et ce que l'on vit dans nos vies. ce que vivent parfois nos enfants, ça doit aussi nous permettre de nous transcender et de transformer ce sentiment d'injustice, parfois cette colère, parfois cette tristesse en action. Et ce que j'ai fait, j'ai décidé de m'engager pour ceux qui ne peuvent pas, peut-être parfois n'ont pas la force, n'ont pas la santé pour le faire.

  • Speaker #0

    Donc c'est au-delà de ta fille, c'était aussi être le porte-parole de milliers de millions de personnes qui n'ont pas accès à cette parole publique, n'ont pas accès à cette voix, et n'ont pas accès au pouvoir pour pouvoir dire tout ce qu'ils pensent. Pour l'intérêt collectif ?

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai compris dans mon engagement que pour faire bouger les lignes, eh bien en France, c'est important de s'engager aussi par la politique. Et quand je suis entrée à l'Assemblée nationale, j'ai choisi immédiatement de continuer à porter des sujets qui me tenaient à cœur, comme la santé environnementale, comme la cause des enfants, comme tous les sujets de politique sociétale. de les porter. Parfois, il faut quand même avouer que ces sujets sont plutôt des sujets qu'on met de côté. Et ça, pour moi, c'était regrettable et il fallait remédier à ça pour établir de la confiance entre les citoyens et ceux qui portent leur voix en étant capables de mettre en place des mesures concrètes qui allaient se voir dans le quotidien.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais savoir comment a réagi ta fille ? Est-ce qu'elle se souvenait qu'en 2012, tu lui as dit un jour, je serai députée ? Et en 2017, elle a 9 ans, si je calcule bien. Est-ce qu'elle s'en est souvenue ? Et qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Vous savez, quand les choses arrivent, qu'on les imagine, qu'on les espère, et qu'à un moment donné... finalement cet espoir se concrétise, il y a toute une phase finalement d'adaptation. Et elle a été bien sûr témoin de ce parcours-là. Et aujourd'hui, elle conforte en moi le fait que c'est important de s'engager pour les autres.

  • Speaker #0

    D'accord. Et cet engagement, il est d'autant plus fort, notamment... avec les sujets que tu portes, avec l'égalité entre les hommes et les femmes. Tu as créé aussi une association avec une ancienne collègue, Pascale Fontanel-Personne, sur les simones. Qu'est-ce que ça dit aussi de l'engagement des femmes en politique, notamment sur les sujets de société ? Est-ce que ces sujets de société sont plus portés par les femmes ?

  • Speaker #1

    Les sujets ne sont pas genrés, à mon avis. Parfois, par nos différences, on peut aussi être complémentaire. Et c'est vrai qu'il y a énormément de sujets pour lesquels les femmes, parfois, se sentent plus à l'aise d'argumenter, parce que soit elles l'ont vécu, soit elles y sont plus sensibles. Et puis, il y a d'autres sujets où les hommes aussi se sentent plus à l'aise. Néanmoins, pour faire avancer la société, il faut faire avancer les consciences. Et on a dans notre société, tête à tous, que ce soit les élus comme les citoyens, on a des croyances qui parfois nous limitent dans ce qu'on veut faire avancer ou dans ce qu'on veut vivre. Et c'est en ayant conscience de la volonté qu'on peut avoir à l'intérieur de nous, c'est pas que du courage en fait de parler de certains sujets qui sont un peu laissés sous le tapis, c'est vraiment une histoire de volonté et on mérite tous. de vivre dans une société beaucoup plus bienveillante, beaucoup plus animée de confiance. Et c'est aussi avec cet espoir-là que j'ai l'audace de porter des sujets. Par exemple, j'ai aussi porté avec l'appui de d'autres collègues une loi concernant l'accompagnement des fausses couches. Ça aussi, c'est un sujet de politique sociétale, un sujet parfois aussi qui a été un peu tabou. Et... J'ai aussi envie de contribuer par la loi et aussi par le fait de verser tous ces sujets au débat, de faire en sorte que dans notre société, plutôt que de juger, on a plutôt à cœur déjà de comprendre et d'accompagner l'émancipation de nous tous.

  • Speaker #0

    Tu as parlé de croyances, il y a les croyances qui nous portent et les croyances limitantes. Quelles étaient tes croyances, toi, quand tu as été élue députée, lesquelles t'ont confortée ou lesquelles tu as dû dépasser ? Comment on arrive à l'Assemblée nationale avec une envie folle de défendre des sujets de société ? À quoi tu as été confrontée et quelles croyances tu as dû faire sauter pour dépasser tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors la... Le premier constat que j'ai fait, c'est justement avec ma collègue et amie Pascale Fontenelle-Personne. Quand nous étions toutes les deux députées, on s'est rendu compte qu'il y a des réflexes. Et les réflexes... n'aident pas les femmes. C'est-à-dire qu'il y a des réflexes qui induisent le fait qu'un homme est toujours prioritaire sur une femme, surtout lors de discussions en lien avec des postes de décision.

  • Speaker #0

    Poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose qui est ancré en nous. Et puis, il y a vraiment tout un travail à faire au niveau global. Pour arriver à cette égalité femmes-hommes, il est important de travailler aussi bien avec les hommes qu'avec les femmes. Le sujet du patriarcat, les femmes parfois se limitent, ont des biais de croyance qui limitent leurs actions. Et tout ça, c'est comme quelque part quelque chose qui pollue. nos cerveaux, que ce soit pour un homme comme pour une femme. Aujourd'hui, ce qu'il est important de faire, c'est de travailler avec les hommes pour aussi les rassurer dans le fait que les femmes, elles ne veulent pas prendre leur place, elles veulent juste avoir leur place légitime, et que tout ça, ça vise un équilibre dans la société. Et c'est ce qu'on remarque aujourd'hui sur le fait que depuis malheureusement des siècles, il y a des choses qui sont inscrites dans la tête des hommes et aussi dans la tête des femmes et qu'aujourd'hui c'est plus possible de continuer comme ça parce que on est en train de s'opposer alors qu'on devrait tout simplement être fiers. Je dis souvent finalement féministe c'est un mot mais on se doit plus de regarder les actes qu'on pose. surtout dans ces sujets-là. Puis changer nos regards. Et je vois bien ô combien aujourd'hui, encore, les femmes doivent se battre. Et moi je pense qu'aujourd'hui la bataille, elle est plus sur encourager les femmes dans leur volonté de prendre toute leur place légitime et encourager les hommes. à regarder la volonté des femmes en étant aidant pour faire en sorte qu'on puisse arriver à un équilibre et aussi un apaisement des relations femmes-hommes et à une juste politique parce que les sujets qu'on porte, qu'on soit homme ou femme, ce sont des sujets qui sont importants pour notre société et des sujets qui aujourd'hui méritent d'être regardés. avec des lunettes de l'égalité, mais à plein d'endroits.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est des sujets importants, c'est des sujets qui transforment une société. En fait, une société plus juste entre les hommes et les femmes, c'est une société qui doit avoir une vision forte et elle peut se faire, comme tu le dis, avec les hommes et les femmes. C'est ça. pas que la cause des femmes, c'est aussi la cause des hommes, cette égalité.

  • Speaker #1

    Oui, elle est vraiment là. Et au-delà de cette volonté de faire bouger les lignes, il faut aussi bien imaginer et bien comprendre qu'on a besoin parfois de personnes qui nous montrent le chemin. Parce qu'on peut tous avoir des souhaits, on peut tous avoir des rêves, mais parfois on ne sait pas comment s'y prendre. Et j'écoute et j'observe aussi moi des personnes qui sont inspirantes. Moi, des hommes peuvent m'inspirer dans les changements de notre société. Des femmes peuvent m'inspirer. Et je pense que des hommes peuvent être aussi inspirés par des femmes.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y a quelque chose que tu n'es pas autorisée de faire par ces croyances, justement ? Ou alors quelque chose que tu as fait et que jamais tu ne penserais ? qu'une femme puisse faire ou que toi en tant que femme tu puisses faire. Est-ce que ce mandat t'a transformé ? Est-ce qu'il y a encore des choses qui te limitent dans l'accès à des responsabilités ? As-tu encore des croyances qui te limitent dans l'exercice de ton mandat ?

  • Speaker #1

    Dans l'exercice de mon mandat, oui je peux avoir des croyances. On a tous besoin de progresser. Et... Tous les obstacles, toutes les croyances méritent d'être regardées en face et d'être travaillées. Quand je suis arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, j'avais aussi, comme beaucoup, parfois un manque de confiance en moi et au fur et à mesure du temps j'ai travaillé justement pour garder de la confiance en gagner parce qu'on peut souvent en perdre dans des endroits où il ya beaucoup d'hostilité comme à l'assemblée nationale et bien notre capital confiance en nous il est très souvent malmené donc il ya aussi des ressources comme par exemple la résilience moi je suis très très admiratifs des travaux par exemple de Boris Cyr-Lunik sur la résilience. Et je crois qu'aussi, il y a quelque chose d'important quand on s'engage, c'est qu'il faut avoir des convictions, c'est important, et surtout se méfier de nos certitudes. Et toujours avoir un esprit comme un chercheur. Moi, j'aime tout ce qui est scientifique, et j'ai toujours une démarche scientifique en faisant aussi de la politique. Et les ressources, elles sont immenses. On a énormément de personnes dans notre pays qui ont œuvré avant nous, qui sont spécialistes à plein d'endroits. Et je crois aussi que ce qu'on doit faire quand on est engagé, par exemple, à l'Assemblée nationale en étant député, c'est de mettre en avant ce qu'ont fait aussi les autres avant nous et ce que font aussi certaines personnes dans l'ombre. C'est pour ça que je suis pour une co-construction, pour travailler dans tout ce que je fais de manière transpartisane, aller aussi chercher toute cette intelligence collective. C'est aussi une sorte de réforme qu'on peut faire au sein de nos institutions. C'est se dire qu'il faut garder un esprit de curiosité, que toutes les informations sont... en capacité de nous être donnés, étant donné que nous sommes députés, mais que de là, on doit aussi aller vérifier ces informations, surtout quand on produit, par exemple, des lois ou des rapports, parce qu'il faut mesurer l'impact aussi de ce qu'on dit, de ce qu'on vote et de ce qu'on propose. Et il y a aussi tout un travail très sérieux qui doit être mené. Et je mets vraiment là... devant nous le sujet de la communication. La communication, parfois, peut détruire les actions politiques. Aujourd'hui, on a quelque part détruit beaucoup de liens qu'on avait avec les citoyens, justement à cause de cette communication qui n'est pas suivie d'actions. Et on doit être des bâtisseurs de confiance, nous maintenant, les nouveaux élus. Il faut s'oublier quand on fait de la politique. Ce qui m'intéresse, c'est avant tout ce qu'on peut faire pour les autres et on le fait qu'avec les autres. Et le fait de s'oublier, ça permet d'une part finalement d'être beaucoup plus, je pense, constructif dans le travail et également d'être moins centré sur soi, tout à fait, et de permettre aussi de la pro-construction. et une réparation collective à plein d'endroits, surtout quand on fait des lois ou quand on propose des mesures qui vont faire avancer le quotidien des Français.

  • Speaker #0

    Tu as parlé tout à l'heure de la loi pour accompagner les femmes aux fausses couches. Est-ce que c'est une loi où concrètement, sur le terrain où les Français te parlent, tu parles de communication, de ce que je comprends, c'est-à-dire... Il faut d'abord faire et après communiquer, plutôt que de communiquer et faire après, où pas forcément, on ne sait pas ce qu'on pourra faire. Et là, est-ce que cette proposition de loi qui a été votée à l'unanimité a été assez communiquée ? Est-ce que tu as des retours concrets ? Donc première question et deuxième question, quelle serait la future loi que tu aimerais porter ?

  • Speaker #1

    Sur la question Fabienne de cette fameuse loi sur les fausses couches, je me suis appuyée sur des travaux qui avaient été faits lors de la précédente mandature au sein de la délégation des droits des femmes. Il y a aussi des collègues qui avaient déjà compris que c'était un sujet important, que c'était aussi un sujet tabou et qu'on méritait en tout cas de travailler là-dessus tous ensemble pour faire en sorte que ce sujet devienne un sujet avec lequel la société serait plus à l'aise parce que c'est un sujet plutôt de souffrance. Il y avait notamment une injustice liée au fait que si une personne qui vit une fausse couche a besoin de s'arrêter, Elle avait donc une pénalité financière, donc il a fallu au sein de cette loi lever le jour de carence. Il a fallu aussi travailler pour faire en sorte que les femmes qui vivent des fausses couches dans une entreprise puissent être garanties de ne pas être licenciées. Et puis aussi, quand vous vivez une épreuve, c'est important de comprendre qu'il y a des impacts. Donc ça peut avoir des impacts sur le coût. couple, c'est pour ça que cette loi aussi elle concerne le couple et qu'il y a un accompagnement à faire sur la possibilité d'avoir un recours donc à ce qu'on appelle un accompagnement avec un psychologue, 12 séances de prise en charge, ça c'est ce qu'il y a dans cette loi et aussi ça a permis aussi de parler du sujet de la santé mentale qui est un sujet important qui a déjà été traité par beaucoup de mes collègues. lors de la précédente législature et c'est aussi un sujet aujourd'hui qui est un peu moins tabou. Donc ça c'est très important de dire qu'il y a aussi des sujets qui rassemblent et que la méthodologie elle peut être vraiment transpartisane sur ces sujets là. Ça c'est fondamental. Alors sur les lois qu'on peut proposer, c'est vrai que les députés on a plein d'idées de lois et comment on a ces idées là ? Parce que c'est souvent un citoyen qui nous interpelle sur un sujet précis. Et merci à eux, parce que c'est avec eux qu'on arrive à faire en sorte et à proposer des choses importantes pour faire évoluer notre société. Elles viennent de la base, en fait. Ces sujets viennent de la base, et ça, c'est très important. Une loi, maintenant, que j'aimerais porter, je vais vous confier quelque chose. Aujourd'hui, j'œuvre... pour accompagner au mieux les victimes d'agressions sexuelles. Pourquoi ? Parce qu'il y a un an demain, donc c'était le 14 novembre 2023, j'ai été victime de soumission chimique. J'ai deux choses à dire à ce sujet. D'une part, je voudrais remercier mes collègues qui me soutiennent, remercier le fait que demain, à l'Assemblée nationale, il y a une grande formation sur la soumission chimique. que je porte avec un autre collègue député de la délégation des droits des femmes qui s'appelle Guillaume Gouffier-Valente, pour faire en sorte qu'on puisse quelque part un peu corriger le sort un an après. C'est très émouvant pour moi. Et nous dire qu'on a déjà avancé. Et que c'est aussi avec un homme que j'avance sur ce sujet-là à l'Assemblée nationale. Donc merci à lui et puis à tous ceux qui ont œuvré pour que... ce jour et cette formation puissent exister. Et également, au bout de ma mission qui m'a été confiée et confortée par, tout d'abord, c'est une mission que j'ai eue par le Premier ministre Gabriel Attal, qui a été confortée par le gouvernement Barnier, cette mission, je l'amène du mieux que je peux pour travailler vraiment sur le fond, pour faire en sorte que cet angle mort qu'est la soumission chimique soit vraiment mieux pris en compte dans notre société. Au bout de tout ça, au bout de cette mission gouvernementale, avec la sénatrice Véronique Guillotin qui m'accompagne, on va établir un rapport avec des préconisations. En même temps que je pense à ce rapport et à ces préconisations, je pense aussi aux mesures concrètes. qu'on peut mettre en place assez rapidement. Là, je vous parle de la formation qui aura lieu demain, mais il y a aussi, par exemple, le fait qu'en France, si vous avez été victime de soumission chimique, si vous vivez, par exemple, dans une grande ville, eh bien, vous avez plus de chances d'accéder à un parcours de soins de victime qui soit un parcours bien fléché. Si ça vous arrive en ruralité, vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer. C'est pour ça que je travaille avec une association qui s'appelle Mandorpa, dont la présidente est Caroline Darian Perronet, qui est la fille de Gisèle Pellicot, pour que dans toutes les pharmacies de France, dès que vous avez une suspicion de soumission chimique, vous puissiez aller demander à votre pharmacien ce qu'on appelle un kit, un kit de bonne pratique, un kit du lendemain, pour faire en sorte que vous ayez tous les bons conseils. pour accéder à de la preuve, par exemple, comment faire pour aller vous faire prélever du sang, ou aller déposer vos analyses parce qu'il faut des... interprétations avec des experts certifiés, que vous puissiez et que vous ayez envie de porter plainte ou pas d'ailleurs, parce que c'est encore très compliqué aujourd'hui dans notre pays de porter plainte. En fait pourquoi je parle de ça ? Parce que au bout de cette mission gouvernementale, avec toutes les actions que je mène à plein d'endroits, avec toutes les bonnes volontés, je souhaiterais... pour notre pays, porter une loi pour les victimes de soumission chimique, mais pas que finalement, pour les victimes d'agressions sexuelles.

  • Speaker #0

    D'agressions sexuelles de manière générale.

  • Speaker #1

    De manière très large. Évidemment qu'on va inclure la soumission chimique, parce que c'est un des premiers modes opératoires des prédateurs. Mais je pense aussi à toutes les victimes de violences sexuelles. Je pense aux enfants, aux victimes d'inceste. Je pense aux personnes vulnérables, les personnes... parfois âgés, parfois handicapés, qui subissent des agressions sexuelles. Et puis je pense à tous les hommes et les femmes, et malheureusement beaucoup de femmes, qui subissent des agressions sexuelles dans notre pays, pour qu'enfin on puisse replacer la victime dans un circuit qui lui permettra une vraie recondition. Parce qu'être agressé sexuellement, ça tue quelque chose en nous. Il faut vraiment le savoir. Évidemment. On peut s'en remettre, mais certaines personnes ne pourront jamais s'en remettre totalement, tellement aujourd'hui elles ne peuvent pas être bien accompagnées. Les victimes, elles ont besoin de confiance et elles ont besoin de soutien. Et ça passera aussi par la loi.

  • Speaker #0

    Alors il y a eu MeToo, bien sûr, qui a permis aussi la libération, de libérer la parole. Mais là aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'il faut un parcours de soins en fait. spécifique aux personnes qui ont été agressées sexuellement. Et pour tout le monde, et dans tous les territoires.

  • Speaker #1

    Tout à fait, un parcours vraiment fléché, le parcours idéal des victimes, sur le plan médical, sur le plan psychologique. Et puis, si ces victimes le souhaitent, qu'elles soient aussi bien accompagnées dans leur parcours judiciaire, qui est malheureusement un parcours semé d'embûches, parce qu'on le voit très bien, comme... Malheureusement, notre société à plein d'endroits n'est pas encore formée à toutes ces agressions, toutes ces formes d'agressions sexuelles. Eh bien, les victimes, elles sont malmenées. Par exemple, en audition, on peut être malmené. Si on est malmené, ça renforce le traumatisme. Et c'est en cela qu'aujourd'hui, on doit agir de manière beaucoup plus efficace et beaucoup plus immédiate. Tu l'as dit Fabienne, c'est-à-dire que quand on vit une agression sexuelle, qu'on soit enfant, adolescent, adulte, c'est terrible. Et plus cette agression est reconnue avec une prise en charge rapide de la victime, plus on a la possibilité de mieux s'en remettre.

  • Speaker #0

    Et toutes ces actions, est-ce qu'elles ont un écho sur la population ? Quel est l'impact ? Est-ce qu'on t'en parle ? Est-ce qu'on te dit merci Madame Jossot ? Et bien sûr avec d'autres députés avec qui tu travailles, avec la sénatrice. Mais est-ce que ça s'est entendu ? Est-ce que tu penses que ça bouge ? Et est-ce que ça bouge assez pour que ça passe le mur du son de l'Assemblée nationale ? Et les murs au-delà de l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #1

    Quand tu me poses cette question, Fabienne, me viennent deux choses. Tout d'abord, il y a toutes ces personnes qui me témoignent. leur gentillesse, leur encouragement. Bon, évidemment que j'y suis sensible, et ça, c'est comme un carburant pour moi. Et puis, il y a une violence silencieuse, à laquelle je ne m'attendais pas, mais que je découvre, en fait, au fur et à mesure du temps. Une violence silencieuse, c'est où on va... Si on me pose la question comment tu vas, je vais dire bon je sais pas, un grand ça va. Oui, en ce moment c'est difficile. Eh bien, ma réponse gêne. Après, il y a des choses beaucoup plus difficiles à vivre au quotidien pour les victimes. Par exemple, quand vous décidez...

  • Speaker #0

    de rendre ce qui vous est arrivé public. Même si c'est dans votre cercle amical ou votre cercle familial, eh bien, vous allez avoir des personnes qui vont réagir de manière très inadaptée, qui peuvent vous dire t'as pas peur pour ta réputation, le fait d'en avoir parlé ? Moi, c'est le papa d'un petit garçon. qui, en sortant de l'école de mon fils, m'a dit ça. Vous voyez, c'est plein de petites choses, mais c'est important d'entendre ça, parce que c'est plein de petites choses. C'est comme, je vous dis, c'est une sorte de violence silencieuse, c'est comme un poison qu'on envoie...

  • Speaker #1

    Tranquillement, même de rien, l'air de rien. Voilà,

  • Speaker #0

    aux personnes qui ont décidé de parler, aux victimes. Ça, c'est difficile. C'est aussi quand on est une femme publique comme moi, et sachez que ma détermination est intacte, mais parfois, c'est vrai que j'en ai un peu marre. Parce que, mettons, je vous raconte ce qui m'est arrivé il y a une semaine, j'arrive à la gare, un monsieur me voit, il me reconnaît, et il me dit Madame Jossot, je ne suis pas d'accord avec vous, il faut arrêter d'embêter le sénateur. Il est gentil, M. Guériot. Donc, ça, c'est vraiment les poisons du quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, ça n'a pas une adhésion totale. Il y a encore des gens qui minimisent ou qui banalisent et qui ne se rendent pas compte que parler, ça fait avancer une cause. Déjà, c'est dur que tu ne l'as pas fait, j'imagine, de gaieté de cœur. Ça conforte qu'il y a encore des personnes qui ne se rendent pas compte de la gravité de ce que c'est que de tenter une agression sexuelle par la soumission chimique, ce que tu as vécu. Et en quoi cela te transforme, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ça me... Quelque part, évidemment, ça me touche. On peut tous être touchés d'entendre ça. Mais en même temps, ça me rend encore plus... déterminée et c'est parce que j'ai envie de dire stop parce que je ne veux plus entendre des choses comme ça. Finalement qu'est ce qu'il faut comprendre ? C'est à dire qu'une femme qui parle, une victime qui parle, un homme qui parle, on va avoir tendance à l'empêcher. C'est ça. Moi c'est ce que je me dis. Ah je me dis mais en fait c'est de l'empêchement.

  • Speaker #1

    Et la culpabilité aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, on tente. Moi, par contre, je suis complètement insensible à la culpabilisation. J'ai cette Ausha. Moi, à aucun moment, je culpabilise d'avoir porté plainte contre le sénateur. Jamais de la vie, je n'ai culpabilisé là-dessus. Donc, moi, je suis très au clair là-dessus. Par contre, évidemment, à cause du fait qu'on n'est pas tous évolués de la même manière au niveau de nos consciences, eh bien, certaines personnes... peuvent ressentir de la culpabilité. Et ceux qui osent mettre la pression aux victimes, aux victimes qui parlent, eh bien, ils espèrent, en fait. C'est une façon de manipuler, en fait, la vulnérabilité de la victime en tentant de la faire culpabiliser. Autant vous dire que sur moi, ça ne marche pas. Et c'est pour ça que je me dois de continuer à faire en sorte que ces discours-là existent de moins en moins. mais en même temps je dois en parler. Parce que ce sont des tentatives d'intimidation si on regarde les choses comme elles sont. Et qu'aujourd'hui, ça fait un an que ça m'est arrivé, ça fait un an que j'ai parlé, et qu'aujourd'hui, au bout d'un an, je sais que dès que je sors, j'ai le risque d'avoir des choses désagréables qui m'arrivent, de l'intimidation.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Très peu dans le sens où mes preuves, elles sont là, j'ai toujours été gonflante dans mes déclarations. Beaucoup tentent, et le font d'ailleurs, mais ça ne fait pas beaucoup de bruit. Néanmoins, c'est quand même une violence qui est silencieuse, et il faut prêter la plus grande attention possible à cela pour... endiguer cela. Et comment on peut le faire ? Je pense que c'est surtout par de la transmission et par de l'éducation. Et qu'il faut être aussi très ferme lorsque vous avez affaire à des individus qui tentent de vous déstabiliser. Mais attention, ça peut être aussi des femmes qui tentent de me déstabiliser. Ce n'est pas que des hommes, vous voyez. Donc, c'est ça. Ça qu'il faut comprendre, c'est que quelqu'un qui veut faire bouger les lignes, de toute façon, eh bien, ça fait du parcours. il y aura sur son parcours quelques pots de bananes, des obstacles, et j'ai décidé de transformer ces obstacles en tremplin, ce poison en élixir, de faire en sorte que toute tentative de me déstabiliser, ça me donne encore plus de force pour justement continuer à œuvrer pour qu'on ait une société dans laquelle... toutes ces victimes soient beaucoup plus protégées.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Sandrine, parce qu'on sent vraiment une femme engagée et passionnée à porter la voix au-delà de toi. Et de dire que, moi je ressens, de dire, utilisez-moi pour porter votre voix. Tant que je suis là, je peux le faire et je le ferai avec détermination. Et je pense que c'était l'engagement que tu voulais prendre quand tu as décidé et que tu as promis à ta fille d'un jour d'être à l'Assemblée nationale. Et qu'est-ce que tu as envie que nos auditeurs retiennent de toi à la suite de cet entretien ? Et quel message tu as envie leur faire passer ?

  • Speaker #0

    Moi, le premier message que je tiens à faire passer, c'est que... Dans notre société, il y a plein de sujets qui sont importants et que vous êtes importants et vous n'êtes plus seul.

  • Speaker #1

    Très bien. Et qu'est-ce que tu as envie qu'ils disent de toi ?

  • Speaker #0

    J'ai surtout envie et c'est surtout peut-être besoin que toutes ces personnes finalement m'encouragent parce que c'est ce qu'il y a de plus bon. d'être finalement encouragée, soutenue pour le faire, pour qu'à chaque fois que je monte sur le ring, si on tente de me mettre KO, je puisse remonter et porter un coup et avoir cette audace d'aller plus loin, plus fortement et avec beaucoup plus de certitude d'y parvenir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as fait une autre promesse à ta fille ou à tes autres enfants ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas fait d'autres promesses. Par contre, moi je remercie toutes les personnes qui se confient à moi, qui osent aussi se raconter. Et c'est aussi à travers de tes podcasts, tu vois Fabienne, que tu peux aussi finalement aider à cette réparation collective. Parce que la libération de la parole est une chose, mais le partage aussi de quelque part de toutes ces... de tous ces espoirs, c'est aussi quelque chose de très important.

  • Speaker #1

    Merci Sandrine, surtout d'être venue parler à Je vous raconte des vies. C'est un très beau témoignage. Il y a de l'engagement politique, mais il y a aussi du vécu personnel. Et je pense que c'est bien aussi de voir derrière une femme politique, une femme touchée, engagée et une citoyenne comme les autres. qui peut porter notre voix. Chères auditrices, chers auditeurs, merci de nous avoir suivis et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre épisode de Je vous rapproche, Névi. Merci Sandrine, merci beaucoup.

Description

Dans cet épisode j'accueille Sandrine, une femme d’une force rare, une femme engagée et courageuse dont le parcours a été façonné par des combats aussi personnels qu’universels. Elle porte les couleurs de la citoyenneté engagée à l’Assemblée nationale.


Vous pouvez me joindre à jevousracontedesvies@gmail.com

Fabienne Colboc


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Je vous raconte des vies. Aujourd'hui j'ai l'immense privilège de recevoir une femme engagée et inspirante, Sandrine Jossot. Derrière son sourire et sa douceur se cache une détermination inébranlable. Son parcours est celui d'une femme qui a choisi de transformer les épreuves de la vie en une force pour les autres et qui consacre chaque jour de son énergie à défendre ceux qui n'ont pas toujours la voix. Sandrine est diététicienne nutritionniste et s'est spécialisée en santé environnementale. Elle a consacré des années à comprendre et à alerter sur l'impact des polluants dans notre quotidien, sur la façon dont l'environnement que nous créons impacte la santé de tous et en particulier des enfants. Mais c'est en 2017 qu'elle décide de franchir un cap en se présentant aux élections législatives pour défendre ses idées et ses combats depuis l'Assemblée nationale. Ce choix, elle l'a fait pour une raison intime et puissante, pour répondre à une urgence qu'elle a elle-même vécue et qui l'a profondément marquée. Elle est également porte-parole de l'association Mandorpa, fondée par la fille de Gisèle Pellicot. Cette association lutte contre les violences invisibles et en particulier la soumission chimique, une violence insidieuse que Sandrine connaît de près. En tant que victime elle-même, elle a transformé cette expérience en un engagement puissant et nécessaire pour la sécurité des femmes et des jeunes, conscientisant le public et en agissant aux côtés des victimes. inlassable pour l'égalité entre les femmes et les hommes, Sandrine est aussi une voix forte pour la justice sociale. Ce n'est pas un simple slogan pour elle, mais un principe qu'elle porte dans toutes ses actions, avec l'espoir de construire une société où chacun peut s'épanouir librement et en toute sécurité. Aujourd'hui, elle est ici pour nous raconter ce qui l'anime, ses combats et cette volonté de ne jamais reculer face aux défis. Bonjour Sandrine.

  • Speaker #1

    Bonjour Fabienne.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'être là à Je vous raconte des vies. C'est un honneur pour moi de te recevoir. Tu le sais Sandrine, dans cette série de podcasts Je vous raconte des vies, on se raconte à partir d'un moment déterminant qui a été décisif dans notre vie. Peux-tu nous dire quel a été ce moment pour toi ?

  • Speaker #1

    Le moment que je choisirais et dont je peux parler, c'est par exemple... Un moment qui m'a motivée pour m'engager. Il y a 12 ans de ça, la deuxième de mes filles a déclaré un cancer, précisément une leucémie. Et pour l'accompagner dans cette maladie et dans cet espoir de guérison, je me suis engagée dans les associations, puis après en devenant conseillère municipale. Et j'ai fait une promesse à ma fille un jour, lorsque nous avons été reçues. avec les médecins de l'hôpital de Nantes et les associations à l'Elysée pour le Noël des enfants malades. En repartant de l'Elysée, nous sommes passés toutes les deux devant les colonnades de l'Assemblée nationale. C'était en 2012. Elle avait 4 ans, je lui ai pris la main et je lui ai dit Louise, un jour j'irai là C'est pour ça que de cette promesse, j'ai mis les choses en place et en 2017, j'ai été élue députée pour la première fois.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que ça dit de toi ? ça, de faire une promesse qui est quand même une promesse un peu forte, car décider d'être députée en 2012 et y arriver en 2017, c'est rare.

  • Speaker #1

    Ça dit de moi beaucoup de choses. Moi, je suis plutôt quelqu'un qui est public, mais qui a aussi envie de dire les choses. Et à un moment donné... Quand j'étais petite, je crois que j'avais 4 ans, je me disais que je voulais faire quelque chose d'important. Et de là, après, quand j'ai grandi, j'ai souhaité être conférencière pour transmettre. Pour moi, c'est une valeur importante. Et également, la combativité, c'est important pour moi, comme l'injustice. Et ce que l'on vit dans nos vies. ce que vivent parfois nos enfants, ça doit aussi nous permettre de nous transcender et de transformer ce sentiment d'injustice, parfois cette colère, parfois cette tristesse en action. Et ce que j'ai fait, j'ai décidé de m'engager pour ceux qui ne peuvent pas, peut-être parfois n'ont pas la force, n'ont pas la santé pour le faire.

  • Speaker #0

    Donc c'est au-delà de ta fille, c'était aussi être le porte-parole de milliers de millions de personnes qui n'ont pas accès à cette parole publique, n'ont pas accès à cette voix, et n'ont pas accès au pouvoir pour pouvoir dire tout ce qu'ils pensent. Pour l'intérêt collectif ?

  • Speaker #1

    Exactement. Et j'ai compris dans mon engagement que pour faire bouger les lignes, eh bien en France, c'est important de s'engager aussi par la politique. Et quand je suis entrée à l'Assemblée nationale, j'ai choisi immédiatement de continuer à porter des sujets qui me tenaient à cœur, comme la santé environnementale, comme la cause des enfants, comme tous les sujets de politique sociétale. de les porter. Parfois, il faut quand même avouer que ces sujets sont plutôt des sujets qu'on met de côté. Et ça, pour moi, c'était regrettable et il fallait remédier à ça pour établir de la confiance entre les citoyens et ceux qui portent leur voix en étant capables de mettre en place des mesures concrètes qui allaient se voir dans le quotidien.

  • Speaker #0

    Et moi, je voudrais savoir comment a réagi ta fille ? Est-ce qu'elle se souvenait qu'en 2012, tu lui as dit un jour, je serai députée ? Et en 2017, elle a 9 ans, si je calcule bien. Est-ce qu'elle s'en est souvenue ? Et qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

  • Speaker #1

    Vous savez, quand les choses arrivent, qu'on les imagine, qu'on les espère, et qu'à un moment donné... finalement cet espoir se concrétise, il y a toute une phase finalement d'adaptation. Et elle a été bien sûr témoin de ce parcours-là. Et aujourd'hui, elle conforte en moi le fait que c'est important de s'engager pour les autres.

  • Speaker #0

    D'accord. Et cet engagement, il est d'autant plus fort, notamment... avec les sujets que tu portes, avec l'égalité entre les hommes et les femmes. Tu as créé aussi une association avec une ancienne collègue, Pascale Fontanel-Personne, sur les simones. Qu'est-ce que ça dit aussi de l'engagement des femmes en politique, notamment sur les sujets de société ? Est-ce que ces sujets de société sont plus portés par les femmes ?

  • Speaker #1

    Les sujets ne sont pas genrés, à mon avis. Parfois, par nos différences, on peut aussi être complémentaire. Et c'est vrai qu'il y a énormément de sujets pour lesquels les femmes, parfois, se sentent plus à l'aise d'argumenter, parce que soit elles l'ont vécu, soit elles y sont plus sensibles. Et puis, il y a d'autres sujets où les hommes aussi se sentent plus à l'aise. Néanmoins, pour faire avancer la société, il faut faire avancer les consciences. Et on a dans notre société, tête à tous, que ce soit les élus comme les citoyens, on a des croyances qui parfois nous limitent dans ce qu'on veut faire avancer ou dans ce qu'on veut vivre. Et c'est en ayant conscience de la volonté qu'on peut avoir à l'intérieur de nous, c'est pas que du courage en fait de parler de certains sujets qui sont un peu laissés sous le tapis, c'est vraiment une histoire de volonté et on mérite tous. de vivre dans une société beaucoup plus bienveillante, beaucoup plus animée de confiance. Et c'est aussi avec cet espoir-là que j'ai l'audace de porter des sujets. Par exemple, j'ai aussi porté avec l'appui de d'autres collègues une loi concernant l'accompagnement des fausses couches. Ça aussi, c'est un sujet de politique sociétale, un sujet parfois aussi qui a été un peu tabou. Et... J'ai aussi envie de contribuer par la loi et aussi par le fait de verser tous ces sujets au débat, de faire en sorte que dans notre société, plutôt que de juger, on a plutôt à cœur déjà de comprendre et d'accompagner l'émancipation de nous tous.

  • Speaker #0

    Tu as parlé de croyances, il y a les croyances qui nous portent et les croyances limitantes. Quelles étaient tes croyances, toi, quand tu as été élue députée, lesquelles t'ont confortée ou lesquelles tu as dû dépasser ? Comment on arrive à l'Assemblée nationale avec une envie folle de défendre des sujets de société ? À quoi tu as été confrontée et quelles croyances tu as dû faire sauter pour dépasser tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors la... Le premier constat que j'ai fait, c'est justement avec ma collègue et amie Pascale Fontenelle-Personne. Quand nous étions toutes les deux députées, on s'est rendu compte qu'il y a des réflexes. Et les réflexes... n'aident pas les femmes. C'est-à-dire qu'il y a des réflexes qui induisent le fait qu'un homme est toujours prioritaire sur une femme, surtout lors de discussions en lien avec des postes de décision.

  • Speaker #0

    Poste à responsabilité.

  • Speaker #1

    Ça, c'est quelque chose qui est ancré en nous. Et puis, il y a vraiment tout un travail à faire au niveau global. Pour arriver à cette égalité femmes-hommes, il est important de travailler aussi bien avec les hommes qu'avec les femmes. Le sujet du patriarcat, les femmes parfois se limitent, ont des biais de croyance qui limitent leurs actions. Et tout ça, c'est comme quelque part quelque chose qui pollue. nos cerveaux, que ce soit pour un homme comme pour une femme. Aujourd'hui, ce qu'il est important de faire, c'est de travailler avec les hommes pour aussi les rassurer dans le fait que les femmes, elles ne veulent pas prendre leur place, elles veulent juste avoir leur place légitime, et que tout ça, ça vise un équilibre dans la société. Et c'est ce qu'on remarque aujourd'hui sur le fait que depuis malheureusement des siècles, il y a des choses qui sont inscrites dans la tête des hommes et aussi dans la tête des femmes et qu'aujourd'hui c'est plus possible de continuer comme ça parce que on est en train de s'opposer alors qu'on devrait tout simplement être fiers. Je dis souvent finalement féministe c'est un mot mais on se doit plus de regarder les actes qu'on pose. surtout dans ces sujets-là. Puis changer nos regards. Et je vois bien ô combien aujourd'hui, encore, les femmes doivent se battre. Et moi je pense qu'aujourd'hui la bataille, elle est plus sur encourager les femmes dans leur volonté de prendre toute leur place légitime et encourager les hommes. à regarder la volonté des femmes en étant aidant pour faire en sorte qu'on puisse arriver à un équilibre et aussi un apaisement des relations femmes-hommes et à une juste politique parce que les sujets qu'on porte, qu'on soit homme ou femme, ce sont des sujets qui sont importants pour notre société et des sujets qui aujourd'hui méritent d'être regardés. avec des lunettes de l'égalité, mais à plein d'endroits.

  • Speaker #0

    Oui, parce que c'est des sujets importants, c'est des sujets qui transforment une société. En fait, une société plus juste entre les hommes et les femmes, c'est une société qui doit avoir une vision forte et elle peut se faire, comme tu le dis, avec les hommes et les femmes. C'est ça. pas que la cause des femmes, c'est aussi la cause des hommes, cette égalité.

  • Speaker #1

    Oui, elle est vraiment là. Et au-delà de cette volonté de faire bouger les lignes, il faut aussi bien imaginer et bien comprendre qu'on a besoin parfois de personnes qui nous montrent le chemin. Parce qu'on peut tous avoir des souhaits, on peut tous avoir des rêves, mais parfois on ne sait pas comment s'y prendre. Et j'écoute et j'observe aussi moi des personnes qui sont inspirantes. Moi, des hommes peuvent m'inspirer dans les changements de notre société. Des femmes peuvent m'inspirer. Et je pense que des hommes peuvent être aussi inspirés par des femmes.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y a quelque chose que tu n'es pas autorisée de faire par ces croyances, justement ? Ou alors quelque chose que tu as fait et que jamais tu ne penserais ? qu'une femme puisse faire ou que toi en tant que femme tu puisses faire. Est-ce que ce mandat t'a transformé ? Est-ce qu'il y a encore des choses qui te limitent dans l'accès à des responsabilités ? As-tu encore des croyances qui te limitent dans l'exercice de ton mandat ?

  • Speaker #1

    Dans l'exercice de mon mandat, oui je peux avoir des croyances. On a tous besoin de progresser. Et... Tous les obstacles, toutes les croyances méritent d'être regardées en face et d'être travaillées. Quand je suis arrivée à l'Assemblée nationale en 2017, j'avais aussi, comme beaucoup, parfois un manque de confiance en moi et au fur et à mesure du temps j'ai travaillé justement pour garder de la confiance en gagner parce qu'on peut souvent en perdre dans des endroits où il ya beaucoup d'hostilité comme à l'assemblée nationale et bien notre capital confiance en nous il est très souvent malmené donc il ya aussi des ressources comme par exemple la résilience moi je suis très très admiratifs des travaux par exemple de Boris Cyr-Lunik sur la résilience. Et je crois qu'aussi, il y a quelque chose d'important quand on s'engage, c'est qu'il faut avoir des convictions, c'est important, et surtout se méfier de nos certitudes. Et toujours avoir un esprit comme un chercheur. Moi, j'aime tout ce qui est scientifique, et j'ai toujours une démarche scientifique en faisant aussi de la politique. Et les ressources, elles sont immenses. On a énormément de personnes dans notre pays qui ont œuvré avant nous, qui sont spécialistes à plein d'endroits. Et je crois aussi que ce qu'on doit faire quand on est engagé, par exemple, à l'Assemblée nationale en étant député, c'est de mettre en avant ce qu'ont fait aussi les autres avant nous et ce que font aussi certaines personnes dans l'ombre. C'est pour ça que je suis pour une co-construction, pour travailler dans tout ce que je fais de manière transpartisane, aller aussi chercher toute cette intelligence collective. C'est aussi une sorte de réforme qu'on peut faire au sein de nos institutions. C'est se dire qu'il faut garder un esprit de curiosité, que toutes les informations sont... en capacité de nous être donnés, étant donné que nous sommes députés, mais que de là, on doit aussi aller vérifier ces informations, surtout quand on produit, par exemple, des lois ou des rapports, parce qu'il faut mesurer l'impact aussi de ce qu'on dit, de ce qu'on vote et de ce qu'on propose. Et il y a aussi tout un travail très sérieux qui doit être mené. Et je mets vraiment là... devant nous le sujet de la communication. La communication, parfois, peut détruire les actions politiques. Aujourd'hui, on a quelque part détruit beaucoup de liens qu'on avait avec les citoyens, justement à cause de cette communication qui n'est pas suivie d'actions. Et on doit être des bâtisseurs de confiance, nous maintenant, les nouveaux élus. Il faut s'oublier quand on fait de la politique. Ce qui m'intéresse, c'est avant tout ce qu'on peut faire pour les autres et on le fait qu'avec les autres. Et le fait de s'oublier, ça permet d'une part finalement d'être beaucoup plus, je pense, constructif dans le travail et également d'être moins centré sur soi, tout à fait, et de permettre aussi de la pro-construction. et une réparation collective à plein d'endroits, surtout quand on fait des lois ou quand on propose des mesures qui vont faire avancer le quotidien des Français.

  • Speaker #0

    Tu as parlé tout à l'heure de la loi pour accompagner les femmes aux fausses couches. Est-ce que c'est une loi où concrètement, sur le terrain où les Français te parlent, tu parles de communication, de ce que je comprends, c'est-à-dire... Il faut d'abord faire et après communiquer, plutôt que de communiquer et faire après, où pas forcément, on ne sait pas ce qu'on pourra faire. Et là, est-ce que cette proposition de loi qui a été votée à l'unanimité a été assez communiquée ? Est-ce que tu as des retours concrets ? Donc première question et deuxième question, quelle serait la future loi que tu aimerais porter ?

  • Speaker #1

    Sur la question Fabienne de cette fameuse loi sur les fausses couches, je me suis appuyée sur des travaux qui avaient été faits lors de la précédente mandature au sein de la délégation des droits des femmes. Il y a aussi des collègues qui avaient déjà compris que c'était un sujet important, que c'était aussi un sujet tabou et qu'on méritait en tout cas de travailler là-dessus tous ensemble pour faire en sorte que ce sujet devienne un sujet avec lequel la société serait plus à l'aise parce que c'est un sujet plutôt de souffrance. Il y avait notamment une injustice liée au fait que si une personne qui vit une fausse couche a besoin de s'arrêter, Elle avait donc une pénalité financière, donc il a fallu au sein de cette loi lever le jour de carence. Il a fallu aussi travailler pour faire en sorte que les femmes qui vivent des fausses couches dans une entreprise puissent être garanties de ne pas être licenciées. Et puis aussi, quand vous vivez une épreuve, c'est important de comprendre qu'il y a des impacts. Donc ça peut avoir des impacts sur le coût. couple, c'est pour ça que cette loi aussi elle concerne le couple et qu'il y a un accompagnement à faire sur la possibilité d'avoir un recours donc à ce qu'on appelle un accompagnement avec un psychologue, 12 séances de prise en charge, ça c'est ce qu'il y a dans cette loi et aussi ça a permis aussi de parler du sujet de la santé mentale qui est un sujet important qui a déjà été traité par beaucoup de mes collègues. lors de la précédente législature et c'est aussi un sujet aujourd'hui qui est un peu moins tabou. Donc ça c'est très important de dire qu'il y a aussi des sujets qui rassemblent et que la méthodologie elle peut être vraiment transpartisane sur ces sujets là. Ça c'est fondamental. Alors sur les lois qu'on peut proposer, c'est vrai que les députés on a plein d'idées de lois et comment on a ces idées là ? Parce que c'est souvent un citoyen qui nous interpelle sur un sujet précis. Et merci à eux, parce que c'est avec eux qu'on arrive à faire en sorte et à proposer des choses importantes pour faire évoluer notre société. Elles viennent de la base, en fait. Ces sujets viennent de la base, et ça, c'est très important. Une loi, maintenant, que j'aimerais porter, je vais vous confier quelque chose. Aujourd'hui, j'œuvre... pour accompagner au mieux les victimes d'agressions sexuelles. Pourquoi ? Parce qu'il y a un an demain, donc c'était le 14 novembre 2023, j'ai été victime de soumission chimique. J'ai deux choses à dire à ce sujet. D'une part, je voudrais remercier mes collègues qui me soutiennent, remercier le fait que demain, à l'Assemblée nationale, il y a une grande formation sur la soumission chimique. que je porte avec un autre collègue député de la délégation des droits des femmes qui s'appelle Guillaume Gouffier-Valente, pour faire en sorte qu'on puisse quelque part un peu corriger le sort un an après. C'est très émouvant pour moi. Et nous dire qu'on a déjà avancé. Et que c'est aussi avec un homme que j'avance sur ce sujet-là à l'Assemblée nationale. Donc merci à lui et puis à tous ceux qui ont œuvré pour que... ce jour et cette formation puissent exister. Et également, au bout de ma mission qui m'a été confiée et confortée par, tout d'abord, c'est une mission que j'ai eue par le Premier ministre Gabriel Attal, qui a été confortée par le gouvernement Barnier, cette mission, je l'amène du mieux que je peux pour travailler vraiment sur le fond, pour faire en sorte que cet angle mort qu'est la soumission chimique soit vraiment mieux pris en compte dans notre société. Au bout de tout ça, au bout de cette mission gouvernementale, avec la sénatrice Véronique Guillotin qui m'accompagne, on va établir un rapport avec des préconisations. En même temps que je pense à ce rapport et à ces préconisations, je pense aussi aux mesures concrètes. qu'on peut mettre en place assez rapidement. Là, je vous parle de la formation qui aura lieu demain, mais il y a aussi, par exemple, le fait qu'en France, si vous avez été victime de soumission chimique, si vous vivez, par exemple, dans une grande ville, eh bien, vous avez plus de chances d'accéder à un parcours de soins de victime qui soit un parcours bien fléché. Si ça vous arrive en ruralité, vous n'avez plus que vos yeux pour pleurer. C'est pour ça que je travaille avec une association qui s'appelle Mandorpa, dont la présidente est Caroline Darian Perronet, qui est la fille de Gisèle Pellicot, pour que dans toutes les pharmacies de France, dès que vous avez une suspicion de soumission chimique, vous puissiez aller demander à votre pharmacien ce qu'on appelle un kit, un kit de bonne pratique, un kit du lendemain, pour faire en sorte que vous ayez tous les bons conseils. pour accéder à de la preuve, par exemple, comment faire pour aller vous faire prélever du sang, ou aller déposer vos analyses parce qu'il faut des... interprétations avec des experts certifiés, que vous puissiez et que vous ayez envie de porter plainte ou pas d'ailleurs, parce que c'est encore très compliqué aujourd'hui dans notre pays de porter plainte. En fait pourquoi je parle de ça ? Parce que au bout de cette mission gouvernementale, avec toutes les actions que je mène à plein d'endroits, avec toutes les bonnes volontés, je souhaiterais... pour notre pays, porter une loi pour les victimes de soumission chimique, mais pas que finalement, pour les victimes d'agressions sexuelles.

  • Speaker #0

    D'agressions sexuelles de manière générale.

  • Speaker #1

    De manière très large. Évidemment qu'on va inclure la soumission chimique, parce que c'est un des premiers modes opératoires des prédateurs. Mais je pense aussi à toutes les victimes de violences sexuelles. Je pense aux enfants, aux victimes d'inceste. Je pense aux personnes vulnérables, les personnes... parfois âgés, parfois handicapés, qui subissent des agressions sexuelles. Et puis je pense à tous les hommes et les femmes, et malheureusement beaucoup de femmes, qui subissent des agressions sexuelles dans notre pays, pour qu'enfin on puisse replacer la victime dans un circuit qui lui permettra une vraie recondition. Parce qu'être agressé sexuellement, ça tue quelque chose en nous. Il faut vraiment le savoir. Évidemment. On peut s'en remettre, mais certaines personnes ne pourront jamais s'en remettre totalement, tellement aujourd'hui elles ne peuvent pas être bien accompagnées. Les victimes, elles ont besoin de confiance et elles ont besoin de soutien. Et ça passera aussi par la loi.

  • Speaker #0

    Alors il y a eu MeToo, bien sûr, qui a permis aussi la libération, de libérer la parole. Mais là aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'il faut un parcours de soins en fait. spécifique aux personnes qui ont été agressées sexuellement. Et pour tout le monde, et dans tous les territoires.

  • Speaker #1

    Tout à fait, un parcours vraiment fléché, le parcours idéal des victimes, sur le plan médical, sur le plan psychologique. Et puis, si ces victimes le souhaitent, qu'elles soient aussi bien accompagnées dans leur parcours judiciaire, qui est malheureusement un parcours semé d'embûches, parce qu'on le voit très bien, comme... Malheureusement, notre société à plein d'endroits n'est pas encore formée à toutes ces agressions, toutes ces formes d'agressions sexuelles. Eh bien, les victimes, elles sont malmenées. Par exemple, en audition, on peut être malmené. Si on est malmené, ça renforce le traumatisme. Et c'est en cela qu'aujourd'hui, on doit agir de manière beaucoup plus efficace et beaucoup plus immédiate. Tu l'as dit Fabienne, c'est-à-dire que quand on vit une agression sexuelle, qu'on soit enfant, adolescent, adulte, c'est terrible. Et plus cette agression est reconnue avec une prise en charge rapide de la victime, plus on a la possibilité de mieux s'en remettre.

  • Speaker #0

    Et toutes ces actions, est-ce qu'elles ont un écho sur la population ? Quel est l'impact ? Est-ce qu'on t'en parle ? Est-ce qu'on te dit merci Madame Jossot ? Et bien sûr avec d'autres députés avec qui tu travailles, avec la sénatrice. Mais est-ce que ça s'est entendu ? Est-ce que tu penses que ça bouge ? Et est-ce que ça bouge assez pour que ça passe le mur du son de l'Assemblée nationale ? Et les murs au-delà de l'Assemblée nationale ?

  • Speaker #1

    Quand tu me poses cette question, Fabienne, me viennent deux choses. Tout d'abord, il y a toutes ces personnes qui me témoignent. leur gentillesse, leur encouragement. Bon, évidemment que j'y suis sensible, et ça, c'est comme un carburant pour moi. Et puis, il y a une violence silencieuse, à laquelle je ne m'attendais pas, mais que je découvre, en fait, au fur et à mesure du temps. Une violence silencieuse, c'est où on va... Si on me pose la question comment tu vas, je vais dire bon je sais pas, un grand ça va. Oui, en ce moment c'est difficile. Eh bien, ma réponse gêne. Après, il y a des choses beaucoup plus difficiles à vivre au quotidien pour les victimes. Par exemple, quand vous décidez...

  • Speaker #0

    de rendre ce qui vous est arrivé public. Même si c'est dans votre cercle amical ou votre cercle familial, eh bien, vous allez avoir des personnes qui vont réagir de manière très inadaptée, qui peuvent vous dire t'as pas peur pour ta réputation, le fait d'en avoir parlé ? Moi, c'est le papa d'un petit garçon. qui, en sortant de l'école de mon fils, m'a dit ça. Vous voyez, c'est plein de petites choses, mais c'est important d'entendre ça, parce que c'est plein de petites choses. C'est comme, je vous dis, c'est une sorte de violence silencieuse, c'est comme un poison qu'on envoie...

  • Speaker #1

    Tranquillement, même de rien, l'air de rien. Voilà,

  • Speaker #0

    aux personnes qui ont décidé de parler, aux victimes. Ça, c'est difficile. C'est aussi quand on est une femme publique comme moi, et sachez que ma détermination est intacte, mais parfois, c'est vrai que j'en ai un peu marre. Parce que, mettons, je vous raconte ce qui m'est arrivé il y a une semaine, j'arrive à la gare, un monsieur me voit, il me reconnaît, et il me dit Madame Jossot, je ne suis pas d'accord avec vous, il faut arrêter d'embêter le sénateur. Il est gentil, M. Guériot. Donc, ça, c'est vraiment les poisons du quotidien.

  • Speaker #1

    En fait, ça n'a pas une adhésion totale. Il y a encore des gens qui minimisent ou qui banalisent et qui ne se rendent pas compte que parler, ça fait avancer une cause. Déjà, c'est dur que tu ne l'as pas fait, j'imagine, de gaieté de cœur. Ça conforte qu'il y a encore des personnes qui ne se rendent pas compte de la gravité de ce que c'est que de tenter une agression sexuelle par la soumission chimique, ce que tu as vécu. Et en quoi cela te transforme, toi ?

  • Speaker #0

    Moi, ça me... Quelque part, évidemment, ça me touche. On peut tous être touchés d'entendre ça. Mais en même temps, ça me rend encore plus... déterminée et c'est parce que j'ai envie de dire stop parce que je ne veux plus entendre des choses comme ça. Finalement qu'est ce qu'il faut comprendre ? C'est à dire qu'une femme qui parle, une victime qui parle, un homme qui parle, on va avoir tendance à l'empêcher. C'est ça. Moi c'est ce que je me dis. Ah je me dis mais en fait c'est de l'empêchement.

  • Speaker #1

    Et la culpabilité aussi ?

  • Speaker #0

    En fait, on tente. Moi, par contre, je suis complètement insensible à la culpabilisation. J'ai cette Ausha. Moi, à aucun moment, je culpabilise d'avoir porté plainte contre le sénateur. Jamais de la vie, je n'ai culpabilisé là-dessus. Donc, moi, je suis très au clair là-dessus. Par contre, évidemment, à cause du fait qu'on n'est pas tous évolués de la même manière au niveau de nos consciences, eh bien, certaines personnes... peuvent ressentir de la culpabilité. Et ceux qui osent mettre la pression aux victimes, aux victimes qui parlent, eh bien, ils espèrent, en fait. C'est une façon de manipuler, en fait, la vulnérabilité de la victime en tentant de la faire culpabiliser. Autant vous dire que sur moi, ça ne marche pas. Et c'est pour ça que je me dois de continuer à faire en sorte que ces discours-là existent de moins en moins. mais en même temps je dois en parler. Parce que ce sont des tentatives d'intimidation si on regarde les choses comme elles sont. Et qu'aujourd'hui, ça fait un an que ça m'est arrivé, ça fait un an que j'ai parlé, et qu'aujourd'hui, au bout d'un an, je sais que dès que je sors, j'ai le risque d'avoir des choses désagréables qui m'arrivent, de l'intimidation.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #0

    Très peu dans le sens où mes preuves, elles sont là, j'ai toujours été gonflante dans mes déclarations. Beaucoup tentent, et le font d'ailleurs, mais ça ne fait pas beaucoup de bruit. Néanmoins, c'est quand même une violence qui est silencieuse, et il faut prêter la plus grande attention possible à cela pour... endiguer cela. Et comment on peut le faire ? Je pense que c'est surtout par de la transmission et par de l'éducation. Et qu'il faut être aussi très ferme lorsque vous avez affaire à des individus qui tentent de vous déstabiliser. Mais attention, ça peut être aussi des femmes qui tentent de me déstabiliser. Ce n'est pas que des hommes, vous voyez. Donc, c'est ça. Ça qu'il faut comprendre, c'est que quelqu'un qui veut faire bouger les lignes, de toute façon, eh bien, ça fait du parcours. il y aura sur son parcours quelques pots de bananes, des obstacles, et j'ai décidé de transformer ces obstacles en tremplin, ce poison en élixir, de faire en sorte que toute tentative de me déstabiliser, ça me donne encore plus de force pour justement continuer à œuvrer pour qu'on ait une société dans laquelle... toutes ces victimes soient beaucoup plus protégées.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Sandrine, parce qu'on sent vraiment une femme engagée et passionnée à porter la voix au-delà de toi. Et de dire que, moi je ressens, de dire, utilisez-moi pour porter votre voix. Tant que je suis là, je peux le faire et je le ferai avec détermination. Et je pense que c'était l'engagement que tu voulais prendre quand tu as décidé et que tu as promis à ta fille d'un jour d'être à l'Assemblée nationale. Et qu'est-ce que tu as envie que nos auditeurs retiennent de toi à la suite de cet entretien ? Et quel message tu as envie leur faire passer ?

  • Speaker #0

    Moi, le premier message que je tiens à faire passer, c'est que... Dans notre société, il y a plein de sujets qui sont importants et que vous êtes importants et vous n'êtes plus seul.

  • Speaker #1

    Très bien. Et qu'est-ce que tu as envie qu'ils disent de toi ?

  • Speaker #0

    J'ai surtout envie et c'est surtout peut-être besoin que toutes ces personnes finalement m'encouragent parce que c'est ce qu'il y a de plus bon. d'être finalement encouragée, soutenue pour le faire, pour qu'à chaque fois que je monte sur le ring, si on tente de me mettre KO, je puisse remonter et porter un coup et avoir cette audace d'aller plus loin, plus fortement et avec beaucoup plus de certitude d'y parvenir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as fait une autre promesse à ta fille ou à tes autres enfants ?

  • Speaker #0

    Non, je n'ai pas fait d'autres promesses. Par contre, moi je remercie toutes les personnes qui se confient à moi, qui osent aussi se raconter. Et c'est aussi à travers de tes podcasts, tu vois Fabienne, que tu peux aussi finalement aider à cette réparation collective. Parce que la libération de la parole est une chose, mais le partage aussi de quelque part de toutes ces... de tous ces espoirs, c'est aussi quelque chose de très important.

  • Speaker #1

    Merci Sandrine, surtout d'être venue parler à Je vous raconte des vies. C'est un très beau témoignage. Il y a de l'engagement politique, mais il y a aussi du vécu personnel. Et je pense que c'est bien aussi de voir derrière une femme politique, une femme touchée, engagée et une citoyenne comme les autres. qui peut porter notre voix. Chères auditrices, chers auditeurs, merci de nous avoir suivis et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un autre épisode de Je vous rapproche, Névi. Merci Sandrine, merci beaucoup.

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