- Speaker #0
Bonjour Judith Favier, bonjour Géa Bravreau. Tout d'abord merci au nom de l'équipe GEDAI des jeunes endocrinologues dynamiques et innovants de nous accueillir pendant ce congrès de la SFE 2025 à Lille. Nous avons donc la chance de recevoir pour cette interview le président actuel et la vice-présidente et président-électe de la Société Française d'Endocrinologie, Dr Favier, vous êtes également directrice d'équipe. de recherche au Centre de recherche des cordeliers à Paris, à l'Université Paris-Cité. Et professeur Ravrault, vous êtes endocrinologue, chef du service d'endocrinologie à l'hôpital Louis Pradel des Hospices Civils de Lyon et chercheur au Centre de recherche en cancérologie de Lyon à l'Université Claude Bernard. Pour débuter cet entretien, quelles sont vos impressions pour cette ouverture du congrès 2025 ?
- Speaker #1
Le congrès est très bien parti avec un succès populaire qui ne fait que croître par rapport aux années précédentes. Nous allons pouvoir atteindre bientôt 2000 inscrits au congrès et surtout une session qui est pour le coup ouverte par des jeunes avec les essentiels qui a fait ça le comble. Et on voit bien l'ambiance et le sourire de chacun dans les couloirs du congrès qui montre l'enthousiasme de nos membres à venir assister à ce rendez-vous annuel.
- Speaker #0
Alors on peut dire que le congrès SFE est un grand moment d'excitation pour toute la communauté médicale et scientifique passionnée par l'endocrinologie, en particulier pour les jeunes qui ont l'opportunité pour leur première fois d'assister, voire de présenter dans ce congrès. Avez-vous des souvenirs de votre premier congrès SFE à nous faire partager ? Est-ce que l'excitation est toujours présente aujourd'hui pour chacun d'entre vous ?
- Speaker #2
Pour moi, les premiers congrès SFE, c'est vraiment les premières fois où j'ai pu être dans des congrès à la fois avec une interface clinique et de recherche. Venant plus du monde de la recherche, et donc en tant qu'encore une fois chercheuse plus fondamentale, mais qui dirige une équipe de recherche avec beaucoup de cliniciens, la SFE c'est vraiment l'occasion de confronter les résultats à la fois de la recherche académique, à la clinique, de s'intéresser quand on n'est pas médecin soi-même, mais aux pathologies sur lesquelles on travaille dans le laboratoire, et avoir des vraies interactions et puis ensuite des collaborations, voire même des amitiés. avec l'ensemble de ce monde qui est donc très mélangé ici à la SFE.
- Speaker #1
Pour ma part, j'ai un souvenir très précis de mon premier congrès de la SFE qui était à Brest, pour différentes raisons. D'une part, parce que la dernière session plénière était faite par le professeur Larry Jameson, sans savoir à l'époque que j'allais finalement faire mon fellowship dans son service trois ans plus tard. Et donc, ça m'a permis de découvrir ce grand homme qu'il a été pour mon cursus. Et puis aussi, au cours des congrès, pas forcément ceux premiers là, mais finalement découvrir d'autres jeunes comme moi, là c'est structuré au sein du JEDI, qui se posaient la question d'une carrière universitaire, de faire de la recherche et de pouvoir des temps d'échange d'expérience, pas toujours que des bonnes expériences, mais pouvoir justement avancer et pouvoir s'encourager chacun dans nos activités. Je pense là à Blandingata, par exemple, qui actuellement serait un général.
- Speaker #0
Merci beaucoup, professeur Ravereau. Alors, comme les Jedi aujourd'hui, vous avez été vous-même, été épaulé par des mentors, rôle que vous assurez aujourd'hui. Quelle est la recette d'un bon accompagnement au regard de vos parcours et riches expériences, docteur Favier ?
- Speaker #2
Alors, ça, ce n'est pas une question facile. Donc moi, mon mentor, c'est le professeur Pierre Corvole, qui a été un mentor et avec qui, d'ailleurs, j'interagissais pas plus tard qu'il y a trois jours par texto, parce que j'étais à Montréal et il y avait une photo de lui dans le couloir que je lui ai envoyée. En l'occurrence, moi, c'est quelqu'un qui m'a envoyée en congrès, justement, extrêmement jeune. Donc, j'ai présenté mon sujet de master dans un congrès au congrès de la Société française d'enjeux jeunesse à l'époque, un peu tremblante, j'avoue, parce que je n'avais absolument aucun résultat. Mais c'est quelqu'un qui m'a toujours beaucoup poussée et poussée très vite, en fait, à présenter, à aller dans les congrès, à rencontrer des gens, à faire des collaborations et qui, bien que c'était un très grand homme, professeur au Collège de France, se mettent Ils mettaient souvent en retraite derrière les jeunes pour laisser la place aux jeunes d'être porteurs de leurs projets et d'être en interaction directe avec le monde scientifique et clinique autour d'eux. Et donc, tout en étant encore une fois très présents, de bons conseils, en surveillant, mais en poussant les autres à avancer. Donc c'est quelque chose que j'essaye de faire aujourd'hui aussi dans mon équipe et d'envoyer en effet les jeunes beaucoup en congrès. Les envoyer aux congrès internationaux aussi pour qu'ils apprennent à présenter en anglais. Je pense que c'est très important, évidemment essentiel. Mais tout ça, encore une fois, en étant présent, en les faisant répéter, en étant derrière, mais pas devant.
- Speaker #1
Professeur Ravrault ? Moi, j'en ai plusieurs. Alors, il y a le premier qui m'a donné confiance. Michel Pujat, qui est jeune interne, m'a fait découvrir son laboratoire qui était au bout du service, pousser la porte, découvrir et comme son enthousiasme était contagieux. Il m'a entraîné dans un master 2. sur sa thématique d'intérêt qui était par la suite pas forcément la mienne, mais qui m'a permis de découvrir qu'effectivement, vous pouvez se poser des questions et essayer d'y répondre plus ou moins avec succès. C'est quand même lui qui m'a permis justement de suivre mon souhait d'aller aux États-Unis dans le laboratoire de Professeur Jameson, même si ce n'était pas sa thématique première. Et à mon retour, il a su également, de la même façon, me confier à Françoise Porchon-Chazot qui m'a clairement laissé la porte ouverte sur la thématique des tumeurs hypophysaires. et comme vous croyez savoir. qui a plutôt bien marché, et ça en combinaison avec Jacqueline Trouillaz, un automopathologiste, donc j'ai deux femmes fortes qui m'ont accompagné, avec de l'humanité, de la rigueur, mais surtout une confiance dans mon développement et une prise d'autonomie régulière au cours de ce cursus. C'est vrai que c'est ce que j'espère pouvoir faire, avec un mot d'ordre d'humanité derrière et d'empathie.
- Speaker #0
Alors aujourd'hui, la SFE accompagne la venue en congrès, celui de la SFE bien sûr, mais aussi en... congrès international via les bourses de voyages et de congrès à destination des jeunes. Pouvez-vous nous rappeler l'étendue de cette initiative et comment en bénéficier pour nos jeunes collègues qui débutent tout juste leur carrière ?
- Speaker #1
C'est sûrement la partie la plus importante de cette interview, donc je vais essayer d'articuler et d'être clair. La SFE propose sans allocation de voyage aux jeunes internes ou jeunes chercheurs, membres de la SFE, pour venir participer au congrès annuel de la SFE. Pour cela, la première procédure, c'est de soumettre un abstract au congrès. Et lorsque l'on soumet l'abstract, on coche, quel que soit le résultat, la volonté de bénéficier d'une bourse d'allocation recherche. Il faut qu'au moment où on soumet son abstract, on a aussi fait au moins sa première demande de membre de SFE ou renouvelé sa demande de membre de SFE. Donc même si on ne l'a pas été dans le passé, on peut appliquer dès la première fois. Par contre, il est trop tard une fois que les abstraites ont été évaluées. On ne peut pas rattraper la situation. Donc, on veut juste donner des bourses, mais aux membres actifs. Donc, c'est 250 euros de prise en charge plus le congrès offert. Donc, cette année, nous avons 72 bénéficiaires. Nous pouvons monter jusqu'à 100 en respectant ces règles. Et ce qui a été mis en place cette première fois, c'est aussi de proposer des bourses pour les congrès européens. Et donc là... C'est un peu moins clair la situation, je l'avoue, mais on précisera en début d'année 2026 comment les jeunes membres de la SFE pourront postuler pour les congrès européens auxquels ils auront également envoyé un travail personnel comme premier auteur. Nous cherchons à favoriser la mobilité, comme l'a expliqué le Dr. Favier. Il est important que les internes ou les jeunes chercheurs puissent se confronter à ces congrès, rencontrer d'autres équipes et mûrir leurs projets personnels.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour cette réponse très claire et très importante pour nos jeunes collègues. Pour finir, la séquence 2024-2025 a été marquée par la maturation puis la création du groupe JEDI, des Jeunes Endocrinologues Français Dynamiques et Innovants. Pouvez-vous nous raconter comment a été construit, réfléchi ce projet depuis l'intérieur du bureau, puis vécu cette première année de lancement, et puis quelles sont les ambitions pour les jeunes par la SFE dans les futures années ?
- Speaker #2
Oui, alors en fait, l'idée de structurer les jeunes de la SFE date d'il y a quelques années, avec un premier groupe qui s'était lancé, mené par Thomas Cuny, qui est actuellement notre secrétaire général adjoint, et Luigi Maione, qui ont été rejoints ensuite par Julie Sarfati. Et puis, ils ont organisé notamment la soirée des jeunes, etc., pendant le congrès. Et ensuite, Maria-Christina Zenaro, dans le bureau, elle est donc actuellement trésorière. a proposé d'essayer de structurer un peu plus ce groupe de jeunes. Et c'est vraiment elle qui a été moteur au départ de cette organisation. Et c'est vrai qu'on est absolument ravis. On est extrêmement impressionnés par ce groupe qui porte très, très bien son nom parce que vous êtes vraiment extrêmement dynamiques et très innovants. En moins d'un an, vous avez fait déjà un nombre de choses qui sont franchement extrêmement impressionnantes. je pense que c'est le podcast On en avait parlé un petit peu lors de la réunion partenaire l'an dernier et donc nous on n'a rien fait pour l'instant et vous, vous avez déjà fait 5, 6, la combien de tièmes ? 5, 5. Donc c'est vraiment super, on sent vraiment que vous avez plein d'énergie, plein d'idées. C'est notamment grâce à vous et à cette énergie qu'on a décidé de remettre les posters qui avaient en effet été supprimés au cours de la précédente édition et on s'est dit que c'était dommage que les jeunes ne puissent pas présenter. même s'ils n'ont pas de com' oral. Et donc, on attend de voir ça, la future session de posters, comment vous allez organiser tout ça. Mais c'est vrai qu'on se réjouit que même ceux qui sont moins avancés dans leurs travaux, etc., puissent avoir l'opportunité de présenter. Et je pense que vraiment, vous allez donner beaucoup de dynamisme encore à ça. Et puis, on va continuer à essayer d'avoir des idées. Je pense que la visibilité des jeunes et le dynamisme de la société, c'est extrêmement important. C'est très important pour les partenaires aussi. Tout le monde apprécie beaucoup ça. Et donc, on est vraiment ravis de vous avoir et longue vie aux Jedi.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour ce retour très stimulant pour nous. Et pour conclure, merci à tous les deux, Judith Favier et Gérard Ravereau, pour votre disponibilité au nom de l'équipe Jedi. À très bientôt pour de nouvelles actions conjointes SFE et Jedi.