- Speaker #0
De se sentir plus utile, d'être plus aligné avec sa personnalité ou ses valeurs.
- Speaker #1
Actuellement, je suis en poste. Comment on fait du jour au lendemain pour concilier formation et activités professionnelles quand on ne peut pas du tout se permettre d'arrêter de travailler ?
- Speaker #0
Mais une reconversion, c'est aussi beaucoup d'interrogations, de doutes, d'être remis en question.
- Speaker #1
Fais ce que tu aimes et tu ne travailleras plus jamais de ta vie.
- Speaker #0
Pas forcément.
- Speaker #1
Je m'en doutais.
- Speaker #0
Votre panorama sur l'emploi.
- Speaker #1
Bonjour à toutes et à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel épisode de Joborama. Je suis Jonathan Ausha, recruteur indépendant, expert RH et chroniqueur média spécialisé en emploi. Joborama, c'est votre podcast dédié à l'emploi sous toutes ses formes. Que vous soyez étudiant en quête de repères, salarié à la croisée des chemins, entrepreneur en reconversion ou simplement curieux du monde du travail, vous êtes au bon endroit. Ici, on analyse des tendances, on partage des conseils concrets et on donne la parole aux experts. Dans ce numéro, je vous propose d'échanger sur la reconversion professionnelle. Ces dernières années, on en entend parler partout, témoignages inspirants, articles de presse, vidéos reportages, il semblerait que changer de métier soit devenu une étape presque naturelle dans une carrière. Mais derrière l'image parfois idéalisée de la reconversion, la réalité est bien plus complexe. Est-ce un véritable tremplin professionnel ? Où un parcours se met d'embûche ? Comment savoir si l'on fait le bon choix ? Quelles sont les étapes essentielles pour réussir sa transition et éviter les pièges classiques ? C'est ce qu'on va décrypter ensemble dans cet épisode, avec une experte du sujet qui accompagne au quotidien celles et ceux qui osent franchir le cap. Parce que oui, la reconversion, je connais bien, et je sais à quel point elle peut être à la fois excitante et déroutante. Changer de carrière, c'est une décision qui peut transformer une vie, mais aussi générer beaucoup de doutes. Aujourd'hui, il n'est pas rare de voir des professionnels complètement bifurqués et pourtant, une reconversion ne s'improvise pas. Alors, comment s'y prendre ? Quels sont les leviers à activer ? Quelles sont les erreurs à éviter ? On va voir tout ça ensemble avec mon invité. Bonjour, Isia. Bienvenue dans Joborama.
- Speaker #0
Bonjour, Jonathan. Merci pour l'invitation.
- Speaker #1
Merci à toi de l'avoir accepté. Avant de rentrer dans le vif du sujet... Sur la reconversion, est-ce que tu pourrais te présenter, nous expliquer un petit peu en quoi consiste ton métier de consultante et formatrice en reconversion professionnelle ?
- Speaker #0
Oui, alors je travaille depuis dix ans dans l'accompagnement de personnes en transition professionnelle. Tout type de public, aussi bien des demandeurs d'emploi que des salariés de toute qualification et tout secteur d'activité confondu. Je les accompagne en individuel et en collectif. J'ai été salariée et depuis deux ans, je suis à mon compte. Donc mon rôle, c'est de donner à ces personnes des clés, de mettre à leur disposition des outils. pour avancer dans leurs réflexions et leurs démarches d'évolution professionnelle et pour qu'elles soient actrices de l'élaboration et de la mise en place de leurs projets professionnels.
- Speaker #1
Isia, pour bien poser les bases pour nos auditeurs et qui voient un petit peu où on veut en venir, est-ce que tu peux tout simplement nous expliquer ce qu'on entend par reconversion professionnelle aujourd'hui ?
- Speaker #0
C'est une question intéressante. Si on prend la définition du dictionnaire du Robert, une reconversion, c'est une adaptation à des conditions nouvelles. Donc c'est vrai qu'on n'est pas forcément dans le cliché du responsable financier qui voudrait devenir boulanger. Oui,
- Speaker #1
carrément.
- Speaker #0
La reconversion, ça peut être un changement total de métier, mais ça peut être aussi une évolution dans le même secteur. On peut parler de mobilité horizontale, lorsque la personne change de poste en restant au même niveau. Par exemple, quelqu'un qui deviendrait conseiller clientèle après avoir été gestionnaire de dossier. On peut aussi parler de mobilité verticale, quand il y a une ascension hiérarchique, un opérateur de production qui devient responsable d'équipe. Et on peut enfin parler de reconversion pour quelqu'un qui... continuent à exercer le même métier, mais en passant du salariat à un statut indépendant. Et il existe d'ailleurs un dispositif d'émission-reconversion, dont on reparlera, qui s'adresse à des salariés souhaitant démissionner pour se former ou créer leur entreprise.
- Speaker #1
Donc si je comprends bien, si je résume, il y a quatre voies différentes à une reconversion, en fait, c'est ça ?
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Par rapport à ce que tu viens de nous dire, les reconversions qui sont possibles en interne d'une entreprise, aujourd'hui, est-ce que c'est faux de dire que les carrières longues, c'est fini ?
- Speaker #0
Je pense que les carrières seront de plus en plus longues avec l'allongement du temps de cotisation pour la retraite. Par contre, on peut observer des carrières qui seront plus variées. Il y a un changement de paradigme par rapport à un marché du travail où les personnes faisaient souvent leur carrière dans la même entreprise, en évoluant ou pas dans cette entreprise. Aujourd'hui, il y a une tendance à changer plus facilement d'employeur pour rechercher de meilleures conditions de travail, ou à changer de métier ou de secteur d'activité.
- Speaker #1
Ce que tu dis me fait particulièrement écho, et je pense que de toute façon, il y a énormément à dire sur le sujet. J'ai une confidence à faire à nos auditeurs. C'est d'autant plus important pour moi d'aborder ce sujet avec toi, Isia, car j'ai moi-même bénéficié de ton accompagnement, que tu as été ma conseillère en évolution professionnelle. J'imagine qu'on parlera de ce dispositif plus tard. C'est donc en partie grâce à ton expertise et tes conseils que j'ai pu bâtir mon activité de recrutement à ExperirH aujourd'hui. Alors, qui de mieux pour nous aider, pour vous aider à creuser ce sujet et donner les clés concrètes, celles et ceux qui envisagent potentiellement une reconversion ? Je garantis ainsi à mes auditeurs la preuve par l'exemple. Donc je te propose, si c'est ok pour toi, qu'on rentre dans le vif du sujet.
- Speaker #0
Allez, c'est parti !
- Speaker #1
Ces dernières années, la reconversion professionnelle est devenue un véritable phénomène de société. Selon une étude de l'INSEE, près d'un actif sur trois a déjà changé de métier. C'est un chiffre, je trouve, qui en dit long sur les aspirations des travailleurs, mais aussi sur les transformations profondes du marché de l'emploi. Isia, toi qui accompagnes de nombreuses personnes dans leur transition professionnelle, qu'est-ce qui explique qu'aujourd'hui c'est ? engouement croissant pour la reconversion.
- Speaker #0
Ce qui revient énormément c'est la recherche de plus de sens dans son activité, de se sentir plus utile, d'être plus aligné avec sa personnalité ou ses valeurs. Donc ça peut correspondre à des profils de personnes qui n'ont pas vraiment choisi leur parcours de formation, leur parcours professionnel, des fois des décisions qui ont été un petit peu forcées par la famille ou des choix qui ont été faits par défaut, mais ça peut être aussi des personnes qui ont pour le coup choisi des métiers vocation par exemple dans le soin et qui ne s'y retrouvent plus. Ensuite, il peut aussi avoir un effet de masse ou un effet miroir. C'est vrai que la reconversion est dans l'air du temps. Je connais quelqu'un qui a changé de métier, ça a bien marché, maintenant il s'épanouit dans son job, donc je vais changer aussi. Attention, c'est à double tranchant parce qu'on change dans une quête d'amélioration, mais une reconversion, c'est aussi beaucoup d'interrogations, de doutes, être remis en question. La dernière phrase que j'entends souvent, c'est « j'ai le sentiment d'avoir fait le tour de mon poste, de mon métier » . Donc là, ce sont des salariés qui ont envie d'autre chose, d'apprendre, de sortir d'une certaine routine.
- Speaker #1
Angouement, ok. mais attention à ne pas tomber dans un espèce de phénomène de mode. Ce n'est pas parce qu'on voit quelqu'un qui réussit sa reconversion que la nôtre va être réussie. Ça demande une préparation, une réflexion. On ne se lance pas comme ça. C'est ça.
- Speaker #0
Et peut-être que la manière d'arriver à la reconversion sera aussi différente de ce que la personne qu'on connaît a pu mettre en place.
- Speaker #1
Tout à fait. Alors, je me pose une question quand même en t'écoutant. C'est avant tout une quête de sens, tu l'as dit, et je pense que c'est effectivement le cœur d'une reconversion. Mais est-ce que tu observes aussi éventuellement l'effet d'autres facteurs comme... la précarisation de certains secteurs aujourd'hui, de certains secteurs d'activité, ou la recherche de meilleures conditions de travail.
- Speaker #0
Il y a des reconversions qui sont dues à des difficultés économiques dans certains secteurs. Je pense aux prêt-à-porter, à l'automobile, aux installateurs de fibres aussi. Mais ce que je constate, c'est qu'elles sont souvent plutôt perçues comme une opportunité, ces reconversions. Une opportunité qui peut justement peut-être répondre à une quête de nouveauté et d'apprendre de nouvelles choses. Et la recherche de meilleures conditions de travail, alors au sens large, au niveau des horaires, avoir un poste moins physique, avoir plus d'autonomie, c'est clairement un élément qui motive aussi de nombreuses reconversions aujourd'hui et surtout depuis la crise du Covid. Pareil, je pense à des secteurs comme la restauration, la vente, où les personnes ont envie maintenant d'avoir peut-être aussi un équilibre vie professionnelle, vie personnelle.
- Speaker #1
Équilibre vie pro, vie personnelle, on en a parlé dans un épisode de Joborama sur le sujet de la flexibilité. Je pense que c'est au cœur et lié au sujet reconversion. Non, c'était... On avait abordé un petit peu dans cet épisode, mais était à la limite de la reconversion, mais je tenais vraiment à faire un épisode spécifiquement sur le sujet. On l'a vu, si certaines reconversions, justement, sont mûrement réfléchies, avec des vraies raisons construites sur, j'allais dire, plusieurs mois, voire années, d'autres, elles sont subies. Licenciement, automatisation de certains métiers, on en a parlé dans le précédent épisode de Joborama sur l'intelligence artificielle et l'emploi. Il y a aussi l'épuisement professionnel, t'en parlais à l'instant, les notions de pénibilité. Bref, j'allais dire, il y a une multitude de par... et d'histoires possibles derrière chaque changement de cap. Mais d'après ton expérience, est-ce que cette reconversion, c'est majoritairement un choix qui est assumé de la part des salariés, ou est-ce qu'elle reste encore beaucoup trop souvent une réponse à ces contraintes extérieures ?
- Speaker #0
Je vois beaucoup plus de reconversions choisies, donc c'est plutôt une bonne nouvelle. Et même si elles sont générées par l'évolution d'un secteur, la personne a toujours la possibilité de se poser la question. Est-ce que je m'adapte à mon secteur ou est-ce que je change de domaine ? Donc ça reste un choix entre plusieurs options. Ce qui peut être plus compliqué en revanche, c'est les reconversions qui sont imposées par un problème de santé. Ça peut être parfois difficile de se projeter dans un autre secteur quand on aime vraiment son métier.
- Speaker #1
Parce que finalement, se reconvertir, c'est aussi quelque part se réinventer. Beaucoup, j'allais dire en rêve, peu franchissent réellement le cap. On peut en témoigner, même avec l'envie de changer, il y a toujours quelque part cette peur du saut. Dans l'inconnu, on parle de sécurité financière, il y a aussi une charge mentale qui n'est pas négligée, la peur de l'échec. Bref, il y a plein de blocages qui peuvent un petit peu freiner ces décisions. D'après toi, c'est quoi les principaux freins qui empêchent aujourd'hui les actifs de passer à l'action ? C'est-à-dire, est-ce que c'est principalement justement la peur du changement ou est-ce que vraiment il y a des facteurs qui sont beaucoup plus concrets ? Typiquement le coût des formations ou la complexité des divers dispositifs d'accompagnement qui existent.
- Speaker #0
Donc tu t'en doutes, il existe beaucoup de facteurs différents qui vont plus ou moins jouer selon les personnes. Alors évidemment, il y a la peur de l'inconnu, mais aussi le regard des autres. J'ai l'exemple d'une salariée qui expliquait que lorsqu'elle avait annoncé son projet de reconversion à son entourage, elle avait eu deux types de réactions qui ne l'avaient pas forcément aidé. t'es inconsciente, garde ton CDI et c'est courageux, moi je pourrais pas.
- Speaker #1
Et c'est ça, il y a les deux sons de cloche, je l'ai eu aussi.
- Speaker #0
Tu vois de quoi je parle. La perte financière aussi qu'une reconversion peut représenter, lorsqu'on a un petit peu un temps de latence financière pendant une potentielle formation, puis qu'on recommence à un niveau de salaire qui sera peut-être inférieur dans un nouveau métier. Quand la transition professionnelle implique une formation, le fait de devoir retourner entre guillemets sur les bancs de l'école peut être un frein. pour des personnes qui gardent des mauvais souvenirs de leur formation scolaire initiale. Et très souvent aussi, les gens ne savent pas comment s'y prendre, par où commencer, et manquent d'informations sur les dispositifs existants.
- Speaker #1
Derrière tous ces obstacles qu'on identifie quand même, il faut quand même le dire, il y a des réelles opportunités. Certains métiers aujourd'hui sont fortement en tension, ils recherchent des profils qui vont être capables de s'adapter, d'apporter des compétences transversales qui sont assez précieuses. Donc la reconversion, ce n'est pas forcément une perte, c'est aussi une vraie perte. richesse pour de nombreux secteurs. Est-ce que toi, tu identifies un petit peu des domaines qui bénéficient plus de ces reconversions ? Et surtout, est-ce qu'il y a des profils qui trouvent plus facilement une nouvelle voie grâce aux compétences qu'ils ont pu acquérir ailleurs ?
- Speaker #0
Il y a les secteurs et les métiers en tension dans lesquels les entreprises peinent à recruter et les secteurs vers lesquels les personnes ont envie d'évoluer. Et les deux ne sont pas toujours en adéquation. Par exemple, les métiers de la restauration ont du mal à trouver des candidats. À l'inverse, le coaching est un projet de reconversion assez prisé, mais le marché commence à être un petit peu saturé.
- Speaker #1
Il y a des coachs en tout, c'est ce qu'on entend souvent. C'est ça.
- Speaker #0
Concernant les secteurs en tension qui cherchent à recruter, il y a beaucoup de métiers dans le BTP, par exemple, alors à la fois sur des postes d'ouvriers et de cadres, certains secteurs de l'industrie comme la soudure, la métallurgie, les métiers du numérique, du service à la personne, le transport, et puis aussi les métiers qui impliquent de travailler avec des chiffres comme celui de gestionnaire de paye ou de comptable. Concernant ta question sur les profils, je dirais que les profils qui trouvent le plus facilement une nouvelle voie, ce sont les profils qui maîtrisent des compétences transversales, par exemple l'informatique, mais qui savent aussi faire preuve de certains savoir-être, comme la capacité d'adaptation, la polyvalence. Le plus important, ce n'est peut-être pas le contenu du parcours du candidat, mais comment il va arriver à le valoriser. Les profils qui savent se vendre, qui savent mettre en avant ces compétences transférables, c'est vraiment ceux qui vont arriver à rebondir le plus facilement.
- Speaker #1
Oui, on le dit souvent dans le Jouborama, aujourd'hui, tout réside dans la capacité à savoir valoriser son parcours et notamment, on va arriver à valoriser ses savoir-être. On pense souvent aux compétences techniques. Les compétences peuvent s'appliquer à plusieurs secteurs d'activité, à plusieurs domaines, à plusieurs métiers. Donc, il ne faut pas hésiter à les mettre en avant. Au-delà des individus, la vague des réconversions, elle transforme forcément aussi, j'allais dire, l'écosystème du travail. On observe de nouvelles dynamiques. Certains secteurs, tu l'as dit, peinent à recruter des talents. d'autres deviennent plus attractifs grâce justement aux passerelles entre métiers qui existent. Ces reconversions, elles ont quel impact véritablement sur le marché de l'emploi ? Est-ce qu'aujourd'hui, on peut parler d'une redistribution des forces entre secteurs, c'est-à-dire un jeu de ping-pong entre les domaines d'activité, ou on est plutôt dans une transformation des attentes des employeurs vis-à-vis des candidats ?
- Speaker #0
Il y a certains secteurs qui peinent à recruter pour des raisons en lien avec les conditions de travail. On le disait, toujours les secteurs par exemple du soin, de la restauration. Parce que les candidats, qu'ils soient en reconversion ou pas, d'ailleurs, ils ont certaines exigences qui s'entendent. Et il y a aussi des domaines en tension avec beaucoup de candidats. Un candidat qui arrive avec des compétences transférables, un regard neuf et qui a été formé récemment, c'est intéressant pour une entreprise. Mais il peut aussi avoir un choc entre justement la formation, la vision du métier qu'avait initialement le candidat et la réalité du terrain. Donc il y a une vraie nécessité, je dirais, d'acculturation aussi au domaine ou au métier visé. L'entreprise, elle a besoin de voir que... le candidat sait où il met les pieds pour pouvoir se projeter avec lui.
- Speaker #1
Fidéliser un collaborateur, c'est pas forcément l'empêcher de changer de métier, c'est aussi plutôt l'accompagner, le faire évoluer en interne, plutôt que de le voir partir d'ailleurs chez la concurrence. Est-ce que tu observes une évolution dans la manière dont les employeurs gèrent cette reconversion de leurs salariés ? Est-ce que finalement, il y a certaines entreprises qui adoptent une stratégie beaucoup plus proactive qu'avant pour faciliter ces transitions et éviter les départs ?
- Speaker #0
Les tendances sont encore variées. Il y a certains employeurs qui accordent... peu d'importance à la volonté d'évolution de leurs salariés malheureusement, mais il y en a d'autres qui proposent des évolutions en interne, un changement de poste, une diversification des missions. Et si l'évolution en interne n'est pas possible ou qu'elle ne correspond pas au projet du salarié, certains employeurs soutiennent leurs employés qui ont un projet de reconversion, alors rarement financièrement, tu t'en doutes bien, mais par exemple en acceptant qu'ils s'absentent pour se former dans le cadre d'un dispositif qui est financé par Transition Pro.
- Speaker #1
Et ça, c'est vraiment une tendance aujourd'hui que tu observes. Il y a vraiment des entreprises qui disent, OK, tu veux te reconvertir, je te laisse le temps pour. Mais est-ce qu'il n'y a pas une inquiétude de la part de ces entreprises de dire, mais est-ce qu'elles vont bien se reconvertir chez moi et qu'elles ne vont pas profiter des nouvelles compétences acquises pour aller ailleurs ?
- Speaker #0
Alors souvent, c'est acté entre l'entreprise et son salarié que la personne quittera l'entreprise une fois que sa formation a été réalisée. J'ai beaucoup de cas où l'employeur et le salarié se sont mis d'accord sur une rupture conventionnelle à la fin de la formation.
- Speaker #1
D'accord. intéressant donc avant même du coup le départ on a ce deal entre nous c'est intéressant je pense qu'avec cette première partie on comprend quand même tous un peu mieux j'allais dire le mécanisme général de cette reconversion professionnelle et l'impact qu'elle peut avoir sur le monde du travail aujourd'hui c'est c'est un sujet quand même qui est vaste Maintenant qu'on a posé le décor, je pense qu'il est temps d'entrer dans le concret. Comment réussir sa transition professionnelle, éviter les pièges et, j'allais dire, maximiser ses chances de succès. Il est temps de passer à l'action et de voir comment réussir cette transition. Parce qu'une reconversion, ce n'est pas juste un changement de job, c'est un projet de vie qui demande de l'anticipation, de la préparation et... une bonne dose de stratégie. Isia, tu accompagnes des personnes dans leur transition professionnelle au quotidien. Tu sais à quel point un changement de carrière peut être à la fois excitant et angoissant. On entend souvent dire que la clé d'une reconversion réussie, c'est l'anticipation. On l'a d'ailleurs dit dans la première partie. Mais concrètement, quelles sont les étapes incontournables pour bien préparer ce changement ?
- Speaker #0
Il y a trois étapes que je conseille souvent aux personnes qui souhaitent amorcer une reconversion.
- Speaker #1
Alors, prenez des notes.
- Speaker #0
On peut démarrer avec des recherches documentaires en ligne sur le métier, sur des sites comme Métierscope, le site de l'ONICEP, et en se renseignant aussi sur le marché de l'emploi, tout simplement en consultant des offres d'emploi. Vous avez le site de France Travail, Indie, Dello Work, etc. Et sur des sites aussi peut-être qui sont plus orientés statistiques, je pense à DataEmploi, Cléor, pour mieux appréhender l'activité mais aussi le marché. Ensuite, il y a une étape qui est très importante, c'est celle des enquêtes métiers. Il va consister à échanger avec des professionnels qui exercent le métier qu'on vise pour les questionner sur leur parcours, leur mission, leurs conditions de travail. Et ces enquêtes métiers, elles peuvent être déterminantes. Pense par exemple à une personne qui hésitait entre le métier d'aide-soignante et celui de secrétaire. À l'issue des enquêtes métiers, elle a choisi le métier de secrétaire parce qu'elle s'est rendue compte que les horaires d'une aide-soignante n'étaient vraiment pas compatibles avec sa vie personnelle. Et la troisième étape, c'est de réaliser une immersion. un stage concrètement, pour se confronter à la réalité du terrain. Alors il faut savoir que les salariés du privé peuvent faire des stages qui pourront être conventionnés par un service de conseil en évolution professionnelle. L'idéal, c'est de faire ces recherches et ces démarches auprès de différents professionnels et dans des environnements de travail variés, petites, grandes entreprises, pour mieux cerner ce qui nous convient le mieux. Par exemple, les missions d'un assistant RH dans une PME seront peut-être différentes de celles de quelqu'un qui exerce dans un gros groupe.
- Speaker #1
Donc c'est ça, c'est-à-dire on fait comme quand on se lance un indépendant, étude de marché, on essaie de connaître un petit peu mieux son environnement. Et puis alors une fois que la décision, on a fait tout ça, on a fait ces trois étapes, la décision est prise, je veux me reconvertir, vient du coup la question des compétences, c'est-à-dire est-ce que j'ai les moyens de me reconvertir. Transformer c'est souvent un passage obligé, mais ça représente aussi un investissement en temps, parfois en argent. Dans mon activité de recruteur, j'ai souvent vu des candidats qui hésitent à sauter le pas par peur de se lancer dans une formation inadaptée ou trop lourde. Comment on choisit sa bonne formation ? Est-ce qu'il y a des critères qui sont dès le début à prendre en compte pour s'assurer qu'elles correspondent bien à notre projet initial et surtout pour qu'elles apportent une réelle valeur ajoutée sur le marché du travail ?
- Speaker #0
Tu as parlé de critères. Justement, ce qui va être nécessaire, c'est de définir ses propres critères parce qu'ils seront différents d'une personne à l'autre. Est-ce que j'ai plutôt envie de faire une formation en présentiel, en distanciel ? Est-ce que j'ai envie de plus ou moins de pratique ? Quelle durée je suis prêt à y consacrer ? Et c'est justement en précisant ces critères qu'on va affiner sa recherche. Une deuxième chose, c'est de consulter les offres d'emploi et d'échanger avec des recruteurs pour cerner les qualifications et les compétences qui sont recherchées.
- Speaker #1
Moi, je rejoins ça. Venez discuter avec moi, venez échanger. Je serais ravi de vous informer sur l'état du marché.
- Speaker #0
Et puis justement, si on a réalisé des enquêtes métiers et des immersions, on a souvent obtenu des conseils sur la formation la plus adaptée à son projet. Après, si l'offre de formation dans le domaine qu'on vise est abondante, on peut faire un comparatif de formation d'organisme à partir des critères qu'on s'est fixés, et puis aussi en essayant de recueillir des avis d'anciens stagiaires.
- Speaker #1
Et donc, il faut faire attention aussi, toutes les formations ne se valent pas, les formateurs non plus, et donc forcément, on va chercher la qualité quand c'est possible.
- Speaker #0
Exactement, et surtout peut-être aussi sur la formation en distanciel, être vigilant au niveau d'accompagnement qu'on aura. Parce que c'est vrai qu'il y a des plateformes de formation en ligne où vous avez seulement accès à des cours en ligne, mais vous n'avez pas véritablement de tuteur ou de référent qui peut vous aider en cas de difficulté.
- Speaker #1
Actuellement, je suis en poste. Comment on fait du jour au lendemain pour concilier formation et activités professionnelles quand on ne peut pas du tout se permettre d'arrêter de travailler ?
- Speaker #0
Alors, on le disait tout à l'heure, il existe différents dispositifs de financement de formation. Déjà, toute personne qui a déjà travaillé bénéficie d'un compte personnel de formation, le fameux CPF, qui peut être une solution pertinente. quand on veut faire une formation courte, en dehors de ses heures de travail et pas trop coûteuse. Par contre, quand la reconversion implique de passer par une formation plus longue et plus chère, les salariés peuvent solliciter un financement auprès d'un acteur qui s'appelle Transition Pro via un dispositif PTP, projet de transition professionnelle, qui est là pour justement permettre à des personnes de se reconvertir en ayant... un financement de leur formation et un maintien de salaire. Alors sous certaines conditions bien sûr, mais c'est un dispositif qui est encore assez méconnu. Enfin il y a l'alternance qui peut permettre de se former aussi en percevant un salaire. Alors il y a une croyance selon laquelle l'alternance est réservée aux jeunes alors que le contrat de professionnalisation est possible à tout âge, même s'il implique bien souvent une baisse en termes de salaire.
- Speaker #1
Pourquoi ce que tu nous décris là, j'ai l'impression qu'il y a un côté très solitaire, c'est-à-dire se lancer seul, je me lance seul dans la reconversion, j'allais dire c'est possible ? Mais ça peut quand même devenir un véritable parcours du combattant. On le voit rien qu'avec tous les dispositifs que tu nous annonces. J'imagine qu'il existe de nombreux dispositifs qui vont justement, au-delà de la reconversion en elle-même, aider à se structurer en amont, à préparer son projet de transition. Mais encore faut-il les connaître. Est-ce que tu peux nous donner un aperçu des principaux dispositifs qui vont accompagner les personnes dans cette démarche de reconversion ?
- Speaker #0
Les deux principaux dispositifs qui existent, c'est le conseil en évolution professionnelle et le bilan de compétences. Le conseil en évolution professionnelle, il s'adresse à toute personne qui a un souhait d'évolution professionnelle et qui recherche un interlocuteur qui puisse l'aiguiller. Vous pouvez prendre rendez-vous avec le conseil en évolution professionnelle si vous le souhaitez en allant sur moncep.org et c'est un service qui est gratuit.
- Speaker #1
Oui, c'est ça, il faut le dire, gratuit et surtout qui est anonyme. C'est-à-dire que l'employeur ne sera pas au courant que vous consultez ce conseiller. Merci.
- Speaker #0
Oui, c'est une information très importante et qui peut être déterminante pour certaines personnes. Ensuite, on a le bilan de compétences, qui est une prestation d'accompagnement plus approfondie, qui va être payante, finançable avec le CPF. Il va y avoir une phase d'introspection, souvent avec des tests de personnalité, de centre d'intérêt, et puis une exploration, une investigation sur différentes options d'évolution professionnelle et une conclusion où on va hiérarchiser ces options et élaborer un plan d'action. Donc, en fonction du degré d'accompagnement cherché, la personne pourra définir la prestation qui est la plus pertinente pour elle. Sachant que ce sont deux prestations qui peuvent aussi être complémentaires. Alors j'insiste juste sur le fait que ce sont des dispositifs d'accompagnement qui sont là pour aider à mener une réflexion et à faire des choix, mais ce sont bien les personnes accompagnées qui restent actrices de leur parcours et qui font leur choix. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à arriver et à ce que le conseiller ou le consultant disent « Ah bah vous, vous êtes fait pour ça, c'est sûr » .
- Speaker #1
Et c'est ça. Pour que ça parle un petit peu davantage, j'imagine que dans ton métier, tu as vu des parcours incroyables, ou en tout cas des parcours significatifs. Il y a des histoires qui montrent à quel point une reconversion bien menée peut justement être une véritable renaissance professionnelle. Est-ce que tu peux nous en partager un ou deux ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Alors j'ai un exemple en tête d'une personne qui avait une cinquantaine d'années, qui avait été assistante commerciale pendant toute sa carrière et qui avait beaucoup de loisirs créatifs en parallèle. Elle faisait de la peinture, de la restauration de petits meubles. Et elle m'expliquait qu'elle avait choisi de prioriser sa vie familiale jusque là, que son métier lui plaisait, mais elle ne la passionnait quand même plus vraiment, qu'elle avait envie d'avoir une activité professionnelle dans laquelle elle puisse davantage exprimer son côté créatif. Donc elle a exploré des métiers manuels, mais il y avait plusieurs freins pour elle. Certains s'exerçaient plutôt en indépendant, alors qu'elle voulait rester salariée, d'autres étaient particulièrement physiques. Et puis elle a effectué une enquête métier, justement. auprès d'un directeur d'une grande enseigne de conception et d'installation d'agencements personnalisés. Ce directeur a accepté ensuite qu'elle fasse une immersion dans l'entreprise. Et de fil en aiguille, cette dame s'est reconvertie en conceptrice, vendeuse de cuisine équipée, salle de bain, rangement. Elle a été formée dans un centre de formation interne à l'entreprise et embauchée en CDI. Et aujourd'hui, elle est ravie.
- Speaker #1
Parfait. Un modèle, j'allais dire, c'est la trajectoire idéale. Donc au moins, ça marche.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Est-ce que tu as un deuxième exemple ?
- Speaker #0
Oui, j'ai un autre exemple d'une personne qui était responsable d'une boutique de prêt-à-porter, qui a été licenciée économique parce que le magasin dans lequel elle travaillait a fermé. Elle s'est beaucoup investie dans les démarches de recherche, d'enquête, et elle s'est rendue compte aussi que ce qui lui plaisait vraiment dans son ancien métier, c'était la gestion de l'humain, des équipes. Elle a repris une licence professionnelle en alternance, en gestion des ressources humaines. Elle s'est vraiment épanouie à la fois dans le fait de reprendre des études, d'apprendre, et sur son poste d'alternante, et du coup elle a... continuer en Master 1, Master 2 gestion des ressources humaines.
- Speaker #1
Ce qui est important aussi dans une reconversion, et j'aimerais quand même qu'on aborde ce sujet pour terminer sur cette partie, c'est la dimension psychologique de la chose. Changer de voie, c'est aussi accepter repartir de zéro, d'affronter le regard des autres et parfois de faire face à ses propres doutes. Comment on peut gérer vraiment cet aspect émotionnel ? Est-ce qu'il y a des moyens qui permettent de rester vraiment motivé tout au long de sa reconversion ? et de ne pas se laisser submerger par l'incertitude, la peur de l'échec.
- Speaker #0
Alors déjà, il faut être conscient que dans le cadre d'une reconversion, il y aura forcément des hauts et des bas. Il est tout à fait normal de se poser des questions, d'avoir des doutes. On ne peut pas non plus être tous les jours à 100% de son énergie pour mettre en place son projet. Et c'est justement tous ces questionnements qui vont permettre de cheminer et d'avancer, même si on ne s'en rend pas toujours compte sur le moment. Le fait de mettre en place un accompagnement, tout à l'heure on parlait du conseil en évolution professionnelle, du bilan de compétences, ça peut aider justement aussi à ne pas rester seul avec ces interrogations. Ce que je propose aussi parfois aux personnes quand elles ont l'impression de stagner, que leur projet n'avance pas, c'est de tenir un agenda, un carnet de leur démarche pour mesurer les petites avancées comme les grandes.
- Speaker #1
Et voilà, c'est le genre de petits conseils, de petits tips qu'on adore dans le Joborama. C'est l'heure où on se parle franchement, la rubrique incontournable de ce podcast où l'on aborde les sujets sans détour. La reconversion professionnelle, notre sujet du jour, on en parle beaucoup, mais est-ce aussi simple qu'on le dit ? Entre les belles histoires qu'on voit sur LinkedIn et la réalité du terrain, il y a parfois un monde. On va essayer de démonter ensemble ces idées reçues et on va mettre les pieds dans le plat. D'abord, il y a cette phrase qu'on entend partout. « Fais ce que tu aimes et tu ne travailleras plus jamais de ta vie. » Sérieusement, Isia, est-ce que suivre sa passion, c'est vraiment la clé d'une reconversion réussie ?
- Speaker #0
Pas forcément.
- Speaker #1
Je m'en doutais.
- Speaker #0
Il faut se poser les bonnes questions et expérimenter pour savoir si au final, on a vraiment envie d'en faire son métier ou que ça reste un à côté. Par exemple, quelqu'un qui fait beaucoup de couture pour son loisir personnel pourrait avoir envie de se reconvertir dans ce domaine, mais elle perdra peut-être l'aspect créatif qu'elle recherche en étant salariée, souvent dans l'industrie. Et en se mettant à son compte, il y aura tout un aspect de gestion et de prospection à intégrer à l'activité. Donc il y aura forcément des différences entre la pratique loisir et la pratique travail. Savoir si on est prêt à les accepter ou pas. Même si on est bien d'accord que c'est toujours plus épanouissant d'avoir un métier qui nous passionne.
- Speaker #1
Il y a des exemples réussis. Je sais qu'on a un auditeur de Joborama qui était passionné de slam, qui en a fait aujourd'hui son métier. C'est un slameur professionnel qui a travaillé dans les écoles et ça se passe très bien. Donc c'est quand même possible d'avoir un métier qui nous anime, ça reste important. La passion. Du coup, pour résumer, bon moteur ou piège ?
- Speaker #0
En fait, tout dépend de ce qu'on recherche dans son travail. Que c'est l'ambiance, est-ce que c'est le salaire, est-ce que c'est être en accord avec ses valeurs, avoir un réel intérêt pour son métier, c'est compliqué de tout avoir. Donc une des pistes de réponse, ça peut être d'essayer de hiérarchiser ses différentes attentes par rapport à son travail, pour voir si le fait d'exercer un métier passion peut nous épanouir ou pas.
- Speaker #1
Autre sujet important et j'allais dire un peu tabou de la reconversion, il y a aussi la question de l'âge. À 40 ans, c'est trop tard. Pauvrer dans l'effet de nombreux actifs amorce leur reconversion justement après plusieurs années de carrière. Certains y voient un nouvel élan, d'autres une nécessité. Est-ce que c'est réellement plus difficile de changer de voie quand on a des années d'expérience derrière soi ? Ou au contraire, est-ce que c'est plutôt un atout ? J'allais dire parce qu'on sait mieux ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas.
- Speaker #0
J'ai envie de dire les deux. Alors c'est vrai que là, c'est souvent un frein psychologique pour les personnes. Mais en même temps, comme tu le disais, en avançant en âge, on se connaît mieux. on a une plus grande expérience. Par contre, plus on est resté longtemps dans une situation professionnelle, plus c'est difficile aussi d'en changer. Parce qu'on mesure plus forcément sa capacité d'adaptation, même si on en a une. Et on peut aussi avoir peur de l'inconnu. Et pour des profils seniors, justement, la clé, c'est de miser sur l'expérience et toutes les compétences transférables dont on a parlé au début de notre échange.
- Speaker #1
Je voudrais qu'on soit clair dans le message qu'on fait passer à travers cet épisode aujourd'hui. Se reconvertir, c'est surtout pas, ça ne doit pas être fuir un job qu'on déteste. Changer de métier parce qu'on supporte plus du tout son boulot actuel, on est d'accord que c'est pas une très bonne idée.
- Speaker #0
Alors ce qui est indispensable, c'est de se poser la question de ce qu'on veut quitter justement. Est-ce que c'est le métier lui-même ou est-ce que c'est les conditions de travail dans lesquelles on l'exerce ? Donc là, ça peut être intéressant de faire le point sur ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas et ce qui nous manque dans notre travail actuel pour voir si on recherche plutôt une reconversion totale ou parfois simplement un changement d'entreprise. On peut aussi essayer de mesurer l'impact du changement avec par exemple un outil bénéfice-risque, ce que j'ai à perdre, à gagner selon la décision que je prends. Et ce sera une décision de toute façon qui sera... personnel et qui sera propre à chacun.
- Speaker #1
Pour finir, une question qui, je pense, mérite d'être posée. Et si vous étiez déjà, vous, auditeurs, en reconversion sans le savoir ? Parce que la reconversion, c'est pas toujours un virage à 180 degrés comme on l'imagine. Parfois, ça se fait beaucoup plus en douceur, sans grande annonce, une nouvelle mission, une montée en compétence, un changement progressif de poste, on l'a dit au début de l'épisode, ça peut être vraiment en interne d'une entreprise. Est-ce qu'il y a toujours besoin, Isia, d'un big bang professionnel où on peut évoluer sans tout révolutionner.
- Speaker #0
Et oui, tu l'as bien compris, et je pense que les auditeurs l'ont compris aussi, une reconversion c'est pas forcément une révolution. Certaines personnes peuvent garder le même métier en changeant d'entreprise, en diversifiant leur mission pour trouver ce qui leur manquait jusqu'à présent dans leur vie professionnelle et d'autres auront vraiment besoin d'un changement plus radical.
- Speaker #1
La reconversion, c'est un juste équilibre entre rêve, réalité, préparation. Il y a des opportunités qui sont incroyables, mais il y a aussi on l'a vu, des pièges à éviter. Est-ce que tu aurais un dernier conseil à donner à nos auditeurs ?
- Speaker #0
Le conseil que je pourrais donner, c'est de prendre votre temps, même si c'est à contre-courant de la tendance actuelle où tout va vite. Mais c'est important de prendre son temps pour avoir bien réfléchi à tous les aspects avant de se lancer. Et c'est ça aussi qui permettra de se sentir plus en sécurité dans son parcours de reconversion professionnelle.
- Speaker #1
Un immense merci à toi, Isia, pour ton expertise, tes conseils concrets et ton regard éclairé. sur ce sujet qui concerne tant d'actifs aujourd'hui. À bientôt !
- Speaker #0
Merci à toi Jonathan, c'était un plaisir d'échanger avec toi sur ce sujet. À bientôt !
- Speaker #1
Nous arrivons à la fin de cet épisode consacré à la reconversion professionnelle. On l'a vu ensemble, se reconvertir, c'est bien plus qu'un simple changement de métier. C'est une démarche qui demande la préparation, une forme de courage et surtout... du réalisme. Mais avec des bonnes stratégies, les bons accompagnements et une réflexion posée, c'est un projet qui peut transformer une carrière et parfois même une vie entière. Si cet épisode vous a donné des pistes, des idées ou tout simplement l'envie d'explorer de nouvelles opportunités, alors c'est mission accomplie. Et surtout, retenez ceci, il n'y a pas qu'une seule façon de réussir une reconversion. Chaque parcours est unique et il n'est jamais trop tard pour poser un nouveau départ. En attendant, abonnez-vous à Joborama sur votre plateforme d'écoute préférée. La communication au service de l'emploi, la santé et la sécurité au travail, le recrutement, la marque employeur, les nouveaux enjeux en gestion des ressources humaines, autant de sujets à venir prochainement dans Joborama. Et si vous êtes en pleine réflexion sur votre avenir professionnel, n'hésitez pas à me contacter ou à partager votre expérience en commentaire. C'était Joborama, votre panorama. Sur l'emploi.