- Speaker #0
Journal de bord d'un élu local, c'est l'épisode 134, il s'appelle Biosolidaire, les jardins de cocagne de Blois, avec notre invité Bruno Chauvet. C'est parti ! Bonjour Nicolas !
- Speaker #1
Salut Yael !
- Speaker #0
Nicolas aujourd'hui on va aborder un sujet qui te tient à coeur, tu avais envie de faire cet épisode depuis longtemps, on va parler de Biosolidaire.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Avec notre invité Bruno Chauvet, salut Bruno !
- Speaker #2
Bonsoir !
- Speaker #0
Bruno, bonsoir ou bonjour parce que des fois les auditeurs auditrices écoutent ça le jour, donc on peut dire bonjour aussi. Tu es horticulteur pépiniériste, c'est ça, mais tu es aussi, enfin et tu es aussi, c'est pas mais, et tu es aussi co-président des jardins de cocagne Biosolidaire. Alors c'est plutôt Biosolidaire, jardin de cocagne ?
- Speaker #2
Bon, usuellement on dit jardin de cocagne, mais c'est porté par l'association Biosolidaire.
- Speaker #0
D'accord. Donc qui est l'antenne de blois ?
- Speaker #2
Du réseau cocagne. D'accord. Voilà. Ok,
- Speaker #0
est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #2
Alors Biosolidaire, c'est une association qui est née en 1993, qui est une structure d'insertion par l'activité économique, c'est-à-dire qu'on réinsère des gens qui sont très éloignés de l'emploi. sur des contrats entre 6 mois et 18 mois. Biosolidaire maintenant c'est 8 hectares de maraîchage, c'est 15 permanents et une soixantaine, entre 60 et 80 personnes qui sont réinsérées, qui passent par les jardins chaque année.
- Speaker #0
D'accord, ils sont réinsérés, ils apprennent un métier, ils apprennent quel genre de métier ?
- Speaker #2
Alors c'est le maraîchage, maraîchage bio. On est certifié écocer, donc on est en culture biologique. Et donc c'est une méthode pour se réinsérer, pour retisser du lien social, pour être suivi par nos CIP, nos... Qu'est-ce que c'est les CIP ? Et alors là j'ai un trou. Nos conseillers d'insertion professionnelle.
- Speaker #1
On aime bien les acronymes.
- Speaker #0
Les chasses. et merci beaucoup de nous avoir expliqué tout ça donc structure d'insertion, ils apprennent à être maraîcher,
- Speaker #1
maraîchère bio et alors qu'est-ce qu'est-ce qu'à retrouver un rythme de travail où tu as des consignes, le matin tu te lèves avec des horaires stables etc derrière ce ne sera pas forcément maraîcher bio mais c'est reprendre un rythme de retour à l'emploi avec tout ce que ça veut dire derrière comme changement de rythme de vie tu vois d'accord
- Speaker #0
Et toi Bruno, qu'est-ce que tu fais là-dedans ? Comment t'es arrivé ?
- Speaker #2
Moi je suis arrivé comme technicien, c'était plus mon métier. Je suis horticulteur, je suis fils de maraîcher, donc l'ancienne directrice m'avait appelé au conseil d'administration pour donner des conseils techniques. Et puis voilà, les choses ont évolué, ça c'était il y a plus de 20 ans. Un président qui était âgé, qui a décidé de partir assez brutalement. Une directrice qui était... C'est très prenant d'être directeur ou directrice d'une structure d'insertion qui a fait un burn-out. Et puis donc, il fallait un président. On était les deux personnes qui avions plus de 20 ans d'existence au sein du conseil d'administration, Christian Vettelé et moi. Et donc je voulais pas être président tout seul, je voulais le partager avec quelqu'un et donc on est devenus co-présidents tous les deux.
- Speaker #0
Et alors à ce moment là Nico, c'est le moment où t'arrives toi en fonction dans ta mandature, c'est ça ?
- Speaker #1
Carrément, c'est tout à fait le hasard. Moi je suis d'abord rentré au CA, au conseil d'administration des jardins de cocagne, comme représentant de la collectivité du projet alimentaire territorial. Parce qu'en fait, le pays des châteaux avait donné de l'argent au Jardin Cocane pour monter un tiers-lieu de l'alimentation. Et quand j'arrive en mandat, on me dit, tu sais, dans leur projet de tiers-lieu, c'est un peu vide ce dossier, il n'y a pas grand-chose. Et puis, la compta, on a du mal à savoir où ça va. Et puis la compta, franchement, tout n'est pas clair. Donc, va là-dessus.
- Speaker #0
Il fait une tête là,
- Speaker #1
quand on le voit. Oui, je sais. Mais je leur ai dit indirectement en arrivant que c'était ça l'idée. Et en gros, on m'a dit... Va là-dedans, de toute façon on a donné cet argent en acceptant que le projet n'était pas tout à fait finalisé, qu'il allait se reconstruire, mais avec un engagement que nous on serait partie prenante. Et donc ils me disent, toi comme t'en charges de l'alimentation, tu rentres dans le CA. Je rentre dans le CA d'abord pour ça, puis finalement il y avait un super CA, des gens très sympas, puis tu vois tout le sens que ça a comme projet, à la fois sur une agriculture durable et bio, et en même temps sur un vrai sens social. Et puis quand je suis arrivé, finalement, à peine deux CA plus tard, on apprend que c'est une association qui s'appuyait sur une autre association qu'elle avait créée qui permettait de commercialiser des paniers de légumes bio sur Paris. C'est-à-dire qu'ils avaient monté une autre association, Biosolidaire, avec des maraîchers locaux. Et donc Biosolidaire produisait des fruits et légumes et puis complétait les paniers avec d'autres producteurs de fruits et légumes.
- Speaker #0
Et ça partait à Paris ?
- Speaker #1
Et donc, tu avais de l'insertion professionnelle.
- Speaker #2
1800 paniers par semaine.
- Speaker #1
Tu avais de l'insertion professionnelle sur la mise en panier des légumes, etc. et la logistique. Et tout partait sur Paris. Et en fait, cocaïne de Blois, c'était un des plus gros cocaïnes de France. Déjà, un des plus vieux historiquement, et aussi un des plus gros. Un des plus gros de France. Calé sur Paris, où justement, il n'y avait pas cette offre de service. Ce qui fait qu'il y avait une trésorerie où tu pouvais prendre des risques et ça roulait plus ou moins. Même si tu prenais des risques sur la trésorerie, il n'y avait pas trop de problèmes. Seulement, l'association de vente de paniers sur Paris a été à ce moment-là plutôt mal gérée. Et puis, Cocagne en était sortie, donc il n'y avait plus du tout la main pour pouvoir donner des orientations et dire attention, faites attention. Donc, il a essayé de dire faites attention, il y a un problème là, ça ne marche plus très bien, mais ils n'avaient plus la main dedans. les trucs a fait faillite et par effet domino quand je suis rentré dans les jardins de cocagne Biosolidaire ils étaient en risque de faillite par effet domino du fait que d'un coup d'un seul ils ont perdu la vente de 4000 paniers sur Paris.
- Speaker #2
La fabrication des paniers en fait.
- Speaker #1
Il y avait une prestation.
- Speaker #2
En fait au jardin de cocagne Biosolidaire il y avait un chantier d'insertion et une entreprise d'insertion. Quand on est en chantier d'insertion ça veut dire qu'on est assez éloigné de l'emploi et quand on est en entreprise d'insertion on est un peu plus près de l'emploi. Ce qui nous permettait, les gens qui étaient en chantier d'insertion, et puis qu'on voyait qu'il y avait un peu d'avenir pour eux, on les passait en entreprise d'insertion, ça les rapprochait de l'emploi. En sortant de l'entreprise d'insertion, en général, ils arrivaient à trouver un emploi assez rapidement. Il y en avait au moins deux sur trois. En chantier d'insertion, c'est un sur deux, ce qui n'est pas mal quand même. Parce qu'on sort des gens qui viennent de très loin, qui sont très éloignés de l'emploi, qu'on arrive à en réinsérer un sur deux, ce qui n'est pas si mal. Et l'entreprise d'insertion, c'est elle qui fabriquait les paniers pour Paris, pour Valbiocentre, pour ne pas le nommer. Et donc là, ça a fait capoter l'entreprise d'insertion. Et nous, avec l'encadrant, c'était 12 personnes. Donc oui, ça a créé pas mal de problèmes financiers. On commence à voir le jour, mais on a passé deux années très très compliquées.
- Speaker #1
Donc tu as un trou de plusieurs centaines de milliers d'euros de trésorerie chaque année, de manque d'entrée d'argent. Voilà. Tu as d'autres maraîchers, par exemple les fourmis vertes qui est sur la vacquerie, eux aussi ils vendaient par exemple pour ces paniers-là, ça leur fait un débouché perdu.
- Speaker #2
Il y avait plein de petits maraîchers locaux qui vendaient à Val-Biocentre.
- Speaker #1
Et donc moi je suis arrivé à ce moment-là, donc on est plusieurs dans le CA, c'est plus ou moins les mêmes. Il y a Bruno, il y a Béatrice Amossé qui a longtemps travaillé à l'Observatoire Loire. Gilles Guillemard. Gilles Guillemard qui est... plutôt une formation sur la ressource humaine. Oui,
- Speaker #2
Christian Vettelé, qui est historique des jardins de cocagne. Je crois qu'il est arrivé dès le début.
- Speaker #1
Et puis, entre temps, est arrivé M. Lecomte,
- Speaker #2
qui était le gérant d'Horti-Sologne, à Fontaine-en-Sologne, une entreprise d'horticulture aussi.
- Speaker #1
Donc ça, c'est notre CA. Et au moment où j'arrive, on se dit, comment on fait ? Du coup, on a un trou de trésorerie. Et on se dit... est-ce que ça peut pas être une occasion en même temps, est-ce que ça avait du sens d'être le plus gros producteur de légumes bio de la région centre et tout envoyer sur Paris ? Est-ce que c'est pas une occasion aussi de relocaliser notre activité et lui donner du sens dans le système alimentaire du territoire ? Évidemment moi je porte le projet Alimentaire Territorial donc j'avais envie aussi d'orienter vers ça mais en fait tout le monde était plutôt partant sur ça et donc il y avait un enjeu à la fois à réduire la voilure pour réussir à pas faire faillite et à pas licencier de personnel et ben Tu vois, réduire la volure pour que l'association tienne et fasse pas aussi faillite, parce qu'on a eu un risque de faire faillite. Donc là, on est allé chercher le département, on est allé chercher l'agglomération.
- Speaker #2
C'est grâce aux aides du département, de l'agglo, qu'on a pu tenir. Il y a eu un moment très difficile entre réseaux, c'est grâce au département et à l'agglo qu'on a pu tenir.
- Speaker #1
Et grâce quand même au CA aussi, parce que assez vite, on a rebondi pour essayer de construire un nouveau projet d'association. On avait une comptable super, une directrice super, Ninon, qui... En fait, la directrice adjointe qui venait d'arriver. Au bout de deux mois, elle s'est retrouvée propulsée directrice parce que la directrice précédente avait démissionné. Et donc, on a construit ça ensemble. Et aujourd'hui...
- Speaker #0
Oui, parle-moi d'aujourd'hui parce que c'est vachement cool, toute cette chronologie. Mais j'ai envie de savoir qu'est-ce que ça devient. Je sens que vous avez plein de choses à dire, mais ça va faire l'objet probablement d'un deuxième épisode. Donc, on va dire au revoir.
- Speaker #2
Eh bien, au revoir.
- Speaker #0
Eh bien, au revoir. Merci. Et on se revoit tout de suite. Salut.
- Speaker #2
Salut.
- Speaker #3
Bon,