- Speaker #0
Journal de bord d'un île locale, épisode 155. Il s'appelle Dieu solidaire, les jardins de cocagne de bois Épisode 2, avec notre invité Bruno Chauvet. C'est parti ! Salut Nicolas !
- Speaker #1
Salut Gaël !
- Speaker #0
Nicolas, on est toujours... à l'enregistrement du podcast sur Biosolidaire. On est dans ta cuisine et avec nous, on a Bruno Chauvet. Salut Bruno.
- Speaker #2
Bonjour Gaël, bonjour Nicolas.
- Speaker #0
Salut, t'es horticulteur et pépiniériste et t'es là aujourd'hui pour nous parler de Biosolidaire, dont t'es co-président et Biosolidaire qui fait partie de Jardin de Cocagne. C'est ça. Parle-moi d'aujourd'hui parce que c'est vachement cool toute cette chronologie, mais j'ai envie de savoir qu'est-ce que ça devient.
- Speaker #2
Aujourd'hui, on a redimensionné l'équipe. On fabrique 500 paniers par semaine pour des adhérents, des gens qui sont abonnés à l'année au panier. Donc ils ont entre 3 et 4 kilos de légumes chaque semaine différents dans leur panier. Il y a des points de collecte partout dans le département. Donc le panier, à partir du 1er janvier, est à 13,50 euros.
- Speaker #1
Il y a une légère augmentation des prix. En fait, avant, les paniers étaient vendus un peu à...
- Speaker #2
en dessous du prix du marché parce qu'on pouvait se le permettre et maintenant on s'est plutôt mis au prix du marché et puis il y a eu toutes les augmentations après Covid on s'est pris de plein fouet le plastique, les carburants enfin tout ça va permettre de combler une partie de la... ça va permettre parce que c'est pas encore effectif et après on a des nouveaux projets voilà on a des nouveaux projets, il y a la cueillette libre il y a eu des petits galops d'essai cette année en cueillette de framboises ils ont fait un petit peu de fraises mais c'était surtout framboises en fait
- Speaker #1
L'idée c'était de se dire on fait du petit fruit parce que le petit fruit ça a une marge plus importante, qu'on sait que sur le territoire en fait ça manque de producteurs de fruits.
- Speaker #2
En petit fruit bio il n'y en a pratiquement pas.
- Speaker #1
Et la cueillette libre ça permet d'avoir un nouveau revenu sans trop de charges de personnel pour pouvoir réussir à compenser notre trop de trésorerie.
- Speaker #2
Voilà. Notamment. Et donc il y a encore, là on n'est qu'au début des plantations de petits fruits, il y a la fraise, il va y avoir des murs, il va y avoir plein d'autres choses qui vont venir. On a commencé à planter des pommiers en relation avec le conservatoire des variétés de pommes de Montpré-Chambord. Parce qu'on s'est dit, autant faire de la pomme locale, on ne va pas faire des golden.
- Speaker #1
Et puis Bruno, c'est un spécialiste quand même. T'es pépiniériste, mais il connaît toutes les plantes de la terre. Non, mais il est super balèze. Il va dans d'autres pays pour aller sélectionner des espèces qui s'adaptent au changement climatique, que jamais personne n'a...
- Speaker #2
Les petites fruits rares. Il y a des projets sur de l'agrume rustique, il y a des projets sur de la mangue du Canada.
- Speaker #0
D'accord,
- Speaker #2
faites-nous rêver là. Il y a des projets sur des fruits de la passion, puisqu'on a une serre, la serre à plant, on produit du plant maraîcher aussi, qui est hors gel. Donc on peut faire du fruit de la passion, il y a une variété qui s'adapte à la région. Donc voilà, c'est des diversifications qui vont être faites au cours des mois, au cours des années.
- Speaker #1
Donc là c'est une pause, la boutique sur place maintenant ? avec de la vente directe toute la semaine pour que des gens qui ne trouvent pas leur compte dans un panier puissent acheter sur place.
- Speaker #2
Ils peuvent choisir au 145 rue de Barivière,
- Speaker #1
qui est le tiers-lieu qui a été acheté. Dans ce tiers-lieu aussi, il y a Arnaud Moyen qu'on va recevoir dans un prochain épisode. T'es d'accord Gaël ?
- Speaker #0
Ah oui, je suis d'accord.
- Speaker #1
On fait ça. Qui fait notamment des ateliers cuisine avec des prestations aussi sociales pour apprendre à cuisiner.
- Speaker #2
On peut bien être alimentaire.
- Speaker #1
Ou qu'on met à disposition d'autres associations et donc ça permet aussi de faire des... de l'interconnaissance et de l'interaction avec d'autres associations ou d'autres entreprises en lien avec l'alimentation ou avec le social. J'en oublie dans les projets. Alors il y a aussi comment on améliore la qualité de vie au travail, parce que du coup ça crée de la tension dans les équipes et tout ça, et donc il faut qu'on continue de travailler aussi sur cette dimension sociale. Et puis ce qui est nouveau aussi c'est que les jardins de cocagne maintenant font les marchés, font les marchés en extérieur en vente directe, ce qu'ils ne faisaient pas avant.
- Speaker #0
A blois ?
- Speaker #1
à Blois le samedi matin notamment. Oui, le week-end.
- Speaker #0
Le vendredi aussi.
- Speaker #1
Le vendredi. Le valin de la vaisselle.
- Speaker #2
Voilà, il y a le vendredi, oui.
- Speaker #1
Le vendredi soir.
- Speaker #2
Et puis il doit y avoir Blois Nord, un marché où on participe aussi de temps en temps, il me semble.
- Speaker #1
Mais ça aussi, ça a été tout un travail, parce qu'en fait ça change complètement les rythmes de travail, parce que tu fais travailler les week-ends. Et puis il y a aussi la relation avec les autres maraîchers, qui du coup peuvent te voir comme un concurrent. Oui, absolument. Comme c'est de l'insertion par l'emploi, en plus tu as des aides publiques pour tes salariés qui font l'encadrement. Mais en même temps, ça se justifie tout à fait, parce que quelqu'un qui n'a jamais travaillé, en réalité il n'a pas du tout un rendement de travail de quelqu'un qui est à son compte, etc. En fait, tu n'es pas du tout dans la même démarche. L'idée c'est de l'accompagner vers un retour à l'emploi, et donc tu n'es pas sur des gens qui sont ultra efficaces, tu es plutôt sur des gens... qui demandent aussi de l'accompagnement social, d'accompagnement personnel dans la démarche.
- Speaker #2
Il y a l'accompagnement social, donc avec des encadrants, les CIP. Il y a l'encadrement maraîcher, donc il y a un encadrant pour cinq ou six personnes. Et depuis quelques années, on a quand même un public qui vient en journée de cocagne qui est de plus en plus éloigné de l'emploi. Et c'est vrai que l'emploi, en ce moment, il y a moins de chômage qu'il y a quelques années. Donc évidemment, les gens qui viennent en journée de cocagne sont de plus en plus éloignés de l'emploi. Donc c'est de plus en plus difficile de les... de les remettre dans le travail.
- Speaker #1
Reprends-moi sur les chiffres. Moi, j'ai en tête qu'en gros, quand on arrivait, que la faillite des paniers vendus sur Paris s'est arrêtée, ça faisait un trou dans la caisse de 300 000 parents structurels manquants et qu'aujourd'hui, on n'est qu'à 30 000 manquants structurels et qu'en fait, je pense que d'ici l'an prochain, on devrait réussir à l'équilibre.
- Speaker #2
À équilibrer les comptes.
- Speaker #0
Oui, alors Nico n'était pas sûr des chiffres qu'il avait donnés. Alors, il a consulté quelqu'un et je vous donne les bons chiffres en 2022. Il manquait 59 000 euros. En 2023, 25 000 euros. Et en 2024, 18 000 euros. Voilà, ça c'est des bons chiffres. Et c'est reparti !
- Speaker #1
Mais il y a eu un moment où chaque mois, on ne savait pas si on allait pouvoir payer les gens et si on n'allait pas devoir mettre la clé. Ah oui,
- Speaker #2
il y a eu des mois très tendus.
- Speaker #0
J'imagine que, comme tu disais, pour les équipes,
- Speaker #2
c'était une tension. Ah oui, c'était une tension.
- Speaker #1
Et puis, ils avaient l'impression de ne pas comprendre. En fait, ce qui est vachement bien maintenant aussi, c'est qu'assez vite, il y a eu ces projets qui se sont dégagés entre nous sur comment on recrée un système différent. Mais il n'y avait pas encore l'adhésion des équipes. Et là, depuis quelques mois, il y a vraiment eu un travail où toutes les équipes ont participé à dire quelles sont les pistes de projet pour l'avenir.
- Speaker #2
Ils ont bâti un plan de relance.
- Speaker #1
Ils ont bâti un plan de relance.
- Speaker #2
Tout le monde a participé au plan de relance.
- Speaker #1
Qui finalement retrouvait assez bien celui du CA. mais ils ont hiérarchisé chacun a voté pour hiérarchiser les priorisations de ce qu'on allait faire et puis maintenant CA et membres salariés font des groupes de travail pour pouvoir travailler sur chaque thème et ça c'est super, par exemple il y a aussi un thème sur comment on peut s'appuyer aussi sur des forces bénévoles pour nous aider et j'en profite comme on est dans un épisode de radio pour dire n'hésitez pas à nous faire un petit mail ou à nous contacter et
- Speaker #0
pour venir participer ?
- Speaker #1
Si ça vous intéresse d'aider cette association.
- Speaker #0
Et sous quelle forme alors on peut aider ?
- Speaker #2
En fait à la boutique. En faisant de la vente au marché,
- Speaker #1
en faisant un peu la boutique.
- Speaker #2
Il ne faut pas oublier qu'on a des gens en réinsertion et qu'il y a beaucoup d'absence. Il y a un taux d'absentéisme qui est assez élevé. Et donc il y a des samedis matins où des fois les un ou deux salariés qui devaient venir ne viennent pas. Donc l'encadrant se retrouve tout seul. Donc c'est vrai que s'il y avait des bénévoles qu'on pouvait appeler au pied levé comme ça pour leur dire, dis viens donner un coup de main parce que là je me retrouve tout seul au marché, je suis en galère, et bien effectivement ça rendrait service.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Voilà, mais on fait aussi de l'échange avec les autres jardins des réseaux cocagnes sur la formation justement. Comment on accompagne mieux les sailles pour réduire le taux d'obsentéisme, pour qu'ils trouvent du sens au travail,
- Speaker #2
comment être plus efficace,
- Speaker #1
pour améliorer le plan de culture.
- Speaker #2
Bon là on lance la production d'endives. qu'on ne faisait pas avant, à partir du mois de janvier, on s'appuie sur l'expérience d'un autre jardin de cocagne, celui de Limoges et puis un dans le Nord, pour bien réussir notre culture du premier coup. Il y a un vrai réseau.
- Speaker #1
Il y a aussi toute la gestion de personnel. Au tout début, les changements de plan de culture, c'était difficile à accepter. Il y avait un côté de, en fait, tu as des habitudes jusque-là, ça a toujours roulé, alors pourquoi on remettrait les choses en cause ? Et puis finalement, ce changement de culture, là, se fait, mais il a fallu deux ans. Pour qu'il y ait cette acceptabilité de on va faire un plan de culture différent parce que finalement on ne vise plus les mêmes publics, on a besoin de se diversifier Une des erreurs justement c'était… Toute la rentabilité économique de Cocagne dépendait d'un seul acheteur, la vente des paniers sur Paris. Et quand il est tombé, ça a failli faire faillite. Et donc, l'idée aussi des salariés et du CA, c'est de se dire, on ne va pas refaire la même erreur. Maintenant, on va essayer de développer plusieurs pistes d'amélioration pour ne pas dépendre que d'un gros client. Tu voulais rebondir ?
- Speaker #2
Oui, je voulais rebondir sur la notion de rentabilité qui n'était pas... Quand on faisait le plan de culture, c'est vrai qu'on... C'était des habitudes, on faisait des légumes, des légumes des fois qui étaient vendus à perte et maintenant on a vraiment rentré une notion de rentabilité dans les mises en culture. Et là on a un coaching par un membre du réseau Cocagne aussi, d'un jardin sud-parisien, qui fait du coaching auprès des encadrants maraîchers pour toutes ces choses-là.
- Speaker #1
Mais ça a été dur aussi là aussi parce que d'un coup le CEP commençait à parler de rentabilité etc. Et que les CIP qui font l'insertion professionnelle disent mais nous on n'est pas là pour la rentabilité, on est là pour faire de l'accompagnement social. Donc il fallait avoir un discours pour dire, oui, mais si on veut continuer cette insertion sociale, il faut quand même qu'on soit à l'équilibre économique, sinon c'est toute la structure qui ferme. Et donc il faut toujours ce juste équilibre entre là, on a besoin de redevenir rentable, dès qu'on sera de nouveau rentable, il faudra aussi qu'on retravaille sur un accompagnement social, même on va le faire parallèlement, qui reste de qualité pour pas que les gens perdent leur sens au travail. Parce qu'il y a cette crainte-là, par exemple.
- Speaker #0
C'est l'objet, ça reste l'objet de l'association.
- Speaker #1
Oui, exactement.
- Speaker #0
Et moi, j'avais une question par rapport au réseau de cocagne, des jardins de cocagne, pardon. Ils ont pu vous accompagner pendant... Vous en parlez beaucoup, justement, le fait que, comme c'est un réseau, vous vous inspirez...
- Speaker #2
En fait, quand on a besoin d'un référent dans le réseau cocagne, il y a des référents. Là, il y a un référent au Tiers-Lieu qui est venu la semaine dernière, où il y a une quinzaine de jours, visiter notre Tiers-Lieu et nous donner les conseils. C'est le jardin de coquins de Beaune-la-Rolande, la voie romaine, je crois qu'il s'appelle celui-là. Et il y a un référent, voilà, tiers-lieu. Donc c'est Timothée Huck qui est venu nous donner des conseils sur la gestion de notre tiers-lieu. Donc après, on adhère ou on n'adhère pas, mais lui, il a une vraie expérience là-dedans.
- Speaker #0
Ça vous permet de faire justement...
- Speaker #2
Mais oui, il y a toujours des expériences.
- Speaker #0
Très bien, messieurs. Eh bien, écoutez, je pense qu'on va conclure là-dessus. Est-ce que vous vouliez dire un dernier mot ?
- Speaker #1
c'est vraiment, moi j'ai découvert une asso qui est quand même, il y a une bonne équipe et c'est vrai que c'était une chance que le département, l'agglo, la mairie suivent au moment où tout ça a failli fermer et que aussi le CA et les salariés se retroussent les manches, il a vraiment sauvé quelque chose d'important dans la vie du Blaise Oise oui sans doute, parce que c'est la plus grosse structure d'insertion du département quand même donc je suis content d'avoir fait enfin ce podcast parce que finalement ça fait deux ans qu'on s'en fout de la dame et que jamais j'avais pu témoigner de ça alors que vraiment je suis vraiment content qu'on en arrive là aujourd'hui et de se dire que ce truc-là va vivre sa vie.
- Speaker #2
Il y a deux ans, on n'aurait peut-être pas dit la même chose, mais là, c'est un peu plus apaisé.
- Speaker #0
Très bien. On va finir sur cette belle note. Merci beaucoup, messieurs.
- Speaker #2
Merci. Au revoir.
- Speaker #0
Salut.
- Speaker #1
Au revoir.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu veux me dire Nico ?
- Speaker #1
On s'était fait une promesse mon gars
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'on avait dit ? Pas d'acronyme
- Speaker #1
Oui, c'est pas ce que je pensais On avait dit qu'on tenait tout le mandat Pour faire de la transparence de la vie politique C'était une petite promesse qu'on s'était faite On va raconter tout au fur et à mesure Alors on arrive pas toujours à tout raconter parce qu'il se passe plein de trucs Et des fois on prend du retard
- Speaker #0
Des fois je te sens même un petit peu J'ai envie de raconter ça,
- Speaker #1
j'ai envie de raconter ça Ouais j'ai envie de raconter plein de trucs Mais en même temps c'est un rendez-vous de plus à Calais Et ça se... Mais à la fin, quand même, on tient, on est encore là. Et ça, c'est chouette.
- Speaker #0
Oui, mais Nico, je ne te lâche pas. Il nous reste un an, un an et demi ?
- Speaker #1
Oui, à peu près.
- Speaker #0
À peu près. Et on va au bout, au bout de ton mandat. On va au bout.
- Speaker #1
Et ça, c'est grâce à vous aussi. Vous faites plein de super retours. C'est trop sympa. N'hésitez pas à faire connaître. Journal de bord d'un élu local. Merci à Zef de nous diffuser. Merci à Blois Capital de nous diffuser. Merci à Clément Horry de nous prêter sa musique. Et merci à tous nos invités. Vous êtes tous super.
- Speaker #0
On vous fait des gros bisous.
- Speaker #1
Bisous, salut !