- Speaker #0
Bonjour à tous, aujourd'hui je suis avec Nathan. Nous allons discuter d'un sujet assez tabou qui est l'alcool. Et en même temps on va parler de l'alcoolisme. Donc on va démarrer par se demander qu'est-ce que l'alcoolisme ? A partir de quand on peut se considérer alcoolique ? Et pourquoi c'est un sujet tabou ? Ou il est difficile d'en parler ouvertement ? Ensuite, on va quand même évoquer la pression sociale qui nous pousse à boire, pourquoi c'est si compliqué de dire non, et surtout, pourquoi l'alcool est-il si ancré dans nos habitudes. On va également parler du rôle des politiques et de l'État, parce qu'ils ne sont pas innocents sur le sujet de l'alcool. Et enfin, on va terminer ce podcast en parlant des boissons sans alcool, qui pourraient être à terme une alternative. à l'alcool. Donc voilà un petit peu les thèmes abordés sur cet épisode. J'espère que vous êtes bien installés, que vous êtes prêts à écouter, que vous allez aimer ce podcast et je vous souhaite une bonne écoute.
- Speaker #1
Pour moi, quelqu'un qui est alcoolique, c'est quelqu'un qui va boire en vue d'atteindre un état qui lui permet de sortir de son état dans lequel il est mal. Pas forcément un balêtre, une personne qui n'est pas assez bien, qui va essayer en buvant de l'alcool d'atteindre cet état qui la rendra plus heureuse ou avec plus de plaisir sur le moment. Et c'est surtout, pour moi, les alcooliques, c'est les gens qui n'arrivent plus à atteindre un état satisfaisant sans consommer, qui ont besoin de consommer pour atteindre constamment cet état-là. C'est aussi les gens qui ne consomment plus que pour atteindre cet état-là et pas juste pour le côté festif ou divertissant.
- Speaker #0
que ça peut avoir. Moi je me rappelle il y a quelques semaines, on avait eu cette discussion sur l'alcool et tu m'avais dit qu'à partir du moment où même si tu bois un verre d'alcool par semaine t'es considéré comme un alcoolique comme beaucoup de jeunes je pense aujourd'hui, j'avais jamais réfléchi sur la question de l'alcoolisme alors que pourtant je bois de l'alcool, mais pour moi c'était tellement normal entre guillemets dans notre société de boire de l'alcool, surtout en France que je m'étais jamais penché sur les dangers de l'alcool qu'il pouvait apporter. Et après je me suis informé là-dessus en regardant des reportages et tout Il y a une face cachée de l'alcool que je trouve que beaucoup de gens, je pense, ne s'en rendent pas forcément compte. Et pour revenir sur l'alcoolisme, premièrement, le mot alcoolisme. Je ne sais pas toi, mais moi, c'est un mot hyper négatif. Limite à une sorte de gros mot tout de suite, on associe ça à quelqu'un de sale, triste.
- Speaker #1
Tu associes ça à quelqu'un qui vit dans la rue,
- Speaker #0
un SDF. Oui, c'est ça, un SDF.
- Speaker #1
Mais le SDF, c'est juste l'alcoolique qui n'a pas les moyens financiers d'habiter dans un appartement. Il y a énormément de gens qui boivent, qui sont dans les mêmes états que les SDF dans la rue, qui sont quand même alcooliques. qui est marrant je trouve avec le mot alcoolisme quand une personne est alcoolique on va plus incriminer la personne que le produit en lui-même c'est-à-dire qu'on va dire que c'est la personne qui a un problème mais pas l'alcool c'est pour ça qu'on dit un alcoolique on parle d'un alcoolique en fait le fait de dire alcoolique c'est comme si on incluait l'alcool à la personne on dit pas une personne qui boit de l'alcool on sépare pas les deux on dit un alcoolique je sais pas ça donne comme si comme l'impression que c'est la personne le problème en disant alcoolique et pas une personne qui boit de l'alcool En séparant le problème et la personne qui a ce problème, on pourrait dire personne qui boit de l'alcool pour séparer la personne de son problème. Et là, on n'en fait qu'un. Je trouve que c'est très péjoratif. Tu m'as dit que l'alcoolisme était une addiction qu'on prenait beaucoup à la légère et qu'on a un peu normalisé dans notre société. Parce qu'on a l'alcool social, surtout en Occident, on consomme de l'alcool à toute occasion. Mais on oublie que l'alcool, c'est une drogue. Et on associe très rarement le mot alcool à drogue. Quand tu parles à quelqu'un qui boit et tu lui dis que tu es en train de te droguer, il te dit mais non, t'es pas normal. Tout le monde boit. Et pourtant, quand tu regardes, l'alcool, c'est la première drogue. C'est la première drogue sur le classement de l'OMS. C'est aussi une des rares qui est légale avec la cigarette. C'est la drogue la plus dangereuse. C'est celle qu'il est impossible d'arrêter quasiment sans avoir de traitement psychiatrique ou des traitements de substitution. Et c'est aussi celle qui est légale et celle que tu peux te fournir au monoprix d'en bas. Il y a aussi cette question-là qu'il faut se poser. Tiens, c'est la majorité qui consomme, donc c'est normal. Mais en réalité, quand tu regardes la dangerosité, on se rapproche de celle du crack.
- Speaker #0
Après, le crack, c'est quand même un effet beaucoup plus puissant que l'alcool. plus grosse dépendance. Tu deviens un zombie quand même avec le crack alors que l'alcool...
- Speaker #1
Ah l'alcool, si tu regardes vraiment les gens qui consomment des grosses doses d'alcool quotidiennement, pour moi, ils ressemblent aussi à des zombies. Je pense que la différence entre l'alcool et le crack, par exemple, ça serait la survenue de la dépendance. C'est la vitesse de survenue de la dépendance. Le crack, ça va très très vite. Et l'alcool, c'est plus vicieux. Ça met du temps.
- Speaker #0
L'alcool, en moyenne, vraiment dépendant et un gros alcoolique, c'est 10 ans. Donc c'est quand même assez long.
- Speaker #1
Tu mets 10 ans à être dépendant de l'alcool ?
- Speaker #0
Ouais c'est ça, pour être vraiment une grosse grosse dépendance où tu dois aller en cure etc c'est
- Speaker #1
10 ans en moyenne Et c'est là où tu développes une dépendance physique et psychologique alors que le crack on dit que c'est la 3ème dose Ouais voilà Mais bon à la fin quand t'es alcoolique, là on parle des alcooliques on parle pas de ceux qui consomment juste comme ça à la fin ce sont les mêmes conséquences et une dégradation de la vie de l'état général du corps, de la santé, des relations sociales, on est sur exactement la même chose. C'est des gens qui vont s'isoler, qui vont consommer, qui n'ont plus que ça en tête, qui vivent que pour ça.
- Speaker #0
Je pense que c'est intéressant de dire que tu reviens à l'image qu'on a tous de l'alcoolique triste, qui va boire tout seul. Beaucoup de jeunes vont dire non je ne suis pas alcoolique, parce que je ne bois pas tout seul. Pour eux, le fait de devenir alcoolique c'est de boire tout seul.
- Speaker #1
Mais pas du tout, parce que c'est extrêmement simple quand tu es jeune. de se trouver des compagnons de beuverie. Moi, je pense que si je veux devenir alcoolique demain, faire passer ça comme si je ne l'étais pas, je vais juste me trouver des amis qui boivent tous les soirs. Et ça, c'est très facile à trouver. Et même quand tu es jeune, tu remarques, moi, dans mes fréquentations, il y en a toujours un ou deux qui sortent 3-4 fois par semaine pour boire. Donc si tu veux juste boire, mais pas chez toi, ça va te coûter plus cher parce que tu vas boire dehors. Et c'est la seule différence que ça va avoir.
- Speaker #0
Toi, par exemple, tu es l'exemple typique. Tu n'as jamais bu d'alcool ? Si,
- Speaker #1
j'ai bu. J'ai déjà été ivre, mais je ne bois pas, ça ne m'intéresse pas, parce que le goût pour moi n'est pas agréable, la sensation n'est pas forcément très agréable, en tout cas pour moi. J'ai toujours eu du mal à comprendre les gens qui aimaient le goût. Si on devait comparer ça à autre chose, on dirait que ça a le goût de la peau d'un citron. C'est pas le truc le plus agréable. Pourquoi les gens disent que c'est agréable alors que quand ils se foutent un shot de vodka, ils tirent la tronche ? C'est pas la même chose que quand tu prends une cuillère de miel. Quand tu prends une cuillère de miel, tu fermes les yeux et tu prends du plaisir. Alors que là, tu prends ton shot de vodka, tu fais... Et là ils te disent ouais j'aime ça, à quel moment t'aimes ça mec ? Ton visage te dit que tu l'aimes pas.
- Speaker #0
Non c'est parce que la vodka ça arrache sa mère, c'est à 37 ou 38% du coup.
- Speaker #1
Ouais ouais bah c'est de l'alcool.
- Speaker #0
Ouais ouais.
- Speaker #1
Ouais, quand tu bois du vin et que tu dis que c'est bon, c'est pas l'alcool que tu trouves bon. L'alcool c'est l'alcool à 100%, va boire de l'alcool à 100% tu me diras si c'est bon. C'est pas l'alcool, c'est le raisin que t'aimes dans le vin, c'est le goût du raisin, le goût du sucre, le goût de l'affinage, je sais pas comment ça marche le vin. Mais c'est ça qui est intéressant, c'est pas l'alcool qu'il y a dedans, l'alcool il est là juste pour te fournir un effet. Mais va boire du gel hydroalcoolique, tu verras très bien que... Tu vas appeler rien que c'est pas très agréable ? Il n'y a que de l'alcool dedans.
- Speaker #0
Je ne me considère pas comme un gros buveur, même si je fais le constat que je bois toutes les semaines. Ah bon,
- Speaker #1
maintenant tu bois toutes les semaines ?
- Speaker #0
Au moins une fois par semaine. C'est rarement au-delà de deux fois, mais c'est quand même... Non, je ne le savais pas. J'ai commencé à boire réellement, comme beaucoup de jeunes, après le bac, sur les études supérieures. Quand tu es dans les études supérieures, c'est limite une obligation de goûter à l'alcool.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu aimais au début ?
- Speaker #0
C'est compliqué de dire au tout début. Tu as forcément ton premier truc d'alcool, la bière ou je ne sais quoi. t'aimes pas. C'est dégueulasse. Oui, au début t'aimes pas, ça vient avec le temps, mais après comme n'importe quoi, je veux dire.
- Speaker #1
Bah non, prendre une cuillère de Nutella, ça vient pas avec le temps. Une cuillère de Nutella, tu la prends, tu comprends tout de suite que c'est bon.
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai. Ouais, du coup, j'ai commencé à boire, voilà, après le bac, les années supérieures, surtout j'étais en école de commerce, donc c'est un peu réputé pour boire énormément. Après, petit à petit, en fait, c'est devenu la norme pour moi de boire en soirée ou même dans un bar. J'ai une petite anecdote d'ailleurs sur ça. Donc là récemment en janvier il y avait le dry january J'étais avec Malou Dans un bar juste à côté Et du coup on s'assoit Malou il me dit je vais prendre une pente de bière avec du saucisson Après moi je dis ah ouais non moi je peux pas Je fais dry january Et Malou il a explosé de rire Il y a eu un jugement dans ses yeux En mode non t'es sérieux tu me dis pas que tu fais ça Et là je me suis rendu compte Les gens jugent énormément sur le fait que tu ne bois pas d'alcool Et surtout le pire dans tout ça Je me suis dit vas-y je vais quand même essayer Mais j'ai pas réussi à prendre autre chose que de l'alcool Quand je suis dans un bar je suis obligé de boire de l'alcool. Surtout, encore plus si les gens avec qui je suis boivent de l'alcool.
- Speaker #1
Avec moi, t'es sorti plusieurs fois sans boire.
- Speaker #0
Avec toi, par exemple, je peux ne pas boire de l'alcool quand les gens avec moi ne boivent pas d'alcool.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Mais quand je suis avec des gens qui boivent de l'alcool, surtout dans un bar, t'es posé, donc forcément tu dois consommer. Je me vois pas consommer un coca. Je sais pas si c'est une pression...
- Speaker #1
Moins de ta limonade et voilà.
- Speaker #0
Mais toi, je me vois pas. Si les gens, ils boivent des bières et tout, bah je vais boire une bière.
- Speaker #1
Moi, j'avais une question pour toi, cette fois-ci. Tu bois pour l'effet ou pour le goût ?
- Speaker #0
Bonne question. Je vais répondre le plus honnêtement. Ça dépend du type de soirée. Par exemple, je bois pas mal de bière. J'aime bien la bière. Mais il y a des soirées, en vrai de vrai, je bois de l'alcool pour les fêtes. Parce que je sais que moi, par exemple, j'ai l'alcool joyeux. Du coup, je sais que je vais kiffer plus la soirée. Je vais plus rigoler. Je vais plus faire rire les autres.
- Speaker #1
Ça se trouve, tu fais pas rire les autres. C'est juste que tu crois que tu fais rire les autres. Mais généralement, c'est ça. Les gens bourrés, ils se croient drôles. Je pense qu'on devrait filmer les gens sous alcool pour qu'ils se rendent compte que tout ça n'est qu'une illusion. t'as l'impression d'être drôle, t'as l'impression d'avoir toutes les portes qui s'ouvrent tu peux avoir toutes les meufs voilà, de pouvoir avoir toutes les meufs du monde parce qu'il y en a une qui t'envoie un regard et puis c'est carrément modifié parce que t'as 2 grammes d'alcool tu te dis ouais je vais me marier avec ou plein de, tu te fais pas des films mais tout est un peu enjolivé c'est l'effet de l'alcool tu te crois un prince mais t'es rien du tout
- Speaker #0
ouais mais ouais du coup voilà c'est un peu des deux jours j'aime quand même le goût parce que si j'aimais pas ça je prendrais pas mais je sais qu'en buvant bas ça rend le truc plus joyeux plan mais moi j'ai encore là on va revenir sur le truc du goût quand tu bois de l'alcool tu bois quoi généralement de la bière d'accord tu aimes le goût de la bière j'aime bien le goût de la bière tu aimes bien le goût de la bière alors qu'est ce que tu aimes tu aimes quoi comme bière plutôt blonde blanche où il ya le plus de sucre est ce que tu es sûr que tu aimes bien la bière parce que dans le temps tu es ce que tu es sûr que tu aimes bien l'alcool parce que dans la bière il ya quoi il ya cinq degrés d'alcool c'est pas beaucoup de 90% c'est de l'eau en 95% Dans la bière c'est de l'eau Donc t'aimes bien l'eau Ouais mais j'aime bien le goût aussi Quand tu bois de la bière tu bois pas de l'eau Enfin tu bois de l'eau mais au niveau du goût c'est beaucoup différent Mais après
- Speaker #1
Si t'avais la bière sans les effets, tu la bois ?
- Speaker #0
Ça s'appelle une bière sans alcool Est-ce que tu la bois la bière sans alcool ?
- Speaker #1
Non ça m'intéresse pas Tu bois pas pour le goût de la bière ?
- Speaker #0
Non mais après ça rejoint le truc des steaks vegan et tout Ça m'intéresse pas Soit je prends vraiment le truc Non non non Je prends pas une variante Regarde regarde On va faire simple Si on arrivait à
- Speaker #1
créer une bière sans alcool avec exactement le même goût que la bière. Et à côté, on te met une bière normale avec un peu d'alcool dedans. Tu prends la bière sans alcool ou la bière normale. N'oublions pas que tu bois pour le goût.
- Speaker #0
T'as oublié un truc, je bois pour le goût et l'effet aussi. L'effet que procure la bière.
- Speaker #1
Non, tu m'as dit que des fois tu buvais pour le goût et des fois tu buvais pour l'effet. Et tu m'as surtout dit j'aime la bière. J'aime la bière pour le goût.
- Speaker #0
Ça dépend du contexte.
- Speaker #1
Non mais tu m'as dit j'aime la bière pour le goût.
- Speaker #0
Oui, mais ça dépend du contexte.
- Speaker #1
Donc si tu me dis que j'aime la bière pour le goût, la bière sans alcool a exactement le même goût que la bière normale.
- Speaker #0
Oui, mais j'aime bien aussi l'effet que procure l'alcool.
- Speaker #1
La vraie réponse que je veux avoir, c'est réussir à comprendre si tu aimes réellement la bière. Tu aimes réellement le goût de la bière.
- Speaker #0
Je comprends ta question. Rejoindre sur le goût, est-ce que je bois pour le goût ou pas. Par exemple, les alcools forts. L'exemple de la vodka. J'ai déjà bu plusieurs shots de vodka ou même des mélanges avec de la vodka. Je ne suis pas fan du truc, mais je le bois pour l'effet. Ça, clairement, c'est que pour l'effet. Alors que la bière, quand même, je prends du plaisir avec le goût. Ou même le vin, j'aime ça. Mais les alcools forts, notamment la vodka et tout, je prends ça vraiment pour mettre une grosse rapta. D'accord.
- Speaker #1
Je pense qu'on est arrivé au bout du débat sur si t'aimes l'alcool.
- Speaker #0
Mais je trouve que c'est un vrai débat. Parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui boivent de l'alcool, ils n'aiment pas forcément ça. C'est juste pour l'effet où il y a une pression sociale. Je name un nom, un drop name, pardon. Antoine, à chaque fois que je suis au bar avec lui, quand il boit de la bière, il tire une gueule après chaque gorgée. Ça se voit qu'il n'aime pas ça. Et il met 10 000, 20 000... 30 minutes à boire sa bière et ça se voit il kiffe pas ça mais il le boit parce que je pense parce qu'il y a une pression ça fait de la peine j'arrête pas de lui dire à chaque fois mais prends pas ça genre ça se voit que tu t'aimes pas et pourtant chez toi c'est lui qui nous propose des bières je suis quand on est allé chez lui Antoine typiquement je pense que c'est le mec qui boit de l'alcool pour boire parce que c'est la norme de boire ça c'est la définition du con qui fait pas exprès on minimise énormément les dangers de l'alcool parce que c'est légal et encore une fois tout le monde en prend
- Speaker #1
même les parents, c'est la seule drogue que certains parents proposent à leurs enfants alors que ce qu'on t'a déjà proposé de tirer sur un joint, pour moi c'est au même niveau c'est juste que c'est des concepts sociaux des images avec lesquelles on grandit et on peut pas sortir de ces plans là je pense que prendre un champi encore une fois ou tirer sur un joint une fois de temps en temps c'est moins grave que de se mettre une race à l'alcool mais après surtout l'alcool c'est devenu une norme
- Speaker #0
L'État français défend l'alcool parce qu'il y a un énorme business là-dessus avec tous les vins français.
- Speaker #1
Il n'y a pas que le vin.
- Speaker #0
Oui, pas que le vin, mais majoritairement. Que ce soit par exemple même pour les études supérieures et les grandes écoles. Que ce soit même les whey, toutes les soirées. Ouais,
- Speaker #1
il y a énormément d'argent qui se fait avec ça.
- Speaker #0
Ils savent très bien que l'alcool coule à flot. Même il y a eu des morts sur les whey. Il y a eu plein d'histoires comme ça. En plus, c'est défendu par tout le monde. Même Macron, récemment, il avait dit une connerie en parlant justement de tous les morts liés à l'alcool. Il disait, ouais, ceux qui se mettent une mine à l'alcool... c'est pas ceux avec les grands crus de vin français mais plutôt avec la canette 8-6 un mec qui est hyper riche peut se mettre une rapta avec des bouteilles et du don pérignon il a pas besoin de boire des 8-6 à quel point les politiques et même le président mènent un combat pour conserver un
- Speaker #1
savoir-faire français parce que c'est très français je pense mais aussi on oublie un truc c'est que je pense que la minimisation de la dangerosité de l'alcool passe aussi par le fait que Jésus en buvait.
- Speaker #0
Ah ouais,
- Speaker #1
tu penses ? Je pense carrément. On est dans un pays catholique, Jésus boit de l'alcool, ça peut pas être mal.
- Speaker #0
À la messe, on boit de l'alcool. Et voilà. Le prêtre boit de l'alcool. Ouais, en vrai, j'avais jamais pensé à ça. Moi aussi,
- Speaker #1
j'avais jamais pensé, mais je viens d'y penser, là. Je pense que, voilà, Jésus boit du vin, buvait le sang du Christ. C'est écrit dans la religion, donc... Ouais,
- Speaker #0
c'est vrai.
- Speaker #1
Mais aussi pour revenir sur les effets de l'alcool, tout le monde aime l'alcool tout ça mais les effets pour moi sont nuls. T'as que des points négatifs. Déjà tu dois reprendre toutes les demi-heures pour conserver les effets. Tu dois en boire beaucoup, ça coûte cher. Effet encore chiant, t'as la gueule de bois le lendemain. Avec un peu de chance t'as envie de vomir, tu craches tes morts aux toilettes. Tu dors pas bien, à la fin t'as une redescente, t'es à moitié la tête dans le cul. Y'a que des points négatifs pour moi. Tout ça pour deux heures d'euphorie, de fausse euphorie, dépressive, où tu crois que tout est beau autour de toi.
- Speaker #0
Je suis d'accord avec toi sur le... La gueule de bois le lendemain, horrible. Et généralement à ce moment-là, quand t'as la gueule de bois, tu te dis putain, pourquoi j'ai bu ?
- Speaker #1
Mais tu sens que t'as fait du mal à ton corps en fait. Tu sens que ton corps il est en train de crasser là.
- Speaker #0
Moi ma dernière gueule de bois, c'est début janvier. J'ai passé tout le dimanche au lit, je pouvais pas bouger. J'avais trop mal à la tête, c'était horrible. Et je me suis dit, non mais plus jamais je me refous une gueule de bois, je vais me gâcher une journée. Je souffrais en vrai.
- Speaker #1
T'as la grippe pour un jour.
- Speaker #0
C'est insupportable, genre tu peux rien faire.
- Speaker #1
Y'a plein plein d'autres drogues où y'a pas ça. Avec des effets bien plus intéressants où tu t'introspectes un petit peu, où tu vois la réalité d'une autre manière, pense au psychédélique. Y'a pas d'effet sur le corps surtout. Y'a plein de drogues sans effet sur le corps. Qui vont pas te défoncer le foie, qui vont pas te donner de gueule de bois, qui vont pas te défoncer le cerveau. Pour moi l'alcool y'a tellement de points négatifs.
- Speaker #0
En fait c'est surtout quand tu sais pas vraiment gérer.
- Speaker #1
Les quantités.
- Speaker #0
Les quantités.
- Speaker #1
Mais si t'as besoin d'une grosse quantité pour être ivre, comment tu fais ?
- Speaker #0
En fait, après, l'alcool c'est comme le footing, frérot. Plus t'en bois, plus t'es habitué et plus tu vas pouvoir en boire plus.
- Speaker #1
Bah ça c'est comme la plupart des drogues, tu me diras.
- Speaker #0
Ouais, voilà, c'est ça.
- Speaker #1
Moi je crois que c'est aussi pour ça que je bois pas, parce que ça me donne très vite la nausée. Je dois boire dans des quantités qui me donnent la nausée avant de me donner des effets.
- Speaker #0
Par contre, c'est vrai que pendant la soirée, pendant que tu bois, si tu bois un peu trop, tu peux vite avoir la tête qui tourne ou mal à la tête et ça c'est chiant. Mais si t'arrives à trouver un bon équilibre... et juste être dans un bon état là c'est cool après tu vas avoir la tête qui tourne tu tournes en rond 5 minutes tu fais 5 tours d'un côté 5 tours de l'autre ouais mais la vie est tellement plus cool quand ça tourne mais par contre quand tu bois trop et t'es trop bourré je pense qu'il y a des moments je parle avec des gens mais ils ont dû se dire c'est qui ce bouffon genre tu dis de la merde je crois que tu crois que tu dis des choses intéressantes ouais c'est ça mais tu dis de la grosse de merde pour montrer l'hypocrisie que ce soit de l'état français ou même des grands industriels qui vendent l'alcool tu connais tous le slogan celui qui conduit c'est celui qui ne boit pas Et en fait, quand tu réfléchis un peu sur la phrase, qu'est-ce que tu comprends dans celui qui conduit, celui qui ne boit pas ? Moi, je comprends, c'est celui qui conduit, il ne boit pas, mais les autres peuvent se mettre... Ils s'envoient,
- Speaker #1
quoi.
- Speaker #0
Ils s'envoient une mine. Et il y a eu une étude, ils ont quantifié ça, que ceux qui, du coup, pouvaient boire, ils pouvaient plus que la normale. Oui,
- Speaker #1
mais peut-être que c'est un peu le moindre mal. Genre, ils te font croire qu'ils veulent te faire du bien en te donnant une phrase qui va, soi-disant, te sauver la vie. Mais en fait, c'est pour un peu lâcher les résistances d'un autre côté et que les gens, ils se sentent à l'aise. et qui se disent, il y a quelqu'un qui va me ramener chez moi, du coup je peux m'envoyer dur. Et eux, ça leur fait plus de bénéfices de l'autre côté. Donc ils ont trouvé la solution pour tout défoncer en vrai. Et surtout, quand tu te dis, tiens, moi je ne suis pas le Sam ce soir. Tu as envie de faire quoi quand tu dis...
- Speaker #0
Tu as envie de te défoncer. Tu te dis,
- Speaker #1
moi je ne suis pas le Sam ce soir, je vais profiter. Et en plus, tu es content parce que le Sam, tu veux lui montrer que tu vas profiter. Du coup, tu lui montres que tu profites. Et en fait, ils usent des défauts de l'âme humaine pour faire plus d'argent. Bonne stratégie, bonne stratégie l'État. Vous êtes chaud en commerce.
- Speaker #0
Je sais pas si tu connais la loi Evin. Non, non, non. On a mis ça en place en 91, et c'est justement pour encadrer les publicités sur l'alcool. Notamment, par exemple, sur la télévision, t'auras jamais de pub dédiée à l'alcool. Et aucune pub doit inciter le consommateur à boire de l'alcool.
- Speaker #1
J'envoie souvent des pubs à la télé.
- Speaker #0
À la télé, non. Mais par exemple, sur Internet... Ah oui,
- Speaker #1
sur YouTube et tout,
- Speaker #0
il y en a. Sur Internet, oui. Et normalement, en fait, sur ces pubs-là, ça doit pas inciter non plus le consommateur. Et il doit y avoir le truc marqué en bas, à consommer avec modération. Le truc, c'est l'hypocrisie totale, mais... Tu penses que,
- Speaker #1
pareil, le à consommer avec modération, il ramène plus de bénéfices ou il sauve plus de vies ?
- Speaker #0
Franchement, je pense qu'à consommer avec modération, c'est devenu un peu une phrase bateau, genre...
- Speaker #1
Tu le dis mais tu comprends pas le sens Enfin tu penses pas au sens Tu la regardes un peu en rigolant et tu te dis putain moi je vais pas consommer avec modération Ouais c'est ça et même par exemple quand tu vois des youtubeurs
- Speaker #0
Ou même à la télé ou quand ils parlent d'alcool Tout de suite ils disent après attention à consommer avec modération Mais avec un ton un peu ironique C'est même pas ironique c'est qu'ils vont tellement vite dans leurs phrases Pour la faire oublier que Ouais c'est ça du coup tu prends pas au sérieux et tu penses pas en vrai Le genre de phrase on s'y attend tellement à la fin Ouais c'est ça Qu'elle disparaît notre cerveau Elle disparaît on l'oublierait carrément Prévention est-ce que t'es d'accord sur le fait que Chaque humain en France est forcément un jour ou l'autre confronté à l'alcool. Surtout, par exemple, nous, 95% des familles françaises, on a été confrontés dès nos 4-5 ans. Il y avait déjà une bouteille de vin sur la table quand on faisait les repas de famille. On grandit avec ça, en fait.
- Speaker #1
Est-ce que tu parles de la confrontation à l'alcool, la confrontation à la consommation, ou juste la présence d'alcool dans le milieu ?
- Speaker #0
Les deux vont ensemble. Parce que, par exemple, moi, quand j'étais jeune, dans les grands repas de famille ou de temps en temps, il y avait une bouteille d'alcool. Du coup, t'es habitué à cette présence-là. Et tu sais que forcément, à un moment ou à un autre, tu vas y goûter parce que c'est devenu normal d'avoir ça dans les repas de famille.
- Speaker #1
La prévention, c'est difficile quand t'as quelque chose qui est imprégné dans toutes les familles et dans toutes les personnes, et aussitôt dans la vie. Quand t'as un modèle en tête, c'est très très dur de convaincre quelqu'un que l'alcool est dangereux et mauvais pour lui. Parce que depuis qu'il est petit, on lui a mis dans un cerveau qui était totalement malléable, que l'alcool c'était pas si grave. Et c'est quand t'es tout petit comme ça, en dessous de 10 ans, c'est des époques. où tu peux faire rentrer n'importe quoi dans un cerveau, n'importe quelle croyance. Donc s'il voit des bouteilles d'alcool sur la table, il va garder cette image en tête et pour lui, ça sera impossible plus tard d'enlever ça.
- Speaker #0
Après, je pense qu'il y a quand même un gros travail de préhension parce que si on regarde 60-70 ans en arrière, je ne sais pas si tu avais vu des photos, mais à l'école, en primaire collège, ils buvaient à la cantine du vin.
- Speaker #1
Exactement, c'est dans les archives de l'INA que j'ai vu ça. Ils avaient le choix entre la carafe d'eau et la carafe de vin, au collège. Et donc je me dis qu'il y avait quand même un gros problème. Ils avaient du vin chaud servi en hiver, mais je pense que c'est un peu comme la cigarette, tu sais, au début. L'état, ils nous ont pris pour des cons, ils nous ont fait croire que la cigarette, ça allait résoudre des maux de poumon. C'est comme beaucoup de drogues, on a fait croire au début que c'était un médicament. Ils nous ont pris pour des cons pendant un long moment, puis quand on a eu la possibilité de se documenter et de regarder un petit peu, on s'est rendu compte que le tabac c'était très mauvais. Ouais, les cigarettes, je crois qu'à une époque ça a été vendu dans les pharmacies. L'alcool alors, ça c'est tellement vieux que je sais même pas comment... Même quand je parlais avec ma grand-mère, elle me dit que entre une personne qui ne boit pas du tout et une personne qui boit un petit verre de vin rouge à chaque repas, la personne qui boit son petit verre de vin rouge ira plus loin dans la vie.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est une légende,
- Speaker #1
j'ai entendu partout Ma grand-mère me la répète encore
- Speaker #0
Je trouve aujourd'hui quand même plus en plus De gens qui boivent plus d'alcool D'ailleurs,
- Speaker #1
proche de chez nous Juste à côté de chez toi, il y a un vendeur de vin sans alcool Et moi j'avais mon ex-copine Il y avait une maman qui buvait énormément d'alcool C'était malheureusement le cas qu'on a dit tout à l'heure Une personne avec un bon métier Très à l'aise financièrement Mais qui buvait toutes les nuits et tous les soirs chez elle Et malheureusement à des quantités équivalentes Aux SDF qu'on voit dans la rue Cette personne-là pouvait se fournir quand elle voulait. Un jour, je me dis, pour faire un bon cadeau à ma belle-mère, je vais lui offrir une bouteille de vin, mais je vais tester une bouteille de vin sans alcool. On a ramené la bouteille dans un bon petit paquet. On a essayé de trouver un packaging où il n'y avait pas d'informations sur le fait qu'il était sans alcool. Donc à côté du zéro, j'ai mis un petit 1. Ça fait 10%. On lui a offert cette bouteille. Elle l'a ouverte, elle l'a bue et elle ne s'en est pas rendue compte. Donc c'est que vraiment, il faudrait que tu essayes. Il y a des whisky, il y a des vodkas, il y a tout, il y a des bières. Et c'est vraiment incroyable, c'est bluffant. C'est vraiment bluffant. Parce qu'en fait, c'est fait de la même manière que le vin normal. Sauf qu'à la fin, les bouteilles, si je me souviens bien, sont distillées de manière à retirer l'intégralité de l'alcool. Donc tout le goût du vin, tu le gardes. Et c'est vraiment bluffant. Et elle qui boit tous les soirs énormément de rosé n'avait pas remarqué. Et je pense que ce serait pourquoi pas une bonne solution pour les sevrages de donner du vin sans alcool avec une teneur de plus en plus basse en alcool jusqu'à arriver à une teneur nulle. comme on fait un peu pour les cigarettes électroniques. On peut réduire progressivement la dose de nicotine.
- Speaker #0
Après, pour les sevrages, on va regarder un peu des interviews de gens, même des personnes qui accompagnent les gens qui veulent arrêter de boire pour que la personne arrête. ça dépend d'elle il n'y a pas de solution de miracle un moment il y a un mec qui expliquait qu'il y a un alcoolique qui rejoint son centre et il lui demande c'est quoi la probabilité que j'arrête de boire lors du premier sevrage et le mec lui a répondu c'est entre 0 et 100% ça dépend seulement de vous c'est un peu comme tout que ce soit la cigarette ou l'alcool d'abord au fond de toi que t'es vraiment une envie d'arrêter alors évidemment c'est difficile quand t'es addict faut que le début de l'envie elle vienne de toi ouais c'est ça
- Speaker #1
Et puis de toute façon tu vas devoir passer par la phase effort La phase dégueulasse où c'est insupportable je pense Pourquoi pas réduire doucement la dose On le fait avec n'importe quelle autre drogue Et surtout que maintenant on a des solutions Le vin sans alcool franchement Moi qui bois pas peut-être que j'ai tort Mais c'est quelque chose à essayer Tu viendras avec moi on ira essayer
- Speaker #0
Mais après je pense que la majorité des gens Qui boivent de l'alcool c'est pour les faits
- Speaker #1
Les alcooliques Pour moi totalement pour les faits On en a pas un alcoolique aujourd'hui Pour moi alcoolique veut dire accro à les faits Pas dire accro au goût de l'alcool.
- Speaker #0
Par exemple, pour toi, c'est à partir de quand tu considères quelqu'un d'alcoolique ?
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des normes sur ça ?
- Speaker #0
Ouais, alors je peux regarder vite fait en vif. Attends, je regarde vite. Consommation régulière de plus de 10 verres standard d'alcool par semaine avec une consommation de moins de 2 verres par jour, quel que soit le sexe.
- Speaker #1
2 verres d'alcool par jour et là, t'es alcoolique. Parce que moi, je connais...
- Speaker #0
Ouais, ça va vite, hein !
- Speaker #1
Je connais des gens qui consomment beaucoup moins et qui, pour moi, le sont.
- Speaker #0
Selon toi, c'est quoi le...
- Speaker #1
Il suffit qu'une fois par semaine, tu te mettes les 10 verres d'un coup et pour moi, t'es alcoolique.
- Speaker #0
Mais peu importe si c'est... genre par exemple une semaine il boit pas même deux semaines il boit pas et après il se remet une mine en fait s'il arrive à gérer son addiction t'es alcoolique à partir du moment où t'arrives pas à dire non moi par exemple, moi j'aurais du mal à dire non dans un bar pour moi t'es alcoolique,
- Speaker #1
pour moi à partir du moment où t'arrives pas à refuser la consommation, à refuser l'effet que tu vas obtenir, bah t'es alcoolique alcoolique c'est un mot qui fait peur comme je te le disais du coup tu peux pas te catégoriser là-dedans mais pour moi si t'arrives pas à refuser quelque chose et tu perds le contrôle de toi sur la décision de boire ou de ne pas boire En vrai je suis d'accord avec toi Il y a quand même une notion de quantité je pense Oui forcément une notion de quantité En fait je suis pas du tout addict Mais ça c'est la phrase de ceux qui veulent pas faire face au problème C'est la phrase de ceux qui Non mais je peux m'en passer je suis pas addict si je veux L'alcool c'est pourri pour la santé C'est vraiment le truc le plus dégueu pour la santé Prenez des champis Les effets sont mieux Y'a pas d'effet sur le corps Y'a que des effets sur le cerveau C'est une des rares drogues qui crée des connexions neuronales Au lieu d'en couper pas de gueule de bois, tu te prends pas pour Brad Pitt, comme avec la coke ou avec l'alcool. T'es pas obligé d'être défoncé en soirée au milieu d'une soirée techno pour en prendre. Tu peux en prendre en écrivant, en réfléchissant, en dessinant, en faisant ce que tu veux, ça te défonce pas le foie. Ouais, et malheureusement, Jésus il en prend pas.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode. N'hésitez pas à vous abonner à Capiche sur votre plateforme d'écoute préférée. à nous suivre sur les réseaux sociaux, que ce soit sur Instagram, TikTok. N'hésitez pas à mettre des pouces en l'air, des étoiles, des commentaires, c'est ce qui nous aide le plus à nous faire connaître. Et je vous dis rendez-vous vendredi prochain pour un nouvel épisode.