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Sperienzha - Le Podcast

Impossible n’est pas Corse! - Ghjuvan’Petru, dirigeant de U Pratellucciu

Impossible n’est pas Corse! - Ghjuvan’Petru, dirigeant de U Pratellucciu

31min |03/01/2025
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Description

Découvrez cette nouvelle série en plongeant au cœur d’une Corse dynamique où des hommes et des femmes, s’engagent avec passion, conviction et cohésion pour faire vivre leur île.


Découvrez le profil de Ghjuvan’Petru, c’est l’incarnation de la citation d’Antoine de Saint-Exupery « il y’a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent » .

Sa force et l’amour de sa culture et de son territoire, il a voulu créer les premiers avocats en Corse et pour les Corse ! Écoutez la passion de ce Chef d’entreprise Humaniste et Positif.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Carrière Paez, le seul podcast qui réunit la Corse, la Bretagne et le Pays Basque. Le podcast qui casse la carte postale. Et derrière le micro de Maud Sévélik.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans notre série Impossible n'est pas Corse, où ensemble avec les invités de Carrière Paez, nous cassons les cartes postales. Et je dois avouer que je suis en compagnie d'un invité qui aime détruire les cartes postales. postale et le nom impossible ne figure pas dans son vocabulaire. Nous allons découvrir comment les premiers avocats ont vu le jour en terre de Corse. Alors, j'ai trouvé une citation que j'aime beaucoup de Lina Wettmüller, qui est une réalisatrice italienne engagée, d'ailleurs une première femme nommée aux Oscars, qui était Aimer, c'est s'engager, c'est travailler, c'est d'être intéressé, c'est créer. Et précisément, cet amour passionné qui a poussé mon invité Duane Petrou, humaniste, littéraire, armurier, agriculteur, audacieux à oser cultiver les premiers avocats en Corse, éprouvant qu'impossible n'est pas Corse. Du coup, l'innovation n'est toujours pas digitale, mais elle peut être agricole et répond à une ambition de créer durablement. Et c'est avec une idée de transmission écologique pour notre terre et des valeurs pour les générations à venir. Nous allons voir que la passion est le moteur de toute innovation et vous allez découvrir le portrait de Jouane Petrou qui incarne magnifiquement Impossible n'est pas Corse et que le peuple corse a en eux des valeurs humanistes et de partage. Bonjour Jouane.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être sur le podcast de Kéa Ariapèze. Alors, la première question, de quel village es-tu ? Et est-ce que tu peux me dire une anecdote ou un lieu que... Que tu aimes de ton village ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis originaire d'un petit amour à côté de Guizone, qu'on appelle le Tiagak. C'est vraiment un petit amour. Il y a un, deux habitants, c'est vraiment tout petit. Et nous, on y montait généralement l'été ou alors pour Noël. J'ai des souvenirs avec mes parents et mon frère où on y montait quelques hivers et même quelques étés. Entre guillemets, je suis réfugié là-haut, donc sans aucune technologie. pas d'internet, pas de télé. Et c'est vraiment des moments qui ont été fondateurs pour moi parce que j'étais vraiment qu'en famille. Et puis, ça m'est arrivé même de faire du camping ou de dormir à des châtaigniers et de partager vraiment des moments uniques qui existent de moins en moins dans la société moderne. Et oui, ça, c'est vraiment des beaux moments, des beaux coins qui ont vraiment construit la personne que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc on va découvrir ensemble. D'ailleurs, je dois remercier le SPAR de l'île Rousse. C'est grâce au SPAR que j'ai pu te connaître et connaître ce que tu fais, où j'ai tout de suite adoré. Alors, tu es littéraire, ébéniste, armurier, brasseur, et là, agriculteur, et bientôt, la reprise de l'exploitation bovine de tes parents, il me semble. Alors, ma question, c'est, qu'est-ce que dans chacun de ces domaines, qu'est-ce que tu recherchais ? Et qu'est-ce que tu avais envie de créer, si on reprend un peu la phrase de la scénariste italienne ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on cherche, qu'est-ce qu'on veut créer ? Je crois qu'avant tout, on se cherche soi-même. Je crois que c'est un peu le chemin qu'on rentre tous. Après, plus ça va et plus je me rends compte que je cherche vraiment, on va dire, un espèce de, comme je t'ai dit l'autre jour, un état de grâce. C'est l'état vraiment dans lequel... On cherche tout ça sur le trot. Retrouver, c'est-à-dire qu'on a vraiment un rôle dans la société dans laquelle on évolue. Même notre parent, on est acteur, c'est-à-dire qu'on a la capacité d'aider les autres, les autres vous aident, ce que vous faites a la chance. Et dans tout ce que j'ai fait, et particulièrement ce que je fais aujourd'hui vers l'agriculture, c'est vraiment ce que je ressens, c'est-à-dire que j'essaie de créer un produit de qualité, à un prix correct pour que les insulaires puissent manger le produit local à un coût. et pas exorbitant. Et ça, c'est ma petite pierre à l'édifice d'un idéal que j'ai toujours eu en tête, qui est un idéal corse, sans faire de politique. Bien sûr ! Mais on vit vraiment dans un paradis. J'ai eu la chance dans ma vie quand même de bouger un peu. On vit dans le jardin des Deines et il faut vraiment qu'on s'attelle à le sauvegarder, à en faire quelque chose de beau. Il y a tellement de choses à faire. À l'état de vie, je ne pourrais pas faire tout ce que je veux. Mais franchement, oui, ce que j'ai essayé de faire à travers tous ces métiers particulièrement... Celui-là, c'est de me révéler moi-même, de me prouver certaines choses et maintenant de montrer qu'en Corse, on est besoin, on a envie de travailler et on est vraiment capable de retourner à la table et de changer les choses.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est ce qui t'a amené l'aventure de l'avocat corse. D'ailleurs, j'ai vu que ça prenait de l'espagnol aguacate. C'est pour ça que ça devient avocat, qui est un fruit originaire du Mexique. On a tendance à... du coup à exporter. J'ai vu que par habitant, en Europe, on consomme 1,65 kg d'avocats par an, à contrario, 4 kg pour les États-Unis. Alors, pourquoi est venue cette idée de planter des avocats ? Et tu m'as dit que tu avais fait amener des plans d'avocats. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'en fait, moi, j'ai eu la chance, et c'est la chance. en course mais je crois que c'est partout pareil. J'ai la chance d'avoir du foncier, j'ai la chance d'avoir de la terre, ce qui est la plus belle des richesses. Ils ont parlé de mon métier de brasseur que j'ai exercé dans la brasserie qui, à l'époque, je voulais développer à partir des cornes. Donc on est 20 au 20, mais on a quand même du foncier et moi je voulais faire de l'agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En course, on les reconnut et... pour avoir une belle filière agrumes qui a été développée depuis des années par des agriculteurs qui ont fait un travail incroyable, des commerciaux aussi, un gros travail sur l'exportation. Bien sûr. Et donc maintenant je voulais faire de l'armoire, je voulais faire de l'agriculture. Toute la partie agrumiculture, il faut dire ce qui est, on commence quand même à bouche-pagnie parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont planté. Malheureusement, il y en a d'autres qui ont eu ça comme investissement. C'est-à-dire qu'il y a des gens, je disais une bêtise, mais il y a des gens qui étaient lotés. On fait de l'agriculture, comme un premier placement, ce qui fait qu'on imagine qu'il peut y avoir potentiellement des blocages au niveau commercial, des surproductions en fonction du marché. Donc moi, je me voyais mal, moi avec mes bottes neuves, là, arrivé, et me mettre sur un marché où il y a des gens qui sont dessus depuis 50 ans, qui ont galéré pendant 30 ans, et, par exemple, faire de la concurrence, mais rajouter. rajouter un peu de volume à une filière qui a déjà assis. Donc j'ai un peu commencé à creuser, à me questionner. J'ai trouvé beaucoup d'agriculteurs qui étaient très sympas avec moi. Certains qui ont été un peu frileux parce qu'ils avaient peur que je me lance et que je m'accroche. Et l'avocat, on va dire que c'est venu un peu dans la recherche globale. Alors, mon idée c'était qu'est-ce qui se fait à Lyon en Méditerranée. J'ai fermé. Deux ans à venir, ça va être retrouvé en Espagne, en Portugal, en Italie, pas dans toutes les zones. Et c'est vrai que nous, on serait vraiment à la limite au niveau méditerranéen de là où on peut faire l'avocat. Et l'idée, c'était vraiment de faire un test riche et réaliste. À l'époque, j'ai commencé par planter deux hectares.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai planté deux hectares, donc il y a quelques fois où je faisais des plans, donc je les ai fait venir de Vélez-Maraga. Alors, la chance que j'ai, c'est que le progrès m'a accompagné. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec un téléphone, avec un iPhone, vous êtes capable de parler espagnol à un mec qui est de votre côté de la planète.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est... Et c'est incroyable. J'ai pu parler avec des Brésiliens. En l'heure longue, je peux parler avec d'autres techniciens, des mecs qui sont en Californie. Je vais dire que j'ai réussi en fait à nouer quelques contacts à travers les réseaux sociaux, à travers Asta, à travers certains sites. Et l'idée en fait c'était de récupérer de la data, mettre vraiment une petite banque de données, et je me suis dit bon t'as assez d'infos, maintenant tu fais un test, ça peut passer. Donc je me suis rapproché d'un pépiniériste qui avait l'espoir d'aller en Espagne, je lui ai dit quel portefeuille c'était intéressant pour la zone où j'étais, quelle variété était intéressante commercialement, et ensuite il y a eu tout un parcours réglé. des chauffeurs, des camions, qui ont fait venir ça à travers un transporteur espagnol, puis un transporteur corse, pour que ça arrive jusqu'à chez moi. C'était une créature nouvelle, parce qu'en Corse, il n'y avait pas forcément de plantation d'avocats. C'était une plantation qui demande, par exemple, des buts, un certain système d'irrigation bien spécifique. Exactement. Et par exemple, la chambre de culture de Corse n'avait pas forcément les connaissances. dans cette figure là, donc il a fallu en fait se créer vraiment sa propre banque de données et se créer sa propre expérience au fur et à mesure donc c'était un peu effrayant au début, en même temps c'est ce qui faisait que c'était plaisant c'était vraiment un défi d'accord donc j'ai fait venir César J'ai réalisé une buteuse, je fabriquais une machine pour monter les arômes sur but. Et puis on a vu d'autres acteurs qui ont donné un coup de main. Beaucoup de gens m'ont aidé, des amis, des connaissances, des agriculteurs et d'autres. Tout le monde m'a fait un coup de main. J'ai vu la solidarité corse qu'on a. On entend toujours parler de partout. Je l'ai vraiment ressenti, les agriculteurs. Et donc j'ai planté en 2021 les premiers arômes pâtiers. Donc on a vraiment suivi ça comme le lèche sur le feu, c'est une culture qui est assez sensible parce que contrairement à ce qu'on peut croire, elle ne consomme pas autant d'eau que ça. Elle consomme autant d'eau qu'un canard. Ça consomme autant d'eau, mais ça ne se sérit absolument pas de la même façon. C'est-à-dire que si on met trop d'eau sur un avocatier, il peut mourir, on voit tout de suite la couleur de la feuille, sa forme. Et si on a pas assez, on voit tout de suite l'impact. de tout ça sur la roi. Donc c'est vraiment une irrigation qu'on a dû travailler avec des automatismes, ce qui se fait pas partout, donc c'est une nouvelle technologie entre guillemets, et bien que ça existe de partout, ça coûte pas très cher, ça permet de faire des micro-irrigations en mettant d'une heure ou d'une demi-heure, ou d'irriguer la nuit pour en mettre de la fraîcheur. Et en fait c'est grâce à cette technologie-là, qui est donc reliée au GSM, au téléphone, en LoRa, ça gagne ce X... moyen de communication via une centrale météo qu'on arrive à cordonner toutes ces irrigations et à vraiment faire quelque chose d'optimal et de qualitatif. Donc c'est des grosses économies d'eau. En même temps, on a une irrigation qui est régulière et qui est qualitative. Là, on profite vraiment 100% de l'eau qu'on lui présente. Et donc le défi était aussi là, c'était de vraiment rayer une nouvelle technologie et une culture qui avait vraiment besoin. Donc non, ça a été vraiment une réussite la première année, c'est qu'on a pu valider la plantation et j'ai pu replanter par la suite. Mais là, c'est une expérience qui est très très stressante. C'était vraiment le saut dans l'inconnu et en même temps, c'était incroyable d'avoir ce défi entre les mains et de le valider pour la course. Parce que l'idée, ce n'est pas que d'avoir un secret, d'avoir une connaissance pour moi. Au moins, la connaissance. C'est quelque chose que non seulement on se partage, mais la mission c'est de le partager. Surtout quand on est insulaire, quand on est basque, quand on est breton. Et que parfois, moi je vois au niveau de la Corse, on a un gros retard au niveau économique. Donc je pense que quand on a vraiment de la donnée, il faut la partager.

  • Speaker #1

    Et la transmettre pour... Oui, et que ça fasse quelque part un boule de neige pour avoir d'autres types d'exploitation et de permettre de proposer aux insulaires des produits faits en Corse et pas exportés. Moi, j'avoue, en tant que bretonne, j'ai la chance, quand je me rends au supermarché du coin, de pouvoir quasiment acheter 100% breton. Et je pense que c'est important pour les insulaires qu'ils puissent avoir cette capacité de reprendre à manger quasiment à les 90 de Corse à des prix qui soient accessibles. C'est toujours la problématique. Ce qui est intéressant et ce que j'aime beaucoup, c'est à travers ton récit, c'est que le digital n'est pas une fin en soi, mais... ça a été des outils précieux pour pouvoir créer un vrai produit qui est le fruit et ça je trouve ça génial et surtout l'idée aussi si on peut passer une information pour les Corses, les Basques et les Bretons c'est que c'est pas parce qu'on est excentré qu'on peut pas parler avec d'autres communautés d'autres pays pour pouvoir amener de l'innovation dans nos terres exactement on est excès Et ça, c'est important, il faut pouvoir le faire. Et j'ai aimé l'anecdote de pouvoir parler avec un Espagnol, un Brésilien, grâce à la technologie qui nous permet de parler toutes les langues. Merci, Lia. Et du coup, ça m'amène à une autre question qui est toujours dans les valeurs humanistes dont tu as parlé. En préparant le podcast, on a échangé sur ta volonté, justement, et tu en as déjà parlé, de l'envie de... D'aider les jeunes aussi à se lancer dans l'agriculture et pas forcément que dans des industries de services comme le tourisme. et de pouvoir créer des produits d'exception, de qualité à des prix qui soient accessibles pour et par les Corses. Et donc, ça m'a fait penser à cette citation d'Antoine Saint-Exupéry qui disait que dans la vie, il n'y a pas de solution, il y a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent. On voit bien que c'est complètement ton projet. Ma question, c'est, penses-tu que la culture et les valeurs corses peuvent être cette force ? en marche et que du coup, les solutions résident dans l'accompagnement de jeunes Corses qui souhaitent vivre une autre vie professionnelle que peut-être le tourisme ou être fonctionnaire.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est totalement ça, c'est tellement ça. Dans notre malheur en Corse, à plusieurs, mais on ne va pas trop revenir dessus parce que de la négativité, on en a assez, on a de la chance. C'est-à-dire que Moi je parle d'un postulat qui est simple. Notre retard, peut-être notre malheur à certains niveaux, mais il y a une chance. Le retard qu'on a au niveau économique, à l'école, sur cette île, c'est notre avantage. Pourquoi ? Je prends les hommes à l'école parce que je suis dedans. On a vu, mais on le voit, on est tous connectés à l'actuel, on voit les systèmes qui ne fonctionnent pas. Il y a des systèmes à l'école qui ne fonctionnent pas. Il n'y a même pas un problème de tout ce qui est désherbage à gogo ou agriculture intensive. Aujourd'hui, ça peut être au niveau des animaux ou au niveau de l'agriculture. Il y a des modèles en Espagne, par exemple, qui ne fonctionnent pas du tout. Là, typiquement, la région Aga, c'est une catastrophe écologique. Tout le temps, on le sait. On a la chance d'avoir une jeunesse en Corse qui n'a pas pu voyager. Le Corse, c'est un voyageur. et les personnes qui sont parties au Canada, d'autres aux Etats-Unis, d'autres en Angleterre, d'autres encore plus loin, en Australie, alors c'est facilité là aujourd'hui, et moi je pense que tous ces jeunes qui sont, cette diaspora qui est partie ou qui revient, revient avec des bagages. Je crois qu'au fond de chaque corps, c'est ça, je suis persuadé, on a tous un idéal qui est commun, on a tous une révolution qui est personnelle à faire, c'est à travers le travail, c'est à quand on doit se révéler, retrouver sa place chez nous. Voilà donc c'est de cette genèse dont tu parlais. Bien sûr. Et justement, je crois qu'il faut qu'on retrouve le goût, mais sans être péjoratif, à l'entrepreneuriat. Il faut dire ce qui est, la terre, et c'est une terre qui a été connue. Une île. Je crois qu'on est un peu comme les Africains, on a un peu du mal à entreprendre. D'abord, on parle de sens péjoratif d'entreprendre dans quelque chose d'exponentiel qui détruit tout, mais... Il faut qu'on retrouve le goût en Corse de l'entrepreneuriat, de créer quelque chose et de le partager. Moi, comme je dis toujours, j'ai besoin de m'entourer de gens qui sont plus intelligents que moi. Moi, j'ai besoin de m'entourer de gens qui ont déjà fait ce que je fais dans d'autres domaines, ou qui ont monté des sociétés, ou qui ont juste le sens de la nature, du climat. Il y a des gens qui sont bons en compta, il y a des gens qui sont bons dans tout ce qui est, je ne sais pas moi, commercial.

  • Speaker #1

    Oui, un mentorat.

  • Speaker #0

    Exactement, et nous on doit retrouver ça. Et moi, à mon échec, ce que je peux conseiller, c'est un grand mot, parce qu'il n'y a pas personne qui conseille ce que je sens, mais de donner un coup de main, de partager de la donnée, partager de la connaissance, ou partager un peu de mon temps. Franchement, je veux le faire, et il faut qu'on retrouve, il faut qu'on remette en place l'Agora, il faut qu'on se reparle, il faut qu'on recrée des plateformes, que ce soit en ligne ou dans le réel. de discussion où on partage de la positivité. Moi j'ai longtemps été négatif, la colle à Corse, j'ai quitté pendant 8 ans et je voyais pas que du bois en Corse, je voyais que le moricoté. Et bien temps, grâce à l'arboriculture et tout en général, je me suis enraciné. Et je pense que pour pas qu'on bascule dans une société, c'est ce qu'on voit un peu partout en Corse et en Europe, pas qu'on bascule dans quelque chose de néfaste, de destructeur, On ne doit se rien enraciner. Et pour ça, on ne pourra pas le faire individuellement, en faisant nos affaires à droite à gauche. Il faut qu'on partage quelque chose. Le collectif. C'est le collectif. Un idéal commun de vivre ensemble, de vivre décemment de la terre, de ne pas avoir une économie qui est destructrice. Bien sûr. Et il faut aussi accepter, je crois que... Moi, je dis toujours que l'utopie... Sinistre au clienté actuelle. C'est de dire aux gens que l'utopie, que la Corse, que le Pays Basque, la Bretagne, je ne sais pas quel autre pays du monde peut vivre de la manière dont elle rêve, c'est un mensonge. Je crois juste que... Il faut accepter qu'à l'échelle de sa vie, on va peut-être réaliser 2% de ce projet. Il faut l'accepter, il faut aussi atteler, c'est un travail qui est énorme, mais en même temps, je crois que c'est l'essence du levier. Il faut aussi, si j'étais à Corséan, parce que c'est une manière aussi d'être heureux et de faire vivre le nous. Et ça, c'est un truc qu'en Corse, on doit retrouver, parce qu'on a découvert l'argent en Corse, ça fait beaucoup de mal, de l'argent et l'info. Il faut générer de la richesse en Corse, il faut être en capacité de partager la connaissance et donc l'économie aussi. Et donc je pense qu'il faut cultiver tout ça et c'est vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Il faut qu'on communique entre jeunes et entre tous les noms, entre vieux, sans se sentir péjoratif. Bien sûr,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qu'on sorte de la légalité et quand on réussit... Moi, c'est pour ça que j'ai un blog de communiquer sur les réseaux sociaux, si je n'ai pas toujours le temps, de montrer qu'on y arrive. Montrer quand ça ne marche pas, montrer quand on y arrive, parce que ça peut inspirer d'autres personnes. Moi, je m'inspire des gens qui ont réussi. J'espère que moi, je vais réussir et qu'on peut aussi s'inspirer des données de mon parcours. Et c'est encore ce qu'on cultive, parce que je crois qu'on est historiquement besoigné.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord. Le corps c'est besoin de mieux. J'ai souvent les mots du grand-père de mon mari qui me parlait de sa vie dans le village de Balagne. Effectivement, tout le monde travaillait extrêmement fort.

  • Speaker #0

    Il y a des systèmes qui existaient de base. Aujourd'hui, on cherche notre famille, on cherche de la législation, on cherche des textes de loi. Demande ça, je veux dire, en Castagne, je pense qu'il y a 300 ans, ils étaient plus autonomes que ce qu'on est aujourd'hui. Alors je ne te dis pas qu'ils avaient tout ce qu'on a aujourd'hui, mais il y a des systèmes qui ont fonctionné, par obligation, parce que la vie était rude, mais il faut qu'on remette en place au moins l'agora, et comme tu dis quand tu parles de ces jeux-là, il faut qu'on refait la solidarité fonctionnelle et efficace, c'est-à-dire que chacun a son rôle. Et on est là les uns pour les autres, il faut savoir, il faut qu'on apprenne. Il faut vraiment gommer certains de nos défauts que l'on a eu.

  • Speaker #1

    Et du coup, la force qu'il y a en nous, si on prend un peu Saint-Exupéry, qui est une très jolie phrase dont on a cité tout à l'heure, la force qui est en nous, est-ce que c'est pour ça que dans tes publications, tu le fais en corse, et avec souvent des traductions en français ? Est-ce que c'est important d'entreprendre dans ta langue maternelle et dans ta langue de cœur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper important. Ça fait partie d'un schéma global où tu dois, à chacun de tes gestes, à chacune de tes paroles, tu dois être méditant et tu dois toujours placer un pion ou un pied dans une course. C'est-à-dire que moi, le cours, je ne le parle pas, j'ai la chance d'avoir des parents qui le parlent, qui vont parler. Je veux dire, il y a des gens qui n'ont pas forcément cette chance. Par exemple, moi je sais que je connais beaucoup de jeunes de mon âge, de 31 ans, il y a beaucoup de jeunes qui se viennent loin parler de la course parce qu'ils ont peur de se tromper, parce qu'on a peur de la réflexion des plus anciens qui vont dire c'est pas comme ça qu'on dit Il y a une espèce de moquerie qui s'est installée dans la négativité ambiante. Et ça je sais, je sais que c'est un très faux gros complexe pour certains jeunes. Moi je pense qu'il n'y a aucun jeune en course qui ne veut pas parler de course. C'est juste qu'il y a une espèce de mécanique qui s'est mise en place et qui a bridé un peu les genres. Et je pense que ne serait-ce que de mettre une petite traduction, mettre une phrase, une traduction, ça permet, dans l'intimité de chacun, en lisant une publication, Bah oui, c'est comme ça qu'on dit ça, oh d'accord. C'est comme ça, c'est comme ça, la terminaison c'est ça. C'est pas grand-chose. C'est pas grand-chose, mais il faut vraiment faire le colibri à chaque fois. Avec toujours un peu d'eau, remouler la reine, et à chaque étape, chaque pas, initier un peu quelque chose. Et c'est, voilà, c'est quelques petits richots qu'on fait les grands fleurs. Oui, c'est très important parce qu'il faut aussi le ramener à sa place première. Moi, les gens me disent, oui, mais les gens n'est pas en plus course qu'avant. Mais moi, je ne vais pas jeter la pierre aux anciens. La langue du travail, parce qu'on m'a imposé en course, c'était le français. Bien sûr. À un moment donné, je voulais travailler. Je pense que ça a été pareil pour les Bretons.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Il fallait parler français, je le dis. Oui,

  • Speaker #1

    et beaucoup en Bretagne. En Bretagne, quand on parlait le breton, c'était les, entre guillemets, les ploucs qui parlaient le breton. Donc à Magdali, c'était mal vu de parler le breton.

  • Speaker #0

    Pour réhabiliter le truc. Et le fait de le remettre en fait dans des publications de travail. avec des mots par liens avec le travail de la terre, c'est aussi dire non aujourd'hui on peut parler en corse par le cadre du travail on peut s'imposer à nous-mêmes cette rigueur et initier quelque chose. Là, hier encore, c'est marrant qu'on parle de ça je livrais une caisse d'avocats à une personne qui qui gardait ses petits enfants il y en a une qui est en bilingue et quand En Corse, même une espèce d'école universitaire, un bisonnage universitaire. J'ai vu la petite gamine spontanément qui est venue me parler en Corse. Mais ça m'a amené au larme.

  • Speaker #1

    Je comprends. Pour moi,

  • Speaker #0

    ça fait que tu es la révolution du monde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Et là, tu te dis... Donc, c'est des petites démarches comme ça, c'est des petites initiatives qui font qu'on peut tout changer. On ne peut pas ne pas croire en ce qu'on fait. Parce qu'il y a vraiment des gens par des petites démarches qui se battent, entre dans la langue, dans le truc. C'est toujours des petites choses. Mais c'est des petites choses qui veulent dire des choses qui ne se passent pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, avec l'écoute, les solutions existent en fait. Et elles ne sont pas si compliquées que ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Il faut juste qu'on se mette un peu de temps en temps un coup de pied au cul. Qu'on fasse l'export. Parfois, on peut aussi accepter de se tromper. Quand on parle, quand je me trompe, je demande encore d'expliquer comment on dit. Bien sûr, comment je suis-je tendu ? Le tout c'est de maintenir sa position. Je pense qu'aujourd'hui on a la force et le courage de nous les jeunes, et même les anciens et ceux qui arrivent après, de maintenir notre position. Elle n'est pas parfaite, ce n'est pas encore tout ce qu'on voudrait faire, on n'est pas encore tout ce qu'on voudrait devenir, mais on est là. Notre chemin c'est celui-là, et toi sur l'insta, sur Twitter, c'est une traduction, c'est... C'est un mot, c'est un partage.

  • Speaker #1

    Et puis aussi le fait de se dire qu'en Corse, on entreprend aussi en Corse, comme au Pays basque. J'ai la chance d'aller souvent voir nos amis basques. Ils parlent d'abord le basque et après le français. Et je trouve ça très bien parce qu'ils entreprennent en basque comme ils vivent en basque, parce que ça ne fait qu'un. Et le français est comme un peu l'anglais, la langue qui permet de pouvoir exporter des produits. En fait, c'est un peu l'universalité, mais en tout cas, ils entreprennent avec le cœur. Et donc, du coup, en langue basse, je pense qu'aux futurs entrepreneurs corses, leur dire que vous êtes corse, vous entreprenez en Corse et que ça ne soit pas une carte postale avec on met deux mots en corse pour pouvoir vendre un produit.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, mais c'est intéressant ce que tu dis, tu vois, à ce titre de carte postale, parce que tu t'aperçois deux choses, c'est que, pendant que j'ai vu à travers la bière, à travers d'autres choses avec lesquelles j'ai bossé, ce que tu vois aujourd'hui, c'est que la position, on a nous d'être ce que nous sommes, aujourd'hui les gens nous l'envient, parce qu'on n'a pas été aseptisés, encore, totalement. Et les gens, je crois que la nature n'aime pas le vide. Et les gens croient que sur le continent, ou même de partout, ils souffrent un peu de ça. Ils souffrent de ne pas avoir de racines, de ressembler aux américains, de tout se ressembler. Mais peut-être non, il n'y a pas de neuf-guerre. Et ça, comme tu dis, de sortir des histoires compostées, il y en a dans l'art. On sort de ce que tu crois. Et maintenant, on va représenter vraiment ce que l'on est, et on va montrer vraiment exactement comment on est, et pas ce qui est ce qui est ce qui est ce qui est. Je crois que c'est ça. Ça démultiplie en fait l'effet... L'effet d'adhésion entre les gens.

  • Speaker #1

    Et puis la différenciation, ce qui peut permettre aussi à des succès commerciaux parce qu'on vend ce qu'on sait mieux faire et on le vend dans notre langue maternelle et de cœur. Et enfin, une dernière question que j'adore poser dans ce podcast. Selon toi, nos amis bretons et nos amis basques avec nos amis de la Corse, est-ce que tout ça, ça se ressemble, ça s'assemble ou est-ce que ça se divise ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est beaucoup plus compliqué. À la fois, ça se ressemble, à la fois, ça ne se ressemble pas. Et ça s'assemble. C'est-à-dire que ce qui est merveilleux, c'est que, oui, bien sûr, on est tous ensemble parce qu'on a tous le... C'est-à-dire que là, les trois exemples que tu prends, c'est ce qui fait la beauté du monde. C'est ce qu'on souhaite pour la planète entière. C'est-à-dire qu'on est tous sur le même chemin. On se bat vraiment au quotidien pour ce que l'on est. Ce que l'on est est beau, je veux dire la vérité. Et en même temps, nos cultures sont très différentes. Elles sont en forêt, elles sont ensemble, elles sont différentes. Et c'est ce qui fait qu'il y a un échange. C'est ce qui fait qu'il y a un échange, parce qu'on est vraiment différents et qu'on a cultivé. Tout c'est différent, c'est ce qui fait que par exemple aujourd'hui on a cet échangeur, c'est parce qu'on est beau dans ce que l'on est, donc oui ça s'assemble. Il y a toutes les combinaisons avec des gens comme nous. Tout est possible, tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est con, tout est con. Je suis complètement d'accord. Du coup on va rester sur... Le terme qu'on est magnifique et du coup qu'on ose parler dans nos langues corse, breton et basque et entreprendre dans nos langues de cœur. Voilà, je pense que ça peut être pour finaliser. Un grand merci, Duane Federeau. Un grand merci à toi. Merci, Duane, pour cette retranscription. Ça fait rêver et on aime rêver. Et merci au SPAR de Lille-en-Rousse, car sans eux, on ne serait pas connus. Rêvons, soyons positifs, impossibles n'est pas fort.

Description

Découvrez cette nouvelle série en plongeant au cœur d’une Corse dynamique où des hommes et des femmes, s’engagent avec passion, conviction et cohésion pour faire vivre leur île.


Découvrez le profil de Ghjuvan’Petru, c’est l’incarnation de la citation d’Antoine de Saint-Exupery « il y’a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent » .

Sa force et l’amour de sa culture et de son territoire, il a voulu créer les premiers avocats en Corse et pour les Corse ! Écoutez la passion de ce Chef d’entreprise Humaniste et Positif.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Carrière Paez, le seul podcast qui réunit la Corse, la Bretagne et le Pays Basque. Le podcast qui casse la carte postale. Et derrière le micro de Maud Sévélik.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans notre série Impossible n'est pas Corse, où ensemble avec les invités de Carrière Paez, nous cassons les cartes postales. Et je dois avouer que je suis en compagnie d'un invité qui aime détruire les cartes postales. postale et le nom impossible ne figure pas dans son vocabulaire. Nous allons découvrir comment les premiers avocats ont vu le jour en terre de Corse. Alors, j'ai trouvé une citation que j'aime beaucoup de Lina Wettmüller, qui est une réalisatrice italienne engagée, d'ailleurs une première femme nommée aux Oscars, qui était Aimer, c'est s'engager, c'est travailler, c'est d'être intéressé, c'est créer. Et précisément, cet amour passionné qui a poussé mon invité Duane Petrou, humaniste, littéraire, armurier, agriculteur, audacieux à oser cultiver les premiers avocats en Corse, éprouvant qu'impossible n'est pas Corse. Du coup, l'innovation n'est toujours pas digitale, mais elle peut être agricole et répond à une ambition de créer durablement. Et c'est avec une idée de transmission écologique pour notre terre et des valeurs pour les générations à venir. Nous allons voir que la passion est le moteur de toute innovation et vous allez découvrir le portrait de Jouane Petrou qui incarne magnifiquement Impossible n'est pas Corse et que le peuple corse a en eux des valeurs humanistes et de partage. Bonjour Jouane.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être sur le podcast de Kéa Ariapèze. Alors, la première question, de quel village es-tu ? Et est-ce que tu peux me dire une anecdote ou un lieu que... Que tu aimes de ton village ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis originaire d'un petit amour à côté de Guizone, qu'on appelle le Tiagak. C'est vraiment un petit amour. Il y a un, deux habitants, c'est vraiment tout petit. Et nous, on y montait généralement l'été ou alors pour Noël. J'ai des souvenirs avec mes parents et mon frère où on y montait quelques hivers et même quelques étés. Entre guillemets, je suis réfugié là-haut, donc sans aucune technologie. pas d'internet, pas de télé. Et c'est vraiment des moments qui ont été fondateurs pour moi parce que j'étais vraiment qu'en famille. Et puis, ça m'est arrivé même de faire du camping ou de dormir à des châtaigniers et de partager vraiment des moments uniques qui existent de moins en moins dans la société moderne. Et oui, ça, c'est vraiment des beaux moments, des beaux coins qui ont vraiment construit la personne que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc on va découvrir ensemble. D'ailleurs, je dois remercier le SPAR de l'île Rousse. C'est grâce au SPAR que j'ai pu te connaître et connaître ce que tu fais, où j'ai tout de suite adoré. Alors, tu es littéraire, ébéniste, armurier, brasseur, et là, agriculteur, et bientôt, la reprise de l'exploitation bovine de tes parents, il me semble. Alors, ma question, c'est, qu'est-ce que dans chacun de ces domaines, qu'est-ce que tu recherchais ? Et qu'est-ce que tu avais envie de créer, si on reprend un peu la phrase de la scénariste italienne ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on cherche, qu'est-ce qu'on veut créer ? Je crois qu'avant tout, on se cherche soi-même. Je crois que c'est un peu le chemin qu'on rentre tous. Après, plus ça va et plus je me rends compte que je cherche vraiment, on va dire, un espèce de, comme je t'ai dit l'autre jour, un état de grâce. C'est l'état vraiment dans lequel... On cherche tout ça sur le trot. Retrouver, c'est-à-dire qu'on a vraiment un rôle dans la société dans laquelle on évolue. Même notre parent, on est acteur, c'est-à-dire qu'on a la capacité d'aider les autres, les autres vous aident, ce que vous faites a la chance. Et dans tout ce que j'ai fait, et particulièrement ce que je fais aujourd'hui vers l'agriculture, c'est vraiment ce que je ressens, c'est-à-dire que j'essaie de créer un produit de qualité, à un prix correct pour que les insulaires puissent manger le produit local à un coût. et pas exorbitant. Et ça, c'est ma petite pierre à l'édifice d'un idéal que j'ai toujours eu en tête, qui est un idéal corse, sans faire de politique. Bien sûr ! Mais on vit vraiment dans un paradis. J'ai eu la chance dans ma vie quand même de bouger un peu. On vit dans le jardin des Deines et il faut vraiment qu'on s'attelle à le sauvegarder, à en faire quelque chose de beau. Il y a tellement de choses à faire. À l'état de vie, je ne pourrais pas faire tout ce que je veux. Mais franchement, oui, ce que j'ai essayé de faire à travers tous ces métiers particulièrement... Celui-là, c'est de me révéler moi-même, de me prouver certaines choses et maintenant de montrer qu'en Corse, on est besoin, on a envie de travailler et on est vraiment capable de retourner à la table et de changer les choses.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est ce qui t'a amené l'aventure de l'avocat corse. D'ailleurs, j'ai vu que ça prenait de l'espagnol aguacate. C'est pour ça que ça devient avocat, qui est un fruit originaire du Mexique. On a tendance à... du coup à exporter. J'ai vu que par habitant, en Europe, on consomme 1,65 kg d'avocats par an, à contrario, 4 kg pour les États-Unis. Alors, pourquoi est venue cette idée de planter des avocats ? Et tu m'as dit que tu avais fait amener des plans d'avocats. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'en fait, moi, j'ai eu la chance, et c'est la chance. en course mais je crois que c'est partout pareil. J'ai la chance d'avoir du foncier, j'ai la chance d'avoir de la terre, ce qui est la plus belle des richesses. Ils ont parlé de mon métier de brasseur que j'ai exercé dans la brasserie qui, à l'époque, je voulais développer à partir des cornes. Donc on est 20 au 20, mais on a quand même du foncier et moi je voulais faire de l'agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En course, on les reconnut et... pour avoir une belle filière agrumes qui a été développée depuis des années par des agriculteurs qui ont fait un travail incroyable, des commerciaux aussi, un gros travail sur l'exportation. Bien sûr. Et donc maintenant je voulais faire de l'armoire, je voulais faire de l'agriculture. Toute la partie agrumiculture, il faut dire ce qui est, on commence quand même à bouche-pagnie parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont planté. Malheureusement, il y en a d'autres qui ont eu ça comme investissement. C'est-à-dire qu'il y a des gens, je disais une bêtise, mais il y a des gens qui étaient lotés. On fait de l'agriculture, comme un premier placement, ce qui fait qu'on imagine qu'il peut y avoir potentiellement des blocages au niveau commercial, des surproductions en fonction du marché. Donc moi, je me voyais mal, moi avec mes bottes neuves, là, arrivé, et me mettre sur un marché où il y a des gens qui sont dessus depuis 50 ans, qui ont galéré pendant 30 ans, et, par exemple, faire de la concurrence, mais rajouter. rajouter un peu de volume à une filière qui a déjà assis. Donc j'ai un peu commencé à creuser, à me questionner. J'ai trouvé beaucoup d'agriculteurs qui étaient très sympas avec moi. Certains qui ont été un peu frileux parce qu'ils avaient peur que je me lance et que je m'accroche. Et l'avocat, on va dire que c'est venu un peu dans la recherche globale. Alors, mon idée c'était qu'est-ce qui se fait à Lyon en Méditerranée. J'ai fermé. Deux ans à venir, ça va être retrouvé en Espagne, en Portugal, en Italie, pas dans toutes les zones. Et c'est vrai que nous, on serait vraiment à la limite au niveau méditerranéen de là où on peut faire l'avocat. Et l'idée, c'était vraiment de faire un test riche et réaliste. À l'époque, j'ai commencé par planter deux hectares.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai planté deux hectares, donc il y a quelques fois où je faisais des plans, donc je les ai fait venir de Vélez-Maraga. Alors, la chance que j'ai, c'est que le progrès m'a accompagné. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec un téléphone, avec un iPhone, vous êtes capable de parler espagnol à un mec qui est de votre côté de la planète.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est... Et c'est incroyable. J'ai pu parler avec des Brésiliens. En l'heure longue, je peux parler avec d'autres techniciens, des mecs qui sont en Californie. Je vais dire que j'ai réussi en fait à nouer quelques contacts à travers les réseaux sociaux, à travers Asta, à travers certains sites. Et l'idée en fait c'était de récupérer de la data, mettre vraiment une petite banque de données, et je me suis dit bon t'as assez d'infos, maintenant tu fais un test, ça peut passer. Donc je me suis rapproché d'un pépiniériste qui avait l'espoir d'aller en Espagne, je lui ai dit quel portefeuille c'était intéressant pour la zone où j'étais, quelle variété était intéressante commercialement, et ensuite il y a eu tout un parcours réglé. des chauffeurs, des camions, qui ont fait venir ça à travers un transporteur espagnol, puis un transporteur corse, pour que ça arrive jusqu'à chez moi. C'était une créature nouvelle, parce qu'en Corse, il n'y avait pas forcément de plantation d'avocats. C'était une plantation qui demande, par exemple, des buts, un certain système d'irrigation bien spécifique. Exactement. Et par exemple, la chambre de culture de Corse n'avait pas forcément les connaissances. dans cette figure là, donc il a fallu en fait se créer vraiment sa propre banque de données et se créer sa propre expérience au fur et à mesure donc c'était un peu effrayant au début, en même temps c'est ce qui faisait que c'était plaisant c'était vraiment un défi d'accord donc j'ai fait venir César J'ai réalisé une buteuse, je fabriquais une machine pour monter les arômes sur but. Et puis on a vu d'autres acteurs qui ont donné un coup de main. Beaucoup de gens m'ont aidé, des amis, des connaissances, des agriculteurs et d'autres. Tout le monde m'a fait un coup de main. J'ai vu la solidarité corse qu'on a. On entend toujours parler de partout. Je l'ai vraiment ressenti, les agriculteurs. Et donc j'ai planté en 2021 les premiers arômes pâtiers. Donc on a vraiment suivi ça comme le lèche sur le feu, c'est une culture qui est assez sensible parce que contrairement à ce qu'on peut croire, elle ne consomme pas autant d'eau que ça. Elle consomme autant d'eau qu'un canard. Ça consomme autant d'eau, mais ça ne se sérit absolument pas de la même façon. C'est-à-dire que si on met trop d'eau sur un avocatier, il peut mourir, on voit tout de suite la couleur de la feuille, sa forme. Et si on a pas assez, on voit tout de suite l'impact. de tout ça sur la roi. Donc c'est vraiment une irrigation qu'on a dû travailler avec des automatismes, ce qui se fait pas partout, donc c'est une nouvelle technologie entre guillemets, et bien que ça existe de partout, ça coûte pas très cher, ça permet de faire des micro-irrigations en mettant d'une heure ou d'une demi-heure, ou d'irriguer la nuit pour en mettre de la fraîcheur. Et en fait c'est grâce à cette technologie-là, qui est donc reliée au GSM, au téléphone, en LoRa, ça gagne ce X... moyen de communication via une centrale météo qu'on arrive à cordonner toutes ces irrigations et à vraiment faire quelque chose d'optimal et de qualitatif. Donc c'est des grosses économies d'eau. En même temps, on a une irrigation qui est régulière et qui est qualitative. Là, on profite vraiment 100% de l'eau qu'on lui présente. Et donc le défi était aussi là, c'était de vraiment rayer une nouvelle technologie et une culture qui avait vraiment besoin. Donc non, ça a été vraiment une réussite la première année, c'est qu'on a pu valider la plantation et j'ai pu replanter par la suite. Mais là, c'est une expérience qui est très très stressante. C'était vraiment le saut dans l'inconnu et en même temps, c'était incroyable d'avoir ce défi entre les mains et de le valider pour la course. Parce que l'idée, ce n'est pas que d'avoir un secret, d'avoir une connaissance pour moi. Au moins, la connaissance. C'est quelque chose que non seulement on se partage, mais la mission c'est de le partager. Surtout quand on est insulaire, quand on est basque, quand on est breton. Et que parfois, moi je vois au niveau de la Corse, on a un gros retard au niveau économique. Donc je pense que quand on a vraiment de la donnée, il faut la partager.

  • Speaker #1

    Et la transmettre pour... Oui, et que ça fasse quelque part un boule de neige pour avoir d'autres types d'exploitation et de permettre de proposer aux insulaires des produits faits en Corse et pas exportés. Moi, j'avoue, en tant que bretonne, j'ai la chance, quand je me rends au supermarché du coin, de pouvoir quasiment acheter 100% breton. Et je pense que c'est important pour les insulaires qu'ils puissent avoir cette capacité de reprendre à manger quasiment à les 90 de Corse à des prix qui soient accessibles. C'est toujours la problématique. Ce qui est intéressant et ce que j'aime beaucoup, c'est à travers ton récit, c'est que le digital n'est pas une fin en soi, mais... ça a été des outils précieux pour pouvoir créer un vrai produit qui est le fruit et ça je trouve ça génial et surtout l'idée aussi si on peut passer une information pour les Corses, les Basques et les Bretons c'est que c'est pas parce qu'on est excentré qu'on peut pas parler avec d'autres communautés d'autres pays pour pouvoir amener de l'innovation dans nos terres exactement on est excès Et ça, c'est important, il faut pouvoir le faire. Et j'ai aimé l'anecdote de pouvoir parler avec un Espagnol, un Brésilien, grâce à la technologie qui nous permet de parler toutes les langues. Merci, Lia. Et du coup, ça m'amène à une autre question qui est toujours dans les valeurs humanistes dont tu as parlé. En préparant le podcast, on a échangé sur ta volonté, justement, et tu en as déjà parlé, de l'envie de... D'aider les jeunes aussi à se lancer dans l'agriculture et pas forcément que dans des industries de services comme le tourisme. et de pouvoir créer des produits d'exception, de qualité à des prix qui soient accessibles pour et par les Corses. Et donc, ça m'a fait penser à cette citation d'Antoine Saint-Exupéry qui disait que dans la vie, il n'y a pas de solution, il y a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent. On voit bien que c'est complètement ton projet. Ma question, c'est, penses-tu que la culture et les valeurs corses peuvent être cette force ? en marche et que du coup, les solutions résident dans l'accompagnement de jeunes Corses qui souhaitent vivre une autre vie professionnelle que peut-être le tourisme ou être fonctionnaire.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est totalement ça, c'est tellement ça. Dans notre malheur en Corse, à plusieurs, mais on ne va pas trop revenir dessus parce que de la négativité, on en a assez, on a de la chance. C'est-à-dire que Moi je parle d'un postulat qui est simple. Notre retard, peut-être notre malheur à certains niveaux, mais il y a une chance. Le retard qu'on a au niveau économique, à l'école, sur cette île, c'est notre avantage. Pourquoi ? Je prends les hommes à l'école parce que je suis dedans. On a vu, mais on le voit, on est tous connectés à l'actuel, on voit les systèmes qui ne fonctionnent pas. Il y a des systèmes à l'école qui ne fonctionnent pas. Il n'y a même pas un problème de tout ce qui est désherbage à gogo ou agriculture intensive. Aujourd'hui, ça peut être au niveau des animaux ou au niveau de l'agriculture. Il y a des modèles en Espagne, par exemple, qui ne fonctionnent pas du tout. Là, typiquement, la région Aga, c'est une catastrophe écologique. Tout le temps, on le sait. On a la chance d'avoir une jeunesse en Corse qui n'a pas pu voyager. Le Corse, c'est un voyageur. et les personnes qui sont parties au Canada, d'autres aux Etats-Unis, d'autres en Angleterre, d'autres encore plus loin, en Australie, alors c'est facilité là aujourd'hui, et moi je pense que tous ces jeunes qui sont, cette diaspora qui est partie ou qui revient, revient avec des bagages. Je crois qu'au fond de chaque corps, c'est ça, je suis persuadé, on a tous un idéal qui est commun, on a tous une révolution qui est personnelle à faire, c'est à travers le travail, c'est à quand on doit se révéler, retrouver sa place chez nous. Voilà donc c'est de cette genèse dont tu parlais. Bien sûr. Et justement, je crois qu'il faut qu'on retrouve le goût, mais sans être péjoratif, à l'entrepreneuriat. Il faut dire ce qui est, la terre, et c'est une terre qui a été connue. Une île. Je crois qu'on est un peu comme les Africains, on a un peu du mal à entreprendre. D'abord, on parle de sens péjoratif d'entreprendre dans quelque chose d'exponentiel qui détruit tout, mais... Il faut qu'on retrouve le goût en Corse de l'entrepreneuriat, de créer quelque chose et de le partager. Moi, comme je dis toujours, j'ai besoin de m'entourer de gens qui sont plus intelligents que moi. Moi, j'ai besoin de m'entourer de gens qui ont déjà fait ce que je fais dans d'autres domaines, ou qui ont monté des sociétés, ou qui ont juste le sens de la nature, du climat. Il y a des gens qui sont bons en compta, il y a des gens qui sont bons dans tout ce qui est, je ne sais pas moi, commercial.

  • Speaker #1

    Oui, un mentorat.

  • Speaker #0

    Exactement, et nous on doit retrouver ça. Et moi, à mon échec, ce que je peux conseiller, c'est un grand mot, parce qu'il n'y a pas personne qui conseille ce que je sens, mais de donner un coup de main, de partager de la donnée, partager de la connaissance, ou partager un peu de mon temps. Franchement, je veux le faire, et il faut qu'on retrouve, il faut qu'on remette en place l'Agora, il faut qu'on se reparle, il faut qu'on recrée des plateformes, que ce soit en ligne ou dans le réel. de discussion où on partage de la positivité. Moi j'ai longtemps été négatif, la colle à Corse, j'ai quitté pendant 8 ans et je voyais pas que du bois en Corse, je voyais que le moricoté. Et bien temps, grâce à l'arboriculture et tout en général, je me suis enraciné. Et je pense que pour pas qu'on bascule dans une société, c'est ce qu'on voit un peu partout en Corse et en Europe, pas qu'on bascule dans quelque chose de néfaste, de destructeur, On ne doit se rien enraciner. Et pour ça, on ne pourra pas le faire individuellement, en faisant nos affaires à droite à gauche. Il faut qu'on partage quelque chose. Le collectif. C'est le collectif. Un idéal commun de vivre ensemble, de vivre décemment de la terre, de ne pas avoir une économie qui est destructrice. Bien sûr. Et il faut aussi accepter, je crois que... Moi, je dis toujours que l'utopie... Sinistre au clienté actuelle. C'est de dire aux gens que l'utopie, que la Corse, que le Pays Basque, la Bretagne, je ne sais pas quel autre pays du monde peut vivre de la manière dont elle rêve, c'est un mensonge. Je crois juste que... Il faut accepter qu'à l'échelle de sa vie, on va peut-être réaliser 2% de ce projet. Il faut l'accepter, il faut aussi atteler, c'est un travail qui est énorme, mais en même temps, je crois que c'est l'essence du levier. Il faut aussi, si j'étais à Corséan, parce que c'est une manière aussi d'être heureux et de faire vivre le nous. Et ça, c'est un truc qu'en Corse, on doit retrouver, parce qu'on a découvert l'argent en Corse, ça fait beaucoup de mal, de l'argent et l'info. Il faut générer de la richesse en Corse, il faut être en capacité de partager la connaissance et donc l'économie aussi. Et donc je pense qu'il faut cultiver tout ça et c'est vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Il faut qu'on communique entre jeunes et entre tous les noms, entre vieux, sans se sentir péjoratif. Bien sûr,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qu'on sorte de la légalité et quand on réussit... Moi, c'est pour ça que j'ai un blog de communiquer sur les réseaux sociaux, si je n'ai pas toujours le temps, de montrer qu'on y arrive. Montrer quand ça ne marche pas, montrer quand on y arrive, parce que ça peut inspirer d'autres personnes. Moi, je m'inspire des gens qui ont réussi. J'espère que moi, je vais réussir et qu'on peut aussi s'inspirer des données de mon parcours. Et c'est encore ce qu'on cultive, parce que je crois qu'on est historiquement besoigné.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord. Le corps c'est besoin de mieux. J'ai souvent les mots du grand-père de mon mari qui me parlait de sa vie dans le village de Balagne. Effectivement, tout le monde travaillait extrêmement fort.

  • Speaker #0

    Il y a des systèmes qui existaient de base. Aujourd'hui, on cherche notre famille, on cherche de la législation, on cherche des textes de loi. Demande ça, je veux dire, en Castagne, je pense qu'il y a 300 ans, ils étaient plus autonomes que ce qu'on est aujourd'hui. Alors je ne te dis pas qu'ils avaient tout ce qu'on a aujourd'hui, mais il y a des systèmes qui ont fonctionné, par obligation, parce que la vie était rude, mais il faut qu'on remette en place au moins l'agora, et comme tu dis quand tu parles de ces jeux-là, il faut qu'on refait la solidarité fonctionnelle et efficace, c'est-à-dire que chacun a son rôle. Et on est là les uns pour les autres, il faut savoir, il faut qu'on apprenne. Il faut vraiment gommer certains de nos défauts que l'on a eu.

  • Speaker #1

    Et du coup, la force qu'il y a en nous, si on prend un peu Saint-Exupéry, qui est une très jolie phrase dont on a cité tout à l'heure, la force qui est en nous, est-ce que c'est pour ça que dans tes publications, tu le fais en corse, et avec souvent des traductions en français ? Est-ce que c'est important d'entreprendre dans ta langue maternelle et dans ta langue de cœur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper important. Ça fait partie d'un schéma global où tu dois, à chacun de tes gestes, à chacune de tes paroles, tu dois être méditant et tu dois toujours placer un pion ou un pied dans une course. C'est-à-dire que moi, le cours, je ne le parle pas, j'ai la chance d'avoir des parents qui le parlent, qui vont parler. Je veux dire, il y a des gens qui n'ont pas forcément cette chance. Par exemple, moi je sais que je connais beaucoup de jeunes de mon âge, de 31 ans, il y a beaucoup de jeunes qui se viennent loin parler de la course parce qu'ils ont peur de se tromper, parce qu'on a peur de la réflexion des plus anciens qui vont dire c'est pas comme ça qu'on dit Il y a une espèce de moquerie qui s'est installée dans la négativité ambiante. Et ça je sais, je sais que c'est un très faux gros complexe pour certains jeunes. Moi je pense qu'il n'y a aucun jeune en course qui ne veut pas parler de course. C'est juste qu'il y a une espèce de mécanique qui s'est mise en place et qui a bridé un peu les genres. Et je pense que ne serait-ce que de mettre une petite traduction, mettre une phrase, une traduction, ça permet, dans l'intimité de chacun, en lisant une publication, Bah oui, c'est comme ça qu'on dit ça, oh d'accord. C'est comme ça, c'est comme ça, la terminaison c'est ça. C'est pas grand-chose. C'est pas grand-chose, mais il faut vraiment faire le colibri à chaque fois. Avec toujours un peu d'eau, remouler la reine, et à chaque étape, chaque pas, initier un peu quelque chose. Et c'est, voilà, c'est quelques petits richots qu'on fait les grands fleurs. Oui, c'est très important parce qu'il faut aussi le ramener à sa place première. Moi, les gens me disent, oui, mais les gens n'est pas en plus course qu'avant. Mais moi, je ne vais pas jeter la pierre aux anciens. La langue du travail, parce qu'on m'a imposé en course, c'était le français. Bien sûr. À un moment donné, je voulais travailler. Je pense que ça a été pareil pour les Bretons.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Il fallait parler français, je le dis. Oui,

  • Speaker #1

    et beaucoup en Bretagne. En Bretagne, quand on parlait le breton, c'était les, entre guillemets, les ploucs qui parlaient le breton. Donc à Magdali, c'était mal vu de parler le breton.

  • Speaker #0

    Pour réhabiliter le truc. Et le fait de le remettre en fait dans des publications de travail. avec des mots par liens avec le travail de la terre, c'est aussi dire non aujourd'hui on peut parler en corse par le cadre du travail on peut s'imposer à nous-mêmes cette rigueur et initier quelque chose. Là, hier encore, c'est marrant qu'on parle de ça je livrais une caisse d'avocats à une personne qui qui gardait ses petits enfants il y en a une qui est en bilingue et quand En Corse, même une espèce d'école universitaire, un bisonnage universitaire. J'ai vu la petite gamine spontanément qui est venue me parler en Corse. Mais ça m'a amené au larme.

  • Speaker #1

    Je comprends. Pour moi,

  • Speaker #0

    ça fait que tu es la révolution du monde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Et là, tu te dis... Donc, c'est des petites démarches comme ça, c'est des petites initiatives qui font qu'on peut tout changer. On ne peut pas ne pas croire en ce qu'on fait. Parce qu'il y a vraiment des gens par des petites démarches qui se battent, entre dans la langue, dans le truc. C'est toujours des petites choses. Mais c'est des petites choses qui veulent dire des choses qui ne se passent pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, avec l'écoute, les solutions existent en fait. Et elles ne sont pas si compliquées que ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Il faut juste qu'on se mette un peu de temps en temps un coup de pied au cul. Qu'on fasse l'export. Parfois, on peut aussi accepter de se tromper. Quand on parle, quand je me trompe, je demande encore d'expliquer comment on dit. Bien sûr, comment je suis-je tendu ? Le tout c'est de maintenir sa position. Je pense qu'aujourd'hui on a la force et le courage de nous les jeunes, et même les anciens et ceux qui arrivent après, de maintenir notre position. Elle n'est pas parfaite, ce n'est pas encore tout ce qu'on voudrait faire, on n'est pas encore tout ce qu'on voudrait devenir, mais on est là. Notre chemin c'est celui-là, et toi sur l'insta, sur Twitter, c'est une traduction, c'est... C'est un mot, c'est un partage.

  • Speaker #1

    Et puis aussi le fait de se dire qu'en Corse, on entreprend aussi en Corse, comme au Pays basque. J'ai la chance d'aller souvent voir nos amis basques. Ils parlent d'abord le basque et après le français. Et je trouve ça très bien parce qu'ils entreprennent en basque comme ils vivent en basque, parce que ça ne fait qu'un. Et le français est comme un peu l'anglais, la langue qui permet de pouvoir exporter des produits. En fait, c'est un peu l'universalité, mais en tout cas, ils entreprennent avec le cœur. Et donc, du coup, en langue basse, je pense qu'aux futurs entrepreneurs corses, leur dire que vous êtes corse, vous entreprenez en Corse et que ça ne soit pas une carte postale avec on met deux mots en corse pour pouvoir vendre un produit.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, mais c'est intéressant ce que tu dis, tu vois, à ce titre de carte postale, parce que tu t'aperçois deux choses, c'est que, pendant que j'ai vu à travers la bière, à travers d'autres choses avec lesquelles j'ai bossé, ce que tu vois aujourd'hui, c'est que la position, on a nous d'être ce que nous sommes, aujourd'hui les gens nous l'envient, parce qu'on n'a pas été aseptisés, encore, totalement. Et les gens, je crois que la nature n'aime pas le vide. Et les gens croient que sur le continent, ou même de partout, ils souffrent un peu de ça. Ils souffrent de ne pas avoir de racines, de ressembler aux américains, de tout se ressembler. Mais peut-être non, il n'y a pas de neuf-guerre. Et ça, comme tu dis, de sortir des histoires compostées, il y en a dans l'art. On sort de ce que tu crois. Et maintenant, on va représenter vraiment ce que l'on est, et on va montrer vraiment exactement comment on est, et pas ce qui est ce qui est ce qui est ce qui est. Je crois que c'est ça. Ça démultiplie en fait l'effet... L'effet d'adhésion entre les gens.

  • Speaker #1

    Et puis la différenciation, ce qui peut permettre aussi à des succès commerciaux parce qu'on vend ce qu'on sait mieux faire et on le vend dans notre langue maternelle et de cœur. Et enfin, une dernière question que j'adore poser dans ce podcast. Selon toi, nos amis bretons et nos amis basques avec nos amis de la Corse, est-ce que tout ça, ça se ressemble, ça s'assemble ou est-ce que ça se divise ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est beaucoup plus compliqué. À la fois, ça se ressemble, à la fois, ça ne se ressemble pas. Et ça s'assemble. C'est-à-dire que ce qui est merveilleux, c'est que, oui, bien sûr, on est tous ensemble parce qu'on a tous le... C'est-à-dire que là, les trois exemples que tu prends, c'est ce qui fait la beauté du monde. C'est ce qu'on souhaite pour la planète entière. C'est-à-dire qu'on est tous sur le même chemin. On se bat vraiment au quotidien pour ce que l'on est. Ce que l'on est est beau, je veux dire la vérité. Et en même temps, nos cultures sont très différentes. Elles sont en forêt, elles sont ensemble, elles sont différentes. Et c'est ce qui fait qu'il y a un échange. C'est ce qui fait qu'il y a un échange, parce qu'on est vraiment différents et qu'on a cultivé. Tout c'est différent, c'est ce qui fait que par exemple aujourd'hui on a cet échangeur, c'est parce qu'on est beau dans ce que l'on est, donc oui ça s'assemble. Il y a toutes les combinaisons avec des gens comme nous. Tout est possible, tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est con, tout est con. Je suis complètement d'accord. Du coup on va rester sur... Le terme qu'on est magnifique et du coup qu'on ose parler dans nos langues corse, breton et basque et entreprendre dans nos langues de cœur. Voilà, je pense que ça peut être pour finaliser. Un grand merci, Duane Federeau. Un grand merci à toi. Merci, Duane, pour cette retranscription. Ça fait rêver et on aime rêver. Et merci au SPAR de Lille-en-Rousse, car sans eux, on ne serait pas connus. Rêvons, soyons positifs, impossibles n'est pas fort.

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Description

Découvrez cette nouvelle série en plongeant au cœur d’une Corse dynamique où des hommes et des femmes, s’engagent avec passion, conviction et cohésion pour faire vivre leur île.


Découvrez le profil de Ghjuvan’Petru, c’est l’incarnation de la citation d’Antoine de Saint-Exupery « il y’a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent » .

Sa force et l’amour de sa culture et de son territoire, il a voulu créer les premiers avocats en Corse et pour les Corse ! Écoutez la passion de ce Chef d’entreprise Humaniste et Positif.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Carrière Paez, le seul podcast qui réunit la Corse, la Bretagne et le Pays Basque. Le podcast qui casse la carte postale. Et derrière le micro de Maud Sévélik.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans notre série Impossible n'est pas Corse, où ensemble avec les invités de Carrière Paez, nous cassons les cartes postales. Et je dois avouer que je suis en compagnie d'un invité qui aime détruire les cartes postales. postale et le nom impossible ne figure pas dans son vocabulaire. Nous allons découvrir comment les premiers avocats ont vu le jour en terre de Corse. Alors, j'ai trouvé une citation que j'aime beaucoup de Lina Wettmüller, qui est une réalisatrice italienne engagée, d'ailleurs une première femme nommée aux Oscars, qui était Aimer, c'est s'engager, c'est travailler, c'est d'être intéressé, c'est créer. Et précisément, cet amour passionné qui a poussé mon invité Duane Petrou, humaniste, littéraire, armurier, agriculteur, audacieux à oser cultiver les premiers avocats en Corse, éprouvant qu'impossible n'est pas Corse. Du coup, l'innovation n'est toujours pas digitale, mais elle peut être agricole et répond à une ambition de créer durablement. Et c'est avec une idée de transmission écologique pour notre terre et des valeurs pour les générations à venir. Nous allons voir que la passion est le moteur de toute innovation et vous allez découvrir le portrait de Jouane Petrou qui incarne magnifiquement Impossible n'est pas Corse et que le peuple corse a en eux des valeurs humanistes et de partage. Bonjour Jouane.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être sur le podcast de Kéa Ariapèze. Alors, la première question, de quel village es-tu ? Et est-ce que tu peux me dire une anecdote ou un lieu que... Que tu aimes de ton village ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis originaire d'un petit amour à côté de Guizone, qu'on appelle le Tiagak. C'est vraiment un petit amour. Il y a un, deux habitants, c'est vraiment tout petit. Et nous, on y montait généralement l'été ou alors pour Noël. J'ai des souvenirs avec mes parents et mon frère où on y montait quelques hivers et même quelques étés. Entre guillemets, je suis réfugié là-haut, donc sans aucune technologie. pas d'internet, pas de télé. Et c'est vraiment des moments qui ont été fondateurs pour moi parce que j'étais vraiment qu'en famille. Et puis, ça m'est arrivé même de faire du camping ou de dormir à des châtaigniers et de partager vraiment des moments uniques qui existent de moins en moins dans la société moderne. Et oui, ça, c'est vraiment des beaux moments, des beaux coins qui ont vraiment construit la personne que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc on va découvrir ensemble. D'ailleurs, je dois remercier le SPAR de l'île Rousse. C'est grâce au SPAR que j'ai pu te connaître et connaître ce que tu fais, où j'ai tout de suite adoré. Alors, tu es littéraire, ébéniste, armurier, brasseur, et là, agriculteur, et bientôt, la reprise de l'exploitation bovine de tes parents, il me semble. Alors, ma question, c'est, qu'est-ce que dans chacun de ces domaines, qu'est-ce que tu recherchais ? Et qu'est-ce que tu avais envie de créer, si on reprend un peu la phrase de la scénariste italienne ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on cherche, qu'est-ce qu'on veut créer ? Je crois qu'avant tout, on se cherche soi-même. Je crois que c'est un peu le chemin qu'on rentre tous. Après, plus ça va et plus je me rends compte que je cherche vraiment, on va dire, un espèce de, comme je t'ai dit l'autre jour, un état de grâce. C'est l'état vraiment dans lequel... On cherche tout ça sur le trot. Retrouver, c'est-à-dire qu'on a vraiment un rôle dans la société dans laquelle on évolue. Même notre parent, on est acteur, c'est-à-dire qu'on a la capacité d'aider les autres, les autres vous aident, ce que vous faites a la chance. Et dans tout ce que j'ai fait, et particulièrement ce que je fais aujourd'hui vers l'agriculture, c'est vraiment ce que je ressens, c'est-à-dire que j'essaie de créer un produit de qualité, à un prix correct pour que les insulaires puissent manger le produit local à un coût. et pas exorbitant. Et ça, c'est ma petite pierre à l'édifice d'un idéal que j'ai toujours eu en tête, qui est un idéal corse, sans faire de politique. Bien sûr ! Mais on vit vraiment dans un paradis. J'ai eu la chance dans ma vie quand même de bouger un peu. On vit dans le jardin des Deines et il faut vraiment qu'on s'attelle à le sauvegarder, à en faire quelque chose de beau. Il y a tellement de choses à faire. À l'état de vie, je ne pourrais pas faire tout ce que je veux. Mais franchement, oui, ce que j'ai essayé de faire à travers tous ces métiers particulièrement... Celui-là, c'est de me révéler moi-même, de me prouver certaines choses et maintenant de montrer qu'en Corse, on est besoin, on a envie de travailler et on est vraiment capable de retourner à la table et de changer les choses.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est ce qui t'a amené l'aventure de l'avocat corse. D'ailleurs, j'ai vu que ça prenait de l'espagnol aguacate. C'est pour ça que ça devient avocat, qui est un fruit originaire du Mexique. On a tendance à... du coup à exporter. J'ai vu que par habitant, en Europe, on consomme 1,65 kg d'avocats par an, à contrario, 4 kg pour les États-Unis. Alors, pourquoi est venue cette idée de planter des avocats ? Et tu m'as dit que tu avais fait amener des plans d'avocats. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'en fait, moi, j'ai eu la chance, et c'est la chance. en course mais je crois que c'est partout pareil. J'ai la chance d'avoir du foncier, j'ai la chance d'avoir de la terre, ce qui est la plus belle des richesses. Ils ont parlé de mon métier de brasseur que j'ai exercé dans la brasserie qui, à l'époque, je voulais développer à partir des cornes. Donc on est 20 au 20, mais on a quand même du foncier et moi je voulais faire de l'agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En course, on les reconnut et... pour avoir une belle filière agrumes qui a été développée depuis des années par des agriculteurs qui ont fait un travail incroyable, des commerciaux aussi, un gros travail sur l'exportation. Bien sûr. Et donc maintenant je voulais faire de l'armoire, je voulais faire de l'agriculture. Toute la partie agrumiculture, il faut dire ce qui est, on commence quand même à bouche-pagnie parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont planté. Malheureusement, il y en a d'autres qui ont eu ça comme investissement. C'est-à-dire qu'il y a des gens, je disais une bêtise, mais il y a des gens qui étaient lotés. On fait de l'agriculture, comme un premier placement, ce qui fait qu'on imagine qu'il peut y avoir potentiellement des blocages au niveau commercial, des surproductions en fonction du marché. Donc moi, je me voyais mal, moi avec mes bottes neuves, là, arrivé, et me mettre sur un marché où il y a des gens qui sont dessus depuis 50 ans, qui ont galéré pendant 30 ans, et, par exemple, faire de la concurrence, mais rajouter. rajouter un peu de volume à une filière qui a déjà assis. Donc j'ai un peu commencé à creuser, à me questionner. J'ai trouvé beaucoup d'agriculteurs qui étaient très sympas avec moi. Certains qui ont été un peu frileux parce qu'ils avaient peur que je me lance et que je m'accroche. Et l'avocat, on va dire que c'est venu un peu dans la recherche globale. Alors, mon idée c'était qu'est-ce qui se fait à Lyon en Méditerranée. J'ai fermé. Deux ans à venir, ça va être retrouvé en Espagne, en Portugal, en Italie, pas dans toutes les zones. Et c'est vrai que nous, on serait vraiment à la limite au niveau méditerranéen de là où on peut faire l'avocat. Et l'idée, c'était vraiment de faire un test riche et réaliste. À l'époque, j'ai commencé par planter deux hectares.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai planté deux hectares, donc il y a quelques fois où je faisais des plans, donc je les ai fait venir de Vélez-Maraga. Alors, la chance que j'ai, c'est que le progrès m'a accompagné. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec un téléphone, avec un iPhone, vous êtes capable de parler espagnol à un mec qui est de votre côté de la planète.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est... Et c'est incroyable. J'ai pu parler avec des Brésiliens. En l'heure longue, je peux parler avec d'autres techniciens, des mecs qui sont en Californie. Je vais dire que j'ai réussi en fait à nouer quelques contacts à travers les réseaux sociaux, à travers Asta, à travers certains sites. Et l'idée en fait c'était de récupérer de la data, mettre vraiment une petite banque de données, et je me suis dit bon t'as assez d'infos, maintenant tu fais un test, ça peut passer. Donc je me suis rapproché d'un pépiniériste qui avait l'espoir d'aller en Espagne, je lui ai dit quel portefeuille c'était intéressant pour la zone où j'étais, quelle variété était intéressante commercialement, et ensuite il y a eu tout un parcours réglé. des chauffeurs, des camions, qui ont fait venir ça à travers un transporteur espagnol, puis un transporteur corse, pour que ça arrive jusqu'à chez moi. C'était une créature nouvelle, parce qu'en Corse, il n'y avait pas forcément de plantation d'avocats. C'était une plantation qui demande, par exemple, des buts, un certain système d'irrigation bien spécifique. Exactement. Et par exemple, la chambre de culture de Corse n'avait pas forcément les connaissances. dans cette figure là, donc il a fallu en fait se créer vraiment sa propre banque de données et se créer sa propre expérience au fur et à mesure donc c'était un peu effrayant au début, en même temps c'est ce qui faisait que c'était plaisant c'était vraiment un défi d'accord donc j'ai fait venir César J'ai réalisé une buteuse, je fabriquais une machine pour monter les arômes sur but. Et puis on a vu d'autres acteurs qui ont donné un coup de main. Beaucoup de gens m'ont aidé, des amis, des connaissances, des agriculteurs et d'autres. Tout le monde m'a fait un coup de main. J'ai vu la solidarité corse qu'on a. On entend toujours parler de partout. Je l'ai vraiment ressenti, les agriculteurs. Et donc j'ai planté en 2021 les premiers arômes pâtiers. Donc on a vraiment suivi ça comme le lèche sur le feu, c'est une culture qui est assez sensible parce que contrairement à ce qu'on peut croire, elle ne consomme pas autant d'eau que ça. Elle consomme autant d'eau qu'un canard. Ça consomme autant d'eau, mais ça ne se sérit absolument pas de la même façon. C'est-à-dire que si on met trop d'eau sur un avocatier, il peut mourir, on voit tout de suite la couleur de la feuille, sa forme. Et si on a pas assez, on voit tout de suite l'impact. de tout ça sur la roi. Donc c'est vraiment une irrigation qu'on a dû travailler avec des automatismes, ce qui se fait pas partout, donc c'est une nouvelle technologie entre guillemets, et bien que ça existe de partout, ça coûte pas très cher, ça permet de faire des micro-irrigations en mettant d'une heure ou d'une demi-heure, ou d'irriguer la nuit pour en mettre de la fraîcheur. Et en fait c'est grâce à cette technologie-là, qui est donc reliée au GSM, au téléphone, en LoRa, ça gagne ce X... moyen de communication via une centrale météo qu'on arrive à cordonner toutes ces irrigations et à vraiment faire quelque chose d'optimal et de qualitatif. Donc c'est des grosses économies d'eau. En même temps, on a une irrigation qui est régulière et qui est qualitative. Là, on profite vraiment 100% de l'eau qu'on lui présente. Et donc le défi était aussi là, c'était de vraiment rayer une nouvelle technologie et une culture qui avait vraiment besoin. Donc non, ça a été vraiment une réussite la première année, c'est qu'on a pu valider la plantation et j'ai pu replanter par la suite. Mais là, c'est une expérience qui est très très stressante. C'était vraiment le saut dans l'inconnu et en même temps, c'était incroyable d'avoir ce défi entre les mains et de le valider pour la course. Parce que l'idée, ce n'est pas que d'avoir un secret, d'avoir une connaissance pour moi. Au moins, la connaissance. C'est quelque chose que non seulement on se partage, mais la mission c'est de le partager. Surtout quand on est insulaire, quand on est basque, quand on est breton. Et que parfois, moi je vois au niveau de la Corse, on a un gros retard au niveau économique. Donc je pense que quand on a vraiment de la donnée, il faut la partager.

  • Speaker #1

    Et la transmettre pour... Oui, et que ça fasse quelque part un boule de neige pour avoir d'autres types d'exploitation et de permettre de proposer aux insulaires des produits faits en Corse et pas exportés. Moi, j'avoue, en tant que bretonne, j'ai la chance, quand je me rends au supermarché du coin, de pouvoir quasiment acheter 100% breton. Et je pense que c'est important pour les insulaires qu'ils puissent avoir cette capacité de reprendre à manger quasiment à les 90 de Corse à des prix qui soient accessibles. C'est toujours la problématique. Ce qui est intéressant et ce que j'aime beaucoup, c'est à travers ton récit, c'est que le digital n'est pas une fin en soi, mais... ça a été des outils précieux pour pouvoir créer un vrai produit qui est le fruit et ça je trouve ça génial et surtout l'idée aussi si on peut passer une information pour les Corses, les Basques et les Bretons c'est que c'est pas parce qu'on est excentré qu'on peut pas parler avec d'autres communautés d'autres pays pour pouvoir amener de l'innovation dans nos terres exactement on est excès Et ça, c'est important, il faut pouvoir le faire. Et j'ai aimé l'anecdote de pouvoir parler avec un Espagnol, un Brésilien, grâce à la technologie qui nous permet de parler toutes les langues. Merci, Lia. Et du coup, ça m'amène à une autre question qui est toujours dans les valeurs humanistes dont tu as parlé. En préparant le podcast, on a échangé sur ta volonté, justement, et tu en as déjà parlé, de l'envie de... D'aider les jeunes aussi à se lancer dans l'agriculture et pas forcément que dans des industries de services comme le tourisme. et de pouvoir créer des produits d'exception, de qualité à des prix qui soient accessibles pour et par les Corses. Et donc, ça m'a fait penser à cette citation d'Antoine Saint-Exupéry qui disait que dans la vie, il n'y a pas de solution, il y a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent. On voit bien que c'est complètement ton projet. Ma question, c'est, penses-tu que la culture et les valeurs corses peuvent être cette force ? en marche et que du coup, les solutions résident dans l'accompagnement de jeunes Corses qui souhaitent vivre une autre vie professionnelle que peut-être le tourisme ou être fonctionnaire.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est totalement ça, c'est tellement ça. Dans notre malheur en Corse, à plusieurs, mais on ne va pas trop revenir dessus parce que de la négativité, on en a assez, on a de la chance. C'est-à-dire que Moi je parle d'un postulat qui est simple. Notre retard, peut-être notre malheur à certains niveaux, mais il y a une chance. Le retard qu'on a au niveau économique, à l'école, sur cette île, c'est notre avantage. Pourquoi ? Je prends les hommes à l'école parce que je suis dedans. On a vu, mais on le voit, on est tous connectés à l'actuel, on voit les systèmes qui ne fonctionnent pas. Il y a des systèmes à l'école qui ne fonctionnent pas. Il n'y a même pas un problème de tout ce qui est désherbage à gogo ou agriculture intensive. Aujourd'hui, ça peut être au niveau des animaux ou au niveau de l'agriculture. Il y a des modèles en Espagne, par exemple, qui ne fonctionnent pas du tout. Là, typiquement, la région Aga, c'est une catastrophe écologique. Tout le temps, on le sait. On a la chance d'avoir une jeunesse en Corse qui n'a pas pu voyager. Le Corse, c'est un voyageur. et les personnes qui sont parties au Canada, d'autres aux Etats-Unis, d'autres en Angleterre, d'autres encore plus loin, en Australie, alors c'est facilité là aujourd'hui, et moi je pense que tous ces jeunes qui sont, cette diaspora qui est partie ou qui revient, revient avec des bagages. Je crois qu'au fond de chaque corps, c'est ça, je suis persuadé, on a tous un idéal qui est commun, on a tous une révolution qui est personnelle à faire, c'est à travers le travail, c'est à quand on doit se révéler, retrouver sa place chez nous. Voilà donc c'est de cette genèse dont tu parlais. Bien sûr. Et justement, je crois qu'il faut qu'on retrouve le goût, mais sans être péjoratif, à l'entrepreneuriat. Il faut dire ce qui est, la terre, et c'est une terre qui a été connue. Une île. Je crois qu'on est un peu comme les Africains, on a un peu du mal à entreprendre. D'abord, on parle de sens péjoratif d'entreprendre dans quelque chose d'exponentiel qui détruit tout, mais... Il faut qu'on retrouve le goût en Corse de l'entrepreneuriat, de créer quelque chose et de le partager. Moi, comme je dis toujours, j'ai besoin de m'entourer de gens qui sont plus intelligents que moi. Moi, j'ai besoin de m'entourer de gens qui ont déjà fait ce que je fais dans d'autres domaines, ou qui ont monté des sociétés, ou qui ont juste le sens de la nature, du climat. Il y a des gens qui sont bons en compta, il y a des gens qui sont bons dans tout ce qui est, je ne sais pas moi, commercial.

  • Speaker #1

    Oui, un mentorat.

  • Speaker #0

    Exactement, et nous on doit retrouver ça. Et moi, à mon échec, ce que je peux conseiller, c'est un grand mot, parce qu'il n'y a pas personne qui conseille ce que je sens, mais de donner un coup de main, de partager de la donnée, partager de la connaissance, ou partager un peu de mon temps. Franchement, je veux le faire, et il faut qu'on retrouve, il faut qu'on remette en place l'Agora, il faut qu'on se reparle, il faut qu'on recrée des plateformes, que ce soit en ligne ou dans le réel. de discussion où on partage de la positivité. Moi j'ai longtemps été négatif, la colle à Corse, j'ai quitté pendant 8 ans et je voyais pas que du bois en Corse, je voyais que le moricoté. Et bien temps, grâce à l'arboriculture et tout en général, je me suis enraciné. Et je pense que pour pas qu'on bascule dans une société, c'est ce qu'on voit un peu partout en Corse et en Europe, pas qu'on bascule dans quelque chose de néfaste, de destructeur, On ne doit se rien enraciner. Et pour ça, on ne pourra pas le faire individuellement, en faisant nos affaires à droite à gauche. Il faut qu'on partage quelque chose. Le collectif. C'est le collectif. Un idéal commun de vivre ensemble, de vivre décemment de la terre, de ne pas avoir une économie qui est destructrice. Bien sûr. Et il faut aussi accepter, je crois que... Moi, je dis toujours que l'utopie... Sinistre au clienté actuelle. C'est de dire aux gens que l'utopie, que la Corse, que le Pays Basque, la Bretagne, je ne sais pas quel autre pays du monde peut vivre de la manière dont elle rêve, c'est un mensonge. Je crois juste que... Il faut accepter qu'à l'échelle de sa vie, on va peut-être réaliser 2% de ce projet. Il faut l'accepter, il faut aussi atteler, c'est un travail qui est énorme, mais en même temps, je crois que c'est l'essence du levier. Il faut aussi, si j'étais à Corséan, parce que c'est une manière aussi d'être heureux et de faire vivre le nous. Et ça, c'est un truc qu'en Corse, on doit retrouver, parce qu'on a découvert l'argent en Corse, ça fait beaucoup de mal, de l'argent et l'info. Il faut générer de la richesse en Corse, il faut être en capacité de partager la connaissance et donc l'économie aussi. Et donc je pense qu'il faut cultiver tout ça et c'est vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Il faut qu'on communique entre jeunes et entre tous les noms, entre vieux, sans se sentir péjoratif. Bien sûr,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qu'on sorte de la légalité et quand on réussit... Moi, c'est pour ça que j'ai un blog de communiquer sur les réseaux sociaux, si je n'ai pas toujours le temps, de montrer qu'on y arrive. Montrer quand ça ne marche pas, montrer quand on y arrive, parce que ça peut inspirer d'autres personnes. Moi, je m'inspire des gens qui ont réussi. J'espère que moi, je vais réussir et qu'on peut aussi s'inspirer des données de mon parcours. Et c'est encore ce qu'on cultive, parce que je crois qu'on est historiquement besoigné.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord. Le corps c'est besoin de mieux. J'ai souvent les mots du grand-père de mon mari qui me parlait de sa vie dans le village de Balagne. Effectivement, tout le monde travaillait extrêmement fort.

  • Speaker #0

    Il y a des systèmes qui existaient de base. Aujourd'hui, on cherche notre famille, on cherche de la législation, on cherche des textes de loi. Demande ça, je veux dire, en Castagne, je pense qu'il y a 300 ans, ils étaient plus autonomes que ce qu'on est aujourd'hui. Alors je ne te dis pas qu'ils avaient tout ce qu'on a aujourd'hui, mais il y a des systèmes qui ont fonctionné, par obligation, parce que la vie était rude, mais il faut qu'on remette en place au moins l'agora, et comme tu dis quand tu parles de ces jeux-là, il faut qu'on refait la solidarité fonctionnelle et efficace, c'est-à-dire que chacun a son rôle. Et on est là les uns pour les autres, il faut savoir, il faut qu'on apprenne. Il faut vraiment gommer certains de nos défauts que l'on a eu.

  • Speaker #1

    Et du coup, la force qu'il y a en nous, si on prend un peu Saint-Exupéry, qui est une très jolie phrase dont on a cité tout à l'heure, la force qui est en nous, est-ce que c'est pour ça que dans tes publications, tu le fais en corse, et avec souvent des traductions en français ? Est-ce que c'est important d'entreprendre dans ta langue maternelle et dans ta langue de cœur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper important. Ça fait partie d'un schéma global où tu dois, à chacun de tes gestes, à chacune de tes paroles, tu dois être méditant et tu dois toujours placer un pion ou un pied dans une course. C'est-à-dire que moi, le cours, je ne le parle pas, j'ai la chance d'avoir des parents qui le parlent, qui vont parler. Je veux dire, il y a des gens qui n'ont pas forcément cette chance. Par exemple, moi je sais que je connais beaucoup de jeunes de mon âge, de 31 ans, il y a beaucoup de jeunes qui se viennent loin parler de la course parce qu'ils ont peur de se tromper, parce qu'on a peur de la réflexion des plus anciens qui vont dire c'est pas comme ça qu'on dit Il y a une espèce de moquerie qui s'est installée dans la négativité ambiante. Et ça je sais, je sais que c'est un très faux gros complexe pour certains jeunes. Moi je pense qu'il n'y a aucun jeune en course qui ne veut pas parler de course. C'est juste qu'il y a une espèce de mécanique qui s'est mise en place et qui a bridé un peu les genres. Et je pense que ne serait-ce que de mettre une petite traduction, mettre une phrase, une traduction, ça permet, dans l'intimité de chacun, en lisant une publication, Bah oui, c'est comme ça qu'on dit ça, oh d'accord. C'est comme ça, c'est comme ça, la terminaison c'est ça. C'est pas grand-chose. C'est pas grand-chose, mais il faut vraiment faire le colibri à chaque fois. Avec toujours un peu d'eau, remouler la reine, et à chaque étape, chaque pas, initier un peu quelque chose. Et c'est, voilà, c'est quelques petits richots qu'on fait les grands fleurs. Oui, c'est très important parce qu'il faut aussi le ramener à sa place première. Moi, les gens me disent, oui, mais les gens n'est pas en plus course qu'avant. Mais moi, je ne vais pas jeter la pierre aux anciens. La langue du travail, parce qu'on m'a imposé en course, c'était le français. Bien sûr. À un moment donné, je voulais travailler. Je pense que ça a été pareil pour les Bretons.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Il fallait parler français, je le dis. Oui,

  • Speaker #1

    et beaucoup en Bretagne. En Bretagne, quand on parlait le breton, c'était les, entre guillemets, les ploucs qui parlaient le breton. Donc à Magdali, c'était mal vu de parler le breton.

  • Speaker #0

    Pour réhabiliter le truc. Et le fait de le remettre en fait dans des publications de travail. avec des mots par liens avec le travail de la terre, c'est aussi dire non aujourd'hui on peut parler en corse par le cadre du travail on peut s'imposer à nous-mêmes cette rigueur et initier quelque chose. Là, hier encore, c'est marrant qu'on parle de ça je livrais une caisse d'avocats à une personne qui qui gardait ses petits enfants il y en a une qui est en bilingue et quand En Corse, même une espèce d'école universitaire, un bisonnage universitaire. J'ai vu la petite gamine spontanément qui est venue me parler en Corse. Mais ça m'a amené au larme.

  • Speaker #1

    Je comprends. Pour moi,

  • Speaker #0

    ça fait que tu es la révolution du monde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Et là, tu te dis... Donc, c'est des petites démarches comme ça, c'est des petites initiatives qui font qu'on peut tout changer. On ne peut pas ne pas croire en ce qu'on fait. Parce qu'il y a vraiment des gens par des petites démarches qui se battent, entre dans la langue, dans le truc. C'est toujours des petites choses. Mais c'est des petites choses qui veulent dire des choses qui ne se passent pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, avec l'écoute, les solutions existent en fait. Et elles ne sont pas si compliquées que ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Il faut juste qu'on se mette un peu de temps en temps un coup de pied au cul. Qu'on fasse l'export. Parfois, on peut aussi accepter de se tromper. Quand on parle, quand je me trompe, je demande encore d'expliquer comment on dit. Bien sûr, comment je suis-je tendu ? Le tout c'est de maintenir sa position. Je pense qu'aujourd'hui on a la force et le courage de nous les jeunes, et même les anciens et ceux qui arrivent après, de maintenir notre position. Elle n'est pas parfaite, ce n'est pas encore tout ce qu'on voudrait faire, on n'est pas encore tout ce qu'on voudrait devenir, mais on est là. Notre chemin c'est celui-là, et toi sur l'insta, sur Twitter, c'est une traduction, c'est... C'est un mot, c'est un partage.

  • Speaker #1

    Et puis aussi le fait de se dire qu'en Corse, on entreprend aussi en Corse, comme au Pays basque. J'ai la chance d'aller souvent voir nos amis basques. Ils parlent d'abord le basque et après le français. Et je trouve ça très bien parce qu'ils entreprennent en basque comme ils vivent en basque, parce que ça ne fait qu'un. Et le français est comme un peu l'anglais, la langue qui permet de pouvoir exporter des produits. En fait, c'est un peu l'universalité, mais en tout cas, ils entreprennent avec le cœur. Et donc, du coup, en langue basse, je pense qu'aux futurs entrepreneurs corses, leur dire que vous êtes corse, vous entreprenez en Corse et que ça ne soit pas une carte postale avec on met deux mots en corse pour pouvoir vendre un produit.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, mais c'est intéressant ce que tu dis, tu vois, à ce titre de carte postale, parce que tu t'aperçois deux choses, c'est que, pendant que j'ai vu à travers la bière, à travers d'autres choses avec lesquelles j'ai bossé, ce que tu vois aujourd'hui, c'est que la position, on a nous d'être ce que nous sommes, aujourd'hui les gens nous l'envient, parce qu'on n'a pas été aseptisés, encore, totalement. Et les gens, je crois que la nature n'aime pas le vide. Et les gens croient que sur le continent, ou même de partout, ils souffrent un peu de ça. Ils souffrent de ne pas avoir de racines, de ressembler aux américains, de tout se ressembler. Mais peut-être non, il n'y a pas de neuf-guerre. Et ça, comme tu dis, de sortir des histoires compostées, il y en a dans l'art. On sort de ce que tu crois. Et maintenant, on va représenter vraiment ce que l'on est, et on va montrer vraiment exactement comment on est, et pas ce qui est ce qui est ce qui est ce qui est. Je crois que c'est ça. Ça démultiplie en fait l'effet... L'effet d'adhésion entre les gens.

  • Speaker #1

    Et puis la différenciation, ce qui peut permettre aussi à des succès commerciaux parce qu'on vend ce qu'on sait mieux faire et on le vend dans notre langue maternelle et de cœur. Et enfin, une dernière question que j'adore poser dans ce podcast. Selon toi, nos amis bretons et nos amis basques avec nos amis de la Corse, est-ce que tout ça, ça se ressemble, ça s'assemble ou est-ce que ça se divise ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est beaucoup plus compliqué. À la fois, ça se ressemble, à la fois, ça ne se ressemble pas. Et ça s'assemble. C'est-à-dire que ce qui est merveilleux, c'est que, oui, bien sûr, on est tous ensemble parce qu'on a tous le... C'est-à-dire que là, les trois exemples que tu prends, c'est ce qui fait la beauté du monde. C'est ce qu'on souhaite pour la planète entière. C'est-à-dire qu'on est tous sur le même chemin. On se bat vraiment au quotidien pour ce que l'on est. Ce que l'on est est beau, je veux dire la vérité. Et en même temps, nos cultures sont très différentes. Elles sont en forêt, elles sont ensemble, elles sont différentes. Et c'est ce qui fait qu'il y a un échange. C'est ce qui fait qu'il y a un échange, parce qu'on est vraiment différents et qu'on a cultivé. Tout c'est différent, c'est ce qui fait que par exemple aujourd'hui on a cet échangeur, c'est parce qu'on est beau dans ce que l'on est, donc oui ça s'assemble. Il y a toutes les combinaisons avec des gens comme nous. Tout est possible, tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est con, tout est con. Je suis complètement d'accord. Du coup on va rester sur... Le terme qu'on est magnifique et du coup qu'on ose parler dans nos langues corse, breton et basque et entreprendre dans nos langues de cœur. Voilà, je pense que ça peut être pour finaliser. Un grand merci, Duane Federeau. Un grand merci à toi. Merci, Duane, pour cette retranscription. Ça fait rêver et on aime rêver. Et merci au SPAR de Lille-en-Rousse, car sans eux, on ne serait pas connus. Rêvons, soyons positifs, impossibles n'est pas fort.

Description

Découvrez cette nouvelle série en plongeant au cœur d’une Corse dynamique où des hommes et des femmes, s’engagent avec passion, conviction et cohésion pour faire vivre leur île.


Découvrez le profil de Ghjuvan’Petru, c’est l’incarnation de la citation d’Antoine de Saint-Exupery « il y’a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent » .

Sa force et l’amour de sa culture et de son territoire, il a voulu créer les premiers avocats en Corse et pour les Corse ! Écoutez la passion de ce Chef d’entreprise Humaniste et Positif.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Carrière Paez, le seul podcast qui réunit la Corse, la Bretagne et le Pays Basque. Le podcast qui casse la carte postale. Et derrière le micro de Maud Sévélik.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans notre série Impossible n'est pas Corse, où ensemble avec les invités de Carrière Paez, nous cassons les cartes postales. Et je dois avouer que je suis en compagnie d'un invité qui aime détruire les cartes postales. postale et le nom impossible ne figure pas dans son vocabulaire. Nous allons découvrir comment les premiers avocats ont vu le jour en terre de Corse. Alors, j'ai trouvé une citation que j'aime beaucoup de Lina Wettmüller, qui est une réalisatrice italienne engagée, d'ailleurs une première femme nommée aux Oscars, qui était Aimer, c'est s'engager, c'est travailler, c'est d'être intéressé, c'est créer. Et précisément, cet amour passionné qui a poussé mon invité Duane Petrou, humaniste, littéraire, armurier, agriculteur, audacieux à oser cultiver les premiers avocats en Corse, éprouvant qu'impossible n'est pas Corse. Du coup, l'innovation n'est toujours pas digitale, mais elle peut être agricole et répond à une ambition de créer durablement. Et c'est avec une idée de transmission écologique pour notre terre et des valeurs pour les générations à venir. Nous allons voir que la passion est le moteur de toute innovation et vous allez découvrir le portrait de Jouane Petrou qui incarne magnifiquement Impossible n'est pas Corse et que le peuple corse a en eux des valeurs humanistes et de partage. Bonjour Jouane.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Merci d'être sur le podcast de Kéa Ariapèze. Alors, la première question, de quel village es-tu ? Et est-ce que tu peux me dire une anecdote ou un lieu que... Que tu aimes de ton village ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis originaire d'un petit amour à côté de Guizone, qu'on appelle le Tiagak. C'est vraiment un petit amour. Il y a un, deux habitants, c'est vraiment tout petit. Et nous, on y montait généralement l'été ou alors pour Noël. J'ai des souvenirs avec mes parents et mon frère où on y montait quelques hivers et même quelques étés. Entre guillemets, je suis réfugié là-haut, donc sans aucune technologie. pas d'internet, pas de télé. Et c'est vraiment des moments qui ont été fondateurs pour moi parce que j'étais vraiment qu'en famille. Et puis, ça m'est arrivé même de faire du camping ou de dormir à des châtaigniers et de partager vraiment des moments uniques qui existent de moins en moins dans la société moderne. Et oui, ça, c'est vraiment des beaux moments, des beaux coins qui ont vraiment construit la personne que je suis aujourd'hui.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc on va découvrir ensemble. D'ailleurs, je dois remercier le SPAR de l'île Rousse. C'est grâce au SPAR que j'ai pu te connaître et connaître ce que tu fais, où j'ai tout de suite adoré. Alors, tu es littéraire, ébéniste, armurier, brasseur, et là, agriculteur, et bientôt, la reprise de l'exploitation bovine de tes parents, il me semble. Alors, ma question, c'est, qu'est-ce que dans chacun de ces domaines, qu'est-ce que tu recherchais ? Et qu'est-ce que tu avais envie de créer, si on reprend un peu la phrase de la scénariste italienne ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on cherche, qu'est-ce qu'on veut créer ? Je crois qu'avant tout, on se cherche soi-même. Je crois que c'est un peu le chemin qu'on rentre tous. Après, plus ça va et plus je me rends compte que je cherche vraiment, on va dire, un espèce de, comme je t'ai dit l'autre jour, un état de grâce. C'est l'état vraiment dans lequel... On cherche tout ça sur le trot. Retrouver, c'est-à-dire qu'on a vraiment un rôle dans la société dans laquelle on évolue. Même notre parent, on est acteur, c'est-à-dire qu'on a la capacité d'aider les autres, les autres vous aident, ce que vous faites a la chance. Et dans tout ce que j'ai fait, et particulièrement ce que je fais aujourd'hui vers l'agriculture, c'est vraiment ce que je ressens, c'est-à-dire que j'essaie de créer un produit de qualité, à un prix correct pour que les insulaires puissent manger le produit local à un coût. et pas exorbitant. Et ça, c'est ma petite pierre à l'édifice d'un idéal que j'ai toujours eu en tête, qui est un idéal corse, sans faire de politique. Bien sûr ! Mais on vit vraiment dans un paradis. J'ai eu la chance dans ma vie quand même de bouger un peu. On vit dans le jardin des Deines et il faut vraiment qu'on s'attelle à le sauvegarder, à en faire quelque chose de beau. Il y a tellement de choses à faire. À l'état de vie, je ne pourrais pas faire tout ce que je veux. Mais franchement, oui, ce que j'ai essayé de faire à travers tous ces métiers particulièrement... Celui-là, c'est de me révéler moi-même, de me prouver certaines choses et maintenant de montrer qu'en Corse, on est besoin, on a envie de travailler et on est vraiment capable de retourner à la table et de changer les choses.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'est ce qui t'a amené l'aventure de l'avocat corse. D'ailleurs, j'ai vu que ça prenait de l'espagnol aguacate. C'est pour ça que ça devient avocat, qui est un fruit originaire du Mexique. On a tendance à... du coup à exporter. J'ai vu que par habitant, en Europe, on consomme 1,65 kg d'avocats par an, à contrario, 4 kg pour les États-Unis. Alors, pourquoi est venue cette idée de planter des avocats ? Et tu m'as dit que tu avais fait amener des plans d'avocats. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu tout ça ?

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'en fait, moi, j'ai eu la chance, et c'est la chance. en course mais je crois que c'est partout pareil. J'ai la chance d'avoir du foncier, j'ai la chance d'avoir de la terre, ce qui est la plus belle des richesses. Ils ont parlé de mon métier de brasseur que j'ai exercé dans la brasserie qui, à l'époque, je voulais développer à partir des cornes. Donc on est 20 au 20, mais on a quand même du foncier et moi je voulais faire de l'agriculture.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    En course, on les reconnut et... pour avoir une belle filière agrumes qui a été développée depuis des années par des agriculteurs qui ont fait un travail incroyable, des commerciaux aussi, un gros travail sur l'exportation. Bien sûr. Et donc maintenant je voulais faire de l'armoire, je voulais faire de l'agriculture. Toute la partie agrumiculture, il faut dire ce qui est, on commence quand même à bouche-pagnie parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont planté. Malheureusement, il y en a d'autres qui ont eu ça comme investissement. C'est-à-dire qu'il y a des gens, je disais une bêtise, mais il y a des gens qui étaient lotés. On fait de l'agriculture, comme un premier placement, ce qui fait qu'on imagine qu'il peut y avoir potentiellement des blocages au niveau commercial, des surproductions en fonction du marché. Donc moi, je me voyais mal, moi avec mes bottes neuves, là, arrivé, et me mettre sur un marché où il y a des gens qui sont dessus depuis 50 ans, qui ont galéré pendant 30 ans, et, par exemple, faire de la concurrence, mais rajouter. rajouter un peu de volume à une filière qui a déjà assis. Donc j'ai un peu commencé à creuser, à me questionner. J'ai trouvé beaucoup d'agriculteurs qui étaient très sympas avec moi. Certains qui ont été un peu frileux parce qu'ils avaient peur que je me lance et que je m'accroche. Et l'avocat, on va dire que c'est venu un peu dans la recherche globale. Alors, mon idée c'était qu'est-ce qui se fait à Lyon en Méditerranée. J'ai fermé. Deux ans à venir, ça va être retrouvé en Espagne, en Portugal, en Italie, pas dans toutes les zones. Et c'est vrai que nous, on serait vraiment à la limite au niveau méditerranéen de là où on peut faire l'avocat. Et l'idée, c'était vraiment de faire un test riche et réaliste. À l'époque, j'ai commencé par planter deux hectares.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    J'ai planté deux hectares, donc il y a quelques fois où je faisais des plans, donc je les ai fait venir de Vélez-Maraga. Alors, la chance que j'ai, c'est que le progrès m'a accompagné. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec un téléphone, avec un iPhone, vous êtes capable de parler espagnol à un mec qui est de votre côté de la planète.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est... Et c'est incroyable. J'ai pu parler avec des Brésiliens. En l'heure longue, je peux parler avec d'autres techniciens, des mecs qui sont en Californie. Je vais dire que j'ai réussi en fait à nouer quelques contacts à travers les réseaux sociaux, à travers Asta, à travers certains sites. Et l'idée en fait c'était de récupérer de la data, mettre vraiment une petite banque de données, et je me suis dit bon t'as assez d'infos, maintenant tu fais un test, ça peut passer. Donc je me suis rapproché d'un pépiniériste qui avait l'espoir d'aller en Espagne, je lui ai dit quel portefeuille c'était intéressant pour la zone où j'étais, quelle variété était intéressante commercialement, et ensuite il y a eu tout un parcours réglé. des chauffeurs, des camions, qui ont fait venir ça à travers un transporteur espagnol, puis un transporteur corse, pour que ça arrive jusqu'à chez moi. C'était une créature nouvelle, parce qu'en Corse, il n'y avait pas forcément de plantation d'avocats. C'était une plantation qui demande, par exemple, des buts, un certain système d'irrigation bien spécifique. Exactement. Et par exemple, la chambre de culture de Corse n'avait pas forcément les connaissances. dans cette figure là, donc il a fallu en fait se créer vraiment sa propre banque de données et se créer sa propre expérience au fur et à mesure donc c'était un peu effrayant au début, en même temps c'est ce qui faisait que c'était plaisant c'était vraiment un défi d'accord donc j'ai fait venir César J'ai réalisé une buteuse, je fabriquais une machine pour monter les arômes sur but. Et puis on a vu d'autres acteurs qui ont donné un coup de main. Beaucoup de gens m'ont aidé, des amis, des connaissances, des agriculteurs et d'autres. Tout le monde m'a fait un coup de main. J'ai vu la solidarité corse qu'on a. On entend toujours parler de partout. Je l'ai vraiment ressenti, les agriculteurs. Et donc j'ai planté en 2021 les premiers arômes pâtiers. Donc on a vraiment suivi ça comme le lèche sur le feu, c'est une culture qui est assez sensible parce que contrairement à ce qu'on peut croire, elle ne consomme pas autant d'eau que ça. Elle consomme autant d'eau qu'un canard. Ça consomme autant d'eau, mais ça ne se sérit absolument pas de la même façon. C'est-à-dire que si on met trop d'eau sur un avocatier, il peut mourir, on voit tout de suite la couleur de la feuille, sa forme. Et si on a pas assez, on voit tout de suite l'impact. de tout ça sur la roi. Donc c'est vraiment une irrigation qu'on a dû travailler avec des automatismes, ce qui se fait pas partout, donc c'est une nouvelle technologie entre guillemets, et bien que ça existe de partout, ça coûte pas très cher, ça permet de faire des micro-irrigations en mettant d'une heure ou d'une demi-heure, ou d'irriguer la nuit pour en mettre de la fraîcheur. Et en fait c'est grâce à cette technologie-là, qui est donc reliée au GSM, au téléphone, en LoRa, ça gagne ce X... moyen de communication via une centrale météo qu'on arrive à cordonner toutes ces irrigations et à vraiment faire quelque chose d'optimal et de qualitatif. Donc c'est des grosses économies d'eau. En même temps, on a une irrigation qui est régulière et qui est qualitative. Là, on profite vraiment 100% de l'eau qu'on lui présente. Et donc le défi était aussi là, c'était de vraiment rayer une nouvelle technologie et une culture qui avait vraiment besoin. Donc non, ça a été vraiment une réussite la première année, c'est qu'on a pu valider la plantation et j'ai pu replanter par la suite. Mais là, c'est une expérience qui est très très stressante. C'était vraiment le saut dans l'inconnu et en même temps, c'était incroyable d'avoir ce défi entre les mains et de le valider pour la course. Parce que l'idée, ce n'est pas que d'avoir un secret, d'avoir une connaissance pour moi. Au moins, la connaissance. C'est quelque chose que non seulement on se partage, mais la mission c'est de le partager. Surtout quand on est insulaire, quand on est basque, quand on est breton. Et que parfois, moi je vois au niveau de la Corse, on a un gros retard au niveau économique. Donc je pense que quand on a vraiment de la donnée, il faut la partager.

  • Speaker #1

    Et la transmettre pour... Oui, et que ça fasse quelque part un boule de neige pour avoir d'autres types d'exploitation et de permettre de proposer aux insulaires des produits faits en Corse et pas exportés. Moi, j'avoue, en tant que bretonne, j'ai la chance, quand je me rends au supermarché du coin, de pouvoir quasiment acheter 100% breton. Et je pense que c'est important pour les insulaires qu'ils puissent avoir cette capacité de reprendre à manger quasiment à les 90 de Corse à des prix qui soient accessibles. C'est toujours la problématique. Ce qui est intéressant et ce que j'aime beaucoup, c'est à travers ton récit, c'est que le digital n'est pas une fin en soi, mais... ça a été des outils précieux pour pouvoir créer un vrai produit qui est le fruit et ça je trouve ça génial et surtout l'idée aussi si on peut passer une information pour les Corses, les Basques et les Bretons c'est que c'est pas parce qu'on est excentré qu'on peut pas parler avec d'autres communautés d'autres pays pour pouvoir amener de l'innovation dans nos terres exactement on est excès Et ça, c'est important, il faut pouvoir le faire. Et j'ai aimé l'anecdote de pouvoir parler avec un Espagnol, un Brésilien, grâce à la technologie qui nous permet de parler toutes les langues. Merci, Lia. Et du coup, ça m'amène à une autre question qui est toujours dans les valeurs humanistes dont tu as parlé. En préparant le podcast, on a échangé sur ta volonté, justement, et tu en as déjà parlé, de l'envie de... D'aider les jeunes aussi à se lancer dans l'agriculture et pas forcément que dans des industries de services comme le tourisme. et de pouvoir créer des produits d'exception, de qualité à des prix qui soient accessibles pour et par les Corses. Et donc, ça m'a fait penser à cette citation d'Antoine Saint-Exupéry qui disait que dans la vie, il n'y a pas de solution, il y a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent. On voit bien que c'est complètement ton projet. Ma question, c'est, penses-tu que la culture et les valeurs corses peuvent être cette force ? en marche et que du coup, les solutions résident dans l'accompagnement de jeunes Corses qui souhaitent vivre une autre vie professionnelle que peut-être le tourisme ou être fonctionnaire.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est totalement ça, c'est tellement ça. Dans notre malheur en Corse, à plusieurs, mais on ne va pas trop revenir dessus parce que de la négativité, on en a assez, on a de la chance. C'est-à-dire que Moi je parle d'un postulat qui est simple. Notre retard, peut-être notre malheur à certains niveaux, mais il y a une chance. Le retard qu'on a au niveau économique, à l'école, sur cette île, c'est notre avantage. Pourquoi ? Je prends les hommes à l'école parce que je suis dedans. On a vu, mais on le voit, on est tous connectés à l'actuel, on voit les systèmes qui ne fonctionnent pas. Il y a des systèmes à l'école qui ne fonctionnent pas. Il n'y a même pas un problème de tout ce qui est désherbage à gogo ou agriculture intensive. Aujourd'hui, ça peut être au niveau des animaux ou au niveau de l'agriculture. Il y a des modèles en Espagne, par exemple, qui ne fonctionnent pas du tout. Là, typiquement, la région Aga, c'est une catastrophe écologique. Tout le temps, on le sait. On a la chance d'avoir une jeunesse en Corse qui n'a pas pu voyager. Le Corse, c'est un voyageur. et les personnes qui sont parties au Canada, d'autres aux Etats-Unis, d'autres en Angleterre, d'autres encore plus loin, en Australie, alors c'est facilité là aujourd'hui, et moi je pense que tous ces jeunes qui sont, cette diaspora qui est partie ou qui revient, revient avec des bagages. Je crois qu'au fond de chaque corps, c'est ça, je suis persuadé, on a tous un idéal qui est commun, on a tous une révolution qui est personnelle à faire, c'est à travers le travail, c'est à quand on doit se révéler, retrouver sa place chez nous. Voilà donc c'est de cette genèse dont tu parlais. Bien sûr. Et justement, je crois qu'il faut qu'on retrouve le goût, mais sans être péjoratif, à l'entrepreneuriat. Il faut dire ce qui est, la terre, et c'est une terre qui a été connue. Une île. Je crois qu'on est un peu comme les Africains, on a un peu du mal à entreprendre. D'abord, on parle de sens péjoratif d'entreprendre dans quelque chose d'exponentiel qui détruit tout, mais... Il faut qu'on retrouve le goût en Corse de l'entrepreneuriat, de créer quelque chose et de le partager. Moi, comme je dis toujours, j'ai besoin de m'entourer de gens qui sont plus intelligents que moi. Moi, j'ai besoin de m'entourer de gens qui ont déjà fait ce que je fais dans d'autres domaines, ou qui ont monté des sociétés, ou qui ont juste le sens de la nature, du climat. Il y a des gens qui sont bons en compta, il y a des gens qui sont bons dans tout ce qui est, je ne sais pas moi, commercial.

  • Speaker #1

    Oui, un mentorat.

  • Speaker #0

    Exactement, et nous on doit retrouver ça. Et moi, à mon échec, ce que je peux conseiller, c'est un grand mot, parce qu'il n'y a pas personne qui conseille ce que je sens, mais de donner un coup de main, de partager de la donnée, partager de la connaissance, ou partager un peu de mon temps. Franchement, je veux le faire, et il faut qu'on retrouve, il faut qu'on remette en place l'Agora, il faut qu'on se reparle, il faut qu'on recrée des plateformes, que ce soit en ligne ou dans le réel. de discussion où on partage de la positivité. Moi j'ai longtemps été négatif, la colle à Corse, j'ai quitté pendant 8 ans et je voyais pas que du bois en Corse, je voyais que le moricoté. Et bien temps, grâce à l'arboriculture et tout en général, je me suis enraciné. Et je pense que pour pas qu'on bascule dans une société, c'est ce qu'on voit un peu partout en Corse et en Europe, pas qu'on bascule dans quelque chose de néfaste, de destructeur, On ne doit se rien enraciner. Et pour ça, on ne pourra pas le faire individuellement, en faisant nos affaires à droite à gauche. Il faut qu'on partage quelque chose. Le collectif. C'est le collectif. Un idéal commun de vivre ensemble, de vivre décemment de la terre, de ne pas avoir une économie qui est destructrice. Bien sûr. Et il faut aussi accepter, je crois que... Moi, je dis toujours que l'utopie... Sinistre au clienté actuelle. C'est de dire aux gens que l'utopie, que la Corse, que le Pays Basque, la Bretagne, je ne sais pas quel autre pays du monde peut vivre de la manière dont elle rêve, c'est un mensonge. Je crois juste que... Il faut accepter qu'à l'échelle de sa vie, on va peut-être réaliser 2% de ce projet. Il faut l'accepter, il faut aussi atteler, c'est un travail qui est énorme, mais en même temps, je crois que c'est l'essence du levier. Il faut aussi, si j'étais à Corséan, parce que c'est une manière aussi d'être heureux et de faire vivre le nous. Et ça, c'est un truc qu'en Corse, on doit retrouver, parce qu'on a découvert l'argent en Corse, ça fait beaucoup de mal, de l'argent et l'info. Il faut générer de la richesse en Corse, il faut être en capacité de partager la connaissance et donc l'économie aussi. Et donc je pense qu'il faut cultiver tout ça et c'est vraiment beaucoup, beaucoup de travail. Il faut qu'on communique entre jeunes et entre tous les noms, entre vieux, sans se sentir péjoratif. Bien sûr,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    Et qu'on sorte de la légalité et quand on réussit... Moi, c'est pour ça que j'ai un blog de communiquer sur les réseaux sociaux, si je n'ai pas toujours le temps, de montrer qu'on y arrive. Montrer quand ça ne marche pas, montrer quand on y arrive, parce que ça peut inspirer d'autres personnes. Moi, je m'inspire des gens qui ont réussi. J'espère que moi, je vais réussir et qu'on peut aussi s'inspirer des données de mon parcours. Et c'est encore ce qu'on cultive, parce que je crois qu'on est historiquement besoigné.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord. Le corps c'est besoin de mieux. J'ai souvent les mots du grand-père de mon mari qui me parlait de sa vie dans le village de Balagne. Effectivement, tout le monde travaillait extrêmement fort.

  • Speaker #0

    Il y a des systèmes qui existaient de base. Aujourd'hui, on cherche notre famille, on cherche de la législation, on cherche des textes de loi. Demande ça, je veux dire, en Castagne, je pense qu'il y a 300 ans, ils étaient plus autonomes que ce qu'on est aujourd'hui. Alors je ne te dis pas qu'ils avaient tout ce qu'on a aujourd'hui, mais il y a des systèmes qui ont fonctionné, par obligation, parce que la vie était rude, mais il faut qu'on remette en place au moins l'agora, et comme tu dis quand tu parles de ces jeux-là, il faut qu'on refait la solidarité fonctionnelle et efficace, c'est-à-dire que chacun a son rôle. Et on est là les uns pour les autres, il faut savoir, il faut qu'on apprenne. Il faut vraiment gommer certains de nos défauts que l'on a eu.

  • Speaker #1

    Et du coup, la force qu'il y a en nous, si on prend un peu Saint-Exupéry, qui est une très jolie phrase dont on a cité tout à l'heure, la force qui est en nous, est-ce que c'est pour ça que dans tes publications, tu le fais en corse, et avec souvent des traductions en français ? Est-ce que c'est important d'entreprendre dans ta langue maternelle et dans ta langue de cœur ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est hyper important. Ça fait partie d'un schéma global où tu dois, à chacun de tes gestes, à chacune de tes paroles, tu dois être méditant et tu dois toujours placer un pion ou un pied dans une course. C'est-à-dire que moi, le cours, je ne le parle pas, j'ai la chance d'avoir des parents qui le parlent, qui vont parler. Je veux dire, il y a des gens qui n'ont pas forcément cette chance. Par exemple, moi je sais que je connais beaucoup de jeunes de mon âge, de 31 ans, il y a beaucoup de jeunes qui se viennent loin parler de la course parce qu'ils ont peur de se tromper, parce qu'on a peur de la réflexion des plus anciens qui vont dire c'est pas comme ça qu'on dit Il y a une espèce de moquerie qui s'est installée dans la négativité ambiante. Et ça je sais, je sais que c'est un très faux gros complexe pour certains jeunes. Moi je pense qu'il n'y a aucun jeune en course qui ne veut pas parler de course. C'est juste qu'il y a une espèce de mécanique qui s'est mise en place et qui a bridé un peu les genres. Et je pense que ne serait-ce que de mettre une petite traduction, mettre une phrase, une traduction, ça permet, dans l'intimité de chacun, en lisant une publication, Bah oui, c'est comme ça qu'on dit ça, oh d'accord. C'est comme ça, c'est comme ça, la terminaison c'est ça. C'est pas grand-chose. C'est pas grand-chose, mais il faut vraiment faire le colibri à chaque fois. Avec toujours un peu d'eau, remouler la reine, et à chaque étape, chaque pas, initier un peu quelque chose. Et c'est, voilà, c'est quelques petits richots qu'on fait les grands fleurs. Oui, c'est très important parce qu'il faut aussi le ramener à sa place première. Moi, les gens me disent, oui, mais les gens n'est pas en plus course qu'avant. Mais moi, je ne vais pas jeter la pierre aux anciens. La langue du travail, parce qu'on m'a imposé en course, c'était le français. Bien sûr. À un moment donné, je voulais travailler. Je pense que ça a été pareil pour les Bretons.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Il fallait parler français, je le dis. Oui,

  • Speaker #1

    et beaucoup en Bretagne. En Bretagne, quand on parlait le breton, c'était les, entre guillemets, les ploucs qui parlaient le breton. Donc à Magdali, c'était mal vu de parler le breton.

  • Speaker #0

    Pour réhabiliter le truc. Et le fait de le remettre en fait dans des publications de travail. avec des mots par liens avec le travail de la terre, c'est aussi dire non aujourd'hui on peut parler en corse par le cadre du travail on peut s'imposer à nous-mêmes cette rigueur et initier quelque chose. Là, hier encore, c'est marrant qu'on parle de ça je livrais une caisse d'avocats à une personne qui qui gardait ses petits enfants il y en a une qui est en bilingue et quand En Corse, même une espèce d'école universitaire, un bisonnage universitaire. J'ai vu la petite gamine spontanément qui est venue me parler en Corse. Mais ça m'a amené au larme.

  • Speaker #1

    Je comprends. Pour moi,

  • Speaker #0

    ça fait que tu es la révolution du monde.

  • Speaker #1

    Je comprends.

  • Speaker #0

    Et là, tu te dis... Donc, c'est des petites démarches comme ça, c'est des petites initiatives qui font qu'on peut tout changer. On ne peut pas ne pas croire en ce qu'on fait. Parce qu'il y a vraiment des gens par des petites démarches qui se battent, entre dans la langue, dans le truc. C'est toujours des petites choses. Mais c'est des petites choses qui veulent dire des choses qui ne se passent pas.

  • Speaker #1

    Bien sûr, avec l'écoute, les solutions existent en fait. Et elles ne sont pas si compliquées que ça.

  • Speaker #0

    C'est ça. Il faut juste qu'on se mette un peu de temps en temps un coup de pied au cul. Qu'on fasse l'export. Parfois, on peut aussi accepter de se tromper. Quand on parle, quand je me trompe, je demande encore d'expliquer comment on dit. Bien sûr, comment je suis-je tendu ? Le tout c'est de maintenir sa position. Je pense qu'aujourd'hui on a la force et le courage de nous les jeunes, et même les anciens et ceux qui arrivent après, de maintenir notre position. Elle n'est pas parfaite, ce n'est pas encore tout ce qu'on voudrait faire, on n'est pas encore tout ce qu'on voudrait devenir, mais on est là. Notre chemin c'est celui-là, et toi sur l'insta, sur Twitter, c'est une traduction, c'est... C'est un mot, c'est un partage.

  • Speaker #1

    Et puis aussi le fait de se dire qu'en Corse, on entreprend aussi en Corse, comme au Pays basque. J'ai la chance d'aller souvent voir nos amis basques. Ils parlent d'abord le basque et après le français. Et je trouve ça très bien parce qu'ils entreprennent en basque comme ils vivent en basque, parce que ça ne fait qu'un. Et le français est comme un peu l'anglais, la langue qui permet de pouvoir exporter des produits. En fait, c'est un peu l'universalité, mais en tout cas, ils entreprennent avec le cœur. Et donc, du coup, en langue basse, je pense qu'aux futurs entrepreneurs corses, leur dire que vous êtes corse, vous entreprenez en Corse et que ça ne soit pas une carte postale avec on met deux mots en corse pour pouvoir vendre un produit.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement, mais c'est intéressant ce que tu dis, tu vois, à ce titre de carte postale, parce que tu t'aperçois deux choses, c'est que, pendant que j'ai vu à travers la bière, à travers d'autres choses avec lesquelles j'ai bossé, ce que tu vois aujourd'hui, c'est que la position, on a nous d'être ce que nous sommes, aujourd'hui les gens nous l'envient, parce qu'on n'a pas été aseptisés, encore, totalement. Et les gens, je crois que la nature n'aime pas le vide. Et les gens croient que sur le continent, ou même de partout, ils souffrent un peu de ça. Ils souffrent de ne pas avoir de racines, de ressembler aux américains, de tout se ressembler. Mais peut-être non, il n'y a pas de neuf-guerre. Et ça, comme tu dis, de sortir des histoires compostées, il y en a dans l'art. On sort de ce que tu crois. Et maintenant, on va représenter vraiment ce que l'on est, et on va montrer vraiment exactement comment on est, et pas ce qui est ce qui est ce qui est ce qui est. Je crois que c'est ça. Ça démultiplie en fait l'effet... L'effet d'adhésion entre les gens.

  • Speaker #1

    Et puis la différenciation, ce qui peut permettre aussi à des succès commerciaux parce qu'on vend ce qu'on sait mieux faire et on le vend dans notre langue maternelle et de cœur. Et enfin, une dernière question que j'adore poser dans ce podcast. Selon toi, nos amis bretons et nos amis basques avec nos amis de la Corse, est-ce que tout ça, ça se ressemble, ça s'assemble ou est-ce que ça se divise ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est beaucoup plus compliqué. À la fois, ça se ressemble, à la fois, ça ne se ressemble pas. Et ça s'assemble. C'est-à-dire que ce qui est merveilleux, c'est que, oui, bien sûr, on est tous ensemble parce qu'on a tous le... C'est-à-dire que là, les trois exemples que tu prends, c'est ce qui fait la beauté du monde. C'est ce qu'on souhaite pour la planète entière. C'est-à-dire qu'on est tous sur le même chemin. On se bat vraiment au quotidien pour ce que l'on est. Ce que l'on est est beau, je veux dire la vérité. Et en même temps, nos cultures sont très différentes. Elles sont en forêt, elles sont ensemble, elles sont différentes. Et c'est ce qui fait qu'il y a un échange. C'est ce qui fait qu'il y a un échange, parce qu'on est vraiment différents et qu'on a cultivé. Tout c'est différent, c'est ce qui fait que par exemple aujourd'hui on a cet échangeur, c'est parce qu'on est beau dans ce que l'on est, donc oui ça s'assemble. Il y a toutes les combinaisons avec des gens comme nous. Tout est possible, tout est possible.

  • Speaker #1

    C'est con, tout est con. Je suis complètement d'accord. Du coup on va rester sur... Le terme qu'on est magnifique et du coup qu'on ose parler dans nos langues corse, breton et basque et entreprendre dans nos langues de cœur. Voilà, je pense que ça peut être pour finaliser. Un grand merci, Duane Federeau. Un grand merci à toi. Merci, Duane, pour cette retranscription. Ça fait rêver et on aime rêver. Et merci au SPAR de Lille-en-Rousse, car sans eux, on ne serait pas connus. Rêvons, soyons positifs, impossibles n'est pas fort.

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