undefined cover
undefined cover
"Quelle eau boire ?" cover
"Quelle eau boire ?" cover
L'environnement au cœur de ma santé

"Quelle eau boire ?"

"Quelle eau boire ?"

16min |03/06/2024
Play
undefined cover
undefined cover
"Quelle eau boire ?" cover
"Quelle eau boire ?" cover
L'environnement au cœur de ma santé

"Quelle eau boire ?"

"Quelle eau boire ?"

16min |03/06/2024
Play

Description

L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics ; c’est d’ailleurs « l’aliment » le plus contrôlé en France. Pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d’eau à consommer : eau minérale, eau de source, eau du robinet, comment s’y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Dans cet épisode consacré à l’eau, Vanessa Rougier reçoit Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l’Institut de Formation en Santé Environnementale, conférencier et formateur, afin d’en apprendre davantage sur la qualité de l’eau, l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast "L'environnement au cœur de ma santé", le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la Prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Ce podcast est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est. Pour cet épisode consacré à l'eau, je reçois Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l'IFSEN, l'Institut de formation en santé environnementale, conférencier et formateur, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur la qualité de l'eau, l'état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé. Bonjour Philippe !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et elle fait l'objet d'une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics. C'est d'ailleurs l'aliment le plus contrôlé en France avec 310 000 prélèvements par an auxquels il faut ajouter les contrôles réguliers des exploitants. En Grand Est, l'Agence régionale de santé effectue chaque année environ 33 000 prélèvements d'échantillons d'eau pour mesurer la qualité d'eau. Et pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d'eau à consommer. Eau minérale ? Eau de source ? Eau du robinet ? Comment s'y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Alors, Philippe, la qualité de l'eau du robinet est-elle bonne aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors globalement, elle est plutôt effectivement de bonne qualité, même s'il peut y avoir localement des dépassements, des limites ou des références de qualité, en fait des normes sur l'eau du robinet. Mais en règle générale, on est quand même sur plutôt une bonne qualité. Puis c'est vrai, comme c'était précisé, un suivi extrêmement rigoureux de la part des producteurs d'eau, mais en plus de la part des pouvoirs publics. Ça ne veut pas dire qu'il faut avoir une confiance aveugle dans cette qualité, mais on a des éléments quand même assez rassurants sur le sujet en général.

  • Speaker #0

    Donc nous avons parlé de la question de la qualité de l'eau, mais n'y a-t-il pas Philippe un problème également de quantité d'eau ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, et ça devient extrêmement préoccupant. dans de nombreuses régions du monde, et en France, on n'est pas complètement à l'abri de ce genre de choses, on le voit. Le problème, ce n'est pas forcément la quantité d'eau, ce sera plutôt l'accessibilité de cette ressource. Il y a toujours eu la même quantité d'eau sur la planète, ça ne varie pas, on n'est pas en train de faire disparaître l'eau de la planète, mais on est en train de la rendre difficilement accessible. Et ce qu'il faut comprendre, c'est que plus l'eau est difficilement accessible, c'est-à-dire que moins la ressource dans l'environnement est importante, plus les pollutions qu'on y déverse vont se concentrer. On a donc un phénomène de concentration de contaminants qui peuvent augmenter. augmenter dans les ressources en eau parce que ces ressources sont en train de se réduire assez sensiblement. Donc on aura à terme un risque peut-être plus important encore de trouver des contaminants dans l'eau, d'autant plus que ces contaminants sont particulièrement concentrés.

  • Speaker #0

    Donc une qualité d'eau qui semble suffisante avec des contrôles réguliers. L'eau en bouteille est beaucoup plus contaminée par des particules plastiques que celle du robinet. Et l'eau du robinet serait-elle plus contaminée par les pesticides et les médicaments Alors Philippe, qu'en est-il des résidus plastiques ou des médicaments qui ne sont pas mesurés ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est d'ailleurs une des limites de la surveillance de la qualité de l'eau du robinet, puisque certains paramètres, certaines pollutions qu'on peut trouver dans l'environnement aujourd'hui ne sont pas pris en compte par la réglementation, notamment ce qu'on appelle les micropolluants. Et au sein des micropolluants, on trouve notamment la classe des médicaments qu'on retrouve à l'état de trace dans les ressources en eau, donc qu'on peut retrouver dans l'eau du robinet. Les médicaments, par exemple, ne sont pas pris en compte par la réglementation, donc ne sont pas surveillés par les pouvoirs publics. En revanche, on les trouve donc en partie dans l'eau du robinet, on les trouve plus dans l'eau du robinet que dans les eaux en bouteille. C'est le problème par rapport aux eaux du robinet. On a aussi certains types de pesticides, notamment des métabolites, c'est-à-dire des produits issus de la dégradation de ces pesticides dans l'environnement, qui ne sont pas forcément pris en compte par la réglementation, qui passent sous les radars dans l'eau du robinet, qui se retrouvent elles aussi un peu plus contaminées par des métabolites ou certains types de pesticides. Ça c'est le côté plutôt, j'allais dire, un peu négatif de l'eau du robinet. Quand on regarde maintenant du côté des eaux en bouteille, les eaux en bouteille ont en règle générale moins de contamination sur ces différentes familles de polluants. Par contre, elle est plus contaminée, l'eau du robinet, par certains types d'agents, notamment bien sûr les microplastiques et les nanoplastiques. Les micros, c'est le millionième de mètre, donc c'est des petites particules. Les nanomètres, c'est le milliardième de mètre. Donc les nanoparticules sont mille fois plus petites que les microparticules. Et on découvre d'ailleurs aujourd'hui progressivement toute la toxicité. de ces nanoplastiques et de ces microplastiques, une étude très récente publiée dans le New England Journal of Medicine, une revue de haute qualité, publiée récemment, montrait que les plaques d'athérome, qui sont des plaques qui se forment à l'intérieur des artères et qui sont responsables des accidents cardiovasculaires, ces plaques artérielles d'athérome, lorsqu'elles contiennent des microplastiques, augmentent très sensiblement le risque de pathologies cardiaques graves. Donc c'est effectivement... une source d'inquiétude de plus en plus forte qu'on a autour des micros et des nanoplastiques qui sont donc plus présents dans les eaux en bouteille, d'autant plus que ces eaux peuvent être conservées dans des conditions pas toujours idéales pour assurer une bonne stabilité du plastique. Les eaux en bouteille devraient être conservées au sec, pas à la lumière du jour, en tout cas pas en plein soleil notamment, et plus le temps va durer, plus les contaminations de l'eau risquent d'augmenter avec la libération des microplastiques. Dans les eaux en bouteille, on va trouver aussi des composés chimiques, qui sont issus des plastiques. L'eau en bouteille est embouteillée dans ce qu'on appelle du polyéthylène TRF-thalate. Et ce PET est un plastique qui va être additionné dans les plastifiants. Et on peut mettre des dizaines, voire des centaines de plastifiants différents dans les plastiques alimentaires. Et dans ces plastifiants, beaucoup d'entre eux sont sur la salette, sont relativement inquiétants, et peuvent donc migrer dans l'eau en bouteille aussi. Donc il y a quand même beaucoup de questions qui se posent sur les plastifiants et sur les microplastiques qui sont absorbés dans les eaux en bouteille.

  • Speaker #0

    Pour autant, l'eau du robinet n'est pas inerte de ces plastiques, non plus de médicaments ou de pesticides qui seraient présents dans l'environnement proche des capteurs d'eau.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est un peu difficile parce qu'il n'y a pas le choix idéal. On comprend bien à travers ça qu'entre les résidus de médicaments et plus de pesticides dans l'eau du robinet et des... l'articule de plastique et tous les agents plastifiants qu'on va trouver dans l'eau en bouteille, c'est un petit peu difficile des fois de choisir.

  • Speaker #0

    Et pour autant, il n'y a pas que l'eau qui peut contenir ces substances-là, on a aussi l'alimentation qui peut en contenir.

  • Speaker #1

    Voilà, ça c'est une vraie question à se poser quand on est à la question du faut-il boire des oeufs en bouteille, faut-il boire de l'eau du robinet. La première chose à comprendre, c'est que l'apport de la plupart de ces contaminants sont très majoritairement associés à l'alimentation solide. Quand on parle des pesticides, quand on parle même d'autres composés comme le plomb, comme les nitrates, la plupart des composés problématiques qu'on peut trouver dans l'eau du robinet sont très majoritairement apportés par l'alimentation solide. Et quand je dis très majoritairement, on parle beaucoup des nitrates dans l'eau du robinet par exemple. En moyenne en France, 80% de la dose de nitrate sont mangées, notamment dans les additifs, dans certains types d'additifs alimentaires. Donc se poser la question sur quelle eau boire c'est intéressant, mais la première démarche à avoir quand on veut réduire son apport de contaminants, c'est de se poser la question de l'alimentation solide. Et ce serait complètement illusoire de vouloir boire des eaux très pures en bouteille, qui ne sont pas si pures que ça, il faut bien le comprendre, alors qu'on a une alimentation qui n'est déjà pas de qualité. La première chose à faire, c'est de manger une alimentation de qualité, bio, donc sans pesticides. avec beaucoup moins d'additifs alimentaires aussi, d'ailleurs dans le bio, manger une alimentation de qualité, qui va déjà réduire très sensiblement l'exposition aux contaminants, et l'eau apportera à ce moment-là une partie très secondaire des contaminants. On va reprendre les choses dans le mauvais sens.

  • Speaker #0

    L'eau du robinet coûte aussi 100 à 200 fois moins cher que l'eau embouteillée. Il y a aussi cette réelle différence de coût.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je dirais plutôt de prix, parce qu'effectivement, le prix... de l'eau en bouteille est déjà nettement plus élevée que l'eau du robinet, à 200 fois plus chère. Mais le coût global pour la collectivité de la consommation des eaux en bouteille est lui encore plus important, parce que quand je parle de coût, j'entends toutes les conséquences écologiques, toutes les conséquences sur l'environnement, toutes les conséquences indirectes aussi sur la santé, de la production des emballages plastiques, du transport de ces eaux en bouteille, de l'élimination. des bouteilles plastiques, tout ça a des conséquences sur l'environnement et des conséquences infinies aussi sur la santé. Donc on a un prix qui est déjà plus élevé de l'huile de l'eau en bouteille, c'est très clair, mais quand on intègre ces coûts indirects, là on est sur des chiffres qui deviennent colossaux et c'est clair qu'il faudrait aujourd'hui plutôt se battre pour avoir une bonne qualité de l'eau au robinet, pour tous. plutôt que de permettre à quelques privilégiés de boire des eaux en bouteille, qui auront des grosses conséquences pour l'ensemble de la population.

  • Speaker #0

    Les trois quarts des Français sont des buveurs mixtes. D'après le Centre d'information sur l'eau, 68% disent boire de l'eau du robinet tous les jours ou presque tous les jours, et la moitié boivent quotidiennement de l'eau en bouteille. Dans une même journée, on peut alterner entre consommation d'eau du robinet et consommation d'eau en bouteillier. Donc nous buvons en moyenne 150 litres d'eau par an et par français, qu'elle soit de source ou minérale. Alors maintenant Philippe, on fait quoi ? Quelle solution pratique indiquer à la population ?

  • Speaker #1

    La question va être d'être posée, parce qu'in fine c'est bien sûr ce que vont se demander les auditeurs. La première chose à comprendre, c'est que d'abord il faut bien faire une différence entre l'eau de source et l'eau de minérale. Parce que quand on se rabat sur des eaux minérales de peur de la qualité de l'eau du robinet, ce qu'on ne sait pas, c'est que la plupart du temps, les eaux minérales, si elles étaient au robinet, ne seraient pas conformes aux normes de potabilité, entre guillemets, ce qu'on appelle aux eaux destinées à la consommation humaine. Parce que certaines, de nombreuses même d'ailleurs, des eaux minérales, ont une teneur en sel minéraux trop importante pour être compatibles avec une consommation régulière. Donc consommer régulièrement des eaux de source, ça va. Consommer régulièrement des eaux en bouteille de type minéral cette fois-ci peut poser des problèmes. Regarde leur teneur en certains sels minéraux. Et d'ailleurs quand on parle de sels minéraux, ce qu'on oublie de dire c'est que les eaux riches en calcium et en magnésium qu'on trouve en bouteille, ce sont juste des eaux calcaires. Parce que le calcaire ça s'appelle le carbonate de calcium et le carbonate de magnésium, qu'on va appeler calcaire au robinet mais qu'on va appeler calcium et magnésium dans les eaux en bouteille. Très belle manipulation mentale. Alors au final, pour répondre à la question qu'est-ce qu'on fait ? moi j'aurais plutôt tendance à dire que l'eau du robinet reste, encore une fois, relativement contrôlée. Il y a effectivement des risques de dépassement de certaines normes, on le disait. Il y a un autre aspect aussi qui est présent dans les eaux du robinet qui nécessite d'être aussi signalé, c'est notamment les produits issus de la chloration. Les produits issus de la chloration de l'eau, qui vont garantir une qualité microbienne correcte jusqu'au robinet du consommateur, ces composés peuvent donner ce goût désagréable à l'eau. Et ces composés chlorés vont interagir sur l'eau, sur certains composés organiques qui sont présents dans l'eau, pour former des molécules qui ne sont pas très sympathiques. D'abord en termes de goût, en termes d'odeur, mais pas très sympathiques en termes de santé aussi. Il y a une solution très intéressante par rapport à ça, c'est juste de laisser l'eau reposer quelques minutes. pour quelques heures à température ambiante ou au réfrigérateur. On stocke cette eau dans une carafe, par exemple en verre de préférence, on la laissera au frigo ou à température ambiante, et en quelques heures, ces composés se sont évaporés, donc l'eau a perdu ce goût désagréable, et se sera par là même débarrassée de ces composés problématiques. Donc c'est une solution extrêmement simple, accessible à tous. Et ces composés, dont je disais, il suffit simplement d'aérer, laisser aérer un petit peu l'eau. Il ne faut pas perdre de vue aussi que ces composés, on va beaucoup les trouver dans une salle de bain, par exemple lorsqu'on prend sa douche, parce que ces composés sont contenus. dans les tuyaux, et dans les tuyaux, l'eau est sous pression, et quand elle arrive au niveau de la pomme de la douche, l'eau va se retrouver à une pression qui va d'un seul coup baisser considérablement, et les gaz qui sont contenus dans cette eau vont se libérer. Et dans ces gaz, on va trouver justement ces gaz issus de la chloration, qu'on va beaucoup respirer sous sa douche. Donc en gros, c'est surtout sous la douche qu'on est exposé à ces composés, qu'on va trouver dans l'eau. Donc ça veut dire qu'il faudrait par exemple bien aérer, bien ventiler sa douche, que son... la salle de bain si on prend un bain par exemple, c'est des endroits où il y a de l'eau, il faut penser aussi à aérer, d'abord pour des problèmes d'humidité qui peuvent apparaître, mais aussi pour éviter de trop inhaler ces composés, ici de la chloration qui sont évitées. Et puis on a d'autres solutions, on peut aller plus loin, on peut aussi filtrer l'eau, alors dans la filtration de l'eau, on a toute une panoplie d'outils qui sont proposés, il y a les caras filtrantes, le système le plus simple, le plus rudimentaire, dont l'efficacité malheureusement est assez discutable, et puis surtout des filtrations qui peuvent conduire à des contaminations microbiennes de l'eau filtrée. Donc ces systèmes de carafiltrantes, c'est quand même problématique. Toutes les études qui ont été faites, tant par les pouvoirs publics d'ailleurs que par des associations de consommateurs, montraient des contaminations assez importantes des eaux qui étaient ainsi traitées dans ces carafiltrantes après quelques jours, voire quelques semaines d'utilisation. Donc je déconseille ces carafiltrantes. On peut opter pour des systèmes qui se fixent sur le robinet, qui utilisent toujours la même technologie, ce qu'on appelle du charbon actif. Le charbon actif, c'est juste des composés organiques qui ont été portés à température et qui vont créer une espèce de filtre micro-peureux très efficace et qui vont retenir plus ou moins certains types de contaminants. Et les systèmes qui se fixent sur les robinets sont encore plus performants parce que... Ce charbon actif est broyé encore plus fin, sa surface de contact avec l'eau va être encore plus importante, donc son efficacité de filtration est nettement améliorée. Et là on a des systèmes de filtration qui commencent à devenir significatifs. On est sur des gammes de prix qui sont assez proches des eaux qu'on peut produire dans des carafines 30. Et puis après on peut aller sur de l'osmose inverse, des technologies qui sont beaucoup plus techniquement complexes, et aussi malheureusement plus coûteuses. mais par exemple l'osmose inverse qui est un système qu'utilisent certains types de consommateurs, c'est relativement cher, ça va coûter facilement plusieurs centaines d'euros. ça nécessite des entretiens plus ou moins fréquents, et puis surtout on a une eau qui est tellement pure, j'allais dire, qu'elle n'est plus vraiment non plus agréable, enfin elle n'est plus franchement intéressante à consommer, parce que des eaux trop minéralisées ne sont pas intéressantes, c'est pour ça qu'il ne faut pas boire trop d'eau, mais les eaux trop déminéralisées posent aussi problème de santé, donc il faut reminéraliser ces eaux qui sont passées par des systèmes d'osmose inverse, donc on ne rend pas les choses très très simples. Donc l'eau du robinet, avec un système de filtration si on a vraiment des problèmes de qualité de l'eau au robinet le système qui se fixe par exemple sur les robinets qui peut être un très bon compromis Et puis encore une fois, ça ne sert à rien de faire attention à la qualité de l'eau si on ne fait pas déjà attention à la qualité de l'alimentation solide qui constitue la très grande majorité de la plupart des apports des contaminants.

  • Speaker #0

    Et puis si on a encore quelques doutes sur la qualité de l'eau de sa commune, il suffit d'aller sur le site de l'Agence régionale de santé et donc de constater la qualité de l'eau, l'analyse qui est effectuée par l'ARS dans sa commune.

  • Speaker #1

    Accessible à tout le monde et très facile d'accès.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Philippe Perrin pour tous ces apports. Alors en résumé, l'eau du robinet est de bonne qualité en France, on peut lui faire confiance. Elle est beaucoup moins chère que l'eau embouteillée. Les résidus de médicaments et de plastique sont des sources de pollution diffuse présentes dans l'eau du robinet et dans l'eau embouteillée. Pour éviter les substances toxiques, il est d'abord nécessaire de faire attention à son alimentation solide et à son système de ventilation. Pour supprimer l'odeur de chlore, on laisse l'eau en carafe décanter à température ambiante ou au réfrigérateur pendant quelques heures et on investit si besoin dans un système de filtration directement au robinet. Vous pourrez découvrir nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé au cours de nos nouveaux épisodes sur les ondes électromagnétiques, les nanoparticules et bien d'autres. A bientôt !

Description

L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics ; c’est d’ailleurs « l’aliment » le plus contrôlé en France. Pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d’eau à consommer : eau minérale, eau de source, eau du robinet, comment s’y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Dans cet épisode consacré à l’eau, Vanessa Rougier reçoit Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l’Institut de Formation en Santé Environnementale, conférencier et formateur, afin d’en apprendre davantage sur la qualité de l’eau, l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast "L'environnement au cœur de ma santé", le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la Prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Ce podcast est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est. Pour cet épisode consacré à l'eau, je reçois Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l'IFSEN, l'Institut de formation en santé environnementale, conférencier et formateur, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur la qualité de l'eau, l'état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé. Bonjour Philippe !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et elle fait l'objet d'une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics. C'est d'ailleurs l'aliment le plus contrôlé en France avec 310 000 prélèvements par an auxquels il faut ajouter les contrôles réguliers des exploitants. En Grand Est, l'Agence régionale de santé effectue chaque année environ 33 000 prélèvements d'échantillons d'eau pour mesurer la qualité d'eau. Et pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d'eau à consommer. Eau minérale ? Eau de source ? Eau du robinet ? Comment s'y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Alors, Philippe, la qualité de l'eau du robinet est-elle bonne aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors globalement, elle est plutôt effectivement de bonne qualité, même s'il peut y avoir localement des dépassements, des limites ou des références de qualité, en fait des normes sur l'eau du robinet. Mais en règle générale, on est quand même sur plutôt une bonne qualité. Puis c'est vrai, comme c'était précisé, un suivi extrêmement rigoureux de la part des producteurs d'eau, mais en plus de la part des pouvoirs publics. Ça ne veut pas dire qu'il faut avoir une confiance aveugle dans cette qualité, mais on a des éléments quand même assez rassurants sur le sujet en général.

  • Speaker #0

    Donc nous avons parlé de la question de la qualité de l'eau, mais n'y a-t-il pas Philippe un problème également de quantité d'eau ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, et ça devient extrêmement préoccupant. dans de nombreuses régions du monde, et en France, on n'est pas complètement à l'abri de ce genre de choses, on le voit. Le problème, ce n'est pas forcément la quantité d'eau, ce sera plutôt l'accessibilité de cette ressource. Il y a toujours eu la même quantité d'eau sur la planète, ça ne varie pas, on n'est pas en train de faire disparaître l'eau de la planète, mais on est en train de la rendre difficilement accessible. Et ce qu'il faut comprendre, c'est que plus l'eau est difficilement accessible, c'est-à-dire que moins la ressource dans l'environnement est importante, plus les pollutions qu'on y déverse vont se concentrer. On a donc un phénomène de concentration de contaminants qui peuvent augmenter. augmenter dans les ressources en eau parce que ces ressources sont en train de se réduire assez sensiblement. Donc on aura à terme un risque peut-être plus important encore de trouver des contaminants dans l'eau, d'autant plus que ces contaminants sont particulièrement concentrés.

  • Speaker #0

    Donc une qualité d'eau qui semble suffisante avec des contrôles réguliers. L'eau en bouteille est beaucoup plus contaminée par des particules plastiques que celle du robinet. Et l'eau du robinet serait-elle plus contaminée par les pesticides et les médicaments Alors Philippe, qu'en est-il des résidus plastiques ou des médicaments qui ne sont pas mesurés ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est d'ailleurs une des limites de la surveillance de la qualité de l'eau du robinet, puisque certains paramètres, certaines pollutions qu'on peut trouver dans l'environnement aujourd'hui ne sont pas pris en compte par la réglementation, notamment ce qu'on appelle les micropolluants. Et au sein des micropolluants, on trouve notamment la classe des médicaments qu'on retrouve à l'état de trace dans les ressources en eau, donc qu'on peut retrouver dans l'eau du robinet. Les médicaments, par exemple, ne sont pas pris en compte par la réglementation, donc ne sont pas surveillés par les pouvoirs publics. En revanche, on les trouve donc en partie dans l'eau du robinet, on les trouve plus dans l'eau du robinet que dans les eaux en bouteille. C'est le problème par rapport aux eaux du robinet. On a aussi certains types de pesticides, notamment des métabolites, c'est-à-dire des produits issus de la dégradation de ces pesticides dans l'environnement, qui ne sont pas forcément pris en compte par la réglementation, qui passent sous les radars dans l'eau du robinet, qui se retrouvent elles aussi un peu plus contaminées par des métabolites ou certains types de pesticides. Ça c'est le côté plutôt, j'allais dire, un peu négatif de l'eau du robinet. Quand on regarde maintenant du côté des eaux en bouteille, les eaux en bouteille ont en règle générale moins de contamination sur ces différentes familles de polluants. Par contre, elle est plus contaminée, l'eau du robinet, par certains types d'agents, notamment bien sûr les microplastiques et les nanoplastiques. Les micros, c'est le millionième de mètre, donc c'est des petites particules. Les nanomètres, c'est le milliardième de mètre. Donc les nanoparticules sont mille fois plus petites que les microparticules. Et on découvre d'ailleurs aujourd'hui progressivement toute la toxicité. de ces nanoplastiques et de ces microplastiques, une étude très récente publiée dans le New England Journal of Medicine, une revue de haute qualité, publiée récemment, montrait que les plaques d'athérome, qui sont des plaques qui se forment à l'intérieur des artères et qui sont responsables des accidents cardiovasculaires, ces plaques artérielles d'athérome, lorsqu'elles contiennent des microplastiques, augmentent très sensiblement le risque de pathologies cardiaques graves. Donc c'est effectivement... une source d'inquiétude de plus en plus forte qu'on a autour des micros et des nanoplastiques qui sont donc plus présents dans les eaux en bouteille, d'autant plus que ces eaux peuvent être conservées dans des conditions pas toujours idéales pour assurer une bonne stabilité du plastique. Les eaux en bouteille devraient être conservées au sec, pas à la lumière du jour, en tout cas pas en plein soleil notamment, et plus le temps va durer, plus les contaminations de l'eau risquent d'augmenter avec la libération des microplastiques. Dans les eaux en bouteille, on va trouver aussi des composés chimiques, qui sont issus des plastiques. L'eau en bouteille est embouteillée dans ce qu'on appelle du polyéthylène TRF-thalate. Et ce PET est un plastique qui va être additionné dans les plastifiants. Et on peut mettre des dizaines, voire des centaines de plastifiants différents dans les plastiques alimentaires. Et dans ces plastifiants, beaucoup d'entre eux sont sur la salette, sont relativement inquiétants, et peuvent donc migrer dans l'eau en bouteille aussi. Donc il y a quand même beaucoup de questions qui se posent sur les plastifiants et sur les microplastiques qui sont absorbés dans les eaux en bouteille.

  • Speaker #0

    Pour autant, l'eau du robinet n'est pas inerte de ces plastiques, non plus de médicaments ou de pesticides qui seraient présents dans l'environnement proche des capteurs d'eau.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est un peu difficile parce qu'il n'y a pas le choix idéal. On comprend bien à travers ça qu'entre les résidus de médicaments et plus de pesticides dans l'eau du robinet et des... l'articule de plastique et tous les agents plastifiants qu'on va trouver dans l'eau en bouteille, c'est un petit peu difficile des fois de choisir.

  • Speaker #0

    Et pour autant, il n'y a pas que l'eau qui peut contenir ces substances-là, on a aussi l'alimentation qui peut en contenir.

  • Speaker #1

    Voilà, ça c'est une vraie question à se poser quand on est à la question du faut-il boire des oeufs en bouteille, faut-il boire de l'eau du robinet. La première chose à comprendre, c'est que l'apport de la plupart de ces contaminants sont très majoritairement associés à l'alimentation solide. Quand on parle des pesticides, quand on parle même d'autres composés comme le plomb, comme les nitrates, la plupart des composés problématiques qu'on peut trouver dans l'eau du robinet sont très majoritairement apportés par l'alimentation solide. Et quand je dis très majoritairement, on parle beaucoup des nitrates dans l'eau du robinet par exemple. En moyenne en France, 80% de la dose de nitrate sont mangées, notamment dans les additifs, dans certains types d'additifs alimentaires. Donc se poser la question sur quelle eau boire c'est intéressant, mais la première démarche à avoir quand on veut réduire son apport de contaminants, c'est de se poser la question de l'alimentation solide. Et ce serait complètement illusoire de vouloir boire des eaux très pures en bouteille, qui ne sont pas si pures que ça, il faut bien le comprendre, alors qu'on a une alimentation qui n'est déjà pas de qualité. La première chose à faire, c'est de manger une alimentation de qualité, bio, donc sans pesticides. avec beaucoup moins d'additifs alimentaires aussi, d'ailleurs dans le bio, manger une alimentation de qualité, qui va déjà réduire très sensiblement l'exposition aux contaminants, et l'eau apportera à ce moment-là une partie très secondaire des contaminants. On va reprendre les choses dans le mauvais sens.

  • Speaker #0

    L'eau du robinet coûte aussi 100 à 200 fois moins cher que l'eau embouteillée. Il y a aussi cette réelle différence de coût.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je dirais plutôt de prix, parce qu'effectivement, le prix... de l'eau en bouteille est déjà nettement plus élevée que l'eau du robinet, à 200 fois plus chère. Mais le coût global pour la collectivité de la consommation des eaux en bouteille est lui encore plus important, parce que quand je parle de coût, j'entends toutes les conséquences écologiques, toutes les conséquences sur l'environnement, toutes les conséquences indirectes aussi sur la santé, de la production des emballages plastiques, du transport de ces eaux en bouteille, de l'élimination. des bouteilles plastiques, tout ça a des conséquences sur l'environnement et des conséquences infinies aussi sur la santé. Donc on a un prix qui est déjà plus élevé de l'huile de l'eau en bouteille, c'est très clair, mais quand on intègre ces coûts indirects, là on est sur des chiffres qui deviennent colossaux et c'est clair qu'il faudrait aujourd'hui plutôt se battre pour avoir une bonne qualité de l'eau au robinet, pour tous. plutôt que de permettre à quelques privilégiés de boire des eaux en bouteille, qui auront des grosses conséquences pour l'ensemble de la population.

  • Speaker #0

    Les trois quarts des Français sont des buveurs mixtes. D'après le Centre d'information sur l'eau, 68% disent boire de l'eau du robinet tous les jours ou presque tous les jours, et la moitié boivent quotidiennement de l'eau en bouteille. Dans une même journée, on peut alterner entre consommation d'eau du robinet et consommation d'eau en bouteillier. Donc nous buvons en moyenne 150 litres d'eau par an et par français, qu'elle soit de source ou minérale. Alors maintenant Philippe, on fait quoi ? Quelle solution pratique indiquer à la population ?

  • Speaker #1

    La question va être d'être posée, parce qu'in fine c'est bien sûr ce que vont se demander les auditeurs. La première chose à comprendre, c'est que d'abord il faut bien faire une différence entre l'eau de source et l'eau de minérale. Parce que quand on se rabat sur des eaux minérales de peur de la qualité de l'eau du robinet, ce qu'on ne sait pas, c'est que la plupart du temps, les eaux minérales, si elles étaient au robinet, ne seraient pas conformes aux normes de potabilité, entre guillemets, ce qu'on appelle aux eaux destinées à la consommation humaine. Parce que certaines, de nombreuses même d'ailleurs, des eaux minérales, ont une teneur en sel minéraux trop importante pour être compatibles avec une consommation régulière. Donc consommer régulièrement des eaux de source, ça va. Consommer régulièrement des eaux en bouteille de type minéral cette fois-ci peut poser des problèmes. Regarde leur teneur en certains sels minéraux. Et d'ailleurs quand on parle de sels minéraux, ce qu'on oublie de dire c'est que les eaux riches en calcium et en magnésium qu'on trouve en bouteille, ce sont juste des eaux calcaires. Parce que le calcaire ça s'appelle le carbonate de calcium et le carbonate de magnésium, qu'on va appeler calcaire au robinet mais qu'on va appeler calcium et magnésium dans les eaux en bouteille. Très belle manipulation mentale. Alors au final, pour répondre à la question qu'est-ce qu'on fait ? moi j'aurais plutôt tendance à dire que l'eau du robinet reste, encore une fois, relativement contrôlée. Il y a effectivement des risques de dépassement de certaines normes, on le disait. Il y a un autre aspect aussi qui est présent dans les eaux du robinet qui nécessite d'être aussi signalé, c'est notamment les produits issus de la chloration. Les produits issus de la chloration de l'eau, qui vont garantir une qualité microbienne correcte jusqu'au robinet du consommateur, ces composés peuvent donner ce goût désagréable à l'eau. Et ces composés chlorés vont interagir sur l'eau, sur certains composés organiques qui sont présents dans l'eau, pour former des molécules qui ne sont pas très sympathiques. D'abord en termes de goût, en termes d'odeur, mais pas très sympathiques en termes de santé aussi. Il y a une solution très intéressante par rapport à ça, c'est juste de laisser l'eau reposer quelques minutes. pour quelques heures à température ambiante ou au réfrigérateur. On stocke cette eau dans une carafe, par exemple en verre de préférence, on la laissera au frigo ou à température ambiante, et en quelques heures, ces composés se sont évaporés, donc l'eau a perdu ce goût désagréable, et se sera par là même débarrassée de ces composés problématiques. Donc c'est une solution extrêmement simple, accessible à tous. Et ces composés, dont je disais, il suffit simplement d'aérer, laisser aérer un petit peu l'eau. Il ne faut pas perdre de vue aussi que ces composés, on va beaucoup les trouver dans une salle de bain, par exemple lorsqu'on prend sa douche, parce que ces composés sont contenus. dans les tuyaux, et dans les tuyaux, l'eau est sous pression, et quand elle arrive au niveau de la pomme de la douche, l'eau va se retrouver à une pression qui va d'un seul coup baisser considérablement, et les gaz qui sont contenus dans cette eau vont se libérer. Et dans ces gaz, on va trouver justement ces gaz issus de la chloration, qu'on va beaucoup respirer sous sa douche. Donc en gros, c'est surtout sous la douche qu'on est exposé à ces composés, qu'on va trouver dans l'eau. Donc ça veut dire qu'il faudrait par exemple bien aérer, bien ventiler sa douche, que son... la salle de bain si on prend un bain par exemple, c'est des endroits où il y a de l'eau, il faut penser aussi à aérer, d'abord pour des problèmes d'humidité qui peuvent apparaître, mais aussi pour éviter de trop inhaler ces composés, ici de la chloration qui sont évitées. Et puis on a d'autres solutions, on peut aller plus loin, on peut aussi filtrer l'eau, alors dans la filtration de l'eau, on a toute une panoplie d'outils qui sont proposés, il y a les caras filtrantes, le système le plus simple, le plus rudimentaire, dont l'efficacité malheureusement est assez discutable, et puis surtout des filtrations qui peuvent conduire à des contaminations microbiennes de l'eau filtrée. Donc ces systèmes de carafiltrantes, c'est quand même problématique. Toutes les études qui ont été faites, tant par les pouvoirs publics d'ailleurs que par des associations de consommateurs, montraient des contaminations assez importantes des eaux qui étaient ainsi traitées dans ces carafiltrantes après quelques jours, voire quelques semaines d'utilisation. Donc je déconseille ces carafiltrantes. On peut opter pour des systèmes qui se fixent sur le robinet, qui utilisent toujours la même technologie, ce qu'on appelle du charbon actif. Le charbon actif, c'est juste des composés organiques qui ont été portés à température et qui vont créer une espèce de filtre micro-peureux très efficace et qui vont retenir plus ou moins certains types de contaminants. Et les systèmes qui se fixent sur les robinets sont encore plus performants parce que... Ce charbon actif est broyé encore plus fin, sa surface de contact avec l'eau va être encore plus importante, donc son efficacité de filtration est nettement améliorée. Et là on a des systèmes de filtration qui commencent à devenir significatifs. On est sur des gammes de prix qui sont assez proches des eaux qu'on peut produire dans des carafines 30. Et puis après on peut aller sur de l'osmose inverse, des technologies qui sont beaucoup plus techniquement complexes, et aussi malheureusement plus coûteuses. mais par exemple l'osmose inverse qui est un système qu'utilisent certains types de consommateurs, c'est relativement cher, ça va coûter facilement plusieurs centaines d'euros. ça nécessite des entretiens plus ou moins fréquents, et puis surtout on a une eau qui est tellement pure, j'allais dire, qu'elle n'est plus vraiment non plus agréable, enfin elle n'est plus franchement intéressante à consommer, parce que des eaux trop minéralisées ne sont pas intéressantes, c'est pour ça qu'il ne faut pas boire trop d'eau, mais les eaux trop déminéralisées posent aussi problème de santé, donc il faut reminéraliser ces eaux qui sont passées par des systèmes d'osmose inverse, donc on ne rend pas les choses très très simples. Donc l'eau du robinet, avec un système de filtration si on a vraiment des problèmes de qualité de l'eau au robinet le système qui se fixe par exemple sur les robinets qui peut être un très bon compromis Et puis encore une fois, ça ne sert à rien de faire attention à la qualité de l'eau si on ne fait pas déjà attention à la qualité de l'alimentation solide qui constitue la très grande majorité de la plupart des apports des contaminants.

  • Speaker #0

    Et puis si on a encore quelques doutes sur la qualité de l'eau de sa commune, il suffit d'aller sur le site de l'Agence régionale de santé et donc de constater la qualité de l'eau, l'analyse qui est effectuée par l'ARS dans sa commune.

  • Speaker #1

    Accessible à tout le monde et très facile d'accès.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Philippe Perrin pour tous ces apports. Alors en résumé, l'eau du robinet est de bonne qualité en France, on peut lui faire confiance. Elle est beaucoup moins chère que l'eau embouteillée. Les résidus de médicaments et de plastique sont des sources de pollution diffuse présentes dans l'eau du robinet et dans l'eau embouteillée. Pour éviter les substances toxiques, il est d'abord nécessaire de faire attention à son alimentation solide et à son système de ventilation. Pour supprimer l'odeur de chlore, on laisse l'eau en carafe décanter à température ambiante ou au réfrigérateur pendant quelques heures et on investit si besoin dans un système de filtration directement au robinet. Vous pourrez découvrir nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé au cours de nos nouveaux épisodes sur les ondes électromagnétiques, les nanoparticules et bien d'autres. A bientôt !

Share

Embed

Description

L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics ; c’est d’ailleurs « l’aliment » le plus contrôlé en France. Pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d’eau à consommer : eau minérale, eau de source, eau du robinet, comment s’y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Dans cet épisode consacré à l’eau, Vanessa Rougier reçoit Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l’Institut de Formation en Santé Environnementale, conférencier et formateur, afin d’en apprendre davantage sur la qualité de l’eau, l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast "L'environnement au cœur de ma santé", le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la Prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Ce podcast est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est. Pour cet épisode consacré à l'eau, je reçois Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l'IFSEN, l'Institut de formation en santé environnementale, conférencier et formateur, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur la qualité de l'eau, l'état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé. Bonjour Philippe !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et elle fait l'objet d'une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics. C'est d'ailleurs l'aliment le plus contrôlé en France avec 310 000 prélèvements par an auxquels il faut ajouter les contrôles réguliers des exploitants. En Grand Est, l'Agence régionale de santé effectue chaque année environ 33 000 prélèvements d'échantillons d'eau pour mesurer la qualité d'eau. Et pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d'eau à consommer. Eau minérale ? Eau de source ? Eau du robinet ? Comment s'y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Alors, Philippe, la qualité de l'eau du robinet est-elle bonne aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors globalement, elle est plutôt effectivement de bonne qualité, même s'il peut y avoir localement des dépassements, des limites ou des références de qualité, en fait des normes sur l'eau du robinet. Mais en règle générale, on est quand même sur plutôt une bonne qualité. Puis c'est vrai, comme c'était précisé, un suivi extrêmement rigoureux de la part des producteurs d'eau, mais en plus de la part des pouvoirs publics. Ça ne veut pas dire qu'il faut avoir une confiance aveugle dans cette qualité, mais on a des éléments quand même assez rassurants sur le sujet en général.

  • Speaker #0

    Donc nous avons parlé de la question de la qualité de l'eau, mais n'y a-t-il pas Philippe un problème également de quantité d'eau ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, et ça devient extrêmement préoccupant. dans de nombreuses régions du monde, et en France, on n'est pas complètement à l'abri de ce genre de choses, on le voit. Le problème, ce n'est pas forcément la quantité d'eau, ce sera plutôt l'accessibilité de cette ressource. Il y a toujours eu la même quantité d'eau sur la planète, ça ne varie pas, on n'est pas en train de faire disparaître l'eau de la planète, mais on est en train de la rendre difficilement accessible. Et ce qu'il faut comprendre, c'est que plus l'eau est difficilement accessible, c'est-à-dire que moins la ressource dans l'environnement est importante, plus les pollutions qu'on y déverse vont se concentrer. On a donc un phénomène de concentration de contaminants qui peuvent augmenter. augmenter dans les ressources en eau parce que ces ressources sont en train de se réduire assez sensiblement. Donc on aura à terme un risque peut-être plus important encore de trouver des contaminants dans l'eau, d'autant plus que ces contaminants sont particulièrement concentrés.

  • Speaker #0

    Donc une qualité d'eau qui semble suffisante avec des contrôles réguliers. L'eau en bouteille est beaucoup plus contaminée par des particules plastiques que celle du robinet. Et l'eau du robinet serait-elle plus contaminée par les pesticides et les médicaments Alors Philippe, qu'en est-il des résidus plastiques ou des médicaments qui ne sont pas mesurés ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est d'ailleurs une des limites de la surveillance de la qualité de l'eau du robinet, puisque certains paramètres, certaines pollutions qu'on peut trouver dans l'environnement aujourd'hui ne sont pas pris en compte par la réglementation, notamment ce qu'on appelle les micropolluants. Et au sein des micropolluants, on trouve notamment la classe des médicaments qu'on retrouve à l'état de trace dans les ressources en eau, donc qu'on peut retrouver dans l'eau du robinet. Les médicaments, par exemple, ne sont pas pris en compte par la réglementation, donc ne sont pas surveillés par les pouvoirs publics. En revanche, on les trouve donc en partie dans l'eau du robinet, on les trouve plus dans l'eau du robinet que dans les eaux en bouteille. C'est le problème par rapport aux eaux du robinet. On a aussi certains types de pesticides, notamment des métabolites, c'est-à-dire des produits issus de la dégradation de ces pesticides dans l'environnement, qui ne sont pas forcément pris en compte par la réglementation, qui passent sous les radars dans l'eau du robinet, qui se retrouvent elles aussi un peu plus contaminées par des métabolites ou certains types de pesticides. Ça c'est le côté plutôt, j'allais dire, un peu négatif de l'eau du robinet. Quand on regarde maintenant du côté des eaux en bouteille, les eaux en bouteille ont en règle générale moins de contamination sur ces différentes familles de polluants. Par contre, elle est plus contaminée, l'eau du robinet, par certains types d'agents, notamment bien sûr les microplastiques et les nanoplastiques. Les micros, c'est le millionième de mètre, donc c'est des petites particules. Les nanomètres, c'est le milliardième de mètre. Donc les nanoparticules sont mille fois plus petites que les microparticules. Et on découvre d'ailleurs aujourd'hui progressivement toute la toxicité. de ces nanoplastiques et de ces microplastiques, une étude très récente publiée dans le New England Journal of Medicine, une revue de haute qualité, publiée récemment, montrait que les plaques d'athérome, qui sont des plaques qui se forment à l'intérieur des artères et qui sont responsables des accidents cardiovasculaires, ces plaques artérielles d'athérome, lorsqu'elles contiennent des microplastiques, augmentent très sensiblement le risque de pathologies cardiaques graves. Donc c'est effectivement... une source d'inquiétude de plus en plus forte qu'on a autour des micros et des nanoplastiques qui sont donc plus présents dans les eaux en bouteille, d'autant plus que ces eaux peuvent être conservées dans des conditions pas toujours idéales pour assurer une bonne stabilité du plastique. Les eaux en bouteille devraient être conservées au sec, pas à la lumière du jour, en tout cas pas en plein soleil notamment, et plus le temps va durer, plus les contaminations de l'eau risquent d'augmenter avec la libération des microplastiques. Dans les eaux en bouteille, on va trouver aussi des composés chimiques, qui sont issus des plastiques. L'eau en bouteille est embouteillée dans ce qu'on appelle du polyéthylène TRF-thalate. Et ce PET est un plastique qui va être additionné dans les plastifiants. Et on peut mettre des dizaines, voire des centaines de plastifiants différents dans les plastiques alimentaires. Et dans ces plastifiants, beaucoup d'entre eux sont sur la salette, sont relativement inquiétants, et peuvent donc migrer dans l'eau en bouteille aussi. Donc il y a quand même beaucoup de questions qui se posent sur les plastifiants et sur les microplastiques qui sont absorbés dans les eaux en bouteille.

  • Speaker #0

    Pour autant, l'eau du robinet n'est pas inerte de ces plastiques, non plus de médicaments ou de pesticides qui seraient présents dans l'environnement proche des capteurs d'eau.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est un peu difficile parce qu'il n'y a pas le choix idéal. On comprend bien à travers ça qu'entre les résidus de médicaments et plus de pesticides dans l'eau du robinet et des... l'articule de plastique et tous les agents plastifiants qu'on va trouver dans l'eau en bouteille, c'est un petit peu difficile des fois de choisir.

  • Speaker #0

    Et pour autant, il n'y a pas que l'eau qui peut contenir ces substances-là, on a aussi l'alimentation qui peut en contenir.

  • Speaker #1

    Voilà, ça c'est une vraie question à se poser quand on est à la question du faut-il boire des oeufs en bouteille, faut-il boire de l'eau du robinet. La première chose à comprendre, c'est que l'apport de la plupart de ces contaminants sont très majoritairement associés à l'alimentation solide. Quand on parle des pesticides, quand on parle même d'autres composés comme le plomb, comme les nitrates, la plupart des composés problématiques qu'on peut trouver dans l'eau du robinet sont très majoritairement apportés par l'alimentation solide. Et quand je dis très majoritairement, on parle beaucoup des nitrates dans l'eau du robinet par exemple. En moyenne en France, 80% de la dose de nitrate sont mangées, notamment dans les additifs, dans certains types d'additifs alimentaires. Donc se poser la question sur quelle eau boire c'est intéressant, mais la première démarche à avoir quand on veut réduire son apport de contaminants, c'est de se poser la question de l'alimentation solide. Et ce serait complètement illusoire de vouloir boire des eaux très pures en bouteille, qui ne sont pas si pures que ça, il faut bien le comprendre, alors qu'on a une alimentation qui n'est déjà pas de qualité. La première chose à faire, c'est de manger une alimentation de qualité, bio, donc sans pesticides. avec beaucoup moins d'additifs alimentaires aussi, d'ailleurs dans le bio, manger une alimentation de qualité, qui va déjà réduire très sensiblement l'exposition aux contaminants, et l'eau apportera à ce moment-là une partie très secondaire des contaminants. On va reprendre les choses dans le mauvais sens.

  • Speaker #0

    L'eau du robinet coûte aussi 100 à 200 fois moins cher que l'eau embouteillée. Il y a aussi cette réelle différence de coût.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je dirais plutôt de prix, parce qu'effectivement, le prix... de l'eau en bouteille est déjà nettement plus élevée que l'eau du robinet, à 200 fois plus chère. Mais le coût global pour la collectivité de la consommation des eaux en bouteille est lui encore plus important, parce que quand je parle de coût, j'entends toutes les conséquences écologiques, toutes les conséquences sur l'environnement, toutes les conséquences indirectes aussi sur la santé, de la production des emballages plastiques, du transport de ces eaux en bouteille, de l'élimination. des bouteilles plastiques, tout ça a des conséquences sur l'environnement et des conséquences infinies aussi sur la santé. Donc on a un prix qui est déjà plus élevé de l'huile de l'eau en bouteille, c'est très clair, mais quand on intègre ces coûts indirects, là on est sur des chiffres qui deviennent colossaux et c'est clair qu'il faudrait aujourd'hui plutôt se battre pour avoir une bonne qualité de l'eau au robinet, pour tous. plutôt que de permettre à quelques privilégiés de boire des eaux en bouteille, qui auront des grosses conséquences pour l'ensemble de la population.

  • Speaker #0

    Les trois quarts des Français sont des buveurs mixtes. D'après le Centre d'information sur l'eau, 68% disent boire de l'eau du robinet tous les jours ou presque tous les jours, et la moitié boivent quotidiennement de l'eau en bouteille. Dans une même journée, on peut alterner entre consommation d'eau du robinet et consommation d'eau en bouteillier. Donc nous buvons en moyenne 150 litres d'eau par an et par français, qu'elle soit de source ou minérale. Alors maintenant Philippe, on fait quoi ? Quelle solution pratique indiquer à la population ?

  • Speaker #1

    La question va être d'être posée, parce qu'in fine c'est bien sûr ce que vont se demander les auditeurs. La première chose à comprendre, c'est que d'abord il faut bien faire une différence entre l'eau de source et l'eau de minérale. Parce que quand on se rabat sur des eaux minérales de peur de la qualité de l'eau du robinet, ce qu'on ne sait pas, c'est que la plupart du temps, les eaux minérales, si elles étaient au robinet, ne seraient pas conformes aux normes de potabilité, entre guillemets, ce qu'on appelle aux eaux destinées à la consommation humaine. Parce que certaines, de nombreuses même d'ailleurs, des eaux minérales, ont une teneur en sel minéraux trop importante pour être compatibles avec une consommation régulière. Donc consommer régulièrement des eaux de source, ça va. Consommer régulièrement des eaux en bouteille de type minéral cette fois-ci peut poser des problèmes. Regarde leur teneur en certains sels minéraux. Et d'ailleurs quand on parle de sels minéraux, ce qu'on oublie de dire c'est que les eaux riches en calcium et en magnésium qu'on trouve en bouteille, ce sont juste des eaux calcaires. Parce que le calcaire ça s'appelle le carbonate de calcium et le carbonate de magnésium, qu'on va appeler calcaire au robinet mais qu'on va appeler calcium et magnésium dans les eaux en bouteille. Très belle manipulation mentale. Alors au final, pour répondre à la question qu'est-ce qu'on fait ? moi j'aurais plutôt tendance à dire que l'eau du robinet reste, encore une fois, relativement contrôlée. Il y a effectivement des risques de dépassement de certaines normes, on le disait. Il y a un autre aspect aussi qui est présent dans les eaux du robinet qui nécessite d'être aussi signalé, c'est notamment les produits issus de la chloration. Les produits issus de la chloration de l'eau, qui vont garantir une qualité microbienne correcte jusqu'au robinet du consommateur, ces composés peuvent donner ce goût désagréable à l'eau. Et ces composés chlorés vont interagir sur l'eau, sur certains composés organiques qui sont présents dans l'eau, pour former des molécules qui ne sont pas très sympathiques. D'abord en termes de goût, en termes d'odeur, mais pas très sympathiques en termes de santé aussi. Il y a une solution très intéressante par rapport à ça, c'est juste de laisser l'eau reposer quelques minutes. pour quelques heures à température ambiante ou au réfrigérateur. On stocke cette eau dans une carafe, par exemple en verre de préférence, on la laissera au frigo ou à température ambiante, et en quelques heures, ces composés se sont évaporés, donc l'eau a perdu ce goût désagréable, et se sera par là même débarrassée de ces composés problématiques. Donc c'est une solution extrêmement simple, accessible à tous. Et ces composés, dont je disais, il suffit simplement d'aérer, laisser aérer un petit peu l'eau. Il ne faut pas perdre de vue aussi que ces composés, on va beaucoup les trouver dans une salle de bain, par exemple lorsqu'on prend sa douche, parce que ces composés sont contenus. dans les tuyaux, et dans les tuyaux, l'eau est sous pression, et quand elle arrive au niveau de la pomme de la douche, l'eau va se retrouver à une pression qui va d'un seul coup baisser considérablement, et les gaz qui sont contenus dans cette eau vont se libérer. Et dans ces gaz, on va trouver justement ces gaz issus de la chloration, qu'on va beaucoup respirer sous sa douche. Donc en gros, c'est surtout sous la douche qu'on est exposé à ces composés, qu'on va trouver dans l'eau. Donc ça veut dire qu'il faudrait par exemple bien aérer, bien ventiler sa douche, que son... la salle de bain si on prend un bain par exemple, c'est des endroits où il y a de l'eau, il faut penser aussi à aérer, d'abord pour des problèmes d'humidité qui peuvent apparaître, mais aussi pour éviter de trop inhaler ces composés, ici de la chloration qui sont évitées. Et puis on a d'autres solutions, on peut aller plus loin, on peut aussi filtrer l'eau, alors dans la filtration de l'eau, on a toute une panoplie d'outils qui sont proposés, il y a les caras filtrantes, le système le plus simple, le plus rudimentaire, dont l'efficacité malheureusement est assez discutable, et puis surtout des filtrations qui peuvent conduire à des contaminations microbiennes de l'eau filtrée. Donc ces systèmes de carafiltrantes, c'est quand même problématique. Toutes les études qui ont été faites, tant par les pouvoirs publics d'ailleurs que par des associations de consommateurs, montraient des contaminations assez importantes des eaux qui étaient ainsi traitées dans ces carafiltrantes après quelques jours, voire quelques semaines d'utilisation. Donc je déconseille ces carafiltrantes. On peut opter pour des systèmes qui se fixent sur le robinet, qui utilisent toujours la même technologie, ce qu'on appelle du charbon actif. Le charbon actif, c'est juste des composés organiques qui ont été portés à température et qui vont créer une espèce de filtre micro-peureux très efficace et qui vont retenir plus ou moins certains types de contaminants. Et les systèmes qui se fixent sur les robinets sont encore plus performants parce que... Ce charbon actif est broyé encore plus fin, sa surface de contact avec l'eau va être encore plus importante, donc son efficacité de filtration est nettement améliorée. Et là on a des systèmes de filtration qui commencent à devenir significatifs. On est sur des gammes de prix qui sont assez proches des eaux qu'on peut produire dans des carafines 30. Et puis après on peut aller sur de l'osmose inverse, des technologies qui sont beaucoup plus techniquement complexes, et aussi malheureusement plus coûteuses. mais par exemple l'osmose inverse qui est un système qu'utilisent certains types de consommateurs, c'est relativement cher, ça va coûter facilement plusieurs centaines d'euros. ça nécessite des entretiens plus ou moins fréquents, et puis surtout on a une eau qui est tellement pure, j'allais dire, qu'elle n'est plus vraiment non plus agréable, enfin elle n'est plus franchement intéressante à consommer, parce que des eaux trop minéralisées ne sont pas intéressantes, c'est pour ça qu'il ne faut pas boire trop d'eau, mais les eaux trop déminéralisées posent aussi problème de santé, donc il faut reminéraliser ces eaux qui sont passées par des systèmes d'osmose inverse, donc on ne rend pas les choses très très simples. Donc l'eau du robinet, avec un système de filtration si on a vraiment des problèmes de qualité de l'eau au robinet le système qui se fixe par exemple sur les robinets qui peut être un très bon compromis Et puis encore une fois, ça ne sert à rien de faire attention à la qualité de l'eau si on ne fait pas déjà attention à la qualité de l'alimentation solide qui constitue la très grande majorité de la plupart des apports des contaminants.

  • Speaker #0

    Et puis si on a encore quelques doutes sur la qualité de l'eau de sa commune, il suffit d'aller sur le site de l'Agence régionale de santé et donc de constater la qualité de l'eau, l'analyse qui est effectuée par l'ARS dans sa commune.

  • Speaker #1

    Accessible à tout le monde et très facile d'accès.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Philippe Perrin pour tous ces apports. Alors en résumé, l'eau du robinet est de bonne qualité en France, on peut lui faire confiance. Elle est beaucoup moins chère que l'eau embouteillée. Les résidus de médicaments et de plastique sont des sources de pollution diffuse présentes dans l'eau du robinet et dans l'eau embouteillée. Pour éviter les substances toxiques, il est d'abord nécessaire de faire attention à son alimentation solide et à son système de ventilation. Pour supprimer l'odeur de chlore, on laisse l'eau en carafe décanter à température ambiante ou au réfrigérateur pendant quelques heures et on investit si besoin dans un système de filtration directement au robinet. Vous pourrez découvrir nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé au cours de nos nouveaux épisodes sur les ondes électromagnétiques, les nanoparticules et bien d'autres. A bientôt !

Description

L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics ; c’est d’ailleurs « l’aliment » le plus contrôlé en France. Pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d’eau à consommer : eau minérale, eau de source, eau du robinet, comment s’y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Dans cet épisode consacré à l’eau, Vanessa Rougier reçoit Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l’Institut de Formation en Santé Environnementale, conférencier et formateur, afin d’en apprendre davantage sur la qualité de l’eau, l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast "L'environnement au cœur de ma santé", le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la Prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Ce podcast est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est. Pour cet épisode consacré à l'eau, je reçois Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur de l'IFSEN, l'Institut de formation en santé environnementale, conférencier et formateur, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur la qualité de l'eau, l'état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé. Bonjour Philippe !

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    L'eau est indispensable à l'équilibre de notre organisme et elle fait l'objet d'une surveillance accrue de la part des pouvoirs publics. C'est d'ailleurs l'aliment le plus contrôlé en France avec 310 000 prélèvements par an auxquels il faut ajouter les contrôles réguliers des exploitants. En Grand Est, l'Agence régionale de santé effectue chaque année environ 33 000 prélèvements d'échantillons d'eau pour mesurer la qualité d'eau. Et pourtant, le citoyen est parfois en questionnement sur le type d'eau à consommer. Eau minérale ? Eau de source ? Eau du robinet ? Comment s'y retrouver ? Que nous dit la science actuellement ? Quelles solutions pratiques indiquer à la population ? Alors, Philippe, la qualité de l'eau du robinet est-elle bonne aujourd'hui en France ?

  • Speaker #1

    Alors globalement, elle est plutôt effectivement de bonne qualité, même s'il peut y avoir localement des dépassements, des limites ou des références de qualité, en fait des normes sur l'eau du robinet. Mais en règle générale, on est quand même sur plutôt une bonne qualité. Puis c'est vrai, comme c'était précisé, un suivi extrêmement rigoureux de la part des producteurs d'eau, mais en plus de la part des pouvoirs publics. Ça ne veut pas dire qu'il faut avoir une confiance aveugle dans cette qualité, mais on a des éléments quand même assez rassurants sur le sujet en général.

  • Speaker #0

    Donc nous avons parlé de la question de la qualité de l'eau, mais n'y a-t-il pas Philippe un problème également de quantité d'eau ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, et ça devient extrêmement préoccupant. dans de nombreuses régions du monde, et en France, on n'est pas complètement à l'abri de ce genre de choses, on le voit. Le problème, ce n'est pas forcément la quantité d'eau, ce sera plutôt l'accessibilité de cette ressource. Il y a toujours eu la même quantité d'eau sur la planète, ça ne varie pas, on n'est pas en train de faire disparaître l'eau de la planète, mais on est en train de la rendre difficilement accessible. Et ce qu'il faut comprendre, c'est que plus l'eau est difficilement accessible, c'est-à-dire que moins la ressource dans l'environnement est importante, plus les pollutions qu'on y déverse vont se concentrer. On a donc un phénomène de concentration de contaminants qui peuvent augmenter. augmenter dans les ressources en eau parce que ces ressources sont en train de se réduire assez sensiblement. Donc on aura à terme un risque peut-être plus important encore de trouver des contaminants dans l'eau, d'autant plus que ces contaminants sont particulièrement concentrés.

  • Speaker #0

    Donc une qualité d'eau qui semble suffisante avec des contrôles réguliers. L'eau en bouteille est beaucoup plus contaminée par des particules plastiques que celle du robinet. Et l'eau du robinet serait-elle plus contaminée par les pesticides et les médicaments Alors Philippe, qu'en est-il des résidus plastiques ou des médicaments qui ne sont pas mesurés ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est d'ailleurs une des limites de la surveillance de la qualité de l'eau du robinet, puisque certains paramètres, certaines pollutions qu'on peut trouver dans l'environnement aujourd'hui ne sont pas pris en compte par la réglementation, notamment ce qu'on appelle les micropolluants. Et au sein des micropolluants, on trouve notamment la classe des médicaments qu'on retrouve à l'état de trace dans les ressources en eau, donc qu'on peut retrouver dans l'eau du robinet. Les médicaments, par exemple, ne sont pas pris en compte par la réglementation, donc ne sont pas surveillés par les pouvoirs publics. En revanche, on les trouve donc en partie dans l'eau du robinet, on les trouve plus dans l'eau du robinet que dans les eaux en bouteille. C'est le problème par rapport aux eaux du robinet. On a aussi certains types de pesticides, notamment des métabolites, c'est-à-dire des produits issus de la dégradation de ces pesticides dans l'environnement, qui ne sont pas forcément pris en compte par la réglementation, qui passent sous les radars dans l'eau du robinet, qui se retrouvent elles aussi un peu plus contaminées par des métabolites ou certains types de pesticides. Ça c'est le côté plutôt, j'allais dire, un peu négatif de l'eau du robinet. Quand on regarde maintenant du côté des eaux en bouteille, les eaux en bouteille ont en règle générale moins de contamination sur ces différentes familles de polluants. Par contre, elle est plus contaminée, l'eau du robinet, par certains types d'agents, notamment bien sûr les microplastiques et les nanoplastiques. Les micros, c'est le millionième de mètre, donc c'est des petites particules. Les nanomètres, c'est le milliardième de mètre. Donc les nanoparticules sont mille fois plus petites que les microparticules. Et on découvre d'ailleurs aujourd'hui progressivement toute la toxicité. de ces nanoplastiques et de ces microplastiques, une étude très récente publiée dans le New England Journal of Medicine, une revue de haute qualité, publiée récemment, montrait que les plaques d'athérome, qui sont des plaques qui se forment à l'intérieur des artères et qui sont responsables des accidents cardiovasculaires, ces plaques artérielles d'athérome, lorsqu'elles contiennent des microplastiques, augmentent très sensiblement le risque de pathologies cardiaques graves. Donc c'est effectivement... une source d'inquiétude de plus en plus forte qu'on a autour des micros et des nanoplastiques qui sont donc plus présents dans les eaux en bouteille, d'autant plus que ces eaux peuvent être conservées dans des conditions pas toujours idéales pour assurer une bonne stabilité du plastique. Les eaux en bouteille devraient être conservées au sec, pas à la lumière du jour, en tout cas pas en plein soleil notamment, et plus le temps va durer, plus les contaminations de l'eau risquent d'augmenter avec la libération des microplastiques. Dans les eaux en bouteille, on va trouver aussi des composés chimiques, qui sont issus des plastiques. L'eau en bouteille est embouteillée dans ce qu'on appelle du polyéthylène TRF-thalate. Et ce PET est un plastique qui va être additionné dans les plastifiants. Et on peut mettre des dizaines, voire des centaines de plastifiants différents dans les plastiques alimentaires. Et dans ces plastifiants, beaucoup d'entre eux sont sur la salette, sont relativement inquiétants, et peuvent donc migrer dans l'eau en bouteille aussi. Donc il y a quand même beaucoup de questions qui se posent sur les plastifiants et sur les microplastiques qui sont absorbés dans les eaux en bouteille.

  • Speaker #0

    Pour autant, l'eau du robinet n'est pas inerte de ces plastiques, non plus de médicaments ou de pesticides qui seraient présents dans l'environnement proche des capteurs d'eau.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'est un peu difficile parce qu'il n'y a pas le choix idéal. On comprend bien à travers ça qu'entre les résidus de médicaments et plus de pesticides dans l'eau du robinet et des... l'articule de plastique et tous les agents plastifiants qu'on va trouver dans l'eau en bouteille, c'est un petit peu difficile des fois de choisir.

  • Speaker #0

    Et pour autant, il n'y a pas que l'eau qui peut contenir ces substances-là, on a aussi l'alimentation qui peut en contenir.

  • Speaker #1

    Voilà, ça c'est une vraie question à se poser quand on est à la question du faut-il boire des oeufs en bouteille, faut-il boire de l'eau du robinet. La première chose à comprendre, c'est que l'apport de la plupart de ces contaminants sont très majoritairement associés à l'alimentation solide. Quand on parle des pesticides, quand on parle même d'autres composés comme le plomb, comme les nitrates, la plupart des composés problématiques qu'on peut trouver dans l'eau du robinet sont très majoritairement apportés par l'alimentation solide. Et quand je dis très majoritairement, on parle beaucoup des nitrates dans l'eau du robinet par exemple. En moyenne en France, 80% de la dose de nitrate sont mangées, notamment dans les additifs, dans certains types d'additifs alimentaires. Donc se poser la question sur quelle eau boire c'est intéressant, mais la première démarche à avoir quand on veut réduire son apport de contaminants, c'est de se poser la question de l'alimentation solide. Et ce serait complètement illusoire de vouloir boire des eaux très pures en bouteille, qui ne sont pas si pures que ça, il faut bien le comprendre, alors qu'on a une alimentation qui n'est déjà pas de qualité. La première chose à faire, c'est de manger une alimentation de qualité, bio, donc sans pesticides. avec beaucoup moins d'additifs alimentaires aussi, d'ailleurs dans le bio, manger une alimentation de qualité, qui va déjà réduire très sensiblement l'exposition aux contaminants, et l'eau apportera à ce moment-là une partie très secondaire des contaminants. On va reprendre les choses dans le mauvais sens.

  • Speaker #0

    L'eau du robinet coûte aussi 100 à 200 fois moins cher que l'eau embouteillée. Il y a aussi cette réelle différence de coût.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Je dirais plutôt de prix, parce qu'effectivement, le prix... de l'eau en bouteille est déjà nettement plus élevée que l'eau du robinet, à 200 fois plus chère. Mais le coût global pour la collectivité de la consommation des eaux en bouteille est lui encore plus important, parce que quand je parle de coût, j'entends toutes les conséquences écologiques, toutes les conséquences sur l'environnement, toutes les conséquences indirectes aussi sur la santé, de la production des emballages plastiques, du transport de ces eaux en bouteille, de l'élimination. des bouteilles plastiques, tout ça a des conséquences sur l'environnement et des conséquences infinies aussi sur la santé. Donc on a un prix qui est déjà plus élevé de l'huile de l'eau en bouteille, c'est très clair, mais quand on intègre ces coûts indirects, là on est sur des chiffres qui deviennent colossaux et c'est clair qu'il faudrait aujourd'hui plutôt se battre pour avoir une bonne qualité de l'eau au robinet, pour tous. plutôt que de permettre à quelques privilégiés de boire des eaux en bouteille, qui auront des grosses conséquences pour l'ensemble de la population.

  • Speaker #0

    Les trois quarts des Français sont des buveurs mixtes. D'après le Centre d'information sur l'eau, 68% disent boire de l'eau du robinet tous les jours ou presque tous les jours, et la moitié boivent quotidiennement de l'eau en bouteille. Dans une même journée, on peut alterner entre consommation d'eau du robinet et consommation d'eau en bouteillier. Donc nous buvons en moyenne 150 litres d'eau par an et par français, qu'elle soit de source ou minérale. Alors maintenant Philippe, on fait quoi ? Quelle solution pratique indiquer à la population ?

  • Speaker #1

    La question va être d'être posée, parce qu'in fine c'est bien sûr ce que vont se demander les auditeurs. La première chose à comprendre, c'est que d'abord il faut bien faire une différence entre l'eau de source et l'eau de minérale. Parce que quand on se rabat sur des eaux minérales de peur de la qualité de l'eau du robinet, ce qu'on ne sait pas, c'est que la plupart du temps, les eaux minérales, si elles étaient au robinet, ne seraient pas conformes aux normes de potabilité, entre guillemets, ce qu'on appelle aux eaux destinées à la consommation humaine. Parce que certaines, de nombreuses même d'ailleurs, des eaux minérales, ont une teneur en sel minéraux trop importante pour être compatibles avec une consommation régulière. Donc consommer régulièrement des eaux de source, ça va. Consommer régulièrement des eaux en bouteille de type minéral cette fois-ci peut poser des problèmes. Regarde leur teneur en certains sels minéraux. Et d'ailleurs quand on parle de sels minéraux, ce qu'on oublie de dire c'est que les eaux riches en calcium et en magnésium qu'on trouve en bouteille, ce sont juste des eaux calcaires. Parce que le calcaire ça s'appelle le carbonate de calcium et le carbonate de magnésium, qu'on va appeler calcaire au robinet mais qu'on va appeler calcium et magnésium dans les eaux en bouteille. Très belle manipulation mentale. Alors au final, pour répondre à la question qu'est-ce qu'on fait ? moi j'aurais plutôt tendance à dire que l'eau du robinet reste, encore une fois, relativement contrôlée. Il y a effectivement des risques de dépassement de certaines normes, on le disait. Il y a un autre aspect aussi qui est présent dans les eaux du robinet qui nécessite d'être aussi signalé, c'est notamment les produits issus de la chloration. Les produits issus de la chloration de l'eau, qui vont garantir une qualité microbienne correcte jusqu'au robinet du consommateur, ces composés peuvent donner ce goût désagréable à l'eau. Et ces composés chlorés vont interagir sur l'eau, sur certains composés organiques qui sont présents dans l'eau, pour former des molécules qui ne sont pas très sympathiques. D'abord en termes de goût, en termes d'odeur, mais pas très sympathiques en termes de santé aussi. Il y a une solution très intéressante par rapport à ça, c'est juste de laisser l'eau reposer quelques minutes. pour quelques heures à température ambiante ou au réfrigérateur. On stocke cette eau dans une carafe, par exemple en verre de préférence, on la laissera au frigo ou à température ambiante, et en quelques heures, ces composés se sont évaporés, donc l'eau a perdu ce goût désagréable, et se sera par là même débarrassée de ces composés problématiques. Donc c'est une solution extrêmement simple, accessible à tous. Et ces composés, dont je disais, il suffit simplement d'aérer, laisser aérer un petit peu l'eau. Il ne faut pas perdre de vue aussi que ces composés, on va beaucoup les trouver dans une salle de bain, par exemple lorsqu'on prend sa douche, parce que ces composés sont contenus. dans les tuyaux, et dans les tuyaux, l'eau est sous pression, et quand elle arrive au niveau de la pomme de la douche, l'eau va se retrouver à une pression qui va d'un seul coup baisser considérablement, et les gaz qui sont contenus dans cette eau vont se libérer. Et dans ces gaz, on va trouver justement ces gaz issus de la chloration, qu'on va beaucoup respirer sous sa douche. Donc en gros, c'est surtout sous la douche qu'on est exposé à ces composés, qu'on va trouver dans l'eau. Donc ça veut dire qu'il faudrait par exemple bien aérer, bien ventiler sa douche, que son... la salle de bain si on prend un bain par exemple, c'est des endroits où il y a de l'eau, il faut penser aussi à aérer, d'abord pour des problèmes d'humidité qui peuvent apparaître, mais aussi pour éviter de trop inhaler ces composés, ici de la chloration qui sont évitées. Et puis on a d'autres solutions, on peut aller plus loin, on peut aussi filtrer l'eau, alors dans la filtration de l'eau, on a toute une panoplie d'outils qui sont proposés, il y a les caras filtrantes, le système le plus simple, le plus rudimentaire, dont l'efficacité malheureusement est assez discutable, et puis surtout des filtrations qui peuvent conduire à des contaminations microbiennes de l'eau filtrée. Donc ces systèmes de carafiltrantes, c'est quand même problématique. Toutes les études qui ont été faites, tant par les pouvoirs publics d'ailleurs que par des associations de consommateurs, montraient des contaminations assez importantes des eaux qui étaient ainsi traitées dans ces carafiltrantes après quelques jours, voire quelques semaines d'utilisation. Donc je déconseille ces carafiltrantes. On peut opter pour des systèmes qui se fixent sur le robinet, qui utilisent toujours la même technologie, ce qu'on appelle du charbon actif. Le charbon actif, c'est juste des composés organiques qui ont été portés à température et qui vont créer une espèce de filtre micro-peureux très efficace et qui vont retenir plus ou moins certains types de contaminants. Et les systèmes qui se fixent sur les robinets sont encore plus performants parce que... Ce charbon actif est broyé encore plus fin, sa surface de contact avec l'eau va être encore plus importante, donc son efficacité de filtration est nettement améliorée. Et là on a des systèmes de filtration qui commencent à devenir significatifs. On est sur des gammes de prix qui sont assez proches des eaux qu'on peut produire dans des carafines 30. Et puis après on peut aller sur de l'osmose inverse, des technologies qui sont beaucoup plus techniquement complexes, et aussi malheureusement plus coûteuses. mais par exemple l'osmose inverse qui est un système qu'utilisent certains types de consommateurs, c'est relativement cher, ça va coûter facilement plusieurs centaines d'euros. ça nécessite des entretiens plus ou moins fréquents, et puis surtout on a une eau qui est tellement pure, j'allais dire, qu'elle n'est plus vraiment non plus agréable, enfin elle n'est plus franchement intéressante à consommer, parce que des eaux trop minéralisées ne sont pas intéressantes, c'est pour ça qu'il ne faut pas boire trop d'eau, mais les eaux trop déminéralisées posent aussi problème de santé, donc il faut reminéraliser ces eaux qui sont passées par des systèmes d'osmose inverse, donc on ne rend pas les choses très très simples. Donc l'eau du robinet, avec un système de filtration si on a vraiment des problèmes de qualité de l'eau au robinet le système qui se fixe par exemple sur les robinets qui peut être un très bon compromis Et puis encore une fois, ça ne sert à rien de faire attention à la qualité de l'eau si on ne fait pas déjà attention à la qualité de l'alimentation solide qui constitue la très grande majorité de la plupart des apports des contaminants.

  • Speaker #0

    Et puis si on a encore quelques doutes sur la qualité de l'eau de sa commune, il suffit d'aller sur le site de l'Agence régionale de santé et donc de constater la qualité de l'eau, l'analyse qui est effectuée par l'ARS dans sa commune.

  • Speaker #1

    Accessible à tout le monde et très facile d'accès.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Philippe Perrin pour tous ces apports. Alors en résumé, l'eau du robinet est de bonne qualité en France, on peut lui faire confiance. Elle est beaucoup moins chère que l'eau embouteillée. Les résidus de médicaments et de plastique sont des sources de pollution diffuse présentes dans l'eau du robinet et dans l'eau embouteillée. Pour éviter les substances toxiques, il est d'abord nécessaire de faire attention à son alimentation solide et à son système de ventilation. Pour supprimer l'odeur de chlore, on laisse l'eau en carafe décanter à température ambiante ou au réfrigérateur pendant quelques heures et on investit si besoin dans un système de filtration directement au robinet. Vous pourrez découvrir nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé au cours de nos nouveaux épisodes sur les ondes électromagnétiques, les nanoparticules et bien d'autres. A bientôt !

Share

Embed