Speaker #0Ce que tu entends là, c'est le cœur de Clélia qui bat. Elle ne le sait pas encore, mais Clélia, c'est le personnage central de notre histoire. Ce qu'elle ignore également, c'est qu'aujourd'hui, tout va partir à volo. Plus rien ne sera comme avant. La cocotte minute sur laquelle elle a posé un couvercle depuis des années va exploser. Et elle va en mettre partout. Pas de retour en arrière possible. De toute manière, tout est déjà écrit. Cela devait arriver. Comme tu l'entends, la journée a mal commencé. Elle est en retard, bloquée dans les bouchons, parce qu'elle est partie plus tard que prévu. Anaïs, sa fille de 6 ans, a renversé son bol de céréales et Victor, son fils de 9 ans, a décidé de partir à l'école sans cartable. Mais, entre nous, rien d'exceptionnel à tout cela. En fait, ça arrive souvent, régulièrement. Ce n'est pas cela qui va faire la différence aujourd'hui. Clélia a 39 ans. Elle est responsable d'une équipe de marketing international dans une grande entreprise à Lyon. Sa mission ? Gérer des campagnes publicitaires pour des marques de luxe avec des budgets qui donnent le vertige. Aujourd'hui, elle doit présenter le résultat de semaines de travail à la réunion de 9h. Avec son équipe, ils ont bossé d'arrache-pied. Clélia déteste être en retard. Pour elle, c'est une question de respect. C'est aussi sa manière d'être irréprochable, de montrer l'exemple. C'est important pour elle de faire le maximum. de toujours être exemplaire. Elle sent le stress et la contrariété l'envahir. Oui, c'est ça, il faut qu'elle respire. Tout va bien se passer. Elle connaît sa présentation sur le bout des doigts, les chiffres sont bons, la stratégie est solide. Elle jette un coup d'œil à l'horloge du tableau de bord. 8h50. Allez, encore 10 minutes. Si ce feu passe au vert, mais le feu reste obstinément rouge. Ça, c'est un message de sa collègue. On t'attend en salle de réunion, le boss est déjà là. Elle soupire et la pression continue de monter. Quinze minutes plus tard, la voici au bureau, devant l'ascenseur, naturellement, en panne. Ouais ! Non ! Elle grimpe les escaliers 4 à 4, arrive essoufflée devant la salle de réunion, ajuste rapidement sa tenue, prend une grande inspiration et entre. Tout le monde se tait, tout le monde la regarde. Son chef lève un sourcil, visiblement agacé. Clélia, elle, sent le rouge lui monter au joues et elle se dit, encore une fois, je ne suis pas à la hauteur. Elle s'installe rapidement, branche son ordinateur pour commencer sa présentation, mais l'écran reste noir. Elle tapote frénétiquement sur les touches. Rien. Le big boss soupire, exaspéré. Et le voilà qui lance avec condescendance. Vous nous faites perdre notre temps. Si vous n'êtes pas prête, nous pouvons reporter. Elle rougit. Elle babussit des excuses, Clélia. Elle tente de régler le problème. Mais rien n'y fait. Peut-être que vos obligations familiales vous accaparent trop. ajoute son boss, d'un ton acerbe. Vous devriez envisager de prendre des congés pour vous recentrer. Après tout, une mère débordée ne peut pas être une bonne manager. Un murmure parcourt l'assistance. Clélia sent une boule se former dans sa gorge. Je vous assure que tout est sous contrôle. Mon équipe et moi... Il l'interrompt. Ça, il le fait tout le temps. Le travail acharné ne suffit pas si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et, en tant que responsable, vous devez montrer l'exemple. Montrez l'exemple. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Une colère sourde monte en elle. Mais... Je montre l'exemple depuis des années. Je porte cette équipe à bout de bras. Je sacrifie mon temps, ma famille. Pourquoi ? Pour ses remarques ? pense-t-elle avec amertume. Sauf que, elle se rend compte, en regardant les autres, que cette phrase, qu'elle pensait avoir dite dans sa tête, elle l'a prononcée tout haut. Un silence de plomb envahit la salle. Le Big Boss la dévisage, stupéfait. Clélia ! Je vous prie de garder votre calme et de sortir de cette salle. Rentrez chez vous, les RH vous contacteront demain matin. Clélia est médusée. Aucun son ne sort de sa bouche. Elle sent un sentiment de honte l'envahir. Elle voudrait disparaître, devenir invisible. Alors, elle referme son ordinateur. Elle le glisse dans son sac et elle quitte la salle de réunion. Célia marche vite dans les rues animées de Lyon, le téléphone à la main, les pensées en vrac. Le rune coule, lui, calme, indifférent à sa tourmente. Qu'est-ce que je viens de faire ? se demande-t-elle. Pourquoi est-ce que cela finit toujours mal ? Pourquoi, malgré tous mes efforts, mon travail n'est-il pas reconnu à sa juste valeur ? Et là, une phrase lui revient. Tu gâches ton avenir, Clélia. On attend beaucoup mieux de toi. Cette phrase, ce sont celles que ses parents lui ont prononcées à ses 19 ans, lorsqu'elle a décidé d'abandonner la médecine pour partir faire le tour du monde, sac au dos. Tout est en train de se répéter. Ça. c'est sa mère. Elle a toujours le don de l'appeler au bon moment, comme si elle avait un détecteur pour identifier l'instant propice pour appuyer sur le bouton rouge qui déclenche les explosions de Clélia. Elle décide de ne pas répondre. Ce n'est vraiment pas le bon moment. Mais c'est qu'elle insiste. Pourtant, elle sait qu'elle est au travail. Clélia lit le message WhatsApp qui vient d'arriver. Clélia, c'est urgent, c'est papa. Rappelle-moi dès que possible. Sans réfléchir, Clélia prend son téléphone. et appelle sa mère. Alors, voici la première énigme que je te propose. À ton avis, pourquoi Clélia revit-elle sans arrêt les mêmes scénarios ? Dans la newsletter qui est partie aujourd'hui, en même temps que le podcast, tu trouveras un indice pour répondre à cette question, ainsi que des pistes pour pousser la tienne. Tous les détails se trouvent dans la description de l'épisode et je te dis à demain pour la suite de notre histoire.
