- Speaker #0
et puis on partira ensuite sur ce que tu fais concrètement, tu te poserais des questions sur ton activité, les prémices, pourquoi t'as lancé ça, etc. Ok ?
- Speaker #1
Ouais, très bien, ça me va.
- Speaker #0
Super, pour recommencer, est-ce que tu peux juste te présenter ton nom, ton prénom, ton entreprise, ton projet ou ta société ?
- Speaker #1
Et donc je m'appelle Louis Deroche, je suis écologue et naturaliste. J'ai souvent tendance à expliquer un peu plus en détail, puisque c'est un métier qui n'est pas commun. Donc écologue, c'est l'ingénierie de la gestion de l'environnement, si on peut simplifier comme ça. Et puis naturaliste, c'est une activité de reconnaissance de la biodiversité, donc de la faune moi en particulier. Donc mon travail consiste à faire des diagnostics écologiques autour de la biodiversité et de faire du conseil pour des projets d'aménagement, d'écotourisme ou d'agriculture.
- Speaker #0
Quel a été ton parcours étudiant ? Tu as fait quoi comme études ? Tu parlais d'ingénieur ?
- Speaker #1
J'ai fait une fac de bio, donc licence de biologie et master de gestion de l'environnement. J'ai travaillé dans un bureau d'études d'urbanisme dans la filiale environnement qui m'a permis de comprendre un peu comment fonctionne l'aménagement du territoire. Ensuite, j'ai travaillé dans un bureau d'études naturaliste. Donc là, je faisais vraiment des inventaires naturalistes sur le terrain, surtout pour des projets d'études d'impact, pour des projets éoliens et projets de parcs photovoltaïques. Et puis entre ces deux activités-là, j'avais pris un an où j'ai découvert l'agriculture, en faisant du hoofing notamment. J'ai fait aussi pas mal de chantiers participatifs en éco-construction. Donc là, ça m'a permis aussi de... de découvrir du concret, puis d'appliquer mes conseils maintenant aujourd'hui d'accueil de biodiversité dans des projets d'aménagement, d'éco-construction et d'agroécologie.
- Speaker #0
Tu disais du woofing, c'est quoi ?
- Speaker #1
Du woofing, c'est venir en aide à des projets agricoles, puis en échange du gîte et du couvert. L'idée, c'est de travailler environ 4 heures par jour et puis d'être accueilli en échange.
- Speaker #0
Et comment est-ce que tu en es venu à l'entrepreneuriat ?
- Speaker #1
Suite à mon dernier travail en bureau d'études, Donc là, en parallèle, j'avais co-créé une association qui s'appelle les Urbaculteurs. J'avais besoin de temps pour développer cette association. Arrivé en fin de CDD, j'avais l'option du CDI ou l'option de trouver du temps pour lancer mon association de manière un peu plus importante. J'avais d'autres collègues qui étaient auto-entrepreneurs et je me suis dit pourquoi pas essayer d'être auto-entrepreneur, ce qui me laissera du temps. qui pourra me laisser le choix du temps à consacrer à l'association. Puis maintenant, deux ans et demi...
- Speaker #0
Donc tu portes un double projet, c'est ça ? Avec un double engagement ?
- Speaker #1
C'est ça. Avec mon entreprise, je travaille en tant que conseil auprès des entreprises, auprès des collectivités. Et avec mon association, on travaille plutôt sur de la formation. Sur la formation auprès des collectivités aussi, auprès des professionnels de l'aménagement du territoire. sur les sujets de résilience des territoires, à savoir résilience alimentaire, accueil de biodiversité, stockage de carbone, adaptation et atténuation du dérèglement climatique, santé, un peu tous les sujets. On essaie d'avoir une vision systémique au sujet des enjeux socio-écologiques.
- Speaker #0
Et ton champ d'intervention, c'est dans... C'est dans la France entière ? C'est dans le territoire nantais ? Dans l'Ouest ?
- Speaker #1
Moi, c'est plutôt le Grand Ouest. J'interviens en Bretagne, région Nouvelle-Aquitaine jusqu'à Bordeaux à peu près, puis dans la région centre. Ça m'arrive aussi d'aller un peu en Ile-de-France. Et puis, bien sûr, les Pays de la Loire, où je suis emplanté.
- Speaker #0
Quelles sont tes valeurs, les causes qui sont vraiment importantes pour toi ?
- Speaker #1
Mes valeurs sont surtout humanistes et écologistes. Donc des valeurs d'égalité et d'équité. des valeurs du prendre soin du vivant. En fait, j'ai été formé aussi à la permaculture qui est guidée par une éthique de prendre soin de l'humain, prendre soin du vivant, partager et le partage équitable. Et ça correspond à peu près à... Ça englobe en tout cas pas mal de mes valeurs.
- Speaker #0
Allez, il est temps de passer à ta carte blanche.
- Speaker #1
T'as une minute. Je vous invite à venir à l'éco-pitch numéro 2 pour venir découvrir plein de projets engagés. voir un peu ce qui se fait. Si vous, vous n'avez pas encore trouvé de projet auquel vous inscrire, ce sera le moment de découvrir de nouveaux projets. et pourquoi pas de vous engager à leur côté voire de vous inspirer aussi si jamais vous en avez besoin merci,
- Speaker #0
le message est passé rendez-vous, le podcast dans un deuxième moment on va peut-être parler de ton double projet de ta double activité à la fois associatif à la fois entrepreneurial, est-ce que tu peux nous dire un petit peu au début, quand t'as voulu te lancer, qu'est-ce que t'as remarqué ? Est-ce qu'il y a une raison particulière qui a fait que tu te lançais ? T'as trouvé une nouvelle problématique non résolue dans un sujet bien précis ?
- Speaker #1
En règle générale, les sujets autour de l'écologie, je mets des guillemets, traitent surtout du dérèglement climatique, un petit peu de la biodiversité. Mais on oublie un peu tout le reste et les liens qu'il peut y avoir entre ces deux sujets et puis les sujets de santé, de bien-être, par exemple. Je trouve qu'il manque le sujet de la systémie dans la résolution de problématiques en règle générale, de liens entre les sujets, de liens entre les manières d'agir pour essayer de régler tous ces enjeux socio-écologiques. C'est surtout la systémie qui guide un peu mes activités aujourd'hui.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu veux dire exactement par systémie ?
- Speaker #1
C'est une manière de concevoir, d'appréhender les enjeux, notamment de manière globale. Ce n'est pas régler d'un côté le problème du dérèglement climatique, d'un côté régler le problème de la biodiversité. En fait, les actions, c'est plus complexe que ça. Si on imagine un écosystème, par exemple, un écosystème, ça va être plein d'éléments avec des liens entre tous ces éléments. C'est un peu la même chose pour les problématiques qu'on peut avoir. C'est qu'il y a plein de problématiques, il y a des liens entre ces problématiques. Et il est important de... d'avoir conscience de tous ces liens. Par exemple, si on règle le problème du dérèglement climatique, ce n'est que la troisième cause d'extinction de la biodiversité. Donc en fait, on n'aura pas à régler tous les problèmes en réglant juste le problème du dérèglement climatique.
- Speaker #0
C'est super intéressant ce que tu dis, parce que quand on a préparé la communication autour d'EcoPitch 2, on s'est dit, tiens, on parle de cancer, on parle de faune sauvage. Le problème qu'on avait anticipé, c'est, est-ce que les futurs invités vont voir le lien entre les deux ? Et pour toi, tu vois ce lien ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Ça me fait penser justement au concept de One Health, une seule santé. En fait, notre santé dépend de la santé des écosystèmes, de la pollution. La pollution a un impact sur notre santé. La pollution vient de nos manières de vivre, en règle générale. Et en fait, tout est lié.
- Speaker #0
Est-ce que tu as des choses intéressantes ? A nous dire sur la faune sauvage dans le Grand Ouest, il y a des choses que tu connais, que tu pourrais partager avec nous ?
- Speaker #1
De manière générale, la faune et la flore se portent mal en France, dans le monde, un peu partout. Un exemple des problématiques systémiques qui concernent la biodiversité, ça peut être le sujet de la grippe aviaire, avec l'impact que ça a pu avoir sur... Sur la colonie de Foudbassan, à la réserve naturelle des Sept-Îles, située au large de Pérouse-Guirec dans les Côtes-d'Armor, la grippe aviaire qui provient des manières d'élever les oiseaux pour la consommation humaine, qui a concentré les animaux, permet au virus de se développer plus facilement. et donc une fois échappé des élevages le virus va venir dans la faune sauvage et puis là en 2022 le virus a atteint la colonie de Foutbassan au printemps c'est à ce moment là où la colonie se réunit sur un rocher alors que le reste du temps en hiver là où sévit d'habitude la grippe aviaire les oiseaux sont un peu dispersés au large ce sont des oiseaux marins et là la grippe aviaire elle est arrivée en plein printemps quand les oiseaux étaient sur la colonie et donc là ça a fait des ravages dans la colonie on a perdu des pourcentages très très importants en nombre d'individus donc ça a impacté les individus eux-mêmes mais aussi la reproduction et donc on espère que la colonie va résister à ce choc là Tu as d'autres exemples à nous donner ? Quand je parlais tout à l'heure du troisième cause d'extinction de la biodiversité, c'était le dérèglement climatique. La première, c'est le changement d'usage des terres. Donc ça va être l'artificialisation, par exemple. Donc là, il y a un gros combat justement sur la lutte contre l'artificialisation des terres. Donc ça, ça va être vrai pour la biodiversité, mais aussi vrai pour la résilience alimentaire, pour garder des terres agricoles qui permettent de nourrir la population qui est de plus en plus nombreuse. Et puis au-delà de la lutte contre l'artificialisation, il y a aussi... et ça se fait de plus en plus des sujets sur la désartificialisation donc venir enlever du bitume par exemple et puis recréer des sols ce qui n'est pas sans problématique non plus puisque la création de sols se fait sur des temps très longs
- Speaker #0
Aujourd'hui on peut dire que tu es naturaliste et écologue c'est quoi un naturaliste en 2024 ?
- Speaker #1
Pour faire la distinction entre les deux, écologue, ça va être le titre qu'on peut avoir sorti des études d'écologie. Et naturaliste, il n'y a pas vraiment de formation qui prépare à être naturaliste, c'est plutôt la passion de reconnaissance des oiseaux par exemple, reconnaissance des insectes. Et au sein des naturalistes, il va y avoir les personnes qui sont plutôt en capacité de reconnaître la faune, ça va être les faunistes, et plutôt la flore, ça va être les botanistes. Ça c'est histoire de scinder un peu, mais... un naturaliste peut très bien connaître la faune et la flore, mais voilà un peu pour schématiser.
- Speaker #0
Alors on a vu au début du podcast que tu avais un double engagement à la fois dans ton entreprise et ton association. Comment se répartit ton engagement au quotidien entre l'un et l'autre ? Est-ce que ça se complète ? Est-ce que les actions vont dans le même sens ?
- Speaker #1
Oui, ça se complète. Donc moi, mon activité de naturaliste me permet d'aller sur le terrain, de continuer à m'auto-former sur le terrain, sur la reconnaissance des espèces. Ça permet aussi de faire du conseil auprès des maîtres d'œuvre notamment, quand il s'agit de projets d'aménagement et de construction. donc ça, ça me permet en fait de voir, d'avoir la vision de terrain la vision de ce qu'on peut mettre en oeuvre puis mon engagement associatif qui est plutôt sur la formation va me permettre de transmettre un peu la connaissance que je vais acquérir sur le terrain Et c'est quoi,
- Speaker #0
c'est au cas de quel public ? C'est des enfants ?
- Speaker #1
Le public c'est plutôt des collectivités donc élus et services techniques et puis des entreprises de l'aménagement du territoire On a un projet dans les tuyaux pour travailler avec un lycée notamment essayer de travailler avec les lycéens sur la conception de la cour du lycée pour essayer d'améliorer un peu cette cour. pour accueillir plus de biodiversité, améliorer le cycle de l'eau aussi, ce que je n'en ai pas parlé, mais tout ça c'est lié aussi, le cycle de l'eau a une importance aussi dans nos réflexions.
- Speaker #0
Avec les microplastiques aussi, tu constates les dégâts ?
- Speaker #1
Les microplastiques sont aussi un sujet à prendre au sérieux, parce que les pollutions sont aussi un des impacts sur la biodiversité. Après, ce n'est pas un combat que je mène en premier lieu à titre personnel, si, mais ce n'est pas un sujet sur lequel je travaille directement.
- Speaker #0
Au cours de tes différents engagements, quel est le relationnel que tu dois tisser ? Qui sont tes interlocuteurs, tes partenaires ? Tu as parlé de tes clients tout à l'heure. Est-ce que tu es en contact avec des scientifiques, par exemple ?
- Speaker #1
Je fais partie d'un réseau d'éco-construction solidaire, par exemple. Donc là, mes interlocuteurs vont être toutes les personnes qui travaillent tous les corps d'état de la construction. Donc là, je peux rencontrer des maçons, je peux rencontrer des architectes, des maîtres d'ouvrage. Et puis, c'est à ces moments-là, dans ces discussions avec ces personnes-là, que je viens parler de la biodiversité et puis justement de l'enjeu de l'aménagement sur la biodiversité. Pareil, avec mon entreprise, j'interviens dans un BTS Gestion et Protection de la Nature. Donc là, mes interlocuteurs, ça va être des étudiants. qui deviendront écologues et naturalistes à leur tour. Ils n'ont des scientifiques, peu, quand même des liens avec des associations de protection de la nature.
- Speaker #0
Comment on peut t'aider aujourd'hui ?
- Speaker #1
Vous pouvez m'aider parlant de la biodiversité, en vous intéressant au sujet. Ça, ça m'aidera dans le combat. Pas que moi d'ailleurs. En adhérant à notre association des urbaculteurs. Ça, ça nous aide, puisque plus on est d'adhérents, Plus on a de poids.
- Speaker #0
Quel lien tu entretiens avec la nature ?
- Speaker #1
Fusionnelle.
- Speaker #0
C'est les rêveries du promeneur solitaire ?
- Speaker #1
C'est ça. Toujours les oreilles ouvertes. Quand je me balade, je suis toujours concentré sur ce qu'il y a autour de moi et à essayer de nommer telle ou telle plante que je croise ou écouter les oiseaux.
- Speaker #0
Rendez-vous, le podcast.
- Speaker #1
et puis vous me verrez souvent tourner la tête quand je quand je marche ou quand je discute même en marchant avec des gens merci louis merci jean christophe