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La Note d'Inspi - Vivre de la musique

ITW Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes de Belfort : Vivre de la musique autrement et découvrir de nouveaux talents inspirants !

ITW Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes de Belfort : Vivre de la musique autrement et découvrir de nouveaux talents inspirants !

42min |16/10/2024
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ITW Kem Lalot, programmateur des Eurockéennes de Belfort : Vivre de la musique autrement et découvrir de nouveaux talents inspirants !

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42min |16/10/2024
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Description

Dans cet épisode captivant de "La Note d'Inspi - Vivre de la musique", j'ai a le plaisir d'accueillir Kem Lalot, un programmateur passionné et reconnu du festival Les Eurockéennes de Belfort. Si vous êtes passionné par la musique et que vous souhaitez comprendre les rouages de l'industrie musicale, cet épisode est fait pour vous. Kem nous plonge dans son parcours musical, qui a commencé avec la batterie à l'âge de 12 ans, et nous raconte comment il a évolué vers la programmation de concerts. Il partage ses expériences enrichissantes au Noumatrouf, où il a appris à gérer une salle de concert, une étape cruciale qui l'a préparé pour son rôle actuel.


Au fil de cette interview inspirante, Kem aborde les défis quotidiens du métier de programmateur. Il explique comment il doit jongler avec différents genres musicaux pour séduire un large public, tout en restant fidèle à sa passion pour la musique. Les relations dans l'industrie musicale jouent un rôle essentiel, et Kem nous dévoile comment il découvre de nouveaux talents, souvent en assistant à des concerts en direct. Ces moments, riches en émotions et en découvertes, sont au cœur de son projet musical solo et de sa quête pour offrir une expérience éclectique lors des festivals.


Kem partage également des anecdotes mémorables sur des rencontres avec des artistes, révélant ainsi certains secrets de l'industrie musicale qui pourraient bien inspirer les jeunes musiciens. Il conclut cet épisode en encourageant tous ceux qui rêvent de vivre de leur art à poursuivre leurs ambitions, tout en leur offrant des conseils pratiques pour naviguer dans le monde parfois complexe de la musique et carrière.


Que vous soyez un chanteur en herbe, un musicien expérimenté ou un producteur en quête de succès musical, cet épisode de "La Note d'Inspi" vous fournira des clés pour comprendre comment devenir connu dans l'industrie musicale. Vous découvrirez comment vivre de la musique est non seulement un rêve, mais aussi un projet nécessitant passion, travail acharné et détermination. Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des expériences d'artistes qui ont su percer dans le milieu, et laissez-vous inspirer par les conseils de Kem Lalot pour bâtir votre propre carrière musicale. Plongez dans cet univers fascinant et découvrez comment transformer votre passion pour la musique en une véritable réussite !


Liens mentionnés dans l'épisode

Les Eurockéennes:

https://www.eurockeennes.fr

Festival GéNéRiQ:

https://generiq-festival.com

Résidence secondaire:

https://en-residence-secondaire.eurockeennes.fr

Opération Iceberg:

https://operation-iceberg.eu


Crédit photo : Zélie Noreda



Tu rêves de vivre de la musique et de faire de ta passion une carrière ?

Ce podcast est fait pour toi.


En écoutant La Note d'Inspi, tu trouveras de l’inspiration, de la force, et des idées pour poursuivre ton projet musical et vivre de ton art.


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Transcription

  • Speaker #0

    Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. J'étais comme un gamin, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocannes et je me dis, tiens, là ça peut être pas mal. Je pense que ça va leur plaire, le groupe peut faire ses loyaux à complet, donc c'est pas le grand service. C'est ça qui va donner le la de la suite.

  • Speaker #1

    Hello et bienvenue sur ce nouvel épisode de La Note d'Inspi. Si tu es un artiste ou passionné... et que tu n'as pas abandonné le rêve de vivre de la musique, tu es au bon endroit. Tu trouveras dans ce podcast de l'inspiration, de la force et des idées pour poursuivre ton projet musical et avec un peu de persévérance, pourquoi pas, vivre de la musique. On se retrouve chaque mercredi pour un nouvel épisode, soit d'un format un peu plus court où je suis seul à parler, ou alors comme celui-ci, dans un format un peu plus long, où j'interview des chanteurs, des musiciens et différents acteurs de l'industrie musicale qui nous partagent leurs notes d'inspiration. Je suis persuadé que réussir dans la musique est bien évidemment une question de stratégie, mais cette stratégie n'est rien sans le mindset nécessaire à la persévérance. Alors abonne-toi pour ne rien rater, sois ouvert et laisse-toi imprégner par cette nouvelle note d'inspiration. Très belle écoute à toi ! Alors Kem Lalot est un programmateur passionné de Belfort. Il s'occupe de la programmation du festival Les Eurocaines de Belfort, du festival générique, et il est aussi en charge d'Opération Iceberg, qui est un dispositif d'accompagnement d'artistes émergents. En tout cas, Kem, je suis très, très heureux de t'accueillir sur la note d'inspire et je te souhaite la bienvenue.

  • Speaker #0

    Je suis content d'être aussi sur la note d'inspire, ravi d'échanger avec toi.

  • Speaker #1

    Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas ou en tout cas pas encore, quelle est la chose à regarder, écouter ou lire pour apprendre à te connaître ?

  • Speaker #0

    La chose à regarder ou lire pour apprendre à me connaître ? Le plus simple, c'est de regarder la programmation des euroquiennes. Ça donne une bonne idée de ce que... Ce que je peux faire, voilà, après les autres programmations que j'ai pu faire les années précédentes sur les différents festivals que j'ai programmés, que ce soit les Eurocans des éditions précédentes, le festival générique, le club le Noumatrouf, mais ça, ça date d'un moment puisque j'ai programmé cette salle à Mulhouse entre 1994 et 2000, le festival Impetus aussi que j'ai programmé qui n'existe plus. Voilà, les soirées en résidence secondaire, ça donne un bon panel de tout ce que j'ai fait, un peu la programmation d'un club qui s'appelle La Poudrie, aussi à Belfort entre 2017 et 2020. Donc voilà, ça permet de voir un petit peu ce que j'ai pu faire et dans quel univers je navigue.

  • Speaker #1

    Excellent ! Commençons par le tout début. Quel est ton rapport à la base avec la musique ? Est-ce que tu es musicien ? Est-ce que tu as fait de la musique étant petit ?

  • Speaker #0

    Je suis musicien, effectivement. Je suis batteur. J'ai commencé la batterie, à avoir le démon de la batterie, on va dire, vers l'âge de 12 ans à peu près, quand je suis rentré au collège. J'avais un ami dans ma rue qui était, lui, guitariste, et qui était un petit peu plus âgé que moi, et qui me tânait pour qu'on fasse un groupe ensemble. On était plutôt branchés par un hard rock à l'époque. On a commencé, lui il avait le matériel déjà et moi j'avais rien. J'ai tanné mes parents pour avoir une batterie, j'ai réussi. On répétait chez moi, dans le grenier de mes parents. Ça m'a mis un petit peu le pied à l'étrier, on va dire. J'ai fait de la batterie jusqu'en 1999, dans différents groupes, dont un qui s'appelle Willis Pottied, qui est un petit peu tourné. en France, en Europe, qui a eu un petit succès d'estime dans l'Underground, avec lequel je me suis quand même pas mal marré. Et après, depuis là, j'ai arrêté complètement la batterie quand le groupe a splitté en 1999.

  • Speaker #1

    Ok, et au niveau des études, tu étais tout de suite dans la musique ? Ou tu as peut-être fait d'autres études ?

  • Speaker #0

    Alors pas du tout, non. Au départ, j'ai fait une fac d'histoire-géo, sans trop grande conviction. J'ai fait une année en histoire de l'art, une année en histoire, une année en géo. Et finalement, j'ai validé mon année de géo pour passer en deuxième année. Ce qui me motivait le plus, c'était le fait que j'étais pion en même temps. Et donc, il fallait absolument que je passe en deuxième année pour garder mon statut de pion. Parce que je pense que les études, j'avais abandonné depuis un moment. Donc j'ai bossé un petit peu pour pouvoir passer en deuxième année. Et puis en deuxième année de géo, j'ai laissé tomber complètement. Et j'ai attendu de ne plus être en mesure de pionner, parce qu'il fallait quand même que je monte les échelons pour continuer. Et au moment où on m'a dit non mais là vous stagnez, donc voilà vous ne pouvez plus être pion. Donc là j'ai abandonné mes études complètement et arrivé le moment où je devais faire mon service militaire, ce que j'ai refusé de faire. Et donc j'ai fait ce qu'on appelle une objection de conscience, c'est-à-dire que j'ai refusé de porter les armes et tout. Et donc je me suis retrouvé dans une association pendant deux ans. Il faut savoir que le service militaire durait 12 mois, mais quand on devenait objecteur de conscience c'était pendant 24 mois. Donc voilà, je me suis retrouvé dans une association, dans une MJC à Montbéliard, qui m'a délégué à une salle de concert qui s'appelle l'Atelier des Môles à Montbéliard. Et voilà, c'était une manière en plus de continuer un petit peu dans mon processus d'organisateur de concert, enfin de démarrer un petit peu plus sérieusement dans ce qui allait devenir mon métier au final. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, c'était ça l'opportunité qui s'est présentée à toi. qui t'a emmené là où tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ça a été le premier pied à l'étrier. J'organisais déjà en parallèle des concerts avec une petite asso qui s'appelle Parc de Tarte. On organisait des concerts dans différents lieux qui allaient du petit bar jusqu'à la salle de concert. Et en parallèle de ça, j'ai fait mon objection de conscience à l'atelier des Môles. Donc là, j'ai... je faisais des choses un petit peu plus sérieusement, même si ça restait encore très associatif. J'ai toujours baigné dans l'associatif, mais là j'étais en charge de beaucoup de choses, c'est-à-dire que je faisais aussi bien, j'accueillais les groupes dans les locaux de répétition, j'allais coller les affiches, j'avais vraiment tous les rôles. Une fois que cette objection de conscience s'est terminée, j'ai eu une année où je ne savais pas trop ce que j'allais faire, et je continuais à organiser mes petits concerts avec mon asso. Et toujours sur Belfort, Montbéliard, dans tous les lieux possibles et inimaginables. Et à un moment, j'ai eu l'opportunité d'organiser un groupe allemand de hardcore et je n'avais aucune possibilité sur Belfort-Montbéliard. Donc je me suis tourné vers une salle qui s'appelle le Noumatrou Famuleuse pour savoir s'ils avaient des possibilités de m'accueillir. Et c'était OK, ils étaient libres ce jour-là. Et donc j'ai fait mon concert dimanche après-midi. Il y avait plutôt pas mal de monde pour ce type de groupe qui est quand même assez pointu. Donc le directeur de l'époque m'a proposé de devenir programmateur de la salle, vu qu'il n'avait plus de programmateur en fait. Et je n'ai pas réfléchi longtemps, j'ai dit oui tout de suite. Et là par contre, je suis parti dans quelque chose de plus sérieux, où en fait c'était une salle quand même une smack, donc voilà, avec une programmation sérieuse, avec une programmation aussi, on me demandait de programmer des groupes de tous styles musicaux, ça m'a beaucoup... ouvert les oreilles, parce que moi j'ai un background quand même qui était plutôt rock, metal on va dire, et donc là il fallait que je programme du hip-hop, il fallait que je programme de l'électro, de la chanson française du reggae, du rail il fallait que je fasse une programmation au généraliste et donc tout en gardant ma patte bien évidemment et donc ça m'a fait le plus grand bien parce que ça m'a permis de m'ouvrir à d'autres styles musicaux et j'ai programmé cette salle avec beaucoup de... de bonheur et de... Enfin, j'y serais peut-être encore si je n'avais pas eu l'opportunité des Eurocams, mais je l'ai programmé pendant six ans, et c'était vraiment très, très formateur, et c'était vraiment une superbe expérience.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand tu as démarré ce métier-là de programmateur, c'est quoi vraiment le challenge que tu as eu devant toi ? Un truc peut-être que... Ouais, c'est quoi le challenge que tu as eu devant toi ?

  • Speaker #0

    Les Eurocams, ou...

  • Speaker #1

    Non, quand tu as commencé déjà au Noumato, c'est quoi les... peut-être pas les difficultés, mais les trucs auxquels tu as dû faire face pour commencer ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Associatif, mais vraiment associatif, on va dire, où je n'ai jamais eu de formation sur les contrats, je n'ai jamais eu de formation juridique, etc. Et donc, je suis arrivé au Nouatrouf, là, c'était du sérieux, tout était cadré, etc. C'était une salle qui faisait des choses dans les règles de l'art. Donc, il a fallu que j'apprenne ça sur le tas. Moi, je viens du milieu de do-it-yourself, on peut dire. Donc j'ai fait pas mal de conneries au début, enfin je me suis trompé, j'étais bien encadré, donc Jean-Luc qui était le directeur à l'époque m'avait laissé un peu faire ce que je voulais, entre guillemets, pour lui le meilleur des apprentissages c'est quand on fait des bêtises, donc voilà, donc j'en ai fait quelques-unes. Donc quand on la fait une fois, on la fait pas deux fois, donc voilà, donc j'ai appris un peu comme ça, et après je me suis perfectionné avec quelques petites formations sur les contrats, notamment les contrats étrangers, enfin etc. et d'autres choses. mais en fait c'était très formateur, c'est-à-dire que j'apprenais tous les jours, j'apprenais quelque chose de nouveau. En plus, ce qui était pas mal, j'étais programmateur de la salle, mais l'idée c'est que chacun dans nos postes respectifs, hormis le fait que la programmation là c'est un petit peu différent, mais moi je me retrouvais peut-être un soir à faire la régie de la soirée, je me retrouvais peut-être un soir au bar, je me retrouvais peut-être un soir à l'entrée avec la sécu pour voir comment ça se passait. C'est-à-dire que Jean-Luc aimait qu'on passe un peu par tous les postes. pour savoir ce que faisait l'autre, et savoir après, effectivement, les besoins de chacun. C'était essentiel que chacun sache les besoins des autres pour que ça fonctionne bien. Et donc, c'était assez formateur, parce que j'ai touché un peu à tous les postes, même la communication, etc. Donc, ce qui fait que j'avais quand même un bon bagage quand je suis sorti de mon matrouf et que je suis arrivé aux Eurocannes.

  • Speaker #1

    Alors justement tu parlais d'opportunités pour les Eurocannes, ça s'est passé comment ?

  • Speaker #0

    Paul Roland qui est le directeur des Eurocannes, qui avait été nommé à l'été 2020, juste après l'édition 2020 des Eurocannes. En fait c'était un habitué du Noumattrouf, il venait souvent voir des concerts, il aimait bien ce que je programmais, l'atmosphère, le lieu, etc. Et donc je l'ai rencontré là-bas, on s'est vus plusieurs fois. On est devenus amis, il m'a déjà invité sur des choses qu'il faisait lui un petit peu sur Belfort avant les Eurocaines. Et quand il a été nommé à la direction du festival, il a cherché à avoir des programmateurs du cru, parce qu'avant la programmation était faite soit par une agence de booking parisienne, soit par un programmateur extérieur qui ne connaissait pas du tout la région. Donc là, lui, son idée, c'était d'avoir des personnes du cru qui connaissent bien le terrain local et le terreau local. Donc il a recruté dans un premier temps Christian Alletz qui venait de Dijon, qui avait une expérience plus dans la musique électro, le hip-hop, qui avait organisé des concerts sur Dijon avec une asso qui s'appelait Mayonnaise Production et qui avait aussi bossé pour la radio suisse Couleur 3. Et moi, qui étais vraiment un pur du cru cette fois-ci, parce que je suis né à Belfort, et donc qui programmait cette salle de Noumatrou Famulus qui est à 40 km de Belfort. qui connaissaient bien aussi bien le terrain alsacien qui est proche, que le terrain belfortin. Donc voilà, l'idée était de nous associer et de faire un pôle de programmateurs avec des connaissances et qui surtout soient du terrain.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi du coup exactement le rôle d'un programmateur ?

  • Speaker #0

    C'est de monter la programmation musicale du festival, de choisir les groupes, de négocier les tarifs, de... s'occuper des contrats, de faire de la promo. C'est aller aussi fouiner beaucoup, écouter beaucoup de choses, aller voir beaucoup de concerts, être très curieux, lire beaucoup aussi de magazines, à l'époque, et maintenant plus des webzines ou des autres parutions sur Internet. C'est d'être très curieux et aussi d'avoir un bon carnet d'adresses, parce que ça aide d'être en contact avec les tourneurs des groupes, que ce soit français ou étrangers. Voilà, donc c'est beaucoup de relationnel aussi, c'est beaucoup de négociations, il y a une grande partie de déplacement, mais il y a aussi énormément de bureaux, de mails, de tableaux Excel aussi, de budget. Mais le rôle principal, c'est de monter la programmation du festival et de faire que cette programmation séduise, plaise. que le festival puisse vendre des billets et que le festival puisse être pérenne tout en gardant un état d'esprit, une ligne artistique quand même qui est celle du Festival des Européennes, qui est généraliste mais pointue.

  • Speaker #1

    Parce que c'est quoi ? C'est chaque année, vous avez une direction en particulier ou tous les ans, c'est vraiment une direction qui reste assez constante ?

  • Speaker #0

    C'est constante, mais chaque année, on amène des touches nouvelles. avec des projets spéciaux, des créations, et puis on essaie d'éviter de refaire les mêmes artistes d'une année sur l'autre, c'est-à-dire que c'est un petit peu plus difficile pour les têtes d'affiches, mais les têtes d'affiches, on va dire que si elle est passée il y a cinq ans, on peut la refaire, mais sur les groupes plus découvertes, au groupe middle, on essaie de varier, d'amener des nouveaux groupes, des nouveaux projets, à part si un artiste arrive avec un nouvel album incroyable, et on se dit, bon, même si on l'a fait il y a deux ans, il faut absolument le refaire, parce que là, il a vraiment fait très très fort. mais sinon on essaye effectivement que la programmation soit la plus variée possible on est à Belfort c'est une petite ville de 50 000 habitants il y a un bassin de population qui est intéressant mais les gens à Belfort n'ont pas il n'y a pas de grosse salle donc les gens ne voient pas ils sont obligés de faire entre 100 et 150 kilomètres pour aller voir minimum pour aller voir des gros groupes, des têtes d'affiches Donc d'amener des têtes d'affiches à Belfort aussi, c'est important pour le bassin local, ça c'est clair, et le bassin régional.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ce qui te passionne dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Moi je suis très curieux, c'est moins les têtes d'affiche, alors je suis ravi quand j'attire une tête d'affiche sur le festival bien évidemment, surtout si c'est une tête d'affiche qui n'est jamais venue, et c'est une tête d'affiche qui me tient à cœur, après je ne programme pas que des choses qui me tiennent à cœur, j'essaie de varier les plaisirs, et surtout d'écouter un petit peu ce que mon public veut, tout en gardant la ligne artistique. On dit un petit bassin de population, un petit territoire, et donc on ne peut pas faire un festival ultra pointu, il faut qu'il y en ait un petit peu pour tout le monde, tous les âges. Et ce qui me passionne, c'est de programmer ce festival, parce que comme c'est un festival généraliste, il faut arriver à faire monter une mayonnaise qui n'est pas forcément évidente, entre les gens qui écoutent du hip-hop, ceux qui écoutent du métal, ceux qui écoutent de la chanson, ceux qui écoutent de l'électro, du rock, de la pop. Il faut arriver à ce que tout ça fonctionne, et que chacun y trouve son compte chaque jour. Donc voilà, c'est un challenge tous les ans à monter cette programmation. Mais comme je disais avant, les têtes d'affiches, effectivement, c'est important de les avoir. Mais ce qui m'excite plus, c'est de trouver les petits groupes qui sont incroyables, qu'on n'a jamais entendu parler ni d'Eve ni d'Adam. Et puis d'un seul coup, on les propose aux aurochiennes et les gens prennent une grosse claque. Ça, c'est super aussi. C'est ce qui me fait vibrer plus que d'attirer à chaque fois les gros groupes qu'on a déjà vus. Et puis surtout la fête, de voir la réaction des gens quand ils sont devant leur artiste favori ou quand ils découvrent quelque chose. Voilà, ça me fait toujours autant vibrer. Et moi, j'y prends aussi du plaisir, comme je disais, quand je vais voir des groupes et que je prends une claque à un nouveau groupe. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocaine et je me dis, tiens, là, ça peut être pas mal. Je pense que le public, ça va leur plaire. Je vois tout à fait la scène où il faut le faire jouer, le moment, etc. Après tel groupe ou avant tel groupe. ça va être génial, ça va faire un super enchaînement. Enfin voilà, donc, je suis toujours très, très friand de nouveautés et je ne suis pas rassasié, on va dire, de programmer le festival.

  • Speaker #1

    Parce que, donc, les têtes d'affiches, je pense que ça paraît assez évident. Enfin, je pense que c'est plus simple de trouver une tête d'affiche, mais pour le coup, vu que tu parlais des groupes qui sont un peu moins connus, comment tu fais pour les trouver ?

  • Speaker #0

    C'est pas si simple que ça de trouver les têtes d'affiches. Parce qu'on est en concurrence avec des coups d'autres festivals, donc on se bat un peu comme des chiffonniers, entre guillemets, entre festivals, que ce soit français ou étrangers. Et donc, sur notre week-end, c'est le week-end où il y a le plus de festivals en Europe, avec des festivals qui sont trois fois plus gros que nous, certains, le festival de Versteyr en Suisse, en Belgique, pardon, le festival de Roskilde au Danemark, ou le festival Openair en Pologne, ils ont une capacité qui est la triple de nous, ils font 100 000 personnes jour, nous on fait 35 000. Donc, on se bat un petit peu. Bien évidemment, on ne se bat pas armes égales. C'est eux qui prennent un peu les plus gros, on va dire, qu'on ne peut des fois même pas envisager avoir. Mais c'est un festival où il y a beaucoup, du fait de ces gros festivals, il y a quand même beaucoup d'offres. Ce qui fait qu'on a quand même des possibilités. Mais il y a aussi énormément de festivals de notre taille, à peu près de notre taille sur ce week-end-là. Donc, on se bat aussi entre tous les festivals restants pour arriver à monter notre programmation. Donc, nous, on est... plutôt pas trop mal placé, parce qu'on est dans un coin stratégique dans l'est de la France, proche de la Suisse, proche de l'Allemagne, pas loin de la Belgique. Donc voilà, on est pas mal placé. Et puis le festival existe depuis 1989, donc il y a une vraie habitude. Les agents des groupes savent que sur le festival ils sont bien accueillis, que le site est magnifique, on a quand même la chance d'avoir un site qui est très très beau, une presqu'île entourée des temps. donc voilà qui est très naturel donc ce qui fait qu'on a un petit avantage là dessus et après pour découvrir les groupes il y a plein de festivals où je vais Ce qui est compliqué c'est que j'ai que 60 places groupes à programmer sur le festival donc ça fait c'est beaucoup de faits de programmateurs c'est beaucoup de la frustration aussi parce qu'on aimerait montrer je dis pas n'importe quoi mais 180 groupes quoi ce qu'on en a plein à montrer il faut faire des choix et bon bah Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Ça, c'est des fois des choix de dernière minute parce que tu te rends compte que tu as un manque, il te manque un groupe de reggae, tu as un manque en hip-hop, tu as un manque en métal. Donc, tu choisiras plutôt celui-là qu'un autre. Ou alors, tu as une case de libre, c'est en face d'un groupe de métal, donc tu ne vas pas remettre un groupe de métal, donc tu vas plutôt mettre un groupe de hip-hop. Après, ce sont des choix qui sont très frustrants. Ça permet aussi de prendre des vraies décisions au bout d'un moment et de se dire, si je n'ai pas pris celui-là cette année, je garde sous le coude pour l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Et il y a aussi des groupes ou des artistes qui postulent chez vous ? Qui vous démarchent ?

  • Speaker #0

    De toute façon, on nous propose des groupes. Nous, on est à la recherche de groupes. Enfin, on est à la recherche de groupes. Il y a des groupes, des têtes d'affiches. Je parlais des têtes d'affiches. Il y a certaines têtes d'affiches qu'on va absolument voir tous les ans. Et si on n'y arrive pas une année, on réessaye l'année suivante, etc. Jusqu'à quand on arrive à nos fins. Et puis après, il y a des groupes, effectivement, ou des agents qui nous sollicitent, qui nous envoient leurs... Leur liste d'artistes qui vont être en tournée l'été prochain. Après, on fait des offres. Après, il y a aussi ce qu'on appelle les groupes middle, les petits groupes pareils. Il y a aussi bien ceux qui sont représentés par des agents que ceux qui ne sont pas représentés par des agents, qui sont vraiment des petits groupes qui démarrent. Ils ont une petite carrière, mais ils n'ont encore pas d'agents derrière eux. Donc là, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de propositions. Pour être honnête, je n'arrive pas à écouter tout ce qu'on m'envoie, parce que c'est... C'est trop. Je ne sais pas, 200 propositions par jour. Donc, c'est beaucoup trop. Je n'arrive pas à tout écouter. C'est impossible. Donc, certainement que je passe à côté de choses, mais je n'y arriverai pas. Il faudrait que je fasse, je ne ferais que ça. Et encore, je ne sais même pas si en faisant que ça, sans dormir 365 jours, j'arriverai à tout écouter ce qu'on m'envoie. Donc, au bout d'un moment, je suis obligé de faire des choix. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je sais vraiment le live, donc je vais voir un maximum de choses en live. Et c'est là que je prends souvent mes décisions, plutôt qu'à l'écoute de quelque chose. L'écoute de quelque chose, ça me titille. Je me dis Ah tiens, c'est vachement bien ça, mais est-ce que c'est un nouveau projet ? Est-ce qu'il tient vraiment la route sur scène ? Est-ce qu'il ne faut pas attendre ? Donc j'essaye d'aller le voir sur scène, et puis si j'arrive à le voir, je me rends compte que Ouh, c'est bien, mais c'est jeune, il va falloir attendre un peu. Je préfère le mettre de côté pour l'année suivante. Mais des fois, ça nous arrive d'avoir des coups de cœur monstrueux, et de se dire Tant pis, on prend le risque, on y va, on le programme. sur fois de deux ou trois vidéos qu'on a vu sur YouTube, on se dit ouais ça n'a l'air pas si mal, ça tient la route, allez on tente le coup, on les programme sur notre petite scène notre petite scène qui fait quand même 5000 personnes donc donc voilà il faut quand même pas se planter autant pour nous que pour le groupe aussi, il faut pas le envoyer dans un piège quoi si c'est pas prêt, si le groupe est trop petit, qu'il a fait que des petits bars devant 50 personnes se retrouver devant 5000 personnes ça peut être aussi enfin le groupe peut perdre ses moyens complets donc c'est pas lui rendre service donc... C'est pour ça que je tiens autant que possible à aller voir les groupes en live.

  • Speaker #1

    Et donc, tu disais que parmi toutes les demandes que tu as, tu n'en écoutes que certaines. C'est quoi les choses qui font que tu vas choisir plutôt d'écouter un groupe qu'un autre, s'il y a un truc qui fait que ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est des agents qui me connaissent bien, qui me recommandent des choses parce qu'ils savent qu'ils vont taper dans le mille, entre guillemets, que ça risque de m'intéresser. Des groupes que je vois en live, effectivement, j'essaie d'aller voir aussi... d'être dans les clubs de la région pour aller voir un petit peu la scène régionale, qui font des premières parties, etc. Des gens que je connais, qui ne sont pas forcément agents, mais qui me recommandent des choses, qui me disent Ah tiens, j'ai vu un super groupe l'autre jour, machin. Alors qu'ils soient en France, dans la région ou à l'étranger, j'ai quelques gens qui me ramènent des choses aussi. Et puis, voilà quoi. Et c'est sûr que ça passera avant, et qu'un groupe que je ne connais pas, qui m'envoie un mail et qui me dit Tiens, écoute mon projet. Alors, à part si c'est bien tourné, s'il y a un truc qui me titille et que je me dis tiens, ça a l'air quand même intriguant son affaire, donc je vais me pencher dessus. Mais sinon, malheureusement, c'est dommage que je n'arrive pas à tout écouter. Quand je suis arrivé au début aux Eurocans, je mettais un point d'ordre à le faire, mais je me suis rendu compte que c'est impossible. D'autant plus que maintenant, c'est beaucoup des liens par mail. Donc, j'ai des agents qui m'envoient un mail des fois avec 40 groupes écoutés. Donc, j'en reçois un comme ça, j'en reçois dix dans la journée, c'est bon, j'ai mes 400 groupes écoutés, et c'est reparti le lendemain, donc je ne peux pas. Donc, j'ai plus tendance, je leur dis souvent aux agents, arrêtez de m'envoyer des listes à n'en plus finir, pointez-moi quelques groupes qui vous semblent essentiels, ou alors qui, a priori, correspondent à la programmation des Eurocans, mais ce n'est pas une tartine de 50 groupes, de toute façon, je n'aurai pas le temps de les écouter, donc vraiment, pointez les choses qui vous paraissent essentielles. Sinon, c'est une perte de temps autant pour vous que pour moi. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et ce serait quoi pour toi l'erreur que font les jeunes groupes qui voudraient se faire programmer dans un festival ou dans une salle de concert ?

  • Speaker #0

    Ça ne sert à rien de me harceler. Le temps de répondre aux mails et de dire bien reçu, je vous recontacte si je suis intéressé Donc, c'est vrai, je n'ai pas le temps. j'ai pas le temps non plus de répondre à tout le monde mais ça sert à rien de m'envoyer des mails toutes les semaines c'est contre-productif pour moi et je pense que pour tous les programmateurs séparés c'est contre-productif au bout d'un moment on n'a plus de surdance à dire lui laisse tomber plutôt que généralement effectivement si quelque chose me titille je Je reviens vers la personne. Les agents le savent aussi. Il y a certains agents qui m'envoient plein de trucs. Je leur dis, ne m'envoyez pas 150 trucs, ne me relancez pas sans arrêt, surtout là en septembre, où je suis plutôt sur les têtes d'affiche. Le groupe Découverte, ok, vous me l'avez envoyé, je l'ai dans un coin de l'oreille où je m'y intéresserai plus tard. Mais de toute manière, je ne le pourrai pas maintenant. Donc, ce n'est pas la peine de me harceler maintenant pour un groupe dont je vais m'inquiéter peut-être en décembre ou en janvier. Là, je suis sur mes têtes d'affiche, donc envoyez-moi les infos. Mais par contre... n'attendez pas un retour de moi ou ne me relancez pas dans janvier,

  • Speaker #1

    ça sert à rien donc si je comprends bien quand tu programmes maintenant The Rock par exemple tu commences d'abord par les têtes d'affiches et tu vas,

  • Speaker #0

    enfin décréation de c'est le mot qu'on peut utiliser mais disons tu vas dans les plus petites têtes d'affiches ensuite c'est un peu ça même si j'ai un oeil sur tout s'il y a vraiment un groupe que j'ai vu par exemple un petit groupe que j'ai vu dans un festival l'été et que je me dis wow c'était incroyable... Je mets quand même ce qu'on appelle une option. C'est-à-dire, je dis à l'agent, si ils sont disponibles l'été prochain, je vais les programmer. C'est sûr, donc mets-moi ça dans un coin de l'oreille. Enfin, dans un coin, et puis dès que tu sens que le groupe est vraiment en train de monter sa tournée et que c'est le moment d'y aller, je peux aussi me décider un peu plus tôt. Parce que ce groupe-là, je l'ai vu, et je sais que je le veux absolument. Mais sinon, pour le reste, je m'y intéresse plus tard. Il faut que j'ai mon squelette, entre guillemets, pour savoir... Sur une journée, si ma tête d'affiche est plutôt hip-hop, ou si elle est plutôt métal, ou si elle est plutôt pop, pour voir un peu l'orientation que je prends derrière. C'est ça qui va donner le là de la suite.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu auras réponse maintenant à ça, mais pour toi, comment un artiste qui se fait programmer dans un festival peut préparer la suite ? Vraiment un artiste qui démarre et qui a cette opportunité ? cette opportunité là devant lui. Alors, en gros, imaginons qu'un artiste, maintenant, il a l'opportunité de passer dans un festival un peu plus grand que ce qu'il a l'habitude de faire jusqu'à ce moment-là. Comment préparer la suite pour avoir une suite et pouvoir continuer un peu cette ascension-là ? S'il y a un truc, si tu as l'idée dessus.

  • Speaker #0

    Déjà, il ne faut pas rater son passage au festival. Si tu as fait bonne impression... Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. Si t'es entouré, t'es un agent, tout ça, ils vont, comment dire, ils vont capitaliser dessus. C'est-à-dire de passer aux européennes, forcément, dans le press-group, ça fait bien, je l'entends. Donc si en plus le groupe a fait un super concert ce soir-là et qu'il y a des retours incroyables, que les journalistes font des super papiers derrière, machin, etc., c'est bingo pour le groupe, entre guillemets. Voilà, donc ça peut que les aider après, dans leur démarche, de dire, voilà, on a passé aux européennes. on a mis le feu à la scène, entre guillemets, ça s'est bien passé. Donc voilà, ça va forcément intéresser derrière des autres programmateurs qui vont se dire, ah oui, ils ont joué aux Eurocannes quand même, et en plus, ça a été bien perçu, il y a des super articles derrière. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et après, moi, ce que j'ai tendance à dire aux groupes aussi, aux jeunes groupes qui ont la chance d'être programmés aux Eurocannes ou sur des gros festivals, faites attention, c'est pas parce que vous êtes passés là que tout est arrivé, que c'est bon. que votre carrière est lancée, il y a du boulot quand même encore derrière, mais c'est qu'il y a un passage, le passage aux Eurocains c'est super, mais n'en faites pas comme un amortissement de carrière, ou ne vous dites pas que parce que je suis passé aux Eurocains, c'est bon ma carrière est lancée, c'est une étape dans votre carrière, et c'est une belle étape certes. Ok, alors des groupes, des artistes, tu en as croisé plein. Est-ce que tu as souvenir où tu as un groupe ou un artiste qui te vient en tête, qui t'a particulièrement marqué par peut-être un truc qui t'a laissé ou peut-être, je ne sais pas, une rencontre particulière ?

  • Speaker #1

    Des rencontres humaines, souvent, sortir des rencontres de personnes que tu as idolâtrées dans ta jeunesse et que tu as la chance de programmer. Et que, bah, ouais, c'était des moments particuliers. Je pense, par exemple, à Lémy, le leader de Motorhead, quand il est venu aux Eurofian, bah, c'était... Pour moi, c'était un... Enfin, j'étais comme un gamin, quoi, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Tu tombes sur quelqu'un de très accueillant, qui a envie de discuter, tu vois, qui t'accueille à bras ouverts, voilà, tu discutes d'un peu de tout avec lui. Et voilà, après, simplement dire bonjour à des gens, c'est cool aussi. J'ai eu des conversations un petit peu plus poussées avec d'autres artistes, avec certains artistes français qui sont devenus certains des amis aussi maintenant. Mais après, avec des gros groupes aussi, souvent les personnes dans les gros groupes sont très gentilles, d'une simplicité aussi. On n'ose pas les aborder. Il y en a d'autres, tu ne peux pas les aborder, même leur dire bonjour, tu n'y arrives pas, parce qu'ils sont trop entourés, ou ils ne veulent pas, ou ils sont dans un mauvais jour. Moi, je respecte tout ça tant que le groupe fait un bon concert. j'ai pas de soucis particuliers. Après, les meilleurs expériences que j'ai eues avec des artistes, c'est quand on a fait des créations avec eux. Parce que là, il y a un gros travail préalable, on se rencontre pas mal à l'avance, on monte un projet ensemble, soit c'est une rencontre de deux groupes, soit c'est un projet avec un orchestre, etc. Donc, il y a des préparations, il y a des rencontres, il y a des choses. Là, il y a un rapport beaucoup plus privilégié, plus proche avec le groupe. Et voilà, donc là, c'est vraiment des souvenirs impérissables de voir après deux. Le projet que tu as macéré pendant deux ans, aboutir sur scène et de voir le rendu, là, c'est quand même quelque chose d'assez fort. Mais, moi, je suis assez... Je ne sais pas comment dire, je ne suis pas timide, mais je laisse les groupes un peu tranquilles. Je ne suis pas fourré dans les loges des groupes tout le temps. Ça va, machin... Tu vois, j'ai beaucoup de respect, je sais qu'ils ont envie d'être tranquilles. Si le gars, il a envie de discuter, il meurt. On discute, mais sinon, juste bienvenue, voilà, et puis bon concert, et puis ça le fait. Et puis voilà, on va dire que 90% des groupes sont très accueillants, il n'y a pas de souci. Les autres, soit ils sont dans un mauvais jour, soit ils sont dans leur monde, ils n'ont pas envie de discuter, voilà, ça ne me pose pas de problème. Tant que le concert est bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a eu une difficulté dans ton parcours de programmateur à laquelle tu as déjà fait face ? Ou du moins, s'il y en a eu plusieurs, quelle est la plus grosse des difficultés ? à laquelle tu as fait face ?

  • Speaker #1

    Face à plein de difficultés, ça va de l'annulation de dernière minute ou d'un ou deux jours avant d'un groupe d'affiches dont tu ne peux pas remplacer. Donc, tu es obligé de remplacer par quelque chose de petit. Tu n'as pas le choix. Donc, voilà, tu sais très bien que tu vas faire des déçus. Mais bon, c'est comme ça. Aux conditions climatiques qui ne nous ont pas beaucoup épargné les européennes, les euroquiennes, on a toujours, enfin pas toujours, mais on a eu quand même quelques...... quelques situations assez chaudes, notamment la dernière en 2022 avec une tornade qui est passée sur le site 15 minutes après l'ouverture des portes du premier jour, qui nous a fanulé deux jours quand même. Juste après le Covid, tu reviens de deux années où tu n'as pas fait le festival 2020 et 2021, où c'était déjà compliqué à subir. Et en 2022, tu dis ça y est, c'est reparti. Et 15 minutes après l'ouverture des portes, le festival est à terre. Donc là, je... Le moral des équipes, je t'explique même pas. Mais on s'en est toujours relevé, on a toujours relevé la tête. C'est des mauvais moments à passer, mais la plupart du temps, c'est quand même que des bons moments. Après, tu peux avoir aussi des artistes qui ratent leur concert sur scène. Donc voilà, t'es super déçu, t'es super déçu pour le public aussi, t'es super déçu pour l'artiste. Ou alors, ouais... Enfin, les artistes, tu te dis, disons que... C'était mon idole celui-là avant, mais c'est quand même un sacré connard. Donc bon, tu peux avoir été déçu aussi comme ça. En fait, bon après, si c'est un sacré connard et qu'il a fait un super concert, voilà, mais bon, t'es quand même déçu parce que tu te dis, voilà, disons que je lui ai donné un très bon celui-là. En fin de compte, bon, je ne sais pas si je le réinviterai. Mais bon.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est plus qu'un demi-connard s'il a fait bien le concert. Est-ce que tu peux parler aussi des autres projets que tu as ? Parce qu'on a principalement parlé des Eurocannes, mais il y a aussi le festival générique, l'opération Iceberg. Qu'est-ce que c'est tout ça ?

  • Speaker #1

    Il est en stand-by depuis maintenant. Il s'est arrêté, on a fait la dernière édition en 2020, juste avant les problèmes de Covid, février 2020. Et donc, il n'est pas reparti depuis. On réfléchit à le relancer ou pas. C'est un festival qui avait une manière particulière. Il est organisé dans cinq villes de l'Est de la France. et dans des lieux particuliers, dans des lieux remarquables. Et l'idée, c'était de ne pas forcément investir les salles de concert, mais plutôt d'investir des lieux particuliers, qu'elle est du salon de coiffure à un musée où il n'y avait pas l'habitude d'avoir des concerts, une ancienne Banque de France, etc. D'aller dans des lieux très particuliers. Donc, c'était un beau projet. On a des concerts magnifiques, comme Patty Smith à la chapelle Le Corbusier, à Ronchamps, qui est un lieu incroyable, où il n'y avait jamais eu de concert, quasiment. C'est un projet qui est pour l'instant en stand-by. L'opération Heisberg, c'est une opération de repérage de talents franco-suisses qu'on mène avec la FCMA, la Fondation pour la Création Musicale Amplifiée en Suisse Romande, donc la Suisse française. Là, on a une sélection de six artistes français chaque année et six artistes suisses qu'on accompagne en leur faisant des résidences. L'idée étant que l'artiste suisse fasse sa résidence en France avec un coach français et que l'artiste français fasse sa résidence en Suisse avec un coach suisse pour essayer de créer des liens, essayer d'avoir des passerelles entre nos deux pays qui sont vraiment frontaliers et essayer de faire jouer les artistes français en Suisse. C'était un petit peu une idée. On en est, je crois, à la dixième édition et ça marche plutôt bien. Et l'autre chose, c'est la résidence secondaire. Donc là, on en avait une ce week-end. C'est une grosse soirée électro qu'on organise plutôt en septembre. C'était la quatrième édition, 4 500 personnes, plateau de six DJs. Cette année, la tête d'affiche, c'était Martin Solveig. On fait dans notre entrepôt de stockage des Orokiens, qui est immense. On prend un quart de l'entrepôt pour faire cette grosse soirée électro de 4 500 personnes, dans un lieu particulier qui peut rappeler à certains les soirées dans les... dans les gros hangars industriels en Angleterre ou à Berlin. Pareil, c'est un vrai succès aussi. Voilà un petit peu ce qui m'occupe au niveau de la programmation toute l'année. Des fois, des événements ponctuels aussi, selon des demandes ou selon des idées qu'on peut avoir. Rien n'est forcément écrit, mais on a des libertés de pouvoir programmer. sur un coup de cœur quelque chose dans un lieu particulier ou à la demande. Enfin voilà, on est très ouvert là-dessus.

  • Speaker #0

    Quelle est la chose dont tu es le plus fier jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #1

    Le plus fier ? Difficile. La programmation ? Ouais,

  • Speaker #0

    ou disons dans la musique en général. Ça peut peut-être être autre chose du coup, en rapport avec la musique.

  • Speaker #1

    La chose dont je suis... C'est peut-être de ne pas, comment dire, rassasier, entre guillemets. C'est-à-dire que je trouve toujours autant de plaisir d'aller découvrir des choses, je trouve toujours des nouvelles choses, même des styles musicaux. C'est vrai qu'il y a eu tellement de choses de faites maintenant qu'on se dit mais comment peut évoluer encore la musique ? Et il y a encore des artistes qui arrivent à faire des mélanges assez incroyables, des nouvelles choses. Donc moi je suis toujours friand de ça. J'aime bien un bon groupe de rock'n'roll classique de base ou un groupe de hip-hop classique aussi, ça me plaît bien. Mais d'entendre des nouveaux sons, quelque chose de nouveau, un nouveau style qui vient d'Amérique du Sud ou d'Afrique ou d'ailleurs, ça me motive toujours autant. Et ça me remplit le joie, entre guillemets. C'est-à-dire de se dire, tiens, j'avais encore jamais entendu ça, ce mélange-là, c'est assez incroyable. Puis c'est bien fait, en plus sur scène, ça a l'air de tenir la route. Ouais, Bangkok, allons-y. J'ai toujours la petite lueur dans les yeux, la petite... Voilà, c'est... Heureusement. j'ai encore encore ça, quand j'aurai plus ça j'arrêterai parce que je passerai la main à quelqu'un d'autre et après je suis à l'écoute aussi de plus en plus d'autres personnes parce que c'est tellement vaste maintenant comme je disais les propositions que j'ai c'est tellement et ça va tellement vite qu'il faut aussi que je demande un petit peu à la jeune génération un petit peu ce qu'ils écoutent, ce qu'ils aiment parce que des fois j'ai l'impression d'être un peu largué aussi malgré qu'on me propose beaucoup de choses, j'essaie d'écouter un peu de tout Mais des fois, il y a des choses qui ne me parlent pas. Et donc, j'ai un petit peu des référents dans tous les styles de musique qui me disent, mais si, si, ça, tu devrais vraiment te pencher dessus, écouter, parce que ça, c'est le nouveau truc. Donc, ah, OK, bon. Pourtant, j'ai écouté une fois, ça ne me parlait pas beaucoup. Creuse un peu le sujet, parce que c'est ça, quoi. OK, d'accord. Bon, d'accord.

  • Speaker #0

    Et ce serait quoi la compétence à développer ? On ne peut pas aller jusque trois, mais pour être programmateur, pour ceux qui ont cette envie-là ou cette petite envie-là.

  • Speaker #1

    La curiosité, un bon carnet d'adresses. Et puis après, moi, je préconise quand même de faire beaucoup de choses dans l'associatif. De commencer à aller voir comment ça se passe avec une petite asso, d'être bénévole. Ou alors de faire sa petite asso, de commencer à organiser des concerts dans des petits bars, dans des petits lieux. C'est peut-être plus compliqué maintenant, mais c'est quand même bien formateur. Comme je disais, le do-it-yourself, c'est formateur. Et voilà, après, ça peut mener un petit peu à tout. Ce qui est des formations de programmateur, ça n'existe pas vraiment. On peut apprendre des choses sur le juridique, les choses comme ça, mais avoir le flair ou le nez, ou sentir un truc, on peut être spécialiste d'un genre, mais programmeur, on va dire généraliste, programmeur de tout, ce n'est pas évident. C'est vraiment pas évident. Moi, si je m'étais écouté, j'aurais pu devenir un excellent programmeur juste de rock ou de métal, parce que c'était ma musique de prédilection. Mais je remercie d'être passé par le Noumatrouf pour avoir pu ouvrir mes oreilles et découvrir d'autres styles musicaux qui m'ont permis de m'enrichir personnellement et puis de voir d'autres choses et de voir qu'il y avait des choses incroyables dans ce style de musique.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, c'est vraiment le Noumatrouf qui t'a ouvert beaucoup de portes.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon carnet d'adresses, c'est là que j'ai commencé à travailler sérieusement avec la plupart des tourneurs avec lesquels je travaille encore, pour certains, ceux qui sont encore là maintenant. J'ai quand même accueilli des groupes quand même assez importants là-bas, même si c'était une petite salle, on avait des bonnes opportunités à l'époque. La salle est passée d'un club de 300 places à une salle de 700 places. On a organisé des choses aussi en dehors de la salle, dans des jauges beaucoup plus grosses qui pouvaient aller jusqu'à 5-6 000 personnes. Donc voilà, j'ai eu un spectre quand même assez important qui m'a permis d'avoir un bon bagage et un bon carnet d'adresses avant d'arriver aux Européennes, où là, je suis passé à la vitesse largement supérieure. C'est-à-dire que quand je travaille... Avant, dans les agences qui me contactaient, c'était plutôt certains agents qui me contactaient. Quand je suis arrivé aux Rock'n', c'était plutôt les boss qui me contactaient. Donc, je suis passé à un niveau ou à un autre, etc. Mais j'avais quand même mon petit bagage derrière moi qui m'a permis d'être quand même assez à l'aise assez rapidement. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et alors, on va juste revenir. Alors, il reste quatre questions. Alors, une qui est propre à toi. Un mot pour décrire la prochaine édition des Euroquiennes ?

  • Speaker #1

    Éclectique.

  • Speaker #0

    Éclectique, très bien. Qu'as-tu envie de dire à la personne qui doute, qui hésite à sortir son projet dans la musique, à passer à l'action, parce que vivre de la musique lui paraît encore loin ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, ce qui est pas mal, c'est d'avoir un petit bagage de l'associatif et d'y aller, avant de se lancer peut-être dans sa propre aventure tout seul. Mais il faut essayer, il ne faut pas avoir de regrets. Il faut toujours aller au bout de ses envies. Il faut faire attention à ne pas trop y laisser de plumes et savoir s'arrêter au bout d'un moment si on voit que ça ne marche pas. Mais d'avoir un petit background, d'avoir une petite expérience avant, c'est pas mal. Mais je pense qu'il faut aller au bout de ses idées. Il faut y aller, surtout quand on est jeune. Si on se plante, ça arrive à tout le monde de se planter, ce n'est pas grave, on va s'en remettre. Il ne faut pas que la douloureuse soit trop importante quand même. Donc, il ne faut pas avoir non plus les yeux plus gros que le ventre au début. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as encore une note d'inspiration à nous partager ?

  • Speaker #1

    J'en ai une que j'aime bien, mais bon, elle peut être de ne pas vraiment de la force. C'est juste un dicton que j'aime bien. Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux. Mais sinon, je n'ai pas quelque chose comme ça qui me vient à l'esprit. C'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est marrant. C'est cool. Parfait. Écoute, en tout cas, je te remercie pour ce temps accordé. Et à une prochaine.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Tu trouveras toutes les infos dont on a parlé pendant cette interview en description. J'espère en tout cas que tu as pris autant de plaisir à l'écouter que moi à l'enregistrer. Et si c'est le cas, prends deux minutes juste pour mettre 5 étoiles et ton meilleur avis sur Apple Podcasts, Spotify. ou Youtube. C'est avec grand plaisir que je le lirai et je te remercie d'avance. Je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de Kem Lalot

    00:00

  • Le parcours musical de Kem Lalot

    01:11

  • Le début de sa carrière de programmateur

    02:41

  • Les défis du métier de programmateur

    08:21

  • Les Eurocaines : opportunités et rôle d'un programmateur

    10:23

  • Passion et stratégie dans la programmation musicale

    13:26

  • Comment découvrir de nouveaux talents

    16:50

  • Conseils aux jeunes artistes pour se faire programmer

    23:57

  • Difficultés rencontrées dans le parcours de programmateur

    31:07

  • Autres projets et initiatives de Kem Lalot

    33:10

  • Conclusion et réflexions finales

    36:06

Description

Dans cet épisode captivant de "La Note d'Inspi - Vivre de la musique", j'ai a le plaisir d'accueillir Kem Lalot, un programmateur passionné et reconnu du festival Les Eurockéennes de Belfort. Si vous êtes passionné par la musique et que vous souhaitez comprendre les rouages de l'industrie musicale, cet épisode est fait pour vous. Kem nous plonge dans son parcours musical, qui a commencé avec la batterie à l'âge de 12 ans, et nous raconte comment il a évolué vers la programmation de concerts. Il partage ses expériences enrichissantes au Noumatrouf, où il a appris à gérer une salle de concert, une étape cruciale qui l'a préparé pour son rôle actuel.


Au fil de cette interview inspirante, Kem aborde les défis quotidiens du métier de programmateur. Il explique comment il doit jongler avec différents genres musicaux pour séduire un large public, tout en restant fidèle à sa passion pour la musique. Les relations dans l'industrie musicale jouent un rôle essentiel, et Kem nous dévoile comment il découvre de nouveaux talents, souvent en assistant à des concerts en direct. Ces moments, riches en émotions et en découvertes, sont au cœur de son projet musical solo et de sa quête pour offrir une expérience éclectique lors des festivals.


Kem partage également des anecdotes mémorables sur des rencontres avec des artistes, révélant ainsi certains secrets de l'industrie musicale qui pourraient bien inspirer les jeunes musiciens. Il conclut cet épisode en encourageant tous ceux qui rêvent de vivre de leur art à poursuivre leurs ambitions, tout en leur offrant des conseils pratiques pour naviguer dans le monde parfois complexe de la musique et carrière.


Que vous soyez un chanteur en herbe, un musicien expérimenté ou un producteur en quête de succès musical, cet épisode de "La Note d'Inspi" vous fournira des clés pour comprendre comment devenir connu dans l'industrie musicale. Vous découvrirez comment vivre de la musique est non seulement un rêve, mais aussi un projet nécessitant passion, travail acharné et détermination. Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des expériences d'artistes qui ont su percer dans le milieu, et laissez-vous inspirer par les conseils de Kem Lalot pour bâtir votre propre carrière musicale. Plongez dans cet univers fascinant et découvrez comment transformer votre passion pour la musique en une véritable réussite !


Liens mentionnés dans l'épisode

Les Eurockéennes:

https://www.eurockeennes.fr

Festival GéNéRiQ:

https://generiq-festival.com

Résidence secondaire:

https://en-residence-secondaire.eurockeennes.fr

Opération Iceberg:

https://operation-iceberg.eu


Crédit photo : Zélie Noreda



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Transcription

  • Speaker #0

    Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. J'étais comme un gamin, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocannes et je me dis, tiens, là ça peut être pas mal. Je pense que ça va leur plaire, le groupe peut faire ses loyaux à complet, donc c'est pas le grand service. C'est ça qui va donner le la de la suite.

  • Speaker #1

    Hello et bienvenue sur ce nouvel épisode de La Note d'Inspi. Si tu es un artiste ou passionné... et que tu n'as pas abandonné le rêve de vivre de la musique, tu es au bon endroit. Tu trouveras dans ce podcast de l'inspiration, de la force et des idées pour poursuivre ton projet musical et avec un peu de persévérance, pourquoi pas, vivre de la musique. On se retrouve chaque mercredi pour un nouvel épisode, soit d'un format un peu plus court où je suis seul à parler, ou alors comme celui-ci, dans un format un peu plus long, où j'interview des chanteurs, des musiciens et différents acteurs de l'industrie musicale qui nous partagent leurs notes d'inspiration. Je suis persuadé que réussir dans la musique est bien évidemment une question de stratégie, mais cette stratégie n'est rien sans le mindset nécessaire à la persévérance. Alors abonne-toi pour ne rien rater, sois ouvert et laisse-toi imprégner par cette nouvelle note d'inspiration. Très belle écoute à toi ! Alors Kem Lalot est un programmateur passionné de Belfort. Il s'occupe de la programmation du festival Les Eurocaines de Belfort, du festival générique, et il est aussi en charge d'Opération Iceberg, qui est un dispositif d'accompagnement d'artistes émergents. En tout cas, Kem, je suis très, très heureux de t'accueillir sur la note d'inspire et je te souhaite la bienvenue.

  • Speaker #0

    Je suis content d'être aussi sur la note d'inspire, ravi d'échanger avec toi.

  • Speaker #1

    Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas ou en tout cas pas encore, quelle est la chose à regarder, écouter ou lire pour apprendre à te connaître ?

  • Speaker #0

    La chose à regarder ou lire pour apprendre à me connaître ? Le plus simple, c'est de regarder la programmation des euroquiennes. Ça donne une bonne idée de ce que... Ce que je peux faire, voilà, après les autres programmations que j'ai pu faire les années précédentes sur les différents festivals que j'ai programmés, que ce soit les Eurocans des éditions précédentes, le festival générique, le club le Noumatrouf, mais ça, ça date d'un moment puisque j'ai programmé cette salle à Mulhouse entre 1994 et 2000, le festival Impetus aussi que j'ai programmé qui n'existe plus. Voilà, les soirées en résidence secondaire, ça donne un bon panel de tout ce que j'ai fait, un peu la programmation d'un club qui s'appelle La Poudrie, aussi à Belfort entre 2017 et 2020. Donc voilà, ça permet de voir un petit peu ce que j'ai pu faire et dans quel univers je navigue.

  • Speaker #1

    Excellent ! Commençons par le tout début. Quel est ton rapport à la base avec la musique ? Est-ce que tu es musicien ? Est-ce que tu as fait de la musique étant petit ?

  • Speaker #0

    Je suis musicien, effectivement. Je suis batteur. J'ai commencé la batterie, à avoir le démon de la batterie, on va dire, vers l'âge de 12 ans à peu près, quand je suis rentré au collège. J'avais un ami dans ma rue qui était, lui, guitariste, et qui était un petit peu plus âgé que moi, et qui me tânait pour qu'on fasse un groupe ensemble. On était plutôt branchés par un hard rock à l'époque. On a commencé, lui il avait le matériel déjà et moi j'avais rien. J'ai tanné mes parents pour avoir une batterie, j'ai réussi. On répétait chez moi, dans le grenier de mes parents. Ça m'a mis un petit peu le pied à l'étrier, on va dire. J'ai fait de la batterie jusqu'en 1999, dans différents groupes, dont un qui s'appelle Willis Pottied, qui est un petit peu tourné. en France, en Europe, qui a eu un petit succès d'estime dans l'Underground, avec lequel je me suis quand même pas mal marré. Et après, depuis là, j'ai arrêté complètement la batterie quand le groupe a splitté en 1999.

  • Speaker #1

    Ok, et au niveau des études, tu étais tout de suite dans la musique ? Ou tu as peut-être fait d'autres études ?

  • Speaker #0

    Alors pas du tout, non. Au départ, j'ai fait une fac d'histoire-géo, sans trop grande conviction. J'ai fait une année en histoire de l'art, une année en histoire, une année en géo. Et finalement, j'ai validé mon année de géo pour passer en deuxième année. Ce qui me motivait le plus, c'était le fait que j'étais pion en même temps. Et donc, il fallait absolument que je passe en deuxième année pour garder mon statut de pion. Parce que je pense que les études, j'avais abandonné depuis un moment. Donc j'ai bossé un petit peu pour pouvoir passer en deuxième année. Et puis en deuxième année de géo, j'ai laissé tomber complètement. Et j'ai attendu de ne plus être en mesure de pionner, parce qu'il fallait quand même que je monte les échelons pour continuer. Et au moment où on m'a dit non mais là vous stagnez, donc voilà vous ne pouvez plus être pion. Donc là j'ai abandonné mes études complètement et arrivé le moment où je devais faire mon service militaire, ce que j'ai refusé de faire. Et donc j'ai fait ce qu'on appelle une objection de conscience, c'est-à-dire que j'ai refusé de porter les armes et tout. Et donc je me suis retrouvé dans une association pendant deux ans. Il faut savoir que le service militaire durait 12 mois, mais quand on devenait objecteur de conscience c'était pendant 24 mois. Donc voilà, je me suis retrouvé dans une association, dans une MJC à Montbéliard, qui m'a délégué à une salle de concert qui s'appelle l'Atelier des Môles à Montbéliard. Et voilà, c'était une manière en plus de continuer un petit peu dans mon processus d'organisateur de concert, enfin de démarrer un petit peu plus sérieusement dans ce qui allait devenir mon métier au final. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, c'était ça l'opportunité qui s'est présentée à toi. qui t'a emmené là où tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ça a été le premier pied à l'étrier. J'organisais déjà en parallèle des concerts avec une petite asso qui s'appelle Parc de Tarte. On organisait des concerts dans différents lieux qui allaient du petit bar jusqu'à la salle de concert. Et en parallèle de ça, j'ai fait mon objection de conscience à l'atelier des Môles. Donc là, j'ai... je faisais des choses un petit peu plus sérieusement, même si ça restait encore très associatif. J'ai toujours baigné dans l'associatif, mais là j'étais en charge de beaucoup de choses, c'est-à-dire que je faisais aussi bien, j'accueillais les groupes dans les locaux de répétition, j'allais coller les affiches, j'avais vraiment tous les rôles. Une fois que cette objection de conscience s'est terminée, j'ai eu une année où je ne savais pas trop ce que j'allais faire, et je continuais à organiser mes petits concerts avec mon asso. Et toujours sur Belfort, Montbéliard, dans tous les lieux possibles et inimaginables. Et à un moment, j'ai eu l'opportunité d'organiser un groupe allemand de hardcore et je n'avais aucune possibilité sur Belfort-Montbéliard. Donc je me suis tourné vers une salle qui s'appelle le Noumatrou Famuleuse pour savoir s'ils avaient des possibilités de m'accueillir. Et c'était OK, ils étaient libres ce jour-là. Et donc j'ai fait mon concert dimanche après-midi. Il y avait plutôt pas mal de monde pour ce type de groupe qui est quand même assez pointu. Donc le directeur de l'époque m'a proposé de devenir programmateur de la salle, vu qu'il n'avait plus de programmateur en fait. Et je n'ai pas réfléchi longtemps, j'ai dit oui tout de suite. Et là par contre, je suis parti dans quelque chose de plus sérieux, où en fait c'était une salle quand même une smack, donc voilà, avec une programmation sérieuse, avec une programmation aussi, on me demandait de programmer des groupes de tous styles musicaux, ça m'a beaucoup... ouvert les oreilles, parce que moi j'ai un background quand même qui était plutôt rock, metal on va dire, et donc là il fallait que je programme du hip-hop, il fallait que je programme de l'électro, de la chanson française du reggae, du rail il fallait que je fasse une programmation au généraliste et donc tout en gardant ma patte bien évidemment et donc ça m'a fait le plus grand bien parce que ça m'a permis de m'ouvrir à d'autres styles musicaux et j'ai programmé cette salle avec beaucoup de... de bonheur et de... Enfin, j'y serais peut-être encore si je n'avais pas eu l'opportunité des Eurocams, mais je l'ai programmé pendant six ans, et c'était vraiment très, très formateur, et c'était vraiment une superbe expérience.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand tu as démarré ce métier-là de programmateur, c'est quoi vraiment le challenge que tu as eu devant toi ? Un truc peut-être que... Ouais, c'est quoi le challenge que tu as eu devant toi ?

  • Speaker #0

    Les Eurocams, ou...

  • Speaker #1

    Non, quand tu as commencé déjà au Noumato, c'est quoi les... peut-être pas les difficultés, mais les trucs auxquels tu as dû faire face pour commencer ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Associatif, mais vraiment associatif, on va dire, où je n'ai jamais eu de formation sur les contrats, je n'ai jamais eu de formation juridique, etc. Et donc, je suis arrivé au Nouatrouf, là, c'était du sérieux, tout était cadré, etc. C'était une salle qui faisait des choses dans les règles de l'art. Donc, il a fallu que j'apprenne ça sur le tas. Moi, je viens du milieu de do-it-yourself, on peut dire. Donc j'ai fait pas mal de conneries au début, enfin je me suis trompé, j'étais bien encadré, donc Jean-Luc qui était le directeur à l'époque m'avait laissé un peu faire ce que je voulais, entre guillemets, pour lui le meilleur des apprentissages c'est quand on fait des bêtises, donc voilà, donc j'en ai fait quelques-unes. Donc quand on la fait une fois, on la fait pas deux fois, donc voilà, donc j'ai appris un peu comme ça, et après je me suis perfectionné avec quelques petites formations sur les contrats, notamment les contrats étrangers, enfin etc. et d'autres choses. mais en fait c'était très formateur, c'est-à-dire que j'apprenais tous les jours, j'apprenais quelque chose de nouveau. En plus, ce qui était pas mal, j'étais programmateur de la salle, mais l'idée c'est que chacun dans nos postes respectifs, hormis le fait que la programmation là c'est un petit peu différent, mais moi je me retrouvais peut-être un soir à faire la régie de la soirée, je me retrouvais peut-être un soir au bar, je me retrouvais peut-être un soir à l'entrée avec la sécu pour voir comment ça se passait. C'est-à-dire que Jean-Luc aimait qu'on passe un peu par tous les postes. pour savoir ce que faisait l'autre, et savoir après, effectivement, les besoins de chacun. C'était essentiel que chacun sache les besoins des autres pour que ça fonctionne bien. Et donc, c'était assez formateur, parce que j'ai touché un peu à tous les postes, même la communication, etc. Donc, ce qui fait que j'avais quand même un bon bagage quand je suis sorti de mon matrouf et que je suis arrivé aux Eurocannes.

  • Speaker #1

    Alors justement tu parlais d'opportunités pour les Eurocannes, ça s'est passé comment ?

  • Speaker #0

    Paul Roland qui est le directeur des Eurocannes, qui avait été nommé à l'été 2020, juste après l'édition 2020 des Eurocannes. En fait c'était un habitué du Noumattrouf, il venait souvent voir des concerts, il aimait bien ce que je programmais, l'atmosphère, le lieu, etc. Et donc je l'ai rencontré là-bas, on s'est vus plusieurs fois. On est devenus amis, il m'a déjà invité sur des choses qu'il faisait lui un petit peu sur Belfort avant les Eurocaines. Et quand il a été nommé à la direction du festival, il a cherché à avoir des programmateurs du cru, parce qu'avant la programmation était faite soit par une agence de booking parisienne, soit par un programmateur extérieur qui ne connaissait pas du tout la région. Donc là, lui, son idée, c'était d'avoir des personnes du cru qui connaissent bien le terrain local et le terreau local. Donc il a recruté dans un premier temps Christian Alletz qui venait de Dijon, qui avait une expérience plus dans la musique électro, le hip-hop, qui avait organisé des concerts sur Dijon avec une asso qui s'appelait Mayonnaise Production et qui avait aussi bossé pour la radio suisse Couleur 3. Et moi, qui étais vraiment un pur du cru cette fois-ci, parce que je suis né à Belfort, et donc qui programmait cette salle de Noumatrou Famulus qui est à 40 km de Belfort. qui connaissaient bien aussi bien le terrain alsacien qui est proche, que le terrain belfortin. Donc voilà, l'idée était de nous associer et de faire un pôle de programmateurs avec des connaissances et qui surtout soient du terrain.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi du coup exactement le rôle d'un programmateur ?

  • Speaker #0

    C'est de monter la programmation musicale du festival, de choisir les groupes, de négocier les tarifs, de... s'occuper des contrats, de faire de la promo. C'est aller aussi fouiner beaucoup, écouter beaucoup de choses, aller voir beaucoup de concerts, être très curieux, lire beaucoup aussi de magazines, à l'époque, et maintenant plus des webzines ou des autres parutions sur Internet. C'est d'être très curieux et aussi d'avoir un bon carnet d'adresses, parce que ça aide d'être en contact avec les tourneurs des groupes, que ce soit français ou étrangers. Voilà, donc c'est beaucoup de relationnel aussi, c'est beaucoup de négociations, il y a une grande partie de déplacement, mais il y a aussi énormément de bureaux, de mails, de tableaux Excel aussi, de budget. Mais le rôle principal, c'est de monter la programmation du festival et de faire que cette programmation séduise, plaise. que le festival puisse vendre des billets et que le festival puisse être pérenne tout en gardant un état d'esprit, une ligne artistique quand même qui est celle du Festival des Européennes, qui est généraliste mais pointue.

  • Speaker #1

    Parce que c'est quoi ? C'est chaque année, vous avez une direction en particulier ou tous les ans, c'est vraiment une direction qui reste assez constante ?

  • Speaker #0

    C'est constante, mais chaque année, on amène des touches nouvelles. avec des projets spéciaux, des créations, et puis on essaie d'éviter de refaire les mêmes artistes d'une année sur l'autre, c'est-à-dire que c'est un petit peu plus difficile pour les têtes d'affiches, mais les têtes d'affiches, on va dire que si elle est passée il y a cinq ans, on peut la refaire, mais sur les groupes plus découvertes, au groupe middle, on essaie de varier, d'amener des nouveaux groupes, des nouveaux projets, à part si un artiste arrive avec un nouvel album incroyable, et on se dit, bon, même si on l'a fait il y a deux ans, il faut absolument le refaire, parce que là, il a vraiment fait très très fort. mais sinon on essaye effectivement que la programmation soit la plus variée possible on est à Belfort c'est une petite ville de 50 000 habitants il y a un bassin de population qui est intéressant mais les gens à Belfort n'ont pas il n'y a pas de grosse salle donc les gens ne voient pas ils sont obligés de faire entre 100 et 150 kilomètres pour aller voir minimum pour aller voir des gros groupes, des têtes d'affiches Donc d'amener des têtes d'affiches à Belfort aussi, c'est important pour le bassin local, ça c'est clair, et le bassin régional.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ce qui te passionne dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Moi je suis très curieux, c'est moins les têtes d'affiche, alors je suis ravi quand j'attire une tête d'affiche sur le festival bien évidemment, surtout si c'est une tête d'affiche qui n'est jamais venue, et c'est une tête d'affiche qui me tient à cœur, après je ne programme pas que des choses qui me tiennent à cœur, j'essaie de varier les plaisirs, et surtout d'écouter un petit peu ce que mon public veut, tout en gardant la ligne artistique. On dit un petit bassin de population, un petit territoire, et donc on ne peut pas faire un festival ultra pointu, il faut qu'il y en ait un petit peu pour tout le monde, tous les âges. Et ce qui me passionne, c'est de programmer ce festival, parce que comme c'est un festival généraliste, il faut arriver à faire monter une mayonnaise qui n'est pas forcément évidente, entre les gens qui écoutent du hip-hop, ceux qui écoutent du métal, ceux qui écoutent de la chanson, ceux qui écoutent de l'électro, du rock, de la pop. Il faut arriver à ce que tout ça fonctionne, et que chacun y trouve son compte chaque jour. Donc voilà, c'est un challenge tous les ans à monter cette programmation. Mais comme je disais avant, les têtes d'affiches, effectivement, c'est important de les avoir. Mais ce qui m'excite plus, c'est de trouver les petits groupes qui sont incroyables, qu'on n'a jamais entendu parler ni d'Eve ni d'Adam. Et puis d'un seul coup, on les propose aux aurochiennes et les gens prennent une grosse claque. Ça, c'est super aussi. C'est ce qui me fait vibrer plus que d'attirer à chaque fois les gros groupes qu'on a déjà vus. Et puis surtout la fête, de voir la réaction des gens quand ils sont devant leur artiste favori ou quand ils découvrent quelque chose. Voilà, ça me fait toujours autant vibrer. Et moi, j'y prends aussi du plaisir, comme je disais, quand je vais voir des groupes et que je prends une claque à un nouveau groupe. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocaine et je me dis, tiens, là, ça peut être pas mal. Je pense que le public, ça va leur plaire. Je vois tout à fait la scène où il faut le faire jouer, le moment, etc. Après tel groupe ou avant tel groupe. ça va être génial, ça va faire un super enchaînement. Enfin voilà, donc, je suis toujours très, très friand de nouveautés et je ne suis pas rassasié, on va dire, de programmer le festival.

  • Speaker #1

    Parce que, donc, les têtes d'affiches, je pense que ça paraît assez évident. Enfin, je pense que c'est plus simple de trouver une tête d'affiche, mais pour le coup, vu que tu parlais des groupes qui sont un peu moins connus, comment tu fais pour les trouver ?

  • Speaker #0

    C'est pas si simple que ça de trouver les têtes d'affiches. Parce qu'on est en concurrence avec des coups d'autres festivals, donc on se bat un peu comme des chiffonniers, entre guillemets, entre festivals, que ce soit français ou étrangers. Et donc, sur notre week-end, c'est le week-end où il y a le plus de festivals en Europe, avec des festivals qui sont trois fois plus gros que nous, certains, le festival de Versteyr en Suisse, en Belgique, pardon, le festival de Roskilde au Danemark, ou le festival Openair en Pologne, ils ont une capacité qui est la triple de nous, ils font 100 000 personnes jour, nous on fait 35 000. Donc, on se bat un petit peu. Bien évidemment, on ne se bat pas armes égales. C'est eux qui prennent un peu les plus gros, on va dire, qu'on ne peut des fois même pas envisager avoir. Mais c'est un festival où il y a beaucoup, du fait de ces gros festivals, il y a quand même beaucoup d'offres. Ce qui fait qu'on a quand même des possibilités. Mais il y a aussi énormément de festivals de notre taille, à peu près de notre taille sur ce week-end-là. Donc, on se bat aussi entre tous les festivals restants pour arriver à monter notre programmation. Donc, nous, on est... plutôt pas trop mal placé, parce qu'on est dans un coin stratégique dans l'est de la France, proche de la Suisse, proche de l'Allemagne, pas loin de la Belgique. Donc voilà, on est pas mal placé. Et puis le festival existe depuis 1989, donc il y a une vraie habitude. Les agents des groupes savent que sur le festival ils sont bien accueillis, que le site est magnifique, on a quand même la chance d'avoir un site qui est très très beau, une presqu'île entourée des temps. donc voilà qui est très naturel donc ce qui fait qu'on a un petit avantage là dessus et après pour découvrir les groupes il y a plein de festivals où je vais Ce qui est compliqué c'est que j'ai que 60 places groupes à programmer sur le festival donc ça fait c'est beaucoup de faits de programmateurs c'est beaucoup de la frustration aussi parce qu'on aimerait montrer je dis pas n'importe quoi mais 180 groupes quoi ce qu'on en a plein à montrer il faut faire des choix et bon bah Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Ça, c'est des fois des choix de dernière minute parce que tu te rends compte que tu as un manque, il te manque un groupe de reggae, tu as un manque en hip-hop, tu as un manque en métal. Donc, tu choisiras plutôt celui-là qu'un autre. Ou alors, tu as une case de libre, c'est en face d'un groupe de métal, donc tu ne vas pas remettre un groupe de métal, donc tu vas plutôt mettre un groupe de hip-hop. Après, ce sont des choix qui sont très frustrants. Ça permet aussi de prendre des vraies décisions au bout d'un moment et de se dire, si je n'ai pas pris celui-là cette année, je garde sous le coude pour l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Et il y a aussi des groupes ou des artistes qui postulent chez vous ? Qui vous démarchent ?

  • Speaker #0

    De toute façon, on nous propose des groupes. Nous, on est à la recherche de groupes. Enfin, on est à la recherche de groupes. Il y a des groupes, des têtes d'affiches. Je parlais des têtes d'affiches. Il y a certaines têtes d'affiches qu'on va absolument voir tous les ans. Et si on n'y arrive pas une année, on réessaye l'année suivante, etc. Jusqu'à quand on arrive à nos fins. Et puis après, il y a des groupes, effectivement, ou des agents qui nous sollicitent, qui nous envoient leurs... Leur liste d'artistes qui vont être en tournée l'été prochain. Après, on fait des offres. Après, il y a aussi ce qu'on appelle les groupes middle, les petits groupes pareils. Il y a aussi bien ceux qui sont représentés par des agents que ceux qui ne sont pas représentés par des agents, qui sont vraiment des petits groupes qui démarrent. Ils ont une petite carrière, mais ils n'ont encore pas d'agents derrière eux. Donc là, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de propositions. Pour être honnête, je n'arrive pas à écouter tout ce qu'on m'envoie, parce que c'est... C'est trop. Je ne sais pas, 200 propositions par jour. Donc, c'est beaucoup trop. Je n'arrive pas à tout écouter. C'est impossible. Donc, certainement que je passe à côté de choses, mais je n'y arriverai pas. Il faudrait que je fasse, je ne ferais que ça. Et encore, je ne sais même pas si en faisant que ça, sans dormir 365 jours, j'arriverai à tout écouter ce qu'on m'envoie. Donc, au bout d'un moment, je suis obligé de faire des choix. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je sais vraiment le live, donc je vais voir un maximum de choses en live. Et c'est là que je prends souvent mes décisions, plutôt qu'à l'écoute de quelque chose. L'écoute de quelque chose, ça me titille. Je me dis Ah tiens, c'est vachement bien ça, mais est-ce que c'est un nouveau projet ? Est-ce qu'il tient vraiment la route sur scène ? Est-ce qu'il ne faut pas attendre ? Donc j'essaye d'aller le voir sur scène, et puis si j'arrive à le voir, je me rends compte que Ouh, c'est bien, mais c'est jeune, il va falloir attendre un peu. Je préfère le mettre de côté pour l'année suivante. Mais des fois, ça nous arrive d'avoir des coups de cœur monstrueux, et de se dire Tant pis, on prend le risque, on y va, on le programme. sur fois de deux ou trois vidéos qu'on a vu sur YouTube, on se dit ouais ça n'a l'air pas si mal, ça tient la route, allez on tente le coup, on les programme sur notre petite scène notre petite scène qui fait quand même 5000 personnes donc donc voilà il faut quand même pas se planter autant pour nous que pour le groupe aussi, il faut pas le envoyer dans un piège quoi si c'est pas prêt, si le groupe est trop petit, qu'il a fait que des petits bars devant 50 personnes se retrouver devant 5000 personnes ça peut être aussi enfin le groupe peut perdre ses moyens complets donc c'est pas lui rendre service donc... C'est pour ça que je tiens autant que possible à aller voir les groupes en live.

  • Speaker #1

    Et donc, tu disais que parmi toutes les demandes que tu as, tu n'en écoutes que certaines. C'est quoi les choses qui font que tu vas choisir plutôt d'écouter un groupe qu'un autre, s'il y a un truc qui fait que ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est des agents qui me connaissent bien, qui me recommandent des choses parce qu'ils savent qu'ils vont taper dans le mille, entre guillemets, que ça risque de m'intéresser. Des groupes que je vois en live, effectivement, j'essaie d'aller voir aussi... d'être dans les clubs de la région pour aller voir un petit peu la scène régionale, qui font des premières parties, etc. Des gens que je connais, qui ne sont pas forcément agents, mais qui me recommandent des choses, qui me disent Ah tiens, j'ai vu un super groupe l'autre jour, machin. Alors qu'ils soient en France, dans la région ou à l'étranger, j'ai quelques gens qui me ramènent des choses aussi. Et puis, voilà quoi. Et c'est sûr que ça passera avant, et qu'un groupe que je ne connais pas, qui m'envoie un mail et qui me dit Tiens, écoute mon projet. Alors, à part si c'est bien tourné, s'il y a un truc qui me titille et que je me dis tiens, ça a l'air quand même intriguant son affaire, donc je vais me pencher dessus. Mais sinon, malheureusement, c'est dommage que je n'arrive pas à tout écouter. Quand je suis arrivé au début aux Eurocans, je mettais un point d'ordre à le faire, mais je me suis rendu compte que c'est impossible. D'autant plus que maintenant, c'est beaucoup des liens par mail. Donc, j'ai des agents qui m'envoient un mail des fois avec 40 groupes écoutés. Donc, j'en reçois un comme ça, j'en reçois dix dans la journée, c'est bon, j'ai mes 400 groupes écoutés, et c'est reparti le lendemain, donc je ne peux pas. Donc, j'ai plus tendance, je leur dis souvent aux agents, arrêtez de m'envoyer des listes à n'en plus finir, pointez-moi quelques groupes qui vous semblent essentiels, ou alors qui, a priori, correspondent à la programmation des Eurocans, mais ce n'est pas une tartine de 50 groupes, de toute façon, je n'aurai pas le temps de les écouter, donc vraiment, pointez les choses qui vous paraissent essentielles. Sinon, c'est une perte de temps autant pour vous que pour moi. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et ce serait quoi pour toi l'erreur que font les jeunes groupes qui voudraient se faire programmer dans un festival ou dans une salle de concert ?

  • Speaker #0

    Ça ne sert à rien de me harceler. Le temps de répondre aux mails et de dire bien reçu, je vous recontacte si je suis intéressé Donc, c'est vrai, je n'ai pas le temps. j'ai pas le temps non plus de répondre à tout le monde mais ça sert à rien de m'envoyer des mails toutes les semaines c'est contre-productif pour moi et je pense que pour tous les programmateurs séparés c'est contre-productif au bout d'un moment on n'a plus de surdance à dire lui laisse tomber plutôt que généralement effectivement si quelque chose me titille je Je reviens vers la personne. Les agents le savent aussi. Il y a certains agents qui m'envoient plein de trucs. Je leur dis, ne m'envoyez pas 150 trucs, ne me relancez pas sans arrêt, surtout là en septembre, où je suis plutôt sur les têtes d'affiche. Le groupe Découverte, ok, vous me l'avez envoyé, je l'ai dans un coin de l'oreille où je m'y intéresserai plus tard. Mais de toute manière, je ne le pourrai pas maintenant. Donc, ce n'est pas la peine de me harceler maintenant pour un groupe dont je vais m'inquiéter peut-être en décembre ou en janvier. Là, je suis sur mes têtes d'affiche, donc envoyez-moi les infos. Mais par contre... n'attendez pas un retour de moi ou ne me relancez pas dans janvier,

  • Speaker #1

    ça sert à rien donc si je comprends bien quand tu programmes maintenant The Rock par exemple tu commences d'abord par les têtes d'affiches et tu vas,

  • Speaker #0

    enfin décréation de c'est le mot qu'on peut utiliser mais disons tu vas dans les plus petites têtes d'affiches ensuite c'est un peu ça même si j'ai un oeil sur tout s'il y a vraiment un groupe que j'ai vu par exemple un petit groupe que j'ai vu dans un festival l'été et que je me dis wow c'était incroyable... Je mets quand même ce qu'on appelle une option. C'est-à-dire, je dis à l'agent, si ils sont disponibles l'été prochain, je vais les programmer. C'est sûr, donc mets-moi ça dans un coin de l'oreille. Enfin, dans un coin, et puis dès que tu sens que le groupe est vraiment en train de monter sa tournée et que c'est le moment d'y aller, je peux aussi me décider un peu plus tôt. Parce que ce groupe-là, je l'ai vu, et je sais que je le veux absolument. Mais sinon, pour le reste, je m'y intéresse plus tard. Il faut que j'ai mon squelette, entre guillemets, pour savoir... Sur une journée, si ma tête d'affiche est plutôt hip-hop, ou si elle est plutôt métal, ou si elle est plutôt pop, pour voir un peu l'orientation que je prends derrière. C'est ça qui va donner le là de la suite.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu auras réponse maintenant à ça, mais pour toi, comment un artiste qui se fait programmer dans un festival peut préparer la suite ? Vraiment un artiste qui démarre et qui a cette opportunité ? cette opportunité là devant lui. Alors, en gros, imaginons qu'un artiste, maintenant, il a l'opportunité de passer dans un festival un peu plus grand que ce qu'il a l'habitude de faire jusqu'à ce moment-là. Comment préparer la suite pour avoir une suite et pouvoir continuer un peu cette ascension-là ? S'il y a un truc, si tu as l'idée dessus.

  • Speaker #0

    Déjà, il ne faut pas rater son passage au festival. Si tu as fait bonne impression... Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. Si t'es entouré, t'es un agent, tout ça, ils vont, comment dire, ils vont capitaliser dessus. C'est-à-dire de passer aux européennes, forcément, dans le press-group, ça fait bien, je l'entends. Donc si en plus le groupe a fait un super concert ce soir-là et qu'il y a des retours incroyables, que les journalistes font des super papiers derrière, machin, etc., c'est bingo pour le groupe, entre guillemets. Voilà, donc ça peut que les aider après, dans leur démarche, de dire, voilà, on a passé aux européennes. on a mis le feu à la scène, entre guillemets, ça s'est bien passé. Donc voilà, ça va forcément intéresser derrière des autres programmateurs qui vont se dire, ah oui, ils ont joué aux Eurocannes quand même, et en plus, ça a été bien perçu, il y a des super articles derrière. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et après, moi, ce que j'ai tendance à dire aux groupes aussi, aux jeunes groupes qui ont la chance d'être programmés aux Eurocannes ou sur des gros festivals, faites attention, c'est pas parce que vous êtes passés là que tout est arrivé, que c'est bon. que votre carrière est lancée, il y a du boulot quand même encore derrière, mais c'est qu'il y a un passage, le passage aux Eurocains c'est super, mais n'en faites pas comme un amortissement de carrière, ou ne vous dites pas que parce que je suis passé aux Eurocains, c'est bon ma carrière est lancée, c'est une étape dans votre carrière, et c'est une belle étape certes. Ok, alors des groupes, des artistes, tu en as croisé plein. Est-ce que tu as souvenir où tu as un groupe ou un artiste qui te vient en tête, qui t'a particulièrement marqué par peut-être un truc qui t'a laissé ou peut-être, je ne sais pas, une rencontre particulière ?

  • Speaker #1

    Des rencontres humaines, souvent, sortir des rencontres de personnes que tu as idolâtrées dans ta jeunesse et que tu as la chance de programmer. Et que, bah, ouais, c'était des moments particuliers. Je pense, par exemple, à Lémy, le leader de Motorhead, quand il est venu aux Eurofian, bah, c'était... Pour moi, c'était un... Enfin, j'étais comme un gamin, quoi, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Tu tombes sur quelqu'un de très accueillant, qui a envie de discuter, tu vois, qui t'accueille à bras ouverts, voilà, tu discutes d'un peu de tout avec lui. Et voilà, après, simplement dire bonjour à des gens, c'est cool aussi. J'ai eu des conversations un petit peu plus poussées avec d'autres artistes, avec certains artistes français qui sont devenus certains des amis aussi maintenant. Mais après, avec des gros groupes aussi, souvent les personnes dans les gros groupes sont très gentilles, d'une simplicité aussi. On n'ose pas les aborder. Il y en a d'autres, tu ne peux pas les aborder, même leur dire bonjour, tu n'y arrives pas, parce qu'ils sont trop entourés, ou ils ne veulent pas, ou ils sont dans un mauvais jour. Moi, je respecte tout ça tant que le groupe fait un bon concert. j'ai pas de soucis particuliers. Après, les meilleurs expériences que j'ai eues avec des artistes, c'est quand on a fait des créations avec eux. Parce que là, il y a un gros travail préalable, on se rencontre pas mal à l'avance, on monte un projet ensemble, soit c'est une rencontre de deux groupes, soit c'est un projet avec un orchestre, etc. Donc, il y a des préparations, il y a des rencontres, il y a des choses. Là, il y a un rapport beaucoup plus privilégié, plus proche avec le groupe. Et voilà, donc là, c'est vraiment des souvenirs impérissables de voir après deux. Le projet que tu as macéré pendant deux ans, aboutir sur scène et de voir le rendu, là, c'est quand même quelque chose d'assez fort. Mais, moi, je suis assez... Je ne sais pas comment dire, je ne suis pas timide, mais je laisse les groupes un peu tranquilles. Je ne suis pas fourré dans les loges des groupes tout le temps. Ça va, machin... Tu vois, j'ai beaucoup de respect, je sais qu'ils ont envie d'être tranquilles. Si le gars, il a envie de discuter, il meurt. On discute, mais sinon, juste bienvenue, voilà, et puis bon concert, et puis ça le fait. Et puis voilà, on va dire que 90% des groupes sont très accueillants, il n'y a pas de souci. Les autres, soit ils sont dans un mauvais jour, soit ils sont dans leur monde, ils n'ont pas envie de discuter, voilà, ça ne me pose pas de problème. Tant que le concert est bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a eu une difficulté dans ton parcours de programmateur à laquelle tu as déjà fait face ? Ou du moins, s'il y en a eu plusieurs, quelle est la plus grosse des difficultés ? à laquelle tu as fait face ?

  • Speaker #1

    Face à plein de difficultés, ça va de l'annulation de dernière minute ou d'un ou deux jours avant d'un groupe d'affiches dont tu ne peux pas remplacer. Donc, tu es obligé de remplacer par quelque chose de petit. Tu n'as pas le choix. Donc, voilà, tu sais très bien que tu vas faire des déçus. Mais bon, c'est comme ça. Aux conditions climatiques qui ne nous ont pas beaucoup épargné les européennes, les euroquiennes, on a toujours, enfin pas toujours, mais on a eu quand même quelques...... quelques situations assez chaudes, notamment la dernière en 2022 avec une tornade qui est passée sur le site 15 minutes après l'ouverture des portes du premier jour, qui nous a fanulé deux jours quand même. Juste après le Covid, tu reviens de deux années où tu n'as pas fait le festival 2020 et 2021, où c'était déjà compliqué à subir. Et en 2022, tu dis ça y est, c'est reparti. Et 15 minutes après l'ouverture des portes, le festival est à terre. Donc là, je... Le moral des équipes, je t'explique même pas. Mais on s'en est toujours relevé, on a toujours relevé la tête. C'est des mauvais moments à passer, mais la plupart du temps, c'est quand même que des bons moments. Après, tu peux avoir aussi des artistes qui ratent leur concert sur scène. Donc voilà, t'es super déçu, t'es super déçu pour le public aussi, t'es super déçu pour l'artiste. Ou alors, ouais... Enfin, les artistes, tu te dis, disons que... C'était mon idole celui-là avant, mais c'est quand même un sacré connard. Donc bon, tu peux avoir été déçu aussi comme ça. En fait, bon après, si c'est un sacré connard et qu'il a fait un super concert, voilà, mais bon, t'es quand même déçu parce que tu te dis, voilà, disons que je lui ai donné un très bon celui-là. En fin de compte, bon, je ne sais pas si je le réinviterai. Mais bon.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est plus qu'un demi-connard s'il a fait bien le concert. Est-ce que tu peux parler aussi des autres projets que tu as ? Parce qu'on a principalement parlé des Eurocannes, mais il y a aussi le festival générique, l'opération Iceberg. Qu'est-ce que c'est tout ça ?

  • Speaker #1

    Il est en stand-by depuis maintenant. Il s'est arrêté, on a fait la dernière édition en 2020, juste avant les problèmes de Covid, février 2020. Et donc, il n'est pas reparti depuis. On réfléchit à le relancer ou pas. C'est un festival qui avait une manière particulière. Il est organisé dans cinq villes de l'Est de la France. et dans des lieux particuliers, dans des lieux remarquables. Et l'idée, c'était de ne pas forcément investir les salles de concert, mais plutôt d'investir des lieux particuliers, qu'elle est du salon de coiffure à un musée où il n'y avait pas l'habitude d'avoir des concerts, une ancienne Banque de France, etc. D'aller dans des lieux très particuliers. Donc, c'était un beau projet. On a des concerts magnifiques, comme Patty Smith à la chapelle Le Corbusier, à Ronchamps, qui est un lieu incroyable, où il n'y avait jamais eu de concert, quasiment. C'est un projet qui est pour l'instant en stand-by. L'opération Heisberg, c'est une opération de repérage de talents franco-suisses qu'on mène avec la FCMA, la Fondation pour la Création Musicale Amplifiée en Suisse Romande, donc la Suisse française. Là, on a une sélection de six artistes français chaque année et six artistes suisses qu'on accompagne en leur faisant des résidences. L'idée étant que l'artiste suisse fasse sa résidence en France avec un coach français et que l'artiste français fasse sa résidence en Suisse avec un coach suisse pour essayer de créer des liens, essayer d'avoir des passerelles entre nos deux pays qui sont vraiment frontaliers et essayer de faire jouer les artistes français en Suisse. C'était un petit peu une idée. On en est, je crois, à la dixième édition et ça marche plutôt bien. Et l'autre chose, c'est la résidence secondaire. Donc là, on en avait une ce week-end. C'est une grosse soirée électro qu'on organise plutôt en septembre. C'était la quatrième édition, 4 500 personnes, plateau de six DJs. Cette année, la tête d'affiche, c'était Martin Solveig. On fait dans notre entrepôt de stockage des Orokiens, qui est immense. On prend un quart de l'entrepôt pour faire cette grosse soirée électro de 4 500 personnes, dans un lieu particulier qui peut rappeler à certains les soirées dans les... dans les gros hangars industriels en Angleterre ou à Berlin. Pareil, c'est un vrai succès aussi. Voilà un petit peu ce qui m'occupe au niveau de la programmation toute l'année. Des fois, des événements ponctuels aussi, selon des demandes ou selon des idées qu'on peut avoir. Rien n'est forcément écrit, mais on a des libertés de pouvoir programmer. sur un coup de cœur quelque chose dans un lieu particulier ou à la demande. Enfin voilà, on est très ouvert là-dessus.

  • Speaker #0

    Quelle est la chose dont tu es le plus fier jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #1

    Le plus fier ? Difficile. La programmation ? Ouais,

  • Speaker #0

    ou disons dans la musique en général. Ça peut peut-être être autre chose du coup, en rapport avec la musique.

  • Speaker #1

    La chose dont je suis... C'est peut-être de ne pas, comment dire, rassasier, entre guillemets. C'est-à-dire que je trouve toujours autant de plaisir d'aller découvrir des choses, je trouve toujours des nouvelles choses, même des styles musicaux. C'est vrai qu'il y a eu tellement de choses de faites maintenant qu'on se dit mais comment peut évoluer encore la musique ? Et il y a encore des artistes qui arrivent à faire des mélanges assez incroyables, des nouvelles choses. Donc moi je suis toujours friand de ça. J'aime bien un bon groupe de rock'n'roll classique de base ou un groupe de hip-hop classique aussi, ça me plaît bien. Mais d'entendre des nouveaux sons, quelque chose de nouveau, un nouveau style qui vient d'Amérique du Sud ou d'Afrique ou d'ailleurs, ça me motive toujours autant. Et ça me remplit le joie, entre guillemets. C'est-à-dire de se dire, tiens, j'avais encore jamais entendu ça, ce mélange-là, c'est assez incroyable. Puis c'est bien fait, en plus sur scène, ça a l'air de tenir la route. Ouais, Bangkok, allons-y. J'ai toujours la petite lueur dans les yeux, la petite... Voilà, c'est... Heureusement. j'ai encore encore ça, quand j'aurai plus ça j'arrêterai parce que je passerai la main à quelqu'un d'autre et après je suis à l'écoute aussi de plus en plus d'autres personnes parce que c'est tellement vaste maintenant comme je disais les propositions que j'ai c'est tellement et ça va tellement vite qu'il faut aussi que je demande un petit peu à la jeune génération un petit peu ce qu'ils écoutent, ce qu'ils aiment parce que des fois j'ai l'impression d'être un peu largué aussi malgré qu'on me propose beaucoup de choses, j'essaie d'écouter un peu de tout Mais des fois, il y a des choses qui ne me parlent pas. Et donc, j'ai un petit peu des référents dans tous les styles de musique qui me disent, mais si, si, ça, tu devrais vraiment te pencher dessus, écouter, parce que ça, c'est le nouveau truc. Donc, ah, OK, bon. Pourtant, j'ai écouté une fois, ça ne me parlait pas beaucoup. Creuse un peu le sujet, parce que c'est ça, quoi. OK, d'accord. Bon, d'accord.

  • Speaker #0

    Et ce serait quoi la compétence à développer ? On ne peut pas aller jusque trois, mais pour être programmateur, pour ceux qui ont cette envie-là ou cette petite envie-là.

  • Speaker #1

    La curiosité, un bon carnet d'adresses. Et puis après, moi, je préconise quand même de faire beaucoup de choses dans l'associatif. De commencer à aller voir comment ça se passe avec une petite asso, d'être bénévole. Ou alors de faire sa petite asso, de commencer à organiser des concerts dans des petits bars, dans des petits lieux. C'est peut-être plus compliqué maintenant, mais c'est quand même bien formateur. Comme je disais, le do-it-yourself, c'est formateur. Et voilà, après, ça peut mener un petit peu à tout. Ce qui est des formations de programmateur, ça n'existe pas vraiment. On peut apprendre des choses sur le juridique, les choses comme ça, mais avoir le flair ou le nez, ou sentir un truc, on peut être spécialiste d'un genre, mais programmeur, on va dire généraliste, programmeur de tout, ce n'est pas évident. C'est vraiment pas évident. Moi, si je m'étais écouté, j'aurais pu devenir un excellent programmeur juste de rock ou de métal, parce que c'était ma musique de prédilection. Mais je remercie d'être passé par le Noumatrouf pour avoir pu ouvrir mes oreilles et découvrir d'autres styles musicaux qui m'ont permis de m'enrichir personnellement et puis de voir d'autres choses et de voir qu'il y avait des choses incroyables dans ce style de musique.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, c'est vraiment le Noumatrouf qui t'a ouvert beaucoup de portes.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon carnet d'adresses, c'est là que j'ai commencé à travailler sérieusement avec la plupart des tourneurs avec lesquels je travaille encore, pour certains, ceux qui sont encore là maintenant. J'ai quand même accueilli des groupes quand même assez importants là-bas, même si c'était une petite salle, on avait des bonnes opportunités à l'époque. La salle est passée d'un club de 300 places à une salle de 700 places. On a organisé des choses aussi en dehors de la salle, dans des jauges beaucoup plus grosses qui pouvaient aller jusqu'à 5-6 000 personnes. Donc voilà, j'ai eu un spectre quand même assez important qui m'a permis d'avoir un bon bagage et un bon carnet d'adresses avant d'arriver aux Européennes, où là, je suis passé à la vitesse largement supérieure. C'est-à-dire que quand je travaille... Avant, dans les agences qui me contactaient, c'était plutôt certains agents qui me contactaient. Quand je suis arrivé aux Rock'n', c'était plutôt les boss qui me contactaient. Donc, je suis passé à un niveau ou à un autre, etc. Mais j'avais quand même mon petit bagage derrière moi qui m'a permis d'être quand même assez à l'aise assez rapidement. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et alors, on va juste revenir. Alors, il reste quatre questions. Alors, une qui est propre à toi. Un mot pour décrire la prochaine édition des Euroquiennes ?

  • Speaker #1

    Éclectique.

  • Speaker #0

    Éclectique, très bien. Qu'as-tu envie de dire à la personne qui doute, qui hésite à sortir son projet dans la musique, à passer à l'action, parce que vivre de la musique lui paraît encore loin ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, ce qui est pas mal, c'est d'avoir un petit bagage de l'associatif et d'y aller, avant de se lancer peut-être dans sa propre aventure tout seul. Mais il faut essayer, il ne faut pas avoir de regrets. Il faut toujours aller au bout de ses envies. Il faut faire attention à ne pas trop y laisser de plumes et savoir s'arrêter au bout d'un moment si on voit que ça ne marche pas. Mais d'avoir un petit background, d'avoir une petite expérience avant, c'est pas mal. Mais je pense qu'il faut aller au bout de ses idées. Il faut y aller, surtout quand on est jeune. Si on se plante, ça arrive à tout le monde de se planter, ce n'est pas grave, on va s'en remettre. Il ne faut pas que la douloureuse soit trop importante quand même. Donc, il ne faut pas avoir non plus les yeux plus gros que le ventre au début. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as encore une note d'inspiration à nous partager ?

  • Speaker #1

    J'en ai une que j'aime bien, mais bon, elle peut être de ne pas vraiment de la force. C'est juste un dicton que j'aime bien. Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux. Mais sinon, je n'ai pas quelque chose comme ça qui me vient à l'esprit. C'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est marrant. C'est cool. Parfait. Écoute, en tout cas, je te remercie pour ce temps accordé. Et à une prochaine.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Tu trouveras toutes les infos dont on a parlé pendant cette interview en description. J'espère en tout cas que tu as pris autant de plaisir à l'écouter que moi à l'enregistrer. Et si c'est le cas, prends deux minutes juste pour mettre 5 étoiles et ton meilleur avis sur Apple Podcasts, Spotify. ou Youtube. C'est avec grand plaisir que je le lirai et je te remercie d'avance. Je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de Kem Lalot

    00:00

  • Le parcours musical de Kem Lalot

    01:11

  • Le début de sa carrière de programmateur

    02:41

  • Les défis du métier de programmateur

    08:21

  • Les Eurocaines : opportunités et rôle d'un programmateur

    10:23

  • Passion et stratégie dans la programmation musicale

    13:26

  • Comment découvrir de nouveaux talents

    16:50

  • Conseils aux jeunes artistes pour se faire programmer

    23:57

  • Difficultés rencontrées dans le parcours de programmateur

    31:07

  • Autres projets et initiatives de Kem Lalot

    33:10

  • Conclusion et réflexions finales

    36:06

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Description

Dans cet épisode captivant de "La Note d'Inspi - Vivre de la musique", j'ai a le plaisir d'accueillir Kem Lalot, un programmateur passionné et reconnu du festival Les Eurockéennes de Belfort. Si vous êtes passionné par la musique et que vous souhaitez comprendre les rouages de l'industrie musicale, cet épisode est fait pour vous. Kem nous plonge dans son parcours musical, qui a commencé avec la batterie à l'âge de 12 ans, et nous raconte comment il a évolué vers la programmation de concerts. Il partage ses expériences enrichissantes au Noumatrouf, où il a appris à gérer une salle de concert, une étape cruciale qui l'a préparé pour son rôle actuel.


Au fil de cette interview inspirante, Kem aborde les défis quotidiens du métier de programmateur. Il explique comment il doit jongler avec différents genres musicaux pour séduire un large public, tout en restant fidèle à sa passion pour la musique. Les relations dans l'industrie musicale jouent un rôle essentiel, et Kem nous dévoile comment il découvre de nouveaux talents, souvent en assistant à des concerts en direct. Ces moments, riches en émotions et en découvertes, sont au cœur de son projet musical solo et de sa quête pour offrir une expérience éclectique lors des festivals.


Kem partage également des anecdotes mémorables sur des rencontres avec des artistes, révélant ainsi certains secrets de l'industrie musicale qui pourraient bien inspirer les jeunes musiciens. Il conclut cet épisode en encourageant tous ceux qui rêvent de vivre de leur art à poursuivre leurs ambitions, tout en leur offrant des conseils pratiques pour naviguer dans le monde parfois complexe de la musique et carrière.


Que vous soyez un chanteur en herbe, un musicien expérimenté ou un producteur en quête de succès musical, cet épisode de "La Note d'Inspi" vous fournira des clés pour comprendre comment devenir connu dans l'industrie musicale. Vous découvrirez comment vivre de la musique est non seulement un rêve, mais aussi un projet nécessitant passion, travail acharné et détermination. Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des expériences d'artistes qui ont su percer dans le milieu, et laissez-vous inspirer par les conseils de Kem Lalot pour bâtir votre propre carrière musicale. Plongez dans cet univers fascinant et découvrez comment transformer votre passion pour la musique en une véritable réussite !


Liens mentionnés dans l'épisode

Les Eurockéennes:

https://www.eurockeennes.fr

Festival GéNéRiQ:

https://generiq-festival.com

Résidence secondaire:

https://en-residence-secondaire.eurockeennes.fr

Opération Iceberg:

https://operation-iceberg.eu


Crédit photo : Zélie Noreda



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Transcription

  • Speaker #0

    Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. J'étais comme un gamin, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocannes et je me dis, tiens, là ça peut être pas mal. Je pense que ça va leur plaire, le groupe peut faire ses loyaux à complet, donc c'est pas le grand service. C'est ça qui va donner le la de la suite.

  • Speaker #1

    Hello et bienvenue sur ce nouvel épisode de La Note d'Inspi. Si tu es un artiste ou passionné... et que tu n'as pas abandonné le rêve de vivre de la musique, tu es au bon endroit. Tu trouveras dans ce podcast de l'inspiration, de la force et des idées pour poursuivre ton projet musical et avec un peu de persévérance, pourquoi pas, vivre de la musique. On se retrouve chaque mercredi pour un nouvel épisode, soit d'un format un peu plus court où je suis seul à parler, ou alors comme celui-ci, dans un format un peu plus long, où j'interview des chanteurs, des musiciens et différents acteurs de l'industrie musicale qui nous partagent leurs notes d'inspiration. Je suis persuadé que réussir dans la musique est bien évidemment une question de stratégie, mais cette stratégie n'est rien sans le mindset nécessaire à la persévérance. Alors abonne-toi pour ne rien rater, sois ouvert et laisse-toi imprégner par cette nouvelle note d'inspiration. Très belle écoute à toi ! Alors Kem Lalot est un programmateur passionné de Belfort. Il s'occupe de la programmation du festival Les Eurocaines de Belfort, du festival générique, et il est aussi en charge d'Opération Iceberg, qui est un dispositif d'accompagnement d'artistes émergents. En tout cas, Kem, je suis très, très heureux de t'accueillir sur la note d'inspire et je te souhaite la bienvenue.

  • Speaker #0

    Je suis content d'être aussi sur la note d'inspire, ravi d'échanger avec toi.

  • Speaker #1

    Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas ou en tout cas pas encore, quelle est la chose à regarder, écouter ou lire pour apprendre à te connaître ?

  • Speaker #0

    La chose à regarder ou lire pour apprendre à me connaître ? Le plus simple, c'est de regarder la programmation des euroquiennes. Ça donne une bonne idée de ce que... Ce que je peux faire, voilà, après les autres programmations que j'ai pu faire les années précédentes sur les différents festivals que j'ai programmés, que ce soit les Eurocans des éditions précédentes, le festival générique, le club le Noumatrouf, mais ça, ça date d'un moment puisque j'ai programmé cette salle à Mulhouse entre 1994 et 2000, le festival Impetus aussi que j'ai programmé qui n'existe plus. Voilà, les soirées en résidence secondaire, ça donne un bon panel de tout ce que j'ai fait, un peu la programmation d'un club qui s'appelle La Poudrie, aussi à Belfort entre 2017 et 2020. Donc voilà, ça permet de voir un petit peu ce que j'ai pu faire et dans quel univers je navigue.

  • Speaker #1

    Excellent ! Commençons par le tout début. Quel est ton rapport à la base avec la musique ? Est-ce que tu es musicien ? Est-ce que tu as fait de la musique étant petit ?

  • Speaker #0

    Je suis musicien, effectivement. Je suis batteur. J'ai commencé la batterie, à avoir le démon de la batterie, on va dire, vers l'âge de 12 ans à peu près, quand je suis rentré au collège. J'avais un ami dans ma rue qui était, lui, guitariste, et qui était un petit peu plus âgé que moi, et qui me tânait pour qu'on fasse un groupe ensemble. On était plutôt branchés par un hard rock à l'époque. On a commencé, lui il avait le matériel déjà et moi j'avais rien. J'ai tanné mes parents pour avoir une batterie, j'ai réussi. On répétait chez moi, dans le grenier de mes parents. Ça m'a mis un petit peu le pied à l'étrier, on va dire. J'ai fait de la batterie jusqu'en 1999, dans différents groupes, dont un qui s'appelle Willis Pottied, qui est un petit peu tourné. en France, en Europe, qui a eu un petit succès d'estime dans l'Underground, avec lequel je me suis quand même pas mal marré. Et après, depuis là, j'ai arrêté complètement la batterie quand le groupe a splitté en 1999.

  • Speaker #1

    Ok, et au niveau des études, tu étais tout de suite dans la musique ? Ou tu as peut-être fait d'autres études ?

  • Speaker #0

    Alors pas du tout, non. Au départ, j'ai fait une fac d'histoire-géo, sans trop grande conviction. J'ai fait une année en histoire de l'art, une année en histoire, une année en géo. Et finalement, j'ai validé mon année de géo pour passer en deuxième année. Ce qui me motivait le plus, c'était le fait que j'étais pion en même temps. Et donc, il fallait absolument que je passe en deuxième année pour garder mon statut de pion. Parce que je pense que les études, j'avais abandonné depuis un moment. Donc j'ai bossé un petit peu pour pouvoir passer en deuxième année. Et puis en deuxième année de géo, j'ai laissé tomber complètement. Et j'ai attendu de ne plus être en mesure de pionner, parce qu'il fallait quand même que je monte les échelons pour continuer. Et au moment où on m'a dit non mais là vous stagnez, donc voilà vous ne pouvez plus être pion. Donc là j'ai abandonné mes études complètement et arrivé le moment où je devais faire mon service militaire, ce que j'ai refusé de faire. Et donc j'ai fait ce qu'on appelle une objection de conscience, c'est-à-dire que j'ai refusé de porter les armes et tout. Et donc je me suis retrouvé dans une association pendant deux ans. Il faut savoir que le service militaire durait 12 mois, mais quand on devenait objecteur de conscience c'était pendant 24 mois. Donc voilà, je me suis retrouvé dans une association, dans une MJC à Montbéliard, qui m'a délégué à une salle de concert qui s'appelle l'Atelier des Môles à Montbéliard. Et voilà, c'était une manière en plus de continuer un petit peu dans mon processus d'organisateur de concert, enfin de démarrer un petit peu plus sérieusement dans ce qui allait devenir mon métier au final. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, c'était ça l'opportunité qui s'est présentée à toi. qui t'a emmené là où tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ça a été le premier pied à l'étrier. J'organisais déjà en parallèle des concerts avec une petite asso qui s'appelle Parc de Tarte. On organisait des concerts dans différents lieux qui allaient du petit bar jusqu'à la salle de concert. Et en parallèle de ça, j'ai fait mon objection de conscience à l'atelier des Môles. Donc là, j'ai... je faisais des choses un petit peu plus sérieusement, même si ça restait encore très associatif. J'ai toujours baigné dans l'associatif, mais là j'étais en charge de beaucoup de choses, c'est-à-dire que je faisais aussi bien, j'accueillais les groupes dans les locaux de répétition, j'allais coller les affiches, j'avais vraiment tous les rôles. Une fois que cette objection de conscience s'est terminée, j'ai eu une année où je ne savais pas trop ce que j'allais faire, et je continuais à organiser mes petits concerts avec mon asso. Et toujours sur Belfort, Montbéliard, dans tous les lieux possibles et inimaginables. Et à un moment, j'ai eu l'opportunité d'organiser un groupe allemand de hardcore et je n'avais aucune possibilité sur Belfort-Montbéliard. Donc je me suis tourné vers une salle qui s'appelle le Noumatrou Famuleuse pour savoir s'ils avaient des possibilités de m'accueillir. Et c'était OK, ils étaient libres ce jour-là. Et donc j'ai fait mon concert dimanche après-midi. Il y avait plutôt pas mal de monde pour ce type de groupe qui est quand même assez pointu. Donc le directeur de l'époque m'a proposé de devenir programmateur de la salle, vu qu'il n'avait plus de programmateur en fait. Et je n'ai pas réfléchi longtemps, j'ai dit oui tout de suite. Et là par contre, je suis parti dans quelque chose de plus sérieux, où en fait c'était une salle quand même une smack, donc voilà, avec une programmation sérieuse, avec une programmation aussi, on me demandait de programmer des groupes de tous styles musicaux, ça m'a beaucoup... ouvert les oreilles, parce que moi j'ai un background quand même qui était plutôt rock, metal on va dire, et donc là il fallait que je programme du hip-hop, il fallait que je programme de l'électro, de la chanson française du reggae, du rail il fallait que je fasse une programmation au généraliste et donc tout en gardant ma patte bien évidemment et donc ça m'a fait le plus grand bien parce que ça m'a permis de m'ouvrir à d'autres styles musicaux et j'ai programmé cette salle avec beaucoup de... de bonheur et de... Enfin, j'y serais peut-être encore si je n'avais pas eu l'opportunité des Eurocams, mais je l'ai programmé pendant six ans, et c'était vraiment très, très formateur, et c'était vraiment une superbe expérience.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand tu as démarré ce métier-là de programmateur, c'est quoi vraiment le challenge que tu as eu devant toi ? Un truc peut-être que... Ouais, c'est quoi le challenge que tu as eu devant toi ?

  • Speaker #0

    Les Eurocams, ou...

  • Speaker #1

    Non, quand tu as commencé déjà au Noumato, c'est quoi les... peut-être pas les difficultés, mais les trucs auxquels tu as dû faire face pour commencer ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Associatif, mais vraiment associatif, on va dire, où je n'ai jamais eu de formation sur les contrats, je n'ai jamais eu de formation juridique, etc. Et donc, je suis arrivé au Nouatrouf, là, c'était du sérieux, tout était cadré, etc. C'était une salle qui faisait des choses dans les règles de l'art. Donc, il a fallu que j'apprenne ça sur le tas. Moi, je viens du milieu de do-it-yourself, on peut dire. Donc j'ai fait pas mal de conneries au début, enfin je me suis trompé, j'étais bien encadré, donc Jean-Luc qui était le directeur à l'époque m'avait laissé un peu faire ce que je voulais, entre guillemets, pour lui le meilleur des apprentissages c'est quand on fait des bêtises, donc voilà, donc j'en ai fait quelques-unes. Donc quand on la fait une fois, on la fait pas deux fois, donc voilà, donc j'ai appris un peu comme ça, et après je me suis perfectionné avec quelques petites formations sur les contrats, notamment les contrats étrangers, enfin etc. et d'autres choses. mais en fait c'était très formateur, c'est-à-dire que j'apprenais tous les jours, j'apprenais quelque chose de nouveau. En plus, ce qui était pas mal, j'étais programmateur de la salle, mais l'idée c'est que chacun dans nos postes respectifs, hormis le fait que la programmation là c'est un petit peu différent, mais moi je me retrouvais peut-être un soir à faire la régie de la soirée, je me retrouvais peut-être un soir au bar, je me retrouvais peut-être un soir à l'entrée avec la sécu pour voir comment ça se passait. C'est-à-dire que Jean-Luc aimait qu'on passe un peu par tous les postes. pour savoir ce que faisait l'autre, et savoir après, effectivement, les besoins de chacun. C'était essentiel que chacun sache les besoins des autres pour que ça fonctionne bien. Et donc, c'était assez formateur, parce que j'ai touché un peu à tous les postes, même la communication, etc. Donc, ce qui fait que j'avais quand même un bon bagage quand je suis sorti de mon matrouf et que je suis arrivé aux Eurocannes.

  • Speaker #1

    Alors justement tu parlais d'opportunités pour les Eurocannes, ça s'est passé comment ?

  • Speaker #0

    Paul Roland qui est le directeur des Eurocannes, qui avait été nommé à l'été 2020, juste après l'édition 2020 des Eurocannes. En fait c'était un habitué du Noumattrouf, il venait souvent voir des concerts, il aimait bien ce que je programmais, l'atmosphère, le lieu, etc. Et donc je l'ai rencontré là-bas, on s'est vus plusieurs fois. On est devenus amis, il m'a déjà invité sur des choses qu'il faisait lui un petit peu sur Belfort avant les Eurocaines. Et quand il a été nommé à la direction du festival, il a cherché à avoir des programmateurs du cru, parce qu'avant la programmation était faite soit par une agence de booking parisienne, soit par un programmateur extérieur qui ne connaissait pas du tout la région. Donc là, lui, son idée, c'était d'avoir des personnes du cru qui connaissent bien le terrain local et le terreau local. Donc il a recruté dans un premier temps Christian Alletz qui venait de Dijon, qui avait une expérience plus dans la musique électro, le hip-hop, qui avait organisé des concerts sur Dijon avec une asso qui s'appelait Mayonnaise Production et qui avait aussi bossé pour la radio suisse Couleur 3. Et moi, qui étais vraiment un pur du cru cette fois-ci, parce que je suis né à Belfort, et donc qui programmait cette salle de Noumatrou Famulus qui est à 40 km de Belfort. qui connaissaient bien aussi bien le terrain alsacien qui est proche, que le terrain belfortin. Donc voilà, l'idée était de nous associer et de faire un pôle de programmateurs avec des connaissances et qui surtout soient du terrain.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi du coup exactement le rôle d'un programmateur ?

  • Speaker #0

    C'est de monter la programmation musicale du festival, de choisir les groupes, de négocier les tarifs, de... s'occuper des contrats, de faire de la promo. C'est aller aussi fouiner beaucoup, écouter beaucoup de choses, aller voir beaucoup de concerts, être très curieux, lire beaucoup aussi de magazines, à l'époque, et maintenant plus des webzines ou des autres parutions sur Internet. C'est d'être très curieux et aussi d'avoir un bon carnet d'adresses, parce que ça aide d'être en contact avec les tourneurs des groupes, que ce soit français ou étrangers. Voilà, donc c'est beaucoup de relationnel aussi, c'est beaucoup de négociations, il y a une grande partie de déplacement, mais il y a aussi énormément de bureaux, de mails, de tableaux Excel aussi, de budget. Mais le rôle principal, c'est de monter la programmation du festival et de faire que cette programmation séduise, plaise. que le festival puisse vendre des billets et que le festival puisse être pérenne tout en gardant un état d'esprit, une ligne artistique quand même qui est celle du Festival des Européennes, qui est généraliste mais pointue.

  • Speaker #1

    Parce que c'est quoi ? C'est chaque année, vous avez une direction en particulier ou tous les ans, c'est vraiment une direction qui reste assez constante ?

  • Speaker #0

    C'est constante, mais chaque année, on amène des touches nouvelles. avec des projets spéciaux, des créations, et puis on essaie d'éviter de refaire les mêmes artistes d'une année sur l'autre, c'est-à-dire que c'est un petit peu plus difficile pour les têtes d'affiches, mais les têtes d'affiches, on va dire que si elle est passée il y a cinq ans, on peut la refaire, mais sur les groupes plus découvertes, au groupe middle, on essaie de varier, d'amener des nouveaux groupes, des nouveaux projets, à part si un artiste arrive avec un nouvel album incroyable, et on se dit, bon, même si on l'a fait il y a deux ans, il faut absolument le refaire, parce que là, il a vraiment fait très très fort. mais sinon on essaye effectivement que la programmation soit la plus variée possible on est à Belfort c'est une petite ville de 50 000 habitants il y a un bassin de population qui est intéressant mais les gens à Belfort n'ont pas il n'y a pas de grosse salle donc les gens ne voient pas ils sont obligés de faire entre 100 et 150 kilomètres pour aller voir minimum pour aller voir des gros groupes, des têtes d'affiches Donc d'amener des têtes d'affiches à Belfort aussi, c'est important pour le bassin local, ça c'est clair, et le bassin régional.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ce qui te passionne dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Moi je suis très curieux, c'est moins les têtes d'affiche, alors je suis ravi quand j'attire une tête d'affiche sur le festival bien évidemment, surtout si c'est une tête d'affiche qui n'est jamais venue, et c'est une tête d'affiche qui me tient à cœur, après je ne programme pas que des choses qui me tiennent à cœur, j'essaie de varier les plaisirs, et surtout d'écouter un petit peu ce que mon public veut, tout en gardant la ligne artistique. On dit un petit bassin de population, un petit territoire, et donc on ne peut pas faire un festival ultra pointu, il faut qu'il y en ait un petit peu pour tout le monde, tous les âges. Et ce qui me passionne, c'est de programmer ce festival, parce que comme c'est un festival généraliste, il faut arriver à faire monter une mayonnaise qui n'est pas forcément évidente, entre les gens qui écoutent du hip-hop, ceux qui écoutent du métal, ceux qui écoutent de la chanson, ceux qui écoutent de l'électro, du rock, de la pop. Il faut arriver à ce que tout ça fonctionne, et que chacun y trouve son compte chaque jour. Donc voilà, c'est un challenge tous les ans à monter cette programmation. Mais comme je disais avant, les têtes d'affiches, effectivement, c'est important de les avoir. Mais ce qui m'excite plus, c'est de trouver les petits groupes qui sont incroyables, qu'on n'a jamais entendu parler ni d'Eve ni d'Adam. Et puis d'un seul coup, on les propose aux aurochiennes et les gens prennent une grosse claque. Ça, c'est super aussi. C'est ce qui me fait vibrer plus que d'attirer à chaque fois les gros groupes qu'on a déjà vus. Et puis surtout la fête, de voir la réaction des gens quand ils sont devant leur artiste favori ou quand ils découvrent quelque chose. Voilà, ça me fait toujours autant vibrer. Et moi, j'y prends aussi du plaisir, comme je disais, quand je vais voir des groupes et que je prends une claque à un nouveau groupe. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocaine et je me dis, tiens, là, ça peut être pas mal. Je pense que le public, ça va leur plaire. Je vois tout à fait la scène où il faut le faire jouer, le moment, etc. Après tel groupe ou avant tel groupe. ça va être génial, ça va faire un super enchaînement. Enfin voilà, donc, je suis toujours très, très friand de nouveautés et je ne suis pas rassasié, on va dire, de programmer le festival.

  • Speaker #1

    Parce que, donc, les têtes d'affiches, je pense que ça paraît assez évident. Enfin, je pense que c'est plus simple de trouver une tête d'affiche, mais pour le coup, vu que tu parlais des groupes qui sont un peu moins connus, comment tu fais pour les trouver ?

  • Speaker #0

    C'est pas si simple que ça de trouver les têtes d'affiches. Parce qu'on est en concurrence avec des coups d'autres festivals, donc on se bat un peu comme des chiffonniers, entre guillemets, entre festivals, que ce soit français ou étrangers. Et donc, sur notre week-end, c'est le week-end où il y a le plus de festivals en Europe, avec des festivals qui sont trois fois plus gros que nous, certains, le festival de Versteyr en Suisse, en Belgique, pardon, le festival de Roskilde au Danemark, ou le festival Openair en Pologne, ils ont une capacité qui est la triple de nous, ils font 100 000 personnes jour, nous on fait 35 000. Donc, on se bat un petit peu. Bien évidemment, on ne se bat pas armes égales. C'est eux qui prennent un peu les plus gros, on va dire, qu'on ne peut des fois même pas envisager avoir. Mais c'est un festival où il y a beaucoup, du fait de ces gros festivals, il y a quand même beaucoup d'offres. Ce qui fait qu'on a quand même des possibilités. Mais il y a aussi énormément de festivals de notre taille, à peu près de notre taille sur ce week-end-là. Donc, on se bat aussi entre tous les festivals restants pour arriver à monter notre programmation. Donc, nous, on est... plutôt pas trop mal placé, parce qu'on est dans un coin stratégique dans l'est de la France, proche de la Suisse, proche de l'Allemagne, pas loin de la Belgique. Donc voilà, on est pas mal placé. Et puis le festival existe depuis 1989, donc il y a une vraie habitude. Les agents des groupes savent que sur le festival ils sont bien accueillis, que le site est magnifique, on a quand même la chance d'avoir un site qui est très très beau, une presqu'île entourée des temps. donc voilà qui est très naturel donc ce qui fait qu'on a un petit avantage là dessus et après pour découvrir les groupes il y a plein de festivals où je vais Ce qui est compliqué c'est que j'ai que 60 places groupes à programmer sur le festival donc ça fait c'est beaucoup de faits de programmateurs c'est beaucoup de la frustration aussi parce qu'on aimerait montrer je dis pas n'importe quoi mais 180 groupes quoi ce qu'on en a plein à montrer il faut faire des choix et bon bah Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Ça, c'est des fois des choix de dernière minute parce que tu te rends compte que tu as un manque, il te manque un groupe de reggae, tu as un manque en hip-hop, tu as un manque en métal. Donc, tu choisiras plutôt celui-là qu'un autre. Ou alors, tu as une case de libre, c'est en face d'un groupe de métal, donc tu ne vas pas remettre un groupe de métal, donc tu vas plutôt mettre un groupe de hip-hop. Après, ce sont des choix qui sont très frustrants. Ça permet aussi de prendre des vraies décisions au bout d'un moment et de se dire, si je n'ai pas pris celui-là cette année, je garde sous le coude pour l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Et il y a aussi des groupes ou des artistes qui postulent chez vous ? Qui vous démarchent ?

  • Speaker #0

    De toute façon, on nous propose des groupes. Nous, on est à la recherche de groupes. Enfin, on est à la recherche de groupes. Il y a des groupes, des têtes d'affiches. Je parlais des têtes d'affiches. Il y a certaines têtes d'affiches qu'on va absolument voir tous les ans. Et si on n'y arrive pas une année, on réessaye l'année suivante, etc. Jusqu'à quand on arrive à nos fins. Et puis après, il y a des groupes, effectivement, ou des agents qui nous sollicitent, qui nous envoient leurs... Leur liste d'artistes qui vont être en tournée l'été prochain. Après, on fait des offres. Après, il y a aussi ce qu'on appelle les groupes middle, les petits groupes pareils. Il y a aussi bien ceux qui sont représentés par des agents que ceux qui ne sont pas représentés par des agents, qui sont vraiment des petits groupes qui démarrent. Ils ont une petite carrière, mais ils n'ont encore pas d'agents derrière eux. Donc là, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de propositions. Pour être honnête, je n'arrive pas à écouter tout ce qu'on m'envoie, parce que c'est... C'est trop. Je ne sais pas, 200 propositions par jour. Donc, c'est beaucoup trop. Je n'arrive pas à tout écouter. C'est impossible. Donc, certainement que je passe à côté de choses, mais je n'y arriverai pas. Il faudrait que je fasse, je ne ferais que ça. Et encore, je ne sais même pas si en faisant que ça, sans dormir 365 jours, j'arriverai à tout écouter ce qu'on m'envoie. Donc, au bout d'un moment, je suis obligé de faire des choix. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je sais vraiment le live, donc je vais voir un maximum de choses en live. Et c'est là que je prends souvent mes décisions, plutôt qu'à l'écoute de quelque chose. L'écoute de quelque chose, ça me titille. Je me dis Ah tiens, c'est vachement bien ça, mais est-ce que c'est un nouveau projet ? Est-ce qu'il tient vraiment la route sur scène ? Est-ce qu'il ne faut pas attendre ? Donc j'essaye d'aller le voir sur scène, et puis si j'arrive à le voir, je me rends compte que Ouh, c'est bien, mais c'est jeune, il va falloir attendre un peu. Je préfère le mettre de côté pour l'année suivante. Mais des fois, ça nous arrive d'avoir des coups de cœur monstrueux, et de se dire Tant pis, on prend le risque, on y va, on le programme. sur fois de deux ou trois vidéos qu'on a vu sur YouTube, on se dit ouais ça n'a l'air pas si mal, ça tient la route, allez on tente le coup, on les programme sur notre petite scène notre petite scène qui fait quand même 5000 personnes donc donc voilà il faut quand même pas se planter autant pour nous que pour le groupe aussi, il faut pas le envoyer dans un piège quoi si c'est pas prêt, si le groupe est trop petit, qu'il a fait que des petits bars devant 50 personnes se retrouver devant 5000 personnes ça peut être aussi enfin le groupe peut perdre ses moyens complets donc c'est pas lui rendre service donc... C'est pour ça que je tiens autant que possible à aller voir les groupes en live.

  • Speaker #1

    Et donc, tu disais que parmi toutes les demandes que tu as, tu n'en écoutes que certaines. C'est quoi les choses qui font que tu vas choisir plutôt d'écouter un groupe qu'un autre, s'il y a un truc qui fait que ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est des agents qui me connaissent bien, qui me recommandent des choses parce qu'ils savent qu'ils vont taper dans le mille, entre guillemets, que ça risque de m'intéresser. Des groupes que je vois en live, effectivement, j'essaie d'aller voir aussi... d'être dans les clubs de la région pour aller voir un petit peu la scène régionale, qui font des premières parties, etc. Des gens que je connais, qui ne sont pas forcément agents, mais qui me recommandent des choses, qui me disent Ah tiens, j'ai vu un super groupe l'autre jour, machin. Alors qu'ils soient en France, dans la région ou à l'étranger, j'ai quelques gens qui me ramènent des choses aussi. Et puis, voilà quoi. Et c'est sûr que ça passera avant, et qu'un groupe que je ne connais pas, qui m'envoie un mail et qui me dit Tiens, écoute mon projet. Alors, à part si c'est bien tourné, s'il y a un truc qui me titille et que je me dis tiens, ça a l'air quand même intriguant son affaire, donc je vais me pencher dessus. Mais sinon, malheureusement, c'est dommage que je n'arrive pas à tout écouter. Quand je suis arrivé au début aux Eurocans, je mettais un point d'ordre à le faire, mais je me suis rendu compte que c'est impossible. D'autant plus que maintenant, c'est beaucoup des liens par mail. Donc, j'ai des agents qui m'envoient un mail des fois avec 40 groupes écoutés. Donc, j'en reçois un comme ça, j'en reçois dix dans la journée, c'est bon, j'ai mes 400 groupes écoutés, et c'est reparti le lendemain, donc je ne peux pas. Donc, j'ai plus tendance, je leur dis souvent aux agents, arrêtez de m'envoyer des listes à n'en plus finir, pointez-moi quelques groupes qui vous semblent essentiels, ou alors qui, a priori, correspondent à la programmation des Eurocans, mais ce n'est pas une tartine de 50 groupes, de toute façon, je n'aurai pas le temps de les écouter, donc vraiment, pointez les choses qui vous paraissent essentielles. Sinon, c'est une perte de temps autant pour vous que pour moi. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et ce serait quoi pour toi l'erreur que font les jeunes groupes qui voudraient se faire programmer dans un festival ou dans une salle de concert ?

  • Speaker #0

    Ça ne sert à rien de me harceler. Le temps de répondre aux mails et de dire bien reçu, je vous recontacte si je suis intéressé Donc, c'est vrai, je n'ai pas le temps. j'ai pas le temps non plus de répondre à tout le monde mais ça sert à rien de m'envoyer des mails toutes les semaines c'est contre-productif pour moi et je pense que pour tous les programmateurs séparés c'est contre-productif au bout d'un moment on n'a plus de surdance à dire lui laisse tomber plutôt que généralement effectivement si quelque chose me titille je Je reviens vers la personne. Les agents le savent aussi. Il y a certains agents qui m'envoient plein de trucs. Je leur dis, ne m'envoyez pas 150 trucs, ne me relancez pas sans arrêt, surtout là en septembre, où je suis plutôt sur les têtes d'affiche. Le groupe Découverte, ok, vous me l'avez envoyé, je l'ai dans un coin de l'oreille où je m'y intéresserai plus tard. Mais de toute manière, je ne le pourrai pas maintenant. Donc, ce n'est pas la peine de me harceler maintenant pour un groupe dont je vais m'inquiéter peut-être en décembre ou en janvier. Là, je suis sur mes têtes d'affiche, donc envoyez-moi les infos. Mais par contre... n'attendez pas un retour de moi ou ne me relancez pas dans janvier,

  • Speaker #1

    ça sert à rien donc si je comprends bien quand tu programmes maintenant The Rock par exemple tu commences d'abord par les têtes d'affiches et tu vas,

  • Speaker #0

    enfin décréation de c'est le mot qu'on peut utiliser mais disons tu vas dans les plus petites têtes d'affiches ensuite c'est un peu ça même si j'ai un oeil sur tout s'il y a vraiment un groupe que j'ai vu par exemple un petit groupe que j'ai vu dans un festival l'été et que je me dis wow c'était incroyable... Je mets quand même ce qu'on appelle une option. C'est-à-dire, je dis à l'agent, si ils sont disponibles l'été prochain, je vais les programmer. C'est sûr, donc mets-moi ça dans un coin de l'oreille. Enfin, dans un coin, et puis dès que tu sens que le groupe est vraiment en train de monter sa tournée et que c'est le moment d'y aller, je peux aussi me décider un peu plus tôt. Parce que ce groupe-là, je l'ai vu, et je sais que je le veux absolument. Mais sinon, pour le reste, je m'y intéresse plus tard. Il faut que j'ai mon squelette, entre guillemets, pour savoir... Sur une journée, si ma tête d'affiche est plutôt hip-hop, ou si elle est plutôt métal, ou si elle est plutôt pop, pour voir un peu l'orientation que je prends derrière. C'est ça qui va donner le là de la suite.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu auras réponse maintenant à ça, mais pour toi, comment un artiste qui se fait programmer dans un festival peut préparer la suite ? Vraiment un artiste qui démarre et qui a cette opportunité ? cette opportunité là devant lui. Alors, en gros, imaginons qu'un artiste, maintenant, il a l'opportunité de passer dans un festival un peu plus grand que ce qu'il a l'habitude de faire jusqu'à ce moment-là. Comment préparer la suite pour avoir une suite et pouvoir continuer un peu cette ascension-là ? S'il y a un truc, si tu as l'idée dessus.

  • Speaker #0

    Déjà, il ne faut pas rater son passage au festival. Si tu as fait bonne impression... Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. Si t'es entouré, t'es un agent, tout ça, ils vont, comment dire, ils vont capitaliser dessus. C'est-à-dire de passer aux européennes, forcément, dans le press-group, ça fait bien, je l'entends. Donc si en plus le groupe a fait un super concert ce soir-là et qu'il y a des retours incroyables, que les journalistes font des super papiers derrière, machin, etc., c'est bingo pour le groupe, entre guillemets. Voilà, donc ça peut que les aider après, dans leur démarche, de dire, voilà, on a passé aux européennes. on a mis le feu à la scène, entre guillemets, ça s'est bien passé. Donc voilà, ça va forcément intéresser derrière des autres programmateurs qui vont se dire, ah oui, ils ont joué aux Eurocannes quand même, et en plus, ça a été bien perçu, il y a des super articles derrière. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et après, moi, ce que j'ai tendance à dire aux groupes aussi, aux jeunes groupes qui ont la chance d'être programmés aux Eurocannes ou sur des gros festivals, faites attention, c'est pas parce que vous êtes passés là que tout est arrivé, que c'est bon. que votre carrière est lancée, il y a du boulot quand même encore derrière, mais c'est qu'il y a un passage, le passage aux Eurocains c'est super, mais n'en faites pas comme un amortissement de carrière, ou ne vous dites pas que parce que je suis passé aux Eurocains, c'est bon ma carrière est lancée, c'est une étape dans votre carrière, et c'est une belle étape certes. Ok, alors des groupes, des artistes, tu en as croisé plein. Est-ce que tu as souvenir où tu as un groupe ou un artiste qui te vient en tête, qui t'a particulièrement marqué par peut-être un truc qui t'a laissé ou peut-être, je ne sais pas, une rencontre particulière ?

  • Speaker #1

    Des rencontres humaines, souvent, sortir des rencontres de personnes que tu as idolâtrées dans ta jeunesse et que tu as la chance de programmer. Et que, bah, ouais, c'était des moments particuliers. Je pense, par exemple, à Lémy, le leader de Motorhead, quand il est venu aux Eurofian, bah, c'était... Pour moi, c'était un... Enfin, j'étais comme un gamin, quoi, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Tu tombes sur quelqu'un de très accueillant, qui a envie de discuter, tu vois, qui t'accueille à bras ouverts, voilà, tu discutes d'un peu de tout avec lui. Et voilà, après, simplement dire bonjour à des gens, c'est cool aussi. J'ai eu des conversations un petit peu plus poussées avec d'autres artistes, avec certains artistes français qui sont devenus certains des amis aussi maintenant. Mais après, avec des gros groupes aussi, souvent les personnes dans les gros groupes sont très gentilles, d'une simplicité aussi. On n'ose pas les aborder. Il y en a d'autres, tu ne peux pas les aborder, même leur dire bonjour, tu n'y arrives pas, parce qu'ils sont trop entourés, ou ils ne veulent pas, ou ils sont dans un mauvais jour. Moi, je respecte tout ça tant que le groupe fait un bon concert. j'ai pas de soucis particuliers. Après, les meilleurs expériences que j'ai eues avec des artistes, c'est quand on a fait des créations avec eux. Parce que là, il y a un gros travail préalable, on se rencontre pas mal à l'avance, on monte un projet ensemble, soit c'est une rencontre de deux groupes, soit c'est un projet avec un orchestre, etc. Donc, il y a des préparations, il y a des rencontres, il y a des choses. Là, il y a un rapport beaucoup plus privilégié, plus proche avec le groupe. Et voilà, donc là, c'est vraiment des souvenirs impérissables de voir après deux. Le projet que tu as macéré pendant deux ans, aboutir sur scène et de voir le rendu, là, c'est quand même quelque chose d'assez fort. Mais, moi, je suis assez... Je ne sais pas comment dire, je ne suis pas timide, mais je laisse les groupes un peu tranquilles. Je ne suis pas fourré dans les loges des groupes tout le temps. Ça va, machin... Tu vois, j'ai beaucoup de respect, je sais qu'ils ont envie d'être tranquilles. Si le gars, il a envie de discuter, il meurt. On discute, mais sinon, juste bienvenue, voilà, et puis bon concert, et puis ça le fait. Et puis voilà, on va dire que 90% des groupes sont très accueillants, il n'y a pas de souci. Les autres, soit ils sont dans un mauvais jour, soit ils sont dans leur monde, ils n'ont pas envie de discuter, voilà, ça ne me pose pas de problème. Tant que le concert est bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a eu une difficulté dans ton parcours de programmateur à laquelle tu as déjà fait face ? Ou du moins, s'il y en a eu plusieurs, quelle est la plus grosse des difficultés ? à laquelle tu as fait face ?

  • Speaker #1

    Face à plein de difficultés, ça va de l'annulation de dernière minute ou d'un ou deux jours avant d'un groupe d'affiches dont tu ne peux pas remplacer. Donc, tu es obligé de remplacer par quelque chose de petit. Tu n'as pas le choix. Donc, voilà, tu sais très bien que tu vas faire des déçus. Mais bon, c'est comme ça. Aux conditions climatiques qui ne nous ont pas beaucoup épargné les européennes, les euroquiennes, on a toujours, enfin pas toujours, mais on a eu quand même quelques...... quelques situations assez chaudes, notamment la dernière en 2022 avec une tornade qui est passée sur le site 15 minutes après l'ouverture des portes du premier jour, qui nous a fanulé deux jours quand même. Juste après le Covid, tu reviens de deux années où tu n'as pas fait le festival 2020 et 2021, où c'était déjà compliqué à subir. Et en 2022, tu dis ça y est, c'est reparti. Et 15 minutes après l'ouverture des portes, le festival est à terre. Donc là, je... Le moral des équipes, je t'explique même pas. Mais on s'en est toujours relevé, on a toujours relevé la tête. C'est des mauvais moments à passer, mais la plupart du temps, c'est quand même que des bons moments. Après, tu peux avoir aussi des artistes qui ratent leur concert sur scène. Donc voilà, t'es super déçu, t'es super déçu pour le public aussi, t'es super déçu pour l'artiste. Ou alors, ouais... Enfin, les artistes, tu te dis, disons que... C'était mon idole celui-là avant, mais c'est quand même un sacré connard. Donc bon, tu peux avoir été déçu aussi comme ça. En fait, bon après, si c'est un sacré connard et qu'il a fait un super concert, voilà, mais bon, t'es quand même déçu parce que tu te dis, voilà, disons que je lui ai donné un très bon celui-là. En fin de compte, bon, je ne sais pas si je le réinviterai. Mais bon.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est plus qu'un demi-connard s'il a fait bien le concert. Est-ce que tu peux parler aussi des autres projets que tu as ? Parce qu'on a principalement parlé des Eurocannes, mais il y a aussi le festival générique, l'opération Iceberg. Qu'est-ce que c'est tout ça ?

  • Speaker #1

    Il est en stand-by depuis maintenant. Il s'est arrêté, on a fait la dernière édition en 2020, juste avant les problèmes de Covid, février 2020. Et donc, il n'est pas reparti depuis. On réfléchit à le relancer ou pas. C'est un festival qui avait une manière particulière. Il est organisé dans cinq villes de l'Est de la France. et dans des lieux particuliers, dans des lieux remarquables. Et l'idée, c'était de ne pas forcément investir les salles de concert, mais plutôt d'investir des lieux particuliers, qu'elle est du salon de coiffure à un musée où il n'y avait pas l'habitude d'avoir des concerts, une ancienne Banque de France, etc. D'aller dans des lieux très particuliers. Donc, c'était un beau projet. On a des concerts magnifiques, comme Patty Smith à la chapelle Le Corbusier, à Ronchamps, qui est un lieu incroyable, où il n'y avait jamais eu de concert, quasiment. C'est un projet qui est pour l'instant en stand-by. L'opération Heisberg, c'est une opération de repérage de talents franco-suisses qu'on mène avec la FCMA, la Fondation pour la Création Musicale Amplifiée en Suisse Romande, donc la Suisse française. Là, on a une sélection de six artistes français chaque année et six artistes suisses qu'on accompagne en leur faisant des résidences. L'idée étant que l'artiste suisse fasse sa résidence en France avec un coach français et que l'artiste français fasse sa résidence en Suisse avec un coach suisse pour essayer de créer des liens, essayer d'avoir des passerelles entre nos deux pays qui sont vraiment frontaliers et essayer de faire jouer les artistes français en Suisse. C'était un petit peu une idée. On en est, je crois, à la dixième édition et ça marche plutôt bien. Et l'autre chose, c'est la résidence secondaire. Donc là, on en avait une ce week-end. C'est une grosse soirée électro qu'on organise plutôt en septembre. C'était la quatrième édition, 4 500 personnes, plateau de six DJs. Cette année, la tête d'affiche, c'était Martin Solveig. On fait dans notre entrepôt de stockage des Orokiens, qui est immense. On prend un quart de l'entrepôt pour faire cette grosse soirée électro de 4 500 personnes, dans un lieu particulier qui peut rappeler à certains les soirées dans les... dans les gros hangars industriels en Angleterre ou à Berlin. Pareil, c'est un vrai succès aussi. Voilà un petit peu ce qui m'occupe au niveau de la programmation toute l'année. Des fois, des événements ponctuels aussi, selon des demandes ou selon des idées qu'on peut avoir. Rien n'est forcément écrit, mais on a des libertés de pouvoir programmer. sur un coup de cœur quelque chose dans un lieu particulier ou à la demande. Enfin voilà, on est très ouvert là-dessus.

  • Speaker #0

    Quelle est la chose dont tu es le plus fier jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #1

    Le plus fier ? Difficile. La programmation ? Ouais,

  • Speaker #0

    ou disons dans la musique en général. Ça peut peut-être être autre chose du coup, en rapport avec la musique.

  • Speaker #1

    La chose dont je suis... C'est peut-être de ne pas, comment dire, rassasier, entre guillemets. C'est-à-dire que je trouve toujours autant de plaisir d'aller découvrir des choses, je trouve toujours des nouvelles choses, même des styles musicaux. C'est vrai qu'il y a eu tellement de choses de faites maintenant qu'on se dit mais comment peut évoluer encore la musique ? Et il y a encore des artistes qui arrivent à faire des mélanges assez incroyables, des nouvelles choses. Donc moi je suis toujours friand de ça. J'aime bien un bon groupe de rock'n'roll classique de base ou un groupe de hip-hop classique aussi, ça me plaît bien. Mais d'entendre des nouveaux sons, quelque chose de nouveau, un nouveau style qui vient d'Amérique du Sud ou d'Afrique ou d'ailleurs, ça me motive toujours autant. Et ça me remplit le joie, entre guillemets. C'est-à-dire de se dire, tiens, j'avais encore jamais entendu ça, ce mélange-là, c'est assez incroyable. Puis c'est bien fait, en plus sur scène, ça a l'air de tenir la route. Ouais, Bangkok, allons-y. J'ai toujours la petite lueur dans les yeux, la petite... Voilà, c'est... Heureusement. j'ai encore encore ça, quand j'aurai plus ça j'arrêterai parce que je passerai la main à quelqu'un d'autre et après je suis à l'écoute aussi de plus en plus d'autres personnes parce que c'est tellement vaste maintenant comme je disais les propositions que j'ai c'est tellement et ça va tellement vite qu'il faut aussi que je demande un petit peu à la jeune génération un petit peu ce qu'ils écoutent, ce qu'ils aiment parce que des fois j'ai l'impression d'être un peu largué aussi malgré qu'on me propose beaucoup de choses, j'essaie d'écouter un peu de tout Mais des fois, il y a des choses qui ne me parlent pas. Et donc, j'ai un petit peu des référents dans tous les styles de musique qui me disent, mais si, si, ça, tu devrais vraiment te pencher dessus, écouter, parce que ça, c'est le nouveau truc. Donc, ah, OK, bon. Pourtant, j'ai écouté une fois, ça ne me parlait pas beaucoup. Creuse un peu le sujet, parce que c'est ça, quoi. OK, d'accord. Bon, d'accord.

  • Speaker #0

    Et ce serait quoi la compétence à développer ? On ne peut pas aller jusque trois, mais pour être programmateur, pour ceux qui ont cette envie-là ou cette petite envie-là.

  • Speaker #1

    La curiosité, un bon carnet d'adresses. Et puis après, moi, je préconise quand même de faire beaucoup de choses dans l'associatif. De commencer à aller voir comment ça se passe avec une petite asso, d'être bénévole. Ou alors de faire sa petite asso, de commencer à organiser des concerts dans des petits bars, dans des petits lieux. C'est peut-être plus compliqué maintenant, mais c'est quand même bien formateur. Comme je disais, le do-it-yourself, c'est formateur. Et voilà, après, ça peut mener un petit peu à tout. Ce qui est des formations de programmateur, ça n'existe pas vraiment. On peut apprendre des choses sur le juridique, les choses comme ça, mais avoir le flair ou le nez, ou sentir un truc, on peut être spécialiste d'un genre, mais programmeur, on va dire généraliste, programmeur de tout, ce n'est pas évident. C'est vraiment pas évident. Moi, si je m'étais écouté, j'aurais pu devenir un excellent programmeur juste de rock ou de métal, parce que c'était ma musique de prédilection. Mais je remercie d'être passé par le Noumatrouf pour avoir pu ouvrir mes oreilles et découvrir d'autres styles musicaux qui m'ont permis de m'enrichir personnellement et puis de voir d'autres choses et de voir qu'il y avait des choses incroyables dans ce style de musique.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, c'est vraiment le Noumatrouf qui t'a ouvert beaucoup de portes.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon carnet d'adresses, c'est là que j'ai commencé à travailler sérieusement avec la plupart des tourneurs avec lesquels je travaille encore, pour certains, ceux qui sont encore là maintenant. J'ai quand même accueilli des groupes quand même assez importants là-bas, même si c'était une petite salle, on avait des bonnes opportunités à l'époque. La salle est passée d'un club de 300 places à une salle de 700 places. On a organisé des choses aussi en dehors de la salle, dans des jauges beaucoup plus grosses qui pouvaient aller jusqu'à 5-6 000 personnes. Donc voilà, j'ai eu un spectre quand même assez important qui m'a permis d'avoir un bon bagage et un bon carnet d'adresses avant d'arriver aux Européennes, où là, je suis passé à la vitesse largement supérieure. C'est-à-dire que quand je travaille... Avant, dans les agences qui me contactaient, c'était plutôt certains agents qui me contactaient. Quand je suis arrivé aux Rock'n', c'était plutôt les boss qui me contactaient. Donc, je suis passé à un niveau ou à un autre, etc. Mais j'avais quand même mon petit bagage derrière moi qui m'a permis d'être quand même assez à l'aise assez rapidement. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et alors, on va juste revenir. Alors, il reste quatre questions. Alors, une qui est propre à toi. Un mot pour décrire la prochaine édition des Euroquiennes ?

  • Speaker #1

    Éclectique.

  • Speaker #0

    Éclectique, très bien. Qu'as-tu envie de dire à la personne qui doute, qui hésite à sortir son projet dans la musique, à passer à l'action, parce que vivre de la musique lui paraît encore loin ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, ce qui est pas mal, c'est d'avoir un petit bagage de l'associatif et d'y aller, avant de se lancer peut-être dans sa propre aventure tout seul. Mais il faut essayer, il ne faut pas avoir de regrets. Il faut toujours aller au bout de ses envies. Il faut faire attention à ne pas trop y laisser de plumes et savoir s'arrêter au bout d'un moment si on voit que ça ne marche pas. Mais d'avoir un petit background, d'avoir une petite expérience avant, c'est pas mal. Mais je pense qu'il faut aller au bout de ses idées. Il faut y aller, surtout quand on est jeune. Si on se plante, ça arrive à tout le monde de se planter, ce n'est pas grave, on va s'en remettre. Il ne faut pas que la douloureuse soit trop importante quand même. Donc, il ne faut pas avoir non plus les yeux plus gros que le ventre au début. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as encore une note d'inspiration à nous partager ?

  • Speaker #1

    J'en ai une que j'aime bien, mais bon, elle peut être de ne pas vraiment de la force. C'est juste un dicton que j'aime bien. Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux. Mais sinon, je n'ai pas quelque chose comme ça qui me vient à l'esprit. C'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est marrant. C'est cool. Parfait. Écoute, en tout cas, je te remercie pour ce temps accordé. Et à une prochaine.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Tu trouveras toutes les infos dont on a parlé pendant cette interview en description. J'espère en tout cas que tu as pris autant de plaisir à l'écouter que moi à l'enregistrer. Et si c'est le cas, prends deux minutes juste pour mettre 5 étoiles et ton meilleur avis sur Apple Podcasts, Spotify. ou Youtube. C'est avec grand plaisir que je le lirai et je te remercie d'avance. Je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de Kem Lalot

    00:00

  • Le parcours musical de Kem Lalot

    01:11

  • Le début de sa carrière de programmateur

    02:41

  • Les défis du métier de programmateur

    08:21

  • Les Eurocaines : opportunités et rôle d'un programmateur

    10:23

  • Passion et stratégie dans la programmation musicale

    13:26

  • Comment découvrir de nouveaux talents

    16:50

  • Conseils aux jeunes artistes pour se faire programmer

    23:57

  • Difficultés rencontrées dans le parcours de programmateur

    31:07

  • Autres projets et initiatives de Kem Lalot

    33:10

  • Conclusion et réflexions finales

    36:06

Description

Dans cet épisode captivant de "La Note d'Inspi - Vivre de la musique", j'ai a le plaisir d'accueillir Kem Lalot, un programmateur passionné et reconnu du festival Les Eurockéennes de Belfort. Si vous êtes passionné par la musique et que vous souhaitez comprendre les rouages de l'industrie musicale, cet épisode est fait pour vous. Kem nous plonge dans son parcours musical, qui a commencé avec la batterie à l'âge de 12 ans, et nous raconte comment il a évolué vers la programmation de concerts. Il partage ses expériences enrichissantes au Noumatrouf, où il a appris à gérer une salle de concert, une étape cruciale qui l'a préparé pour son rôle actuel.


Au fil de cette interview inspirante, Kem aborde les défis quotidiens du métier de programmateur. Il explique comment il doit jongler avec différents genres musicaux pour séduire un large public, tout en restant fidèle à sa passion pour la musique. Les relations dans l'industrie musicale jouent un rôle essentiel, et Kem nous dévoile comment il découvre de nouveaux talents, souvent en assistant à des concerts en direct. Ces moments, riches en émotions et en découvertes, sont au cœur de son projet musical solo et de sa quête pour offrir une expérience éclectique lors des festivals.


Kem partage également des anecdotes mémorables sur des rencontres avec des artistes, révélant ainsi certains secrets de l'industrie musicale qui pourraient bien inspirer les jeunes musiciens. Il conclut cet épisode en encourageant tous ceux qui rêvent de vivre de leur art à poursuivre leurs ambitions, tout en leur offrant des conseils pratiques pour naviguer dans le monde parfois complexe de la musique et carrière.


Que vous soyez un chanteur en herbe, un musicien expérimenté ou un producteur en quête de succès musical, cet épisode de "La Note d'Inspi" vous fournira des clés pour comprendre comment devenir connu dans l'industrie musicale. Vous découvrirez comment vivre de la musique est non seulement un rêve, mais aussi un projet nécessitant passion, travail acharné et détermination. Ne manquez pas cette opportunité d'apprendre des expériences d'artistes qui ont su percer dans le milieu, et laissez-vous inspirer par les conseils de Kem Lalot pour bâtir votre propre carrière musicale. Plongez dans cet univers fascinant et découvrez comment transformer votre passion pour la musique en une véritable réussite !


Liens mentionnés dans l'épisode

Les Eurockéennes:

https://www.eurockeennes.fr

Festival GéNéRiQ:

https://generiq-festival.com

Résidence secondaire:

https://en-residence-secondaire.eurockeennes.fr

Opération Iceberg:

https://operation-iceberg.eu


Crédit photo : Zélie Noreda



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En écoutant La Note d'Inspi, tu trouveras de l’inspiration, de la force, et des idées pour poursuivre ton projet musical et vivre de ton art.


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Transcription

  • Speaker #0

    Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. J'étais comme un gamin, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocannes et je me dis, tiens, là ça peut être pas mal. Je pense que ça va leur plaire, le groupe peut faire ses loyaux à complet, donc c'est pas le grand service. C'est ça qui va donner le la de la suite.

  • Speaker #1

    Hello et bienvenue sur ce nouvel épisode de La Note d'Inspi. Si tu es un artiste ou passionné... et que tu n'as pas abandonné le rêve de vivre de la musique, tu es au bon endroit. Tu trouveras dans ce podcast de l'inspiration, de la force et des idées pour poursuivre ton projet musical et avec un peu de persévérance, pourquoi pas, vivre de la musique. On se retrouve chaque mercredi pour un nouvel épisode, soit d'un format un peu plus court où je suis seul à parler, ou alors comme celui-ci, dans un format un peu plus long, où j'interview des chanteurs, des musiciens et différents acteurs de l'industrie musicale qui nous partagent leurs notes d'inspiration. Je suis persuadé que réussir dans la musique est bien évidemment une question de stratégie, mais cette stratégie n'est rien sans le mindset nécessaire à la persévérance. Alors abonne-toi pour ne rien rater, sois ouvert et laisse-toi imprégner par cette nouvelle note d'inspiration. Très belle écoute à toi ! Alors Kem Lalot est un programmateur passionné de Belfort. Il s'occupe de la programmation du festival Les Eurocaines de Belfort, du festival générique, et il est aussi en charge d'Opération Iceberg, qui est un dispositif d'accompagnement d'artistes émergents. En tout cas, Kem, je suis très, très heureux de t'accueillir sur la note d'inspire et je te souhaite la bienvenue.

  • Speaker #0

    Je suis content d'être aussi sur la note d'inspire, ravi d'échanger avec toi.

  • Speaker #1

    Alors, pour ceux qui ne te connaissent pas ou en tout cas pas encore, quelle est la chose à regarder, écouter ou lire pour apprendre à te connaître ?

  • Speaker #0

    La chose à regarder ou lire pour apprendre à me connaître ? Le plus simple, c'est de regarder la programmation des euroquiennes. Ça donne une bonne idée de ce que... Ce que je peux faire, voilà, après les autres programmations que j'ai pu faire les années précédentes sur les différents festivals que j'ai programmés, que ce soit les Eurocans des éditions précédentes, le festival générique, le club le Noumatrouf, mais ça, ça date d'un moment puisque j'ai programmé cette salle à Mulhouse entre 1994 et 2000, le festival Impetus aussi que j'ai programmé qui n'existe plus. Voilà, les soirées en résidence secondaire, ça donne un bon panel de tout ce que j'ai fait, un peu la programmation d'un club qui s'appelle La Poudrie, aussi à Belfort entre 2017 et 2020. Donc voilà, ça permet de voir un petit peu ce que j'ai pu faire et dans quel univers je navigue.

  • Speaker #1

    Excellent ! Commençons par le tout début. Quel est ton rapport à la base avec la musique ? Est-ce que tu es musicien ? Est-ce que tu as fait de la musique étant petit ?

  • Speaker #0

    Je suis musicien, effectivement. Je suis batteur. J'ai commencé la batterie, à avoir le démon de la batterie, on va dire, vers l'âge de 12 ans à peu près, quand je suis rentré au collège. J'avais un ami dans ma rue qui était, lui, guitariste, et qui était un petit peu plus âgé que moi, et qui me tânait pour qu'on fasse un groupe ensemble. On était plutôt branchés par un hard rock à l'époque. On a commencé, lui il avait le matériel déjà et moi j'avais rien. J'ai tanné mes parents pour avoir une batterie, j'ai réussi. On répétait chez moi, dans le grenier de mes parents. Ça m'a mis un petit peu le pied à l'étrier, on va dire. J'ai fait de la batterie jusqu'en 1999, dans différents groupes, dont un qui s'appelle Willis Pottied, qui est un petit peu tourné. en France, en Europe, qui a eu un petit succès d'estime dans l'Underground, avec lequel je me suis quand même pas mal marré. Et après, depuis là, j'ai arrêté complètement la batterie quand le groupe a splitté en 1999.

  • Speaker #1

    Ok, et au niveau des études, tu étais tout de suite dans la musique ? Ou tu as peut-être fait d'autres études ?

  • Speaker #0

    Alors pas du tout, non. Au départ, j'ai fait une fac d'histoire-géo, sans trop grande conviction. J'ai fait une année en histoire de l'art, une année en histoire, une année en géo. Et finalement, j'ai validé mon année de géo pour passer en deuxième année. Ce qui me motivait le plus, c'était le fait que j'étais pion en même temps. Et donc, il fallait absolument que je passe en deuxième année pour garder mon statut de pion. Parce que je pense que les études, j'avais abandonné depuis un moment. Donc j'ai bossé un petit peu pour pouvoir passer en deuxième année. Et puis en deuxième année de géo, j'ai laissé tomber complètement. Et j'ai attendu de ne plus être en mesure de pionner, parce qu'il fallait quand même que je monte les échelons pour continuer. Et au moment où on m'a dit non mais là vous stagnez, donc voilà vous ne pouvez plus être pion. Donc là j'ai abandonné mes études complètement et arrivé le moment où je devais faire mon service militaire, ce que j'ai refusé de faire. Et donc j'ai fait ce qu'on appelle une objection de conscience, c'est-à-dire que j'ai refusé de porter les armes et tout. Et donc je me suis retrouvé dans une association pendant deux ans. Il faut savoir que le service militaire durait 12 mois, mais quand on devenait objecteur de conscience c'était pendant 24 mois. Donc voilà, je me suis retrouvé dans une association, dans une MJC à Montbéliard, qui m'a délégué à une salle de concert qui s'appelle l'Atelier des Môles à Montbéliard. Et voilà, c'était une manière en plus de continuer un petit peu dans mon processus d'organisateur de concert, enfin de démarrer un petit peu plus sérieusement dans ce qui allait devenir mon métier au final. Ah oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, c'était ça l'opportunité qui s'est présentée à toi. qui t'a emmené là où tu es aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ça a été le premier pied à l'étrier. J'organisais déjà en parallèle des concerts avec une petite asso qui s'appelle Parc de Tarte. On organisait des concerts dans différents lieux qui allaient du petit bar jusqu'à la salle de concert. Et en parallèle de ça, j'ai fait mon objection de conscience à l'atelier des Môles. Donc là, j'ai... je faisais des choses un petit peu plus sérieusement, même si ça restait encore très associatif. J'ai toujours baigné dans l'associatif, mais là j'étais en charge de beaucoup de choses, c'est-à-dire que je faisais aussi bien, j'accueillais les groupes dans les locaux de répétition, j'allais coller les affiches, j'avais vraiment tous les rôles. Une fois que cette objection de conscience s'est terminée, j'ai eu une année où je ne savais pas trop ce que j'allais faire, et je continuais à organiser mes petits concerts avec mon asso. Et toujours sur Belfort, Montbéliard, dans tous les lieux possibles et inimaginables. Et à un moment, j'ai eu l'opportunité d'organiser un groupe allemand de hardcore et je n'avais aucune possibilité sur Belfort-Montbéliard. Donc je me suis tourné vers une salle qui s'appelle le Noumatrou Famuleuse pour savoir s'ils avaient des possibilités de m'accueillir. Et c'était OK, ils étaient libres ce jour-là. Et donc j'ai fait mon concert dimanche après-midi. Il y avait plutôt pas mal de monde pour ce type de groupe qui est quand même assez pointu. Donc le directeur de l'époque m'a proposé de devenir programmateur de la salle, vu qu'il n'avait plus de programmateur en fait. Et je n'ai pas réfléchi longtemps, j'ai dit oui tout de suite. Et là par contre, je suis parti dans quelque chose de plus sérieux, où en fait c'était une salle quand même une smack, donc voilà, avec une programmation sérieuse, avec une programmation aussi, on me demandait de programmer des groupes de tous styles musicaux, ça m'a beaucoup... ouvert les oreilles, parce que moi j'ai un background quand même qui était plutôt rock, metal on va dire, et donc là il fallait que je programme du hip-hop, il fallait que je programme de l'électro, de la chanson française du reggae, du rail il fallait que je fasse une programmation au généraliste et donc tout en gardant ma patte bien évidemment et donc ça m'a fait le plus grand bien parce que ça m'a permis de m'ouvrir à d'autres styles musicaux et j'ai programmé cette salle avec beaucoup de... de bonheur et de... Enfin, j'y serais peut-être encore si je n'avais pas eu l'opportunité des Eurocams, mais je l'ai programmé pendant six ans, et c'était vraiment très, très formateur, et c'était vraiment une superbe expérience.

  • Speaker #1

    Parce que finalement, quand tu as démarré ce métier-là de programmateur, c'est quoi vraiment le challenge que tu as eu devant toi ? Un truc peut-être que... Ouais, c'est quoi le challenge que tu as eu devant toi ?

  • Speaker #0

    Les Eurocams, ou...

  • Speaker #1

    Non, quand tu as commencé déjà au Noumato, c'est quoi les... peut-être pas les difficultés, mais les trucs auxquels tu as dû faire face pour commencer ce métier-là ?

  • Speaker #0

    Associatif, mais vraiment associatif, on va dire, où je n'ai jamais eu de formation sur les contrats, je n'ai jamais eu de formation juridique, etc. Et donc, je suis arrivé au Nouatrouf, là, c'était du sérieux, tout était cadré, etc. C'était une salle qui faisait des choses dans les règles de l'art. Donc, il a fallu que j'apprenne ça sur le tas. Moi, je viens du milieu de do-it-yourself, on peut dire. Donc j'ai fait pas mal de conneries au début, enfin je me suis trompé, j'étais bien encadré, donc Jean-Luc qui était le directeur à l'époque m'avait laissé un peu faire ce que je voulais, entre guillemets, pour lui le meilleur des apprentissages c'est quand on fait des bêtises, donc voilà, donc j'en ai fait quelques-unes. Donc quand on la fait une fois, on la fait pas deux fois, donc voilà, donc j'ai appris un peu comme ça, et après je me suis perfectionné avec quelques petites formations sur les contrats, notamment les contrats étrangers, enfin etc. et d'autres choses. mais en fait c'était très formateur, c'est-à-dire que j'apprenais tous les jours, j'apprenais quelque chose de nouveau. En plus, ce qui était pas mal, j'étais programmateur de la salle, mais l'idée c'est que chacun dans nos postes respectifs, hormis le fait que la programmation là c'est un petit peu différent, mais moi je me retrouvais peut-être un soir à faire la régie de la soirée, je me retrouvais peut-être un soir au bar, je me retrouvais peut-être un soir à l'entrée avec la sécu pour voir comment ça se passait. C'est-à-dire que Jean-Luc aimait qu'on passe un peu par tous les postes. pour savoir ce que faisait l'autre, et savoir après, effectivement, les besoins de chacun. C'était essentiel que chacun sache les besoins des autres pour que ça fonctionne bien. Et donc, c'était assez formateur, parce que j'ai touché un peu à tous les postes, même la communication, etc. Donc, ce qui fait que j'avais quand même un bon bagage quand je suis sorti de mon matrouf et que je suis arrivé aux Eurocannes.

  • Speaker #1

    Alors justement tu parlais d'opportunités pour les Eurocannes, ça s'est passé comment ?

  • Speaker #0

    Paul Roland qui est le directeur des Eurocannes, qui avait été nommé à l'été 2020, juste après l'édition 2020 des Eurocannes. En fait c'était un habitué du Noumattrouf, il venait souvent voir des concerts, il aimait bien ce que je programmais, l'atmosphère, le lieu, etc. Et donc je l'ai rencontré là-bas, on s'est vus plusieurs fois. On est devenus amis, il m'a déjà invité sur des choses qu'il faisait lui un petit peu sur Belfort avant les Eurocaines. Et quand il a été nommé à la direction du festival, il a cherché à avoir des programmateurs du cru, parce qu'avant la programmation était faite soit par une agence de booking parisienne, soit par un programmateur extérieur qui ne connaissait pas du tout la région. Donc là, lui, son idée, c'était d'avoir des personnes du cru qui connaissent bien le terrain local et le terreau local. Donc il a recruté dans un premier temps Christian Alletz qui venait de Dijon, qui avait une expérience plus dans la musique électro, le hip-hop, qui avait organisé des concerts sur Dijon avec une asso qui s'appelait Mayonnaise Production et qui avait aussi bossé pour la radio suisse Couleur 3. Et moi, qui étais vraiment un pur du cru cette fois-ci, parce que je suis né à Belfort, et donc qui programmait cette salle de Noumatrou Famulus qui est à 40 km de Belfort. qui connaissaient bien aussi bien le terrain alsacien qui est proche, que le terrain belfortin. Donc voilà, l'idée était de nous associer et de faire un pôle de programmateurs avec des connaissances et qui surtout soient du terrain.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi du coup exactement le rôle d'un programmateur ?

  • Speaker #0

    C'est de monter la programmation musicale du festival, de choisir les groupes, de négocier les tarifs, de... s'occuper des contrats, de faire de la promo. C'est aller aussi fouiner beaucoup, écouter beaucoup de choses, aller voir beaucoup de concerts, être très curieux, lire beaucoup aussi de magazines, à l'époque, et maintenant plus des webzines ou des autres parutions sur Internet. C'est d'être très curieux et aussi d'avoir un bon carnet d'adresses, parce que ça aide d'être en contact avec les tourneurs des groupes, que ce soit français ou étrangers. Voilà, donc c'est beaucoup de relationnel aussi, c'est beaucoup de négociations, il y a une grande partie de déplacement, mais il y a aussi énormément de bureaux, de mails, de tableaux Excel aussi, de budget. Mais le rôle principal, c'est de monter la programmation du festival et de faire que cette programmation séduise, plaise. que le festival puisse vendre des billets et que le festival puisse être pérenne tout en gardant un état d'esprit, une ligne artistique quand même qui est celle du Festival des Européennes, qui est généraliste mais pointue.

  • Speaker #1

    Parce que c'est quoi ? C'est chaque année, vous avez une direction en particulier ou tous les ans, c'est vraiment une direction qui reste assez constante ?

  • Speaker #0

    C'est constante, mais chaque année, on amène des touches nouvelles. avec des projets spéciaux, des créations, et puis on essaie d'éviter de refaire les mêmes artistes d'une année sur l'autre, c'est-à-dire que c'est un petit peu plus difficile pour les têtes d'affiches, mais les têtes d'affiches, on va dire que si elle est passée il y a cinq ans, on peut la refaire, mais sur les groupes plus découvertes, au groupe middle, on essaie de varier, d'amener des nouveaux groupes, des nouveaux projets, à part si un artiste arrive avec un nouvel album incroyable, et on se dit, bon, même si on l'a fait il y a deux ans, il faut absolument le refaire, parce que là, il a vraiment fait très très fort. mais sinon on essaye effectivement que la programmation soit la plus variée possible on est à Belfort c'est une petite ville de 50 000 habitants il y a un bassin de population qui est intéressant mais les gens à Belfort n'ont pas il n'y a pas de grosse salle donc les gens ne voient pas ils sont obligés de faire entre 100 et 150 kilomètres pour aller voir minimum pour aller voir des gros groupes, des têtes d'affiches Donc d'amener des têtes d'affiches à Belfort aussi, c'est important pour le bassin local, ça c'est clair, et le bassin régional.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi ce qui te passionne dans ce métier ?

  • Speaker #0

    Moi je suis très curieux, c'est moins les têtes d'affiche, alors je suis ravi quand j'attire une tête d'affiche sur le festival bien évidemment, surtout si c'est une tête d'affiche qui n'est jamais venue, et c'est une tête d'affiche qui me tient à cœur, après je ne programme pas que des choses qui me tiennent à cœur, j'essaie de varier les plaisirs, et surtout d'écouter un petit peu ce que mon public veut, tout en gardant la ligne artistique. On dit un petit bassin de population, un petit territoire, et donc on ne peut pas faire un festival ultra pointu, il faut qu'il y en ait un petit peu pour tout le monde, tous les âges. Et ce qui me passionne, c'est de programmer ce festival, parce que comme c'est un festival généraliste, il faut arriver à faire monter une mayonnaise qui n'est pas forcément évidente, entre les gens qui écoutent du hip-hop, ceux qui écoutent du métal, ceux qui écoutent de la chanson, ceux qui écoutent de l'électro, du rock, de la pop. Il faut arriver à ce que tout ça fonctionne, et que chacun y trouve son compte chaque jour. Donc voilà, c'est un challenge tous les ans à monter cette programmation. Mais comme je disais avant, les têtes d'affiches, effectivement, c'est important de les avoir. Mais ce qui m'excite plus, c'est de trouver les petits groupes qui sont incroyables, qu'on n'a jamais entendu parler ni d'Eve ni d'Adam. Et puis d'un seul coup, on les propose aux aurochiennes et les gens prennent une grosse claque. Ça, c'est super aussi. C'est ce qui me fait vibrer plus que d'attirer à chaque fois les gros groupes qu'on a déjà vus. Et puis surtout la fête, de voir la réaction des gens quand ils sont devant leur artiste favori ou quand ils découvrent quelque chose. Voilà, ça me fait toujours autant vibrer. Et moi, j'y prends aussi du plaisir, comme je disais, quand je vais voir des groupes et que je prends une claque à un nouveau groupe. Je me dis, je l'imagine tout de suite sur les Eurocaine et je me dis, tiens, là, ça peut être pas mal. Je pense que le public, ça va leur plaire. Je vois tout à fait la scène où il faut le faire jouer, le moment, etc. Après tel groupe ou avant tel groupe. ça va être génial, ça va faire un super enchaînement. Enfin voilà, donc, je suis toujours très, très friand de nouveautés et je ne suis pas rassasié, on va dire, de programmer le festival.

  • Speaker #1

    Parce que, donc, les têtes d'affiches, je pense que ça paraît assez évident. Enfin, je pense que c'est plus simple de trouver une tête d'affiche, mais pour le coup, vu que tu parlais des groupes qui sont un peu moins connus, comment tu fais pour les trouver ?

  • Speaker #0

    C'est pas si simple que ça de trouver les têtes d'affiches. Parce qu'on est en concurrence avec des coups d'autres festivals, donc on se bat un peu comme des chiffonniers, entre guillemets, entre festivals, que ce soit français ou étrangers. Et donc, sur notre week-end, c'est le week-end où il y a le plus de festivals en Europe, avec des festivals qui sont trois fois plus gros que nous, certains, le festival de Versteyr en Suisse, en Belgique, pardon, le festival de Roskilde au Danemark, ou le festival Openair en Pologne, ils ont une capacité qui est la triple de nous, ils font 100 000 personnes jour, nous on fait 35 000. Donc, on se bat un petit peu. Bien évidemment, on ne se bat pas armes égales. C'est eux qui prennent un peu les plus gros, on va dire, qu'on ne peut des fois même pas envisager avoir. Mais c'est un festival où il y a beaucoup, du fait de ces gros festivals, il y a quand même beaucoup d'offres. Ce qui fait qu'on a quand même des possibilités. Mais il y a aussi énormément de festivals de notre taille, à peu près de notre taille sur ce week-end-là. Donc, on se bat aussi entre tous les festivals restants pour arriver à monter notre programmation. Donc, nous, on est... plutôt pas trop mal placé, parce qu'on est dans un coin stratégique dans l'est de la France, proche de la Suisse, proche de l'Allemagne, pas loin de la Belgique. Donc voilà, on est pas mal placé. Et puis le festival existe depuis 1989, donc il y a une vraie habitude. Les agents des groupes savent que sur le festival ils sont bien accueillis, que le site est magnifique, on a quand même la chance d'avoir un site qui est très très beau, une presqu'île entourée des temps. donc voilà qui est très naturel donc ce qui fait qu'on a un petit avantage là dessus et après pour découvrir les groupes il y a plein de festivals où je vais Ce qui est compliqué c'est que j'ai que 60 places groupes à programmer sur le festival donc ça fait c'est beaucoup de faits de programmateurs c'est beaucoup de la frustration aussi parce qu'on aimerait montrer je dis pas n'importe quoi mais 180 groupes quoi ce qu'on en a plein à montrer il faut faire des choix et bon bah Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? Ça, c'est des fois des choix de dernière minute parce que tu te rends compte que tu as un manque, il te manque un groupe de reggae, tu as un manque en hip-hop, tu as un manque en métal. Donc, tu choisiras plutôt celui-là qu'un autre. Ou alors, tu as une case de libre, c'est en face d'un groupe de métal, donc tu ne vas pas remettre un groupe de métal, donc tu vas plutôt mettre un groupe de hip-hop. Après, ce sont des choix qui sont très frustrants. Ça permet aussi de prendre des vraies décisions au bout d'un moment et de se dire, si je n'ai pas pris celui-là cette année, je garde sous le coude pour l'année prochaine.

  • Speaker #1

    Et il y a aussi des groupes ou des artistes qui postulent chez vous ? Qui vous démarchent ?

  • Speaker #0

    De toute façon, on nous propose des groupes. Nous, on est à la recherche de groupes. Enfin, on est à la recherche de groupes. Il y a des groupes, des têtes d'affiches. Je parlais des têtes d'affiches. Il y a certaines têtes d'affiches qu'on va absolument voir tous les ans. Et si on n'y arrive pas une année, on réessaye l'année suivante, etc. Jusqu'à quand on arrive à nos fins. Et puis après, il y a des groupes, effectivement, ou des agents qui nous sollicitent, qui nous envoient leurs... Leur liste d'artistes qui vont être en tournée l'été prochain. Après, on fait des offres. Après, il y a aussi ce qu'on appelle les groupes middle, les petits groupes pareils. Il y a aussi bien ceux qui sont représentés par des agents que ceux qui ne sont pas représentés par des agents, qui sont vraiment des petits groupes qui démarrent. Ils ont une petite carrière, mais ils n'ont encore pas d'agents derrière eux. Donc là, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de propositions. Pour être honnête, je n'arrive pas à écouter tout ce qu'on m'envoie, parce que c'est... C'est trop. Je ne sais pas, 200 propositions par jour. Donc, c'est beaucoup trop. Je n'arrive pas à tout écouter. C'est impossible. Donc, certainement que je passe à côté de choses, mais je n'y arriverai pas. Il faudrait que je fasse, je ne ferais que ça. Et encore, je ne sais même pas si en faisant que ça, sans dormir 365 jours, j'arriverai à tout écouter ce qu'on m'envoie. Donc, au bout d'un moment, je suis obligé de faire des choix. Et ce qui compte beaucoup pour moi, effectivement, c'est le live. Je sais vraiment le live, donc je vais voir un maximum de choses en live. Et c'est là que je prends souvent mes décisions, plutôt qu'à l'écoute de quelque chose. L'écoute de quelque chose, ça me titille. Je me dis Ah tiens, c'est vachement bien ça, mais est-ce que c'est un nouveau projet ? Est-ce qu'il tient vraiment la route sur scène ? Est-ce qu'il ne faut pas attendre ? Donc j'essaye d'aller le voir sur scène, et puis si j'arrive à le voir, je me rends compte que Ouh, c'est bien, mais c'est jeune, il va falloir attendre un peu. Je préfère le mettre de côté pour l'année suivante. Mais des fois, ça nous arrive d'avoir des coups de cœur monstrueux, et de se dire Tant pis, on prend le risque, on y va, on le programme. sur fois de deux ou trois vidéos qu'on a vu sur YouTube, on se dit ouais ça n'a l'air pas si mal, ça tient la route, allez on tente le coup, on les programme sur notre petite scène notre petite scène qui fait quand même 5000 personnes donc donc voilà il faut quand même pas se planter autant pour nous que pour le groupe aussi, il faut pas le envoyer dans un piège quoi si c'est pas prêt, si le groupe est trop petit, qu'il a fait que des petits bars devant 50 personnes se retrouver devant 5000 personnes ça peut être aussi enfin le groupe peut perdre ses moyens complets donc c'est pas lui rendre service donc... C'est pour ça que je tiens autant que possible à aller voir les groupes en live.

  • Speaker #1

    Et donc, tu disais que parmi toutes les demandes que tu as, tu n'en écoutes que certaines. C'est quoi les choses qui font que tu vas choisir plutôt d'écouter un groupe qu'un autre, s'il y a un truc qui fait que ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est des agents qui me connaissent bien, qui me recommandent des choses parce qu'ils savent qu'ils vont taper dans le mille, entre guillemets, que ça risque de m'intéresser. Des groupes que je vois en live, effectivement, j'essaie d'aller voir aussi... d'être dans les clubs de la région pour aller voir un petit peu la scène régionale, qui font des premières parties, etc. Des gens que je connais, qui ne sont pas forcément agents, mais qui me recommandent des choses, qui me disent Ah tiens, j'ai vu un super groupe l'autre jour, machin. Alors qu'ils soient en France, dans la région ou à l'étranger, j'ai quelques gens qui me ramènent des choses aussi. Et puis, voilà quoi. Et c'est sûr que ça passera avant, et qu'un groupe que je ne connais pas, qui m'envoie un mail et qui me dit Tiens, écoute mon projet. Alors, à part si c'est bien tourné, s'il y a un truc qui me titille et que je me dis tiens, ça a l'air quand même intriguant son affaire, donc je vais me pencher dessus. Mais sinon, malheureusement, c'est dommage que je n'arrive pas à tout écouter. Quand je suis arrivé au début aux Eurocans, je mettais un point d'ordre à le faire, mais je me suis rendu compte que c'est impossible. D'autant plus que maintenant, c'est beaucoup des liens par mail. Donc, j'ai des agents qui m'envoient un mail des fois avec 40 groupes écoutés. Donc, j'en reçois un comme ça, j'en reçois dix dans la journée, c'est bon, j'ai mes 400 groupes écoutés, et c'est reparti le lendemain, donc je ne peux pas. Donc, j'ai plus tendance, je leur dis souvent aux agents, arrêtez de m'envoyer des listes à n'en plus finir, pointez-moi quelques groupes qui vous semblent essentiels, ou alors qui, a priori, correspondent à la programmation des Eurocans, mais ce n'est pas une tartine de 50 groupes, de toute façon, je n'aurai pas le temps de les écouter, donc vraiment, pointez les choses qui vous paraissent essentielles. Sinon, c'est une perte de temps autant pour vous que pour moi. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et ce serait quoi pour toi l'erreur que font les jeunes groupes qui voudraient se faire programmer dans un festival ou dans une salle de concert ?

  • Speaker #0

    Ça ne sert à rien de me harceler. Le temps de répondre aux mails et de dire bien reçu, je vous recontacte si je suis intéressé Donc, c'est vrai, je n'ai pas le temps. j'ai pas le temps non plus de répondre à tout le monde mais ça sert à rien de m'envoyer des mails toutes les semaines c'est contre-productif pour moi et je pense que pour tous les programmateurs séparés c'est contre-productif au bout d'un moment on n'a plus de surdance à dire lui laisse tomber plutôt que généralement effectivement si quelque chose me titille je Je reviens vers la personne. Les agents le savent aussi. Il y a certains agents qui m'envoient plein de trucs. Je leur dis, ne m'envoyez pas 150 trucs, ne me relancez pas sans arrêt, surtout là en septembre, où je suis plutôt sur les têtes d'affiche. Le groupe Découverte, ok, vous me l'avez envoyé, je l'ai dans un coin de l'oreille où je m'y intéresserai plus tard. Mais de toute manière, je ne le pourrai pas maintenant. Donc, ce n'est pas la peine de me harceler maintenant pour un groupe dont je vais m'inquiéter peut-être en décembre ou en janvier. Là, je suis sur mes têtes d'affiche, donc envoyez-moi les infos. Mais par contre... n'attendez pas un retour de moi ou ne me relancez pas dans janvier,

  • Speaker #1

    ça sert à rien donc si je comprends bien quand tu programmes maintenant The Rock par exemple tu commences d'abord par les têtes d'affiches et tu vas,

  • Speaker #0

    enfin décréation de c'est le mot qu'on peut utiliser mais disons tu vas dans les plus petites têtes d'affiches ensuite c'est un peu ça même si j'ai un oeil sur tout s'il y a vraiment un groupe que j'ai vu par exemple un petit groupe que j'ai vu dans un festival l'été et que je me dis wow c'était incroyable... Je mets quand même ce qu'on appelle une option. C'est-à-dire, je dis à l'agent, si ils sont disponibles l'été prochain, je vais les programmer. C'est sûr, donc mets-moi ça dans un coin de l'oreille. Enfin, dans un coin, et puis dès que tu sens que le groupe est vraiment en train de monter sa tournée et que c'est le moment d'y aller, je peux aussi me décider un peu plus tôt. Parce que ce groupe-là, je l'ai vu, et je sais que je le veux absolument. Mais sinon, pour le reste, je m'y intéresse plus tard. Il faut que j'ai mon squelette, entre guillemets, pour savoir... Sur une journée, si ma tête d'affiche est plutôt hip-hop, ou si elle est plutôt métal, ou si elle est plutôt pop, pour voir un peu l'orientation que je prends derrière. C'est ça qui va donner le là de la suite.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si tu auras réponse maintenant à ça, mais pour toi, comment un artiste qui se fait programmer dans un festival peut préparer la suite ? Vraiment un artiste qui démarre et qui a cette opportunité ? cette opportunité là devant lui. Alors, en gros, imaginons qu'un artiste, maintenant, il a l'opportunité de passer dans un festival un peu plus grand que ce qu'il a l'habitude de faire jusqu'à ce moment-là. Comment préparer la suite pour avoir une suite et pouvoir continuer un peu cette ascension-là ? S'il y a un truc, si tu as l'idée dessus.

  • Speaker #0

    Déjà, il ne faut pas rater son passage au festival. Si tu as fait bonne impression... Tout dépend si t'es entouré, t'es pas entouré. Si t'es entouré, t'es un agent, tout ça, ils vont, comment dire, ils vont capitaliser dessus. C'est-à-dire de passer aux européennes, forcément, dans le press-group, ça fait bien, je l'entends. Donc si en plus le groupe a fait un super concert ce soir-là et qu'il y a des retours incroyables, que les journalistes font des super papiers derrière, machin, etc., c'est bingo pour le groupe, entre guillemets. Voilà, donc ça peut que les aider après, dans leur démarche, de dire, voilà, on a passé aux européennes. on a mis le feu à la scène, entre guillemets, ça s'est bien passé. Donc voilà, ça va forcément intéresser derrière des autres programmateurs qui vont se dire, ah oui, ils ont joué aux Eurocannes quand même, et en plus, ça a été bien perçu, il y a des super articles derrière. Généralement, il y a quand même des bookings derrière qui tombent, ça c'est sûr. Et après, moi, ce que j'ai tendance à dire aux groupes aussi, aux jeunes groupes qui ont la chance d'être programmés aux Eurocannes ou sur des gros festivals, faites attention, c'est pas parce que vous êtes passés là que tout est arrivé, que c'est bon. que votre carrière est lancée, il y a du boulot quand même encore derrière, mais c'est qu'il y a un passage, le passage aux Eurocains c'est super, mais n'en faites pas comme un amortissement de carrière, ou ne vous dites pas que parce que je suis passé aux Eurocains, c'est bon ma carrière est lancée, c'est une étape dans votre carrière, et c'est une belle étape certes. Ok, alors des groupes, des artistes, tu en as croisé plein. Est-ce que tu as souvenir où tu as un groupe ou un artiste qui te vient en tête, qui t'a particulièrement marqué par peut-être un truc qui t'a laissé ou peut-être, je ne sais pas, une rencontre particulière ?

  • Speaker #1

    Des rencontres humaines, souvent, sortir des rencontres de personnes que tu as idolâtrées dans ta jeunesse et que tu as la chance de programmer. Et que, bah, ouais, c'était des moments particuliers. Je pense, par exemple, à Lémy, le leader de Motorhead, quand il est venu aux Eurofian, bah, c'était... Pour moi, c'était un... Enfin, j'étais comme un gamin, quoi, d'aller le voir, de lui serrer la main, de dire bonjour, simplement ça. Tu tombes sur quelqu'un de très accueillant, qui a envie de discuter, tu vois, qui t'accueille à bras ouverts, voilà, tu discutes d'un peu de tout avec lui. Et voilà, après, simplement dire bonjour à des gens, c'est cool aussi. J'ai eu des conversations un petit peu plus poussées avec d'autres artistes, avec certains artistes français qui sont devenus certains des amis aussi maintenant. Mais après, avec des gros groupes aussi, souvent les personnes dans les gros groupes sont très gentilles, d'une simplicité aussi. On n'ose pas les aborder. Il y en a d'autres, tu ne peux pas les aborder, même leur dire bonjour, tu n'y arrives pas, parce qu'ils sont trop entourés, ou ils ne veulent pas, ou ils sont dans un mauvais jour. Moi, je respecte tout ça tant que le groupe fait un bon concert. j'ai pas de soucis particuliers. Après, les meilleurs expériences que j'ai eues avec des artistes, c'est quand on a fait des créations avec eux. Parce que là, il y a un gros travail préalable, on se rencontre pas mal à l'avance, on monte un projet ensemble, soit c'est une rencontre de deux groupes, soit c'est un projet avec un orchestre, etc. Donc, il y a des préparations, il y a des rencontres, il y a des choses. Là, il y a un rapport beaucoup plus privilégié, plus proche avec le groupe. Et voilà, donc là, c'est vraiment des souvenirs impérissables de voir après deux. Le projet que tu as macéré pendant deux ans, aboutir sur scène et de voir le rendu, là, c'est quand même quelque chose d'assez fort. Mais, moi, je suis assez... Je ne sais pas comment dire, je ne suis pas timide, mais je laisse les groupes un peu tranquilles. Je ne suis pas fourré dans les loges des groupes tout le temps. Ça va, machin... Tu vois, j'ai beaucoup de respect, je sais qu'ils ont envie d'être tranquilles. Si le gars, il a envie de discuter, il meurt. On discute, mais sinon, juste bienvenue, voilà, et puis bon concert, et puis ça le fait. Et puis voilà, on va dire que 90% des groupes sont très accueillants, il n'y a pas de souci. Les autres, soit ils sont dans un mauvais jour, soit ils sont dans leur monde, ils n'ont pas envie de discuter, voilà, ça ne me pose pas de problème. Tant que le concert est bien, il n'y a pas de souci.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce qu'il y a eu une difficulté dans ton parcours de programmateur à laquelle tu as déjà fait face ? Ou du moins, s'il y en a eu plusieurs, quelle est la plus grosse des difficultés ? à laquelle tu as fait face ?

  • Speaker #1

    Face à plein de difficultés, ça va de l'annulation de dernière minute ou d'un ou deux jours avant d'un groupe d'affiches dont tu ne peux pas remplacer. Donc, tu es obligé de remplacer par quelque chose de petit. Tu n'as pas le choix. Donc, voilà, tu sais très bien que tu vas faire des déçus. Mais bon, c'est comme ça. Aux conditions climatiques qui ne nous ont pas beaucoup épargné les européennes, les euroquiennes, on a toujours, enfin pas toujours, mais on a eu quand même quelques...... quelques situations assez chaudes, notamment la dernière en 2022 avec une tornade qui est passée sur le site 15 minutes après l'ouverture des portes du premier jour, qui nous a fanulé deux jours quand même. Juste après le Covid, tu reviens de deux années où tu n'as pas fait le festival 2020 et 2021, où c'était déjà compliqué à subir. Et en 2022, tu dis ça y est, c'est reparti. Et 15 minutes après l'ouverture des portes, le festival est à terre. Donc là, je... Le moral des équipes, je t'explique même pas. Mais on s'en est toujours relevé, on a toujours relevé la tête. C'est des mauvais moments à passer, mais la plupart du temps, c'est quand même que des bons moments. Après, tu peux avoir aussi des artistes qui ratent leur concert sur scène. Donc voilà, t'es super déçu, t'es super déçu pour le public aussi, t'es super déçu pour l'artiste. Ou alors, ouais... Enfin, les artistes, tu te dis, disons que... C'était mon idole celui-là avant, mais c'est quand même un sacré connard. Donc bon, tu peux avoir été déçu aussi comme ça. En fait, bon après, si c'est un sacré connard et qu'il a fait un super concert, voilà, mais bon, t'es quand même déçu parce que tu te dis, voilà, disons que je lui ai donné un très bon celui-là. En fin de compte, bon, je ne sais pas si je le réinviterai. Mais bon.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est plus qu'un demi-connard s'il a fait bien le concert. Est-ce que tu peux parler aussi des autres projets que tu as ? Parce qu'on a principalement parlé des Eurocannes, mais il y a aussi le festival générique, l'opération Iceberg. Qu'est-ce que c'est tout ça ?

  • Speaker #1

    Il est en stand-by depuis maintenant. Il s'est arrêté, on a fait la dernière édition en 2020, juste avant les problèmes de Covid, février 2020. Et donc, il n'est pas reparti depuis. On réfléchit à le relancer ou pas. C'est un festival qui avait une manière particulière. Il est organisé dans cinq villes de l'Est de la France. et dans des lieux particuliers, dans des lieux remarquables. Et l'idée, c'était de ne pas forcément investir les salles de concert, mais plutôt d'investir des lieux particuliers, qu'elle est du salon de coiffure à un musée où il n'y avait pas l'habitude d'avoir des concerts, une ancienne Banque de France, etc. D'aller dans des lieux très particuliers. Donc, c'était un beau projet. On a des concerts magnifiques, comme Patty Smith à la chapelle Le Corbusier, à Ronchamps, qui est un lieu incroyable, où il n'y avait jamais eu de concert, quasiment. C'est un projet qui est pour l'instant en stand-by. L'opération Heisberg, c'est une opération de repérage de talents franco-suisses qu'on mène avec la FCMA, la Fondation pour la Création Musicale Amplifiée en Suisse Romande, donc la Suisse française. Là, on a une sélection de six artistes français chaque année et six artistes suisses qu'on accompagne en leur faisant des résidences. L'idée étant que l'artiste suisse fasse sa résidence en France avec un coach français et que l'artiste français fasse sa résidence en Suisse avec un coach suisse pour essayer de créer des liens, essayer d'avoir des passerelles entre nos deux pays qui sont vraiment frontaliers et essayer de faire jouer les artistes français en Suisse. C'était un petit peu une idée. On en est, je crois, à la dixième édition et ça marche plutôt bien. Et l'autre chose, c'est la résidence secondaire. Donc là, on en avait une ce week-end. C'est une grosse soirée électro qu'on organise plutôt en septembre. C'était la quatrième édition, 4 500 personnes, plateau de six DJs. Cette année, la tête d'affiche, c'était Martin Solveig. On fait dans notre entrepôt de stockage des Orokiens, qui est immense. On prend un quart de l'entrepôt pour faire cette grosse soirée électro de 4 500 personnes, dans un lieu particulier qui peut rappeler à certains les soirées dans les... dans les gros hangars industriels en Angleterre ou à Berlin. Pareil, c'est un vrai succès aussi. Voilà un petit peu ce qui m'occupe au niveau de la programmation toute l'année. Des fois, des événements ponctuels aussi, selon des demandes ou selon des idées qu'on peut avoir. Rien n'est forcément écrit, mais on a des libertés de pouvoir programmer. sur un coup de cœur quelque chose dans un lieu particulier ou à la demande. Enfin voilà, on est très ouvert là-dessus.

  • Speaker #0

    Quelle est la chose dont tu es le plus fier jusqu'à maintenant ?

  • Speaker #1

    Le plus fier ? Difficile. La programmation ? Ouais,

  • Speaker #0

    ou disons dans la musique en général. Ça peut peut-être être autre chose du coup, en rapport avec la musique.

  • Speaker #1

    La chose dont je suis... C'est peut-être de ne pas, comment dire, rassasier, entre guillemets. C'est-à-dire que je trouve toujours autant de plaisir d'aller découvrir des choses, je trouve toujours des nouvelles choses, même des styles musicaux. C'est vrai qu'il y a eu tellement de choses de faites maintenant qu'on se dit mais comment peut évoluer encore la musique ? Et il y a encore des artistes qui arrivent à faire des mélanges assez incroyables, des nouvelles choses. Donc moi je suis toujours friand de ça. J'aime bien un bon groupe de rock'n'roll classique de base ou un groupe de hip-hop classique aussi, ça me plaît bien. Mais d'entendre des nouveaux sons, quelque chose de nouveau, un nouveau style qui vient d'Amérique du Sud ou d'Afrique ou d'ailleurs, ça me motive toujours autant. Et ça me remplit le joie, entre guillemets. C'est-à-dire de se dire, tiens, j'avais encore jamais entendu ça, ce mélange-là, c'est assez incroyable. Puis c'est bien fait, en plus sur scène, ça a l'air de tenir la route. Ouais, Bangkok, allons-y. J'ai toujours la petite lueur dans les yeux, la petite... Voilà, c'est... Heureusement. j'ai encore encore ça, quand j'aurai plus ça j'arrêterai parce que je passerai la main à quelqu'un d'autre et après je suis à l'écoute aussi de plus en plus d'autres personnes parce que c'est tellement vaste maintenant comme je disais les propositions que j'ai c'est tellement et ça va tellement vite qu'il faut aussi que je demande un petit peu à la jeune génération un petit peu ce qu'ils écoutent, ce qu'ils aiment parce que des fois j'ai l'impression d'être un peu largué aussi malgré qu'on me propose beaucoup de choses, j'essaie d'écouter un peu de tout Mais des fois, il y a des choses qui ne me parlent pas. Et donc, j'ai un petit peu des référents dans tous les styles de musique qui me disent, mais si, si, ça, tu devrais vraiment te pencher dessus, écouter, parce que ça, c'est le nouveau truc. Donc, ah, OK, bon. Pourtant, j'ai écouté une fois, ça ne me parlait pas beaucoup. Creuse un peu le sujet, parce que c'est ça, quoi. OK, d'accord. Bon, d'accord.

  • Speaker #0

    Et ce serait quoi la compétence à développer ? On ne peut pas aller jusque trois, mais pour être programmateur, pour ceux qui ont cette envie-là ou cette petite envie-là.

  • Speaker #1

    La curiosité, un bon carnet d'adresses. Et puis après, moi, je préconise quand même de faire beaucoup de choses dans l'associatif. De commencer à aller voir comment ça se passe avec une petite asso, d'être bénévole. Ou alors de faire sa petite asso, de commencer à organiser des concerts dans des petits bars, dans des petits lieux. C'est peut-être plus compliqué maintenant, mais c'est quand même bien formateur. Comme je disais, le do-it-yourself, c'est formateur. Et voilà, après, ça peut mener un petit peu à tout. Ce qui est des formations de programmateur, ça n'existe pas vraiment. On peut apprendre des choses sur le juridique, les choses comme ça, mais avoir le flair ou le nez, ou sentir un truc, on peut être spécialiste d'un genre, mais programmeur, on va dire généraliste, programmeur de tout, ce n'est pas évident. C'est vraiment pas évident. Moi, si je m'étais écouté, j'aurais pu devenir un excellent programmeur juste de rock ou de métal, parce que c'était ma musique de prédilection. Mais je remercie d'être passé par le Noumatrouf pour avoir pu ouvrir mes oreilles et découvrir d'autres styles musicaux qui m'ont permis de m'enrichir personnellement et puis de voir d'autres choses et de voir qu'il y avait des choses incroyables dans ce style de musique.

  • Speaker #0

    Parce que finalement, c'est vraiment le Noumatrouf qui t'a ouvert beaucoup de portes.

  • Speaker #1

    J'ai fait mon carnet d'adresses, c'est là que j'ai commencé à travailler sérieusement avec la plupart des tourneurs avec lesquels je travaille encore, pour certains, ceux qui sont encore là maintenant. J'ai quand même accueilli des groupes quand même assez importants là-bas, même si c'était une petite salle, on avait des bonnes opportunités à l'époque. La salle est passée d'un club de 300 places à une salle de 700 places. On a organisé des choses aussi en dehors de la salle, dans des jauges beaucoup plus grosses qui pouvaient aller jusqu'à 5-6 000 personnes. Donc voilà, j'ai eu un spectre quand même assez important qui m'a permis d'avoir un bon bagage et un bon carnet d'adresses avant d'arriver aux Européennes, où là, je suis passé à la vitesse largement supérieure. C'est-à-dire que quand je travaille... Avant, dans les agences qui me contactaient, c'était plutôt certains agents qui me contactaient. Quand je suis arrivé aux Rock'n', c'était plutôt les boss qui me contactaient. Donc, je suis passé à un niveau ou à un autre, etc. Mais j'avais quand même mon petit bagage derrière moi qui m'a permis d'être quand même assez à l'aise assez rapidement. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Et alors, on va juste revenir. Alors, il reste quatre questions. Alors, une qui est propre à toi. Un mot pour décrire la prochaine édition des Euroquiennes ?

  • Speaker #1

    Éclectique.

  • Speaker #0

    Éclectique, très bien. Qu'as-tu envie de dire à la personne qui doute, qui hésite à sortir son projet dans la musique, à passer à l'action, parce que vivre de la musique lui paraît encore loin ?

  • Speaker #1

    Comme je disais, ce qui est pas mal, c'est d'avoir un petit bagage de l'associatif et d'y aller, avant de se lancer peut-être dans sa propre aventure tout seul. Mais il faut essayer, il ne faut pas avoir de regrets. Il faut toujours aller au bout de ses envies. Il faut faire attention à ne pas trop y laisser de plumes et savoir s'arrêter au bout d'un moment si on voit que ça ne marche pas. Mais d'avoir un petit background, d'avoir une petite expérience avant, c'est pas mal. Mais je pense qu'il faut aller au bout de ses idées. Il faut y aller, surtout quand on est jeune. Si on se plante, ça arrive à tout le monde de se planter, ce n'est pas grave, on va s'en remettre. Il ne faut pas que la douloureuse soit trop importante quand même. Donc, il ne faut pas avoir non plus les yeux plus gros que le ventre au début. Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as encore une note d'inspiration à nous partager ?

  • Speaker #1

    J'en ai une que j'aime bien, mais bon, elle peut être de ne pas vraiment de la force. C'est juste un dicton que j'aime bien. Si c'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux. Mais sinon, je n'ai pas quelque chose comme ça qui me vient à l'esprit. C'est trop fort, c'est que vous êtes trop vieux.

  • Speaker #0

    C'est bien, c'est marrant. C'est cool. Parfait. Écoute, en tout cas, je te remercie pour ce temps accordé. Et à une prochaine.

  • Speaker #1

    A bientôt.

  • Speaker #0

    Et voilà, on arrive tout doucement à la fin de cet épisode. Tu trouveras toutes les infos dont on a parlé pendant cette interview en description. J'espère en tout cas que tu as pris autant de plaisir à l'écouter que moi à l'enregistrer. Et si c'est le cas, prends deux minutes juste pour mettre 5 étoiles et ton meilleur avis sur Apple Podcasts, Spotify. ou Youtube. C'est avec grand plaisir que je le lirai et je te remercie d'avance. Je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Ciao ciao !

Chapters

  • Introduction et présentation de Kem Lalot

    00:00

  • Le parcours musical de Kem Lalot

    01:11

  • Le début de sa carrière de programmateur

    02:41

  • Les défis du métier de programmateur

    08:21

  • Les Eurocaines : opportunités et rôle d'un programmateur

    10:23

  • Passion et stratégie dans la programmation musicale

    13:26

  • Comment découvrir de nouveaux talents

    16:50

  • Conseils aux jeunes artistes pour se faire programmer

    23:57

  • Difficultés rencontrées dans le parcours de programmateur

    31:07

  • Autres projets et initiatives de Kem Lalot

    33:10

  • Conclusion et réflexions finales

    36:06

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