- Speaker #0
Donc j'ai même été référent bug. Mais le plus dur, c'est le potet technique. J'ai eu la chance d'avoir un CTO qui m'a vraiment pris sous son aile. C'est simple, je commençais à 8h et je finissais à minuit. Moi, j'ai malheureusement toujours, alors moins aujourd'hui, voire plus du tout, mais j'ai eu le syndrome de l'imposteur. Quand tu sors d'une formation comme le Vagon, c'est un peu dur de se sentir légitime sur le marché. Mais en tout cas, lui m'a fait sentir que j'avais progressé. dit à tout le monde en séance lors d'une réunion, lors d'un monthly, il m'a appelé The Rising Star carrément le mec et en fait là récemment ils nous ont appris que la boîte allait fermer et qu'on allait donc subir un licenciement économique et donc c'est ça le mai et ça c'est pas drôle, les gens sont partis en pleurs les gens ont fermé les écrans, les gens n'ont pas travaillé de l'après-midi et donc quand t'as 70 personnes qui commencent à stresser pour leur avenir Bah c'est chaud quoi !
- Speaker #1
Bienvenue dans La Cave, le podcast qui explore les métiers et projets qui transforment le monde de la tech. Je suis Pascal Maria et aujourd'hui je reçois Florent Gonon. Dans cet épisode, on aborde un sujet que beaucoup redoutent, mais que peu de personnes osent vraiment raconter publiquement, le licenciement économique. Je reçois Florent, un professionnel de la tech qui a accepté de revenir avec sincérité sur cette épreuve. Comment il a encaissé le choc ? comment il a géré ses émotions, ses doutes et ses remises en question, et surtout, comment on rebondit. Dans cet épisode, Florent nous raconte l'avant, le pendant et l'après, un témoignage rempli d'honnêteté et de sincérité, et parfois extrêmement douloureux. Si tu as déjà vécu cette situation, si tu la redoutes, ou si tu veux simplement comprendre ce que traverse un collègue ou un proche, cet épisode est fait pour toi. Allez, c'est parti ! Bonjour à tous et bienvenue Florent, est-ce que tu vas bien ?
- Speaker #0
Je vais très bien, merci et toi ?
- Speaker #1
Bah ouais, moi ça va nickel. Alors, ce que je vais te demander c'est de te présenter aux personnes qui te connaissent pas.
- Speaker #0
Ok, alors c'est parti, je m'appelle Florent Gonon, j'ai 28 ans, j'habite à Annecy, je suis développeur web. Et voilà un peu ce que je peux dire de ça. Dans la vie j'aime courir, j'aime le sport, j'aime la nature, j'aime l'environnement.
- Speaker #1
T'aimes quoi comme sport ?
- Speaker #0
Le trail, la course à pied, je suis le foot aussi, je suis né à Saint-Etienne, donc pour les fervents connaisseurs, allez les verts.
- Speaker #1
Moi je vais pas parler de Bordeaux parce que l'équipe de foot elle est pas incroyable.
- Speaker #0
Non, c'est plus ce que c'était malheureusement.
- Speaker #1
Exactement, exactement. Et les trails c'est quoi, c'est des petits trails ou des grandes distances ?
- Speaker #0
Là j'ai commencé par des petits, cette année je fais un 55 km et j'aimerais bien passer à plus gros plus tard quoi.
- Speaker #1
Ah ouais, solide, solide. Ok. Alors toi, c'est quoi ton parcours un peu professionnel ?
- Speaker #0
Alors initialement, je viens de l'environnement. J'ai fait des études dans l'environnement qui me destinaient à avoir un taf dans l'environnement tout à fait classique, à savoir être dans un bureau d'études. Et je n'avais pas du tout envie de ça. Du coup, à l'époque, je me suis dit qu'est-ce que je peux faire d'autre avec ce bagage-là ? Je me suis tourné vers la possibilité de passer le concours pour être garde des parcs nationaux. Le concours ne s'est jamais ouvert pendant la période. pendant laquelle je l'ai attendu, à savoir pendant 3 ans. Du coup, c'est 3 années pendant laquelle j'ai été surveillant dans un collège à Bordeaux. Et au bout de 3 ans, je me suis dit, bon, ça suffit d'attendre. Qu'est-ce que je vais faire ? Et ma copine de l'époque m'a parlé du développement web, enfin de la tech plus largement, parce qu'elle était dans le marketing digital. Et donc, je me suis commencé à me renseigner. J'ai trouvé une formation qui s'appelle Le Wagon pour la cité. Et donc, j'ai fait Le Wagon en 2019. J'en suis sorti en décembre 2019 et depuis, je suis développeur web.
- Speaker #1
Trop bien. Est-ce que tu avais des connaissances ou des amis qui étaient développeurs web à qui tu aurais pu demander des infos là-dessus ?
- Speaker #0
Pas du tout. Je me suis vraiment renseigné sur Internet, sur YouTube. Je suis tombé sur la chaîne de Benjamin Code à l'époque. Ah oui,
- Speaker #1
oui,
- Speaker #0
oui. J'ai rencontré son frère à Bordeaux qui faisait le wagon.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et du coup, j'ai rencontré aussi Benjamin Code à Bordeaux. C'était assez marrant. Et donc, j'ai pu poser un peu toutes mes questions, savoir un peu ce qu'il en était du taf, ce qu'il en était du marché, faire benchmarker un peu quoi. et donc c'est un peu comme ça que je me suis tourné vers ce truc là, j'ai aussi commencé à me former tout seul pour savoir si ça allait vraiment me plaire donc j'ai fait du Open Classroom tout à fait classique HTML, CSS, du vraiment basique et en fait j'ai kiffé HTML t'as kiffé,
- Speaker #1
CSS aussi ?
- Speaker #0
Bah en fait j'ai kiffé, c'était la première porte d'entrée donc c'est le truc où je me suis dit ah ouais en fait on peut faire plein de trucs déjà rien qu'avec ça donc hâte de voir la suite quoi et donc je me suis lancé et en vrai je regrette pas du tout Trop bien et euh
- Speaker #1
Quand tu as parlé à Benjamin Codd, il t'a dit quoi ? Il t'a dit c'est bien, le marché est ouvert, c'était en 2018 c'est ça ?
- Speaker #0
C'était en 2019.
- Speaker #1
2019 ?
- Speaker #0
Il m'avait dit ouais qu'il y avait de la place, en tout cas à l'époque en rugby il y avait de la place, le fait est que le wagon sort quand même beaucoup beaucoup d'étudiants chaque année, donc forcément les places au fur et à mesure ça menuise, mais à l'époque en tout cas il y avait de la place et puis la promesse du wagon elle est quand même stylée. Ils te disent que tu vas trouver du travail, que tu vas changer de vie. Alors en vrai, c'est vrai, mais il faut quand même s'en donner les moyens. Et voilà, moi, j'avoue qu'après le wagon, j'ai quand même bossé d'arrache-pied pour trouver un taf. À l'époque, je me suis lancé en freelance. Bon, tu connais 2020, Covid. Covid, du an. Là, c'est chaud pour se lancer en freelance. J'ai quand même eu la chance de faire le site de l'auto-école de ma soeur et de mon beau-frère, qui ont une auto-école en Bretagne. Donc ça, c'était mes premiers clients.
- Speaker #1
Et t'as pas eu peur de te lancer tout seul en faisant un site de A à Z alors que tu venais de sortir du wagon ?
- Speaker #0
Bah un peu, mais du coup ce qu'ils ont fait et ce qui est très cool, enfin ce que je leur avais conseillé de faire parce que moi je suis pas très bon en design, donc je leur avais dit bah écoutez prenez un designer et moi je répliquerai la maquette en code quoi. Et du coup c'est ce qu'ils ont fait et donc c'était aussi ma première collaboration avec un designer, mon premier taf avec vraiment on m'a donné des maquettes faut que je les respecte et en vrai ça s'est trop bien passé et j'ai trop kiffé l'expérience.
- Speaker #1
Trop bien. C'est vrai que là, tu arrives, tu sautes directement dans le bain où tu es tout seul.
- Speaker #0
Exactement. Tu es solo, tu es solo. Et puis, tu as des questions, parce que forcément, c'est ton premier client, donc tu as des questions. On s'était fait un groupe WhatsApp, on discutait tous les jours. Mais franchement, trop cool, l'expérience, trop cool. Ça m'a pris beaucoup de temps. Forcément, c'était mon premier site. Quand tu sors du wagon, tu es basique, tu es vraiment un dev junior, très, très junior. et donc ça m'a permis un peu de faire mes premiers pas là-dedans et puis c'était formateur et franchement sans regret au contraire
- Speaker #1
D'accord et ton expérience dans l'environnement est-ce que ça t'a aidé toi à passer par le développement ou à trouver des clients ou ce genre de choses ?
- Speaker #0
Pas du tout ça m'a pas du tout aidé ce qui m'a juste aidé c'est la force de se battre et de faire une reconversion et... En fait, quand j'étais dans l'environnement, quand j'ai fait mes études dans l'environnement, j'ai fait un stage au Pérou en Amazonie pendant deux mois. Où là, j'ai été vraiment en Amazonie pendant deux mois, vivre en Amazonie pendant deux mois. Donc, c'était intense et il faut de la ressource, il faut de la motivation. Et donc, voilà, je me suis dit, écoute, tu as vécu ça, tu peux te reconvertir. Vas-y, c'est le seul truc qui m'a aidé.
- Speaker #1
Déterminé,
- Speaker #0
quoi. Exactement.
- Speaker #1
C'est bon, ça. OK, très bien. Donc là, en fait, le poste... dans l'auto-école ou création du site de l'auto-école c'était ton premier emploi, qu'est-ce qu'il s'est passé après ?
- Speaker #0
Après du coup j'ai donc on a été confiné donc ça ça m'a pris quand même pas mal de temps et en fait je trouvais pas de clients, c'était galère alors j'aime pas dire ça, j'étais légitime d'être développeur web mais bon quand tu sors du wagon t'es quand même très junior et pour trouver des clients c'est quand même pas facile même si on te dit oui il y a Malte tu vas trouver machin et tout, en vrai c'est pas vrai ça se passe pas comme ça
- Speaker #1
Sur Malte, moi, je trouve pas qu'il y ait beaucoup d'emplois.
- Speaker #0
Non. Il y a beaucoup de devs.
- Speaker #1
Oui, voilà.
- Speaker #0
Il y a peu d'offres. Exactement. Il y a peu d'offres et franchement, c'est galère. Et puis, en fait, quand t'arrives sur Malte, que t'as zéro avis, qu'on voit ton TGM à 200 jours, on se dit, oula, oula. Ça fait peur. Ouais. En fait, quand tu sors du wagon, on te dit, mettez ça, ce sera bien et tout. Vous verrez. En fait, mon Kenenny, tu trouves rien. Et j'ai oublié ta question initiale, pardon.
- Speaker #1
Non, moi, ma question, c'était qu'est-ce que tu as fait après le wagon ?
- Speaker #0
Ah oui, OK. Donc voilà, j'ai fait ce site web. Et ensuite, je me suis dit, bon, je ne trouve rien. Je vais essayer de trouver un CDI. Je vais essayer de trouver un job dans une boîte. Déjà pour apprendre à travailler en équipe dans ce métier qui est quand même relativement nouveau pour moi. Et donc, j'ai cherché, j'ai cherché, j'ai cherché sans cesse jusqu'à trouver une offre à laquelle j'ai répondu. Et j'ai été pris. J'ai commencé en août 2020 et j'y suis encore aujourd'hui. on est en avril
- Speaker #1
2025 donc ça fait 5 ans ok très bien donc là t'es arrivé en tant que développeur junior et ça s'est bien passé t'as eu des un recrutement normal ils t'ont pas fait de test technique ou ce genre de choses j'ai eu un recrutement de dev j'ai eu un test technique je crois que ça s'est passé en
- Speaker #0
4 étapes, j'ai eu entretien CTO, entretien CEO, test technique et débrief de mon test technique.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc voilà, j'ai eu 4 entretiens, c'est allé relativement vite, ils avaient besoin de quelqu'un assez rapidement. Donc ça, ça m'arrangeait parce que moi je cherchais assez rapidement. Je touchais mon chômage mais bon, c'est pas l'idéal quand même. Donc j'ai quand même trouvé assez vite et puis après je suis rentré dans la boîte. C'était une petite boîte, on était 14 à l'époque, on est 50 aujourd'hui, on est même monté à 70 à un moment. Et donc, c'était un peu... Il n'y avait pas de process. C'était un peu qui vient me voir. OK, toi, tu as ton bug. Vas-y, je vais résoudre ton bug.
- Speaker #1
YOLO, quoi.
- Speaker #0
C'était vraiment YOLO. C'était vraiment YOLO. Mais après, Hyperformateur, j'ai été sur les bugs pendant 4 mois où je ne faisais que ça. Pas de feature. Du bug, du bug,
- Speaker #1
du bug. Ah, dur.
- Speaker #0
Au moins, j'ai appris tout le code. Je le connaissais par cœur. Je connaissais tous les fichiers. Ça, c'était parfait. Et en vrai, c'est Hyperformateur. Et en fait, ils ont répliqué ça
- Speaker #1
Ah d'accord.
- Speaker #0
J'ai même été référent bug.
- Speaker #1
Référent bug. Ok, donc tu créais des bugs ou tu t'aidais à les fixer ?
- Speaker #0
Non, je les fixais.
- Speaker #1
Ok, d'accord.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
non. Ça peut être mal interprété.
- Speaker #0
Oui, oui. Non, non, je fixais des bugs.
- Speaker #1
Ok, très bien. Donc là, toi, quelle était ta première grosse expérience ? C'était quoi un peu les challenges que tu as eus quand tu as commencé ?
- Speaker #0
Du coup, c'est apprendre le taf, c'est apprendre le métier, c'est apprendre à coder, c'est apprendre à bosser en équipe. Comme je te dis, la boîte a énormément évolué, donc c'est s'adapter aux nouveaux process. Mais le plus dur, c'est le côté technique. J'ai eu la chance d'avoir un CTO qui m'a vraiment pris sous son aile pendant le deuxième confinement, parce que moi, je suis arrivé entre le premier et le deuxième confinement dans cette boîte.
- Speaker #1
D'accord, tout en remote.
- Speaker #0
Exactement, tout en remote et en fait là pendant le deuxième confinement c'est simple, je commençais à 8h et je finissais à minuit, la journée de taf finissait à 18h et de 18h à minuit j'étais avec lui pendant 6h, on charbonnait on charbonnait, on charbonnait, il me disait tu vas faire ça comme ça, ça ça se fait comme ça, en rubis on fait comme ça, les patterns c'est comme ça enfin voilà c'était ça et en vrai c'était chaud mais par contre tellement formateur, merci à lui c'était, franchement c'était ouf, c'était ouf
- Speaker #1
Et ok, donc là, tu as fait un gros gap. Est-ce qu'il y a eu une promotion ? Est-ce que tu as senti que tu étais plus à l'aise ? Et après, il y a un moment donné, tu t'es dit, c'est bon, je ne suis plus junior, moi.
- Speaker #0
Ouais, alors moi, j'ai malheureusement toujours... Alors, moins aujourd'hui, voire plus du tout, mais j'ai eu le syndrome de l'imposteur quand tu sors d'une formation comme le wagon. C'est un peu dur de se sentir légitime sur le marché. Mais en tout cas, lui m'a fait sentir que j'avais progressé. il a même dit tout le monde en séance lors d'une réunion, lors d'un monthly, il m'a appelé The Rising Star carrément le mec. Ça m'a fait rougir mais en vrai, c'était sur le papier j'ai trouvé ça trop sympa de sa part et trop cool. Donc ouais, j'ai gappé en salaire, j'ai pas eu de promotion en termes de poste mais j'ai gappé en salaire et puis on m'a filé quelques responsabilités, notamment quand je te dis que j'étais référent bug, c'est-à-dire que quand les gens arrivaient dans la boîte, les nouveaux devs étaient recrutés, c'est moi qui les chapeautais un peu sur les bugs euh pendant les 3 mois
- Speaker #1
D'accord, donc il y a eu de la reconnaissance et c'est ça aussi qui t'a fait prendre conscience et continuer C'est ça,
- Speaker #0
c'est ça ça c'était trop chouette et à refaire x1000
- Speaker #1
Donc t'es arrivé, il y avait 14 personnes est-ce que t'as participé après aussi au recrutement ?
- Speaker #0
Du tout, ça j'ai jamais fait recrutement, chez nous on n'a pas alors je sais qu'il y a certaines boîtes qui ont des étapes de fit culturel dans leur recrutement nous on n'en a pas du tout, c'est vraiment les managers qui chèrent le recrutement D'accord. et qui sont un peu forcément les porte-paroles de notre culture à nous. Et en général, les recrutements sont bons de ce côté-là, donc pas nécessaire d'en faire. Donc non, je n'ai jamais été dans les recrutements.
- Speaker #1
Donc là, tu es dans une entreprise, ma ville, mon shopping. Tu es là depuis cinq ans, tout se passe bien, mais...
- Speaker #0
Mais il y a un mais.
- Speaker #1
Mais il y a un mais, c'est ça. J'essayais de réfléchir comment je l'amenais, mais je n'arrivais pas à trouver.
- Speaker #0
Je pense que ça suffit de dire il y a un mais. Il y a un mais,
- Speaker #1
ouais, vas-y.
- Speaker #0
Non, il y a un mais. Nous, on est une fidèle du groupe La Poste. Ils sont rentrés au capital il y a quelques années. Ils sont garants des investissements et forcément du bon fonctionnement de la boîte. Récemment, ils nous ont appris que la boîte allait fermer et qu'on allait subir un licenciement économique. C'est ça le mais et ça, ce n'est pas drôle.
- Speaker #1
Donc là, licenciement économique, c'est dû à quoi ? Non performance des développeurs ou un autre contexte ?
- Speaker #0
Non, c'est vraiment le motif qui est donné, c'est la non viabilité du modèle économique de ma ville, mon shopping, donc de la filiale du groupe La Poste.
- Speaker #1
Donc là, en fait, ils viennent de racheter, mais c'est une filiale qui va fermer. C'est ça. Oh la vache,
- Speaker #0
ok. En sachant qu'ils en ont déjà fermé une il y a quelques mois, qui faisait à peu près la même chose que nous, qui était aussi une marketplace qui s'appelait Épicerie. Donc voilà.
- Speaker #1
D'accord, ok. Donc est-ce que toi, t'as vu des signes ou il y a eu des choses ?
- Speaker #0
Ouais, il y a eu des signes. Déjà, le CEO s'est fait licencier en 2024, en juillet 2024.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc ça déjà, ça a été un gros signe pour pas mal de monde. même si en vrai dans la vie d'une boîte comme comme la nôtre, ça se passe souvent comme ça. Donc le mec crée sa boîte, il est racheté à un moment, et puis à un moment, on le met dehors parce que ça se passe comme ça et en vrai, c'est OK. Mais ça a quand même été un gros signe, les gens commençaient à se méfier. On a eu ensuite un nouveau DG qui est resté un mois seulement, qui est parti au bout d'un mois parce qu'il n'avait pas envie de faire le job. On nous a mis un DG par intérim, un freelance, et en fait, on a très vite compris qu'il y avait deux options, c'était soit le rachat soit la fermeture et en fait on nous a donné des échéances on nous a dit ok fin octobre vous saurez on n'a pas su, fin novembre vous saurez on n'a pas su, ça a reculé, reculé, reculé et on nous a appris en mars de cette année il y a un mois, un mois et demi que finalement on fermait donc sans doute un peu quand les échéances sont reculées, reculées,
- Speaker #1
reculées au bout d'un moment tu te dis bon il n'y a pas de racheteur c'était quoi du coup votre état d'esprit ? Déjà quand le CEO est parti, et vous quand on vous annonce que ça va être un peu compliqué.
- Speaker #0
Franchement, catastrophique. C'était l'hécatombe dans les bureaux. Le jour où le CEO a annoncé son départ, pour tout te dire, c'est un mec qui a un management incroyable. C'est devenu un ami à moi. Trop bien. Un management hyper humain, à l'écoute, hyper proche de ses collaborateurs. Trop bien. Et en fait, le jour où il a annoncé son départ, les gens se sont mis à pleurer. Mais non ! Les gens sont partis en pleurs, les gens ont fermé les écrans, les gens n'ont pas travaillé de l'après-midi. Donc, c'est de dire le nombre d'implications des collaborateurs dans cette entreprise, tant sur l'humain que sur le professionnel, parce que forcément, quand tu as un mec comme ça qui te dirige, en fait, tu as juste envie de bosser comme un ouf parce que tu as juste de la reconnaissance derrière et en fait, tu te rends ta monnaie de ta pièce, tu vois. et c'est trop bien de bosser dans ces conditions mais ouais c'est parti mais laisse tomber et puis les gens se sont dit c'est là où les gens ont commencé à être anxieux et à se dire mais que va devenir Mavie de mon shopping que va devenir l'entreprise sans lui c'est notre capitaine,
- Speaker #1
le capitaine s'en va qu'est-ce qu'il se passe maintenant que font les matelots quoi ok dur il n'y avait aucun signe qu'il allait partir ça a été brutal ça a été assez brutal parce que je pense que c'est un truc qui se dit
- Speaker #0
pas enfin tu le dis pas tu vois oui oui dit pas à banquer les gars je vais partir machin parce que justement tu veux tu veux tu veux enfin fait tu veux juste pas le dire parce qu'en plus ça se passe pas comme ça tu sais il ya beaucoup de politique ça reste un grand groupe donc c'est vrai tu faut faire les choses dans l'ordre mais en tout cas non il n'y avait pas de signe qu'il allait partir tout se passait très bien enfin je veux dire on était tous heureux de venir bosser fin c'était et là vous étiez 75 c'est ça là on était ouais on était à peu près 70 70 ok d'accord On était à peu près 70 à ce moment-là, et donc quand t'as 70 personnes qui commencent à stresser pour leur avenir, bah c'est chaud, quoi.
- Speaker #1
Et du coup, il s'est passé quoi ? Normalement, à la suite de ça, t'as des vagues de licenciements... T'as beaucoup de départs, des gens qui ont peur et du coup, qui préfèrent anticiper.
- Speaker #0
Alors, du coup, il y a eu des départs, effectivement, il y a des gens qui ont... négocié leur départ, qu'on demandait à partir parce que soit ils avaient... En fait, ils n'en pouvaient plus de cette situation qui a quand même duré de juillet à mars.
- Speaker #1
Quand tu parles de situation, c'est...
- Speaker #0
L'incertitude. Ah, d'accord. L'incertitude de... En fait, le DG il est parti, on nous dit qu'il y a des racheteurs, mais en fait pour l'instant, on n'est pas racheté à date. L'échéance, à chaque fois, on nous dit, vous saurez fin octobre, fin novembre, fin décembre, on ne sait toujours pas. Enfin, moi, je ne peux pas vivre en fait comme ça. C'est pas faux.
- Speaker #1
Ils vous ont dit pourquoi l'entreprise devait être racheté, c'est parce que... comme tu disais tout à l'heure, c'est que le modèle économique n'était pas viable.
- Speaker #0
En tout cas, ça c'est le motif qui a avancé sur la fermeture et en fait, eux, ils avaient besoin de faire rentrer quelqu'un d'auto-capital pour soulager leurs dépenses. Donc en fait, à la base, il y a un racheteur qui était trouvé qui était la Chambre du Commerce et de l'Industrie sauf qu'en fait, il y a eu la dissolution de l'Assemblée Nationale et du coup, ça n'a pas donné suite. Et du coup, c'est... Pour cette raison, ils se sont mis en quête d'un autre acheteur, d'un ou plusieurs d'ailleurs. D'accord. Et en fait, ils n'en ont pas trouvé. En tout cas, dans le laps de temps qui s'était donné pour en trouver un, ils n'en ont pas trouvé.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
dur et du coup là il ya eu beaucoup de départs des gens qui ont qui ont démissionné des gens qu'on démissionné il ya eu voilà quelques ruptures conventionnelles aussi qu'on était accordé à des collaborateurs mais voilà les gens grosso modo avait besoin de souffler parce que on voyait bien que dans les bureaux c'était moi c'était l'hécatombe quoi enfin les gens étaient ouais vraiment et étaient et sont encore sont encore encore un peu dedans hyper anxieux hyper stressé C'est pas simple de perdre son job. Il y a des familles derrière, il y a des trucs.
- Speaker #1
C'est jamais simple. Je sais que c'est compliqué au niveau de la motivation, mais comment ça s'est passé au jour le jour ? Il y avait des personnes qui croyaient encore en l'entreprise ou c'était compliqué ?
- Speaker #0
Franchement, il n'y a plus grand monde qui croyait en l'entreprise malheureusement. On y croyait fort. Franchement, quand on avait le capitaine du bateau, on y croyait fort. On était tous dans le bateau et tous dans la même direction. C'était hyper clair sur le projet, sur où est-ce qu'on va, quand est-ce qu'on y va. Donc ça, c'était parfait. Et en fait, à partir du moment où il n'a plus été là, plus de transparence, plus d'objectifs. On ne sait plus où on va. Donc là, les gens, forcément, ils se disent, en fait, on sait où on va. On va dans le mur. C'est ici qu'on va. C'est dans le mur. Et donc, en fait, les gens sont complètement démotivés. Donc tu continues à bosser puisqu'en fait tu restes professionnel, tu continues à bosser. Exact. Tu n'as plus la même envie en fait. Les 8h en minuit c'est fini.
- Speaker #1
Ah bah oui, ok. C'est fini. Et le CEO il a été remplacé, il n'y a pas eu de CTO ? Le CTO n'était plus là ?
- Speaker #0
Le CTO est parti en même temps. Ok. Le CTO est parti en même temps et il a été remplacé plusieurs mois après. D'accord. Donc nous les devs on a assuré un peu tout son intérim un peu comme on pouvait en attendant. Mais en tout cas, voilà, il a été remplacé. Le CTO, enfin, son remplaçant est toujours en place. Mais il est pareil dans le même bateau du licenciement.
- Speaker #1
D'accord, d'accord. Oui, vu que l'entreprise ferme, ça concerne tout le monde.
- Speaker #0
Exactement, ça concerne la totalité des effectifs. Alors, ça ne se ferme pas du jour au lendemain, une boîte. Donc, il y a quand même un planning. Mais il y a des gens qui vont rester pour justement fermer l'entreprise. Parce qu'il faut des gens pour fermer l'entreprise. Mais sinon, à terme, oui, ça concerne tout le monde. Tout le monde va partir.
- Speaker #1
D'accord. C'est vrai que toi, c'était ta deuxième expérience.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et là, c'est quelle expérience ? Parce que là, on parle d'une fermeture d'entreprise. Ça n'arrive pas tous les jours. Moi, je n'en ai jamais vécu.
- Speaker #0
Non, ce n'est pas marrant. C'est intense. Et en même temps, tu passes par toutes les émotions. Parce que moi, j'étais dans un job où je m'étais dit « Waouh ! » En fait, je suis arrivé dans une boîte. On était 14. On est monté à 70. Je suis dans un vrai projet avec un vrai soutien financier derrière parce que c'est quand même le groupe La Poste. donc trop bien tu vois et en fait d'un coup tout s'effondre donc ouais sur la deuxième expérience ça fait mal après il faut s'en servir c'est assez facile à dire mais moins facile à faire mais il faut s'en servir comme une force et rebondir au maximum c'est pas toujours simple mais c'est ce qu'il faut faire et c'est ce que j'essaye de faire
- Speaker #1
Carrément, toi quand tu me parlais de 8h minuit qu'est-ce que t'en tires toi de tout ça, tout ce que t'as fait toute l'implication que t'as eu c'est quoi tes succès que tu retires de cette expérience ?
- Speaker #0
alors je ne regrette rien déjà à refaire je le referai x1000 8h, minuit, même 2h s'il faut même 3h, même 4h il n'y a pas de sujet là-dessus quand j'aime je ne compte pas mais après mes succès c'est que je suis rentré junior aujourd'hui je suis aux portes du Seignora donc ça c'est cool je suis beaucoup plus bankable sur le marché quoi. Mais grave. bien que le marché soit quand même tendu en ce moment oui c'est vrai et donc voilà c'est ça en fait j'ai rencontré d'une part des collègues incroyables qui m'ont poussé vers le haut qui sont pour certains devenus des amis ça reste une expérience humaine hyper enrichissante et ça m'a surtout permis de savoir ce que je voulais en fait dans une boîte et moi aujourd'hui ce que je veux dans une boîte c'est alors d'une un projet solide ça c'est normal on y va quand même pour ça mais en fait je veux de l'humain je veux pas être un pion ... Moi être dans une boîte où on est 10 000 et on sait pas comment je m'appelle C'est pas possible en fait Moi je veux avoir de l'impact Et puis je veux que quand mon directeur Arrive dans mon bureau Ou dans l'open space Il sache à minima comment je m'appelle Sinon ça n'a pas de sens pour moi Et puis un management d'aujourd'hui Pas un management d'il y a 30 ans C'est donnant donnant Je donne, tu me donnes Et tout le monde est content
- Speaker #1
Carrément Merci. Quand tu dis management il y a 30 ans, c'est quoi que tu penses ? Tu penses à quoi, toi ?
- Speaker #0
Tu sais, badger, la moindre minute. Non, non, non. Être fliqué. Être fliqué. Moi... D'accord. Moi, là, tu vois, chez ma ville, mon shopping, mon manager direct, c'était mon lead. Mais celui qui gérait en vrai mon emploi du temps, c'était plutôt mon CTO. Je lui disais, mec, déso, cet après-midi, j'ai un rendez-vous médical, tu vois, parce qu'il y a des rendez-vous médicals, tu peux pas les caler. Cales quand tu peux, quoi. Il me disait, bah ouais, ok, genre vas-y, tu vois. Et en fait, même pas, il me disait. Mais par contre, tu rattraperas, tu vois. Même pas, en fait. En fait, même pas, parce qu'il sait que de moi-même, je vais le faire. Parce que je me sens bien, parce que j'ai envie, parce que c'est cool. Et parce qu'encore une fois, tu me donnes, je te donne.
- Speaker #1
Maintenant, il y a plus de confiance. On responsabilise beaucoup les gens, ce qui est bien. Parce que du coup, tu es autonome, tu sais ce que tu as à faire. Tu fais les choses professionnellement.
- Speaker #0
C'est ça. Il y a un cadre, quoi qu'il arrive, il y a un cadre. Après, tu peux un peu en sortir. Mais tu sais très bien qu'à un moment, tu vas re-rentrer et que tout le monde va s'y retrouver. C'est juste de l'honnêteté et de la franchise. C'est le B.A.B. de l'humanité. C'est-à-dire que vraiment, si on n'a plus ça, on court à notre perte.
- Speaker #1
On court à notre perte, carrément. C'est pour ça que je disais la dernière fois, je parlais de soft skills et hard skills. Je mettais beaucoup l'action sur le recrutement, sur les soft skills, sur le savoir-vivre, le savoir-être. Comme ça, au moins, tu vois, si la... personne n'a pas les compétences techniques il va les apprendre, il va se mettre à charbonner, il va se mettre au niveau de l'équipe et après au niveau soft skills c'est ce qui va lui donner cette détermination et ces choses là le soft skills on peut difficilement l'apprendre à quelqu'un alors que le hard skills c'est plus facile c'est clair,
- Speaker #0
complètement d'accord avec toi c'est pour ça que moi tu me posais la question du recrutement moi c'est sûr qu'en tant que recruteur je regarderais en premier les soft skills x10000, évidemment le hard est important mais Mais... Non, c'est trop important de bien communiquer, d'être impliqué et puis de rigoler. Il y a un moment, on est quand même là pour rire.
- Speaker #1
Mais grave.
- Speaker #0
Si on commence à faire la tronche au travail. Compliqué. Merci, mais non merci.
- Speaker #1
Bien sûr. Et du coup, ton entreprise, est-ce qu'ils vous ont accompagné pendant cette période ?
- Speaker #0
Oui. Moi, en plus, je suis au CSE de ma boîte. je suis élu t'es le numéro 1 quoi je suis le délégué de classe délégué de classe délégué de classe vraiment le délégué de classe c'est comme ça en tout cas que je l'ai pris à l'époque quand je me suis présenté je me suis dit je vais être délégué de classe et puis je vais donner des petits tickets ciné par ci par là tu vois voilà ma mission s'arrêtera là que nenni ouais bah grave que nenni tu savais pas qu'il allait y avoir tout ça non non non je savais pas j'étais pas préparé enfin t'es jamais préparé et puis du coup Merci. t'as une vraie responsabilité pour le coup, t'as une vraie pression qui repose sur tes épaules parce que t'as 50 personnes derrière qui attendent de toi, que tu réalises ta mission à bien, à savoir négocier les mesures d'accompagnement et puis faire valoir leurs droits, faire entendre leur voix. Et donc non, c'est pas simple.
- Speaker #1
T'es le représentant des élèves du coup, comme on disait pour la blague, mais t'as dû avoir beaucoup de monde, peut-être des familles qui t'ont... pousser un peu aux fesses pour te dire, attends, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui va se passer ?
- Speaker #0
Exactement. Et puis, en fait, toi, tu as les infos en premier. Oui, c'est quand tu as ce rôle-là, ce poste-là, tu as les infos en premier, donc tu es aussi soumis à la confidentialité parce que tu as des infos qui sont confidentielles, que tu ne peux pas lâcher, tu vois, et c'est normal. Mais derrière, effectivement, tu as des gens qui viennent te voir. Ouais, et moi, en fait, dans les mesures d'accompagnement, j'aimerais plutôt ça. Ah, mais moi, j'aimerais plutôt ça. Et moi, j'aimerais faire une formation. Comment on fait ? mois. Et en fait, tu as 36 000 demandes. qui t'arrivent, et tu dois faire un multiple pot de ça, et il faut que tout le monde soit content. Tu sais très bien qu'il y a des gens qui ne seront pas contents.
- Speaker #1
Et il y en a même qui te disent peut-être est-ce que je peux faire cette formation-là ? Attends, j'ai une offre d'emploi, est-ce que je l'accepte maintenant ?
- Speaker #0
Est-ce que je peux me mettre freelance en même temps ? Est-ce que machin, est-ce que truc ? Mais les gars, en fait, je vous explique. Moi, j'ai pas fait de droit. Donc, certes, on est aidé par des avocats et tout, certes, c'est normal, ok, mais par contre, il y a des questions Enfin, je n'ai pas les réponses, en fait.
- Speaker #1
Oui, mais tu m'étonnes. Juste,
- Speaker #0
je n'ai pas les réponses.
- Speaker #1
En plus, on gère la carrière, une famille. Imagine, tu donnes une mauvaise...
- Speaker #0
Oui, non, c'est trop dur. Il faut dire que c'est trop dur. Déjà que c'est hyper... Enfin, la pression, elle est intense. Alors qu'en plus, tu me rajoutes ta famille sur les épaules. Ce n'est pas possible.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
dur. Ce n'est pas possible. Non, hyper dur. Donc, oui, la boîte nous a... Donc, ce que je te disais, c'est des phases de négociations, c'est beaucoup de réunions, c'est... Voilà, c'est plein de sujets touchy à aborder, c'est beaucoup de droits, donc c'est pour ça qu'on s'est fait aider par un conseil, par des avocates, parce que j'ai pas fait de droits et que j'ai beau avoir lu le cseguide.com et je le connais par cœur, il y a un moment en fait, c'est pas mon taf. Ouais,
- Speaker #1
je m'étonne, je m'étonne.
- Speaker #0
Mais non, la boîte nous a respecté la temporalité des réunions. assez transparente avec nous, donc on est rentrés dans des phases de négociations, il y a des points sur lesquels on a été d'accord d'autres points sur lesquels on n'a pas été d'accord ils ont mis en place une cellule psychologique notamment pour aider les collaborateurs qui éventuellement en auraient besoin mais après c'est jamais suffisant dans un contexte comme celui-ci t'as envie de on te doit tout on t'enlève tout et toujours au lendemain sachant que t'as un CDI
- Speaker #1
Le CDI, normalement, c'est le Graal. C'est la chose intouchable. Et là, on te dit, maintenant, c'est fini.
- Speaker #0
Exactement. C'est pour ça que c'est jamais assez. On te donne des trucs, on te propose des trucs, mais en fait, toi, t'as juste envie de dire, mais les gars, c'est pas assez. Moi, je perds mon job. Juste, donnez-moi plus que ça. Et en fait, ça se passe pas comme ça. Forcément, derrière, c'est de l'argent.
- Speaker #1
Si l'entreprise est ferme, c'est qu'elle en a plus. Voilà,
- Speaker #0
exactement. donc voilà, on a négocié tant bien que mal on a réussi à obtenir un truc plutôt correct en tout cas moi j'en suis assez content surtout vu ce qui nous était proposé à la base et donc voilà et donc là ça a commencé ce qu'on appelle le congé de reclassement a commencé on fait partie d'un groupe de plus de 1000 salariés donc on n'a pas le droit au dispositif de France Travail donc là c'est un dispositif on est plus Ah vous êtes plus Alors nous on est 50 Mais on fait partie d'un groupe de plus de 1000 salariés Du groupe La Poste Et du coup dans ce contexte précis C'est au groupe De payer Le licenciement en fait Et de le sortir Ce qui est logique Si France Travail devait prendre tous les licenciements Ce serait un peu galère Tu m'étonnes Assez content de ce qu'on a eu Et donc là ça a commencé donc à voir A voir ce que ça va donner.
- Speaker #1
D'accord. Donc là, toi, tu ne fais plus partie des effectifs ?
- Speaker #0
Moi, j'en fais encore partie jusqu'au 22 avril.
- Speaker #1
Jusqu'au 22 avril ? Voilà. OK. Donc là, tu as dit la date. Bon, l'épisode ne sortira pas le 22 avril. Oui. Il sortira même bien après. Mais OK. OK, très bien. Voilà.
- Speaker #0
J'en suis encore là pendant une semaine. Et après, moi, j'ai trouvé un nouveau job. Donc, je m'en vais. Ma mission sera... sera terminé et en vrai il est temps, parce que j'y ai laissé quand même quelques plumes avec le sport du CSE.
- Speaker #1
Tu m'étonnes. Mais non, mais déjà avoir une annonce comme ça, c'est pas facile. Puis en plus, faire partie, d'être délégué et de faire partie de ces échanges-là, d'avoir les prémices, de gérer tous les employés qui posent des questions sans arrêt, etc. Compliqué.
- Speaker #0
Ouais, puis d'aller, tu sais, tu vas au... Alors tu vas pas au conflit parce qu'on reste faire, on reste pro, mais... tu vas à l'encontre de ce qui t'est proposé.
- Speaker #1
T'essayes d'avoir des...
- Speaker #0
T'es pas d'accord avec ce qu'on te dit, donc t'argumentes, ils contre-argumentent, tu ré-argumentes, et en fait c'est que ça. Franchement, c'est épuisant. C'est le jeu, mais c'est épuisant.
- Speaker #1
Toi t'as signé pour faire du rubis, pas pour faire du... C'est ça.
- Speaker #0
Pas pour faire du droit à du travail. Mais en vrai, expérience professionnelle comme une autre, je prends, la seule chose que je peux te dire, c'est que je ne me représente pas. Jamais.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais te demander. Est-ce que tu allais faire partir encore du CSE ? Non,
- Speaker #0
t'es mort. C'est mort. Je pourrais aider un potentiel CSE en place, mais moi, je ne me représenterais jamais.
- Speaker #1
C'est quoi ? Pourquoi ? C'est parce qu'il y avait trop d'affect ?
- Speaker #0
Ouais, en fait, moi, je suis un garantier et je peux me laisser submerger par mes émotions. Et en vrai, la pression de 50 personnes qui est impalpable pour les gens, tu vois. Moi, par contre, je l'avais bien sur mes épaules. et en fait euh En fait, mon sommeil en apathie, je ne dormais plus, je ne pensais qu'à ça, je ne faisais que ça, je bossais le samedi et le dimanche, le soir jusqu'à minuit à écrire des mails, à appeler mes avocats, le truc que tu n'as pas envie de faire. Le truc que tu n'as pas envie de faire et puis voilà, tu as la responsabilité de 50 personnes. C'est comme un mec en colo, le monitor de colo qui a 50 gamins devant lui, quand il marche dans la montagne, il faut faire gaffe. Là, c'est un peu pareil. tu ne peux pas en laisser un tout seul traîner derrière. Tu peux les emmener avec toi et tu n'as pas le choix et il faut faire le max.
- Speaker #1
Ça ne doit pas être facile. Donc là, maintenant tu es bien armé, tu es passé de junior à moins junior dans le développement. Tu as aussi dans ton bagage du droit, mais ça t'a permis, je pense, de t'améliorer dans les soft skills, de pouvoir parler, tempérer les gens, etc. Donc je pense que c'est une bonne corde à ton arc. Et maintenant, là, tu sors grandi. Qu'est-ce que tu fais ?
- Speaker #0
Là, prochainement, qu'est-ce que je fais ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Du coup, là, je commence dans une semaine. Je suis encore dans les effectifs de ma boîte actuellement, mais j'avoue que le rythme, c'est quand même moins intense. Moins intense. j'ai enfin depuis depuis une semaine et demie grosso modo moins intense depuis une semaine et demie j'ai déménagé à Annecy donc il y a pas très longtemps parce que j'adore la montagne donc là j'avoue j'ai le trail c'est pas mal exactement j'ai skiffé en montagne au bord du lac d'Annecy il y avait une météo de ouf c'était incroyable donc là j'ai pris du temps pour moi j'ai arrêté de penser à 50 personnes et j'ai pensé très égoïstement rien qu'à moi et ça c'était magnifique tu m'étonnes j'ai mangé j'ai pris l'apéro Et comme je savais que j'avais déjà ce nouveau job qui m'attendait, j'ai pu me permettre de le faire.
- Speaker #1
Mais là, je pense qu'avoir un nouvel emploi, je pense que ça t'a soulagé.
- Speaker #0
Exactement. Ça m'a soulagé. Je me suis dit, OK, ben voilà, moi, j'ai pris le parti de chercher un emploi vite, de trouver un emploi vite. Je n'avais pas envie de faire partie de ce congé de reclassement proposé par mon entreprise. dans le cadre du licenciement. Et donc, je me suis dit, vas-y, moi, ce qui m'importe, c'est de sécuriser mon avenir. Et puis, j'ai envie de penser à autre chose. Et Dieu sait que quand tu bosses du code, tu penses à autre chose. Et donc, je me suis dit, vas-y, maintenant, il me faut un nouveau projet, des nouveaux collègues. Le langage, ça reste le même. La stack, c'est grosso modo la même que celle de ma boîte. Et donc, je me suis dit, voilà, j'ai trouvé ce truc trop cool. Là, je commence dans une semaine. J'ai trop hâte.
- Speaker #1
nouveau challenge félicitations trop bien merci de rien et quand tu t'es mis à rechercher un emploi est-ce que tu t'as pas ciblé quelque chose en particulier tu voulais développeur
- Speaker #0
Ruby mais est-ce que tu voulais peut-être des choses un peu plus je sais pas plus de leadership plus ce genre de choses ouais bah à terme j'aimerais bien effectivement prendre en casquette donc passer lead premièrement et puis après on verra on va faire les choses dans l'ordre mais en tout cas j'ai pas cherché un poste de lead J'ai cherché un poste de dev dans une boîte dont le projet me plaisait. À la base, j'avais trouvé une offre au Canada, à Montréal, dans une boîte qui s'appelle Potluck. J'ai passé tous les entretiens. Il s'avère qu'ils ne m'ont pas pris parce qu'en fait, faute de moyens, finalement, à la fin du recrutement. En tout cas, c'était trop cool. Ça m'a permis de faire des entretiens en anglais. Ça, c'était vraiment cool. mais bon ça c'est pas fait donc ça c'était quand même un échec assez rude parce que franchement je vais pas te mentir j'avais commencé à faire mes valises tu les avais déjà fait en plus pour Annecy en tout cas dans ma tête en fait tu t'avais pas défait non mais en vrai par contre vrai truc c'est que cet échec de pas partir au Canada et à Montréal m'a permis de me dire en fait je suis plus bien à Bordeaux faut que je bouge allez je pars où ça Ok, ils me font de la montagne. Bon, pot, ça peut être cool, mais voilà. Et en fait, un pote m'a proposé Annecy, donc feu Annecy, tu vois. Ah oui ! Je suis depuis un mois.
- Speaker #1
Un mois ? D'accord.
- Speaker #0
Et donc voilà, et dans tout ça, pour dire que j'ai recherché un poste de dev, et donc j'ai trouvé plusieurs offres. Alors, ça ne court pas les rues non plus, en rubis. J'ai passé beaucoup d'entretiens pour beaucoup de boîtes, et franchement, il y a un truc qui m'énerve, et je vais le dire, c'est qu'il y a beaucoup de boîtes qui... pensent pouvoir recruter, donc qui te font passer des entretiens. Qui en fait, à la fin du process de recrutement, te disent « Ah ouais, en fait, finalement, on va pas avoir d'argent pour ce poste. »
- Speaker #1
Mais non !
- Speaker #0
Du coup, t'as passé un entretien. En plus, tu sais que nous, notre taf, on est dev, donc on a des tests techniques à faire. Donc c'est quand même de la charge supplémentaire en travail.
- Speaker #1
Du temps à dépenser.
- Speaker #0
Exactement. Donc, alors, c'est cool parce que t'as bossé un truc que t'as pas l'habitude de bosser ou t'as réfléchi un algo et tout, donc ça c'est top. Mais par contre, t'as perdu du temps.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
T'as perdu du temps ? que tu aurais pu mettre sur un autre poste qui du coup aurait pu éventuellement lui déboucher sur un vrai structure exactement donc voilà ça c'est un peu pénible mais donc j'ai trouvé cette boîte qui est une boîte dans l'environnement ce qui est trop cool puisque moi je viens de l'environnement à la base écoute petite boîte de 40 personnes même stack comme je te disais il y a des possibilités d'évolution effectivement en lead donc à voir ce que ça donne en tout cas j'ai hâte les gens sont trop cool je les ai tous rencontrés d'accord donc ça va être du full remote mais avec des personnes qui sont aussi établies dans la même ville que toi là exactement donc en gros c'est une boîte à Paris donc contrat full remote un aller-retour par mois dans la capitale au frais de l'entreprise et j'ai effectivement la PM qui habite à Annecy.
- Speaker #1
Très bien.
- Speaker #0
Donc je l'ai déjà envoûté, c'est trop cool. Ouais, exactement. Et donc ça, c'est trop cool. Et cette boîte dans laquelle je vais aller a été rachetée par un groupe qui, eux, ont des bureaux à Annecy. D'accord. Et donc je vais pouvoir aller aussi au bureau à Annecy quand je veux. Donc ça, c'est trop bien. Le feu.
- Speaker #1
Carrément. Trop bien. Cool. On te souhaite le meilleur déjà pour cette nouvelle expérience et au moins... Ça va te permettre de voir autre chose.
- Speaker #0
Exactement, de voir autre chose, de ne plus penser à tout ça. Et puis juste, en fait, c'est important que la page se tourne. Donc, il faut la tourner et je suis trop content que ça se fasse de cette manière.
- Speaker #1
Carrément. Et si tu pouvais donner un peu des conseils à quelqu'un qui vit un peu cette même expérience, qu'est-ce que tu pourrais lui conseiller ?
- Speaker #0
Donc, c'est jamais simple, le licenciement économique, ça c'est sûr. Enfin, le licenciement tout court d'ailleurs, peu importe le motif. le conseil que je peux donner à cette personne ce serait juste crois en toi c'est pas de ta faute t'y es pour rien continue à croire en toi ça ne doit absolument pas te faire perdre en amour propre sur toi tes valeurs, ce que t'es capable de faire tes compétences et juste prends ton avenir en main si ce que tu veux c'est trouver un taf bah trouve un taf trouver une nouvelle expérience est trop cool si ce que tu veux c'est profiter de ce licenciement pour te former partir en voyage parce que t'as besoin de souffler bah franchement fais ça mais juste fais des choses qui te font plaisir le moment est déjà pas simple donc essaye juste de faire des choses qui te font plaisir renseigne toi quand même, ne te fais pas avoir mais voilà fais toi kiffer et garde le sourire et ça va aller non mais carrément je pense que c'est un bon conseil parce que c'est vrai que facilement
- Speaker #1
tu vis cette expérience, tu peux commencer à douter, toi. Douter de tes capacités.
- Speaker #0
Ah ouais, tu doutes, et puis t'es vite au fond.
- Speaker #1
T'es vite au fond.
- Speaker #0
Alors, c'est très facile de descendre, par contre, remonter... C'est compliqué. Donc non, il ne faut rien lâcher. Toujours pareil. Et puis se dire que ça va aller, quoi.
- Speaker #1
Exactement. Puis voilà, après, on reste professionnel. Donc, si t'es un peu passionné par ce que tu fais, tu peux aussi prendre le temps de... réfléchir, savoir si tu as envie de continuer là-dedans, si tu as envie de voir d'autres choses. Et aussi, des fois, les entreprises les accompagnent, elles donnent des formations. Tu peux essayer de toucher le doigt peut-être d'un autre domaine et voir à peu près si c'est quelque chose qui te satisfait.
- Speaker #0
C'est ça. Moi, je m'étais posé la question. Je m'étais dit, vu que je suis à Annecy, est-ce que je ne ferais pas une reconversion dans la recherche et le développement ? Parce qu'il y a une boîte à Annecy qui s'appelle Salomon, pour ceux qui connaissent.
- Speaker #1
Très bien, pas mal ça, en plus c'est quand même intérieur.
- Speaker #0
Ben non, c'est le top du top et donc je m'étais dit, ça serait incroyable d'être dans la recherche et le développement chez Salomon et en vrai c'est peut-être un truc que je ferais je suis pas sûr de faire du dev toute ma vie, j'adore ça mais je suis pas sûr de faire du dev toute ma vie j'ai envie de voir autre chose aussi, je pense à un moment ce sera pas tout de suite clairement mais probablement à un moment je ferai autre chose mais donc j'avais commencé à me renseigner et en vrai c'est des possibilités, donc juste faut étudier les possibilités poser toutes les cartes sur la table et prendre celle qui te semble la mieux. Mais il ne faut pas être attentiste. Franchement, il ne faut pas attendre. Il faut y aller, il faut se dire de toute façon, c'est maintenant, j'y suis. Donc, allez, je me bouge et j'y vais.
- Speaker #1
Trop bien, trop bien. Cool. Merci en tout cas pour tout ton parcours et ce que tu as vécu. Parce que déjà, ce n'est pas facile d'en discuter et d'en parler. Merci beaucoup de nous avoir parlé de ça. En plus, on a le délégué de classe. Donc là, c'est... Cerise sur le gâteau.
- Speaker #0
Profitez-en, je ne me présenterai plus.
- Speaker #1
C'est ça, c'est ça. S'il y a des gens qui ont des questions, après, je ne sais pas si tu peux partager un peu tes informations ou tes coordonnées.
- Speaker #0
Carrément, vous pouvez me retrouver sur LinkedIn. De toute façon, Pascal, tu posteras j'imagine sur LinkedIn. Moi, je reposterai aussi, mais à Florent Guenon, vous allez me trouver avec plaisir pour répondre à vos questions. Si je peux répondre, en tout cas.
- Speaker #1
Carrément. qu'est-ce qu'on peut te souhaiter maintenant pour la suite ?
- Speaker #0
bah franchement du kiff franchement là j'ai tout fait en même temps j'ai nouvelle ville, nouveau taf c'est le top moi j'adore le changement j'adore ça, je peux partir sur un coup de tête franchement j'ai fait ça à peu près toute ma vie donc j'ai pas de soucis à faire ça juste du kiff, de l'épanouissement ouais du kiff franchement du kiff, du kiff, du kiff et puis que voilà que tous mes projets se passent bien que ça continue à bien s'enchaîner et puis la santé évidemment exactement Exactement.
- Speaker #1
Donc ok, si vous voyez Florent dans la forêt en train de courir, vous pouvez l'arrêter et lui parler un peu de son expérience CSE. Je pense qu'il vous fera un malin plaisir de soit accélérer ou sinon de vous répondre
- Speaker #0
« C'est pas impossible que j'accélère. »
- Speaker #1
Ok, trop bien. Est-ce que tu as quelque chose à ajouter en plus que j'ai peut-être pas abordé ?
- Speaker #0
Bah écoute, non, je pense qu'on a fait le tour du sujet. Non, non.
- Speaker #1
Trop bien. Merci beaucoup et puis à bientôt.
- Speaker #0
Merci à toi Pascal, à plus.
- Speaker #1
Allez, à plus.
- Speaker #0
Salut.
- Speaker #1
Si tu es arrivé jusqu'ici, c'est que l'épisode t'a plu, donc merci beaucoup. N'oublie pas de t'abonner et de me mettre un 5 étoiles sur ta plateforme de streaming préférée. Tu peux aussi me mettre un petit pouce sur YouTube Podcast et je te dis à très bientôt.