Speaker #0Hello, hello ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Lance ton podcast. On se retrouve pour une nouvelle semaine et un épisode un peu spécial cette semaine puisque je voulais te montrer un peu le travail que je peux faire avec les jeunes quand j'interviens en milieu scolaire. Donc ici, c'est un groupe de jeunes adultes puisqu'ils ont entre 18 et 20 ans. Et en fait, je suis intervenue dans le cadre d'une classe de BTS. C'est quand je travaillais à l'école. de business quand j'étais assistante pédagogique pendant deux mois. Et donc avec cette classe-là, on a travaillé sur un petit atelier radio. On a passé quatre heures ensemble pour te donner un ordre d'aperçu et il s'est passé beaucoup de choses pendant ces quatre heures. Salut, c'est Manon. Bienvenue dans Lance ton podcast, l'endroit parfait pour toi si tu rêves de lancer ou de peaufiner ton podcast. Après plusieurs années d'expérience dans les médias, notamment en tant qu'animatrice et journaliste radio, J'ai décidé de partager mon expertise pour t'accompagner dans cette belle aventure. Ici, on parle de tout, comme on donnait via ton podcast, le fait agrandir, et tu auras même des témoignages inspirants d'entrepreneurs qui ont osé sauter le pas. Entre petits secrets et grandes réussites, tu auras toutes les clés en main pour faire décoller ton projet. Alors, on en va ? Je voulais te développer un petit peu le travail que je fais. avec eux parce que je trouve que c'est intéressant de voir cette méthodologie. Et puis peut-être que soit juste l'épisode va t'intéresser en tant que tel parce que ça parle de beaucoup de sujets, soit tu vas réussir à en tirer des petites astuces par-ci par-là pour développer ta communication et ta méthodologie. Alors pendant 4 heures, qu'est-ce que j'ai fait avec ce groupe ? Parce que c'est énormément de temps. La première chose dont on a parlé, c'était l'entrepreneuriat. J'ai fait une intervention sur l'entrepreneuriat. Et puis, ils ont pu me poser tout plein de questions sur mon métier, sur comment ça se passait, sur les finances. Et comme c'était une classe composée majoritairement de femmes et de femmes issues de banlieues, on a aussi beaucoup parlé d'émancipation financière et de sécuriser son argent en tant que femme et surtout de s'éduquer aux finances. Parce que... J'ai vu des chiffres dernièrement qui m'ont vraiment assez choquée sur l'éducation financière des femmes. Et en fait, c'est une grosse, grosse problématique. Les femmes à la retraite sont les personnes les plus précaires en France. Et ça, c'est lié au fait que nous n'avons pas vraiment d'éducation financière. On nous fait croire qu'investir de l'argent, c'est trop compliqué. C'est juste pour les hommes traders. Voilà, on a toute cette image. et que du coup, c'est inaccessible. Et du coup, cette problématique m'a fait énormément réfléchir. Et ce qui est intéressant ici, c'est que j'étais confrontée à cette classe qui était en plein dedans. Parce qu'on est sur une cible qui a 18-19 ans, en BTS, qui a grandi en banlieue. Et la question de la banlieue aussi, dans le cercle économique, c'est une problématique aussi intéressante. C'est-à-dire qu'en banlieue ou dans les milieux plus pauvres économiquement, on enferme les gens dans un espèce de carcan qui empêche d'aller plus loin dans la réflexion sur l'économie. Parce qu'on se dit que de toute façon, c'est comme ça, qu'on vient de banlieue et que c'est comme ça et pas autrement. Bref, c'était une conversation super intéressante et qui a amené à plein de pistes de réflexion. notamment sur le fait de toujours se sécuriser financièrement, même quand on a l'impression qu'on est avec, par exemple, l'homme de notre vie et qu'on va se marier. C'est toujours important de se garder une indépendance financière et d'arriver à investir quelque part parce que tout peut arriver dans la vie. Et je l'ai expérimenté moi-même l'année dernière, puisque après trois ans de relation et... un an et demi à vivre dans un appartement, à partager les charges et à me dire que je pouvais me lancer dans l'entrepreneuriat parce qu'on était deux, je me suis retrouvée du jour au lendemain à devoir tout payer et à être dans une merde financière pas possible et à me dire « Putain, mais en fait, cette problématique n'arrive pas qu'aux autres et ça peut arriver très facilement et à tout le monde. » Et du coup, c'est pour ça que ces questions... sur la problématique financière me touche particulièrement ces derniers temps. Bon, alors après avoir beaucoup parlé d'entrepreneuriat, etc., on a surtout parlé notamment de la place des femmes dans les médias, de la représentation des femmes dans les médias. Et puis là, pour le coup, on a aussi parlé de la représentation des femmes racisées dans les médias, qui est encore moindre. Et du coup, ça a amené sur beaucoup de questionnements sur l'égalité femmes-hommes, l'équité, etc. Et enfin, on est rentré dans le vif du sujet qui est la construction d'une émission de podcast ou une émission radio. Alors pour ça, moi, je ne rentre pas directement dans la technique quand j'interviens auprès des jeunes parce que mon objectif, c'est... d'utiliser le micro comme prétexte pour soit développer des débats, soit libérer la parole sur certaines thématiques, soit apporter une méthodologie qui peut servir dans d'autres matières et dans d'autres pans de la vie. Donc la première chose que j'enseigne, c'est comment choisir un sujet. Bon, ça je le fais aussi dans mon accompagnement, il faut dire, mais de vraiment faire la différence entre un sujet, un angle, sur comment être pertinent. Et donc, par exemple, on va partir d'une grosse thématique. Je leur demande la thématique qu'ils préfèrent. Donc, s'ils me disent féminisme, par exemple, eh bien, on va décanter en sous-sujets et choisir des angles pour chacun. Comme ça, ça permet d'avoir un aperçu de toutes les émissions qu'on pourrait faire sur le sujet. Dans un second temps, je leur montre aussi comment poser les bonnes questions. Donc... Donc ça, dans un cadre d'interview ou de micro-trottoir, c'est aussi important de savoir comment engler, poser les questions pour qu'on réponde bien en face parce qu'il y a une manière de poser les questions. Si je te demande est-ce que tu aimes le chocolat et que tu me réponds oui, par exemple, et que je te pose une question fermée, la conversation s'arrête là. Pareil, si je te dis pourquoi tu aimes le chocolat et que tu me développes... « Bah, parce que j'aime bien le goût sucré. » « Bah, il faut que je sache te relancer derrière, parce que c'est pas suffisant comme réponse. » Donc voilà, on a fait tout ça, et puis après, je leur ai demandé de choisir un format. J'ai développé les différents formats qui existent, et je leur ai dit Ausha qu'ils pouvaient faire soit un micro-trottoir, soit un débat. Et sur les trois groupes, j'ai eu un format micro-trottoir, un format débat, et un format plus type. témoignages, donc des filles qui ont témoigné et je vous le diffuserai juste après parce que c'est vraiment génial ce qu'elles ont fait. Mais ce qui est intéressant par exemple pour les débats, c'est vraiment la posture. Parce que moi, ce que je leur ai dit, c'est je veux que dans ce débat, vous me choisissiez une personne qui est pour et une personne qui est contre. Je m'en fiche des arguments. Je veux en tout cas que vous soyez assez convaincants. Et pour être convaincant, il faut aller chercher de l'information. On peut tout à fait être dans le mauvais camp, mais être très convaincant. Et sur ça, on a fait aussi une analyse des discours politiques. J'aime bien faire un rappel des analyses de discours politiques, parce que si on observe les discours d'extrême droite, ils ont beau être dans le mauvais camp, ils sont très convaincants. Et ce qui est intéressant, c'est d'analyser qu'est-ce qu'il fait. que l'extrême droite est convaincante. L'extrême droite est convaincante parce qu'elle va se baser sur des études, des chiffres. Après, j'ai fait mon taf de journaliste pendant les élections présidentielles quand je travaillais à la radio. Bon, quand on va chercher ces études, on se rend vite compte que c'est du vent ou que c'est pas des études très fiables. Bref, ça c'est la première chose. La deuxième chose à observer, c'est que si on prend Bardella, par exemple, Bardella parle de manière très posée. Il ne... s'énerve pas, il ne parle pas avec l'émotionnel, mais il parle avec des faits. Et il est très carré dans sa manière d'être. Du coup, peu importe son avis ou son discours, là on analyse juste la manière de procéder, c'est convaincant. Parce qu'on se dit qu'il a une autorité. Et que, du coup, il a raison. Si on analyse à contrario les discours de gauche, on va observer que, par exemple, Les personnes à gauche, et je pense particulièrement au PS et à LFI, sont très dans l'émotionnel. Ici, ils vont se baser sur les expériences des gens, sur les émotions. On va être face à des personnes qui vont plus être engagées, énervées, on peut le dire. Mais d'un autre côté, ça peut venir décrédibiliser le discours derrière face à une personne qui sait rester calme. calculatrice. Et je trouve que c'est super intéressant d'analyser la manière dont les politiciens parlent parce qu'au final, si on observe un petit peu, je vais schématiser, mais ce qu'on nous reproche à nous, les femmes, c'est exactement ce qu'on peut reprocher à la gauche. C'est le fait d'être trop émotionnel. Et je ne sais pas, ce genre d'argument. Et ce qu'on va reprocher aux hommes, ça va être d'être trop cartésien et dénué d'émotions finalement. Tout ça pour revenir à notre conversation. Je trouve ça hyper fascinant d'analyser les discours politiques et la manière, enfin la posture en fait, parce que ça nous apprend beaucoup sur comment impacter et être un bon leader aussi. Parce qu'on peut tout à fait être convaincant et avoir un discours qui convainc. On dit ça, qui convainc. Et puis d'un autre côté... On peut tout à fait être pété en tant que leader et avoir des idées complètement pourries. Donc, deux poids deux mesures, bien entendu. Là, on analysait simplement la manière de parler, pas les paroles en elles-mêmes, mais la manière dont est abordé le discours. Donc, cet exercice, il est intéressant parce que j'ai déjà été confrontée une fois dans un lycée, à un débat sur l'avortement. Et donc du coup, il y en a une qui a pris la posture contre et l'autre pour. Et il s'avère que celle qui a gagné, c'était celle qui était contre. Parce que celle qui était pour l'avortement, elle n'avait préparé aucun argument. Et elle s'est dit, je vais comme ça. Et en fait, elle n'a su répondre qu'avec l'émotionnel. Mais elle n'a pas su répondre avec des données plus chiffrées. Alors que celle qui était contre, elle a sorti des statistiques et des choses comme ça. Facilement démontable, certes, mais il faut que la personne en face arrive à avoir cet élan de démonter les sources, en fait. Parce qu'une personne qui sort des chiffres, c'est pas parce qu'elle sort des chiffres que c'est forcément vrai ce qu'elle raconte. Donc c'est toujours intéressant d'aller questionner sur, ok, ils sortent d'où ces chiffres ? Bah non, c'est pas ça. Ce n'est pas des chiffres officiels, ça n'a pas été fait par l'IFOP ou des centres d'études officiels, des centres sociologiques ou des centres de statistiques. Donc, ce n'est pas valable. Et puis, il faut faire la différence entre une étude chiffrée et l'interprétation qu'on fait de cette étude. On peut sortir des chiffres de partout. L'interprétation derrière, elle est différente. Et c'est d'ailleurs... Quand j'avais analysé les discours de l'extrême droite, l'extrême droite va pouvoir prendre des petits passages des statistiques qui vont les arranger et donner une toute autre interprétation de ces chiffres. Donc c'est pour ça qu'il faut faire super gaffe. Donc voilà, c'est pour ça que je trouve que c'est intéressant d'organiser des débats auprès des jeunes et de les forcer à prendre une posture pour et une posture contre. Parce que ça les force à devoir chercher des arguments. Et à se rendre compte que c'est pas parce qu'on est du bon côté du débat qu'on va forcément gagner. Et que, en fait, comme dans la vie de tous les jours, on peut être confronté à d'autres manières de penser et qu'il faut être préparé, avoir un esprit critique et puis savoir préparer ses arguments pour bien répondre. Donc je leur ai donné un temps de préparation, bien entendu, où elles ont pu aller chercher... les ressources nécessaires dont elles avaient besoin pour préparer les arguments, etc. Et donc du coup, on est rentré dans une cacophonie, mais moi j'adore ça. J'adore le chaos dans les salles de classe, quand je les laisse préparer chacun de leur côté et que je vois l'animation dans les groupes en fait, parce que c'est là où ils sont en kiff total de ce qu'ils vont dire, de ce qu'ils vont faire, etc. Ce que je voulais vous diffuser aujourd'hui, c'est... une conversation entre trois filles et sur la place de la femme dans la société. Et donc du coup, c'est super intéressant parce qu'elles nous parlent notamment de leur vécu, de leurs expériences et je trouve ça assez touchant d'écouter des jeunes de 18-19 ans qui parlent de leur expérience et de leur place de femme et de jeune femme dans la société. Et donc du coup, ça renforce mon envie de continuer sur la voie que j'ai de... donner la parole aux femmes et de les inciter à prendre cet espace de parole et voilà, c'est tout. Donc je vais te laisser écouter ce passage, cette petite conversation parce que je trouve ça très chouette et elles sont juste dynamiques. Et puis voilà, je te souhaite une bonne écoute.