- Speaker #0
Bienvenue à l'apéro des papas. S'il vous plaît, enlevez vos chaussures en entrant, car nous sommes à la maison de naissance du calme, comme à la maison, qui accueille en journée des couples et des bébés, et ce soir, notre podcast. Un jeudi par mois, nous avons décidé de nous réunir ici, entre père et futur père, pour questionner cette difficulté d'être l'autre, d'être celui ou celle des deux qui ne portent pas l'enfant. celui ou celle qui cherche la juste place et qui parfois se sent seul et doute. Autour de cette large table en bois, pas de spécialiste de la naissance. Juste nous, des coparents, comme on dit, qui partageons nos émotions, nos expériences, nos récits de vie. Et une chaise vide, la vôtre, chère auditrice, cher auditeur, qui est là où le bienvenu à nous rejoindre.
- Speaker #1
La vôtre, bienvenue à l'expandant.
- Speaker #2
Bon Timothée, félicitations. Merci,
- Speaker #1
merci.
- Speaker #3
Je suis dans une dormeur tout le temps quand même. Mais si je m'endors, vous en faites pas, c'est normal.
- Speaker #2
T'as l'air presque normal.
- Speaker #3
Ouais, ça va.
- Speaker #2
On se réunit ce soir pour le troisième épisode de notre podcast L'Apéro des Papas. Aujourd'hui, on va parler de Juste après la naissance. Les premières heures, les premières semaines, les premiers mois. Avant de commencer, peut-être que comme d'habitude, il serait bien de nous présenter. Surtout qu'il y a des nouveaux papas autour de cette table.
- Speaker #4
Je m'appelle Alexandre. Je suis brésilien. J'habite en France. Ça fait 17 ans. Donc je suis content d'être là aujourd'hui.
- Speaker #2
Votre enfant arrive dans...
- Speaker #4
Deux mois.
- Speaker #5
Moi, c'est Romain. J'étais là au premier rapéro podcast et je suis le papa d'Andréa. qui a eu deux ans, il y a deux semaines.
- Speaker #1
Moi, c'est Ulysse. J'ai trois enfants qui sont nés au calme. Une première fille, Léonore, en 2018. Ensuite, Amel en 2020. Et Noam, qui aura trois mois demain.
- Speaker #3
Et donc, moi, c'est Timothée. Je suis pareil, j'étais là aux deux premiers podcasts. et entre temps mon fils Solal est né donc il fait tracer un mois après demain c'est enfin c'est on va en parler mais c'est assez c'est fou c'est quelle expérience c'est complètement fou et moi je suis Daniel donc
- Speaker #2
je suis papa de Pablo qui a plus de 5 ans et de Alice qui a bientôt un an. Je suis heureux de pouvoir revenir en fin de compte et d'entendre et de partager sur l'après-naissance. Et j'aimerais vraiment que cette après-naissance soit vraiment l'après-naissance des premières minutes jusqu'au premier mois.
- Speaker #1
Qui correspond tout à fait au quatrième trimestre, les trois premiers mois de vie. Le quatrième trimestre de la grossesse.
- Speaker #2
Donc, Timothée, comment tu arrives ce soir ?
- Speaker #3
Je ne sais pas trop par où commencer, en fait. Il y a déjà limite une nostalgie de la grossesse, maintenant qu'il est là. Je ne sais pas, j'ai l'impression que tout était un espèce de... Tu es dans un cosmos un peu particulier et tout avance au fur et à mesure. Nous, il y avait un truc hyper naturel. Tout ce qu'on nous avait décrit de ce qu'était l'accouchement avec les phases, tu sais, la montée, la liberté en école, la désespérance, les machins, les pics, les vagues de contraction, tout ça. On était vraiment tellement là-dedans. Et en même temps, j'étais plus du tout dans le mental. J'étais que dans l'instant. Et d'un coup, il arrive et t'as... En fait, c'est... Ouais. Il y a un truc vraiment de... Moi, je trouve le début de paternité, ça fait qu'un mois, mais c'est vraiment le...
- Speaker #2
t'es complètement rattaché à l'instant en fait t'es plus que dans l'instant et comment était la rencontre alors avec ton fils à la première heure ?
- Speaker #3
déjà la première quand il est sorti donc il le sort de au final on était dans la baignoire donc il le sort de la baignoire et il le met sur ma copine Et moi, je suis tout de suite, je vois mon fils. Il ne pleure pas tout de suite, j'ai direct un stress. Et bon, il pleure au bout de dix secondes, mais qui me paraissent interminables. C'est là où j'ai essayé de... Je pense qu'il y a eu un tout petit instant entre ce que je m'étais raconté, ce qui s'est passé, et où j'ai essayé d'un coup de me dire, vas-y, oublie tout ce que tu pouvais penser et vis le moment. C'est là où je me suis vraiment raccroché à l'instant présent. J'ai vu le bébé, j'ai pleuré. J'étais une espèce de vague d'émotions folle où je me suis dit, ça y est, il est là. C'est bon. Elle m'a dit qu'il était en pleine forme, tout va bien. Je t'ai rassuré déjà. Et donc, tu arrives. Next. Ce nouvel être. la veille on était en train de regarder un film ma copine commence à avoir des contractions et là d'un coup tu reviens avec un bébé que tu vas mettre dans le berceau que t'avais installé un peu il y a une réalité qui est la suite logique ce que je disais tout à l'heure et en même temps effectivement il y a un truc où il y a une partie de ton cerveau qui réalise pas vraiment enfin moi ouais ce qui se passe c'est très naturel et complètement fou... Il y a encore une partie de moi, maintenant, au bout d'un mois, qui ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Parfois, je vois mon enfant, je fais Ah oui, c'est vrai ! C'est ça ? C'est vrai. Je suis embrumé dans la tête. Mais c'est ce que tu dis,
- Speaker #2
là. Des premiers moments où il a fallu que tu t'ajustes entre l'image que tu as faite et la réalité. Il y a un truc que je n'avais absolument pas prévu et que j'ai ressenti avec mon fils et de nouveau ressenti avec ma fille, c'est qu'un bébé de quel... un bébé qui vient de naître jusqu'à deux jours, ça a une présence extrêmement étrange. C'est vraiment extrêmement impressionnant. Le regard n'est pas un regard direct, c'est un regard noir. C'est des yeux comme des billes.
- Speaker #3
Il y a un peu un peu... Tu as totalement raison. Il y a même un truc qui... Maintenant, quand je vois les gens dans la rue... Il y a un truc de... Ah, ça a été des nouveaux-nés, ça a été des... Je sais pas si... Il y a un truc... Tu revois tout le monde comme une naissance. Il y a un truc qui... Ça te ramène à...
- Speaker #2
C'était des bébés.
- Speaker #3
Ouais, je te jure, c'est...
- Speaker #2
Vous avez vécu ces premiers... Deux heures, premiers jours dans la solitude ? Ou bien...
- Speaker #3
Ouais, nous, on avait dit à tout le monde... Parce que tout le monde, bien sûr, toute la famille veut venir tout de suite et tout. Nous, on avait dit... On avait tout de suite été... très clair, on a dit on veut notre bulle au moins pendant 3-4 jours, il n'y a personne qui vient c'est que nous trois et les gens ont respecté et on est très content d'avoir fait ça parce que t'es crevé donc tu dois rentrer dans cette espèce de social c'est important de garder des instants qu'on vivra jamais et les gens je leur disais laissez nous juste
- Speaker #1
3-4 jours où c'est que tous les 3 et vraiment je regarde pas parce que ça a été je pense des moments vraiment précieux moi j'ai du mal à comprendre effectivement ce besoin d'aller visiter le nouveau-né si vite après Je relativise un peu parce qu'effectivement, ils grandissent tellement vite. Ouais.
- Speaker #5
Que bon,
- Speaker #1
t'as peur de rater tes moments.
- Speaker #5
Nous, un peu comme toi, on a un peu imposé à tout le monde une bulle juste à trois, à quatre avec notre chat, qu'on compte dans la famille.
- Speaker #4
Après, pour nous, c'est très compliqué de ne pas avoir la famille à côté. Là, on les sent. Je les sens aussi. Mais on a pensé quand même d'avoir... Oui, on envisage 10 jours, une semaine. On n'est pas hyper rigoureux là, parce qu'il y a une amie de ma compagne qui dit oui, non, on a prévu au moins qu'on voulait, tout comme ça. J'ai regretté parce qu'au bout d'un moment, j'avais envie.
- Speaker #1
De visite, oui. Oui,
- Speaker #3
du coup,
- Speaker #4
je me suis dit, faisons une semaine, un truc comme ça, si on peut voir.
- Speaker #3
On vit grand.
- Speaker #4
Voilà.
- Speaker #3
Oui, t'as envie de le présenter aussi, ça. Oui, bien sûr.
- Speaker #2
On peut se sentir très seul avec un petit bébé.
- Speaker #3
Ouais,
- Speaker #2
mais je trouve qu'il y a un truc très étrange, c'est que les gens qui ont vécu ça ne se souviennent pas de cette période. Ouais. Ils ne se souviennent pas à quel point tu ne peux rien faire d'autre quand t'es chez toi ou dans ta vie, quand t'as un petit bébé, que de t'occuper de ton petit bébé. Ouais, ouais. Et quand tu dis, sans faire de blague, que ça fait trois jours que t'as pas pris de douche, tout le monde pense que c'est exagéré, que t'en fais trop, ou qu'il est spécialement dur, alors que t'es deux adultes pour un enfant. Mais il y a une sorte d'amnésie collective sur la solitude et l'énorme difficulté quand même de ces premiers mois. Parce que tout à l'heure, on parle des beaux côtés, ce n'est pas pour ouvrir les côtés durs, mais c'est quand même des mois, même quand ils sont beaux, extrêmement durs.
- Speaker #3
Parce que physiquement,
- Speaker #2
ils sont étudiants. Alors est-ce qu'on a raison d'en faire autant ?
- Speaker #1
Est-ce qu'on a raison ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, je ne sais pas. Je n'ai pas de réponse à ça. Ça nous est vite.
- Speaker #3
C'est compliqué de parler. Là, c'est un sujet.
- Speaker #1
Mais je pense que toi comme moi, et je pense peut-être tous autour de la table, on ne se voit pas faire autrement. Il y a un autre truc que je voulais dire aussi sur le retour au travail. quand même l'indisponibilité liée au travail te rend imperméable au sentiment de l'enfant enfin je veux dire c'est plus difficile pour toi d'accepter les pleurs et d'accepter le besoin de l'enfant parce que tu es dans d'autres choses et était pris par d'autres choses oui tu as mon destiné à l'invénement talent sans travailler machin oui tu es effectivement plus
- Speaker #3
T'as entre guillemets que ça va faire.
- Speaker #1
Et voilà, finalement, c'est le stress du travail ou l'aliénation, tout simplement. T'es aliéné par ton travail, ça te prend bien au-delà de tes heures de travail.
- Speaker #5
Une deuxième journée qui commence.
- Speaker #1
Quand t'arrives à déconnecter, c'est ça.
- Speaker #5
C'est aussi long que si tu restais avec toute la journée. Mais comme c'est deux cadres différents, psychologiquement, moi, c'est ce que ça me faisait. Je rentrais à la maison, je disais bon, OK, il est 18h. Deuxième journée.
- Speaker #2
C'est vrai que tu vis dans des mondes qui n'ont rien à voir.
- Speaker #5
Le monde du rythme,
- Speaker #2
de ses besoins, de sa sensibilité, de ses pleurs de peau. Et le monde du travail qui s'en fout un peu. Même justement qui attend que tu le mettes de côté. Après, quand même, pour parler avec des amis, avec des collègues, je trouve que souvent avec des jeunes enfants... Je pense que c'est dû à notre époque, on est quand même souvent à la limite de l'implosion. À cause de cet aller-retour entre le travail et la famille, et le manque de temps pour déployer ce que tu dois faire dans le travail,
- Speaker #5
le manque de temps pour vivre dans la famille,
- Speaker #2
est-ce que toi tu penses que c'est parce qu'on te retrouve bien ?
- Speaker #5
moi j'ai réfléchi un peu et je pense que c'est une des conclusions que j'ai pu faire vouloir trop bien faire en fait on se met une pression de fou et normalement j'en ai parlé à mon taf avec mes boss qui en ont un des deux et qu'il y a des enfants aussi avec qui je peux vraiment en parler et ça m'a vachement aidé mais au début quand on sait pas on garde un peu pour soi et ouais forcément à un moment on sature ça implose et je pense vraiment que c'est parce que je voulais trop être au top partout montrer que je suis un peu pas infaillible mais presque d'être ok au taf d'être ok à la maison le soir quand je rentre la nuit d'assurer quand il se réveille le matin en fait tu peux pas spoiler mais c'est pas possible désolé tu me gâches tout je suis encore dedans et honnêtement je pense que tu peux pas être à 100% partout tout le temps et par exemple qu'est ce que tu as lâché à la maison pour mettre au top et ben on a accepté l'aide déjà on n'arrivait pas forcément à accepter ou qu'on demandait péniblement au début Et maintenant, quand on nous propose de garder Andrea, on est là, ok.
- Speaker #1
Je trouve que c'est important ce que tu dis, effectivement, accepter de l'aide, ce n'est pas toujours facile, et le bon moment aussi où tu peux te faire aider n'est pas facile à trouver.
- Speaker #5
C'est le premier, on a envie d'assurer. Je me dis, j'ai envie d'être là tout le temps pour lui. Dès qu'il a un truc, je veux être là. Je veux qu'il se dise, en fait, c'est nous. C'est pas quelqu'un d'autre qui va être là à un moment clé. Et du coup, ça nous a un peu bloqué là-dedans. On voulait absolument être là tout le temps.
- Speaker #1
Mais effectivement, je pense que t'as pas tort, peut-être qu'on pourrait arriver à accepter de l'être plus tôt, et peut-être qu'on n'a pas envie de tant partager que ça, ce rôle de référence pour notre enfant.
- Speaker #4
C'est drôle parce que dans ma culture, au Brésil, on est très aidé.
- Speaker #2
Est-ce que la différence avec la génération d'avant, pour ce qui est des pères, c'est pas qu'à une autre époque, on pensait que les enfants, dans tous les cas, ils allaient, dans les premières années, un peu pousser tout seuls. Tandis que maintenant, à l'inverse, comme tu dis, on doit être trop parfait. Et on se dit qu'il faut absolument faire pour que l'enfant, il soit bien. Il faut agir, il faut être sur le coup. Tu pourrais louper un moment qui le traumatise, tu pourrais louper quelque chose qui le fait bien grandir. Tu pourrais, malgré toi, faire des gestes. qui sont trop brusques. Et évidemment, c'est une ouverture par rapport à une ou deux générations avant qui pensaient que ça n'avait pas trop d'influence sur les enfants, comment les pères étaient. Mais en même temps, c'est une énorme pression, un énorme stress qu'on met, et une énorme charge aussi. qui est qu'il faut agir pour que les enfants soient bien.
- Speaker #1
Mais comment ça se fait que quand on partage cette charge, maintenant on se retrouve avec deux parents épuisés ? Il y avait juste une mère épuisée.
- Speaker #3
Les mères faisaient en fait.
- Speaker #1
Et encore, peut-être mieux que mère mariée, un mec qui ne sert à rien. Il faut le gérer. C'est un autre gamin.
- Speaker #2
Non mais cette question elle est profonde parce qu'on partage plus les tâches et les couples se disent de plus en plus épuisés. Et le burn-out parental c'est pas une expression,
- Speaker #0
ça fait exploser les couples,
- Speaker #2
ça fait exploser les familles.
- Speaker #1
Mais bon c'est... Ça monte en même temps qu'un burn-out aussi au travail, donc c'est aussi un phénomène de société plus général.
- Speaker #3
Ce qui s'écoute peut-être plus aussi c'est que peut-être avant il y avait ça, sauf que tu devais rester en couple, tu devais pas te poser la question de ton bien-être. Tu devais pas te poser la question du bien-être du couple, c'était comme ça, fallait rester pour l'enfant, que maintenant, où on commence à se dire, mon bien-être est important pour le bien-être de mon enfant, que si le couple ne va pas bien, ce n'est pas bon pour mon enfant, c'est épuisant, en fait.
- Speaker #5
je me faisais la réflexion de quand on aurait arrivé une grosse partie de la journée en fait on était un peu comme des colocs c'était à aller s'occuper de la maison d'andrea on n'était jamais en couple à part le soir quand il dormait ou l'a retrouvé Un ensemble. Mais sinon, dans toute la journée du réveil au coucher, c'était vraiment une relation de coloc. On habitait sous le même toit. Il fallait entretenir la maison, entretenir un enfant, comme on faisait attention à une tarte au four quand on était en coloc plus jeune.
- Speaker #1
On se démultiplie avec le deuxième. J'imagine que Daniel va pouvoir en parler. Moi aussi.
- Speaker #3
le confirme mais c'est moi c'est marrant pour le coup moi le sens je pense que moi ce qui je pense nous a sauvé c'est d'apprendre à se parler en fait de tu vois de ne pas garder des trucs pour soi ainsi qu'on la communique on a appris à communiquer fait on a on a eu des périodes très compliqué avant avec des fausses couches des machins qui nous ont rapprochés qui nous ont appris on a fait du coup on a thérapie machin je pense de faire une thérapie avant et de d'apprendre à se parler en fait, à communiquer.
- Speaker #5
Ça aide pour la suite.
- Speaker #3
Non mais ça change tout en fait. Tellement oui, c'est un bordel que tu ne maîtrises pas.
- Speaker #5
Tu ne comprends rien en fait.
- Speaker #3
Tu es content, tu es crevé. Ouais, c'est quand même...
- Speaker #5
Puis c'est la personne sur qui tu peux tout décharger en fait. Ouais,
- Speaker #3
en plus.
- Speaker #1
Parce que tu n'as pas...
- Speaker #5
Ouais, c'est ça.
- Speaker #3
C'est terrible. mais ouais ouais on aurait fait un enfant avant je pense qu'on serait séparé que voilà on s'est séparé toutes les nuits pendant huit mois à peu près ça je comprends ça doit être ouais
- Speaker #2
Je trouve que le tout début, les premiers mois, l'enfance, même si on peut s'en défendre, je crois aussi qu'on le voit comme une création du couple. Donc ça reste le couple, l'enfant. Et il représente l'amour, il représente tout ce qu'il lit. Et petit à petit, avec le temps, je trouve qu'il y a un basculement qui s'opère. Et tu dis, mais en fait, le couple n'est pas l'enfant. Et ça commence à faire du temps. Et qu'est-ce que tu en fais pour redétester ? Comment tu fais ? C'est une grande question.
- Speaker #3
Non, mais tu as totalement raison. Mais en fait, moi, j'ai l'impression que, alors je ne sais pas si je suis chanceux. Mais j'ai beaucoup entendu ça de mes amis. Il faut absolument que tu gardes ton couple comme un couple et que vous gardiez vos moments ensemble. J'ai l'impression que c'est un truc auquel on veut faire très attention et on fait très attention parce que tu peux vite te perdre. J'imagine que le couple devient l'enfant et que tu n'es plus qu'une famille et que le couple s'efface pour le bien-être de l'enfant. En tout cas, que tu projettes, tu te dis que c'est ça. Après, je te dis ça, là, c'est très facile. Pour le moment, effectivement, il y en a un mois. Je trouve,
- Speaker #2
par contre, ce qui se passe au début et rapidement, c'est que d'un seul coup, tu découvres l'autre personne sous un nouveau jour. Tu n'as pas l'impression que toi, tu vois ta compagne dans des réflexes que tu n'aurais pas attendus ou dans des choses.
- Speaker #3
Je découvre dans un autre...
- Speaker #2
Je sais que par un peu en contexte, parce que Claire, elle me voyait forcément comme quelqu'un de patient. étonnamment c'est la personne à qui je vais être le plus patient qui est mon fils avec lequel c'est celui qui me rend le plus impatient et nerveux et donc je vais en colère et je me dis va le pauvre il se prend ma colère des poils alors qu'en fait je suis des fois en colère mais que ça sort sur lui quoi mais pas extrêmement mais quand même donc elle a vu ça de moi et moi à l'inverse avec notre deuxième enfant j'étais une fille je me suis dit tiens ça va pas être évident mère fille je peux pourquoi inventer ça et en fait elle est d'une je m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi tendre et maternelle et apaisée en fin de compte avec ça, avec le fait d'avoir une fille. Donc ça m'étonne. Je pense qu'elle est étonnée et ça m'étonne et ça nous montre des choses où il fallait cet enfant pour le voir. Elle n'aurait pas autant vu ma colère et moi il y a des sépares de douceur certaines que je n'aurais pas vues.
- Speaker #3
Sur ce truc de, par exemple, tous les on-dit de Ah oui, la relation, c'est mère-fille, c'est père-fille et tout ça, ce truc un peu mystique de ce mythe de Le père est proche de sa fille et la mère est proche de son fils c'est des conneries. Je vois même mes parents comme ils sont, genre Ah oui, c'est un petit garçon, vous avez même des potes. Quand est-ce que tu l'inscris au foot ? Des trucs où je dis Attends, il y a trois semaines.
- Speaker #2
Moi,
- Speaker #3
j'ai un pote,
- Speaker #2
c'est un honneur.
- Speaker #3
C'est que j'ai vraiment un pote qui m'a dit ça. Je lui ai dit, tu vas le mettre au foot. J'espère que tu vas le mettre au foot. Je lui ai dit, attends, c'est pas ça la question.
- Speaker #4
Ah non, on reçoit des choses, il y a des garçons, des filles.
- Speaker #3
Vous savez ce que c'est déjà ou pas encore ? On sait,
- Speaker #4
on sait.
- Speaker #3
C'est quoi ?
- Speaker #4
C'est un garçon, mais c'était un peu comme toi parce qu'on pensait, oui, ça va être un fille et du coup, il avait tout un... une projection là-dessus, et du coup, au bout d'un moment, on fait l'écho. On voulait savoir, et du coup, on dit, Ah, regardez là ! C'est un garçon ! mais ça peut pas venir comme ça réveiller mais là sur vos petits enfants vous a l'impression que déjà c'est des garçons et
- Speaker #1
on vous ramène ça oui moi oui franchement voilà naissance à la naissance notre sage femme l'a dit c'est il a une sacrée gueule de petits mecs Et ça revient. Mais pour l'instant, je ne sais pas trop. J'ai eu quelques réflexions comme ça. Mais par contre, pour Amel, c'est dans l'autre sens que c'est venu. À ce moment-là, je ne me posais pas trop la question. J'avais l'impression qu'on avait une éducation qui était très ouverte. Et à un moment donné, c'est elle qui est venue avec les robes, les barbies. tout ce qui pouvait être féminisé à mort. On ne voulait pas qu'elle soit super genrée et puis on a une petite fille qui est super fille. Qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #3
Ce que je te dis de la société fait que les gens dans la rue t'arrêtent en te disant, moi j'ai des gens que je ne connais pas qui m'arrêtent dans la rue. Qu'est-ce qu'il est beau ce petit garçon ? Ah, qu'est-ce qu'il est beau, il va en briser des cœurs, machin.
- Speaker #5
C'est un charmeur.
- Speaker #1
et c'est marrant parce que maintenant la société te ramène tout le monde ma femme m'a fait comme réflexion là avec la naissance de notre fils enfin après la naissance de notre fils elle me dit ah ouais je me retenais en fait de dire de dire à ma fille à quel point elle était belle ou jolie parce que j'avais là j'avais peur de trop la féminiser et là je me rends compte avec mon garçon que que en fait on lui dit sans cesse qu'il est beau et que ça passe tranquille quoi ouais en train de discuter quand même enfin comment dire
- Speaker #2
on a beau ne pas vouloir pour jeter des chaussures à un enfant, tu sais que c'est un garçon tu sais que c'est une fille, une homme, c'est un garçon est-ce que tu as l'impression dans le tactile même dans la manière de lui insuffler un dynamisme dans la vie que tu es différent parce que c'est un garçon j'aimerais beaucoup répondre que non mais je crois que oui il y a des endroits où oui sûrement je
- Speaker #1
ne sais pas comment et ça me désole J'ai besoin de plus de recul pour répondre à cette question, Damien.
- Speaker #2
On se rappelle maintenant devant. Ma deuxième, je la laisse plus en autonomie. Mais je pense que j'ai un tactile plus tendant, plus alcove, plus copon. Je ne sais pas comment dire.
- Speaker #1
Moi, je le sens un peu plus.
- Speaker #3
Moi aussi. c'est franchement je fais horrible j'ai pas l'impression de faire de distinguo mais moi je pense que le la distinction vient vraiment quand il commence à y avoir une interaction de l'enfant avec d'autres enfants aussi mais je pense dans le dans le langage aussi ça imprègne énormément le
- Speaker #1
fait de dire ma on change tout en fait et donc comment fait-on pour lutter contre ça
- Speaker #2
Moi je me souviens de mon père, il a vu ma fille, le deuxième tour d'après il dit Bon, tu t'occuperas de moi quand je serai vraiment trop âgé. Mais pourquoi il ne met pas cette remarque à mon père ? Elle a déjà pour mission de s'occuper du vieux bébé. Et on s'entraînait avec mon père, on a rigolé, je lui ai dit Ah non, s'il te plaît, ne lui mets pas cette mission-là sur les épaules tout de suite. Elle est là, elle n'arrive pas à voir son biberon toute seule. Ça ne me dérange pas, ça ne me choque pas comme remarque. Mais je vois bien ce que chacun met sur les enfants.
- Speaker #3
parce que c'est une fille moi j'essaye dès que par exemple dès qu'on me dit un truc qui me quand on m'a dit ah qu'est-ce qu'il est beau il va en briser des cœurs tu vois j'ai amené une discussion en disant bah non c'est pas la beauté qui fait qu'il va briser enfin tu vois ah oui t'as raison et les gens en plus ils sont des gens qui sont des gens oui c'est vrai j'ai pas pensé ou genre une première étape ne pas accepter quand on te dit ce qui te heurte mais c'est facile toujours pareil c'est facile à dire mais Je pense que c'est vraiment la première étape.
- Speaker #1
C'est du travail de longue haleine, donc il faut le faire petit à petit, mais je pense que ça se fera en plusieurs générations, parce que je vois bien la différence qu'il y avait entre nos grands-parents et la génération de nos parents, c'est énorme. La différence entre la génération de nos parents et nous, c'est énorme, et j'ai hâte de voir la suite. Mais je pense qu'on a encore beaucoup de travail à faire.
- Speaker #3
Bien sûr.
- Speaker #0
produit par l'association Ocalme avec le soutien de la Fondation de France. Moyens techniques fournis par DCA et Ciel Rouge Studio. Au prochain épisode, nous parlerons du couple à l'épreuve.