#29 [sur le divan avec] Karima Fachqoul cover
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La psy des entrepreneuses

#29 [sur le divan avec] Karima Fachqoul

#29 [sur le divan avec] Karima Fachqoul

23min |04/12/2025
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La psy des entrepreneuses

#29 [sur le divan avec] Karima Fachqoul

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Description

Un nouvel épisode dans la série⎥sur le divan⎥. Sur le divan entre copines. Sur le divan de la psy.


Aujourd'hui, je reçois Karima, gestionnaire de projets, coordinatrice et intrapreneuse au sein d'Innov’ett.


On y a parlé de:

✓ son parcours classique et comment elle est arrivée à la gestion de projets

✓ la création et les objectifs d'Innov’ett, un centre de soutien pour entrepreneurs locaux

✓ l'importance de la santé mentale et du bien-être pour les entrepreneurs

✓ les défis spécifiques que rencontrent les femmes entrepreneuses

✓ et bien sûr, plein d'autres pépites ✨


Bonne écoute 🎧


Julie, la psy des entrepreneuses ✨



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Transcription

  • Speaker #0

    Hello et bienvenue dans le podcast La Psy des entrepreneurs. Je suis Julie Denis, je suis psychologue, j'accompagne les entrepreneurs à prendre soin d'eux pour qu'ils puissent, à leur tour, prendre soin de leur business. Parce qu'un entrepreneur bien dans ses baskets, c'est un des leviers clés du succès et de la durabilité de l'entreprise. Ici, on parle bien-être et épanouissement, mais aussi galère, challenge et santé mentale et surtout, comment on fait pour les gérer. Dans la série Sur le divan avec... J'interview des entrepreneuses inspirantes. Sur le divan comme chez la psy ou comme avec une copine, elles se livrent sur leur vécu plus que sur leurs accomplissements.

  • Speaker #1

    Installez-vous confortablement et bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Karima, merci d'avoir accepté l'invitation aujourd'hui pour ce podcast. Est-ce que tu peux commencer par te décrire en quelques mots et peut-être décrire en deux ou trois mots ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, Karima, 30 et quelques années. Je suis gestionnaire de projet et intrapreneuse, comme on dit. Un parcours assez classique des études supérieures en droit et en études européennes. Une tentative de thèse en économie politique. Et puis, une volonté de revenir vers le concret et de travailler. J'ai bossé quelques années en politique et j'ai découvert la gestion de projet plus tardivement, donc à partir de 2019 et depuis lors, c'est ce que je fais. J'adore innover, créer, gérer, diriger des projets, des équipes, etc.

  • Speaker #0

    Innover, gérer des projets. Ton projet actuel, ou le projet en tout cas que tu gères actuellement avec deux autres personnes, c'est le projet Innovate. La Maison des Entrepreneurs à Éterbeek. Est-ce que tu peux expliquer peut-être en deux mots, peut-être d'abord ce que fait et ce que propose Innovet ?

  • Speaker #1

    Innovet, comme tu l'as dit, c'est la Maison des Entrepreneurs de la commune d'Éterbeek. C'est vraiment un projet communal financé par la commune qui a été initié pendant le Covid, donc en plein Covid, dans le cadre de ce qu'on appelait le plan de relance économique. qui a été soutenu par le Bourg-de-Mestre, mais aussi par d'autres mandataires, je pense à l'échevin de l'économie et à l'échevin de l'emploi. Et l'idée, c'était de créer un lieu qui puisse soutenir l'entrepreneuriat local, parce que forcément, c'était un secteur qui était en forte difficulté à ce moment-là et qui a subi toutes les conséquences de cette crise. Et donc, à Innovet, on propose des programmes, qu'ils soient courts ou longs. pour ceux et celles qui veulent se former. On est plutôt axé sur tout ce qui est phase d'idéation et de création. On ne fait pas tellement de l'accompagnement post-création, mais pour ça, on a un excellent service économie au sein de la commune. Donc nos programmes, c'est plusieurs formules. Ça peut être des programmes courts, des programmes longs. Et on a une condition, si tu veux, c'est d'avoir un ancrage éterbéquam, parce que c'est un projet de la commune. Et donc, ça veut dire des personnes déterbées qui souhaitent entreprendre, ou des personnes d'ailleurs, mais qui souhaitent entreprendre. à Eiterbeek, donc ça peut faire potentiellement beaucoup de monde. Et donc, voilà, mon rôle dans Innovet, je gère Innovet, j'en suis la coordinatrice, et avec moi, j'ai deux collègues de ouf, donc Margot et Florence, et à Troyes, on a essayé de vraiment construire une continuité dans ce qu'on fait, donc on intervient avant, pendant, après, et on est tout à fait complémentaires.

  • Speaker #0

    Concrètement, quelqu'un qui nous écoute là et qui a ... un lien avec Etherbeek et qui souhaiterait prendre contact avec vous ? Il y a un local physique, il y a des permanences, ce premier contact, ce premier pas qui est souvent le plus difficile, une fois que ça roule, ça roule. Comment c'est possible de le faire ?

  • Speaker #1

    Un peu tout ça, on a un local physique, on y organise pas mal d'activités, donc il n'est pas ouvert 7 jours sur 7, forcément, mais... On y est assez souvent, donc les gens peuvent toquer à la porte, rue de l'Étang 131 à Eterbeek. Mais on peut aussi nous contacter via l'adresse mail innovette.eeterbeek.brussels, on est assez réactifs. Et on est aussi présente sur les réseaux sociaux, donc Instagram et LinkedIn pour le moment. Et on est en train de construire un site web aussi pour nous donner plus de visibilité. Donc voilà, on peut nous contacter. de toutes les façons possibles et imaginables, même via le site web de la commune, via un formulaire de contact, les gens pourront nous attendre.

  • Speaker #0

    Chouette, ok, je pense que c'est très clair. Alors si on revient un petit peu à toi personnellement, ton père était indépendant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, enfant, est-ce que tu avais conscience des enjeux et des réalités de l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, et je ne voulais absolument pas être entrepreneuse, parce que mon père était un peu un entrepreneur à l'ancienne. C'était l'entrepreneur qui s'oubliait. La question du temps pour soi et de la santé mentale, ce n'était absolument pas pris en ligne de compte. Donc, il travaillait 7 sur 7, jamais de congé, il partait à 4 heures du matin. rentrer à 21h. Mais je pense aussi que c'était peut-être une autre époque aussi. C'était un immigré en Belgique qui voulait travailler, donc il s'est créé son propre travail. Donc moi, l'entreprenariat, j'en avais absolument pas une belle image. Je voulais absolument pas faire ça. Et en fait, avec Innovate, je découvre qu'il y a d'autres façons aussi d'entreprendre et qu'on peut entreprendre aussi plus intelligemment et en se mettant au centre de son projet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est paradoxal parce que d'une part, j'entends ... Je ne voulais absolument pas devenir entrepreneuse. Et en même temps, aujourd'hui, tu soutiens et accompagnes et tu aides les hommes et les femmes qui viennent toquer à votre porte à entreprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'en fait, j'ai eu d'autres modèles. J'ai vu comment d'autres entreprenaient. Et surtout, on rencontre à Innovette beaucoup de personnes qui sont coachs et qui accompagnent les entrepreneurs aussi sur cet aspect de développement personnel. Et j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience aussi, qu'il faut faire attention en fait au danger de l'entrepreneuriat et c'est pour ça que je me dis voilà ce qu'on fait ça a du sens parce qu'on remet un peu aussi l'église au milieu du village en disant aux gens ok entreprendre c'est bien mais on va aussi travailler sur d'autres aspects qui sont plus liés à vous et à votre personne parce que c'est important aussi dans le parcours entrepreneurial. Donc voilà clairement il y a eu un avant avec le modèle un peu de l'entrepreneuriat comme mon père l'entendait. Et puis, ce modèle-là, il a évolué et j'ai découvert d'autres façons d'entreprendre. Après, ça ne fait toujours pas de moi une entrepreneuse, mais j'ai envie de soutenir quand même l'entrepreneuriat à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que d'avoir vu les conséquences de ce type d'entrepreneuriat avec ton père te motive d'autant plus aujourd'hui à soutenir un autre type d'entrepreneuriat ou un autre quotidien dans l'entrepreneuriat ? Est-ce qu'il y a un lien à y voir ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que ça peut être lié. Parce qu'en fait, si tu veux, je l'ai découvert malgré moi, l'entrepreneuriat un peu nouveau. Et c'est surtout cette idée de soutenir dans l'entrepreneuriat la création, mais de se dire qu'on peut créer sans s'oublier. Et donc, mon père, il n'était pas dans la création. C'était un entrepreneur assez classique. Il était dans la vente de produits, mais qui étaient des produits dont on avait besoin pour vivre. Mais clairement, il y a un lien qui se fait entre ce qu'il ne faut pas faire et ce qu'il vaut mieux faire pour entreprendre et être bien aussi. Parce que dans l'entrepreneuriat, le problème, c'est aussi la durée. On peut se lancer, mais si on ne tient pas compte de certaines choses, alors on ne dure pas. Ou alors on dure en se sacrifiant. Et ce n'est pas top. Oui,

  • Speaker #0

    c'est chouette d'entendre des discours comme ça. Depuis le Covid, on en entend ici et là. C'est rare, c'est le début. Donc, c'est chouette d'entendre des structures qui accompagnent des entrepreneurs. tenir compte aussi de cet aspect-là, parce qu'effectivement, on parle de durabilité économique. La durabilité, c'est aussi l'entrepreneur qui tient le coup sur la durée. C'est ça, oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu penses avoir hérité, consciemment ou inconsciemment, de ton père dans ta façon d'aborder le travail et tes projets aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je pense le sens du travail. Et même là, je pense qu'il y a une évolution dans ma personne. C'est que j'ai découvert aussi, au fur et à mesure, que travailler bien, ce n'est pas nécessairement travailler dur, mais ça peut être travailler plus intelligemment. Mais voilà, le goût du travail, la nécessité de travailler, ça, ça me vient de lui, de nouveau, parce que c'était un impératif pour lui de travailler. Sans ça, il n'avait pas de ressources. Donc ça, c'est quelque chose que je tiens de lui, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivée à créer ou à contribuer à créer Innovette ?

  • Speaker #1

    En fait, on était en plein Covid et on vivait les annonces de confinement successives. Et le service Éco, donc, à sa tête, j'ai envie de dire, voilà, Margot, qui a aussi contribué à la création d'Innovet, recevait un tas de demandes d'entrepreneurs, d'indépendants, de commerçants, enfin voilà, en disant, pour nous, c'est difficile. Quelles sont les aides ? Il a été beaucoup question d'aide à ce moment-là. Et c'est vrai que donner une aide, une prime et tout, c'est bien, mais ça reste ponctuel, ce n'est pas un accompagnement structurel. Et donc, de là est née la réflexion, sous l'impulsion, encore une fois, du politique, de se dire, OK. On a une crise, il va y avoir un après-crise, il faut déjà commencer à gérer l'après-crise. Et on s'est mis à réfléchir ensemble et à élaborer un plan de relance économique qui ne comportait pas qu'Innovet. Innovet, c'est une des quatre mesures phares de ce plan économique. qui était quand même une des plus importantes. Et donc, on s'est dit, on va créer une structure qui puisse être une structure dédiée aux entrepreneurs. Ils poussent la porte, ils ont les accompagnements dont ils ont besoin, mais même une perme à un moment donné, s'ils ont besoin de discuter sur les difficultés qu'ils rencontrent, on est là aussi, on peut les orienter, les aiguiller. Et donc, c'est comme ça qu'est venue l'idée du Novette. Et on n'a pas tardé à créer Novette, puisqu'en quelques mois, le lieu existait physiquement.

  • Speaker #0

    En trois ans, qu'est-ce que vous avez accompli ? J'ai pu entendre quelques chiffres. podcast. Est-ce que tu peux nous partager quelques chiffres ?

  • Speaker #1

    Innovet, donc, c'est trois ans d'existence, plus d'une quarantaine de programmes déjà offerts, puisque en plus, les programmes sont gratuits pour ceux et celles qui poussent la porte d'Innovet. C'est plus de 400 personnes cumulées qui sont passées par chez nous, que ce soit pour des programmes longs de création d'entreprises de six semaines ou pour des ateliers d'une journée ou même des soirées de réseautage. C'est aussi plus d'une trentaine de partenaires, donc on est assez bien ancré dans l'écosystème entrepreneurial bruxellois, on commence à être connues et reconnues, mais avec un ancrage local. C'est ça, notre spécificité. C'est un tiers des programmes qui sont dédiés aux femmes, parce qu'on a aussi une forte demande sur cet aspect-là. Et c'est encore tout plein de projets. Je ne saurais même pas les énumérer à venir. Ce qui nous manque, c'est du temps pour les mettre en place.

  • Speaker #0

    Alors, c'est ce que vous avez déjà fait jusqu'à présent. Où sera Innovette, selon toi, dans trois ans ?

  • Speaker #1

    Moi, dans trois ans, j'espère qu'Innovette sera un peu un lieu qui se gère de façon, entre guillemets, autonome. Dans le sens où les gens arrivent, ils savent ce qu'ils doivent faire, ils vont à leur coaching ou ils vont à l'espace d'incubation. Ça, c'est un rêve qu'on a à Inovet. On a deux étages, d'avoir tout un espace pour les formations et les coachings au rez-de-chaussée et un incubateur à l'étage. Et donc, que chacun ait sa place et qu'on crée un écosystème dans l'écosystème où les gens puissent se croiser. Moi, j'ai un peu cette image un peu glamour de la Silicon Valley. où tout le monde se rend compte, tout le monde sait ce qu'il a à faire, mais en même temps, on prend du temps pour soi et on n'est pas obligé de créer toujours en étant autour d'une table. On peut créer en étant assis par terre avec un copain.

  • Speaker #0

    Un vrai lieu de vie, d'échange. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Une communauté. On appelle souvent notre réseau, on l'appelle la communauté innovette puisqu'on crée vraiment du lien entre les personnes aussi.

  • Speaker #0

    Chouette. Chouette vision.

  • Speaker #1

    On espère.

  • Speaker #0

    Alors, tu es intrapreneuse qui mène plusieurs projets. comment est-ce que tu parviens à préserver toi, ta santé mentale et ton bien-être au quotidien ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est lié un peu à ce que j'ai dit avant. J'ai mis du temps aussi à comprendre qu'il fallait mettre des limites et mettre des priorités. Et je pense que le déclencheur chez moi, ça a été un changement personnel. Comme je suis devenue maman, il y a un moment donné où ça s'impose à soi. Il faut gérer son temps différemment. Et ça s'est passé comme ça, en fait. Et puis après, je suis redevenue maman. C'est dingue parce que ma collègue que j'ai déjà citée, à mon retour, m'a dit Merci. Tu as l'air plus détendu qu'avant, alors que j'ai deux enfants en bas âge. Mais parce que j'ai appris à mettre des priorités et donc que je ne cours plus après des choses qui ne sont pas indispensables ou qui ne doivent pas être réalisées dans les médias. Donc, il y a une meilleure gestion du temps et planification, mais il y a aussi des limites qui se posent à un moment.

  • Speaker #0

    Oui, une remise en perspective peut-être aussi de ce qui est important, de ce qui l'est moins, puisqu'il y a d'autres...

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. Parfois, on a l'impression que... que tout est urgent et que tout est important, alors qu'en réalité, là-dedans, on pourrait sabrer 50 %. Donc ça, oui, c'est important d'en prendre conscience.

  • Speaker #0

    J'entends souvent les entrepreneurs, les femmes entrepreneuses qui ont des enfants, dire que les enfants, c'est une contrainte, entre guillemets, parce que du coup, ça limite le temps de travail. Il y a des entrepreneurs qui auraient besoin de parfois plus d'heures de travail, mais en même temps, ça oblige à mettre des limites et à garder cet équilibre entre le... le pro, le perso, le temps de travail et le temps de non-travail, qui est évidemment important aussi. Alors, tu rencontres beaucoup d'entrepreneuses, forcément par le biais d'Innovette. Quels sont les challenges pro, perso, que tu observes chez les entrepreneurs que tu rencontres, qui ont du coup un impact sur leur activité ? Et est-ce que tu vois une différence avec les hommes entrepreneurs, les challenges qu'eux peuvent rencontrer ?

  • Speaker #1

    On en parle souvent au sein d'Innovette. D'abord, on se rend compte que les femmes qui veulent entreprendre, elles ont souvent des idées qui sont assez super, donc c'est des choses je ne sais pas d'où elles sortent ces idées-là, mais on se dit ouais, il fallait y penser, et donc elles ont vraiment des idées assez géniales mais même si elles sont assez avancées dans leur phase d'idéation et de création, elles n'osent pas encore tout à fait et concrètement se lancer et elles sont toujours dans l'hésitation parce que je pense qu'il y a une question de sécurité financière qui se pose à un moment donné on a aussi Il y a eu la confirmation récemment que l'accès au financement pour les femmes était plus difficile que pour les hommes. Donc, tout ça, ça joue aussi. Et puis, il y a probablement aussi des injonctions sociales ou culturelles qui entrent en ligne de compte. On se dit, OK, l'entrepreneuriat, c'est plus peut-être pour les hommes. Est-ce qu'on ne serait pas mieux en tant que salarié ? Et donc, on hésite. davantage. Mais généralement, ce sont des femmes qui préparent tellement bien leur projet que quand elles se lancent, en fait, elles sont beaucoup plus prêtes qu'un homme qui veut entreprendre parce qu'elles, elles se sont posées toutes les questions. Mais c'est vrai qu'à un moment donné, il faut arrêter de se poser les questions et raccourcir ce temps de création.

  • Speaker #0

    Donc il y a plus de doute. Les différences que tu peux observer, c'est qu'il y a plus de doute en amont. Le revers positif de la médaille, c'est qu'une fois qu'elles se lancent, elles sont beaucoup plus préparées. Et d'ailleurs, je n'ai pas les chiffres en tête, mais il me semble que les femmes qui entreprennent... ont plus de taux de réussite que les hommes qui entreprennent. Probablement en partie grâce à ça. Quelle est ta vision plus large de l'entrepreneuriat au-delà du projet ici Innovate ? Quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans la société ?

  • Speaker #1

    Moi, je conçois un peu les entrepreneurs comme des fournisseurs de bien-être au sens large, dans le sens où quand on entreprend, c'est toujours tourné vers les autres. En fait, OK, il y a de l'enrichissement. personnel là-dedans parce qu'on essaye aussi de vivre de ça, mais généralement on vient avec une idée qui est une réponse à un truc qu'on a vécu ou à un truc qu'un copain ou une copine a vécu et donc on est plutôt pragmatique, donc on cherche à solutionner quelque chose, on cherche à créer quelque chose qui peut faire du bien ou qui peut apporter du mieux dans la vie des gens. Donc voilà, pour moi ce sont vraiment des faiseurs de bien-être, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'aime bien ce terme, faiseur de bien-être. C'est joliment dit. Oui, donc ça vient en réponse à une problématique de la société et ce sont les entrepreneurs et toutes les compétences qu'on attribue généralement aux entrepreneurs d'innover, c'est le cas de le dire, d'innover, d'être créatif, de réfléchir un peu en dehors des sentiers battus ou des out of the box qui trouvent des solutions. Le terme c'était ?

  • Speaker #1

    Faiseur de bien-être.

  • Speaker #0

    Quelle place est-ce que tu accordes à la persévérance et à la résilience dans ton parcours ? Est-ce qu'il y a un moment marquant. quand, où ces qualités ont vraiment fait la différence dans ton parcours à toi ?

  • Speaker #1

    Oui, probablement. La persévérance, elle a aussi ses mauvais côtés, c'est que parfois, il faut pouvoir lâcher prise aussi. C'est plus comme ça que je vois la persévérance, c'est qu'à un moment donné, il faut arrêter. Je ne sais pas si ça répond à ta question, parce que je prends la chose un peu de l'autre côté, c'est de se dire qu'à un moment donné, il faut arrêter de persévérer. Par contre, la résilience, je trouve que c'est fondamental dans un parcours, parce que On en a parlé à un autre moment, mais effectivement, c'est l'échec qui nourrit. Et un jour, on m'a aussi dit, voilà, la critique est facile et l'art est difficile. Donc, en fait, quand tu échoues, c'est facile pour tout le monde de te critiquer. Mais en réalité, cet échec-là, il a apporté quelque chose pour toi et probablement aussi pour les autres. Moi, je n'ai pas vraiment vécu de gros échecs. J'ai plus vécu des transitions parce qu'en fait, j'ai eu plusieurs carrières, même si je suis encore assez jeune. Mais j'ai cumulé souvent plusieurs emplois. Et à un moment donné, j'ai cumulé aussi parce que je ne savais pas trop aller ou trop aller. Et à un moment donné, j'ai dû arrêter en me disant, OK, ça, ce n'est pas fait pour toi, mais tu l'as testé, tu l'as vu et on arrête là. Et cette capacité, en fait, à rebondir sur autre chose. Et en fait, la gestion de projet, quand elle est arrivée dans ma vie, c'était un peu par hasard. Et puis après, là, c'est devenu une évidence parce que comme on m'a même proposé d'occuper d'autres fonctions au sein de ma structure, j'en suis restée à la gestion de projet. C'était ça et pas autre chose.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un petit peu ce que tu entends par, pour moi, la persévérance, c'est arrêter de persévérer à un moment ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, si tu veux, parfois je me suis peut-être trop accrochée à des choses en me disant la persévérance est d'office une qualité.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, je percevais ça comme quelque chose de bien. Il faut s'y accrocher. Si on s'y accroche, on y arrive. Mais il faut aussi pouvoir admettre qu'on s'accroche parfois à de mauvaises choses.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et donc, il ne faut pas persévérer et qu'il faut juste se dire, en fait, ce n'était pas ça. Et donc, c'est en ce sens-là que moi, j'interprète la persévérance, pas toujours comme quelque chose de positif dans un parcours, mais voilà, c'est une question de vocabulaire, en fait. Ce n'est pas ce mot-là que j'utiliserais pour définir quelque chose de positif.

  • Speaker #0

    Oui, donc si je comprends bien, ce que toi, tu entends par persévérance, ce serait peut-être plus de l'obstination à tenir coûte que coûte. Par contre, ce que j'entends dans la manière dont tu le décris, c'est une persévérance à continuer à chercher ce qui te correspond, toi, et une persévérance à... Être fidèle à soi-même, finalement. Persévérer dans « je dois chercher et trouver mon chemin à moi, et pas tant, je me suis accrochée, j'ai choisi un projet, je m'accroche à ce projet-là, coûte que coûte. » C'est plutôt continuer à s'écouter, et si à un moment, on se rend compte que ce projet-là, ou cette activité-là ne me correspond plus, c'est plutôt persévérer dans « je fais ce qui me correspond à moi, plus qu'un projet X ou Y. »

  • Speaker #1

    En fait, je crois que moi, j'ai utilisé la persévérance, le mot persévérance, à mauvais escient. Et donc, je n'en garde pas un bon souvenir de ce mot-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'effectivement, persévérer dans des projets qui ne nous correspondent pas, on peut s'y perdre.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Comment tu fais la différence ou comment est-ce que tu arrives à détecter à un moment que quelque chose te correspond et fait pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question assez difficile. C'est peut-être aussi le plaisir qu'on a dans ce projet-là. Moi, j'ai vécu plusieurs vies professionnelles, parfois même très courtes, mais certes. Et parfois, j'ai fait des choses, j'ai enseigné et ça a été très chouette. pendant longtemps, mais à un moment donné, j'ai continué à enseigner parce que c'était bien d'enseigner. Je n'éprouvais plus de plaisir à le faire et j'ai persévéré. Je me suis obstinée, et c'est ça le mot que je devrais utiliser, en vain. Et à un moment donné, j'ai dit stop parce que je ne me retrouvais plus là-dedans. Je crois qu'effectivement, quand on ne prend plus de plaisir à faire les choses et que ça demande plus de travail que de plaisir et qu'il n'y a pas un équilibre, c'est que peut-être, quelque part, ce n'est pas bon. Alors, c'est sûr qu'il y a toujours un moment donné où il faut... où il faut travailler plus et que le plaisir, il arrive en second voire en troisième lieu. Mais il faut un équilibre. Si on n'arrive jamais à cet équilibre, c'est que quelque part, les calculs ne sont pas bons. Oui,

  • Speaker #0

    clairement. Et ça peut être déséquilibré un temps, mais ça ne peut pas être déséquilibré tout le temps ou sur la durée. Sinon, effectivement, les calculs ne sont pas bons. Tout à fait. Je pense que ce sont des conseils d'ailleurs très judicieux pour les entrepreneurs aussi parce qu'on peut entreprendre. quelque chose sur papier, ça a l'air très bien. Et puis finalement, dans le quotidien, dans le concret, ça ne nous correspond peut-être pas ou ça ne correspond pas à notre situation familiale, quotidienne, etc. Donc, je pense que ce sont exactement les mêmes conseils qui sont valables pour les entrepreneurs. Quel mot ou quelle image résume ce que tu as envie de transmettre ici pour toi ou pour Innovate ?

  • Speaker #1

    C'est d'oser se sentir bien et d'oser ce qu'on veut faire. C'est vraiment ça, quand on voit parfois des groupes de femmes et même des groupes mixtes ou des groupes d'hommes simplement, on se rend compte qu'il y a parfois beaucoup de retenue et que ces personnes-là, elles ont en fait beaucoup à offrir, mais qu'elles n'osent pas encore. Et donc, il faut en fait oser et s'affirmer et se dire même peut-être que si on se casse la figure, c'est peut-être pas si grave que ça. Donc voilà, Innovette, c'est un lieu où on peut oser.

  • Speaker #0

    Oser. Si on se casse la figure, c'est pas si grave ? L'échec, quelle est ta vision sur l'échec et sur comment se relever ensuite ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'échec doit être pris socialement d'une autre façon, peut-être moins taper sur les gens parce qu'ils sont en situation d'échec. C'est pour ça que je préfère le mot transition. C'est peut-être un peu minimiser la chose, parce qu'il y a des échecs qui ont des conséquences financières, peut-être même au niveau des familles, etc. Donc, il ne faut pas minimiser la chose. On a aussi le droit de se dire qu'on s'est trompé, qu'on a un peu perdu de temps là-dessus et qu'on peut aller vers autre chose. Et en fait, il faudrait avoir peut-être une société qui soit aussi construite et normée pour permettre aux gens d'essayer de se casser la figure et de se dire « ok, je rebondis » . Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut être dans une case et il faut réussir dans cette case-là. Et quand on a souvent des profils à InnoVet de personnes qui ont déjà eu une carrière et qui, après 10, 15, 20 ans de travail, veulent faire autre chose, on sent bien que malgré tout leur bagage, elles hésitent beaucoup. parce qu'en fait, on leur a dit, vous êtes salarié et c'est comme ça en fait. Donc, c'est tout un changement mental à faire et la transition, elle devrait être davantage stimulée et encouragée que de parler d'échec, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, et puis on apprend toujours dans chaque situation, après chaque échec. Ok, merci beaucoup Karima pour tes partages aujourd'hui et à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'ici. Comme toujours, si tu penses que cet épisode peut inspirer quelqu'un, s'il te plaît, distribue un peu de bonheur et partage-le lui. Et enfin, je t'invite à mettre 5 étoiles pour le podcast et à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Prends bien soin de toi et moi je te dis à bientôt.

Chapters

  • Introduction Karima

    00:57

  • Inov'ett: soutien d'entrepreneurs locaux

    01:51

  • Réalité et challenges de l'entrepreneuriat

    04:39

  • Equilibre vie privé - vie perso

    11:51

  • Les femmes dans l'entrepreneuriat

    13:23

  • L'importance de la résilience et de l'adaptabilité

    16:14

Description

Un nouvel épisode dans la série⎥sur le divan⎥. Sur le divan entre copines. Sur le divan de la psy.


Aujourd'hui, je reçois Karima, gestionnaire de projets, coordinatrice et intrapreneuse au sein d'Innov’ett.


On y a parlé de:

✓ son parcours classique et comment elle est arrivée à la gestion de projets

✓ la création et les objectifs d'Innov’ett, un centre de soutien pour entrepreneurs locaux

✓ l'importance de la santé mentale et du bien-être pour les entrepreneurs

✓ les défis spécifiques que rencontrent les femmes entrepreneuses

✓ et bien sûr, plein d'autres pépites ✨


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello et bienvenue dans le podcast La Psy des entrepreneurs. Je suis Julie Denis, je suis psychologue, j'accompagne les entrepreneurs à prendre soin d'eux pour qu'ils puissent, à leur tour, prendre soin de leur business. Parce qu'un entrepreneur bien dans ses baskets, c'est un des leviers clés du succès et de la durabilité de l'entreprise. Ici, on parle bien-être et épanouissement, mais aussi galère, challenge et santé mentale et surtout, comment on fait pour les gérer. Dans la série Sur le divan avec... J'interview des entrepreneuses inspirantes. Sur le divan comme chez la psy ou comme avec une copine, elles se livrent sur leur vécu plus que sur leurs accomplissements.

  • Speaker #1

    Installez-vous confortablement et bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Karima, merci d'avoir accepté l'invitation aujourd'hui pour ce podcast. Est-ce que tu peux commencer par te décrire en quelques mots et peut-être décrire en deux ou trois mots ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, Karima, 30 et quelques années. Je suis gestionnaire de projet et intrapreneuse, comme on dit. Un parcours assez classique des études supérieures en droit et en études européennes. Une tentative de thèse en économie politique. Et puis, une volonté de revenir vers le concret et de travailler. J'ai bossé quelques années en politique et j'ai découvert la gestion de projet plus tardivement, donc à partir de 2019 et depuis lors, c'est ce que je fais. J'adore innover, créer, gérer, diriger des projets, des équipes, etc.

  • Speaker #0

    Innover, gérer des projets. Ton projet actuel, ou le projet en tout cas que tu gères actuellement avec deux autres personnes, c'est le projet Innovate. La Maison des Entrepreneurs à Éterbeek. Est-ce que tu peux expliquer peut-être en deux mots, peut-être d'abord ce que fait et ce que propose Innovet ?

  • Speaker #1

    Innovet, comme tu l'as dit, c'est la Maison des Entrepreneurs de la commune d'Éterbeek. C'est vraiment un projet communal financé par la commune qui a été initié pendant le Covid, donc en plein Covid, dans le cadre de ce qu'on appelait le plan de relance économique. qui a été soutenu par le Bourg-de-Mestre, mais aussi par d'autres mandataires, je pense à l'échevin de l'économie et à l'échevin de l'emploi. Et l'idée, c'était de créer un lieu qui puisse soutenir l'entrepreneuriat local, parce que forcément, c'était un secteur qui était en forte difficulté à ce moment-là et qui a subi toutes les conséquences de cette crise. Et donc, à Innovet, on propose des programmes, qu'ils soient courts ou longs. pour ceux et celles qui veulent se former. On est plutôt axé sur tout ce qui est phase d'idéation et de création. On ne fait pas tellement de l'accompagnement post-création, mais pour ça, on a un excellent service économie au sein de la commune. Donc nos programmes, c'est plusieurs formules. Ça peut être des programmes courts, des programmes longs. Et on a une condition, si tu veux, c'est d'avoir un ancrage éterbéquam, parce que c'est un projet de la commune. Et donc, ça veut dire des personnes déterbées qui souhaitent entreprendre, ou des personnes d'ailleurs, mais qui souhaitent entreprendre. à Eiterbeek, donc ça peut faire potentiellement beaucoup de monde. Et donc, voilà, mon rôle dans Innovet, je gère Innovet, j'en suis la coordinatrice, et avec moi, j'ai deux collègues de ouf, donc Margot et Florence, et à Troyes, on a essayé de vraiment construire une continuité dans ce qu'on fait, donc on intervient avant, pendant, après, et on est tout à fait complémentaires.

  • Speaker #0

    Concrètement, quelqu'un qui nous écoute là et qui a ... un lien avec Etherbeek et qui souhaiterait prendre contact avec vous ? Il y a un local physique, il y a des permanences, ce premier contact, ce premier pas qui est souvent le plus difficile, une fois que ça roule, ça roule. Comment c'est possible de le faire ?

  • Speaker #1

    Un peu tout ça, on a un local physique, on y organise pas mal d'activités, donc il n'est pas ouvert 7 jours sur 7, forcément, mais... On y est assez souvent, donc les gens peuvent toquer à la porte, rue de l'Étang 131 à Eterbeek. Mais on peut aussi nous contacter via l'adresse mail innovette.eeterbeek.brussels, on est assez réactifs. Et on est aussi présente sur les réseaux sociaux, donc Instagram et LinkedIn pour le moment. Et on est en train de construire un site web aussi pour nous donner plus de visibilité. Donc voilà, on peut nous contacter. de toutes les façons possibles et imaginables, même via le site web de la commune, via un formulaire de contact, les gens pourront nous attendre.

  • Speaker #0

    Chouette, ok, je pense que c'est très clair. Alors si on revient un petit peu à toi personnellement, ton père était indépendant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, enfant, est-ce que tu avais conscience des enjeux et des réalités de l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, et je ne voulais absolument pas être entrepreneuse, parce que mon père était un peu un entrepreneur à l'ancienne. C'était l'entrepreneur qui s'oubliait. La question du temps pour soi et de la santé mentale, ce n'était absolument pas pris en ligne de compte. Donc, il travaillait 7 sur 7, jamais de congé, il partait à 4 heures du matin. rentrer à 21h. Mais je pense aussi que c'était peut-être une autre époque aussi. C'était un immigré en Belgique qui voulait travailler, donc il s'est créé son propre travail. Donc moi, l'entreprenariat, j'en avais absolument pas une belle image. Je voulais absolument pas faire ça. Et en fait, avec Innovate, je découvre qu'il y a d'autres façons aussi d'entreprendre et qu'on peut entreprendre aussi plus intelligemment et en se mettant au centre de son projet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est paradoxal parce que d'une part, j'entends ... Je ne voulais absolument pas devenir entrepreneuse. Et en même temps, aujourd'hui, tu soutiens et accompagnes et tu aides les hommes et les femmes qui viennent toquer à votre porte à entreprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'en fait, j'ai eu d'autres modèles. J'ai vu comment d'autres entreprenaient. Et surtout, on rencontre à Innovette beaucoup de personnes qui sont coachs et qui accompagnent les entrepreneurs aussi sur cet aspect de développement personnel. Et j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience aussi, qu'il faut faire attention en fait au danger de l'entrepreneuriat et c'est pour ça que je me dis voilà ce qu'on fait ça a du sens parce qu'on remet un peu aussi l'église au milieu du village en disant aux gens ok entreprendre c'est bien mais on va aussi travailler sur d'autres aspects qui sont plus liés à vous et à votre personne parce que c'est important aussi dans le parcours entrepreneurial. Donc voilà clairement il y a eu un avant avec le modèle un peu de l'entrepreneuriat comme mon père l'entendait. Et puis, ce modèle-là, il a évolué et j'ai découvert d'autres façons d'entreprendre. Après, ça ne fait toujours pas de moi une entrepreneuse, mais j'ai envie de soutenir quand même l'entrepreneuriat à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que d'avoir vu les conséquences de ce type d'entrepreneuriat avec ton père te motive d'autant plus aujourd'hui à soutenir un autre type d'entrepreneuriat ou un autre quotidien dans l'entrepreneuriat ? Est-ce qu'il y a un lien à y voir ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que ça peut être lié. Parce qu'en fait, si tu veux, je l'ai découvert malgré moi, l'entrepreneuriat un peu nouveau. Et c'est surtout cette idée de soutenir dans l'entrepreneuriat la création, mais de se dire qu'on peut créer sans s'oublier. Et donc, mon père, il n'était pas dans la création. C'était un entrepreneur assez classique. Il était dans la vente de produits, mais qui étaient des produits dont on avait besoin pour vivre. Mais clairement, il y a un lien qui se fait entre ce qu'il ne faut pas faire et ce qu'il vaut mieux faire pour entreprendre et être bien aussi. Parce que dans l'entrepreneuriat, le problème, c'est aussi la durée. On peut se lancer, mais si on ne tient pas compte de certaines choses, alors on ne dure pas. Ou alors on dure en se sacrifiant. Et ce n'est pas top. Oui,

  • Speaker #0

    c'est chouette d'entendre des discours comme ça. Depuis le Covid, on en entend ici et là. C'est rare, c'est le début. Donc, c'est chouette d'entendre des structures qui accompagnent des entrepreneurs. tenir compte aussi de cet aspect-là, parce qu'effectivement, on parle de durabilité économique. La durabilité, c'est aussi l'entrepreneur qui tient le coup sur la durée. C'est ça, oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu penses avoir hérité, consciemment ou inconsciemment, de ton père dans ta façon d'aborder le travail et tes projets aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je pense le sens du travail. Et même là, je pense qu'il y a une évolution dans ma personne. C'est que j'ai découvert aussi, au fur et à mesure, que travailler bien, ce n'est pas nécessairement travailler dur, mais ça peut être travailler plus intelligemment. Mais voilà, le goût du travail, la nécessité de travailler, ça, ça me vient de lui, de nouveau, parce que c'était un impératif pour lui de travailler. Sans ça, il n'avait pas de ressources. Donc ça, c'est quelque chose que je tiens de lui, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivée à créer ou à contribuer à créer Innovette ?

  • Speaker #1

    En fait, on était en plein Covid et on vivait les annonces de confinement successives. Et le service Éco, donc, à sa tête, j'ai envie de dire, voilà, Margot, qui a aussi contribué à la création d'Innovet, recevait un tas de demandes d'entrepreneurs, d'indépendants, de commerçants, enfin voilà, en disant, pour nous, c'est difficile. Quelles sont les aides ? Il a été beaucoup question d'aide à ce moment-là. Et c'est vrai que donner une aide, une prime et tout, c'est bien, mais ça reste ponctuel, ce n'est pas un accompagnement structurel. Et donc, de là est née la réflexion, sous l'impulsion, encore une fois, du politique, de se dire, OK. On a une crise, il va y avoir un après-crise, il faut déjà commencer à gérer l'après-crise. Et on s'est mis à réfléchir ensemble et à élaborer un plan de relance économique qui ne comportait pas qu'Innovet. Innovet, c'est une des quatre mesures phares de ce plan économique. qui était quand même une des plus importantes. Et donc, on s'est dit, on va créer une structure qui puisse être une structure dédiée aux entrepreneurs. Ils poussent la porte, ils ont les accompagnements dont ils ont besoin, mais même une perme à un moment donné, s'ils ont besoin de discuter sur les difficultés qu'ils rencontrent, on est là aussi, on peut les orienter, les aiguiller. Et donc, c'est comme ça qu'est venue l'idée du Novette. Et on n'a pas tardé à créer Novette, puisqu'en quelques mois, le lieu existait physiquement.

  • Speaker #0

    En trois ans, qu'est-ce que vous avez accompli ? J'ai pu entendre quelques chiffres. podcast. Est-ce que tu peux nous partager quelques chiffres ?

  • Speaker #1

    Innovet, donc, c'est trois ans d'existence, plus d'une quarantaine de programmes déjà offerts, puisque en plus, les programmes sont gratuits pour ceux et celles qui poussent la porte d'Innovet. C'est plus de 400 personnes cumulées qui sont passées par chez nous, que ce soit pour des programmes longs de création d'entreprises de six semaines ou pour des ateliers d'une journée ou même des soirées de réseautage. C'est aussi plus d'une trentaine de partenaires, donc on est assez bien ancré dans l'écosystème entrepreneurial bruxellois, on commence à être connues et reconnues, mais avec un ancrage local. C'est ça, notre spécificité. C'est un tiers des programmes qui sont dédiés aux femmes, parce qu'on a aussi une forte demande sur cet aspect-là. Et c'est encore tout plein de projets. Je ne saurais même pas les énumérer à venir. Ce qui nous manque, c'est du temps pour les mettre en place.

  • Speaker #0

    Alors, c'est ce que vous avez déjà fait jusqu'à présent. Où sera Innovette, selon toi, dans trois ans ?

  • Speaker #1

    Moi, dans trois ans, j'espère qu'Innovette sera un peu un lieu qui se gère de façon, entre guillemets, autonome. Dans le sens où les gens arrivent, ils savent ce qu'ils doivent faire, ils vont à leur coaching ou ils vont à l'espace d'incubation. Ça, c'est un rêve qu'on a à Inovet. On a deux étages, d'avoir tout un espace pour les formations et les coachings au rez-de-chaussée et un incubateur à l'étage. Et donc, que chacun ait sa place et qu'on crée un écosystème dans l'écosystème où les gens puissent se croiser. Moi, j'ai un peu cette image un peu glamour de la Silicon Valley. où tout le monde se rend compte, tout le monde sait ce qu'il a à faire, mais en même temps, on prend du temps pour soi et on n'est pas obligé de créer toujours en étant autour d'une table. On peut créer en étant assis par terre avec un copain.

  • Speaker #0

    Un vrai lieu de vie, d'échange. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Une communauté. On appelle souvent notre réseau, on l'appelle la communauté innovette puisqu'on crée vraiment du lien entre les personnes aussi.

  • Speaker #0

    Chouette. Chouette vision.

  • Speaker #1

    On espère.

  • Speaker #0

    Alors, tu es intrapreneuse qui mène plusieurs projets. comment est-ce que tu parviens à préserver toi, ta santé mentale et ton bien-être au quotidien ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est lié un peu à ce que j'ai dit avant. J'ai mis du temps aussi à comprendre qu'il fallait mettre des limites et mettre des priorités. Et je pense que le déclencheur chez moi, ça a été un changement personnel. Comme je suis devenue maman, il y a un moment donné où ça s'impose à soi. Il faut gérer son temps différemment. Et ça s'est passé comme ça, en fait. Et puis après, je suis redevenue maman. C'est dingue parce que ma collègue que j'ai déjà citée, à mon retour, m'a dit Merci. Tu as l'air plus détendu qu'avant, alors que j'ai deux enfants en bas âge. Mais parce que j'ai appris à mettre des priorités et donc que je ne cours plus après des choses qui ne sont pas indispensables ou qui ne doivent pas être réalisées dans les médias. Donc, il y a une meilleure gestion du temps et planification, mais il y a aussi des limites qui se posent à un moment.

  • Speaker #0

    Oui, une remise en perspective peut-être aussi de ce qui est important, de ce qui l'est moins, puisqu'il y a d'autres...

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. Parfois, on a l'impression que... que tout est urgent et que tout est important, alors qu'en réalité, là-dedans, on pourrait sabrer 50 %. Donc ça, oui, c'est important d'en prendre conscience.

  • Speaker #0

    J'entends souvent les entrepreneurs, les femmes entrepreneuses qui ont des enfants, dire que les enfants, c'est une contrainte, entre guillemets, parce que du coup, ça limite le temps de travail. Il y a des entrepreneurs qui auraient besoin de parfois plus d'heures de travail, mais en même temps, ça oblige à mettre des limites et à garder cet équilibre entre le... le pro, le perso, le temps de travail et le temps de non-travail, qui est évidemment important aussi. Alors, tu rencontres beaucoup d'entrepreneuses, forcément par le biais d'Innovette. Quels sont les challenges pro, perso, que tu observes chez les entrepreneurs que tu rencontres, qui ont du coup un impact sur leur activité ? Et est-ce que tu vois une différence avec les hommes entrepreneurs, les challenges qu'eux peuvent rencontrer ?

  • Speaker #1

    On en parle souvent au sein d'Innovette. D'abord, on se rend compte que les femmes qui veulent entreprendre, elles ont souvent des idées qui sont assez super, donc c'est des choses je ne sais pas d'où elles sortent ces idées-là, mais on se dit ouais, il fallait y penser, et donc elles ont vraiment des idées assez géniales mais même si elles sont assez avancées dans leur phase d'idéation et de création, elles n'osent pas encore tout à fait et concrètement se lancer et elles sont toujours dans l'hésitation parce que je pense qu'il y a une question de sécurité financière qui se pose à un moment donné on a aussi Il y a eu la confirmation récemment que l'accès au financement pour les femmes était plus difficile que pour les hommes. Donc, tout ça, ça joue aussi. Et puis, il y a probablement aussi des injonctions sociales ou culturelles qui entrent en ligne de compte. On se dit, OK, l'entrepreneuriat, c'est plus peut-être pour les hommes. Est-ce qu'on ne serait pas mieux en tant que salarié ? Et donc, on hésite. davantage. Mais généralement, ce sont des femmes qui préparent tellement bien leur projet que quand elles se lancent, en fait, elles sont beaucoup plus prêtes qu'un homme qui veut entreprendre parce qu'elles, elles se sont posées toutes les questions. Mais c'est vrai qu'à un moment donné, il faut arrêter de se poser les questions et raccourcir ce temps de création.

  • Speaker #0

    Donc il y a plus de doute. Les différences que tu peux observer, c'est qu'il y a plus de doute en amont. Le revers positif de la médaille, c'est qu'une fois qu'elles se lancent, elles sont beaucoup plus préparées. Et d'ailleurs, je n'ai pas les chiffres en tête, mais il me semble que les femmes qui entreprennent... ont plus de taux de réussite que les hommes qui entreprennent. Probablement en partie grâce à ça. Quelle est ta vision plus large de l'entrepreneuriat au-delà du projet ici Innovate ? Quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans la société ?

  • Speaker #1

    Moi, je conçois un peu les entrepreneurs comme des fournisseurs de bien-être au sens large, dans le sens où quand on entreprend, c'est toujours tourné vers les autres. En fait, OK, il y a de l'enrichissement. personnel là-dedans parce qu'on essaye aussi de vivre de ça, mais généralement on vient avec une idée qui est une réponse à un truc qu'on a vécu ou à un truc qu'un copain ou une copine a vécu et donc on est plutôt pragmatique, donc on cherche à solutionner quelque chose, on cherche à créer quelque chose qui peut faire du bien ou qui peut apporter du mieux dans la vie des gens. Donc voilà, pour moi ce sont vraiment des faiseurs de bien-être, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'aime bien ce terme, faiseur de bien-être. C'est joliment dit. Oui, donc ça vient en réponse à une problématique de la société et ce sont les entrepreneurs et toutes les compétences qu'on attribue généralement aux entrepreneurs d'innover, c'est le cas de le dire, d'innover, d'être créatif, de réfléchir un peu en dehors des sentiers battus ou des out of the box qui trouvent des solutions. Le terme c'était ?

  • Speaker #1

    Faiseur de bien-être.

  • Speaker #0

    Quelle place est-ce que tu accordes à la persévérance et à la résilience dans ton parcours ? Est-ce qu'il y a un moment marquant. quand, où ces qualités ont vraiment fait la différence dans ton parcours à toi ?

  • Speaker #1

    Oui, probablement. La persévérance, elle a aussi ses mauvais côtés, c'est que parfois, il faut pouvoir lâcher prise aussi. C'est plus comme ça que je vois la persévérance, c'est qu'à un moment donné, il faut arrêter. Je ne sais pas si ça répond à ta question, parce que je prends la chose un peu de l'autre côté, c'est de se dire qu'à un moment donné, il faut arrêter de persévérer. Par contre, la résilience, je trouve que c'est fondamental dans un parcours, parce que On en a parlé à un autre moment, mais effectivement, c'est l'échec qui nourrit. Et un jour, on m'a aussi dit, voilà, la critique est facile et l'art est difficile. Donc, en fait, quand tu échoues, c'est facile pour tout le monde de te critiquer. Mais en réalité, cet échec-là, il a apporté quelque chose pour toi et probablement aussi pour les autres. Moi, je n'ai pas vraiment vécu de gros échecs. J'ai plus vécu des transitions parce qu'en fait, j'ai eu plusieurs carrières, même si je suis encore assez jeune. Mais j'ai cumulé souvent plusieurs emplois. Et à un moment donné, j'ai cumulé aussi parce que je ne savais pas trop aller ou trop aller. Et à un moment donné, j'ai dû arrêter en me disant, OK, ça, ce n'est pas fait pour toi, mais tu l'as testé, tu l'as vu et on arrête là. Et cette capacité, en fait, à rebondir sur autre chose. Et en fait, la gestion de projet, quand elle est arrivée dans ma vie, c'était un peu par hasard. Et puis après, là, c'est devenu une évidence parce que comme on m'a même proposé d'occuper d'autres fonctions au sein de ma structure, j'en suis restée à la gestion de projet. C'était ça et pas autre chose.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un petit peu ce que tu entends par, pour moi, la persévérance, c'est arrêter de persévérer à un moment ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, si tu veux, parfois je me suis peut-être trop accrochée à des choses en me disant la persévérance est d'office une qualité.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, je percevais ça comme quelque chose de bien. Il faut s'y accrocher. Si on s'y accroche, on y arrive. Mais il faut aussi pouvoir admettre qu'on s'accroche parfois à de mauvaises choses.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et donc, il ne faut pas persévérer et qu'il faut juste se dire, en fait, ce n'était pas ça. Et donc, c'est en ce sens-là que moi, j'interprète la persévérance, pas toujours comme quelque chose de positif dans un parcours, mais voilà, c'est une question de vocabulaire, en fait. Ce n'est pas ce mot-là que j'utiliserais pour définir quelque chose de positif.

  • Speaker #0

    Oui, donc si je comprends bien, ce que toi, tu entends par persévérance, ce serait peut-être plus de l'obstination à tenir coûte que coûte. Par contre, ce que j'entends dans la manière dont tu le décris, c'est une persévérance à continuer à chercher ce qui te correspond, toi, et une persévérance à... Être fidèle à soi-même, finalement. Persévérer dans « je dois chercher et trouver mon chemin à moi, et pas tant, je me suis accrochée, j'ai choisi un projet, je m'accroche à ce projet-là, coûte que coûte. » C'est plutôt continuer à s'écouter, et si à un moment, on se rend compte que ce projet-là, ou cette activité-là ne me correspond plus, c'est plutôt persévérer dans « je fais ce qui me correspond à moi, plus qu'un projet X ou Y. »

  • Speaker #1

    En fait, je crois que moi, j'ai utilisé la persévérance, le mot persévérance, à mauvais escient. Et donc, je n'en garde pas un bon souvenir de ce mot-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'effectivement, persévérer dans des projets qui ne nous correspondent pas, on peut s'y perdre.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Comment tu fais la différence ou comment est-ce que tu arrives à détecter à un moment que quelque chose te correspond et fait pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question assez difficile. C'est peut-être aussi le plaisir qu'on a dans ce projet-là. Moi, j'ai vécu plusieurs vies professionnelles, parfois même très courtes, mais certes. Et parfois, j'ai fait des choses, j'ai enseigné et ça a été très chouette. pendant longtemps, mais à un moment donné, j'ai continué à enseigner parce que c'était bien d'enseigner. Je n'éprouvais plus de plaisir à le faire et j'ai persévéré. Je me suis obstinée, et c'est ça le mot que je devrais utiliser, en vain. Et à un moment donné, j'ai dit stop parce que je ne me retrouvais plus là-dedans. Je crois qu'effectivement, quand on ne prend plus de plaisir à faire les choses et que ça demande plus de travail que de plaisir et qu'il n'y a pas un équilibre, c'est que peut-être, quelque part, ce n'est pas bon. Alors, c'est sûr qu'il y a toujours un moment donné où il faut... où il faut travailler plus et que le plaisir, il arrive en second voire en troisième lieu. Mais il faut un équilibre. Si on n'arrive jamais à cet équilibre, c'est que quelque part, les calculs ne sont pas bons. Oui,

  • Speaker #0

    clairement. Et ça peut être déséquilibré un temps, mais ça ne peut pas être déséquilibré tout le temps ou sur la durée. Sinon, effectivement, les calculs ne sont pas bons. Tout à fait. Je pense que ce sont des conseils d'ailleurs très judicieux pour les entrepreneurs aussi parce qu'on peut entreprendre. quelque chose sur papier, ça a l'air très bien. Et puis finalement, dans le quotidien, dans le concret, ça ne nous correspond peut-être pas ou ça ne correspond pas à notre situation familiale, quotidienne, etc. Donc, je pense que ce sont exactement les mêmes conseils qui sont valables pour les entrepreneurs. Quel mot ou quelle image résume ce que tu as envie de transmettre ici pour toi ou pour Innovate ?

  • Speaker #1

    C'est d'oser se sentir bien et d'oser ce qu'on veut faire. C'est vraiment ça, quand on voit parfois des groupes de femmes et même des groupes mixtes ou des groupes d'hommes simplement, on se rend compte qu'il y a parfois beaucoup de retenue et que ces personnes-là, elles ont en fait beaucoup à offrir, mais qu'elles n'osent pas encore. Et donc, il faut en fait oser et s'affirmer et se dire même peut-être que si on se casse la figure, c'est peut-être pas si grave que ça. Donc voilà, Innovette, c'est un lieu où on peut oser.

  • Speaker #0

    Oser. Si on se casse la figure, c'est pas si grave ? L'échec, quelle est ta vision sur l'échec et sur comment se relever ensuite ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'échec doit être pris socialement d'une autre façon, peut-être moins taper sur les gens parce qu'ils sont en situation d'échec. C'est pour ça que je préfère le mot transition. C'est peut-être un peu minimiser la chose, parce qu'il y a des échecs qui ont des conséquences financières, peut-être même au niveau des familles, etc. Donc, il ne faut pas minimiser la chose. On a aussi le droit de se dire qu'on s'est trompé, qu'on a un peu perdu de temps là-dessus et qu'on peut aller vers autre chose. Et en fait, il faudrait avoir peut-être une société qui soit aussi construite et normée pour permettre aux gens d'essayer de se casser la figure et de se dire « ok, je rebondis » . Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut être dans une case et il faut réussir dans cette case-là. Et quand on a souvent des profils à InnoVet de personnes qui ont déjà eu une carrière et qui, après 10, 15, 20 ans de travail, veulent faire autre chose, on sent bien que malgré tout leur bagage, elles hésitent beaucoup. parce qu'en fait, on leur a dit, vous êtes salarié et c'est comme ça en fait. Donc, c'est tout un changement mental à faire et la transition, elle devrait être davantage stimulée et encouragée que de parler d'échec, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, et puis on apprend toujours dans chaque situation, après chaque échec. Ok, merci beaucoup Karima pour tes partages aujourd'hui et à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'ici. Comme toujours, si tu penses que cet épisode peut inspirer quelqu'un, s'il te plaît, distribue un peu de bonheur et partage-le lui. Et enfin, je t'invite à mettre 5 étoiles pour le podcast et à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Prends bien soin de toi et moi je te dis à bientôt.

Chapters

  • Introduction Karima

    00:57

  • Inov'ett: soutien d'entrepreneurs locaux

    01:51

  • Réalité et challenges de l'entrepreneuriat

    04:39

  • Equilibre vie privé - vie perso

    11:51

  • Les femmes dans l'entrepreneuriat

    13:23

  • L'importance de la résilience et de l'adaptabilité

    16:14

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Description

Un nouvel épisode dans la série⎥sur le divan⎥. Sur le divan entre copines. Sur le divan de la psy.


Aujourd'hui, je reçois Karima, gestionnaire de projets, coordinatrice et intrapreneuse au sein d'Innov’ett.


On y a parlé de:

✓ son parcours classique et comment elle est arrivée à la gestion de projets

✓ la création et les objectifs d'Innov’ett, un centre de soutien pour entrepreneurs locaux

✓ l'importance de la santé mentale et du bien-être pour les entrepreneurs

✓ les défis spécifiques que rencontrent les femmes entrepreneuses

✓ et bien sûr, plein d'autres pépites ✨


Bonne écoute 🎧


Julie, la psy des entrepreneuses ✨



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  • Speaker #0

    Hello et bienvenue dans le podcast La Psy des entrepreneurs. Je suis Julie Denis, je suis psychologue, j'accompagne les entrepreneurs à prendre soin d'eux pour qu'ils puissent, à leur tour, prendre soin de leur business. Parce qu'un entrepreneur bien dans ses baskets, c'est un des leviers clés du succès et de la durabilité de l'entreprise. Ici, on parle bien-être et épanouissement, mais aussi galère, challenge et santé mentale et surtout, comment on fait pour les gérer. Dans la série Sur le divan avec... J'interview des entrepreneuses inspirantes. Sur le divan comme chez la psy ou comme avec une copine, elles se livrent sur leur vécu plus que sur leurs accomplissements.

  • Speaker #1

    Installez-vous confortablement et bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Karima, merci d'avoir accepté l'invitation aujourd'hui pour ce podcast. Est-ce que tu peux commencer par te décrire en quelques mots et peut-être décrire en deux ou trois mots ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, Karima, 30 et quelques années. Je suis gestionnaire de projet et intrapreneuse, comme on dit. Un parcours assez classique des études supérieures en droit et en études européennes. Une tentative de thèse en économie politique. Et puis, une volonté de revenir vers le concret et de travailler. J'ai bossé quelques années en politique et j'ai découvert la gestion de projet plus tardivement, donc à partir de 2019 et depuis lors, c'est ce que je fais. J'adore innover, créer, gérer, diriger des projets, des équipes, etc.

  • Speaker #0

    Innover, gérer des projets. Ton projet actuel, ou le projet en tout cas que tu gères actuellement avec deux autres personnes, c'est le projet Innovate. La Maison des Entrepreneurs à Éterbeek. Est-ce que tu peux expliquer peut-être en deux mots, peut-être d'abord ce que fait et ce que propose Innovet ?

  • Speaker #1

    Innovet, comme tu l'as dit, c'est la Maison des Entrepreneurs de la commune d'Éterbeek. C'est vraiment un projet communal financé par la commune qui a été initié pendant le Covid, donc en plein Covid, dans le cadre de ce qu'on appelait le plan de relance économique. qui a été soutenu par le Bourg-de-Mestre, mais aussi par d'autres mandataires, je pense à l'échevin de l'économie et à l'échevin de l'emploi. Et l'idée, c'était de créer un lieu qui puisse soutenir l'entrepreneuriat local, parce que forcément, c'était un secteur qui était en forte difficulté à ce moment-là et qui a subi toutes les conséquences de cette crise. Et donc, à Innovet, on propose des programmes, qu'ils soient courts ou longs. pour ceux et celles qui veulent se former. On est plutôt axé sur tout ce qui est phase d'idéation et de création. On ne fait pas tellement de l'accompagnement post-création, mais pour ça, on a un excellent service économie au sein de la commune. Donc nos programmes, c'est plusieurs formules. Ça peut être des programmes courts, des programmes longs. Et on a une condition, si tu veux, c'est d'avoir un ancrage éterbéquam, parce que c'est un projet de la commune. Et donc, ça veut dire des personnes déterbées qui souhaitent entreprendre, ou des personnes d'ailleurs, mais qui souhaitent entreprendre. à Eiterbeek, donc ça peut faire potentiellement beaucoup de monde. Et donc, voilà, mon rôle dans Innovet, je gère Innovet, j'en suis la coordinatrice, et avec moi, j'ai deux collègues de ouf, donc Margot et Florence, et à Troyes, on a essayé de vraiment construire une continuité dans ce qu'on fait, donc on intervient avant, pendant, après, et on est tout à fait complémentaires.

  • Speaker #0

    Concrètement, quelqu'un qui nous écoute là et qui a ... un lien avec Etherbeek et qui souhaiterait prendre contact avec vous ? Il y a un local physique, il y a des permanences, ce premier contact, ce premier pas qui est souvent le plus difficile, une fois que ça roule, ça roule. Comment c'est possible de le faire ?

  • Speaker #1

    Un peu tout ça, on a un local physique, on y organise pas mal d'activités, donc il n'est pas ouvert 7 jours sur 7, forcément, mais... On y est assez souvent, donc les gens peuvent toquer à la porte, rue de l'Étang 131 à Eterbeek. Mais on peut aussi nous contacter via l'adresse mail innovette.eeterbeek.brussels, on est assez réactifs. Et on est aussi présente sur les réseaux sociaux, donc Instagram et LinkedIn pour le moment. Et on est en train de construire un site web aussi pour nous donner plus de visibilité. Donc voilà, on peut nous contacter. de toutes les façons possibles et imaginables, même via le site web de la commune, via un formulaire de contact, les gens pourront nous attendre.

  • Speaker #0

    Chouette, ok, je pense que c'est très clair. Alors si on revient un petit peu à toi personnellement, ton père était indépendant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, enfant, est-ce que tu avais conscience des enjeux et des réalités de l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, et je ne voulais absolument pas être entrepreneuse, parce que mon père était un peu un entrepreneur à l'ancienne. C'était l'entrepreneur qui s'oubliait. La question du temps pour soi et de la santé mentale, ce n'était absolument pas pris en ligne de compte. Donc, il travaillait 7 sur 7, jamais de congé, il partait à 4 heures du matin. rentrer à 21h. Mais je pense aussi que c'était peut-être une autre époque aussi. C'était un immigré en Belgique qui voulait travailler, donc il s'est créé son propre travail. Donc moi, l'entreprenariat, j'en avais absolument pas une belle image. Je voulais absolument pas faire ça. Et en fait, avec Innovate, je découvre qu'il y a d'autres façons aussi d'entreprendre et qu'on peut entreprendre aussi plus intelligemment et en se mettant au centre de son projet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est paradoxal parce que d'une part, j'entends ... Je ne voulais absolument pas devenir entrepreneuse. Et en même temps, aujourd'hui, tu soutiens et accompagnes et tu aides les hommes et les femmes qui viennent toquer à votre porte à entreprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'en fait, j'ai eu d'autres modèles. J'ai vu comment d'autres entreprenaient. Et surtout, on rencontre à Innovette beaucoup de personnes qui sont coachs et qui accompagnent les entrepreneurs aussi sur cet aspect de développement personnel. Et j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience aussi, qu'il faut faire attention en fait au danger de l'entrepreneuriat et c'est pour ça que je me dis voilà ce qu'on fait ça a du sens parce qu'on remet un peu aussi l'église au milieu du village en disant aux gens ok entreprendre c'est bien mais on va aussi travailler sur d'autres aspects qui sont plus liés à vous et à votre personne parce que c'est important aussi dans le parcours entrepreneurial. Donc voilà clairement il y a eu un avant avec le modèle un peu de l'entrepreneuriat comme mon père l'entendait. Et puis, ce modèle-là, il a évolué et j'ai découvert d'autres façons d'entreprendre. Après, ça ne fait toujours pas de moi une entrepreneuse, mais j'ai envie de soutenir quand même l'entrepreneuriat à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que d'avoir vu les conséquences de ce type d'entrepreneuriat avec ton père te motive d'autant plus aujourd'hui à soutenir un autre type d'entrepreneuriat ou un autre quotidien dans l'entrepreneuriat ? Est-ce qu'il y a un lien à y voir ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que ça peut être lié. Parce qu'en fait, si tu veux, je l'ai découvert malgré moi, l'entrepreneuriat un peu nouveau. Et c'est surtout cette idée de soutenir dans l'entrepreneuriat la création, mais de se dire qu'on peut créer sans s'oublier. Et donc, mon père, il n'était pas dans la création. C'était un entrepreneur assez classique. Il était dans la vente de produits, mais qui étaient des produits dont on avait besoin pour vivre. Mais clairement, il y a un lien qui se fait entre ce qu'il ne faut pas faire et ce qu'il vaut mieux faire pour entreprendre et être bien aussi. Parce que dans l'entrepreneuriat, le problème, c'est aussi la durée. On peut se lancer, mais si on ne tient pas compte de certaines choses, alors on ne dure pas. Ou alors on dure en se sacrifiant. Et ce n'est pas top. Oui,

  • Speaker #0

    c'est chouette d'entendre des discours comme ça. Depuis le Covid, on en entend ici et là. C'est rare, c'est le début. Donc, c'est chouette d'entendre des structures qui accompagnent des entrepreneurs. tenir compte aussi de cet aspect-là, parce qu'effectivement, on parle de durabilité économique. La durabilité, c'est aussi l'entrepreneur qui tient le coup sur la durée. C'est ça, oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu penses avoir hérité, consciemment ou inconsciemment, de ton père dans ta façon d'aborder le travail et tes projets aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je pense le sens du travail. Et même là, je pense qu'il y a une évolution dans ma personne. C'est que j'ai découvert aussi, au fur et à mesure, que travailler bien, ce n'est pas nécessairement travailler dur, mais ça peut être travailler plus intelligemment. Mais voilà, le goût du travail, la nécessité de travailler, ça, ça me vient de lui, de nouveau, parce que c'était un impératif pour lui de travailler. Sans ça, il n'avait pas de ressources. Donc ça, c'est quelque chose que je tiens de lui, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivée à créer ou à contribuer à créer Innovette ?

  • Speaker #1

    En fait, on était en plein Covid et on vivait les annonces de confinement successives. Et le service Éco, donc, à sa tête, j'ai envie de dire, voilà, Margot, qui a aussi contribué à la création d'Innovet, recevait un tas de demandes d'entrepreneurs, d'indépendants, de commerçants, enfin voilà, en disant, pour nous, c'est difficile. Quelles sont les aides ? Il a été beaucoup question d'aide à ce moment-là. Et c'est vrai que donner une aide, une prime et tout, c'est bien, mais ça reste ponctuel, ce n'est pas un accompagnement structurel. Et donc, de là est née la réflexion, sous l'impulsion, encore une fois, du politique, de se dire, OK. On a une crise, il va y avoir un après-crise, il faut déjà commencer à gérer l'après-crise. Et on s'est mis à réfléchir ensemble et à élaborer un plan de relance économique qui ne comportait pas qu'Innovet. Innovet, c'est une des quatre mesures phares de ce plan économique. qui était quand même une des plus importantes. Et donc, on s'est dit, on va créer une structure qui puisse être une structure dédiée aux entrepreneurs. Ils poussent la porte, ils ont les accompagnements dont ils ont besoin, mais même une perme à un moment donné, s'ils ont besoin de discuter sur les difficultés qu'ils rencontrent, on est là aussi, on peut les orienter, les aiguiller. Et donc, c'est comme ça qu'est venue l'idée du Novette. Et on n'a pas tardé à créer Novette, puisqu'en quelques mois, le lieu existait physiquement.

  • Speaker #0

    En trois ans, qu'est-ce que vous avez accompli ? J'ai pu entendre quelques chiffres. podcast. Est-ce que tu peux nous partager quelques chiffres ?

  • Speaker #1

    Innovet, donc, c'est trois ans d'existence, plus d'une quarantaine de programmes déjà offerts, puisque en plus, les programmes sont gratuits pour ceux et celles qui poussent la porte d'Innovet. C'est plus de 400 personnes cumulées qui sont passées par chez nous, que ce soit pour des programmes longs de création d'entreprises de six semaines ou pour des ateliers d'une journée ou même des soirées de réseautage. C'est aussi plus d'une trentaine de partenaires, donc on est assez bien ancré dans l'écosystème entrepreneurial bruxellois, on commence à être connues et reconnues, mais avec un ancrage local. C'est ça, notre spécificité. C'est un tiers des programmes qui sont dédiés aux femmes, parce qu'on a aussi une forte demande sur cet aspect-là. Et c'est encore tout plein de projets. Je ne saurais même pas les énumérer à venir. Ce qui nous manque, c'est du temps pour les mettre en place.

  • Speaker #0

    Alors, c'est ce que vous avez déjà fait jusqu'à présent. Où sera Innovette, selon toi, dans trois ans ?

  • Speaker #1

    Moi, dans trois ans, j'espère qu'Innovette sera un peu un lieu qui se gère de façon, entre guillemets, autonome. Dans le sens où les gens arrivent, ils savent ce qu'ils doivent faire, ils vont à leur coaching ou ils vont à l'espace d'incubation. Ça, c'est un rêve qu'on a à Inovet. On a deux étages, d'avoir tout un espace pour les formations et les coachings au rez-de-chaussée et un incubateur à l'étage. Et donc, que chacun ait sa place et qu'on crée un écosystème dans l'écosystème où les gens puissent se croiser. Moi, j'ai un peu cette image un peu glamour de la Silicon Valley. où tout le monde se rend compte, tout le monde sait ce qu'il a à faire, mais en même temps, on prend du temps pour soi et on n'est pas obligé de créer toujours en étant autour d'une table. On peut créer en étant assis par terre avec un copain.

  • Speaker #0

    Un vrai lieu de vie, d'échange. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Une communauté. On appelle souvent notre réseau, on l'appelle la communauté innovette puisqu'on crée vraiment du lien entre les personnes aussi.

  • Speaker #0

    Chouette. Chouette vision.

  • Speaker #1

    On espère.

  • Speaker #0

    Alors, tu es intrapreneuse qui mène plusieurs projets. comment est-ce que tu parviens à préserver toi, ta santé mentale et ton bien-être au quotidien ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est lié un peu à ce que j'ai dit avant. J'ai mis du temps aussi à comprendre qu'il fallait mettre des limites et mettre des priorités. Et je pense que le déclencheur chez moi, ça a été un changement personnel. Comme je suis devenue maman, il y a un moment donné où ça s'impose à soi. Il faut gérer son temps différemment. Et ça s'est passé comme ça, en fait. Et puis après, je suis redevenue maman. C'est dingue parce que ma collègue que j'ai déjà citée, à mon retour, m'a dit Merci. Tu as l'air plus détendu qu'avant, alors que j'ai deux enfants en bas âge. Mais parce que j'ai appris à mettre des priorités et donc que je ne cours plus après des choses qui ne sont pas indispensables ou qui ne doivent pas être réalisées dans les médias. Donc, il y a une meilleure gestion du temps et planification, mais il y a aussi des limites qui se posent à un moment.

  • Speaker #0

    Oui, une remise en perspective peut-être aussi de ce qui est important, de ce qui l'est moins, puisqu'il y a d'autres...

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. Parfois, on a l'impression que... que tout est urgent et que tout est important, alors qu'en réalité, là-dedans, on pourrait sabrer 50 %. Donc ça, oui, c'est important d'en prendre conscience.

  • Speaker #0

    J'entends souvent les entrepreneurs, les femmes entrepreneuses qui ont des enfants, dire que les enfants, c'est une contrainte, entre guillemets, parce que du coup, ça limite le temps de travail. Il y a des entrepreneurs qui auraient besoin de parfois plus d'heures de travail, mais en même temps, ça oblige à mettre des limites et à garder cet équilibre entre le... le pro, le perso, le temps de travail et le temps de non-travail, qui est évidemment important aussi. Alors, tu rencontres beaucoup d'entrepreneuses, forcément par le biais d'Innovette. Quels sont les challenges pro, perso, que tu observes chez les entrepreneurs que tu rencontres, qui ont du coup un impact sur leur activité ? Et est-ce que tu vois une différence avec les hommes entrepreneurs, les challenges qu'eux peuvent rencontrer ?

  • Speaker #1

    On en parle souvent au sein d'Innovette. D'abord, on se rend compte que les femmes qui veulent entreprendre, elles ont souvent des idées qui sont assez super, donc c'est des choses je ne sais pas d'où elles sortent ces idées-là, mais on se dit ouais, il fallait y penser, et donc elles ont vraiment des idées assez géniales mais même si elles sont assez avancées dans leur phase d'idéation et de création, elles n'osent pas encore tout à fait et concrètement se lancer et elles sont toujours dans l'hésitation parce que je pense qu'il y a une question de sécurité financière qui se pose à un moment donné on a aussi Il y a eu la confirmation récemment que l'accès au financement pour les femmes était plus difficile que pour les hommes. Donc, tout ça, ça joue aussi. Et puis, il y a probablement aussi des injonctions sociales ou culturelles qui entrent en ligne de compte. On se dit, OK, l'entrepreneuriat, c'est plus peut-être pour les hommes. Est-ce qu'on ne serait pas mieux en tant que salarié ? Et donc, on hésite. davantage. Mais généralement, ce sont des femmes qui préparent tellement bien leur projet que quand elles se lancent, en fait, elles sont beaucoup plus prêtes qu'un homme qui veut entreprendre parce qu'elles, elles se sont posées toutes les questions. Mais c'est vrai qu'à un moment donné, il faut arrêter de se poser les questions et raccourcir ce temps de création.

  • Speaker #0

    Donc il y a plus de doute. Les différences que tu peux observer, c'est qu'il y a plus de doute en amont. Le revers positif de la médaille, c'est qu'une fois qu'elles se lancent, elles sont beaucoup plus préparées. Et d'ailleurs, je n'ai pas les chiffres en tête, mais il me semble que les femmes qui entreprennent... ont plus de taux de réussite que les hommes qui entreprennent. Probablement en partie grâce à ça. Quelle est ta vision plus large de l'entrepreneuriat au-delà du projet ici Innovate ? Quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans la société ?

  • Speaker #1

    Moi, je conçois un peu les entrepreneurs comme des fournisseurs de bien-être au sens large, dans le sens où quand on entreprend, c'est toujours tourné vers les autres. En fait, OK, il y a de l'enrichissement. personnel là-dedans parce qu'on essaye aussi de vivre de ça, mais généralement on vient avec une idée qui est une réponse à un truc qu'on a vécu ou à un truc qu'un copain ou une copine a vécu et donc on est plutôt pragmatique, donc on cherche à solutionner quelque chose, on cherche à créer quelque chose qui peut faire du bien ou qui peut apporter du mieux dans la vie des gens. Donc voilà, pour moi ce sont vraiment des faiseurs de bien-être, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'aime bien ce terme, faiseur de bien-être. C'est joliment dit. Oui, donc ça vient en réponse à une problématique de la société et ce sont les entrepreneurs et toutes les compétences qu'on attribue généralement aux entrepreneurs d'innover, c'est le cas de le dire, d'innover, d'être créatif, de réfléchir un peu en dehors des sentiers battus ou des out of the box qui trouvent des solutions. Le terme c'était ?

  • Speaker #1

    Faiseur de bien-être.

  • Speaker #0

    Quelle place est-ce que tu accordes à la persévérance et à la résilience dans ton parcours ? Est-ce qu'il y a un moment marquant. quand, où ces qualités ont vraiment fait la différence dans ton parcours à toi ?

  • Speaker #1

    Oui, probablement. La persévérance, elle a aussi ses mauvais côtés, c'est que parfois, il faut pouvoir lâcher prise aussi. C'est plus comme ça que je vois la persévérance, c'est qu'à un moment donné, il faut arrêter. Je ne sais pas si ça répond à ta question, parce que je prends la chose un peu de l'autre côté, c'est de se dire qu'à un moment donné, il faut arrêter de persévérer. Par contre, la résilience, je trouve que c'est fondamental dans un parcours, parce que On en a parlé à un autre moment, mais effectivement, c'est l'échec qui nourrit. Et un jour, on m'a aussi dit, voilà, la critique est facile et l'art est difficile. Donc, en fait, quand tu échoues, c'est facile pour tout le monde de te critiquer. Mais en réalité, cet échec-là, il a apporté quelque chose pour toi et probablement aussi pour les autres. Moi, je n'ai pas vraiment vécu de gros échecs. J'ai plus vécu des transitions parce qu'en fait, j'ai eu plusieurs carrières, même si je suis encore assez jeune. Mais j'ai cumulé souvent plusieurs emplois. Et à un moment donné, j'ai cumulé aussi parce que je ne savais pas trop aller ou trop aller. Et à un moment donné, j'ai dû arrêter en me disant, OK, ça, ce n'est pas fait pour toi, mais tu l'as testé, tu l'as vu et on arrête là. Et cette capacité, en fait, à rebondir sur autre chose. Et en fait, la gestion de projet, quand elle est arrivée dans ma vie, c'était un peu par hasard. Et puis après, là, c'est devenu une évidence parce que comme on m'a même proposé d'occuper d'autres fonctions au sein de ma structure, j'en suis restée à la gestion de projet. C'était ça et pas autre chose.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un petit peu ce que tu entends par, pour moi, la persévérance, c'est arrêter de persévérer à un moment ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, si tu veux, parfois je me suis peut-être trop accrochée à des choses en me disant la persévérance est d'office une qualité.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, je percevais ça comme quelque chose de bien. Il faut s'y accrocher. Si on s'y accroche, on y arrive. Mais il faut aussi pouvoir admettre qu'on s'accroche parfois à de mauvaises choses.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et donc, il ne faut pas persévérer et qu'il faut juste se dire, en fait, ce n'était pas ça. Et donc, c'est en ce sens-là que moi, j'interprète la persévérance, pas toujours comme quelque chose de positif dans un parcours, mais voilà, c'est une question de vocabulaire, en fait. Ce n'est pas ce mot-là que j'utiliserais pour définir quelque chose de positif.

  • Speaker #0

    Oui, donc si je comprends bien, ce que toi, tu entends par persévérance, ce serait peut-être plus de l'obstination à tenir coûte que coûte. Par contre, ce que j'entends dans la manière dont tu le décris, c'est une persévérance à continuer à chercher ce qui te correspond, toi, et une persévérance à... Être fidèle à soi-même, finalement. Persévérer dans « je dois chercher et trouver mon chemin à moi, et pas tant, je me suis accrochée, j'ai choisi un projet, je m'accroche à ce projet-là, coûte que coûte. » C'est plutôt continuer à s'écouter, et si à un moment, on se rend compte que ce projet-là, ou cette activité-là ne me correspond plus, c'est plutôt persévérer dans « je fais ce qui me correspond à moi, plus qu'un projet X ou Y. »

  • Speaker #1

    En fait, je crois que moi, j'ai utilisé la persévérance, le mot persévérance, à mauvais escient. Et donc, je n'en garde pas un bon souvenir de ce mot-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'effectivement, persévérer dans des projets qui ne nous correspondent pas, on peut s'y perdre.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Comment tu fais la différence ou comment est-ce que tu arrives à détecter à un moment que quelque chose te correspond et fait pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question assez difficile. C'est peut-être aussi le plaisir qu'on a dans ce projet-là. Moi, j'ai vécu plusieurs vies professionnelles, parfois même très courtes, mais certes. Et parfois, j'ai fait des choses, j'ai enseigné et ça a été très chouette. pendant longtemps, mais à un moment donné, j'ai continué à enseigner parce que c'était bien d'enseigner. Je n'éprouvais plus de plaisir à le faire et j'ai persévéré. Je me suis obstinée, et c'est ça le mot que je devrais utiliser, en vain. Et à un moment donné, j'ai dit stop parce que je ne me retrouvais plus là-dedans. Je crois qu'effectivement, quand on ne prend plus de plaisir à faire les choses et que ça demande plus de travail que de plaisir et qu'il n'y a pas un équilibre, c'est que peut-être, quelque part, ce n'est pas bon. Alors, c'est sûr qu'il y a toujours un moment donné où il faut... où il faut travailler plus et que le plaisir, il arrive en second voire en troisième lieu. Mais il faut un équilibre. Si on n'arrive jamais à cet équilibre, c'est que quelque part, les calculs ne sont pas bons. Oui,

  • Speaker #0

    clairement. Et ça peut être déséquilibré un temps, mais ça ne peut pas être déséquilibré tout le temps ou sur la durée. Sinon, effectivement, les calculs ne sont pas bons. Tout à fait. Je pense que ce sont des conseils d'ailleurs très judicieux pour les entrepreneurs aussi parce qu'on peut entreprendre. quelque chose sur papier, ça a l'air très bien. Et puis finalement, dans le quotidien, dans le concret, ça ne nous correspond peut-être pas ou ça ne correspond pas à notre situation familiale, quotidienne, etc. Donc, je pense que ce sont exactement les mêmes conseils qui sont valables pour les entrepreneurs. Quel mot ou quelle image résume ce que tu as envie de transmettre ici pour toi ou pour Innovate ?

  • Speaker #1

    C'est d'oser se sentir bien et d'oser ce qu'on veut faire. C'est vraiment ça, quand on voit parfois des groupes de femmes et même des groupes mixtes ou des groupes d'hommes simplement, on se rend compte qu'il y a parfois beaucoup de retenue et que ces personnes-là, elles ont en fait beaucoup à offrir, mais qu'elles n'osent pas encore. Et donc, il faut en fait oser et s'affirmer et se dire même peut-être que si on se casse la figure, c'est peut-être pas si grave que ça. Donc voilà, Innovette, c'est un lieu où on peut oser.

  • Speaker #0

    Oser. Si on se casse la figure, c'est pas si grave ? L'échec, quelle est ta vision sur l'échec et sur comment se relever ensuite ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'échec doit être pris socialement d'une autre façon, peut-être moins taper sur les gens parce qu'ils sont en situation d'échec. C'est pour ça que je préfère le mot transition. C'est peut-être un peu minimiser la chose, parce qu'il y a des échecs qui ont des conséquences financières, peut-être même au niveau des familles, etc. Donc, il ne faut pas minimiser la chose. On a aussi le droit de se dire qu'on s'est trompé, qu'on a un peu perdu de temps là-dessus et qu'on peut aller vers autre chose. Et en fait, il faudrait avoir peut-être une société qui soit aussi construite et normée pour permettre aux gens d'essayer de se casser la figure et de se dire « ok, je rebondis » . Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut être dans une case et il faut réussir dans cette case-là. Et quand on a souvent des profils à InnoVet de personnes qui ont déjà eu une carrière et qui, après 10, 15, 20 ans de travail, veulent faire autre chose, on sent bien que malgré tout leur bagage, elles hésitent beaucoup. parce qu'en fait, on leur a dit, vous êtes salarié et c'est comme ça en fait. Donc, c'est tout un changement mental à faire et la transition, elle devrait être davantage stimulée et encouragée que de parler d'échec, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, et puis on apprend toujours dans chaque situation, après chaque échec. Ok, merci beaucoup Karima pour tes partages aujourd'hui et à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'ici. Comme toujours, si tu penses que cet épisode peut inspirer quelqu'un, s'il te plaît, distribue un peu de bonheur et partage-le lui. Et enfin, je t'invite à mettre 5 étoiles pour le podcast et à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Prends bien soin de toi et moi je te dis à bientôt.

Chapters

  • Introduction Karima

    00:57

  • Inov'ett: soutien d'entrepreneurs locaux

    01:51

  • Réalité et challenges de l'entrepreneuriat

    04:39

  • Equilibre vie privé - vie perso

    11:51

  • Les femmes dans l'entrepreneuriat

    13:23

  • L'importance de la résilience et de l'adaptabilité

    16:14

Description

Un nouvel épisode dans la série⎥sur le divan⎥. Sur le divan entre copines. Sur le divan de la psy.


Aujourd'hui, je reçois Karima, gestionnaire de projets, coordinatrice et intrapreneuse au sein d'Innov’ett.


On y a parlé de:

✓ son parcours classique et comment elle est arrivée à la gestion de projets

✓ la création et les objectifs d'Innov’ett, un centre de soutien pour entrepreneurs locaux

✓ l'importance de la santé mentale et du bien-être pour les entrepreneurs

✓ les défis spécifiques que rencontrent les femmes entrepreneuses

✓ et bien sûr, plein d'autres pépites ✨


Bonne écoute 🎧


Julie, la psy des entrepreneuses ✨



Retrouve Innov'ett sur:

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Retrouve Karima sur:

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Retrouve-moi sur: 

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello et bienvenue dans le podcast La Psy des entrepreneurs. Je suis Julie Denis, je suis psychologue, j'accompagne les entrepreneurs à prendre soin d'eux pour qu'ils puissent, à leur tour, prendre soin de leur business. Parce qu'un entrepreneur bien dans ses baskets, c'est un des leviers clés du succès et de la durabilité de l'entreprise. Ici, on parle bien-être et épanouissement, mais aussi galère, challenge et santé mentale et surtout, comment on fait pour les gérer. Dans la série Sur le divan avec... J'interview des entrepreneuses inspirantes. Sur le divan comme chez la psy ou comme avec une copine, elles se livrent sur leur vécu plus que sur leurs accomplissements.

  • Speaker #1

    Installez-vous confortablement et bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Karima, merci d'avoir accepté l'invitation aujourd'hui pour ce podcast. Est-ce que tu peux commencer par te décrire en quelques mots et peut-être décrire en deux ou trois mots ton parcours ?

  • Speaker #1

    Oui. Donc, Karima, 30 et quelques années. Je suis gestionnaire de projet et intrapreneuse, comme on dit. Un parcours assez classique des études supérieures en droit et en études européennes. Une tentative de thèse en économie politique. Et puis, une volonté de revenir vers le concret et de travailler. J'ai bossé quelques années en politique et j'ai découvert la gestion de projet plus tardivement, donc à partir de 2019 et depuis lors, c'est ce que je fais. J'adore innover, créer, gérer, diriger des projets, des équipes, etc.

  • Speaker #0

    Innover, gérer des projets. Ton projet actuel, ou le projet en tout cas que tu gères actuellement avec deux autres personnes, c'est le projet Innovate. La Maison des Entrepreneurs à Éterbeek. Est-ce que tu peux expliquer peut-être en deux mots, peut-être d'abord ce que fait et ce que propose Innovet ?

  • Speaker #1

    Innovet, comme tu l'as dit, c'est la Maison des Entrepreneurs de la commune d'Éterbeek. C'est vraiment un projet communal financé par la commune qui a été initié pendant le Covid, donc en plein Covid, dans le cadre de ce qu'on appelait le plan de relance économique. qui a été soutenu par le Bourg-de-Mestre, mais aussi par d'autres mandataires, je pense à l'échevin de l'économie et à l'échevin de l'emploi. Et l'idée, c'était de créer un lieu qui puisse soutenir l'entrepreneuriat local, parce que forcément, c'était un secteur qui était en forte difficulté à ce moment-là et qui a subi toutes les conséquences de cette crise. Et donc, à Innovet, on propose des programmes, qu'ils soient courts ou longs. pour ceux et celles qui veulent se former. On est plutôt axé sur tout ce qui est phase d'idéation et de création. On ne fait pas tellement de l'accompagnement post-création, mais pour ça, on a un excellent service économie au sein de la commune. Donc nos programmes, c'est plusieurs formules. Ça peut être des programmes courts, des programmes longs. Et on a une condition, si tu veux, c'est d'avoir un ancrage éterbéquam, parce que c'est un projet de la commune. Et donc, ça veut dire des personnes déterbées qui souhaitent entreprendre, ou des personnes d'ailleurs, mais qui souhaitent entreprendre. à Eiterbeek, donc ça peut faire potentiellement beaucoup de monde. Et donc, voilà, mon rôle dans Innovet, je gère Innovet, j'en suis la coordinatrice, et avec moi, j'ai deux collègues de ouf, donc Margot et Florence, et à Troyes, on a essayé de vraiment construire une continuité dans ce qu'on fait, donc on intervient avant, pendant, après, et on est tout à fait complémentaires.

  • Speaker #0

    Concrètement, quelqu'un qui nous écoute là et qui a ... un lien avec Etherbeek et qui souhaiterait prendre contact avec vous ? Il y a un local physique, il y a des permanences, ce premier contact, ce premier pas qui est souvent le plus difficile, une fois que ça roule, ça roule. Comment c'est possible de le faire ?

  • Speaker #1

    Un peu tout ça, on a un local physique, on y organise pas mal d'activités, donc il n'est pas ouvert 7 jours sur 7, forcément, mais... On y est assez souvent, donc les gens peuvent toquer à la porte, rue de l'Étang 131 à Eterbeek. Mais on peut aussi nous contacter via l'adresse mail innovette.eeterbeek.brussels, on est assez réactifs. Et on est aussi présente sur les réseaux sociaux, donc Instagram et LinkedIn pour le moment. Et on est en train de construire un site web aussi pour nous donner plus de visibilité. Donc voilà, on peut nous contacter. de toutes les façons possibles et imaginables, même via le site web de la commune, via un formulaire de contact, les gens pourront nous attendre.

  • Speaker #0

    Chouette, ok, je pense que c'est très clair. Alors si on revient un petit peu à toi personnellement, ton père était indépendant.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Alors, enfant, est-ce que tu avais conscience des enjeux et des réalités de l'entrepreneuriat ?

  • Speaker #1

    Oui, et je ne voulais absolument pas être entrepreneuse, parce que mon père était un peu un entrepreneur à l'ancienne. C'était l'entrepreneur qui s'oubliait. La question du temps pour soi et de la santé mentale, ce n'était absolument pas pris en ligne de compte. Donc, il travaillait 7 sur 7, jamais de congé, il partait à 4 heures du matin. rentrer à 21h. Mais je pense aussi que c'était peut-être une autre époque aussi. C'était un immigré en Belgique qui voulait travailler, donc il s'est créé son propre travail. Donc moi, l'entreprenariat, j'en avais absolument pas une belle image. Je voulais absolument pas faire ça. Et en fait, avec Innovate, je découvre qu'il y a d'autres façons aussi d'entreprendre et qu'on peut entreprendre aussi plus intelligemment et en se mettant au centre de son projet.

  • Speaker #0

    Oui, c'est paradoxal parce que d'une part, j'entends ... Je ne voulais absolument pas devenir entrepreneuse. Et en même temps, aujourd'hui, tu soutiens et accompagnes et tu aides les hommes et les femmes qui viennent toquer à votre porte à entreprendre.

  • Speaker #1

    C'est ça, parce qu'en fait, j'ai eu d'autres modèles. J'ai vu comment d'autres entreprenaient. Et surtout, on rencontre à Innovette beaucoup de personnes qui sont coachs et qui accompagnent les entrepreneurs aussi sur cet aspect de développement personnel. Et j'ai l'impression qu'il y a une prise de conscience aussi, qu'il faut faire attention en fait au danger de l'entrepreneuriat et c'est pour ça que je me dis voilà ce qu'on fait ça a du sens parce qu'on remet un peu aussi l'église au milieu du village en disant aux gens ok entreprendre c'est bien mais on va aussi travailler sur d'autres aspects qui sont plus liés à vous et à votre personne parce que c'est important aussi dans le parcours entrepreneurial. Donc voilà clairement il y a eu un avant avec le modèle un peu de l'entrepreneuriat comme mon père l'entendait. Et puis, ce modèle-là, il a évolué et j'ai découvert d'autres façons d'entreprendre. Après, ça ne fait toujours pas de moi une entrepreneuse, mais j'ai envie de soutenir quand même l'entrepreneuriat à Bruxelles.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que d'avoir vu les conséquences de ce type d'entrepreneuriat avec ton père te motive d'autant plus aujourd'hui à soutenir un autre type d'entrepreneuriat ou un autre quotidien dans l'entrepreneuriat ? Est-ce qu'il y a un lien à y voir ou pas forcément ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que ça peut être lié. Parce qu'en fait, si tu veux, je l'ai découvert malgré moi, l'entrepreneuriat un peu nouveau. Et c'est surtout cette idée de soutenir dans l'entrepreneuriat la création, mais de se dire qu'on peut créer sans s'oublier. Et donc, mon père, il n'était pas dans la création. C'était un entrepreneur assez classique. Il était dans la vente de produits, mais qui étaient des produits dont on avait besoin pour vivre. Mais clairement, il y a un lien qui se fait entre ce qu'il ne faut pas faire et ce qu'il vaut mieux faire pour entreprendre et être bien aussi. Parce que dans l'entrepreneuriat, le problème, c'est aussi la durée. On peut se lancer, mais si on ne tient pas compte de certaines choses, alors on ne dure pas. Ou alors on dure en se sacrifiant. Et ce n'est pas top. Oui,

  • Speaker #0

    c'est chouette d'entendre des discours comme ça. Depuis le Covid, on en entend ici et là. C'est rare, c'est le début. Donc, c'est chouette d'entendre des structures qui accompagnent des entrepreneurs. tenir compte aussi de cet aspect-là, parce qu'effectivement, on parle de durabilité économique. La durabilité, c'est aussi l'entrepreneur qui tient le coup sur la durée. C'est ça, oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu penses avoir hérité, consciemment ou inconsciemment, de ton père dans ta façon d'aborder le travail et tes projets aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je pense le sens du travail. Et même là, je pense qu'il y a une évolution dans ma personne. C'est que j'ai découvert aussi, au fur et à mesure, que travailler bien, ce n'est pas nécessairement travailler dur, mais ça peut être travailler plus intelligemment. Mais voilà, le goût du travail, la nécessité de travailler, ça, ça me vient de lui, de nouveau, parce que c'était un impératif pour lui de travailler. Sans ça, il n'avait pas de ressources. Donc ça, c'est quelque chose que je tiens de lui, oui.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a motivée à créer ou à contribuer à créer Innovette ?

  • Speaker #1

    En fait, on était en plein Covid et on vivait les annonces de confinement successives. Et le service Éco, donc, à sa tête, j'ai envie de dire, voilà, Margot, qui a aussi contribué à la création d'Innovet, recevait un tas de demandes d'entrepreneurs, d'indépendants, de commerçants, enfin voilà, en disant, pour nous, c'est difficile. Quelles sont les aides ? Il a été beaucoup question d'aide à ce moment-là. Et c'est vrai que donner une aide, une prime et tout, c'est bien, mais ça reste ponctuel, ce n'est pas un accompagnement structurel. Et donc, de là est née la réflexion, sous l'impulsion, encore une fois, du politique, de se dire, OK. On a une crise, il va y avoir un après-crise, il faut déjà commencer à gérer l'après-crise. Et on s'est mis à réfléchir ensemble et à élaborer un plan de relance économique qui ne comportait pas qu'Innovet. Innovet, c'est une des quatre mesures phares de ce plan économique. qui était quand même une des plus importantes. Et donc, on s'est dit, on va créer une structure qui puisse être une structure dédiée aux entrepreneurs. Ils poussent la porte, ils ont les accompagnements dont ils ont besoin, mais même une perme à un moment donné, s'ils ont besoin de discuter sur les difficultés qu'ils rencontrent, on est là aussi, on peut les orienter, les aiguiller. Et donc, c'est comme ça qu'est venue l'idée du Novette. Et on n'a pas tardé à créer Novette, puisqu'en quelques mois, le lieu existait physiquement.

  • Speaker #0

    En trois ans, qu'est-ce que vous avez accompli ? J'ai pu entendre quelques chiffres. podcast. Est-ce que tu peux nous partager quelques chiffres ?

  • Speaker #1

    Innovet, donc, c'est trois ans d'existence, plus d'une quarantaine de programmes déjà offerts, puisque en plus, les programmes sont gratuits pour ceux et celles qui poussent la porte d'Innovet. C'est plus de 400 personnes cumulées qui sont passées par chez nous, que ce soit pour des programmes longs de création d'entreprises de six semaines ou pour des ateliers d'une journée ou même des soirées de réseautage. C'est aussi plus d'une trentaine de partenaires, donc on est assez bien ancré dans l'écosystème entrepreneurial bruxellois, on commence à être connues et reconnues, mais avec un ancrage local. C'est ça, notre spécificité. C'est un tiers des programmes qui sont dédiés aux femmes, parce qu'on a aussi une forte demande sur cet aspect-là. Et c'est encore tout plein de projets. Je ne saurais même pas les énumérer à venir. Ce qui nous manque, c'est du temps pour les mettre en place.

  • Speaker #0

    Alors, c'est ce que vous avez déjà fait jusqu'à présent. Où sera Innovette, selon toi, dans trois ans ?

  • Speaker #1

    Moi, dans trois ans, j'espère qu'Innovette sera un peu un lieu qui se gère de façon, entre guillemets, autonome. Dans le sens où les gens arrivent, ils savent ce qu'ils doivent faire, ils vont à leur coaching ou ils vont à l'espace d'incubation. Ça, c'est un rêve qu'on a à Inovet. On a deux étages, d'avoir tout un espace pour les formations et les coachings au rez-de-chaussée et un incubateur à l'étage. Et donc, que chacun ait sa place et qu'on crée un écosystème dans l'écosystème où les gens puissent se croiser. Moi, j'ai un peu cette image un peu glamour de la Silicon Valley. où tout le monde se rend compte, tout le monde sait ce qu'il a à faire, mais en même temps, on prend du temps pour soi et on n'est pas obligé de créer toujours en étant autour d'une table. On peut créer en étant assis par terre avec un copain.

  • Speaker #0

    Un vrai lieu de vie, d'échange. Tout à fait.

  • Speaker #1

    Une communauté. On appelle souvent notre réseau, on l'appelle la communauté innovette puisqu'on crée vraiment du lien entre les personnes aussi.

  • Speaker #0

    Chouette. Chouette vision.

  • Speaker #1

    On espère.

  • Speaker #0

    Alors, tu es intrapreneuse qui mène plusieurs projets. comment est-ce que tu parviens à préserver toi, ta santé mentale et ton bien-être au quotidien ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est lié un peu à ce que j'ai dit avant. J'ai mis du temps aussi à comprendre qu'il fallait mettre des limites et mettre des priorités. Et je pense que le déclencheur chez moi, ça a été un changement personnel. Comme je suis devenue maman, il y a un moment donné où ça s'impose à soi. Il faut gérer son temps différemment. Et ça s'est passé comme ça, en fait. Et puis après, je suis redevenue maman. C'est dingue parce que ma collègue que j'ai déjà citée, à mon retour, m'a dit Merci. Tu as l'air plus détendu qu'avant, alors que j'ai deux enfants en bas âge. Mais parce que j'ai appris à mettre des priorités et donc que je ne cours plus après des choses qui ne sont pas indispensables ou qui ne doivent pas être réalisées dans les médias. Donc, il y a une meilleure gestion du temps et planification, mais il y a aussi des limites qui se posent à un moment.

  • Speaker #0

    Oui, une remise en perspective peut-être aussi de ce qui est important, de ce qui l'est moins, puisqu'il y a d'autres...

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. Parfois, on a l'impression que... que tout est urgent et que tout est important, alors qu'en réalité, là-dedans, on pourrait sabrer 50 %. Donc ça, oui, c'est important d'en prendre conscience.

  • Speaker #0

    J'entends souvent les entrepreneurs, les femmes entrepreneuses qui ont des enfants, dire que les enfants, c'est une contrainte, entre guillemets, parce que du coup, ça limite le temps de travail. Il y a des entrepreneurs qui auraient besoin de parfois plus d'heures de travail, mais en même temps, ça oblige à mettre des limites et à garder cet équilibre entre le... le pro, le perso, le temps de travail et le temps de non-travail, qui est évidemment important aussi. Alors, tu rencontres beaucoup d'entrepreneuses, forcément par le biais d'Innovette. Quels sont les challenges pro, perso, que tu observes chez les entrepreneurs que tu rencontres, qui ont du coup un impact sur leur activité ? Et est-ce que tu vois une différence avec les hommes entrepreneurs, les challenges qu'eux peuvent rencontrer ?

  • Speaker #1

    On en parle souvent au sein d'Innovette. D'abord, on se rend compte que les femmes qui veulent entreprendre, elles ont souvent des idées qui sont assez super, donc c'est des choses je ne sais pas d'où elles sortent ces idées-là, mais on se dit ouais, il fallait y penser, et donc elles ont vraiment des idées assez géniales mais même si elles sont assez avancées dans leur phase d'idéation et de création, elles n'osent pas encore tout à fait et concrètement se lancer et elles sont toujours dans l'hésitation parce que je pense qu'il y a une question de sécurité financière qui se pose à un moment donné on a aussi Il y a eu la confirmation récemment que l'accès au financement pour les femmes était plus difficile que pour les hommes. Donc, tout ça, ça joue aussi. Et puis, il y a probablement aussi des injonctions sociales ou culturelles qui entrent en ligne de compte. On se dit, OK, l'entrepreneuriat, c'est plus peut-être pour les hommes. Est-ce qu'on ne serait pas mieux en tant que salarié ? Et donc, on hésite. davantage. Mais généralement, ce sont des femmes qui préparent tellement bien leur projet que quand elles se lancent, en fait, elles sont beaucoup plus prêtes qu'un homme qui veut entreprendre parce qu'elles, elles se sont posées toutes les questions. Mais c'est vrai qu'à un moment donné, il faut arrêter de se poser les questions et raccourcir ce temps de création.

  • Speaker #0

    Donc il y a plus de doute. Les différences que tu peux observer, c'est qu'il y a plus de doute en amont. Le revers positif de la médaille, c'est qu'une fois qu'elles se lancent, elles sont beaucoup plus préparées. Et d'ailleurs, je n'ai pas les chiffres en tête, mais il me semble que les femmes qui entreprennent... ont plus de taux de réussite que les hommes qui entreprennent. Probablement en partie grâce à ça. Quelle est ta vision plus large de l'entrepreneuriat au-delà du projet ici Innovate ? Quel rôle penses-tu que les entrepreneurs peuvent jouer dans la société ?

  • Speaker #1

    Moi, je conçois un peu les entrepreneurs comme des fournisseurs de bien-être au sens large, dans le sens où quand on entreprend, c'est toujours tourné vers les autres. En fait, OK, il y a de l'enrichissement. personnel là-dedans parce qu'on essaye aussi de vivre de ça, mais généralement on vient avec une idée qui est une réponse à un truc qu'on a vécu ou à un truc qu'un copain ou une copine a vécu et donc on est plutôt pragmatique, donc on cherche à solutionner quelque chose, on cherche à créer quelque chose qui peut faire du bien ou qui peut apporter du mieux dans la vie des gens. Donc voilà, pour moi ce sont vraiment des faiseurs de bien-être, entre guillemets.

  • Speaker #0

    J'aime bien ce terme, faiseur de bien-être. C'est joliment dit. Oui, donc ça vient en réponse à une problématique de la société et ce sont les entrepreneurs et toutes les compétences qu'on attribue généralement aux entrepreneurs d'innover, c'est le cas de le dire, d'innover, d'être créatif, de réfléchir un peu en dehors des sentiers battus ou des out of the box qui trouvent des solutions. Le terme c'était ?

  • Speaker #1

    Faiseur de bien-être.

  • Speaker #0

    Quelle place est-ce que tu accordes à la persévérance et à la résilience dans ton parcours ? Est-ce qu'il y a un moment marquant. quand, où ces qualités ont vraiment fait la différence dans ton parcours à toi ?

  • Speaker #1

    Oui, probablement. La persévérance, elle a aussi ses mauvais côtés, c'est que parfois, il faut pouvoir lâcher prise aussi. C'est plus comme ça que je vois la persévérance, c'est qu'à un moment donné, il faut arrêter. Je ne sais pas si ça répond à ta question, parce que je prends la chose un peu de l'autre côté, c'est de se dire qu'à un moment donné, il faut arrêter de persévérer. Par contre, la résilience, je trouve que c'est fondamental dans un parcours, parce que On en a parlé à un autre moment, mais effectivement, c'est l'échec qui nourrit. Et un jour, on m'a aussi dit, voilà, la critique est facile et l'art est difficile. Donc, en fait, quand tu échoues, c'est facile pour tout le monde de te critiquer. Mais en réalité, cet échec-là, il a apporté quelque chose pour toi et probablement aussi pour les autres. Moi, je n'ai pas vraiment vécu de gros échecs. J'ai plus vécu des transitions parce qu'en fait, j'ai eu plusieurs carrières, même si je suis encore assez jeune. Mais j'ai cumulé souvent plusieurs emplois. Et à un moment donné, j'ai cumulé aussi parce que je ne savais pas trop aller ou trop aller. Et à un moment donné, j'ai dû arrêter en me disant, OK, ça, ce n'est pas fait pour toi, mais tu l'as testé, tu l'as vu et on arrête là. Et cette capacité, en fait, à rebondir sur autre chose. Et en fait, la gestion de projet, quand elle est arrivée dans ma vie, c'était un peu par hasard. Et puis après, là, c'est devenu une évidence parce que comme on m'a même proposé d'occuper d'autres fonctions au sein de ma structure, j'en suis restée à la gestion de projet. C'était ça et pas autre chose.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux développer un petit peu ce que tu entends par, pour moi, la persévérance, c'est arrêter de persévérer à un moment ?

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en fait, si tu veux, parfois je me suis peut-être trop accrochée à des choses en me disant la persévérance est d'office une qualité.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, je percevais ça comme quelque chose de bien. Il faut s'y accrocher. Si on s'y accroche, on y arrive. Mais il faut aussi pouvoir admettre qu'on s'accroche parfois à de mauvaises choses.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et donc, il ne faut pas persévérer et qu'il faut juste se dire, en fait, ce n'était pas ça. Et donc, c'est en ce sens-là que moi, j'interprète la persévérance, pas toujours comme quelque chose de positif dans un parcours, mais voilà, c'est une question de vocabulaire, en fait. Ce n'est pas ce mot-là que j'utiliserais pour définir quelque chose de positif.

  • Speaker #0

    Oui, donc si je comprends bien, ce que toi, tu entends par persévérance, ce serait peut-être plus de l'obstination à tenir coûte que coûte. Par contre, ce que j'entends dans la manière dont tu le décris, c'est une persévérance à continuer à chercher ce qui te correspond, toi, et une persévérance à... Être fidèle à soi-même, finalement. Persévérer dans « je dois chercher et trouver mon chemin à moi, et pas tant, je me suis accrochée, j'ai choisi un projet, je m'accroche à ce projet-là, coûte que coûte. » C'est plutôt continuer à s'écouter, et si à un moment, on se rend compte que ce projet-là, ou cette activité-là ne me correspond plus, c'est plutôt persévérer dans « je fais ce qui me correspond à moi, plus qu'un projet X ou Y. »

  • Speaker #1

    En fait, je crois que moi, j'ai utilisé la persévérance, le mot persévérance, à mauvais escient. Et donc, je n'en garde pas un bon souvenir de ce mot-là.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'effectivement, persévérer dans des projets qui ne nous correspondent pas, on peut s'y perdre.

  • Speaker #1

    Exactement, oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Comment tu fais la différence ou comment est-ce que tu arrives à détecter à un moment que quelque chose te correspond et fait pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question assez difficile. C'est peut-être aussi le plaisir qu'on a dans ce projet-là. Moi, j'ai vécu plusieurs vies professionnelles, parfois même très courtes, mais certes. Et parfois, j'ai fait des choses, j'ai enseigné et ça a été très chouette. pendant longtemps, mais à un moment donné, j'ai continué à enseigner parce que c'était bien d'enseigner. Je n'éprouvais plus de plaisir à le faire et j'ai persévéré. Je me suis obstinée, et c'est ça le mot que je devrais utiliser, en vain. Et à un moment donné, j'ai dit stop parce que je ne me retrouvais plus là-dedans. Je crois qu'effectivement, quand on ne prend plus de plaisir à faire les choses et que ça demande plus de travail que de plaisir et qu'il n'y a pas un équilibre, c'est que peut-être, quelque part, ce n'est pas bon. Alors, c'est sûr qu'il y a toujours un moment donné où il faut... où il faut travailler plus et que le plaisir, il arrive en second voire en troisième lieu. Mais il faut un équilibre. Si on n'arrive jamais à cet équilibre, c'est que quelque part, les calculs ne sont pas bons. Oui,

  • Speaker #0

    clairement. Et ça peut être déséquilibré un temps, mais ça ne peut pas être déséquilibré tout le temps ou sur la durée. Sinon, effectivement, les calculs ne sont pas bons. Tout à fait. Je pense que ce sont des conseils d'ailleurs très judicieux pour les entrepreneurs aussi parce qu'on peut entreprendre. quelque chose sur papier, ça a l'air très bien. Et puis finalement, dans le quotidien, dans le concret, ça ne nous correspond peut-être pas ou ça ne correspond pas à notre situation familiale, quotidienne, etc. Donc, je pense que ce sont exactement les mêmes conseils qui sont valables pour les entrepreneurs. Quel mot ou quelle image résume ce que tu as envie de transmettre ici pour toi ou pour Innovate ?

  • Speaker #1

    C'est d'oser se sentir bien et d'oser ce qu'on veut faire. C'est vraiment ça, quand on voit parfois des groupes de femmes et même des groupes mixtes ou des groupes d'hommes simplement, on se rend compte qu'il y a parfois beaucoup de retenue et que ces personnes-là, elles ont en fait beaucoup à offrir, mais qu'elles n'osent pas encore. Et donc, il faut en fait oser et s'affirmer et se dire même peut-être que si on se casse la figure, c'est peut-être pas si grave que ça. Donc voilà, Innovette, c'est un lieu où on peut oser.

  • Speaker #0

    Oser. Si on se casse la figure, c'est pas si grave ? L'échec, quelle est ta vision sur l'échec et sur comment se relever ensuite ?

  • Speaker #1

    Je pense que l'échec doit être pris socialement d'une autre façon, peut-être moins taper sur les gens parce qu'ils sont en situation d'échec. C'est pour ça que je préfère le mot transition. C'est peut-être un peu minimiser la chose, parce qu'il y a des échecs qui ont des conséquences financières, peut-être même au niveau des familles, etc. Donc, il ne faut pas minimiser la chose. On a aussi le droit de se dire qu'on s'est trompé, qu'on a un peu perdu de temps là-dessus et qu'on peut aller vers autre chose. Et en fait, il faudrait avoir peut-être une société qui soit aussi construite et normée pour permettre aux gens d'essayer de se casser la figure et de se dire « ok, je rebondis » . Et le problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut être dans une case et il faut réussir dans cette case-là. Et quand on a souvent des profils à InnoVet de personnes qui ont déjà eu une carrière et qui, après 10, 15, 20 ans de travail, veulent faire autre chose, on sent bien que malgré tout leur bagage, elles hésitent beaucoup. parce qu'en fait, on leur a dit, vous êtes salarié et c'est comme ça en fait. Donc, c'est tout un changement mental à faire et la transition, elle devrait être davantage stimulée et encouragée que de parler d'échec, par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, et puis on apprend toujours dans chaque situation, après chaque échec. Ok, merci beaucoup Karima pour tes partages aujourd'hui et à très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'ici. Comme toujours, si tu penses que cet épisode peut inspirer quelqu'un, s'il te plaît, distribue un peu de bonheur et partage-le lui. Et enfin, je t'invite à mettre 5 étoiles pour le podcast et à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Prends bien soin de toi et moi je te dis à bientôt.

Chapters

  • Introduction Karima

    00:57

  • Inov'ett: soutien d'entrepreneurs locaux

    01:51

  • Réalité et challenges de l'entrepreneuriat

    04:39

  • Equilibre vie privé - vie perso

    11:51

  • Les femmes dans l'entrepreneuriat

    13:23

  • L'importance de la résilience et de l'adaptabilité

    16:14

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