- Speaker #0
Entreprendre en solo, en toute liberté, sans employés, et développer un business rentable, scalable et durable, c'est possible. Je suis Flavie Prévost, ex-dirigeante devenue solopreneur et créatrice du premier incubateur de solopreneurs en France. Avec ce podcast, j'ai voulu créer le board que j'aurais aimé avoir à mes côtés quand je me suis lancée en solo. Un board composé des meilleurs experts, disponible chaque semaine gratuitement à mon micro pour te donner des super conseils et te mettre au défi. L'épisode va commencer, je te préviens, ça va vite. Alors n'oublie pas de t'abonner à la newsletter. pour recevoir les bonus. Aujourd'hui, je te présente une nouvelle mini-série, 5 épisodes express, à binger, pour progresser vite et bien sur un thème business incontournable. Allez, c'est parti pour le premier épisode de la série. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette nouvelle mini-série du Borde. Et oui, on est en studio, on s'upgrade un petit peu, on a la belle vie là du côté des solopreneurs. Je suis à Paris et je suis avec un nouvel invité pour le Borde. Vous n'allez pas en revenir parce que sans doute que vous le connaissez déjà depuis un moment sur les antennes du freelancing et du soloprenariat puisqu'il s'agit de Thomas Burbidge. Salut Thomas et bienvenue au Borde.
- Speaker #1
Bonjour, bon appétit.
- Speaker #0
Le magnifique auteur, host de Young, Wild & Freelance, un podcast qui a bercé un grand nombre de personnes. ma transition de salarié à freelance Thomas.
- Speaker #1
Merci Flavie, je suis ravi.
- Speaker #0
Ravi de t'avoir sur le board.
- Speaker #1
Je pense que tu vas être étonné parce qu'au final, en vrai, nous dans notre écosystème où on se connaît, j'avoue, je suis un peu un dinosaure, mais il y a beaucoup de gens qui ne me connaissent pas encore. Et je m'en rends compte à chaque fois où tu vois des gens, ouais, vous connaissez certainement et en fait, pas tant.
- Speaker #0
En fait, on est underrated, il y a plein de gens qui ne nous connaissent pas encore.
- Speaker #1
Ce qui est top parce qu'on a un...
- Speaker #0
potentiel de développement huge plein de choses à faire donc en plus d'être un super podcaster et d'être un super humain parce que j'ai eu l'occasion de travailler avec toi sur plusieurs événements et c'est très très cool aussi de le dire tu viens nous parler aujourd'hui d'un sujet qui est je trouve clé qui est une nouvelle vision du freelancing et du soloprenariat parce que partout on voit que le smink LinkedIn les 10K les 6 chiffres les 7 chiffres et même le million et même le milliard parce que Sam Altman a dit qu'avec ChatGPT et les agents on peut faire autonome, on aurait bientôt The One Person Company à faire 1 billion dollars. Donc jusqu'où ça va aller ? C'est pour ça que je t'ai invitée, pour remettre un petit peu l'église au centre du village et voir s'il n'y a pas d'autres récits qu'on peut se raconter sur le freelancing et sur l'oprenariat, qui n'intègrent pas que la vision capitalistique, mais qui intègrent aussi, nous, les humains, à faire ce solo business-là pour qu'on soit à l'aise. La nature, l'environnement, les autres, qu'est-ce qui se passe dans tout ça ? Donc, Voilà, ma première question pour toi Thomas, c'est d'où est venue cette idée qu'il y a une autre forme de soloprenariat possible, qui ne soit pas que capitalistique ? Est-ce que tu peux développer un petit peu ton point de vue sur cet écosystème et notre façon de faire du freelancing aujourd'hui dans le monde moderne ?
- Speaker #1
Je pense que ça vient beaucoup de ma posture d'accompagnant, ou comme toi potentiellement, comme beaucoup de gens qui nous écoutent je pense, quand je suis arrivé dans... Ce jeu de l'entrepreneuriat, en plus, et je dis le mot jeu exprès parce que moi je suis fasciné par les jeux de société hyper stratégiques. J'ai beaucoup joué aux jeux vidéo quand j'étais adolescent, je rejoue encore pas mal aujourd'hui en cette période où je ralentis. Et en fait la dimension du jeu stratégique... où il y a tellement de variables à prendre en compte, tellement d'options, tellement de trucs, il se passe quelque chose, comment je rebondis, etc. C'est des choses qui captivent ma conscience et qui captivent mon... cerveau rationnel et du coup c'est des choses qui absorbent beaucoup dans lesquelles on peut tu peux plonger mais comme l'entrepreneuriat c'est un jeu infini tu peux plonger avec toutes tes ressources tout ton temps tout ton énergie sauf qu'un être humain comme nous on a des limites Et je pense qu'il y a du coup deux choses. Il y a le fait de voir en tant qu'accompagnant, ce qui est arrivé un peu tard, je n'étais pas accompagnant dès le début quand je me suis lancé à mon compte. Avant, je faisais mes missions freelance et ainsi de suite, mais je ne m'en rendais pas compte quand c'était moi tout seul dans mon propre petit écosystème. Mais quand j'ai commencé à travailler avec d'autres personnes et à bosser sur des sujets d'accompagnement entrepreneurial, de plus en plus, je voyais de l'extérieur des personnes qui étaient dans l'intensité entrepreneuriale mais à qui ça coûtait plein d'autres choses. Et ça, plus ma conscience écologique qui s'est affinée petit à petit, ma conscience sociale, ma fascination pour la psychologie, la sociologie, tous ces sujets-là.
- Speaker #0
Conscience politique aussi ?
- Speaker #1
Conscience politique à fond. Ça a fait que petit à petit, j'ai commencé à voir à quel point... L'entrepreneuriat et toute l'énergie qu'on y met, ça peut, et pour beaucoup, ce n'est pas conscient, mais ça peut avoir d'énormes coûts et d'énormes conséquences sur plein d'autres choses.
- Speaker #0
Ce que j'aime bien, c'est que toi et moi, on pourrait penser que c'est un peu inconciliable, quelque part dans nos visions, qu'on soit à la même table et qu'on soit d'accord. Parce que d'un côté, moi, je suis la solopreneur à six chiffres et compagnie. Je n'hésite pas à partager et à construire ça en public. Donc, on pourrait penser que c'est une forme d'injonction à faire toujours plus. De l'autre... Toi, tu parles de l'écosystème, etc. Il ne faut pas penser qu'au fric. Néanmoins, il y a ce point commun qui nous relie, c'est cette envie de jouer à ce jeu. Et ce jeu, il est assez addictif. Ce midi, on était au resto et tu me disais, là, je fais une pause de réseaux sociaux parce que je me sentais très proche du burn-out. Alors, quel est le sens de l'entrepreneuriat ? Comment on peut un peu rééquilibrer notre façon d'entreprendre ? En sortant des injonctions et sans être tout de suite comme ça dans ce diktat, d'en faire toujours plus, qui nous grignote, qui nous prend, on met un doigt dans la machine et on se fait comme ça. C'est vraiment un énorme engrenage. On passe notre vie à poster des trucs sur les réseaux sociaux, à faire des trucs nouveaux tout le temps. On est un peu fatigué.
- Speaker #1
En fait, je pense que ce qui se joue, c'est qu'il y a une récompense individuelle de, comme tu dis, le doigt dans l'engrenage et ça nous embarque. Selon ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas, ça nous embarque plus ou moins. les injonctions extérieures, très liées à la performance, à la représentation. J'ai envie de réussir pour être accepté par un groupe social. Il y a toutes ces dynamiques qui jouent, qui nous poussent de plus en plus loin. Je mets toutes mes ressources dans le game entrepreneurial. Et donc, il y a les conséquences dont on a mentionné et que moi, je vis en ce moment beaucoup parce que j'ai senti, comme tu l'as dit, je suis au bord du précipice. Et si je ne prends pas d'action radicale pour remettre du soin, en fait, je vais plonger. Mais ce que j'aime bien remettre sur la table, c'est que personne... qui entreprend notamment quand on est freelance, solopreneur, indé, etc. Personne ne vient dans le jeu entrepreneurial avec uniquement une aspiration de performance, de réussite financière, etc. On arrive à ce truc de me dire je vais me lancer, souvent pour des raisons très personnelles. J'ai envie de passer plus de temps avec mes enfants, j'ai envie de profiter davantage de mon quotidien et pas être exploité par telle entreprise comme quand j'étais salarié. J'ai envie d'avoir plus de choix. Choix géographiques, choix de clients avec qui je travaille, etc. Donc, on vient à l'entrepreneuriat souvent pour ces raisons. Mais une fois qu'on est dans, il faut que je génère du chiffre d'affaires, du coup, je cherche des solutions, je lis des gens sur Internet qui me disent si tu ne vises pas les 10K par mois, tu es une sous-merde. En fait, on se fait prendre par une vague.
- Speaker #0
Et on dévie par rapport à ce qu'on avait.
- Speaker #1
Et on oublie. On dévie, mais on oublie. Et moi, j'ai tellement de cas de clientes, clientes qui arrivent dans nos accompagnements à un moment donné et qui nous partagent des histoires d'être parti en mode agence, d'avoir recruté, d'avoir machin et tout. Et je dis raconte-moi là, quand tu t'es lancé il y a trois ans, cinq ans, c'était quoi la raison pour laquelle tu es arrivé à entreprendre ? Pourquoi tu as quitté ton taf et tu as décidé de te mettre à ton compte ? Souvent quand elle raconte l'histoire, je dis qu'est-ce qui s'est passé entre temps quoi. Et en fait, on a comme une amnésie qui est causée par l'intensité et le fait qu'on soit happé par le jeu pour beaucoup, mais aussi par l'image. de ce que je me raconte de ce à quoi je dois ressembler pour réussir et c'est là le premier truc du problème c'est qu'on s'oublie soi dans l'équation et on met tout le truc dans l'imaginaire de ce que je pense que je dois construire de moi pour coller
- Speaker #0
à l'entrepreneur entre vous ça super intéressant je pense c'est pour ça qu'on est raccord moi tu vois j'ai relu compagnie of one cet été et dans ce livre fondateur quoi du solopreneur qui peut créer son entreprise tout seul il ya la notion de croissance limitée C'est-à-dire jusqu'où j'ai besoin de croître et je me mets un maximum pour ne pas m'oublier en chemin et pour ne pas devenir un manager, devenir un leader ou autre. Et du coup, oublier ce côté artisan, oublier ce que j'aime, pourquoi faire les choses. Et quand tu parles des motivations, ça me rappelle les miennes aussi quand je me suis lancée. Et moi, dans mes motivations, il y avait le côté artiste. Ça va être bizarre, mais un peu créatif. En gros, pouvoir faire des trucs un peu foufous que peut-être je n'avais pas le droit de faire dans un cadre corporate. Enfin... On me le tolérait, mais on me faisait comprendre que bon, Ça va bien de faire du Flavie 10 minutes. Il faudrait aussi de temps en temps faire des trucs un peu plus corporate. Donc ça me fait plaisir que tu me rappelles un peu cette motivation de départ.
- Speaker #1
C'est ça qui compte en fait, c'est ça qui nous nourrit. Alors bien sûr, il y a les obligations financières. On ne vit pas encore dans un monde où le revenu universel nous permet de couvrir tous nos besoins primaires sans avoir à créer un modèle économique. Donc il faut une entreprise avec un modèle économique stable qui nous permet de nous rémunérer, bien sûr. Mais l'exemple que tu dis de se fixer un cap supérieur. Il est vachement intéressant parce qu'en fait, la question, ce n'est pas tant comment je fais pour juste kiffer mes journées. La question, c'est comment je fais pour équilibrer le fait de faire tourner une entreprise et de faire des choses ambitieuses si j'en ai envie. Moi, j'ai envie de faire des trucs ambitieux avec ma boîte. Ça me fascine. Je suis amoureux de ce jeu entrepreneurial et je considère que je suis un plutôt bon entrepreneur et que j'aide les gens à être des meilleurs entrepreneurs. Mais je n'ai pas du tout envie que ça, ça me coûte. Mon épanouissement en tant qu'individu. Et souvent, c'est ça qui se passe.
- Speaker #0
Exactement. Alors, je pense que ça parlera pas mal de nos auditeurs et auditrices parce qu'on en parle tout le temps entre nous, à quel point on peut être proche de cette version sacrificielle aussi de l'entrepreneuriat, entre laquelle pourtant on lutte, toi et moi, avec cette logique de freelance, solopreneur. On ne veut pas de cet entrepreneuriat sacrificiel où on lève des fonds, on recrue, on licencie, on se fait broyer par la machine. Qu'est-ce que tu pourrais donner comme défi à la fin de ce premier épisode à nos auditeurs et auditrices ? commencer à peut-être renouer avec, je ne sais pas, cette motivation ?
- Speaker #1
Je dirais simplement replonger dans les raisons pour lesquelles on a commencé. Et du coup, ça peut être prendre un temps, ouvrir un carnet et écrire la réponse à cette question. Pourquoi je me suis mis à entreprendre ? Qu'est-ce qui était important pour moi à l'époque ? Et comment j'infuse davantage de ça dans la réalité de mon entreprise aujourd'hui ? Ça se trouve, les choses... qui était importante à l'époque le sont plus tant aujourd'hui, mais par contre ça nous aide juste ce cheminement à nous reconnecter à, en fait dans le fond. Si je pouvais avoir de l'argent comme ça, est-ce que je continuerais de faire les choses comme je l'ai fait ? Peut-être pas. Donc qu'est-ce qui est vraiment important ? Et reconstruire à partir de ça, plutôt que partir des injonctions à la croissance, à les formes de machins, de trucs.
- Speaker #0
Eh bien j'ai hâte de vous lire. Dans la communauté notamment, je pense qu'on va avoir des trucs un peu surprenants. Moi j'ai parlé de la créativité et je pense que j'avais un deuxième truc que je me suis raconté. C'était, il fallait que je me prouve que j'étais capable d'avoir le même salaire qu'avant, quand j'étais cadre dirigeante. Ça y est, c'est fait cette année. j'ai coché la case, ça me libère en quelque sorte et je vais pouvoir aller vers peut-être d'autres sphères aussi, peut-être plus créatives donc voilà, chacun ses récits et chacun peut-être ses étapes aussi, donc hyper intéressant et ce que je te propose c'est que tu nous parles justement de ta vision qui est une vision d'entrepreneuriat très spécifique que j'ai vue nulle part ailleurs qui est comment entreprendre pour soi pour les autres mais aussi pour le monde et combiner tout ça dans son aventure de freelance ou solopreneur c'est parti !