Transcription

• Speaker #0

  Bienvenue dans Solonation Stories, la saga de l'été où je t'emmène en voyage à la rencontre des meilleurs et des pires solopreneurs du monde entier. Je vais te raconter tous leurs secrets mais aussi tous les gossips les plus croustillants. Bah ouais, c'est l'été, on a bien le droit de s'amuser un petit peu. Allez, abonne-toi vite à l'émission pour binger tous les épisodes. Daguestan, Russie, année 2000. Un petit garçon et sa mère fuient leur pays, direction Londres. 23 ans plus tard, ce réfugié est devenu l'une des stars les plus controversées du business en ligne. 5,6 millions d'abonnés sur YouTube, 30 millions de dollars de fortune estimée et surtout une question qui divise. Génie ou imposteur ? Je te laisse découvrir l'histoire d'Iman Gazi. L'histoire qu'il raconte est belle sur le papier. Enfant pauvre du Daguestan, mère célibataire courageuse, abandon de l'école à 17 ans, premier succès entrepreneurial à 19 ans. « Je n'avais rien et j'ai tout construit seule » , répète-t-il. Le problème, c'est que ce n'est pas toute l'histoire. 2023, un youtubeur nommé Spencer Cornelia enquête. La vérité émerge petit à petit. École privée UP de Londres, beau-père fortuné qui finance tout. Agence marketing sans véritable client, société dissoute après un an. Bref, une origine story qui semble un petit peu douteuse, ou en tout cas fumeuse. À partir de là, les polémiques s'enchaînent. Des NFT qui perdent 99% de leur valeur, la promotion de crypto juste avant leur crash, soutien à Vladimir Poutine en pleine guerre, formation à 1500 dollars très critiquée. Bon bref, t'as compris, je vais pas m'étendre sur sa vibe que je partage pas complètement, tu l'imagines. Mais je vais quand même te parler de sa stratégie marketing qui est très particulière dans l'écosystème. Le secret de la viralité d'Iman Gadzi, c'est un système de contenu hyper orchestré qu'il appelle le sub-account network, le réseau des sous-comptes. Allez, je t'emmène, on va décortiquer ça ensemble, tu vas voir, c'est intéressant. Alors, comment ça marche ? Première étape, la création du contenu maître. Bon, ça, c'est assez classique. C'est par exemple une vidéo YouTube de 20 minutes. Mais là, il va évidemment choisir un montage hyper dynamique, un storytelling captivant et surtout des sujets hyper controversés et des titres qui tabassent et qui divisent. Par exemple, l'école vous rend pauvre ou encore la vérité sur la Gen Z. Étape 2, la fragmentation. Là encore assez classique, on va découper la vidéo en 30 ou 40 clips courts, format vertical pour TikTok. Et enfin, ce qui est intéressant, c'est l'étape 3, l'étape de la distribution. C'est là que sa machine infernale va se mettre en route. Iman Gadzi, il a une équipe de 20 personnes dédiées à la création de contenu, qui a créé des centaines de comptes secondaires. Quand il publie, ces comptes secondaires publient H24 sur tous les réseaux sociaux et viennent amplifier la hype de la vidéo principale. Effet boule de neige garantie. 449 millions de vues en 4 mois, 3,5 millions de nouveaux abonnés et une omniprésence totale en fait sur les réseaux sociaux. On ne voit que lui, on a l'impression qu'il y a des milliers d'internautes qui partagent ses vidéos et donc sa vérité. Mais la viralité n'est que la première étape. Ensuite, il va mettre en place son funnel de conversion. En haut de l'entonnoir, des vidéos virales qui attirent. Ensuite, une newsletter qui fidélise, des webinars qui éduquent. Puis une communauté qui engage les gens et des produits payants. Sa formation SMMA à 1500 dollars, son programme Agency Navigator ou encore son logiciel Flozy pour les agences. Autant de produits assez controversés, mais qui finalement continuent à se vendre grâce à la viralité de ces contenus. Et incroyable, 10 000 utilisateurs pour Flosy en 6 mois, des millions de formations, à peu près 25-30 millions estimés, de patrimoine à 23 ans. Bon, la méthode Gaby, c'est surtout l'art de transformer chaque critique en opportunité commerciale, tu l'auras compris. Par exemple, quand on l'accuse d'être un fake gourou, eh bien, il fait une vidéo-réponse. Cette vidéo devient virale, de nouveaux fans le découvrent et ses ventes augmentent encore et encore. Même chose avec son NFT qui s'effondre. Il va pivoter le projet vers le logiciel SaaS, lancer Flosy et atteindre 7 chiffres de revenus. Bref, il fait oublier l'échec précédent avec la méthode suivante. Comme il le dit très bien, les gens adorent les histoires de rédemption. Bon, si je devais résumer l'équation Gatsby en quatre points, je dirais point 1... polarisation, donc des opinions tranchées, des titres provoquant un style de vie ostentatoire, bien sûr, et une personnalité hyper clivante, omniprésente sur les réseaux sociaux qui valorisent ce comportement. Deux, du contenu quotidien, bourriné, multiplateforme, distribution massive, engagement constant, et donc conversion. Trois, des offres premium, évidemment limitées dans le temps avec un faux mot cultivé et une communauté soi-disant exclusive. Trois, la résilience, bien sûr, rebondir après chaque scandale, même si c'est lui qui provoque les scandales, bien évidemment, et pivoter quand c'est nécessaire, et surtout, ne jamais s'excuser. Bon, derrière les millions, les vues, il y a bien sûr un coût. En 2023, les révélations accablantes s'accumulent. Son agence n'avait presque aucun client. Les investisseurs NFT avaient tout perdu, donc sa crédibilité est quand même questionnée. Sa famille aussi s'éloigne. Mais lui, il reste droit dans ses bottes. « Je ne regrette rien » , dit-il publiquement. Mais en privé, des sources proches parlent d'anxiété et de paranoïa. Alors qu'on aime ou pas, Iman Gazi, il nous apprend quand même quelque chose d'intéressant sur l'entrepreneuriat en ligne et la creator-économie. Finalement, ce n'est pas tant la vérité qui compte, mais... la force de la narration, la maîtrise des algorithmes et surtout la capacité à toujours rebondir, même quand on a été l'objet de polémiques. Donc bref, Iman Gadi laisse un héritage complexe pour nous, les solopreneurs. J'ai envie de dire, d'un côté positif, il a démocratisé le marketing digital. Il a inspiré aussi des millions de jeunes à se lancer dans l'entrepreneuriat et prouver qu'on peut partir de rien, ou presque. Pour le négatif, il a quand même normalisé l'exagération marketing. Il a brouillé. la ligne aussi entre réalité et fiction et créer une génération d'imitateurs qui risquent de polluer le web et le business en ligne avec des pratiques similaires. Mais j'ai quand même un défi du jour, non pas pour imiter son éthique, mais plutôt pour t'aider à augmenter ton business. Allez, on va appeler ça le défi polarisant. Alors, est-ce que tu préfères être aimé de tous ou suivi uniquement par ceux qui comptent vraiment ? En fait, la plupart des entrepreneurs ont un positionnement trop mou parce qu'on veut plaire à tout le monde. Mais la réalité, c'est qu'il vaut mieux obtenir un « hell yes » de ses clients ou un « non, je ne suis carrément pas intéressé » . C'est souvent la meilleure stratégie pour capter des clients fidèles et vraiment hyper satisfaits de tes produits. D'ailleurs, cette histoire m'a fait penser à la conversation qu'on a eue récemment sur le plateau de Solonation avec d'autres solopreneurs. Est-ce que les entrepreneurs passent trop de temps sur les réseaux sociaux à inonder YouTube de reels, de shorts et compagnie ? Ça m'intéresserait d'avoir ton avis et que tu participes au débat. Je te mets le lien de la vidéo dans cet épisode. Et puis si tu veux toi aussi lancer un mouvement, un média qui te rend viral, je l'espère pour faire des choses un petit peu plus clean que Imane, eh bien rejoins-nous dans l'incubateur solopreneur. Je t'aide à lancer ton podcast, ta newsletter, ta chaîne YouTube, etc. Bon, en tout cas, j'espère que je ne vais pas m'attirer les foudres de la mafia russe avec cet épisode. Donc bon, je vais essayer de passer un petit peu sous les radars. Allez, demain, j'enchaîne avec un autre épisode assez controversé pour te raconter l'histoire d'une solopreneur qui a fait des millions grâce à la spiritualité.

• Speaker #1

  C'est l'amusement, c'est le sénatisme.